ALLUMER LE FEU !
12 février 2022
Dimanche, Valérie Pécresse tiendra son premier grand meeting à Paris.
Après sa victoire à la primaire, elle a d’abord rassemblé autour d’elle et commencé à dérouler son programme, relayé dans toute la France par les « mousquetaires » du congrès et les autres ténors du parti. Elle a fait face à une agressivité sans précédent du camp macroniste et il ne se passe pas une journée sans que le dénigrement alimenté par les sbires de la communication de l’Elysée et ses « éléments de langage » ne cherche à la déstabiliser au profit d’un Zemmour qui bénéficie comme par hasard d’une surexposition médiatique bien complaisante. « La France rabougrie », « le parti recroquevillé », les petites phrases assassines attribuées à Nicolas Sarkozy, les références hors contextes de son quinquennat, c’est eux . Défections et trahisons cherchent à plomber le climat chez les Républicains. Malgré tout cela, à la lecture des sondages, les courbes n’ont pas vraiment bougé. Derrière Emmanuel Macron, qui fait la course en tête sans s’être encore déclaré, la candidate LR reste dans un mouchoir de poche avec Marine Le Pen, talonnée par Éric Zemmour. Rien n’est donc joué, d’autant moins que les électeurs se disent plus indécis que jamais.
Un programme d’union.
D’ailleurs, dans son camp, personne ne conteste les qualités de Valérie Pécresse : une tête bien faite et une volonté de fer. Rappelons-nous ce qu’en dit Brice Hortefeux : elle est coriace, tenace et efficace. D’apparition en apparition, en bonne élève, elle déroule son catalogue de propositions avec application, avec, en supplément d’âme, comme si l’époque l’y obligeait, le vibrato de la corde féminine pour la première fois à droite. Elle a le meilleur programme, il est chiffré à la différence des promesses gratuites de ses concurrents. On lui reproche de ressasser le passé au lieu d’embrasser l’avenir, de faire du neuf avec du vieux, de vouloir coller à toutes les sensibilités de sa famille politique, comme si avoir de la mémoire était un fardeau, de la constance dans les idées, un défaut et entendre les idées de ceux qui l’accompagnent, une tare. Ce sont au contraire ses atouts. C’est le programme qui peut répondre à toutes les attentes des Français. A la France de Macron humilié par Poutine, elle veut redonner sa fierté ; à la France déclassée, affaiblie et endettée, elle veut redonner la puissance ; aux nombreux Français qui peinent dont le pouvoir d’achat ne permet pas de vivre elle veut redonner la prospérité. Ne cherchez pas la gauche, elle est au pouvoir, bien camouflée derrière un président qui fait le guignol pour amuser le bon peuple de centre-droit, avec la complicité de quelques transfuges en mal de soupe. Valérie Pécresse veut mettre fin à dix ans de « socialisme technocratique » dont on a sous les yeux le sombre bilan.
La pédagogue en chef de guerre.
Mais, c’est vrai, la candidate des Républicains est plus une pédagogue qu’une batteuse d’estrade. Et elle répugne à parler d’elle. Parce que c’est une femme, on doute de son identité, on trouve sa personnalité sans relief, parce que, comme elle dit, « une femme ça ne hurle pas, sinon on dit qu’elle est hystérique ». Il faut donc qu’elle trouve le moyen au moins médiatique de montrer qu’elle est capable d’emporter les foules et de s’affirmer. Il lui faut « allumer le feu » de l’espérance. Et puisque tout est là, notamment les paroles et l’orchestre, c’est le bon moment pour elle de marquer des points alors que son principal adversaire –Emmanuel Macron, qu’elle est seule à pouvoir battre au second tour- n’est pas encore entré en scène.
L’électorat de droite est toujours là. Dimanche, il suffira d’une étincelle pour …
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