OBSERVE DE MON BALCON
23 juillet 2012
L’été pointe enfin le bout de son nez et en ce week-end de 14 juillet, la côte a pris son air estival : les juilletistes sont de sortie, les terrasses sont pleines, la digue du port s’est animées de ses nombreux promeneurs. De mon balcon j'ai une vue imprenable sur la foule bigarrée qui passe en-dessous.
J’ai compris où les auteurs de bande dessinée puisaient leur inspiration pour inventer des personnages, aussi grotesques soient-ils : l’observation de nos contemporains est une mine (si j’ose dire) sans fond pour l’alimenter.
Ce jour-là, Binet s’en serait donné à cœur joie. Les « Bidochons » sont de loin les plus nombreux. Tout y est : accoutrement vestimentaire, physique ingrat, visages de masques de carnaval, coiffures improbables. Morris aussi est de la partie avec un Averell plus vrai que dans la BD, sans son costume de bagnard évidemment, mais avec son grand menton carré, sa coiffure hirsute et son air niais. Vous allez dire que j’exagère. Pas du tout, ce type de visage peut exister, il n’y a qu’à voir les frères Bogdanoff. Ces deux-là, à chaque fois que je les vois à la télé, j’ai l’impression que ce sont eux qui sont sortis d’une BD.
Je découvre le couple Obélix et Astérix dans la queue qui s’étire devant le marchand de glaces, un lieu qui est le réceptacle de toutes les conformations, avec, je ne sais pas pourquoi, une prédisposition à concentrer les personnes en surcharge pondérale.
Est-ce cette jolie anglaise (hypothèse) blonde qui a inspiré Falbala ? Et ce grand dadais blond, lui aussi, avec ses poils en bataille sur la tête, ne serait-ce pas Fantasio ? Voilà un curieux mélange de bd : voilà que la rue rend possible les rencontres les plus improbables que les inventeurs de ces personnages n’auraient pas même imaginées.
J’ai beau chercher, je ne trouve pas de personnages correspondant à mon univers favori, celui de Tintin. Personnages probablement trop sages dans les proportions, trop datés dans les costumes, trop épurés dans leur profil. Bien qu’il me semble tout de même avoir entr’aperçu un vague Rastapopoulos, ici, un Séraphin Lampion, là. Les tenues estivales, bermudas et tongs avec tee-shirts déroutants, sont propices à tous les camouflages. Surtout quand les lunettes noires sont de sortie.
Mais qui voilà ? Ce petit garçon roux en salopette bleue avec son cocker en laisse qui trotte fièrement à ses côtés, l’œil à l’affût, mais oui, mais c’est bien sûr, c’est Boule et Bill ! Quelle surprise ! Et le petit blond qui entre dans l’immeuble, juste en dessous, c’est Cédric, n’est-ce pas ? Eh non, ça, c’est Arthur, c’est mon petit-fils…
« A table ! » l’appel impérieux me sort de ma contemplation.
C’est certain, demain j’arrête les BD …
Bon article je partage.
Rédigé par : Didier Valerme | 03 décembre 2019 à 13:39