LA MAGIE DU SAPIN...
24 avril 2014
Chez nous, la magie du sapin existe réellement, chaque année, à Noël. Enfin pour les petits que l’on envoie regarder un dessin animé à l’étage vers 23H et que l’on fait redescendre après un simulacre de passage du barbu à manteau rouge, à base de clochettes, de coupure de courant et de bruits étranges. Il faut voir alors les yeux émerveillés devant le tas des paquets déposés en (trop) grand nombre au pied du sapin ! Pour ceux qui les découvrent, c’est forcément de la magie : celle du Père Noël ! Et ça marche ! Sauf que c’est une manipulation.
C’est quelque chose du même genre que notre Sapin-le-financier essaie de nous faire gober avec ses « additions dynamiques ». Eh oui, voilà la solution à nos turpitudes financières. On sait que les 50 milliards d’économies n’y seront pas, et quand bien même ils y seraient, que ce ne serait pas suffisant pour combler le trou de nos déficits. Les projections qui relèvent de 0,2% les prévisions du taux d’engagement par rapport au PIB en 2014 et 2015 en sont un aveu à peine dissimulé.
Il n’importe. Grâce à la magie du Sapin, nous allons atteindre sans coup férir et sans effort supplémentaire le nec plus ultra du désendettement. Comment ? Grâce au redémarrage d’une croissance bénie des dieux socialistes, au retour surprise des investissements et à une subite consommation rose vif, sans parler des exportations ressuscitées. Du coup on va créer 200 000 emplois, pour faire bon poids, bonne mesure, grâce au pacte de responsabilité. Voilà une économie rêvée telle qu’on ne peut la trouver que dans un cerveau de gauche : une économie administrée qui obéit au doigt et à l’œil à l’Etat. Mais voilà, c’est pas comme ça que ça marche ! La magie des « additions dynamiques » c’est un peu comme les bougies qu’on va faire brûler chez le marabout.
L’économie n’est pas un monde enchanté, mais un monde de réalités autrement plus âpres. La réalité, c’est que le gouvernement est au pied du mur de sa majorité rétive. Il faudrait faire plus, mais il va être obligé de faire moins. La quadrature du cercle ne peut être résolue que par l’intervention de la providence. D’où les « additions dynamiques ». On notera au passage que l’élément de langage à la mode chez les ministres c’est : « je comprends ». On comprend l’inquiétude des « petits » retraités, des « petits » fonctionnaires, des « petits salariés ». C’est fou comme on compatit pour les « petits ». Quant aux « moyens » et aux « gros », on les prend pour des (petits ?) cons !
Vous l’avez compris, le "programme de stabilité" tel qu’il va sortir la semaine prochaine de la moulinette du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, relève du pari osé. Croire que tout va s’arranger parce que l’économie mondiale va mieux, parce que l’on donne un peu d’oxygène à contre cœur à nos entreprises, parce que l’on va ménager quelques milliers de foyers et qu’ainsi les affaires vont reprendre. Inutile donc de faire les efforts indispensables puisque l’argent va rentrer à nouveau dans les caisses …
Il faudra expliquer à notre Sapin-le-financier que la magie du sapin, pour que ça fonctionne, d’abord que c’est à Noël, qu’ensuite il faut croire au Père Noël et qu’en plus il faut des parents qui aient les moyens d’acheter les cadeaux.
On n’est pas à Noël, on ne croit pas au Père Noël socialiste et on n’a de moins en moins les moyens ni l’envie de payer des cadeaux au gouvernement !
Commentaires