HISTOIRE
C’EST NUL !
ARCHIBALD EN VACANCES

LE CHATEAU DE SABLE

 

Chateau bis

Enfin la chaleur ! L’anticyclone s’est installé et avec lui, le ciel bleu intense comme sur la côte d’azur. L’océan a emprunté sa couleur à la Méditerranée et le vent qui est tombé en fait une mer d’huile. Les bateaux sont de sortie et piquettent l’étendue marine de petites taches blanches. Un ou deux jets-skis tracent leur sillon d’écume accompagné de leur ronronnement caractéristique. Aujourd’hui ce sera plage et château de sable : voilà de quoi occuper nos deux lascars qui trépignent en rassemblant le matériel, pelles et seaux nécessaires pour mener à bien la construction.

C’est marée montante et l’heure s’y prête. Ce sera un château qu’il faudra défendre contre la montée des eaux. Avec Jules et Arthur, nous choisissons l’emplacement judicieux, après un savant calcul qui prend en compte les traces laissées sur la plage par les dernières marées et le temps qui reste à la mer pour atteindre son point haut. Il ne faut pas que le château soit attaqué trop tôt.

Il faut d’abord construire un socle bien tassé sur lequel on aligne des tours. C’est l’inspiration du jour. Le château peut prendre toutes les formes, pourvu qu’il ait des douves que la mer viendra remplir le moment venu. Important les douves : elles permettent de faire un pont, fragile arche de sable lancée d’un bord à l’autre, et de creuser un chenal qui apportera l’eau, vague après vague.

Souvent, en avant du château, on construit un rempart de sable et de galets pour retarder les effets de la montée de la marée.

Chacun s’est affairé. Comme d’habitude, j’ai fait le plus gros du travail : tassé le sable dans les seaux pour faire les pâtés-donjons qui concrétisent le bâtiment, creusé le plus gros des fossés autour. Les enfants se chargent des finitions, du transport des galets, autant de prétextes pour aller patauger dans l’eau qui se rapproche.

L’ouvrage est terminé : il ne reste plus qu’à attendre. Pour les enfants, le temps paraît long. Pourtant, inexorablement, vague après vague, en une suite irrégulière selon une mécanique dont seul l’océan a le secret, l’eau s’approche du château. Elle semble d’abord le flairer, comme pour le reconnaître, puis ce sont des vaguelettes en forme de caresses. Hurlements de joie : une vague plus téméraire a réussi à entrer dans les douves et à faire le tour du bâtiment.  Puis le mouvement s’affirme. Avec la pente, pourtant légère, ce sont de petits rouleaux qui viennent buter sur le socle, sans réussir à l’entamer pour l’instant. Le moment viendra pourtant où une ondulation plus forte que les autres, une vague scélérate, attaquera la bâtisse et fera chanceler une des tours, puis une autre suivra et comme prévu le château finira englouti, comme digéré par la mer. C’est tout juste si au moment du ressac on distingue une légère butte à son emplacement.

C’est promis, demain on revient et on en refait un autre. 

 

Commentaires

Vérifiez votre commentaire

Aperçu de votre commentaire

Ceci est un essai. Votre commentaire n'a pas encore été déposé.

En cours...
Votre commentaire n'a pas été déposé. Type d'erreur:
Votre commentaire a été enregistré. Poster un autre commentaire

Le code de confirmation que vous avez saisi ne correspond pas. Merci de recommencer.

Pour poster votre commentaire l'étape finale consiste à saisir exactement les lettres et chiffres que vous voyez sur l'image ci-dessous. Ceci permet de lutter contre les spams automatisés.

Difficile à lire? Voir un autre code.

En cours...

Poster un commentaire

Vos informations

(Le nom et l'adresse email sont obligatoires. L'adresse email ne sera pas affichée avec le commentaire.)