HISTOIRE

Éric Woerth : “J’assume la méthode de la RGPP”

Eric Woerth rgpp

Voilà une interview qui tombe à pic ! Parue dans "Acteurs publics" je vous la livre intégralement.

 

Face au bilan mitigé de la Révision générale des politiques publiques (RGPP) tiré par l’audit des corps d’inspection, le député UMP de l’Oise et ancien ministre du Budget défend la démarche de réforme de l’État qu’il a portée sous Nicolas Sarkozy. D'après lui, les mesures de la RGPP “traînaient dans les tiroirs des ministères depuis des années” et une trop large concertation aurait conduit à l’immobilisme.

Quel regard portez-vous sur le récent rapport des corps d’inspection des ministères des Finances, des Affaires sociales et de l’Intérieur qui critique la méthode de la Révision générale des politiques publiques (RGPP) ?
C’est une forme d’autocritique, puisque les corps d’inspection étaient au cœur de la démarche RGPP. Des membres de toutes les inspections ont travaillé sur tous les champs abordés par la RGPP et la plupart des mesures se sont inspirées de leurs analyses passées. Le rapport est d’ailleurs très peu critique sur le fond des réformes et valide le chiffrage de 12 milliards d’euros d’économies que nous avions annoncées. Ce n’est pas une petite somme !

Le rapport critique une démarche fourre-tout qui mélange économies de bouts de chandelle et vastes réorganisations…
Sur les 500 mesures, il est vrai qu’il y a des réformes très diverses. Certaines sont anecdotiques, d’autres concernent des chantiers gigantesques, à l’image de la refonte de la carte judiciaire, des bases de défense ou de la fusion des centres des impôts et des trésoreries. Mais je récuse la critique selon laquelle certaines mesures auraient visé des économies de court terme. Tous les gains dégagés proviennent de restructurations durables.

L’absence de concertation est également dénoncée...
Il s’agit d’un reproche récurrent fait à la RGPP. Je vais vous surprendre, mais j’assume pleinement la méthode choisie. La réforme de l’État a été le sujet de quantité de rapports aussitôt enterrés. La RGPP a été un processus de décision qui a concrétisé des réorganisations qui traînaient dans les tiroirs des ministères parfois depuis des années. L’idée de placer un comité resserré à l’Élysée pour suivre les réformes a été mûrement réfléchie et a été la clé du succès. Certes, les parlementaires n’y ont pas été pleinement associés, mais la plupart des mesures ne relevaient pas de la loi et, après tout, le gouvernement a toute la légitimité pour réorganiser lui-même son administration.

N’aurait-il pas fallu donner davantage la parole aux fonctionnaires ?
Encore une fois, la grande majorité des mesures de la RGPP avait été préconisée dans des rapports rédigés par des hauts fonctionnaires. Ce qui manquait, c’était une autorité au sommet de l’État qui impulse le changement et s’assure qu’il ne se perde pas dans les sables. Si nous avions demandé leur avis à chacun des 2,5 millions de fonctionnaires de l’État, nous y serions encore ! On ne réforme pas la France en consultant tout le monde sur tout. Cela étant, chaque ministre était libre de consulter qui il voulait et de proposer les mesures les plus adéquates. De même, contrairement à ce qui est dit, la réforme des services déconcentrés a été précédée de consultations locales menées par les préfets.

Le recours à des cabinets de conseil pour environ 46 millions d’euros par an était-il vraiment nécessaire ?
Traditionnellement, certains hauts fonctionnaires critiquent le recours aux consultants en sous-entendant que les corps d’inspection peuvent réaliser gratuitement des audits de meilleure qualité. Je pense à l’inverse que l’apport des consultants est déterminant pour réussir la réforme de l’État. Ils apportent des méthodes utilisées dans le privé et ils ont l’avantage d’échapper aux conflits de pouvoir entre administrations ou grands corps de la fonction publique.

Bref, la RGPP est un sans-faute…
Le point faible a été de se concentrer sur la seule organisation de l’État et de ne pas réaliser une véritable revue générale des politiques publiques qui prenne en compte les prestations sociales et les collectivités territoriales. Cela s’explique par deux raisons. D’abord, la crise de 2008 nous a forcés à revoir nos priorités et à mobiliser l’administration contre la récession et le chômage. Ensuite, le comité resserré de la RGPP n’était pas adapté pour décider de réformes profondes comme la modification du temps de présence des enseignants ou le versement des allocations familiales sous conditions de ressources. Ce type de sujets se situe au cœur du modèle social français et doit, pour le coup, faire l’objet de concertation en profondeur par chaque ministre.

Le gouvernement Ayrault lie la réforme de l’État et la décentralisation. Qu’en pensez-vous ?
Si l’objectif est de répondre à la question “qui fait quoi ?” entre l’État et les collectivités, je l’approuve. D’autant plus que la RGPP posait la même question… Mais lier décentralisation et réforme de l’État n’est pas une bonne idée à mon sens, car cela conduit à transférer des compétences de l’État vers les collectivités locales sans réfléchir au fond des politiques publiques. Ce qui est une manière de contourner les vrais problèmes.

Propos recueillis par Laurent Fargues

 

 


10 ET PLUS DE CHUTE !

 

Hollande officiel

Pris au piège de ses promesses intenables, à commencer par celle de ne rien promettre qui ne puisse être tenu, le rendez-vous de la rentrée ne pouvait déboucher que sur la désillusion des Français qui avaient cru à notre « Nimbus1er » dit « le normal ».

La crise ne lui facilite pas les affaires. Mais elle ne les a pas facilitées non plus à Sarko. Gageons donc que la cote du Président va rapidement rejoindre l’enfer de la popularité à 25%, voire moins. C’est que la tenaille verte et rouge se referme sur lui et ne lui laisse aucun répit. Les Verts en s’opposant massivement au vote du traité de stabilité, les rouges mélenchonniens en dénonçant « le gouvernement de manchots ».  Sa prestation télévisée n’a rien changé. Quand j’y repense, je me dis, comme Pierre Dac, que « la télévision est (vraiment) faite pour ceux qui, n’ayant rien à dire, tiennent absolument à le faire savoir ». Bref, il aura beau communiquer sur l’absence de baguette magique ou le besoin de temps pour travailler, rien n’y fera : le Président n’est plus cru, il est cuit !

Les Français ne sont pas dupes. Ils savent qu’ils vont en prendre plein la poire. Et pas que les riches. Les vingt impôts et taxes qui vont rapporter 20 milliards d’euros dans le budget 2013 sont le prélude à un effort fiscal bien plus important qu’il faudra fournir, d’autant plus impérativement que la récession ajoutera ses effets dévastateurs. Dans le même temps les ministres rivalisent d’ardeur pour plomber l’ambiance et la crédibilité d’un gouvernement qui peine à faire sérieux. C’est curieux comme nos dirigeants pensent pouvoir agir en toute impunité et sont capables de s’étonner naïvement en constatant que la connerie effectuée en catimini réapparaît au grand jour un peu plus tard, comme un cadavre remontant à la surface de l’eau. C’est Fabius qui se paient des toiles à 85 000 euros pour décorer son ministère. C’est Valls qui veut « améliorer les résultats sans faire du chiffre » (sic). C’est Peillon qui annonce 40 000 recrutements l’année prochaine alors qu’il n’y a pas un sou en caisse ce qui revient à dire « payons à crédit »… Et que dire du rôle des écologistes qui soutiennent l’action du gouvernement comme la corde soutien le pendu. Quand les verts sont dans le fruit, généralement il pourrit.

Et voilà-t-y pas que la TVA sociale revient en loucedé. Par petites touches. La quadrature du cercle « fiascal » (contraction de fiasco et fiscal) y conduit inexorablement. Elle s’imposera dès lors qu’on décidera de créer « un vrai choc de compétitivité » pour lequel il faut au moins 40 milliards d’euros.

Voilà de quoi donner du grain à moudre à l’opposition. La plus virulente, comme il se doit, c’est l’extrême droite : toutes les maladresses gouvernementales lui profitent, plus l’aggravation de la crise. Sécurité, vote des étrangers, islamisme, autant de sujets qui lui sont familiers et sur lesquels la Jeanne d’Arc de pacotille excelle. A l’UMP on ne chôme pas non plus. Le duel qui s’est engagé en François et Jean-François pour la gouvernance du parti les conduit à une surenchère finalement bienvenue dans ce contexte. On ne va tout de même pas se gêner pour rappeler à nos petits copains ce qu’ils disaient avant d’être aux affaires. Même Borloo, « l’écartelé du centre » y va de sa diatribe, c’est tout dire.

La SNCF veut baisser ses prix en baissant ses coûts. On aura tout vu !

Nos gouvernants feraient bien de s’inspirer de cette ambition.

 


CARNET SLOVAQUE

 

Présidence normale : elle aura fait long feu. Et c'est l'homme de l'ombre qui le dit, le sombre Ayrault. Il a constaté que contrairement à "moi, président, je ne traiterai pas mon premier ministre de collaborateur", c'est bien le rôle qu'il joue aujourd'hui. Tous les faits et gestes de notre nimbus juste et national s'inscrivent dans la vraie "normalité" : il prend l'avion et n'emmerde plus les Français qui voyagent en train, il passe un contrat pour faire des sondages, il fait des visites en province pour occuper le terrain, il passe son temps à faire des annonces... et va même jusqu'à transformer le jour en nuit quand il passe dans le 20h de TF1 ! 

Les perles du Désir : désigné par trois militants, Hollande, Ayrault et Aubry, Harlem PS-trotter enfile perle sur perle . La meilleure : "en 100 jours, le PS a fait plus de bien aux Français que Sarkozy en 5 ans". Voilà du "brutal" ! Comme quoi du Désir à la réalité, il y a une marge. Surtout quand on est engagé dans un processus de "démocratie réduite au laquais".

Ecologogogie : C'est incroyable comme une conférence vaseuse peut s'avérer politiquement incontournable dès lors qu'on y adosse le thème du "développement durable", enrichi de "l'écocitoyenneté" et fondé sur la "solidarité", de quoi nous assurer la "transition écologique". Avec la dernière du genre on a touché le jackpot de l'irresponsabilité et de la démagogie. Rien à voir avec le Grenelle. On a assisté à une grand'messe intellectuelle où les pros du verbiage vert ont multiplié les propositions incohérentes et irresponsables, avec le plus grand sérieux du monde de ceux qui ont la vérité révélée.

Portes ouvertes : Peillon fait souffler un grand vent dans l'Education en enfonçant toutes les portes ouvertes. Créer un observatoire qui existe déjà, rallonger l'année scolaire en ajoutant deux jours de vacances de plus, promouvoir dans la morale le principe de l'égalité homme-femme, ... et autres poncifs. Il n'y a que pour les salaires que la porte reste fermé. On ne peut pas tout avoir : plus de prof et plus d'argent.

Feue l'union : ceux qui rêvaient d'union de la gauche ne verront pas leur rêve exaucé. A la fête de l'Huma, la venimeuse Najat s'est fait copieusement huer. Le traité de stabilité est bien le sujet de la discorde, entre autre.

Décentralisation : la gauche veut réintroduire la clause de compétence générale, celle qui a conduit à la gabegie financière des guichets multiples et des financements croisés. C'est tragique ! Mais voilà de quoi assurer l'avenir de nos potentats locaux en quête de survie. Le retour de l'illisible, de l'embrouille et de la combine.

Sarkonostalgie : devant l'incurie du pouvoir actuel, les Français commencent à se réveiller. Ils sont déjà 44% à penser que l'ancien président ferait mieux que l'actuel.  

Haro sur Maastricht : 64% des Français ne revoteraient pas le traité qui a institué l'Union. Voilà à quoi ont conduit le laxisme financier et la démagogie de nos gouvernants. Comme si l'Europe était la cause de tous nos maux, alors qu'elle les a atténués. Comme gâchis, on ne fait pas mieux. Mais c'est une réalité qu'il va bien falloir prendre en compte en combattant vigoureusement le "nonisme".

Cadavre ressuscité : Borloo rêve de fédérer les centres pour en faire une force capable de participer à des coalitions. Un centre à géométrie variable, ou troisième force... On a déjà connu autrefois avec le MRP. Mais c'était au temps de la IVème république, du scrutin proportionnel et du jeu de massacre des gouvernements. Non, merci !

 

 

 


FAIRE DU SARKO SANS LE DIRE ?

 

Les marges de manoeuvre sont minces pour tous les gouvernements. La conjoncture  morose n'arrange pas les choses. Et voilà la gauche prise au piège de ses promesses intenables, de ses croyances et de ses dogmes idéologiques confrontés à une réalité qui exige des décisions autrement plus concrètes et réalistes.

Si on excepte la névrose de la "chasse aux riches" qui se traduit par des choix idiots et contreproductifs en matière de fiscalité, uniquement pour l'affichage comme la mise en oeuvre de la tranche à 75% qui ne rapportera que des clopinettes, à quoi assiste-t-on ? Eh bien je vais vous le dire.

Roms, compétitivité, sécurité, rapports avec l'Allemagne, traité européen, poursuite des réformes ... les sujets ne manquent pas pour lesquels  les actes ressemblent étrangement à la poursuite d'une politique qui était pourtant dénoncée naguère avec virulence ! Mais taisons-nous. Ne dites pas au bon peuple de gauche que Sarkozy avait raison, il croit que "je suis de gauche"

Roms : on poursuit les explusions et on négocie avec Bucarest. Déjà vu.

Compétitivité : il faut redonner des marges de manoeuvre à nos entreprises. On va privilégier les PME et renforcer les capacités bancaires à l'investissement. Continuité . Dommage qu'on ait alourdi les charges au passage. La prise de conscience niée jusqu'à maintenant : le coût du travail est le problème !

Sécurité : inutile d'épiloguer. Le ministre de l'Intérieur est une copie pas trop mal réussie d'un certain Nicolas dans le même rôle.

Allemagne : impossible de se fâcher avec Merkel, le tandem franco-allemand reste sur les mêmes bases : la rigueur d'abord... rien de changé.

Traité européen : il sera voté en l'état, à la virgule près. Il n'y a que les ministres de gauche et les dirigeants du PS qui essaient de croire que le volet croissance a été ajouté. Rien d'autre que ce qui était prévu dans le traité signé en décembre.

Cela n'empêche pas que nombre de décisions ou de projets sont stupides.

Stupide la décision de fermer la centrale de Fessenheim en 2016. Ou bien on la ferme tout de suite, et on ne fait pas les travaux de renforcement de sa sécurité, ou bien on les fait, mais alors on respecte le délai d'amortissement des millions d'euros dépensés. Problème : impossible d'attendre 2016 sans rien faire.

Stupide la volonté de défaire la loi sur la décentralisation alors que le "playmobile" proclame la nécessité d'un nouvel acte pour supprimer les "doublons" administratifs.

Stupide le choix d'alourdir les impôts qui pèseront sur les ménages et les entreprises, mettant un frein de plus à la reprise de la croissance.

Stupides les pressions montebouriennes dans le dossier PSA, qui peuvent faire capoter les négociations avec GM...

Stupide le relèvement du plafond du livret A, alors qu'il reste 40 milliards disponibles. Autant d'argent que les banques n'auront pas pour financer les projets des particuliers et des entreprises...

Stupides les "emplois d'avenir" qui vont surtout atterrir dans les fonctions publiques et les emplois non productifs. Des milliards dépensés qui ne financeront pas les emplois vrais.

Et des résultats contradictoires à en attendre : on soutient des entreprises moribondes et on pourrit la vie de celles qui se portent bien. On veut des entreprises mais on chasse les entrepreneurs. Avec à la clé des centaines de milliers de chômeurs supplémentaires.

La conséquence, on la connaît : il suffit de lire l'ordonnance du Dr Migaud. Elle contient des remèdes gratinés. On aura l'occasion d'y revenir.

 

 

 


L'ETRE ET LE NEANT

 

Vu de loin, la politique française parait bien minable. 

Pendant cinq ans nous nous étions habitués à la réactivité du Président et du gouvernement face aux événements et aux crises successives qui ont secoué la planète et touché la France, déclenchant crise financière, puis économique et enfin sociale. Tout le monde a souligné la gestion exemplaire des conséquences par Nicolas Sarkozy. Son action internationale a posé les fondements de la gestion au niveau mondial et européen : G20, sommets de l'UE, avec les accords qui en ont découlé. On a alors parlé d'hyper-activité. Il fallait bien ça pour que notre pays tienne son rang. Et il l'a tenu. Les Français s'y étaient habitué. Au point qu'aujourd'hui ...

Depuis le mois de mai, un vide vertigineux a fait suite. Le vide après le trop plein. L'être et le néant. C'est que le "président normal" ne remplit pas du tout l'espace auquel l'opinion s'est habituée. Les vacances ont paru surréalistes alors que l'actualité nationale et internationale continuait à alimenter les médias. Un président qui passe son temps sur les plages avec sa favorite à signer des autographes et un gouvernement aux abonnés absents, qui fait dire à un ministre, que le premier d'entre eux devrait descendre de son "camping car"... Le sentiment dominant prend corps que la France est gouvernée par un "capitaine de pédalo".

Il est difficile de succéder à un président comme Sarkozy. Quoi qu'il fasse, son successeur est obligé de mettre ses pieds dans les pas de son prédécesseur. Qu'il s'en défausse, comme quand il joue la comédie de la "normalité", ou qu'il l'imite comme hier soir à la télé, Sarkozy reste la référence, tantôt muette, tantôt explicite.

Et ce n'est pas la prestation d'hier soir qui peut changer la donne et qui le fera exister. Après avoir détricoté les mesures prises par le gouvernement de François Fillon qui étaient susceptibles de relancer ou de maintenir l'activité de notre pays, Monsieur Hollande, surpris d'être en chute libre dans l'opinion, vient nous causer gravement dans la petite lucarne. Pour nous dire quoi ? Qu'il a les choses en main et que la gravité de la crise oblige à repousser le "changement" à dans deux ans. Il ressort que le pire est à craindre : ses propositions pour trouver les 30 milliards nécessaires pour garder le cap des 3% de déficit répartissant les économies de dépenses à raison de 10 milliards non détaillées, et 20 milliards d'impôts supplémentaires sur les entreprises et les contribuables les plus aisés, ne tiennent pas la route. Il ment aux Français !

Il ment en calant ses prévisions sur 0,8% de croissance. Il faudra bien plus de 30 milliards.

Il ment quand il affirme que seuls les "riches" paieront : tous les contribuables sont concernés et il ment aussi sur la tranche de 75% qui ne concerne plus que les salaires (et plus le capital, tiens donc) et ne comprend plus la CSG.

Il ment sur la possibilité d'atteindre les fatidiques 3% tout en relançant la croissance. Le chômage ne risque pas de baisser. Le prélèvement qu'il s'apprête à effectuer va au contraire accélérer l'entrée en récession.

Il ment encore quand il oublie de parler de l'Europe. Une omission volontaire tant le sujet divise son camp. Une omission grave quand il s'agit du traité de stabilité, au coeur du sujet. Une manière d'éviter de nous mentir un peu plus en nous faisant croire à la fable de la "renégociation".

Avant, les Français étaient inquiets. Aujourd'hui, ils ont franchement peur de l'avenir. Le pouvoir se retrouve face à un énorme "choc de défiance" qu'il a créé.

Cet homme nuit gravement à la santé économique de notre pays !

 


UN VIEUX MYTHE QUI VA FAIRE LONG FEU !

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Parmi les vieilles chimères de la gauche, le principe de faire payer les riches au nom de l’égalité et de la justice reste un « incontournable ». En dépit de ce que nous enseigne l’histoire et de ce qui se fait ailleurs, les socialistes n’ont rien appris. Pourtant, faire payer les riches peut être (très) contre-productif. Aussi, je ne résiste pas à vous livrer cet article paru dans les échos, et qui émane de Nicolas Lecaussin, directeur du développement de l’IREF (Institut de recherches économiques et fiscales).

 « La gauche au pouvoir se prépare à taxer les riches. D’abord par un nouveau taux à 75 %, promesse de la campagne électorale. Ensuite par une taxe exceptionnelle sur les grandes fortunes en attendant la hausse de l’ISF dès l’année prochaine. Les socialistes devraient néanmoins tenir compte de la réalité des chiffres et se rappeler leurs échecs antérieurs.

Il est d’abord faux de dire que les riches ne paient pas d’impôts. En France, d’après le Conseil des prélèvements obligatoires (rapport 2011), les 30 % des foyers déclarant les plus hauts revenus règlent 87 % de l’IR avant application des crédits et réductions divers et 95 % de l’impôt net et les 10 % des plus riches paient environ 70 % du total de l’impôt sur le revenu. De même, le 1 % des foyers présentant les revenus bruts les plus élevés (les « très riches ») acquitte 28 % de l’impôt avant réductions et crédits d’impôt et 33 % de l’impôt net. Si les riches ne payaient pas d’impôts comme l’affirment les socialistes, pourquoi s’exileraient-ils ? Ailleurs, les riches sont souvent dans la même situation car, aux Etats-Unis par exemple, les 5 % des plus riches paient 95 % de l’impôt sur le revenu.

Ensuite, l’histoire montre qu’une plus forte taxation des riches n’augmente pas les rentrées fiscales. En 1936, le Front populaire instaure un taux supérieur de 40 % pour les contribuables de la tranche la plus élevée. En 1981, les socialistes appliquent une tranche à 65 % assortie de majorations d’impôts applicables aux contribuables les plus riches. Dans les deux cas, après la hausse des taux, les rentrées fiscales des plus riches ont diminué jusqu’à 20 %. La même situation a été observée aussi en Amérique. Lorsque le taux d’imposition des revenus comprenait une tranche de 91 % dans les années 1970 et par la suite de 70 %, les rentrées représentaient moins de 8 % du PIB. Lorsque les taux ont été abaissés et le nombre de tranches diminué sous Reagan et Clinton, les rentrées fiscales ont augmenté, atteignant même 9,4 % du PIB dans les années 1997-2002.

Par ailleurs, dans une étude sur la fiscalité en Grande-Bretagne du professeur Victoria Curzon-Price et publiée par l’IREF, on découvre que la taxation des plus riches instaurée par l’ancien gouvernement travailliste dirigé par Gordon Brown a eu des effets catastrophiques sur les rentrées fiscales. En 2009, Gordon Brown décide l’adoption d’une « Super Tax for the Super Rich » pour des raisons idéologiques et aussi dans l’espoir d’assainir les comptes de l’Etat. Le taux d’imposition des plus riches (les revenus de plus de 150.000 livres sterling ou 186.000 euros par an) passe à 50 % au lieu de 40 %. On espère 7,2 milliards de livres sterling de rentrées fiscales supplémentaires. Deux ans après, la trésorerie britannique publie les résultats de cette hausse des impôts : les impôts payés par les plus riches baissent de 116 milliards de livres sterling à 87 milliards, une perte de presque 30 milliards ! Devant cette situation, le Premier ministre David Cameron a annoncé début 2012 la baisse du taux marginal sur la plus haute tranche de revenus de 50 % à 45 % et aussi la baisse du taux maximal (bouclier fiscal) de l’imposition de 45 % à 40 %. En même temps, George Osborne, le chancelier de l’Echiquier, a confirmé une diminution de l’impôt sur les sociétés de 26 % à 22 % d’ici à 2014.

L’histoire et l’actualité fiscales montrent que la hausse des impôts ne remplit pas les caisses de l’Etat. »

A ajouter au petit catalogue des erreurs socialistes. Comme les sommes espérées ne seront pas au rendez-vous –ce serait bien surprenant- il faudra bien que des contribuables soient sollicités pour y suppléer. Les plus exposés sont évidemment ceux des classes moyennes qui ne peuvent rien dissimuler. Et si le gouvernement se décidait enfin à faire des coupes sombres dans les dépenses ?

Mais avec le pâle Hollande, tétanisé par la crise, et le sombre Ayrault (c’est lui qui portera le chapeau en cas d’échec), il faut s’attendre au pire, pour nos portefeuilles !

 


ET IL Y EN A QUI VEULENT LEGALISER LA CONSOMMATION DU CANNABIS !

 

On le suspectait, mais les derniers doutes sont en train de se dissiper : fumer du cannabis régulièrement depuis l'adolescence endommage irréversiblement le cerveau et peut provoquer une baisse des capacités intellectuelles à l'âge adulte, montre une étude publiée par une revue scientifique américaine.

Principal enseignement de cette étude, les consommateurs réguliers de cannabis dans l’adolescence ont vu leur QI baisser en moyenne de 8 points. 

La recherche effectuée sur 1 000 Néo-Zélandais, prenant en compte une période de 25 ans, a permis de comparer leur quotient intellectuel (QI) à 13 ans puis à 38 ans, les uns étant des consommateurs réguliers de cannabis, y compris après 20 ans ou 30 ans, les autres pas. Au bout de la période, un écart de huit points s'est creusé entre les fumeurs et les autres, affirme Madeleine Meier, psychologue à l'université Duke, en Caroline du Nord (sud-est), et auteur principale de cette étude publiée dans les Actes de l'Académie américaine des sciences. Or "le QI est censé être stable" à mesure que l'on vieillit, dit-elle. Pour les personnes n'ayant jamais fumé de cannabis, leur QI a même légèrement progressé de quelques dixièmes de points.

Des effets neurotoxiques…

Tout aussi inquiétant,  l’arrêt ou la diminution de la consommation ne suffit pas à restaurer  le « fonctionnement neuropsychologique » des fumeurs réguliers et précoces. En revanche, ceux qui ont commencé à fumer de l’herbe à l’âge adulte ne souffrent pas d’un tel écart intellectuel avec les non-fumeurs.

Les consommateurs de marijuana ont aussi montré de plus faibles capacités de mémoire, de concentration et de vivacité d'esprit, selon l'étude. Ceux qui avaient ralenti leur consommation l'année d'avant leurs 38 ans, moment du second test, n'ont pas pour autant obtenu de meilleurs résultats. En revanche, les fumeurs qui ont commencé seulement à l'âge adulte ne souffraient pas d'un tel écart intellectuel avec les non-fumeurs.

… Et de graves conséquences.

"On sait que le QI est un élément fort déterminant pour l'accès à l'université, pour le revenu gagné tout au long de la vie, pour l'accès à l'emploi, et la performance au travail", poursuit la chercheuse. "Quelqu'un qui perd huit points de QI durant son adolescence et à la vingtaine peut se retrouver désavantagé par rapport à ses pairs du même âge pour de nombreux aspects majeurs de la vie", et ce pendant de longues années, conclut-elle, soulignant que cette importante différence ne serait pas due à d'autres facteurs. Elle prend garde d’éliminer les facteurs associés – consommation d’alcool, éducation… – qui pourraient biaiser les résultats, souligne Marc Valleur, psychiatre, médecin chef de l’hôpital Marmottan. 

En 2011, une étude de chercheurs brésiliens publiée dans le British Journal of Psychiatry avait déjà montré qu’une consommation de cannabis avant 15 ans a des effets néfastes sur les fonctions cognitives, bien plus largement qu’une consommation tardive.

"L'adolescence est une période très sensible du développement du cerveau", indique Mme Meier. En utilisant des substances agissant directement sur le mental, les jeunes "peuvent perturber le processus cérébral normal", explique-t-elle.

Il faut renforcer la prévention.

L'étude n'évalue pas, par contre, les effets d'un arrêt ou d'un ralentissement de consommation plus tôt dans la vie, et ne précise pas non plus les quantités consommées mais elle a le mérite de porter sur une longue période. « C’est une étude sérieuse, qui porte sur une longue cohorte. Selon Madeleine H. Meier et son équipe, ces travaux devraient encourager la mise en place de politiques de prévention en direction des plus jeunes. Pour le médecin chef de l’hôpital Marmottan, ces résultats ne doivent pas faire oublier qu’il faut protéger les jeunes de toutes les sollicitations de consommations, qu’il s’agisse de la drogue, mais aussi de l’alcool, du tabac, des jeux et pratiques qui conduisent à des addictions, car avant 20-25 ans, les circuits cérébraux ne sont pas tous en place.

L’enjeu reste de taille à l’heure où l’on reparle d’une possible dépénalisation du cannabis dont on sait que celui qui est aujourd’hui sur le marché contient un taux de THC bien plus fort que celui des pétards des « ancêtres » quarante-huitards. L’enquête HBSC (Health Behaviour in School-aged Children) publiée par L’Observatoire français des drogues et des toxicomanies au printemps dernier soulignait que 6,4 % des jeunes de 13 ans et 28 % de ceux de 15 ans ont déjà fumé de l’herbe. Près de 3 % des adolescents de 15 ans déclarent des usages réguliers de cannabis. L’enquête HBSC faisait aussi apparaître la précocité et la prédominance de l’alcool dans les usages des plus jeunes.

Sans oublier que la consommation du cannabis est un facteur déclenchant de la schizophrénie !!!

 


LA NEWSLETTER DE PAUL JEANNETEAU

 

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Samedi 1er Septembre 2012

 

QUEL ÉTÉ !

Je ne veux pas revenir, ici, sur le mois de juillet très pluvieux que nous avons connu au nord de la Loire. Je ne souhaite pas, non plus, vous entretenir de mes vacances personnelles. Non, je veux vous parler du début de mandat de François HOLLANDE et des premiers cent jours du gouvernement AYRAULT.

Que s’est-il passé ? Quelles idées novatrices ont été émises ? Quel travail a été réalisé par la majorité, à l’Assemblée Nationale, durant la session extraordinaire ? Quel cap politique a fixé le nouveau Président de la République ? Quels objectifs ont été définis par François HOLLANDE en matière économique, sociale, européenne ou budgétaire ? Ces questions sont aujourd’hui sans réponse. Et c’est particulièrement grave dans un contexte de crise internationale et européenne majeure, d’une violence inouïe, qui met à mal notre système de production et par conséquent notre modèle de protection sociale. Une crise qui nécessite de faire des choix courageux et qui appelle des réponses fortes.

Alors que nous les attendons, le Président de la République, autoproclamé « normal », profite de sa nouvelle fonction. Il assiste aux « Tonnerres de Brest ». En profite-t-il pour donner sa vision de sa politique maritime ou de défense? Non bien sûr. Il suit une étape du Tour de France, tient-il une conférence de presse sur la politique sportive qu’il entend mener durant son quinquennat? Non encore, il s’inquiète de l’état de forme de Thomas VOECKLER. Le chômage augmente de 0.8% en juin, il va au marché de Sarran et rend visite au Président CHIRAC. Les plans de licenciements se multiplient (Technicolor, Air France, Fralib, Doux…) il part à la découverte d’une ferme dans le Gers. Prononce-t-il un discours sur l’orientation qu’il compte donner à la politique agricole française? Non, toujours non, il assiste à une représentation du Festival de Jazz de Marciac. PSA annonce la fermeture du site d’Aulnay-sous-Bois, il communique sur ses déplacements en train. La bataille fait rage à ALEP, il fait des photos souvenirs sur la plage près du Fort de Brégançon. Les immatriculations de voitures neuves sont en chute libre, il signe des autographes. Tout cela sous le regard de médias complaisants et laudateurs qui n’arrivent pas à tourner la page de l’anti-sarkozysme.

Mais quand travaille ce Président ? Lorsque l’on atteint la magistrature suprême, pour faire face aux très nombreux et très lourds dossiers à gérer, il faut une puissance de travail hors norme et donc posséder cette forme d’ « anormalité » qui permet à un homme ou à une femme de faire face à des responsabilités écrasantes et des arbitrages toujours difficiles.

Certes, un Projet de Loi de Finances Rectificative (un PLFR) a été voté fin juillet. Il a consisté à détricoter une à une, et avec une application sans faille, toutes les mesures proposées par Nicolas SARKOZY et le gouvernement FILLON et votées par la précédente majorité: suppression de la TVA sociale (qui aurait permis, enfin, de diminuer les charges salariales), fin de l’exonération des cotisations sociales sur les heures supplémentaires et fiscalisation de celles-ci, augmentation des charges sociales pour financer le retour à la retraite à 60 ans (qui ne concerne que 100 000 français), réduction de l’abattement sur les successions….sans parler de la taxation sans retenue, des plus hauts revenus. Le taux record des prélèvements obligatoires de 44.9% en 1999 devrait être dépassé dès cette année pour atteindre 45% (43.9% en 2011). Ce PLFR a permis à la majorité socialiste d’augmenter 17 taxes et impôts pour aboutir à 7.2 Milliards d’euros de prélèvements supplémentaires. Et pas le moindre centime d’euros de diminution de dépenses. Comme l’a fort bien écrit l’économiste Christian SAINT ÉTIENNE, l’idéologie qui sous tend ce PLFR repose sur deux verbes : « Taxer et Punir ». Taxer le travail et punir les riches. Cela prouve que depuis les années du gouvernement JOSPIN et la mise en place des 35 heures, les socialistes n’ont pas évolué d’un iota dans leur rapport à la création de richesses collectives.

Enfin, il faut souligner, qu’en quelques semaines le Président de la République aura renvoyé à plus tard (on ne sait quand), un certain nombre de décisions. Etonnant d’ailleurs, cette propension à multiplier les commissions. Etonnant, mais révélateur du tempérament d’un Président indécis qui n’assume pas ses prises de position. Sur le dossier PSA, il nomme un expert et prévoit une concertation. Sur la règle d’or, il saisit le Conseil Constitutionnel (pour affirmer 2 jours plus tard qu’il ne tiendra pas compte de son avis, quel qu’il soit). Il promet une grande consultation des partenaires sociaux sur le financement de notre protection sociale. Il réunit une conférence sociale, sans objectif précis et défini, qui a débouché sur des vœux pieux et l’annonce d’une nouvelle rencontre dans un an. Il nomme Lionel JOSPIN à la tête d’une commission chargée de faire des propositions sur la rénovation et la déontologie de la vie publique. Il veut relancer le débat sur l’euthanasie, il demande au Professeur SICARD de présider une commission de réflexion sur la fin de vie. Une « conférence de consensus » sur la récidive des délinquants (!) est convoquée pour la mi-septembre. On cherche, désespérément, le projet politique au milieu de toutes ces concertations et commissions.

Le réveil des français risque d’être brutal et douloureux. Ou le Président de la République continue à mener une politique au fil de l’eau sans prendre les décisions qui s’imposent pour redresser notre pays, mis à mal par la crise, et nous connaîtrons avant la fin de son mandat la situation de l’Espagne ou de l’Italie. Ou le Président de la République tient ses promesses électorales, et ce sera une augmentation massive des prélèvements obligatoires. François HOLLANDE, qui visiblement adore les bains de foule, aime à dire qu’il est le Président des bisous. Qu’il prenne garde, la France n’est pas le pays des bisounours !

                                                                       Paul JEANNETEAU,

                                                                        Conseiller Général

                                                                        Maire de Champigné

 

   
       

 

 


DE LA ROCHELLE A CHALON EN CHAMPAGNE…

"Parler pour ne rien dire et ne rien dire pour parler, sont les deux principes majeurs et rigoureux de tous ceux qui feraient mieux de la boucler avant de l'ouvrir"

                                                                                                            Pierre Dac.

 

Le retour d’Iznogoud : « L’amère de Lille » fait toujours dans le même goût. On sent l’aigreur d’être tenue, quoi qu’elle dise, à l’écart. Elle en est toujours à l’incantation antisarkozyste, ce qui commence à dater : en retard d’une guerre, elle croit toujours que c’est grâce à elle que les socialistes ont gagné les élections. Elle oublie une donnée fondamentale : la gravité de la situation économique depuis quatre ans. C’est elle qui a fait battre Sarkozy, bien plus que les socialistes qui ont gagné par défaut. En témoigne l’écart à l’arrivée.

Pas de bol, Ayrault : son interview au JDD fait pitié. Condamné à enfiler les mensonges les uns sur les autres pour justifier son (in)action. Ainsi, la droite a laissé filer les dépenses et creusé la dette : c’est faux, les dépenses ont été tenues, mais ce sont les recettes qui se sont effondrées, ce qui n’est pas la même chose. Fallait-il en pleine crise, réduire les prestations sociales ? Ce serait avoir une mémoire oublieuse. Autre contre-vérité : il a rendu 12 milliards aux Français en supprimant l’augmentation de la TVA ; il confond le prélèvement et l’augmentation des prix qui n’était pas du tout avérée. Mais il prive les entreprises d’un regain de compétitivité, et donc de création d’emplois. A noter, il ne parle pas de crise, mais de mauvaise gestion de la droite. Toujours le déni !

Couacs, disputes et noms d’oiseaux : c’est l’image d’un gouvernement « cage aux folles » qui tire à hue et à dia. Pour faire simple, il y a de l’eau dans le gaz de schisme. Pendant que Valls a trouvé le moyen de mieux faire passer le courant entre la police et les jeunes avec le tazer, qu’il chasse les Roms en toute discrétion médiatique et sans « karcher » mais avec une efficacité que Guéant lui aurait enviée, Duflot est en prise de bec (normale pour la pie jacasse) avec Montarebourg qui dans un éclair de lucidité a décidé que l’industrie nucléaire était « d’avenir » ; l’incendie couve sur le traité européen que l’exécutif s’active à éteindre à coups de menaces voilées et de tours de passe-passe pour faire croire à sa dimension « hollandaise », alors que pas une virgule n’y a été changée. Que n’aurait-on pas dit du temps de Fillon…

Le plaisir d’essence : ou comment dépenser 300 millions d’euros qu’on n’a pas dans une mesure inutile, stupide et inefficace : faire baisser de quelques centimes pour quelques temps le prix à la pompe. Démagogie ou expédient pour tenter de rétablir une popularité déjà bien écornée ? Personne ne dénonce le reniement sur la promesse de blocage du prix des carburants. On ne rigole plus, la campagne est terminée. Voilà que le Verts cautionnent une politique qui consiste à subventionner une énergie polluante !

Le bide de Chalon : tentative désespérée de notre Nimbus 1er pour reprendre la main. La CGT lui a concocté un accueil chaleureux sur l’air de « on veut le changement » et il nous a gratifié d’un discours dans lequel il a expliqué la gravité de la situation que la France traverse depuis quatre ans, sur un ton tout aussi grave. Ah, la belle découverte. La crise qu’on a ignorée jusqu’à maintenant fait son apparition quand il faut expliquer qu’on ne peut pas tenir les promesses maintenant : elle a un peu le dos large, ou alors c’est que les promesses étaient inconsidérées… évidemment. Mais la ficelle est un peu grosse. En attendant, les décisions prises au début de l’été sont inadaptées à la situation actuelle et contribuent à l’aggraver.

Le chemin de croix hollandais ne fait que commencer.



TROIS MILLIONS DE CHOMEURS, ET MOI, ET MOI, ET MOI…

 

Les chiffres du chômage ne sont pas bons. Depuis maintenant 15 mois, ils ne cessent de monter. L’économie va mal et la récession est à notre porte, si elle n’est pas déjà là. La conjoncture explique en partie cette situation. En partie seulement. Le mal de notre pays est plus profond : c’est un divorce entre lui et l’entreprise ; et le peu qui avait été fait pour le rendre un peu plus accueillant vient d’être détricoté par le gouvernement actuel plus pressé de dépenser quelques milliards pour financer des emplois factices et une baisse illusoire et inutile du prix des carburants.

Le Président peut recevoir les patrons et tenter de leur faire croire qu’on les aime et qu’on se préoccupe de leur situation. Les mots ne suffisent pas, il faut des actes et les faits disent le contraire.

La « Hollandie » est un pays ou règne un climat anti-entreprises, anti-créateurs de richesses et anti-création d’emplois réels.

Cette situation est loin d’être nouvelle. Elle s’est inscrite peu à peu dans notre inconscient collectif, avec la réduction de la durée du travail et les « rtt », les discours anti-patronaux d’enseignants engagés, le traitement social du chômage très généreux, les nombreuses prestations sociales qui permettent à certains, trop nombreux, de vivre sans vraiment travailler… L’arrivée du gouvernement de gauche n’est pas faite pour améliorer le tableau.

On sait bien que les politiques n’ont pas le pouvoir de créer l’emploi qui crée les richesses, celles qui constituent notre PIB. Mais ils ont le devoir de créer les conditions les plus favorables pour l’épanouissement des entreprises et la création de ces richesses.

Or, que constate-t-on ?  Dans notre pays, les décisions de justice concernant les plans sociaux ne respectent pas ce que dit le code du travail. Autrement dit, le patron est considéré presque toujours comme un délinquant. C’est d’ailleurs ce qui a conduit le PDG d’Unilever à mettre les pieds dans le plat, considérant que si nous ne respectons pas nos propres lois, il irait investir ailleurs…

Et puis ceux qui investissent sont confrontés à un arsenal fiscal de plus en plus « florissant » : la contribution exceptionnelle ISF déplafonnée, le retour de l’ancien barème de l’ISF, la diminution de l’abattement concernant les donations-partages, bientôt la tranche à 75% pour les revenus de 1millions d’euros, sauf pour les artistes et les sportifs, ce qui est un comble. Il vaut mieux s’appeler Ibrahinovitch que Bettencourt…

Nos entreprises n’échappent pas au même accablement : taxe de 3% sur les dividendes distribués, ce qui est un non-sens économique au moment où elles ont besoin de se tourner vers leurs actionnaires plutôt que vers les banques ; augmentation de 8 à 20% du forfait social sur l’intérêt et la participation, les deux moteurs de l’amélioration salariale ; suppression des avantages fiscaux pour les investissements dans les PME ; et, probablement, réintégration d’une partie des biens professionnels dans l’ISF. Alors que les œuvres d’art resteront exonérées. Il vaut mieux posséder une commode Louis XVI que des actions. Mme Strauss-Khan peut dormir tranquille sur ses toiles de maîtres.

Pour faire court : la France est le pays où le droit est le plus défavorable pour les entreprises et où l’imposition est la plus féroce.

Résultat : il n’y guère de grosses PME, faute de pouvoir se constituer suffisamment de fonds propres. Les patrons rechignent à embaucher. Les investisseurs préfèrent aller voir ailleurs.

Après, on se plaint d’avoir trois millions de chômeurs, et un gouffre dans notre balance commerciale !

Et que peut-on attendre de quelqu’un qui « n’aime pas les riches », qui a dénoncé « l’empire de l’argent » comme au bon vieux temps du front populaire. Voilà une politique clairement dirigée contre les créateurs de richesses, contre ceux qui travaillent le plus, contre ceux qui refusent l’assistanat, contre les entreprises, et pas seulement celles du CAC 40.

 


UMP : AVANTAGE COPE

Copé chateaurenard

La bataille pour la présidence de l’UMP est lancée. Après François FILLON qui s’est prononcé officiellement au début de l’été, c’est le tour aujourd’hui de Jean-François COPE. Il y aura peut-être d’autres candidats qui pourront satisfaire aux exigences statutaires, mais chacun sait que c’est entre ces deux-là que ça va se jouer.

D’abord, réjouissons-nous de cette confrontation démocratique qui montre que le parti de la droite et du centre regorge de gens talentueux. Que des personnes s’affrontent pour solliciter les suffrages des adhérents du parti est plutôt sain et signe de bonne vitalité. Bien sûr, il y aura des petites phrases que les médias s’empresseront de répéter, amplifiées et déformées à souhait. C’est la règle du genre, elles ne doivent pas nous émouvoir. Bien plus importants seront les débats et la confrontation des idées pour la gouvernance du parti et ce que l’on veut en faire pour les cinq années à venir.

Ne nous laissons pas manipuler par les sondages : ils reflètent une opinion mesurée chez les sympathisants, mais ce sont les adhérents à jour de cotisation qui votent. Et ce n’est pas forcément la même chose.

Ce que nous souhaitons vivement, c’est que tout se fasse dans la clarté, candidats à armes égales et que le scrutin soit exemplaire. Une manière pour l’UMP de se distinguer du PS dont les élections internes ont toujours été pipées, et le résultat, le fruit d’arrangements et de marchandages entre « copains ». N’est-ce pas M. Mélenchon ?

Nous avons donc deux candidats qui s’affrontent, pour l’instant. Ils sollicitent notre parrainage. Pour ma part, j’attends de savoir ce qu’ils souhaitent faire de l’UMP. Entre Fillon et Copé, il y a des différences qui ne se limitent pas au tempérament. Ils sont tous les deux légitimes dans leur désir de diriger le parti. L’un a fait la preuve de ses capacités à la tête du gouvernement pendant cinq ans ce qui lui confère une stature d’homme d’état que personne ne peut contester. L’autre  a fait la preuve de sa capacité à mobiliser le parti pendant la campagne électorale pour en faire une redoutable machine de combat, avec des rendez-vous très réussis à Villepinte, à la Concorde et en point d’orgue au Trocadéro.

Trois questions se posent aujourd’hui : qui est le mieux placé pour dynamiser l’opposition face au pouvoir socialiste omnipotent ? Qui aura la capacité de rassembler toutes les familles de la droite et du centre qui doivent normalement se reconnaître dans l’UMP dont c’est la vocation originelle ? Lequel nous mettra le mieux en situation de reconquérir les territoires perdus dès les élections de 2014 ?

Pour ma part je voterai pour celui des candidats, homme ou femme, qui proposera une gouvernance ouverte aux trois courants fondamentaux du parti : gaulliste, libéral et centriste ; une organisation décentralisée qui permette de désigner les candidats localement, et non dans le secret des alcoves parisiennes ; une participation et un échange permanent avec les militants  pour les faire entrer pleinement dans la vie du mouvement.

Les deux candidats ont déjà donné des débuts de réponses à ces questions et à ces attentes.  Je les ai écoutés tous les deux aujourd’hui. Pour l’instant, je donne l’avantage à Jean-François Copé qui a réalisé à Chateaurenard une prestation sans faute avec un discours plein et enthousiasmant. François Fillon n’a pas dit son dernier mot.

Mais quel que soit mon choix, le moment venu, le vote sera un crève-cœur. Elire l’un ne peut pas vouloir dire que l’autre ne compte pas. Tant notre affection va à l’un comme à l’autre. Et tant chacun a de talents à mettre au service de nos idées.

 


IL TAPE A COTE DU CLOU ET LAISSE SON POUCE…

 

Et ça fait mal : 5 points de moins dans les sondages et déjà sous les 50% de satisfaits. Voilà ce qui arrive quand on fait des promesses intenables et qu’on est rattrapé par la réalité.

La réalité c’est d’abord la situation économique atone, la hausse continue du coût du pétrole donc des carburants, la violence urbaine entraînée par le désoeuvrement et les trafics, l’arrivée continue des Roms, la dette grecque et la crise de l’euro, la baisse du pouvoir d’achat et la montée du chômage, les engagements budgétaires de la France et le traité de stabilité… Sur tous les fronts, il faudrait des réponses énergiques. On nous a d’abord répondu par …des commissions et en cette rentrée par des mesurettes inadaptées. Pour l’instant. Le pire est à venir, quand le gouvernement sera acculé.

La situation économique atone : la stagnation du PIB pour le troisième trimestre consécutif est inquiétante. Elle devrait conduire le ministre de l’économie à réexaminer le taux de croissance pour la construction du budget 2013 pour lequel il faudra, avec l’hypothèse optimiste qu’il dit « réaliste » de 1,2, trouver 33 milliards de recettes nouvelles ou d’économie pour tenir les objectifs sur lesquelles l’Etat s’est engagé. Après le coup d’assommoir fiscal sur les ménages et les entreprises du début de l’été,  le gouvernement s’apprête à un nouveau prélèvement : la répartition se ferait sur la base de 20 milliards d’impôts et 10 milliards d’économies. De quoi alimenter la spirale récessionniste. Incapables de renoncer à la dépense publique, les socialistes continuent d’augmenter la pression fiscale. Les quelques millions insufflés dans la relance de la consommation pour la rentrée n’auront aucun effet sur la croissance et leurs effets vont fondre comme neige au soleil. Aucune mesure pour rendre plus compétitives nos entreprises. Ce sont les investissements qu’il faut privilégier pour faire repartir l’économie. On fait tout pour les décourager. Ce qui donne l’occasion à Moscovici de proférer deux mensonges dans son interview au JDD : celui de faire croire que Minus 1er a réussi à renégocier le traité de stabilité en obtenant des mesures de croissance (déjà décidées), celui de tabler sur une croissance à laquelle personne ne croit, même pas lui-même. Il reprochait son « optimisme » à Christine Lagarde en l’accusant de mentir aux Français, mais il fait pire. Pire, le gouvernement s’apprête à alourdir encore l’ISF dans le projet de budget 2013. Et on voudrait que les investisseurs aient confiance !

Les promesses à la trappe : une situation économique qui amène le Président à revenir sur ses promesses. Concernant le prix des carburants, il n’est plus question de bloquer les prix, mesure trop coûteuse pour un budget exangue. Il faudra se contenter d’une baisse minime et illusoire des taxes. De même, il est obligé de renoncer à la suppression programmée de certains allégements de charges, notamment de ramener de 1,6 à 1,5 SMIC le point de sortie des allégements de charges patronales, une mesure qui pourrait détruire 40 000 emplois. Le reniement, c’est maintenant et ce n’est pas fini.

La règle d’or budgétaire divise la gauche. Le texte de ratification du traité de discipline budgétaire devra passer au parlement fin septembre. Si le conseil constitutionnel évite au gouvernement l’écueil du congrès, les débats n’en seront pas moins délicats pour l’exécutif, sa majorité étant divisée jusqu’au sein du PS. Le test sera évidemment que l’apport des voix de la droite soit nécessaire pour la ratification, ce qui serait un affaiblissement pour la majorité actuelle.

Sur le front de l’emploi, la courbe du chômage ne cesse de monter. Faute de pouvoir inverser la tendance, le pouvoir se concentre sur le chômage des jeunes pour tenter de le contenir avec des contrats aidés et les emplois d’avenir (un bien grand mot pour des emplois au rabais). Avec en cible, principalement les banlieues. Mais 900€/mois seront-ils suffisants pour attirer des jeunes à qui le « chouf » rapporte 100 à 150€/jour. Pendant ce temps les plans sociaux s’accumulent. Après le coup de poing sur la table avec PSA, suivi d’aucun effet, c’est le dossier Fralib qui pourrait bien être le « Gandrange » de Hollande, car le PDG d’Unilever n’entend pas céder la marque de thé Eléphant et oppose une fin de non recevoir à François Hollande.

Enfin le feuilleton de l’été aura été alimenté, à la surprise générale, par le démantèlement des camps de Roms, notamment près de Lille, à l’initiative de Manuel Valls. Inutile d’épiloguer sur le comique de la situation, ni sur le cynisme de « l’amère » de Lille. Mais pour l’instant, le gouvernement n’a pas trouvé d’autres réponses que celles de Sarkozy. Les deux décisions prises cette semaine ne sont pas à la hauteur de la situation, mais c’était les deux seules possibles : elles consistent à rendre l’emploi plus accessible aux Roms. Encore faut-il qu’ils aient l’intention de travailler… Il fallait aussi donner un peu de mou pour satisfaire la « bécasse verte » qui trouvait la couleuvre un peu grosse à avaler.

La sécurité reste un dossier difficile pour la majorité tiraillée entre les angéliques à la sauce Taubira et les pragmatiques version Valls. Faire preuve de fermeté, c’est bien, mais quand elle débouche sur aucune arrestation, elle sert à quoi ?

Sur tous les fronts, l’exécutif est à la peine et se voit obligé d’en rabattre par rapport à ses promesses. Il ne suffit pas de prendre le train comme monsieur tout le monde (vraiment ?) pour convaincre les Français de son efficacité. Il n’y a que le résultat qui compte et beaucoup de Français ne sont pas dupes. L’hypo activité du Président ne convainc pas, c’est le moins qu’on puisse dire.

 


LE NAIN DE JARDIN

 

Nain de jardin

Il était là, au milieu du parterre, avec son joli sourire. Qui pouvait-il bien être ? Certainement pas Grincheux ni Simplet, facilement reconnaissables. Mais peu importe, avec ses deux plateaux destinés à être fleuris, on croit l’entendre chanter : « eh, oh, eh, oh, on revient du boulot… », mais c’est un voyage immobile.

D’ailleurs cela fait une éternité qu’il est posté à cet endroit. A voir sa barbe, on voyait bien qu’il avait passé l’âge du premier biberon. Il a dû en voir passer des saisons : son bonnet en est tout délavé et la couleur de son visage toute défraîchie. C’est que pour le nain de jardin, il n’y a pas de refuge pour les mauvais jours comme il y a le « pool house » pour les affaires de la piscine ou le cabanon pour celles du jardin. Il est condamné à vivre dehors du 1er janvier à la Saint-Sylvestre.

Un bon nain de jardin doit pouvoir tout supporter : le jet du tuyau d’arrosage, il est vrai bienvenu quand il fait une température caniculaire, les grélons du printemps ou la neige de l’hiver, les violentes pluies d’automne. Il n’y a guère que le printemps et l’été qui lui soient souriants, avec de jolies fleurs qui viennent lui tenir compagnie. Encore faut-il compter avec les orages, mais il n’a jamais été foudroyé. Il faut dire qu’on l’a installé dans un coin bien abrité, à l’ombre.

Habitué à la solitude, il regarde passer les gens de l’autre côté de la clôture, comme une vache les trains, placidement. Bien peu s’arrêtent. Tout petit, il n’attire guère l’attention, d’autant plus que ses couleurs se sont bien atténuées. Et ceux qui le regardent, l’espace d’un instant, que pensent-ils de son statut d’objet décoratif. Voilà certainement un détournement que Walt Disney n’avait pas prévu quand il a imaginé l’histoire de Blanche Neige. Le nain de jardin c’est typiquement Français, aussi Français que du Brie de Meaux.

Son meilleur moment est probablement quand les propriétaires viennent entretenir ce coin du jardin. Au moins il a l’impression qu’on s’occupe de lui. Parfois on le déplace un peu, à la façon d’un bibelot sur un meuble. On le nettoie aussi, de temps en temps, avec une éponge, délicatement. Ce qu’il n’aime pas, ce sont les animaux. Notamment les chiens. Quand des invités arrivent et qu’ils lâchent leur bête, elle vient aussitôt lever la patte dessus. Et puis il arrive que les pigeons s’y mettent aussi, avec leurs fientes qu’il ne peut pas éviter ! C’est bien de roucouler dans l’arbre, mais faut penser à ceux qui sont en dessous !

Il y a aussi des moments de grandes solitudes quand les propriétaires partent en voyage. Il a l’impression qu’on lui confie une mission de surveillance muette, qu’il mène à bien très scrupuleusement, sans jamais quitter son poste : placé là où il est, rien ne peut lui échapper. C’est avec soulagement qu’il les voit revenir, tout heureux que la maison n’ait pas subi de dommages en leur absence.

Espère-t-il être « enlevé » par le « front de libération des nains de jardins » ? En fait, il a un désir secret. Il aimerait bien qu’on lui adjoigne un compagnon. Au moins il ne serait plus tout seul. Mais le temps passe et celui-ci se fait désirer.

Je ne sais pas pourquoi, chaque fois que je vois un nain de jardin, je repense immanquablement à l’histoire de Chevallier et Laspalès !!!! La cause du sourire niais que ce brave nain de jardin n’a pas dû comprendre….

 


C’EST UNE CHOSE ETRANGE A LA FIN QUE CE LIVRE

 

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J’ai enfin trouvé le temps de lire cet ouvrage de Jean d’Ormesson : « C’est une chose étrange à la fin que le monde ». Et je n’ai pas regretté le moment passé avec notre Académicien. On le connaît comme journaliste. On le connait, aussi comme un animateur délicieux des émissions auxquelles il participe parfois. J’avais d’ailleurs suivi une interview qui portait sur l’ouvrage en question et je m’étais promis de le lire. C’est chose faite et je ne saurais trop vous le recommander.

Jean d’Ormesson n’a pas son pareil pour se mettre à votre disposition et transformer l’infiniment compliqué en évidence simple. Son esprit subtil a concocté un plan curieux qui rend la lecture encore plus amusante. De quoi est-il question ?

Tout l’ouvrage tourne autour de questions extrêmement simples que chacun de nous se pose ou s’est posées à un moment ou un autre de son existence : « D’où venons-nous ? Où allons-nous ? Que fait-on sur cette Terre ? »

La réponse, s’il y en a une, exige d’abord que l’on suive « le fil du labyrinthe ». Un moment inoubliable qui permet de refaire le parcours de l’homme vers la civilisation, les découvertes, les vérités successives… en un échange décalé et savoureux avec « le vieux ». C’est « un monument à la gloire de la culture » si l’on en croit Frantz-Olivier Giesbert. En effet, on ne perd pas son temps, et Jean d’Ormesson trouve le moyen, par sa verve et sa modestie de nous rendre l’exposé si accessible que l’on a l’impression de participer activement à son cheminement. Et de fait nous partageons jusqu’à ses conclusions les plus personnelles. La question de fond est : y a-t-il un « dieu » derrière tout cela ?  Il permet aussi à chacun de garder ses convictions et de répondre oui ou non.

Une fois débrouillé le chemin vers la connaissance pour arriver à celle que nous avons aujourd’hui sur l’univers, l’auteur nous entraîne dans sa réflexion pour trouver une réponse à une question qui est devenue sa hantise : « qu’est-ce que je fais là ? » et à laquelle il tente de trouver la réponse. Il se servira de l’art et de la science pour alimenter sa quête. Il passe en revue les trois éléments qui nous amènent à l’hypothèse du « big-bang » : l’intelligence humaine, la lumière et le temps. Pour arriver à deux questions que nous nous posons tous au moins une fois dans notre vie : « Dieu existe-t-il ? » et     « Qu’y a-t-il après la mort ? ».

Point n’est besoin d’être philosophe pour aborder cette œuvre. C’est simple à lire. Et Jean d’Ormesson nous fait partager son intelligence avec un bonheur jamais démenti. L’art d’aborder avec l’apparence de la légèreté de graves questions. Il sait nous amuser de ses anecdotes, il nous fait partager son immense savoir avec délicatesse, nous ne peinons jamais à le suivre dans son cheminement.

Et quand on est sur la plage, la lecture en est encore plus délicieuse. Je ne vous dis pas sa conclusion. Mais je crois que chacun peut y trouver son bonheur. Quand on referme le livre, on se sent d’un seul coup plus intelligent ! Fabuleux.

 


QUE SERAIS-JE SANS TOI ?...

 

Que serais-je sans toi, Nicolas ?

Voilà 100 jours que l’élection présidentielle est passée et la référence constante de la politique française reste le précédent président. Avec sa « normalité », notre nimbus national prend grand soin de marquer sa différence par comparaison avec le mode de fonctionnement de son prédécesseur, les premières décisions prises, à grand renfort de tam-tam médiatique, sont le détricotage de marqueurs du quinquennat d’avant, comme la suppression des heures supplémentaires défiscalisées ou la surtaxation des riches, et même quand les événements obligent à faire la même chose, comme le démantèlement de camps de Roms ou la répression de la délinquance urbaine, on prend grand soin de préciser qu’avec la gauche c’est différent. Ce qui est différent, en effet, c’est le mutisme des belles âmes qui criaient naguère au scandale. On nage en permanence entre hypocrisie et cynisme. Et il a suffi d’un communiqué de l’ancien président sur la situation syrienne, pour que l’antisarkozysme, qui reste l’unique préoccupation visible de la politique hollandaise et du PS, se déchaîne avec la même véhémence qu’avant l’élection présidentielle. Le cadavre remue encore … Il est même bien vivant !

C’est que l’antisarkozysme est encore le moyen le plus commode pour camoufler une réalité à laquelle le pouvoir actuel ne pourra pas échapper, mais dont il retarde le plus possible l’échéance. Le PS et la gauche en général, n’en ont pas fini avec ces vieux démons que sont le chèque en bois et le refus de diminuer les dépenses.

Qui ne voit que l’absence de croissance dans laquelle la France est plongée, et qui annonce la récession de notre économie, est le résultat d’une politique qui a commencé à s’appliquer. Les investisseurs qui étaient dans l’attente du résultat de l’élection ont compris. Avec le premier train de mesures prises en juillet, la France tourne le dos à l’Europe et à la politique attendue. Mettre un terme à trente ans de déficits, apurer la dette et restaurer la croissance sans réduire une dépense publique écrasante, sans réformer un système social dont l’obsolescence n’a d’égal que le coût vertigineux, relève du voeu pieux et pas d’une politique économique sérieuse.

L’absence de croissance, la récession : voilà dans quel contexte le gouvernement va devoir poser son équation budgétaire sur fond de contraintes fortes puisque la France a pris des engagement auprès de ses partenaires européens. Les premières réponses à ce défi énorme n’incitent guère à l’optimisme. Oui, les socialistes n’ont rien appris des erreurs du passé. On ressort la relance par la consommation avec l’augmentation du smic (courte, il est vrai) et de l’allocation de rentrée scolaire qui ne fera qu’aggraver le déficit de notre balance commerciale en faisant travailler les Chinois. Au bout, c’est la ruine et le chômage de masse. Les recettes de l’Etat fondent avec la baisse de l’activité économique : on fait payer les riches et les entreprises pour compenser. Peu importe que ce matraquage fiscal, qui touche au passage les classes moyennes, entame irrémédiablement la compétitivité de la France !

Le potentiel de croissance de notre pays ne dépasse pas le seuil d’un pour-cent au mieux. Les hausses d’impôts annoncées n’y changeront rien : toute prétention à la rigueur sans forte réduction des dépenses n’est simplement pas crédible.

Et encore, le président actuel devrait-il rendre hommage à Nicolas Sarkozy pour sa gestion exemplaire de la crise : la création du Fonds européen de stabilité financière, c’est lui, les investissements d’avenir, c’est lui, l’organisation de la relance lors des sommets du G20 et le sauvetage du système bancaire, c’est encore lui, et ce sont autant de décisions qui permettraient aujourd’hui d’asseoir une vraie politique rigoureuse de gestion de la dette et des déficits, comme l’a souligné, à juste titre la Cour des Comptes. Inutile d’invoquer l’héritage, s’il y a dégradation, elle est post-électorale. François Hollande ne peut que s’appuyer sur la politique de son prédécesseur pour remporter son pari européen. Encore faudrait-il qu’il sorte de l’ambigüité. Il ne suffit pas de promettre la rigueur, il faut les réformes. Il ne suffit pas de décréter la croissance, il faut en créer les conditions favorables.

Cela passe par une réduction drastique des dépenses publiques, l’amélioration de la compétitivité des entreprises, la fortune considérée comme bienvenue, la suppression du fardeau des 35 heures qui coûte toujours 20 milliards d’euros par an au contribuable, la diminution du prélèvement de l’Etat et des collectivités qui dévorent chaque année plus de la moitié des richesses produites par les Français.

Mais voilà, la gauche française n’en a toujours pas fini avec ses vieux démons… Heureusement, elle peut encore taper sur Nicolas pour faire illusion. Comme si la matraque d’un CRS commandé par un ministre de gauche frappait différemment, comme si un charter vers Bucarest était devenu plus juste, comme si…L’ombre de Nicolas Sarkozy n’a pas fini de planer sur la politique française.

Et tant mieux si ça gêne ! En attendant, je me marre !

 


LA TROUSSEPINETTE

 

Si vous séjournez en Vendée, vous n’y échapperez pas, c’est impossible. Derrière ce vocable polisson se cache la boisson emblématique locale. La Bretagne a l’hydromel, Nantes son « Nantillais » et la Vendée sa « Troussepinette » !

L’été est la période la plus favorable à la promotion de ce breuvage et les vacanciers des proies faciles : la bouteille de troussepinette agrémentera les apéros du camping, ou viendra compléter la panoplie des souvenirs de vacances. Ah ! bienheureux en seront les destinataires.

C’est quoi, au fait, la troussepinette ? Un vermouth de fabrication locale, parfois même « très » locale, fabriqué par macération de bourgeons d’épines noires (le prunelier) dans un « bon » vin rouge, et à cette occasion surtout n’ironisez pas sur les crus du coin. Evidemment, il faut rajouter de l’alcool, du sucre, de la vanille et des oranges. On obtient au mieux une composition dont le goût s’approche du Byrrh ou du Cinzano. Mais n’exagérons rien. Cependant quand on boit un coup de troussepinette, en général, on s’en souvient longtemps.

Aujourdhui, devant la cave de la rue de l’Océan, c’est dégustation gratuite. On profite du jour de marché et de la foule des chalands pour promouvoir ce divin breuvage. De toutes façons vous ne pourrez pas l’éviter. Ses bouteilles sont en vente partout, y compris dans les supermarchés où elles remplissent un rayon complet avec de nombreuses variantes aux fruits les plus variés, à la pêche, aux fruits rouges…

Et si vous avez des amis vendéens qui vous invitent à prendre l’apéro, vous aurez droit à la troussepinette « maison ». Alors là ! Attention les yeux. Car tout bon Vendéen qui se respecte se doit de fabriquer « sa » troussepinette. Et comme il faut  de l’alcool à 90° dans la préparation, il est souvent remplacé par des gnoles improbables qui donnent au liquide ainsi conçu, souvent un goût très particulier, pour ne pas dire bizarre. « Elle est bonne, hein, ma troussepinette ? » quémandera l’hôte  en attente d’une approbation qui le confortera dans son opiniâtre industrie. On n’a pas le choix : la politesse recommande de répondre favorablement. Voilà pourquoi elle vous laissera un souvenir inoubliable.

Troussepinette : Tout un programme. Mon expérience ne me permet pas de conclure aux effets aphrodisiaques que son nom laisse entrevoir. Quant au nom, on ne sait pas très bien si on le doit  un curé ou à un charpentier, mais peu importe. Ah, oui, encore ! il y a deux « trousse-pinette » qui rivalisent : la « troussepinète » et la « troussepinette ». Deux fabricants, deux orthographes. Mais un même produit…

 


ARCHIBALD EN VACANCES

 

Si le temps de cet été est plus ou moins chaotique, alternant la grisaille pluvieuse et les coups de chaud, l’actualité politique nous apporte au moins un peu de détente. Les 100 jours du président Nimbus nous auront procuré un sujet d’amusement permanent. D’ailleurs le canard enchaîné ne se prive pas de puiser dans sa vie quotidienne pour alimenter ses colonnes satiriques. Depuis sa photo officielle où il apparait en benêt les bras ballants, jusqu’à ses voyages en train pour faire « popu », en passant par le tweet de sa mégère du moment, il nous a gâtés. Sarko était descendu du piédestal de la fonction, zérHollande a les jambes trop courtes pour y remonter.

Et en cet été, le grand malentendu se manifeste dans tous les actes du gouvernement, hormis pour les impôts que l’obsession anti-riches alimente en permanence.

Ainsi on apprend que le ministre de l’Intérieur, le « toujours jeune marié » Manuel a profité de la torpeur des vacances pour procéder au démantèlement de camps roms et à l’expulsion par deux charters (déjà) vers Bucarest. Il n’a fait que son boulot. Curieusement les caméras étaient absentes : le fonctionnaire avisé qui prévenaient les médias du temps d’Hortefeux est aux abonnés absents, et le chœur habituel des vierges éplorées reste coit, dans l’indifférence des médias tout affairés à filmer le président sur le quai de la gare. On inaugure le nouveau stade de Lille (le 17 août prochain), situé tout près de l'un des camps démantelés, mais il n'y a pas de rapport. Martine n'aime pas le rom, elle préfère le rouge !

Ainsi, le dictateur syrien continue son massacre pendant que notre premier ministre coule des jours  heureux en Bretagne et que son patron se fait bronzer les cuirs au fort de Brégançon avec sa courtisane. On nous dit que c’est sa préoccupation permanente : il va prendre une initiative, c’est certain. En créant une commission ? Et pendant ce temps, notre Fafa, où est-il donc ? Celui dont Georges Frêche disait qu’il n’avait pas une tête très « catholique » parait bien étranger aux affaires. Mais comme la France est aux manettes depuis le début du mois au conseil de sécurité de l’ONU, le président « recherche obstinément une solution politique »… en se promenant avec madame. NKM résume en disant « qu’il fait semblant ».

Ainsi, le Conseil constitutionnel a tranché : pas besoin de modifier la constitution pour voter la « règle d’or ». C’est pourquoi, François Fillon joue les « casse-pieds » (il fallait la faire) en l’interpelant sur le sujet. Il faut dire que la majorité présidentielle n’est pas particulièrement pressée de ratifier le traité de stabilité, tellement elle est « unie » sur le sujet.

Ainsi, la préoccupation principale de notre Ministre de la Santé, c’est le grave problème de la longueur des chemises d’hôpital qui laissent trop voir la particule de l’individu. La France doit bien être le seul pays où ce genre de problème doit être traité au niveau ministériel. Franchement !

Ainsi, le seul qui ait réussi à faire sortir le PS de son engourdissement, c’est Nicolas ; Il a suffi qu’il s’exprime sur la Syrie pour que tous les cabots se mettent à aboyer. Et encore, c’est la partie syrienne qui a rendu publique les propos. Eh oui, le cadavre bouge encore. Mais la haine est toujours là et l’agressivité  aussi. L’invective de Cambadélis est vide d’arguments, c’est bien le problème et il n’est pas nouveau.

La France entre en récession. Le ministre de l’affaissement productif n’y peut rien, hormis faire des moulinets verbaux. Notre sousprésident s’apprête à aller soutenir l’équipe paralympique. Ce qui est bien à  son image. La France a un handicap de plus : c’est son président.

Déjà 54% des Français se disent mécontents. Et ce n’est pas fini. Quand les décisions vont venir…

 

 


LE CHATEAU DE SABLE

 

Chateau bis

Enfin la chaleur ! L’anticyclone s’est installé et avec lui, le ciel bleu intense comme sur la côte d’azur. L’océan a emprunté sa couleur à la Méditerranée et le vent qui est tombé en fait une mer d’huile. Les bateaux sont de sortie et piquettent l’étendue marine de petites taches blanches. Un ou deux jets-skis tracent leur sillon d’écume accompagné de leur ronronnement caractéristique. Aujourd’hui ce sera plage et château de sable : voilà de quoi occuper nos deux lascars qui trépignent en rassemblant le matériel, pelles et seaux nécessaires pour mener à bien la construction.

C’est marée montante et l’heure s’y prête. Ce sera un château qu’il faudra défendre contre la montée des eaux. Avec Jules et Arthur, nous choisissons l’emplacement judicieux, après un savant calcul qui prend en compte les traces laissées sur la plage par les dernières marées et le temps qui reste à la mer pour atteindre son point haut. Il ne faut pas que le château soit attaqué trop tôt.

Il faut d’abord construire un socle bien tassé sur lequel on aligne des tours. C’est l’inspiration du jour. Le château peut prendre toutes les formes, pourvu qu’il ait des douves que la mer viendra remplir le moment venu. Important les douves : elles permettent de faire un pont, fragile arche de sable lancée d’un bord à l’autre, et de creuser un chenal qui apportera l’eau, vague après vague.

Souvent, en avant du château, on construit un rempart de sable et de galets pour retarder les effets de la montée de la marée.

Chacun s’est affairé. Comme d’habitude, j’ai fait le plus gros du travail : tassé le sable dans les seaux pour faire les pâtés-donjons qui concrétisent le bâtiment, creusé le plus gros des fossés autour. Les enfants se chargent des finitions, du transport des galets, autant de prétextes pour aller patauger dans l’eau qui se rapproche.

L’ouvrage est terminé : il ne reste plus qu’à attendre. Pour les enfants, le temps paraît long. Pourtant, inexorablement, vague après vague, en une suite irrégulière selon une mécanique dont seul l’océan a le secret, l’eau s’approche du château. Elle semble d’abord le flairer, comme pour le reconnaître, puis ce sont des vaguelettes en forme de caresses. Hurlements de joie : une vague plus téméraire a réussi à entrer dans les douves et à faire le tour du bâtiment.  Puis le mouvement s’affirme. Avec la pente, pourtant légère, ce sont de petits rouleaux qui viennent buter sur le socle, sans réussir à l’entamer pour l’instant. Le moment viendra pourtant où une ondulation plus forte que les autres, une vague scélérate, attaquera la bâtisse et fera chanceler une des tours, puis une autre suivra et comme prévu le château finira englouti, comme digéré par la mer. C’est tout juste si au moment du ressac on distingue une légère butte à son emplacement.

C’est promis, demain on revient et on en refait un autre. 

 


C’EST NUL !

 

Voilà ce qu’aurait dit l’un de mes petits enfants.

C’est quoi un président normal ? Si c’est le fait de voyager comme monsieur Toutlemonde pour partir en vacances, en prenant un TGV un jour de grands départs avec tout ce que cela implique de sécurité cachée au grand public, c’est de la démagogie minable. Et on ne peut même pas dire que ça fait faire des économies à l’Etat, ni que c’est plus efficace pour l’intéressé, condamné à passer 4 heures bloqué dans un train. N’a-t-il rien de mieux à faire, au moment où la crise de l’euro fait rage, les licenciements se multiplient ?

Nous avons un président normal, donc. La normalité en la matière rime avec nullité. Notre ravi de la crèche sévit partout où il passe : il commente, disserte, admoneste ou se réjouit, comme l’instit’ d’autrefois qui digressait avant de distribuer les bons et les mauvais points. Où sont les décisions ? Quand a-t-il pesé du poids de la France ? Excepté la machine à taxer, toutes les décisions qui importent pour l’avenir de notre pays et qui concernent au premier chef sa dette, sa compétitivité, le redémarrage de la croissance, ont été reportées à … plus tard. 

Alors donc, un président normal c’est quelqu’un qui vaticine, comme quand il s’agit des résultats du sommet européen, ou qui procrastine à tout va quand il s’agit des affaires de la France. Mais il soigne sa popularité en faisant prendre des vessies pour des lanternes au peuple ébaubi qui a voté pour lui, par une habile communication relayée par des médias on ne peut plus affairés au cirage de pompes.

La France n’aime pas ses héros. Elle a toujours chouchouté ses « poupous » avec un gros faible pour les besogneux qui échouent près du but à cause du mauvais sort qui les accable. Sarkozy lui mettait la pression. Hollande lui administre du Gardenal, et ça plait. Le problème c’est que ce type de gouvernance pouvait convenir à la rigueur par temps calme, dans un pays prospère. Mais on est encore en pleine tempête économique et nous avons hérité d’une bande de pieds nickelés à la tête de l’Etat : le bourgeois gentilhomme dominé par sa mégère au château, le Comte Arebourg jouant les Don quichotte à l’affaissement productif, la baronne Duflot de paroles qui réussit le double comble pour une gauchiste de distribuer des médailles à ses copains dans la promo du 14 juillet, …

Je suis injuste. Des décisions, le « normal », il en a prises : c’est la valse des hauts fonctionnaires de l’état qui sont virés pour mettre des bien pensants à leur place. Celui qui a critiqué Sarkozy pour ses nominations, pourtant aux profils variés, fait pis que lui, mais dans son cas, c’est pour remplacer des gens de droite par des gens de gauche, le vice contre la vertu, donc, circulez, y a rien à dire ! On appelle pourtant ça la chasse aux sorcières d’habitude ! Quel cynisme !

Revenons à nos moutons. Faire croire qu’on peut vivre comme un homme normal quand on est à la tête de l’Etat, c’est une authentique escroquerie. C’est un mensonge de plus. Nous n’attendons pas un homme ordinaire, mais quelqu’un qui règle les affaires de la France, qui soit à la hauteur, à la dimension de la grandeur de notre pays.  Et manifestement on a remplacé Prométhée par un nain endoctriné.

 

 

 

 

 

 


LA TENTATION NKM

 

  KOSCIUSKO MORIZET

L’UMP revient à son fonctionnement démocratique normal : il lui faut élire une équipe dirigeante avec à sa tête un président.  Sortons du débat tel que les médias veulent nous le présenter. A gauche la concurrence démocratique est normale, à droite, c’est forcément une guerre des chefs. Qu’il y ait plusieurs candidats, rien de plus normal.

Pourtant le parti de la droite et du centre doit se reconstruire après 10 ans de fonctionnement non conforme à l’inspiration du départ qui était contenue dans les statuts : l’expression de trois courants, gaulliste, libérale et centriste.  Cette expression n’a jamais pu être mise en place. Les 7 ans de « sarkozysme » pouvait justifier une mise  entre parenthèse, encore que… mais maintenant il est grand temps de revenir aux sources. Surtout si l’on veut reconquérir une place qui assure plus de 35% de suffrages.

C’est pourquoi la désignation de la future équipe par l’ensemble des militants à jour prend toute son importance. Les thèses de fonctionnement que chacun défendra auront toutes leur importance.

Le spectacle auquel nous assistons depuis le début de l’été m’attriste. Je comprends bien qu’il faille faire campagne, je comprends aussi qu’il y ait des ambitions qui se manifestent, mais il ne faudrait pas que l’on confonde prise de pouvoir au parti et primaire pour 2017, il ne faudrait pas non plus que la campagne laisse des traces insurmontables pour les uns ou les autres. Il faudra bien rassembler la famille au final, et cet objectif ne doit pas être perdu de vue par aucun des prétendants.

Le parti est aujourd’hui submergé de candidatures, avouées ou en devenir, toutes légitimes, mais d’inégal intérêt. Deux thèses s’affrontent : la jacobine, tendance chiraquienne, au nom de l’unité toujours revendiquée comme indispensable, incarnée par Xavier Bertrand, la semi-jacobine de François Fillon, et la girondine, favorable au pluralisme du mouvement et portée par Jean-François Copé. Et il y a les autres dont on ne sait trop ce qu’ils pensent de ce sujet fondamental pour l’avenir de notre parti.

Il est aussi traversé par une floraison de clubs et de courants qui naissent bientôt tous les jours. Les jeunes viennent de lancer « la France de demain ». On compte le courant humaniste, la droite sociale, la droite libre, la droite populaire, et maintenant la France droite de Nathalie Koscisko-Morizet. Et il y a ceux qui ont leur club : Fillon, Coppé, Raffarin … J’en oublie certainement. L’ouverture risque de tourner à la farce et la balkanisation à l’impuissance. Si chacun veut se compter dans sa chapelle, la déception risque d’être au rendez-vous : nos adhérents, et nos électeurs encore plus, n’aiment pas la division quand elle s’étale et devient illisible.

J’ai de l’affection pour François Fillon. Il a été un président de région remarquable, un premier ministre exceptionnel. Il a certainement encore un rôle politique au plus haut niveau à jouer. Mais je crains le mode de gouvernance dirigiste qu’il mettrait en place à l’intérieur du parti. J’ai apprécié Jean-François Copé comme animateur du parti qu’il a littéralement boosté pendant la campagne présidentielle. Mais j’attends de voir ce qu’il propose comme organisation interne pour canaliser tous les courants qui se manifestent. Je ne me sens pas en phase avec Xavier Bertrand dont le passage au poste de secrétaire général ne m’a pas convaincu. La candidature de NKM m’intéresse : sa fidélité à la ligne des réformes du quinquennat, son implication dans l’écologie, sa pertinence dans les postes ministériels qu’elle a occupée, lui donnent un profil moderne et laissent pressentir le goût de l’efficacité. Elle pourrait apporter au parti fraîcheur et renouvellement. J’attends  qu’elle précise comment elle envisage la gouvernance du parti et avec qui elle compte faire équipe.

Sinon, il nous reste Alain Juppé, notre sage, à qui je voue une affection particulière et dont j’apprécie les idées qu’il exprime toujours avec sagacité et finesse sur son blog. Lui au moins, on sait ce qu’il ferait, lui qui a porté l’UMP sur les fonds baptismaux. Retour aux sources garanti.

 


ANTISARKOZYSME, DELIRE FISCAL ET COMPAGNIE…

 

Contribuable détroussé

D’un délire à l’autre, la gauche gouverne.

Les médias bien complaisants parlent de « présidence normale », d’ « habileté politique » là où je ne vois que cynisme et irresponsabilité. Vous allez trouver que je suis sévère et de mauvaise foi. Pour la seconde attitude, c’est possible, mais pour la première, je ne pense pas. Il suffit de voir le contenu de la session extraordinaire du parlement qui se termine ce soir. C'est une session parlementaire qui a été quasi exclusivement consacrée à défaire ce qui a été fait, annuler, abroger, casser sans rien construire. On a démoli des dispositifs qui permettaient d'améliorer la compétitivité des entreprises, avec la TVA antidélocalisation, ou qui permettaient d'améliorer le pouvoir d'achat des salariés avec la défiscalisation des heures supplémentaires, mais on n'a rien mis à la place car systématiquement, la réponse a été remise à plus tard.

C’est d’abord le délire idéologique du président et des ministres contre le capitalisme et les grands capitaines d’industrie. « Nous devons apporter notre confiance et notre soutien aux entreprises et saluer tous ceux qui contribuent au travail en France et pour la France » a déclaré le" playmobile aux manches trop courtes", comme s’il découvrait subitement les vertus des entreprises, alors qu’il tient de longue date les chefs d’entreprises en faible estime et forte suspicion. On sait depuis longtemps qu’il n’aime pas les riches et la « finance ». Sa sortie contre le plan social du Peugeot, le 14 juillet en témoigne encore. Cynisme et mauvaise foi se heurtent aujourd’hui au « principe de réalité » : devant l’aggravation de la situation économique, il fallait bien changer de ton. Il ne suffit pas de découvrir la nécessité de la compétitivité en paroles, il faut des actes, et pour l’instant, on vote des charges supplémentaires qui alourdissent un peu plus le boulet que traînent nos entreprises.

C’est le délire fiscal qui se traduit dans le collectif budgétaire qui vient d’être voté. Faire payer les riches, voilà bien une promesse tenue. Les socialistes viennent de porter l’ISF à un niveau jamais atteint. 250 000 foyers fiscaux vont acquitter 2,3 milliards d’euros supplémentaires. Pour les 10% les plus fortunés (30 000 foyers) l’impôt va bondir de 143% par rapport à ce qu’ils pouvaient prévoir en début d’année. A ce niveau de taxation, ce n’est plus de l’effort, c’est de la confiscation. Le pouvoir confond redressement du pays et spoliation. Dommage que tous les classements montrent que ces riches sont aussi ceux qui entreprennent ! Mais le délire fiscal touche aussi les revenus du capital qui sont davantage taxés, de même que les stock-options et les revenus des actions. Les familles sont mises à contribution à travers la réduction de l’abattement sur les droits de succession et l’allongement de la période pendant laquelle des parents peuvent transmettre une partie de leur patrimoine. Au nom de l’égalité des chances et du nivellement par la base, la nouvelle majorité préfère une France sclérosée où l’argent ne circule plus d’une génération à l’autre et où les biens familiaux ne peuvent plus être partagés. De quoi craindre pour les impôts de l’année 2013. D’autant plus que le rendement de ces mesures se révélera largement surestimé quand il s’agira d’entrer dans les faits.

Délire réactionnaire dont la principale manifestation est de démolir toutes les réformes votées sous le précédent quinquennat. A commencer par la défiscalisation des heures supplémentaires que le parlement vient de supprimer et qui porte atteinte au pouvoir d’achat de près de 10 millions de Français qui ne sont certainement pas les plus fortunés. Les socialistes n’ont toujours pas compris que le travail çà ne se partage pas, que c’est le travail qui crée la richesse qui permet de créer du travail supplémentaire. Le travail de démolition touche tous les domaines. D’abord, la réforme des retraites pour laquelle le nouveau pouvoir a voulu symboliquement ramener à 60 ans l’âge de départ pour 110 000 personnes, à contre-courant de ce qui se passe partout ailleurs, qui entraine un relèvement des cotisations sociales, et donc du coût du travail. On ouvre les vannes de la création de milliers de postes de fonctionnaires avec pour résultats des conditions bien plus dures que le 1 sur 2 de Sarkozy dans les secteurs non prioritaires et le gel des salaires. A la justice on revient sur les peines planchers, on gèle la construction des places de prisons, on abroge les mesures sur les mineurs multirécidivistes. La réforme des collectivités territoriales sera abrogée et les élections cantonales et régionales reculées…

Délire concertatoire qui multiplie les « commissions ». On veut nous faire croire que sous le précédent quinquennat, il n’y avait pas de dialogue social alors qu’il n’a jamais été aussi riche. Il s’est exercé dans tous les lieux mis en place tels que les "conseils d’orientation " et a concerné le droit du travail, les retraites, l’emploi, la santé. La pseudo-négociation proposée par le nouveau pouvoir, sans objectif défini, n’aboutira à pas grand-chose, et c’est une méthode dépassée. Pour une bonne raison : connait-on une seule réforme courageuse qui soit advenue par la palabre sociale ? Dans un pays où les syndicats cultivent la gréviculture comme un vigneron soigne son grand cru, ce n’est pas demain que les « partenaires sociaux » vont approuver le gel des salaires dans l’administration, l’alignement des retraites du public sur celles du privé ou réduire la durée d’indemnisation du chômage, ou encore alléger les contraintes qui pèsent sur le droit de licenciement… Le gouvernement multiplie les grand-messes et les tables rondes, confie des missions, mais à la fin des fins, il faudra bien qu’il assume sa responsabilité politique qui est de trancher.

Hypocrisie, cynisme, irresponsabilité. On perd du temps alors que le temps presse. A la rentrée, les masques finiront bien par tomber. Sinon, les marchés s’en chargeront.

 


A FEU ET A SANG

A feu et à sang001

La franchise en politique dérange. Tant pis pour les pisse-froid. Et c’est suffisamment rare pour qu’on salue l’artiste. Roselyne BACHELOT nous livre ses notes de campagne, brutes de décoffrage, les événements tels qu’elle les a vécus au fil des jours, avec les commentaires qu’ils lui inspiraient. Il y a ceux qu’elle aime et ceux qu’elle n’aime pas. C’est dit parfois carrément, mais jamais sans méchanceté. Je n’y ai jamais vu de « bashing » comme quelques médias l’ont prétendu. D’ailleurs, elle ne s’abaisserait pas à ce genre d’exercice qu’elle dénonce avec vigueur, surtout quand il s’agit de la constance des  « commentateurs » à l’égard de Nicolas Sarkozy.

A vrai dire, je n’y ai rien appris que je ne sache déjà. Beaucoup des travers de la dernière campagne présidentielle nous étaient connus, que nous les ayons soit ressentis, soit pressentis. Un éclairage utile donc, quand il nous apporte des certitudes là où nous en étions aux hypothèses, quand il décrit les relations entre le président et ses ministres et l’envers du décor de ses déplacements.

Je ne partage pas toutes ses appréciations.

Je pense que Roselyne Bachelot sous-estime l’exaspération d’une grande partie de notre électorat sur les questions de l’identité et de l’immigration. Dans mon entourage où l’on votait beaucoup « droite modérée », la tentation « Le Pen » était très perceptible. L’un de mes proches, qui habite en région parisienne,  me disait : «  il avait promis de passer le karcher, et il ne l’a pas fait. Il nous a mentis ! ». La campagne devait donc se faire sur ces attentes-là. Je n’y ai pas trouvé de concessions à l’extrême droite, mais il était fatal que les médias entretiendraient la confusion et là, on n’a pas été bons. De même, la stratégie du "ni-ni" : il n'y en avait guère d'autre possible au risque de déstabiliser un peu plus nos électeurs. Tous ceux que je connais, qui auraient voté facilement " Jospin" en 2002, disaient leur dégoût d'avoir à voter pour un socialiste en 2012, après cinq ans d'insultes et de dénigrement contre le chef de l'Etat. 

Elle sous-estime aussi les ravages de « l’assistanat » dans notre électorat des classes moyennes. Et Laurent Wauquiez a tapé juste quand il en a dénoncé les méfaits. Il aurait fallu en contrepoint montrer l’intérêt du RSA que les crises successives ont contrebattu dans ses objectifs, mais cela n’a pas été fait.

Oui, il fallait mener la bataille du bilan. Il aurait fallu le faire de façon multiple (beaucoup de porte-voix) et concentrée (marteler la liste des réformes et justifier les plus incomprises), cela pendant toute l’année 2011, sur tous les plateaux, sans s’occuper des questions inopportunes (vous avez vos questions, j’ai « mes » réponses). Et aussi en lieu et place de tous ces inutiles déplacements en province, sous haute protection, dont les thèmes n’ont jamais été correctement relayés par les médias qui se sont complus à souligner le « tri » de l’assistance.

Quant à l’électorat centriste, je pense qu’il ne structure plus rien du tout, même en Maine-et-Loire. Les églises se sont vidées et l’électorat démocrate-chrétien avec. Il s’y est substitué un vote de gauche modérée sous l’influence d’un clergé qui ne fait pas mystère de ce choix, et chez les plus jeunes, un vote écologiste. La querelle entre les centristes et la « balkanisation » politique de cet espace a fini de dissuader les derniers « mohicans ». Ainsi avons-nous perdu toutes les élections intermédiaires et l’UMP stagne à 35% : mortel dans un scrutin majoritaire à deux tours. Dommage qu’on n’ait pas saisi les avancées du Grenelle de l’environnement pour attirer une partie de l’électorat écologiste. La question de la reconquête des 15% manquants est toujours posée. Ce sera l’un des enjeux de la « nouvelle UMP ».

J’ai aimé les confidences  et les analyses toujours très pointues et argumentées, quand il s’agit de décrypter les tourments de la « porte-parole » du candidat, NKM en l’occurrence, ou de prendre parti dans le combat pour un meilleur traitement de l’autisme en France. Elle évoque avec sensibilité ses souvenirs, que j’ai partagés pour certains, et surtout on sent en permanence une grande affection pour Nicolas Sarkozy, y compris dans la frustration d’être à ses côtés sans pouvoir parler.

Et puis il y a les « perles » qui claquent comme des coups de fusil qui atteignent le cœur de la cible. Je me suis régalé au moins trois ou quatre fois.

A quoi aura servi François Bayrou ? « Rares sont les politiques dont on peut dire que, en vingt ans de carrière au premier plan, ils n’auront servi à rien. C’est le cas du Béarnais. » La suite p.233. Précis et définitif.

Mais que vient-il faire là ? Il s’agit d’Henri Guaino montant à la tribune pour faire un discours lors du meeting de Villepinte. Comme elle, j’ai trouvé le procédé ridicule. « se déroule alors une séquence ubuesque qui nous met si mal à l’aise, que malgré sa relative brièveté, elle nous paraît durer une éternité…Il ne doit pas figurer sur la photo et encore moins produire deux discours et en interpréter un. »  La suite p.152. Précis et définitif.

Comment expliquer l’atonie du militantisme classique au profit de la réaction aux dépens de l’action. La réponse se trouve entre autre dans le livret de Stéphane Hessel « Indignez-vous ! », exemple parfait de la pulsion stérile.  Une exécution que je partage et qui me conforte dans mon jugement sur ce « petit ouvrage frugal, où je ne trouve que du vent et des propositions avariées… ». La suite p. 51. Précis et définitif.

Et si vous voulez vous faire un jugement étayé et argumenté sur le programme de Hollande, le livre fourmille de passages croustillants à souhait. « En face, chez les socialistes, c’est un trou noir, une progression par le vide, qui n’est pas moins brutale… ».

Je vous laisse le soin  de découvrir la conclusion.

Et pourtant, il s’en est fallu de peu. L’énergie du bonhomme  a failli faire mentir tous les pronostics. Au Trocadéro, il a soulevé  nos cœurs. Nous n’oublions pas. (Cela, c’est moi qui le dit).

 

 


LA FRANCE DANS L’ŒIL DU CYCLONE

 

Les nuages noirs s’accumulent à l’horizon de la France et ce n’est pas le collectif budgétaire qui vient d’être voté qui va arranger les choses. Au contraire, il est un facteur d’aggravation. Si notre pays connaît un relatif répit sur le front de la dette, la dégradation de sa situation intérieure et les difficultés de l’euro annoncent une violente tempête.

La crise de l’Euro n’est pas terminée. D’abord parce que les marchés s’impatientent dans une situation internationale où les milliards de fonds qui doivent se placer quotidiennement ne savent plus vraiment où aller. Ensuite la lenteur de la mise en application des décisions des sommets européens transforment le continent en terrain de jeu pour la spéculation, notamment sur les dettes souveraines. Les anglo-saxons ne sont pas les derniers, eux qui rêvent de faire exploser la monnaie unique. C’est ainsi que malgré des progrès certains, notamment la reprise des exportations du Portugal et de l’Espagne, cette dernière est victime de l’hystérie des marchés. Mais l’Europe n’et pas démunie, il faudrait seulement que les gouvernements s’activent un peu plus à faire avancer les choses. A commencer par la France qui aurait dû mettre la ratification du traité de stabilité dans ses priorités, au lieu de chipoter sur la règle d’or et d’attendre la rentrée. L’incendie est à notre porte et le « playmobile » vaticine.

Dans une conjoncture mondiale plus que morose, avec une croissance en berne partout, notre pays entre petit-à-petit en récession. Le délire fiscal qui vient de se concrétiser avec un prélèvement de 7 milliards d’euros, dont 4,2 produits par l’ISF, aura pour effet d’accentuer l’atonie qui a gagné notre économie. A ce niveau de prélèvement sur le patrimoine et le moteur du profit (2,3milliards supplémentaires sur la fortune, fin des heures supplémentaires, prélèvements sociaux sur l’épargne, majoration d’impôts sur les sociétés, surtaxe des banques, prélèvement sur l’épargne salariale), ce n’est plus de l’effort, mais de la confiscation, voire de la spoliation. En conséquence, l’exil fiscal s’accentue, et ne touche pas que les grandes fortunes. Il concerne aussi tout ce que notre pays compte de jeunes talents. Impossible que ces mesures qui s’appliquent dès maintenant n’aient aucune conséquences sur le pouvoir d’achat et la consommation. Le deuxième effet négatif qu’elles induisent, c’est une accélération de la perte de compétitivité de nos entreprises : au lieu d’alléger les charges qui pèsent sur le travail, elles les alourdissent. Elles accentuent l’effet de cercle vicieux de la perte de compétitivité dans lequel notre pays s’enfonce. Alors que le coût de l’heure de travail était inférieur de 15% au coût allemand il y a 12 ans, il le dépasse aujourd’hui. Si on n’y remédie pas rapidement, le cercle mortifère pour notre appareil productif continuera de produire ses effets néfastes sur l’emploi. Mais les socialistes n’ont pas encore compris que le partage du travail était une mauvaise solution et qu’un salarié en « heure sup’ » n’a jamais pris la place d’un chômeur.

Et dans le même temps, le gouvernement socialiste envoie des signaux négatifs aux marchés. Les déclarations contradictoires du Président sur la règle d’or, le choix d’engager 4 milliards de dépenses nouvelles (20 milliards sur le mandat) sans aucune réduction de dépenses pour l’instant, vaguement annoncées mais remises à plus tard, la multiplication des « commissions » « Michu » sur les sujets les plus variés, mais qui retardent d’autant des décisions pourtant urgentes, sont autant d’éléments que les marchés engrangent jusqu’au dérapage qui déclenchera leur furie. Car il faudra bien choisir entre  la compétitivité et le social : l’hésitation sera rapidement intenable. Mieux vaudrait faire les choix dans ce qui ressemble encore à un peu de sérénité que sous la pression d’une attaque sur notre dette. Pour cela, il faudra que le gouvernement mange son chapeau, premier ministre en tête, en se souvenant « qu’en politique, il est souvent plus rentable de se contredire que de se répéter ! »

La tempête s’annonce, raison de plus pour ne rien faire du nécessaire !

 


OBSERVE DE MON BALCON

Bidochons   Avrell   Asterix  Fantasio

L’été pointe enfin le bout de son nez et en ce week-end de 14 juillet, la côte a pris son air estival : les juilletistes sont de sortie, les terrasses sont pleines, la digue du port s’est animées de ses nombreux promeneurs.  De mon balcon j'ai une vue imprenable sur la foule bigarrée qui passe en-dessous.

J’ai compris où les auteurs de bande dessinée puisaient leur inspiration pour inventer des personnages, aussi grotesques soient-ils : l’observation de nos contemporains est une mine (si j’ose dire) sans fond pour l’alimenter.

Ce jour-là, Binet s’en serait donné à cœur joie. Les « Bidochons » sont de loin les plus nombreux. Tout y est : accoutrement vestimentaire, physique ingrat, visages de masques de carnaval, coiffures improbables. Morris aussi est de la partie avec un Averell plus vrai que dans la BD, sans son costume de bagnard évidemment, mais avec son grand menton carré, sa coiffure hirsute et son air niais. Vous allez dire que j’exagère. Pas du tout, ce type de visage peut exister, il n’y a qu’à voir les frères Bogdanoff. Ces deux-là, à chaque fois que je les vois à la télé, j’ai l’impression que ce sont eux qui sont sortis d’une BD.

Je découvre le couple Obélix et Astérix dans la queue qui s’étire devant le marchand de glaces, un lieu qui est le réceptacle de toutes les conformations, avec, je ne sais pas pourquoi, une prédisposition à concentrer les personnes en surcharge pondérale.

Est-ce cette jolie anglaise (hypothèse) blonde qui a inspiré Falbala ? Et ce grand dadais blond, lui aussi, avec ses poils en bataille sur la tête, ne serait-ce pas Fantasio ? Voilà un curieux mélange de bd : voilà que la rue rend possible les rencontres les plus improbables  que les inventeurs de ces personnages n’auraient pas même imaginées.

J’ai beau chercher, je ne trouve pas de personnages correspondant à mon univers favori, celui de Tintin. Personnages probablement trop sages dans les proportions, trop datés dans les costumes, trop épurés dans leur profil. Bien qu’il me semble tout de même avoir entr’aperçu un vague Rastapopoulos,  ici, un Séraphin Lampion, là. Les tenues estivales, bermudas et tongs avec tee-shirts déroutants, sont propices à tous les camouflages. Surtout quand les lunettes noires sont de sortie.

Mais qui voilà ? Ce petit garçon roux en salopette bleue avec son cocker en laisse qui trotte fièrement à ses côtés, l’œil à l’affût, mais oui, mais c’est bien sûr, c’est Boule et Bill ! Quelle surprise ! Et le petit blond qui entre dans l’immeuble, juste en dessous, c’est Cédric, n’est-ce pas ? Eh non, ça, c’est Arthur, c’est mon petit-fils…

« A table ! » l’appel impérieux me sort de ma contemplation.

C’est certain, demain j’arrête les BD …

 


MONTEBOURG, DEMISSION !

 

Le comportement du Ministre face aux difficultés rencontrées par le groupe PSA est un aveu d’impuissance. Ses propos extravagants digne d’un commissaire politique de régime totalitaire contre la famille Peugeot sont indignes. On comprend que le gouvernement peine à accepter le plan de restructuration qui est proposée et les 8 000 emplois qu’il supprime. On comprend qu’il cherche à plaire aux syndicats, confondant virulence et efficience.

La fragilité de l’usine d’Aulnay était connue de tous. Evidemment, il y a des choses qui ne seront jamais vraiment dites pour ménager, si faire se peut, les partenaires sociaux, comme par exemple, le manque de fiabilité des voitures qui y sont construites, avec des taux de refus en fin de chaîne bien plus élevés que dans d’autres unités du groupe, où elles sont très faibles comme à Trnava en Slovaquie.

Les difficultés traversées par notre constructeur automobile ont été aggravées par l’effondrement du marché européen. Il est certain qu’il y ait eu des erreurs de stratégie, un manque d’anticipation, une frilosité pour tisser des unions majeures. Cela tient aussi à des traditions industrielles familiales et un contexte français d’instabilité fiscale qui peut avoir paralysé ces capitaines d’industrie qui n’ont pourtant pas hésité à investir l’an passé 133 millions d’euros dans leurs usine.

Cela n’autorise pas un ministre de la République à jeter en pâture à la vindicte publique en la suspectant de malhonnêteté une famille honorable, irréprochable sur le plan fiscal, et un patron non moins estimable qui paie probablement aujourd’hui d’avoir privilégié le maintien d’une trop grande partie de sa production sur le sol national.

Par ses propos, M. Montebourg fragilise cette entreprise qui aurait besoin au contraire de s’appuyer sur un cours boursier consolidé, et il risque de compromettre son redressement. C’est le Ministre de « l’affaissement productif ». Il n’est manifestement pas à sa place. Il n’a aucune crédibilité et il vaudrait mieux qu’il démissionne !

 


LA REGRESSION, C’EST MAINTENANT ET POUR LONGTEMPS

 

Pour ma génération de l’après-guerre, le progrès était une certitude palpable et il n’était pas concevable que le mouvement qui touchait le monde entier, avec des degrés divers selon les Etats et les sociétés, connaisse une inversion. Il touchait dans notre pays l’accès à un savoir en perpétuelle extension, la science médicale, l’évolution des techniques, les conditions du travail, la répartition des richesses, la modification progressive des mœurs. Force est de constater que le monde dans lequel nous vivons connaît aujourd’hui des régressions inquiétantes, dont la crise mondiale se révèle un accélérateur. Les forces de l’obscurantisme qui ont toujours existé reprennent du poil de la bête et la lutte contre le progrès prend de multiples formes. Internet leur donne un accès à tous inespéré et les thèses les plus farfelues ont une audience anxiogène. Elles concernent tous les domaines : agriculture, santé, industrie, vie en société, … Et les exemples abondent avec la mode des produits bio (souvent plus faux que vrais), le débat sur la vaccination à qui on doit la sauvegarde de millions de vies, la mise en cause du progrès industriel  (des emplois plutôt que des robots), et même la condition des personnes dans notre société (respect des coutumes les plus barbares).

La régression la plus voyante est celle de la condition féminine dans certains pays musulmans. En particulier dans ceux qui ont connu le printemps arabe. Le retour de la charia ne peut pas être considéré comme une chance en ce qui les concerne. Le déclin de l’occident et avec lui, celui des valeurs universelles des Droits de l’Homme n’ouvre pas sur un monde meilleur.

La régression nationale.

En France aussi, nous sommes entrés dans une ère de régression qui n’a pas commencé hier. Le symptôme le plus évident dans notre pays en est l’énormité de la dette publique. Le quinquennat qui vient de s’achever a tenté d’enrayer ce mouvement en remédiant à nombre de travers de l’Etat et de la société : simplification de notre administration dans tous les fonctions régaliennes, effort de réduction des dépenses, lutte contre les communautarismes, revalorisation de la valeur travail, laïcité exigeante, … La présidentielle a stoppé net cette ligne politique au milieu du gué.

En élisant François Hollande, le pays a fait le choix de la « régression nationale » au terme d’une campagne de coalition généralisée et hystérisée contre celui qui, avec courage, nous proposait de continuer les efforts. Il s’avère, en effet, que le nouveau président est un homme normal. Sauf que la fonction n’est pas faite pour un homme normal.  Il faut donc s’attendre au pire : avoir un « sous-président » qui s’en remet aux autres à travers les multiples commissions qu’il met en place. Sa prestation du 14 juillet n’est pas rassurante : n’ayant rien à dire, il a pratiqué l’esquive à son habitude. Dans le commentaire plutôt que dans la décision, il a montré qu’il n’était pas encore entré dans la fonction : il faisait penser à un cycliste qui serait descendu de son vélo pour se regarder pédaler.

La régression est patente et déjà en action : vis-à-vis de PSA et des difficultés que le groupe industriel rencontre, Hollande veut lui mettre la tête sous l’eau et Montarebourg la lui maintenir. Heureusement, nous ne sommes pas dans une économie administrée et si l’Etat a quelques moyens, il ferait bien de les mettre là où le bât blesse : diminuer les charges qui pèsent sur le travail pour redonner de la compétitivité à notre économie et à nos entreprises. C’est le chemin inverse qui est pris : nous sommes entrés dans une économie de régression dans laquelle la liberté d’entreprendre va être entravée par le désir de contrôle de l’Etat socialiste.

La nouvelle équipe nous annonce d’autres régressions :

- sur le plan international, une diplomatie de régression et de moindre influence pour la France. Les attendus des derniers sommets auquel le « playmobile » a participé en font foi.

- sur le plan intérieur, une administration de régression puisqu’on remet en cause la réforme territoriale et la RGPP, étapes laborieuses d’une simplification de notre fonctionnement et de notre mille-feuilles de collectivités. La régression se fait ici au nom d’une « proximité » des services publics que l’on refuse d’adapter au XXIème siècle et dont on n’a plus les moyens du financement. Le progrès consisterait à diminuer les dépenses publiques. Or, on augmente les prélèvements pour faire le contraire.

-sur le plan social, l’obsession de la « justice ». Derrière le mot "juste" dont la gauche a plein la bouche, se cache la régression de « l’égalitarisme ». Elle se traduit par une politique fiscale confiscatoire : il est interdit en France de réussir  et de faire fortune. Le capital est surtaxé à toute les étapes de sa constitution. Moralité : nous avons peu de PME de grosse taille ou de taille intermédiaire qui sont les plus performantes pour enrichir un pays, et les plus fortunés fuient la France. Je n'évoque pas les groupes à taille internationale qui pratique "l'optimisation" fiscale depuis longtemps. Mais pour tous, c’est la régression du pouvoir d’achat et du niveau de vie.

- sur le plan sociétal, la première régression s’appelle « communautarisme ». C’est le cheval de bataille de SOS racisme et des « ligues » diverses. Le respect identitaire des communautés qui viennent s’installer en France est en contradiction avec notre conception qui ne reconnaît que des individus libres et égaux. Cette régression est un obstacle à toute politique d’intégration. La seconde s’appelle « assistanat ». C’est une régression dans la mesure où la richesse produite ne suffit pas à financer l’assistance. Cette forme de redistribution excessive qui se fait à crédit contribue à l’appauvrissement général. On pourrait aborder aussi la "régression éducative" qui ne se limite pas à l'Education nationale et la "régression judiciaire" avec le retour au laxisme et à l'angélisme du "bon sauvage"...

- sur le plan intellectuel, le « progressisme » incarné par les intellectuels de gauche et les écologistes, est une véritable régression. C’est même le cœur du sujet. Entre ceux qui n’en ont pas fini avec Marx et ceux qui prônent le retour à la calèche, c’est à qui rivalisera pour mettre des bâtons dans les roues au progrès : du nucléaire aux nouvelles lignes TGV, en passant par les OGM ou les gaz de schistes, ils sont sur tous les fronts. Imposant même des tabous : interdiction d’expérimenter ou de regarder…

Demain ne sera pas rose. Les talibans de tout poil ont de beaux jours devant eux.

 


ECRAN TOTAL

 Internet-mobile

De protection solaire, il n’est point question, à moins de parler de la toile du parapluie qui nous protège de la pluie. Je veux plutôt évoquer le comportement bizarre de nos contemporains. En effet, une étrange épidémie gagne peu à peu toute la population et à tous les âges de la vie. Elle commence à sévir dès 6-7 ans, parfois avant, frappe les adolescents avec sévérité, touche tous les adultes sans distinction et n’épargne même pas les seniors qui sombrent parfois dans une addiction surprenante.

Cette maladie étrange a commencé à se manifester il y a déjà quelques années. On voyait alors circuler dans les rues, attablés aux terrasses des café ou plantés au supermarché devant le rayon crémerie,  des personnages à qui il avait poussé subitement une excroissance sur l’oreille munie d’une courte antenne parfois télescopique. Elle s’accompagnait toujours d’un délire verbal  passionnant du genre : « allo, t’es où ?» ou encore « le beurre, doux ou salé ? »…

Depuis le mal a empiré. Il s’est aggravé avec la multiplication des ordinateurs et l’arrivée de Facebook. La race humaine connaît un épisode ultime de son évolution. L’homo sapiens sapiens devient « internotus ». Pourquoi communiquer face à face alors qu’on peut le faire par écran interposé et à tout moment.

Le temps où ma dernière fille quittait sa copine devant le portail de la maison après avoir bavardé pendant une heure et, aussitôt rentrée, s’emparait du téléphone fixe pour l’appeler et continuer la conversation pendant toute l’heure suivante, me parait remonter à l’antiquité.

Les gens passent leur temps à se flairer entre eux . Après l'inévitable "t'es où ?" qui vient toujours en premier, suivi de :«  t’es en train de faire quoi ? », ils aiment étaler leurs sentiments ou tailler un costard  à leur tête de turc préférée ou  encore nous faire des confidences essentielles comme : « bon, je vais me coucher ! ». C'est tout juste s'ils ne nous préviennent pas qu'ils vont faire leurs besoins.

C’est ainsi qu’en toutes circonstances vous les voyez courbés sur leur instrument planté dans leur main, soit à pianoter d’un pouce agile de la même main (pour les plus agiles), soit à effleurer l’écran d’un geste léger, absorbé dans une contemplation dont rien ne peut les soustraire. La maladie sévit en tous lieux : à table, même avec des invités, au restaurant en attendant les plats, au lit en guise de roman. Comme on ne peut pas encore copuler avec l’engin (ça viendra), on se demande encore comment on arrive à maintenir le taux de natalité. A moins que le téléchargement de films pornos ne soit une explication.

L'iphone est apparu. Il permet de rester connecté en permanence et évite de sauter d'un écran à l'autre. Utile ou futile ? Comme toujours, c’est à chacun de décider. Car il est bien difficile d’apprendre à tous ces consommateurs, et surtout aux plus jeunes à l’éducation déjà très rudimentaire, comment contrôler une activité quasiment souterraine, tentaculaire, et qui se développe à l’insu de notre plein gré (comme disait l’autre).

Il serait bon de rappeler à tout ce beau monde que, pour éviter la surchauffe oculaire aussi bien que cérébrale, la vie existe aussi bien en dehors de l’écran. Peut-être faudra-t-il bientôt initier des stages de sevrage médiatique, histoire de faire redécouvrir la vraie vie et ses vraies valeurs. La panne d’Orange nous rappelle utilement qu’on peut aussi se passer  de ces appendices allumés en permanence sans que le monde ne s’écroule. Enfin presque…

« L’écran total », y a qu’en protection solaire estivale que c’est bien.

 


UMP : RECONQUERIR LA CONFIANCE

 

Après la courte défaite de Nicolas Sarkozy, l’UMP a été battue aux législatives. C’est la logique du scrutin qui suit celui de la présidentielle. Dans des délais aussi courts, malheur au camp vaincu. Mais conserver plus de 200 députés après dix années de pouvoir et quatre ans de crises successives ravageuses est loin d’être déshonorant.

Elle dispose normalement de cinq ans pour se refaire une santé. Cependant, il vaudrait mieux que le parti soit en ordre de marche avant les élections municipales de 2014. Il faut donc tirer rapidement les leçons apprises pendant le précédent quinquennat : les élections locales ont toutes été perdues parce que l’effet majoritaire de la présidentielle estompé, le parti plafonne à 35% des voix sans réserves de second tour et, absorbé par son soutien au Président et au gouvernement, il n’a pas suffisamment exprimé un projet politique. Le trouble a pu s’installer dans l’électorat, alimenté à la fois par le discours de Nicolas Sarkozy sur l’identité nationale et la résurgence des frontières et par la stratégie du « ni FN-ni Front républicain », compréhensible mais source de discordances. De même, l’UMP a pu s’engager dans des réformes moins parce qu’elles correspondaient à sa vision de la société ou à sa conception de la personne humaine, que pour satisfaire à « l’esprit du temps ». Enfin, le glissement à droite de l’électorat et la disparition du centre démocrate-chrétien au profit du PS, très explicite dans toute la partie ouest du pays, doivent être pris en compte pour les échéances futures.

Ce sont donc les fondations du parti qu’il faut revoir, avant qu’il se trouve un « leader », et pas l’inverse. Car une formation politique de premier plan ne peut pas espérer reconquérir le pouvoir sans être au clair sur son patrimoine intellectuel et sa stratégie politique. Il faut se reconstruire d’abord par les idées. C’est ce travail en profondeur sur ses valeurs et sur ses idées, en les mettant en accord avec notre  temps et les difficultés de notre pays, qui permettront à l’UMP d’assumer la droitisation de l’électorat tout en restant fidèle au socle républicain et de résister ainsi à la pression de ceux qui réclament l’alliance avec le FN. C’est cette mise à jour programmatique qui permettra de redonner confiance aux électeurs modérés laissés en jachère, et soumis aux convoitises des centristes qui se « balkanisent » un peu plus chaque jour.

Si l’UMP se revendique de la droite et du centre, elle doit dire plus clairement qui elle est, quelles sont ses valeurs, quelle est sa morale, quelle vision elle a de la France, de son identité, de son avenir. C’est le seul moyen de montrer où sont les vrais clivages avec l’extrême droite mais aussi avec la gauche. Etre « le parti des droits et des devoirs » est un message trop réducteur. Cette tâche de refondation est urgente. Cette clarification sérieuse des fondements culturels et intellectuels d’un projet susceptible de rassembler des frontières de l’extrême-droite jusqu’au centre gauche, vocation initiale quelque peu perdue de vue, passe par un travail de fond qui doit faire appel à toutes les compétences intellectuelles et pas seulement aux militants.

Les chantiers sont connus. En voici quelques-uns : reconnaissance de la dignité de la personne humaine qui touche, entre autre, à l’éthique du début et de la fin de la vie ; revalorisation des valeurs de liberté et de responsabilité pour permettre à la société de s’épanouir et non l’état à travers l’assistanat généralisé ; redéfinition complète de la politique sociale et de ses principes pour mettre fin aux effets pervers d’un « modèle social » à bout de souffle, coûteux et créateur de chômage ; restauration de la culture de l’excellence, sans laquelle il n’y a pas d’ambition ni de dynamique pour la société, les entreprises et surtout l’épanouissement de chacun.  Il faudra enfin proposer aux Français une vision de la France demain. L’appartenance, l’identité, les racines n’interdisent pas l’ouverture à l’autre ni l’accès à l’universel. Mais il faudra bousculer la tradition jacobine : proposer un rééquilibrage des institutions entre un président omniprésent et un premier ministre aux attributions mal définies, réorganiser les collectivités territoriales en en diminuant le nombre et en clarifiant leur compétences, définir quelle place pour les Régions, en jouant la subsidiarité contre le centralisme, quelle place dans l’Europe en primant les transferts de souveraineté sur le repli nationaliste.

C’est une fois cette mise à jour faite que l’UMP pourra se choisir un leader en correspondance avec son projet. Il pourra alors en faire partager à nos concitoyens les valeurs, les convictions et les repères. On a un an, jusqu’à l’automne 2013, pour faire cet « aggiornamento ». C’est largement suffisant.

La pire des choses serait de succomber au « tic » gaulliste du culte du chef, considérant que les valeurs vont de soi. On réduirait alors la reconquête à celle du seul parti, avec bataille d’égo assurée et électorat dégoûté. On sait ce que ça donne : au mieux 35% des voix ! Et la gauche au pouvoir pour dix ans.

 


L’ENFUMAGE, C’EST PERMANENT

Playmobile 1 mod

La « conférence sociale » vient de se terminer. Sur un bide. Faute de pouvoir trouver un accord avec les syndicats, notamment FO et CGT, qui, comme d’habitude, campent sur leurs positions et n’ont pas du tout l’intention de valider une politique de rigueur, le « héros » du jour essaie de nous vendre la « concertation permanente » et un agenda des réformes pour… le quinquennat. Avec les louanges des médias pour faire bonne mesure. La réalité est bien plus rude : il y a le feu à la maison, mais on parlotte.

S’il fallait un exemple de l’embobinage permanent auquel on est soumis depuis l’élection du « playmobile », en voilà un.

On a eu droit à la « séquence internationale réussie » avec le G8, où il s’est contenté de faire connaissance avec ses interlocuteurs, le G20 où il n’ a rien obtenu de concret, sinon que tout le monde a parlé croissance sans définir ce qu’il entendait par là et que la mention si difficilement obtenue par Sarkozy d’une taxe sur les transactions financières a disparu des conclusions. On en est réduit à porter à 0,2% (au lieu de 0,1%) la taxe prévue par notre pays, une manière de se tirer une balle dans le pied. De même, la « victoire » remportée par notre champion au Conseil européen, sur la renégociation du traité de stabilité, s’avère être une entourloupe à tout le moins. Les mesures obtenues sur la croissance étaient déjà dans les tuyaux de la commission européenne depuis longtemps et Merkel n’a rien lâché. Finalement il faudra bien adopter la règle d’or d’une manière ou d’une autre, et le traité sera bien soumis à ratification. De l’habillage pour dissimuler qu’on fait du « Sarkozy », qu’on a tant vilipendé. Quand il revenait d’un entretien avec la chancelière, il était traité de « toutou ». Que dire alors des simagrées hypocrites de Reims ?

En politique intérieure, on n’est pas mieux loti. Quand Moscovici évoque l’« ardoise cachée » du gouvernement précédent, la Cour des Comptes le « claquemufle » d’un satisfecit de l’effort de sérieux et de rigueur qui avait été entrepris et à poursuivre. Le rapport a d’ailleurs été aussitôt enterré. Tout cela pour éviter d’évoquer la « facture cachée » qui se prépare et qui ne laissera pas d’être douloureuse pour les classes moyennes. On ne nous dit pas tout des tergiversations de Bercy. L’équation est compliquée. La France est entrée en récession et il faut trouver 33 milliards d’euros d’urgence pour tenir le cap. La hausse du SMIC, cette mauvaise solution qui augmente les charges des entreprises, crée du chômage et coûte à l’Etat, ne sera que de 2%. On retire la décision d’augmenter le TVA, pourtant indolore pour le pouvoir d’achat, mais on prépare une hausse massive (2 à 4 points) de la CSG, bien que cela soit infiniment plus compliqué à mettre en œuvre. La taxation des revenus à 75% semble poser un sérieux problème d’assiette et pourrait finalement rapporter moins que des queues de cerise…  En même temps on va imposer à 25% l’épargne salariale pendant qu’on retire les 30€ de franchise pour l’accès aux soins des sans-papiers dont ils devaient s’acquitter : proprement scandaleux. Et on voudrait encourager le travail ! La caisse de retraite des salariés de la fonction publique territoriale cherche des fonds, les caisses Arco et Agirc seront taries en 2016 au lieu de 2025, mais on maintient le retour partiel à la retraite à 60 ans. Même les fonctionnaires devront faire des sacrifices. C’est que la « contrepartie cachée » de l’embauche  c’est le gel des salaires et le durcissement du non remplacement des départs à la retraite dans les fonctions non prioritaires. Aïe ! A quand la baisse des pensions ?

Une seule bonne nouvelle : la France vient d’emprunter à court terme à des taux d’intérêt négatifs. Une chance due à la conjoncture et un hommage posthume à la politique poursuivie par François Fillon. Cela ne durera pas. Au premier dérapage sur les objectifs, cette opportunité pourrait bien se retourner très vite.

Mais tout va très bien, madame la marquise. Il ne peut pas en être autrement puisque les socialistes sont au pouvoir. Le président et son gouvernement maintiennent l’ambiguité en permanence. Une seule certitude : les lendemains déchanteront. C’est juste une affaire de temps. Car Hollande a tous les pouvoirs sauf un : celui de changer la réalité. Quoi qu’il en soit, la rentrée sera « chaude » pour les contribuables.