UN GROS MENSONGE D’INCULTES OU DE MANIPULATEURS…
11 janvier 2017
Dans ma série des petites leçons d'économie "pour les nuls" !
56 milliards d’euros pour les actionnaires du CAC 40 !
Voilà de quoi faire hurler la Méluche et toute la planète gaucho des ignares en économie. Il est vrai que c’est l’équivalent du budget de notre pauvre Education Nationale : un montant astronomique, donc. C’est pourtant moins que les intérêts de la dette versés chaque année par la France. Comment peut-on arriver à un tel chiffre avec une croissance molle, voilà la question ! C’est que nous sommes dans un pays où le mot dividende est une insulte quand il ne déclenche pas une manif’, voire une émeute. Et nos responsables politiques ne sont pas les derniers à pleurnicher sur cette triste réalité d’une « insupportable inégalité ».
Remettons les choses à leur place.
Si les sommes versées sous forme de dividendes et de rachats d'action ont bien retrouvé leurs niveaux de 2007, c'est d'abord parce que les résultats de nos champions français se sont beaucoup améliorés : on devrait plutôt s’en réjouir, non ? Prenons l’exemple de nos grandes banques : pourraient-elles exister sans actionnaires ? Non, évidemment. Or, elles sont de nouveau en mesure de rémunérer leurs actionnaires, cela devrait rassurer, alors qu’en Italie, elles doivent encore les solliciter pour se renflouer. Ensuite, la proportion des bénéfices distribués aux actionnaires reste raisonnable : de l'ordre de la moitié. En prenant en compte l'ensemble des sociétés françaises cotées, et pas seulement le CAC 40, elle tendrait même vers 30 %. Comme quoi il n’y a pas de scandale. On est bien loin de l’actionnaire qui s’enrichit en dormant, ce vieux mythe. Il se trouve qu’aujourd’hui, un actionnaire est quelqu’un qui prend des risques avec son argent.
Il ne faut pas oublier la fiscalité du capital.
La fiscalité du capital n'a cessé de se durcir et de se complexifier ces dernières années. Le taux global des prélèvements sociaux a été multiplié par 14 entre 1991 et 2016. Pour les seuls dividendes, les épargnants ont dû faire face à 7 modifications ou réformes de la fiscalité en dix ans ! Le résultat est même affligeant : quand une entreprise verse 100 €, les actionnaires français touchent entre 10 et 15 euros de moins que leurs homologues allemands et britanniques, avant même le paiement éventuel de l'impôt sur la fortune. Les dividendes ont beau augmenter, cela n'attire plus les actionnaires individuels. Leur nombre a été divisé par deux depuis les années 2000, et le CAC 40 est contrôlé pour moitié par des mains étrangères... Les actionnaires s'en mettent-ils plus dans les poches que par le passé ? Non, on les a surtout découragés d'investir.
L’Etat est mal placé pour faire la morale.
Quand les entreprises n'ont pas de perspectives d'investissement, comme cela semble être le cas dans le contexte actuel de « stagnation », le mieux est qu’elles rendent les capitaux à leurs actionnaires, à charge pour eux d'en faire une meilleure utilisation, en les investissant dans des secteurs en croissance. A cet égard, on ne peut pas dire que l'Etat soit exemplaire car les entreprises dont il est actionnaire sont généralement celles qui distribuent les plus gros coupons… pour remplir le tonneau des Danaïdes de dépenses publiques incontrôlées.
Tonton! "Ignards"???? Corrige vite! mes yeux pleurent ;-)
Rédigé par : Laurent | 12 janvier 2017 à 00:27
Bien vu ! c'est corrigé !
Rédigé par : Daniel | 12 janvier 2017 à 14:50