HISTOIRE

EUROPE A « JE T’AIME, MOI NON PLUS » !

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Fico the One.

L’Europe nous réservera toujours des surprises : c’est au moment où elle connait son prurit populiste aigu du Brexit qu’elle voit arriver à sa présidence tournante l’un des plus excités : Robert Fico ! « Connais pas ! » me direz-vous… ne culpabilisez pas, même si on m’avait demandé qui c’est, je n’aurais pas su. Et pourtant, je n’ai pas d’excuses avec des enfants qui ont habité à Bratislava. Le Fico en question n’est autre que le Premier Ministre de la Slovaquie, où va se tenir le prochain sommet européen. Ce « social-démocrate » appartient à une variété particulière de la grande famille dite de gauche. Voisin de Viktor Orban, le conservateur de Hongrie, il partage avec lui la même conception de l’immigration : il n’en veut pas. « Nous ne laisserons jamais entrer un musulman en Slovaquie » a-t-il proclamé, bien que son pays soit à l’écart des mouvements migratoires. D’ailleurs, il n’a pas hésité à s’allier, pour gouverner,  avec les leaders xénophobes.  On comprend que la gauche européenne tienne à l’écart cet eurosceptique notoire. Aussi attend-on avec curiosité les impulsions que sa présidence voudra insuffler à la machine européenne.

Brexit à reculons.

L’après referendum s’avère plein de surprises aussi chez les Grands Bretons. On y voit les vainqueurs fuir les responsabilités et le moins qu’on puisse dire c’est qu’on ne se hâte pas de prendre le manche pour envoyer la lettre qui actionnerait l’article 50. Courage fuyons. Le Brexit n'a plus de leader, plus de défenseur. On voit mal comment on pourrait échapper à des élections législatives anticipées et peut-être même à un nouveau référendum. Devant le désastre que provoque l’annonce du divorce, à la fois politique et économique, les godons ne sont plus pressés de se séparer. Ils veulent prendre leur temps, laissant tout le monde dans l’incertitude. Perfide Albion, toujours la même. En attendant, bonjour les dégâts : l’immobilier commercial a chuté de 50% depuis le début de l’année car les institutions bancaires avaient anticipé le risque, deux fonds MetG et Aviva Investors ont gelé leurs fonds face à l’afflux des retraits, et la £ivre a atteint son plus faible niveau depuis 1985 face au dollar. Déficit public record, endettement très élevé des ménages, perte d’attrait du Royaume-Uni auprès des investisseurs : la Banque d’Angleterre a identifié les menaces qui pèsent sur l’économie britannique. C’est pourquoi Londres hésite entre l’affrontement et la coopération avec Bruxelles, mais il faudra que ses gouvernants se décident vite. Si, comme le proclame Georges Osborne, il est envisagé de faire du dumping fiscal pour maintenir la place financière en baissant à 15% les taux d’imposition sur les bénéfices des entreprises (aujourd’hui à 20%), ce sera interprété comme un cri de guerre, de quoi durcir les conditions du retrait. Il va de soi que la « marché unique, c’est la libre circulation des marchandises, des services, des capitaux et des personnes, quatre libertés qui forment un tout indissociable ». Si les britanniques veulent jouer aux flibustiers, ils ne pourront rester au sein de l’Europe, même à minima. Et le pari de Georges Osborne est loin d’être gagné pour reconquérir la confiance des investisseurs avec ce seul appât. C’est qu’en effet, Londres ne pourra faire autrement que de négocier un accord avec l’Union européenne qui constitue aujourd’hui plus de la moitié de son commerce et probablement bien plus encore pour la survie de la « City ». D’ailleurs c'est à 99.9% que les actionnaires du London Stock Exchange ont voté pour la fusion avec la Deutsche Börse, fusion qui devrait, malgré le Brexit, avoir lieu. Dans ces conditions on ne voit pas pourquoi le siège de la nouvelle institution ne serait pas en Allemagne.

L’Europe si ça m’arrange !

Matteo Renzi veut profiter du trouble créé par le Brexit pour faire avaler un projet que Bruxelles refuse depuis des mois. Il veut restructurer son secteur bancaire en recapitalisant ses banques avec des aides d'État et en imposant des regroupements. Les banques italiennes sont en difficulté et ça urge. Leurs cours se sont effondrés en Bourse et elles ne passeront pas, pour la plupart, les « stress tests » de la Banque centrale européenne, en fin de mois. Son plan de sauvetage est basique : l'État injecterait de l'argent dans le capital des banques pour leur permettre de respecter leurs ratios de solvabilité car leur problème c'est la masse des créances douteuses qui plombent leur bilan, et pousserait les plus fragiles à se regrouper ou à s'adosser. Un plan comme il y en a eu un peu partout en Europe. Le problème c'est qu’entre temps, l'Europe a changé les règles du jeu. Elle veut que ce soient les actionnaires et les créanciers qui paient les pots cassés et pas la puissance publique, dans le cadre des nouvelles règles de l'Union Bancaire. Donc pas question pour l'Europe d'accepter le plan Renzi. Celui-ci poursuit donc un double objectif : tout d'abord il veut sauver ses banques au plus vite,  mais en même temps, il veut démontrer qu'il sait, lui aussi, résister à Bruxelles. C’est que depuis l'élection municipale à Rome et depuis le Brexit, il est sous pression, notamment des populistes. Lui aussi a mis tout son poids dans la balance pour un referendum (hé oui, encore un) sur les réformes structurelles. Et au fil des semaines, le camp du non gagne du terrain. S’il perd, il devra évidemment démissionner. Il a donc intérêt à sauver les banques contre l'avis de Bruxelles pour sauver sa peau !! Du rififi en perspectives.

Cause toujours…

Finissons ce cours panorama par notre cher pays. Après ce que vient d’annoncer la Cour des Comptes, la discours de notre Sapin-les-bas-roses a perdu toute substance. Non la France ne réduit pas ses déficits, oui la dette explose et non la France ne respectera pas ses engagements de retour en-dessous des 3% en 2017 (je vous épargne les chiffres). Et devant la liste des nouvelles dépenses non financées, à caractère purement électoral, les instances bruxelloises sont exaspérées par le double langage qu’on leur tient. Ce qui rend risibles les discours qu’on entend partout pour expliquer que Paris va attirer tous les talents financiers de Londres. Allez savoir pourquoi un financier viendrait à Paris ? Pour payer 60% d'impôts, plus l'ISF et en prime se faire cracher dessus par la gauche, l'extrême-gauche, les écolos et le Front National ? Voilà donc qu’ils ne seraient plus, ces financiers, l'ennemi sans visage de notre pathétique pingouin ? La Finance ne fait pas bon ménage avec l'égalitarisme et le nivellement par le bas, sinon, ça se saurait. Voilà qui ne rend pas très crédible la France quand elle veut faire entendre ses exigences concernant le Brexit. On a vaguement compris que nos gouvernants souhaitait une évolution de l’Union vers plus de « solidarité ». je traduis le langage « solférinien » : il ne s’agit rien moins que de faire payer par les autres les efforts que nous refusons de consentir depuis cinq ans. M’étonnerait que ça marche !

 


BATTRE ENSEMBLE LA GAUCHE …

Primaire à droite

 

Si la droite a décidé d’organiser une primaire, c’est bien parce qu’elle s’est donné comme objectif de battre la gauche. Elle n’y parviendra que si ses candidats savent se rassembler. On comprend que chacun n’ait pas attendu pour commencer à faire campagne en avançant des propositions, et face à l’échec effroyable de la gauche et de ses vieilles recettes, il ne faut pas trop d’imagination pour annoncer autre chose. Encore faut-il qu’ils ne partent pas sur des chemins de traverse. A les écouter leurs électeurs putatifs peuvent se rassurer : Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire et les autres n’ont pas des visions si différentes que ça de la société, de l’économie, de l’école, de l’immigration et même de l’Europe. A tel point que Guillaume Tabard, dans le Figaro, constate que « jamais la droite n’a connu une telle unité idéologique face à des gauches qui n’ont jamais été à ce point irréconciliables ». Je partage ce point de vue.

Alors, bien sûr, il existe des nuances et chacun bataillera sur la nécessité de la baisse de l’impôt avec un calendrier et un rythme ou des cibles différentes, mais le fait est que tout le monde s’accorde sur la nécessité de baisser les dépenses pour baisser les impôts. De même, chacun présentera un calendrier et une méthode pour allonger le temps de travail et sa durée… mais si on gomme les postures pour les besoins de la campagne et les discussions byzantines pour caricaturer le couloir d’à côté, on s’aperçoit que tous disent à peu près la même chose. On aura donc une campagne qui sera plus celle des « égos » que celle des idées.

En matière d’égos, on a pu en avoir une petite idée avec le Conseil National des Républicains samedi dernier.  Pour les candidats, c’était parait-il un problème : y aller, y participer, s’y montrer, sécher … On aura eu droit à toutes les positions. Que de tortures inutiles. Balayons le prétexte insupportable : celui d’une manifestation conçue pour valoriser le président du parti. Personne n’est dupe. Remarquons toutefois, que ce faisant, il est tout-à-fait dans son rôle et il était de son devoir de doter le parti d’un projet en forme de plate-forme. Celui-ci a été, comme il se doit, ratifié massivement. Il est le fruit de vingt commissions thématiques, réunissant élus de toutes les écuries et experts, sur les différentes têtes de chapitre. Ce travail a été mené sous la direction d’Eric Woerth, et personne ne peut prétendre qu’il n’a pas été fait sérieusement. J’affirme ici que ne pas participer à cette manifestation c’est afficher du mépris à  l’égard de la formation à laquelle on appartient, et donc à ses adhérents. Personne ne croira qu’en s’y rendant, Alain Juppé aurait manifesté une quelconque soumission à Nicolas Sarkozy ! Il a aggravé son cas en y faisant une apparition pour aussitôt s’éclipser dans un bistrot voisin pour y tenir une réunion avec une poignée de jeunes. Ô combien plus intelligente a été la participation de François Fillon qui n’a pas hésité à prendre la parole pour défendre son projet devant les cadres du parti. Il y a donc eu ceux qui étaient là et ceux qui ont boudé. Tant pis pour ces derniers. La primaire veut élargir le pouvoir de décisions à tous ceux qui se reconnaissent dans nos idées, encore faut-il ne pas oublier ceux qui militent et les défendent au quotidien!

Quant à savoir si le projet engage les candidats à la primaire, c’est encore une querelle byzantine. Le projet présenté, le président peut le faire sien… ou non. Tous les observateurs extérieurs ont bien vu qu’il n’y a pas de fossé entre les idées avancées par tous les candidats et le projet de quelques 300 pages sortis de la moulinette des fédérations. Chacun sait, en effet, et particulièrement dans notre famille politique, que la conquête de la présidence c’est d’abord l’affaire d’un homme et de son projet face au peuple. Autrement dit, il n’a jamais été question que le projet du parti soit un carcan pour enfermer les candidats dans un prêt-à-porter uniforme. Il est tout de même réconfortant de constater que tous sont sur la même longueur d’onde, et que le parti qui investit les candidats aux législatives ne raconte pas une autre histoire.

La bataille sera donc avant tout une « querelle » de personnalités. Il ne devrait donc pas être trop compliqué de se rassembler derrière celui (celle) que le vote désignera.

 


MEDIAS ORIENTES ...

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On a beau être habitués, par moment c'est plus insupportable que d'habitude. Les journalistes présentent l'actualité et tentent d'orienter insidieusement notre jugement. Ainsi vous avez dû l'entendre comme moi, sur BFMTV, i-télé et dans le Grand Soir 3, le Sénat aurait "durci" le texte de la loi "travail". Abus de langage ! Pourquoi durci ? Moi, je pense que "assoupli" conviendrait mieux puisqu'il s'agit de diminuer les contraintes qui pèsent sur le travail et freinent les embauches. Des journalistes objectifs auraient parlé de "texte remanié" ou différent, parce que, heureusement, la gauche et la droite ce n'est pas pareil ! Mais, comprenez-vous, l'emploi du mot "durci" sous -entend un effet néfaste. Ah, j'oubliais, ce sont des syndicalistes, que je suis bête ! Le plus étonnant, c'est qu'ils ne sont même pas concernés par ce texte de loi ... Après on s'étonne que, tels les moutons de Panurge, les Français sont contre à plus de 60% ! 


PRIMAIRE DE LA DROITE ET DU CENTRE : COMMENT CHOISIR ?

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L’organisation de la primaire à droite et (peut-être) du centre se peaufine. Cela n’empêche pas les candidats en lice ou pas encore, de battre la campagne et d’occuper la scène médiatique. Difficile de s’intéresser à l’ensemble des candidats. Ils sont trop nombreux et cela n’a guère d’intérêt : qui peut croire aux chances d’une Nadine Morano ou d’un Geoffroy Didier, pour ne citer qu’eux. Par contre, il est utile de concentrer notre attention sur les candidats principaux, présidentiables à la fois par leur talent, leur parcours et leur expérience. Si vraiment chacun de nous veut se faire honnêtement une idée de ce que propose l’un ou l’autre, encore faut-il saisir les occasions qui s’offrent à nous. Elles sont multiples : aller à une réunion publique ou suivre une émission à la télé. Tout cela ne manque pas. C’est ce que je fais moi-même. Et c’est là où le bât blesse.

François FILLON passe au grand rendez-vous sur e-télé : excellent, solide, connait bien ses dossiers, a la carrure ; tout de suite derrière, Nicolas SARKOZY donne une interview au JDD et passe au journal de France 2 avec Delahousse : l’étoffe du chef d’Etat est toujours là, lui aussi sait de quoi il parle et sait asséner les arguments qui font mouche et ça passe, malgré ses tics nerveux et verbaux toujours présents même si on sent l’effort pour les maitriser ; Alain JUPPE était hier soir sur BFMTV avec Ruth El Krief : je rêve ou il a rajeuni ? Toujours est-il que lui aussi est brillant, tonique même et enjoué en plus, ce qui est nouveau. Je n’ai pas vu Bruno LE MAIRE depuis quelques temps, mais sa campagne est vigoureuse et je la suis sur internet. Bref, j’ai bien du mal à faire un choix. En plus, je n’ai aucune animosité à l’égard de l’un ou de l’autre ce qui n’arrange rien.

J’aime bien François FILLON pour son calme et sa compétence pointue. Je garde pour Nicolas SARKOZY une affection certaine parce que contrairement à ce qu’on dit habituellement, il a été un président réformateur de grande envergure. Une affection que je conserve aussi pour Alain JUPPE, que j’ai servi comme secrétaire départemental, et dont je connais les qualités humaines et la solidité des idées. Quant à Bruno LE MAIRE, il a le mérite, à mes yeux, de vouloir bousculer les vieilles habitudes et les hiérarchies et j’aime sa pugnacité. Une fois que tout cela est dit, je me mets à la place du quidam de droite qui doit faire le tri. Comment faire, ils sont tous bons, d’une manière ou d’une autre. En dehors du fait que c’est plutôt réconfortant, le moins qu’on puisse dire c’est que ça n’est pas simple, à moins de faire un tirage au sort ….

C’est là où la primaire trouve ses limites.

« Les primaires sont en train d'enterrer les partis politiques » constate Frédéric Dabi, directeur adjoint de l'institut de sondages IFOP. Selon lui, le recours à des primaires citoyennes signe le déclin des partis politiques, dépossédés de leur « prérogative majeure », à savoir le choix du candidat à l'élection présidentielle. Et qui peut le nier. C’est bien pourquoi je suis chagriné quand je vois que les principaux candidats vont bouder le Conseil National du 2 juillet, sous prétexte de ne pas cautionner le Président des Républicains. C’est pour moi une faute majeure. Ils devraient mettre un point d’honneur à être présent, d’autant plus que le « projet » est à l’ordre du jour. Qu’ils le veuillent ou non, celui-ci les engagera peu ou prou. Et encore plus s’ils sont absents, car cela donnera à Nicolas SARKOZY la possibilité de se l’approprier pour lui seul ! Sans compter que la victoire à la primaire passe aussi par la conquête des militants.

D’ailleurs si l’on en croit Frédéric Dabi, la portée de ces primaires reste à relativiser: « En réalité, ce sont surtout les adhérents qui vont voter... Au final, les primaires ne touchent qu'une petite partie de la population ». Et les chiffres confirment ce constat : en 2011, la primaire socialiste avait rassemblé au premier tour 2,7 millions citoyens. Un succès indéniable mais somme toute modeste si on ramène ce chiffre aux 43 millions de Français inscrits sur les listes électorales... L’étude de l’IFOP montre d’autres aspects générés par l’organisation de la compétition qui ne devrait pas avoir lieu d’être si on laissait le 1er tour de l’élection réelle jouer son rôle. Le caractère « ouvert » des primaires est discutable en raison du parcours imposé pour être sélectionné, ce qui est compréhensible pour limiter les candidatures. Elles conduisent à une surenchère politique et médiatique, ce qui est aisé à constater en ce moment, encore heureux si celle-ci ne débouche pas sur la « castagne ». On le voit les « effets pervers » sont nombreux.

Il aurait donc fallu s’en dispenser.

Si la primaire s’impose, c’est pour deux raisons : la première c’est le haut niveau des résultats du Front National qui oblige la droite et le centre à n’avoir qu’un seul candidat, la seconde c’est l’incapacité que nous avons, dans le cadre de nos partis traditionnels, à imposer un leader incontestable ou à se mettre d’accord sur un nom.

La faute en incombe aux pratiques de notre époque, que je résumerai en une formule : « la démocratie de madame Michu », avec ses témoins érigés en prophètes sur les chaines en continu, et leurs avis définitifs sur les réseaux sociaux, l’internet sans filtre, ou le con a le même pouvoir que l’expert. Après on se plaindra du déclin des partis. Sauf qu’on ne fait rien pour les valoriser.

Conclusion : on n’a pas le choix, il faut donc en passer par la « primaire » !

 


LE MUR DU CON (prononcez son)

BANG .... BANG ... !

Il a été franchi par David CORMAND (EELV) commentant le résultat du referendum pour ND des Landes, avec cette formule qui relève de la "démocratie pour le nuls" :

"Si le 'non' l'avait emporté, je pense que ça clôturait le débat mais le fait que le 'oui' l'ait emporté ne résout pas la question" ! 

C'est ce qu'on appelle la démocratie à sens unique. Et ça donne des leçons tous les jours, ces gens-là !

Il n'a rien à craindre, le ridicule ne tue pas.

 


APRES LE BREXIT… EUROPA !

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La nuit dernière, j’ai bien dormi ! D’abord la France bat l’Irlande et se qualifie pour les ¼, ensuite le « oui » l’a emporté à Notre-Dame des Landes et enfin, le Parti Populaire a fait mentir les sondages en Espagne en renforçant son score de décembre dernier. En toute logique, il devrait continuer à gouverner puisque le bloc de gauche arrive derrière, toutes voix confondues. Ceux qui croyaient que le Brexit allait attiser les forces politiques non conventionnelles comme Podemos en sont pour leurs frais. Même le PSOE a réussi à sauver sa seconde place !

Nous commençons néanmoins cette semaine sur un mode très étrange.

C’est ce qu’on entend à la suite de la victoire du « Oui » à l’aéroport de Notre-Dame des Landes. C’est pourtant net et sans bavures : 56%, que faut-il de plus ? Eh bien ça ne change rien. Les opposants ont une conception curieuse de la démocratie, à commencer par Mme Duflot. Depuis le début, on a affaire à une bande d’opposants déterminés qui n’ont rien à battre des procédures démocratiques, dont la lutte s’inscrit dans un cadre révolutionnaire. Face à ces gens-là, il n’y a que la force pour faire respecter le droit ! Le plus tôt sera le mieux.

Autre étrangeté, les Grands Bretons semblent frappés de sidération après le vote de la semaine dernière au point d’avoir perdu la boussole. Une pétition pour un nouveau referendum rassemble plus de trois millions de signatures (et ça n’est peut-être pas fini) et après avoir joué avec le feu, Cameron voudrait prendre le temps qui lui convient pour formaliser sa défaite, au grand dam de ses interlocuteurs de l’Union européenne. Difficile de se moquer du monde davantage ! Il faut dire qu’il laissera un bilan effroyable. Sa gestion n’est pas en cause, puisqu’il a permis au Royaume-Uni de se redresser. Mais ce qui est frappant quand on analyse les résultats du referendum, c'est de voir à quel point la Grande-Bretagne est divisée. Les résultats par région montrent de forts écarts allant jusqu’à 65/35 dans les deux sens, entre celles qui ont rejeté l’Europe et celles qui voulaient y rester. Les clivages par âge et par classe sociale sont du même tonneau. Londres et la City semblent totalement coupés du reste du pays. En Écosse, attachée à l'Europe depuis toujours, un référendum pour l’indépendance est devenu inévitable. En Irlande, européenne elle aussi au Nord comme au Sud, le vote du Brexit réveille le vieux rêve de la réunification. En face, on trouve le Pays de Galles et l’Angleterre qui ont manifesté un sentiment très anti-européen. Le risque d’implosion du Royaume-Uni n’est donc pas une vue de l’esprit.

Europa !

Les grands manœuvres post-Brexit ont donc commencé. Passons sur les réglements de comptes qui animent la classe politique outre-Manche. Sur le continent, tout le monde y va de sa recette pour relancer l’Europe. Pourquoi se mettent-ils en peine ? Inutile de chercher, celle-ci existe déjà et elle est pleine de bon sens. Nos dirigeants feraient bien de prendre comme livre de chevet « Europa », le livre de Giscard préfacé par Helmut Schmidt. Le moment est venu de répondre à l’appel qu’ils lançaient naguère pour la construction d’un ensemble fort et fédéré, comprenant, dans un premier temps les nations fondatrices plus cinq ou six autres.  C’est un projet qui ne demande aucune modification des traités européens. Il prévoit la création d’un Directoire, l’instauration d’un seul et même budget, la marche vers un système fiscal  et de droit du travail communs. Ce projet, qui peut être mis en oeuvre très rapidement et sans attendre la fin des négociations de départ du Royaume-Uni, permettra au continent européen de redevenir puissant et solidaire face aux géants du monde que sont la Chine et les Etats-Unis.

Le livre contient tous les éléments : la marche à suivre et les étapes à respecter. Et naturellement, il ne faut pas perdre de vue la nécessité d’associer les peuples à cette évolution.  Giscard n’a pas négligé la nécessité de réconcilier l’idée européenne avec les peuples. Ainsi précise-t-il, « il n’est aucunement question dans l’union économique et monétaire, d’attribuer des compétences en matière de santé, d’éducation, de logement, de sécurité publique, de protection sociale, de culture, bref de tout ce qui fait le particularisme de notre mode de vie. En revanche, il serait essentiel que les citoyens aperçoivent les buts recherchés et se persuadent du bien-être d’appartenir à un ensemble puissant, prospère et libre, au lieu de languir dans des structures morcelées et vouées inexorablement au déclin.» Et pour cela, il faut que le peuple européen se sente partenaire du projet et donc il ne suffira pas de le consulter, il faudra l’associer notamment par le biais des parlements nationaux. Pour Giscard, la pratique démocratique reste le seul instrument qui fasse communiquer le peuple et le pouvoir, aussi doit-elle être présente dans le fonctionnement d’Europa.

Le chemin qui conduit à une intégration plus poussée existe. Il n’est pas très difficile d’y avancer, conclut-il. Il suffit d’une volonté politique partagée… Le choc du Brexit pourrait avoir cette conséquence salutaire.

 


LA CLARIFICATION

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Leave : 52%  Remain : 48%

Les Anglais ont tranché : le Brexit l’a emporté. Bien sûr on peut le regretter, un pays qui divorce de l’Union européenne n’est pas un événement anodin. D’ailleurs l’affolement qui a gagné le monde financier et le personnel politique en est une démonstration. Pour autant, il faut bien reconnaître que le fait que cette sécession concerne le Royaume-Uni est tout sauf un accident. Bien que son entrée dans l’Union remonte à plus de 40 ans, il n’a jamais vraiment joué le jeu de la construction de l’Europe. Il a refusé d’entrer dans la zone euro et réclamé constamment des exceptions aux règles. Un pied dedans, un pied dehors. En fait, ce qui intéressait notre partenaire d’outre-Manche c’était d’avoir à sa porte une zone de libre-échange à moindre prix. On a donc assisté à 40 ans de guérilla permanente. Depuis son entrée dans l’Union, le Royaume-Uni a été un boulet, voilà la vérité.

Le vote d’hier met fin à 40 ans d’hypocrisie.

La teneur de la campagne électorale a révélé un grave malentendu entretenu par les partisans du Brexit : le principal déclencheur du vote « leave » a porté sur le thème de l’immigration, en en faisant porter la responsabilité aux institutions de Bruxelles, alors que le problème est largement lié aux conséquences de la mondialisation. Qui peut croire que quitter l’Europe changera quelque chose à ces mouvements démographiques. Le pays qui a dominé le monde avec son empire quitte l’Europe par frilosité devant les bouleversements de la globalisation ! Mais faire de l’UE le bouc émissaire pour avoir un prétexte est minable surtout au regard des conséquences effroyables que le divorce va entraîner. Surtout quand on ajoute au tableau le pari politicien de David Cameron pour avoir le pouvoir, suivi du même pari de Boris Johnson dans le même but.

Car la déflagration du Brexit va faire des dégâts difficiles à évaluer.

A commencer par le possible éclatement du Royaume-Uni, l’Ecosse étant en mesure de prendre son indépendance, le réveil de la guerre entre les deux Irlandes, sans parler des conséquences financières et juridiques avec des milliers de lois à réécrire et des dizaines de traités à renégocier : une sacrée galère ! Avec son cortège de misères pour les plus démunis. Ce sont eux qui paient toujours les mensonges des populistes. Alors Marine Le Pen peut bien fêter l’événement en buvant du champagne, Mélenchon prendre à témoin la loi El Khomry comme dictat ultra-libéral de Bruxelles, ce sont les mêmes que Farage. Ils se servent de l’Europe comme bouc émissaire de nos lâchetés nationales, de notre incapacité à mener les réformes nécessaires. Comme si retrouver la souveraineté nationale, la monnaie, le pouvoir de légiférer pouvaient  permettre le redressement du pays, son désendettement, la fin de ses déficits, sans efforts. Qui ne voit pas que nos syndicats qui ne veulent pas renoncer aux acquis sociaux, les conservent au prix de la précarité de ceux qui n’ont pas la chance d’entrer sur le marché du travail. L’Europe n’a rien à voir là-dedans.

Cela dit, nous allons vivre une période d’incertitude qui va durer des semaines et des mois, dans un paysage européen et international imprévisible. Bien des questions se posent, politiques, financières et économiques. Le Brexit ouvre une période de deux à dix ans de négociations, il intervient à un moment où l’économie mondiale est ralentie et ne parvient pas à prendre un nouvel essor. L’économie européenne sera forcément impactée, à commencer par celle du Royaume-Uni, et aussi celle de la France qui a une balance commerciale  positive avec lui, mais personne ne sera épargné.

 


DE LA COMEDIA DEL ARTE AU GRAND GUIGNOL !

Défilé manif nation

 

La pièce que nous joue le pouvoir avec les syndicats nous réserve bien des surprises : personnages hauts en couleur, suspense, coups de théâtre, selon un scénario bien imprévisible où la répartition des rôles est désormais répartie. On est passé de la comédia del arte au grand guignol, et le jour de la manif’, ce sera carnaval ! Sauf qu’il s’agit de la France, de son président, de son gouvernement et de partenaires sociaux, gens réputés responsables et sérieux …

A croire qu’en France, on n'a vraiment que ça à foutre... Au moins ça évite de parler de la situation économique qui s'est tellement améliorée, des dangers d’attentats qui se sont tellement éloignés qu'on peut se consacrer à ce débat incontournable : savoir si la manifestation d’aujourd’hui devait être maintenue, interdite, statique ou itinérante. De quoi détourner l’attention du bon peuple qui se lamentait sous des trombes d’eau pour le distraire.

L’autre grand sujet d’aujourd’hui, c’est le Brexit, occulté par la manifestation, dont le gouvernement ne voulait pas, mais que les syndicats réclamaient en se frappant la poitrine et en se revendiquant de la démocratie. Car quoi, on n’interdit pas une manif’, on ne la limite pas dans l’enceinte d’une place fut-elle de la Nation (proposition de Cazanova). Vaste sujet en effet, à côté duquel la sécession possible de la Grande Bretagne est tout-à-fait mineur !

Une petite réflexion au passage : qu’il se produise, à chaque manif’, des centaines de graves délits relevant du tribunal correctionnel, que la capitale soit devenue invivable, que la CGT, laisse les désordres se multiplier et augmenter en intensité, rien de tout cela ne pose le moindre problème au regard de l’exercice sacro-saint de la démocratie. Et surtout n’allez pas l’accuser de connivence avec ceux qui attaquent la police, sinon gare au procès. C’est le gouvernement qui laisse faire les casseurs ! Lol !

Le ridicule des comportements est partout. Il s’est aggravé avec les attaques venant de tous les camps à l’image de Français qui souhaiteraient le départ immédiat du pépère et de son Manolito aboyeur, il suffit de voir les études d’opinion et sur quel toboggan vertigineux ils sont. Alors tout le monde s’en donne à cœur joie : à gauche, hurlent les Christian Paul, les Pierre Laurent, les Aurélie Filipetti, les Clémentine Autain, de l’autre côté c’est Marine Le Pen qui crie un jour qu’il faut interdire les manifestations et qui aujourd’hui se pose en défenseur de la démocratie quitte à se contredire, la droite républicaine n’est pas en reste et dénonce à juste titre la vacance du pouvoir, mais en désordre : les Nicolas Sarkozy, François Fillon, NKM et autres spadassins de moindre envergure tirent à boulets rouges sur le pouvoir, mais pas un qui dit la même chose. Inutile de dire que si des élections anticipées avaient lieu aujourd’hui, elles se dérouleraient dans une panique et un désordre indescriptibles.

Mais voilà-t-y pas que l’exécutif a la velléité de  se rebeller : hier matin, il fait interdire la manifestation par le préfet de Paris ! Non mais ! Martinez en a les moustaches qui se rebroussent. Il demande à voir notre flic en chef et en fin de matinée, nouveau coup de théâtre : le gouvernement accepte la manifestation à la Nation, mais il en limite l’évolution à un périmètre autour de la place. Ce ne sera pas statique : on tournera autour du bassin de l’Arsenal, de quoi se foutre à l’eau pour un syndicaliste. C’est du Guignol grandeur nature ! Et si les manifestants sont « un million », comme d’habitude, on se demande bien comment le cortège va pouvoir caser tout le monde sur une distance aussi courte ! Machiavélique : on vérifiera aisément le véritable nombre des protestataires professionnels. Martinez n’a pas vu le coup venir. Le carnaval n’est pas terminé pour autant puisque dans la foulée, le principe d’une nouvelle manifestation le 28 juin a été accepté, à condition d’en négocier les modalités. Personne ne peut dire comment tout cela va finir, ni qui, des syndicats ou du pouvoir, l’emportera et si la loi Travail sera appliquée un jour. J’en ai quand même une petite idée : dans l’indifférence.

Le vote des Anglais est autrement important pour notre avenir. Il sera temps d’en parler demain.

 


LA POUSSEE POPULISTE

Marine le Pen 2013   Mélenchon Bastille 2013

 

Après l’Autriche, c’est l’Italie. On vérifiera très bientôt ses effets au Royaume-Uni avec le referendum sur le Brexit, on en mesure les progrès même aux Etats-Unis avec le phénomène Trump, et probablement aussi en Espagne avec « Unidos Podemos » cette alliance à l’extrême gauche qui talonne le parti Populaire de Rajoy. En Grèce les populistes n’ont rien réglé et continuent d’encaisser les chèques de l’Europe tout en renaclant à faire les réformes. Cela n’y change rien. Pour réussir en politique aujourd’hui, dans nos vieilles démocraties, il faut être anti-système, et ce n’est pas surprenant puisque le dit système a échoué et les politiques ont renoncé à le changer. On le voit bien en France.

Le cas du Royaume-Uni

L'histoire du référendum britannique incarne jusqu'à la caricature ce que la politique ne devrait pas être. David Cameron en avait lancé l'idée en fonction de petits calculs électoraux qui risquent de lui coûter cher aujourd’hui. L'ancien maire de Londres, Boris Johnson, fait le calcul inverse et semble avoir choisi le Brexit surtout pour arriver plus vite au pouvoir. Comme souvent dans les référendums, les électeurs ne répondent à la question posée - quitter l'union européenne ou y rester - mais à une autre -fermer ou non le pays à l'immigration, le débat s’est fait principalement sur ce thème. L’assassinat de Jo Cox, tuée par un déséquilibré pro-Brexit, a constitué le paroxysme d'une campagne électorale très violente, amplifiée par une presse britannique qui a donné une nouvelle fois la preuve de sa capacité à manier l'outrance. Cameron face à l’Europe comparé à Chamberlain face à Hitler, excusé du peu, faux arguments et mensonges, tout aura conduit à cet épisode dramatique. Le meurtre semble avoir calmé les uns et les autres : tant mieux. Il aboutira peut-être à un vote en faveur du maintien. Mais que d’hypocrisie de la part des Anglais quel que soit leur bord !

Le divorce entre les élites et les peuples des pays développés.

Le plus grave c’est que ce qui se passe en Grande Bretagne est le reflet de ce qui se passe partout ailleurs, y compris en France. Et le meurtre d’une députée en cristallise le constat aberrant : c’est le divorce entre les élites élues ou au gouvernement et les peuples. Ce clivage a dominé la campagne électorale britannique. Les bataillons d'économistes savants qui se sont échinés à expliquer que le « Brexit » serait une catastrophe pour l'économie du pays ont sans doute eu pour effet principal d'alimenter le vote en faveur du divorce avec l’Union... Comment faire entendre raison à des masses populaires qui l’ont perdue, et qui ne veulent plus rien savoir. Car l'opposition au « système » est en passe de devenir la ligne de fracture dominante dans toutes les vieilles démocraties. Chez nous aussi, extrême droite et gauche populistes ont réussi à imposer les thématiques du souverainisme et du protectionnisme à des partis de gouvernement usés, c’est pourquoi Marine Le Pen semble aujourd'hui être le futur candidat à l'élection présidentielle le plus certain d'avoir son ticket pour le second tour. En Italie, Matteo Renzi encaisse une défaite au profit du mouvement « Cinq étoiles » qui vient de remporter haut la main les mairies de Rome et de Turin. En Espagne, deux tout nouveaux partis, Podemos et Ciudadanos, troublent le jeu politique. Plus grave, l’alliance de Podemos avec Izquierda Unida (communistes) risque de faire passer à la trappe le PSOE. En Allemagne,  le parti « Alternative für Deutschland » (AFD) pourrait à son tour déstabiliser la mécanique politique l'an prochain. Partout la clé de lecture est la même et porte sur la question de l'immigration qui est au coeur des débats. Aux Etats-Unis, c'est même la première promesse de Donald Trump face à une Hillary Clinton considérée comme issue du système.

Le mirage des indépendances nationales.

Défiant le principe de réalité, ces nouveaux apprentis sorciers, volontiers nationalistes, experts ès référendums, veulent nous faire croire que nos pays seraient plus forts et plus influents, mieux protégés des crises financières et migratoires en s’enfermant dans un splendide isolement… au mépris de ce que l’histoire nous a appris. Car partout nous rencontrons de beaux esprits qui font de Bruxelles le bouc émissaire de toutes nos lâchetés et calculs politiciens, prompts à ressusciter des rêves de grandeur nationale, sans tenir compte de la puissance disparue. Ils manient pour ce faire débats caricaturaux, dénis et falsifications. Mais quand il n’y aura plus Bruxelles, il faudra trouver d’autres boucs émissaires, et là, on connait la suite ! La montée des « populismes » n'est pas surprenante en temps de crise. Une telle vague s'était aussi formée lors des années 1930, dans la foulée de la Dépression. Toute crise économique pousse au repli sur soi, tue l'espoir au profit du doute, plonge les peuples dans l'incertitude avec le cortège du chômage et de la misère. La tentation est grande alors de se révolter contre un système mis à mal et qui ne tourne plus rond. Et il existe d'excellentes raisons d'être en colère face à des résultantes choquantes comme l’accroissement des inégalités et le marasme d’une croissance qui ne vient pas ou mollement. Pour y faire face il faudrait des gouvernants qui proposent vision et cap, avec des réponses crédibles capables de faire entrevoir un avenir meilleur. Les populistes profitent du vide et semblent apporter des réponses : elles sont évidemment illusoires, mais comment éviter que les citoyens y soient sensibles. Le désenchantement est tel qu’il faut malheureusement craindre qu’il faille en passer par la mise à l’épreuve, avec pour résultat une aggravation de la situation comme on l'a vu en Grèce où les électeurs ont voté l'an dernier contre un plan de mesures que le gouvernement s'est résigné à mettre en œuvre ensuite.

La démocratie représentative.

La démocratie représentative est menacée. On voit ressortir les vieilleries bolchéviques, manipulées par des écervelés qui n’ont pas connu, ou les tentations autoritaires et totalitaires par une frange qui n’a jamais désarmé ni renoncé. Ce sont nos institutions qui sont en mise en danger par l’usure du système politique. Une partie du peuple a de plus en plus de mal à reconnaître l’autorité et la légitimité des élus, mises à mal par le virus de la « démocratie participative ». L’exemple de Notre Dame des Landes est emblématique. Les représentants du peuple devenus des professionnels de la représentation, inamovibles, éloignés de leurs mandants sont condamnés. Il importe, qu’à défaut de se transformer, notre système propose au moins une forme de renouvellement : celle des hommes et des idées qui vont avec. Je crains fort que si nous ressortons du magasin les mêmes personnels, on ne coure à la catastrophe. Voilà où aura conduit l’abaissement de l’autorité du politique et de l’Etat, par un pouvoir qui continue de procrastiner, de manipuler et d’atermoyer. Un abaissement qui rejaillit inévitablement sur l’opposition par effet miroir !


LA SEMAINE D’ARCHIBALD

Haddock se marre bis

 

Retour sur une semaine agitée. C'est comme le temps et ça dure depuis un moment. Quelle époque ! Du côté du temps, on ne peut pas dire que la météo ait fait beaucoup d’efforts pour aider les sinistrés à faire sécher leurs affaires. A se demander ce qu’on a fait au bon dieu (j’en ai une petite idée). Côté CGT, même pas un petit geste pour être solidaire des policiers assassinés. 

Lundi :

On a atteint le comble de l’horreur avec l’assassinat d’un couple de policiers par un terroriste islamiste fou : la barbarie n’a pas de limites. Et dire qu’on est en « Etat d’urgence » !

Mardi :

Martinez-le-stalinien avait promis une mobilisation « énorme » pour sa manif’ : la police a comptabilisé 80 000 personnes à Paris et la CGT … 1 000 000 ! En voilà un qui a les mêmes rapports avec la vérité que l’antique Pravda. On a surtout constaté une énorme casse avec des militants syndicalistes pris la main dans le sac (de la violence). Et si on tapait dans les 450 000 € de sa cagnotte pour payer les dégâts. On a bien fait payer la pelouse du Champ de Mars à la Manif pour tous. Hollande a menacé d’interdire les manifestations : chiche !

Mercredi :

Ce matin les taux d’intérêts allemands à 10 ans sont tombés dans le négatif.

Royal encore punie : EDF devra appliquer un rattrapage de 1,5 € par mois aux 28 millions de clients du tarif réglementé. Têtue et bête à la fois… Mais ça, on savait. Coluche aurait rajouté : « Enfoirée, c’est nous qu’on paye ! »

Primaire de la droite : on va bientôt monter un nouveau "15 de France". Avec la candidature de Guaino, on arrive à 14 candidats. Le ridicule ne tue pas, dommage ! Il ne manque plus que le chauffeur de Sarko ou son poisson rouge (s'il en a un) … Bref, ça fait pas sérieux. Pour qui se prennent-ils tous ces hurluberlus à l’égo démesuré ?

Jeudi :

Echec des négociations sur l’assurance-chômage. El Khomry impute l’échec à l’attitude du Medef (on s’en serait douté). Et courageusement le gouvernement a prorogé le dispositif actuel jusqu’à 2017. Une manière de passer la patate chaude aux successeurs.

A Londres, meurtre de Jo Cox, députée pro « In » par un fou pro « brexit ». La campagne de violence des partisans de la sortie de l’Union a atteint son paroxysme. Une campagne véhémente et mensongère comme seuls les populistes savent le faire. Mais après ?

Vendredi :

L’or est à 1300 $ l’once : du jamais vu depuis août 2014. Cela n’annonce rien de bon.

Mélenchon passe en tête des candidats de gauche dans les sondages. C’est pépère qui rit jaune. On attend la blagounette, mais elle ne vient pas. D’ailleurs il est devenu gaulliste : c’est le premier président de gauche à se rendre à Colombey sur la tombe du Général. Faut-y qu’il soit tombé bien bas pour marcher dans les pas de Philipot !

Et encore : Martinez n’est pas d’accord avec El Khomry. On s’en serait douté.

Samedi :

Conseil national du PS : Camba dégaine la primaire de la « gauche de gouvernement » (si vous savez pas, je vous le dis : c’est le PS + les radicaux + les écolos égarés). Adopté à l’unanimité ! Une manoeuvre hollandaise pour enfermer les Montebourg, Macron, Linneman et autres prétendants dans un carcan fait sur mesure pour le sortant. Ce qui a fait dire à Filoche (lui-même candidat) : «  même une chèvre gagnerait contre Hollande ! ». Les gauchos voteront avec des moufles les deux derniers dimanche de janvier, les veinards.

Dimanche :

Selon le JDD d’aujourd’hui, les cotes de Hollande et de Valls auraient encore baissé. On croyait qu’ils avaient touché le fond, mais non, ils creusent encore. A l’époque, on disait « la cote de Barre baisse et ça amuse la galerie ! » mais avec Hollande et Valls on a rien trouvé de drôle. La situation se suffit à elle-même.

 


LA POLKA DES TAUX

étau des taux

 

Le monde est fou, fou, fou.

Vous savez combien nous sommes sensibles aux mouvements des taux d’intérêts compte tenu de notre endettement et de nos déficits. Eh bien, je plains nos politiques : bienheureux ceux qui y comprendront quelques chose dans la polka actuelle. Car l’affaire n’est pas liée qu’à la situation économique et financière des Etats. Des éléments liés aux événements politiques viennent interférer et rendre les situations difficilement prévisibles. Les marchés viennent en effet de découvrir qu'il y aura un referendum en Grande-Bretagne le 23 juin et qu'un Brexit est possible. Aussitôt s’est déclenché un sauve-qui-peut sur les indices boursiers et une ruée vers les emprunts d'État même avec des taux négatifs. Rajoutez à cela la FED américaine qui parait totalement perdue depuis les derniers chiffres du chômage américain et qui repousse mois après mois sa hausse des taux...

Pour les uns c’est la chute !

Les taux d'intérêt continuent leur chute en Grande-Bretagne, aux États-Unis mais aussi en Allemagne, sans qu'on sache vraiment où elle s'arrêtera. Pour des raisons diverses, mais cela semble plutôt logique (enfin presque). Ils tombent même en-dessous de zéro. Résultat l'épargne ne rapporte plus rien. Un problème pour les rentes et pour les banques.

Pour les autres, c’est la hausse !

Les taux ne baissent pas partout. En fait, le Brexit inquiète aussi sur l'Europe. Et du coup, on reparle des pays qu'on avait oubliés : le Portugal, l'Espagne et la Grèce encore et toujours. Si la Grande-Bretagne quitte l’Union, les partis anti-européens vont connaître un effet porteur sans précédent dans des pays où la situation politique est instable. Que feront les Espagnols qui retournent aux urnes le 26 juin, 3 jours après l'Angleterre, par exemple ? Les taux remontent donc à toute allure dans tous ces pays dits périphériques, ceux qui nous ont fait peur en 2010 et 2011 et qui ont provoqué la crise de la dette et de l'euro. Les investisseurs s'inquiètent et les taux de la dette remontent. Le raisonnement est simple là encore : on imagine les dégâts que peut provoquer ce mouvement de hausse des taux chez eux. Car les marchés se sont aperçus que les pays faibles de l'Europe sont toujours aussi faibles, toujours aussi endettés et toujours aussi instables politiquement.

La folie « brexit » des marchés.

L’inquiétude du Brexit s’étend aussi aux pays qui auraient envie de suivre la Grande-Bretagne, comme La Pologne dont le gouvernement actuel est résolument anti-européen. Il y a aussi la Slovaquie et la Hongrie et même dit-on la Hollande.  Ils pourraient se ruer dans la brèche. Une tentation prise au sérieux par l’Allemagne qui a déjà annoncé que les pays qui sortiront en paieront le prix en perdant les avantages du marché européen.  De quoi alimenter le mouvement de bascule des taux !

Pour les Etats-Unis, c’est toujours le « gris ».

La réunion de la FED n'a bien évidemment pas débouché sur une hausse des taux. La banque centrale américaine continue à s'inquiéter de l'emploi et du contexte international. Elle évoque toujours une nouvelle hausse des taux mais la repousse en permanence, signe d’un manque de confiance dans l’avenir. Le dollar chute donc logiquement et lourdement, notamment contre le yen,  et l'euro flirte avec les 1,13 $... Mais cette fois les indices boursiers qui, d'habitude, réagissent bien quand la FED ne monte pas ses taux, chutent. Une preuve de plus du désarroi qui règne. Le Japon flanche et les indices européens devraient baisser dans la foulée. Acculée par la flambée du yen depuis des semaines voire des mois, la Banque du Japon a pourtant choisi de laisser inchangée sa politique monétaire, par crainte là aussi du résultat du référendum sur le Brexit, qui peut, en cas de sortie du Royaume-Uni de l'Union, faire violemment chuter les marchés et faire monter encore plus le yen, valeur refuge. Une situation qui est devenue intenable pour le Japon et ses exportations. Forcément, elle va devoir intervenir, avant ou après le Brexit.

Les résultats du referendum anglais ne devraient être connus qu'au matin du 24 juin mais la nuit du 23 va être longue : la multiplication des sondages à la sortie des urnes, dont une partie a été commandée par les fonds spéculatifs, les « hedge funds », va alimenter toutes les spéculations surtout si le score est serré.

On n’a pas fini de danser la polka !


RETOUR VERS LE FUTUR

Sarkozy identité

 

Nicolas Sarkozy n’est pas en campagne.

Il fait campagne, nuance. Pour le compte des Républicains et un peu pour le sien, forcément. Ses concurrents lui font un mauvais procès en lui reprochant d’utiliser ses prérogatives de président de parti. Il ne fait, me semble-t-il, que ce pourquoi il a été élu : être le chef de l’opposition et travailler à un projet pour « Les Républicains » qui s’annonce d’ailleurs comme une véritable plate-forme dans laquelle pourront puiser ou se reconnaître tous les candidats. Celui-ci sera présenté en Conseil National le 2 juillet, on ne voit pas comment il pourrait partir avant. Alors, c’est vrai, quand il parle, cela s’entend, ce qui n’est pas le cas de tous les concurrents de la primaire. Et sa carrure fait de l’ombre, bien sûr. De là à affirmer que ce n’est « ni moral, ni éthique », la ficelle est un peu grosse. Alain Juppé aurait pu s’abstenir de ce genre de commentaire qui le fait passer pour un mauvais joueur, ce qui n’est pas son genre.

L’identité nationale.

A Saint-André-lès-Lille, Nicolas Sarkozy a prononcé un discours dont la force et la conviction sonne en effet comme un démarrage de campagne. Mais on n’empêchera pas l’ancien président de penser que c’est en dénonçant la pagaille nationale qu’il séduira l’électorat de droite. Avec le mécontentement qui monte, on ne peut pas lui reprocher de vouloir mettre de son côté ceux que les grèves scandalisent. Ce faisant il risque toutefois de leur servir un plat réchauffé. On comprend bien  que le souvenir des racines, les attaques contre le communautarisme et l’hommage rendu à « l’identité morale, culturelle et spirituelle » de la France fassent vibrer une corde sensible dans le coeur de ceux qui constatent que, effectivement, ces « valeurs » s’effritent. Mais on se souvient que le grand débat voulu par le président Sarkozy pendant son mandat portait déjà sur les mêmes thèmes. Alors, une fois de plus, on va s’écrier qu’il court après le Front national.  Si ce discours est utile, il n’est cependant pas suffisant, car si on en restait là cela indiquerait qu’il ne s’est guère renouvelé et du coup il ferait peser un risque sur l’ensemble de la droite.

Ni de droite, ni de gauche.

Reconnaissons quand même que le choix du thème et le contenu de son discours de Lille ne sont pas fortuits. Ils témoignent d’une redoutable habileté politique : qui peut, mieux que Nicolas Sarkozy s’identifier à l’identité nationale. « Parler de la fierté d’être Français » au moment où démarre l’Euro de football  avec une équipe de France dont on espère des exploits, ne peut que résonner dans les cœurs et les esprits. Impossible de parler après lui. D’autre part, le coeur de son propos oppose la « communauté nationale » qu’il exalte, aux « communautés particulières » qu’il pourfend pour la tyrannie qu’elles imposent en instaurant un « communautarisme » qui cherche à dissoudre la France. Ce serait trop simple de réduire ce « primat de l’histoire, de la culture, des valeurs nationales partagées », à une question de gauche ou de droite, tant cette conception rejoint la vision d’un Manuel Valls qui ne manque jamais une occasion de s’opposer à la gauche multiculturelle. Nicolas Sarkozy sait que l’accusation de « droitisation » est devenue ringarde et que le « peuple » le jugera en phase avec ce qu’il ressent. Il faut donc s’attendre à ce que la campagne soit d’abord un débat sur la France.

Le nœud de tous les problèmes.

Nicolas Sarkozy savait aussi  qu’en se plaçant sur le terrain de la lutte contre le « communautarisme » il surferait facilement sur le mécontentement profond des Français dont l’hostilité au gouvernement actuel n’est plus à démontrer. On rétorquera que ce n’est pas en exaltant l’identité nationale, en visant des minorités, en contribuant à leur exclusion que l’on viendra à bout des maux sévères dont souffre le pays. Il ne suffit pas de caresser son électorat dans le sens du poil, dans un domaine théorique où il ne lui coûte rien de durcir son discours. Nous attendons du président des « Républicains » qu’il nous dise comment il va rétablir le plein emploi s’il est élu président de la république à nouveau. Car là est le nœud de tous les problèmes : Les Français ne songeraient pas à se dresser contre les minorités si le chômage ne faisait dans les familles autant de ravages financiers et moraux. Ils ne craindraient pas le « grand remplacement » invoqué par l’extrême droite et ses théoriciens s’il y avait des emplois pour tout le monde, y compris dans les groupes issus de l’immigration. Pour les Français, la menace sur le statut social, la crainte du déclassement très présente au sein des classes moyennes, la crise qui perdure et qui menace des acquits économiques et sociaux, sont le vrai terreau de l’intolérance, autant que les phénomènes migratoires qui viennent s’ajouter à leurs inquiétudes.

Un projet complet.

Ils attendent que la droite, qui peut légitimement nourrir l’ambition de diriger le pays, dise comment elle va créer des emplois, relancer la croissance, réformer en profondeur sans provoquer une révolution et, tout en même temps, mettre un terme à la dérive de nos dépenses publiques. Certes, on comprend que Nicolas Sarkozy se sente plus à l’aise avec les thèmes propices au lyrisme et en phase avec son tempérament. On comprendrait moins qu’il se contente d’un débat vieux de plus de cinq ans sur l’identité nationale. Il faut espérer que le discours de Lille ne soit qu’un point de départ et serve de cadre à un projet propre à offrir au peuple français les perspectives dont il a besoin, dans la clarté, la vérité et la lucidité. Nous en saurons plus le 2 juillet !


LES SABOTEURS

Manif lycéenne

 

Une minorité de grévistes qui ne représentent guère qu’eux-mêmes, entend imposer sa loi. Ils ne sont soutenus par personne et plus ils appellent à l’élargissement de leur mouvement, plus il s’étiole. Ils donnent de notre pays une bien triste image, celle d’un pays sens dessus dessous, de citoyens résignés et blasés qui galèrent pour aller à leur boulot, qui doivent supporter des tas d’ordures (dernière trouvaille de l’imaginatif Martinez). Ce seront bientôt des entreprises prises à la gorge qui licencieront quelques employés. Cette pagaille d’une France prise en otage, menacée par les attentats, ne peut que faire fuir les supporters étrangers, les touristes et les investisseurs.  Mais de cela ils n’ont cure.

Les saboteurs de la gauche.

Cette poignée de syndicalistes contestataires et violents, a réussi à creuser un fossé profond entre les deux gauches. Ils sont suivis par Mélenchon qui espère bien récolter les dividendes de leurs actions, surtout s’ils parviennent à leurs fins en obtenant, de guerre lasse, le retrait de la fameuse loi El Khomry. Le discrédit du camp réformiste sera alors total. Vestiges d’un monde disparu, qui survit en France grâce à une vieille tradition de monopoles qui ne veulent plus rien dire, ils veulent dicter leur loi à ceux qui voudraient moderniser la gauche. Le prix à payer sera une défaite en 2017, tant les deux bords sont devenus irréconciliables. Après tout, c’est leur problème. Que la gauche soit en miettes m’importe peu.

Les saboteurs de leurs entreprises.

La SNCF, Air France, ERDF, les messageries… paieront demain le prix du refus des réformes par un manque de compétitivité qui débouchera sur des pertes d’emplois quand il faudra faire face à la concurrence. Ce mouvement marche sur la tête. Ce sont des nantis, accrochés à leurs acquis, qui ne sont en rien  concernés par la Loi Travail, qui prétendent lutter contre la précarité des autres alors que leurs exigences et les surcoûts qu’ils imposent à leurs entreprises en créent bien davantage par les prélèvements sur les fonds publics payés par le contribuable que cela entraîne. La faiblesse du gouvernement en lâchant sur toutes leurs exigences arme autant de bombes à retardement pour l’avenir. En 2017, il ne suffira pas de renvoyer la gauche, il faudra mettre un terme au pouvoir de nuisance de ces irresponsables.

Les saboteurs de la France.

A l’occasion de l’euro de football, ils auraient pu faire preuve d’esprit de responsabilité en suspendant leur mouvement de grève. Mais de l’image de la France, ils n’ont que faire. Ils ont obligé le gouvernement à des dépenses dont il n’a pas le premier sou vaillant, ils mettent à mal l’unité nationale et sapent les valeurs républicaines en cautionnant les violences. Ils empêchent les autres salariés, qu’ils méprisent, de se rendre à leur travail. Leur fond de solidarité leur assure un salaire de remplacement, mais ils se moquent bien des conséquences financières pour ceux qui ne peuvent rejoindre leur lieu de travail et doivent prendre malgré eux des jours de congés. Au bout du compte, leur mouvement se soldera peut-être par un point de croissance en moins, ce dont ils se fichent, assurés qu’ils sont de toucher leurs émoluments, et des chômeurs en plus. Eux sont certains de garder leur emploi. De quoi donner crédit à ceux qui dans l’opposition, veulent remettre en cause le statut de la fonction publique.

Vus d’Europe, ces désordres sont incompréhensibles.

Nulle part il n’existe cette sorte de syndicaliste directement sortis du 19ème siècle. Mais le plus grave, c’est qu’en face, au gouvernement, c’est le vide. On donne le triste spectacle d’un pays à l’abandon, avec des zones de non-droit, pas seulement dans les quartiers dits « sensibles ». Mais aussi d’un peuple placide qui devrait se révolter et qui ne réagit pas, comme anesthésié. Le réveil pourrait se faire dans les urnes. Rappelons-nous 1968 et la chambre introuvable qui en est résulté : syndicalistes et gauches de toute obédience récolteront ce qu’ils ont semé.


ALORS BREXIT OU PAS BREXIT ?

Brexit

 

Les sondeurs « outre Channel » devraient être plus sérieux et ménager les cardiaques. Pas un jour sans que paraissent des évaluations contradictoires, quand elles ne tombent pas dans la même journée. Un coup le Brexit est à 48% quand le « In » est à 43, le coup suivant c’est l’inverse. On croyait la partie perdue pour les partisans de la rupture et deux sondages les donnent largement gagnant : aussitôt la Livre décroche et la City s’affole. Seuls les bookmakers eux restent calmes et continuent à donner le camp du « In » très largement gagnant. De longue tradition il vaut mieux se fier à eux, ils sont probablement le meilleur indicateur.

Mais en réalité, personne n'en sait rien... Ce qui est certain c’est que les investisseurs ne veulent pas croire à une sortie de la Grande-Bretagne. Ils pensent même qu'en cas de victoire du Brexit, les gouvernants profiteront des deux ans de période de transition pour tenter de faire revenir les Anglais sur leur décision. Toujours est-il que même les marchés n'ont pas intégré le scénario d'un Brexit. Cameron a mis tout son poids dans la bataille, les grands leaders européens et américains ont aussi agité le drapeau rouge sans que l’on sache si cela aura un impact sur la décision des habitants du Royaume Uni. La journée du vendredi 24 juin va être une journée intéressante à suivre, surtout sur les marchés.

Et puis je vais vous dire, le Brexit, les Français s’en battent l’œil. Ils ont suffisamment à se démener pour faire face aux turpitudes que leur imposent les radicaux de la CGT ou les éléments déchainés avec leur cortège d’inondations. Les plus anciens se rappellent que l’Europe a su exister sans les « Godons » et que cela ne l’empêchait pas d’être prospère. C’est même parce que le « marché commun » était en train de les ruiner qu’ils sont venus frapper à la porte, profitant d’un Pompidou conciliant. S’ils croient que se séparer de l’Europe empêchera les problèmes d’immigration, ils se leurrent, d’autant que plus rien ne nous empêchera de regarder des « embarcations » s’éloigner de nos côtes vers l’eldorado anglais. Les Calaisiens voteraient certainement « pour ».

Histoire de continuer à se détendre un peu : savez-vous qu’en Allemagne le rendement moyen des emprunts toutes échéances confondues est devenu négatif pour la première fois, et que nos voisins germains empruntent à 10 ans à 0,04% ! De quoi faire rêver notre Sapin-les-bas-roses.

Bien fait ! Je ne peux pas résister au plaisir d’évoquer ici le Macron qui s’est pris un œuf sur ses boucles gominées et son costard Lagonda. L’idole des médias bobos l’a bien cherché, non !

 


L’ALTERNANCE EN PERIL !

Archibald en colère

 

Ces grèves qui perdurent sans cause réelle et sérieuse autre que l’idéologie et le déni de réalité non seulement ruinent la SNCF mais contribuent à entretenir un climat délétère dans l’opinion. Les intempéries et les graves inondations qui ont à la fois endeuillé la France et mis dans la galère des milliers de nos compatriotes n’ont pas suscité la moindre solidarité des grévistes jusqu’auboutistes, même si elles en ont occulté quelque peu les actions, et en même temps ont suffisamment occupé les médias pour faire oublier l’essentiel : la conjugaison d’un décrochage économique avec une crise sociale et politique sans précédents. A tel point qu’à bien des égards, même l’alternance qui paraissait acquise est menacée. Notamment par deux dangers.

L’effondrement de la France.

C’est le premier danger. La minorité d’activistes qui cherchent à bloquer l’économie vont compromettre une reprise déjà timide, sans parler des violences récurrentes qui ont mis à sac les centre des grandes villes, ruinant un peu plus l’image de la France en Europe et dans le monde, au moment où l’on s’apprête à recevoir les participants à l’euro de foot. Les Français atterrés constatent que l’Etat laisse faire et que l’ordre public n’est plus vraiment assuré alors que le pays affronte une menace terroriste de grande ampleur. La République se couche devant la loi du plus violent. Pendant ce temps-là, loin d’aller mieux, l’économie continue de s’effondrer comme de nombreux signaux le montrent : augmentation des faillites qui réduisent la capacité de production, régression des investissements étrangers, chute du tourisme avec la peur des attentats (les grands hôtels sont vides), les fusions-délocalisations se poursuivent avec le départ de Technip à Londres, après Lafarge, Alcatel, Alstom, Norbert Dentressangle, sans oublier la déroute de Vallourec… On peut compléter le tableau avec le départ des entrepreneurs, des contribuables fortunés, des cerveaux, qui s’accélère. L’effondrement de la France c’est aussi l’atomisation de la société secouée par l’islamisme radical et traversée par des envies de révoltes liées au désespoir qui atteint de nombreux secteurs, agriculteurs, ouvriers, jeunes… avec des classes moyennes déstabilisées par le chômage et dévastées par une fiscalité et une politique de la famille qui la ciblent systématiquement. Le grand responsable de tout ça, ne le cherchez pas, c’est François Hollande. Sa démagogie et sa faiblesse ont ouvert un boulevard au populisme et ont ruiné toute velléité de redressement en échouant même sur une réforme pourtant vidée de son sens. Face au spectacle qui nous est offert, c’est la question même de la capacité à réformer par la voie démocratique qui est posée !

L’opposition dans la confusion.

Le second danger, c’est une opposition faiblement audible et en ordre dispersé. Pour la gauche, la messe est dite : laissons-la à ses contradictions. Ses divisions la conduisent irrémédiablement à la défaite. Mais au profit de qui ? Pour l’instant, la droite et le centre n’offrent pas une alternative crédible. La longue procédure de la primaire est en train de se transformer en machine à broyer les candidats avec le risque qu’il en sorte à l’automne un postulant affaibli par tant de mois de concurrence et de rivalités assassines. C'était peut-être une bonne idée pour une période tranquille. La crise et les attentats changent la donne. On a déjà dénoncé le trop grand nombre de candidats alors que d’autres s’apprêtent encore à entrer en lice.  La candidature de Nicolas Sarkozy, qui n’est une hypothèse que pour les naïfs, ne contribue pas à clarifier le débat. Au contraire, les soutiens qu’il reçoit forment une nébuleuse qui manque de cohérence. Les Ciotti, Wauquiez, Baroin, entretiennent la confusion par la multiplicité de leurs discours et les divergences qu’ils affichent. L’énergie, c’est bien, l’expérience c’est bien, mais il en faudra un peu plus pour faire admettre aux Français qu’on peut remonter le pays. Les autres sont occupés à se démarquer et paraissent trop dans le calcul politicien. Le centre n’est pas clair et peut contribuer à ruiner la primaire. Pourtant, la tâche sera immense. L’épreuve de force imposée par la CGT et FO, ces derniers vestiges du syndicalisme communiste et anarchiste, visent à interdire toute modernisation par la voie démocratique. Leur capacité de nuisance est amoindrie, elle reste encore suffisamment opérationnelle pour obliger un pouvoir affaibli à multiplier les dépenses clientélistes. Le malheur c’est qu’elles engageront son successeur. Les 5 milliards d'euros dépensés depuis le début de l’année seront plus de 10 en année pleine à partir de 2017. Inutile de croire à un  déficit limité à 3% dans ces conditions. Sans compter qu’il faudra recapitaliser les entreprises publiques de l’énergie et des transports et financer les concessions faites par l’Etat aux syndicats de la SNCF, d’EDF ou d’Air France… Face à des Français beaucoup plus démocrates socialistes qu’on ne le croit, il faudrait donc une opposition forte et crédible avec un programme solide et convaincant, qui réponde à toutes ces problématiques avec des solutions claires. Et puis que les candidats écoutent les Français un peu plus et leur ego un peu moins ! Faute de quoi, la tentation populiste pourrait être la plus forte.

L’alternance est bien en danger.


APRES MOI, LE DELUGE !

Hollande trempé

 

Oui, bah le déluge n’a pas attendu.  

Que d’eau, que d’eau ! Avec pépère à la barre, adepte du discours douché, ça devait finir comme ça. La France prend l’eau, au propre comme au figuré. Et elle est à la une de la presse étrangère partout. C'est-y pas beau ça ? Le problème c'est que les articles ne portent pas seulement sur les éléments déchaînés, ils focalisent aussi sur les casseurs, les manifestations, les grèves, et l’impuissance réformatrice de notre gouvernement. Et si nous sommes observés de près c’est à cause de l'Euro qui commence bientôt. Aussi pour compléter le tableau, le pouvoir nous noie sous une abondante série d’affirmations et de données démenties par les faits. Le mensonge érigé en principe de gouvernement, et après l’on s’étonne que les citoyens soient exaspérés ou décrochent ou se réfugient vers l’extrême-droite !

Chiffres bidons.

C’est devenu une constante : dans la république hollandaise, les chiffres sont systématiquement bidonnés. On le constate chaque mois avec la parution des statistiques du chômage, devenues le refuge de tous les transvasements entre chômeurs de catégorie A, B, C ou D. On le sent à travers les commentaires de la Ministre du Travail qui feint de s’étonner au constat d’une « hausse inhabituelle » de ceux qui n’ont pas régularisé leur situation à Pôle emploi ou d’un «  rebond inhabituellement fort » du nombre de sorties des inscrits au chômage. On l’entend dans les arguments employés par le chef de l’Etat lui-même lorsqu’il compare son désastre social à la performance de son prédécesseur, en maniant des chiffres et des durées qui ne peuvent en rien être rapprochés. C’est comme les 9 000 embauches de policiers qui ne sont en fait que 390. Excusez du peu !

Statistiques embellies.

Dans la république hollandaise, on arrange aussi les statistiques pour mettre en avant la baisse historique de la dépense publique. Notre Sapin-les-bas-roses ne manque pas une occasion de se réjouir. Mais c’est sans compter avec l’acuité, l’obstination tatillonne de la Cour des comptes pour faire jaillir la vérité : non, la France ne réduit pas ses dépenses publiques, et non, malgré les rodomontades de son ministre des Finances, la maîtrise des comptes n’est pas assurée.

Camouflage de la dette.

Dans la république hollandaise, on déguise la réalité pour faire en sorte que les ratios de la dette soient présentés de façon à masquer le décrochage de notre économie. On les tripatouille en espérant éviter que ne soit constatée l’augmentation de notre dépendance vis-à-vis de nos créanciers. Alors on jongle avec les emprunts, on fait faire des acrobaties aux taux d’intérêt, on se cache derrière la haute technicité des instruments financiers pour dissimuler l’inavouable : la France s’enfonce vers une dette à 100% de sa richesse. La crédibilité de la parole publique peut bien en souffrir, rien ne doit contrarier le « ça va mieux ».

Baisse record du chômage.

Ah oui ! Mais c’est en Allemagne. Encore et toujours l’Allemagne. Non seulement notre voisin ne ralentit pas mais il continue à créer des emplois. C’est une bien mauvaise nouvelle pour ceux qui prenaient leurs désirs pour des réalités et les allemands y arrivent sans avoir besoin de trafiquer les chiffres comme en France avec des emplois fictifs ou des programmes de formation inadaptés. Non, eux, c’est avec de vrais emplois, dans le secteur privé, et avec de vrais salaires ! Mieux : pas avec des salaires low cost comme on aimerait nous le faire croire. D'ailleurs l'Allemagne a adopté le SMIC il y a plus d'un an. Une maigre consolation pour nos gouvernants : malgré cette bonne santé économique et cette réussite sur le front de l'emploi, pour la première fois depuis la fin de Deuxième Guerre mondiale, les deux partis traditionnels allemands (CDU et SPD) sont passés sous la barre des 50% dans un sondage. Une réussite qui ne profite pas du tout à la coalition au gouvernement. Allez y comprendre quelque chose dans la psychologie des peuples.

C’est peut-être pour cette raison que notre pépère a ouvert en grand les vannes de la dépense publique. Pourquoi s’en faire ? Quitte à être impopulaire, au moins tenter le tout pour le tout. Mais ça ne décolle pas pour autant : il patauge à 14%. Après moi le déluge !

 


ORAGES SUR LA FRANCE…

Orages

Il pleut des cordes.

Une situation météorologique exceptionnelle et rare fait se déverser sur le cœur du pays des précipitations abondantes qui battent tous les records. Il y aura eu au moins un effet positif dans le cortège de misères qu’elles occasionnent : celui de mettre fin aux « nuits debout ». Pour ne rien arranger aux difficultés de circulation qu’elles suscitent en inondations et pluies diluviennes, de nombreux Français se trouvent confrontés à des grèves qui leur compliquent singulièrement la vie. Parfois, on peut se demander ce qu’on a fait au bon dieu.

Il pleut aussi des chèques en bois.

La crise sociale et même politique n’est pas seulement violente, elle est interminable. Elle provoque des difficultés qui se retrouvent dans tous les secteurs de l’activité, industrie, distribution, tourisme, commerce. Alors qu’il fallait se hâter de réparer les dommages causés par le terrorisme auprès de l’opinion internationale, nous avons fait exactement l’inverse. Le conflit déclenché par la loi travail donne une image désastreuse de notre pays. Le désordre n’est jamais le meilleur vecteur de l’économie, surtout quand il dure et les annulations de séjour en France, déjà en baisse, sont encore plus nombreuses. Les livraisons de carburant se sont améliorées, mais les nouvelles grèves, indépendantes de la loi El Khomri, comme à la SNCF, à la RATP, et dans le transport aérien vont finir par amputer le produit intérieur brut et créer un chômage supplémentaire. Pour tenter de mettre fin aux mouvements sociaux orchestrés particulièrement par la CGT, mais pas seulement, le gouvernement tente de sauver sa loi El Khomry en arrosant sa clientèle électorale ou en satisfaisant des revendications catégorielles. Déjà 4 milliards d’euros d’engagés alors que l’Etat n’a pas un sou vaillant et que la Cour des Comptes vient de contredire le Ministre des Finances sur la réduction des déficits. Pas responsable et profondément démagogique. Il n’en sauvera probablement pas pour autant ce qui reste d’une loi qui a été surtout un prétexte pour les syndicalistes jusqu’auboutistes de faire payer à Hollande sa « trahison ».

Une image déplorable de la France.

En Europe et dans le monde, l’incapacité de la France à adopter les réformes économiques et sociales qui sont appliquées depuis déjà des années partout ailleurs est incompréhensible. Les commentateurs étrangers découvrent la particularité du caractère national français, frondeur, râleur, imperméable au changement. On ne se moque pas seulement de nous. C’est bien plus grave. C’est la réputation de la France qui est en cause. Elle est de moins en moins bonne et les investisseurs viennent chez nous moins volontiers qu’ailleurs, comme le démontre une étude relative à l’année 2015. Mais ce sont aussi les départs de nos talents qu’il faut constater. Tous ces jeunes qui ont coûté cher à former et qui iront dispenser leur savoir et savoir-faire sous d’autres cieux plus propices à leur emploi et à leur avenir. La France s’appauvrit un peu plus chaque jour. Tout cela est le fruit d’une incompétence et d’un manque de lucidité de l’exécutif autant que celui d’une rigidité syndicale entêtée sur des idées dépassées. Yvon Gattaz a eu des mots durs à leur sujet, qu’ils n’auraient peut-être pas dû prononcer, mais ce faisant il a dit tout haut ce que beaucoup pensaient tout bas. La responsabilité du PS n’est pas moindre : ses divisions internes ont offert une brèche aux syndicats contestataires dans laquelle ils se sont engouffrés.

La CGT a réussi à placer le gouvernement dans une situation telle qu’il ne peut s’en sortir qu’en étant humilié. Il est condamné à céder sur tout pour espérer aborder l’Euro  dans des conditions moins cahotiques. Il n’y vraiment pas de quoi se réjouir.

Il pleut sur la France… et son Président est aux abonnés absents !

 


LA CGT A JETER !

Logo cgt
 

De retour.

Un passage par le nid pour écrire ce billet. La suite mercredi ou jeudi.

Quand on est loin de l’hexagone, au moins on respire. Dès que l’on pose le pied sur le sol national, on étouffe. Ce n’est pas en raison du temps, bien maussade. C’est l’atmosphère générale. Devinez de quoi parlent les Français en voyage ? De la loi El Khomry ? Non. Ce qui les hante c’est de pouvoir remplir le réservoir de leur voiture pour circuler. Et ils râlent ! Pourtant 75% des Français sont opposés à la loi Travail et plus de 60% soutiennent le mouvement social actuel. Déprimant ! Je ne sais pas où les sondageurs vont sondager, parce que moi je n’ai entendu que des gens qui s’en battent l’œil. 

En fait, personne n’a rien compris. Le problème ce n'était pas la loi Travail ! Mais non. Elle est vide. Si la CGT bloque la France c'est uniquement à cause de l'article 2 de la loi dont tout le monde parle depuis la fin de la semaine dernière ! Cet article donne la primauté aux accords d'entreprise : c’est le seul encore intéressant de la loi Travail. Inconnu du grand public, il a débarqué et emplit tous les médias, provoquant une cacophonie hilarante au gouvernement. Pendant que Sapin-les bas-roses affirmait qu’on pouvait le retoucher, le matamore Manolito disait le contraire. Mais on sent bien que le gouvernement s'apprête à reculer. Cet article aurait permis de contourner un peu la mainmise de syndicats destructeurs d'emplois mais parions qu’il va être remanié et vidé de sa substance. Dès lors, on pourra dire qu'il ne restera plus rien de la loi Travail. Le « bordel » n’est pas fini. Quand un syndicat s'arroge le droit de choisir quel journal peut paraître et pas les autres, la dictature n'est pas loin !

Il y aura lieu de revenir sur l’attitude de l’opposition.  Parce qu’ entre « on touche » et « on touche pas » à l’article 2, on a touché le fond de l’incapacité gouvernementale. Mais il ne faudrait pas que l’opposition, effrayée par le soutien des Français –qui mériterait d’être vérifié- aux mouvements sociaux, soit tentée de rengainer les armes et de se replier sur l’inaction. Ce serait la pire des choses.

Pendant ce temps-là, pépère continue ses villégiatures et promène sa bedaine et ses lapsus de par la planète. Le ridicule ne tue pas, il ne risque donc rien. Mais puisqu’on vous dit que tout va bien : la preuve, le chômage recule. On voudrait bien, mais ce n’est qu’un effet statistique des mesures du plan emploi qui commence à s’appliquer. En fait il n’y a aucune vraie amélioration. J’aurais l’occasion d’y revenir. L’opposition devrait être plus véhémente pour dénoncer ces manipulations grossières.

Il n’y a que le ciel qui est vraiment en colère. Les Romains y auraient vu des signes prémonitoires.

 


ET SI ON ESSAYAIT LA LIBERTE ?

  Liberté

 

Les socialistes et la gauche en général ont vraiment un problème avec la politique de l’offre. La seule qui permettrait le redressement économique de la France. Et ce ne sont pas les timides velléités du pouvoir actuel dans sa direction qui pouvaient produire beaucoup d’effets. D’ailleurs on voit bien que même une loi vidée de son sens comme la loi Travail provoque une levée de boucliers hors de proportion avec son contenu. C’est le poison idéologique qui freine toute réforme depuis des décennies qui est à l’œuvre. Cela teint à l’histoire de la gauche française et aux composantes qui la constituent encore aujourd’hui.

Elle est en effet constituée d'une branche marxiste, anticapitaliste, qui rêve encore d'une appropriation publique des moyens de production. Elle est incarnée par Jean-Luc Mélenchon et ce qui reste du Parti communiste. Il faut y ajouter un ensemble hétéroclite, fortement keynésien, qui reste persuadé de la nécessité et de la supériorité de l'action publique et qui n'attend rien de bon du libre fonctionnement de l'économie privée. Il va de Martine Aubry aux tenants d’une social-démocratie méfiante à l'égard du patronat tels que les frondeurs du Parti socialiste, auxquels s’ajoute le mouvement dit des « Economistes atterrés ». Ils sont de formation altermondialiste et pour eux la finance est l’ennemie, ils sont résolument opposées à la mondialisation et à la liberté des échanges. Attac et la Fondation Copernic en font partie. Enfin, il faut y adjoindre la partie antiproductiviste du mouvement écologiste de Cécile Duflot, qui, au nom de l'indispensable protection de la planète, entend réduire la dimension et la portée des activités marchandes, donc celles des entreprises et surtout des plus grandes. Les faits leur donne tort, mais ils ne veulent rien voir ni entendre. Pourtant si leurs théories marchaient nous n’aurions pas 6 millions de chômeurs et de travailleurs précaires.

La théorie keynésienne de relance par la finance publique et la consommation ne fonctionne plus. C’est là où le bâts blesse. Elle se heurte à deux obstacles majeurs : les importations des produits que nous ne fabriquons plus et qui détériorent notre balance des paiements dès que l’Etat injecte du pouvoir d’achat, ce qui nous appauvrit, le vieillissement de la population qui donne un modèle de société où les gens pourvus qui ont tout ce qu’il faut et sont à la retraite, donc ne produisent pas vraiment de richesse, sont très nombreux. A ces deux obstacles il faut ajouter notre endettement qui est le fruit de l’entêtement keynésien incapable de produire de la croissance. De même qu'il faut démontrer à nos concitoyens que le programme économique de Marine Le Pen plongerait la France dans la pire des catastrophes. C’est une tentation de rétablir le contexte keynésien par la fermeture des frontières et le concept de « l’Etat stratège », inspiré de la gauche par Florian Philipot. On sait ce que cela a donné dans toutes les économies dirigées, à l’Est ! La nocivité de ces modèles est redoutable et est une entrave la modernisation du pays.

Si on regarde comment s’en sont sortis nos voisins, on observe qu’ils ont choisi un autre chemin que l’économie administrée. Le libéralisme, fort de ses trois piliers – la liberté, la propriété et la responsabilité – porte en son sein des idées fortes susceptibles de faire sortir la France du marasme. Un récent sondage montre que ces concepts sont de plus en plus partagés par les Français. A l’étatisme collectiviste, au socialisme néokeynésien, à la déresponsabilisation individuelle croissante au profit d’un pouvoir normatif sans cesse plus invasif, une très large majorité de sondés (93 % !) préfère désormais les mots « autonomie », « mérite » et « initiative ». La « responsabilité » recueille pas moins de 91 % des suffrages, suivie de très près par « l’effort », « la modernité » ou « le travail ». Ces aspirations révèlent un désir puissant d’oxygène au service d’un retour rapide à une éthique de la liberté personnelle, à cette estime de soi nécessaire au bonheur de chacun que les politiques interventionnistes ont fini par mettre sous cloche ou sous tutelle. Et la liberté demeure le mot préféré des Français. Ces modèles de pensée sont évidemment bien plus en cohérence avec les évolutions du monde et les transformations des modes de travail et de production issues de la révolution numérique. Voilà pourquoi il est importande rompre enfin avec l’une des erreurs tragiques alimentant les politiques publiques des trente dernières années en niant, nivelant et empêchant les aspirations personnelles.

Cela suppose un vaste effort, une véritable révolution copernicienne : il conviendra de réinventer l’école pour la mettre, dès le plus jeune âge, à l’heure du nouveau monde et offrir à tous les mêmes armes, ce qu’elle ne fait plus au nom d’un égalitarisme niveleur et étouffant. Il faudra rendre véritablement plastiques nos règles de création d’entreprise et notre droit du travail pour faciliter la mise en œuvre de chaque projet, quels que soient les individualités et les désirs. Et repenser, bien entendu, la fiscalité afin qu’elle récompense l’innovation, l’investissement, le mérite et la réussite. Autant de mots bannis par le pouvoir actuel. La taxation du capital devra être considérablement allégée, mais également celle du travail, trop souvent oubliée par peur de chutes des rentrées fiscales en temps de dette publique massive alors qu’elle porte en elle un « effet signal » à la puissance insoupçonnée. Ces idées on les retrouve dans tous les projets portés par les candidats Les Républicains, en doses variables, mais surtout dans le projet de François Fillon, le plus cohérent. Ce sondage révèle aussi qu’une majorité croissante de Français attend, surtout, une offre nouvelle, assumant le primat de la liberté. Sous la Ve République, seul le président a véritablement le pouvoir de bousculer profondément les choses. Il n’y a donc pas d’alternative.

Et si on essayait la liberté !

 


LES DELIRES D’UN PRESIDENT AUTISTE

Hollande télé

Un empilage de mensonges honteux.

La campagne hollandaise est tout sauf plate : elle est hérissée de « sorties » qui sont autant de mensonges lancés à la tête des Français éberlués. Voilà le président-candidat, plus candidat que président, qui affirme sans sourciller : « Nous avons bien redressé le pays depuis quatre ans. » On croit d’abord à une boutade et on aurait envie de se tordre de rire s’il n’y avait pas plus de 600 000 chômeurs supplémentaires depuis mai 2012. C’était le 8 mai dernier, aux pieds du soldat inconnu. Et il continua : «Je fais en sorte qu’il puisse y avoir un certain nombre de redistributions qui se fassent dans la maîtrise de nos finances publiques. » De quoi faire plaisir aux magistrats de la Cour des Comptes qui devraient , à entendre pareille plaisanterie, se tenir les côtes mais faire froncer les sourcils de Didier Migaud. De 2013 à 2015, les déficits publics cumulés sont supérieurs à 230 milliards d’euros. Ils dépasseront les 300 milliards d’euros fin 2016. Et ce n’est pas prêt de s’arrêter puisque le candidat alimente sa campagne en ajoutant du déficit au déficit à des finances publiques non maîtrisées. Depuis le début de l’année, les vannes sont lâchées à coups de millions d’euros en emplois fictifs, en augmentation des fonctionnaires, en fonds pour alimenter la gabegie de la formation professionnelle. Mais surtout n’y voyez pas malice : « Il ne s’agit pas de cadeaux qui devraient être faits. Je n’ai pas cette conception-là » nous explique « sérieusement » l’intéressé ! Et d’ajouter : « Lorsque l’effort a été mené, lorsque les comptes publics sont redressés, il faut qu’il y ait un soutien à des catégories qui ont participé à l’effort. » Je traduis : je soigne mon électorat. Il est bien le seul à croire que les comptes publics sont redressés : c’est un énorme mensonge, indigne d’un chef d’état.

La vérité, c’est que la France recule.

Il y a bien sûr une légère amélioration de la conjoncture. On sait bien que le pays surfe sur une vague venue de l’extérieur, à l’origine de laquelle il n’est pour rien. Mais quand les mots prononcés au sommet de l’Etat n’ont plus aucun sens, il faut recourir aux chiffres pour mieux appréhender le réel. Depuis 2012, à la différence de ses grands partenaires et concurrents, la France n’a poursuivi aucun effort autre que celui de surtaxer des contribuables subissant déjà l’une des pressions fiscales les plus élevées au monde. La France a touché le fond, et le retard accumulé face aux pays de l’OCDE depuis cinq ans est important qu’il s’agisse de la Croissance, de l’emploi, des investissements… Les quatre premières années du quinquennat n’ont pas permis de redresser la barre. Au contraire elles ont aggravé les choses. C’est simple, depuis quatre ans, la France a connu une croissance deux fois moins rapide que les autres pays de l’OCDE (2,1% contre 5,4%), avec deux fois plus de sans emploi (10% en France contre 5,5%), et des investissements en berne qui ont fait du surplace (0,2% contre 12%). Dans le même temps la consommation des ménages est restée atone avec une progression de 2,4% sur quatre ans quand les autres pays ont fait 5,5% : deux fois moins bien que les autres pays riches. Dans ce contexte, faire croire aux Français que « ça va mieux » relève de l’humour noir et du cynisme. D’ailleurs ce message reste inaudible pour près de neuf Français sur dix (86 %).

Menteur et manipulateur !

Mardi matin sur les ondes d’Europe 1, on a découvert (euphémisme) une autre facette du personnage : l’art de la manipulation. Incompétence, habileté tactique : sur les chiffres du chômage il prend toujours les chiffres qui l’arrangent, noircissant le tableau qu’il a trouvé –merci Sarkozy- et enjolivant celle qu’il va laisser en minorant son échec. C’est facile en faisant références à des statistiques … fausses. Ainsi il ne prend en compte que les chômeurs de catégorie A pour parler de son bilan, mais il ajoute pour celui de son prédécesseur et sur cinq ans les catégories B et C pour majorer l’addition. La vérité sur ce point et en comparant ce qui est comparable est 740 800 chômeurs de plus entre 2007 et 2012, et 638 500 entre 2012 et aujourd’hui. On ne peut pas dire que Hollande se soit mieux défendu, d’autant plus que si on prend en compte toutes les catégories A, B et C, on arrive à 1 132 000 demandeurs d’emploi en 47 mois de Hollande contre 1 067 800 en 60 mois de mandature Sarkozy ! Et l’actuel président n’a pas l’excuse de la crise économique mondiale. Comme les scrupules ne l’étranglent pas, il compte bien s’affranchir de la vérité statistique et continuer à nous vendre ses illusions pour des réalités.

C’est dans ce contexte de manipulation et de mensonges que les candidats de la droite vont devoir faire campagne. Déjà l’Obs annonce la couleur en « une » avec les visages de Juppé, Sarkozy et Fillon : l’ultra-libéralisme. Le gros mot est lâché. Et Hollande  a commencé à taper sur les principales mesures de leur programme. Une manière de faire oublier l’incurie dans laquelle le pays se vautre actuellement avec les casseurs dans la rue et une police qui manifeste pour sa dignité.

 


A GAUCHE, RIEN NE VA PLUS !

Guerre des gauches Melenchon  Valls 2

Décidément, il ne faut pas tourner le dos. Voici une analyse qui fait la synthèse des événements de la semaine dernière. Forcément, il y a beaucoup à dire !

Depuis 2012, nous serons passés de l’improvisation à l’impuissance politique. Un calvaire dont la France n’avait pas besoin. La dernière semaine écoulée, à cet égard, est édifiante : jamais pouvoir élu n’aura sombré autant et aussi profondément dans la déliquescence. La France n’a plus vraiment de gouvernement puisque l’exécutif ne dispose plus d’une majorité réelle au parlement. Mais « ça va mieux ! » : quelle pantomime minable traduit cette formule censée permettre au candidat Hollande de se relancer dans une course impossible, alors qu’il a fait la preuve de son incompétence ! La tension provoquée par la décision du gouvernement de recourir à l’article 49/3 de la Constitution pour faire adopter la loi « Travail » laissera des traces profondes. La crise qui divise la gauche s’est envenimée au point de rendre quasi impossible la possibilité pour le président de la République de briguer un second mandat.

On croit rêver, mais c’est un cauchemar.

Désormais, aucune conciliation n’est possible entre les « deux gauches ». L’Assemblée, la semaine dernière, ressemblait à un champ de bataille : les « frondeurs » tentant de déposer leur propre motion de censure, la droite s’activant pour rédiger la sienne (normal), en passant par le concert de cris indignés contre un pouvoir qui soulève la haine dans les rangs de ses propres troupes. On a tout eu, la violence verbale des « frondeurs », l’extrême-gauche en surenchère, les « Nuits debout » qui s’endormaient relancés avec leur cortège de violences, les syndicats en furie avec une CGT hystérique, les casseurs dans les villes face à une police épuisée qui fait ce qu’elle peut, avec courage et professionnalisme…  Voilà l’image que la France offre au monde, celle d’un pays balloté, gouverné d’une main molle voire absente, un pays sur le point de sombrer. Et on aura tout vu : la recherche d’un nombre de députés suffisant pour présenter une motion de censure de gauche contre un gouvernement de gauche qui échoue à deux signature près (volontairement ?) ; les communistes, condamnés par leur faible  poids à l’Assemblée se résoudre à voter avec la droite la motion de censure ; des élus socialistes choisissant de voter eux aussi avec la droite. C’est sans précédent ! Les Français n’en peuvent plus de ce cauchemar.

Et ça va continuer !

D’abord parce que la loi votée est partie au Sénat qui va se faire un plaisir de rétablir le texte initial en « l’améliorant » dans le sens libéral. La guérilla va donc continuer jusqu’à la seconde lecture à l’Assemblée. La crise que le tandem Hollande-Valls a déclenchée par ses maladresses, notamment en lançant le projet El Khomry sans en avoir discuté avec les syndicats et les élus de son camp, est donc loin d’être terminée. Bien que la loi ait été vidée de son contenu, il va continuer d’en payer le prix fort car elle est rejetée avec autant de vigueur que la version initiale. Là encore, on a assisté à un festival d’atermoiements, d’hésitations, de flou des intentions, de calculs politiques qui n’ont cessé d’alimenter les querelles, les divisions, bref, la chienlit. L’enjeu principal, la lutte contre le chômage, a vite été perdu de vue. Au final on découvre une situation irréelle : la gauche ne sait ni ce qu’elle veut ni où elle va, le Front National attend que le fruit tombe tout seul pour le ramasser, la gauche de la gauche reste habitée par ses vieilles croyances et sombre dans l’obsolescence, et le réformisme syndical se trouve dépassé par le syndicalisme de combat activé par M. Martinez, quant à la droite occupée par sa primaire elle réagit en ordre dispersé.  Mais comment comprendre ce peuple (bien peu suivi) qui est sorti dans la rue et y reste parce que le pouvoir tente de créer des emplois ! Cela se passe au moment où Alain Juppé, le champion de la droite dans les sondages, annonce un programme très libéral. Certains sont amenés à se poser légitimement la question de savoir si les mesures qu’il préconise sont compatibles avec l’esprit actuel des Français dont on voit à travers les études d’opinion qu’ils sont majoritairement opposés à une loi pourtant bien timide.

L’escalade vers le pire !

Ces députés « frondeurs » soi-disant courageux qui s’opposent au gouvernement s’arrangent pour ne pas provoquer la crise ultime qui conduirait à une dissolution. Cela exigerait un courage qu’ils n’ont pas. Leur seul objectif est de rendre impossible la candidature du sortant pour imposer un candidat plus en adéquation avec leur idéologie intangible. Alors ils se contentent de l’agitation et des mots. Pour attaquer la loi El Khomri, ils n’en désirent pas pour autant un retour prématuré de la droite qui ferait « pire » selon eux. Leur langage pour stigmatiser le texte, comme celui des communistes et des syndicats, est apocalyptique. On perçoit, dans leurs comportements, une sorte de vertige suicidaire : ils en appellent à une révolution bien archaïque que le différend sur la loi « travail » ne justifie pas et que l’état actuel du pays ne peut pas supporter. Et cette gauche en folie, qu’annonce-t-elle ? Les cheminots feront grève deux fois par semaine, « Nuit debout » se poursuit… Et toute cette agitation, ces violences, alimentées par une prophétie plus ou moins auto-réalisatrice, vont déboucher sur des désordres de plus en plus dévastateurs autant pour l’économie que pour la stabilité politique. Ce mélange d’aveuglement idéologique, d’idées caduques, de nostalgie d’un monde qui n’existe plus et dont ils refusent d’accompagner les transformations, est le plus terrible pour notre pays. Car s’il est impossible de réformer l’emploi, comment pourrions-nous passer aux autres réformes aussi urgentes qui attendent ?

Leur ligne Maginot : la droite « ultra-libérale ».

L’illusion, c’est bien sûr que le chef de l’Etat aurait, lui, contre vents et marées, sauvegardé ce modèle social que d’autres aspireraient à démolir. Rien de plus faux, évidemment. Le système court à la faillite parce que le gouvernement actuel n’a pas su rompre avec un chômage de masse subventionné à haute dose, avec une fiscalité asphyxiante dédiée au paiement à crédit de nouveaux droits et, par ricochet, avec une croissance trop atone pour assurer le train de vie fou de l’Etat impécunieux. Ainsi la « protection » tant vantée par la gauche est-elle une tromperie : la réalité est que les échecs de l’exécutif nourrissent la précarité et l’exclusion. Mais le Président pense éclipser ces piètres performances en exploitant la faille d’une opposition dont il va caricaturer les propositions. C’est vrai que les candidats à la primaire présentent un catalogue de mesures parfois au détriment d’une vision pour le pays. Mais celles-ci n’ont rien d’ultra-libérales comme le clame l’ectoplasme Cambadélis. Crier « Au secours, la droite revient ! » c’est un peu court. Mais cette description outrancière de la politique de l’offre à travers une loi soi-disant libérale, relayée en boucle par des Martinets ignares en économie, a pour but de décrédibiliser les propositions de la droite et du centre, voire de les rendre impossibles.

Montrer le chemin.

L’arrivée au Sénat de la loi El Khomry va au contraire donner l’occasion à la droite de réécrire le projet de loi : en s’appuyant sur le projet initial et en l’enrichissant de mesures pour améliorer la compétitivité des entreprises. Dans l’enceinte de la « haute assemblée », le texte va être discuté, ce qui n’a pas pu être fait avec le 49-3 à l’Assemblée. Bruno Retailleau souligne ce qui sera la ligne suivie par le groupe Les Républicains : « élaborer une doctrine de réforme du code du travail portée par Les Républicains et les centristes. » Les efforts d’enrichissements porteront sur le contrat de travail, la durée du travail, les seuils sociaux, tout en s’attaquant à l’usine à gaz du compte pénibilité… Il s’agit d’apporter de la flexibilité aux entreprises tout en favorisant la participation des salariés. Le but : gagner de la croissance, donc créer des emplois. Une véritable réforme sortira de ces travaux, avant d’être démolie à nouveau par la deuxième lecture. Mais le texte sera prêt pour l’alternance ! Profitons-en au passage pour faire comprendre aux Français le bien-fondé de la démarche.

 


UNE ELECTION N’A PAS DE PRIX… MAIS ELLE A UN COÛT !

Arnaque

 

« Tous les sortants l’ont fait ».

Cet argument facile est entendu pour justifier l’accumulation des dépenses soudainement décidées par le chef de l’Etat. Est-ce bien vrai ? Evidemment, non ! Tous les sortants ne l'ont pas fait. Imaginons la bronca qui se serait déchainée si le gouvernement de Nicolas Sarkozy s’était livré à pareille manœuvre en 2011. Il avait alors bien d’autres chats à fouetter à se battre avec la crise de l’euro. Tout au plus François Fillon prenait-il des mesures d’ajustement budgétaire pour assurer la sincérité des comptes et le redressement de la France : des taxes en plus et même une tva sociale. Comme mesures pour acheter un électorat on fait mieux !

Pareille prévention ne semble gêner l’hôte de l’Elysée.

C’est sans vergogne que les dépenses sont engagées en faveur de blocs entiers de son électorat pour tenter de le regagner, depuis qu’il sait qu’un « bonus » inattendu de 6 milliards d’euros a pu être dégagé grâce aux circonstances extérieures et notamment à la faiblesse des taux d’intérêt sur une dette qui ne cesse d’enfler. C’est quand même du jamais vu ! Nous sommes bien en présence d’un individu que rien n’arrête pour tenter de garder le pouvoir, quitte à « acheter » les voix. Pour quelqu’un qui a l’habitude de donner des cours de morale républicaine on attendait mieux. « Moi, Président je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour me faire réélire, y compris en utilisant les moyens les plus douteux ! » : voilà une phrase qui manquait à sa célèbre anaphore. À en juger par le dispositif qu’il met en place, il n’a aucun doute sur son droit à briguer un second mandat, même si son bilan est catastrophique. Qu’il n’ait aucune chance d’être réélu lui importe peu. En fait, il compte sur l’amélioration de la conjoncture au cours des mois qui viennent et il sait très bien que, de l’Élysée, il peut orienter l’ensemble de sa politique vers des mesures populaires pour tenter d’infléchir le sort. D’où la série de cadeaux qu’il a commencée à faire, dont il espère la reconnaissance des bénéficiaires. Après le plan pour l’emploi et la formation d’1,6 milliards d’€ qui servira à redresser les statistiques de l’emploi, 150 millions pour l’entretien du réseau routier, 825 millions pour les agriculteurs, 600 millions pour les fonctionnaires (2,4 milliards en année pleine), 400 millions pour alléger le suramortissement des investissements, 200 millions pour les jeunes (500 millions en année pleine), 265 millions pour la prime de 800 € des prof d’écoles, voici venir de nouveaux allègements d’impôts pour les ménages à revenus modestes (de l’ordre de 2 milliards s’il s’agit d’allègements visant la taxe d’habitation)… et cela alors que seulement 46% des ménages paient l’impôt sur le revenu.

Une politique irresponsable.

A l’Elysée, on sait très bien que prise une par une, ces dépenses peuvent trouver une justification : la justice, la police, les routes… même la revalorisation du salaire des enseignants, ne sont pas des dépenses choquantes en soi. Ce qui ne va pas c’est qu’elles ne font pas l’objet d’un programme bien établi comme la situation l’exigerait, avec les économies correspondantes en face pour ne pas alourdir le fardeau de la dette et les déficits. Il faut donc s’attendre à ce que l’objectif de passer sous les 3% de déficit budgétaire ne soit pas atteint, et Bruxelles n’a pas manqué de souligner ses doutes à ce sujet. Voilà le vrai scandale : non seulement ces cadeaux sont ouvertement ciblés sur une clientèle bien définie, mais en plus ils sont faits à crédit ! C’est, évidemment, ne pas mesurer l’exacte étendue du désastre. D’autant plus que tout cela a de grandes chances d’être réalisé en pure perte. Car on ne peut pas ignorer les divisions profondes au sein de son camp ni ne pas tenir compte des oppositions dressées contre lui, à droite comme à gauche et à l’extrême gauche. Rien que l’hostilité des frondeurs contre lui suffit à priver la gauche de toute chance de l’emporter en 2017. De toute évidence, le candidat Hollande s’arrangera pour que la primaire n’ait pas lieu à gauche, n’ayant aucun intérêt à se confronter à des concurrents qui pourraient faire mieux que lui sur sa gauche et l’extrême gauche. C’est pour réduire cette forte opposition au premier tour qu’il augmente inconsidérément la dépense publique. Oui, vraiment, c’est irresponsable !

Les donneurs de leçons aux abonnés absents.

Cette manière d’agir mériterait une cabale médiatique qui n’aurait pas manqué de se produire pour tout autre personnage, surtout s’il était de droite. Où sont les donneurs de leçon de Marianne, de Mediapart, du Monde, du Nouvel Obs… Ils regardent ailleurs, tout absorbés qu’ils sont par le tumulte artificiel des Nuits debout et casseurs patentés. C’est au contraire un déluge médiatique du candidat en campagne chaque jour, à nos frais, qui s’abat sur les pauvres électeurs. Un sondage annonce une hausse de trois points de sa cote de popularité. Une hirondelle ne fait pas le printemps et le chef de l’État a le temps de dégringoler de nouveau. Mais le frémissement d’aujourd’hui montre combien l’opinion est sensible à une amélioration, fût-elle faible et quelque peu frelatée, de la situation économique et sociale avec 60 000 chômeurs de moins en mars. Comme quoi, l’opposition ne doit pas mollir sur le pilonnage qu’elle devrait opérer pour dénoncer de tels agissements.

 


CACHER CET ARGENT QUE JE NE SAURAIS VOIR …

Des-liasses-de-billets

 

C’est en parodiant Tartuffe et son célèbre « couvrez ce sein que je ne saurais voir » que je réagis à la tempête qu’a déclenché le salaire de Carlos Ghosn, sanctionné par 54% des actionnaires de Renault mais maintenu par son conseil d’administration : vous pensez, 7 millions d’euros par an, il y a de quoi insulter les milliers de « smicards » qui travaillent dans l’entreprise nationale. Déjà Carlos Tavares, il y a peu, avait provoqué l’ire des gauchots bien-pensants et égalitaristes, pour un revenu pourtant plus modeste de quelques 5 millions d’euros.

Indécrottables français pétris d’égalitarisme qui voient dans l’argent le péché indépassable. Les saints d’aujourd’hui sont nos bons ayatolas écolos prêcheurs de la décroissance et de la pauvreté généralisée. La haine de l’argent fait partie du vieux fonds français qui va de pair avec la haine du libéralisme et du capitalisme. Elle justifie une fiscalité confiscatoire. Elle se traduit pas des spasmes réguliers depuis le « j’aime pas les riches ! »  et « mon ennemi, c’est la finance !» de François Hollande jusqu’à cette sortie du pape François à propos de l’argent : « le fumier du diable ». Pour ce dernier je n’aurai pas l’outrecuidance d’évoquer le cadre doré dans lequel il vit, ce serait tomber dans le piège, comme le fait si facilement « Marianne » avec ses « unes » phobiques sur fond catholico-républicain racoleur. C’est « Martinez-le-stalinien » qui va défiler avec ses (maigres) troupes sous les fenêtres du Medef pour dénoncer les détenteurs du capital, ennemis de la France.  Evidemment les « Nuit debout » ne sont pas en reste : ce ramassis d’anarchos ne peut que rejeter l’argent et rêver d’une société qui en serait dépourvue, une pure utopie. Rétrospectivement, on comprend mieux la disgrâce de Nicolas Sarkozy et sa tentative pour décomplexer les Français sur le sujet, avec pour résultat l’effet contraire. Quelqu’un qui aime l’argent, ça n’est pas très respectable, non ?

On touche à un point sensible. Il nous vient de loin : du clivage social de l’ancien régime dans lequel l’aristocratie (la noblesse) pouvait dépenser en laissant le travail servile aux manants ; de la religion catholique et particulièrement en France où il faut choisir en la religion et le veau d’or, ce qui a pour conséquence d’avoir institué le principe de culpabilité de « l’argent honteux » ; la République, enfin, et l’idéal égalitariste, devenu passion insatiable, que Stendhal commentait ainsi : 1789 a libéré la haine, la jalousie et l’envie impuissante. Le Général De Gaulle traduisait plus justement cette inclination par « chacun ressent ce qui lui manque plutôt que ce qu’il a déjà ». Ce triple héritage nous vaut bien des turpitudes. Ainsi, on préfère faire fuir les riches, on préfère décourager le travail qui équivaudrait à un « enrichissez-vous » méprisable. Chez nous l’économie de marché n’est supportée qu’à condition de punir sans cesse ceux qui en sont les acteurs.

Alors, évidemment, si une hiérarchie des revenus est inévitable, il faut qu’elle reste dans un ordre raisonnable, ce qui est le cas généralement. Qu’importe que les riches s’enrichissent car ils prennent des risques qui justifient une rémunération à proportion, si les autres vont mieux. Qu’importe que le salaire de Carlos Tavares double, si les ouvriers touchent une prime que permettent les bons résultats de l’entreprise. Mais c’est vrai, si les disparités sont trop grandes elles perdent leur caractère stimulant pour devenir décourageantes. Pourtant, voilà qui ne poserait aucunement question à un Américain, mais il est vrai que Dieu figure sur le dollar. Encore faut-il avoir les bons éléments de réflexion. Choquant le salaire de Carlos Ghosn : 7 millions d’euros plus 8 de chez Nissan. Le patron de Ford gagne 16 millions de dollars. Nous sommes sur un marché mondial. Nos grands capitaines d’industrie échappent à toute logique hexagonale. Veut-on revenir à des revenus compatibles avec nos principes, on le peut… mais on en aura pour notre argent. Il est toujours possible de confier Renault à un de nos brillants technocrates pour bien moins cher. Le problème est de savoir combien de temps il mettra pour couler la boîte. Et puis je voudrais qu’on m’explique pourquoi il y a problème quand il s’agit de chefs d’entreprises, et pourquoi les revenus d’un Zlatan Ibrahimovic, trois fois supérieurs, n’en pose pas ! On ne passe rien aux patrons, tout aux sportifs et aux artistes qui touchent des rémunérations astronomiques. Cela n’est pas rationnel.

Quand Emmanuel Macron invite les jeunes à avoir envie d’être milliardaires, il tente de briser le tabou qui enferme son camp dans des logiques mortifères pour l’économie, mais il n’invente rien. Il rejoint le « enrichissez-vous » de Guizot.  Un propos peut-être provocateur pour les bobos mais salutaire pour ceux qui voudront bien l’entendre comme un encouragement à travailler. Il n’y a pas de honte à être riche si c’est le fruit d’un travail ou d’un talent. Car c’est bien d’une revalorisation du travail et de l’effort dont notre pays a besoin. Et il y aurait une rééducation à faire … à l’école où celui qui est brillant est catégorisé comme « intello » et donc mis à l’écart et harcelé. Injustice vivante notoire et condamnable !  Comme on le voit, ce n’est pas gagné d’avance. En général, l’argent ne se vole pas, il est le fruit du labeur et de l’intelligence, et accompagne l’épanouissement personnel. On peut crier avec les loups : « ça pue le fric ! ». Moi, je trouve que « l’argent sent bon » bien qu’il n’ait pas d’odeur !

 


LES ETATS-UNIS ENTRE GAUCHISME ET POPULISME

Bernie Sanders   Hillary Clinton   Donald Trump

 

L’Amérique change de visage. Déjà, elle avait élu Barak Obama, c’était un signe d’évolution mais ce n’était pas un changement en profondeur tant le président noir avait les codes de la société traditionnelle américaine incarnée pendant des décennies par les WASP (White Anglo-Saxon Protestant). L’évolution démographique – les latinos sont désormais plus nombreux que les blancs- et la crise de 2008 ont modifié à la fois la sociologie électorale et les mentalités.

Des primaires plus démocratiques qu’on ne le pense.

La campagne des primaires est un révélateur de ces transformations. Derrière le « barnum » des « super Tuesdays » et autres « caucus », il y a bien un processus démocratique dans le déroulement de la consultation : innombrables meetings, centaines de débats, multiples rapports, commentaires, sans compter les heures consacrées par les médias aux analystes de tout poil. Mais cette fois, les primaires ont pris une tonalité différente : le fait que Donald Trump  écrase tous ses rivaux du côté Républicain et qu’Hillary Clinton soit bousculée par un Bernie Sanders rendent visibles le désarroi d’une Amérique mutante. Les citoyens ont envie de participer, d’entendre les candidats et aussi de se faire entendre d’eux. On découvre ainsi une défiance à l’égard de « l’establishment » et des candidats qui le représentent beaucoup plus forte que les fois précédentes.

La percée populiste de Trump.

Déjà, on avait vu le Parti Républicain traversé par le courant ultra conservateur du « Tea Party ». Cette fois-ci, ce sont les candidats de l’élite du parti qui ont été éliminés ou mis à l’écart. Ainsi le troisième représentant de la dynastie Bush, Jeb, a dépensé 140 millions de dollars pour rien, il a dû jeter l’éponge, Marco Rubio s’est retiré et si Ted Cruz reste en course, ses chances s’amenuisent au fil des élections. Son profil d’ultra conservateur ne lui permet pas de rassembler. Donald Trump s’est taillé un boulevard malgré le « Tout Sauf Trump » qui continue parmi les cadres du Great Old Party. Il surfe sur l’énorme frustration économique, la misère aussi, et sur une classe moyenne qui tremble devant la menace d’un déclassement social et se sent abandonnée ou oubliée par les élites. A chaque primaire, son avance se confirme, malgré ses outrances et ses erreurs. Il est le symptôme d'un mal américain qu'on ne peut pas ignorer : la peur de perdre son identité. « América first ! »

Le glissement à gauche des « démocrates ».

Côté démocrate, Sanders est le grand gagnant. La nomination comme candidat lui échappera sans doute, mais une étude de Harvard attribue au sénateur du Vermont la « gauchisation » radicale des opinions politiques des jeunes Américains (18-29 ans) : 45% se prononcent pour davantage de dépenses publiques pour réduire la pauvreté, 51% se disent opposés au capitalisme et 33% se déclarent même « socialistes ». Cette évolution est à prendre au sérieux et marque un tournant important de ce que l’on pourrait appeler la « gauche » américaine. En effet, cette génération des « millenials » est en train de remplacer celle des baby-boomers comme fraction numériquement la plus importante de la population des Etats-Unis et leur domination continuera à augmenter jusqu'en 2030 où ils représenteront un adulte sur trois.

La défiance des élites et des institutions.

Une grande partie des Américains a le sentiment que les actions de Washington ne se décident pas en fonction du bien commun, mais dans l’intérêt particulier des plus privilégiés. Ce sentiment explique beaucoup de choses, et notamment les grandes difficultés rencontrées par Hillary Clinton. Il est annonciateur de changements idéologiques dans la société US. Bernie Sander a longtemps été  considéré comme une « curiosité » de la vie politique que l’on expliquait par son origine : élu du Vermont, état classé le plus à gauche des Etats-Unis. Son langage clair et simple, assis sur des propositions précises et concrètes pour résoudre les problèmes économiques et les demandes sociales urgentes, lui assure le soutien massif des jeunes générations. Un discours qui fait écho à l’inégale répartition des richesses, à l’évasion fiscale ressentie comme intolérable et qui propose de s’occuper davantage des équipements collectifs. De quoi compliquer sérieusement l’action d’Hillary Clinton plus en phase avec la stratégie dite du « recentrage » chère à Bill Clinton et qui lui avait valu son succès. Mais l’Amérique n’est plus la même et le contexte idéologique laissé par la crise a profondément changé.

D’un côté la perte d’identité fait le succès de Donald Trump, de l’autre la peur du déclassement social favorise la « renaissance » d’une gauche affirmée.


MONDE A LA DERIVE CHERCHE LEADER(S)

Bagarre_village_gaulois

 

Le monde actuel va mal. Quel que soit le côté où l’on se tourne, ce n’est qu’incertitude, difficulté et pessimisme. J’entends déjà votre reproche : « Daniel, arrête de jouer les Cassandre ! ». Mais que voulez-vous, je n’y peux rien si la réalité est ce qu’elle est. La preuve par l’observation : faisons un petit tour d’horizon.

Les menaces qui pèsent sur la croissance mondiale

On en compte au moins quatre : la transition économique de la Chine pèse sur les échanges internationaux parce que son gouvernement peine à maitriser les mutations que génère le passage du modèle tourné vers l’export à celui de la consommation intérieur ; les pays émergents sont menacés d’un retrait massif des capitaux internationaux, soit parce qu’ils dépendent trop de leurs matières premières dont les prix chutent, soit parce qu’ils sont en crise politique comme le Brésil ; de nombreux pays en développement sont déstabilisés durablement par la volatilité des marchés financiers et connaissent une récession ; enfin, la plupart des pays développés dont l’Europe et le japon, affichent une croissance faible et restent au bord de la déflation. Ces menaces ont été rappelées par Christine Lagarde, présidente du FMI.

L’arrêt de la globalisation

La conjonction de tous ces facteurs, s’ils intervenaient au même moment comme cela semble se profiler,  pourrait entraîner un mouvement inverse de celui de la « mondialisation ». Ce phénomène de repli sur soi généralisé serait peut-être loué par les apôtres populistes mais serait en réalité une véritable catastrophe pour notre planète. En effet, la plupart des économistes s’accordent sur le constat que l’ouverture généralisée des frontières a permis à près d’un milliard d’êtres humains de sortir de l’extrême pauvreté. Cela n’empêchera pas le spectre d’une crise financière mondiale de hanter tous les esprits. Car les systèmes bancaires de plus en plus interconnectés, les mouvements de capitaux dont la taille n'a cessé de croître et qui sont devenus plus volatils, les acteurs non bancaires du type fonds de gestion, « hedge funds », compagnies d'assurances, centres offshore, sans parler du marché parallèle des « bitcoins »,  gagnent en importance mais avec une distorsion de l’impact sur l’économie réelle par la création de « bulles »: toutes ces évolutions multiplient les risques encourus par l'économie mondiale. Tant et si bien que certains économistes prédisent une nouvelle crise encore plus dévastatrice que celle de 2008, alors que les efforts de régulation ont été engagés mais ne sont pas à la hauteur.

L’absence généralisée de leaderships

A ce climat, viennent s’ajouter trois risques supplémentaires majeurs. Le premier, c’est l’élection américaine. La course de Donald Trump est à cet égard préoccupante. On sait, en effet, que son élection serait le signal d’un repli des USA sur eux-mêmes, tant le discours qu’il développe est ultra protectionniste. Un repli qui se ferait évidemment aux dépends du reste du monde, puisqu’il s’agit d’exacerber la puissance américaine contre tous les autres. Le second risque, c’est l’Europe. On voit bien partout les causes d’immobilisme ou de stagnation : une Espagne paralysée qui doit retourner aux urnes, un Portugal qui recule avec son gouvernement de coalition de gauche, la Grèce qui nous refait le coup du chantage comme tous les dix-huit mois et qui en est encore à faire les fonds de tiroir pour payer ses fonctionnaires, la menace du Brexit qui serait une catastrophe pour la deuxième économie de l’UE s’il se réalisait et pour tous les autres partenaires, le climat des affaires qui se dégrade en Allemagne… Et je ne parle pas de la France, puisqu’il parait qu’elle va mieux (je plaisante). Le dernier risque auquel nous devons faire face, c’est la crise migratoire à quoi on peut associer les tensions religieuses et l’explosion du terrorisme, et le repli identitaire qu’elles déclenchent partout. La dernière élection en Autriche n’envoie pas un signal réconfortant. La fermeture progressive de toutes les frontières serait un formidable frein au développement. Et dans aucun pays, il n’y a un leader qui s’impose avec une vue d’ensemble, et encore moins au niveau continental voire mondial. Le monde court au désordre et il n’y a personne pour prendre les décisions qui l’empêcherait.

Une triple conjonction

Imaginons ce que pourrait produire une déconnection Nord-Sud, associée à une balkanisation de l’Europe et une démondialisation liée au double repli américain et chinois ! Imaginons ce que produiraient les replis de capitaux, la guerre des monnaies qui ne manquerait pas de s’en suivre, et les désastres en chaine amplifiés par les réseaux connectés. Tous les pays ne sont pas logés à la même enseigne : les pays émergents n'ont pas accès à tous les instruments financiers de défense et surtout, ils n'ont pas le privilège d'émettre une monnaie de réserve internationale à l'instar des Etats-Unis, des membres de la zone euro et du Japon. Sans parler de la Chine qui ne se laissera pas faire. Sans parler de la Russie, des pays du golfe….

Heureusement, ce n’est pas parce qu’une catastrophe est prévisible qu’elle se réalisera. Comme dirait l’autre : « les prières sont les bienvenues ». Et avec la chance qu’on a, la droite pourrait bien reprendre le pouvoir au pire moment. On mesurera alors amèrement le temps perdu pendant cinq ans pour mettre nos finances d’équerre quand « la conjonction des planètes était favorable ».

 


"EH OH LA GAUCHE", … DEGAGE !

Hollande grimace

 

Le dernier carré.

Ses partisans sont aux abois. Comment sauver le soldat « Hollande » ! Le clan qui le soutient, qui voit fondre ses effectifs de jour en jour a confié au fidèle d’entre les fidèles le soin de battre le tambour du rappel. Pour reprendre la comparaison de Marc Fiorentino, « tel Custer et ses 647 hommes face à une déferlante de Cheyennes et de Sioux, Hollande rassemble son dernier carré de fidèles pour tenter d'enrayer l'immense ras-le-bol qu'il a réussi à provoquer. Je rappelle que Custer est mort dans la bataille ». C'est donc  « Le Foll » qui se colle à cette folle entreprise ! Pour ce faire il a trouvé un slogan improbable : « Hé oh, la gauche ! », qui résonne comme un cri de détresse perdu dans la pampa.  Avec ça, on va s’amuser follement ! C’est donc ce lundi soir, au centre universitaire des Saints-Pères  (tout un programme à mettre en rapport avec « les prières sont les bienvenues »), que la vingtaine de pèlerins inconditionnels du gouvernement vont se retrouver pour un meeting-spectacle sur l’air du « ça va mieux ! » devant ce qu’il reste de militants du PS. Manolito et le Macron aux yeux bleus n’ont pas été invités. En être là, à un an de l'élection présidentielle pour tenter désespérément de sauver un candidat potentiel qui surfe sur les 12% d’opinions favorables, c'est pathétique. Il faut donc s’attendre au pire, car tout sera mis en œuvre pour faire prendre aux Français des vessies pour des lanternes.

« Hé oh la gauche ! »

La formule, il fallait la trouver. D’abord elle sonne comme un reproche, comme un rappel à l’ordre. On a envie de mettre au bout : « Merde alors ! ». Pas sûr que ce soit le meilleur moyen de faire revenir les militants et les électeurs en les engueulant. Et s’il faut interpréter l’exclamation comme moyen de galvaniser les foules, c’est pas gagné non plus. Mais peut-être que le troll Le Foll la considère comme une formule magique qu’il suffirait de murmurer à l’oreille de la belle (la gauche en l’occurrence) pour la sortir de la léthargie où « Moi, je » l’a plongée. Comme si par un coup magique, à la fin du meeting, elle se réveillait ragaillardie, à nouveau pleine de certitudes et prête à suivre son prince charmant pendant les douze mois qui viennent… comme par enchantement. Il faut dire que le prince en question est un fameux joueur de pipeau. Tout cela pour dire que ce soir, on sonne le rassemblement. Mais il ne semble pas que cette réunion permettra au PS de refaire son unité. Dans l’hostilité d’une partie du PS et du reste de la gauche à l’action du gouvernement, l’ingrédient principal est le conflit idéologique, donc la remise en cause d’un certain nombre d’orientations adoptées par le gouvernement.

De la com’ à la con !

Faute d’y parvenir, on va avoir ce soir un avant-goût de ce que sera la campagne électorale du candidat Hollande. Car c’est bien de ça qu’il s’agit. Le message envoyé aux frondeurs et récalcitrants de gauche est extraordinairement négatif : « Ne nous attaquez pas, parce que vous faites le lit de la droite et qu’avec elle, ce sera pire. Si elle gagne, ce sera  avec votre complicité puisque vous nous mettez des bâtons dans les roues ». D’un côté, « on a tout fait bien », de l’autre : « Au secours, la droite revient ! » L’autre message est sur le thème du « ça va mieux ». Attendons-nous à un déluge de communication pour nous convaincre de l’extraordinaire bilan réformateur du quinquennat. On repeint tout en rose vif. Une gigantesque entreprise de mystification, à laquelle les médias ont commencé de participer en permettant la multiplication des interventions télévisées des porteurs des « éléments de langage » diligentés par la rue de Solférino, va nous submerger jusqu’à l’overdose. On a vu Julien Dray à la manœuvre,  Najat la bornée fière de ses bêtises, Sapin-le-claqueur-de-slip et ses comptes d’apothicaire verreux…  Ils vont nous vendre les progrès du « modèles social » avec 600 000 chômeurs de plus, l’inversion de la courbe du chômage pour cette année et le redressement des comptes pour 2017 (après l’élection si, si). L’éducation nationale va beaucoup mieux à tel point que les syndicats veulent chahuter la journée bilan de la Ministre. Ils vont même tenter de nous faire oublier la raclée fiscale qu’ils nous ont assénée. Et tout cela grâce à un grand timonier déterminé comme on sait ! Une tragi-comédie dont nous allons être les spectateurs involontaires mais obligés. Cette entreprise monstrueuse de désinformation est engagée : il s’agit de faire accroire à une France oublieuse le contenu d’un quinquennat calamiteux transformé en chef d’oeuvre de cohérence entre les mains d’un chef qui savait où il allait dès le départ ! Défendre l’indéfendable.

« Ohé, la droite ! »

Face à ce déluge, il va falloir que la droite sorte l’artillerie lourde et accorde ses violons au moins pour mener la contre-offensive. Il ne s’agit pas de les laisser endormir les Français. Il nous appartient d’être vigoureux dans la réplique. Il faut dénoncer toutes les manœuvres, communiquer sans cesse sur le bilan réel, souligner l’ineptie  ou le mal fondé des réformes menées. C’est une véritable guérilla parlementaire qu’il faut engager, réclamer la démission de l’impécunieuse du Poitou, exiger l’évacuation de la place de la République…

Car « Hé, ho, la gauche ! » n’est pas autre chose que la traduction du désarroi de « Moi, je » et de ses amis. S’il s’agit de complaire aux caprices des frondeurs et autres dissidents cela veut dire qu’il ne se passera rien pendant les douze mois qui nous séparent de l’élection et s’il s’agit de les rallier à ce qu’il reste de réformisme au sein du gouvernement, la tentative de réunification de la gauche est vouée à l’échec. Sans compter que les reculades sur la loi El Khomry ont réussi l’exploit de mettre Jean-Luc Mélenchon sur un nuage, avec, suprême outrage, des sondages qui le mettent à égalité avec le titulaire actuel !

Et dire qu’il va falloir attendre encore un an !


PRIMAIRE DE LA DROITE ET DU CENTRE : COMBIEN D’IZNOGOUD ? (suite)

Primaire à droite   Iznogooud 4

 

Dans le billet précédent, nous avons fait le point de situation sur la primaire et le démarrage des campagnes que constitue la « chasse » aux parrainages. Dans la foule qui se presse au portillon, on dénombre aujourd’hui une bonne douzaine de candidats déclarés sans compter ceux qui sont annoncés comme MAM et Gaino, on distingue les gros calibres et le menu fretin. Hier je vous ai proposé mon point de vue sur les campagnes d’Alain Juppé, de Bruno Le Maire et de François Fillon. A ceux que j’ai radiographiés hier, il faudra ajouter Nicolas Sarkozy dont nous allons examiner le cas aujourd’hui. Mon propos n’est pas de faire le tri ni de prendre parti. Ils sont tous bons et leurs programmes se ressemblent, même si on peut y trouver des nuances. Je souhaite simplement faire part du vécu de cette entreprise inédite à droite par un militant de base ayant quelque expérience pour en avoir beaucoup vu depuis quarante ans et des poussières.

Le « parrain » attend son heure.

C’est un secret de polichinelle. Nicolas Sarkozy sera candidat à la primaire. L’association « La France pour la vie » est en place et commence à collecter des fonds et les messages qu’elle envoie sont on ne peut plus explicites. S’il retarde son entrée dans l’arène c’est pour plusieurs raisons dont la présidence du parti qu’il ne quittera qu’après avoir mené à bien la tâche sur le « projet » et sa quête de notoriété avec son tour de France des « dédicaces ». Il est bien conscient que pour l’instant, le climat ne lui est pas favorable. Il sait qu’il avance à contre-courant.

Les sarkozystes purs et durs vont dire que je suis bien sévère avec l’ancien président en le dénommant le « parrain ». Loin de moi, l’idée de l’assimiler à un chef de mafia ou de clan comme le déclame fielleusement Jean-Louis Debré, ce chiraquien fossilisé et figé dans une adoration hors du temps. Il y a cependant dans le comportement de Nicolas Sarkozy quelque chose qui y fait penser : si on n’est pas avec lui, on est contre lui. Ayant été président de la République, il a du mal à se départir de cette superbe qui fait que l’allégeance devrait aller de soi. Et bien il se trompe. Il est redescendu de son piédestal et il doit comprendre qu’il s’est mis au niveau de tous ses concurrents. S’il y a bien une phrase qui m’a choqué, dans la prestation de Hollande la semaine dernière c’est celle au sujet de Macron : « Il sait ce qu’il me doit ». Grave erreur : en politique, on ne doit jamais rien. Quand on est appelé par le « prince », on est mis en lumière mais on peut être jeté à tout moment. Inversement, il n’est pas interdit de profiter de la lumière pour exister et prendre son envol. C’est vieux comme le monde. Avec Nicolas, c’est aussi un peu ça. Il vit comme une trahison l’émancipation de ses anciens ministres, à commencer par le premier d’entre eux. Mais en fait, il n’y a aucune trahison.

Par ailleurs, je ne vais pas m’attarder sur ses démêlés avec la justice. Simplement il faut savoir que l’accumulation des « affaires », qui sont à l’initiative du camp d’en face pour la plupart, même si personnellement je suis persuadé qu’elles sont orchestrées, nuit à son image d’intégrité. On peut le déplorer, mais c’est comme ça. On a observé que la sortie de son livre « La France pour la vie » lui avait permis de faire remonter sa cote mais que ce mouvement a été stoppé par sa mise en examen. C’est un boulet qu’il doit tirer et, n’en doutons pas, qui pèsera tout au long de la campagne.

Néanmoins, Nicolas Sarkozy reste un client sérieux. Son socle de supporters est intact et son expérience est irremplaçable tant l’évolution de la situation sous la gouvernance de son successeur peut faire regretter qu’il n’ait pas été réélu en 2012. Il avait annoncé tout ce qui est arrivé. Il a une expertise internationale inégalable. La preuve, quand il se déplace, il est reçu au plus haut niveau. Les grands de ce monde n’ont pas oublié qu’on lui doit le G20 et des initiatives fortes pour enrayer la crise financière mondiale. Sur le plan intérieur, il sait mieux que tout autre comment réformer. On l’accuse à tort de n’avoir rien fait entre 2007 et 2012. C’est tout le contraire : en cinq ans, la France a commencé de se moderniser comme jamais, dans tous les domaines. On sait qu’il a du courage, c’est même sa marque de fabrique, et de la détermination, mais en même temps, une grande capacité d’écoute et une force de négociation qui tient probablement à sa formation d’avocat. Il s’est entouré d’une « garde renouvelée » avec des compétences indiscutables comme celles d’Eric Woerth, d’Eric Ciotti ou d’Alain Wauquiez. On aurait donc grand tort de sous-estimer  son tempérament de rassembleur et sa capacité à gagner. Retenons la phrase de Thierry Solère qui répondait à un proche d’Alain Juppé qui pensait que « Sarko était fini » : « Si tu considères que Nicolas est mort, je te conseille de couper les morceaux, de les enterrer bien profond dans chaque continent, parce qu’il va quand même revenir ! ». (Rapporté dans Le Figaro).

Les Iznogouds.

C’est Michel Poniatowski qui avait le premier utilisé ce héros de bande dessinée à des fins politiques. Iznogoud c’est ce mauvais vizir qui rêve d’être calife à la place du calife, et qui utilise les complots les plus absurdes pour parvenir à ses fins, sans jamais y arriver. Il est donc le symbole du « politique » à côté de la plaque. Et dans le catalogue des prétendants qui veulent concourir à la primaire, combien prennent leurs désirs pour la réalité. J’ai déjà dit ce que je pensais de toutes ces candidatures inopportunes, dont le but n’est pas d’être un jour président, mais d’exister ou de mesurer l’influence d’un courant. C’est se tromper d’élection. C’est déjà insupportable quand il s’agit du premier tour de l’élection présidentielle véritable, avec cette kyrielle de « petits candidats » qui viennent profiter de l’occasion pour faire de la télé à bon compte et gagner des points pour financer un micro parti. Insupportable mais incontournable au nom de la démocratie. On pourrait au moins pour une primaire interne de la droite et du centre, faire preuve d’un peu de civisme ou d’humilité. Pour moi, les Morano, Lefebvre, Myard, Didier, n’ont rien à faire dans cette course. J’ajouterai même à la liste NKM et Copé. Tout juste peut-on admettre le bien-fondé de la candidature d’Hervé Mariton qui s’était présenté à la présidence du parti et peut justifier d’un (petit socle) de supporters libéraux. Je serai déçu qu’une personnalité comme Michèle Alliot Marie se lance dans cette galère où elle n’a rien à gagner. Quant à Henri Gaino, espérons qu’il continuera de camper sur son Aventin. Cette abondance de candidats n’est pas anodine et elle peut avoir un effet démobilisateur sur l’électorat de la droite et du centre qui commence à y voir « une mascarade ». C’est ce que j’entends autour de moi. Il y aura bien suffisamment de candidats pour représenter la droite, le moment venu, en dehors de celui qui sera désigné par la primaire. On sait qu’il y aura des « grignoteurs de voix » comme Dupont-Aignan. Depuis hier, Rama Yade veut aussi « y aller ». Elle n’a aucun soutien ni fonds pour concourir…

Assurée de figure au second tour, la droite rêve d’alternance. C’est probablement ce qui suscite autant de convoitise et pousse toutes sortes d’ego à se croire en capacité de « faire le job ». Il ne faudrait tout de même pas que l’année 2017 soit celle de l’élection présidentielle qui frise le ridicule par le nombre des impétrants. Le monde va nous regarder : un peu de sérieux ! Car avec le Front National en embuscade, cette élection sera tout sauf une partie de plaisir.

 


PRIMAIRE DE LA DROITE ET DU CENTRE : COMBIEN D’IZNOGOUD ?

Primaire à droite   Iznogoud3

 

On se presse au portillon !

La campagne officielle ne commencera qu’en septembre, mais elle est bien lancée pour un certain nombre de candidats. Les « poids lourds » parcourent la France de meetings en réunions, qu’ils soient déclarés ou non, et il y a tous les autres qui se sont fait connaitre et qui s’emploient à exister. Cette primaire devrait avoir le caractère solennel que devrait lui conférer la dimension nationale et internationale des prétendants. Si certains étaient un peu attendus, d’autres arrivent là un peu comme des cheveux sur la soupe. Bien peu ont pourtant le profil de « présidentiable ». Ils transforment la consultation en « concours de beauté » comme dit Laurent Wauquiez, et en dénaturent le but qui est de sélectionner le « champion » de la droite et du centre pour l’élection présidentielle, sachant que celui qui en sortira vainqueur a toutes les chances de se retrouver à l’Elysée. Le nombre des « prétentieux » qui se déclarent alors qu’ils n’ont aucune chance la transforment en foire d’empoigne. Et c’est d’autant plus regrettable que, sondages et audience de l’émission consacrée au Président de la semaine dernière à l’appui, la démonstration que les Français sont passés à « autre chose » est faite. Les sondages disent tous la même chose : ils éliminent la gauche d’autant plus sévèrement qu’elle est éclatée et mettent en avant Marine Le Pen au 1er tour et le candidat de la droite, quel qu’il soit, vainqueur au second. Or, face à la désillusion et au rejet, quel visage présente la droite : aujourd’hui ? Pour l’instant celui de la confusion et de l’émiettement.

Heureusement, les parrainages vont servir de filtre.

Le tri va commencer à se faire avec les parrainages. Leur publication constitue le véritable coup d’envoi de la campagne. Le calcul est simple. Les Républicains comptent 360 parlementaires, députés, eurodéputés et sénateurs. Chaque candidat doit présenter 20 signatures avant le 9 septembre pour valider sa démarche. Seul Jean-Frédéric Poisson peut s’affranchir de cette procédure puisqu’il appartient au parti Chrétien Démocrate. En théorie, il y a suffisamment de parlementaires pour cautionner jusqu’à 16 candidats, mais c’est compter sans la guerre que se livrent les gros « poissons » pour en afficher le plus grand nombre et marquer ainsi leur puissance. La collecte s’en trouve donc beaucoup plus compliquée pour ceux que l’on appelle déjà les petits candidats. Ainsi François Fillon tire le premier et affiche déjà 71 parlementaires, une manière de bloquer les soutiens. Naturellement Alain Juppé n’a pas d’inquiétude sur ce point-là mais il préfère s’afficher avec 1000 maires. On sait que Bruno Le Maire peut compter sur une trentaine de signatures.  Quant à Nicolas Sarkozy, il compte de nombreux supporters dans le groupe Les Républicains, mais il ne peut en faire état puisqu’il n’est pas officiellement entré en lice. Jean-François Copé dispose avec son club  d’une trentaine de parlementaires fidèles, par contre c’est plus incertain pour Hervé Mariton qui peut s’appuyer sur une grosse douzaine d’amis, et pour NKM qui n’a recueilli pour l’instant que 2 soutiens. Pour tous les autres, de Lefebvre à Morano en passant par Myard et Didier, la quête s’avère compliquée, sauf si des « grands » leur concèdent des « missionnés » avec des arrières pensées de tactique électorale : du billard à plusieurs bandes qui peut s’avérer dangereux.

Faisons le point. Il y a les candidats valables et les autres.

Alain Juppé continue sa course en tête.

Largement plébiscité dans les sondages, même s ‘il faut rester prudent par rapport à ces études dont le pannel peut ne pas être bien représentatif, c’est une satisfaction pour le Maire de Bordeaux que de continuer à tenir le premier rang. Il est même le seul à pouvoir battre Marine Le Pen dès le 1er tour. Il doit sa cote à une campagne habile, qui lui permet d’avoir un bon soutien de l’électorat de droite tout en neutralisant les velléités du centre d’avoir un candidat. Et en menant une campagne sereine et méthodique, il mord même sur les déçus du hollandisme. Il vient de mettre en place son 1 000ème  comité de soutien, ce qui lui permet de s’appuyer sur un maillage solide pour affronter le scrutin. « Qu’est-ce qui peut bien faire que les Français se tournent vers lui ? » me demandai-je. J’ai la réponse : les Français sont orphelins de leur président qu’ils ont massivement rejeté et ils se cherchent un « père » qu’ils trouvent dans l’image rassurante et mûre que leur présente Alain Juppé.

Bruno Le Maire, en embuscade.

Le « jeunot » de la bande, qui a fait de son âge l’argument principal de sa vitrine avec le slogan « le renouveau, c’est Bruno », marque incontestablement des points que l’on retrouve dans sa progression dans les sondages. Sa campagne est très active, très présente sur le terrain et sur internet avec des messages nombreux et bien faits. La mise en scène des réunions est soignée et étudiée avec une préférence pour la disposition forum dont il est le personnage central. Son discours et son éloquence sont désormais bien rôdés, quoique parfois un peu trop théâtralisé ou récitant. Mais la voix porte et le ton est spontané à souhait. Il a fait récemment de la lutte contre l’islamisme radical un cheval de bataille identitaire avec des arguments clairs et percutants. Mais pour l’instant, le reste du programme manque encore de consistance et quelques propositions comme de gouverner par ordonnances, reprenant une antienne de Copé, prêtent le flanc à la légèreté. Il ne gagnera pas que sur sa posture actuelle.

François Fillon, lui, n’arrive pas à percer.

Pour être le champion de la droite, il ne suffit pas d’avoir le programme le plus abouti, l’entourage le plus étoffé en experts, universitaires, élus de toutes sortes, il faut être le meilleur candidat. Comme pour les deux précédents, je ne rate jamais une émission où il vient s’expliquer. Il est bon dans son argumentation. Il n’est pas le meilleur. Son élocution manque de relief, la voix campe dans les tonalités graves, ce qui peut être rassurant mais ne déclenche pas l’enthousiasme, les intonations ne sont pas assez variées. On voudrait qu’il sorte ses tripes, mais ce n’est pas dans sa nature. En plus, comme il est foncièrement honnête, il a beaucoup de mal à lâcher des coups, voulant trop s’en remettre à la solidité de son projet et à l’évidence de ses idées. Il faut absolument qu’il transcende son image de « notaire de province policé », ce qu’il essaie de faire, sauf que lorsqu’on lui fait retirer la cravate, un futur président de la République doit avoir une chemise qui reste « classe ». Récemment il a enfin décidé de s’affirmer en tentant de se démarquer à la fois de Nicolas Sarkozy, dans l’ombre de qui il est resté pour nombre d’électeurs, d’Alain Juppé dont il dénonce le caractère illisible de certaines positions qui fluctuent, de Bruno Le Maire qu’il qualifie de « vieux routier de la politique », ce qui n’est pas faux. Il est le seul à proposer des mesures innovantes en matière d’emploi, notamment pour les jeunes, et en adéquation avec les bouleversements que commence à produire la révolution numérique. Ce point n’est pas assez mis en évidence : il ne dit pas assez que son projet vise le plein emploi et est destiné à donner un avenir à nos jeunes. Déterminé, il l’est. Soutenu, il l’est. Il suffit qu’il passe de « l’estime » à « l’adhésion » ! Mais qu’il sorte de cette posture de grand frère bienveillant !

Demain, la suite : « le parrain attend son heure et les Iznogouds »


LES "TOTOS" DE LA REPUBLIQUE

Affiche cgt     Policier tabassé

 

La kermesse gauchiste.

Véronique Genest, qui habite Place de la République, agressée. Alain Finkielkraut venu en curieux, molesté et vivement repoussé…  Décidément le vent de démocratie qui souffle sur la place parisienne souffle à sens unique. Eric Brunet, dont le visage est moins connu de cette faune particulière a pu se glisser dans les groupes pour observer et écouter. Il nous livre son constat dans « Valeurs Actuelles » sous le titre : « Les niais debout ». Tout est dit. Nous avons bien affaire à des anarchos, des bolchos martinézien, des zadistes en goguette, des intermittents crasseux à nattes, dont on connait les méthodes et la fermeture d’esprit. En un mot, des totalitaires, abréviation : « totos ». Des poux aussi, car ce ramassis de paumés est avant tout peuplé de parasites qui vivent sur le dos de la société.

On y réinvente le « totalitarisme »

Drôles d’humanistes, ces énergumènes vitupérants et menaçants. Notre académicien bousculé et agoni d’insultes, sur lequel on s’est permis de cracher au visage, ne doit son salut qu’à la présence des caméras. Sa visite aurait dû être un honneur au même titre de celle de Varoufakis, qui a eu droit, lui, à ses cinq minutes de temps de parole. Gauchisme oblige. Encore que je ne place pas les deux personnages sur le même plan. Le gauchiste grec devrait avoir l’humilité de reconnaitre qu’il a conduit son pays dans un gouffre dont il n’arrive pas à sortir. Il est loin d’avoir la lucidité éclairante d’un Finkielkraut. Mais voilà, il faut faire partie « de la cause ». Donc pas question pour ces apprentis bolchos, politiciens en herbe professionnels, experts en « verrouillage », d’accepter la moindre contestation ni contradiction. Ils se parlent à eux-mêmes en exerçant leur dictature sur l’assistance qu’ils surveillent et « épurent » si besoin est. Une technique d’action politique bien rôdée et bien connue pour aboutir à l’unanimisme dans la plus pure orthodoxie des « soviets ».  Dans ces conditions, on se demande pourquoi ces illuminés qui ont sauté le 20ème siècle, bénéficient de la complaisance des pouvoirs publics et de la surmédiatisation des chaines TV en continu. Serait-ce de la part des journalistes une nostagie post-soixantehuitarde ?

La violence juste.

Que peut-on attendre de ce mouvement sans queue et surtout sans tête, puisque même celui qui en est à l’origine, le sieur Ruffin, botte en touche au sujet du molestage d’Alain Finkielkraut. On tremblerait presque à l’idée qu’il pourrait en sortir une « Constituante » comme l’affirme sans barguigner une participante, sérieuse. Les réquisitoires contre la société de consommation et contre le capitalisme seraient risibles s’ils n’étaient pas accompagnés de la violence qui sévit tous les soirs autour de la place. Evidemment les communistes, enfin ce qu’il en reste, participent aux débats à sens unique. La CGT n’est pas en reste : la répression est indigne, comme en témoigne l’affiche que ses militants collent en ce moment. Les vieux réflexes reviennent rapidement. Avec eux, même sous un gouvernement de gauche, l’ordre n’est jamais juste, par contre la violence, quand elle est du bon côté, l’est ! Après « Je suis Charlie », on se demande ce qu’est devenu l’esprit chanté par Renaud : « J’ai embrassé un flic ! ».  Oublié, bien sûr !

Le regard énamouré des bobos.

Bruno Le Maire a bien tort de porter de la considération à ces pseudo jeunes et quand il les invite à s’engager, il ne risque pas d’être entendu : « Ni dieu, ni maître ! », il devrait savoir ça, ou alors il est encore trop « vert » (au sens jeune).  NKM n’est pas en reste, en bonne bobo parisienne, elle ira sûrement se frotter au bas peuple et se créer des émotions à bon compte. Elle nous avait habitués à mieux. Il est vrai qu’elle vient d’annoncer la couleur : « elle est de droite ET de gauche ». Bizarre totologie, un oxymore très à la mode, inversé de celui du  « joli macron aux yeux bleus » qui, lui, n’est « ni de droite, ni de gauche ». « Ailleurs » donc ! Il devrait aller faire un tour place de la République, il pourrait y fumer un pétard et rejoindre, dans une volute bleutée, cet ailleurs où il situe son ancrage politique.

Consternant.

Le pouvoir, à la tête de l’Etat, semble désemparé. Il n’ose pas mettre fin à cette farce polluante. Il espère acheter la paix avec « les jeunes » en oubliant que ceux avec qui il négocie ne représentent qu’eux-mêmes. Avec l’UNEF, il n’aura jamais fini de sortir le porte-monnaie. Ila déjà dépensé 500 millions d’euros en « garantie jeunes », mis en pièce la loi El Khomry, surtaxé un peu plus les CDD. En toute logique, comme tout cela ne pourra qu’aggraver le chômage des jeunes, on va maintenant leur offrir le SMIC jeune. En toute logique, puisque le travail c’est l’aliénation, on doit donc pouvoir vivre sans travailler, surtout quand on est jeune. Cela coûtera 6 milliards d’euros par an. Qu’importe, quand on a 70 milliards de déficit et une dette de 2 100 milliards, un peu plus, un peu moins… les élections sont dans un an.

Tout le monde s’en fout !

Besancenot, ce revenant, voudrait une grève générale au mois de mai. Mais je parie que son appel fera un flop : au mois de mai, il a un ennemi redoutable qui s’appellent « pont et week-end prolongé ». Et puis, c’est comme « Nuit debout » : excepté les zadistes en mission qui rêvent de greffer une « ZAD » au cœur de Paris, l’expérience n’intéresse personne. Chacun vaque à ses occupations autour de la place dans l’indifférence la plus totale. Comme le dit Alain Finkielkraut, « Tout le monde s’en fout ! », ce n’est « qu’une kermesse gauchiste sous cloche » au milieu d’une ville totalement indifférente. Et c’est tant mieux ! Simplement, les riverains aimeraient dormir un peu la nuit et que les pouvoirs publics mettent fin au trouble de voisinage, ce qui fait partie de leur mission.

Une conséquence pas si inattendue que ça : Mélenchon a repris des couleurs, et dans les derniers sondages, il fait presque jeu égal avec Hollande. La honte ! Pas vraiment réjouissant pour l’avenir.

 


« A TOUCHE LE FOND, MAIS CREUSE ENCORE ! »

Hollande télé

 

Argumentaire plat, comme l’écran !

Je n’ai pas fait partie des malheureux qui se sont ennuyés pendant deux heures, jeudi dernier, devant l’écran plat, aussi plat apparemment que la parole présidentielle. Le peu que j’en ai vu à travers les commentaires qui ont suivi m’a largement suffi. Mon verdict, c’est celui d’un prof qui avait de l’humour et qui à propos d’un cancre, avait écrit sur son bulletin : « a touché le fond, mais creuse encore ! ». Tout le monde aura quand même retenu le « ça va mieux ! ». Enorme mensonge fondé sur des apparences trompeuses habilement exploitées. D’ailleurs les Français, en général ne sont pas prêts à le gober : la faible audience en témoigne, aggravée par son érosion au fil de l’émission. Avec moins de 3,5 millions de téléspectateurs, on peut dire qu’il a prêché dans le désert. La parole du chef de l’Etat est complétement dévalorisée et comme aurait Pierre Dac, « il n’est plus cru, il est cuit ! ». Comment peut-il songer à se représenter ? Tout homme sensé aurait déjà tiré les conclusions qui s’imposent, non ?

Non la France ne va pas mieux !

Les trois arguments sur lequel le locataire de l’Elysée s’est appuyé pour justifier son appréciation, la croissance, le déficit, le pouvoir d’achat, sont pipés. La croissance reste atone et les prévisions légèrement plus optimistes sont en train de fondre comme neige au soleil avec la conjoncture internationale morose : les 1,6% prévus au budget 2016 sont ramenés à 1,1% par le FMI. De toute façon on est bien loin des 3%, voire 2% qu’il nous faudrait, à minima, pour commencer à redresser véritablement la situation. Et encore faut-il répéter que la faible croissance que nous affichons est entièrement due aux facteurs extérieurs que sont le faible prix du pétrole (qui rapporte à lui-seul l’équivalent d’1 point), les taux d’intérêts nuls voire négatifs, l'euro faible, et à l’absence d’inflation. Il faudrait ajouter que les économies que cela permet, 6 milliards sur les taux d’intérêts en 2015 et 3,9 milliards escomptés en 2016, sont déjà dépensées avec toutes les largesses dispensées depuis le début de l’année : 2 milliards pour le plan de soutien à l’emploi, 2,5 milliards pour les fonctionnaires, 800 millions pour les agriculteurs, 500 millions pour les jeunes, 1 milliard pour la police et la gendarmerie, … Et il a oublié un paramètre important : le niveau de la dette ! Le recul du déficit en 2015 est obtenu mécaniquement par les économies réalisées sur les intérêts de la dette et en aucun cas par des efforts de réduction des dépenses publiques. Quant à la hausse du pouvoir d’achat, elle provient non de la hausse des salaires, mais de la diminution des dépenses des ménages sur le prix de l’énergie. Elle aura permis une reprise de la consommation qui s’est aussitôt soldée par une augmentation de notre déficit de la balance commerciale. Le seul gain à en tirer c’est l’augmentation des rentrées de TVA pour l’Etat.

Cette crise mondiale qui vient doucement … mais sûrement !

Le plus grave est à venir. On peut refaire le monde place de la République. Avec des vieilles idées on essaie de nous faire croire qu’un vent de fraîcheur souffle sur notre démocratie. Ce vent a l’haleine putride,  tellement les slogans qu’on voit affichés sont éculés. Ils sont les proclamations d’une pensée figée dans le 19ème siècle. Le monde dont ce peuple soi-disant anonyme dessine les contours n’existe pas et s’il est virtuel, c’est plus un « téléportage dans le passé » à l’époque de Karl Marx et de Zola qu’un « retour vers le futur ». On est très loin du monde réel dont en haut lieu on ferait bien de s’inquiéter, toutes tendances politiques confondues. Car le plus grave incendie économique que la planète ait à connaitre couve  sous les dérèglements monétaires que nous observons. Le FMI vient de tirer le signal d’alarme mais personne ne veut écouter. Qui peut croire qu’il est normal de recevoir de l’argent comme intérêts d’un emprunt contracté : c’est l’effet des taux négatifs, et ça existe au Danemark ! Les effets bénéfiques de la baisse des taux des grandes banques centrales et de la liquidité monétaire qui abonde partout, se lisent dans les signaux macro-économiques mondiaux, mais occultent deux énormes difficultés qui s’avancent parallèlement, comme deux vagues monstrueuses au milieu de l’océan. La première est celle de l’économie réelle, la seconde est celle de l’argent.

L’économie réelle ne va pas bien et le phénomène est mondial : pratiquement aucun pays ne peut prétendre à une croissance de plus de 2%. Les « émergents » sont victimes des désordres sur les prix des matières premières, les pays producteurs de pétrole sont à la peine et la crise qu’ils connaissent que l’Arabie et la Russie tentent maintenant d’enrayer, se répercute sur toutes les matières premières. Le Japon échoue à se relancer. La Chine a longtemps connu un contexte économique favorable qui n’existe plus et sa « transition » va être longue. Le Brésil est en crise profonde et l’Inde ne va guère mieux. L’Europe est à la traîne et à la limite de la déflation. Les Etats-Unis ont l’air d’aller mieux, et pourtant c’est encore de chez eux que viendra la tempête quand elle se déclenchera.

La vague de l’argent va en effet servir de courroie de transmission : trop peu a été fait en matière de régulation financière, notamment concernant la séparation des activités. Le trading haute fréquence s’intensifie et les marchés boursiers américains montrent de nombreux signes de faiblesse. Trois facteurs réunis déclencheront le cataclysme : la hausse des taux de la Fed, une crise obligataire et les technologies de l’instantané qui propulseront un « effet domino ». Il s’ensuivra, comme en 2008-2009, mais en plus accentué, un grippage du système économique mondial (en 2016, en 2017 ?). La mécanique enclenchée obligera à un cycle de hausse des taux avec multiplication des « défauts », crise de dette publique à laquelle s’ajoutera une crise de la dette privée. 

Quand les deux vagues se seront rejointes, la liquidité deviendra plus rare dans un contexte global de ralentissement intensifié des émergents et de faible croissance des pays développés. Un krack obligataire créera la défiance dans le système interbancaire puis dans l’économie réelle qui se retrouvera paralysée. Les faillites seront cette fois-ci à l’échelle du monde.

La France est un maillon faible.

On constatera alors que faute d’avoir fait de réels efforts pour diminuer sa dette et ses déficits publics, la France sera exposée dès les premiers coups de vent de la tempête. La hausse des taux sera alors mortelle, les marges budgétaires qui existaient encore en 2008 ayant été rognées par l’inaction des socialistes. On peut craindre un impact majeur sur les ménages, mais ce sont surtout les investisseurs et le marché obligataire qui seront dépossédés de leurs avoirs, entraînant dans leur chute l’ensemble des économies.  Inutile de vous dire que le Président aurait dû avoir en tête ce scénario avant d’annoncer, triomphal, « ça va mieux ! ».