POURQUOI JE NE CROIS PAS EN MACRON
04 février 2022
Il parait que plus de 20% des électeurs de François Fillon soutiendraient encore Macron. C’est pour moi incompréhensible. Si la politique qu’il mène peut parfois prendre une coloration de droite, celle-ci est diafane et est largement contrebattue par les lois votées par son groupe parlementaire à l’assemblée nationale et par ses actes concrets. Il est habile dans sa communication et a compris que pour être réélu, il lui fallait conquérir fragment par fragment une société éclatée, en arrosant méthodiquement chacun de chèques sans provision.
Double langage permanent.
Chez lui, la duplicité est fréquente : Il a fait un discours ferme contre le séparatisme aux Mureaux mais il combat mollement le communautarisme en laissant voter, par exemple, un amendement permettant aux femmes musulmanes de pratiquer le sport avec leur voile ce que les fédérations sportives réprouvent, il demande de renforcer Schengen pour pouvoir limiter l’immigration, mais jamais la France n’a accueilli et régularisé autant d’immigrés depuis 2017, il dit soutenir les forces de l’ordre mais accepte d’enfiler un T-shirt « contre les violences policières » … On retiendra que c’est sous quinquennat que la PMA pour toutes aura été votée, et que les concessions au wokisme se sont multipliées comme en témoignent la loi qui facilite le changement de nom patronymique, la circulaire sur l’accueil des enfants transgenres à l’école, et le projet porté par les jeunes LRem de permettre le changement de genre à partir de 15 ans, la légalisation du cannabis et de l’euthanasie, et curieusement des propositions qui viennent contredire le Président sur la chasse en préconisant la fin de la chasse à courre et le lâcher de gibiers….
« Après moi le déluge. »
Dans un monde marqué par davantage de concurrence et de contestation, la recherche de la compétitivité est la condition sine qua non pour ne pas subir la mondialisation mais en tirer parti. Dans ce contexte, les réformes structurelles sont les seuls moyens pour tenir son rang dans le concert des nations, comme nous le montrent tous les pays qui les ont réalisées en temps et en heure. Depuis dix ans, notre pays est à la traîne, et le quinquennat qui se termine offre un bien maigre bilan. Les quelques réformes qui ont été menées ont été le plus souvent mal conçues, mal vendues, mal menées, inachevées quand elles n’ont pas été purement et simplement abandonnées. L’immobilisme l’a emporté, et cela tient probablement à la nature ambivalente du macronisme et de son groupe parlementaire. Que l’on ne vienne pas me dire que c’est la crise des gilets jaunes qui les a freinées, c’est le pouvoir lui-même qui a allumé la mèche avec sa taxe carbone inconsidérée sur laquelle il a été obligé de revenir avec à la clé un chèque de dix milliards. Le mandat se termine sur un bilan financier catastrophique. La France reste le pays champion du monde de la taxe et de l’impôt ; les baisses ciblées sur quelques secteurs, les entreprises et les ménages à faibles revenus, ont été largement compensées par des taxes et impôts nouveaux, si bien que le niveau de prélèvements obligatoires après avoir légèrement diminué est revenu à son même niveau. A noter que la suppression de la taxe d’habitation, présentée comme un gain de pouvoir d’achat aura été la mesure la plus imbécile qui soit en privant les collectivités d’une de leurs ressources principales, portant atteinte à leur autonomie de gestion et à leurs investissements, mettant un puissant frein à la construction des logements. Même les cris de victoire sur la croissance et la compétitivité de l’économie ne sont pas crédibles. Le solde de notre balance commerciale en témoigne avec un déficit qui s’est encore creusé en 2021 à 85 milliards d’euros. On nous dit que la France est redevenue attractive, c’est vrai, mais ce que les étrangers viennent chercher chez nous avec leurs capitaux ce sont les avantages financiers créés par la flat taxe. Une bien faible part retombe sur le tissu économique. Et puis, cerise sur le gâteau, c’est le gonflement de la dette à près de 3 000 milliards d’euros. Le « quoi qu’il en coûte » est devenu « après moi le déluge ! » Nous nous sommes abstenus des efforts d’adaptation et de la discipline des équilibres intérieurs et extérieurs. Et au lieu de commencer à revenir au bon sens, on essaie de convaincre nos partenaires rigoristes européens de changer les règles pour que notre impéritie devienne légitime et puisse continuer.
Une voix s’élève enfin…
Il va falloir « redresser » le pays. Il faut régler évidemment les problèmes de l’immigration et de la sécurité. Il est normal qu’à l’occasion de l’échéance présidentielle soient abordés les problèmes de société tels que laïcité, égalité homme-femme, etc… Mais les grands problèmes économiques vont bouleverser notre pays s’ils ne sont pas traités. Et on ne pourra pas faire l’impasse dessus cette fois-ci. En effet, les délais de grâce dont la France a bénéficié jusqu’à maintenant basés sur les conditions monétaires permissives mises en place pendant la grande crise financière et prolongées avec la pandémie, vont s’achever avec la remontée inéluctable de l’inflation et donc des taux d’intérêts, même si les banques centrales vont tout faire pour que ceci soit graduel. Il n’empêche, le retour au principe de réalité va être violent et tout particulièrement pour les pays qui auront abusé de l’endettement. Et c’est probablement sous pression qu’il faudra, à chaud, traiter les problèmes. Les problèmes économiques et sociaux que notre pays doit résoudre rapidement s’imposent dans le débat présidentiel afin qu’ensuite, ils puissent être mis sur la table. Sans développer, pour ne pas allonger le développement, il s’agit du pouvoir d’achat, des inégalités de revenu et de patrimoine, en n’oubliant pas le rétablissement de l’égalité des chances, de la désindustrialisation qui se poursuit, de la réduction des déficits publics, des compétences qui se sont fortement affaiblies notamment dans les domaines scientifiques, de l’innovation et de la modernisation des entreprises qui évoluent trop lentement, et enfin de la transition énergétique dont les effets ne doivent surtout pas être sous-estimés.
Pour l’instant, il n’y a qu’une candidature qui a décidé de prendre le taureau par les cornes avec un programme dense, structuré et financé, et qui se saisit de tous ces dossiers. C’est celle de Valérie Pécresse. Elle seule propose des solutions crédibles, documentées, proportionnées, étalées sur le quinquennat. On peut toujours en débattre, elles sont là pour ça.
Mais rien ne serait pire de croire à l’endettement infini préconisé par Amélie de Montchalin, et pratiqué par son maître ; ils sont comme le baron de Münchhausen qui s’élevait prétendument dans les airs en se tirant par les cheveux. Ils risquent d’y perdre leur tignasse et plus dure sera la chute !
Macron, non, merci, c’est sans moi !
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