ET SI ON ESSAYAIT LA LIBERTE ?
20 mai 2016
Les socialistes et la gauche en général ont vraiment un problème avec la politique de l’offre. La seule qui permettrait le redressement économique de la France. Et ce ne sont pas les timides velléités du pouvoir actuel dans sa direction qui pouvaient produire beaucoup d’effets. D’ailleurs on voit bien que même une loi vidée de son sens comme la loi Travail provoque une levée de boucliers hors de proportion avec son contenu. C’est le poison idéologique qui freine toute réforme depuis des décennies qui est à l’œuvre. Cela teint à l’histoire de la gauche française et aux composantes qui la constituent encore aujourd’hui.
Elle est en effet constituée d'une branche marxiste, anticapitaliste, qui rêve encore d'une appropriation publique des moyens de production. Elle est incarnée par Jean-Luc Mélenchon et ce qui reste du Parti communiste. Il faut y ajouter un ensemble hétéroclite, fortement keynésien, qui reste persuadé de la nécessité et de la supériorité de l'action publique et qui n'attend rien de bon du libre fonctionnement de l'économie privée. Il va de Martine Aubry aux tenants d’une social-démocratie méfiante à l'égard du patronat tels que les frondeurs du Parti socialiste, auxquels s’ajoute le mouvement dit des « Economistes atterrés ». Ils sont de formation altermondialiste et pour eux la finance est l’ennemie, ils sont résolument opposées à la mondialisation et à la liberté des échanges. Attac et la Fondation Copernic en font partie. Enfin, il faut y adjoindre la partie antiproductiviste du mouvement écologiste de Cécile Duflot, qui, au nom de l'indispensable protection de la planète, entend réduire la dimension et la portée des activités marchandes, donc celles des entreprises et surtout des plus grandes. Les faits leur donne tort, mais ils ne veulent rien voir ni entendre. Pourtant si leurs théories marchaient nous n’aurions pas 6 millions de chômeurs et de travailleurs précaires.
La théorie keynésienne de relance par la finance publique et la consommation ne fonctionne plus. C’est là où le bâts blesse. Elle se heurte à deux obstacles majeurs : les importations des produits que nous ne fabriquons plus et qui détériorent notre balance des paiements dès que l’Etat injecte du pouvoir d’achat, ce qui nous appauvrit, le vieillissement de la population qui donne un modèle de société où les gens pourvus qui ont tout ce qu’il faut et sont à la retraite, donc ne produisent pas vraiment de richesse, sont très nombreux. A ces deux obstacles il faut ajouter notre endettement qui est le fruit de l’entêtement keynésien incapable de produire de la croissance. De même qu'il faut démontrer à nos concitoyens que le programme économique de Marine Le Pen plongerait la France dans la pire des catastrophes. C’est une tentation de rétablir le contexte keynésien par la fermeture des frontières et le concept de « l’Etat stratège », inspiré de la gauche par Florian Philipot. On sait ce que cela a donné dans toutes les économies dirigées, à l’Est ! La nocivité de ces modèles est redoutable et est une entrave la modernisation du pays.
Si on regarde comment s’en sont sortis nos voisins, on observe qu’ils ont choisi un autre chemin que l’économie administrée. Le libéralisme, fort de ses trois piliers – la liberté, la propriété et la responsabilité – porte en son sein des idées fortes susceptibles de faire sortir la France du marasme. Un récent sondage montre que ces concepts sont de plus en plus partagés par les Français. A l’étatisme collectiviste, au socialisme néokeynésien, à la déresponsabilisation individuelle croissante au profit d’un pouvoir normatif sans cesse plus invasif, une très large majorité de sondés (93 % !) préfère désormais les mots « autonomie », « mérite » et « initiative ». La « responsabilité » recueille pas moins de 91 % des suffrages, suivie de très près par « l’effort », « la modernité » ou « le travail ». Ces aspirations révèlent un désir puissant d’oxygène au service d’un retour rapide à une éthique de la liberté personnelle, à cette estime de soi nécessaire au bonheur de chacun que les politiques interventionnistes ont fini par mettre sous cloche ou sous tutelle. Et la liberté demeure le mot préféré des Français. Ces modèles de pensée sont évidemment bien plus en cohérence avec les évolutions du monde et les transformations des modes de travail et de production issues de la révolution numérique. Voilà pourquoi il est importande rompre enfin avec l’une des erreurs tragiques alimentant les politiques publiques des trente dernières années en niant, nivelant et empêchant les aspirations personnelles.
Cela suppose un vaste effort, une véritable révolution copernicienne : il conviendra de réinventer l’école pour la mettre, dès le plus jeune âge, à l’heure du nouveau monde et offrir à tous les mêmes armes, ce qu’elle ne fait plus au nom d’un égalitarisme niveleur et étouffant. Il faudra rendre véritablement plastiques nos règles de création d’entreprise et notre droit du travail pour faciliter la mise en œuvre de chaque projet, quels que soient les individualités et les désirs. Et repenser, bien entendu, la fiscalité afin qu’elle récompense l’innovation, l’investissement, le mérite et la réussite. Autant de mots bannis par le pouvoir actuel. La taxation du capital devra être considérablement allégée, mais également celle du travail, trop souvent oubliée par peur de chutes des rentrées fiscales en temps de dette publique massive alors qu’elle porte en elle un « effet signal » à la puissance insoupçonnée. Ces idées on les retrouve dans tous les projets portés par les candidats Les Républicains, en doses variables, mais surtout dans le projet de François Fillon, le plus cohérent. Ce sondage révèle aussi qu’une majorité croissante de Français attend, surtout, une offre nouvelle, assumant le primat de la liberté. Sous la Ve République, seul le président a véritablement le pouvoir de bousculer profondément les choses. Il n’y a donc pas d’alternative.
Et si on essayait la liberté !
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