TAXER LES ROBOTS, UN REFLEXE DE CANUT
15 mars 2017
Une idée absurde.
Taxer les robots procède du même raisonnement que celui qui voudrait arrêter le déroulement du temps en arrêtant les pendules. Le vieil adage « on n’arrête pas le progrès » est toujours d’actualité et plus que jamais avec cette idée saugrenue directement sortie des débats du XIXème siècle : fermeture des frontières, solution totalement inadaptée à l’organisation actuelle de la production, et guerre aux machines procèdent de la même démarche. Disons-le tout net, la France ne peut se permettre ce genre de mesure. Surtout unilatéralement. Notre industrie souffre du manque de robots, pas de leur surabondance : avec seulement 32 000 dans ses entreprises, elle accuse un terrible retard en matière d’automatisation, contre 180 000 en Allemagne. Une taxe sur les robots freinerait l’innovation et le progrès technique. C’est déjà un de nos points faibles, si on le rend encore plus faible, c’est la productivité de nos entreprises qui va décroître. On aura alors les pertes d’emplois qui résulteront non pas de la robotisation mais de la ruine de notre économie. Notre voisin d’outre-Rhin avec six fois plus de robots a deux fois moins de chômeurs : cherchez l’erreur !
L’automatisation : vaste sujet.
La taxation des robots pose des problèmes conceptuels difficiles à délimiter. Il serait injuste de taxer seulement les nouveaux robots en préservant la rente des anciens. Il faudrait donc taxer tout ce qui permet d’économiser le travail, en commençant par les logiciels de Microsoft qui ont fait disparaître des millions de postes de secrétaires, en continuant par les tracteurs, les aspirateurs… Voilà pourquoi plutôt que de ralentir un mouvement inéluctable, il vaut mieux au contraire l’accompagner en tirant profit des bons côtés qu’il apporte par la disparition du travail posté, l’atténuation de la pénibilité de nombreuses tâches, et s’attacher à la formation des salariés pour qu’ils soient plus qualifiés et aptes à guider et surveiller les robots, enfin se préoccuper de la compétitivité de nos entreprises industrielles avec la création d’une filière ad hoc.
Automatisation ne signifie pas substitution
Alors évidemment non, le travail ne va pas se raréfier et encore moins disparaître dans les années à venir. Si la machine ne faisait que remplacer l'humain, il n'y aurait plus aujourd'hui que très peu de travail humain dans la production, qui serait déjà assurée par des robots et automates. Le risque de chômage technologique massif peut être écarté pour de multiples raisons. D'abord, l'automatisation n'élimine pas tant des emplois qu'elle se substitue à l'humain sur certaines tâches, redessinant les processus de production. Robots et machines modifient nombre de tâches au sein d'un emploi, sans pour autant le rendre obsolète. Notons aussi que la substitution des emplois par les machines a été compensée par la croissance de la production et l'invention de nouveaux biens et services. L'immense majorité de ce que nous produisons a besoin de machines, et ce sont ces machines qui sont elles-mêmes à la source de création de nouveaux emplois : chaque emploi créé par le secteur de la haute technologie entraîne la création d'environ cinq emplois complémentaires.
Le trouble provient de ce que nous avons du mal à imaginer l’avenir.
S'il est facile d'extrapoler les emplois actuels voués à être automatisés, comment comptabiliser les métiers de demain dont l'existence même nous échappe ? Nous avons tendance à « numériser le présent » mais nous sommes bien incapables d'imaginer le monde du travail d'après-demain. Qui aurait prédit, à l'heure du passage du transport à cheval à celui de l'automobile, l'apparition des métiers de chauffeur, carrossier, pompiste, ingénieur aérodynamicien, technicien plasturgiste, électronicien automobile, etc. Sans remonter à une époque aussi lointaine, qui aurait parié il y a 10 ans un euro sur l'émergence des métiers tels que webmaster, curateur de données, manager de communautés ou animateur médias sociaux. Et demain, combien de fermier urbain, avocat en droit des robots, coach en media social, réputationniste (conseiller en e-réputation), data diététicien, numéropathe (thérapeute en désintoxication digitale)… Les filières de la robotique sont vastes et en perpétuelle évolution et touchent des secteurs qui améliorent directement nos vies.
Moins de temps passé à travailler
L'histoire de notre développement économique est celle, multiséculaire, de l'automatisation. Entre 1970 et 2000, la tertiarisation de l'économie avait emporté la moitié des emplois sans que la société n'implosât. Des emplois ont disparu, mais de nombreux autres ont émergé. Le nombre d'emplois ou le niveau global d'activité ne sont pas figés. Ce qu'il faut regarder, c'est l'impact de l'automatisation sur les gains de productivité. Sur les deux derniers siècles, les gains de productivité ont été énormes, mais ils se sont plus traduits par une réduction de temps de travail que par une diminution des emplois : la part du travail dans nos vies s'est réduite comme peau de chagrin alors que dans le même temps la taille de la population active n'a fait que croître ! Le temps de travail salarial occupait 40% de la vie des hommes il y a un siècle. Aujourd'hui, il n'en représente plus que 10%... L'automatisation supprime davantage du temps de travail que des emplois ! Taxer la valeur ajoutée revient à décourager l’innovation et la productivité. Les robots ne menacent pas les emplois. Sans parler du développement de l'emploi dans les services à faible valeur ajoutée (du moins d'un point de vue comptable..) dans le secteur de la distribution, de la restauration, des services à la personne ou des transports, couplé à la contraction de l'industrie. Une kyrielle de secteurs économiques confrontés à des pénuries de main d'oeuvre, où l'emploi fait défaut.
La raréfaction du travail n’est pas pour demain.
Cessons de vouloir taxer tout et n’importe quoi pour combler notre dette alors que nous n’avons pas eu le courage de réduire nos dépenses.
En 1900, il existait une taxe sur les " Vélocipèdes " . Les politiques de gauche comme de droite n'ont jamais manqué d ' imagination pour nous prendre de l' argent. Une taxe par ici, une vignette par là .
Une psychothérapeute , " spécialiste du bonheur " , au cours d' un entretien à RCF sur le bonheur donc, a dit récemment qu' elle militait pour le revenu universel , que l' on ne pouvait plus vivre sans argent dans notre société , et que ne pas travailler était la meilleure opportunité pour s' épanouir.
Je propose que l' on nomme cette femme comme Ministre du Travail !
Rédigé par : Chris | 17 mars 2017 à 09:00
Un point heu ........ positif aujourd'hui.
Le Déficit des régimes de retraite est en Baisse.
Moins par Moins égale Plus.
Rédigé par : Chris | 17 mars 2017 à 09:25