HISTOIRE
BREVES DE NET
ET NOUS REVOILA MON CHER ET VIEUX PAYS…

VALLS DANS LA NASSE

Valls 2

 

Le vote de confiance d’hier n’est en rien rassurant pour Manolito. Il a perdu la majorité absolue et ne jouit plus que d’une majorité relative qui n’annonce rien de bon pour les prochains mois, notamment avec le vote du budget 2015. Aussi est-il condamné à annoncer des mesures sociales qui vont nécessairement coûter, alors que par ailleurs il s’est fermé le chemin de réformes pourtant indispensables sur le droit du travail, le smic et autres 35 heures. Exactement le contraire de ce qu’il faut faire. Il recule aujourd’hui devant la protestation des huissiers, et les notaires vont suivre. Manifestement il a perdu sa dynamique d’il y a cinq mois : lui qui voulait aller vite, va maintenant se hâter avec lenteur.

Je dirais plutôt que devant les obstacles, il a perdu courage.

Car c’est bien le manque de courage qui caractérise ce peuple de gauche qu’il essaie d’amadouer par des cadeaux fiscaux pour faire croire à une justice sociale. On peut s’interroger sur l’opportunité du catalogue qu’il a décliné dans son discours et sur le plateau de TF1. A quoi bon se montrer soucieux des foyers les plus précaires alors qu’ils sont victimes de l’incurie de ceux qui décident de les imposer sans mesurer les conséquences pourtant prévisibles des effets en cascade. Est-ce en s’employant à satisfaire les syndicats et les frondeurs qu’on va avancer ? Ce que nous disent les « frondeurs », c’est qu’il y a une France  qui ne consent à aucun sacrifice pour sortir de l’ornière, et qu’ils ont un attachement viscéral à des pratiques et à des coutumes qui nous ont pourtant conduit dans le mur.

Il aurait fallu une vraie clarification entre le réformiste qu’est probablement le premier ministre et les conservateurs de la doctrine pure et dure. Par ce vote de la confiance au rabais, il croit avoir réglé son problème avec le PS : il n’en est rien. Il a eu beau se montrer prêt à sacrifier une partie de son programme pour consolider sa majorité, il va se retrouver avec l’abandon du premier sans avoir la seconde, faute d’avoir crevé l’abcès. Il faut redonner au débat sa vraie dimension : il doit opposer les partisans de l’offre à ceux qui soutiennent la demande,  et non porter sur le procès en abandon de socialisme.

Il faudrait engager au plus vite la réduction des dépenses.

Or, on ne voit pas comment il peut engager aujourd’hui une politique de réformes drastiques, avec comme priorité des priorités de réduire la dépense publique. Surtout que le contexte est marqué par une avalanche de mauvais chiffres. Il n’est pas inutile de les rappeler : alors que plus d’un million de ménages sont à la peine pour négocier des délais ou des remises d’impôts, le déficit public pour 2014 sera à 4,4%, la dette s’envole et dépasse les 2 000 milliards d’euros et franchira les 100% du PIB en 2015, les dépenses continuent de progresser à 1 185 milliards d’euros (57,1% du PIB). La croissance potentielle est inférieure à 1%, la production industrielle a été ramenée à son niveau de 1994, le niveau de vie a baissé de 1% par an depuis 2012 ce qui ramène la richesse par habitant 6% en dessous de la moyenne des pays développés. Les faillites et les chômeurs se multiplient, la fuite des cerveaux, des entrepreneurs, des capitaux et des « sièges » s’accélèrent. Il suffirait que les taux d’intérêt augmentent de quelques points et la France serait en défaut !

Et pourtant, le gouvernement ne trouve rien de mieux que de proposer la suppression de la 1ère tranche d’impôts sur le revenu, en guise de réforme fiscale et pour montrer son souci de justice. On est loin de l’équité avec un système qui appauvrit tout le monde, en pompant sans cesse ceux qui créent la richesse pour faire l’aumône de quelques euros à ceux qu’on a mis au chômage. Avoir comme objectif de faire sortir de l’impôt sur le revenu les ménages aux revenus modestes est une ineptie. Une ineptie qui va coûter cher. Cet impôt est déjà hyperconcentré : 2% des contribuables assurent 50% des recettes. Concentrer encore davantage, c’est s’exposer à un comportement d’évitement déjà observé en 2013. Rappelons que la moitié des Français ne paient pas l’impôt sur le revenu. Il faudrait au contraire élargir la base de cet impôt pour en abaisser le taux, et supprimer tous les effets de seuil, notamment chez les salariés modestes, qui se sont vu confisqué parfois la totalité de leur augmentation de salaire parce que cette hausse de revenu leur avait fait payer, en même temps que l’IR, les taxes locales et autres redevances dont ils étaient auparavant exonérés. Mais surtout, le premier ministre ne dit pas comment il finance le manque à gagner que cette décision entraînera immanquablement. J’allais dire, comme d’habitude !

Le piège est en train de se refermer sur le premier ministre.

La débâcle que notre pays connait ne résulte en aucune façon de la mondialisation, encore moins de l’Europe et de l’attitude de l’Allemagne, pas plus que de la valeur de l’euro et du manque d’inflation. Elle est la conséquence logique de la politique économique la plus absurde qui ait jamais été conduite depuis des lustres.  Ce n’est certes pas, après le vote d’hier, le gouvernement actuel qui va y changer grand-chose. Valls est pris au piège d’une majorité rétive et d’une opposition qui n’est pas encline aux concessions. Hollande lui a mis une corde au cou et hier elle a commencé à se tendre. On pense irrésistiblement au jeu de Mitterrand avec Rocard. Machiavel est à la manœuvre : avec cynisme, il laisse le premier ministre s’exposer en espérant tirer les marrons du feu. Je parie que celui-ci n’est pas dupe et qu’il partira avant que la corde ne l’étrangle complètement.

Mais les Français dans tout ça ?

 

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