HISTOIRE

« ON A VOLE SANS PETROLE » !

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Voilà un titre qui aurait pu s’imprimer sur la couverture d’un album de Tintin. Comme « On a marché sur la Lune ». C’est que l’événement n’est pas anodin : faire le tour de la Terre avec un avion sans utiliser une seul goutte de carburant, voilà l’exploit que vient de réaliser « Solar Impulse ». L’esprit pionnier existe encore et il anime Bertrand Piccard, ce petit fils du fameux professeur qui inventa le bathyscaphe, et son compère André Borschberg. Les deux ont piloté Solar Impulse 2 pour un périple de 42 000 km autour de la terre en 23 jours. Un exploit extraordinaire. Il est banal d’affirmer qu’ils n’ont pas hésité à mettre leur vie en danger. C’est le prix de l’aventure, la vraie. Ils nous font la démonstration qu’en ce début de 21ème siècle elle est encore possible. Elle consiste à partir  à la découverte de territoires nouveaux : ceux d’un monde propre ayant abandonné les énergies fossiles. Une aventure pour une noble cause. Quand on se projette dans le passé un siècle et des poussières en arrière et qu’on revoit les premiers vols d’aéronefs, on se dit qu’un bel avenir est promis à leur prototype. Je ne peux pas m’empêcher de faire le parallèle avec la publication dans « Le Figaro » des épisodes de l’aventure de l’Aéropostale et des lignes Latécoère avec Saint-Exupéry. Il fallait aux pilotes d’alors la même dose d’héroïsme pour traverser l’Atlantique entre Dakar et Natal avec des coucous rudimentaires.

Un exploit humain.

L’incroyable pari lancé en 2002 par Bertrand Piccard a finalement  été réussi le 26 juillet dernier. Ce ne fut pas une partie de plaisir, mais l’exploit est bien là. Il est d’abord humain. Un tel tour du monde en avion électrique à énergie solaire n’avait jamais été réalisé auparavant. Même si l’expérience dut être interrompue pendant 9 mois  à Hawaï à cause d’une surchauffe des batteries qu’il fallut remplacer par de nouvelles qu’il fallait fabriquer, et s’il a fallu attendre bien des fois que les conditions météo soient favorables, il n’en demeure pas moins que ce tour du monde a été réalisé. Les deux pilotes, en se relayant, car le cockpit de moins de 4 m3 ne contient qu’une place, ont écrit une nouvelle page de l’histoire de l’aviation. Il a fallu 23 jours de pilotage, dans des conditions souvent difficiles voire extrêmes, car l’avion, ultra léger est très sensible aux vents et à la pluie, et le cockpit n’est pas pressurisé. Il leur fallait une préparation physique digne d’athlètes de haut niveau et surtout mentale pour faire face aux multiples difficultés et aléas des étapes. La nuit le pilote devait dormir par séquences de 20 mn chaque heure, et surtout devait effecteur régulièrement des exercices pour se relaxer. La plus longue étape, Nagoya-Hawaï dura près de 118 h !

Un exploit technologique.

C’est aussi un exploit technologique. Solar Impulse 2 est un laboratoire volant pour les technologies du futur. Légèrement plus grand que le premier exemplaire qui avait déjà battu 8 records du monde, il fonctionne grâce à ses 4 moteurs  de 17,5 cv alimentés par 17 200 cellules solaires déployées sur ses ailes, ses 4 hélices et son envergure de 72 mètres plus grande que celle d’un Boeing 747, pour un poids de seulement 2,3 tonnes. Au-delà des sponsors traditionnels, ce défi aéronautique aura fait travailler les industriels, comme Solvay et Sun Power, filiale californienne de Total, motivés par l’idée de repousser les lois de la physique et du transport propre. Il fallait réussir le challenge de nuits entières de vol en fonctionnant uniquement sur l’énergie accumulée pendant la journée, y compris sur des étapes de plusieurs jours, à faible vitesse en milieu hostile et au-dessus des océans … L’expérience a permis de tester toute une batterie de matériaux de nouvelle génération. Il fallait aussi optimiser l’électronique de charge des batteries et le poids de l’appareil. Ces opérations mobilisèrent chercheurs et ingénieurs de groupes comme ABB, spécialiste des onduleurs solaires ou encore Bayer. Le succès est au rendez-vous. S’il est prématuré d’imaginer pour demain un avion sans kérosène, Solvay ne regrette pas les 15 millions d’euros investis dans le projet. Le laboratoire volant leur a permis des avancées dans deux directions : l’allégement des matériaux et le stockage de l’énergie. A titre d’exemple, des composites sont utilisés aujourd’hui par l’Airbus A 350.

Et maintenant !

L’aboutissement de ce projet fou n’est qu’un commencement. Il a permis de valider composants et technologies solaires. Les retombées ne concernent pas que l’industrie aéronautique, comme toujours. Il faudra franchir encore de nouvelles marches technologiques, mais un avion tout électrique, s’il n’est pas à l’ordre du jour, n’est plus une chimère : il existera un jour. Et puis, comme Tournesol dans les aventures de Tintin, Bertrand Piccard ne va pas en rester là. On attend la suite avec impatience !

 


C’EST DIMANCHE, ON S’DETEND !

Saisons

 

AUJOURD’HUI, C’EST LE PRINTEMPS …

On apprend à l'école que le printemps commence le jour de l'équinoxe c’est-à-dire le 21 mars. Mais les paramètres astronomiques en jeu pour déterminer ce jour bien particulier en décident parfois autrement .

Il existe, à l'Observatoire de Paris , « l’Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides » (IMCCE), selon les tableaux duquel l'équinoxe de printemps tombe cette année le dimanche 20 mars, très précisément à 5h30mn et 12s (heure légale française), moment exact où le soleil traverse le plan de l'équateur terrestre. Ce jour-là, la durée du jour est aussi longue que celle de la nuit et le Soleil se lève plein est et se couche plein ouest. A partir de ce moment, l'illumination quotidienne devient plus longue dans l'hémisphère nord que dans le sud, ce qui marque la sortie de l'hiver et l'entrée dans le printemps de l’hémisphère nord.

L’orbite de la Terre n’est pas tout à fait circulaire.

La révolution de notre planète autour du Soleil est en fait assez compliquée à faire tenir dans un quelconque calendrier. C'est justement pour éviter la dérive des dates des saisons que notre calendrier grégorien a été mis en place en 1582, pour résoudre deux problèmes.  D'une part l'orbite de la Terre n'est pas parfaitement circulaire et l’on sait que la distance Terre-Soleil varie de 147 à 152 millions de kilomètres, ce qui fait que les saisons ont une durée inégale.  D'autre part, le tour complet autour du Soleil dure exactement 365,2422 jours, ce qui est un peu différent de l'année légale de 365 jours. Voilà pourquoi l'équinoxe ne tombe pas toujours le 21 mars, mais parfois le 20, voire de façon très rare, le 19. De plus, pour compenser le décalage entre l’année solaire et l’année calendaire, on a inventé les années bissextiles. Comme en 2016, elles permettent de rajouter un jour tous les 4 ans ce qui fait une année moyennée à 365,25 jours. Mais cette compensation est un peu trop forte et au bout de 130 années en moyenne, l'équinoxe tombe un jour plus tôt : ce qui est le cas aujourd’hui. Au XXIe siècle, seules les années 2003 et 2007 ont eu l'équinoxe de printemps tombant un 21 mars, et en 2044, le printemps commencera le 19 mars.

Le printemps météorologique ne correspond pas tout-à-fait.

Pour ne rien simplifier, les saisons astronomiques, rythmées par la révolution de la Terre autour du Soleil, ne correspondent pas aux saisons telles qu'elles sont définies par les agences météorologiques internationales. Car elles ne font pas toutes la même longueur : l'hiver dure 89 jours et l'été 93 dans l'hémisphère nord, et comme nous venons de le voir elles ne commencent pas à date fixe. En météorologie, l'été correspond à la période de l'année la plus chaude, précise Météo-France, et la durée maximale d'ensoleillement se situe autour du solstice d'été (20 ou 21 juin). Mais en raison de l'inertie de l'atmosphère, ce n'est qu'environ trois semaines plus tard que la température moyenne est généralement à son maximum, c'est-à-dire à la mi-juillet. Si on considère que la période la plus chaude correspond au milieu de l'été, celui-ci commence alors début juin et fini fin août. Les météorologues considèrent que chaque saison dure trois mois. Le printemps commence donc pour eux bien avant l'équinoxe, dès le 1er mars !

C’est toute la différence entre le temps de la mécanique céleste et le temps ressenti.

 


LES DOSSIERS DE TRYPHON

Tryphon étoile

ROSETTA

 

ROSETTAEloignons-nous un peu des miasmes de la vie politique pour célébrer ce grand événement à sa juste mesure : Philae s’est posé sur « Tchouri » comme prévu. Anodin ? Pas vraiment, quand on sait que l’astéroïde est à quelque 500 millions de km et quelques bricoles de notre vieille Terre et que le satellite « Rosetta » qui l’a véhiculé est parti il y a dix ans pour un vaste périple qui l’a fait rebondir de planète en planète pour arriver à bon port dans la proche banlieue de l’objet galactique visé !

 

L'exploit !

Et cet exploit, ce ne sont pas les Américains ni les Russes qui l’ont réalisé, mais l’Union Européenne avec son Agence Spatiale. Comme quoi, l’Europe peut être une grande puissance quand elle en décide. Nos savants, nos technologies n’ont rien à envier à leurs homologues des autres grandes puissances.  Ce sont 450 ingénieurs, dont 150 Français qui sont à l’origine du programme et de sa réalisation. Près d’un milliard et demi d’euros dépensés dont 450 millions pour la France, soit 40 centimes de chaque Français par an pendant dix ans.

Et ce n’est pas tout. L’engin nous envoie des photos, fait des analyses et va nous apprendre, pendant la courte vie de sa pile, plein de choses sur l’histoire de l’univers, donc sur la Terre. Un grand pas pour l’humanité, aussi important que l’Homme qui a marché sur la Lune.

Elle est pas belle la science ?

Voilà un bon gros pied de nez à tous ces déclinologues et prophètes en tout genre sur l’Homme apprenti sorcier avec sa science néfaste pour notre planète.

Voilà de quoi redonner confiance dans l’importance du savoir, le progrès dont il est porteur, l’espoir qu’il devrait toujours susciter.

Voilà un pavé dans le jardin des eurosceptiques de tout poil, à commencer par celui de Marine Le Pen qui n’a jamais de mot assez méprisant à l’égard de l’Union européenne. Que ferait la France toute seule, je vous le demande. Comme pour l’Airbus, quand les européens conjuguent leurs forces, ils arrivent premiers !  Un bel exemple à rajouter au plaidoyer de Giscard.

Car ce qui vient d’être réalisé est un authentique exploit qui a mobilisé de nombreuses connaissances déjà acquises sur l’univers qui nous entoure. « L’acométissage » de Philae n’aurait pas été possible si les calculs qu’il a nécessité s’étaient révélés inexacts, à la fois sur le temps pour parcourir les distances et la mécanique qui réagit les mouvements célestes. Il n’aurait pas été possible sans l’extraordinaire apport de l’informatique et de la puissance de calcul des ordinateurs modernes.

Une prouesse technique.

Tintin étoileQu’on en juge. Philae est le premier engin spatial à se poser sur une comète. Les ingénieurs, au-delà du pilotage entièrement automatique dont les missions spatiales sont coutumières,  ont relevé un véritable défi balistique pour établir la trajectoire de l’engin, guidé par le seul champ gravitationnel et très très faible de la comète. Pour donner une idée, le robot ne pèsera qu’un gramme une fois posé (100 kg sur Terre). En plus « Tchouri »  a une forme très irrégulière et n’est pas homogène, elle tourne sur elle-même en 12H20 mn et file vers le soleil à 40 000 km/h. voilà qui donne une idée de la difficulté des calculs réalisés par les experts en mécanique spatiale. Les calculs au CNES de Toulouse ont commencé en 1995 et des milliards de trajectoires différentes ont été simulées sur ordinateur rien que pour évaluer le choc que devra absorber le train d’atterrissage. Déjà, parvenir dans la « banlieue » de l’astéroïde, c’était comme envoyer un microbe depuis Paris sur un grain de poussière à New-York. Et on y est parvenu… avec du matériel vieux de 10 ans à l’arrivée !

Mieux connaître la Terre.

L’intérêt que les astronomes portent aux comètes et aux astéroïdes vient de ce qu’ils constituent les ultimes vestiges de la formation du système solaire. D’autant plus précieux que les scientifiques tiennent ces astres errants pour les grands pourvoyeurs de la vie sur Terre en y apportant l’eau et le carbone. Aussi tous les prélèvements effectués par Philae apporteront-ils leur lot  de confirmations très attendues.

Cette dimension archéologique lui a d’ailleurs valu son nom : un hommage à Champollion qui utilisa la pierre de Rosette (d’où Rosetta pour le véhicule)  et l’obélisque Philae (pour le module) pour déchiffrer les hiéroglyphes égyptiens. De même la zone d’atterrissage a été nommée « Agilkia » en référence à l’ile égyptienne du Nil sur laquelle a été transporté le temple égyptien de Philae menacé par la submersion des eaux du barrage d’Assouan.

Nous attendons maintenant avec impatience le décryptage de toutes les données transmises par le petit Robot dont pratiquement tous les outils fonctionnent après 10 ans de sommeil !

VIVE LA SCIENCE !

                                                                       Tryphon.

 


ET POURTANT LA TERRE SE RECHAUFFE !

 

Réchauffement climatique


Quand vous lirez ces lignes demain matin, beaucoup d’entre nous serons dans la neige, et pas mal d’autres toujours dans le froid. Vous allez dire que j’ai l’humour tordu d’un potache tel un fluide glacial glissé sur le siège du prof’. « Il fait un froid polaire et c’est ce moment qu’il choisit pour nous parler du réchauffement climatique ! ». C’est vrai qu’il y aurait des sujets d’actualités beaucoup plus brûlants, mais je ne vais pas faire comme les chaines d’info en continu qui parlent sans avoir rien à dire faute d’éléments avérés à présenter. Non, c’est tout simplement que vient de s’ouvrir en Norvège, à Tromsø exactement, la 7ème conférence internationale sur les frontières de l’Arctique. Et il y a de la matière et de nombreuses questions à soulever pour alimenter les débats.

Les glaces polaires fondent de plus en plus.

C’est que depuis plusieurs mois, les mauvaises nouvelles s’accumulent en effet sur le front polaire : La rétraction estivale record de la banquise a signé en août dernier le premier épisode de nouvelles heures sombres pour la calotte polaire. « La fonte s’est accélérée comme rarement et le phénomène a dépassé toutes les prévisions », résument les experts du Laboratoire de glaciologie et de géophysique de l’environnement. Début septembre, la débâcle avait rongé plus de la moitié de la glace océanique (3,41 millions de km2), découvrant un visage inconnu de l’Arctique. Au Groenland, les satellites ont même constaté des températures positives sur l’immense glacier, une première.

Une étude parue dans le magazine « Nature » après la première rétractation record en 2007, battue cette année de 70.000 km2, affirme que l’humanité n’a sans doute encore jamais observé un tel phénomène et qu’il est d’autant plus inquiétant que notre planète est aujourd’hui plus loin du soleil (pendant l’été de l’hémisphère nord) qu’elle ne l’était il y a huit mille ans.  Ce serait une dépression d’une durée de treize jours, événement rarissime, qui serait responsable de cette dislocation historique. Attisés par une dépression de 966 hectoPascal, les vents auraient facilité l’action du soleil et de la houle en fractionnant la glace, alimentant une « boucle de rétroaction » qui a amplifié la fonte de la glace déjà affaiblie.

Et elles fondent de plus en plus rapidement.

L’hypothèse d’une accélération irréversible du mécanisme de fonte se renforce. Elle s’appuie sur une théorie selon laquelle l’augmentation de la lumière traversant la glace pouvait être responsable de l’amplification du phénomène. Selon ses auteurs, chercheurs à l’Institut Alfred Wegener, pour la recherche polaire et marine, en Allemagne, la fonte crée une dynamique inédite : « Après la débâcle, une couche de glace nouvelle se forme, qui laisse passer 50 % de plus d’énergie solaire que la glace ancienne ». Autrement dit, plus la glace fond, plus l’océan arctique se réchauffe, plus il accélère la fonte, et ainsi de suite.

En 2007, lors de la dernière grande débâcle, les données recueillies par les satellites démontraient déjà que la vitesse de fonte avait été sous-estimée et qu’après s’être réduite de 40 % en trente ans, l’étendue de glace arctique pourrait disparaître au moins trente ans plus tôt que prévu. Récemment, le professeur Peter Wadhams de l’université de Cambridge a affirmé que l’effondrement en chaîne des glaces polaires pourrait se produire dès 2015. Autrement dit demain.

Les conséquences pourraient être dramatiques.

Elles seront d’abord géophysiques. Lorsque la banquise se retire en été, l’océan se réchauffe et fait fondre à son tour les parties continentales entourant l’Arctique. Le permafrost, qui contient des milliards de tonnes de gaz carbonique et de méthane, pourrait libérer 436 milliards de tonnes de carbone d’ici à 2100. Cette évaporation est une bombe climatique à retardement équivalant à environ deux fois les émissions annuelles mondiales de dioxyde de carbone.

L’impact ne sera pas seulement climatique : selon les experts du Giec, il est probable que les eaux de surface de l’océan arctique deviennent corrosives pour les formes de carbonates de calcium les moins stables avant 2100 . De plus, la formation d’une couche superficielle d’eau claire plus légère que l’eau de mer salée pourrait également contrarier le fonctionnement du Gulf Stream et modifier en conséquence la circulation des courants atmosphériques. Même en migrant, la faune marine n’échappera pas à ces bouleversements. L’action conjuguée du réchauffement et de l’acidification des eaux va notamment provoquer la disparition d’espèces clefs du zooplancton, qui jouent un rôle stratégique dans la chaîne alimentaire comme proie abondante de poissons d’intérêt commercial. Sans parler des espèces menacées que sont les phoques et les ours polaires.

Mais il y a ceux qui se frottent les mains.

Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Les compagnies pétrolières lorgnent sur les immenses réserves enfouies dans les sédiments marins (13 % des réserves mondiales de pétrole, 30 % de celles de gaz), et les compagnies maritimes ont tracé avec succès l’été dernier les premières routes de navigation commerciales à travers les glaces disloquées et à terme, le passage pourrait concentrer 20 % du trafic maritime international. Voilà des perspectives dont on ne peut pas vraiment se réjouir.

On ne peut certes pas ralentir un phénomène naturel dont les mécanismes échappent à la dimension humaine. Au moins pourrions-nous avoir la sagesse de ne pas contribuer à l’amplifier. La dernière conférence à Doha n’aura pas été, à cet égard, la plus convaincante de la volonté des hommes de faire ce qu’il faudrait.

La fonte de l’Arctique est une bombe à retardement. elle peut exploser avant la fin de la décennie !

 


LE DOSSIER DE TRYPHON

 

Période interglaciaire artificiellement prolongée par l'anthropocène (action de l'Homme et de son industrie) ?

(Texte de Patrice Hernu de France-Europe-Planète bleue.)

Telle est la question qu'enfin se pose la communauté scientifique et que nous (France-Europe-Planète Bleue …) posons depuis assez longtemps mais en des termes peut-être plus prudents ! Ce n'est pas le moindre des paradoxes.

Maintenant que les ayatollahs des deux camps se sont calmés, on peut peut-être enfin reprendre le travail sur le climat pour en arriver, demain, au véritable problème de l'assèchement climatique...

La prochaine glaciation devait débuter bientôt. Longtemps niée par certains climatologues intégristes, cette perspective est désormais assez largement admise. Si les évolutions actuelles sont replacées dans les séries de long terme, l'évidence apparaît même si les cycles à l’œuvre sont extrêmement complexes et donc variables autour de tendances établies depuis environ un million d'années.

Nous devrions donc descendre, très lentement - pas de panique - vers un nouvel épisode glaciaire semblable à celui qui a vu les destinées du sapiens et du Neandertal provisoirement séparées, tout comme l'ours devenu blanc s'est séparé de l'ours brun, il n'y a que 110 000 ans.

Cette inéluctable évolution que certains anti-climatologues prévoyaient au contraire pour le siècle à venir est-elle contrariée par les changements climatiques en cours ?

Les perturbations climatiques sont légion : acidification des eaux, accroissement de la violence et du nombre de tempêtes, sécheresses, pluies torrentielles, élévation du niveau des mers ou plutôt - plus grave encore - affaissement des terres côtières où s'entassent les mégalopoles de la surpopulation -, montée naturelle et "forcée" du mercure depuis la fin du petit âge glaciaire (1860) et, surtout, perte hydrique des écosystèmes tampon intermédiaires refuge de la biodiversité terrestre. Les modifications climatiques n'ont pas fini de nous surprendre bien au-delà du seul aspect -largement discuté et incontestable - du réchauffement dans le temps où les autres désordres, bien plus graves, échappent le plus souvent à l'attention de l'opinion et des medias même si, fort heureusement, cela change progressivement.

Dans un article à paraître dans Nature Geosciences, une équipe de paléoclimatologues et chronistratigraphes l’affirme : la fin de l’ère interglaciaire, dans laquelle nous vivons depuis plus de 11.000 ans, est proche. Qu’elle s’appelle Holocène ou Anthropocène, peu importe. Les signes sont là. Et ils ne trompent pas. La succession de périodes glaciaires et interglaciaires est imputable à l’évolution des paramètres de Milankovitch. 

Décrits par Milutin Milankovitch, longtemps mis en doute, ces paramètres sont bien admis et inventoriés pour une large part : excentricité, obliquité et précession. Ces trois facteurs influent sur la quantité d’énergie solaire reçue par les hautes latitudes, les différences de température entre les mers et les continents, les différentiels de température entre les saisons, les différences de température entre les hémisphères, selon l’inclinaison de la terre, comme l'expliquent depuis longtemps des climatologues comme Courtillot ou Hansen (Nobel inventeur en quelque sorte de l'effet de serre mais rejetant la plupart des conclusions hâtives du GIEC-IPCC). Leur évolution est donc à la base principale de variations climatiques fortes se superposant à des tendances plus foncières encore comme l'irradiance solaire sur très longue période et la chaleur interne du globe terrestre, lesquelles aboutissent à un refroidissement tendanciel du climat.

En gros, depuis quatre millions d'années, 75% des périodes sont froides et peu propices à la vie des mammifères supérieurs comme l'Homme, tandis que sur les quelque 600 millions d'années qui ont précédé et qui ont vu l'éclosion de notre biodiversité actuelle, la proportion était juste l'inverse. Les périodes chaudes dominaient avec des périodes de refroidissement par rebond, lesquelles ont d'ailleurs participé à la sélection naturelle de type darwinien. D'autres chercheurs, climatologues mais également issus de sciences transversales, réalisent des études combinant mieux tous ces facteurs et replaçant le climat actuel dans l'évolution à moyen et long terme.

En moyenne, rappellent ces chercheurs, les périodes interglaciaires durent 11.000 ans.

Or, voilà déjà 11.600 ans que nous vivons sans craindre de rencontrer un rhinocéros laineux ou un mammouth. Selon les calculs de Luke Skinner (université de Cambridge) et de son équipe, le démarrage de la prochaine glaciation est pour bientôt, géologiquement parlant. Elle aurait peut-être même dû commencer. D’ici un millénaire, nos enfants auront dû changer de garde-robe. En effet, après avoir étudié le différentiel de température extrême régnant en Arctique et en Antarctique, les scientifiques estiment avoir identifié les tout premiers signes d’un refroidissement généralisé. Mieux, en replaçant ce signe dans le contexte solaire actuel (son activité), ils estiment que nous sommes à la veille d’un nouvel épisode glaciaire, comparable à celui qui gela la planète il y a 80.000 ans.

A condition bien entendu que l'humanité ait trouvé les moyens de survivre dans un climat hostile. Rappelons que, contrairement au discours le plus répandu, la chaleur est bonne pour la biodiversité et partant pour l'humanité, et le froid synonyme de désordres non seulement climatiques mais surtout civilisationnels.

 

 


LES INDISCRETS DE SAVINIEN

 

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Cette semaine, les sujets ne manquent pas, et j’ai dû procéder à un tri draconien pour vous livrer ce qui m’a paru le plus marquant des huit derniers jours.

Société : La fin des PV injustifiés. On est tenté de dire « ouf ! ». Il a fallu que le médiateur utilise la plénitude de ses pouvoirs pour que cessent les poursuites contre les malheureux persécutés par l’administration. Cerise sur le gâteau : le Conseil Constitutionnel vient de valider la loi qui devrait nous protéger de ce genre de mésaventure. / - Le plan « Campus » est à la peine : il n’a été dépensé que 56 millions d’euros sur les 5 milliards alloués, soit 10% des crédits. Selon le rapport parlementaire, cela proviendrait d’une gouvernance « insuffisante » des universités, notamment en matière d’immobilier… / -  après le CE d’EDF dont on se souvient des « dérives », c’est maintenant celui de la RATP dont la transparence des comptes ne semble pas convaincante. Les syndicats mènent la vie de château, c’est bien connu. Ainsi on apprend que le château de Fontenay-les-Briis appartient au CE de la RATP qui y a organisé sa fête de printemps pour … 447 000 euros. La CGT a son centre Benoit Frachon qui n’est autre que le château de Courcelles-sur-Yvette et FO forme ses stagiaires dans celui de Brévière, dans la forêt de Compiègne…

Sciences : Des apprentis sorciers néerlandais ont créé une souche mutante du H5N1 (grippe aviaire) très virulente qui serait transmissible entre les hommes. Le scénario de « contagion » n’est jamais à exclure.

International : La semaine s’avère très créative. Ainsi, le mouvement « Occupy Wall Street » faute de pouvoir bloquer le temple de la finance mondiale a décidé de se venger sur le Pôle Nord… via internet. Une occupation virtuelle faite de slogans. Bah, si ça les amuse. / -  Les Etats-Unis aussi ont recours au virtuel. Depuis qu’ils ont évacué leur ambassade en Iran, ils l’ont remplacée par une ambassade sur internet. Moins dangereux pour les diplomates. / - A Durban, le sommet du climat a enfin accouché d’un accord… a minima et sans contraintes. Pas mieux que Copenhague. Le réchauffement climatique va donc continuer, au grand dam des écolos.

Europe : Enfin, la Belgique retrouve un gouvernement.  L’événement mérite d’être signalé, depuis le temps que la crise durait. On suppose que les ministres vont devoir faire des heures supplémentaires pour rattraper le temps perdu. / -  Après le conseil européen de Bruxelles, Cameron est rentré en Angleterre en « triomphateur », tout au moins pour les europhobes. Mais sa position d’isolement à l’écart des 26 autres n’est pas apprécié par tous, à commencer par ses alliés libéraux, très europhiles. Il n’est pas certain non plus que, n’ayant pas obtenu les garanties qu’il souhaitait, la « City » ne souffre pas de ce clash.

Sports : Plus de ligue des champions pour TF1. La chaine qatari Al Jazira sports a acquis une partie des droits de la ligue 1 pour 2012-2013  et dépossédée Canal+ qui s’est refaite en remportant le marché. Il va bientôt falloir une parabole pour suivre Marseille-PSG ou Lyon-Saint-Etienne !. Est-ce que le turban sera obligatoire ?

Politique : Trop bavards, les socialistes. Le PS a encore débordé son temps de parole en octobre et novembre. Deux Radios sont à nouveau rappelées à l’ordre. Mais cela ne peut arriver qu’avec la complicité des médias. 95% des journalistes se disent de gauche… C’est l’explication. / -  La Corrèze avant le Zambèze… François Bayrou revendique l’idée du « Made in France ». Les bonnes idées appartiennent à tout le monde. Acheter français, on est d’accord, le plus dur, c’est de trouver quoi acheter, non ? / - Le site data.gouv.fr est en ligne. Il est à la disposition du grand public et permet de tout savoir sur les activités de l’Etat et du gouvernement…Après un an de préparation, la mission Etalab, rattachée à Matignon, vient de lancer la plate-forme gratuite de données publiques.

Pour rire (un peu) : « Viens, on va s’en payer une tranche » : un mari et une femme se sont disputés à coups d’ananas, version tropicale des violences conjugales. On ne dit pas qui a eu le dessus ni si ça s’est terminé par un jus d’ananas.

 


DANS LES CARTONS DE TRYPHON

 

 Galileo

 GALILEO, LE GPS EUROPEEN

Après bien des avatars Galileo est enfin entré dans sa phase opérationnelle avec la mise en orbite par une fusée Soyouz partie de Kourou, des premiers satellites du programme. C’est l’aboutissement d’une longue histoire qui montre que lorsque l’Europe veut, l’Europe peut.

Le programme européen de radionavigation par satellite Galileo a pour objectif principal de doter l'Union européenne de son propre système de positionnement et de datation par satellite afin de garantir son indépendance vis à vis des autres dispositifs existants, et plus particulièrement le GPS américain. Ce programme doit donc permettre à l'Europe de répondre aux enjeux stratégiques mais aussi sociétaux, économiques et industriels liés au développement considérable des marchés de ces technologies spatiales de positionnement et de datation.

Galileo est un ensemble autonome basé sur une constellation de 30 satellites (27 satellites actifs + 3 satellites en réserve) en orbite à moyenne altitude (23 222 Km), qui émettent des signaux compatibles et interopérables avec les autres systèmes mondiaux de navigation par satellite existant (GPS américain et Glonass russe). Il comprend également une vaste infrastructure terrestre déployée à travers le monde. Galileo offrira 5 services de couverture mondiale destinés à des usages distincts (service ouvert, service commercial, service sauvegarde de la vie, service public réglementé, service recherche et sauvetage).

La phase IOV de développement du programme Galileo, sous la responsabilité de l’agence spatiale européenne (ESA), est en cours d’achèvement : les 2 premiers satellites ont été lancés avec Soyouz depuis le centre spatial guyanais, le 21 octobre dernier. Les 2 derniers seront mis en orbite de la même façon durant l’été 2012.

Ce programme européen a pris six ans de retard, uniquement à cause des États. Galileo, qui n’est donc pas l’échec qui réjouissait les europhobes, est une démonstration éclatante que l’Europe peut faire de la politique industrielle à condition qu’elle soit gérée collectivement afin de contourner les égoïsmes nationaux. En décembre 2005 et en avril 2008, deux satellites tests avaient déjà été envoyés dans l’espace (Giove A et Giove B). La phase FOC de déploiement de la constellation a vraiment démarré en juillet 2008 sous la responsabilité de la Commission européenne. 14 satellites devraient être disponibles en milieu d'année 2014. Avec les 4 satellites de la phase IOV de développement, il devrait donc y avoir, en 2015, 18 satellites Galileo en orbite, ce qui permettra la fourniture de services préliminaires et d’un service de positionnement nettement amélioré en combinant GPS et Galileo. Le déploiement du système complet va se poursuivre ensuite et devrait être achevé d’ici 2019-2020.

La constellation fournira un service qui renverra le GPS américain actuel au rang des antiquités. En effet, alors que la précision de ce dernier est de 20 mètres, Galileo offrira une précision de 4 mètres et même de 10 cm pour les services payants (pour les transporteurs aériens par exemple). En outre, il offrira une continuité du signal inconnue du GPS « ouvert » aux civils. Au total, Galileo comptera 30 satellites (dont trois de réserve). Depuis 2009, les Européens disposent déjà du système EGNOS qui améliore, grâce à 40 stations terrestres, la précision des signaux du GPS. Il faut enfin savoir que les signaux du GPS et de Galileo sont totalement compatibles et pourront fonctionner avec les navigateurs actuels.

Le CNES a fortement participé aux phases de test et d’expérimentation en préparation pour Galileo (avec EURIDIS et EGNOS) ainsi qu’à la définition des signaux utilisés. Le centre de contrôle principal pour la mise à poste des satellites se situe au centre spatial de Toulouse.

Comme quoi, pendant la crise de la dette publique, l’Europe poursuit sa route.

 


DANS LES CARTONS DE TRYPHON

 

Microalgues_biocarburant_3 
 

LE CARBURANT DU FUTUR

C’est un carburant qui pourrait bien apporter un véritable bouleversement dans les plans de développement de tous ceux qui planchent sur les énergies du futur. Le carburant du futur va venir des micro-algues. On connaissait déjà cette possibilité mais on en était resté au stade expérimental, notamment en Espagne, dans la région d’Alicante.

Un laboratoire nazairien vient de breveter un procédé qui permet de les multiplier à moindre coût. Le Gepea (Génie des procédés environnement agroalimentaire énergie et mer) produit des algues pour en extraire le carburant de demain. Il s’agit pour l’instant d’un grand bac transparent muni d’une roue à aube brassant en permanence. L’installation est reliée par des tuyaux à des bouteilles de gaz carbonique car pour fabriquer des algues, il faut du CO2, entre 1,4 et 1,6 kg pour obtenir 1 kg de biomasse.

On croit rêver : voilà une utilisation toute trouvée du gaz carbonique que nous rejetons en excès dans notre atmosphère pour obtenir des algues qui feront rouler des voitures ou voler des avions. Et le rêve est déjà à notre porte. Aidé par l’Ifremer et le CEA, le Gepea a réussi à franchir les étapes qui permettent la multiplication des cellules pour en extraire le précieux carburant.

Le procédé breveté nécessite 100 fois moins d’eau que l’expérience de laboratoire, ce qui constitue une importante économie d’énergie pour une production intensive. L’objectif est de produire des algues dans des conditions naturelles avec le seul concours du soleil. Le laboratoire s’est donc inscrit sur la liste des investissements d’avenir du grand emprunt pour passer du laboratoire à la préindustrialisation : 8 millions sont nécessaires mais le projet n’a pas été retenu. Un nouveau dossier va être redéposé.

Au moment où la concurrence s’accélère, alors que les Français étaient relativement seul, on ne comprendrait pas que ce laboratoire ne reçoive pas les moyens pour rester dans la course. Car, Américains, Australiens, Canadiens, Chinois (inévitable), et Coréens se sont mis sur les rangs avec de gros moyens. Mais les chercheurs français estiment avoir encore des atouts : ils vont pouvoir faire tourner un moteur diesel avec un ou deux litres d’huile. C’est évidemment une démonstration à moindre coût. Des avions ont déjà volé avec des carburants issus de micro-algues, mais à un coût de production « supersonique ».

Voilà un créneau créateur d’emplois pour l’avenir, et pour une fois qu’on a de l’avance, ce serait dommage de ne pas concrétiser. Alors, un geste, Mr Baroin, ou plutôt, faites le bon choix. Car on ne peut pas imaginer scénario plus génial que d’utiliser la mer et le soleil tout en captant notre excédent de gaz carbonique pour assurer la relève du pétrole, via des micro-algues.

 Le Gepea fait partie du réseau "Atlanpôle Blue Cluster" qui regroupe 33 labos, 1500 chercheurs, une cinquantaine de PME et des organismes de formation, et qui travaillent sur toutes les utilisations possibles des micro-algues.

 


DANS LES CARTONS DE TRYPHON.

 

UNE NOUVELLE SOURCE D’ENERGIE POUR LE FUTUR

 Hydrolienne

Utiliser l’énergie du courant des marées pour fabriquer de l’électricité, ce n’est pas nouveau. C’est la vocation de l’usine marémotrice de la Rance, et elle ne date pas d’hier. Mais la nouvelle machine, assemblée à Brest, qui vient d’être mise à l’eau, donne une nouvelle dimension à la conquête de l’énergie que recèlent les océans dans leurs profondeurs.

La plus grande hydrolienne (puisqu’ainsi il faut la nommer) du monde est en cours d’installation et sera immergée au large de Paimpol-Bréhat. C’est un énorme « moulin » à marée haut comme un immeuble de sept étages, pesant 850 tonnes, commandé par Edf à l’entreprise irlandaise OpenHydro. Il restera sur site pendant deux mois d’essais et s’ils sont concluants, il sera raccordé au réseau au cours de l’été prochain en même temps que la pose de trois autres machines. La puissance du parc sera alors de 2 mégawatts (équivalent à la consommation annuelle de 2 000 foyers)

C’est le début d’une nouvelle aventure industrielle très prometteuse. Le gros avantage présenté par les hydroliennes c’est que l’intensité des courants est prévisible ce qui assure une production facilement identifiable. Certes, les sites sont rares car ces machines requièrent un courant moyen minimum de 7 km/h. Il en a été répertorié 60 000 sur la surface de la planète. S’ils étaient tous équipés d’une machine, ce serait une production qui représenterait 0,5% de la consommation électrique mondiale. Le meilleur site français sera au large de Cherbourg, le Raz Blanchard.

Le prototype a coûté à EDF une quarantaine de millions d’euros dont è millions d’aides publiques. C’est douze fois plus cher que l’éolien terrestre, mais on est dans l’innovation. Les coûts devraient être divisés par trois en 20 ans. Il faut tenir compte aussi du rendement qui sera plus performant.

Parmi les concurrents d’OpenHydro, Alstom Océan, basé à Nantes testera sa « Beluga 9 » de 13 m de diamètres, en 2012. Il faut compter aussi avec l’anglais Marine Current Turbine dont Edf est actionnaire.

C’est une filière industrielle qui est en train de naître. Le projet associe DCNS Lorient (pales en résine et barges de pose), CMB à Dunkerque (construction du support), DCNS Brest (assemblage), Converteam (conversion électrique), Silec (cable)…Une opportunité pour DCNS longtemps spécialisé dans le naval militaire qui amorce là une nouvelle diversification, après le nucléaire civil, sur laquelle misent Brest et la Bretagne. Mais on n’est pas au bout du chemin.

 


LE ZAPPING D’ARCHIBALD

 Longue vue 2

 LA RONDE DES PRETENDANTS. Une nouvelle mode vient d’apparaître : celle de la main tendue. Ainsi, Villepin a tendu la main à Borloo ; hier, c’est Hollande qui a tendu la main à Villepin. Demain qui tendra la main à qui ? Entrez dans la danse, voyez comme on danse…

PRIMAIRE. A L’UMP on s’émeut des effets secondaires de l’utilisation que les socialistes veulent faire des listes électorales pour organiser la primaire entre leurs candidats. C’est que l’on s’est aperçu que la procédure n’était pas anodine et pourrait soulever le problème, par exemple, de la « neutralité » des personnels des collectivités. L’occasion de réaliser un fichage des électeurs est à prendre en compte. Mais pourquoi les socialistes ne se contentent-ils pas d’ouvrir des bureaux de vote où viendraient s’exprimer les électeurs munis de leur carte électorale ? Point n’est besoin d’avoir le listing. Ce serait plus simple … et moins  suspect.

TOTALITAIRE. Quelques députés de la « droite populaire », appartenant à l’UMP ont demandé la démission de Roselyne Bachelot parce qu’elle a exprimé son opinion, qui n’est pas nouvelle, en faveur du mariage homosexuel. On peut très bien ne pas la partager, tout en la respectant. Qu’est-ce que c’est que cette chasse aux sorcières qui pue l’homophobie ! François Fillon a parlé de démarche totalitaire : il n’a pas tort !

DES VEAUX ! Motards et automobilistes étaient appelés à manifester contre les mesures de sécurité prises par le gouvernement concernant la répression des chauffards. D’expérience, je peux affirmer que les dits motards ne sont pas les plus respectueux du code de la route et particulièrement des limitations de vitesse. Quand on voit le lourd tribut qu’ils paient à la mortalité routière, on se dit que la sévérité est bien nécessaire. Mais surtout qu’on arrête de donner la parole à des gens qui n’énoncent que des contre-vérités comme « mettre des radars uniquement pour empocher du fric ». Personne n’est obligé de dépasser les vitesses prescrites, et encore une fois –je le dis à Maître Decaumont- les PV à 91 km/H pour 90, ça n’existe pas ! Pas plus que ceux à 51 km/H…

"J’ME CASSE". Enfin, un Ministre qui ne se laisse pas faire. Eric Besson a quitté le plateau de M6 et laissé en plan le pauvre Lagache qui en est resté comme deux ronds de flan. Bien fait ! Les interviewes sont devenues des interrogatoires de « garde-à-vue » où l’intervieweur, en débatteur-partisan-pas-toujours-bien-informé , passe son temps à couper la parole, interrompre son interlocuteur pour le déstabiliser. Rien à voir avec le souci de faire de l’information.

COMME C’EST CURIEUX ! Les thèmes qui fleurissent ces jours-ci dans les médias, alimentés généralement par la gauche, sont comme par hasard « le mariage des homosexuels », « la dépénalisation du cannabis », « le vote des immigrés », sujets bien choisis notamment parce qu’ils sont susceptibles de faire monter le FN.  Quand on vous dit que la gauche joue avec le feu.

C’EST POUR DEMAINou presque. Plus ça se réchauffe, plus le froid arrive. Des astronomes américains ont observé une diminution des taches solaires et un ralentissement de l'activité près des pôles, des signes que le Soleil s'achemine vers une période prolongée de calme plat, ce qui prélude à une nouvelle glaciation pour la Terre. Des observations qui nous permettent de relativiser la part anthropique dans les aléas climatiques. On le dira à Hulot et à Duflot.

 

                                                                       Mille sabords !

 


ENTRE OBSCURANTISME ET ARROGANCE

 

Le gouvernement a fait voter en urgence une loi proposée par Christian Jacob, président du groupe UMP, pour interdire l’exploitation des gaz de schiste. C’était le moyen d’éteindre une contestation grandissante organisée par la gauche et les écologistes contre les 3 permis d’exploration qui avaient été accordés aux industriels par Jean-Louis Borloo.

Cette précipitation, qui peut se justifier par la proximité d’une échéance électorale majeure, illustre bien le climat actuel que font peser sur notre société tous les agitateurs de peurs irraisonnées. C’est l’éternel combat du progrès contre l’obscurantisme. Ainsi on referme le dossier avant de l’avoir ouvert comme le dit si bien Gérard Mestrallet, PDG de GDF-Suez.

D’un côté, les agitateurs de peur : que savent-ils, les Hulot, Bové, Joly et autres sur les gaz de schiste ? On l’ignore,  et probablement pas grand-chose  sinon que ce type d’exploitation aux Etats-Unis a provoqué un grave dommage à l’environnement à la suite d’un accident, érigé en symbole de propagande par généralisation abusive. Derrière se cache en fait l’idéologie de la décroissance pour laquelle toute ressource d’énergie fossile nouvelle est inconvenante.

De l’autre, les industriels avec l’arrogance habituelle des grands groupes pétroliers et miniers. Circulez, il n’y a rien à voir, on sait faire ! Sauf qu’aujourd’hui, l’opinion a besoin de transparence et qu’en la matière il y a sûrement des précautions à prendre. Il appartient aux pouvoirs publics de fixer les règles du jeu. En l’occurrence, il est certain que le Ministère a octroyé les permis de prospection sans savoir vraiment de quoi il s’agissait.

Entre les affirmations des compagnies pétrolières et les peurs véhiculées par les écologistes, il y a un  espace qui s’appelle celui de la raison rationnelle. Il est important de régler un certain nombre de problèmes qui supposent une modification du code minier, par exemple, et d’élaborer une législation adaptée qui instaure une répartition équitable de la richesse produite et une réelle protection de l’environnement dans ce domaine. Si la technique de fracturation hydraulique est vieille de 40 ans et bien contrôlée, par contre, il faut s’assurer que l’eau utilisée ne sera pas en situation de polluer nappes et cours d’eau. Tout cela est accessible.

Au demeurant, la France et la Pologne seraient en Europe les sites les plus favorables pour détenir des réserves exploitables de ce gaz de schiste. Nous venons de prendre la décision de ne pas savoir. Espérons qu’un jour le bon sens reviendra, car nous ne sommes pas si riches au point de nous passer d’une énergie qui permet aujourd’hui aux Etats-Unis d’avoir un gaz peu coûteux.

Comme l’affirme Claude Allègre : « Il ne faut pas suivre l’obscurantisme des écologistes, mais il faut aussi rompre avec une certaine arrogance industrielle. Il faut informer, rendre compte, déclarer les accidents, accepter les interdictions motivées. Organiser un contrôle citoyen. Il faut, dans un monde ouvert, accepter le progrès sous toutes ses formes. Celles de la production mais aussi celles de la protection de l’environnement ! ».

C’est peut-être un raisonnement de gauche mais il me convient.

 

 


FUNESTE FUKUSHIMA

 

  Fukushima


Il ne pouvait pas arriver pire que ce drame nucléaire aux Japonais qui doivent par ailleurs faire face à une catastrophe aux conséquences matérielles et humaines indescriptibles. Fukushima est un coup dur, et d’abord pour eux. Et c’est à eux que nous devons penser en premier.

L’évolution de la crise nucléaire de la centrale pour laquelle le pire scénario n’est plus exclu pose avec plus d’acuité qu’hier le problème de l’énergie nucléaire. Désormais, nous sommes tous des Japonais. Fukushima, c’est inacceptable. Et c’est à partir de ce constat que nous devons réfléchir désormais : car le Japon, c’est nous. C’est un pays sérieux qui avait pris toutes les précautions pour limiter la « prise de risque ». On est loin des négligences de Tchernobyl. Et pourtant …

Le nucléaire civil ne sera plus abordé de la même façon par les gouvernants des pays qui veulent en être équipés et pourraient renoncer, et il y a tout lieu de penser que ce marché que la hausse du prix du pétrole devait faire rebondir va maintenant stagner. On ne pouvait pas empêcher déjà la peur que l’énergie atomique inspire. Avec l’accident, l’idée que le risque zéro n’existait pas va peser plus lourd dans la balance entre les avantages d’une énergie abondante et bon marché et ses inconvénients devenus inacceptables. C’est un coup dur pour la filière électronucléaire française.

Bien qu’il n’y ait aucune mesure entre la production des énergies propres et celle d’un réacteur nucléaire, on verra que faute d’alternative, de nombreux pays n’auront pas d’autre solution que d’augmenter la consommation des carburants fossiles avec l’ascension des cours qui en résultera.

Fukushima est aussi un coup dur pour notre production nationale. Il suffit de voir la réaction des allemandes aux élections d’hier pour comprendre que les difficultés sont devant nous. Les audits, les contrôles, les fermetures anticipées d’unités ne suffiront pas à calmer les inquiétudes, que les écologistes se chargent d’amplifier souvent sans vraie raison, surtout si la situation continue de s’aggraver au Japon au point de faire monter la radioactivité de l’atmosphère jusque chez nous. Il n’y aura plus alors à agiter des épouvantails.

La principale difficulté, c’est que pour le moment, il n’y a pas d’alternative au nucléaire civil. Et pourtant, la France, dont la production d’électricité en provient pour les 4/5èmes va bien être obligée de réévaluer ses sources d’énergie. Même si on prévoit les pires scénarios, la réalité vient de nous montrer qu’elle peut toujours dépasser la fiction. On n’effacera pas des mémoires avant longtemps l’accident qui vient de se produire. Il faut donc faire avec. Mais comme il n’est pas possible de couvrir l’Europe de panneaux photovoltaïques pour alimenter la France seulement énergie, nous sommes dans une impasse. Et pendant que le peuple continuera, au gré des élections, à balancer entre le plaisir de consommer et la peur du cataclysme environnemental, le pétrole va continuer à couler à flots, et c’est un autre coup dur pour notre porte-monnaie et pour la planète.

 

 


LES TROUVAILLES DE TRYPHON

 

LE TEV

Tev

C’est le Train à Extrême Vitesse. Il circulerait à 2 000 km/H : oups ! Les technologies ? Elles existent déjà. Un train qui dépasserait le mur du son et qui fait penser à celui décrit dans Ravages de Barjavel, mais c’était de la science-fiction. Là on est dans le projet avec des moyens bien connus. Explications.

Les ingénieurs qui avancent cette idée s’appuient sur la technologie de sustentation magnétique, déjà exploitée de nos jours, qui permet à des trains de circuler à 12 ou 15 mm au-dessus des rails, sans les toucher. Ces trains sont soutenus par un coussin magnétique et suivent un monorail équipé d’électro-aimants qui produisent un champ magnétique mouvant et contrôlé. Déjà, le train, privé du frottement des roues peut foncer à près de 600 km/H. Reste à vaincre la résistance de l’air qui reste le principal obstacle à l’augmentation de la vitesse.

Et ce n’est pas un mince problème. En effet, ce cousin d’air qui se forme à l’avant forme une masse compacte et à vitesse supersonique l’effet prend la forme d’une onde de choc (pour faire court) qui provoque une énorme déperdition d’énergie.

Les scientifiques ont trouvé la parade : on enferme monorails et trains dans un tube hermétique dans lequel on fait le vie : ainsi plus de résistance de l’air. Cette idée est-elle réalisable techniquement ? Un architecte bielorusse s’est penché sur le problème et  a mis au point un modèle de voie à grande vitesse sous vide, enfin sur le papier. De l’extérieur , ces tubes ressembleraient à des tuyaux gris métallisé posés sur des piliers en béton à environ six mètres du sol. Je passe sur la description du tube et tous les aménagements nécessaires en cas d’incident, ou pour agrémenter la « croisière ». Car si le tube est sous vide, le train lui, contient de l’air pour les passagers, ce qui impose des sas dans les gares pour monter et descendre. La distance optimale entre deux arrêts ne devrait pas être inférieure à 600 km en Europe et 900 km sur les étendues continentales.

Alors, un vrai concurrent pour l’avion ? Pour encaisser la vitesse, les passagers devront voyager en position semi-allongée. Les écologistes ne devraient pas s’opposer à de tels projets : les trains à sustentation magnétique rejettent dans l’atmosphère 112 fois moins de gaz carbonique et de substances nocives que les automobiles et 29 fois moins que les trains ordinaires. Le coût : 44 millions d’euros le km de tube… Même à ce prix, il semble que ce ne soit plus de la science-fiction.

Pour la France, on mesure l’intérêt de tels équipements avec une certaine relativité, l’hexagone mesurant 1 000 km sur 1 000.

 


L’OBSCURANTISME, GANGRENE DU 21ème SIECLE ?

Burqa      Tea party  ...

 

Nous sommes depuis longtemps atterré de voir le fondamentalisme islamique gagner du terrain partout dans les pays musulmans, et partout où vivent des musulmans, apportant avec lui son cortège de contraintes, de violences quand ce n’est pas le terrorisme. Averroès avait ouvert l’Islam sur la lumière. Plusieurs siècles de manipulations l’ont  fait plonger dans l’oubli.

Il n’y a pas que les musulmans qui soient confrontés à cette interprétation étroite, parfois bien lointaine des textes, de ce qui fonde leur religion. Le Christianisme connaît lui aussi des dérives tout aussi inquiétantes. Aux Etats-Unis se développent un mouvement ultra conservateur alimenté par les « Créationnistes » qui rejettent la théorie de l’évolution et tentent d’influer sur les programmes scolaires pour imposer leur vision des choses. Le fait qu’ils aient été très impliqués dans les rassemblements de « Tea Party » avec un succès relatif mais loin d’être négligeable, nous indique très clairement que la connaissance fondée sur les sciences établies est menacée au profit de la vérité dogmatique de textes religieux dont on ne sera bientôt plus capable de se distancier par l’esprit critique. Et cela même dans nos pays « modernes » dits « développés ».

En France même, de nombreux enseignants sont découragés parce qu’ils ne peuvent plus aborder dans leurs cours des sujets inscrits au programme. Certains élèves s’y opposent avec une telle violence qu’elle confine parfois à l’émeute.

Il s’agit de chapitres de l’histoire et des sciences naturelles, plus particulièrement quand ils portent sur la colonisation, la Shoah et surtout tout ce qui à trait à l’origine de l’Homme, dont les avancées de la paléontologie dérangent les exaltés des Ecritures saintes. Yves Coppens, au secours !

Ce qui est préoccupant c’est cette évolution inquiétante : la remontée de l’obscurantisme, le refus borné de la connaissance, l’imperméabilité à l’esprit d’examen, l’incapacité têtue au dialogue vont de paire avec l’illettrisme, la superstition, sur lesquels prospèrent les imams rustiques autoproclamés et les agitateurs de caves.

Les créationnistes se réclament bruyamment de la « vraie Amérique ». Nos récalcitrants rejettent ouvertement la France et ses valeurs. Ils ne sont heureusement qu’une minorité, mais ils font déjà la loi dans certains établissements. Ces malheureux s’excluent de la République du savoir, celle-là même qui pourrait les aider à s’intégrer. Il leur est ainsi plus facile de rejeter la République tout court. Ceux qui les manipulent en fait les stérilisent parce que leur pouvoir se bâtit en premier lieu sur l’ignorance.

On aurait tort de limiter cet état d’esprit à la religion. Par bien des aspects, des comportements de méfiance par rapport aux avancées de la science, aux progrès techniques, se répandent par la fluidité sans filtre d’internet mais aussi la propagande de certains partis politiques qui sous couvert d’écologie, prônent le rejet de certaines technologies ou avancées scientifiques.

Resterons-nous les spectateurs passifs de ce retour de la nuit avec son cortège de terreurs et de barbarie ?

 


LE CO2 A DU PLOMB DANS L’AILE

   Pollution air

Agrégé de physique, ingénieur des Mines et spécialiste des énergies renouvelables, Michel Wohrer nous livre un examen scrupuleux du rapport scientifique du Giec sur le climat. Il nous fait part de son scepticisme sur la solidité des modèles utilisés pour prévoir l'évolution du climat et se dit « frappé du poids des décisions politiques prises sur une base aussi fragile ». Pour lui, il faut davantage se préoccuper du gaspillage des ressources en hydrocarbures, de plus en plus rares, chères et stratégiques. Une conclusion qui ressemble beaucoup à celle de Claude Allègre qui n’en demandait probablement pas tant.  Je vous fais partager l’article paru dans « les Echos ».

« En tant que membre de la société civile et « honnête homme » sans idée préconçue sur le sujet, j'ai tenté de comprendre et d'apprécier la démarche et les conclusions du Giec sur le changement climatique. Dans un contexte de débats enflammés, je me suis attaché à lire les travaux du groupe de travail n° 1 du Giec - relatif aux aspects scientifiques -et de nombreuses contributions techniques sur les conclusions de ce groupe de travail. Cette masse de textes est imposante mais scientifiquement pas inaccessible. J'en suis sorti étonné de la fragilité des conclusions du Giec et par contraste frappé du poids des décisions publiques qui ont été prises sur une base aussi fragile.

Dans leur démarche, pour estimer la « réponse » du climat à une modification de la concentration en CO2, les climatologues qui contribuent aux travaux du Giec ont introduit des modèles numériques de simulation de notre planète. Ils ont à cet effet été contraints de procéder à une « simplification » de la physique pour pouvoir l'appliquer à des modèles numériques qui ont l'ambition de représenter les phénomènes qui se produisent dans l'atmosphère et les océans de la planète. Et cette simplification fait que les modèles ont un degré d'inexactitude bien plus grand que la perturbation qu'on se propose de leur appliquer.

Plus encore, pour être capables de procéder à des simulations sur de très longues périodes (quelques siècles), afin de répondre aux besoins du Giec d'estimer le changement climatique - passé et à venir -sur longue période, les météorologues ont créé, « à l'autre bout du spectre en termes de complexité », comme l'écrit le Giec « des modèles climatiques dits "simples" » encore plus imprécis.

Le point le plus fragile et pourtant le plus essentiel de ces systèmes a trait à leur analyse du cycle de l'eau dans l'atmosphère. En effet, dans les modèles, le réchauffement est la conséquence non seulement de l'augmentation de la teneur en CO2, mais surtout de la modification du cycle de l'eau, vapeur d'eau et nuages, qui est supposée constituer une « contre-réaction positive » qui vient amplifier le réchauffement de la planète. Au terme d'une analyse détaillée, je suis parvenu à la conviction que l'existence de cet effet amplificateur n'est pas démontrée par les travaux du Giec. Privé de ce point, tout l'édifice est fragile : si la modification du cycle de l'eau a au contraire pour effet d'atténuer les effets du CO2, c'est l'écroulement de la thèse du Giec. Or, les modèles sont trop imprécis pour que l'on puisse vraiment savoir dans quel sens va la « contre-réaction » globale du cycle de l'eau. C'est dire que les prévisions alarmistes du GIEC pour le XXI e siècle sont probablement infondées.

La démarche du Giec est avant tout une démarche « top-down », où le diagnostic, établi par la résolution du 6 décembre 1988 des Nations unies, a précédé les mesures détaillées et le travail approfondi des climatologues. Elle consiste à dire, en se fondant sur la théorie, que les gaz à effet de serre (notamment le CO2) émis par les hommes ont forcément un impact sur l'évolution de la température moyenne de la Terre. Cette approche n'a pas varié depuis la création du Giec et depuis le premier rapport (FAR) en 1990 : le Giec a une thèse et ses travaux depuis vingt ans ont consisté à l'étayer.

On ne peut dès lors qu'être surpris de l'écart considérable qui existe entre la fragilité réelle des fondations de l'édifice construit par le Giec et les conséquences très importantes qui en sont tirées, que ce soit en termes de prévisions à long terme ou surtout en matière de politiques publiques.

En particulier, récents « compagnons de route » des défenseurs des économies d'énergie et du développement des énergies renouvelables, les tenants des thèses du Giec, en monopolisant l'attention sur le CO2, ont fait perdre de vue les raisons beaucoup plus solides et essentielles qui justifient aujourd'hui, comme il y a trente ans, au lendemain des chocs pétroliers, de chercher à brûler moins d'hydrocarbures : c'est un « gâchis », car on brûle des molécules complexes, que la nature a mis des millions d'années à produire, c'est cher car la ressource est devenue rare, et enfin cela rend vulnérable stratégiquement.

Il faudra donc veiller, si la thèse de la responsabilité des gaz à effet de serre dans le réchauffement climatique venait à perdre sa crédibilité, à ce que « le bébé ne soit pas jeté avec l'eau du bain », et pour cela rappeler publiquement que c'est indépendamment de toute considération sur le CO2, qu'il est impératif de brûler moins d'hydrocarbures. »



A LIRE AVANT DE VOTER

Imposture climatique001   L'IMPOSTURE CLIMATIQUE de Claude Allègre.

Si vous vous sentez attirés par l’écologie et que, sans être fanatique, vous vous apprêtez à voter dimanche prochain pour une de ces listes panachées rose-vert, lisez d’abord le dernier livre de Claude Allègre : « L’imposture climatique ». Vous verrez comment d’abord on nous trompe sur le « global warming » avec des données hétéroclites mises en équation dans des ordinateurs qui sortent des projections qui n’ont aucune chance de se produire.

A commencer par la fameuse courbe d’Al Gore qui établit le parallélisme entre l’augmentation du taux de CO2 dans l’atmosphère et l’augmentation de la température moyenne du globe (qui est une vue de l’esprit) : elle est fausse et la communauté scientifique en convient.

Des voix, condamnées à se taire jusqu’à maintenant, parce qu’elles n’étaient pas dans le « consensus », s’élèvent de plus en plus nombreuses pour dénoncer les errements du GIEC…. L’ancien Ministre y décortique finement les tenants et aboutissants financiers (juteux) d’une opération qui a surtout permis à des laboratoires de recherche d’obtenir des crédits du Congrès américain, ou à M. Al Gore de faire des profits très confortables.

N’allez pas croire que Claude Allègre est un anti-écologiste. C’est tout le contraire. Mais je ne vais pas tout vous raconter. Cet apôtre de la « science » continue de croire qu’elle peut toujours contribuer à améliorer le sort du genre humain, pour peu qu’on laisse de côté les idéologies « totalitaires » et qu’on empêche les obscurantistes d’agir.

Moi j’ai aimé. Comme lui, je crois à la science qui permet de penser l’avenir comme une chance.

 


ARIANE A TRENTE ANS

Ariane
La bonne vieille fusée européenne souffle ses trente bougies et connaît un succès qui ne se dément pas. C’est une vraie réussite que le « vieux continent » peut mettre à son actif et qui nous fait la démonstration que la mise en commun des énergies et des moyens permet de tailler des croupières aux autres grandes puissances.

Cela n’a pas été sans mal, ni revers. Tout le monde se souvient des lancements ratés. Projet complexe s’il en est, Ariane est née au milieu des années 70 au moment où le marché de l’espace était totalement entre les mains des Américains.  Partir à l’assaut d’un tel marché était assez audacieux. Tenaces, les Européens les ont rattrapés puis dépassés, alors qu’ils se repliaient sur leur segment militaire.

C’est une incontestable victoire technologique et commerciale construite sur la durée et qui nous prouve que l’Europe politique et industrielle est capable, quand elle veut bien s’en donner les moyens, d’investir sur le long terme et de réussir. Bien évidemment, il faut poursuivre sur la lancée (si je puis dire) avec la préparation d’Ariane 6, mais aussi en investissant dans l’énergie, l’aéronautique (les ratés de l’A 400 M montrent qu’il y a du pain sur la planche), l’automobile… Tous ces secteurs pour lesquels l’Europe a une technologie et  les moyens de tenir sa place sur l’échiquier mondial, d’autant plus avec les évolutions qui se dessinent.

Mais cet esprit européen semble s’être essoufflé. Il a besoin d’un renouveau que le Président français essaye de lui insuffler avec la chancelière allemande. Le bras de fer n’est plus seulement entre le vieux et le nouveau continent, il s’élargit à l’Asie avec la montée en puissance de la Chine, à laquelle il faudra à court terme ajouter l’Inde et la Russie…. Des pays qui possèdent des bataillons serrés d’ingénieurs disposant maintenant de moyens et de vastes marchés domestiques.  

Si l’Europe veut, l’Europe peut. A l’aube de ce 21ème siècle, Ariane reste un modèle exemplaire dont elle doit pouvoir s’inspirer pour montrer au monde qu’il faudra encore compter avec elle. Une politique industrielle européenne est non seulement nécessaire mais indispensable.


 


LES TROUVAILLES DE TRYPHON

   Palme                                                                    

 

La récession  n’a pas que des mauvais côtés. Il y a toujours une version de « à quelque chose malheur est bon ». L’économie traditionnelle met à mal nos entreprises, mais dans bon nombre d’entre elles, les responsables cherchent des portes de sortie et l’imagination est au pouvoir. Beaucoup misent déjà sur l’innovation et les nouveaux produits et c’est à une véritable floraison à laquelle nous allons assister dans les cinq ans à venir. Et les Français, avec des PME performantes, ne sont pas les plus mal placés.

Tous les secteurs seront touchés par la « green economy » et les nouveaux produits « high tech » qui vont changer notre vie : de l’alimentation à l’habitat, du commerce aux transports, de l’habillement à la santé… Quelques exemples.

                                    

Intéressons-nous aux transports. C’est un secteur qui rejette beaucoup de CO2. Justement, les progrès y seront significatifs : amélioration technologiques, nouveaux modes de déplacement, nouvelles offres induisant des changements de comportement. C’est d’abord l’arrivée du successeur du TGV : l’AGV ! Le prototype existe déjà. Avec des moteurs répartis dans les boogies qui répartissent la traction sur toute la rame. Plus de place, plus de vitesse, plus de confort ; Vitesse de croisière de 360km/h. Les rames apparaîtront en France à partir de 2012. Dans l’automobile, c’est l’émergence des moteurs électriques et des voitures hybrides ou à double motorisation. Une Renault 100% électrique sortira en 2011 avec une autonomie de 160 km et différentes possibilités de recharge des batteries (coût moyen 150€/mois) soit pas plus qu’avec du gazole pour faire 1000 km. A Paris, après le succès du « vélib’ », Bertrand Delanoë rêve maintenant de mettre en place « l’autolib’ » : 5000  véhicules mis à disposition d’abonnés qui devront débourser 15 à 20€/mois et 4 à 6€ pour chaque demi-heure d’utilisation. Ce service sera opérationnel dès 2010. Si possible avec des voitures électriques.

                           

Autre secteur d’importance : l’habitat. On le sait, le Grenelle de l’environnement met le paquet sur ce secteur : nouvelles normes de basse consommation pour le neuf, crédit d’impôt et prêt à taux préférentiel pour la rénovation. C’est plus de 200 milliards d’ d’ici 2020 qui devraient être investis. Et la fièvre verte fait fleurir les idées : isolation thermique et sonore, gestion optimale de la consommation d’eau et d’énergie, production d’électricité à domicile…. Le store photovoltaïque permettra de se mettre à l’ombre tut en produisant de l’électricité. C’est le Français Dickson, spécialiste des tissus techniques pour l’habitat qui sort le produit. Lancement en 2O10 dans 110 pays. Bientôt la cuisine retraitera une partie de ses eaux usées pour plusieurs utilisations avant rejet. Whirlpool y ajoute toutes sortes d’appareils qui visent à économiser l’énergie au maximum, comme le frigo à portes compartimentées dont le moteur préchauffe au passage l’eau du lave-vaisselle…. De Dietrich mettra sur le marché en 2012 une chaudière qui fabrique de l’électicité en utilisant les gaz de combustion. Et ERDF va remplacer dans les dix ans à venir tous ses compteurs par des engins intelligents programmables, pilotables à distance, qui fourniront des relevés en temps réel. Sans frais supplémentaires pour les abonnés ! De son côté, Saint-Gobain améliore encore la vitre qui devient blindée et chauffante, tout en laissant passer la lumière (qu’elle filtrera)…

                                           

Et encore je n’ai fait qu’effleurer le sujet. Il y a des dizaines de nouveaux produits qui nous attendent dans les rayons de l’innovation à l’horizon 2015 : vêtements, produits de beauté, habits intelligents, télé en 3D….Quand on pense aux dizaines de milliers d’emplois induits par le développement de tous ces produits, il y a de quoi croire en l’avenir. Il n’est plus noir puisqu’il est vert !  

                                                  

Et le vert, c’est la couleur de l’espérance, pas vrai ?

                                                    

 

 

                                                                      


OU ETIEZ-VOUS LE 20 JUILLET 1969 A 3H (heure française) ?



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Il paraît que tout le monde s’en souvient. Tout ce que le monde comptait de petits écrans (petits est le mot pour ceux de l’époque) était en veille pour assister à l’alunissage de Neil Armstrong et la pose du premier pas de l’Homme, justement là ou l’Homme n’avait jamais mis les pieds.

Et de fait, je me souviens bien de cette nuit extraordinaire et de cette image inoubliable, un peu tremblotante, falote sur l’écran noir et blanc de mes beaux-parents, chez qui je passais mes vacances. Un Homme a marché sur la Lune !!! 15 ans après Tintin (On a marché sur la Lune 1954), les Etats-Unis venaient de signer l’exploit et de gagner leur course à l’espace face aux soviétiques. Tout le monde croyait que le monde en serait changé et que plus rien ne serait comme avant. En fait, ça a été le cas, mais les transformations se sont faites lentement. La seule chose qui fut immédiatement perceptible, c’est l’avantage décisif pris par les Américains et le monde libre sur le camp totalitaire. Les Soviétiques comprirent alors qu’avec les retombées de leur conquête de l’espace, leurs concurrents tenaient le moyen d’arrêter les missiles stratégiques de longue portée. Mieux valait entrer dans l’ère de la coopération. Et c’est ce qui est arrivé.

D’ailleurs les Américains avaient pris soin de faire sortir un « civil » en premier au grand dam de son collègue Buzz Aldrin,  pour marquer leur souci  de conquête pacifique. Mais c’est le drapeau américain que les deux compères déploient : il faut caresser l’orgueil national tout de même.

Qu’est-ce que la Lune nous a apportés ? Quelques certitudes sur son origine mais surtout une meilleure connaissance de la Terre. Les retombées des sommes gigantesques dépensées dans le programme Apollo, ont été très nombreuses dans notre vie quotidienne : le téflon en est l’exemple le plus emblématique. Mais 40 ans après, nous ne pouvons que constater que la plus grande partie du rêve ne s’est pas réalisée : point de base lunaire habitée, pas plus de stations touristiques pour y passer les vacances, promises pour …1980 ! Dès 1972, les vols vers notre satellite cessèrent. La Lune n’était plus un but. Elle n’est toujours pas redevenue un objectif scientifique aujourd’hui. A moins que…

Les Américains projettent vaguement d’y retourner à l’horizon 2020, mais c’est pour préparer la conquête vers Mars prévue pour 2050. Il faut dire, que dans l’état actuel de ses finances, la première puissance mondiale n’a guère les moyens de « rêver ». Seule une nouvelle compétition avec une puissance « spatiale » pourrait réveiller les appétits des deux géants ruses et américains. Et si la Chine servait de lièvre ? L’empire du milieu ne cache pas son ambition de conquérir l’espace à son tour.

L’expérience acquise avec la station orbitale, la coopération qui s’est instituée avec l’Europe, plaident pour une activation des programmes scientifiques tournés vers le cosmos. De nombreux outils performants, comme Hubble, sont à notre disposition. Les sondes envoyées vers les lointaines planètes de notre système enrichissent notre connaissance, mais des vols habités seront nécessaires à un moment ou un autre. Les robots, c’est bien, mais l’Homme a besoin de se prouver qu’il est capable de les remplacer.

Le siècle qui s’ouvre sera de toute façon passionnant.


                                                                           



LES TROUVAILLES DE TRYPHON

                                                          

 

 

SOURIEZ VOUS ETES SUR LA PHOTO !

 

 

Vous ne pourrez plus vous rendre discrètement à une manifestation, vous croyant protégé dans l’anonymat de la foule. Pour les amateurs de fichiers ou pour identifier les fauteurs de trouble dans une tribune il y a désormais le « giga pan » !

 

« Céquoidon » ? - Un procédé de panoramique qui consiste à faire un plan général avec une multiplicité de photos. Plus vous zoomez, plus vous entrez dans les détails. Au point de reconnaître un visage dans la foule qui était à l’investiture d’Obama. Si vous ne me croyez pas, allez donc sur http://gigapan.org, vous serez édifié. Epoustouflant de précision et vertigineux !

 

Le système Gigapan réalise un énorme fichier à partir d’une sorte de pied robotisé qui s’adapte à n’importe quel appareil numérique. Il enregistre des dizaines de photos à des focales différentes tout en pivotant lentement. C’est un logiciel qui se charge ensuite de construire le panoramique. La photo de l’investiture d’Obama totalise 1 474 pixels et des centaines de clichés

 

On imagine toutes les utilisations que permet un tel système. Le citoyen lambda a du mouron à se faire si Big Brother décide de le surveiller. Mais, il faut raison garder et ne pas voir le pire partout.

 

Le concept a été développé par des ingénieurs de l’Université de Pittsburg en Pennsylvanie, en collaboration avec la Nasa et Google. D’ailleurs les clichés Gigapan sont de plus en plus courants sur les sites, à commencer par Google Earth. Si vous voulez vous équiper, il vous en coûtera moins de 400 $. Pas énorme et à la portée de beaucoup de bourses.

 

A propos, j’offre un caramel mou à celui qui trouvera « Ségo » dans la foule qui assistait à l’investiture d’Obama.

 

Bon courage !


                                                                       

      


LES TROUVAILLES DE TRYPHON


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TOUJOURS LE RECHAUFFEMENT

 

 

Le message de l'Année polaire internationale est fort et clair : ce qui arrive dans les régions polaires a des conséquences pour le reste du monde et nous concerne tous".

Photographe : Laurence Saubadu AFP/Infographie :: Carte de l'Arctique indiquant l'étendue minimale de la banquise en 1979 (année de référence) et en 2007

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Photographe : Laurence Saubadu AFP/Infographie :: Carte de l'Arctique indiquant l'étendue minimale de la banquise en 1979 (année de référence) et en 2007

photo : Laurence Saubadu , AFP

Photographe : Jim Elliott AFP/British Antarctic Survey/Archives :: Dislocation de la banquise en Antarctique en mars 2008

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Photographe : Jim Elliott AFP/British Antarctic Survey/Archives :: Dislocation de la banquise en Antarctique en mars 2008

photo : Jim Elliott , AFP

L'étude pour l'Année polaire internationale (API), menée sur le terrain en 2007 et 2008 par des milliers de scientifiques, a révélé que le réchauffement en Antarctique est "beaucoup plus étendu que prévu", tandis que les glaces arctiques diminuent et que la fonte du dôme de glace du Groënland s'accélère. La montée du niveau des mers et les changements de la température de leurs eaux annoncent des changements climatiques qui pourront être marqués par une augmentation des inondations côtières lors des tempêtes.

 

"Nous commençons à avoir des indices de changements des courants marins qui auraient un impact gravissime sur le système climatique mondial", a déclaré à la presse le directeur de l'API, David Carlson.

Les régions glacées des régions polaires sont considérées depuis longtemps comme l'un des baromètres les plus fiables des changements climatiques en ce qu’elles influencent les conditions générales des océans et de l'atmosphère. Les eaux océaniques autour de l'Antarctique se sont réchauffées plus rapidement que la moyenne mondiale, selon les premières conclusions de l'étude présentées par l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Conseil international pour la science (CIS).

 

Outre l'accélération de la fonte de la couverture de glace du continent antarctique et au Groënland, les scientifiques ont confirmé une diminution de la glace de mer autour de l'Antarctique, tandis que celle de l’océan Arctique a diminué à son plus bas niveau depuis le début des observations par satellite. L'étude s'est  concentrée sur l'érosion des couvertures de glace en Antarctique et sur le Groënland car celles-ci représentent les plus importantes réserves mondiales d'eau douce. Quand elle a commencé voici deux ans, ces glaces étaient considérées comme assez stables en dépit de quelques signes préoccupants de fonte sur les marges. Elle montre aussi que le réchauffement du permafrost, les terres jusqu'ici constamment gelées, peut contribuer à accélérer le processus de changement climatique en libérant des gaz à effet de serre jusqu'ici piégés dans les sols. En effet, le permafrost recèle plus de puits de carbone que prévu, avertissent à ce sujet les scientifiques.

 

Enfin, les chercheurs ont découvert que le réchauffement climatique mondial a provoqué des changements significatifs dans la végétation arctique qui verdit ainsi de plus en plus. Les buissons gagnent sur les étendues d'herbe tandis que s'élève l'altitude jusqu'à laquelle poussent les arbres. De même, des espèces d'insectes et d'animaux remontent vers le nord.

Ces changements perturbent les espèces indigènes ainsi que les modes de chasse et de vie des populations autochtones.

 

                                                                                                            





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POURQUOI ON A FROID ET QUE LES GLACIERS FONDENT QUAND MEME !



La Niña est « en partie responsable de la vague de froid » qui s'est abattue cet hiver sur l'Europe occidentale, faisant plus de 80 morts depuis novembre. Cette vague de froid « s'expliquerait par un refroidissement de la surface du Pacifique équatorial que l'on appelle La Niña, " a expliqué l'OMM. En effet, la température moyenne mondiale en 2008 a été  légèrement inférieure à celles qui ont prévalu depuis 2000, en partie à cause de La Niña, et les mesures effectuées font état de températures de surface « inhabituellement froides » en décembre --inférieures à la normale de plus d'un demi-degré Celsius--. La Niña, et son corollaire El Niño, se caractérisent par des températures supérieures à la normale (Niño) ou inférieures (Niña), des eaux de surface dans les secteurs central et oriental de l'océan Pacifique tropical. Ces variations de températures sont étroitement liées à d'importantes fluctuations du climat dans le monde entier, même si d'autres facteurs entrent également en compte dans les phénomènes climatiques. Le phénomène climatique de La Niña est en train de s'affaiblir, a annoncé l'Organisation Météorologique Mondiale. On devrait retrouver des températures plus clémentes pour les deux mois prochains ….  

 

On a constaté aussi que les océans du globe sont de moins en moins capables d'exercer leur fonction de stockage du CO2, ce qui provoque une augmentation de la quantité de gaz à effet de serre larguée dans l'atmosphère, selon plusieurs études convergentes rapportées par le CNRS.


L'océan est le principal puits de carbone planétaire, mais depuis dix ans, il est de moins en moins capable de jouer ce rôle, au Nord comme au Sud. La capacité d'absorption de CO2 de l'océan austral, auparavant estimée à 500 millions de tonnes par an, serait en réalité dix fois moins élevée, selon les résultats des mesures récentes. Le phénomène serait lié à une intensification des vents qui font remonter des profondeurs vers la surface de grandes quantités de C02.

 

La diminution de l'efficacité de l'océan en tant que puits de carbone a également été constatée dans l'Atlantique nord. Mais dans l'hémisphère nord, on ne sait pas encore à quoi l'attribuer. « Cela pourrait être la circulation de l'océan qui a changé, une réponse des écosystèmes ou de l'activité biologique, mais on n'a pas encore d'attribution définitive », a déclaré Nicolas Metzl, de l'Institut Pierre Simon Laplace. « Ce ne sont pas des modèles, mais des observations », insiste le chercheur. Il rappelle que chaque année, 10 milliards de tonnes de CO2 sont injectées dans l'atmosphère par les activités humaines, contre 6 milliards dans les années 90 .

 

Alors que l'océan perd parallèlement de sa capacité d'absorption, son efficacité en tant que puits de carbone, estimée auparavant à environ 30%, tombe à moins de 20%.

 

Vous aurez compris que le rejet de CO2 par les océans contribuent au réchauffement climatique pendant que « La Niña » nous refroidit… Allez comprendre !

         

                                                            

       


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  Interstellaire                                                                     


« COROT-EXO-7b »

 

Un satellite nommé CoRot* (ça ne s’invente pas) a découvert la plus petite des « exoplanètes » jamais observées à ce jour - près de deux fois le diamètre de la Terre quand même - très proche de son étoile et très chaude, selon des astronomes parisiens.

 

Ils ont observé 153 fois le passage de la planète devant son étoile et attendu plus d'un an avant d'annoncer sa découverte, le temps de vérifier à l'aide d'instruments astronomiques au sol qu'il s'agissait effectivement d'une planète.

Véritable « planète-sauna » sur laquelle règne une température de 1.000 à 1.500 degrés, « CoRot-Exo-7b » est la septième planète découverte par CoRot depuis son lancement en décembre 2006. Elle fait le tour de son étoile en 20 heures (une année pour la Terre) : ses habitants, s’il y en a, doivent vieillir rudement vite ! 

Elle est située à quelque 400 années-lumière de chez nous, et a été détectée grâce à « une très petite baisse d'éclat lors du passage devant son étoile ». C’est ce qu’a expliqué Daniel Rouan, chercheur au Centre national de la recherche scientifique et à l'Observatoire de Paris. Sa masse, qui n'est pas encore connue avec précision, est inférieure à 11 fois celle de la Terre.

En avril 2008, une équipe espagnole avait découvert une planète de 5 masses terrestres, distante de 30 années-lumière, mais dont la taille n'est pas connue.

En observant quelque 90.000 étoiles, le télescope placé en orbite autour de la Terre et qui  pointe vers le centre de notre galaxie, a trouvé que 40% à 50% d’entre elles avaient une luminosité qui varie (pulsation par exemple), a précisé Annie Baglin, responsable scientifique de la mission CoRot.

 

Au total, 337 exoplanètes - extérieures à notre système solaire - ont été observées à ce jour, depuis la première en 1995. Seules une trentaine sont connues avec leur diamètre.

* Pour ceux qui ne le savent pas, j’habite rue Corot !

                                                                       



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LE TRITIUM TRACASSIN

 

Depuis plus de vingt ou trente ans, les déchets nucléaires contenant du tritium faiblement radioactif sont simplement entreposés et surveillés sur les sites nucléaires du CEA. Ces 3 000 m3 se sont accumulés au fil des ans et forment une masse de 360 000 fûts. Mais voilà que plusieurs études laisseraient à penser que le tritium ne serait pas aussi inoffensif pour la santé humaine que les experts l’ont pensé jusqu’à maintenant

Qu’en faire ? Et pourquoi avoir attendu si longtemps pour s’occuper de cette quantité de déchets ? Probablement parce que le problème n’est pas si simple. Le tritium ne se laisse pas facilement piéger : il réussit à traverser des mètres de béton et à « percoler » à travers le métal pour s’échapper dans l’air. Un problème technique qui n’est pas résolu pour l’instant.

 

Ce qui inquiète c’est que sa faible radioactivité a peut-être des conséquences s’il est ingéré ou respiré. Selon des travaux britanniques, le tritium parvenu au noyau d’une cellule peut provoquer des « dommages en grappes » au sein de la molécule d’ADN… De quoi provoquer des cancers. D’autres pensent qu’un embryon exposé pourrait connaître des malformations congénitales.

 

Pour bien faire, le CEA voudrait mettre en place de nouvelles techniques d’entreposage de ces matières : les colis de déchets, conçus de façon à être étanches, seraient mis sous terre, dans des puits de béton équipés de ventilation et de filtration, sous une surveillance permanente évidemment.  Ces équipements seront réalisés autant que possible sur place, là où ils se trouvent pour éviter le transport de matières radioactives : Cadarache, Saclay, Marcoule, Valduc… Ils y resteraient 50 ans en moyenne. Et peut-être aussi parce que trouver des communes d’accueil…

 

Il n’est jamais trop tard pour bien faire.

      

                                           

                              

 


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                                                    Mer

 

L’ENERGIE DE LA MER

 

La chute brutale du prix du pétrole pour cause de crise économique, ne doit pas nous faire oublier l’essentiel : quelle énergie de substitution trouver ? On en connaît déjà quelques unes : la géothermie, le solaire, l’éolien… Chercheurs et industriels s’intéressent désormais à l’immense potentiel que représentent les océans.

En France, nous sommes des précurseurs en la matière avec l’usine marémotrice de la Rance. Outre que ce procédé pourrait être exploité sur d’autres sites, on pense maintenant surtout à utiliser la force des vagues et même celle des courants, beaucoup plus prévisibles.

Areva, Edf, Alstom, DCNS, Total sont sur les rangs. Une plate-forme « houlomotrice » (vous pensez si ça m’intéresse !) destinée à récupérer l’énergie des vagues va être lancée en 2010 au large du Croisic. Edf va immerger au large de Paimpol en 2011 une ferme d’hydroliennes sous-marines entraînées par les courants de marées …

Parmi les prototypes les plus aboutis figurent les hydroliennes britanniques MCT et Open Hydro ; il y a aussi celles du français Hydrohelix. Il existe même des prototypes d’houlogénérateurs en forme de gros serpents ou de pendule de 400 tonnes enfermé dans un flotteur.

Tous ces procédés sont en phase de « laboratoire ». L’installation et la maintenance sont les deux principaux défis à relever en rapport avec un milieu marin parfaitement hostile aux machines, avec ses tempêtes et ses eaux salées. Sur le plan technologique il faut combiner des savoir faire variés mêlant mécanique, hydrodynamique, génie électrique, quand ils ne sont pas issus de l’éolien, de l’offshore pétrolier et du naval… Il faudra bien dix ans d’expérimentations  en sites pilotes pour que tous ces procédés deviennent compétitifs, et surtout, rentables !

                                                                              

                                                                                

                                                         


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LA GLACE AUGMENTE AU POLE SUD

 


En matière de réchauffement climatique, l’antarctique fait presque figure d’exception, à une précaution près : c’est le continent le plus méconnu car jusqu’à présent le moins exploré de la planète.

« Les explorateurs et les scientifiques ne l’ont découvert que relativement tard, donc, nous n’avons pas beaucoup de recul » prévient d’entrée David Salas. « Les données dont nous disposons datent de la dernière année polaire internationale (1957-58). Mais ce que l’on peut dire, sur ces 50 dernières années, c’est qu’on a l’impression que le système climatique de cette région est encore isolé du reste du monde. En effet, si l’antarctique ouest, notamment la péninsule antarctique – la partie qui remonte vers la pointe de l’Amérique du Sud -, s’est légèrement réchauffé, sa partie orientale, soit pratiquement les deux tiers du continent, s’est au contraire plutôt refroidie. Il faut dire que c’est une énorme masse inerte (14 millions de km²), recouverte d’une couche de 2 à 3000 m de glace et qui stocke 90% de l’eau douce terrestre. Si tout fondait, les océans monteraient de 60 mètres !

L’antarctique n’échappera certes pas au réchauffement. A l’horizon 2100, les projections de modèles climatiques montrent une élévation de température de 3 degrés. Cependant, avec des moyennes actuelles de -50 à -60° dans sa partie centrale, il continuera à y faire très froid. Effet étonnant du réchauffement entraînant une intensification des cycles hydrologiques : ce continent connaîtra davantage de précipitations et stockera encore plus de neige et de glace. Ainsi, l’antarctique contribuera à faire baisser d’1 millimètre par an le niveau des océans, une contribution négative plus que compensée par la fonte des glaces en arctique et la dilatation des océans ».

(extrait d’un article sur les icebergs rencontrés sur la route du Vendée Globe.)