HISTOIRE
L’EURO, CE BOUC EMISSAIRE COMMODE
HUMEURS

LE FRONT NATIONAL…SOCIALISTE

Marine-Le-Pen présidentielle

Ne faisons pas du FN l’alpha et l’oméga de la vie politique, même si l’action de la gauche au pouvoir lui donne, comme à chaque fois, de l’oxygène. Mais parlons-en pour dénoncer un programme digne d’un inventaire à la Prévert, ubuesque par ses outrances. Car à la différence de Jean-Marie qui dénonçait le carcan étatique et la pensée unique, Marine a délibérément renoué avec les idées de gauche, voire de l’extrême gauche, sur le plan économique, ce qui revient à évoquer une sorte de « national-socialisme ». Son cri, après le pseudo-tournant social-démocrate de Hollande : « C’est de l’ultra-libéralisme ! » est le même que celui de Mélenchon, et rappelle le discours de Georges Marchais. Si Hollande fait de « l’ultra-libéralisme », comment dénommerait-on une politique libérale de dérégulation générale et de levée de  toute contrainte sur la vie économique ?

Pour camoufler la mue, elle cherche à capter les voix de la droite traditionnelle, souverainiste et cocardière, en se revendiquant de l’héritage du gaullisme que son père a farouchement combattu, ce qui est un comble. Je me demande bien ce qu’il en pense. Il est vrai que « Debout la République » de Nicolas Dupont-Aignan marche quelque peu sur ses plates-bandes avec des thèmes proches sur l’Europe.

Elle a fait passer au second plan ses préoccupations sur la sécurité, la justice ou l’immigration sur lesquelles son parti avait l’habitude de surfer pour tenter de donner une assise plus large et développer un vote plus d’adhésion que de protestation. C’est donc sur le plan économique et social qu’elle cherche à engranger des voix, profitant de l’échec patent de la gauche au pouvoir  sur le chômage, le pouvoir d’achat et la croissance. Et il y en a pour tous les goûts.

L’Europe est la mère de tous nos maux, ainsi que la mondialisation à travers la « finance » diabolique à laquelle, comme le crie Mélenchon, il faut livrer une guerre sans merci. On se demande bien comment quand on doit notre survie quotidienne aux emprunts sur les marchés financiers.  Sortir de l’euro ! Même si la proposition est maintenant assortie d’un prudent « ordonné », avec la mise en place d’une monnaie parallèle intérieure pour tenter de limiter la casse (ce qui suppose une modification de la constitution), avec cours forcé comme les « assignats » de triste mémoire, voilà qui n’arrangera pas nos affaires, ruinera les épargnants et fera exploser notre dette.

Les propositions sociales n’y vont pas avec le dos de la cuillère : le smic à 1500€ (demain on rase gratis), la multiplication des fonctionnaires, le retour à la retraite à soixante ans, autant de propositions qui vont à l’encontre des réalités du pays et tourne le dos à tous nos partenaires et même au monde entier. Pour tenir un tel programme (combien de temps) il faudra évidemment fermer les frontières, mettre des droits de douane et se mettre à fabriquer chez nous avec des usines qu’on n’a plus. Avec un tel programme, et des chantiers nationaux, Mussolini avait apporté un semblant de prospérité pendant deux ans. On connait la suite. Mais on n’aura même pas ce court répit : le monde a changé et tout va plus vite.

Le repliement sur soi fait courir un grave danger à ce qui nous reste de secteurs porteurs comme l’électronique et l’aéronautique dont les produits seraient impossibles à fabriquer sans les composants qui viennent de l’extérieur. C’est que de nos jours, les économies sont intégrées au niveau européen pour le moins quand ce n’est pas au niveau mondial. Comment se procurer les composants contenus dans les « terres rares » chinoises ? Peut-on croire qu’en mettant des barrières douanières notre pays ne sera pas victime de rétorsions ? Prenons l’exemple de l’Airbus : en 2013, l’avionneur européen dont les morceaux assemblés à Toulouse viennent d’Allemagne, du Royaume-Uni et d’Espagne pour ne citer que ces partenaires-là, a engrangé 1 400 commandes et a fait mieux que son principal concurrent Boeing. Combien de milliers d’emplois mettrait-on en danger si les élucubrations fumeuses du FN étaient mises en pratique ? Peut-on croire que la conquête des marchés asiatiques, et même les victoires qu’EADS a remportées sur le sol américain auraient pu être obtenues avec notre seule industrie aéronautique nationale ? C’est la dimension européenne qui lui permet d’occuper la place de premier avionneur mondial, évidemment.

On est souvent dans l’excessif avec Marine Le Pen. Depuis son intronisation à la tête du parti, la montée du FN semblait inexorable depuis les révolutions arabes, en passant par la présidentielle, l’affaire Léonarda, la montée de l’insécurité…. Mais depuis la victoire de Brignoles, elle ne parvient plus à occuper le devant de la scène, sa visibilité est moindre, sa progression est stoppée.  Son parti a été inaudible sur l’affaire Dieudonné et sur la vie privée de François Hollande. Elle enregistre une baisse de 5 points. Le retrait se situe clairement au niveau de l’électorat de la droite classique et la fermeté de Valls à propos de Dieudonné a tari (pour combien de temps) l’hémorragie des voix de la gauche républicaine. L’amélioration du climat à l’UMP qui affiche son unité et a décidé de ne laisser en jachère aucun des terrains sur lesquels elle prospère, ne lui facilite pas la tâche.

Néanmoins, le niveau des votes FN reste élevé. L’aggravation de la situation économique ne contribue pas au reflux et alimente le réflexe de repli national. A Paris, elle peut faire échouer la droite, bien plus que les listes dissidentes. Le vote Bleu-Marine c’est la bouée de sauvetage de la gauche et celle-ci compte dessus. A tort, car elle devrait se souvenir d’un certain mois de mai 2002. Un sondage place le FN en tête à 23% pour les européennes. Si ce résultat se vérifiait, ce serait une catastrophe pour les Français. Comme disait ma vieille mère : « Les socialistes nous apportent toujours le malheur ! » 

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