LES TROUVAILLES DE TRYPHON
28 novembre 2010
LE TEV
C’est le Train à Extrême Vitesse. Il circulerait à 2 000 km/H : oups ! Les technologies ? Elles existent déjà. Un train qui dépasserait le mur du son et qui fait penser à celui décrit dans Ravages de Barjavel, mais c’était de la science-fiction. Là on est dans le projet avec des moyens bien connus. Explications.
Les ingénieurs qui avancent cette idée s’appuient sur la technologie de sustentation magnétique, déjà exploitée de nos jours, qui permet à des trains de circuler à 12 ou 15 mm au-dessus des rails, sans les toucher. Ces trains sont soutenus par un coussin magnétique et suivent un monorail équipé d’électro-aimants qui produisent un champ magnétique mouvant et contrôlé. Déjà, le train, privé du frottement des roues peut foncer à près de 600 km/H. Reste à vaincre la résistance de l’air qui reste le principal obstacle à l’augmentation de la vitesse.
Et ce n’est pas un mince problème. En effet, ce cousin d’air qui se forme à l’avant forme une masse compacte et à vitesse supersonique l’effet prend la forme d’une onde de choc (pour faire court) qui provoque une énorme déperdition d’énergie.
Les scientifiques ont trouvé la parade : on enferme monorails et trains dans un tube hermétique dans lequel on fait le vie : ainsi plus de résistance de l’air. Cette idée est-elle réalisable techniquement ? Un architecte bielorusse s’est penché sur le problème et a mis au point un modèle de voie à grande vitesse sous vide, enfin sur le papier. De l’extérieur , ces tubes ressembleraient à des tuyaux gris métallisé posés sur des piliers en béton à environ six mètres du sol. Je passe sur la description du tube et tous les aménagements nécessaires en cas d’incident, ou pour agrémenter la « croisière ». Car si le tube est sous vide, le train lui, contient de l’air pour les passagers, ce qui impose des sas dans les gares pour monter et descendre. La distance optimale entre deux arrêts ne devrait pas être inférieure à 600 km en Europe et 900 km sur les étendues continentales.
Alors, un vrai concurrent pour l’avion ? Pour encaisser la vitesse, les passagers devront voyager en position semi-allongée. Les écologistes ne devraient pas s’opposer à de tels projets : les trains à sustentation magnétique rejettent dans l’atmosphère 112 fois moins de gaz carbonique et de substances nocives que les automobiles et 29 fois moins que les trains ordinaires. Le coût : 44 millions d’euros le km de tube… Même à ce prix, il semble que ce ne soit plus de la science-fiction.
Pour la France, on mesure l’intérêt de tels équipements avec une certaine relativité, l’hexagone mesurant 1 000 km sur 1 000.
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