LES SABOTEURS
10 juin 2016
Une minorité de grévistes qui ne représentent guère qu’eux-mêmes, entend imposer sa loi. Ils ne sont soutenus par personne et plus ils appellent à l’élargissement de leur mouvement, plus il s’étiole. Ils donnent de notre pays une bien triste image, celle d’un pays sens dessus dessous, de citoyens résignés et blasés qui galèrent pour aller à leur boulot, qui doivent supporter des tas d’ordures (dernière trouvaille de l’imaginatif Martinez). Ce seront bientôt des entreprises prises à la gorge qui licencieront quelques employés. Cette pagaille d’une France prise en otage, menacée par les attentats, ne peut que faire fuir les supporters étrangers, les touristes et les investisseurs. Mais de cela ils n’ont cure.
Les saboteurs de la gauche.
Cette poignée de syndicalistes contestataires et violents, a réussi à creuser un fossé profond entre les deux gauches. Ils sont suivis par Mélenchon qui espère bien récolter les dividendes de leurs actions, surtout s’ils parviennent à leurs fins en obtenant, de guerre lasse, le retrait de la fameuse loi El Khomry. Le discrédit du camp réformiste sera alors total. Vestiges d’un monde disparu, qui survit en France grâce à une vieille tradition de monopoles qui ne veulent plus rien dire, ils veulent dicter leur loi à ceux qui voudraient moderniser la gauche. Le prix à payer sera une défaite en 2017, tant les deux bords sont devenus irréconciliables. Après tout, c’est leur problème. Que la gauche soit en miettes m’importe peu.
Les saboteurs de leurs entreprises.
La SNCF, Air France, ERDF, les messageries… paieront demain le prix du refus des réformes par un manque de compétitivité qui débouchera sur des pertes d’emplois quand il faudra faire face à la concurrence. Ce mouvement marche sur la tête. Ce sont des nantis, accrochés à leurs acquis, qui ne sont en rien concernés par la Loi Travail, qui prétendent lutter contre la précarité des autres alors que leurs exigences et les surcoûts qu’ils imposent à leurs entreprises en créent bien davantage par les prélèvements sur les fonds publics payés par le contribuable que cela entraîne. La faiblesse du gouvernement en lâchant sur toutes leurs exigences arme autant de bombes à retardement pour l’avenir. En 2017, il ne suffira pas de renvoyer la gauche, il faudra mettre un terme au pouvoir de nuisance de ces irresponsables.
Les saboteurs de la France.
A l’occasion de l’euro de football, ils auraient pu faire preuve d’esprit de responsabilité en suspendant leur mouvement de grève. Mais de l’image de la France, ils n’ont que faire. Ils ont obligé le gouvernement à des dépenses dont il n’a pas le premier sou vaillant, ils mettent à mal l’unité nationale et sapent les valeurs républicaines en cautionnant les violences. Ils empêchent les autres salariés, qu’ils méprisent, de se rendre à leur travail. Leur fond de solidarité leur assure un salaire de remplacement, mais ils se moquent bien des conséquences financières pour ceux qui ne peuvent rejoindre leur lieu de travail et doivent prendre malgré eux des jours de congés. Au bout du compte, leur mouvement se soldera peut-être par un point de croissance en moins, ce dont ils se fichent, assurés qu’ils sont de toucher leurs émoluments, et des chômeurs en plus. Eux sont certains de garder leur emploi. De quoi donner crédit à ceux qui dans l’opposition, veulent remettre en cause le statut de la fonction publique.
Vus d’Europe, ces désordres sont incompréhensibles.
Nulle part il n’existe cette sorte de syndicaliste directement sortis du 19ème siècle. Mais le plus grave, c’est qu’en face, au gouvernement, c’est le vide. On donne le triste spectacle d’un pays à l’abandon, avec des zones de non-droit, pas seulement dans les quartiers dits « sensibles ». Mais aussi d’un peuple placide qui devrait se révolter et qui ne réagit pas, comme anesthésié. Le réveil pourrait se faire dans les urnes. Rappelons-nous 1968 et la chambre introuvable qui en est résulté : syndicalistes et gauches de toute obédience récolteront ce qu’ils ont semé.
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