HISTOIRE
PAS MIEUX, TOUJOURS AUSSI MAL !
LE MYTHE DE L’ETAT INFAILLIBLE

LA PRIMAIRE A LE DOS LARGE

Primaire à droite Hollande grimace  Valls 2



Le contrecoup politique de l’attentat de Nice ne s’est pas fait attendre. L’opposition est rapidement montée au créneau et il y a de quoi. Face à un pouvoir prompt à se reposer sur l’excuse de la baisse des effectifs dans les forces publiques, décidées soit-disant avant lui, il ne fallait pas attendre pour alerter l’opinion publique sur les carences de ceux qui nous gouvernent. Et on n’a pas fini de les découvrir.

A quoi bon appeler à la cohésion nationale …

L’expert en commémorations en tout genre qui nous gouverne n’a que ça à la bouche : « union, union, union » en sautant comme un cabri aurait ajouté le Grand Charles . Face au terrorisme, il faut l’union nationale de tous… Appel qui sonne en creux comme un reproche adressé aux leaders de l’opposition qui sont montés rapidement au créneau soit pour dénoncer les carences de protection dans l’attentat de Nice, comme Alain Juppé, soit pour réclamer des mesures plus fermes de lutte contre le terrorisme, comme Nicolas Sarkozy, Bruno Le Maire et NKM pour ne citer qu’eux. Mais encore faut-il être crédible pour le faire : et d’abord être capable de rassembler son propre camp !

Le fossé qui sépare la droite de la gauche.

Le débat à l’Assemblée nationale sur la prolongation de l’état d’urgence a été émaillé de vifs propos échangés entre la droite et ce qu’il reste de la majorité de gauche. Il aura permis de constater qu’il existe bien un fossé entre les conceptions de la droite et de la gauche sur la notion « d’ordre républicain ».  Manolito est bien un pur produit de l’école républicaine de la 3ème et 4ème républiques, formé à la culture du « péremptoire », selon laquelle il suffisait d’énoncer pour réaliser. Mais ce qui pouvait se concevoir pour l’apprentissage du savoir autrefois, n’est en rien applicable à l’exercice du pouvoir, surtout de notre temps où avec les réseaux sociaux on peut douter de tout. Ainsi la défense véhémente des valeurs de la République n’est que des mots alors qu’il faudrait qu’ils soient suivis d’actes. C’est là que le bât blesse. La gauche confond toujours le « dire » et le « faire », croyant que « dire » c’est « faire ». De plus, dans la culture de la gauche, il y a toujours une réticence pour l’ordre et une préférence pour le désordre, comme on l’a vu avec les manifestations contre la loi El Khomry. Alors oui, c’est facile de traiter Alain Wauquiez de « facho », au nom du « dire », alors que c’est lui qui a probablement raison sur ce qu’il faudrait « faire ». On aurait pu espérer des échanges plus sereins après la tragédie de Nice et un vote consensuel qui effaçât les différences entre droite et gauche comme cela conviendrait à un pays où nous devrions tous agir comme un seul homme contre le danger qui pèse sur le pays. Comment l’obtenir dès lors qu’on fait peser sur l’adversaire la cause de sa propre incapacité et qu’on oppose le mépris à ses propositions. Malgré tout, la droite s’est montrée responsable, elle a consenti à approuver le texte après avoir obtenu une prolongation de six mois au lieu de trois, ce qui est bien la moindre des choses.

L’état d’urgence n’est pas la panacée.

L’état d’urgence, s’il permet principalement de harceler les milieux tentés par le terrorisme djihadiste en France, de contrecarrer leurs projets dans quelques cas, de rassurer plus ou moins la population, fonctionne trop à l’aveugle et ne permet pas de cibler correctement ceux qui sont sur le point de passer à l’acte et dont l’imagination meurtrière peut prendre les pouvoirs publics par surprise, comme on l’a vu à Nice. L’enquête permet de découvrir que l’acte, loin d’être solitaire, a été longuement préparé avec des complicités. C’est dans ce contexte que le débat qui a précédé le vote a exposé des divergences fondamentales entre les deux camps qu’une acrimonie exceptionnelle ne doit pas occulter. Face à Laurent Wauquiez qui voudrait que toutes les personnes fichées « S », c’est-à-dire susceptibles de basculer dans le terrorisme à un moment de leur parcours,  soient placées dans un centre de rétention, le refus véhément du Premier Ministre n’était pas une surprise, mais il n’avait pas être insultant par les sous-entendus et le procès en diabolisation qu’il a exprimé. La prolongation de l’état d’urgence est indispensable, mais elle ne résoudra rien si on ne renforce pas les procédures et les actions préventives contre les milieux « djihadogènes ».

La primaire de la droite n’est pour rien dans la tension.

Il ne faut pas prendre à la légère ces échauffourées verbales qui traduisent une fébrilité anormale de la gauche.  Certains voudraient y voir une surenchère des candidats les uns par rapport aux autres. Le procès ne vaut pas pour la droite, où tous réclament à peu de chose près les mêmes mesures de fermeté et d’action. La gauche peut balayer devant chez elle, car sa mollesse peut correspondre aussi à un calcul électoral qui consiste à ménager les musulmans qui ont massivement voté Hollande en 2012. Une faute politique évidemment, car dans leur grande majorité, ceux-ci sont demandeurs d’ordre républicain. Il ne suffit pas en effet que l’état d’urgence soit prolongé. Il était en vigueur le 14 juillet, il n’a pas empêché le carnage de Nice dans lequel une trentaine de musulmans ont été tués. L’opposition veut faire comprendre que l’état d’urgence n’est pas suffisant en lui-même, d’autant plus s’il devient permanent, si le gouvernement se refuse à mobiliser les moyens nécessaires. L’opposition a raison de lui demander de se doter de ces moyens, même s’il n’est pas inutile que se poursuive le débat entre la dose minimale de libertés que nous voulons garder et la dose de détermination à annihiler nos ennemis par toutes les procédures possibles et imaginables. L’état de guerre ne doit pas tuer l’état de droit, tout le monde en est conscient, la droite la première. C’est pourquoi le procès permanent en « tentation populiste » qui lui est fait est insupportable. Il participe aussi d’une stratégie électorale du pouvoir actuel.

 

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