HISTOIRE

VALLS DANS LA NASSE

Valls 2

 

Le vote de confiance d’hier n’est en rien rassurant pour Manolito. Il a perdu la majorité absolue et ne jouit plus que d’une majorité relative qui n’annonce rien de bon pour les prochains mois, notamment avec le vote du budget 2015. Aussi est-il condamné à annoncer des mesures sociales qui vont nécessairement coûter, alors que par ailleurs il s’est fermé le chemin de réformes pourtant indispensables sur le droit du travail, le smic et autres 35 heures. Exactement le contraire de ce qu’il faut faire. Il recule aujourd’hui devant la protestation des huissiers, et les notaires vont suivre. Manifestement il a perdu sa dynamique d’il y a cinq mois : lui qui voulait aller vite, va maintenant se hâter avec lenteur.

Je dirais plutôt que devant les obstacles, il a perdu courage.

Car c’est bien le manque de courage qui caractérise ce peuple de gauche qu’il essaie d’amadouer par des cadeaux fiscaux pour faire croire à une justice sociale. On peut s’interroger sur l’opportunité du catalogue qu’il a décliné dans son discours et sur le plateau de TF1. A quoi bon se montrer soucieux des foyers les plus précaires alors qu’ils sont victimes de l’incurie de ceux qui décident de les imposer sans mesurer les conséquences pourtant prévisibles des effets en cascade. Est-ce en s’employant à satisfaire les syndicats et les frondeurs qu’on va avancer ? Ce que nous disent les « frondeurs », c’est qu’il y a une France  qui ne consent à aucun sacrifice pour sortir de l’ornière, et qu’ils ont un attachement viscéral à des pratiques et à des coutumes qui nous ont pourtant conduit dans le mur.

Il aurait fallu une vraie clarification entre le réformiste qu’est probablement le premier ministre et les conservateurs de la doctrine pure et dure. Par ce vote de la confiance au rabais, il croit avoir réglé son problème avec le PS : il n’en est rien. Il a eu beau se montrer prêt à sacrifier une partie de son programme pour consolider sa majorité, il va se retrouver avec l’abandon du premier sans avoir la seconde, faute d’avoir crevé l’abcès. Il faut redonner au débat sa vraie dimension : il doit opposer les partisans de l’offre à ceux qui soutiennent la demande,  et non porter sur le procès en abandon de socialisme.

Il faudrait engager au plus vite la réduction des dépenses.

Or, on ne voit pas comment il peut engager aujourd’hui une politique de réformes drastiques, avec comme priorité des priorités de réduire la dépense publique. Surtout que le contexte est marqué par une avalanche de mauvais chiffres. Il n’est pas inutile de les rappeler : alors que plus d’un million de ménages sont à la peine pour négocier des délais ou des remises d’impôts, le déficit public pour 2014 sera à 4,4%, la dette s’envole et dépasse les 2 000 milliards d’euros et franchira les 100% du PIB en 2015, les dépenses continuent de progresser à 1 185 milliards d’euros (57,1% du PIB). La croissance potentielle est inférieure à 1%, la production industrielle a été ramenée à son niveau de 1994, le niveau de vie a baissé de 1% par an depuis 2012 ce qui ramène la richesse par habitant 6% en dessous de la moyenne des pays développés. Les faillites et les chômeurs se multiplient, la fuite des cerveaux, des entrepreneurs, des capitaux et des « sièges » s’accélèrent. Il suffirait que les taux d’intérêt augmentent de quelques points et la France serait en défaut !

Et pourtant, le gouvernement ne trouve rien de mieux que de proposer la suppression de la 1ère tranche d’impôts sur le revenu, en guise de réforme fiscale et pour montrer son souci de justice. On est loin de l’équité avec un système qui appauvrit tout le monde, en pompant sans cesse ceux qui créent la richesse pour faire l’aumône de quelques euros à ceux qu’on a mis au chômage. Avoir comme objectif de faire sortir de l’impôt sur le revenu les ménages aux revenus modestes est une ineptie. Une ineptie qui va coûter cher. Cet impôt est déjà hyperconcentré : 2% des contribuables assurent 50% des recettes. Concentrer encore davantage, c’est s’exposer à un comportement d’évitement déjà observé en 2013. Rappelons que la moitié des Français ne paient pas l’impôt sur le revenu. Il faudrait au contraire élargir la base de cet impôt pour en abaisser le taux, et supprimer tous les effets de seuil, notamment chez les salariés modestes, qui se sont vu confisqué parfois la totalité de leur augmentation de salaire parce que cette hausse de revenu leur avait fait payer, en même temps que l’IR, les taxes locales et autres redevances dont ils étaient auparavant exonérés. Mais surtout, le premier ministre ne dit pas comment il finance le manque à gagner que cette décision entraînera immanquablement. J’allais dire, comme d’habitude !

Le piège est en train de se refermer sur le premier ministre.

La débâcle que notre pays connait ne résulte en aucune façon de la mondialisation, encore moins de l’Europe et de l’attitude de l’Allemagne, pas plus que de la valeur de l’euro et du manque d’inflation. Elle est la conséquence logique de la politique économique la plus absurde qui ait jamais été conduite depuis des lustres.  Ce n’est certes pas, après le vote d’hier, le gouvernement actuel qui va y changer grand-chose. Valls est pris au piège d’une majorité rétive et d’une opposition qui n’est pas encline aux concessions. Hollande lui a mis une corde au cou et hier elle a commencé à se tendre. On pense irrésistiblement au jeu de Mitterrand avec Rocard. Machiavel est à la manœuvre : avec cynisme, il laisse le premier ministre s’exposer en espérant tirer les marrons du feu. Je parie que celui-ci n’est pas dupe et qu’il partira avant que la corde ne l’étrangle complètement.

Mais les Français dans tout ça ?

 


BREVES DE NET

Internet
 

L’actualité au coup par coup

Surréaliste : le Macron des finances y va gaillardement comme si son passage chez Rotchild le rendait suspect : «  être de gauche, c’est être efficace ! ». Heureusement qu’il le dit parce qu’on ne s’en était pas vraiment aperçu, ça saute pas aux yeux !

Sapinade : « Aujourd’hui il y a une forme d’aversion et d’ultrasensibilité des Français à l’impôt sur le revenu ! ».Quelle lucidité, mais il ne s’est pas demandé pourquoi.

Tartuffade du front de gauche : « Le gouvernement Valls plutôt que de se faire acclamer à l’université du Medef et de multiplier les attaques contre les salariés, ferait mieux de donner un emploi aux 5 millions de chômeurs ». C’est du Mélenchon tout craché : il croit encore que c’est le gouvernement qui crée les emplois !

Dans le même genre, cette sortie de la grosse* Cosse (pour rester poli) verte : « revenir sur les 35 heures constituerait un contresens économique historique et une ineptie en matière de lutte contre le chômage ». L’ineptie c’est de continuer à croire que le travail se partage. Toujours rien compris !

*Je sais, c’est pas bien.

La Palissade de Luc Belot, inénarrable député de Maine-et-Loire : « Le problème c’est que les socialistes ne savent plus parler à grand monde ! ». Ben oui, il a dit ça ! On ne va pas le contrarier.

Il fallait le dire. Cette proclamation de Marine la (double) peine : « La loyauté, voilà un principe qui sera au cœur de ma méthode de gouvernement ». Mais de quoi parle-t-elle ? Loyauté envers qui ? Questions inutiles, c’est de la politique fiction.

Rien à déclarer.  Thévenoud, t’as rien vu, t’es virou !

Inversion. Enfin, Hollande a réussi à inverser une courbe. Ce n’est pas celle de la croissance ; ce n’est pas celle du chômage ; c’est celle du déficit de la France qui dépassera 4,4% en 2014 contre 4,1% en 2013. Il a enfin changé de vitesse : il a trouvé la marche arrière !

Stupide. Les pilotes d’Air France sont en grève. Ils veulent empêcher le développement de la filiale low cost. Ils y viendront pourtant… quand ils auront coulé leur boite !

On ne dit pas Etat islamique, Hollande veut qu’on dise Daesh, le nom en bédouin. Pas étonnant. La dèche, c’est aussi quand on a mis un pays sur la paille. Un connaisseur, en vérité !

Extra lucide. Un éclair de lucidité a jailli du cerveau embrumé de Marie-Noelle Lienemann : «  Il ne faut pas sous-estimer Nicolas Sarkozy » a-t-elle déclaré doctement. Ils n’ont pas fini de trembler.

Croissance. Enfin, une bonne nouvelle : l’OCDE prévoit une croissance de 5,7% du PIB en 2014… merdum, c’est en Inde !

Nouveau concept. Valls vient d’inventer la réforme sans toucher à rien ! Très fort ! Réformer, on sait ce que ce n’est pas. Mais on ne sait toujours pas ce que c’est ! Ce discours de politique générale, après le discours au Medef, ce n’est plus Valls, c’est polka : deux pas en avant, trois en arrière …

Confiance… relative sans majorité absolue pour un premier ministre martial dans le ton mais sans courage sur le fond. Un vrai socialiste quoi : tu parles, tu parles… Et les Français dans tout ça ? Des impôts écrasants pour les classes moyennes pour une aumône aux pauvres en guise de « justice ». Et il faudrait qu’on ait confiance !

 


LES « ABENOMICS » EN ECHEC

Abe

 

Ceux qui suivent régulièrement le bloc-notes savent que je suis depuis son arrivée au pouvoir la politique de Shinzo Abe, le premier ministre japonais. C’est une tentative de redressement économique  pour sortir le Japon de la déflation et relancer la croissance en utilisant  des procédures qui rappellent par certains aspects ce que propose Marine Le Pen dans son programme. Sachant, évidemment, que le contexte japonais est très différent de celui de la France.

Rappel bref : le gouvernement conservateur nationaliste est revenu au pouvoir il y a presque deux ans. Il a été élu sur un programme qui proposait un grand plan de redressement qui s’appuyait sur trois volets ou « flèches » : incitations fiscales combinées avec une injection massive de liquidités pour faire baisser le yen, puis des réformes structurelles. On a appelé cet ensemble de mesures : les « abenomics ».

L’audace des premiers mois a laissé place au désenchantement. Après  quelques frémissements au début, les deux premières flèches ont raté leur cible. Le grand plan de redressement ne s’est pas déroulé comme prévu. Les stimuli fiscaux n’ont dopé l’activité que quelques mois et au 2ème trimestre 2014 le PIB s’est effondré avec un recul de 7% en rythme annuel. La baisse du Yen et les facilités en liquidités offertes par la banque du Japon n’ont que faiblement profité aux entreprises dont les demandes de prêts stagnent comme celles des particuliers. Pourtant la monnaie a perdu 25% de sa valeur au cours des 20 derniers mois. Cette dépréciation devait relancer la production mais les exportations n’ont jamais décollé et elle a surtout renchéri le coût des produits importés. 

Cette politique avait aussi pour but de provoquer un choc inflationniste dans un pays rongé par la déflation depuis deux décennies. Celui-ci a bien eu lieu : les prix ont augmenté d’environ 1,5% et ils vont encore progresser de l’avis général. Mais la hausse des salaires qui devait en être la résultante n’a pas eu lieu et les Japonais ont vu leur pouvoir d’achat baisser de 6%. L’explication est simple : les groupes du pays ont préféré consolider leurs marges et n’ont pas modifié les prix de leurs marchandises en devises étrangères, ils ont continué leurs délocalisations et la compétitivité de leurs produits a continué de s’effriter face à la concurrence asiatique, notamment dans l’électronique. Ils n’ont donc pas augmenté les salaires. Par contre les ménages paient plus cher leur essence, leurs légumes ou leurs Iphone assemblés en Chine.

Le récent relèvement de la TVA de 5 à 8%, intervenu dans ce contexte, et qui faisait partie du plan initial pour contrebalancer l’émission de liquidités, n’a fait qu’accentuer la contraction de la demande. Les classes moyennes sont aujourd’hui moins bien loties qu’il y a un an et la situation est pire encore pour les travailleurs précaires et les femmes qui représentent 40% de la masse salariale de l’archipel. Résultat : jamais les Japonais n’ont été aussi prudents dans leurs achats. Nouveau pari perdu pour Shinzo Abe qui voulait changer l’état d’esprit de la population pour la rendre plus optimiste et la pousser à consommer.

C’est dans ce contexte déprimé que le premier ministre doit lancer sa dernière « flèche », celle des grandes réformes structurelles qui doivent libérer les énergies. Aucun des grands chantiers n’a réellement été lancé. Le Japon reste très protectionniste sur une poignée de produits agricoles jugés sacrés, la réforme du marché du travail végète, les dérégulations sont repoussées, et surtout, le péril démographique d’un pays très vieillissant reste ignoré. En même temps, la dette publique a grimpé et atteint les 230% du PIB. Et normalement il doit enclencher l’an prochain le second volet de la hausse de la TVA nécessaire pour éviter un dérapage irrémédiable des finances publiques. Un exercice périlleux à l’approche de nouvelles élections à la mi-2016.

Dévaluation de la monnaie, protectionnisme, hausse de la TVA, baisse de l’impôt sur les sociétés, déficit budgétaire, dette abyssale…  le soufflé des « abenomics » est retombé. Les investisseurs désertent et l’indice Nikkei pique du nez. La dégringolade de l’investissement (-19%) est particulièrement inquiétante et les stocks étant pleins, la demande des prochains mois n’entrainera aucune production supplémentaire. La banque du Japon prépare un nouveau choc monétaire pour l’automne  avec pour objectif de relancer l’économie. Le pire est donc à craindre.

Moralité : on ne peut pas faire une politique de relance économique tout seul dans son coin dans un monde ouvert et faire du protectionnisme quand on a de grands groupes internationaux qui font vivre le pays. Il faut reconnaître que le vieillissement de la population est un handicap supplémentaire. Cette politique vaguement nationaliste inspirée de celle des années 30 ne pouvait pas marcher. 

 


VALLS DE MAUVAIS AUGURES

Valls 2

 

Les prévisions de croissance en berne ne sont pas désastreuses que pour l’emploi et les perspectives du déficit budgétaire pour respecter les critères de la zone euro. C’est maintenant certain, l’objectif de 3% ne sera pas atteint en 2015. Le sera-t-il seulement en 2016 ? Autre certitude, le chômage ne baissera pas, ni cette année, ni en 2015. Il faudra attende le début de 2016 si l’économie se réveille un peu, ce qui n’est pas avéré.

La France est prise dans une spirale de conséquences qui ne vont pas aider à rétablir la confiance qui manque tant aujourd’hui. Il ne suffit pas d’exhorter les patrons à embaucher, encore faudrait-il créer les conditions favorables pour qu’ils puissent le faire. Mais ce serait admettre que même avec le pacte de compétitivité, elles ne sont pas réunies.

Une spirale de répercussions

La révision à la baisse de la croissance et le maintien du déficit public au-dessus de 4% aura inéluctablement des répercussions sur de nombreux paramètres financiers et sociaux. Citons les régimes de retraite, notamment du public, l’évolution de la dette, le déficit de l’assurance maladie parmi d’autres.

La réforme des retraites qui devait pérenniser le financement du système à l’horizon 2020, construite sur des hypothèses économiques trop optimistes devra faire l’objet de nouvelles mesures, en particulier pour les régimes des fonctionnaires déjà lourdement déficitaires.

La dette publique qui va dépasser les 2 000 milliards d’euros à la fin de cette année, va inévitablement continuer à augmenter, alors qu’à Bercy, on espérait une stabilisation l’an prochain puis une décrue à partir de 2016. La Cour des comptes avait déjà attiré l’attention du gouvernement fin juin sur ce sujet.

Le déficit de l’Assurance-maladie sera affecté par les moindres rentrées de cotisations sociales engendrées par la hausse du chômage. Moins de recettes, plus de dépenses en indemnisations.

Sans emploi, point de salut 

L’emploi est la clé de toute amélioration, les Français en ont parfaitement conscience. Et ils savent aussi que pour faire baisser le chômage, il faudrait au moins 1,5 point de croissance. On en est loin.

Une autre répercussion est à craindre : c’est la baisse de la note de la France par les agences de notation. Début août, Moody’s a émis des doutes sur le programme d’économies du gouvernement et ses prévisions de déficit, estimant que notre pays continue à se montrer moins performant que les autres pays de sa catégorie (AA1), concluant sur une « perspective négative ». Bien des quidams y attacheront peu d’intérêt au moment où la France continue d’emprunter à des taux historiquement bas, taux qui ne sont pas liés à sa bonne santé économique comme on peut l’imaginer. Sauf que le jour où les taux vont remonter, ce qui arrivera forcément, le montant des intérêts pourrait devenir rapidement explosif !

Comme on le voit, Valls n’a pas fini de broyer du noir, pendant que le pingouin passe son temps en commémorations et réceptions. Le discours sur les méfaits de la déflation est un calcul politique misérable pour tenter de cacher avec l’arbre, la forêt des errements économiques.

Esope le disait déjà en son temps : « Ne t’attend qu’à toi-même… » Autrement dit, personne ne fournira les efforts de redressement à notre place. Un chiffre pour conclure : chaque Français doit 7 500€ à un investisseur étranger !

 


L’ECONOMIE DANS LE COMA

 

France-faillite

Encéphalogramme plat pour l’économie française au 2ème trimestre à %. C’est la confirmation, s’il en était besoin du grave échec non seulement de la politique du gouvernement mais de son socle idéologique qui la sous-tend. La France est plantée depuis l’élection de 2012, et toutes les mesures qui ont été décidées depuis ont aggravé la situation. Voilà ce qui arrive quand on persiste dans un diagnostic erroné, qu’on procrastine en permanence et qu’on refuse de prendre en compte la dimension mondiale et européenne du contexte économique.

Cette stagnation économique qui ne va pas tarder à déboucher sur une récession et plus grave sur une déflation, ne trouvera pas de solution dans ce que propose le gouvernement actuel. Ne parlons même pas du sommet de l’Etat. On ne croit plus à ses oracles que plus personne n’écoute et encore au moins à la vacuité de la ligne suivie. Il en résulte une grave crise de défiance de tous les acteurs de l’économie qui se manifeste par de nombreux signes négatifs, dont la fuite des capitaux et des cadres ne sont pas les moindres. Investissements en berne à – 1,1%, faible consommation à 0,5% qui ne profite en rien à la production nationale, commerce extérieur toujours plombé, recul de la production industriel et du bâtiment : voilà un tableau bien noir pour une rentrée qui ne s’annonce pas plus gaie.

Ce que nous propose notre Ministre de l’économie relève du numéro de clown : il annonce, sans rire, que la solution n’est pas dans les hausses d’impôts. Au moment où les feuilles d’IRPP tombent, avec les additions que l’on sait, ça ne manque pas de sel. Encore heureux est-on tenté de se dire. Il affirme sans sourciller que la solution c’est encore moins la baisse des dépenses publiques, se référant aux 50 milliards décidés –mais à l’application pour le moins fumeuse-. Non ? la solution, elle n’est pas chez nous (ben voyons !) : c’est l’Europe qui détient les clés. Trop facile. La réalité c’est que la France plombe l’Europe et la tire vers le bas. C’est donc aux autres de faire les efforts. De qui se moque-t-on ?

L’échec est patent. L’exécutif est visiblement désemparé par la faute d’un raisonnement qui n’est plus de saison. La reprise ne viendra pas de l’extérieur : dans l’économie ouverte à laquelle nous ne pouvons pas échapper, n’en déplaise aux thèses du FN, les réponses sont d’abord en nous-mêmes. Ce n’est pas de simples constats comme s’en contente Sapin-les-chaussettes-roses, mais d’initiatives urgentes susceptibles de débloquer la situation en commençant par rétablir la confiance avec les chefs d’entreprises qui n’ont même pas envie d’utiliser l’usine à gaz du CICE.

Echec et … mat ! Seul un changement radical de politique pourrait sortir la France de l’ornière où elle est enlisée sans espoir d’en sortir. Changement radical, cela veut dire une politique qui se situe à l’exact opposé de celle qui a été menée pendant deux ans et dont les gouvernants actuels n’ont pas les moyens politiques. Elle est connue : baisse drastique et immédiate des dépenses publiques à tous les niveaux, diminution franche et immédiate des charges pour toutes les entreprises, abandon des impôts bloquants comme la tranche à 75% ou ses succédanés, libération du temps de travail, suppression des seuils bloquants remplacés par des seuils « glissants » pour les TPE et les PME…

Pour que ce changement radical ait lieu, il faudrait donc changer de majorité.  Et donc provoquer de nouvelles élections. C’est au peuple français de l’exiger s’il les souhaite. Les moyens ne manquent pas ! 

 


UNE SEMAINE D’ACTU … EN BREF

Aout geluck001
 

Après une semaine en Corse du sud où le temps n’a pas toujours été sympa (toutes les valeurs se perdent, décidément), les journaux accumulés pendant notre absence réservent toujours quelques infos qui retiennent l’attention. Enfin, MON attention. Et comme je ne doute pas que votre esprit vagabonde à d’autres délices en ce début août et afin de vous éviter une synthèse fastidieuse, je vous livre quelques-unes de ces précieuses nouvelles que vous aurez eues de façons éparses et qui rassemblées ici en une suite de « brèves » prennent un tour… inattendu.

Six trimestres consécutifs de hausse du PIB : l’économie revient à son niveau d’avant crise. Voilà qui peut donner le sourire. Oui, mais ça c’est au Royaume Uni !... Et si on essayait le libéralisme ?

310 000 chômeurs de moins au 2ème trimestre : avec un PIB en croissance de 1,3% en 2014 et une prévision de 2% pour 2015, le pays remonte la pente. La courbe du chômage se serait-elle inversée enfin ? Oui, mais ça c'est l’Espagne dirigée par les conservateurs du Parti Populaire de Rajoy…

Plus bas niveau historique pour le taux de la dette (du jamais vu) à 1,147% : c’est un taux qui permet d’emprunter, non ? Il faut dire que le pays à 6,7% de taux de chômage… Oui, mais ça, c’est en Allemagne !

Bref, vous l’avez compris, l’économie redémarre en Europe sauf en France.

La France où il n’y a toujours pas de pause sur le front du chômage : avec 2,1 millions de chômeurs de longue durée à la fin juin,  près de 100 000 chômeurs de plus en 6 mois, les séniors qui morflent… et les contrats temporaires toujours privilégiés, preuve que la confiance n’est toujours pas là. Aucun frémissement…

La France où les collectivités locales ont continué à dépenser et à embaucher en 2013 à cause dit-on des élections, des salaires, du coût des rythmes scolaires… toutes les excuses sont bonnes ! Mais ça, c’était avant. Espérons que les équipes élues en mars seront plus économes  et responsables !

La France où l’activité manufacturière continue de se replier en juillet.

La France où le travail au noir explose dans le BTP où il atteindrait un taux record. Voilà ce qui arrive quand on assomme les entreprises d’impôts et de charges. C’est le résultat des choix économiques désastreux faits au début du quinquennat. Et le bâtiment ne redémarre pas !

La France où 1 million de foyers sont touchés par la baisse du quotient familial en 2013 pour ponctionner 550 millions d’€ qui devaient financer la hausse de 25% de l’allocation de rentrée scolaire ; allocation qui sera versée aux parents des 16-18 ans dès ce mois-ci et sans justificatif… Le nombre de foyers touchés par la baisse du quotient familial atteindra 1,4 millions cette année avec l’abaissement à nouveau du plafond. Merci pour les familles !

La France où l’on préfère ponctionner tout ce qui peut encore l’être, renforcer les contrôles et les sanctions. Malgré les résultats désastreux,"l’enfer fiscal" s’accentue et on voudrait que les Français aient confiance !

La France où la machiavélique ministre de l’écologie remet en cause l’autoroute Fontenay le Comte - Rochefort, aussitôt contredite par Manuelito. Cela s’appelle un coup à la Royal : comme ça elle pourra dire aux écolos qu’elle avait tenu compte de leur avis, mais que … L’art de faire porter le chapeau ! Préparerait pas 2017 celle-là ?

La France où l’infra président en est réduit à copier… Sarkozy en parlant de France « Forte » ! Mais plus personne ne l’écoute …  Cocasse : il a fait savoir qu’il allait passer ses vacances à « la Lanterne ». Tout un programme. « Ah ça ira, ça ira » !!!! Voilà une incantation qui lui va bien.

 


LA FRANCE EN RADE ! (et pas qu’à Marseille !)

Sncm

 

Le titre m’est venu en lisant la « glorieuse » histoire des grévistes CGT de la SNCM. Si cette compagnie maritime n’est pas le symbole du fiasco dirigiste, je veux bien renoncer au pastis pour toujours. Et ce n’est pas faute pour l’Etat d’y avoir englouti des dizaines de millions d’euros des contribuables. Cette « épopée » du partenariat social est assez emblématique de l’état de notre pays : en rade ou à la dérive, comme on veut.

Le dialogue social est à plat.

La conférence sociale, qui se veut être le temps fort annuel de la concertation avec les partenaires sociaux a tourné cette année au véritable fiasco. Les deux CGT ont claqué la porte. Celle de Lepaon parce qu’il n’a plus rien à négocier, étant dépassé partout par sa base, celle de Mailly pour tenter de continuer à exister. Alors en fait de grand-messe, la montagne a accouché d’une souris sous forme de quelques annonces de négociations à la rentrée et de mesurettes (200 millions) en faveur de l’apprentissage pour réparer l’erreur de la suppression des aides dont le résultat a été une baisse de 8% du nombre des apprentis en 2013 et une chute de 14% des contrats au début de cette année. En guise de nouveauté, on prévoit de recruter 10 000 apprentis dans la fonction publique !!! Pour remplacer les fonctionnaires qu’on supprime ? En matière de dialogue social, on aura été servi ce printemps avec les mouvements à la SNCF, ceux des intermittents du spectacle et cerise sur le gâteau, la paralysie de la SNCM. A quoi ça sert d’avoir un gouvernement de gauche si en plus on doit avoir les grèves ? Le paritarisme à l’allemande est encore bien loin.

Les politiques sont en folie.

C’est la querelle et la discorde partout. A l’UMP, on est passé de « stupeur et tremblements » à « règlement de comptes à OK Koral ». Malgré la mise en place du triumvirat pour tenter d’apurer la situation, les francs-tireurs s’emploient à pourrir la situation. Il y a pourtant mieux à faire que ces chamailleries dont le citoyen lambda n’à que faire. Ils feraient bien mieux de s’interresser à l’Eta de la France. La gauche leur fait un boulevard politique et ils ne s’intéressent qu’à leur nombril ! Au PS, c’est pas mieux. Les frondeurs continuent de créer des problèmes à l’Assemblée. Il a fallu que Valls menace de démissionner pour que le vote contre se transforme en abstention. Les quelques mesures du pacte de « responsabilité » vont enfin pouvoir être mises en application. Trop tard , mais c’est mieux que rien. Chez les Verts, c’est guère mieux. Dans le parti écologiste, on se regarde en chiens de faïence et les clans ne se font pas de cadeaux. La tutelle de la miss Duflot ne fait pas l’unanimité et pour elle, c’est « Noël » plus qu’à son heure. Et puis il y a le centre où les chapelles n’en finissent pas de se chercher : un seul Borloo vous manque et tout est dépeuplé ! Au moins pour la présidence de l’UDI, il n’y a pas la crise des vocations.

L’économie est en déroute.

La production industrielle a reculé en mai de 1,7% alors qu’on l’attendait en hausse. Le pingouin de la rue St-Honoré ne va pas nous refaire le coup du 14 juillet 2013 : « la croissance, elle est là » ! Sœur Anne ne vois-tu rien venir ? Si Hamon la sent, elle n’est pas perceptible, mais il la sent. Et puis tout va bien puisque notre Sapin-la-vie-en-rose est devenu l’ami de la finance (c’est lui qui le dit), de la « bôôônne finance ». Nuance ! En attendant le déficit du commerce extérieur continue de se creuser et la consommation des ménages ne se réveille guère. Tous les moteurs restent en panne. Je vous passe le couplet sur la dette qui frôle les 2000 milliards d’euros et les déficits qu’on creuse. C’est pourquoi, notre formidable ministre de l’économie-bis, Arnaud Montebourg, a décidé de faire une loi pour la croissance. La croissance par décret, il faut être socialiste pour croire à ça ! Mais voyons, il fallait y penser ! La croissance est absente : convoquez-là !

En Europe la France est en marge.

Au Parlement européen, notre pays est marginalisé. Il n’a réussi à décrocher que 2 présidences de commission sur 20. Au moment où Renzi préside, c’est l’Italie qui fait figure de pays dynamique. On risque d’avoir un bien piètre lot de consolation : en effet, il est possible que Mosco deviennent commissaire à l’Economie. Une nomination, si elle intervient, qui doit certainement trouver sa justification dans les « excellents résultats » qu’il a obtenus au même poste en France : en matière de croissance en berne et de hausse du chômage, c’est un expert !

Si avec ça vous passez de bonnes vacances, c’est que vous avez la foi du charbonnier chevillée au corps. Heureusement, il est possible qu’avec l’été, l’activité se ralentisse aussi pour les mauvaises nouvelles ! 


DE-SEM-PA-RES !

Chomage-mai-2014


Hausse du chômage et silence radio...

En mai, le nombre de chômeurs de catégorie A (n'ayant pas du tout travaillé le mois dernier) a bondi de 25 000. Ce septième mois consécutif de hausse marque un cap : la barre des 5 millions de chômeurs, toutes catégories confondues, vient d'être franchie en France métropolitaine. Le nombre des demandeurs d’emplois n’en finit pas de grossir. Pôle Emploi a du mal à faire face à cette explosion des demandeurs d'emploi. En regard de cette situation, les réactions des Ministres de l’Economie et du Travail sont affligeantes : entre constat banal de la situation et silence sidéral, on a le choix de la médiocrité.

En effet, François Rebsamen, le ministre du Travail et de l'Emploi, n'a pas voulu commenter ce chiffre. Pire, notre Sapin, d’habitude expert en langue de bois (avec nœuds), s’est réfugié cette fois-ci dans la blagounette que même Hollande n’aurait pas osé faire : interrogé sur l’opacité et l’obésité du code du travail qui ne faciliterait pas l’embauche, le « grand argentier » (je rigole) a préféré s’esclaffer , affirmant que pour qu’il soit moins épais, il suffisait d’écrire plus petit ! Indigne !

... de ministres dépassés et désarmés...

Si on manquait de preuves qu’on a affaire à des incapables, en voilà une belle. La vérité, c’est que le Ministre des Finances tout comme le Ministre du (manque de) Travail sont désarmés face à la situation que l’arrivée au pouvoir des socialistes a créée, bien qu’ils tentent d’en faire porter le chapeau à leurs prédécesseurs.

Et que va-t-on donc faire pour y remédier ? La même chose : du traitement social ! Le Premier Ministre se propose de dépenser un peu plus d’argent en pure perte en grossissant le nombre des contrats d’emplois dits « d’avenir » (on admirera l’acuité de la formule !) pour les « d’jeunes » et doubler la prime d’embauche pour les séniors.

On se demande bien comment et par quel miracle la prolongation et la réitération de la même politique pourrait aboutir à d’autres résultats que ceux enregistrés. Ils ne peuvent que s’aggraver. Comme le dit un Vert, « Hollande attend la croissance comme on attend le bus ». Apparemment les bus sont en grève.  La dégradation des chiffres du chômage et des indicateurs de croissance devrait inciter le gouvernement à plus de professionnalisme, ne serait-ce que par respect des chômeurs et des partenaires sociaux.

pendant que les irresponsables jouent leur comédie...

La comédie permanente jouée par les « intermittents du spectacle » ces « profiteurs abusifs » de la générosité sociale, nous donne un exemple emblématique de la décomposition de notre modèle social. Mais c’est une comédie amère, elle ne nous distrait même pas, elle nous accable. Le gouvernement trouve encore le moyen de temporiser avec ces irresponsables qui ne respectent même pas les accords signés par leurs pairs. Ce faisant, il déresponsabilise un peu plus les partenaires sociaux dont il fait pourtant la pierre angulaire de son pseudo dialogue social. Ah qu’il est beau le défilé sur les estrades de tous ces beaux esprits bien gominés aux cheveux en bataille, artistes reconnus aux silhouettes replètes, metteurs en scène aux millions bien cachés, anciens ministres en mal de pompe, pour défendre « la cause », celle d’un régime sous perfusion des cotisations du régime général érigé « en pompe à finances » au profit d’un petit nombre de personnes et d’entreprises vivant au crochet du salarié de base qui n’a pas voix au chapitre, le gueux !

la France est en chute libre.

Pendant ce temps-là, on discutaille à l’Assemblée nationale sur le collectif budgétaire qui doit mettre sur les rails le si mal nommé « pacte de responsabilité ». Et la France continue de sombrer. Tous les moteurs de l’économie sont à l’arrêt : consommation et investissements sous l’effet des prélèvements et de la hausse des impôts, exportations à cause de l’effondrement de la compétitivité de nos entreprises qui attendent toujours les allégements promis comme l’Arlésienne de Bizet. Désormais le chômage touche 3,6 millions de personnes, 5 millions toutes catégories confondues et le déficit  public de 4% va propulser la dette au-delà des 100% du PIB à l’aube de 2016, sinon avant. Une chute libre qui contraste avec le redressement de nos voisins de la zone euro.

Dehors les incapables !

 

 


OTAGES EN TOUT GENRE …

Archibald en colère
 

A la veille de ce week-end, j’avais plutôt envie d’aborder avec vous un sujet plus riant : vous expliquer pourquoi, par exemple, la Banque Centrale Européenne a décidé la semaine dernière de prendre les mesures fortes qui devraient réveiller la croissance et l’emploi dans l’Union, avec la bénédiction d’Angela… Ce sera partie remise et pour plus tard. Le bloc-notes va en effet faire une pause jusqu’au moins au 25 juin. Nous aurons encore quelques sujets sérieux puis ce sera le régime estival avec des thèmes plus ensoleillés et souriants.

En attendant, c’est un coup de gueule que j’ai envie de vous faire partager.

Entre les intermittents et les cheminots, j’ai l’impression qu’il y a des coups de pieds au cul qui se perdent.

Ras-le-bol de ces prise d’otages qui sont toujours les mêmes : que ce soit le spectateur usager du spectacle, ou le voyageur usager des trains, c’est toujours le même cochon de payant que l’on emmerde. Car ces gens-là ne se rendent même pas compte que ce sont nos impôts qui font vivre leurs statuts largement déficitaires. Les uns contestent l’aménagement de leur régime  d’indemnisation pourtant décidé par l’Unedic et les partenaires sociaux, les autres s’élèvent contre une réforme de la SNCF, voulue par un gouvernement de gauche, en bâtissant un argumentaire qui relève pour la plus grande part du procès d’intention.

Arrêtons-nous un instant sur cette dernière réforme, car la situation est complexe.

Le projet, qui sera discuté dès ce mois-ci à l’Assemblée, même s'il n'y a pas d'accord avec les syndicats, consiste à remplacer les deux entités actuelles, le SNCF et RFF (Réseau Ferré de France), nées sous Jospin, par trois établissements publics à caractère industriel, ou Epic, avec un Epic « mère », la SNCF, et deux Epic « filles », "SNCF mobilités" et "SNCF réseau". L’idée est de rationaliser le système ferroviaire pour faire des économies pourtant modestes (1,5 milliard d’euros par an), et de stabiliser la dette ferroviaire, qui atteint 44 milliards d'euros.

La CGT réclame évidemment un cadre social unique pour que les salariés de la SNCF continuent à bénéficier de leur statut particulier dont on sait qu’il est très avantageux, ce qui semble acquis. UNSA et Sud Rail demandent eux que la dette soit « reconnue comme dette publique », ce que le gouvernement, déjà accablé par un fardeau de près de 2 000 milliards ne veut pas. Cependant, celui-ci s’est employé à rassurer les syndicats sur le sort des cheminots. Le financement de la dette est un problème qui relève de la responsabilité nationale, et dans le contexte d’endettement que nous connaissons tous, il est impossible de laisser filer des dépenses qui ne sont pas compensées par des recettes.

La SNCF, à elle seule, illustre parfaitement notre mal français. 

Nous avons un réseau ferroviaire performant, moderne, accessible à tous, mais nous ne nous sommes jamais vraiment posé la question de son coût. Pour le rail, comme ailleurs, nous avons vécu et vivons encore au-dessus de nos moyens : s’il fallait rembourser la dette de la SNCF en augmentant le prix des billets, les Français n'auraient plus les moyens de prendre le train. Au temps des 30 glorieuses la croissance autorisait toutes les revendications, celles-là d'ailleurs qui ont rendu prohibitive l’exploitation du réseau. Et comme les cheminots actifs ont diminué des deux tiers en 50 ans, leur nombre ne permet plus depuis longtemps de financer des retraites qui commencent à 55 ans. Ces syndicats qui prolongent une grève au sujet d’un endettement dont ils sont peu ou prou responsables ne se rendent pas compte de ce qu’il y a de choquant dans leur comportement. 

Si l’on examine l’affaire de plus près, on s’aperçoit que cette réforme pourtant timide, sur laquelle le ministre a déjà lâché beaucoup de lest, a peu de chances d’assurer l’avenir de la SNCF. Elle donne pourtant lieu à un conflit social dans lequel deux syndicats jusqu’auboutistes défient le gouvernement et même le Président de la République dont l’appel à la raison a eu pour réponse mépris et surenchère ! La grève pure et dure reste la seule concption du dialogue social pour certains syndicats indifférents aux changements du monde. 

Alors qu'est-ce que ce serait si on alignait les retraites des cheminots sur le régime général !

Pourtant, ce ne serait que justice.

En attendant, les perturbations vont durer et ce sera tant pis pour les lycéens qui rateront leur bac parce que des irresponsables ne leur auront pas permis d’arriver à l’heure pour passer leurs épreuves. Et je n’évoque pas la galère de tous ceux qui bossent…

 


VALLS ENTRE DANS LE « DUR »

 

Valls 2

Le Premier Ministre va  entamer son difficile parcours devant le parlement pour faire adopter son budget modificatif qui devrait enfin avaliser le « pacte de responsabilité » près de six mois après les annonces de l’Elysée. Et à la clé, les 50 milliards d’euros d’économie sur trois ans ! Sur ce sujet comme sur le « pacte de compétitivité » qui doit faire baisser les charges des entreprises de 20 à 30 milliards sans qu’on sache vraiment quel est le bon chiffre, il va rencontrer au sein du groupe socialiste une opposition résolue qui fait déjà ses contre-propositions.

Ces 50 milliards d’euros d’économie sont-ils encore réalisables ?

C’est la question qu’on peut se poser dès lors que l’on connait mieux le contexte des trois prochaines années : absence de croissance, dérive des dépenses qui sont contenues par des coups de rabots et un gel qui ne peut pas s’éterniser, absence des réformes nécessaires… alors que le contexte social se tend comme on le voit avec le conflit des intermittents (encore eux !), de la SNCF (toujours contre tout !), ou encore avec les taxis (corporatisme absolu).

Pourtant ces 50 milliards représentent un engagement pris par la France devant la Commission européenne pour revenir au seuil des 3% de déficit imposé par le « pacte de stabilité » de l’euro. C’est bien l’excès de dépenses publiques depuis de nombreuses années qui causent ces dépassements récurrents de la discipline budgétaire communautaire et sur lequel il convient d’agir, au moment où celles-ci consomment plus de la moitié des 2115 milliards de la richesse nationale (57,2% du PIB) et viennent grossir une dette à peu près du même montant (92% du PIB). Mais cet objectif de réduction de dépenses attendu pour 2017 est devenu irréel depuis que le gouvernement l’a déconnecté du déficit à 3% toujours prévu pour 2015. Il fait diversion avec son discours sur « le déficit structurel » qui se calcule hors des effets de conjoncture oubliant qu’en face des dépenses « structurelles » il fallait aussi des recettes « structurelles » !

Un objectif déconnecté de l'économie réelle.

La réalité, c’est que cet objectif de 50 milliards d’euros d’économies est totalement déconnecté de la situation économique et sous-estime gravement l’effort à fournir. Les économistes qui se sont penchés sur le problème ont évalué à 120 milliards la réduction pour seulement stabiliser les dépenses, voire 145 milliards si l’on tient compte des nouvelles exonérations d’impôts accordées récemment. Il est à craindre qu’avec le « dégel » la progression des dépenses ne reprenne son rythme naturel de 1,6%/an. Et comme 2013 s’est terminée sur un déficit de 4,2% et un trou de 14,5 milliards d’euros de moins-values fiscales…  on voit bien que la pente n’est pas la bonne.

Même si Manuel Valls réussit l’exploit  de faire voter ces fameux 50 milliards sans les écorner, on sera encore loin du compte, car ils ont de fortes chances de se perdre dans le tonneau des Danaïdes. Ce sont de nouvelles hausses d’impôts inévitables pour les classes moyennes qui s’annoncent  et une opinion publique dont la frustration ira croissante avec le sentiment persistant de sacrifices sans issues.

Les 7 recommandations de Bruxelles.

D’ailleurs Bruxelles ne s’est pas gêné pour rappeler la France à ses obligations de ne pas relâcher ses efforts, la commission doutant de l’aboutissement des réformes entreprises et surtout de l’importance de leur impact. Si le plan d’économies n’est pas pris complètement à la légère, la prévision de croissance à 1,7% en 2015 est jugée « optimiste », le chômage hexagonal ne devrait pas diminuer d’ici 2017 et avec 45,9% de pression fiscale, la France a le ratio des impôts par rapport au PIB qui est l’un des plus élevés de l’Union européenne. La commission recommande donc de renforcer la stratégie budgétaire, de veiller à la poursuite de la réduction du coût du travail, de simplifier les règles administratives, fiscales et comptables des entreprises, de s’attaquer aux professions réglementées et ouvrir les services à la concurrence, de rendre le système fiscal plus efficace, de lutter davantage contre les rigidités du marché du travail et enfin de moderniser l’enseignement et la formation professionnelle. Un vrai programme pour … une campagne présidentielle.

Pendant le même temps, les députés de gauche du groupe socialiste, emmenés par Jean-Marc Germain, un proche de Martine Aubry, font des contrepropositions qui sont diamétralement opposées : dépenser de l’argent pour financer des emplois, et une relance de la demande, c’est à dire de la consommation, pour favoriser les exportations chinoises qui n’en demandent pas tant !

Comme quoi, à gauche, ils n’ont toujours pas compris.

 * Dernière minute, Info "l'Opinion" : "Le Conseil des ministres a examiné ce matin le projet de loi de finances rectificatives qui doit permettre de réaliser 4 milliards d’économies, pour compenser le dérapage du déficit en 2013. Sont attendus, le détail de l’annulation de 1,6 milliard d’euros de crédits ministériels, les moyens pour baisser de 2,2 milliards d’euros les dépenses de sécurité sociale et le report de 500 millions d’euros d’investissements d’avenir."

 On rabote, on rabote.... 

 


RIEN NE VA PLUS !

La croissance en panne


Le pingouin est passé sous la banquise, niveau popularité, et le dégel ne semble pas pour demain. Le PS est au bord de l’explosion, et le charivari ne va pas se calmer avec le vote du collectif budgétaire. Le Front National fleurit en ce printemps au climat chahuté, depuis qu’on constate qu’il puise l’essentiel de ses voix à FO, à la CGT et même à la CFDT… comme quoi ceux qui continuent à nous faire croire que la droite est menacée nous bourrent le mou. Mais celle-ci ne va pas mieux. L’Alternative n’a pas fait un gros score aux européennes comme elle l’espérait, mais cela ne l’empêche pas de nourrir des ambitions hégémoniques de troisième force, vieille chimère centriste qui date du MRP. Et même l’UMP s’y met : c’est franchement le bordel et il y a des coups de pieds au cul qui se perdent ! On aimerait bien que les « egos » rentrent au vestiaire et que l’humilité gagne les « pachas » comme les « quadras ». Les bras en tombent !  Mais ce n’est pas le plus grave…

Car le plus grave, c’est la situation dans laquelle notre pauvre pays est plongé !

J’ouvre « Les Echos » et je découvre une mauvaise nouvelle par page !

Commençons par la situation du bâtiment. L’immobilier est à l’arrêt. Merci Duflot. Aucuns signes de reprise en vue et c’est ce qui est alarmant pour ce secteur prédominant de l’économie. Ne dit-on pas : « Quand le bâtiment va, tout va ! ». Mais quand il ne va pas, l’inverse est aussi vrai. La politique menée depuis 2012 s’est appliquée à congeler un secteur déjà amoindri par la crise par une loi de mobilisation du foncier mal calibrée, l’accumulation des normes, l’encadrement des loyers… de quoi écoeurer complètement professionnels et investisseurs. Criminel quand il manque un million de logements dans le pays et qu’on laisse s’accumuler un manque annuel de 200 000 nouveaux logements. Une vraie bombe sociale à laquelle il faut ajouter le nombre des emplois laissés ainsi en déshérence.

Sur le front du chômage, la nouvelle aggravation apportée par les chiffres du mois d’avril touche toutes les catégories et toutes les classes d’âge. Les jeunes, les seniors, les chômeurs de longue durée sont en nette progression, ce qui montre que le traitement social a atteint ses limites, et que l’Etat exsangue n’a plus les moyens de continuer le financement. Ce sont plus de 5 200 000 demandeurs d’emplois que compte la France !

Côté finances, ce n’est pas mieux. On nous promet toujours des économies, mais c’est surtout le trou qui se creuse. Ce sont 14,5 milliards d’euros d’impôts qui ne sont pas rentrés en 2013, près de la moitié de la recette fiscale supplémentaire escomptée (30 milliards). Cela n’a pas eu l’air d’émouvoir nos grands médias nationaux qui ont fait preuve d’un autisme déconcertant sur le sujet. Impôts sur le revenu, impôts sur les sociétés, TVA : les trois composantes sont concernées. La faute à l’atonie de la croissance, mais aussi à « des changements de comportements des agents économiques », commente pudiquement le ministère. Autrement dit, la fuite des contribuables et la délocalisation des sièges des entreprises par le biais des « fusions-absorptions » savamment organisées. « L’impôt tue l’impôt » a affirmé Manuel Valls devant l’Assemblée : il en a une belle illustration. Mais c’est 14,5 milliards de plus à trouver ! La Cour des Comptes n’est pas dupe des manipulations de Bercy. L’objectif de retour à l’équilibre structurel de nos finances n’est plus programmé pour 2016 mais 2017 ! Et l’on voudrait que nos partenaires nous prennent au sérieux !

En fait d’économies, c’est surtout la machine à dépenser que l’on voit en marche tous les jours : et je te baisse la cotisation retraite pour les 2 millions de fonctionnaires des basses catégories (450 millions d’euros), et je te rembourse l’impôt pour les bas revenus (environ 800 millions d’euros),  après avoir supprimé la journée de carence pour les fonctionnaires et autres babioles…

Après avoir réussi à revenir en arrière sur la hausse de la TVA qu’avait programmé Nicolas Sarkozy, mais en agissant sur les mauvais taux, voilà le gouvernement contraint  de recourir à des allégements de charges sur les emplois à domicile pour enrayer la chute pourtant largement prévisible. Mais c’est par le biais d’une baisse forfaitaire du prix de l’heure travaillée que le gouvernement compte agir. Un geste qui coûtera 200 millions d’euros, et qui est déjà jugé insuffisant par la profession. Et ce genre de dispositif n’est pas fait pour rassurer les particuliers qui ont renoncé à embaucher, ou qui sont passés au « gris » quand ce n’est pas au « noir ». Tant que le gouvernement ne comprendra pas …

Dans ce contexte, la volonté du Premier Ministre de mettre en œuvre les allégements de charges pour les entreprises qui devraient frôler les 20 milliards d’euros d’ici à 2017, paraissent à la fois comme un geste sans précédent et en même temps largement insuffisant : trop peu et trop tard. Entre l’annonce du chef de l’Etat et aujourd’hui, il s’est déjà passé cinq mois sans que rien ne bouge ! Les usines à gaz que les socialistes mettent en place pour financer les réductions de charges sont révélatrices de leur volonté de continuer à administrer l’économie en voulant tout contrôler. C’est pas comme ça que ça marche ! De la même façon, on s’apprête à alléger les seuils sociaux pour les PME, mais pour trois ans seulement à titre expérimental : avec une telle épée de Damoclès, quel patron envisagera de passer durablement de 10 à 11 ou 12 salariés et de 50 à 51 ou 52… ?

En toute logique, il n’y a donc pas d’embellie en vue pour la croissance en France.

Elle devrait rester faible au 2ème trimestre. L’objectif du 1% annuel ne sera vraisemblablement pas atteint non plus : commencer réaliser alors les économies que seule une économie dynamique pourrait financer. La pente est même inquiétante. La consommation fléchit, touchée par le contexte social, les investissements sont au point mort et les exportations vivotent péniblement. Les trois moteurs sont à l’arrêt. La confiance n’est pas là. Pire, c’est la défiance vis-à-vis du pouvoir qui s’est installée.

Non, rien ne va plus ! Et l’on s’étonne que Le Pen fasse la une. Mais là encore, c’est un mirage déformé par le « j’m’enfoutisme » ou le découragement qui a gagné les 2/3 du corps électoral. On a envie de dire, comme Jean Lefèvre : « Pauvre France ! ».

Merci la gauche ! Je souriais quand ma vieille mère (paix à son âme) disait : « Ces gens-là vident toujours les caisses et ne savent apporter que le malheur ! ». Comme elle avait raison !

 


50 MILLIARDS ET MOI, ET MOI, ET MOI…

Des-liasses-de-billets

 

La comédie que les socialistes nous jouent depuis une dizaine de jours se terminera comme il se doit par un vote bien rose du pacte de stabilité. Il serait surprenant en effet que même les plus réfractaires choisissent le suicide tant ils ont gros à craindre d’une dissolution qui serait fatale à leur siège. Manuel Valls n’a donc pas grand-chose à craindre. Mais une fois le vote passé, la vie continuera et le groupe parlementaire PS lui mènera une guérilla sans relâche, surtout qu’il y aura un collectif budgétaire à voter en juin !

Une comédie bien utile quand même.

Elle nous apprend que le gros des troupes votera à contre cœur les 50 milliards d’euro d’économies du pacte de « stabilité », sachant que pour appliquer le pacte de « responsabilité », 25 milliards manquent toujours à l’appel. Cela veut dire que a majorité des députés socialistes n’est toujours pas convertie à la sociale-démocratie et continue de prôner la relance par la consommation. Ils n’ont toujours pas compris !

Combien de fois faudra-t-il expliquer que ce mécanisme est une erreur économique majeure dans le contexte économique actuel : relancer la consommation c’est inutile ! Cela ne produit pas de croissance réelle : en effet, si ce type de relance peut produire une augmentation du PIB, il faut amputer celle-ci de l’accroissement du déficit commercial induit puisque nous ne fabriquons plus ce que nous achetons, auquel il faut ajouter les intérêts liés au creusement de la dette puisque la relance ne peut se faire qu’en augmentant les dépenses publiques avec de l’argent que nous n’avons pas. Le résultat, on le connait : c’est plus de chômage et plus de dette !

Quant à l'effort que certains n'hésitent pas à présenter comme historique, au prétexte que personne avant eux ne l'a fourni, c'est oublier celui de François Baroin quand il était aux finances, à hauteur de 40 milliards, et sans psychodrame ni massacre de la croissance.

La comédie ne se joue pas qu’à gauche.

Le centre nous a produit un petit festival « d’opposition constructive » qui peut faire sourire. Le centre, je connais bien : j’en viens. Il n’a vraiment pas de mémoire. Chaque fois qu’il a fait la courte échelle à la gauche, il en a été pour ses frais. Rappelons-nous l’épisode rocardien, et plus près de nous l’impasse Bayrou aux présidentielles. On peut pontifier sur l'état de la France qui justifierait a minima une abstention « positive » pour encourager le gouvernement à aller dans le bon sens. Si tel était le cas, Manuel Valls ne se serait pas contenté de la politique du rabot. Il ne faut donc pas se leurrer, on voit très bien la limite de l’exercice pour le PS et le sénateur Arthuis est trop fin pour ne pas le savoir.  Alors que cherchent les centristes ? Une posture d’opposition pour se démarquer de l’UMP et tenter d’exister, tout simplement. Ce faisant, il sous estiment probablement la radicalité de l’électorat de la droite et du centre qui sait par avance que tout ça se terminera par de nouvelles hausses d’impôts. On peut mettre dans le même sac ces quelques élus de l’UMP tentés par la même démarche. Ils n’en tireront pas autre chose qu’une gloire éphémère, une fois le « buzz » de leur posture retombé !

Une comédie qui n’arrive pas à cacher la tragédie.

Le dossier Alstom n’est que l’arbre qui cache la forêt. Il tombe à point pour nous rappeler la glissade vertigineuse que connait notre pays depuis deux ans. Le déclin industriel était déjà amorcé. Les décisions prises par la gauche au pouvoir depuis son arrivée ont accéléré le processus. Pour fuir l’enfer fiscal, nos grandes entreprises ont quitté le territoire avec armes et bagages. En douceur, sans faire de bruit, par le jeu des fusions-acquisitions, pour aller prospérer ailleurs. A quoi bon s’énerver sur Alstom quand on a vu partir Péchiney au Canada, Usinor passer chez les Indiens, le chimiste Rhodia être repris par les Belges,  le cimentier Lafarge partir en Suisse… Entre temps, quel grand industriel a choisi de venir s’implanter en France : aucun.  Il faut se demander pourquoi les entreprises françaises ne semblent trouver leur salut que hors de France ! Et le mal est bien plus profond. Car ce sont des états-majors entiers qui déménagent discrètement à Londres ou ailleurs. Ce sont nos ingénieurs qui s’expatrient, ce sont nos jeunes créateurs de start-up qui préfèrent Londres ou la Californie… Les moulinets étato-patriotiques du Don Quichotte Montebourg ne changeront pas ces réalités ! Il est temps que nous comprenions tous, citoyens et élus, que la compétition est mondiale, et que si les décideurs sont ailleurs, les emplois ici sont forcément menacés.

Une tragédie dont nous ne sommes pas encore, malheureusement, au dernier acte.

 


LA MAGIE DU SAPIN...

 

Noel
Le sapin et le gel ...

Chez nous, la magie du sapin existe réellement, chaque année, à Noël. Enfin pour les petits que l’on envoie regarder un dessin animé à l’étage vers 23H et que l’on fait redescendre après un simulacre de passage du barbu à manteau rouge, à base de clochettes, de coupure de courant et de bruits étranges. Il faut voir alors les yeux émerveillés devant le tas des paquets déposés en (trop) grand nombre au pied du sapin ! Pour ceux qui les découvrent, c’est forcément de la magie : celle du Père Noël ! Et ça marche ! Sauf que c’est une manipulation.

C’est quelque chose du même genre que notre Sapin-le-financier essaie de nous faire gober avec ses « additions dynamiques ». Eh oui, voilà la solution à nos turpitudes financières. On sait que les 50 milliards d’économies n’y seront pas, et quand bien même ils y seraient, que ce ne serait pas suffisant pour combler le trou de nos déficits. Les projections qui relèvent de 0,2% les prévisions du taux d’engagement par rapport au PIB en 2014 et 2015 en sont un aveu à peine dissimulé.

Il n’importe. Grâce à la magie du Sapin, nous allons atteindre sans coup férir et sans effort supplémentaire le nec plus ultra du désendettement. Comment ? Grâce au redémarrage d’une croissance bénie des dieux socialistes, au retour surprise des investissements et à une subite consommation rose vif, sans parler des exportations ressuscitées. Du coup on va créer 200 000 emplois, pour faire bon poids, bonne mesure, grâce au pacte de responsabilité. Voilà une économie rêvée telle qu’on ne peut la trouver que dans un cerveau de gauche : une économie administrée qui obéit au doigt et à l’œil à l’Etat. Mais voilà, c’est pas comme ça que ça marche ! La magie des « additions dynamiques » c’est un peu comme les bougies qu’on va faire brûler chez le marabout.

L’économie n’est pas un monde enchanté, mais un monde de réalités autrement plus âpres. La réalité, c’est que le gouvernement est au pied du mur de sa majorité rétive. Il faudrait faire plus, mais il va être obligé de faire moins. La quadrature du cercle ne peut être résolue que par l’intervention de la providence. D’où les « additions dynamiques ». On notera au passage que l’élément de langage à la mode chez les ministres c’est : « je comprends ». On comprend l’inquiétude des « petits » retraités, des « petits » fonctionnaires, des « petits salariés ». C’est fou comme on compatit pour les « petits ». Quant aux « moyens » et aux « gros », on les prend pour des (petits ?) cons !

Vous l’avez compris, le "programme de stabilité" tel qu’il va sortir la semaine prochaine de la moulinette du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, relève du pari  osé. Croire que tout va s’arranger parce que l’économie mondiale va mieux, parce que l’on donne un peu d’oxygène à contre cœur à nos entreprises, parce que l’on va ménager quelques milliers de foyers et qu’ainsi les affaires vont reprendre. Inutile donc de faire les efforts indispensables puisque l’argent va rentrer à nouveau dans les caisses …

Il faudra expliquer à notre Sapin-le-financier que la magie du sapin, pour que ça fonctionne, d’abord que c’est à Noël, qu’ensuite il faut croire au Père Noël et qu’en plus il faut des parents qui aient les moyens d’acheter les cadeaux.

On n’est pas à Noël, on ne croit pas au Père Noël socialiste et on n’a de moins en moins les moyens ni l’envie de payer des cadeaux au gouvernement !

 

 


ECONOMIE : PETITES NOUVELLES DU FRONT



Monde :

Aux Etats-Unis, les ventes de détail sont en forte hausse, avec une progression de 1,1% en mars. C’est la plus forte enregistrée depuis 18 mois : un signe supplémentaire de reprise de la 1ère économie mondiale. Tous les secteurs sont concernés par cette amélioration.

Le ralentissement de l’économie chinoise se confirme, mais tout de même avec un  taux de croissance de 7,4% au premier trimestre tout en étant le plus bas depuis 18 mois. Cet essoufflement annonce une période troublée pour la seconde économie mondiale au moment où le pays est confronté à un alourdissement de sa dette au niveau des gouvernements locaux et des secteurs de l’acier et de l’immobilier.

Toujours en Chine, une grève géante de près de 40 000 ouvriers d’une usine de sous-traitant Nike et Adidas qui réclament des arriérés de cotisations sociales, a nécessité un important déploiement de forces de l’ordre autour de l’usine Yue Yuen.  La promesse de régularisation d’ici 2015 a été repoussée, les ouvriers en grève se méfient de la direction qui pourrait fermer l’usine pour la délocaliser avant d’honorer ses promesses, pratique courante en Chine.

Japon : les « Abenomics » génèrent le pire déficit de l’histoire du pays. En dépit de l’affaiblissement de sa devise, il a affiché un déficit de 91 milliards d’euros en 2013. Le pari de shinzo Abe de rétablir la compétitivité par la dévaluation n’a pas fonctionné.

Europe :

L’Allemagne prévoit 1,8% de croissance en 2014, en ligne avec l’estimation de l’Union européenne et légèrement au-dessus de celle de la Bundesbank (1,7%) et Berlin table sur une hausse de 2% en 2015.

Le Portugal coupe encore dans ses dépenses de fonctionnement. Le gouvernement annonce un plan d’économies de 1,4 milliards d’euros qui vise à ramener le déficit à … 2,5% du PIB ! Bon élève, le pays enregistre des résultats qui permettent d’envisager une croissance de 1,5% en 2015 et une baisse accrue du taux de chômage.

En Italie, Matteo Renzi, le premier ministre orchestre une vague de nominations inédite et sabre dans les gros salaires de centaines de postes publics qu’il veut rajeunir et féminiser. Le pays connait une embellie de l’excédent commercial qui s’est établi à 2,6 milliards d’euros en février.

Le Parlement européen a adopté l’union bancaire, par 570 voix contre 88, dont l’objectif est d’éviter de faire payer par les contribuables d’éventuelles faillites de banques de la zone euro.

Dans la zone euro, l’excédent commercial a été de 13,6 milliards en février (il était de 9,8 milliards un an plus tôt), selon Eurostat. Les exportations se sont accrues de 1,2% et les importations de 0,6% (en dcvs). La production industrielle a progressé de 0,2%, hausse modeste mais jugée encourageante par les économistes qui y voient un signe de reprise. Sur un an la hausse de la production industrielle est de 1,7%.

France :

La semaine de l’industrie a braqué les projecteurs sur un secteur dont les besoins en recrutement sont immenses : ils sont estimés à 100 000 par an pour les cinq prochaines années. Mais les métiers de l’industrie peinent à recruter en raison d’un déficit d’image. L’apprentissage  est l’une des principales portes d’entrée et il y a des efforts à faire pour promouvoir ce modèle facilitant les liens entre les écoles et les entreprises. En France l’apprentissage est encore trop souvent un « second choix ». 500 000 emplois en ces temps de chômage massif, ça n’est pas rien. Encore faudrait-il ne pas amputer les aides qui sont attribuées à l’apprentissage !

FO appelle à la grève le 15 mai, en réaction au pacte de responsabilité et à la réduction de 50 milliards des dépenses publiques sur trois ans. Le syndicat appelle les agents publics à une journée d’action dans les trois fonctions publiques « seule réponse possible à cette politique suicidaire » !!

Cherchez l’erreur !

 


LE BLUES DU PRESIDENT

Hollande 14


Ce qui est étonnant dans la distorsion du niveau de popularité de Hollande et de Valls traduite par les chiffres du baromètre Ifop, c’est que personne n’a su en traduire la signification. Pour le locataire de l’Elysée, bien entendu. On peut gloser autant qu’on veut sur l’aspect historique d’une situation inédite mesurée par 40 points d’écart en faveur de Matignon, les tensions supposées que cela peut créer, l’avantage que pourrait en tirer le Premier Ministre…. Personne n’a osé dire la vérité : avec un tel désaveu de l’opinion publique, et une courbe, qui comme celle du chômage refuse de s’inverser, les Français signifient à l’intéressé qu’ils ne veulent plus de lui ! Et qu’il serait bien inspiré d’en tirer les conséquences.

Jusqu’où ira-t-il pour nous faire prendre des vessies pour des lanternes ?

La nomination de Manuel Valls sent le Joker pour un Président en survie. Le gouvernement de combat qu’il a nommé, apparait surtout constitué de soldats en ordre de bataille pour combattre… le Premier Ministre.

Autre détail inquiétant : l’équipe gouvernementale souffre du syndrome de Stockolm. Avez-vous remarqué, depuis la débâcle des municipales et la déferlante bleue, comme le bleu est à l’honneur chez les ministres : robes, cravates, chemises…. Au point que les électeurs vont en perdre leur latin. Il n’y a guère que Sapin qui a résisté avec ses chaussettes … roses, mais on ne les voit pas. A croire que le rose et le rouge, autrefois si prisés à gauche sont devenues des couleurs porteuses de poisse. 

Il en faudra plus pour redresser le pays.

Justement, trois économistes réputés proches de la gauche viennent de publier un bouquin qui s’intitule : « changer de modèle ». C’est peut-être ça l’explication de la couleur des cravates.  Le portrait qu’ils font de la situation de la France est alarmant : baisse du PIB par habitant de 5 points, de notre balance courante de 2 points de PIB, taux de marge des entreprises, taux d’emploi, … tout y passe avec cette conclusion alarmante : « La France apparaît donc comme un des pays les moins capables de contrôler la dynamique de sa dette publique, malgré un niveau de prélèvement parmi les plus élevés, sinon désormais le plus élevé ! »

Tout ça on le savait. Ce qui est original, pour des économistes de gauche, c’est qu’ils font ensuite un procès en règle du « keynésianisme » qui constitue le bréviaire de la « gauche gestionnaire ». C’est Montebourg, pourtant notre ministre de l’Economie qui en prend plein son kilt ! La cause de nos maux c’est cette croyance dans l’intervention de l’Etat pour relancer la demande par l’accroissement des dépenses publiques, et la préférence pour la réduction des déficits par l’impôt plutôt que par des économies. Ils détruisent aussi l’idée fétiche de notre gauche française que la fiscalité est la seule arme pour combattre les inégalités et ce théorème sorti de nulle part selon lequel le capital productif devait être imposé comme le travail.

Leur stratégie alternative, plus en accord avec l’état économique du monde contemporain  va à l’encontre de ces idées fausses et repose sur l’économie de l’offre avec laquelle tant de nos socialistes ont un blocage. Tout est clair : concurrence, mobilité sur le marché du travail, développement de l’économie du savoir, réduction des déficits et de la dette publique. Mais aussi : réforme de l’Etat, allègement des effectifs de fonctionnaires, formation professionnelle efficace, code du travail revu,  et, cerise sur le gâteau : transfert des charges sociales sur la TVA ! Crise d’urticaire garantie et pour le coup, la rougeur avec.

Il faudra bien y venir. Les « pactes » hollandais ne sont que l’amorce de ce qu’il faut faire. Voilà pourquoi l’Europe serait bien inspirée de refuser à la France de nouveaux délais pour rentrer dans les clous de l’Euro. Ce serait autoriser une nouvelle fuite en avant dans les dépenses, qui transparaît dans le « pacte de solidarité ». De l’argent à crédit distribué en pure perte. Seule la contrainte obligera nos gouvernants à entreprendre les réformes nécessaires. Car notre pays est désormais le plus exposé et le plus vulnérable à une attaque sur sa dette qui relancerait la crise de la zone euro, car son montant de 1925 milliards d’euros excède les capacités du mécanisme européen de solidarité (950 milliards, dont 450 déjà engagés). D’ailleurs, le « risque français » est le principal frein à une stratégie européenne plus favorable à la croissance et à l’emploi.

Mais ceux qui sont au pouvoir sont-ils les mieux placés pour mener une telle politique, qui heurte tant leurs convictions ? Bah, ils se sont bien habitués aux cravates bleues …

 


CHRONIQUE DE LA FRANCE QUI COULE

Chômage-Chiffre-fin-février-2014-1024x565
(source Union Républicaine)

Sale temps pour la gauche !

Après le premier coup de pied au derrière de dimanche dernier et en attendant le second dimanche prochain, elle doit faire face à la publication de chiffres calamiteux du chômage en février : 32 000 chômeurs de plus pour le mois le plus court de l’année. Plus de mille par jour !! Voilà qui consacre définitivement l’échec d’une politique qu’Alain Juppé qualifie « de gribouille ». Impensable que cela ne pèse pas sur le deuxième tour.

Mais en même temps, on apprend que le « travail noir » à lui aussi explosé, résultat de la diminution des avantages fiscaux en faveur des emplois de services à la personne ou de garde d’enfants. Jean-Louis Borloo avait à l’époque supplié le chef de l’Etat d’y renoncer, redoutant une chute importante des embauches et des emplois déclarés. Le résultat est là !

Le commentaire de Michel Sapin est à côté de la plaque : « les chiffres sont mauvais ! ». Pas difficile à constater, mais ce n’est pas le sujet. C’est la politique qui est mauvaise ! Et de cela il ne convient pas puisque le gouvernement propose en guise de remède de maintenir le cap, c’est-à-dire d’utiliser la vieille recette des emplois aidés dont on voit bien que son effet sur la courbe du chômage n’aura été qu’un coûteux –trop coûteux- feu de paille.

Comparaison utile !

Quand on compare les 22 derniers mois du mandat de Nicolas Sarkozy aux 22 premiers mois de l’ère Hollande, il n’y a pas photo. Le graphique ci-dessus montre toute l’ampleur du désastre de la politique socialiste. Quelle différence y a-t-il entre les résultats obtenus par un gouvernement confrontés à des crises successives de forte ampleur et un gouvernement qui n’a comme seul inconvénient qu’à gérer la parité d’un euro un peu surévalué : 250 000 chômeurs de plus ! C’est le résultat du plantage de notre économie à leur arrivée au pouvoir, avec le choc fiscal et la multiplication des contraintes pour les entreprises.

La politique de l'offre dans le brouillard !

Tant qu’il ne comprendra pas que c’est la politique de l’offre qu’il faut renforcer, celle qui consiste à rendre les plus  compétitives possibles nos entreprises grandes, moyennes et petites, en levant tous les freins qui pèsent sur l’embauche à commencer par les impôts et les charges, la France continuera sur le chemin  de la préférence pour le chômage ;

Sauf que les politiques de soutien à l’emploi sont dévoratrices de fonds publics pour pas grand-chose, n’apportent que des solutions artificielles et limitées dans le temps, consomment de l’argent qui sort de la poche des contribuables ce qui réduit la demande en diminuant le pouvoir d’achat ou qui provient du crédit ce qui alourdit les déficits et la dette.

Le « pacte de responsabilité » n’en finit pas d’accoucher et on sait déjà que les allègements qu’il offrira sont déjà dépassés et très insuffisants, surtout s’il se présente sous la forme d’une nouvelle usine à gaz administrative. Le CICE tape à côté du clou et profite aux entreprises qui pourraient s’en passer parce qu’elles ne sont pas confrontées à la concurrence internationale. On ne s’étonnera donc pas que notre pays soit le seul en Europe où la croissance se traîne et où le moral des ménages vire au noir avec en conséquence une consommation atone.

Le Président est impuissant, sauf quand il s’agit de sauter ses maîtresses.

Chaque jour qui passe est un jour de perdu et la France continue de s’enfoncer.


EN MARGE DES ELECTIONS

 

SFR: le scandale d'Etat !

L'intervention de l'État, sous toutes ses formes et dans toutes ces expressions, alliée à l'establishment français, pour favoriser la candidature de Bouygues Telecom dans le dossier SFR devient un scandale d'État. Les motivations sont incompréhensibles, les alliances contre nature et la France se ridiculise une fois de plus devant la communauté des investisseurs internationaux.

Assurance-chômage : un accord au forceps

Il permettra au final de réaliser 400 millions d’économies par an.Les cadres et les seniors seront mis à contribution : allocations rognées, jusqu’à six mois de carence après un « chèque de départ », les intérimaires réintègrent en partie les règles générales et les salariés de plus de 65 ans devront cotiser. La CFDT, FO et la CFTC devraient signer le texte patronal, mais pas la CGC.

Livret A en baisse

Les épargnants commencent à comprendre que le livret A ne doit servir qu'à l'épargne de précaution. 210 millions de décollecte en février. Ce n'est pas encore massif mais c'est un début. Pour certains cette décollecte est aussi le signe d'une baisse du pouvoir d'achat de certains ménages.

Le RSA

Sa progression continue. 2.3 millions de foyers touchaient le RSA en 2013. Une hausse de 7.2%. L'assistanat n'aide pas l'emploi.

Défaillances d’entreprises

Elles battent de nouveaux records : + 3,7% en janvier et février, sous le feu croisé de l’envol des impôts et des charges et de la dérive des délais de paiement.

L’apprentissage :

Il recule de 20,6% en janvier du fait de la remise en cause de son statut.

Plus ça change plus ça coule !

 


PERTE DE CONTROLE

Flanby découragé

23 mars : jour fatidique pour le gouvernement. En attendant les résultats des élections qui devraient consacrer le désaveu, penchons-nous sur la situation de la France, que les événements des dernières semaines auraient voulu nous faire oublier.

Perte de contrôle des finances publiques.

Le gouvernement est en passe de perdre le contrôle des finances publiques. Le budget 2014 est mort-né car il repose sur des bases faussées par le dérapage des comptes publics qui se poursuit. Le déficit est estimé à 4% du PIB par Bruxelles cette année et 3,9% en 2015, ce qui réduit à néant l’engagement de retour au seuil de 3% du PIB qui avait permis d’obtenir le sursis de 2 ans accordé à la France dans sa trajectoire de retour à l’équilibre.

La dette dépassera cette année les 2 000 milliards d’euros pour atteindre 97,3% du PIB en 2015 ! Cette dérive s’explique essentiellement par la surévaluation des recettes et l’absence de maîtrise des dépenses. La France est enfermée dans une croissance zéro et l’assomoir fiscal a provoqué une fuite massive devant l’impôt : les moins-values fiscales ont atteint 11,2 milliards en 2013 et seront d’au moins 6 milliards en 2014.

Le déficit structurel se creuse lui aussi à 2,6% du PIB. Trois décisions pèsent très lourdement sur les comptes publics : l’arrêt du non-remplacement des fonctionnaires partant à la retraite se traduit par une hausse de leur nombre à 5,3 millions ; le retour de fait à la retraite à 60 ans a entraîné la baisse de l’âge de départ et une hausse de 17% des nouveaux retraités ; enfin, les nouvelles mesures sociales représentent plus de 12 milliards d’euros en année pleine auquel il faudra ajouter le projet ruineux de généralisation du tiers payant dans l’assurance-santé.

La France en panne de croissance.

Dans la zone euro, la France reste à la traîne : elle cumule une croissance inférieure à la moyenne, une montée du chômage qui va toucher 11% de la population active, un profond déséquilibre de ses comptes extérieurs (61 milliards) qui consacrent la perte de contrôle de ses finances. Evitons la comparaison avec l’Allemagne qui nous donnerait le bourdon. Mais que dire de notre situation face à celle de l’Europe du Sud qui, à l’image de l’Espagne et de l’Italie ou du Portugal, renouent avec la croissance, les créations d’emplois et les excédents commerciaux…

Notre richesse est à peine revenue au niveau de ce qu’elle était en 2007, mais avec un PIB/hab réduit de 2% par la hausse de la population et inférieur de 12,5% au niveau allemand.

La croissance molle, le chômage structurel, le double déficit des comptes extérieurs et publics rendent inévitable un choc financier sur la dette, qui, par contre coup, relancerait la crise de l’euro. La priorité des priorités reste donc l’inversion de la courbe des dépenses publiques. Voilà pourquoi, il est absolument indispensable de passer aux actes en baissant les dépenses publiques de 50 milliards d’euros et pas seulement en paroles ! Démanteler la fiscalité confiscatoire sur le capital  et sur le travail qui tue la croissance et les créations d’emplois est une autre nécessité. Mais sur ce point-là, le gouvernement est autiste.

Une politique en échec total.

Pourtant, entre 2012 et 2013, 33 milliards de prélèvements obligatoires supplémentaires n’ont finalement réduit le déficit que de 13 milliards d’euros. Ce mauvais rendement est une preuve que le choc fiscal conduit à une impasse. Aussi, la stratégie nouvelle de baisse des dépenses est-elle bienvenue. Encore faut-il être crédible : est-ce que ce qui sera annoncé sera effectivement appliqué ? Les acteurs économiques, échaudés, ont des raisons d’être sceptiques. Les économies de 15 milliards pour cette année ne sont toujours pas précisées. Le pari sur la baisse du chômage à coup d’interventions publiques a été perdu.

Sans réforme fiscale qui lèverait les freins sur la croissance, il n’y aura pas de vraie reprise économique par l’investissement, car les modalités du choc fiscal ont été un contresens pour l’investissement et la croissance : l’alignement des barèmes d’imposition des revenus du capital et du travail est une erreur économique monumentale. D’autant plus que l’imposition a taux croissant sur le stock d’épargne (ISF) conduit à des prélèvements de plus de 100% du revenu du capital.  Il n’y a pas plus fort repoussoir de l’épargne productive. Même les investisseurs étrangers se sont massivement retirés !

Enfin, il faut aller plus loin dans la baisse des coûts en diminuant les impôts sur la production qui créent un différentiel de 65 milliards d’euros de plus avec l’Allemagne.

Comment peut-on imaginer que le gouvernement actuel, même relooké, puisse mettre en œuvre ce remède. Pourtant, il faudrait une nouvelle loi de finances pour 2014.

En attendant, la glissade vers le gouffre continue.


SI, L’AUSTERITE PAIE !

 

En France, toute une partie de la gauche et la droite souverainiste sont clairement contre une politique de rigueur de la dépense publique sous prétexte qu’elle annihilerait la croissance et déboucherait sur l’austérité et la récession.  Une manière de repousses aux calendes grecques tout effort de réduction des déficits et de réduction de la dette au profit d’une relance keynésienne de la consommation par un creusement de ceux-ci.

Le Portugal, et dans une moindre mesure l’Espagne, apportent une démonstration éblouissante du contraire. La cure d’austérité produit des effets au-delà de ce qui était attendu.

Le Portugal connait une reprise qui met tous les indicateurs dans le vert. Au prix d’une sévère cure d’austérité, la compétitivité a été restaurée. La sortie du plan de sauvetage, prévue officiellement le 17 mai prochain s’annonce sous les meilleurs auspices. Impensable il y a encore quelques mois, les économistes n’excluent pas une sortie « à l’irlandaise » du mécanisme européen de stabilité. La preuve en est son émission obligataire sur dix ans de 3 milliards d’euros a été souscrite la semaine dernière à plus de 9 milliards, avec un taux en baisse de 5%. Lisbonne boucle ses besoins pour 2014 !

Le pays a renoué avec la croissance depuis le 2ème trimestre 2013, le PIB regagne du terrain. La production industrielle est repartie, et le déficit commercial a été réduit de 15ù l’an dernier, avec une balance des paiements excédentaire. Les exportations de biens et de services ont bondi de 24% en trois ans. Les entreprises portugaises ont su se diversifier et gagner des parts de marché hors de l’UE.

Autre signal positif : la courbe du chômage s’est inversée depuis un an. Une recette miracle : elle s’appelle « com-pé-ti-ti-vi-té » !  Les recettes structurelles ont apporté plus de flexibilité sur le marché du travail, et la baisse des coûts, attire les entreprises étrangères. De ce point de vue, la politique des « goldens visas » a été un succès : depuis leur lancement en 2012, les « visas en or » ont permis de récolter 400 millions d’euros. Pour obtenir le sésame, il faut investir au moins 500 000 euros dans l’immobilier ou 1 million dans une entreprise. Plus de 90% des fonds vont dans la pierre. Le gouvernement vise maintenant un autre secteur : le tourisme pour valoriser les nombreux atouts du pays, avec les retraités européens pour cible privilégiée.

Le Portugal est en train de devenir un nouvel eldorado pour les retraités européens, au premier rang desquels, les Français. En faisant un paradis fiscal à leur intention, le Portugal espère un boom du tourisme résidentiel. Et l’immobilier, secteur naguère sinistré reprend des couleurs. Et vous savez ce qu’on dit : « quand le bâtiment va, tout va ! »

Voilà qui ferait rêver notre gouvernement et le Président, qui ont perdu leur pari sur l’inversion de la courbe du chômage, qui se trouvent empêtrés dans une négociation de marchands de tapis pour sortir la nouvelle usine à gaz qui servira de « pacte de responsabilité », et que les nouvelles venues aujourd’hui de Bruxelles auront fini de contrarier. La reprise est là en Europe, mais la France va continuer de se traîner,  et pire, la commission prévoit un nouveau dérapage. En clair, la France ne tiendra pas ses objectifs de désendettement avec un déficit qui restera à 4% cette année et 3,9 en 2015 au lieu de (respectivement) 3,6% et 2,8% !!! Personne ne sera surpris après la publication des chiffres de 2013. Les paroles lénifiantes de Moscovici n’y changeront rien.

L’Allemagne, elle, aura des finances publiques parfaitement à l’équilibre cette année comme l’année prochaine …

Il serait grand temps de changer de politique, et pas seulement en mots, car les maux, eux, continuent de s’accumuler. Au lieu de sauter les starlettes, « il » ferait mieux de prendre le taureau par les cornes !

 


LA DEUXIEME HUMILIATION DE LA GAUCHE

Flanby découragé
 

L'humiliation de 2007.

En 2007, avec une élection triomphante sur Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy avait fait subir à la gauche une humiliation : il avait gagné la bataille des idées. Son pragmatisme, son « travailler plus pour gagner plus », qui n’était qu’un raccourci d’une réalité intangible qui veut que pour partager la richesse, il faut d’abord la produire, avait eu raison de la « démocratie participative » de son adversaire, ultime avatar de la pensée post soixante-huitarde. Elle ne le lui a jamais pardonné !

Avec ses 931 réformes qu’ils s’acharnent  à détricoter, les socialistes voudraient bien aujourd’hui faire oublier ce quinquennat qu’ils n’arrivent pas à dépasser tant ils ont ragé après leur défaite. Si bien qu’aujourd’hui, tout est encore de la faute à Sarkozy, énoncé à chaque instant avec la plus belle mauvaise foi du monde, oubliant leurs propres déclarations d’opposants. La gauche plaidait alors pour l’augmentation des dépenses de l’Etat. Elle pensait que la réduction de la dépense publique, la relance par la consommation, la compétitivité et l’aide à l’innovation par des allégements de charges n’avaient d’autre but que de servir les intérêts du « grand capital » et des patrons, au mépris de toute justice sociale. Elle s’est donc empressée dès son arrivée au pouvoir de créer 60 000 postes dans l’Education nationale, et de mettre fin aux « abus » dont bénéficiaient les riches.

Mais voilà, la réalité est ce qu’elle est. Il n’y a pas un « réel » libéral et un « réel » socialiste. Comme la loi de la pesanteur ou de la gravitation, la réalité est la même pour tous. Et les mesures de bon sens, naguère prônées par la droite, finissent par s’imposer. Notre Président de gauche est bien obligé de convenir que, sur tous les points essentiels il est obligé de faire un demi-tour acrobatique, « sans tournant » bien qu’à 180 degrés, par rapport à tout ce qu’il défendait dans l’opposition, il y a à peine deux ans.

Quelle nouvelle humiliation !

Le voilà réduit à chercher désespérément 50 milliards d’euros d’économies, le voilà qui songe à geler le traitement des fonctionnaires, et, loin de défendre comme la gauche le fit toujours, la relance par la consommation et l’augmentation des salaires,  le voilà qui propose un pacte de compétitivité et une aide à la politique de l’offre en baissant les charges des entreprises. De quoi provoquer le désespoir de la CGT, de FO, de Mélenchon et de Besancenot.

Nous vivons un bouleversement intellectuel sans précédent : c’est la mort à petit feu mais inexorable, des idées les plus profondément ancrées dans le logiciel de la gauche en matière d’économie politique. L’effet de ces mutations est évident : elles débouchent sur une chute vertigineuse de la cote de popularité de Hollande, particulièrement dans la gauche de la gauche, un effondrement qui n’est pas compensé par la moindre augmentation en provenance de la droite. C’est une perte de confiance dans les capacités du chef de l’Etat, encore jamais observée jusqu’à aujourd’hui. Une humiliation supplémentaire : plus bas que le honni Sarkozy !

Le gouvernement a bien fait tout son possible pour faire oublier cette conversion au réel, encore insuffisante bien sûr, en actionnant des projets bien clivants  pour faire croire qu’il tenait encore sur les valeurs : mariage gay, euthanasie, avortement, ABCD de l’égalité. Mais comme c’est cousu de fil blanc et très diviseur, il n’a fait que se planter davantage. Au point de retirer les propositions délirantes qui étaient hébergées sur le site de Matignon, en matière d’immigration, l’immense majorité des Français étant convaincue que c’est bel et bien aux étrangers de s’adapter à la France et non l’inverse. Au point aussi de reculer au dernier moment sur une loi famille qui portait très mal son nom mais qui avait mis le feu.

Les idéaux de la gauche en miettes.

L’idée que la gauche a le monopole du cœur a volé en éclat. Parce qu’en plus, les scandales suscités par la vie personnelle du locataire de l’Elysée,  après les affaires Guérini, Cahuzac, DSK et autres, les idéaux en ont pris un bon coup.

La vérité, c’est que les valeurs de fraternité, de solidarité, sont désormais mieux représentées dans la droite républicaine qui ne se paie pas de mots et qui sait que pour être généreux autrement qu’en paroles, il vaut mieux être riche, et que pour partager les richesses, il vaut mieux les produire d’abord.

Finalement, la défaite de Nicolas Sarkozy aura eu au moins ce mérite : le passage de la gauche au gouvernement l’a mise au pied du mur. Car il ne fait aucun doute, s’il avait gagné, que le « peuple de gauche » aurait continué de penser de la même façon en mettant avec une hargne redoublée des bâtons dans les roues. Consolation chèrement payée. Car, nos apprentis ont une aptitude inégalée à taper à côté du clou : mauvais choix en matière d’augmentation de la TVA, usine à gaz du CICE qui ne profite pas aux bonnes entreprises, méconnaissance des rouages de la création d’emplois,…

Que de temps perdu !

Et comme il vaut mieux l’original à la copie, le temps va encore être long d’ici à 2017.

 


L’ENTREPRISE POUR LES NULS (QUI NOUS GOUVERNENT)

Diafoirus

La crise ? Quelle crise ?

Ah ces socialistes ! Ils n’en manqueront pas une. Ils sont confrontés à la crise disent-ils. Mais quelle crise ?  Il n’y a pas de crise actuellement dans le monde ni en Europe. Ils invoquent une crise qui n’existe pas pour expliquer les incommensurables difficultés auxquelles ils sont confrontés. Celles qu’ils ont créé en juillet 2012 par leurs coup de massue fiscal qui a planté l’économie de notre pays et le choc de défiance par leur discours contre les entreprises. Il est tellement facile d’accuser Sarkozy et les 680 milliards de dette supplémentaires de son quinquennat. Faisons remarquer que c’est une malhonnêteté intellectuelle si on ne met pas en face quatre crises majeures qu’il a dû affronter : crise des subprimes, crise financière et bancaire, crise des dettes souveraines et crise de confiance sur l’Euro. Face à la violence de ces événements, grâce à lui, la France a plutôt limité les dégâts. En maintenant le pouvoir d’achat, en relançant la croissance en 2010, en endiguant la montée du chômage.  Contrairement à ce qu’affirme le sombre Ayrault, si la France a connu la récession en 2009, elle a redressé la barre très rapidement. La croissance zéro, c’est lui. Mais quand Arnaud Montebourg affirme qu’il faut mettre 1 600 000 emplois en face du pacte de responsabilité, il donne une preuve supplémentaire de son incompétence en économie.

Le pacte de « responsabilité ».

L’exécutif a décidé de baisser les charges des entreprises en supprimant le financement de la politique familiale qui pesait sur les salaires. Ce qu’avait proposé Sarkozy en 2011 et a été annulé par la gauche dès son arrivée au pouvoir. Une trentaine de milliards, ça n’est pas rien !  Oui, mais le gouvernement veut des contreparties précises et mesurables en terme d’emplois.  Pour faire simple, des baisses de charges contre des emplois.  Comme si c’était automatique. Ce n’est pas la première fois que notre vieil état jacobin et son éternelle tentation dirigiste tente cette opération. Depuis Colbert, on a toujours rêvé d’une corrélation immédiate entre la décision centrale et les effets sur le terrain. Sauf que ça n’a jamais marché.

C’est toujours la même erreur, et avec la gauche elle est toujours amplifiée. L’Etat ne dirige pas l’économie, encore moins quand elle est mondialisée et que l’on consomme pour plus de la moitié des produits importés de l’extérieur. Encore heureux s’il contribue à créer un environnement favorable à l’épanouissement des entreprises. En France ce n’est pas le cas : on s’acharne à multiplier les difficultés de celui qui entreprend : réglementation, normes, contraintes sociales, impôts, charges en tout genre, absence de rémunération du risque… Alors, diminuer un peu le fardeau, c’est bien, mais c’est loin d’être suffisant.  Allez faire comprendre ça à nos gouvernants dont aucun n’a jamais foutu les pieds dans une entreprise. Ils n’en ont qu’une connaissance théorique, faussée par l’idéologie.

Jamais contents ?

Lors d’un récent débat télévisé, il a fallu beaucoup d’insistance à Mme Barthélémy, une patronne d’une grosse PME de services à l’industrie, pour expliquer qu’elle n’utiliserait la baisse des charges du pacte de responsabilité ni pour embaucher, ni pour augmenter les salaires, ni pour s’en mettre plein les poches, ni pour distribuer des dividendes, mais pour baisser ses prix afin de garder ses clients... Ce qui a mis M. Sapin en colère !

Stupeur générale ! Alors qu’on enseigne aux étudiants en première année d’économie qu’il y a, non pas deux mais trois parties prenantes à l’activité d’une entreprise : le travail, le capital et le client.

Qui va expliquer à ces ânes que, lorsqu’une marge de manœuvre se dégage, par exemple lors d’une baisse de charges, le gain peut aller au travail par embauche ou par hausse des salaires, ou bien au capital par investissement ou distribution de dividendes, ou encore cela peut aller au consommateur ou au client par baisse du prix.

Lorsque le président de la République déclare pompeusement qu’il exigera des contreparties à la suppression des cotisations familiales sous forme d’engagement d’embauche ou, à la ri­gueur, d’investissement, il fait ainsi preuve d’une totale ignorance du fonctionnement de l’économie.

Baisser enfin les charges !

Que peut-on penser des consé­quences d’une baisse des charges ? Auquel des trois partenaires ira-t-elle le plus probablement ?

A ce même débat, Michel-Edouard Leclerc répondait qu’il jouerait le jeu en embauchant : évidemment, mais il peut « s’offrir le luxe » de donner cette réponse parce qu’il est distri­buteur et non producteur et que l’on ne va pas faire ses courses à Pékin. Dès lors, non soumis à la concurrence ­inter­nationale, il peut effectivement faire ce choix. Mais dans le cas de Mme Barthélémy, qui travaille dans le secteur productif en pleine concurrence internationale (et en plus à côté de la frontière allemande), il n’y a aucune liberté de choix : elle doit baisser ses prix pour garder ses clients, qui la mettent en concurrence quotidienne avec des fournisseurs étrangers capables de proposer des prix plus bas.

En conséquence, à la question posée du bénéficiaire de la baisse des charges, la réponse ne peut être que différenciée. Dans le contexte actuel, elle n’entraînera pratiquement aucune embauche dans le secteur exposé à la concurrence internationale, où la priorité absolue va au carnet de commandes. Une partie ira à la baisse des prix et l’autre à la restauration des marges pour l’investissement, l’innovation et la modernisation.

Dans le secteur protégé, il faut distinguer les secteurs où il n’y a que des PME, par exemple dans beaucoup d’activités de services, où la baisse des charges peut effectivement déclencher des embauches... s’il y a des candidats, car ce sont souvent des secteurs où les entreprises cherchent déjà à embaucher, mais où les chômeurs ne se bousculent pas ! Dans les secteurs où il y a de grands groupes et des PME, comme l’hôtellerie, le résultat pour l’emploi n’est pas assuré.

Tout cela pour dire que le gou­vernement fait preuve à la fois d’une reconnaissance bienvenue, même si elle est tardive, du besoin urgent d’une baisse des charges des entreprises et d’une grave méconnaissance des réalités économiques de celles-ci en s’engageant dans la recherche de ­contreparties codifiées et chiffrées.

Aujourd’hui, en France, clairement, il faut une politique de l’offre.

En effet, c’est au niveau des marges des entreprises, de nos parts de marché mondial, des délocalisations, de la perte d’attractivité et de l’exil des jeunes diplômés que sont nos faiblesses actuelles.

Arnaud Montebourg, pour une fois, n’a pas tort lorsqu’il dénonce une course au low cost dans le domaine des télécommunications, financée entre autres par la délocalisation des centres d’appels au Maroc. Mieux vaudrait quelques centimes de plus facturés au consommateur pour garder les ­travailleurs..., qui sont aussi des consommateurs et réciproquement.

Si le président et le gouvernement ont conscience de ce besoin urgent de ­rééquilibre de l’offre et prennent effectivement les mesures correspondantes, alors il n’est même pas besoin d’aller négocier des contreparties, l’économie s’en chargera par elle-même, par la dynamique macroéconomique ainsi créée, car, même dans le vocabulaire anglo-saxon, le mot « entrepreneur » est un mot français.

Oui, mais voilà, il y a les syndicats à qui il faut donner des gages « de gauche ». Et il y a la gauche du parti socialiste et la gauche de la gauche qui ne veulent rien entendre à ces réalités… Il n’y aura pas de contreparties à la baisse des charges, mais tout le jeu consiste à faire croire qu’il y en aura ! Une duperie de plus.

La France va atteindre bientôt les 2 000 milliards d’euros de dette. Le problème, ce n’est plus la dette que Nicolas Sarkozy a laissé, mais celle que la gauche au pouvoir est en train de creuser et va nous léguer ! On comprend que nos gouvernements préfèrent parler du passé. 

 


PUISQU’ON VOUS DIT QUE TOUT VA BIEN …

 

Le chiffre : 34,8 milliards d’euros 

C’est le montant total des crédits à la consommation accordés en 2013.Un montant en recul de 1,3% par rapport à 2012 qui était déjà un mauvais cru (-4,9%). Au total, en 2013, le montant des nouveaux financements s’est contracté de 22% par rapport au pic historique de 2007. Moins de voiture, moins de biens d’équipement, …

 

Le sentiment d’appauvrissement.

Quoi qu’on en dise, l’économie de la France est toujours en récession. Certes, le PIN a bien augmenté de 0,2% en 2013. Cette augmentation famélique est bien réelle mais elle doit être mise en relation avec un autre paramètre, toujours occulté : l’augmentation de la population. Or, celle-ci s’est accrue de 278 000 personnes l’an passé, soit + 0,4%, comme un an plus tôt alors que la croissance était de 0%. Autrement dit l’écart grandit entre le PIB du pays et le PIB de chaque habitant qui est inférieur de presque 3% à ce qu’il était en 2007. Car entre 2007 et 2013, la population est passée de 63,6 à 65,8 millions d’habitants, soit 2,2 millions supplémentaires. On ne peut donc pas s’étonner du sentiment d’appauvrissement ressenti par les Français, car il est bien réel et il est accentué par la purge fiscale de Cazeneuve. Le gâteau n’augmente pas, voire tend à diminuer, mais le nombre de convives augmente !

Ce sentiment est confirmé par une enquête très approfondie de IPSOS : jamais le sentiment de précarité n’a été aussi élevé en France. Ainsi 60% de nos compatriotes se considèrent en « régression sociale » par rapport à leurs parents au même âge, 68% s’estiment vulnérables, 61% redoutent des difficultés financières et de basculer dans la précarité, 48% de perdre leur emploi.

Une autre étude réalisée par BFM Business révèle que 31% des sondés ont du mal à boucler leurs fins de mois, ils n’étaient que 22% l’année précédente. 20% des Français déclarent ponctionner leurs économies, ils n’étaient que 14% un an plus tôt. Les plus en difficulté sont principalement les familles nombreuses ayant un revenu net mensuel inférieur à 1200 euros, ces familles d’ouvriers qui constituaient naguère le socle électoral de la gauche et qui n’iront peut-être pas voter, ou alors pour Le Pen. Cherchez l’erreur !

La gauche aime les pauvres, et elle les multiplie.

Que n’a-t-on entendu lorsque la droite était au pouvoir, sur l’accroissement des inégalités, sur le mal-logement, sur la montée de la précarité … Ces chiffres terribles montrent à quel point la gauche aime les pauvres : la preuve, depuis deux ans qu’elle est au pouvoir, elle les multiplie. La situation ne cessent d‘empirer à une vitesse impressionnante, au rythme de la montée du chômage, comme le souligne le 9ème rapport établi par la fondation Abbé Pierre. Comme en économie, les socialistes échouent lamentablement contre la pauvreté. Et pour une fois, les socialistes ne pourront pas invoquer l’héritage, la faute à Sarko. C’est bien de leur bilan qu’il s’agit. Dommage que les grands médias n’aient pas évoqué ces chiffres, notamment le service public de l’audiovisuel : il ne faut pas gêner la gauche !

Si on ajoute que les investissements étrangers ont été de 5,7 milliards de dollars en 2013, en diminution de 22 milliards  depuis 2012. Ils étaient de 70,7 milliards en 2007. La France est une anomalie en Europe par la stagnation de son activité qui redémarre partout, par son chômage massif permanent (11% de la population active), son niveau de prélèvement hors norme à 53% du PIB pour les recettes et 57% pour les dépenses. En même temps on réduit de 20% le budget de l’apprentissage avec pour résultat une baisse de 8% des effectifs, alors que ce type de formation assure 70% d’insertion dans la vie professionnelle.

La France, contre-modèle social de l’Europe.

C’est le résultat d’une politique mise en œuvre depuis 2012, de rupture avec l’entreprise, de répression financière, de rentabilité négative du capital, agrémenté d’un choc fiscal  de 3,5% du PIB., avec à la clé un exil sans précédent des capitaux et des talents, des centres de décisions et du travail hautement qualifié.

Ce n’est pas seulement un constat d’échec de la gauche. Ces chiffres sont la preuve que notre modèle social est devenu un « contre-modèle », car, à partir du moment où 2 Français sur 3 pensent qu’ils peuvent devenir clochards, il s’agit de la faillite de l’Etat- providence tel qu’il a été conçu il y a 70 ans. Voilà un constat utile alors qu’il faut repenser notre fiscalité, notre administration, le financement de notre protection sociale, la place et le rôle des entreprises.

Avis aux politiques de tous bords !

 


FRANCE : LE MOTEUR TOUJOURS EN PANNE !

France-faillite

Le tournant de l’offre opéré par le pingouin-goujat suppose pour réussir, des débouchés extérieurs. Mais la zone euro, principale partenaire de notre pays a encore une demande interne déprimée et la solution serait une relance de la coopération européenne. C’est un premier chantier pour le gouvernement français. En 2003, l’Allemagne a pu réduire le coût du travail car ses exportations soutenues en partie par la demande européenne croissaient rapidement. Confrontée à une zone européenne menacée par la déflation, la France ne dispose pas du même atout.

Le chef de l’état vient de découvrir la mondialisation et ses règles du jeu.

La France, sans pratiquement de protection douanière ou monétaire vis-à-vis de l’extérieur dispose d’un PIB de 2611 milliards de dollars à comparer au PIB de 72690 milliards de dollars pour l’ensemble des pays de la planète (FMI). C’est dire si notre demande intérieure pèse fort peu face à l’immensité du marché mondial. Les débouchés sont théoriquement infinis pour les exportateurs du « made in France ». Par ailleurs, loin de constituer un pré carré, notre marché national est largement ouvert aux produits industriels étrangers qui en couvrent pratiquement la moitié. L’alternative est donc très simple : soit on accepte le jeu de la division internationale du travail, ce qu’on appelle la mondialisation,  soit on trouve préférable de fermer les frontières et de vivre entre soi, à notre rythme. En fait, le chef de l’état a fini par accepter la mondialisation et ses règles du jeu. Peut-être évitera-t-on ce que d’aucuns caricaturent la vie économique internationale avec la formule lapidaire « des esclaves fabriquent des produits vendus à des chômeurs »,  ce qui exprime un danger bien réel pour les pays occidentaux. En effet, le principal problème de la France, c’est la production. Il était temps de s’en apercevoir.

On promet de desserrer les freins, mais il n’y a toujours pas de moteur.

La croissance  frémit quelque peu en ce début d’année 2014, mais elle vient de l’extérieur. La consommation nationale continue de se trainer autour de 1%, et les entreprises ont des marges au plus bas depuis trente ans : globalement, elles n’ont aucune raison d’accroître leur effort d’équipement. Autrement dit, l’attente est forte en matière de fiscalité, de dépense publique, d’assouplissement du marché du travail, de baisses des charges, de soutien à l’innovation. Car il ne suffit pas de réduire les injections de narcotiques pour faire galoper une économie. Pour l’instant le pays n’a plus de tonus, plus de ressort, avec une économie que le moindre aléa météo bouscule. La hausse de la TVA va rogner le pouvoir d’achat déjà anémique en passant progressivement dans les prix en particulier là où elle est la plus marquée, le relèvement de 7% à 10% qui concerne essentiellement les services produits en France. Les augmentations de salaires sont limitées à l’ancienneté dans la fonction publique, elles sont comprimées dans les entreprises et l’embauche n’est pas au rendez-vous, comme on vient de le constater. Les emplois aidés qui coûtent fort cher n’ont pas suffi à inverser la courbe.

Un virage qui serait salutaire si …

Aussi, le « virage » annoncé pourrait-il être salutaire. Encore faut-il que ce ne soit pas que des mots. Il est beaucoup question d’allégements de charges pour les entreprises et même de baisse d’impôts pour les ménages. Le tout financé par des économies massives. Mais le bouclage budgétaire reste bien mystérieux. Car en réalité, les 50 milliards d’économies d’ici 2017 étaient déjà gagés pour tenir les objectifs de réduction du déficit. Si le gouvernement veut diminuer rapidement les prélèvements obligatoires, il devra augmenter d’autant les économies. Et encore, ce raisonnement n’est valable que si la croissance est au rendez-vous et que le déficit diminue comme prévu. Ce qui n’est déjà pas le cas pour 2013 où il sera plus important que l’objectif fixé de 4,1%. La conjoncture étant très fragile, les impôts rentrant mal, le retour sur terre après les belles annonces risque de faire mal. Si à fin mars, la publication du dérapage du déficit public s’établit à 4,3% du PIB voire plus, le retour à 3% en 2015 va nécessiter un effort accru et incontournable, car repousser cet engagement aurait un impact considérable. Le gouvernement ne trouvera pas d’échappatoire du côté du déficit structurel, car, là encore la France devrait déraper. Conformément à la « règle d’or » imposée par le haut Conseil des Finances Publiques, l’exécutif devra réaliser davantage d’économies. Le pacte de responsabilité devra absolument intégrer le respect de tous ces engagements. Résumons-nous : 50 milliards + 15 milliards (reliquat du transfert du financement de la politique familiale financée en partie par le CICE) + 12 milliards (dépassement 2013) = 77 milliards à trouver au minimum d’ici 2017. L'habileté a ses limites.

Quand l’économie administrée résiste.

Comment faire, quand le sombre Ayrault annonce qu’il ne fera pas d’économies sur le dos des fonctionnaires, que le pingouin décide mercredi de s’attaquer au mille-feuilles administratif et samedi de ne pas toucher aux départements … ? L’exercice d’équilibrisme va rapidement atteindre ses limites. En échange de la baisse des charges, le chef de l’état exige des contreparties « précises et vérifiables ». Compréhensible : le message est à destination de sa majorité déjà guère convaincue par la démarche. Mais insoutenable : quelle entreprise peut dire à l’avance comment son carnet de commande va se remplir, préalable à toute embauche ? Viser les jeunes et les séniors, qualité des emplois à travers la formation, les grilles de classification : on tourne autour du pot. Nos gouvernants n’ont toujours pas compris : tant qu’ils resteront dans le cadre de l’économie administrée dans laquelle l’emploi se décrète il ne pourra s’établir un climat de confiance avec les patrons, mot honni que l’on ne prononce jamais. On l’a bien constaté avec l’échange entre Sapin et cette chef d’entreprise de mille salariés à « Des Paroles et des Actes » ou encore avec Karine Berger, prisonnière de son idéologie, à « Mots Croisés » lundi dernier. Le top, c’est Montebourg qui réclame 2 millions d’emplois !!! Pourquoi pas trois ou quatre pendant qu’on y est …

La maladie des commissions et des comités Théodule.

Pour rassurer son camp, l’exécutif n’a pas lésiné sur les précautions : il institue des « Comités Théodule » en forme de conseils et d’observatoires : conseil stratégique de la dépense publique, observatoire des contreparties, conseil de simplification, emplois d’avenir… les réflexes étatistes ont la vie dure. Les outils retenus pour mettre en œuvre le pacte de responsabilité procèdent toujours de cette conception dirigiste  usée jusqu’à la corde. Depuis trente ans, l’état, de fort qu’il était est devenu obèse et son intervention  a perdu en efficacité ce qu’elle a gagné en surface. Sur la réduction des dépenses publiques, sur la baisse des charges, le recours aux commissions et autres comités de pilotage masque mal l’incapacité à agir fort et vite. Volontarisme des mots, impuissance des procédures ! D’ailleurs 70% des Français sont restés sceptiques !

Comme on les comprend.

De toute façon, il n’y a rien à attendre dans l’immédiat, les discussions en cours si elles accouchent ne serait-ce que d’une souris,  sa mise en application ne sera faite qu’en 2015 au mieux voire 2016… en vue de 2017. Au train où vont les choses, on a le temps de crever d’ici là. Et pourtant, deux Français sur trois sont prêts à moins de services publics pour payer moins d’impôts !

 


LE FRONT NATIONAL…SOCIALISTE

Marine-Le-Pen présidentielle

Ne faisons pas du FN l’alpha et l’oméga de la vie politique, même si l’action de la gauche au pouvoir lui donne, comme à chaque fois, de l’oxygène. Mais parlons-en pour dénoncer un programme digne d’un inventaire à la Prévert, ubuesque par ses outrances. Car à la différence de Jean-Marie qui dénonçait le carcan étatique et la pensée unique, Marine a délibérément renoué avec les idées de gauche, voire de l’extrême gauche, sur le plan économique, ce qui revient à évoquer une sorte de « national-socialisme ». Son cri, après le pseudo-tournant social-démocrate de Hollande : « C’est de l’ultra-libéralisme ! » est le même que celui de Mélenchon, et rappelle le discours de Georges Marchais. Si Hollande fait de « l’ultra-libéralisme », comment dénommerait-on une politique libérale de dérégulation générale et de levée de  toute contrainte sur la vie économique ?

Pour camoufler la mue, elle cherche à capter les voix de la droite traditionnelle, souverainiste et cocardière, en se revendiquant de l’héritage du gaullisme que son père a farouchement combattu, ce qui est un comble. Je me demande bien ce qu’il en pense. Il est vrai que « Debout la République » de Nicolas Dupont-Aignan marche quelque peu sur ses plates-bandes avec des thèmes proches sur l’Europe.

Elle a fait passer au second plan ses préoccupations sur la sécurité, la justice ou l’immigration sur lesquelles son parti avait l’habitude de surfer pour tenter de donner une assise plus large et développer un vote plus d’adhésion que de protestation. C’est donc sur le plan économique et social qu’elle cherche à engranger des voix, profitant de l’échec patent de la gauche au pouvoir  sur le chômage, le pouvoir d’achat et la croissance. Et il y en a pour tous les goûts.

L’Europe est la mère de tous nos maux, ainsi que la mondialisation à travers la « finance » diabolique à laquelle, comme le crie Mélenchon, il faut livrer une guerre sans merci. On se demande bien comment quand on doit notre survie quotidienne aux emprunts sur les marchés financiers.  Sortir de l’euro ! Même si la proposition est maintenant assortie d’un prudent « ordonné », avec la mise en place d’une monnaie parallèle intérieure pour tenter de limiter la casse (ce qui suppose une modification de la constitution), avec cours forcé comme les « assignats » de triste mémoire, voilà qui n’arrangera pas nos affaires, ruinera les épargnants et fera exploser notre dette.

Les propositions sociales n’y vont pas avec le dos de la cuillère : le smic à 1500€ (demain on rase gratis), la multiplication des fonctionnaires, le retour à la retraite à soixante ans, autant de propositions qui vont à l’encontre des réalités du pays et tourne le dos à tous nos partenaires et même au monde entier. Pour tenir un tel programme (combien de temps) il faudra évidemment fermer les frontières, mettre des droits de douane et se mettre à fabriquer chez nous avec des usines qu’on n’a plus. Avec un tel programme, et des chantiers nationaux, Mussolini avait apporté un semblant de prospérité pendant deux ans. On connait la suite. Mais on n’aura même pas ce court répit : le monde a changé et tout va plus vite.

Le repliement sur soi fait courir un grave danger à ce qui nous reste de secteurs porteurs comme l’électronique et l’aéronautique dont les produits seraient impossibles à fabriquer sans les composants qui viennent de l’extérieur. C’est que de nos jours, les économies sont intégrées au niveau européen pour le moins quand ce n’est pas au niveau mondial. Comment se procurer les composants contenus dans les « terres rares » chinoises ? Peut-on croire qu’en mettant des barrières douanières notre pays ne sera pas victime de rétorsions ? Prenons l’exemple de l’Airbus : en 2013, l’avionneur européen dont les morceaux assemblés à Toulouse viennent d’Allemagne, du Royaume-Uni et d’Espagne pour ne citer que ces partenaires-là, a engrangé 1 400 commandes et a fait mieux que son principal concurrent Boeing. Combien de milliers d’emplois mettrait-on en danger si les élucubrations fumeuses du FN étaient mises en pratique ? Peut-on croire que la conquête des marchés asiatiques, et même les victoires qu’EADS a remportées sur le sol américain auraient pu être obtenues avec notre seule industrie aéronautique nationale ? C’est la dimension européenne qui lui permet d’occuper la place de premier avionneur mondial, évidemment.

On est souvent dans l’excessif avec Marine Le Pen. Depuis son intronisation à la tête du parti, la montée du FN semblait inexorable depuis les révolutions arabes, en passant par la présidentielle, l’affaire Léonarda, la montée de l’insécurité…. Mais depuis la victoire de Brignoles, elle ne parvient plus à occuper le devant de la scène, sa visibilité est moindre, sa progression est stoppée.  Son parti a été inaudible sur l’affaire Dieudonné et sur la vie privée de François Hollande. Elle enregistre une baisse de 5 points. Le retrait se situe clairement au niveau de l’électorat de la droite classique et la fermeté de Valls à propos de Dieudonné a tari (pour combien de temps) l’hémorragie des voix de la gauche républicaine. L’amélioration du climat à l’UMP qui affiche son unité et a décidé de ne laisser en jachère aucun des terrains sur lesquels elle prospère, ne lui facilite pas la tâche.

Néanmoins, le niveau des votes FN reste élevé. L’aggravation de la situation économique ne contribue pas au reflux et alimente le réflexe de repli national. A Paris, elle peut faire échouer la droite, bien plus que les listes dissidentes. Le vote Bleu-Marine c’est la bouée de sauvetage de la gauche et celle-ci compte dessus. A tort, car elle devrait se souvenir d’un certain mois de mai 2002. Un sondage place le FN en tête à 23% pour les européennes. Si ce résultat se vérifiait, ce serait une catastrophe pour les Français. Comme disait ma vieille mère : « Les socialistes nous apportent toujours le malheur ! » 


L’EUROPE EN 2014 : UNE REMONTEE EN PENTE DOUCE…

Europe324

 

Le chiffre : 3,87% 

C'est le taux d'emprunt à 10 ans de l'Espagne. La péninsule retrouve ses taux d'avant crise et c'est son plus bas niveau depuis 2010. Une embellie bienvenue pour un pays qui commence tout juste à voir la lumière au bout du tunnel.

 

En 2013, l'UE a commencé à sortir de la récession. 

Les premiers signes de reprise sont observés, encore faibles, mais nettement perceptibles. S'il est clair que la période est toujours très pénible pour nombre d'Européens, ces derniers ont néanmoins davantage de raisons de reprendre confiance et courage. Songeons qu’il y a encore peu beaucoup évoquaient un réel danger d'éclatement de la zone euro. En réalité, les pays utilisant l'euro ne sont pas moins nombreux et, à partir du 1er janvier 2014, il y en aura même un de plus puisque la Lettonie devient le dix-huitième pays à adopter la monnaie commune, preuve qu’elle attire toujours. Aujourd'hui, c'est le pays qui connaît la croissance économique la plus rapide de l'UE, alors qu’elle sort à peine d'une très profonde récession, avec le soutien d'un programme UE-FMI. L’autre pays qui ressort plus fort d'une phase d'adaptation très difficile est l'Irlande. Le programme de soutien triennal est arrivé à terme le 15 décembre, le pays s'étant résolument attaqué aux causes de l'effondrement catastrophique de son secteur bancaire et de son marché immobilier en 2008. Au troisième trimestre de cette année le nombre d'emplois créés en Irlande a augmenté le plus rapidement depuis 2007. 

Une stratégie qui finit par porter ses fruits. 

Les exemples de la Lettonie et de l'Irlande démontrent que la stratégie choisie par l'Europe pour surmonter la crise est efficace. Elle consiste essentiellement à faire preuve d'une plus grande solidarité en échange d'une plus grande solidité. Les États membres connaissant des difficultés financières ont reçu un soutien de leurs partenaires conditionné à un engagement sérieux de remédier aux déséquilibres accumulés, de mettre en œuvre des réformes et de placer leurs finances publiques sur une trajectoire viable. Le soutien de l'Europe a permis de faire en sorte que l'impact de la crise dans des pays comme la Grèce ou le Portugal soit beaucoup moins violent et douloureux qu'il ne l'aurait été autrement. Il y a aussi des signes encourageants ailleurs en Europe. En Espagne, le programme d'aide financière arrive à terme le 23 janvier. Le secteur bancaire est en cours de restructuration et d'importantes réformes économiques créent les conditions pour une reprise durable de la croissance et de la création d'emplois. Plus généralement, depuis l'été, une relance économique est en cours en Europe et il faut  espérer qu'elle va s'accélérer cette année. Les derniers chiffres relatifs au chômage montrent que la tendance s'inverse et il est encourageant de constater que les taux de croissance de l'emploi les plus élevés en Europe au troisième trimestre ont été enregistrés en Irlande et au Portugal. Cependant, dans une grande partie de l'Europe, le chômage reste à un niveau inacceptable.

En bref, les efforts déployés par les Européens pour surmonter la crise sont tous couronnés de succès. Il faut certes se garder de toute complaisance car il reste beaucoup à accomplir et il faudra encore faire des choix difficiles et persévérer. L'Europe peut s'attendre à voir la reprise économique s'accentuer au cours de l'année à venir et au-delà.

Une zone euro en convalescence.

Pour autant, dans la zone euro, la situation actuelle en matière de prévision économique pour l’année 2014 paraît très optimiste. Faiblesse du commerce international, dynamique déflationniste, attentisme des entreprises, faiblesse des progrès institutionnels au sud... La croissance de la zone euro sera plus proche de 1% que de 1,6%. En effet, ce que l’on a pu observer en 2013 et les différents indicateurs économiques sèment le doute sur la réalité d’une reprise économique significative en zone euro et notamment en France malgré les signes positifs constatés dans les pays du sud de l’Europe. La réduction des déficits publics continuera en France, mais aussi en Espagne, en Italie, au Portugal et partout ailleurs à l’exception de l’Allemagne. Cependant, la situation relative des banques et le niveau des taux d’intérêt bas est une situation plutôt favorable notamment à la France. Dans les pays du sud en particulier, les dynamiques divergentes menacent la stabilité économique des territoires. Ces pays doivent en effet mettre en place des politiques de baisse des prix pour avoir une inflation inférieure à l’inflation allemande avec le risque de développer une déflation contagieuse ce qui risque de déprimer la demande et empêcher justement que cela ait un effet positif sur l’activité. Ce phénomène peut conduire à une hausse de l’endettement public et donc une nouvelle défiance sur les obligations de ces pays entrainant une nouvelle hausse du taux nominal à 10 ans. On peut donc craindre un cercle vicieux. 

Le cas du Royaume uni ne doit pas faire illusion

Au prix d’une dévaluation de la Livre et de coupes drastiques dans les dépenses publiques, le gouvernement Cameron profite d’une croissance plus forte avec un succès réel sur l’emploi. Mais le Royaume n’a pas réduit sa dette et reste très dépendant de la reprise américaine. Si la croissance s’accélère, elle s’accompagne d’une hausse des prix notamment sur les produits énergétiques (dévaluation oblige) qui se répercute sur les prix à la consommation. Le revers, c’est que le britannique moyen ne voit pas la couleur de la reprise, certains ménages devant choisir entre « manger ou se chauffer »… comme quoi rien n’est facile. 

Si les coûts d’emprunt sont devenus abordables pour la plupart des pays de la zone euro, la part de l’endettement public par rapport aux revenus a encore augmenté partout en 2013, sauf en Allemagne. Cet endettement qui représente pour la zone euro 95,5% de la valeur de son PIB, s’alourdira encore à 95,9% en 2014. Le poids de la dette constitue un frein d’autant plus important à une franche reprise que le net ralentissement de l’inflation au cours des derniers mois accroit relativement les taux d’intérêts réels. Ce qui pourrait provoquer une nouvelle crise des dettes souveraines, selon les plus pessimistes. Mais, comme chacun sait, la dette publique augmente aussi au Japon et même aux Etats-Unis malgré la guérilla que mène le Congrès. Alors …

(à suivre : l’euro incontournable et irremplaçable) 

 


L'« ABENOMICS » : NIPPON, NI MAUVAIS !

 

Abe

La cote de popularité de la politique économique du premier ministre Shinzo Abe, surnommée « Abenomics » n’en finit pas de baisser. Alors que l’OCDE revoit ses prévisions de croissance pour 2014 en hausse à 1,5%, après 1,8% en 2013, elle les rabaisse à 1% pour 2015 et prévient que l’endettement du Japon, qui s’élève déjà à 245% du PIB pourrait devenir insoutenable.

Les « trois flèches »

Depuis sa nomination à la tête du gouvernement fin décembre 2012, Shinzo Abe a décoché les « trois flèches » de sa stratégie de relance économique. Le pays sort à peine de sa troisième récession en trois ans et ses exportations reculent pénalisées par le ralentissement de la Chine et la crise de la dette en Europe. Il compte sur ses « trois flèches » pour relancer l’économie et sortir de deux décennies de déflation : assouplissement monétaire, augmentation des dépenses publiques, stimulation de l’investissement privé.

La politique d’Abe a fait perdre 20% au Yen en trois mois, à la grande satisfaction des entreprises nipponnes qui exportent, mais au grand dam des Etats-Unis et de l’Europe. L’« Abenomics » redonne alors espoir au pays. Il lance un volet supplémentaire à son plan de relance de revitalisation industrielle. Mais le premier ministre se retrouve rapidement devant deux grands obstacles : il doit augmenter la TVA de 3 points s’il veut réduire la dette et financer la protection sociale d’un pays dont 38% de la population aura plus de 65 ans en 2050 et il s’aperçoit que les grandes firmes n’investissent pas assez dans l’archipel alors qu’elles disposent de 2 200 milliards de dollars à l’étranger. La hausse de la TVA interviendra le 1er avril 2014. En contrepartie il échafaude un plan de soutien de 40 milliards d’euros étalé de janvier 2014 à mars 2015. Aux entreprises il demande un effort en échange d’allégements de charges. Il s’agit d’augmenter les salaires pour soutenir la consommation.

Un brusque ralentissement.

Malheureusement, la croissance japonaise, qui avait bondi à 1,1% au premier trimestre 2013 a rechuté brutalement  au troisième trimestre à 0,3%, et malgré la baisse du Yen, les exportations continuent de chuter. Dans le même temps, le Yen faible a renchéri le prix de toutes les importations de matières premières et de produits alimentaires. Le Japon, touché par le tsunami, doit faire face à un alourdissement de sa facture d’énergie qu’il doit importer. Et les ménages qui voient leurs salaires de base poursuivre leur inexorable contraction, souffrent. La consommation domestique qui génère 60% du PIB n’a enregistré un progrès que de 0,1% sur le dernier trimestre. On comprend que les entreprises restent prudentes, attendant de voir ce que vont donner les réformes « structurelles » promises par la « troisième flèche ». Aucun mécanisme autonome de reprise n’a encore démarré pour prendre le relais de l’argent public injecté.

L'« Abenomics » peine à livrer toutes ses promesses.

En un an, Shinzo Abe a marqué des points contre la déflation. Le verre est à moitié plein ou à moitié vide, c’est selon. Les entreprises respirent, mais elles n’investissent toujours pas, pas plus qu’elles ne redistribuent leur cash sous formes de dividendes ou d’augmentations de salaire. Les ménages se sentent les grands perdants de l’an 1 de Abe.  Mais nul ne peut lui enlever le mérite d’avoir réveillé l’Archipel. Il a réussi à mener de front une politique monétaire, une politique budgétaire et doit à présent s’attaquer à des réformes structurelles. De fait, il a réussi à réinstaurer un climat de confiance. La dette demeure un énorme fardeau à près de 250% du PIB, mais qu’il faut relativiser : elle est détenue à 90% par les Japonais et le pays détient énormément d’actifs à l’étranger qui apportent une garantie supplémentaire. Ses résultats restent fragiles et la baisse du Yen n’a pas que des avantages. Néanmoins, il n’entend pas dévier de sa trajectoire. A lui de convaincre maintenant les entreprises d’augmenter les salaires afin que la consommation reparte et crée un cercle vertueux, d’autant plus crucial que la hausse de la TVA interviendra le 1er avril et risque de peser sur l’activité du 2ème trimestre.

Donner le change

Le Premier Ministre qui appartient à la droite nationaliste s’est donné comme objectif d’augmenter les capacités de défense de son pays pour participer à l’équilibre sécuritaire en Asie, notamment face aux prétentions chinoises. Il veut rendre au Japon sa place sur la scène internationale. Sa visite en Afrique participe de cette volonté. Cela faisait presque une décennie qu’un  premier ministre japonais n’avait pas effectué une telle virée africaine : ouest, est et sud. Clairement le continent est une « nouvelle frontière de la diplomatie japonaise ». Une manière de défier son grand rival chinois. Shinzo Abe orchestre cette renaissance en prenant soin d’éviter les commentaires révisionnistes dont il était familier avant son retour au pouvoir.

Il subsiste des doutes sur la pertinence de l'« Abenomics »

L’année 2014 pourrait s’avérer décevante. On est loin de la lune de miel qui entourait le chef du gouvernement au moment de sa prise de fonction et de plus en plus de voix s’élèvent dans son entourage pour dire qu’il tarde à mettre en œuvre les réformes promises, à commencer par celle de la santé dont les dépenses vont exploser d’ici 2025. De même que les contraintes budgétaires ne lui permettent pas de tenir le rythme de la course à l’armement lancée par la Chine. Les prochains mois seront donc décisifs.

Comme quoi, il est difficile d’agir seul dans son coin dans une économie mondialisée. Et le Japon est la 3ème puissance mondiale !

 


LE CHIFFRE DU JOUR

74,9 milliards d'euros

C'est le déficit budgétaire de 2013, soit 2,7 milliards de plus que prévu. La maitrise des dépenses, grâce surtout à des taux d'intérêts très bas de la dette, ne compense pas la chute des rentrées fiscales. On reste loin de l'objectif initial du budget 2013 (62,3 milliards).  Les moins values fiscales ont été finalement de 14,3 milliards. La fin de l'année a été très décevante pour l'impôt sur les sociétés et l'impôt sur le revenu. Le déficit public censé être ramené à 4,1%  devrait rester largement au-dessus. On le saura fin mars. Sera-t-il inférieur au 4,8% de 2012 ?  Il vaudrait mieux !

 


LE CHIFFRE

 

12 MILLIARDS D'EUROS

C'est le montant de la "décollecte" sur le livret A sur 11 mois en 2013. Cela veut dire que les retraits ont été supérieurs aux dépots. les Français ont puisé dans leur épargne pour compenser les augmentations d'impôts, particulièrement sur septembre, octobre et novembre.  Ils ont peut-être aussi cherché d'autres placements plus avantageux que le famélique 1,25%  proposé par le livret A.