RIEN NE VA PLUS !
01 juin 2014
Le pingouin est passé sous la banquise, niveau popularité, et le dégel ne semble pas pour demain. Le PS est au bord de l’explosion, et le charivari ne va pas se calmer avec le vote du collectif budgétaire. Le Front National fleurit en ce printemps au climat chahuté, depuis qu’on constate qu’il puise l’essentiel de ses voix à FO, à la CGT et même à la CFDT… comme quoi ceux qui continuent à nous faire croire que la droite est menacée nous bourrent le mou. Mais celle-ci ne va pas mieux. L’Alternative n’a pas fait un gros score aux européennes comme elle l’espérait, mais cela ne l’empêche pas de nourrir des ambitions hégémoniques de troisième force, vieille chimère centriste qui date du MRP. Et même l’UMP s’y met : c’est franchement le bordel et il y a des coups de pieds au cul qui se perdent ! On aimerait bien que les « egos » rentrent au vestiaire et que l’humilité gagne les « pachas » comme les « quadras ». Les bras en tombent ! Mais ce n’est pas le plus grave…
Car le plus grave, c’est la situation dans laquelle notre pauvre pays est plongé !
J’ouvre « Les Echos » et je découvre une mauvaise nouvelle par page !
Commençons par la situation du bâtiment. L’immobilier est à l’arrêt. Merci Duflot. Aucuns signes de reprise en vue et c’est ce qui est alarmant pour ce secteur prédominant de l’économie. Ne dit-on pas : « Quand le bâtiment va, tout va ! ». Mais quand il ne va pas, l’inverse est aussi vrai. La politique menée depuis 2012 s’est appliquée à congeler un secteur déjà amoindri par la crise par une loi de mobilisation du foncier mal calibrée, l’accumulation des normes, l’encadrement des loyers… de quoi écoeurer complètement professionnels et investisseurs. Criminel quand il manque un million de logements dans le pays et qu’on laisse s’accumuler un manque annuel de 200 000 nouveaux logements. Une vraie bombe sociale à laquelle il faut ajouter le nombre des emplois laissés ainsi en déshérence.
Sur le front du chômage, la nouvelle aggravation apportée par les chiffres du mois d’avril touche toutes les catégories et toutes les classes d’âge. Les jeunes, les seniors, les chômeurs de longue durée sont en nette progression, ce qui montre que le traitement social a atteint ses limites, et que l’Etat exsangue n’a plus les moyens de continuer le financement. Ce sont plus de 5 200 000 demandeurs d’emplois que compte la France !
Côté finances, ce n’est pas mieux. On nous promet toujours des économies, mais c’est surtout le trou qui se creuse. Ce sont 14,5 milliards d’euros d’impôts qui ne sont pas rentrés en 2013, près de la moitié de la recette fiscale supplémentaire escomptée (30 milliards). Cela n’a pas eu l’air d’émouvoir nos grands médias nationaux qui ont fait preuve d’un autisme déconcertant sur le sujet. Impôts sur le revenu, impôts sur les sociétés, TVA : les trois composantes sont concernées. La faute à l’atonie de la croissance, mais aussi à « des changements de comportements des agents économiques », commente pudiquement le ministère. Autrement dit, la fuite des contribuables et la délocalisation des sièges des entreprises par le biais des « fusions-absorptions » savamment organisées. « L’impôt tue l’impôt » a affirmé Manuel Valls devant l’Assemblée : il en a une belle illustration. Mais c’est 14,5 milliards de plus à trouver ! La Cour des Comptes n’est pas dupe des manipulations de Bercy. L’objectif de retour à l’équilibre structurel de nos finances n’est plus programmé pour 2016 mais 2017 ! Et l’on voudrait que nos partenaires nous prennent au sérieux !
En fait d’économies, c’est surtout la machine à dépenser que l’on voit en marche tous les jours : et je te baisse la cotisation retraite pour les 2 millions de fonctionnaires des basses catégories (450 millions d’euros), et je te rembourse l’impôt pour les bas revenus (environ 800 millions d’euros), après avoir supprimé la journée de carence pour les fonctionnaires et autres babioles…
Après avoir réussi à revenir en arrière sur la hausse de la TVA qu’avait programmé Nicolas Sarkozy, mais en agissant sur les mauvais taux, voilà le gouvernement contraint de recourir à des allégements de charges sur les emplois à domicile pour enrayer la chute pourtant largement prévisible. Mais c’est par le biais d’une baisse forfaitaire du prix de l’heure travaillée que le gouvernement compte agir. Un geste qui coûtera 200 millions d’euros, et qui est déjà jugé insuffisant par la profession. Et ce genre de dispositif n’est pas fait pour rassurer les particuliers qui ont renoncé à embaucher, ou qui sont passés au « gris » quand ce n’est pas au « noir ». Tant que le gouvernement ne comprendra pas …
Dans ce contexte, la volonté du Premier Ministre de mettre en œuvre les allégements de charges pour les entreprises qui devraient frôler les 20 milliards d’euros d’ici à 2017, paraissent à la fois comme un geste sans précédent et en même temps largement insuffisant : trop peu et trop tard. Entre l’annonce du chef de l’Etat et aujourd’hui, il s’est déjà passé cinq mois sans que rien ne bouge ! Les usines à gaz que les socialistes mettent en place pour financer les réductions de charges sont révélatrices de leur volonté de continuer à administrer l’économie en voulant tout contrôler. C’est pas comme ça que ça marche ! De la même façon, on s’apprête à alléger les seuils sociaux pour les PME, mais pour trois ans seulement à titre expérimental : avec une telle épée de Damoclès, quel patron envisagera de passer durablement de 10 à 11 ou 12 salariés et de 50 à 51 ou 52… ?
En toute logique, il n’y a donc pas d’embellie en vue pour la croissance en France.
Elle devrait rester faible au 2ème trimestre. L’objectif du 1% annuel ne sera vraisemblablement pas atteint non plus : commencer réaliser alors les économies que seule une économie dynamique pourrait financer. La pente est même inquiétante. La consommation fléchit, touchée par le contexte social, les investissements sont au point mort et les exportations vivotent péniblement. Les trois moteurs sont à l’arrêt. La confiance n’est pas là. Pire, c’est la défiance vis-à-vis du pouvoir qui s’est installée.
Non, rien ne va plus ! Et l’on s’étonne que Le Pen fasse la une. Mais là encore, c’est un mirage déformé par le « j’m’enfoutisme » ou le découragement qui a gagné les 2/3 du corps électoral. On a envie de dire, comme Jean Lefèvre : « Pauvre France ! ».
Merci la gauche ! Je souriais quand ma vieille mère (paix à son âme) disait : « Ces gens-là vident toujours les caisses et ne savent apporter que le malheur ! ». Comme elle avait raison !
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