HISTOIRE
LA CLARIFICATION
LE MUR DU CON (prononcez son)

APRES LE BREXIT… EUROPA !

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La nuit dernière, j’ai bien dormi ! D’abord la France bat l’Irlande et se qualifie pour les ¼, ensuite le « oui » l’a emporté à Notre-Dame des Landes et enfin, le Parti Populaire a fait mentir les sondages en Espagne en renforçant son score de décembre dernier. En toute logique, il devrait continuer à gouverner puisque le bloc de gauche arrive derrière, toutes voix confondues. Ceux qui croyaient que le Brexit allait attiser les forces politiques non conventionnelles comme Podemos en sont pour leurs frais. Même le PSOE a réussi à sauver sa seconde place !

Nous commençons néanmoins cette semaine sur un mode très étrange.

C’est ce qu’on entend à la suite de la victoire du « Oui » à l’aéroport de Notre-Dame des Landes. C’est pourtant net et sans bavures : 56%, que faut-il de plus ? Eh bien ça ne change rien. Les opposants ont une conception curieuse de la démocratie, à commencer par Mme Duflot. Depuis le début, on a affaire à une bande d’opposants déterminés qui n’ont rien à battre des procédures démocratiques, dont la lutte s’inscrit dans un cadre révolutionnaire. Face à ces gens-là, il n’y a que la force pour faire respecter le droit ! Le plus tôt sera le mieux.

Autre étrangeté, les Grands Bretons semblent frappés de sidération après le vote de la semaine dernière au point d’avoir perdu la boussole. Une pétition pour un nouveau referendum rassemble plus de trois millions de signatures (et ça n’est peut-être pas fini) et après avoir joué avec le feu, Cameron voudrait prendre le temps qui lui convient pour formaliser sa défaite, au grand dam de ses interlocuteurs de l’Union européenne. Difficile de se moquer du monde davantage ! Il faut dire qu’il laissera un bilan effroyable. Sa gestion n’est pas en cause, puisqu’il a permis au Royaume-Uni de se redresser. Mais ce qui est frappant quand on analyse les résultats du referendum, c'est de voir à quel point la Grande-Bretagne est divisée. Les résultats par région montrent de forts écarts allant jusqu’à 65/35 dans les deux sens, entre celles qui ont rejeté l’Europe et celles qui voulaient y rester. Les clivages par âge et par classe sociale sont du même tonneau. Londres et la City semblent totalement coupés du reste du pays. En Écosse, attachée à l'Europe depuis toujours, un référendum pour l’indépendance est devenu inévitable. En Irlande, européenne elle aussi au Nord comme au Sud, le vote du Brexit réveille le vieux rêve de la réunification. En face, on trouve le Pays de Galles et l’Angleterre qui ont manifesté un sentiment très anti-européen. Le risque d’implosion du Royaume-Uni n’est donc pas une vue de l’esprit.

Europa !

Les grands manœuvres post-Brexit ont donc commencé. Passons sur les réglements de comptes qui animent la classe politique outre-Manche. Sur le continent, tout le monde y va de sa recette pour relancer l’Europe. Pourquoi se mettent-ils en peine ? Inutile de chercher, celle-ci existe déjà et elle est pleine de bon sens. Nos dirigeants feraient bien de prendre comme livre de chevet « Europa », le livre de Giscard préfacé par Helmut Schmidt. Le moment est venu de répondre à l’appel qu’ils lançaient naguère pour la construction d’un ensemble fort et fédéré, comprenant, dans un premier temps les nations fondatrices plus cinq ou six autres.  C’est un projet qui ne demande aucune modification des traités européens. Il prévoit la création d’un Directoire, l’instauration d’un seul et même budget, la marche vers un système fiscal  et de droit du travail communs. Ce projet, qui peut être mis en oeuvre très rapidement et sans attendre la fin des négociations de départ du Royaume-Uni, permettra au continent européen de redevenir puissant et solidaire face aux géants du monde que sont la Chine et les Etats-Unis.

Le livre contient tous les éléments : la marche à suivre et les étapes à respecter. Et naturellement, il ne faut pas perdre de vue la nécessité d’associer les peuples à cette évolution.  Giscard n’a pas négligé la nécessité de réconcilier l’idée européenne avec les peuples. Ainsi précise-t-il, « il n’est aucunement question dans l’union économique et monétaire, d’attribuer des compétences en matière de santé, d’éducation, de logement, de sécurité publique, de protection sociale, de culture, bref de tout ce qui fait le particularisme de notre mode de vie. En revanche, il serait essentiel que les citoyens aperçoivent les buts recherchés et se persuadent du bien-être d’appartenir à un ensemble puissant, prospère et libre, au lieu de languir dans des structures morcelées et vouées inexorablement au déclin.» Et pour cela, il faut que le peuple européen se sente partenaire du projet et donc il ne suffira pas de le consulter, il faudra l’associer notamment par le biais des parlements nationaux. Pour Giscard, la pratique démocratique reste le seul instrument qui fasse communiquer le peuple et le pouvoir, aussi doit-elle être présente dans le fonctionnement d’Europa.

Le chemin qui conduit à une intégration plus poussée existe. Il n’est pas très difficile d’y avancer, conclut-il. Il suffit d’une volonté politique partagée… Le choc du Brexit pourrait avoir cette conséquence salutaire.

 

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