HISTOIRE

L’ŒIL D’ARCHIBALD

Longue vue 2

 

De  tout… un peu.

Inclusif !

Une nouvelle  expression de la  lutte pour les  droits des femmes a pris corps sous la forme de  l’écriture dite « inclusive ».  C’est la dernière  trouvaille des  « Trissotins »,  ces « précieuses  ridicules » du 21ème  comme  les nomme Marc Fumaroli, académicien spécialiste du XVIIème siècle et professeur au Collège de France.  Ainsi on devra écrire  « bonjour les ami.e.s » si je m’adresse à des hommes  et  à des femmes.  C’est gravement méconnaître  la grammaire française qui inclut le  « neutre » sous la forme du masculin. Ainsi, dans l’expression les « Droits de  l’Homme », les deux genres sont-ils  considérés dans le mot  « Homme », qui désigne ici les deux genres. L’Académie  française a bien raison de fustiger  cette initiative  qui vise à dénaturer complètement notre langue et à rendre impraticable la lecture  d’un texte  écrit.  Assez de dogmatisme et d’idéologie  sectaire   ! Pour ma part, j’en resterai au « Chère amie, cher ami, » dans l’en-tête de mes lettres  si je m’adresse à des personnes des deux genres. Bien plus élégant, non ?

Rénovation à l’ancienne.

Le nouveau pouvoir nous avait promis de nouvelles  pratiques avec une nouvelle génération et une nouvelle  manière de faire de la politique. C’est probablement au nom de ces nouvelles  façons de procéder que Jupiter a désigné son affidé Christophe Castaner comme candidat unique à la direction du parti La République en Marche. Il  avait déjà agi de la sorte  pour la présidence du groupe parlementaire. La « démocratie réduite aux laquais », comme nouveauté il fallait y penser. Chirac l’avait inventée  avant lui.  Circulez, y  a rien à voir !

Taxe, taxe, taxe….

Non,  ce n’est pas le bruit d’une ancienne machine à écrire.  C’est la mécanique de  Bercy qui fait ce bruit-là.  La France est ce merveilleux pays qui est capable  de  créer une surtaxe qui rembourse la taxe sur la taxe… Comme la taxe  de 3% sur les dividendes a été invalidée et oblige  l’Etat à rembourser 10 milliards indûment perçus aux entreprises, Bercy n’a rien trouvé de mieux que d’imposer aux plus grosses entreprises  françaises une surtaxe sur le chiffre d’affaire qui va rapporter 5 milliards. La nouvelle contribution exceptionnelle a pour spécificité de présenter des taux exorbitants : 15 % pour les entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse 1 milliard d’euros et 30 % pour celles dont le chiffre d’affaires dépasse 3 milliards d’euros en 2017. Cette surtaxe concernera «les 320 plus grandes entreprises françaises». On n’avait pas le droit de vous piquer 10 milliards, on va vous en piquer 5 quand même, non  mais !  Donc une nouvelle loi va être votée en urgence pour prendre aux entreprises de quoi leur reverser une partie de ce que l’Etat leur a ponctionné. Cette nouvelle surtaxe s'ajoutera à une autre contribution déjà existante : la contribution sociale sur l’impôt sur les sociétés au taux de 3,3 %, laquelle porte d’ores et déjà pour les entreprises dont le chiffre d’affaires est supérieur à 7.630.000 euros le taux nominal d’imposition à 34,43 %. La France appliquera donc en 2017 cinq taux nominaux d’impôt sur les sociétés : 15 %, 33,33 %, 34,43 %, 38 % et 45 %. Si avec çà  on rassure  les investisseurs !

Tiers payant.

Cela n’a pas fait grand bruit.  L’assemblée a voté la fin du tiers payant obligatoire.  Il faut dire que cette décision prise par le précédent gouvernement était impraticable par les praticiens.

Hochet rationné. 

« C’est avec les hochets qu’on gouverne les hommes », avait dit Napoléon en créant la Légion d’Honneur.  Jupiter trouve qu’on en distribue trop. Il veut donc en diminuer   le  nombre et davantage d’exigence sur le « mérite ». Du populaire  à bon compte ! Question : est-ce   que ce sera réservé  à sa garde rapprochée ?

Formation aux langues.

La Corée du Nord enlevait des centaines de ressortissants des  pays voisins, japonais, Coréens du sud, …  afin de former ses espions aux langues et cultures étrangères. Pourquoi se gêner ? Avec  les  dictatures, tout est simple.  Il suffit de décider et de se servir. Le pot-aux-roses a été découvert,  mais ce sont les agissements « d’agents incontrôlés » qui ont été sévèrement punis.  Tout s’explique !

Catalogne, capitale Bruxelles.

Cherchez l’erreur.  Courageux le Catalan, mais pas téméraire.  Le nouveau président de  la soi-disant Catalogne indépendante a préféré se réfugier en Belgique pour éviter les geôles hispaniques. Il faut dire qu’avec son referendum pipé il ne fait pas l’unanimité des Catalans, ni même probablement la majorité. Le pouvoir central n’a fait qu’appliquer la constitution et est dans son rôle en fixant de nouvelles élections avant Noël. Espérons que la raison revienne à Barcelone. Mais Puigdemont devra bien rendre des comptes un jour !

 


LA GRANDE INJUSTICE DES CONDITIONS DE RESSOURCES (2)

Contribuable détroussé

 

LES CLASSES MOYENNES VICTIMES DE MACRON

Un système pervers.

On l’a vu dans ma note précédente, la France vit sous un système débile qui cumule une  progressivité fiscale hystérique et de nombreuses « mises sous conditions de ressources », dont les classes moyennes plus ou moins aisées sont les premières victimes. Loin de chercher à réduire cette situation scandaleusement inéquitable, le gouvernement Macron en accentue au contraire le côté  pervers avec la hausse de la CSG et la création de l’IFI,  sans parler des nombreuses taxes créées ou « améliorées » qui vont viser de manière privilégiée toujours les mêmes, tout en favorisant les « très riches »  puisque  les bénéficiaires de la suppression de l’ISF (1,26 milliards € ?) et de la « flat tax » (830 millions € aux 1% des revenus les plus élevés)  seront les mêmes selon une étude parue dans les Echos.

La classe moyenne.

De  qui parlons-nous ? Précisément des personnes dont le revenu disponible est compris entre 1 743€  et 4 099€ mensuels, soit un rapport de 1 à 2,35 entre les  bornes inférieure et supérieure. Elles représentent 50% de la population totale. Cette majorité, le plus souvent silencieuse (adjectif suspect) est le socle de notre démocratie. Elle est la grande perdante des réformes du quinquennat qui commence,  de manière directe ou relative par rapport aux classes riches et aux classes dites « démunies ».  On ne peut s’empêcher de  mettre en relation la montée des populismes dans les pays occidentaux avec la perte de soutien du socle des classes moyennes par les régimes politiques en place.

Flexisécurité et fiscalité.

Les politiques de flexisécurité se font au détriment des classes intermédiaires. En France s’y ajoute la fiscalité.

Les réformes dites de "flexisécurité", du marché du travail, de la formation et de l’assurance-chômage, ne répondent pas à la polarisation actuelle de l’emploi avec la montée en puissance concomitante d’une part des emplois de basse qualification et de haute qualification et d’autre part la disparition des emplois intermédiaires. C’est cette double polarisation qui a détruit l’ascenseur social pour la classe moyenne. Les deux pays, selon l’OCDE, qui ont connu un fort délitement de ces emplois sont justement le Danemark et la Suède qui sont les deux modèles de flexisécurité qui ont sciemment sacrifié leur classe moyenne. Or, en France, la classe moyenne est bien éduquée, plutôt bien formée et n’a pas besoin des plans de formation promis par le nouveau gouvernement.

La fiscalité est l’arme principale déployée pour détruire la classe moyenne. Le remplacement des cotisations salariales par une hausse de la CSG représente un gain de pouvoir d’achat net de 1,5% jusqu’à 13 076€ de salaire annuel brut, qui décroit pour devenir une perte annuelle nette au-delà de 33 000€. Le haut de la classe moyenne est directement perdant et le reste ne profitera que  moyennement de la mesure. Quant aux retraités on connait déjà leur triste sort avec l’augmentation de la CSG non compensée au-delà de 1 198€ mensuels.  De même,  la classe moyenne souffrira de son appétence pour le patrimoine immobilier (immobilier locatif, PEL et assurance-vie). Ces produits verront un alourdissement de leur fiscalité dès l’an prochain. La classe moyenne sera aussi la perdante de la politique sociale car elle ne bénéficiera pas des modestes ajustements de l’Etat providence. Les fonctionnaires en premier puisqu’ils subiront le poids des efforts budgétaires.

Les autres politiques vont dans le même sens.

La réorientation de la politique du logement et même de la politique familiale si elles préserveront les plus modestes, feront porter le poids de l’ajustement sur les autres, étant entendu que les plus aisés n’ont pas vraiment besoin de l’Etat providence. Il en va ainsi des réflexions menées sur les  allocations familiales et de la dégressivité des assurances chômage qui sont autant de menaces sur la classe moyenne.

Le  délitement de  la classe moyenne est le but visé.

La France qui gagne existe. Il y a des réussites entrepreneuriales, et heureusement, mais cela n’empêche pas que le nombre des pauvres augmente sans cesse, fruit des effets pervers des politiques suivies. Ils étaient 8,9 millions en 2016. Prise en étau entre ces gagnants de la métropolisation que Macron entend défendre et la France des pauvres, la classe moyenne semble inexorablement s’amenuiser, se paupériser, et d’autant plus si elle appartient à la France périphérique. Le délitement de  la classe moyenne entre paupérisation et constitution d’une classe créative des centres métropolitains créerait une géographie électorale très favorable au parti présidentiel, rejetant les classes les plus modestes aux extrêmes. Il est dans l’intérêt du pouvoir actuel de la voir disparaitre, d’où les efforts qu’il déploie contre elle. C’est bien le raisonnement que suit l’actuel président qui ne voudrait avoir comme opposants que Marine Le Pen et Mélenchon. Pour brouiller les pistes, il faut faire perdurer l’insensé  « ni droite, ni gauche »  à coups d’éléments de langage rabâchés, mais c’est un jeu très dangereux qui donne aux extrêmes le statut de forces d’alternance. Dans ce jeu trouble, Gilles Boyer continue d’être le « triste sire » de Juppé, que son amitié pour le transfuge philippien aveugle.

L’arme de l’épargne.

Les modifications de la fiscalité sur les revenus du capital auront beaucoup de mal à corriger la désaffection des épargnants pour les entreprises. Notre pays est devenu maladivement méfiant sur  tout ce qui touche à la bourse et aux actions, et le mot « libéral » fait toujours peur. Le placement en bourse apparait toujours comme risqué et le nombre des  « petits porteurs » a fortement diminué depuis les aléas du début des années 2000. Il y a peu de chance que  Macron parvienne à décider les  Français de déplacer les 4 815 milliards d’€ d’épargne financière  vers  les entreprises, sinon à la marge. De nombreux freins perdurent notamment pour le financement des PME faute de vrai marché boursier, et en ce qui concerne la réorientation des assurances-vie, c’est la réglementation du secteur qui limite considérablement les prises de risque. Et puis il y a le surendettement de l’Etat qui rend le gouvernement dépendant … de ces mêmes assurances-vie pour assurer son propre financement. Un serpent qui se mord la queue ! Les « premiers de cordée »  largement arrosés par la  mise en place du prélèvement forfaitaire ne seront donc guère suivis. Sans l’épargne populaire de la classe moyenne, qui détient la masse des capitaux, le pari de la réorientation du capital est loin d’être gagné. Comme je disais, il relève du fantasme.

La classe moyenne tient là sa revanche, si elle veut !

A  suivre : l’intérêt d’une stratégie « classes moyennes », à la fois identitaire, sociale et européenne.

 


LA GRANDE INJUSTICE DES CONDITIONS DE RESSOURCES.

Contribuable détroussé

 

« Président des riches ! »

Voilà un slogan facile qui mériterait une exégèse mais qui est surtout loin de la réalité de notre système fiscal et ne rend compte en rien de la situation financière dans laquelle se  trouve notre pays. La loi de finances qui a été votée par  l’Assemblée nationale présente  deux vraies faiblesses : d’abord, encore une fois les dépenses publiques vont augmenter l’an prochain, avec des économies toujours  aussi floues et la certitude que le déficit dépassera  les 80 milliards d’euros ; ensuite  les réformes de Bercy ne touchent pas à la progressivité du barême de l’impôt sur le revenu qui peut s’élever jusqu’à 45%, auxquels peuvent s’ajouter 4 points de contribution exceptionnelle sur les revenus immobiliers, mais en plus, chez nous, nous avons la  particularité d’ajouter d’autres  progressivités aussi nombreuses que désordonnées qui amplifient celle de l’impôt sur le revenu. Et c’est là que le bât blesse !

Les réformes structurelles ne sont pas engagées.

C’est un budget de continuité. Le vrai courage manque toujours : celui de réformer en profondeur pour diminuer le poids de l’Etat et de ses 6 millions de fonctionnaires. La technique des coups de rabot pour faire croire à des économies ne peut plus faire illusion. Pourtant le gouvernement a une large majorité pour s’y attaquer et s’il ne le fait pas c’est qu’il ne veut pas. C’est donc un choix politique. Pas seulement celui de la facilité, le mal est plus profond. Il tient dans la petite musique que les cercles économistes plus ou moins gauchisants et adeptes de la politique keynésienne de l’Etat providence omnipotent, jouent en permanence dans les cercles du pouvoir. Pour ces gens-là,  la dépense publique est saine, il ne sert à rien de la réduire. Les résultats montrent que rien n’est plus faux : 6 millions de chômeurs, 100%  d’endettement, 60 à 80 milliards de déficit du commerce  extérieur, plus de 80 milliards de déficit pour l’Etat.

Une logique mortifère. Comme l’Etat n’a plus d’argent, pour redistribuer il  doit augmenter les impôts et pour protéger les plus démunis, les exempter, ce qui fait que ceux qui paient sont de moins en moins nombreux et doivent payer toujours plus. Les conséquences sont multiples : pour échapper à  une pression fiscale confiscatoire  il n’y a pas trente-six moyens, c’est fuir, frauder ou gagner moins d’argent en limitant son activité.

Comme la suppression de l’ISF, la « flat tax »  est un cache sexe. Ce sont des réformes utiles mais pas déterminantes, parce que trop contrebattues par des décisions délirantes dont la plus emblématique est la surtaxe de 3% sur les grandes entreprises pour tenter de compenser les 10 milliards perdus dans la galère de la taxe sur les dividendes. La vision fantasmée du pouvoir, celle de classes moyennes qui ré-alloueraient leur épargne aux start-up, est une pure vue de l’esprit du fait des rendements quasi nuls du capital-risque en France. Une telle situation porte un nom : la  décadence !

Les Français sous conditions de ressources.

C’est un cancer bien établi. Les  progressivités mises en place par nombre de décideurs publics accroissent lourdement celle de l’impôt sur le revenu. Ainsi, même la  CSG sur les pensions de retraite comporte une exonération et un taux réduit, en fonction des ressources du ménage. Les contribuables de 75 ans et plus sont exonérés de taxe foncière, sous conditions de même nature évidemment. Il en va de même de l’octroi des bourses scolaires et étudiantes dont les bénéficiaires échappent en sus aux droits d’inscription. Pour les mêmes raisons, un étudiant qui s’inscrit à Sciences-Po Paris peut voir le montant annuel qui lui est réclamé varier de 540€ à 10 150€ !...

Allons plus loin. La plupart des prestations sociales sont sujettes à conditions de ressources, variables d’un régime à l’autre. Il en est ainsi du RSA, de la prime d’activité, de l’allocation d’invalidité, des allocations logement. Vous en voulez  encore : chaque auteur d’un règlement refait le quotient familial à sa guise !  Le summum a été  atteint en 2015 quand on a supprimé la moitié ou les trois quarts des allocations familiales des familles aisées, suivant leurs revenus. Dans la même logique, la taxe d’habitation vient d’être supprimée pour 80%  des contribuables, toujours en fonction de leurs revenus. Quant aux détenteurs de valeurs mobilières, leur régime n’est pas aussi favorable que l’administration veut le croire : les plus-values sur lesquelles ils sont imposés, sans réévaluation du prix d’achat, sont en grande partie fictives, autrement dit ce sont des profits imaginaires taxés à 30% ! Un système pervers qui frappe toujours les mêmes et aboutit à un égalitarisme forcené dans la plus totale inéquité.

C’est simple : avec les nouvelles réformes, la progressivité du système fiscal et social excède les 100% pour les familles proches des seuils, ce que monsieur Le Maire se garde bien de nous dire ! Cela aura comme conséquences prévisibles pour les  professionnels libéraux une incitation à réduire l’activité  si ce n’est à frauder car un tout petit supplément de revenu peut devenir une terrible machine à  perdre avec une lourde ardoise fiscale et une perte de prestations sociales à la clé. Mais les fonctionnaires et les cadres sont aussi concernés. 

D’un côté, on encourage l’assistanat, de l’autre, on démotive la création de richesse.

A suivre, demain, les classes moyennes sont les grandes perdantes de ce système inéquitable. Retenons bien que toute dégressivité des prestations en fonction des revenus équivaut à un supplément de progressivité fiscale déguisé. 

 


CROISSANCE : REPRISE OU REBOND ?

Croissance 2014 panne

 

Le gouvernement a revu ses prévisions de croissance à la hausse.

Et l’INSEE a suivi : 1.8% en 2017. Un taux de croissance qu'on n'avait pas vu depuis 2011. C'est mieux évidemment, mais ce n'est pas exceptionnel. Relativisons : la France a accumulé un tel retard de croissance depuis 5 ans sur le reste de l'Europe et sur l'Allemagne en particulier qu'il est normal que nous assistions à un rattrapage. Avec deux moteurs qui tournent bien, la consommation des ménages et surtout les investissements des entreprises, et ça c'est une bonne nouvelle.  Pourtant c’est rattrapage partiel seulement. Une fois passé l'effet de rattrapage après plusieurs années de surplace, nous allons voir si nous avons enfin la capacité à générer de la croissance, de la vraie croissance,  de la croissance supérieure à 1 ou 1.2%, bien métropolitaine et non importée par  la bonne santé de l’environnement mondial et européen. Selon les Echos, les économistes de Bercy ont jugé que la croissance potentielle de la France était de 1,25% par an. Voilà qui est trop faible, beaucoup trop faible. Et la cause, c’est une économie française encore trop bridée. Voilà pourquoi, le rebond est une aubaine, mais on ne peut  être  certain qu’il s’agit bien d’une reprise aux effets  plus permanents. Des réformes structurelles majeures seraient la solution, mais pour les  mettre en œuvre, il faudrait une véritable révolution « libérale » et on en est encore loin. C’est un thème  sur lequel  j’aurai l’occasion de revenir.

Une ombre au tableau.

63 milliards d'euros : c'est le montant du déficit commercial prévu par le gouvernement pour 2017 et 2018. Soit quinze milliards de plus qu'en 2016. Et cette ombre persistera longtemps car c'est un problème structurel en France, le moteur des échanges commerciaux avec un déficit commercial toujours aussi dramatique. Tant  que notre balance des échanges sera déficitaire, nous ne pourrons pas dire que la France est sortie d’affaire, car ce montant ampute considérablement chaque année   les efforts qui sont consentis pour produire de  la richesse supplémentaire.

Le plafond de verre de notre économie.

En économie, les gouvernants ont tout tout intérêt à prendre en compte la « croissance potentielle », qui est un peu, nous disent les économistes, la limite de la zone rouge dans le compte-tours des voitures. Au-delà de cette limite invisible, l'activité est condamnée à se retourner - ou à dégénérer en crises douloureuses sur les prix ou la dette. Il est donc des plafonds qu'il vaut mieux connaître pour éviter de se cogner la tête ou plutôt de se prendre les pieds dans le tapis.  En France, ce rythme serait d'à peine un peu plus de 1 % l'an - 1,2 % l'an d'après les derniers calculs du Trésor. Le  gouvernement actuel  en fait une démonstration, puisqu’avec un chiffre qui excède la « croissance potentielle », on voit la dette augmenter et les dépenses  publiques avec ! Comme la  France s'est traînée depuis 2012, il a une petite marge de manœuvre supplémentaire qui sera rapidement épuisée avant d’entrer dans la zone vraiment dangereuse. Il serait évidemment stupide de piloter la politique économique avec ce seul indicateur mais il serait tout aussi stupide de  l’ignorer, car il donne malgré tout un ordre de grandeur du possible. Convenons que cet ordre de grandeur n'est pas très rassurant : depuis la fin de la dernière guerre mondiale, nous avons pris collectivement l'habitude d'une croissance beaucoup plus rapide, qui donnait des facilités à la fois pour les comptes du foyer et pour ceux de l'Etat ou de la protection sociale.

Cette « croissance potentielle » n'est pas gravée dans le marbre.

La France a un formidable potentiel de croissance, si elle sait mobiliser sa population, ses territoires, ce qu’il reste de son capital. Un indicateur suffirait à le montrer : à peine 64 % de ses 15-64 ans ont un emploi ! Quand les pays nordiques, le Royaume-Uni, l'Allemagne sont tous plus  de  dix  points au-dessus. Rattraper leur niveau suffirait produire un point de croissance supplémentaire par an pendant une décennie ! Mais voilà, pour exploiter ce gisement, il faudrait améliorer le fonctionnement du marché du travail – ce qu’on tente de faire  timidement avec la loi Travail-, changer les règles sur la retraite et les habitudes des entreprises sur l'emploi des seniors et, surtout, mieux former jeunes et moins jeunes. Et là, la tâche est gigantesque : elle touche à deux monstres d’inefficacité, l’Education nationale et  la  machine de la formation professionnelle qui gaspillent chaque année des dizaines de milliards d’euros. Ce que le Medef a  stigmatisé avec un slogan vite retiré :  « Si l’école  faisait son travail, j’’aurais un  travail ! » Avec le nouveau  Ministre de l’Education et l’annonce de la réforme de la formation professionnelle, on peut espérer quelques avancées. « Eduquer  mieux, former toujours » : on voudrait y croire, tellement le déficit de compétence est flagrant. Le champ des possibles se rouvre. Encore faudrait-il que les enseignants et les professionnels de l’entreprise  arrêtent de se regarder en chiens de faïence.  On est donc loin d’être entré dans le dur ! Il faut attendre pour voir. (Si j’entrais dans le détail, il faudrait doubler la longueur du texte).

 

 


LES NOUVEAUX TEMPS MODERNES.

Contribuable détroussé

 

Tout l’art de Macron c’est de faire faire par des gens de droite, une politique de gauche. Comme enfumage machiavélique on ne fait pas mieux, et « en même temps »  Le Maire et Darmanin en redemande ! Un seul exemple : augmenter un impôt (la CSG) pour le redistribuer en pouvoir d’achat est typiquement une relance keynésienne de gauche.  En plus c’est une mauvaise relance de la croissance, puisque, « en même temps », elle contribue à creuser notre déficit commercial : on sait que sur 100€ de pourvoir d’achat supplémentaire, 70€  vont à des produits importés hors d’Europe. Ce n’est pas pour rien que les  finances ont été confiées à des gens issus de  la droite : un  piège à double détente, qui les conduit à promouvoir une politique qui n’est pas  la leur et qui, si elle ne donne pas les résultats, retombera sur la droite toute entière.

Un bonneteau à 50 milliards.

Dans le même genre on a un autre tour de magie macronienne : on emprunte pour faire des économies ! Ainsi Edouard Philippe a dévoilé le grand plan d'investissement promis par le  président de la République et élaboré par Jean Pisani-Ferry. Un plan quinquennal dans la plus pure tradition de « l’économie administrée ». 57 milliards d'euros seront déployés sur cinq ans, avec pour priorités la transition écologique, la formation, ou encore la transformation numérique de l'Etat. On investit dans du fonctionnement comme les 15 milliards d'euros pour la formation professionnelle ! Mais alors que le gouvernement a prévu 16 milliards d'euros d'économies dans le budget 2018, où l'Etat va-t-il trouver cet argent ? Là, le tour de passe-passe budgétaire est habile car ce plan d'investissement ne doit peser que modérément sur les finances publiques. 10 milliards proviendraient de la dernière tranche du programme d'investissement d'avenir, des crédits seraient redéployés à hauteur de 12 milliards d'euros et 24 milliards d'euros seraient des nouvelles dotations budgétaires et enfin, 10 milliards d'euros seraient empruntés auprès de la Caisse des dépôts et consignations.

Un budget « et en même temps » 

Donc un plan d'investissement de 57 milliards d'euros sur le quinquennat d'un côté, un déficit budgétaire en augmentation qui dépassera encore 80 milliards d'euros l'année prochaine, de l’autre. Est-il bien sérieux d'engager de telles dépenses publiques quand la France, déjà championne des pays riches en la matière, est à la merci d'une remontée des taux d'intérêt sur les marchés ? Les deux chiffres s'entrechoquent et interpellent non ?  La dette publique atteint encore 96,8% de la richesse nationale et « en même temps » l’an prochain, l’Etat devra encore emprunter 195 milliards d’euros sur les marchés, un record depuis plus de 10 ans. Ne comptez pas sur Macron pour nous désendetter, ses  copains banquiers n’ont pas financé sa campagne pour rien. Alors le  budget présenté  pour 2018 est dans le droit fil de ce balancement que le commun des mortels aura du mal à comprendre. Côté dépenses publiques, 15 milliards d’euros d’économies sont programmées et « en même temps », les budgets de la plupart des ministères vont augmenter à court terme, parfois fortement. La création d’une taxe unique de 30% sur les revenus du capital et la réforme de l’ISF d’un côté et « en même temps », de nombreux Français vont être exonérés de la taxe d’habitation, les salariés profiteront progressivement de baisses de cotisations, les minimas sociaux vont être revalorisés. On baisse les  impôts de 7 milliards et « en même temps » on augmente la CSG qui rapporte 22,4 milliards.  On favorise les investissements d’un côté avec la « flat tax à 30% » et « en même temps » toutes les mesures décidées sur l’immobilier sont propres à faire fuir les investisseurs, dans un pays où déjà on ne construit pas assez. Quand on sait de quel poids le secteur du bâtiment pèse sur l’emploi… Avec  ça, cerise sur le gâteau, le déficit public doit être ramené à 2,6%, grâce à une conjoncture favorable. Mais c’est  un trompe l’œil, il n’y a pas beaucoup d’effort : merci la croissance ! Eric Woerth a raison quand il dit que le gouvernement gâche cette opportunité.  Comme sous Jospin, on cède  à la tentation d’augmenter les dépenses, au lieu de rester sérieux, car les mesures de redressement restent conjoncturelles alors qu’il aurait fallu s’attaquer aux structurelles. Pour l’examen complet  du budget, je vous recommande l’excellente interview d’Eric Woerth aux Echos.

Les nouveaux pédagogistes.

On a  salué avec soulagement le départ de  Michel Lussaut, Directeur des  programmes de l’Education nationale, mis en place par l’inénarrable Vallaud-Belkacem. Il  était   le chef de file des pédagogistes à l’origine du jargon « educnat ». Ce que fait Blanquer n’est ni de droite, ni de gauche : c’est le retour à la raison. Il  est réactionnaire au plein sens du terme, ça c’est vrai, car il fallait bien « réagir » au désastre. Mais on en n’a pas fini avec la novlangue. Les Macroniens ont  remplacé  les  pédagos. Voilà  pourquoi si vous lisez le budget 2018 avec des critères objectifs dits de « droite » ou de « gauche » vous avez tout faux. A entendre Aurore Berger, nouvelle adepte, « la droite et la gauche c’est dépassé ». Alors quand on les pousse dans les retranchements pour souligner les contradictions, on obtient toujours les « mêmes éléments de langage » : « on applique le programme », « on assume »,  « ça c’est le monde ancien », « le président tient ses promesses »…  Chez ces  gens-là,  monsieur, on ne réforme pas, on "transforme" ! Nuance  ! Donc la lecture selon le monde ancien ne permet pas de comprendre. En fait c’est une nouvelle langue de bois réservée aux « sachants ». Le problème c’est que l’initiation va être longue et périlleuse si on veut faire de  chaque citoyen un « macronien converti ».

 

 

 


IMPÔTS : LE GRAND N’IMPORTE QUOI !

Contribuable détroussé

 

Dans toutes  les annonces qui sont faites sur les réformes, si vous vous y retrouvez, vous aurez bien de la chance. Comme si la multiplication des annonces était faite pour brouiller l’écoute. Une chose est certaine, c’est le haut du panier qui sera le plus impacté à coup sûr, et les classes moyennes de la moitié supérieure y laisseront des plumes aussi : au-dessus de 30 000 euros de revenus par an, n’espérez rien sinon casquer en plus.  Dans ce pays on n’aime pas les riches.  C’est pourtant eux qui font tourner la machine.  Essayons de nous frayer un chemin dans le maquis philippo-lemairien. 

Il faut être  « productif » !

C’est le message que voudraient porter toutes ces réformes traduisant l'état d'esprit du gouvernement par rapport à l'épargne. Le mot-clé c'est « productif ». Et pas seulement pour les placements. Il faut que tout soit productif. Il vaut mieux sous Macron être actif et donc productif que retraité, on l’a compris. C’est moins méchant que l’euthanasie que prônait Attali. Pour les placements, on aurait d'un côté les bons placements, les placements « productifs », les placements à risque. Et les mauvais, ceux qui ne sont pas assez risqués donc pas assez productifs. Comprenez : «  l'immobilier », ou encore les fonds en euros des contrats d'assurance-vie. Le gouvernement oublie simplement que ce sont ces derniers qui ont financé la dette du pays pendant longtemps. C'est vrai que les taux sont si bas que le financement de la dette n'est pas un problème actuellement. Pour l’instant. Si c'est bien de favoriser la prise de risque, l'entrepreneuriat, les actions, l'entreprise, pour autant tout le monde ne peut pas et ne doit pas prendre des risques. On ne peut pas tous investir notre argent uniquement en actions. Ce n'est pas raisonnable.

La « flat-tax ».

C’est le nouveau cheval de bataille de Bercy. Elle sera de 30% et s'appliquera aux dividendes, aux intérêts et aux plus-values de cessions mobilières. Les avantages des livrets défiscalisés et des PEA sont maintenus, mais pour les PEL elle s’appliquera dès la souscription pour les nouveaux et après 12 ans de détention pour les anciens.

L’assurance-vie.

Elle subira la « flat-tax » de 30% aussi. Ce sera une augmentation de la fiscalité mais seulement pour les nouveaux versements, seulement pour la part des montants supérieurs à 150 000 euros par personne et 300 000 euros par couple et seulement par rapport au taux préférentiel qui s'appliquait à partir de 8 ans de détention. En clair, aucun changement pour les revenus des versements antérieurs à la réforme. Au final, peu de personnes seront concernées même si elles représenteront une part non négligeable des versements à venir. Espérons que les avantages et la simplification qu'apporte un taux unique de taxation pour le capital viennent largement compenser cet alourdissement et ne remettront pas en cause l'attrait de l'assurance-vie sur la durée.

L’ISF disparait.

Cet impôt imbécile qui ne perdurait qu’en France est enfin supprimé. Il est remplacé par l’IFI, impôt sur la fortune immobilière qui touchera les patrimoines immobiliers nets supérieurs à 1,3 million. Pas de changement sur les taux et l'abattement de 30% sur la résidence principale, le plafond des 75% des revenus (IFI+ IR) est maintenu. Les égalitaristes  hurleront de plaisir, ce sont les plus riches qui sont frappés. Par contre on peut être inquiet des répercussions sur l’investissement immobilier et les répercussions sur l’activité  du bâtiment, car les investisseurs vont devenir méfiants.

Le système ISF-PME.

Il disparaît. Rappelons le fonctionnement : si on investissait dans une PME, on pouvait déduire 50% de son investissement de son ISF. L'ISF disparaissant, ce dispositif disparaît aussi. Logique. Ce qui est dommage c’est qu’il aurait pu s'appliquer au nouvel « Impôt sur la Fortune Immobilière ». Cette disparition aura probablement des conséquences sur le financement des PME et des TPE, et en particulier des start-ups qui ont largement bénéficié de ce dispositif depuis des années. C'est tout de même paradoxal de la part d’un gouvernement qui prône le « tous startuppers » et le « tous entrepreneurs » de faire disparaître du jour au lendemain plus de 500 millions d'euros de l'économie réelle, l'économie productive, celle que le gouvernement dit justement tant aimer. Vous arrivez  à suivre ?

La taxe d’habitation.

80% des Français n'auront plus de taxe d'habitation à payer d'ici trois ans. Le ministre des Comptes publics, Gérald Darmanin, a précisé les conditions requises pour bénéficier de ce nouvel avantage fiscal. Les plafonds d'exonération de la taxe d'habitation seront de 27.000 euros pour une personne seule et 43.000 euros pour un couple sans enfant. Ces montants concernent le revenu fiscal de référence, obtenu après l'abattement de 10%. Pour une personne célibataire, cela correspond à un revenu réel de 30 000 euros annuels environ et pour un couple, 48 000 euros. Problème : certains devront néanmoins supporter la hausse de la Contribution sociale généralisée (CSG) au 1er janvier 2018, avant de pouvoir profiter de l'allègement de la taxe d'habitation à la date du paiement de l'impôt, en novembre 2018. Tandis que d'autres, appartenant aux 20% non exonérés ou qui le sont déjà aujourd'hui, ne bénéficieront pas de l'avantage fiscal et subiront simplement la hausse de la CSG. Double peine ! Selon le ministre, ceux qui continueront à payer la taxe d'habitation paieront « pareil », autrement dit ne verront pas leur taxe augmenter. Une affirmation gratuite puisque ce sont les collectivités concernées qui en décide, sauf à leur ôter cette prérogative ! Quant à la compensation par l’Etat : rien n’est dit ! 

Les APL.

La baisse des aides personnalisées au logement (APL) envisagée par le gouvernement dans le logement social n'aura « aucun impact » pour les bénéficiaires, promet le Premier Ministre qui se veut rassurant. Pour compenser la baisse des aides, le Premier ministre promet une baisse identique des loyers,  mesure qui impactera  les organismes HLM, forcément. Une solution déjà évoquée par Emmanuel Macron qui appelait publiquement tous les propriétaires à baisser les loyers de 5 euros par mois. Quant à ceux qui ne sont pas dans le logement social et qui bénéficient des APL, il n'y aura aucune espèce d'impact puisqu'ils ne sont pas concernés. Curieusement cette baisse ne concernerait donc que les locataires de HLM alors que les bénéficiaires les plus nombreux sont ceux du parc privé.  Comprenne qui pourra,  là encore. On ne dit pas non plus comment les organismes gestionnaires   qui ont déjà bien du mal à équilibrer leurs comptes, compenseront leur manque à gagner.

Il parait que le mot « réforme » était inadapté et qu’il faut désormais parler de « transformation ». Espérons donc que le gouvernement arrive à « transformer » le plomb en or.  Parce que pour l’instant, si on voit bien les ponctions, on discerne mal leur intérêt…En termes de baisses des dépenses, par exemple. Des annonces tous azimuts qui dénotent l’amateurisme et la fébrilité. Et je n’ai pas abordé le problème de la CSG.

 


LA CRISE FINANCIERE EST TERMINEE. PAS SI SÛR !

Des-liasses-de-billets

 

Août 2007 : la  faillite de Lehman Brother déclenchait la plus violente crise que la planète financière ait connue, tant  les « subprimes » truffés de créances insolvables avaient inondé le  marché jusque dans les  moindres recoins de nos banques. Dix ans après où en est-on ? On a l’habitude de dire que  l’histoire ne se répète pas. Par  contre, les  mêmes causes entraînent toujours les mêmes effets. Dix  ans après, les  effets de cette violence secousse qui a touché le monde entier en bousculant toutes  les économies, ont en grande partie été digérés. La question qui hante les esprits  reste  pourtant : «  est-ce  qu’une  même crise peut se  reproduire ? »  Tentons d’y répondre sans entrer dans  le détail de ce que les spécialistes et les analystes observent.

Voyons les chiffres.

L’endettement mondial atteint un record de 217 000 milliards  de dollars, contre 142 000 milliards dix ans plus tôt. C’est 327% du PIB mondial ! La dette totale a  augmenté de 2 000 milliards de dollars aux Etats-Unis et dépasse 63 000  milliards à la fin du premier trimestre de cette  année.  Dans ce contexte, on sait que la France n’a pas fait mieux et ce qu’il en est de sa dette qui a continué de gonfler. Les marchés ont beau bien se porter, on ne  peut pas dire  que la  situation se soit totalement assainie.

D’abord  ce qui est rassurant.

Les banques se sont remises du choc de 2007,  sous la pression des autorités. Le risque systémique, grâce à un renforcement draconien des fonds propres, est devenu très faible.  Elles  ont mené de lourdes restructuration, notamment aux Etats-Unis et ont doublé leur capitalisation rapportée à leur risque financier. Les européennes n’ont pas  encore tout-à-fait  tourné la page, et certaines  traînent encore  des créances douteuses qui plombent leur bilan, en particulier en Italie. Mais le mécanisme de supervision unique est en  place et  prêt  à parer à toute éventualité. Les mécanismes de régulation initiés par le Comité de Bâle, ONU de la finance, avec  les  accords  Bâle 1 et Bâle 2, et les milliers de pages de réglementation, rendent presque impossible une faillite générale accompagnée d’un « bank run » (les gens se précipitent pour retirer leurs avoirs).

Ensuite, ce qui est inquiétant.

Les « subprimes ». Ils ont été à l’origine de la  crise de 2007 et n’ont pas disparu.  Au moins deux bulles  existent aux Etats-Unis sur les crédits automobiles, et sur les prêts étudiants. Les crédits aux ménages très peu solvables ont aussi explosé et pèsent 33% des crédits titrisés.

La titrisation.  Car autre  mauvaise nouvelle, la titrisation a continué aussi. Cette procédure qui consiste à noyer des actifs peu solvables dans des paquets de titres avait contribué à aggraver la crise des « subprimes » dont ils étaient les vecteurs. Tous les produits toxiques n’ont pas été éradiqués  et on en produit de nouveaux,  malgré 320 milliards de dollars d’amendes. En cause, les nouvelles contraintes en capital et la faiblesse des taux qui ont réduit les marges des banques et ont poussé celles-ci à délester leurs bilans en recourant à la titrisation. La chine suscite aussi des inquiétudes car les banques y recourent à des montages de titrisations complexes pour se débarrasser d’actifs toxiques. Une trentaine d’entre elles totaliserait 2 000 milliards de dollars de ce type de créance.

De nouvelles bulles sur les marchés. Elles gonflent avec le déversement d’une masse considérable de liquidités par la Fed,  la  banque du Japon, puis par la BCE, qui font flamber les prix des actifs.  Les indices boursiers ont bondi (265% pour le S&P).  La  plus grande menace est la sortie de la politique monétaire expansionniste, avec le risque d’un dégonflement brutal de la bulle  obligataire. La Fed a commencé. La BCE devrait y venir en 2018. Il faudrait ajouter au tableau la flambée de la  dette chinoise  consécutive à la forte hausse du prix de l’immobilier. Elle est aujourd’hui sous contrôle du gouvernement chinois, mais pour combien de temps ?

Le comité de Bâle est en panne. C’est le dernier signal négatif. La sortie définitive de la crise financière s’embourbe dans des jeux de défense d’intérêts nationaux et il ne parvient pas à boucler la négociation portant sur les montants des fonds propres que doit détenir une banque pour couvrir les risques (Bâle III).  La méfiance des Etats-Unis et la volonté de Trump de « déréguler » dans son pays ne sont  pas étrangères à cet enlisement,  alors que bien d’autres chantiers seraient à  mener (trucages sur les marchés des changes, non-respect des embargos  …)

Reste que rien n’a été fait pour tenter de réguler la finance de l’ombre. 

Les hedge funds, les  plates-formes de prêt  participatif,  les sociétés de gestion de patrimoine échappent à tout contrôle. Ce système parallèle représente le quart de la finance  mondiale. Un défi immense  pour  l’économie mondiale, car contrairement aux banques,  les prêts octroyés  par ces institutions ne sont pas garantis par le dépôt  des épargnants mais par l’argent que veulent bien leur consentir les investisseurs…  Cela les rend particulièrement vulnérable à la conjoncture.

Pour tout dire, dix ans après,  la finance mondiale vit et  danse de nouveau sur un volcan.  Nous ne sommes donc pas  à l’abri d’un nouvel  incendie, sauf que nos pompiers qui avaient été à l’oeuvre avec succès en 2007, la  Fed et la BCE, aujourd’hui  n’ont  plus d’eau car elles ont pratiquement épuisé leurs réserves !

Le  pire n’est pas toujours certain, heureusement ! Quoique ….

 


LES DOSSIERS DE TRYPHON

Tryphon étoile


LE BEL AVENIR DES AVIONS

Jamais il ne s’est vendu autant d’avions dans le monde. Boeing et Airbus n’ont pas de mouron à se  faire. En matière d’aéronautique c’est  plutôt un âge d’or qui s’annonce. Les carnets de commande sont bien remplis. Et  il y a des esprits chagrins qui nous annoncent  la fin du moteur thermique pour les automobiles et d’autres qui voudraient empêcher la construction de nouveaux aéroports.  La réalité est toujours plus forte que les chimères, surtout quand elles sont idéologiques.

La croissance du trafic aérien.

Elle est inéluctable. Pour la première fois cette année,  le trafic aérien mondial franchira la barre des 4 milliards de passagers : le double d’il y a douze ans, huit fois plus que dans les années 70 ! Malgré cette croissance rapide, le ralentissement n’est  pas pour demain,  car le trafic  va encore tripler d’ici 2036, selon les prévisionnistes sérieux. La  cause en est  toute  simple : le doublement de la classe moyenne dans le monde. Ainsi la proportion de la population des pays émergents en capacité de voyager en avion va passer  de 30%  actuellement à 83% en 2036. Et le Chine deviendra le premier marché aérien mondial, la part de l’Asie dans le trafic mondial passera de 30% à 38%, devant l’Europe à 21% et l’Amérique du Nord à 16%. Cela nécessitera la construction de 35 000 avions neufs, la flotte mondiale passera de 19 000 à 40 000 appareils, dont 70% de moyens courriers. Ce sont les compagnies low-cost qui continueront de tirer le marché en se développant sur le long courrier dont  elles pourraient conquérir 50% du marché. Ainsi, Airbus a un carnet de commandes de près de 7 000 appareils et pourrait se permettre d’augmenter la production sans en prendre de nouvelles pendant plusieurs années plaisante son patron.

Les nouvelles technologies s’en mêlent.

Le nouvel  âge d’or viendra du développement des drones et des voitures volantes. Un rêve ? Pas du tout ! Dans la Silicon Valley on s’emploie à accélérer la mutation technologique. Ainsi nous connaîtrons des taxis volants électriques et sans pilote dans les villes. Le groupe Airbus mène actuellement deux projets de véhicules volants électriques et sans pilote dont les  premiers vols sont prévus pour la fin de l’année et début 2018, mais oui ! Le lancement de ces « drones-taxis » devraient intervenir  dès 2021, c’est-à-dire… demain. Il faudra bien des aménagements urbains pour faire de la place à ces nouveaux véhicules. 

Les aéroports, poumons de la mobilité.

Cette croissance et ces nouvelles technologies nécessitent évidemment  une hiérarchisation des espaces. Elle justifie amplement la construction de la nouvelle plate-forme aéroportuaire pour le grand ouest à Notre-Dame des Landes. Ne serait-ce que parce que l’actuel  aéroport n’échappe  pas  au phénomène et voit son trafic  augmenter vertigineusement avec toujours plus de passagers, toujours plus de compagnies et toujours  plus de destinations.  Le  mois de juin dernier a vu une progression de près de 16% par  rapport à la même période de 2016 ! Son marché est très majoritairement européen  mais les opportunités d’élargissement aux autres pays du monde vont aller de pair avec le développement du trafic des pays émergents, forcément.  Sauf à vouloir laisser la métropole nantaise  et l’ouest français à l’écart du développement mondial ! Château-Bougon restera utile pour l’usine Airbus, le fret et pour le trafic local des avions-taxis, le nouvel aéroport se consacrera au développement du trafic passagers toutes destinations. Il est vital de ne plus attendre !

 


LA FACTURE !

Départ Elysée bis
 

 

Je ne digère pas les comportements de certains, je préfère parler d’autre chose. Il vaut mieux laisser refroidir pour parler sans passion des « ralliements ».

La  bonne nouvelle c’est quand même qu’on ne verra plus le pingouin nous faire honte à chaque sortie par son accoutrement ou un quolibet  mal venu. Mais il a  laissé une ardoise qu’il va bien falloir assumer.

Petit rappel  pour mémoire.

L’échec de François Hollande est sans appel en termes  de croissance, de compétitivité  et d’emploi. La France, coupée de la relance  par le choc fiscal de 2012 ne profite pas vraiment de l’amélioration de  la situation économique tant dans le monde (3,5%) qu’en Europe (1,7%) où se poursuit une reprise  lente  mais solide. Notre pays a été relégué à la 28ème  position mondiale en terme de PIB par habitant et 63% de la population a vu ses revenus baisser ou stagner. Le  sortant laisse à son successeur une sacrée facture de  plusieurs milliards d’euros.  Ainsi de nombreuses décisions votées à l’automne dernier ne prendront effet que dans un an, c’est le cas du relèvement du taux du crédit d’impôt compétitivité  qui coûtera un milliard d’euros, de la  décision de dégeler le  point d’indice des fonctionnaires, des primes  pour les  enseignants… sans parler des crédits débloqués pour résoudre  la crise en Guyane. Le déficit public est encore à 3,4%, et il sera encore au moins à 2,8% à la fin de cette année, selon le  plan gouvernemental mais plus vraisemblablement autour de 3,2- 3,3% en réalité. La dette a continué de progresser pour atteindre 2 400 milliards d’euros.  Presque 100% du PIB. La courbe des finances publiques n’a été tenue qu’au prix de deux négociations successives avec nos partenaires européens qui ont autorisé la  France à déroger au calendrier sur lequel elle s’était initialement engagée. On se rappellera que le  pingouin s’était engagé à ramener les finances publiques à  l’équilibre à la fin de son mandat : on en est bien loin, il s’en faut de quelques 90 milliards d’euros. Mais à part ça, il  parait qu’il a rendu la maison « en ordre » !

Le casse-tête pour ToutenMacron.

Après moi le déluge ! Le nouveau président devra faire  avec un tel bilan et en plus une surestimation des recettes, des dépenses non prises en compte, des  sous-budgétisations récurrentes. La croissance ne sera que de 1,5% cette année, prévision très optimiste de Sapin-les-bas-roses. Le taux des prélèvements obligatoires est scotché à 44,3%, malgré les milliards d’euros de baisse d’impôts votés. Et évidemment le chômage est à 10% à la  fin 2016, et il devrait peu baisser cette année   malgré l’amélioration de  la  conjoncture. Comment le nouveau venu va-t-il s’y prendre pour faire  passer les déficits sous la barre des 3% du PIB, et y rester, alors « qu’en même temps » il devra réaliser des baisses de prélèvement pour les particuliers comme pour les entreprises, et atteindre 60 milliards d’économies à l’horizon 2022. Prudent, il a décidé de repousser l’ajustement budgétaire traditionnel dé début de quinquennat de juillet à … plus tard. Il n’échappera pourtant pas à la nécessité de réduire les dépenses de l’Etat de 1,5 milliards d’euros pour rester dans les clous cette année, comme son prédécesseur s’y est engagé. A lui, par contre, de choisir les  ministères qui seront  mis à la diète. Et puis l’attendent tous les arbitrages liés au financement de ses (trop) nombreuses  promesses de  campagne : exonération de la taxe d’habitation sur trois ans, baisse de l’impôt sur les sociétés, suppression partielle de l’ISF… Il devra s’atteler à la transformation du CICE en baisse de charges pérenne et à la suppression des cotisations d’assurance-maladie et chômage des salariés,  mesure centrale dans son  programme en faveur du pouvoir d’achat. La hausse décriée de la CSG (près de 20 milliards d’euros attendus) devrait figurer aussi au budget de la « sécu ». Et il faudra encore trouver  les  moyens pour mettre en place le plan d’investissements de 50 milliards et amorcer le  plan de suppressions de postes  de fonctionnaires, 120 000 prévus qui devront  forcément être augmentés depuis que les économies à réaliser ont été portées à 75 milliards en cours de campagne. Dans ces conditions, on ne sera pas étonné que Bruxelles mette la  pression sur la France,  lanterne rouge de la zone euro. Quand on sait que le déficit extérieur français a doublé en 2016, à 16 milliards d’euros !!! C’est dire si Emmanuel Macron n’a aucune marge de manoeuvre. 

Comme dit l’autre, il a fait rêver les Français avec sa campagne christique à paillettes, dans le déni le plus complet. La réalité va rapidement se rappeler à son bon souvenir !  Et le rêve de s’évanouir !  Ah mais non, suis-je bête ! Les  Français ont élu un Messie.  On saura rapidement s’il peut multiplier les euros comme Jésus les petits pains.

 

 


VOUS NE LE SAVEZ PEUT-ETRE PAS …

 

Planche à billets

Les  milliards valsent au-dessus de nos têtes.

Le  Brexit a vraiment commencé.

Le vent  tourne en Grande Bretagne. Nous avons été surpris par la vigueur d'une économie britannique qui a affiché  depuis le vote de sortie de l’Union, une des plus fortes croissances des pays développés avec un niveau de confiance des ménages et des entreprises qui semblait inébranlable. Mais la croissance a marqué le pas au premier trimestre de cette année à 0.3% seulement. La chute brutale de la Livre britannique a provoqué une hausse des prix, qui a entamé le pouvoir d'achat et donc la consommation et la confiance des ménages. D'autre part l'environnement actuel, tant les élections législatives anticipées que la tournure qu'ont pris les négociations avec l'union européenne n'est pas propice à l'investissement. En fait,  c’est le Brexit qui a commencé à faire sentir ses effets. On est bien dans un timing logique. Ceux qui pariaient sur la solidité de l’économie d’outre-manche grâce au « Brexit » vont voir ce qu’il  en est réellement. Ce n'est pas la date du référendum mais le déclenchement du compte à rebours des deux ans de négociation sur le Brexit qui marque le début du doute. Rappelons tout de même que la situation économique britannique part d'un niveau relativement élevé tant en terme de croissance qu'en terme d'emploi avec un chômage au plus bas depuis 12 ans et une situation de plein-emploi. On peut penser qu'ils vont entrer dans une zone de turbulence dont on ne peut prévoir ni la durée ni l'ampleur. Le processus du Brexit a officiellement démarré d’autant plus que les 27 affichent un front sans faille et ont donné à Michel Barnier un mandat assez impératif avec à la clé  une douloureuse de près de 100 milliards d’euros à solder avant toute chose.  Evidemment, la « May » qui aurait bien voulu le beurre et l’argent du beurre rit jaune.

Le "shadow banking"  pèse lourd.

Selon un rapport du FSB (Financial Stability Board), avec 92 000 milliards de dollars, la  banque de l’ombre qui échappe à tout contrôle pèse  150% du  Pib mondial. Le  système bancaire parallèle continue sa croissance. Les champions en sont les Européens où le «shadow banking» est estimé à 30.000 milliards de dollars. Les Etats-Unis (26.000 milliards de dollars) leur emboîtent le pas, suivis du Royaume-Uni et de la Chine à égalité à 8.000 milliards de dollars. Petite précision de taille, la juridiction des Îles Caïmans a révélé ses chiffres  pour la première fois: le « shadow banking » (6.000 milliards de dollars) s'y révèle plus important qu'au Canada et au Japon (4.000 milliards). Ces actifs représentent 170.000 % du PIB des îles ! Le FSB rappelle que les Îles Caïmans continuent d'être le lieu privilégié de domiciliation de fonds d'investissement, dont la plupart sont gérés depuis l'étranger et investissent en dehors de l'archipel. Le Luxembourg qui est pourtant l'un des plus importants centres financiers dans le monde, n'a en revanche pas participé à l'étude du FSB. Sa participation au système parallèle reste la grande inconnue. Question : à quoi peuvent bien servir les accords de régulation de la finance internationale promus par le G10 puis le G20 (Bâle 1, Bâle 2 et Bâle 3) ?

La guerre des banques centrales.

Les  achats de titres et les  prêts aux banques  ont fait exploser les  bilans. La  BCE (banque européenne) est passée en tête devant la Fed (Etats-Unis) et la banque du Japon. Le  total  des actifs  de l’institut monétaire européen atteint 4 157  milliards d’euros soit 4 568 milliards de dollars et devient le plus important de toutes les banques centrales au monde (excepté  la Chine). La Fed suit avec 4 471 milliards de dollars d’actifs,  un bilan stable depuis début 2015, marquant la fin de son « assouplissement quantitatif » pour relancer l’économie américaine après la crise. Quant à celle du Japon,  le total  des actifs reste sous la barre des 4 500 milliards de dollars, mais affiche une progression continue. L’archipel nippon injecte 80 000 milliards de yens par an (645 milliards d’euros)  via des achats  de dette. Pour la BCE, le résultat est la conséquence logique de son programme de « Q.E.» lancé en mars 2015. Elle a racheté 60 milliards d’actifs par mois, principalement de la dette des états européens, volume porté à 80 milliards en mars 2016 jusqu’en avril dernier où elle est revenue au niveau de 2015. Pour garder ce volume, elle y a ajouté les obligations d’entreprise. La hausse du bilan n’est cependant pas prêt de s’arrêter et va continuer jusqu’à la fin de l’année. La fin progressive de ces achats d’actifs pourrait intervenir au début de 2018, sans brusquer les marchés autant que possible.

Draghi peut se fâcher !

Le patron de la Banque centrale européenne a passé un sale quart d'heure. Confronté à des députés hollandais pour le moins hostiles à sa politique laxiste, qui l'accusaient de favoriser les pays les plus paresseux aux dépens des pays les plus vertueux, il s'est vraiment énervé, ce qui lui arrive rarement, et s'est fendu d'une déclaration sans appel : « The euro is irrevocable. This is the treaty. I will not speculate on something that has no basis». Voilà ! C'est dit ! Pas la peine de traduire. Il a son tempo, et il n’y dérogera pas. Il sait qu’il doit lâcher du  lest aux faucons partisans d’un tour de vis monétaire, notamment à  l’allemand Jens Weidmann qui voit cette  politique et ses taux d’intérêts négatifs d’un mauvais œil. Cependant, la fin du « Q.E. » ne signifie pas une diminution du bilan mais sa stabilisation. Mario Draghi veut faire le travail  « proprement ». Mais l’amaigrissement des  banques centrales est une question  qui hante les marchés parce que personne ne sait comment cela va se passer ni ne peut imaginer les répercussions. Certains pensent même que ce type de financement pourrait devenir permanent…

Aparté… 

Deux morts de plus chez Maduro. Les Vénézueliens continuent de manifester contre le Président Maduro  qui veut instaurer une nouvelle  constitution. L’opposition manifeste  depuis bientôt deux mois  et  plus de trente personnes ont déjà laissé la vie. Un grand démocrate, ce Maduro, cité en exemple par Mélenchon. Les affrontements entre la police et les manifestants s’intensifient. L'opposition réclame des élections générales anticipées, objectif central de ces mois de mobilisations. On sait que le candidat de la « France insoumise » a érigé le régime chaviste en modèle et avait inscrit l'adhésion de la France à « l'Alliance bolivarienne pour les Amériques » dans son programme. Edifiant, non ?



LA MONNAIE POUR LES NULS

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Marine Le Pen a affirmé qu’on paierait notre baguette de pain en nouveaux Francs très rapidement, réitérant sa volonté de revenir à la monnaie nationale. J’ai entendu Florian Philipot disserter sur la dévaluation qui l’accompagnerait, autour de 20%, en comparaison avec la Livre après le Brexit.  Là-dessus est intervenu un accord  avec Nicolas Dupont Aignan dans les clauses duquel la candidate FN renoncerait à sortir de l’Euro…  tout en sortant de l’Europe. Difficile d’y comprendre quelque chose.  Toujours est-il qu’il faut savoir exactement à quoi on s’expose.

Et d’abord comment se fait la valeur d’une monnaie ?

Jusqu'au 15 août 1971 et l'annonce de la fin de la convertibilité du dollar en or par le Président américain Richard Nixon, l'or était au centre du système monétaire international. Chaque monnaie avait donc une définition de sa valeur en poids d’or fin.  C’était le système dit de Bretton Woods. Depuis, nos devises-papier (dollars, euros, yen) ne sont plus convertibles en or et leur valeur dépend uniquement de la confiance que nous leurs accordons. Si nous perdons confiance dans nos devises, elles retournent à leur valeur intrinsèque, la valeur du papier sur lequel sont imprimés nos billets. Comme disait Voltaire en 1729 : « Toutes les monnaies de papier retournent à leur valeur intrinsèque – ZÉRO. » Les billets ne représentent qu'une petite fraction de la monnaie en circulation. La quasi-totalité est en fait de la monnaie scripturale, les dépôts bancaires, des lignes de compte dans des systèmes informatiques. Notre monnaie est dématérialisée et n'a aucune valeur intrinsèque. Ainsi, le dollar américain, monnaie de réserve internationale, a déjà perdu 99% de son pouvoir d'achat par rapport à l'or. La valeur de la plupart des grandes monnaies (les plus utilisées pour le commerce et la finance) - comme le dollar américain, l’euro, le yen japonais ou la livre sterling - dépend du prix du marché. Le cours de l’euro en dollar, du dollar en euro, de l’euro en yen, du yen en dollar, etc. varie en permanence, au gré des transactions réalisées par les opérateurs dans les salles de marchés (des banques ou des bourses). La valeur d’une monnaie repose donc sur la confiance que l’on accorde à un pays, sur l’importance de sa richesse, sa stabilité, sa croissance économique et sa puissance stratégique. Pour nous, ce n’est pas la France, mais la zone euro qui est prise en compte. Si un pays a, par exemple, de forts déficits commerciaux (flux de marchandises) et/ou de sa balance des paiements (flux de capitaux), cela pèse sur la valeur de sa monnaie, qui, normalement, se déprécie. Enfin, les banques centrales (Banque centrale européenne, Réserve fédérale américaine, Banque du Japon…) - qui émettent les monnaies et fixent le niveau des taux d’intérêt à court terme - peuvent influencer le marché, par exemple lorsqu’elles trouvent que la spéculation va trop loin à la hausse ou à la baisse. Les appréciations publiques émises par les responsables des banques centrales sont prises très au sérieux par les investisseurs, car elles peuvent annoncer une inflexion - à la hausse ou à la baisse - du loyer de l’argent.

Quel  rapport entre l’euro et le Franc ?

La valeur de l’Euro est un taux de conversion et non un taux de change comme avec les autres valeurs monétaires mondiales. La valeur de ce taux de conversion a été fixée avec un système de pondération en fonction de l’importance économique des pays membres de l’Union Economique et Monétaire (UEM) multiplié par le taux de change international des différentes monnaies des pays concernés au 1er janvier 1999. Le cours du dollar a joué un rôle essentiel pour évaluer la pondération des cours nationaux. De cette manière, les organismes financiers internationaux ont donc réussi à convertir de manière équitable les valeurs monétaires nationales pour les 11 pays concernés avec les valeurs suivantes : Allemagne = 1,95583 DEM, Autriche = 13,7603 ATS, Belgique = 40,3399 BEF, Espagne = 166,386 ESP, France = 6,55957 FRF, Italie = 1936,27 ITL, etc… Si le taux de conversion de l’Euro ne peut varier à l’intérieur des pays de l’UEM, cette monnaie s’échange depuis le 1er janvier 1999 avec les autres monnaies internationales. La valeur de la monnaie qui circule en France actuellement tient compte non pas de la situation économique réelle du pays,  mais de celle de l’Euroland,  ce qui constitue une sorte de bouclier, car,  compte tenu que nous sommes à  la traine de l’Europe pour nos déficits et l’énormité de notre  dette,  avec  un commerce extérieur largement déficitaire, il y a belle lurette que nous aurions connu plusieurs dévaluations. En fait, nous sommes à l’abri de la prospérité allemande, pour faire court. Sortir de l’euro,  c’est prendre le risque d’une chute brutale de la confiance qui fait aujourd’hui la stabilité de notre monnaie. 1F  = 1€,  c’est tout simplement un énorme mensonge, car c’est impossible à réaliser.

Pourtant la  banque de France a des réserves d’or !

La France détient la 4ème réserve mondiale d’or : plus de la moitié du bas de laine national, près de 100 milliards d’euros, est constitué d’or pur. Le stock d’or présent dans les coffres de la Banque de France n’a pas beaucoup varié et se situe toujours aux alentours de 2 435 tonnes, constituant ainsi la  4ème réserve de métal jaune au monde après celles des États‑Unis, de l’Allemagne et de l’Italie. L'or est une valeur refuge, comme réserve de valeur, il contribue à garantir la crédibilité monétaire. C'est surtout, aujourd’hui, un actif de diversification qui permet de réduire l'exposition au risque de change du dollar, car une part importante des réserves françaises est en dollars. Néanmoins, en cas de faillite « systémique »  ces quelques 100 milliards d’euros ne pèseraient pas grand-chose face à nos 2 200 milliards d’euros de dette. La mondialisation et la déréglementation du secteur bancaire, autorisant des instruments financiers tels que les produits dérivés, ont créé un système tellement complexe et interconnecté que la perte de confiance dans le système monétaire pourrait entraîner un effondrement économique généralisé. En 2008  nous avons assisté au début de cette mécanique, et les banquiers centraux ont préféré « sauver » le système en injectant des milliers de milliards de nouvelles liquidités dans l'économie, créant encore plus de dette. Ils n'ont fait que déplacer le problème un peu plus loin. Et le risque est aujourd'hui encore plus important. On imagine ce qui se passerait si la sortie du Franc entraînait l’effondrement de l’euro …  Ce n’est  pas seulement la France qui plongerait dans une effroyable crise.

Historiquement, toutes les expériences de monnaies-papier, sans exception, se sont terminées par le même résultat, la perte totale de leur pouvoir d'achat. Marine Le Pen nous y précipiterait à coup sûr, plus vite que prévu !

 


L’OBSCURANTISME DES FRANÇAIS EN ECONOMIE

Economie  bourse

 

Plus le temps passe, plus c’est pareil.

Quand on voit que les candidats qui se réfèrent à la lutte des classes, qui dénoncent « l’argent roi », qui voit dans la moindre mesure favorable à l’entreprise de « l’ultra libéralisme » comme le criait Georges Marchais,  et qui évoquent l’économie  de marché  avec une commisération non feinte, rassembleraient au 1er tour plus de la moitié des suffrages, on a envie de se pincer. Près d’un Français sur deux serait donc prêt à voter pour un candidat qui voit la mondialisation comme l’enfer intégral, les réformes à réaliser comme des sacrifices insupportables, les patrons comme des ogres insatiables qui se gavent sur le dos des  pauvres employés. La dette  on peut donc s’asseoir dessus parce que ce sont les  grandes banques internationales qu’on engraisse, ce qui n’est pas faux.  Après  on s’étonne du déni français !

Une forme d’obscurantisme.

Nous sommes les seuls en Europe à avoir une telle proportion de notre  population restée en panne au XIXème siècle. Ne me faites pas dire que nous vivons dans un monde où tout est rose et que le patronat  est une œuvre de bienfaisance, mais enfin, il faudrait quand même tenir compte d’une réalité de bon sens : ce sont les entreprises qui créent la richesse et le capital qui les fait prospérer. Comment la France des Lumières et des Trente Glorieuses en est-elle arrivée à une telle indigence en matière de perception des rouages de l’économie. Nous sommes en présence d’une forme d’obscurantisme : on a entretenu dans l’esprit des gens, et pire, on a enseigné dans les lycées des thèses économiques orientées, qui font qu’aujourd’hui parler de création de richesse ou vouloir   supprimer l’ISF, cet impôt imbécile qui coûte plus cher qu’il ne rapporte et participe au blocage de notre croissance, c’est aussitôt  être exposé à un  procès en bonne et due forme en complicité d’esclavagisme et en suppôt du grand capital.

Les dégâts provoqués par l’Education nationale sont considérables. 

Les cours d’économie qui sont dispensés  se rapprochent plus des thèses défendues par les syndicats radicaux que d’outils qui devraient permettre de comprendre d’où vient la croissance économique et que  progrès social et entreprises bien portantes vont de paires.  C’est l’Académie des Sciences morales et politiques, présidée par Michel Pébereau qui nous le dit, après avoir fait un travail d’analyse des manuels d’économie utilisés dans les classes. Quant à expliquer que la planète pourrait être le « terrain de jeu » de nos entrepreneurs, c’est simplement inenvisageable.

Les syndicats archaïques entretiennent les mythes marxistes.

A cela s’ajoute l’incapacité  de certains syndicats d’envisager les rapports au travail dans l’entreprise autrement que sous l’angle de  la lutte des classes. Les thèses marxistes ont la vie aussi dure que la capacité de nuisance de la CGT. Et malheureusement, le contexte de la  loi donne aux syndicats archaïques comme le précédent nommé et FO la  même importance qu’à ceux qui prônent le réformisme comme la CFTC et la CFDT, le discours anti-patronal, anticapitaliste et antimondialisation,  n’a jamais cessé de prospérer dans les milieux ouvriers et employés. La misère c’est que ce discours, les  partis populistes s’en sont emparés, l’ont accolé avec une certaine aux thèses nationalistes, pour draguer avec succès le vote ouvrier. Même un démocrate-chrétien comme Jean Lassalle a été contaminé… C’est dire l’étendue des dégâts. Le rayon de soleil c’est  la victoire de la CFDT qui passe enfin devant la CGT.

La classe politique se méfie du libéralisme.

Enfin,  il faut bien reconnaître que notre monde politique n’a pas toujours fait preuve d’un courage extraordinaire pour défendre l’entreprise, les entrepreneurs et  la  création de richesse. L’aggravation de la situation que l’on a constatée sous les dernier quinquennat,  avec un triomphe de l’égalitarisme à tout crin, s’est appuyée sur un corps déjà bien malade. Une France au capitalisme déjà étiolé, le seul pays de l’OCDE qui a maintenu l’ISF,  qui voit ses fleurons achetés par les fonds de pensions américains ou les fortunes qataries, faute de  fortunes ou de fonds français capables de les concurrencer. Une France condamnée à devenir une puissance secondaire, endettée jusqu’au cou et redevable d’emprunts à la finance internationale. Mitterrand aimait l’argent mais se méfiait des patrons,  Chirac préférait entretenir un clientélisme malsain, comme avec la CMU, à coup d’argent  tombé du ciel (la dette)  plutôt que de faciliter la tâche aux entreprises.  Alors allez donc expliquer  aux Français,  le « b-a ba » qui consiste à créer la richesse avant de  la distribuer ou la partager.

C’est pourquoi la moitié des Français est pour le rétablissement des frontières et près de 80% pour le plafonnement des revenus. Le « fais voir ce que tu as dans ta gamelle » a encore de  beaux jours à vivre. Et pourtant on nous dit que le marxisme est à ranger au rayon des vieilleries.  Pas en France en tout cas quand on voit les étudiants des écoles de commerce adhérer aux thèses d’un Mélenchon !

Alors pour une fois qu’on a un candidat qui a vraiment la volonté  de remettre la France sur ses pieds en prenant le problème à bras-le-corps, qui développe une vision enfin réaliste de la croissance économique, et qui envisage de nous redonner de  la consistance en réduisant l’Etat ventripotent  et la dette,  il faut absolument le soutenir. Voter pour François Fillon est le seul vote utile pour l’avenir de nos enfants et petits-enfants. Car c’est à eux qu’il faut penser en premier !

 


TAXER LES ROBOTS, UN REFLEXE DE CANUT

Robots-industriels-

 

Une idée absurde.

Taxer les robots procède du même raisonnement que celui qui voudrait arrêter le déroulement du temps en arrêtant les pendules. Le vieil adage « on n’arrête pas le progrès » est toujours d’actualité et plus que jamais avec cette idée saugrenue directement sortie des débats du XIXème siècle : fermeture des frontières, solution totalement inadaptée à l’organisation actuelle de la production, et guerre aux machines procèdent de la même démarche. Disons-le tout net, la France ne peut se permettre ce genre de mesure. Surtout unilatéralement. Notre industrie souffre du manque de robots, pas de leur surabondance : avec seulement 32 000 dans ses entreprises, elle accuse un terrible retard en matière d’automatisation, contre 180 000 en Allemagne. Une taxe sur les robots freinerait l’innovation et le progrès technique.  C’est déjà un de nos points faibles, si on le rend encore plus faible, c’est la productivité de nos entreprises qui va décroître. On aura alors les pertes d’emplois qui résulteront non pas de la robotisation mais de la ruine de notre économie. Notre voisin d’outre-Rhin avec six fois plus de robots a deux fois moins de chômeurs : cherchez l’erreur !

L’automatisation : vaste sujet.

La taxation des robots pose des problèmes conceptuels difficiles à délimiter. Il serait injuste de taxer seulement les nouveaux robots en préservant la rente des anciens. Il faudrait donc taxer tout ce qui permet d’économiser le travail, en commençant par les logiciels de Microsoft qui ont fait disparaître des millions de postes de secrétaires, en continuant par les tracteurs, les aspirateurs…  Voilà pourquoi plutôt que de ralentir un mouvement inéluctable, il vaut mieux au contraire l’accompagner en tirant profit des bons côtés qu’il apporte par la disparition du travail posté, l’atténuation de la pénibilité de nombreuses tâches, et s’attacher à la formation des salariés pour qu’ils soient plus qualifiés et aptes à guider et surveiller les robots, enfin se préoccuper de la compétitivité de nos entreprises industrielles avec la création d’une filière ad hoc.

Automatisation ne signifie pas substitution

Alors évidemment non, le travail ne va pas se raréfier et encore moins disparaître dans les années à venir. Si la machine ne faisait que remplacer l'humain, il n'y aurait plus aujourd'hui que très peu de travail humain dans la production, qui serait déjà assurée par des robots et automates. Le risque de chômage technologique massif peut être écarté pour de multiples raisons. D'abord, l'automatisation n'élimine pas tant des emplois qu'elle se substitue à l'humain sur certaines tâches, redessinant les processus de production. Robots et machines modifient nombre de tâches au sein d'un emploi, sans pour autant le rendre obsolète. Notons aussi que la substitution des emplois par les machines a été compensée par la croissance de la production et l'invention de nouveaux biens et services. L'immense majorité de ce que nous produisons a besoin de machines, et ce sont ces machines qui sont elles-mêmes à la source de création de nouveaux emplois : chaque emploi créé par le secteur de la haute technologie entraîne la création d'environ cinq emplois complémentaires.

Le trouble provient de ce que nous avons du mal à imaginer l’avenir.

S'il est facile d'extrapoler les emplois actuels voués à être automatisés, comment comptabiliser les métiers de demain dont l'existence même nous échappe ? Nous avons tendance à « numériser le présent » mais nous sommes bien incapables d'imaginer le monde du travail d'après-demain. Qui aurait prédit, à l'heure du passage du transport à cheval à celui de l'automobile, l'apparition des métiers de chauffeur, carrossier, pompiste, ingénieur aérodynamicien, technicien plasturgiste, électronicien automobile, etc. Sans remonter à une époque aussi lointaine, qui aurait parié il y a 10 ans un euro sur l'émergence des métiers tels que webmaster, curateur de données, manager de communautés ou animateur médias sociaux. Et demain, combien de fermier urbain, avocat en droit des robots, coach en media social, réputationniste (conseiller en e-réputation), data diététicien, numéropathe (thérapeute en désintoxication digitale)…  Les filières de la robotique sont vastes et en perpétuelle évolution et touchent des secteurs  qui améliorent directement nos vies.

Moins de temps passé à travailler

L'histoire de notre développement économique est celle, multiséculaire, de l'automatisation. Entre 1970 et 2000, la tertiarisation de l'économie avait emporté la moitié des emplois sans que la société n'implosât. Des emplois ont disparu, mais de nombreux autres ont émergé. Le nombre d'emplois ou le niveau global d'activité ne sont pas figés. Ce qu'il faut regarder, c'est l'impact de l'automatisation sur les gains de productivité. Sur les deux derniers siècles, les gains de productivité ont été énormes, mais ils se sont plus traduits par une réduction de temps de travail que par une diminution des emplois : la part du travail dans nos vies s'est réduite comme peau de chagrin alors que dans le même temps la taille de la population active n'a fait que croître ! Le temps de travail salarial occupait 40% de la vie des hommes il y a un siècle. Aujourd'hui, il n'en représente plus que 10%... L'automatisation supprime davantage du temps de travail que des emplois ! Taxer la valeur ajoutée revient à décourager l’innovation et la productivité. Les robots ne menacent pas les emplois. Sans parler du développement de l'emploi dans les services à faible valeur ajoutée (du moins d'un point de vue comptable..) dans le secteur de la distribution, de la restauration, des services à la personne ou des transports, couplé à la contraction de l'industrie. Une kyrielle de secteurs économiques confrontés à des pénuries de main d'oeuvre, où l'emploi fait défaut.

La raréfaction du travail n’est pas pour demain.

Cessons de vouloir taxer tout et n’importe quoi pour combler notre dette alors que nous n’avons pas eu le courage de réduire nos dépenses.

 


POURQUOI SORTIR DE L’EURO EST ABSURDE

Euro pièce

 

Sortir de l’Euro est une absurdité et plus de 70% des Français l’ont bien compris et sont contre. Mais comme plusieurs candidats la préconisent, il convient de continuer à argumenter. J’ai noté que les raisonnements qu’ils tiennent se réfèrent au passé, à l’époque où la maîtrise de la valeur de la monnaie pouvait permettre des effets de relance économique. On oublie qu’ils étaient souvent illusoires et non exempts d’effets pervers. L’Histoire de la IVème République en témoigne. L’économiste Jean-Marc Sylvestre explique très bien ces mécanismes devenus inadaptés au contexte de la France d’aujourd’hui.

Le pouvoir de dévaluer.

« Les partisans de la sortie de l’euro veulent retrouver le pouvoir de dévaluer la monnaie, ce qui est absurde et dangereux. Ils sont convaincus qu’en retrouvant la souveraineté monétaire, l’économie française retrouverait son dynamisme, sa croissance et ses emplois. Si c’était aussi simple, pourquoi ne l’a-t-on pas fait avant ?

Explications élémentaires : on ne l’a pas fait parce que les effets d’une sortie de l’euro ou d’une dévaluation seraient catastrophiques, en particulier pour les plus pauvres ou les plus défavorisés de la société. En prônant la sortie de l’euro ou la dévaluation de la monnaie, Marine le Pen, Jean-Luc Mélenchon et même Benoit Hamon, qui a tendance à reprendre les arguments de tous les frondeurs et partisans d’un protectionnisme national, tous font deux erreurs pour un seul but  : en tirer bénéfice sur le terrain électoral.

1ère erreur : retrouver la souveraineté monétaire

C’est complètement faux. La première erreur est de croire que la souveraineté monétaire permettrait de conforter l’indépendance politique du pays, et récupérer un pouvoir qui serait détenu désormais par Bruxelles.. La seule chose qui permettrait de retrouver du pouvoir et de l'indépendance, c’est la puissance économique et l’indépendance financière. Nous sommes dépendants aujourd'hui de tous ceux qui nous prêtent de l’argent. Nous sommes esclaves des marchés parce que nous avons besoin d’emprunter pour vivre. Trouvons un processus pour diminuer les dettes publiques et nous retrouverons de la souveraineté. Sortir de l’euro et revenir à un franc serait accepter une monnaie dévaluée de 20 à 30% par rapport à l'euro actuel. Pourquoi ? Tout simplement parce que l'économie française seule est 20 à 30% moins solide que la France arrimée, comme c'est le cas actuellement, à la zone euro. Pour les non-résidents étrangers, leurs avoirs en franc perdraient  immédiatement 20 à 30 % de leur valeur. Or, ces étrangers possèdent environ 60% de la dette française. Si on leur faisait le coup de la dévaluation, ils couperaient immédiatement le robinet du crédit. Et si on ferme le robinet du crédit, le système économique se bloque et se sclérose.

2nde erreur : une dévaluation ferait repartir l’économie et la croissance.

Là encore, c’est complètement faux. La deuxième erreur est de croire qu’une dévaluation de la monnaie, soit par décision politique, soit par la sortie de l’euro, pourrait faire repartir le système économique et la croissance. Supposons que l’euro ou le nouveau franc soit dévalué de 30% par rapport au dollar : ça voudrait dire que l’euro ou le nouveau franc ne vaudrait plus 1 dollar mais 0,70 euros.

Conséquences : le constructeur automobile français qui vend ses voiture 10 000 euros continuera de les vendre 10 000 euros ou 10 000 nouveaux francs. Mais c’est vrai, les étrangers les paieront en dollar, soit l’équivalent de 7 000 euros. Les industriels français vont donc prendre un énorme avantage compétitif et vendre sans doute beaucoup plus de voitures pendant les six mois qui suivront, mais l’entreprise ne va pas augmenter ses profits et ses capacités de développement pour autant.  D’abord, parce que nos acheteurs et partenaires commerciaux peuvent ne pas se laisser faire. Ils peuvent répliquer par une dévaluation de leur côté, ce qui ramène tout le monde à la case départ : la guerre des changes est le risque majeur. Lors d’une guerre des changes, au mieux elle ne change rien, au pire elle ruine ceux et celles qui n’ont pas les moyens de spéculer. Ensuite, les gains de compétitivité à l’exportation n’existent que si les coûts de production du constructeur français ne sont pas impactés par un renchérissement des comparants importésDans l’automobile, comme dans beaucoup de secteurs, les constructeurs français intègrent des coûts en énergie (payés en dollars), en matières premières (payés en dollars), en composants électroniques (payés en dollars). Ces composant étant payés en dollars, sont donc 30% plus chers. Globalement, comme l’économie française importe plus de produits et de services qu’elle n'en exporte, l'économie sera perdante. Forcément perdante. En dévaluant la monnaie, les produits exportés sont vendus moins chers, mais les produits importés sont achetés plus chers. Alors, certains nous diront qu’on pourrait très bien se passer des produits importés. Sans doute, mais pas dans l’immédiat. Retrouver des processus de fabrication, des outils, des équipements, sans doute, mais à quel prix ?

Croire que ça marcherait mieux relève de la théorie qu'on enseignait il y a un demi-siècle.

Toute dévaluation et la sortie de l’euro se traduiraient par une dévaluation, entraînant mécaniquement une inflation intérieure qui pénalise directement les salariés et les consommateurs. Puisque les prix augmentent, le pouvoir d’achat baisse. Il est évident qu’une sortie de l’euro reviendra à subventionner les exportations en en faisant payer le prix à ceux qui touchent des revenus à l’intérieur puisque les prix augmentent. Les salariés et les rentiers seront les premières victimes. Ni Marine le Pen, ni Jean-Luc Mélenchon, ni Benoît Hamon n’expliquent ce mécanisme. A défaut d’explication, ils pourraient respecter au moins l'histoire de ce qui s’est passé en France avant la mise en place de l’euro. Dans les années 1970 et 1980, on avançait à coup de dévaluation compétitive en Europe, c’est-à-dire à coup de hausse des prix. Et pour limiter l’inflation, on multipliait les blocages de prix et les freins administratifs. On acceptait d’appauvrir la majorité des salariés et des rentiers. »

Une monnaie avec quelle valeur ?

J’ajouterai, ce dont personne ne parle, c’est que toute monnaie est émise en espèces sonnantes et trébuchantes dont la valeur est garantie par … une contrepartie en or, stockée pour nous à la Banque de France. Faire croire qu’on pourrait revenir à un Franc à parité avec l’euro, voudrait dire que la valeur du stock d’or actuellement détenu aurait été multipliée par 6,5 (parité au moment de la création de la monnaie unique) : cela reste à vérifier et ce serait étonnant que ce soit le cas. Il faut tenir compte aussi que depuis, l’endettement de la France (2 300 milliards d’euros) et son déficit budgétaire annuel non résorbé limitent considérablement la confiance que les autres pays et les organismes financiers pourraient lui accorder, d’autant plus que ceux qui préconisent le retour à une monnaie nationale ont promis la Lune à coups de dizaines de milliards de dépenses nouvelles.

Oui, sortir de l’euro serait une folie et la ruine de la France et des Français à coup sûr !

 

 


UN GROS MENSONGE D’INCULTES OU DE MANIPULATEURS…

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Dans ma série des petites leçons d'économie "pour les nuls" !

 

56 milliards d’euros pour les actionnaires du CAC 40 !

Voilà de quoi faire hurler la Méluche et toute la planète gaucho des ignares en économie. Il est vrai que c’est l’équivalent du budget de  notre pauvre Education Nationale : un montant astronomique, donc. C’est pourtant moins que les intérêts de la dette versés chaque année par la France. Comment peut-on arriver à un tel chiffre avec une croissance molle,  voilà la question !  C’est que nous sommes dans un pays où le mot dividende est une insulte quand il ne déclenche pas une manif’, voire une émeute.  Et nos responsables politiques ne sont pas les derniers  à pleurnicher sur cette triste réalité d’une « insupportable inégalité ».

Remettons  les choses  à leur place.

Si les sommes versées sous forme de dividendes et de rachats d'action ont bien retrouvé leurs niveaux de 2007, c'est d'abord parce que les résultats de nos champions français se sont beaucoup améliorés : on devrait  plutôt s’en réjouir, non ? Prenons l’exemple de nos grandes banques : pourraient-elles  exister sans actionnaires ? Non, évidemment.  Or, elles sont de nouveau en mesure de rémunérer leurs actionnaires, cela devrait rassurer, alors qu’en Italie, elles doivent encore les solliciter pour se renflouer. Ensuite, la proportion des bénéfices distribués aux actionnaires reste raisonnable : de l'ordre de la moitié. En prenant en compte l'ensemble des sociétés françaises cotées, et pas seulement le CAC 40, elle tendrait même vers 30 %. Comme quoi il n’y a pas de scandale. On est bien loin de l’actionnaire qui s’enrichit en dormant,  ce vieux mythe.  Il se trouve qu’aujourd’hui, un actionnaire est quelqu’un qui prend des risques avec son argent.

Il ne faut pas oublier la fiscalité du capital.

La fiscalité du capital n'a cessé de se durcir et de se complexifier ces dernières années. Le taux global des prélèvements sociaux a été multiplié par 14 entre 1991 et 2016. Pour les seuls dividendes, les épargnants ont dû faire face à 7 modifications ou réformes de la fiscalité en dix ans ! Le résultat est même affligeant : quand une entreprise  verse 100 €, les actionnaires français touchent entre 10 et 15 euros de moins que leurs homologues allemands et britanniques, avant même le paiement éventuel de l'impôt sur la fortune. Les dividendes ont beau augmenter, cela n'attire plus les actionnaires individuels. Leur nombre a été divisé par deux depuis les années 2000, et le CAC 40 est contrôlé pour moitié par des mains étrangères... Les actionnaires s'en mettent-ils plus dans les poches que par le passé ? Non, on les  a surtout découragés d'investir.

L’Etat est mal  placé pour faire la morale.

Quand les entreprises n'ont pas de perspectives d'investissement, comme cela semble être le cas dans le contexte actuel de « stagnation », le mieux est qu’elles rendent les capitaux à leurs actionnaires, à charge pour eux d'en faire une meilleure utilisation, en les investissant dans des secteurs en croissance. A cet égard, on ne peut pas dire que l'Etat soit exemplaire car les entreprises dont il est actionnaire sont généralement celles qui distribuent les plus gros coupons… pour remplir le tonneau des Danaïdes de dépenses publiques incontrôlées.

 


LE POPULISME EST UNE IMPASSE

Donald Trump  Marine le Pen 2013  Mélenchon Bastille 2013


Cette fois, je vous propose un cours succinct d’économie pour les nuls. C’est la  matière la moins bien enseignée en France et un domaine où les Français se révèlent vulnérables. Je voudrais vous apporter quelques éléments de réflexion sur les  « politiques populistes », qui se traduisent pratiquement toujours par la mise en place du « protectionnisme ». Elles  débouchent toujours sur des échecs qui pénalisent gravement ceux qu’elles voulaient protéger. Mécanismes et Histoire à l’appui.

Les trois piliers du populisme.

Le populisme est généralement construit sur trois piliers : un discours politique axé sur la mobilisation du peuple pour le peuple ; un Etat fort (ou stratège) qui promet de hausser les salaires et de réindustrialiser ; un rejet des contraintes économiques existantes (inflation, crédit, change…) qui sont volontairement « exagérées » ou parfois « inventées », qu’on accuse de tuer la croissance et la redistribution. Il s’agit donc de « reprendre la main et dépenser ». On commence  par la redistribution avec une hausse de salaires décrétées ou une baisse massive des impôts, c’est selon. On poursuit avec une relance budgétaire pour lancer des travaux publics. De ces deux politiques, on attend un regain de croissance et en général,  cela fonctionne …  au début.

L’économie est têtue.

Quand on observe ce qui s’est passé  dans les pays qui ont appliqué ce type de programme, on s’aperçoit que très vite  l’économie se retourne. La  consommation débouche sur des  produits qu’il faut importer, le déficit commercial se  creuse, l’inflation galope  et les capitaux fuient… Alors  le  gouvernement réagit  par le contrôle des  prix et des flux de capitaux, ce qui en général fait chuter le cours de la monnaie. Le  moment arrive où il faut  limiter  les salaires et c’est  le pouvoir d’achat qui est touché. Théorie ?  non, réalité : c’est ce qui s’est passé  en Argentine, au Chili, au Pérou, et même au Venezuela. Car le populisme peut être d’extrême gauche comme d’extrême droite. En Argentine et au Venezuela, l’expérience s’est terminée par une faillite de l’Etat. Les politiques populistes exacerbent les antagonismes nationaux,  c’est une autre constante . Si on remonte plus loin dans l’histoire, c’est exactement ce qui s’est produit avec Mussolini en Italie et en Allemagne avec Hitler.

L’ignorance des mécanismes de l’économie.

Selon l’étude menée par deux économistes du « National Bureau of Economic Research », c’est l’ignorance des mécanismes de l’économie de  marché, ou  le mépris, ce qui revient au même,  qui est  la cause profonde de ces fiascos. Le retour du bâton est toujours violent. Alors on peut écouter Jean-Luc  et  Marine et leurs beaux discours,  il faut savoir qu’ils  mèneraient tout droit à la case faillite s’ils étaient appliqués. Ils  devraient pourtant tirer la leçon de ce qui se  passe en Grèce, tenue à bout de  bras par  les  pays de la zone euro, mais  même pas !

Les Etats-Unis ne sont pas un modèle.

De même ils auraient tort de se réjouir trop vie de la  politique menée  par Donald Trump. Celui-ci est déjà intervenu à plusieurs reprises dans la marche des affaires de son pays. Notamment en obtenant de Ford qu’il renonce à construire une usine au Mexique. Ford a obtempéré, aussitôt suivi par Chrysler, qui a pris une décision équivalente. Un triomphe pour Trump avant même qu’il entre à la Maison Blanche, et nul ne doute que ses partisans verront dans ce changement de gouvernance la justification de leur choix électoral. Si les mesures protectionnistes américaines se multiplient, les représailles ne tarderont pas, qu’’elles viennent du Mexique ou de la Chine.  Surtout, il y a entre les trois pays d’Amérique du Nord un accord commercial en bonne et due forme, voulu par les Américains, et l’instauration imprévue d’une taxe qui, de facto, violerait cet accord, déclencherait forcément un énorme procès international. Il y a plus grave : le plus important, pour le commerce américain, c’est l’Asie en général et la Chine en particulier. Compte tenu des méthodes du gouvernement chinois, obsédé en ce moment par son désir de dominer le Pacifique, on peut facilement imaginer que la Chine n’acceptera pas que Trump réduise les importations de produits chinois. Rappelons qu’elle dispose, grâce à ses énormes ventes aux États-Unis, d’un trésor de quelques 3 000 milliards de dollars dont une bonne partie est placée en Amérique et il lui suffirait de récupérer tout ou partie de cette somme pour déclencher l’écroulement du système financier américain. On  peut donc parier que le nouveau président qui est un pragmatique en affaires, constatera très vite que le protectionnisme est une machine à perdre et qu’y recourir fera courir de graves dangers à l’économie et même aux finances de son pays.

La mondialisation en cause.

Tous les populistes veulent faire la guerre à la mondialisation. Ce sont des discours qu’on entend aussi en France. Mais aucun de ceux qui dénoncent les effets négatifs de la mondialisation n’en relèvent les aspects positifs et ne dit la vérité aux électeurs, à savoir que c’est grâce à elle que des centaines de millions d’asiatiques et d’africains ont été tirés de la misère et sont passés de la pauvreté absolue à la classe moyenne. Et l’on assiste  maintenant, à mesure que ces pays « émergent », à la re-localisation des moyens de production en Occident parce qu’elle devient de moins en moins problématique. Produire en Chine aujourd’hui n’est pas moins cher que de produire chez nous, si on tient compte de toutes les contraintes. Mais vouloir accélérer cette évolution au mépris des accords internationaux, c’est revenir aux sources de tensions du même type que celles qui ont déclenché la Seconde Guerre mondiale, rien que ça !

Les populistes ont encore besoin d’apprendre l’économie mais ils  devraient prendre aussi  des cours d’Histoire.


ECHOS DE CAMPAGNE

Bagarre_village_gaulois

 

Fillon convoqué devant le tribunal de la gauche.

Il est sommé de s’expliquer en permanence sur les  « brutalités » qu’il propose. Plutôt maso le candidat de la droite avec ses potions désagréables. Accusé, levez-vous ! Vous avez été désigné par les électeurs de droite sur un programme de droite ! Avez-vous conscience de la gravité des faits ? Bref, le tribunal de  la pensée unique, auquel s’est joint l’extrême-droite philipiste,  exige un reniement ou des gages de bonne conduite… Hollande, Le Pen, même combat ! On n’a donc pas fini de voir ses propositions dramatisées, mis en scène sur grand (ou petit) écran,  le carnage social qu’elles produiraient. Et, horreur, il est soutenu par les catholiques, ceux-là même qui ont manifesté en masse contre le mariage pour tous… Il est difficile d’être insulté en permanence.  Pourtant l’intéressé aurait tout à perdre à fléchir la tête. Ceux qui l’accusent sont dans le déni permanent et ne mesurent même pas le degré d’exaspération qu’ils ont provoqué chez nos compatriotes. Tapez, tapez, vous lui rendez service !

Pendant ce temps-là, à gauche on rase gratis.

N’ayant rien compris au ras-le-bol fiscal, ils proposent tous des augmentations d’impôts pour lutter contre les inégalités qui se sont aggravées : c’est donc une spirale sans fin, puisqu’ils en sont responsables. Mais on ne change pas une politique qui perd… C’est l’idéologie qui commande, pas la réalité. Quand on pose à Benêt Hamon la question du « cadrage budgétaire » il répond qu’il faut penser « hors-cadre » ! Aucun des  principaux candidats de la « BAP » ne propose d’économies, par contre, les dépenses non financées se multiplient sans chiffrage sérieux. Un classique de la gauche en période électorale. Peillon veut la proportionnelle intégrale aux législatives pour flinguer la droite en ouvrant toute grande la porte de l'Assemblée au FN, ça on a déjà vécu avec « Miteux ». L’ancien ministre de l’Education aurait aussi trouvé son slogan : « Vincent payons » ! Une dernière sur lui : il compare la situation des musulmans aujourd'hui en France à celle des Juifs sous Vichy... Pardonnons-lui, il ne sait pas ce qu’il dit, c’est un intellectuel de gauche. Tandis que Valls fait de plus en plus du « rétro sarko » avec ses heures supplémentaires défiscalisées et du « rétro-ségo » avec son slogan « une République forte, une France juste ». Subtil mélange, non ?

La dernière nouveauté, c’est le « revenu universel ».

Une bagatelle dont le coût oscille entre 380 milliards d’euros et 900 milliards selon le niveau du curseur. C’est gratuit puisque c’est l’Etat qui paie… Et comme l’Etat c’est nous, ce sont encore ceux qui travaillent qui devront payer pour ceux qui n’ont pas envie de se lever le matin.  Simpliste ? Peut-être, mais réaliste. L’allocation universelle ouvre la voie à une société d’assistés à vie. La vie sans effort de la naissance à la mort. Les robots paieront, nous disent-ils, mais la France est aussi à la traîne dans ce domaine. Le raisonnement est bâti sur une idée fausse qui a la vie dure : il n’y a pas assez de travail pour tous, la preuve on a trois millions de chômeurs !  

Marine Le Pen refait surface pour nous dire qu’elle est prête.

Son projet de retour à la France du XIXème siècle s’affine : une nouveauté avec la suppression des régions et des intercommunalités à ajouter au retour du Franc et à la fermeture des frontières. Ah, cette bonne vieille France avec ses départements et ses petites villes, où l’on reste bien au chaud (pas certain) entre nous, comme c’est rassurant ! Avec ça, on va aller loin. Mais pourquoi avoir peur puisqu’elle a préparé son quinquennat ? Sur l’air de « Je m’voyais déjà »…

Nous avons une candidate de plus dans la course.

Le net a accouché d’une « Marchandise » de 42 ans. Avec un nom comme ça, on se demande à quel prix on pourra l’obtenir, en espérant que ce ne soit pas de la pacotille. Avec le net, il faut toujours se méfier.

Pendant ce temps-là,  la planète continue de tourner.

La monnaie du marché clandestin, le Bitcoin, bat des records de valeur et se négocie à plus de 1 100 $, et la dette des états européens va atteindre de nouveaux sommets avec près de 900 milliards d’euros d’emprunts pour la zone euro, les remboursements restant conséquents. Dès aujourd’hui la France émet 10 milliards d’euros de titres à 50 ans pour anticiper sur le relèvement des taux. Tout va bien madame la Marquise  …

Mais pourquoi se casser la tête puisque la fin du monde est prévue en 2017. Plus exactement entre le 23 septembre et le 10 octobre, une planète X entrera en collision avec la Terre …

 


LES DONNEES INCONTOURNABLES DE LA COURSE PRESIDENTIELLE

France-faillite

 

L’année de tous  les risques.

L’année 2017 est présentée  par de nombreux médias et commentateurs comme l’année de tous les risques.  Il est vrai que les inconnues sont multiples, l’incertitude presque partout. Un bref catalogue sans entrer dans le détail : les Etats-Unis, avec Donald Trump l’imprévisible, le raidissement de la Chine, l’Europe avec  les échéances électorales et le Brexit, les frasques russes d’un Poutine ambitieux et gourmand, le terrorisme qui peut frapper partout à n’importe quel moment, …

La France est affaiblie.

Face à ce contexte, la France n’est pas au mieux de sa forme. Affaiblie par un quinquennat de laisser-aller, ses finances publiques sont exsangues, sa compétitivité toujours insuffisante, son pouvoir  politique pour peser sur les événements est réduit à la  portion congrue. C’est dire l’importance de  la  présidentielle 2017. Notre pauvre pays est divisé en deux blocs : à gauche et à l’extrême-droite, ceux qui prônent de continuer avec le même modèle social et économique, en aggravant ses dérives, à droite, celui  qui propose de relever le défi du redressement en se retroussant les  manches, au prix de quelques efforts, pour  permettre à la  France de reprendre son destin en main. Mais quoi qu’il en soit, les uns et les autres devront faire avec  la réalité qui tient en quelques constats chiffrés.

Un tableau accablant.

  • Déficit de compétitivité

Différentiel de charges  à la production avec l’Allemagne : 60 milliards, 140 milliards avec les taxes et les impôts.

  • Les dépenses : 1200 milliards (57,5% du PIB) >>> 47% du PIB dans la zone euro
    • Collectivités : 250 milliards
    • Budget de l’Etat : 375 milliards
    • Dépenses sociales : 580 milliards = 13% du total mondial (population : 0,94%)
  • Excédent commercial : Allemagne 200 milliards, Italie 40 milliards, …

        Déficit commercial de la France : 40 milliards d'euros soit 2,2% du PIB à comparer avec un excédent de 2,4% de la zone euro.

Entre 2012-2017, le  contre choc pétrolier a transféré 3% du PIB mondial des pays producteur vers les pays consommateurs et la politique monétaire expansionniste de la BCE a permis à la France d’emprunter 187  milliards en 2016 à 0,37%, pendant que l’euro a fortement chuté face au dollar. Notre pays n'en a pas profité pour se redresser. Au contraire.

En parallèle, l’économie française a décroché au sein de la zone euro :

  • 1,2% de croissance contre 1,7 % pour nos partenaires. Elle sera de 1,25% en rythme annuel sur les 5 prochaines années si rien n’est fait, et pourrait tomber à 0,75%.
  • L’industrie ne représente plus que 11% de la valeur ajoutée contre 17% chez nos partenaires.
  • Chômage à 10% .
  • 14,3 % de la population dans la pauvreté (réduction de 12,2%  à 9,8%  autour de nous).
  • Déficit budgétaire : supérieur à 80 milliards, 3,1% pour 1,8% en moyenne dans la zone euro.
  • Dette publique : 2170 milliards, 98,4% du PIB contre 90,6% en moyenne dans la zone euro.
  • Le choc fiscal a représenté 3% du PIB : 70 milliards sur 2011-2014.
  • Fiscalité du capital 60% contre 20 à 30% pour nos concurrents.
  • Hausse des taux à 10 ans : 60 points de base en 6 semaines à la fin 2016.
  • Pétrole de 40 $, il est passé à 55 $.

La  priorité des priorités est donc de soulager notre économie des charges qui la freinent.

La dégradation de l’environnement économique et la volatilité de la situation géopolitique commandent d’agir vite et fort, dès l’été 2017.

  • Reconstitution de l’offre compétitive, clé du retour au plein emploi et à l’équilibre financier,
  • Diminution impérative des dépenses publiques (10 points de plus que nos partenaires et prélèvement obligatoires 8,6 point au-dessus de l’Allemagne) : faire retomber le déficit public à 1,5% représente un effort de 45 milliards sur 2017-2018 !
  • L’économie de l’informatique, de l’intelligence et de l’internet qui a déjà modifié 40% de notre économie a un gros besoin de capital ! Pour le satisfaire, il faut ramener la  fiscalité du capital et l’impôt sur les sociétés à 25%.

Dans ce contexte, il n’y a pas de place pour une relance budgétaire.

Beaucoup de candidats vont nous refaire le coup du : « Encore une minute monsieur le bourreau ! », sans tenir compte de ces constats. Il faudra beaucoup de lucidité aux Français pour ne pas se faire piéger une nouvelle fois par  les  « belles paroles »  de ceux qui brassent des idées générales pour plus d’humanisme, de démocratie et de solidarité, ou qui affichent leur modernité  comme étendard, et qui restent prisonniers de concepts devenus obsolètes dans le monde que nous vivons. Le « vivre ensemble » commence par  rendre possible le plein emploi et donner  une espérance à la jeunesse. Le contexte international va devenir plus exigeant : tant mieux pour nos finances publiques.

En 2017, la France a rendez-vous avec son Histoire.

Elle peut choisir la voie du salut, en faisant le choix de François Fillon.

 


LIBERALISME : MAIS DE QUOI PARLE-T-ON ?

Fillon campagne élysée

 

Le jour d’après.

François Fillon s’est réveillé lundi matin dans la peau du candidat de la droite et du centre à l’élection présidentielle. Déjà on en sentait le poids dans la gravité de son propos de dimanche soir. Avec 66,5 % des voix, sa victoire sur Alain Juppé au second tour est sans bavure. Place désormais à la campagne, la vraie : l’ancien Premier ministre a affirmé sa volonté de « vaincre l’immobilisme et la démagogie » de la gauche et du Front national. La participation  au vote a montré un réel intérêt pour les programmes et c’est au moins aussi important que le nombre des votants. Les débats télévisés ont peut-être déçu les amateurs de pugilat, cela n’a pas empêché qu’ils aient été très largement suivis. Ils ont permis de passer en revue les propositions des uns et des autres, si bien qu’aujourd’hui nul n'ignore les intentions du vainqueur.

La France a donc besoin de libéralisme.

Tout le monde à droite et au centre en est bien d’accord : la France a besoin d'une dose de libéralisme pour améliorer sa compétitivité, et la volonté du candidat choisi d’adhérer à cette nécessité est une bonne nouvelle. Les résultats de notre économie sont en effet si médiocres qu'ils suffisent à condamner l'idée des demi-mesures qui ont été trop longtemps le lot commun des gouvernements, souvent de droite d’ailleurs. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : le revenu national par habitant n'a pas progressé depuis 2008, le chômage reste massif, l'industrie est à la peine, et tout cela en dépit d'une relance monétaire sans précédent et d'un déficit budgétaire constant. La baisse de l'euro et du prix du pétrole auraient dû nous sauver... hélas, chacun constate qu'il n'en a rien été.

Mais quel est le libéralisme de François Fillon ? Contrairement à ce qui est affirmé par les commentateurs bien intentionnés, il n’a rien « d’ultra ». Il est même plutôt  tempéré puisque l’objectif final est de ramener le taux de prélèvement de 57% à 50 ou 51% en fin de mandat, c’est-à-dire proche de la moyenne européenne. Il propose une dose de libéralisme qui permettra de déverrouiller l'économie. C’est pourquoi, après la séquence de la primaire, il doit maintenant convaincre. D’abord  son camp en affirmant qu’il ne reculera pas. Ensuite au-delà, tous les Français de bonne volonté. Il ne s’agit pas, comme les adversaires vont s’employer à le faire croire, d’une purge et de charger la barque au point d’aller dans le mur aussi bien sur le plan politique que social. François Fillon doit en effet convaincre que son projet sera efficace économiquement.

Libérer l’économie est une nécessité.

Nous vivons dans un pays « d’économie administrée » par l’Etat. Celui-ci enserre les entreprises dans un carcan de réglementations qui les étouffe : droit du travail touffu, durée hebdomadaire du travail, compte de pénibilité, marché du travail encadré, qui transforment le moindre patron en agent administratif noyé sous la paperasse. Il empêche la croissance de l’entreprise par les  multiples charges, taxes et impôts qu’il prélève à tous les moments de sa vie. Il préfère  mettre en place des dispositifs coûteux d’incitation tels que les suppressions de certaines charges sur les bas salaires ou des crédits d’impôts différés qu’il contrôle, comme l’usine à gaz du CICE. Résultat : les entreprises embauchent en profitant des « effets d’aubaine », ou recourent au CDD, mais rarement pour accompagner le développement de l’outil de travail au fur et à mesure du carnet de commandes. Précarité et chômage sont les  fruits amers de ce carcan. Et pourtant du travail, il y en a. Il est urgent de desserrer cet étau, et de le faire vraiment, en évitant les méthodes de « contournement » trop  souvent utilisées  par la droite dans le passé : les heures supplémentaires non fiscalisées pour éviter de supprimer les 35 H en sont un bon exemple. Il faut « libérer » l’économie.

Quelques mesures libérales du projet.

Rendre l’économie plus compétitive, c’est alléger le fardeau financier qui les assomme. Moins de rentrées,  c’est donc forcément moins de dépenses.  Voilà pourquoi on en arrive au nombre des fonctionnaires qui représentent le principal gisement d’économies pour l’Etat. Il ne suffit pas d'affirmer la nécessité d'une gestion plus économe des deniers et des emplois publics, dont  tout le monde convient, en annonçant la suppression de 500.000 emplois publics pour l’assurer. Il faut expliquer et justifier cette diminution ambitieuse afin que chaque fonctionnaire ne se sente pris pour un bouc émissaire. Cette diminution, pour être convaincante, doit évidemment s’accompagner d'une redéfinition du périmètre de l'Etat, d’une simplification de notre millefeuille administratif  et d’une modernisation des moyens de gestion, lesquelles ne se feront pas en trois mois !

De même, il ne suffit pas non plus de se contenter d'évoquer le report de la retraite à 65 ans, autre fardeau : il convient de dire pourquoi cette mesure sera nécessaire alors que le passage à 62 ans ne date que de 2010.

Enfin, et ce n’est encore qu’un autre exemple, la suppression promise de l'ISF et la hausse de la TVA méritent évidemment d'être explicitées au moment où la demande d'équité suscite des débats violents dans toutes les démocraties. Il faudrait faire lire à chaque Français « l’entreprise pour les nuls », pour qu’ils comprennent que sans investisseurs, il n’y a pas d’emplois.

Au sujet de la  TVA, il existe une confusion savamment entretenue par la gauche : le lien automatique à la hausse des prix qu’elle engendrerait si on l’augmente. Or ce sont deux mécanismes distincts et la corrélation n’est en rien systématique. Les 2 points de hausse pouvant très bien être absorbés par les effets de la concurrence des prix des produits sur le marché. De plus, il faut souligner que la hausse de la TVA n’est pas un prélèvement supplémentaire, mais un transfert d’imposition puisqu’elle vise à baisser les charges des entreprises, patronales et salariales. Enfin, soulignons que la hausse du taux général de 20 à 22% fait participer, par la même occasion, les produits importés au financement de notre protection sociale. On est loin de « l’injustice » qui est l’argument le plus souvent mis en avant.

Le fil  rouge : la « Liberté »

Le but poursuivi par François Fillon, en instillant une dose de libéralisme, autrement dit de « liberté », dans l’économie ou le temps de travail, n'est pas seulement le rétablissement des comptes mais celui de la compétitivité globale de la France au moment où celle-ci affronte la transformation digitale. Ce faisant, il redessine les contours de la société, propose une vision de la France, ancrée dans sa tradition et ouverte sur la modernité, et de la France dans le monde, où elle doit retrouver son leadership en Europe et son influence internationale au-delà. Face à la désorganisation inédite de la gauche, au désordre institutionnel, François Fillon a rassemblé le coeur de l'électorat de la droite. Fort du succès qu’il a rencontré et de la légitimité que son camp vient de lui donner, il lui appartient maintenant de l’obtenir du peuple français, en continuant de faire preuve de réalisme et d’humilité, ces deux qualités qui le caractérisent si bien. Il  a cinq mois pour faire la  pédagogie de son projet.

Car il a le double devoir de gagner et de réussir ensuite son mandat.

 


LE CHOMAGE A BAISSE !

Haddock se marre

 

Les chiffres du chômage ont montré, à l'aide d'un microscope surpuissant, une baisse de 11 700 chômeurs... de catégorie A uniquement : baisse ridicule comparée à l'explosion du chômage depuis 2012 et comparée à la baisse du chômage de nos partenaires ! Mais elle servira de prétexte à Hollande pour justifier sa candidature.  « Minus » ce contente du minuscule, forcément !

 


NOUVELLES D’ICI ET D’AILLEURS…

En attendant le débat  ...

Globe-terrestre-

Nouvelles de France

La majorité au Sénat refuse d’examiner un budget 2017, « maquillé comme une voiture volée » : après un examen minutieux, elle évalue la sous-estimation des dépenses à 12 milliards d’€, celle du déficit à 20 milliards et à 25 milliards les dépenses non financées (cadeaux électoraux) reportée sur les budgets ultérieurs. Cela fait beaucoup pour celui qui succèdera.

A gauche, c’est la guerrilla : Malek Boutih dégaine violemment contre une candidature de pépère qui dit-on est imminente, et tenez-vous bien, Arnaud Montebourg appelle les électeurs de droite à participer à la primaire de la gauche pour virer Hollande en votant pour lui !! On est en plein western spaghettis !

Taubira s’en mêle : L'ex-ministre  a qualifié de « cocktail ultralibéralisme-régression sociale » le programme de François Fillon, appelant donc indirectement à voter Alain Juppé. Comme cette caste est aveugle : elle refuse de voir les dégâts de la politique de « gôôôche » dont  elle se réclame. Ces gens-là ne savent que sortir les mêmes « scies » convenues. Bah, laissons le peuple parler, ils ne vont pas  être déçus !

Exode fiscal : voilà une réponse à Taubira qui illustre les méfaits de  l’aveuglement idéologique. L'exode fiscal, loin d’avoir ralenti s'est accéléré. Les départs des foyers gagnant plus de 100 000 euros continuent d'augmenter. Et les chiffres viennent directement du Ministère des Finances : 4100 départs, 10% de plus que l'année précédente. Pour où ? Direction la Grande-Bretagne, les États-Unis et la Suisse.  Comme quoi il est urgent que la droite reprenne le manche si on ne veut pas devenir un pays que de pauvres, dont la gauche s’occupe  activement d’augmenter le  nombre.

La Gauche Travelo : Macron publie son livre « Révolution » à 200 000 exemplaires. Sa vie, son œuvre, ses espérances présidentielles… On s’en fout ! Il va faire un tour de France des dédicaces.  Tiens, comme qui déjà ?

Nouvelles d’Europe

Brexit : en attendant de savoir s’il sera « hard » ou « soft », il est « slow » comme un poison lent. La croissance du Royaume-Uni est revue à la baisse, le retour à l’équilibre budgétaire reporté. Aucun effort supplémentaire n’est annoncé, pour ne pas pénaliser l’économie. Le gouvernement de Theresa May est bien obligé d’admettre que la perspective du Brexit accentuera le ralentissement économique et que les finances publiques accuseront le coup en conséquence. Au cours des cinq prochaines années, le déficit cumulé sera gonflé de 122 milliards de livres. La richesse britannique aurait fondu de 1.400 milliards d'€ après le Brexit. On mesure l’ampleur du « trou noir du Brexit ». Et on n’est qu’au début ! On n’entend plus Marine Le Pen.

L'Italie, maillon faible de l’Europe : à l'approche du referendum de Matteo Renzi, l'Italie est sous pression. La bourse italienne a un peu profité de l'emballement des marchés des derniers jours, et Milan affiche la pire performance boursière de l'année avec une baisse de plus de 20%. Et les taux d'emprunt italiens continuent à remonter,  au-dessus de 2%, un écart de plus de 50 points de base avec l'Espagne. Les sondages donnent le non gagnant, avec 7 points d'avance  (11 points d'avance dans le Sud particulièrement touché par la récession). Il faut s’attendre à une crise politique. Et pourtant la réforme qu’il propose est courageuse. Elle vise à ramener le rôle du Sénat à un rôle consultatif et surtout réduire drastiquement le nombre de sénateurs. Elle s'attaque aussi au millefeuille régional avec un retour à une centralisation plus rationnelle.

Angela IV : Angela Merkel s'est adressée au Bundestag pour évoquer sa candidature à un quatrième mandat. Elle s'est attachée à transmettre le message que, pour les Allemands, jamais la vie n'avait été meilleure. L'ouverture du pays au monde a permis d'apporter des conditions de vie que les Allemands n'ont jamais connues. Démarche intéressante et courageuse que d'expliquer enfin à son peuple que ce n'était pas mieux avant !

L’Euro 2ème monnaie du monde : la monnaie chinoise est rétrogradée à la troisième place au rang des monnaies les plus utilisées dans le commerce international.

Nouvelles du Monde

L’étau des taux : le revoilà. Nous assistons à un véritable krach des emprunts et à une envolée des taux d'intérêt. Les États-Unis mènent la danse. Pour la première fois depuis l'été 2015, le taux de référence, le taux d'emprunt à 10 ans a atteint les 2.40% après une hausse spectaculaire hier. Et tous les taux d'intérêt dans le monde suivent. Ce qui ne manquera de poser des problèmes de service de la dette pour la plupart des pays développés, y compris la France, qui sont surendettés.

Les monnaies s’affolent : avec un nouveau record tous les jours pour le dollar au plus haut depuis 13 ans. Cette hausse va devenir rapidement un sujet politique sensible. Car face au dollar, ce sont des monnaies comme le yen et le yuan qui chutent. Et comme Trump a promis de s'attaquer au dumping asiatique et en particulier au dumping des chinois, ceux-ci profitent largement de la fenêtre de tir de la transition avant janvier pour dévaluer leur monnaie. Mais en janvier, le combat va être rude ! Personne ne pouvait anticiper une flambée simultanée du dollar, des taux d'intérêt et des indices boursiers. La hausse simultanée de ces trois marchés est une anomalie et forcément une correction va intervenir. Soit les taux vont rebaisser, soit ce sont les marchés qui vont devoir le faire. Nos  gouvernants doivent prendre rapidement conscience que avons brutalement changé de paradigme et qu'il va falloir adapter nos logiciels de pensée sur les marchés et sur les taux. Un tournant brutal qu’il va falloir négocier si on ne veut pas la sortie de route.

Cure d’assainissement indienne : pour combattre la corruption et l'évasion fiscale, le gouvernement a annoncé, du jour au lendemain, que les billets de 500 et de 1000 roupies (soit 6,50 euros et 13 euros) seront inutilisables à partir de 2017. Des millions d'Indiens se sont donc rués dans les banques pour les changer. Ces billets de 500 et 1000 roupies représentent 220 milliards de dollars, soit 86% du cash en circulation. 80 milliards ont déjà été rapportés. On a même eu quelques suicides d'Indiens qui pensaient que ces billets n'avaient, du jour au lendemain, plus aucune valeur. Cette mesure brutale et sans précédent devrait coûter 1% de croissance à l'Inde.

 


LA PLAISANTERIE A ASSEZ DURE !

Détournement Lauzier001

 

Les sujets ne manquent pas en ce moment. 

Il faudrait dire deux mots sur les taux qui remontent rapidement et qui menacent terriblement notre dette, il faudrait évoquer les suites de l’élection de Trump et ses premières reculades, celles du Brexit avec les établissements financiers qui pensent à quitter Londres, il faudrait faire le point sur la primaire de la droite pour laquelle les risques de dérapage en vue du dernier débat augmentent, il faudrait se pencher sur la menace qu’on nous cache d’un « trou noir » électrique au cours de l’hiver si jamais il est rigoureux… Bref, il y a  pléthore de sujets pour alimenter le bloc-notes, sur lesquels je reviendrai, naturellement. 

Notre-Dame des Landes : on sort enfin du brouillard.

La cour administrative d’appel de Nantes n’a pas suivi les réquisitions du commissaire public. On savait que celui-ci était partisan, mais les attendus du tribunal sont suffisamment fouillés et documentés pour justifier la sentence. Les travaux vont donc pouvoir commencer. Bien sûr, il y aura un recours devant le Conseil d’Etat : c’est ce que les opposants savent faire de mieux avec leurs manif’, mais ils ne sont pas suspensifs. Il  faut donc évacuer les récalcitrants dans les plus brefs  délais. 

Que faut-il de plus ?

Voilà un projet qui est en développement depuis près d’un demi-siècle. Il n’en est pas moins nécessaire et adapté aux besoins de la Région, contrairement à ce qu’affirment ses détracteurs. On sait depuis très longtemps que Château-Bougon n’était pas adapté, ni par son emplacement au sud-ouest de l’agglomération nantaise, ni par son environnement qui l’enclave entre la ville et  le lac de Grand lieu, zone naturelle protégée. Voilà un département qui s’y est pris très tôt pour constituer une réserve foncière petit à petit en rachetant les terrains. Toutes les  procédures de concertations ont été utilisées. Tous les acteurs locaux sont d’accord, toutes tendances politiques confondues, excepté une poignée d’écologistes qui ne pèsent pas grand-chose électoralement. Tous les recours ont été épuisés, sauf à en trouver encore et toujours.  Le gouvernement a voulu un referendum : il a eu lieu et le peuple a tranché. Il serait temps que la loi et l’ordre public s’imposent ici comme ailleurs. C’’est une question de principe républicain et aussi de respect de la démocratie.

Ecologistes de comédie.

L’écologie a le dos large. Ceux qui s’opposent au projet sont avant tout des malthusiens, anticapitalistes et libertaires, dont la construction de l’aéroport est avant tout un prétexte pour semer le désordre et affronter l’Etat. Leur combat n’a rien à voir avec l’écologie. On ne va pas nous refaire le coup du « scarabée pique-prunes » qui a bloqué la construction de l’autoroute La Mans Tours pendant de nombreuses années. A Notre-Dame des Landes on nous parle de je ne sais quel triton et de « zones humides » à sauvegarder.  Tu parles ! Depuis ma tendre enfance, j’ai toujours entendu parler de cette zone comme de terres ingrates, pauvres : des landes comme on dit souvent en Bretagne. C’est d’ailleurs pour cette raison que le département de Loire-Atlantique avait préempté ce coin-là plutôt que des parties du territoire plus prospères. Et sur le plan écologique, ils oublient de prendre en compte les populations de l’agglomération nantaise,  survolées en permanence par les avions qui atterrissent et décollent, toujours plus nombreux, avec les pollutions  inévitables de l’air et en bruit, sans parler de la dangerosité liée à un accident toujours possible…  Quand on arrive par le sud, c’est le lac qui est survolé et ça n’est  pas mieux.

Le projet est sérieux.

Je ne vais pas ici développer tous les arguments économiques, tant ils sont évidents. L’aéroport actuel  est saturé chaque année un peu plus longtemps. Le développement aérien est une donnée essentielle de la croissance économique de la Région. La croissance du trafic en fait l’un des aéroports les plus dynamiques de l’hexagone et l’accueil des passagers y devient  problématique tant les locaux sont inadaptés et indignes d’une métropole telle que Nantes. Les tenants de la « décroissance » vous expliqueront que la  pollution aérienne est de plus en plus nocive. Ils n’ont pas tout-à-fait tort. Mais c’est compter sans le progrès : les moteurs des avions modernes sont déjà beaucoup plus optimisés et qui peut dire ce qu’ils seront dans trente ou quarante ans ? Le projet « Solar Impulse » montre une voie d’avion sans pollution … Et on ne construit pas une telle infrastructure pour quelques années.  Alors bien sûr, on peut très bien ne pas faire de nouvel aéroport, retourner à la calèche et à la lampe à huile et vivre comme des Amish. Et combien de chômeurs ? L’aéroport et les infrastructures qui permettront d’y accéder c’est d’abord du travail et surtout c’est l’avenir !

Maintenant, il faut évacuer la zone  indûment occupée. Manu militari s’il le faut. Le plus tôt sera le mieux. Il faut s’attendre à des affrontements musclés puisque nous avons sur place des gens qui n’attendent que ça. L’Etat ne va quand même reculer devant une poignée d’irréductibles, fusent-ils déterminés à en découdre. Voilà un bon test pour Manolito, s’il veut manifester son autorité, au moment où il s’apprête à être candidat.  Il remonterait dans mon estime !

 


V0US NE LE SAVEZ PEUT-ETRE PAS

Clown

Politique

Paris « Bateau ivre »

La maire bobo n’y va pas par quatre chemins. Après avoir modifié le nombre des élus des arrondissements, elle continue d’utiliser le logement social pour modifier la sociologie de la capitale à son avantage.

Paris, place financière… hum !

C’est le rêve de nos gouvernants : profiter du Brexit pour récupérer les établissements financiers tentés de fuir la capitale britannique, et il y en a. Alors pourquoi Sapin-les-bas-roses a-t-il augmenté la taxe « Tobin » sur les transactions de 0,2% à 0,3% ? Mais pour faire plaisir à sa gauche ! La place de Paris est « groggy » !

La France championne !

Notre pays est le champion incontesté des dépenses sociales avec 31% du PIB. C’est un rapport de l’OCDE qui le constate. Et on ne pourrait pas tailler dedans ? Comment donc font nos partenaires européens ?

Juteuse BPI

La Cour des Comptes pointe la Banque Publique d’Investissement, ce machin inventé par la gauche pour aider les entreprises à investir, et dont la Royal présida un temps aux destinées, me semble-t-il. On y vit très bien. Certains cadres ont vu leur salaire augmenter de 40% entre 2012 et 2015 nous dit l’institution de la rue Cambon. A titre indicatif, le Directeur Général émarge à 450 000€ . Quand même ! De quoi faire baver un patron de PME.

La distribution continue

Notre hypo-président-en campagne ne fait pas que des discours que personne n’écoute. Il continue de faire des chèques en bois que la majorité suivante devra solder. Ainsi il est arrivé à je ne sais quel congrès avec 1 milliard de plus pour l’ANRU (Agence Nationale de Rénovation Urbaine) déjà dotée de 4 milliards. Même pas certain que ça rapporte des voix !

Les dégâts de la fin de règne

Ils commencent à être considérables : la présidence est complètement déconsidérée, le PS ne sait plus où il habite tant chaque jour apporte son lot de chamailleries. Le « Sicilien » qui préside l’Assemblée fait une guerre ouverte au chef de l’Etat depuis qu’il a lu son jugement peu amène sur sa personne. Cambadélis lui-même est « flottant ». La vipère de la rue de Grenelle, qui a découvert qu’elle n’était pas une intellectuelle (nous on le savait), est vexée et a disparu des écrans radars. Et même le Manolito  qui dit publiquement avoir honte du Président, c'est du jamais vu ! Tout cela ne serait pas si grave si parallèlement la France n’était pas tournée en ridicule sur la scène internationale. Le bilan se résume de plus en plus en deux mots : déconsidération et gabegie.

Société

Mais la gauche utilise jusqu’au bout le pouvoir législatif pour faire passer un maximum de ses lubies idéologiques. Ainsi grâce à la dernière loi qui vient d’être votée les « trans » pourront changer de prénom sans changer de sexe et se déclarer homme ou femme sans modifications physiologiques, si bien qu’une femme déclarée « homme » pourra accoucher et donner vie à un enfant qui aura ainsi deux pères !!! Je n’invente rien. On ne marche pas un peu sur la tête ? Le lobby LGBT est satisfait. Des voix en plus ?

Allons voir ailleurs

Vraie baisse du chômage !

On continue à pinailler en France à coup de microscopes pour tenter d'entrevoir un retournement de tendance sur l'emploi. L’Elysée a même demandé une présentation de la courbe qui montre davantage « l’inversion » !!! Hier l'Espagne a annoncé que pour la première fois en 6 ans son taux de chômage était tombé en dessous de 20% et que 480 000 emplois avaient été créés en un an. Des vrais emplois, ni aidés, ni d'avenir. Indiscutable. Taux de croissance : 2,3% … En France, on a 0,2% de croissance au 3ème trimestre… on fera peut-être 1,2% sur l’année (au lieu de 1,5% prévu) avec à la clé un surcroît de déficit (si Sapin le reconnait, il faut qu’il soit vraiment désabusé)… Et pour qui la facture supplémentaire ?

Chinoiserie !

Xi Jinping s'est fait donner les pleins pouvoirs. Ce n'est plus le parti qui dirige. C'est lui et lui seul. Ça s'appelle une dictature. Vous allez me dire, ça ne change pas grand-chose. Quand même ! Mais chut, pas un mot. Ne dites rien car votre boîte pourrait demain être achetée par des Chinois (en ce moment, ils achètent tout) et vous pourriez le regretter.

 


LA BAISSE MAGIQUE TOMBEE DU CIEL !

Haddock se marre

 

Moins de chômeurs ! Vraiment ?

C’est stupéfiant ! aurait dit mon copain Fernand. Historique ! disent les gazettiers. Spectaculaire ! clament les experts économiques. Bref, rendez-vous compte, après avoir augmenté de plus de 50 000 le mois précédent, voilà que le nombre de chômeurs a diminué de 66 000 en septembre, soit une baisse du taux de chômage de 1,9 %, ce qui ne s’était pas produit depuis quinze ans. A tel point que les membres du radeau de la Méduse (le gouvernement) n'osent pas trop sombrer dans le triomphalisme. Excepté Pépère qui s’est jeté sur la statistique comme un rat mort-de-faim sur un morceau de gruyère frais, en expédiant un tweet illico depuis l’Elysée (il n’a que ça à foutre !). Le gouvernement en tire donc une satisfaction tardive mais intense. Pourtant, il est à peu près certain que cette bonne nouvelle ne suffise pas à sauver la majorité.

Un bon chiffre est toujours préférable à un mauvais.

Mais le tableau de l’emploi en France reste décourageant. Depuis 2012, la politique de la gauche a détruit plus d’un demi-million d’emplois. Prenez le temps de regarder les courbes du chômage et vous vous apercevrez que la baisse du chômage constatée en cette fin de mois est imperceptible. Rappelons qu’il y avait 4 627 300 chômeurs en 2012 ;  il y en a aujourd’hui 5 781 300 ! Plus d'un million supplémentaire ! Si techniquement, tout le monde est d’accord pour dire que, depuis le début de l’année, la tendance est à la diminution du chômage, en réalité, sur un an, le nombre de chômeurs toutes catégories n'a pas baissé, il a augmenté de 1%. Pas de quoi pavoiser !

Alors peut-on parler de baisse ?

Seulement si on regarde sur un mois. Et encore, uniquement sur les chômeurs de toutes les catégories. Et ce maigre résultat malgré les 500 000 « formations » et autres artifices. Le chômage a un peu glissé sur un mois mais on ne peut pas parler de vraie baisse, pas encore. Evidemment, notre hypo –président-hyper-présent-aux-inaugurations-et-célébrations va se saisir du chiffre pour constater enfin la fameuse inversion de la courbe du chômage, annoncée pour 2013, puis 2014, puis 2015… Même si c’était le cas, elle arriverait bien tard. Car personne n’est dupe que cette baisse résulte en grande partie de la mise en place de contrats aidés qui coûtent cher et ne créent pas d’emplois définitifs ni même durables. On pourrait même ajouter, si on était perfide,  que sur le plan de la gestion économique, ce « brillant » résultat de septembre peut même paraître très insuffisant au regard de ce qu’il est convenu d’appeler « l’alignement des planètes », c’est-à-dire, l’addition de facteurs favorables, baisse de l’euro, prix bas de l’énergie, taux d’intérêt à zéro. Et rappelons encore que les États-Unis et la Grande Bretagne sont à 5%, et l'Allemagne à 6%. Nous sommes à plus de 10%. C’est pourquoi nos voisins allemands ou anglais doivent observer avec étonnement une telle satisfaction alors que nous continuons à avoir un taux de chômage dramatiquement élevé.

Mais la magie peut servir.

Même si c’est de la magie un peu ratée à la Garcimore, parions que le locataire de l’Elysée va  se servir de ces 66 000 demandeurs d’emplois en moins pour l’encourager dans l’idée qu’il doit se présenter, alors que, parmi ses proches, beaucoup pensent déjà qu’il devrait abandonner la partie et tenter de désigner un candidat de la gauche, Manolito par exemple, susceptible de rassembler un PS en perdition. Car  tous les sondages montrent que sa cote continue à baisser et que, même s’il passait le relais à son Premier Ministre, celui-ci ne serait pas en mesure de franchir le cap du premier tour à l’élection présidentielle de l’an prochain. En admettant l’hypothèse d’une diminution régulière du taux de chômage dans les mois qui viennent, ce qui n’est pas avéré puisque l’Insee prévoit une remontée en 2017, elle ne permettrait pas de toute façon, à notre « bavard de président», de faire une remontée si prodigieuse qu’il irait au second tour. Mais gageons qu’il passera outre. Il y a donc de fortes chances qu’il aille à l’’humiliation de la primaire de la gauche et qu’il y laisse sa dépouille présidentielle, d’ailleurs trop grande pour lui.

 


INTERVIEW EXCLUSIVE

Cette interview inaugure une nouvelle manière de faire vivre le bloc-notes. J'espère qu'elle sera suivie de plusieurs autres, chaque fois que l'occasion m'en sera donnée. Je voudrais montrer de façon vivante combien il existe des élus qui  font leur travail et ne ménagent pas leurs efforts pour le service  de nos concitoyens et aussi pour le respect de l'engagement promis. Paul Jeanneteau est de ceux-là. Il y en a beaucoup d'autres.  Je voudrais aussi montrer combien les plus de 50% de Français qui prétendent que leurs élus sont corrompus se trompent. 

Pour réaliser cette interview, j'ai suivi Paul Jeanneteau sur le terrain, à Laval lors d'une table ronde de restitution et à Nantes, au Conseil Régional où il m'a reçu dans son bureau. 

 

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PAUL JEANNETEAU

Vice-Président du Conseil Régional

Président de la Commission Entreprise, Développement international , Innovation, Enseignement supérieur et Recherche.

 

DH : Le temps passe vite.  Voilà presque un an que la nouvelle majorité a été élue au Conseil Régional, avec le slogan : « Parler vrai,  agir vite ». Quelle a été l’action menée en faveur du développement économique ?

PJ : D’abord, je tiens à réaffirmer que nous avons à cœur de tenir tous nos engagements. Cette première année n’est pas la plus facile. Nous avons trouvé près d’un demi-milliard d’euros de dépenses non inscrites au budget et de projets engagés et non financés. Malgré cela nous avons réussi à économiser plus de 30 millions d’euros tout en tenant nos objectifs.  En matière de développement économique, nous avons trouvé un dispositif d’aides confus et peu lisible, pas toujours adapté aux  besoins réels des entreprises, avec une palette d’outils très larges et dispersés entre différents services. 

DH : Tout est à défaire ?

P1160450PJ : Non, évidemment. Nous sommes pragmatiques. Nous avons trouvé des dispositifs intéressants, mais dans un cadre économique instable. Il ne suffit pas de mettre en place des possibilités d’aides si elles ne sont pas financées. De même, des outils ont leur justification mais doivent être rentables. Je prends l’exemple de « Proxinov’ » à la Roche S/ Yon : voilà un centre de robotique qui est équipé de quelques machines mais reste sous utilisé et est donc très coûteux. Notre tâche consiste donc à adapter les outils existants avec un modèle économique stable –qui ne coûte pas d’argent- en étoffant les partenaires et les performances. Nous avons la même problématique avec la « Cage » de réalité virtuelle de Saint-Nazaire qui n’est utilisée que 70% du temps disponible. De même,  d’une manière générale, les prévisions d’investissement étaient établies sans réflexion suffisante sur le portage immobilier, sur l’équilibre financier, sur les partenaires susceptibles d’utiliser l’équipement envisagé.

DH : Un an après, l’action de développement économique est-elle redevenue opérationnelle ?

P1160451PJ : On en voit le bout. Mais remettre tout en ligne pour que chaque dispositif soit réellement efficace avec un rapport coût/utilisation en équilibre, faire en sorte que chaque euro dépensé soit efficient et joue bien son effet de levier, est une tâche de longue haleine. Les entreprises ne réclament pas forcément des subventions. Les aides dont elles ont besoin sont souvent simplement de soutien opérationnel pour des démarches, ou ponctuel avec, par exemple, des avances remboursables. J’ai la chance d’avoir à mes côtés une équipe d’élus formidables et je peux m’appuyer sur des services efficaces.

La priorité des priorités était de définir notre stratégie pour les cinq ans à venir : elle sera la toile de fond de nos objectifs et de nos actions. Le Schéma Régional de développement économique qui sera adopté à la session de décembre servira de socle et se traduira concrètement par un « Contrat de croissance Entreprises ».

DH : La loi impose effectivement que la Région mette en place un SRDEII (Schéma Régional de Développement Economique, d’Innovation et d’Internationalisation). Comment a-t-il été élaboré ?

P1160448PJ : Conformément à nos engagements, Bruno Retailleau a souhaité pour son élaboration qu’il soit procédé à la plus large consultation, et en même temps la plus approfondie. Depuis dix mois j’ai donc  sillonné la Région du Sud de la Vendée au Nord de la Sarthe, de St-Nazaire à Fontevraud, pour aller à l’écoute de tous les partenaires possibles. Cette consultation très large nous a amenés à parcourir deux fois les cinq départements pour recueillir les attentes du terrain et particulièrement des chefs d’entreprises, chercher les synergies possibles avec tous les partenaires concernés, définir les politiques adaptées. Le premier tour de piste pour se mettre à l’écoute, le second pour soumettre nos propositions. 

DH : Concrètement, qui avez-vous rencontré ?

P1160446PJ : Evidemment, en premier lieu tous les « Institutionnels » tels que les départements et les Chambres consulaires, les responsables des EPCI et leur développeur économique, les associations  professionnelles, les responsables des clusters, des pôles de compétitivité et des technopôles. Nous avons rencontré également les  Présidents des neuf Agglo de la Région. Nous avons procédé par tables rondes : sur le développement économique, l’Innovation,  l’International… auxquels ont participé 600 chefs d’entreprise. Avec à l’ordre du jour la simplification !

J’ai aussi répondu à toutes les demandes de rendez-vous de chef d’entreprise, n’hésitant pas à me déplacer sur le lieu de leur entreprise. Parallèlement, deux cents organismes ont été mis à contribution et un site en ligne est ouvert pour recueillir toutes les propositions. Ce travail est complété par le « Schéma Régional de l’Economie Sociale et Solidaire », celui de « la transition énergétique », celui « du Tourisme et des Loisirs », le « Pacte de Ruralité » et les « Assises de l’Alimentation ». J’ajouterai qu’un préambule sur les infrastructures et les pôles de compétitivité/Innovation coiffera l’ensemble.

DH : C’est un travail de « Romain » !

P1160453PJ : C’est en effet très lourd et nécessite un engagement à plein temps. Je pense que nous avons fait du bon travail et j’ai hâte de passer à la phase suivante : l’année prochaine sera pleinement opérationnelle et j’espère que nous pourrons vérifier l’efficacité de notre action en terme d’emplois. Car c’est bien le but recherché qu’il ne faut surtout pas perdre de vue ! Nous avons déjà la satisfaction de voir remonter le nombre des apprentis grâce aux décisions qui ont suivi le Grenelle de l’Apprentissage. J’ai bon espoir qu’il en soit de même pour le développement économique de notre Région ! 

 


LA GAUCHE EN DELIRE

Gauche en délire

 

Les députés PS ont tout compris.

Le chef de l’Etat atteint un tel niveau de déconsidération que les députés PS n’ont rien à perdre à donner libre court à leurs délires égalitaristes. Le gouvernement ne tient plus rien et ils viennent de lui infliger à l’Assemblée plusieurs revers en série sur le budget, dans une ambiance inquiétante de fin de règne. Depuis quatre ans et demi, il a eu maille à partir avec la majorité sur la question fiscale. La fronde sur ce sujet archi-sensible du fait du « ras-le-bol » a souvent dépassé les rangs des seuls frondeurs, mais elle a rarement atteint l'intensité de la semaine dernière. Cette rébellion est symptomatique du climat qui règne dans les rangs PS à l'Assemblée. Les députés socialistes ne se sentent plus tenus par la solidarité habituelle avec l'exécutif, parce que le duo Hollande-Valls est affaibli comme jamais et parce que le gouvernement n'a plus guère d'autorité. Certains ont même envisagé de lancer un appel au retrait du chef de l’Etat, c’est dire la fureur anti-hollandaise ! La majorité sortante a le sentiment de ne plus avoir grand-chose à perdre à six mois d'une élection présidentielle dont l'issue s'annonce catastrophique pour elle.

Leur outil favori : l’impôt !

La descente aux enfers présidentielle en cache une autre. Car l’enfer, on va le vivre jusqu’au bout du quinquennat. En l'espace de deux séances, cédant à leur péché mignon, les députés socialistes ont voté contre l'avis du gouvernement : une baisse de la CSG pour les retraités modestes, un élargissement de la taxe sur les transactions financières, un durcissement de la fiscalité sur les actions gratuites et un allégement accru de l'impôt sur les sociétés ! La précipitation à légiférer se vérifie dans un autre dossier budgétaire. Le gouvernement veut fixer de nouveaux seuils de revenu au-delà desquels les personnes louant un logement, une voiture ou un bateau, via des plates-formes numériques, seraient soumises aux mêmes cotisations que des professionnels. Si le principe est compréhensible, il apparaît que le dossier n'est pas mûr pour établir des règles précises et durables. Le ministre de l'Economie et des Finances, notre Sapin-les-bas-roses, était pourtant présent mais a été bien incapable de se faire entendre. Et il s’en est fallu de peu qu’ils l’emportent aussi sur la taxation des plates-formes Internet. Taxer tout ce qui bouge !! Le subtil équilibre du budget 2017, déjà décrié par la Cour des Comptes, est défiguré même si les sujets traités ainsi ne sont pas de premier plan.

Les députés PS n'ont toujours rien compris !

Si les  députés PS ont tout compris du parti qu’ils peuvent tirer de la faiblesse de l’exécutif, ils n’ont toujours pas compris les ressorts de l’économie et des entreprises. Le quinquennat avait commencé par le conflit des « pigeons » sur la taxation des plus-values. Il se sera terminé avec un nouveau feuilleton fiscal sur la taxation des actions gratuites. Alors que la loi Macron, promulguée il y a à peine un an, a allégé sensiblement la fiscalité de cet outil, les députés de la majorité entendaient bien depuis plusieurs mois revenir en arrière après une première tentative avortée en juin. Les motifs  ne manquent pas : des grands patrons (quelle horreur !), tels que Carlos Ghosn, en auraient largement profité  et autre motif moins avouable, la réforme est signée du « traître » Emmanuel Macron. L'Elysée entend néanmoins rester ferme dans cette affaire. L'issue du bras de fer sera définitivement connue une fois l'examen du texte achevé par le Parlement, en fin d'année. Mais les entreprises, qui détestent l'instabilité fiscale, ont la confirmation que cela reste une marque de la gauche et la droite serait mal inspirée de  continuer dans cette voie.

L'après-Hollande, déjà !

Les confidences de ce qui nous tient lieu de Président dans le livre de Gérard Davet et Fabrice Lhomme : « Un président ne devrait pas dire ça », ont indigné ou anéanti nombre d'élus de gauche, du président de l'Assemblée, Claude Bartolone, au député de base. Dans ces conditions, les liens entre le pouvoir et les parlementaires ont achevé de se distendre. Beaucoup de députés se projettent déjà dans l'après-Hollande en pensant tout bêtement aux élections législatives de juin prochain. Beaucoup pensent qu’en votant pour leurs convictions de gauche, ils auront encore une petite chance de l’emporter. C’est un peu du « sauve qui peut » ! Heureusement pour le gouvernement, il ne reste plus de textes importants, après la loi budgétaire, à l’agenda de l’Assemblée.

Le retour de la « butée du Poitou » ?

Son comportement triomphant, ses prises de position, sa propension à s’opposer publiquement à Manuel Valls… tout indique qu’elle y pense. Beaucoup poussent en effet Manolito  à passer du « prêt au cas  où… »  au « déterminé à créer les conditions de… », encouragés  par les récents sondages. Sauf que notre Ségolène se rêve en Jeanne d’Arc sauvant la France. On a pourtant déjà Macron dans le rôle. Le quinquennat de son ex-mari qui tourne en eau de boudin ne semble pas l’affliger outre-mesure,  elle a plutôt l’air de s’en réjouir. Elle a toujours pensé que la défaite infligée par Nicolas Sarkozy était injuste et due en grande partie à l’attitude du PS, dirigé justement par son ex. Elle a dû assister passivement ensuite à sa victoire en 2012, avec à ses côtés la rivale, « déposée » depuis. Elle voit donc avec délectation une possibilité de revanche en 2017. La vengeance est un plat qui se mange froid. Elle profite aussi de la latitude laissée par un Président impuissant à la contrôler, pour faire entendre sa petite musique,  surtout quand il faut contredire Valls, comme sur « Notre-Dame des Landes ». Bref, il ne manquerait plus qu’elle !

Avouez qu’il y a de quoi donner des idées noires aux députés de base du PS, qui voient déjà avec aigreur Mélenchon caracoler en tête des sondages pour leur camp. Si on comprend qu’ils aient envie de se défouler, on sait aussi qui paiera la facture de leurs délires : les contribuables encore assujettis à l’impôt et le gouvernement qui succédera et devra faire avec les factures qu’ils auront laissées !

 


POUR COMPRENDRE UN PEU : CHINE, ARABIE, TRUMP ET… DUFLOT !

Tintin étoile

 

Bulle immobilière en Chine.

Elle  est bel et bien là, nous dit Wang Jianlin, magnat de l’immobilier, et est même selon lui « la  plus grande de l’histoire ». Impossible, en effet, de ne pas s’en rendre compte, l’immobilier chinois a été pris de folie depuis l’automne 2015.On assiste à des progressions stupéfiantes des prix, alimentées  par  la spéculation. La situation est le sujet le plus inquiétant pour les banques chinoises qui redoutent un éclatement de cette bulle. Le gouvernement chinois est sur la corde raide car ses marges de manœuvre sont très étroites, tant l’économie du pays est dépendante de l’immobilier et de la construction qui pèsent près de 15% du PIB. D’ailleurs, si les autorités disent tenir le cap, les résultats sont en grande partie artificiels et fragiles.  L’objectif d’une hausse du PIB de 6,5 à 7% sera peut-être atteint cette année, mais il reste historiquement faible. Ce chiffre ne dit pas grand-chose sur l’état réel de la santé de l’économie chinoise. La deuxième puissance économique mondiale qui cherche toujours à basculer vers un modèle de développement davantage alimenté par  la consommation et les services traverse toujours une période délicate. La dette a dangereusement augmenté avec la relance à tel point que la Banque des Règlements Internationaux (BRI) a alerté le mois dernier d’un risque de crise financière. Même le pays le plus dirigiste du monde n’arrive plus à diriger !  Voilà ce qui arrive quand on flirte avec ce maudit « capitalisme » …

L'Arabie Saoudite est à la manoeuvre.

Si sur le terrain militaire, son action est désastreuse et condamnable, notamment au Yémen, sur le terrain des marchés, elle fait preuve d’un sacré savoir-faire. Hier elle a finalisé son emprunt sur les marchés en levant 17.5 milliards de dollars, tout en réussissant à faire doubler le cours du pétrole en quelques mois. Le succès de cet emprunt est déjà impressionnant puisque c'est la plus grosse levée d'un pays émergent. Il y a en ce moment, de façon générale, une véritable ruée sur les emprunts des pays émergents et les investisseurs se sont rués sur l'emprunt saoudien pour lequel ils auraient voulu prêter 67 milliards de dollars : il n'y en a pas eu pour tout le monde. Ce succès s’explique par la course hystérique au rendement dans des marchés à taux zéro ou négatifs. L'Arabie Saoudite a offert des taux respectivement à 2.60% pour le 10 ans, 3.41% pour les 20 ans et 4.63% pour les 30 ans. Rappelons toutefois que le royaume est très peu endetté et qu'il y a une garantie de fait de cet emprunt par les réserves immenses de pétrole. Pétrole dont le prix a encore progressé hier et ce ne n'est pas une coïncidence. Après avoir provoqué l'écroulement du pétrole jusqu’à 26 dollars, l'Arabie Saoudite joue, directement ou à travers l'OPEP, désormais la hausse du pétrole. Pour elle,  l'objectif était de favoriser, avec un cours plus élevé, le succès de l’emprunt mais surtout faciliter l'introduction en Bourse de l'Aramco, la compagnie pétrolière nationale. Que ce soit sur les cours du pétrole, ou sur les marchés, la jeune génération de dirigeants saoudiens fait un sans-faute. Tout le jeu va consister maintenant à contenir le pétrole dans une fourchette entre 50 et 60 dollars, suffisamment haut pour lever de l'argent, mais pas trop pour ne pas favoriser le retour massif du pétrole de schiste américain. On disait le « nomadisme pastoral » reposant sur la spéculation. Voilà un sacré exemple de reconversion !

Trump n'a jamais eu l'intention d'être président.

Au contraire il cherche à cliver et ne vise que la classe moyenne blanche. Son futur marché. Ceux qui le connaissent affirment que sa stratégie consiste à attirer à lui la classe moyenne blanche avec laquelle il ne peut pas gagner arithmétiquement les élections, mais qui constituera un formidable bassin d'audience et une formidable clientèle pour un média. Le Financial Times vient en effet de révéler que le gendre de Donald Trump négocie depuis plusieurs mois avec des groupes de médias pour la création ou l'acquisition d'une chaîne ou d'un ensemble de chaînes « Trump », soit en streaming avec abonnement sur Internet, soit sur le câble. Le candidat pseudo Républicain serait aussi en discussion, selon le Wall Street Journal, avec Roger Ailes, l'ancien patron de la chaîne Fox News, qui fait campagne pour lui. Pendant toute sa carrière, Trump n'a eu qu'un objectif : valoriser de façon obsessionnelle sa marque. Et avec la campagne présidentielle,  il a pu l'afficher dans tout le pays pour un investissement minime avec un impact maximal. La vérité c’est que son business traditionnel n'était plus porteur depuis longtemps et il veut faire maintenant la culbute dans les médias. Il est  en train de construire un média puissant d’opposition qui prospérera pendant le mandat d'une Hillary Clinton qui démarrera déjà avec un taux-record d'impopularité.Trump est en train de réaliser le plus beau coup de sa vie.On se disait aussi !

Une belle gamelle pour Duflot.

Elle n’a pas sa place ici, car c’est lui faire beaucoup d’honneur. Mais je ne résiste pas au plaisir. La naufrageuse  de notre immobilier a été lamentablement éliminée de la primaire des Écologistes. Elle n'est arrivée que 3ème au 1er tour. Même les écologistes ont été capables de comprendre que si elle appliquait au parti les mêmes méthodes que celles qu’elle a appliquées pour le logement, le parti aurait dû fermer ses portes. Les eurodéputés Yannick Jadot (35,61 % des suffrages) et Michèle Rivasi (30,16 %) sont arrivés en tête du premier tour. L'ancienne ministre, qui n'arrive qu'en troisième position avec 24,41 % des voix, s'est dit « déçue »,  elle qui avait fait des efforts pour poser sa voix et changé de « look » pour un « profil » dit « femme d’Etat. Elle peut aller se rhabiller  et reprendre ses tenues éocolo-bobo. « Nous avons besoin d'une candidature écologiste qui tienne bon dans la tempête de 2017. Chacune et chacun fera son choix entre les deux candidatures arrivées en tête. Pour ma part, je soutiendrai comme je m'y suis engagée celle ou celui qui sera désigné », assure celle qui était donnée favorite, en promettant d'être au « rendez-vous de tous les combats pour l'écologie ». Elle n’a pas encore compris qu’on pouvait se passer d’elle !

 


IL FAUT LE SAVOIR …

Fin du monde tintin

 

Souriez, détendez-vous, on est dimanche !

PAUVRE CROISSANCE !

Alors que l'Allemagne annonce qu'elle va distribuer au moins 6 milliards d'euros dès le début de l'année à ses contribuables, et ce ne sera qu'un début, la France accumule les mauvaises nouvelles. Le gouvernement a enfin admis que la croissance n'atteindra pas les 1.5%. L'Insee annonce même 1.3%. Mais surtout ne changeons rien, Sapin-les-bas-roses est confiant !

PAUVRE DEMOCRATIE !

La présidente du Front National, Marine Le Pen, progresse dans les intentions de vote au premier de tour de l'élection présidentielle dans les trois fonctions publiques, souligne une étude du Cevipof qui a comparé l'évolution entre le début d'année et septembre 2016. A l'autre bout de l'échiquier, Jean-Luc Mélenchon progresse lui aussi.

PAUVRE AUTOMOBILISTE ! 

Les recettes issues du contrôle automatique des radars atteindront un niveau record l’an prochain à 844 millions d’euros. Le nombre des engins va augmenter pour enrayer la hausse des morts sur la route : 4.700 prévus pour 2018. Les radars vont fleurir au bord des routes, comme coquelicot au printemps.

PAUVRE MACRON !

Les cars « Macron » devaient créer 22 000 emplois. On en compte à ce jour 1340 seulement. Et les trois opérateurs longue distance encore vivants ( Flixbus, Ouibus, Isilines) accumulent les pertes. Cela donne une idée de l’efficacité des promesses qu’il peut faire.

 PAUVRE JUSTICE !

Selon un rapport qui vient d'être publié par le Conseil de l'Europe, sur les systèmes judiciaires européens, la France est le pays d'Europe dans lequel les magistrats du parquet doivent supporter la plus grande charge de travail : avec 10,5 juges professionnels pour 100.000 habitants et un budget dédié au système judiciaire de 64 euros par habitant. Elle fait partie des quatre pays où les procureurs cumulent l'ensemble des tâches susceptibles d'incomber aux magistrats du parquet, de la supervision des enquêtes de police au pouvoir de classer une affaire pénale ou de négocier une sanction en passant par son rôle dans les procédures civiles et administratives ; mais avec seulement 2,8 procureurs pour 100.000 habitants. Et on s’étonne que ça dysfonctionne !

PAUVRE JACK !

L'ancien ministre de la Culture est décidément bien chouchouté par le pouvoir. Nommé en 2013 à la tête de l'Institut du Monde Arabe, avec un salaire de 10 000 euros par mois, Jack Lang vient d'obtenir une nouvelle faveur de la part de François Hollande (dixit le Canard enchaîné) : des bureaux dans le somptueux hôtel de Marigny, un hôtel particulier proche de l'Elysée et qui appartenait autrefois à la famille Rothschild. Jack ne pourra plus critiquer. Et ne pourra que soutenir le sortant. Passe-moi la rhubarbe …

PAUVRE FINANCE !

Pauvre, c’est le cas de le dire : le niveau de la dette mondiale a atteint un record avec un montant de 152 000 milliards de dollars. C’est le dernier rapport du FMI qui le dit. On ne s’étonnera pas qu’il tire la sonnette d’alarme sur une dette qui représente 225% de l’économie mondiale !! (C'est plus de deux fois la taille de l'économie mondiale). Le FMI n’arrête plus de s’alarmer. Il avait pointé il y a quelques jours la faiblesse de la croissance mondiale surtout dans les pays développés, puis il a dénoncé les dangers de la montée du populisme, des élections aux États-Unis et du Brexit. On broie du noir chez Christine !

PAUVRE MONDE DEVELOPPE !

Ce chiffre de la dette mondiale devrait nous empêcher de dormir. Le problème que souligne le FMI est triple. Tout d'abord cet océan de dettes qui recouvre la Terre n'a pas relancé l'économie. D'autre part, une dette, normalement, ça se rembourse. Mais comment le faire quand elle est deux fois plus gosse que l'économie mondiale ? Et que se passera-t-il si les taux devaient remonter ? Enfin, cette dette est concentrée dans les pays développés, justement où les taux sont très bas. Seule exception significative : la Chine. Et ça, ça devrait faire réfléchir ! On comprend que le FMI soit inquiet, très inquiet même !

PAUVRE UKIP !

Une photo a fait la une de toute la presse anglo-saxonne et des réseaux sociaux. On y voit un homme gisant inconscient face contre terre sur le sol du Parlement Européen. C’est Steven Woolfe, le favori à la succession de celle qui n'a remplacé que quelques jours Nigel Farage, le dirigeant historique de UKIP. Une bagarre a eu lieu au Parlement entre Woolfe et un autre député européen à cause d'un rapprochement éventuel avec les conservateurs de Theresa May. On savait qu’à UKIP on utilise des arguments frappants.

PAUVRE TRUMP !

Il est en passe de réussir son pari : ne pas être élu aux élections américaines mais, malgré ses obscénités, fédérer la classe moyenne blanche américaine, qui sera prête à consommer un média anti-Clinton pendant 4 ans, un média sous marque « Trump », of course. The loser will be the winner. Avec Trump, il y a toujours moyen de gagner des dollars même avec une défaite, c’est d’ailleurs sa spécialité.

 


ALSTOM : L’ETAT DERAILLE

Alstom tgv

 

Pitoyable !

L’Etat se porte au secours d’une entreprise en bonne santé.  Cette lamentable affaire devrait nous faire réfléchir sérieusement à la pertinence de « l'Etat-actionnaire » si cher (très cher même) à nos gouvernants de « gôche ». Un « Etat-actionnaire » pour être un « Etat-stratège » ! Ce piètre stratège est pourtant défendu par une grande partie de la classe politique du Front de Gauche au Front National en passant, au parti socialiste, par les nostalgiques du programme commun et allant même aux gaullistes colbertistes. La réalité, c’est qu’au lieu d'avoir une vision industrielle claire à long terme, « l'Etat actionnaire » poursuit toujours plusieurs objectifs à la fois, certains louables et vraiment industriels, d'autres plus politiciens. Et le résultat, c'est que malgré la présence de l'Etat au capital dans un nombre élevé d'entreprises, notre pays est l'un des plus désindustrialisés de l'OCDE et plus grave, notre présence dans les secteurs d'avenir est minime. Evidemment parce qu’en plus « l’Etat stratège » est fauché.

Pour sauver le site de Belfort, très provisoirement, l’État a trouvé la solution : il va acheter directement à Alstom des rames TGV dont la SNCF n’a pas du tout besoin pour les affecter à des lignes dites « inter-cités », notamment dans le Midi. Ces lignes sont gérées par l’État, ça tombe bien, et non par la SNCF. Evidemment, sur ces lignes ordinaires, le TGV doit aller lentement. On va donc équiper une région de locomotives coûteuses, inadaptées à la circulation ferroviaire, et de trains prévus pour les longs voyages affectés à des trajets omnibus. Tout cela n’a aucun sens, fait fi de la rentabilité, et ne prend en compte ni  la logique industrielle, ni le prix, ni la perte sèche pour le contribuable (500 millions d’euros : ça coûte rien puisque c’est l’Etat qui paie !). Le seul  but est de s’assurer que les 400 travailleurs d’Alstom voteront à gauche en 2017. Des voix virtuelles à plus d’1 million d’€ pièce !

Valls est-il sérieux ?

Le montage présenté hier est un bricolage à pleurer de rire au pays de Courteline, si ce n’était le sort de travailleurs à qui on fait croire qu’ils ont encore un avenir sur place alors que rien n’est moins sûr. L’Etat commande à une usine un produit dont il n’a pas besoin. Pourquoi ? Parce qu’elle ne sait pas faire autre chose ! Comme on aurait fait en Russie soviétique. Mais surtout, c’est une triple bouffonnerie : juridique, financière  et économique.

Sur le plan juridique, l'Etat contourne la procédure des appels d'offre, alors qu’au vu des sommes engagés, le droit de la concurrence devrait s'appliquer. Bonjour les recours ! De plus, ce type d'action protectionniste nous expose forcément à des mesures de rétorsion pour des marchés similaires à l'étranger.

Sur le plan financier, on va dépenser des centaines de millions d'euros pour faire circuler des TGV à 200 km/h, ce qui revient à dilapider l'argent des contribuables, puisque des rames ordinaires auraient coûtées deux fois moins.  C’est débile ! Avec une somme 10 ou même 100 fois moins importante, on aurait pu abonder le compte personnel formation des salariés concernés en leur proposant une reconversion sérieuse et durable. 

Sur le plan économique, l'Etat mobilise 500 millions d'euros pour empêcher le déplacement géographique (et non la suppression) de 400 emplois. C’est une erreur de connaissance et d'analyse gravissime. Car la décision de sauver Belfort menace le site voisin de Reichshoffen. Très courte vue ! Il aurait pu intervenir pour que soit reconverti le site de Belfort à d’autres activités, par exemple. Même pas !

En résumé, un « Etat stratège actionnaire » en faillite se paie le luxe d’aider une entreprise qui n’en a pas besoin, pour fixer des emplois qui bougeront de toute façon, avec de l’argent qu’il n’a pas et que le bon samaritain de contribuable endossera un jour. Si encore on pouvait se dire : « les rames TGV serviront un jour sur les lignes à grande vitesse ». Mais même pas, la SNCF a déjà de la difficulté à faire vivre les existantes et surtout n’a pas les moyens de les racheter.

Il en va de Belfort comme de la diminution de l’impôt sur le revenu décidée par un gouvernement qui présente par ailleurs un budget fantaisiste, dont il faudra redresser les comptes par un collectif budgétaire après les élections, c’est-à-dire dans un autre temps et dans un autre monde…