BATTRE ENSEMBLE LA GAUCHE …
04 juillet 2016
Si la droite a décidé d’organiser une primaire, c’est bien parce qu’elle s’est donné comme objectif de battre la gauche. Elle n’y parviendra que si ses candidats savent se rassembler. On comprend que chacun n’ait pas attendu pour commencer à faire campagne en avançant des propositions, et face à l’échec effroyable de la gauche et de ses vieilles recettes, il ne faut pas trop d’imagination pour annoncer autre chose. Encore faut-il qu’ils ne partent pas sur des chemins de traverse. A les écouter leurs électeurs putatifs peuvent se rassurer : Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire et les autres n’ont pas des visions si différentes que ça de la société, de l’économie, de l’école, de l’immigration et même de l’Europe. A tel point que Guillaume Tabard, dans le Figaro, constate que « jamais la droite n’a connu une telle unité idéologique face à des gauches qui n’ont jamais été à ce point irréconciliables ». Je partage ce point de vue.
Alors, bien sûr, il existe des nuances et chacun bataillera sur la nécessité de la baisse de l’impôt avec un calendrier et un rythme ou des cibles différentes, mais le fait est que tout le monde s’accorde sur la nécessité de baisser les dépenses pour baisser les impôts. De même, chacun présentera un calendrier et une méthode pour allonger le temps de travail et sa durée… mais si on gomme les postures pour les besoins de la campagne et les discussions byzantines pour caricaturer le couloir d’à côté, on s’aperçoit que tous disent à peu près la même chose. On aura donc une campagne qui sera plus celle des « égos » que celle des idées.
En matière d’égos, on a pu en avoir une petite idée avec le Conseil National des Républicains samedi dernier. Pour les candidats, c’était parait-il un problème : y aller, y participer, s’y montrer, sécher … On aura eu droit à toutes les positions. Que de tortures inutiles. Balayons le prétexte insupportable : celui d’une manifestation conçue pour valoriser le président du parti. Personne n’est dupe. Remarquons toutefois, que ce faisant, il est tout-à-fait dans son rôle et il était de son devoir de doter le parti d’un projet en forme de plate-forme. Celui-ci a été, comme il se doit, ratifié massivement. Il est le fruit de vingt commissions thématiques, réunissant élus de toutes les écuries et experts, sur les différentes têtes de chapitre. Ce travail a été mené sous la direction d’Eric Woerth, et personne ne peut prétendre qu’il n’a pas été fait sérieusement. J’affirme ici que ne pas participer à cette manifestation c’est afficher du mépris à l’égard de la formation à laquelle on appartient, et donc à ses adhérents. Personne ne croira qu’en s’y rendant, Alain Juppé aurait manifesté une quelconque soumission à Nicolas Sarkozy ! Il a aggravé son cas en y faisant une apparition pour aussitôt s’éclipser dans un bistrot voisin pour y tenir une réunion avec une poignée de jeunes. Ô combien plus intelligente a été la participation de François Fillon qui n’a pas hésité à prendre la parole pour défendre son projet devant les cadres du parti. Il y a donc eu ceux qui étaient là et ceux qui ont boudé. Tant pis pour ces derniers. La primaire veut élargir le pouvoir de décisions à tous ceux qui se reconnaissent dans nos idées, encore faut-il ne pas oublier ceux qui militent et les défendent au quotidien!
Quant à savoir si le projet engage les candidats à la primaire, c’est encore une querelle byzantine. Le projet présenté, le président peut le faire sien… ou non. Tous les observateurs extérieurs ont bien vu qu’il n’y a pas de fossé entre les idées avancées par tous les candidats et le projet de quelques 300 pages sortis de la moulinette des fédérations. Chacun sait, en effet, et particulièrement dans notre famille politique, que la conquête de la présidence c’est d’abord l’affaire d’un homme et de son projet face au peuple. Autrement dit, il n’a jamais été question que le projet du parti soit un carcan pour enfermer les candidats dans un prêt-à-porter uniforme. Il est tout de même réconfortant de constater que tous sont sur la même longueur d’onde, et que le parti qui investit les candidats aux législatives ne raconte pas une autre histoire.
La bataille sera donc avant tout une « querelle » de personnalités. Il ne devrait donc pas être trop compliqué de se rassembler derrière celui (celle) que le vote désignera.
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