LES DELIRES D’UN PRESIDENT AUTISTE
18 mai 2016
Un empilage de mensonges honteux.
La campagne hollandaise est tout sauf plate : elle est hérissée de « sorties » qui sont autant de mensonges lancés à la tête des Français éberlués. Voilà le président-candidat, plus candidat que président, qui affirme sans sourciller : « Nous avons bien redressé le pays depuis quatre ans. » On croit d’abord à une boutade et on aurait envie de se tordre de rire s’il n’y avait pas plus de 600 000 chômeurs supplémentaires depuis mai 2012. C’était le 8 mai dernier, aux pieds du soldat inconnu. Et il continua : «Je fais en sorte qu’il puisse y avoir un certain nombre de redistributions qui se fassent dans la maîtrise de nos finances publiques. » De quoi faire plaisir aux magistrats de la Cour des Comptes qui devraient , à entendre pareille plaisanterie, se tenir les côtes mais faire froncer les sourcils de Didier Migaud. De 2013 à 2015, les déficits publics cumulés sont supérieurs à 230 milliards d’euros. Ils dépasseront les 300 milliards d’euros fin 2016. Et ce n’est pas prêt de s’arrêter puisque le candidat alimente sa campagne en ajoutant du déficit au déficit à des finances publiques non maîtrisées. Depuis le début de l’année, les vannes sont lâchées à coups de millions d’euros en emplois fictifs, en augmentation des fonctionnaires, en fonds pour alimenter la gabegie de la formation professionnelle. Mais surtout n’y voyez pas malice : « Il ne s’agit pas de cadeaux qui devraient être faits. Je n’ai pas cette conception-là » nous explique « sérieusement » l’intéressé ! Et d’ajouter : « Lorsque l’effort a été mené, lorsque les comptes publics sont redressés, il faut qu’il y ait un soutien à des catégories qui ont participé à l’effort. » Je traduis : je soigne mon électorat. Il est bien le seul à croire que les comptes publics sont redressés : c’est un énorme mensonge, indigne d’un chef d’état.
La vérité, c’est que la France recule.
Il y a bien sûr une légère amélioration de la conjoncture. On sait bien que le pays surfe sur une vague venue de l’extérieur, à l’origine de laquelle il n’est pour rien. Mais quand les mots prononcés au sommet de l’Etat n’ont plus aucun sens, il faut recourir aux chiffres pour mieux appréhender le réel. Depuis 2012, à la différence de ses grands partenaires et concurrents, la France n’a poursuivi aucun effort autre que celui de surtaxer des contribuables subissant déjà l’une des pressions fiscales les plus élevées au monde. La France a touché le fond, et le retard accumulé face aux pays de l’OCDE depuis cinq ans est important qu’il s’agisse de la Croissance, de l’emploi, des investissements… Les quatre premières années du quinquennat n’ont pas permis de redresser la barre. Au contraire elles ont aggravé les choses. C’est simple, depuis quatre ans, la France a connu une croissance deux fois moins rapide que les autres pays de l’OCDE (2,1% contre 5,4%), avec deux fois plus de sans emploi (10% en France contre 5,5%), et des investissements en berne qui ont fait du surplace (0,2% contre 12%). Dans le même temps la consommation des ménages est restée atone avec une progression de 2,4% sur quatre ans quand les autres pays ont fait 5,5% : deux fois moins bien que les autres pays riches. Dans ce contexte, faire croire aux Français que « ça va mieux » relève de l’humour noir et du cynisme. D’ailleurs ce message reste inaudible pour près de neuf Français sur dix (86 %).
Menteur et manipulateur !
Mardi matin sur les ondes d’Europe 1, on a découvert (euphémisme) une autre facette du personnage : l’art de la manipulation. Incompétence, habileté tactique : sur les chiffres du chômage il prend toujours les chiffres qui l’arrangent, noircissant le tableau qu’il a trouvé –merci Sarkozy- et enjolivant celle qu’il va laisser en minorant son échec. C’est facile en faisant références à des statistiques … fausses. Ainsi il ne prend en compte que les chômeurs de catégorie A pour parler de son bilan, mais il ajoute pour celui de son prédécesseur et sur cinq ans les catégories B et C pour majorer l’addition. La vérité sur ce point et en comparant ce qui est comparable est 740 800 chômeurs de plus entre 2007 et 2012, et 638 500 entre 2012 et aujourd’hui. On ne peut pas dire que Hollande se soit mieux défendu, d’autant plus que si on prend en compte toutes les catégories A, B et C, on arrive à 1 132 000 demandeurs d’emploi en 47 mois de Hollande contre 1 067 800 en 60 mois de mandature Sarkozy ! Et l’actuel président n’a pas l’excuse de la crise économique mondiale. Comme les scrupules ne l’étranglent pas, il compte bien s’affranchir de la vérité statistique et continuer à nous vendre ses illusions pour des réalités.
C’est dans ce contexte de manipulation et de mensonges que les candidats de la droite vont devoir faire campagne. Déjà l’Obs annonce la couleur en « une » avec les visages de Juppé, Sarkozy et Fillon : l’ultra-libéralisme. Le gros mot est lâché. Et Hollande a commencé à taper sur les principales mesures de leur programme. Une manière de faire oublier l’incurie dans laquelle le pays se vautre actuellement avec les casseurs dans la rue et une police qui manifeste pour sa dignité.
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