LES DONNEES INCONTOURNABLES DE LA COURSE PRESIDENTIELLE
02 janvier 2017
L’année de tous les risques.
L’année 2017 est présentée par de nombreux médias et commentateurs comme l’année de tous les risques. Il est vrai que les inconnues sont multiples, l’incertitude presque partout. Un bref catalogue sans entrer dans le détail : les Etats-Unis, avec Donald Trump l’imprévisible, le raidissement de la Chine, l’Europe avec les échéances électorales et le Brexit, les frasques russes d’un Poutine ambitieux et gourmand, le terrorisme qui peut frapper partout à n’importe quel moment, …
La France est affaiblie.
Face à ce contexte, la France n’est pas au mieux de sa forme. Affaiblie par un quinquennat de laisser-aller, ses finances publiques sont exsangues, sa compétitivité toujours insuffisante, son pouvoir politique pour peser sur les événements est réduit à la portion congrue. C’est dire l’importance de la présidentielle 2017. Notre pauvre pays est divisé en deux blocs : à gauche et à l’extrême-droite, ceux qui prônent de continuer avec le même modèle social et économique, en aggravant ses dérives, à droite, celui qui propose de relever le défi du redressement en se retroussant les manches, au prix de quelques efforts, pour permettre à la France de reprendre son destin en main. Mais quoi qu’il en soit, les uns et les autres devront faire avec la réalité qui tient en quelques constats chiffrés.
Un tableau accablant.
- Déficit de compétitivité
Différentiel de charges à la production avec l’Allemagne : 60 milliards, 140 milliards avec les taxes et les impôts.
- Les dépenses : 1200 milliards (57,5% du PIB) >>> 47% du PIB dans la zone euro
- Collectivités : 250 milliards
- Budget de l’Etat : 375 milliards
- Dépenses sociales : 580 milliards = 13% du total mondial (population : 0,94%)
- Excédent commercial : Allemagne 200 milliards, Italie 40 milliards, …
Déficit commercial de la France : 40 milliards d'euros soit 2,2% du PIB à comparer avec un excédent de 2,4% de la zone euro.
Entre 2012-2017, le contre choc pétrolier a transféré 3% du PIB mondial des pays producteur vers les pays consommateurs et la politique monétaire expansionniste de la BCE a permis à la France d’emprunter 187 milliards en 2016 à 0,37%, pendant que l’euro a fortement chuté face au dollar. Notre pays n'en a pas profité pour se redresser. Au contraire.
En parallèle, l’économie française a décroché au sein de la zone euro :
- 1,2% de croissance contre 1,7 % pour nos partenaires. Elle sera de 1,25% en rythme annuel sur les 5 prochaines années si rien n’est fait, et pourrait tomber à 0,75%.
- L’industrie ne représente plus que 11% de la valeur ajoutée contre 17% chez nos partenaires.
- Chômage à 10% .
- 14,3 % de la population dans la pauvreté (réduction de 12,2% à 9,8% autour de nous).
- Déficit budgétaire : supérieur à 80 milliards, 3,1% pour 1,8% en moyenne dans la zone euro.
- Dette publique : 2170 milliards, 98,4% du PIB contre 90,6% en moyenne dans la zone euro.
- Le choc fiscal a représenté 3% du PIB : 70 milliards sur 2011-2014.
- Fiscalité du capital 60% contre 20 à 30% pour nos concurrents.
- Hausse des taux à 10 ans : 60 points de base en 6 semaines à la fin 2016.
- Pétrole de 40 $, il est passé à 55 $.
La priorité des priorités est donc de soulager notre économie des charges qui la freinent.
La dégradation de l’environnement économique et la volatilité de la situation géopolitique commandent d’agir vite et fort, dès l’été 2017.
- Reconstitution de l’offre compétitive, clé du retour au plein emploi et à l’équilibre financier,
- Diminution impérative des dépenses publiques (10 points de plus que nos partenaires et prélèvement obligatoires 8,6 point au-dessus de l’Allemagne) : faire retomber le déficit public à 1,5% représente un effort de 45 milliards sur 2017-2018 !
- L’économie de l’informatique, de l’intelligence et de l’internet qui a déjà modifié 40% de notre économie a un gros besoin de capital ! Pour le satisfaire, il faut ramener la fiscalité du capital et l’impôt sur les sociétés à 25%.
Dans ce contexte, il n’y a pas de place pour une relance budgétaire.
Beaucoup de candidats vont nous refaire le coup du : « Encore une minute monsieur le bourreau ! », sans tenir compte de ces constats. Il faudra beaucoup de lucidité aux Français pour ne pas se faire piéger une nouvelle fois par les « belles paroles » de ceux qui brassent des idées générales pour plus d’humanisme, de démocratie et de solidarité, ou qui affichent leur modernité comme étendard, et qui restent prisonniers de concepts devenus obsolètes dans le monde que nous vivons. Le « vivre ensemble » commence par rendre possible le plein emploi et donner une espérance à la jeunesse. Le contexte international va devenir plus exigeant : tant mieux pour nos finances publiques.
En 2017, la France a rendez-vous avec son Histoire.
Elle peut choisir la voie du salut, en faisant le choix de François Fillon.
Commentaires