HISTOIRE

LE CHIFFRE DU JOUR

 

3 700 MILLIARDS  de dollars,

c'est le montant la fortune des 3 000 personnalités les plus riches dans le monde au 31 decembre 2013, soit une hausse de 524 milliards en un an. Au premeir rang, Bill Gates avec 80 milliards de dollars. Liliane Bettencourt pointe à la 15ème place avec 34 milliards de dollars. Bernard Arnault se retrouve en 18ème position avec 32 milliards de dollars.

 


LOGEMENT : LA TUILE DUFLOT !

Logement 

Construire 500 000 logements par an, c’était une promesse hollandaise. En 2013, on en aura construit à peine plus de 330 000. Le plus mauvais score depuis 15 ans. Et du côté des promoteurs, on reste très pessimiste pour 2014 qui pourrait se révéler être une très mauvais année. Quand on sait que l’enjeu c’est aussi de créer des emplois et que le pays ne construit pas assez, on mesure le gâchis : l’année dernière se solde par une perte de 25 000 postes.

Qu’est-ce qui cloche ?

Surfeuse virtuose en matière de communication, la Ministre du Logement, la dogmatique Duflot a trouvé le moyen infaillible de décourager les investisseurs alors que c’est justement de logements locatifs dont la France a besoin. Après deux lois et quatre ordonnances elle a réussi l’exploit de liguer toutes les professions du secteur contre elle. Et il y a de quoi !

Le problème c’est qu’on a une « ayatollah » dont la politique consiste à prendre systématiquement parti pour les locataires contre les propriétaires. Des locataires qui peuvent déjà ne pas payer leur loyer sans que les propriétaires aient la possibilité de les expulser. Des locataires qui peuvent exiger à tout moment des réparations, des mises aux normes et des rénovations coûteuses. Et qui vont bénéficier d’un encadrement des loyers.

Le problème, c’est qu’on a une ministre gauchiste qui considère les propriétaires comme d’affreux profiteurs, des nantis qu’il faut taxer le plus possible. Entre l’imposition des revenus fonciers, celle des plus-values sur les résidences secondaires, les taxes foncières qui ne cessent de grimper, le rendement moyen de la pierre est tombé à 1,5% alors qu’il est encore de l’ordre de 3% pour les actions ou l’assurance-vie. Comment s’étonner alors que l’élan manque, que seuls 30 000 investisseurs aient acheté des logements neufs dans le cadre de la loi Duflot et qu’ils se soient fait rares même pour le logement ancien.

Il faut garder à l’esprit que dans le parc locatif privé la quasi-totalité des logements appartiennent à de petits propriétaires dont on peut estimer le nombre à 5 millions, la part des institutionnels étant tombée à moins de 150 000 logements.

Le nouveau dispositif de défiscalisation mis en place a été rebaptisé « Duflop » par la profession. Censé relancer la production de logements locatifs, il n’a pas réussi à endiguer la fuite des investisseurs : trop encadré, trop rigide, trop instable. Il requiert des conditions quasi impossibles à réunir pour assurer une rentabilité correcte. Si on ajoute les allers et retours sur les plus-values immobilières pilotées par Bercy, finalement incompréhensibles, il ne faut pas s’étonner que le marché soit bloqué.

L’enfer « Duflot ».

Avec un diagnostic idéologique faux, ses incompétences techniques et les zigzags fiscaux et réglementaires, Cécile Duflot aura trouvé le moyen de bloquer à la fois le marché immobilier et la construction. C’est un échec absolu et dramatique. Des transactions gelées, des prix qui tardent à baisser, des constructions en chute de 10% constituent le triste bilan de 18 mois de gestion « verte ». La chute est même de 16% pour les maisons individuelles et les réservations sont en recul de 7,5%. Ceux-ci remballent leurs projets et les demandes de permis de construire ont diminué de 23%. Pendant ce temps les faillites se multiplient : 20 000 selon la Coface. La construction représente 1/3  de toutes les défaillances d’entreprises, tous secteurs confondus. Bien plus que son poids dans le PIB.

En 2013, seule la construction de logements sociaux s’est maintenue avec 110 000 logements. Mais pour atteindre le « Graal » des 400 000 logements, il faudra bien que les acteurs privés prennent le relais. Pour cela, il faudrait sortir le logement de l’enfer « Duflot » où il a sombré. Ne plus nier la réalité des mécanismes du marché immobilier, sortir du dirigisme qui empile les nouveaux règlements pour corriger les défauts des précédents, ce qui a fait de la construction un secteur complètement malade. Dans d’autres pays, n’importe qui peut trouver une maison du jour au lendemain, emménager dans les 48 heures sans caution ni certificat de revenu. Mais dès lors qu’il ne paye plus son loyer, il est expulsé illico pour que le propriétaire puisse relouer son bien. C’est simple, ça fonctionne et les mises en chantier sont en augmentation… Chez nous, les lois ne font qu’accentuer la pénurie.

Une politique d’autant plus incompréhensible que le BTP aurait pu être un moyen de relance très facile. La France souffre d’une pénurie de logements estimée à 800 000.Le gouvernement rate, par sa faute, environ un demi-point de cette croissance qu’il recherche tant. Il avait sous la main tout pour réussir : la volonté des Français d’acquérir leur habitation, une épargne disponible à profusion, des constructeurs compétents. Avec un immense avantage : le bâtiment crée beaucoup d’emplois, et un autre, il fait peu appel aux importations.  

 


L’UNION BANCAIRE DE L’UNION EUROPEENNE : UNE REVOLUTION

Euro

L’Europe financière c’est 128 banques de la zone euro sous la surveillance de la BCE et 6 000 sous surveillance indirecte. Près du tiers des actifs des 128 banques sont d’origine française. C’est dire que les enjeux sont d’importance.

Une union devenue une réalité.

L’union bancaire est une réalité depuis le dernier sommet européen. Elle constitue l’étape d’intégration financière la plus importante du vieux continent depuis la création de l’Euro, le 1er janvier 1999. Donc, pour les 6 000 banques de la zone euro, la révolution fédérale a commencé et dès l’automne 2014, elles ne dépendront plus pour leur surveillance au quotidien de leurs superviseurs nationaux mais de la Banque Centrale Européenne.

Ce transfert de souveraineté est historique. Il a été réclamé par le président de la BCE, Mario Draghi, en juin 2012, en pleine crise financière espagnole. En effet, pour éviter que l’Espagne ne coule sous le poids de ses banques, il fallait rompre le cercle vicieux entre les banques et les états, ce qui exigeait des transferts financiers entre Etats. Le prix à payer en fut le sacrifice de la souveraineté bancaire que les pays du sud acceptèrent par nécessité.

Jusqu’ici, quand une banque avait un grave problème son Etat d’origine la recapitalisait à grands frais pour le contribuable ou la nationalisait. Avec l’Union bancaire, ce n’est pas seulement un pouvoir centralisé à Francfort, c’est surtout un mécanisme de résolution des crises bancaires, qui organise la mise en faillite d’une banque en protégeant les déposants et les contribuables, en ayant recours si besoin à un fonds européen. C’est en soi une véritable révolution financière en Europe !

Si cette formule avait existé, l’Irlande n’aurait pas mis son Etat en quasi faillite en 2010 pour sauver ses banques, avec à la clé un humiliant plan de sauvetage dont elle vient tout juste de sortir.

Un mode d’emploi commun.

D’ici à 2016, les Etats européens disposeront d’un mode d’emploi commun de « mise en faillite ordonnée » d’une banque, leur imposant de faire payer d’abord les actionnaires et les créanciers privés avant de mettre de l’argent public dans le circuit. Et toutes les banques de la zone euro seront soumises au même régime strict, le sauvetage d’Etat devenant l’exception jusqu’à ce que se mette en place un fonds commun, abondé par les banques elles-mêmes : 55 milliards d’euros d’ici dix ans. Ce laps de temps étant nécessaire pour sa montée en puissance. C’est une forme de solidarité financière inédite, à laquelle les Allemands ont consenti sans exclure à terme un filet de sécurité avec de l’argent public.

Pour les marchés, c’est un signal de plus très important qui consolide la pérennité de la monnaie unique, après la déclaration de Mario Draghi au plus fort de la crise, selon laquelle tout serait fait pour sauvegarder l’euro.

Dernière nouveauté, et non la moindre : la zone euro elle-même sera pourvue d’une autorité unique de résolution. Ce pouvoir ne sera pas donné à la BCE mais à la Commission Européenne selon des modalités techniques probablement perfectibles.

Une « souveraineté partagée » de plus.

Les « anti Europe » y verront un abandon de souveraineté de plus. C’est une caricature. Il est plus juste de parler de « souveraineté partagée », au plus grand bénéfice de tous les contribuables des pays de la zone euro. Une preuve s’il en était besoin qu’unis nous sommes plus forts. Grâce à cette forme de mutualisation du risque, le système bancaire européen gagne en stabilité, ce qui renforce évidemment la solidité de la monnaie commune.

Le Parlement européen vient d’approuver la nomination de la Française Danièle Nouy à la tête de la supervision unique des banques de la zone euro.  Elle vient de prendre ses fonctions à Francfort. De quoi satisfaire l’ego cocardier des patriote intransigeants et calmer les esprits chagrins qui crient à l’hégémonie teutonne. Avec un Italien à la tête de la BCe et une Française à la supervision, nous voilà rassurés, non ?

Comme on le voit, les chemins de l’Union sont toujours malaisés et compliqués. Mais pour les pays qui la composent, tous les autres sont pires. Vive l’Europe !


LE « BITCOIN » POUR LES NULS

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La planète financière est ainsi faite, que si vous voulez dompter les flux financiers, les endiguer, les contrôler ou leur barrer la route, comme les éléments déchaînés, une partie vous échappe toujours. L’imagination des hommes est toujours féconde quand il s’agit d’argent, surtout s’il est question d’échapper à l’impôt.

Ainsi est né le « bitcoin ». Le mot « coin », qui désigne une pièce de monnaie en anglais est associé à la racine « bit » qui appartient à l’univers informatique. Le bitcoin fédère une communauté d’internautes passionnés par les technologies numériques et sensibles aux théories libertariennes anti-Etat.  Il repose sur une architecture décentralisée. En connectant leurs ordinateurs personnels au réseau, des particuliers participent, par la résolution d’équations mathématiques complexes à la création de monnaie qu’ils se partagent ensuite entre eux, en récompense pour s’être dévoués à la communauté. L’algorithme crée autour de 25 bitcoins toutes les dix minutes. Cette solution est réservée aux experts chevronnés.

Il est possible pour un particulier de se procurer des bitcoins : il lui suffit d’en acheter sur les plates-formes où ils s’échangent (Mt.Gox, Bitstamp, BT China) au prix qui évolue en fonction de l’offre et de la demande. Ils se paient en dollar, euro, livre ou yuan… Mais c’est un actif financier très instable dont la valeur a été multipliée par cent cette année, malgré cinq krachs. Hautement spéculatif, il garde un fort attrait auprès des spéculateurs qui espèrent toujours investir à meilleur compte sur l’actif le plus rentable du moment. Sa volatilité de 130% est six fois plus importante que celle de l’or et dix fois plus que celle d’une devise traditionnelle.

Le bitcoin concurrence à la fois les portefeuilles électroniques et les devises officielles. Son système de paiement ne reconnait qu’une seule devise : la sienne. Cette monnaie qui permet de se payer un café sur internet ou une année d’université à Nicosie, est fondée sur quelques principes simples : anonymat des transactions, décentralisation du contrôle, convertibilité dans les devises légales. A titre d’exemple, un bitcoin valait le 16 décembre 630 euros.

Le bitcoin n’a aucune valeur intrinsèque. C’est une monnaie virtuelle qui ne remplit qu’une des trois fonctions d’une devise : un moyen de paiement, et encore, partiellement. Mais il n’est ni une unité de compte, ni une réserve de valeur. Cet actif financier mutant résiste néanmoins à son instabilité chronique grâce à son programme de création régulée. Douze millions de bitcoins sont actuellement en circulation. La création journalière actuelle est d’environ 36 000 bitcoins. On estime qu’en 2040, il y aura 21 millions de bitcoins en circulation.

Dans la pratique, c’est une monnaie qui ne menace pas les monnaies fiduciaires. En clair, le bitcoin n’a pas d’avenir dans le monde physique. Son succès se jouera sur le commerce en ligne, qui comme chacun sait ne peut que croître et embellir. C’est pourquoi elle connait un engouement qui commence à inquiéter les banques centrales. C’est même l’alerte rouge sur la planète financière. Les autorités financières s’émeuvent des risques encourus par les particuliers qui changeraient leurs euros ou leurs dollars contre des bitcoins et rappellent aux apprentis traders que sa valeur n’est garantie par aucune banque centrale et peut à tout moment s’effondrer. Les institutions craignent aussi que l’anonymat des transactions profite aux trafics illégaux et au blanchiment de capitaux … D’ailleurs les autorités chinoises semblent bien décidées à contrôler la monnaie virtuelle en interdisant les transactions en bitcoins aux banques locales, interdiction valable pour Alipay, le service du géant du commerce électronique Alibaba. Du coup le bitcoin a perdu près de la moitié de sa valeur en quinze jours.

Il est bon de savoir que la monnaie virtuelle séduit aussi les hackers. Ainsi deux plates-formes d’échanges américaines ont été intégralement dévalisées en novembre dernier. Les particuliers ont tout perdu. Une clé numérique qui donne accès à un porte-monnaie se dérobe aussi facilement que des billets de banque. On cite aussi l’exemple de cette personne distraite qui a jeté à la poubelle son disque dur sur lequel se trouvaient les données numériques de son compte : il a tout perdu.

Cela n’empêche pas le « shadow banking » d’occuper la deuxième place dans la finance mondiale, avec  près de 25% de la captation des actifs. De quoi inciter les autorités à empêcher ce secteur de se développer sans règle du jeu. Les conditions du financement de l’économie en dépendent, une des clefs de la croissance.

Voilà, vous savez à peu près tout. Je ne sais pas s’il y a beaucoup de Français qui ont investi dans cette sorte de loterie. Le pays le plus épargnant du monde lui préfère certainement la Caisse d’Epargne et son rendement de misère…

 


MENAGES : 2014, LE KO FISCAL !

Contribuable détroussé Contribuable détroussé Contribuable détroussé



Vous avez aimé 2013, vous adorerez 2014.

Rétrospectivement, il n’est pas certain que les Français regarderont 2013 comme la pire année fiscale depuis bien longtemps. Ils n’ont pas fini de manifester leur exaspération parce que l’année fiscale écoulée risque de paraître presque indolore au regard de ce qui nous attend l’an prochain. Le budget 2014, définitivement voté, ne concrétise en aucune manière la promesse d’une « pause » fiscale. Il engage une bascule des impôts pesant sur les entreprises, donc sur la production, vers les impôts pesant sur les ménages, donc sur la consommation. Moins ambitieux que le budget 2013, le projet de loi de Finances 2014 modifie néanmoins la fiscalité des ménages en profondeur, à la hausse comme à la baisse. L’an ­prochain s’ajouteront en outre des mesures plus anciennes qui viendront alourdir la facture fiscale. 

En 2014, la fiscalité des ménages évolue dans de nombreux domaines : revenus, logement, ­patrimoine…

Mais ce signal bienvenu de compétitivité, les ménages vont le payer chèrement par l’alourdissement de leur impôt sur le revenu. Une fois encore, les familles paieront un lourd tribut à la baisse supplémentaire du quotient familial, et d’autant plus lourd qu’elles ont d’enfants. Les retraités imposables, eux aussi, apporteront leur écot au financement sans fin d’une dépense sans fond. Et les salariés, qui n’ont encore presque rien vu en 2013 de la refiscalisation des heures supplémentaires, mesureront pleinement leur perte de pouvoir d’achat... Et comme il faut ajouter à cela la hausse des taux de TVA, la fiscalisation de contrats de santé collectifs, l’augmentation des cotisations de retraite, mais aussi la reprise probable des hausses d’impôts locaux une fois les municipales passées, ce sont bien une douzaine de milliards d’euros qui vont encore être pris aux ménages l’an prochain. 

Tout ce qui va changer l’an prochain ­concernant les revenus des ménages :

- L’avantage fiscal lié au quotient familial sera plafonné à 1.500 euros par demi-part au lieu de 2.000 euros.

- La majoration de pension de 10 % pour les retraités ayant eu trois enfants sera soumise à l’impôt sur le revenu. Un couple ayant un revenu de 4000 €/ mois verra sa facture annuelle augmentée de 500 € !

- La réduction d’impôt pour les salariés bénéficiant d’un contrat de santé collectif sera supprimée (pour la part patronale).

- La réduction d’impôt tirée des différentes niches fiscales sera plafonnée à 10.000 euros, sauf exceptions (Malraux, cinéma…).

- Le cadre de l’investissement outre-mer évolue : à compter de l’été, les contribuables pourront recourir à un mécanisme de crédit d’impôt plutôt qu’à une défiscalisation.

- Après deux ans de « gel », le barème de l’impôt sur le revenu sera corrigé du niveau de l’inflation. Les seuils de revenus définissant les tranches d’imposition seront revalorisés au même rythme que les prix. En outre, pour préserver les bas revenus, une « décote » diminuera, voire annulera, l’impôt sur le revenu pour les contribuables proches des seuils d’imposition.

- En faveur des ménages modestes également, le seuil de revenu fiscal de référence, conditionnant l’accès à plusieurs exonérations d’impôt, sera revalorisé de 4 %.

Les mesures concernant le patrimoine :

- Un mécanisme anti-optimisation concernant les redevables de l’ISF est prévu. Il intègre les revenus des contrats d’assurance-vie dans la composition des revenus retenue pour la définition du plafond à 75 %. Une mesure qui reprend en partie le mécanisme censuré par le Conseil constitutionnel l’an dernier.

- Un nouveau régime fiscal sur les plus-values de cession de valeurs mobilières entre en vigueur : ­celles-ci sont désormais soumises au barème de l’impôt sur le revenu, avec des abattements allant de 50 % (à partir de 2 ans de détention), jusqu’à 65 % (au-delà de 8 ans), et 85 % pour les personnes qui investissent dans des PME de moins de 10 ans.

- Les intérêts et dividendes perçus en 2013 seront pour la première fois soumis au barème de l’impôt sur le revenu. L’abattement de 40 % sur les dividendes est maintenu, et les ménages déclarant moins de 2.000 euros d’intérêts par an pourront opter pour le prélèvement forfaitaire.

- Les droits de succession sur la transmission des contrats d’assurance-vie de plus de 700.000 euros (après abattement de 152.500 euros) passeront de 25 % à 31,25 %, avec des compensations pour les ­contrats investis en actions, dans le secteur du logement et dans l’économie sociale et solidaire (ils bénéficieront d’un abattement supplémentaire de 20 % sur l’assiette).

- Les prélèvements sociaux sur les primes de certains contrats d’assurance-vie souscrits avant 1997 vont augmenter.

Les autres mesures qui alourdissent la facture

Les mesures ­concernant le logement.

- Afin de provoquer un « choc d’offre », la fiscalité des plus-values immobilières sur les terrains vierges est alourdie. L’abattement pour durée de détention qui exonère les plus-values sur ces terrains au bout de trente ans va être supprimé.

- La durée de détention donnant droit à exonération totale d’impôt sur les cessions de biens immobiliers (hors résidence principale) est ramenée de trente à vingt-deux ans, avec un barème progressif.

- Les droits de mutation pourront augmenter dans certains départements, si ceux-ci choisissent de les relever à 4,5 %, contre 3,8 % actuellement.

Les hausses de TVA et les mesures ­de fiscalité verte.

- Au 1er janvier, le taux normal de TVA, qui concerne la majorité des biens et services, passera de 19,6 % à 20 %. Le taux intermédiaire, aujourd’hui à 7 %, qui bénéficie à différents secteurs (travaux de rénovation, hôtellerie-restauration, transport de voyageurs…), passera à 10 %. Certaines exceptions ont été accordées : pour le logement social et les travaux de rénovation des HLM (taux ramené de 10 % à 5,5 %), pour le secteur de la construction de logements intermédiaires (taux ramené de 20 % à 10 %), pour les travaux de rénovation thermique des logements, ainsi que les travaux « induits » (taux ramené de 10 % à 5,5 %), ou encore pour les tickets de cinéma (taux à 5,5 %).

- Une « taxe carbone » viendra renchérir les taxes existantes sur la consommation de carburants et combustibles (TIC) afin de prendre en compte leurs émissions carbone.

- Le crédit d’impôt développement durable (CIDD), qui permet aux ménages de déduire une partie des travaux de rénovation, sera recentré sur les ménages modestes, et sur les travaux lourds. Certains travaux ne seront plus déductibles, comme ceux portant sur l’énergie solaire (panneaux photovoltaïques) et la récupération des eaux de pluie. Les propriétaires bailleurs seront exclus du dispositif. 

 

Par imprudence ou légèreté, le gouvernement a cassé les deux ressorts auxquels tenait la légitimité de l’impôt : la qualité de son rendement et le consentement des contribuables à le payer. Conséquence d’un niveau sans précédent de pression fiscale, la loi des rendements décroissants jette désormais un doute, auprès des agences internationales, sur la capacité de la France à lever l’impôt, donc à réduire sa dette. La fiscalité n’est même plus perçue comme un levier de justice sociale. Auparavant, chacun était persuadé que son voisin, plus riche, payait plus d’impôt. Depuis 2013, chacun est convaincu de payer plus d’impôt que son voisin. La légère accalmie dont profite l’exécutif après la colère des derniers mois n’aura qu’un temps. Car les impôts ne font pas mal quand on les vote mais quand on les paie. Rien n’est moins prévisible que la réaction du corps social français, mais l’automne 2014 risque de faire oublier l’automne 2013.

 

 


L'UMP EN ORDRE DE BATAILLE

 

  UMP séminaire

Convention après convention, le projet de l’UMP prend forme. Défense, immigration, économie, … La plupart des «mesures d'urgence» économiques et sociales issues du séminaire de mercredi reprennent des propositions élaborées dans les conventions thématiques qu'organise depuis des mois Hervé Mariton, délégué général au projet du parti.

Les dirigeants de l’UMP se sont accordés hier sur une vingtaine de mesures d’urgence. 

Il y a d’abord eu la photo de famille avec tous les poids lourds ou presque de l’UMP. Et ses dirigeants ont ensuite réussi hier soir à s’accorder sur 21 mesures d’urgence présentées par Luc Chatel et Eric Woerth ainsi que le délégué général au projet, Hervé Mariton. Un corpus que Jean-François Copé veut placer sous le signe de la « liberté », que la droite « a toujours eu du mal à assumer ». Manière de vouloir dire que la droite ferait en cas d’alternance ce qu’elle n’a pas fait précédemment, car « les temps ont complètement changé, on n’est plus dans la démarche des heures supplémentaires défiscalisées » 

Sortie définitive des 35 heures

Au chapitre du « travailler plus », la sortie définitive des 35 heures a fait consensus, avec l’idée qu’il ne faut pas afficher un temps de travail mais le laisser à des accords d’entreprises et, pour la fonction publique, à des accords par employeur (collectivités, hôpitaux...). Cela, en renvoyant aux partenaires sociaux la question des salaires. Tout le monde a été d'accord pour que la durée du travail et le seuil de déclenchement des heures supplémentaires ne soient plus définis par la loi, mais par la négociation entre partenaires sociaux. 

Les propositions de Bruno Le Maire sur la dégressivité des allocations chômage, qu'il avait dû remballer en 2012 face à l'hostilité des troupes UMP, font désormais l'unanimité. L’indemnisation du chômage serait conditionnée au bout de 3 mois au suivi d’une formation et les allocations dégressives au bout de 6 mois : mesure difficile et potentiellement explosive en période de chômage de masse, mais nécessaire si l’on veut baisser les dépenses sociales réellement. En contrepartie, pour « faciliter » l’embauche, la fusion CDD et CDI est proposée, avec des droits progressifs, ainsi que l’apprentissage à quatorze ans, dont on connait l’efficacité en terme d’insertion dans la vie professionnelle.

L'éventail de propositions d'Hervé Mariton sur le contrat de travail unique, la simplification du Code du travail, la hausse des seuils sociaux ou, encore, l'extension aux commerçants et aux artisans des avantages dont bénéficient les autoentrepreneurs a également été intégré dans les «mesures d'urgence ». Pour « en finir avec l’assistanat », des contreparties aux bénéficiaires du RSA (5 heures voire plus) seraient demandées.  

Baisse immédiate des charges de 34 milliards

Pour la compétitivité, l’UMP prône – c’est le retour de la TVA sociale – une baisse des charges en supprimant les cotisations sociales famille (soit 34 milliards), financée par une hausse de la TVA et une baisse des dépenses. Au menu aussi, la non-rétroactivité fiscale, l’allégement des contrôles fiscaux, Urssaf... sur les PME. Après débat, l’ISF, symbole difficile à déboulonner, serait conservé, mais l’UMP propose de déplafonner les outils fiscaux qui permettent d’investir dans les entreprises.

Fin de l’emploi à vie dans la fonction publique 

Les participants ont insisté sur le fait qu’il fallait d’abord baisser les dépenses publiques – 130 milliards sur cinq ans – pour ensuite pouvoir baisser les impôts. Ils proposent le retour du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux, d’un jour de carence (et non 3 comme envisagé), la fin de l’emploi à vie dans la fonction publique avec la possibilité, pour les nouveaux entrants, d’être mieux payés mais sous contrat. Regroupement des régions en 8 grandes régions, suppression des départements là où il y a des métropoles sont un autre gisement d’économies, tout comme l’âge légal de la retraite à 65 ans en 2023, l’indexation des prestations sociales sur la croissance et non l’inflation, et la cession de 5 % du parc de logements sociaux.

De l'avis unanime, «un très large consensus a émergé au cours des discussions». Alain Juppé, dont la présence rue de Vaugirard était également exceptionnelle, a lui aussi approuvé les principaux axes préconisés.

 


VOUS LE SAVIEZ ?

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L’ordre PS règne :

90 Préfets sans affectations : le nombre des préfets hors cadre est habituellement de l’ordre d’une vingtaine. Après 18 mois de gouvernement PS, tous les préfets nommés sous Sarkozy ont été changés et aucune affectation ne leur a été proposée. On appelle ça la « chasse aux sorcières ».

Arrestations arbitraires : les « veilleurs » gênent. 52 d’entre eux ont été interpellés sans raison vendredi dernier à Paris par la police et embarqués pour contrôle d’identité. Une plainte avait déjà été déposée avec constitution de partie civile contre des policiers pour « faux en écriture publique » et 52 « faux procès-verbaux »  pour « non présentation de papiers d’identité » alors que les personnes les avaient présentés. C’était en juin dernier. Cela s’appelle de la persécution.

Mais c’est la débâcle financière :

Les impôts sur les intérêts des livrets bancaires : tout est bon pour faire rentrer de la « fraîche » dans les caisses. Cette année le montant des intérêts doit être ajouté aux revenus pour être imposé avec. L’Etat a décidé de prélever dès janvier et de manière automatique un acompte de 24% quitte à rembourser le trop perçu éventuel… en août !

L’Etat emprunte 175 milliards : à ce stade de l'année 2013, on demande aux banques de financer 175 milliards d'euros pour le compte de l'État français. Il s'agit plus précisément de 105 milliards d'euros d'emprunts obligataires arrivés à échéance et que nous ne sommes pas en mesure de rembourser ; il faut donc de contracter un nouvel emprunt de la même somme. Preuve que nous ne sommes pas en mesure de nous désendetter. Pour les 70 autres milliards nécessaires, ils correspondent tout simplement au financement du déficit qui s'accroît au titre de l'année 2013. Preuve que nous ne sommes surtout pas en train de faire des économies budgétaires !

Mais l’Etat vole au secours de « l’Humanité » : sur proposition du gouvernement, les députés ont voté l’effacement d’une dette de 4 millions d’euros contractée par le quotidien communiste et qu’il ne pouvait pas rembourser. Heureusement, le Figaro se porte bien, car on peut douter qu’il eût pu bénéficier de la même sollicitude. Le Monde étant dans le rouge (la presse de gauche ne fait pas recette en ce moment)  nos sous vont-ils servir à le renflouer aussi ?

Aussi, invente-t-on de nouveaux impôts : et en matière de créativité fiscale, l’imagination socialiste n’a pas de limite. C’est ainsi que nous allons payer une « aquataxe » pour réparer les cours d’eau. Le principe  est dans le projet de loi sur « la métropolisation et la modernisation de la politique territoriale ». La base sera assise sur le foncier et payable par l’ensemble des contribuables…

Le jour de carence dans la fonction publique s’est révélé efficace : les arrêts maladie d’une journée ont chuté de 40% dans les hôpitaux et 43% dans la fonction publique territoriale.  Un cinglant démenti à l’affirmation de la Ministre de la Fonction publique qui dénonçait : « une mesure injuste, inutile et inefficace ». Sa suppression coûte 175 millions d’euros à l’Etat…

Et la débâcle économique :

Baisse de la production industrielle en France : elle s’est à nouveau repliée de 0,3% en octobre. Elle est très forte dans les industries extractives, l’énergie et l’eau. Dans le même temps elle augmentait de 0,5% en Italie et de 0,4% en Grande-Bretagne.

Hausse des défaillances d’entreprises : fin septembre, le nombre de faillites d’entreprises a augmenté de 5,5% sur un an. Les secteurs les plus touchés sont l’immobilier (Merci Duflop) avec + 10,2%, et l’hébergement-restauration avec + 9,6%.

Le chiffre d’affaires de l’agriculture recule de 3,8% en 2013. Le revenu moyen des agriculteurs chute de près de 23%.

Chine : excédent commercial record.  En novembre l’excédent commercial a été de 33,8 milliards de dollars, le plus haut niveau depuis 2009. Les exportations bénéficient d’un rebond de la demande aux Etats-Unis et en Europe.

Cherchez l’erreur !


MALHONNETETE INTELLECTUELLE

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En politique, la mauvaise foi fait partie des règles du jeu. Ce n’est pas le côté le plus reluisant du débat, mais comme tout le monde la pratique de l’extrême-droite à l’extrême-gauche en passant par l’extrême-centre, on s’en accommode. Elle consiste le plus souvent à faire preuve d’amnésie sélective et plus souvent à échafauder des procès d’intention systématiques sur les intentions de son adversaire. Comme la spéculation en politique est ce qu’il y a de plus aléatoire, pourquoi s’en priver ? Quand les démentis arrivent, les propos concernés sont oubliés depuis longtemps.

Plus grave est à mon sens la malhonnêteté intellectuelle. Elle consiste à accuser son adversaire de maux dont il est l’auteur en s’appuyant sur des faits dont on ne retient que ce qui arrange. Ainsi pratiquent Najat Vallaud-Belkacem, Karine Berger, Pierre Moscovici, Bernard Cazeneuve et autres…

Vous avez remarqué comme moi combien ils deviennent agressifs lorsqu’on leur reproche les augmentations d’impôts qu’ils ont administrées depuis leur arrivée au pouvoir. Aussitôt ils sautent sur leurs grands chevaux et entonnent « l’air du quinquennat précédent » qui a vu la dette s’envoler, les dépenses publiques flamber de 35 milliards de plus par an et les impôts augmenter au moins autant que la ponction qu’ils ont eux-mêmes opérée. Cet exercice est de la pure malhonnêteté intellectuelle.

La vérité oblige à dire que c’est vrai. Mais alors, il faut tout comparer et ne pas oublier la moitié des faits.

Entre 2008 et 2012, la France a bénéficié d’une gestion rigoureuse et responsable.

Entre 2008 et 2011, la France a connu une avalanche de crises aigües qui n’étaient pas de son fait et auxquelles il a bien fallu faire face. 2008 : chute verticale des recettes de l’Etat, entrée en récession. Le gouvernement a réagi en soutenant les banques massivement pour éviter leur faillite et la perte de leur patrimoine pour tous les Français, en relançant l’activité par un plan de soutien avec de multiples volets : prime à la casse pour le secteur automobile, soutien au travail partiel, multiplication des soutiens à l’emploi… Rebolote en 2011 avec les tensions sur l’Euro qu’il a fallu sauver.

Mais il faut mettre en face des dépenses, les efforts de gestion et les résultats obtenus : sortie rapide de la récession et taux de croissance de 1,5% en 2010 et encore de 1% en 2011, maintien du pouvoir d’achat qui a continué de progresser jusqu’à ma mi-2012. En face des 30 milliards de prélèvement on peut mettre la réduction du déficit qui passe de 8% (au lieu de 8,5 attendus) en 2009 à  5,2% fin 2011 (au lieu de 5,7%). Si les Français ont consenti des efforts pendant cette période, au moins peut-on mettre des résultats concrets dans la balance. Et si, malgré tout, le chômage a continué de croître, sa progression a été contenue. tout cela, nos gouvernants actuels ne peuvent pas ne pas le savoir. Et que préconisaient-ils alors ? de dépenser encore plus !

Des dépenses qui augmentent et un champ de ruines.

Alors qu’en face des 40 milliards prélevés par la gauche on peut mettre une croissance atone, un accroissement des charges des entreprises, une explosion du chômage que la profusion de contrats aidés n’arrive pas à contenir, et malgré les dénégations, un accroissement de la dette et une fuite en avant des dépenses publiques. Chacun sait bien que les économies annoncées ne sont pas réelles et que toutes les collectivités sont sollicitées pour embaucher des « contrats d’avenir » quand ce ne sont pas des fonctionnaires supplémentaires par l’Etat. Et le déficit public fait du surplace alors qu’il devrait être déjà, en cette fin d’année à 3% ! La France a dû obtenir un délai de deux ans pour atteindre cet objectif, dont on sait déjà qu’il ne sera pas tenu.

Ils n’ont même pas l’excuse d’une crise sinon celle qu’ils provoquent eux-mêmes par leur incompétence et leur amateurisme, à moins que ce soit l’idéologie qui est inadaptée. Il suffit de voir que les impôts ne rentrent pas comme prévu, que les investissements restent au point mort, que la consommation régresse…  Alors que partout, en Europe et dans le monde, l’économie repart.

C’est la faute à l’héritage, mais personne ne les obligeait à aggraver la situation comme ils l'ont fait en dehors de tout contexte de crise ! C'est bien la preuve que leur politique est néfaste.

 


ECONOMIE : LA FRANCE PEUT-ELLE SORTIR DU TROU ?

Marges des entreprises

3ème partie : un programme pour remonter la pente.

On ne peut pas se poser la question, sans se demander d’abord, pourquoi.

Pourquoi en est-on arrivé là ?

Question simple que nos dirigeants actuels seraient bien avisés de se poser. Pourquoi la France est-elle dans cet état ? Pourquoi est-elle incapable de créer de vrais emplois ? Pourquoi n’arrive-t-elle pas à se maintenir dans la concurrence internationale ?

Le mal vient de loin. On pourrait remonter aux années « Mitterrand » et aux funestes engagements pris alors, mais il y a eu suffisamment de gouvernements d’alternance depuis pour qu’on ait la pudeur de ne pas se contenter d’une réponse trop facile. De même que l’argumentation du gouvernement actuel qui voudrait mettre la responsabilité principale sur son prédécesseur n’est pas plus acceptable.  J’ai la certitude que la droite aurait fait mieux que l’équipe qui est au pouvoir, et je le démontrerai dans un prochain article, puisque, selon les sondages les Français semblent sceptiques à ce sujet.

Le quinquennat Sarkozy a dû faire face à trois crises majeures : crise des subprimes en 2008, crise financière et bancaire en 2009, crise des dettes souveraines et de l’Euro en 2010. Les Français sont peu nombreux à avoir conscience de la gravité extrême de ces trois crises et de la menace qui a pesé sur leur épargne et notre économie, que le gouvernement d’alors a su écarter en limitant les dégâts sur l’emploi et sur le pouvoir d’achat. Il a dû faire face à une récession qui n’était pas de son fait et s’est donné les moyens d’en faire sortir la France très rapidement. En se payant le luxe d’avoir commencé le redressement des comptes publics puisque le déficit était passé de 8 % à moins de 5% en deux ans et la trajectoire visée était d’atteindre 3% en 2013 ! C’est Nicolas Sarkozy qui a réussi à inverser la courbe des emplois dans la fonction publique, a incité à travailler plus.

Si la situation de la France s’est autant aggravée en un an et demi, c’est bien le résultat d’une politique et de choix désastreux. Il faut donc changer de politique. Alors que faut-il faire ?

Le rapport de l’OCDE donne les principales pistes.

C’est le rapport de l’OCDE, commandé par François Hollande et dont il a repoussé deux fois la publication, finalement, qui nous apporte les réponses. On comprend pourquoi.

Les 35 heures s’avèrent avoir été et continuent d’être une arme de destruction massive de notre économie et de nos entreprises. On leur doit en grande partie notre préférence pour le chômage et elles continuent de coûter à l’Etat près de 20 milliards d’euros par an. Résultat : les Français ne travaillent pas assez, sont trop payés pour le travail qu’ils font et les 35h font baisser la productivité globale. Il faut donc revenir sur cette loi, vraiment. C’est un boulet pour l’économie.

En même temps, le rapport constate une baisse du niveau d’éducation et de formation bien que nous y consacrions des dizaines de milliards d’euros. Jusqu’à quand laissera-t-on le « pédagogisme » faire ses ravages et la « charrue » des rythmes scolaires devant les « bœufs » de la connaissance et du savoir ? Il faut remettre en route la machine à former les élites et redonner au savoir son prestige.

Les chemins du redressement sont connus : il nous faut produire plus et mieux, pour reconquérir des marchés, il nous faut investir dans la recherche et l’innovation plus que nous ne le faisons, il faut réformer le travail en procédant à la simplification des réglementations, et il faut réformer la fiscalité avec l’objectif prioritaire de baisser les charges des entreprises et de privilégier l’emploi.

Réduire les dépenses publiques, structurelles et fonctionnelles, d’abord. La réduction des dépenses improductives est impérative. La décentralisation est devenue une immense machine à redistribuer : la superposition des dépenses a considérablement accru l’inefficacité et favorisé les clientélismes et les dérives financières qui vont avec. La machine de l’Etat qui a embauché 36% de fonctionnaires en plus entre 1990 et 2007, est un facteur de sclérose économique par son poids disproportionné en comparaison de la performance de notre  économie. Il faut reprendre l’action de réduction des effectifs qui avait été entreprise et ne pas relâcher l’effort car c’est une action qui prend du temps.

Réduire le coût du travail ensuite. C’est la seule voie pour améliorer la compétitivité des entreprises sans quoi le retour de la croissance est impossible durablement. L’alourdissement continu des charges est à l’origine de la progression continue du coût de l’heure effectivement prestée et ceci affecte principalement les bas salaires. L’heure prestée dans une société de l’ouest de la France, pour une personne peu qualifiée coûte le double de ce que la même personne coûte au Canada. Pour une telle entreprise confrontée à une telle situation, le seul choix qui lui reste est de délocaliser à défaut de pouvoir mécaniser à outrance pour diminuer le coût de la main d’oeuvre dans son prix de revient.

Ainsi s’explique la dégringolade du poids de l’industrie dans le PIB de la France. Elle ne représente plus que 12% de la création de richesse (26% en Allemagne). Que l’Etat s’en préoccupe en prenant des initiatives, c’est bien. Mais rien ne remplacera la restauration des marges, sans lesquelles il ne peut y avoir des investissements et de l’innovation, donc de l’emploi. Le taux de marge est de 29% contre 42% en Allemagne, cela montre le chemin à parcourir. Le PDG de Faurecia, leader équipementier de l’industrie automobile, le confirme dans une interview aux Echos : « Quels que soient les débats nationaux, il y a une réalité de terrain. Nos collaborateurs ont clairement la perception que si rien n’est fait en matière de coût du travail, les conséquences peuvent être très négatives... il y a un potentiel, des capacités d’ingénierie et d’excellence industrielle extrêmement fortes, mais aussi une prise de conscience de tous les acteurs. L’obstacle essentiel vient du poids de la « superstructure », les 57 % de dépenses publiques. Le reste est tout à fait en état de fonctionner, il n’y a aucun débat là-dessus. Vous ne pouvez pas faire vivre 57 % d’une économie au crochet des 43 % restants, alors que dans les autres économies, les 40 % de dépenses publiques sont supportés par les 60 % de l’économie productive… »

Réduire les impôts enfin, pour se relever du KO fiscal. Il n’y a pas 36 solutions, mais deux. Réduire les dépenses publiques et faire participer les importations par un transfert sur le taux normal de la TVA en le faisant passer progressivement de 20% à 23% ou 24%. Cela concerne aussi les collectivités locales qui doivent revenir à une conception plus rigoureuse de l’utilisation du denier public en cessant de se comporter en machine à inaugurer pour se faire réélire.

Voilà un programme assez simple : supprimer les 35 heures, baisser les dépenses publiques réellement, réduire le coût du travail, diminuer les impôts, simplifier notre administration et les réglementations. Libérer l’économie de ses carcans… Faute de quoi, la France restera au fond du trou. Mais pour changer de politique, il faut changer de gouvernement et de majorité.

 


ECONOMIE : LA FRANCE AU FOND DU TROU

Croissance 2013  Investissements 2013001


2ème partie : le déclin absolu.

Les signes de déclin se multiplient.

La France régresse en richesse, en production industrielle et en emplois. Depuis 2008, sa population a augmenté  de 1,5 millions d’habitants, mais le PIB a régressé de 1% en volume, ce qui équivaut à une baisse de la richesse par habitant, premier signe de déclin.

La production industrielle a reculé de 16%, ce qui est unique dans le monde développé, second signe de déclin. A ce sujet, la mise en place des 35 heures aura été déterminante, souligne le rapport de l’OCDE.

L’emploi marchand, troisième signe de déclin, est passé de 16,4 à 15,9 millions de postes de travail pendant qu’on multiplie les emplois aidés dans le secteur public, ce qui accroit l’appauvrissement. Ce n’est pas la bonne recette pour résorber la poche de 2 millions de jeunes de moins de 25 ans, sans qualification et sans travail, qui s’est formée.

A l’opposé, ce sont 200 000 jeunes très diplômés et qualifiés qui se sont expatriés, 4ème signe de déclin, et le choix de l’exil est plébiscité à 80% des diplômés des grandes écoles.

La France est sur le chemin du sous-développement, accablée par ses piles de règlements, de taxes et de chômeurs, en même temps qu’elle se vide de ses entreprises, de ses capitaux et de ses cerveaux.

La gauche continue d’accumuler les erreurs.

Elle a aggravé le manque de compétitivité de nos entreprises.

En arrivant au pouvoir, elle s’est empressée de casser la réforme voulue par Nicolas Sarkozy pour améliorer la compétitivité des entreprises en transférant le financement de la politique familiale sur la TVA qui passait de 19,6 à 21% et sur la CSG (1point de plus). Ce qui avait l’avantage d’une baisse immédiate de 6% les charges pesant sur les entreprises et les salaires, sans qu’une hausse des prix soit avérée, et faisait participer en même temps les produits importés au financement de notre modèle social. La gauche prend la mesure stupide d’augmenter la TVA sur les activités intérieures, pénalisant de nombreux secteurs, dont le passage de 7 à 10%, et même 20% est catastrophique pour les entreprises et les différents secteurs concernés en termes de chiffre d’affaire et d’emplois.

Elle a provoqué le marasme du secteur du bâtiment, moteur essentiel de toute croissance.

Les lois Duflot sur le logement ont réussi à tarir l’investissement privé dans le locatif et l’objectif de construire 500 000 logements par an est loin d’être atteint : c’est à peine la moitié qui sont en chantiers. Jamais la France n’a construit aussi peu ! La garantie universelle des loyers s’avère être le meilleur moyen de faire fuir les investisseurs. Voilà ce qui arrive quand on fait voter des lois idéologiques contre le capital : celui-ci s’en va ailleurs.  Les mises en vente de logements ont chuté de 18,5% au 3ème trimestre et le rebond n’a pas encore eu lieu pour le 4ème. On table sur 90 000 mises en vente cette année contre 112 000 en 2012 qui était déjà une mauvaise année.

L’instabilité fiscale fait fuir les entreprises qui peuvent se délocaliser.

Dans ce contexte de furie fiscale, les patrons ne croient plus aux promesses de restauration de la compétitivité, ni par le fameux CICE qui n’est pas encore entré en application et que la grogne contre la hausse de TVA à intervenir au 1er janvier 2014 fragilise, puisqu’elle doit le financer, ni sur la volonté d’alléger les charges en 2014. 29% des patrons se disent prêts à délocaliser et investissent à l’étranger pour éviter les lourdeurs administratives et l’instabilité fiscale ahurissante entretenue par un gouvernement aux abois. C’est à ce moment que les députés choisissent de durcir les conditions de l’optimisation fiscale, ce qui est vécu comme une nouvelle marque d’hostilité contre les entreprises, au moment où tous les grands groupes envisagent de délocaliser les directions stratégiques que sont la gestion de trésorerie ou la communication financière. On met à mal une vraie chance de la France d’avoir sur son sol de grands groupes mondiaux que la taille de notre pays ne devrait pas permettre. Ceux qui captent la croissance mondiale pour en faire profiter nos PME et ETI ont commencé leur déménagement.  A commencer par Publicis, Schneider, Total…  On oublie au passage, que le capitalisme français étant asséché depuis longtemps, ce sont les investisseurs étrangers qui sont quasi-majoritaires dans les grandes entreprises du CAC 40.

L’aide au tissu économique est une illusion.

Même sur l’aide au tissu économique, le gouvernement fait passer l’idéologie avant le pragmatisme. On a créé la BPI en regroupant des organismes spécialisés qui fonctionnaient bien pour en faire une machine bureaucratique avec des orientations politiques. On multiplie les fonds de soutien : gonds de soutien du Qatar de 300 millions d’euros, orienté vers les PME, fonds de « résistance économique » de 380 millions d’euros pour aider la trésorerie des entreprises qui ne trouvent pas de soutien auprès des banques…mais on est incapable d’empêcher une « pépite » française  qui a inventé l’imprimante 3D, en mal de capitaux pour se développer, d’être achetée par les Américains. Malgré tous ces efforts brouillons et dans tous les sens, les dépôts de bilan et les faillites se multiplient : la Coface annonce un chiffre record de défaillances d’entreprises pour 2013 à 62431, en hausse de 4,3% par rapport à 2012 qui était déjà une mauvaise année. Pire, ce sont 62000 entreprises de plus qui devraient connaître le même sort en 2014 ! L’économie administrée, ça ne marche pas dans un monde ouvert.

On ne s’étonnera donc pas que les indices les plus récents publiés soient mauvais : 196 500 emplois menacés dans les entreprises en difficulté, l’activité des entreprises du secteur privé aurait chuté en novembre, aussi bien dans le secteur industriel que celui des services et l’indice PMI est en baisse lui aussi de 2 points ce qui laisse présager un retour de la récession avant la fin de l’année.

Alors que la croissance est de retour au Royaume-Uni, en Espagne, qu’elle se maintient en Allemagne, la France reste à la traine faute d’avoir engagé les vraies réformes.

A suivre, lundi : «  Economie : comment sortir du trou. »

 


ECONOMIE : LA FRANCE AU FOND DU TROU !

 

Croissace conso 2013001

1ère partie : une économie à la rue. Constats.

Comme je l’avais indiqué à plusieurs reprises, faisant référence à plusieurs analyses sur l’état de notre économie, contrairement aux prophéties hasardeuses moscoviciennes  ou cazeneuviennes, non seulement la reprise n’est pas là, mais tous les voyants sont au rouge et tous les moteurs de l’économie sont à l’arrêt. Cela n’a rien de réjouissant. D’autant plus, comme on va le voir, que le pire est encore à venir avec le choix stupide du gouvernement d’augmenter la TVA sur les activités intérieures.

Le pingouin s’avère être un manchot !

François Hollande, qui fait rire tout le monde (pleurer serait plus juste) à continuer d’affirmer que la courbe du chômage va s’inverser avant la fin de l’année, voulait être jugé sur les résultats. Ils sont là et sont implacables.  Le verdict est tombé et il est unanime, qu’il s’agisse de Standard & Poor’s, de la Commission européenne, de l’OCDE, du FMI ou de la Cour des Comptes : la France est au fond du trou.

Croissance « zéro ».

La reprise se dessine en Europe, mais nous sommes condamnés à la croissance zéro et la compétitivité de notre pays s’effondre.

La multiplication des emplois subventionnés dans le secteur public ne parvient pas à compenser les destructions d’emplois dans les entreprises (110 000 depuis début 2013 et 60 000 à venir avec les plans sociaux) et, loin de s’inverser, la courbe du chômage grimpe au ciel.

Le déficit public s’accroit (4,1% en 2013 contre 3% du PIB prévus), la dette prospère (95,4% du PIB fin 2014) alors que le choc fiscal était censé les contraindre.

La dégradation de la notation financière est la conséquence logique de l’épuisement des marges de manœuvres souligné par tout le monde. Réduite à AA, elle rend inévitable, à court ou moyen terme, un choc majeur sur la dette publique et le système bancaire français.

On peut affirmer, sans risque d’être démenti par les faits, que la politique choisie par le Président et son gouvernement, qui consistait à redresser les comptes par un accroissement sans précédent de la fiscalité, a définitivement échoué. Devant la fronde fiscale qui s’est levée, le projet de « remettre à plat la fiscalité » est un coup de bluff, puisqu’en même temps on annonce que ce sera à taux de prélèvement constant. Une proposition de « remise à plat des dépenses publiques » eût été plus sérieuse.

Tous les secteurs d’activité sont à l’arrêt.

C’est l’effet de l’accumulation des mesures contre-productives, du foisonnement des dispositions hostiles aux entreprises, des choix idéologiques qui démolissent méthodiquement des activités comme celle du bâtiment et de la construction avec les lois « Duflop », du prélèvement fiscal massif de plus de 70 milliards depuis 2012 qui a tari les investissements et paralysé la consommation.

Le résultat c’est une croissance en berne, une explosion du chômage, un accroissement de la dette et un effondrement du commerce extérieur. La consommation reste atone, et les investissements des ménages comme des entreprises diminuent. Face à la faiblesse des marges, les PME résistent en limitant l’investissement : sur 15 000 entreprises interrogées, 12 à 18% sont en pertes et le BTP est lourdement impacté.

Le travail au noir en nette progression.

Pire, les mauvais choix fiscaux font basculer des secteurs entiers dans l’économie clandestine. La ronde des camionnettes à la sortie des grandes surfaces de bricolage est le meilleur indicateur de travail au noir dans le bâtiment. Et avec la hausse à 10% du taux de TVA, la ronde va s’accélérer. De nombreuses activités sont touchées par le recours au travail au noir : hôtels, cafés, commerces alimentaires, garages, coiffeurs…  et les procédés sont nombreux à commencer par l’oubli de déclaration ou la facturation fractionnée avec partie du paiement « sous la table ». Les emplois à domicile, touchés par les hausses des charges qui en ont augmenté le coût de 12%, a reculé lourdement en déclaration d’heures déclarées pour passer en partie en travail au noir.

A suivre demain, 2ème partie : le déclin absolu.

 


MORTEL AUTOMNE

  La croissance en panne

L’automne est meurtrier, et pas seulement sur les routes. Il l’est surtout pour François Hollande et la politique qu’il conduit depuis 18 mois. L’abaissement de la note à AA+ par Standard & Poor’s vient à point nommé rappeler où le bât blesse. L’agence constate deux évidences : la France n’a plus de marge financière pour son budget et les réformes attendues n’ont pas été menées à bien, avec pour résultat une situation bloquée. Un constat que chacun d’entre nous peut faire : le gouvernement n’a plus aucune marge de manœuvre, pas plus politique avec sa majorité « kyrielle » et indisciplinée, qu’économique avec des résultats très insuffisants pour faire reculer le chômage et relancer l’activité. Il n’a pas de politique de rechange, il est condamné à l’impuissance.

Il ne suffit pas de réclamer la confiance pour qu’elle s’établisse comme par enchantement. Il ne suffit pas d’invoquer le volontarisme pour que la courbe du chômage s’inverse. Il ne suffit pas de clamer qu’on a engagé de grandes réformes quand on se contente de demi-mesures. Il ne suffit pas d’annoncer qu’on fait des économies quand on constate tous les jours que les dépenses publiques augmentent !

Après on s’étonne que la « grogne » monte dans le pays, que la colère explose avec la multiplication des plans sociaux, comme s’il n’y avait pas de lien entre l’accroissement des charges sur les entreprises et leur perte de compétitivité qui se traduit par des dépôts de bilan. On s’étonne que les Français ne croient plus à rien quand ils voient les feuilles d’impôts tomber lourdement plombées et les taxes nouvelles pleuvoir comme les obus à Gravelotte… Quel crédit apporter à un gouvernement au bord du redressement judiciaire à qui il va manquer 20 milliards d’euros pour boucler 2013 et qui en trouve 4 subitement pour Marseille, afin d’aider son candidat en vue des municipales !

La colère et l’inquiétude qui ont gagné le pays repose sur des constats malheureusement établis et des comportements insupportables,  aggravés par le déni des réalités de ceux qui sont la cause des calamités qu’il faut qu’on endure. C’est ce décalage que tout le monde perçoit entre la réalité perçue et le discours des gouvernants qui explique l’impopularité abyssale de l’exécutif. Pour traduire en clair : qu’on soit de droite ou de gauche, on n’aime pas être pris pour des cons.

Les constats :

Sur le front de l’emploi, la situation est pire qu’en 2009 au plus fort de la crise : défaillances, suppressions d’emplois, fermetures…Plus de 13 000 sociétés sont en redressement judiciaire ou en liquidation. On ne peut pas s’étonner que le chômage ait dépassé les 3 300 000 demandeurs d’emploi.

Les entreprises connaissent des problèmes de trésorerie sans pouvoir bénéficier du soutien des pouvoirs publics, eux-mêmes asséchés. Le prélèvement de 21 milliards d’euros supplémentaire sur 2012-2013 n’a fait qu’aggraver la situation. Pire, les réformes aggravent leurs difficultés et font peser de nouvelles charges sur leur avenir tel le volet pénibilité de la réforme des retraites, totalement ingérable pour nos PME-TPE, sans compter avec les hausses des cotisations.

Tous les moteurs de la demande sont à l’arrêt. La panne de consommation des ménages provoquée par la baisse continue du pouvoir d’achat depuis le 3ème trimestre 2012 se prolonge avec l’inquiétude que créent les prélèvements fiscaux et les Français se réfugient dans l’épargne. Pour les mêmes raisons, les investissements sont en panne faute d’investisseurs effrayés par l’instabilité fiscale. La part de marché à l’export continue de se détériorer du fait du manque de compétitivité de nos entreprises et l’exemple de l’effondrement de la filière agroalimentaire bretonne en est l’illustration dramatique.

La situation du commerce et de l’artisanat, la 1ère entreprise de France, n’est pas meilleure. Les professions sont asphyxiées par les prélèvements avec 1,1 milliards d’euros de taxes payés en plus en 2013. L'instabilité fiscale et parafiscale a généré des mouvements divers de « pigeons », « tondus », « poussins »… qui montrent un monde au bord de la révolte. L’application prochaine de l’augmentation de la TVA pourrait jouer le même rôle que l’écotaxe.

Les réponses du gouvernement ne sont pas à la hauteur des difficultés et trop compliquées. Le CICE se révèle inadapté et suscite plus de méfiance que d’intérêt. Les allers-retours du gouvernement sur les projets d’impôts, taxation de l’excédent brut d’exploitation, de l’épargne, et l’affichage de la taxe à 75% créent un climat peu propice au développement des activités.

Les emplois aidés, hors le fait qu’ils sont coûteux, plus de 3 milliards d’euros en année pleine, ne concernent que très peu la sphère de  l’économie marchande. Ils grossissent les emplois sans lendemain au sein des collectivités ou des associations. Ils aideront peut-être à améliorer la courbe du chômage, à la façon d’un cautère sur une jambe de bois.

Les comportements :

Les Français ne supportent plus le mensonge permanent qui consiste à leur faire croire que la situation s’améliore  sur le plan financier alors que la dépense publique atteint 57% du PIB, que des économies (15 milliards) sont réalisées alors qu’elles sont virtuelles, que les impôts sont justement répartis alors qu’ils touchent tout le monde.

La perte de crédit tient aussi au discours sur les perspectives : comment croire un ministre qui annonce une prévision de croissance aussitôt contredite par les organismes économiques internationaux, une baisse du déficit dont les objectifs ne sont jamais atteints et toujours repoussés.

Comment croire que la reprise est là alors que chaque jour sur le terrain les entreprises licencient.

On s’étonne alors, qu’après Bruxelles qui rappelle à notre gouvernement les engagements qu’il a pris et doute qu’il soit en mesure de les tenir, une agence vient dégrader la note de notre dette.

Et la réponse tombe de l’Elysée : la politique menée est la bonne, dormez tranquille braves gens, on garde le cap. Jusqu’à l’abîme ?

Encore bénéficie-t-on d’une conjoncture favorable qui atténue toutes ces mauvaises nouvelles : la BCE vient de baisser son taux directeur, l’afflux des capitaux qui se retirent des pays émergents détend les marchés financiers tandis que la Fed américaine continue à imprimer ses dollars. Jusqu’à quand ?

L’effet pervers, c’est que, du coup, notre gouvernement n’est pas encore au pied du mur et se croit dispensé de faire les efforts (douloureux) de baisse des dépenses qui s’imposeront tôt ou tard, si une explosion n’a pas eu lieu avant !

 

 


LA FRANCE EN MIETTES

 

  France-faillite

Après dix-huit mois  de gauche au pouvoir, il n’est pas exagéré de dire que la France est en miettes, défigurée par les multiples déchirures que le pouvoir lui a infligées. Celui qui avait promis une « France apaisée et réconciliée » n’a eu de cesse que de la diviser en multipliant les sujets d’affrontements entre les différentes composantes de notre société.

Il a provoqué une fracture sociétale beaucoup plus profonde qu’il n’y parait et qui n’est pas près de se résorber avec le « mariage pour tous », l’introduction à visage couvert de la théorie du genre ici et là, les projets de procréation médicalement assistée ou de gestation pour autrui, de banalisation de l’euthanasie…

Il a stigmatisé les couches sociales les plus actives, avec la chasse aux riches et le matraquage des classes moyennes, provoquant fuite des capitaux et exode des gens fortunés et autres cadres supérieurs. Comme ce n’était pas suffisant, la polka des taxes et l’inflation permanente de nouvelles sources de financement, les modifications incessantes de celles existantes, entrainent une instabilité permanente  dont le résultat est la paralysie de l’économie. Le prélèvement massif de près de 53 milliards d’euros n’empêchent pas les dépenses publiques de croître et la dette de prospérer.

Il est responsable de la faillite économique de nombreuses entreprises considérées comme les éternelles vaches à lait du financement de la moindre réforme, consacrant l’inanité des mesures qui vont toutes dans le sens du renforcement de l’économie dirigée par l’Etat, à l’inverse de toutes les politiques qui sont menées autour de la France avec plus de succès comme on peut l’observer au Royaume-Uni, en Espagne ou au Portugal.

Il a provoqué la fracture territoriale avec les réformes qui privilégient la métropolisation au détriment du rural et le refus de réduire le millefeuilles administratif, qui conduisent aujourd’hui la Bretagne à la révolte, en attendant que d’autres régions, pourtant gérées par des socialistes, se rebellent.

Il a conduit sa propre majorité à la division par son incapacité à afficher un cap, ses atermoiements, ses reculades, une politique qui ne dit jamais son nom, incapable qu’il est de mettre d’accord écologistes, courants du PS et gauche de la gauche, donnant le spectacle d’une majorité présidentielle en lambeaux jusqu’au sein même du Parti Socialiste.

Il est responsable de l’aggravation du climat social avec la montée du chômage, la multiplication des emplois aidés, emplois sans lendemains, financés à coups de milliards d’argent public qui seraient bien utiles pour aider à en créer de vrais, avec un objectif dont personne n’est dupe qui est de masquer la réalité alors que les faillites s’accélèrent, que les plans sociaux se multiplient.

Il a choisi de privilégier le communautarisme, en le masquant derrière un discours de défense de la République qui ne trompe personne, alors que les décisions prises comme le rétablissement de l’AME accélèrent l’immigration irrégulière, que les « naturalisations » sont bradées, que les renvois dans le pays d’origine sont en chute libre, toute une politique attisant le trouble « identitaire » que la « tartufferie » du cas « Léonarda » est venue mettre sous le feu cruel des projecteurs de l’actualité.

Et le plus grave, c’est que par l’incompétence du chef de l’Etat et l’amateurisme du gouvernement, les fonctions régaliennes sont profondément atteintes : la sécurité dans les villes et les campagnes n’est plus assurée comme en témoignent l’explosion de la délinquance et la multiplication des vols dans les champs, avec une gendarmerie obligée de pleurer son carburant ; la justice n’est plus crédible avec les malfrats remis en liberté, les peines non exécutées, le refus de construire des places de prison ; et demain une armée amoindrie par les restrictions d’effectifs et de budget qu’on lui impose.

La France offre aujourd’hui le triste spectacle d’une économie en ruine, d’une Etat à la dérive avec à sa tête des irresponsables  dans le déni permanent, incapables de s’adapter aux réalités du monde contemporain.

Tout va très bien, puisque la « reprise » est là ! La preuve, les bretons en sont convaincus…

Ils ont mis la France en miettes !!!

 

 

 


ENTRE LA CATASTROPHE ET LA CATASTROPHE, JE CHOISIS …

 

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... la catastrophe, évidemment !

Une reculade de plus.

Le sombre Ayrault a annoncé que l’écotaxe est suspendue sine die sur l’ensemble du territoire pour donner du temps au dialogue. Sur ce sujet qui a soulevé la colère des Bretons, entre autres, le gouvernement a donc pris une décision radicale dans un domaine fiscal où les arguments favorables étaient plus nombreux que pour ce qui concerne la taxation rétroactive de l’épargne. Il ne dit pas, bien entendu, comment les recettes de l’écotaxe et les coûts qu’elle a déjà engendrés seront récupérés par les pouvoirs publics.

L’écotaxe a été adoptée par le gouvernement de François Fillon. A droite, on aurait mieux fait d’adopter l’attitude de l’ancien ministre des Transports, Dominique Bussereau, qui estime qu’elle « reste une bonne mesure ». Cela aurait été plus crédible que de vivement critiquer une mesure qu’elle a décidée dans le cadre du Grenelle de l’Environnement,  et maintes fois reportée.  Et cela d’autant plus qu’il avait commandé les portiques utilisés pour le contrôle du trafic des poids-lourds avec une clause de dédit de 800 millions d’euros. C’est dire que, en l’occurrence, le remède choisi par le Premier Ministre actuel est aussi catastrophique que l’aurait été l’entrée en vigueur du dispositif.

Un dispositif mal expliqué.

Sans doute l’écotaxe n’a-t-elle pas été suffisamment expliquée dans sa mise en œuvre. Tout le monde a compris que c’était un impôt supplémentaire, alors que dans le cadre du « verdissement » de la fiscalité, elle aurait dû s’accompagner d’une baisse correspondante et visible d’un autre impôt plutôt que d’annoncer que ses recettes serviraient à l’investissement dans les infrastructures de transport non polluants, ce qu’on peine à croire dans la confusion financière du moment. C’est là que le bât blesse parce que gouvernement cherche de l’argent partout.

Le « vase » fiscal déborde.

Mais on comprend bien aussi ce qui a motivé les agriculteurs bretons. L’écotaxe risquait de les ruiner en rongeant leurs marges de profit. Nul doute que leur opposition violente a été encouragée par le climat délétère que la multiplication des impôts de toutes sortes a créé dans le pays, aggravé par les difficultés dramatiques de l’agroalimentaire de la péninsule. Si l’opposition est montée au créneau contre cette disposition qu’elle avait votée en son temps, c’est aussi parce que, comme le rappelle  Jean-François Copé, les Français ont été accablés par 55 milliards d’impôts supplémentaires accumulés en deux ans. Les appels de détresse des petites entreprises de production rendent aujourd’hui, à juste raison, cette taxe inapplicable. Elle est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

L’exécutif dans une impasse financière.

Ce qui est catastrophique, c’est que l’exécutif s’est lui-même acculé dans une impasse. A force de manier la matraque fiscale, il a créé une situation ressentie comme une overdose accompagnée d’une instabilité peu propice au développement de l’économie dans tous ses compartiments. Le message qui est retenu maintenant c’est qu’il suffit de faire les gros yeux et du bruit pour qu’il recule. Et la liste de ses renoncements commence à faire désordre au point de donner le sentiment que l’avion n’a pas de pilote, ou, autre image, que la France est un bateau ivre…

Il y a gros à parier que la mise en place des augmentations de TVA au 1er janvier 2014 ne va pas se faire paisiblement du côté des artisans et des commerçants. La « Jacquerie » ne demande qu’à s’étendre. Voilà qui promet et donnera encore du grain à moudre à Marine le Pen qui n’en demandait pas tant. Il y a gros à parier aussi que plus rien ne va bouger d’ici les municipales tant le pouvoir craint la « raclée » électorale que préfigurent les sondages à travers l’impopularité record du chef de l’Etat. Une paralysie catastrophique !

La catastrophe, c’est maintenant, et c’est permanent !

 


LA POLKA FISCALE

 

Flanby découragé  Ayrault sombre

La reculade n’est pas un principe de gouvernement.

Nouvelle reculade du gouvernement : après la tentative d’imposer les excédents d’exploitation des entreprises transformée en augmentation de l’impôt sur les sociétés, l’annonce de nouveaux impôts sur les produits d’épargne était d’autant plus insupportable qu’elle intervenait après des annonces contradictoires de « pause fiscale » pour 2014. Le rejet est d’autant plus fort qu’il intervient au moment de la facture assaisonnée payée cet automne et surtout parce que la mesure touchait des millions de foyers modestes qui, par les temps qui courent, ont plus que jamais besoin de se constituer un pécule pour des jours qui s’annoncent pour le moins tumultueux. La rétroactivité jusqu’aux contrats signés en 1999, prise en compte dès le 26 septembre 2013, ajoutée au taux porté à 15,5%, est apparue comme une volonté de piéger le contribuable en le privant de possibilité de réagir, avec en sus un sentiment que l’Etat pouvait bafouer à sa guise le cadre qu’il avait lui-même fixé. Un organisme privé qui se serait comporté de la sorte serait poursuivi pour abus de confiance ou escroquerie. De quoi alimenter le ras-le-bol fiscal !

Un amateurisme dramatique.

Le retrait décidé est encore plus grave : il souligne l’amateurisme d’un exécutif qui fait voter des impôts sans avoir mesuré les conséquences et pire encore les retire devant la montée de la contestation. Une vraie déroute du gouvernement dans laquelle il perd son crédit, et circonstance aggravante, elle est accompagnée de commentaires ridicules du principal responsable du PS, Harlem Désir qui « préfère un pouvoir qui change d’avis à un pouvoir qui s’obstine » et du Ministre de l’Economie, Pierre Moscovici qui ose se prévaloir de « l’écoute des Français ». Pitoyable ! Personne ne peut être dupe !

Ce qui est dramatique, c’est que dans la majorité on ne se pose pas la question de la faisabilité d’une hausse de la pression fiscale alors que la cote d’alerte a été dépassée : ce sont près de 70 milliards de prélèvements qui ont été effectués sur les quatre dernières années ! Personne n’a mesuré le trouble créé par un constant changement des règles du jeu qui rend impossible toute prévision raisonnable de l’avenir, tant pour les entreprises que pour les particuliers. Personne n’a expliqué à Bernard Cazeneuve, le Monsieur impôts et des comptes d’apothicaires, que le gouvernement devrait dorénavant lutter contre les déficits publics en diminuant les dépenses et non en augmentant encore les impôts.

De la grogne à la révolte.

La révolte n’aurait pas pris cette ampleur si des millions de foyers modestes n’étaient pas concernés. Tout le monde a aussi compris que des impôts encore plus lourds sur les profits des entreprises et les revenus des ménages aisés avaient atteint le point maximum, celui où les dégâts créés annulent la recette espérée.

C’est le pays tout entier qui est touché par les atermoiements d’un pouvoir qui ne sait plus quoi faire pour boucher les trous qu’il creuse lui-même. Qu’on en juge : les impôts retirés devaient rapporter 600 millions d’euros. Il suffisait de revenir sur le rétablissement de l’Aide Médicale aux Etrangers en situation irrégulière et sur la suppression du jour de carence dans la fonction publique pour les trouver largement ! Voilà ce que les Français ne supportent plus !

Un gouvernement aux abois réduit aux expédients.

En réalité, nous sommes devant un gouvernement aux abois qui en est arrivé aux expédients pour trouver de l’argent à tout prix. La vérité c’est qu’il faut trouver 20 milliards d’euros qui manquent pour boucler 2013. Il avance les échéances, il taxe à tout va. Mais ça ne suffit pas.

En réalité, le chef de l’État s’efforce de contenter tout le monde, les entrepreneurs qui créent des emplois, les salariés, les retraités, la gauche de la gauche, les écologistes qui ont un pied dans l’opposition, ce qui le conduit, en toute circonstance, à rechercher le consensus minimal. Son manque de courage politique est tellement évident, sa méthode tellement peu adaptée à la fonction qu’il occupe,  qu’il réussit, en définitive, à s’aliéner tout le monde. Quand on veut contenter tout le monde, on ne satisfait personne. Et on assiste à une polka permanente : un pas en avant, deux en arrière ! Au moment où la France aurait besoin de certitudes !

La priorité devrait être le redressement économique.

Cependant, on se moque bien du destin des gens qui nous gouvernent : ce n’est pas du tout la priorité. L’important, c’est le redressement économique et social du pays et les Français constatent qu’on n’en prend pas le chemin. Le désarroi national provient de la collision entre le rêve idéologique des dirigeants et la réalité.  Ce dont profite surtout le Front national qui continue de nous bercer de ses solutions radicales : un ordre économique et social nouveau qui serait instauré sans la moindre prise en compte du contexte européen et mondial. Faire table rase !  On peut être tenté d’y croire, comme on croit qu’en coupant un membre on arrête la gangrène. Un remède pire que le mal.

En attendant, le bilan est consternant : il souligne l’ambiguïté du programme sur lequel François Hollande a gagné l’élection présidentielle ; il dévoile son isolement actuel ; il montre la fragilité de ses décisions ; il contient les éléments structurels de la défaite, car les hausses d’impôts résultent d’une insuffisance des recettes fiscales, laquelle suggère d’autres hausses. Avec lui, la France perd un temps précieux.

Une réforme ? Non, un moratoire fiscal assorti d’un effort sans précédent de réduction des dépenses est absolument nécessaire. 

 


CES CHIFFRES DONT ON NOUS ABREUVE…

 

Pinocchio


25% des jeunes Français sont au chômage :

Faux : C’est le chiffre le plus utilisé par tous les politiques et journalistes. La vérité c’est que la catégorie statistique est inadaptée du fait que 60% d’une génération poursuit ses études. Le vrai ratio de la classe d’âge à la recherche d’un emploi est donné par Eurostat : 9%. En réalité seulement 1 jeune sur 11 est à la recherche d’un emploi. Pas de quoi parler de « génération sacrifiée ».

14,3% des Français sont pauvres :

Discutable : Le calcul choisi, 60% du revenu médian comme seuil de pauvreté, est discutable. Le fait d’avoir changé le seuil qui était de 50% avant 2008 a fait basculer le nombre de pauvres de 4,7 millions à 8,7 millions. Un gonflement qui ne correspond pas à une dégradation réelle. Le seuil actuel équivaut au revenu médian des années 70 : cela revient à dire qu’un pauvre bénéficie aujourd’hui du revenu des classes moyennes de cette époque.

1% d’immigrés en plus, c’est 1,2% de salaire en moins :

Erroné : Ce chiffre avancé par Marine Le Pen reposant sur une étude américaine des années 80 est démenti par l’immense majorité des études récentes. C’est un cliché facile à mettre en avant, mais la concurrence est faible entre travailleurs résidents et étrangers.

500 000 logements doivent être construits par an pour répondre aux besoins :

Surévalué : Ce chiffre est le Graal de la Ministre du Logement. Il est largement surévalué. L’estimation de 800 000 à 1 million de logements manquants est fausse. En réalité 350 000 logements construits chaque année suffiraient, si on tient compte du parc existant : 7,5% de logements vacants, notamment. La France compte 33,2 millions de logements pour 65 millions d’habitants. En stock de logements, elle se situe en bonne place derrière la Suisse et le Danemark !

3% du PIB, c’est l’objectif de déficit public à atteindre.

Fictif : Et la France n’est pas capable d’atteindre ce seuil magique, pourtant fictif. En effet, on divise un solde de ressources et de dépenses par la richesse produite annuellement. Pour être plus cohérent, il faudrait diviser le déficit des administrations publiques centrales (82,6 milliards en 2012) par les recettes (370,5 milliards) : résultat, les dépenses dépassent les recettes de … 22,3% !!! Autrement plus parlant.

ENCORE D’AUTRES CHIFFRES …

5 Ministres au Quai d’Orsay :

C’est aussi  5 cabinets ministériels (Laurent Fabius, Thierry Repentin, Pascal Canfin, Yamina Benguigui et Hélène Conway-Mouret), 53 conseillers, 63 secrétaires, 27 chauffeurs, 13 huissiers… Elle est pas belle la vie ?

Jour de carence :

La suppression du jour de carence dans la fonction publique va coûter 157 millions d’euros. Il avait permis d’économiser 164 millions en 2012.

Recherche soudeurs, désespérément :

Il manque 3 000 soudeurs selon l’UIMM, et jusqu’à 6 000 selon Randtsad (institut de recrutement). Le CAP soudage a été fermé par l’Education nationale en 1988 !!! Les formations existantes ne sont pas suffisantes bien qu’elles fassent le plein. La réforme de la formation professionnelle présentée à la fin de l’année ne résoudra rien : c’est une usine à gaz (ce qui ne facilitera pas la solution).

Débuts poussifs :

Moins de 13 000 contrats de génération ont été signés. On est loin des 75 000 prévus par le gouvernement d’ici mars 2014 … Une usine à gaz (encore) avait prévenu « l’amère » de Lille.

 


L’ECONOMIE FRANCAISE ENCALMINEE

La croissance en panne

Le redémarrage de la croissance mondiale est avéré et sauf pépin majeur déclenché par la crise de la dette américaine, elle devrait progressivement s’affirmer, même si la Chine peine toujours à retrouver ses taux habituels. En Europe, ça va mieux aussi. Reste la France où l’on doit se contenter d’une timide sortie de récession et d’une croissance voisine de zéro.

Le frémissement auquel s’accroche le pouvoir est évidemment dû au contexte extérieur. Les moteurs de l’économie française sont toujours en panne. Les investissements ne décollent pas. Ils sont pourtant la clé du redémarrage. La consommation est erratique d’un trimestre sur l’autre, au gré des périodes de soldes et des achats de nécessité. Les prévisions plus optimistes des organismes dits « compétents » ne doivent pas nous cacher la réalité. La France est encalminée et l’on ne voit pas de vent vraiment favorable arriver. Au contraire, il faut tout craindre de l’exécution du budget 2014 qui succédera à un exercice 2013 lui-même calamiteux puisque sur 30 milliards d’impôts prélevés, seulement 15 sont rentrés. Un trou de plus à combler et de nouveaux prélèvements en vue.

L’économie française traverse une période de « stop and go » bien connue des économistes, assez classique dans les stratégies de relance de « type keynésien ». On prélève de l’impôt pour relancer la consommation en espérant qu’elle déclenchera la mise en route du second moteur qui est celui des investissements, qui, à son tour relance la machine à exporter. C’est la version vertueuse. Mais quand le prélèvement touche les consommateurs et assèche leur pouvoir d’achat, que la masse des capitaux publics injectés n’est pas suffisante faute d’argent disponible et que le rendement de l’impôt n’est pas au rendez-vous, c’est la spirale des effets pervers qui prend le dessus. La consommation fait un rebond mais s’éteint aussi vite, n’est pas suffisante pour redonner confiance aux entreprises qui restent frileuses. Ce qui explique qu’on ait cette évolution cahotique d’un trimestre sur deux du taux de croissance. : en 2013, 0% au 1er trimestre, 0,5% au second, 0,1 attendu au 3ème et peut-être 0,4% au quatrième, mais rien n’est moins certain.

Les prévisions pour 2014 semblent meilleures, mais on ne sait pas quels effets auront les 12 milliards de prélèvements sur les ménages. On peut craindre le pire. Quant aux entreprises, on promet de baisser leurs charges mais on commence par porter à 38% le taux de prélèvement sur elles. Allez y comprendre quelque chose. Le gouvernement fait régner l’insécurité fiscale en permanence, ce n’est pas le meilleur moyen pour inciter à investir. De la même façon, on ne tardera pas à voir les effets désastreux de la loi Duflot sur les investissements privés dans le logement locatif et ses conséquences sur le secteur du bâtiment, un des principaux moteurs de l’économie. A cela s’ajoutera la fiscalité verte qui n’apparaîtra qu’après les municipales.

Le gouvernement s’entête, par idéologie à renforcer les moyens de l’économie administrée : préférence pour les emplois aidés coûteux plutôt que le soutien à l’emploi réel, dispositifs alambiqués tels la baisse des charges en passant par le crédit d’impôt, ce qui est un autre moyen de faire tourner la machine étatique pour établir un contrôle tatillon sur les entreprises, alourdissement des réglementations alors qu’il faudrait simplifier, multiplication des aides d'assistance… Comme ça n’a jamais marché nulle part, on est assuré du résultat. En attendant la France s’enfonce, les déficits publics diminuent virtuellement mais la dure réalité c’est l’augmentation des prélèvements obligatoires qui atteignent des sommets dignes d’un pays collectiviste, et l’envolée de la dette publique qui atteint maintenant les 1925 milliards d’euros et quelques poussières.  Mais puisqu’on vous dit que tout va bien comme nous l’a assuré hier soir Mme Vallaud Belkacem !

 


BUDGET 2014 : ECONOMIES FICTIVES ET VRAIS IMPOTS

Contribuable détroussé

Et d’abord en finir avec la tirade minable servie en boucle par Ayrault et son Casanova des finances à l’assemblée et sur les plateaux de télé dès qu’on les interpelle sur leur délire fiscal. Oui, la dette a augmenté de 600 milliards sous Sarkozy, oui Fillon a prélevé 30 milliards d’impôts : mais il y a des raisons à cela. En 2009, tous les états européens, y compris l’Allemagne, ont subi avec la chute des recettes liées à la crise, des déficits qui allaient de 5 à 12% du PIB. Au sortir de cette crise, le gouvernement Fillon avait réussi à réduire le déficit plus rapidement que prévu : en 2010 le déficit a été de 7,1% au lieu de 8%, en 2011 il est tombé à 5,3% au lieu de 6. Le budget de l’Etat 2012, voté avant l’élection présidentielle, était même inférieur pour la première fois depuis plus de 50 ans à celui de l’année précédente. On voit bien que les prélèvements effectués ont bien servi à faire baisser le déficit.

Depuis le milieu de l’année 2012 et l’ajustement budgétaire voulu par les socialistes, avec un choix délibéré d’augmenter les dépenses, ce n’est plus le cas. L’année 2012 s’est terminée sur un déficit de 4,8% au lieu des 4,5% envisagés. Si on se reporte  à l’an dernier à la même époque, le budget voté pour 2013 prévoyait un déficit public de 3% du PIB. Du fait que le gouvernement n’a pas voulu faire une loi de finance rectificative en cours d’année, ce déficit atteindra au moins 4,1% ! Le gâchis est immense : la gauche a levé depuis son arrivée 30 milliards d’euros supplémentaires pour qu’un déficit qui devait être de 3% en 2013 se retrouve propulsé à 3,6% en 2014. Où sont passés les dizaines de milliards d’impôts ? A quoi ont-ils servi ? La France  a négocié un délai de deux ans supplémentaires pour revenir à l’équilibre et ne tient pas ses engagements.

Bercy promet 15 milliards d’économies sur les dépenses, et n’hésite pas à parler d’un effort historique. Sur 150 milliards de trou, on voit bien qu’il manque un zéro. Devant l’ampleur du gouffre des dépenses qu’elle a ouvertes et du choc fiscal qu’elle a provoqué, la gauche annonce maintenant qu’elle va faire porter les efforts sur les économies. Mais celles-ci ne sont adossées à aucune réforme structurelle : elles sont soit virtuelles, soit éphémères. Virtuelles, parce qu’en fait on se contente de ralentir le rythme de la hausse par rapport à une augmentation spontanée, ce qui est de la poudre aux yeux. C’est comme si un obèse annonçait qu’il maigrit parce qu’il n’a pris qu’un kilo au lieu de trois. Ephémères parce qu’une partie des économies sont faites sur le dos de la trésorerie des « opérateurs » que l’Etat ponctionne à l’aveugle. Cela ne peut pas marcher au-delà d’une année.

Le gouvernement tient le même raisonnement pour le déficit de la sécu : on nous parle d’une économie de 3 milliards, en s’appuyant sur un raisonnement de tendance. On considère que les dépenses augmentent de 3,8% et en limitant la hausse à 2,4% on prétend faire des économies !.. Plus je pédale moins vite, moins j’avance  plus vite, dirait l’autre. Imaginons un ménage qui raisonnerait de la même façon !!

Par contre, pour 2014, la liste des nouvelles mesures d’imposition est longue, et ce sont les ménages qui vont en subir l’essentiel, une hausse de 12 milliards d’euros. Cela risque d’avoir des conséquences très graves sur le pouvoir d’achat, la consommation, et donc la croissance. On peut déjà prédire que comme en 2013, c’est par centaines de milliers que des ménages modestes ou appartenant aux classes moyennes verront leur impôt augmenter ou deviendront imposables. On est loin de la certitude du sombre Ayrault affirmant crânement que seul un Français sur dix, appartenant à la partie la plus riche de la population, serait touché ! Ce que la précédente majorité qui était soi-disant le « gouvernement des riches » avait réussi à faire en votant en 2010 et en 2011 des mesures qui portaient essentiellement sur le patrimoine. En fait d’économies, on retiendra surtout que le taux de prélèvements obligatoires qui a atteint 46% en 2013, un record, va encore augmenter en 2014 de 0,15 point. On est bien dans l’overdose fiscale. La France glisse dans le "collectivisime" de l'économie administrée.

On dit qu’en 2014, les entreprises bénéficieront d’une réduction d’impôt de 10 milliards grâce au crédit d’impôt compétitivité emploi. Si cette baisse est incontestable, il n’est pas certain que le dispositif mis en place sera efficace. Il aurait mieux valu une baisse directe des charges, notamment pour l’emploi. Mais comment comprendre que dans le même temps, apparaisse un nouvel impôt* sur l’excédent brut d’exploitation qui doit rapporter 2,5 milliards d’euros. Portant à la fois sur les amortissements et les frais financiers, il risque de pénaliser gravement nos entreprises industrielles au moment où il faudrait au contraire les aider à redresser leur compétitivité. Comme toujours, on reprend d’une main… Si en plus on ajoute les projets de fiscalité écologique, sur lesquels le gouvernement avance masqué avec la contribution climat énergie, il faut s’attendre à de nouvelles hausses, ne serait-ce que sur les carburants ou sur le gaz… et la facture pourrait là encore être salée. On peut faire confiance à Casanova et ses comptes d’apothicaire.

Une autre politique est possible. Le gouvernement Fillon en avait établi les contours et commencé de s’y engager. Nous aurons l’occasion donc d’y revenir.

* Le gouvernement recule sur cet impôt mais porte à 37% le prélèvement sur les sociétés, un taux record !

 


LES DEGATS, C’EST MAINTENANT !

La croissance en panne

Et bonjour les dégâts !!  Pour les impôts, ce n’est pas sur la touche « pause » qu’il faut appuyer, c’est sur la touche « reverse », et même si possible, « rembobinage rapide » !

Une catastrophe historique.

Le tableau économique est en effet catastrophique, même si tout est fait pour masquer la dégringolade des indicateurs économiques. Malgré les discours officiels, les dépenses publiques continuent de progresser (+0,5% au deuxième trimestre), la pression fiscale va s’aggraver, la compétitivité continuer à se dégrader, la profitabilité des entreprises encore s’affaiblir, les gains de productivité rester en berne et l’innovation en panne.

L’assommoir fiscal a contribué à faire disparaitre 80 000 PME, près de 300 usines et 400 000 emplois (120 000 depuis le début de l‘année 2013). Le désastre est tout entier contenu dans cette vérité : le choc fiscal de 2012 a augmenté les impôts et taxes de 47 milliards d’euros, portant les prélèvements à 46,5% du PIB et les recettes publiques à 53% du PIB. Enumérons les mesures : fiscalité confiscatoire sur le travail avec la taxe à 75%, sur l’épargne (58 à 62%) alors qu’elle provient de produits déjà taxés, sur le patrimoine avec l’augmentation de l’ISF à 1,5% entraînant une rentabilité négative du capital.

Le mal est aggravé par la concentration très forte des prélèvements additionnant des assiettes étroites et des taux excessifs. L’instabilité est encore aggravée, et elle annihile toute projection dans l’avenir des ménages comme des entreprises, bloquant tous les investissements.

Si la France était une île, ce ne serait pas réjouissant, mais au moins ne serions-nous pas confrontés à la compétition fiscale entre nations et à la dégradation sans précédents de l’attractivité de notre territoire (baisse de 25% du nombre des installations).

Un pouvoir autiste.

La multiplication des impôts et la hausse irréaliste de leurs taux ont asséché les flux économiques, gelé les stocks et abouti à l’instabilité des recettes ; ainsi l’ISF prive chaque année le trésor Public de 12 milliards d’euros de rentrées. Le choc fiscal enferme la France dans une croissance zéro et dans le chômage massif dont la première cause est contenue dans l’augmentation du coût du travail qui ruine toute compétitivité. La France a reculé au 23ème rang mondial quand l’Allemagne occupe la 4ème place.

Pire, l’enfer fiscal qui appauvrit l’ensemble des Français, des plus pauvres aux classes moyennes, encourage la fuite à l’étranger de plus de deux millions de nos compatriotes, sans parler des euros qui partent par valises entières. Pourtant le FMI, l’OCDE, la Commission européenne et même la Cour des Comptes ont recommandé de renoncer à toute hausse d’impôts. Peine perdue : ce sera la continuation de la purge en 2014 avec un prélèvement supplémentaire de 12 milliards dont 10 à la charge des ménages. Le poison de l’impôt n’aura plus ses antidotes que sont les niches fiscales, puisque c’est le nouveau champ d’action du gouvernement. En plus de la hausse de la TVA et des nouvelles cotisations pour financer les retraites, s’ajouteront forcément les « trouvailles » pour boucher les trous sans fond(s)  de la santé et de la sécurité sociale : taxe poids lourd, forfait social, contribution climat-énergie…

La France recule dans tous les domaines.

La France ne progresse pas, elle recule. L’échec de la politique de François Hollande, s’il en a une, est patent. L’inversion de la courbe du chômage si elle a lieu, se fera à partir d’emplois aidés massifs et d’un bidouillage de la collecte des chiffres par l’Insee. Il n’en reste pas moins que le déficit public restera supérieur à 4% du PIB en 2013 et que l’objectif pour 2014 ne sera pas atteint non plus.

Le gouvernement préfère se bercer du retour de la croissance que quelques statistiques fragiles lui font espérer. La reprise se dessine en effet en Europe, mais timidement. Pour la France, la stagnation est de mise et ne justifie pas l’enthousiasme affiché au sommet de l’Etat. Avec un rythme de croissance deux fois moins élevé que celui de l’Allemagne, cinq fois moindre que celui du Royaume-Uni, la France se classera en 2013 sixième sur sept parmi les pays du G7, ne devançant que l’Italie.

Vivre d’illusion. C’est bien le spectacle que nous offre l’exécutif. Mais la réalité est toute autre. Un échec économique aussi cinglant, fait d’idéologie et de déni du réel, le condamne à une sanction politique violente, dont on ne peut qu’espérer qu’elle soit canalisée par des partis responsables.

Malheureusement, la constitution n’a pas prévu la possibilité de « reset » !

 

 


L’AVIS DU SPECIALISTE

LA REFORME AYRAULT DES RETRAITES

Woerth 1


Ce pourrait être la « complainte pour la non-réforme des retraites ». Eric Woerth*, ancien ministre du travail et auteur de la réforme de 2010 nous explique ici pourquoi celle du gouvernement socialiste, c’est plus d’impôts, plus de déficits, plus d’injustices.

« La réforme des retraites présentée par Jean-Marc Ayrault fin août réalise un triple exploit : accroître les impôts des Français de 10 milliards d’euros, creuser les déficits des régimes de retraite, créer de nouvelles injustices. Je veux seulement rappeler que les plus de 6 milliards d’impôts nouveaux annoncés par le gouvernement le 27 août s’ajoutent aux cotisations destinées à financer sa mesure de retour « partiel » à la retraite à 60 ans à l’été 2012 : voilà au total plus de 10 milliards d’impôts prélevés sur les Français pour financer les retraites et non les investissements dans l’économie de la connaissance ou les autres dépenses d’avenir dont notre pays aurait besoin. La part de la richesse nationale consacrée aux retraites (près de 14 % du PIB) est déjà parmi les plus élevées au monde : il faut l’augmenter encore, nous dit Jean-Marc Ayrault. On se demande bien à quoi bon se réjouir de la démographie favorable de notre pays, si c’est pour dilapider cet avantage.

Le gouvernement se concentre sur les 7 milliards d’euros de déficit du régime général et laisse de côté les régimes complémentaires, le régime des fonctionnaires de l’Etat et les régimes spéciaux. Les régimes complémentaires ne sont pas son affaire, nous explique-t-il. Peut-être tentera-t-il aussi de convaincre les Français, lorsque ces régimes devront augmenter les cotisations pour réduire leurs propres déficits, qu’il ne s’agit pas de prélèvements obligatoires ? Quant au déficit du régime des fonctionnaires, c’est plus simple encore : ce n’est pas un problème, puisque l’Etat le comblera. La lignée intellectuelle entre le gouvernement et le sapeur Camembert apparaît plus évidente que jamais.

On me dira : ce trou est le signe que la réforme que vous avez portée en 2010 n’a pas permis de réduire les déficits des régimes de retraite. Cet argument abondamment utilisé par le gouvernement socialiste est faux. L’impact de la réforme des retraites que j’ai conduite en 2010, qui s’est traduite par une réduction de 30 milliards d’euros des déficits à horizon 2020, dont 25 milliards d’euros par des économies sur les dépenses, n’a été contesté par personne. Sans notre réforme, le gouvernement devrait donc faire face non à 20 milliards de déficit, mais à près de 50. D’où viennent ces 20 milliards de déficit ? Pour partie de l’aggravation de la situation économique, à laquelle est en train de grandement contribuer l’action du gouvernement Ayrault. Elle explique que les recettes des régimes ne sont pas au niveau attendu.

Plus d’injustices enfin. Le gouvernement en donne une parfaite illustration avec son dispositif pénibilité, qui, nous dit-il, permettra de compenser les différences d’espérance de vie entre catégories professionnelles. Comment procède-t-il ? En attribuant des points en fonction de l’exposition à des facteurs de pénibilité. Imaginons le fonctionnement concret de ce dispositif : un maçon qui porte des charges de 20 kilos se voit attribuer des points, tandis que son collègue dont les charges se limitent à 15 kilos n’en bénéfice pas. Cela porte un nom : c’est la création de nouveaux régimes spéciaux de retraite. Alors qu’il s’agissait de poursuivre l’effort que nous avons fait pour les rapprocher du droit commun, le gouvernement Ayrault choisit de les étendre.

Est-ce à dire qu’il ne convient pas de tenir compte des différences de carrière ? Bien sûr que si. Je rappelle que c’est la réforme de 2003 qui a introduit le dispositif carrières longues. C’est d’ailleurs l’existence de ce dispositif qui explique que le dispositif pénibilité que nous avons créé en 2010 n’ait concerné qu’un petit nombre de gens : la plupart des travailleurs ayant eu des carrières réellement pénibles bénéficient déjà du dispositif carrières longues !

Plus d’impôts, plus de déficits et plus d’injustices : le triple exploit réalisé par Jean-Marc Ayrault dans le cadre de sa non-réforme des retraites rend notre pays toujours moins crédible sur la scène internationale et grève son action dans la compétition mondiale. »

Les arguments avancés par Eric Woerth sont incontestables, notamment en ce qui concerne les déficits actuels dus largement au différentiel entre la croissance sur laquelle la réforme a été calculée (1,5%, proposé par le COR) et la croissance réelle (0% en 2012, 0,1% cette année)… C’est le problème de toutes les réformes : on les assoit toujours sur des prévisions démographiques et de croissance trop optimistes. La combinaison avec la montée du chômage en général et des seniors en particulier constitue un cocktail explosif. Il est difficile pour autant d’en vouloir à un gouvernement de se fier aux prévisions des grands organismes économiques. Une excuse que ne peut invoquer Jean-Marc Ayrault !

*(tribune parue dans Les Echos du 18 septembre 2013)

 


QUELQUES REALITES ECONOMIQUES ET POLITIQUES QU’IL FAUT SAVOIR

 

Archibald en colère

Economie : des signaux inquiétants.

En France, les indices de reprise observés au début de l’été sont altérés par un net recul de l’activité industrielle en juillet. L’automne ne s’annonce pas particulièrement joyeux et il n’y a guère que le sombre Ayrault pour persister dans la vision d’une perspective favorable. Du volontarisme verbal. D’autant plus que le contexte européen et mondial reste contrasté : grande volatilité chez les émergents qui explique l’afflux des capitaux sur nos bourses, « stop and go » illisible de l’économie américaine et tout le monde sera pendu à l’annonce des intentions de la Fed en matière de rachats d’actifs pour les prochains mois qui aura lieu mercredi à 20H30. D’ailleurs, selon la CNUCED (Nations Unies), une reprise économique mondiale soutenue n’est pas en vue et elle publie des évaluations de croissance plutôt pessimistes pour 2013 : contraction du PIB de la zone euro de 0,7%,  la France créditée d’un -0,2%, l’Allemagne d’un +0,3%... ce dont le pouvoir ne se vante pas.

Montée de l’euroscepticisme.

Préoccupés par notre nombril, on n’explique pas suffisamment ce que nous devons à l’Europe, dans ces temps troublés. Du pain béni pour Le Pen et Mélenchon. En Allemagne le sentiment anti-européen dépasse les 60% dans la population et le populisme continue de progresser dans les pays du Nord. Le spectacle donné par l’Union au dernier G20 ne plaide pas en sa faveur et le dos-à-dos Merkel-Hollande contribue à aggraver la perception négative que nous pouvons en avoir. Et pourtant beaucoup est fait. Mais pour qu’elle sorte de son statut de « nain politique » l’Europe doit accélérer le processus d’intégration. Au moment où le chacun pour soi redevient à la mode, l’exercice risque d’être périlleux. Surtout si personne n’en démontre la nécessité ! Il y a pourtant une élection capitale dans neuf mois.

Vaine agitation autour du FN.

Le Pen, c’est toujours la double peine. Le parti d’extrême droite surfe sur la crise, mais cristallise toujours 2/3 des Français contre lui. En votant pour lui on fait perdre la droite et on fait passer le PS. C’est ce qui s’est passé pour Hollande. C’est d’ailleurs l’objectif poursuivi par ce dernier et ses amis qui utilisent les grandes orgues médiatiques tant qu’ils peuvent. La gauche est vraiment hémiplégique et n’entend que la moitié du message de Fillon.  Jamais il n’y aura d’alliance entre l’UMP et le FN et elle le sait bien. D'ailleurs le message a été parfaitement reçu par les électeurs de droite. Ce sont ses électeurs des couches populaires qui vont grossir les voix de Marine Le Pen mais c’est plus facile de le mettre sur le dos de la droite républicaine. La gauche ne veut pas admettre que c’est son sectarisme et son intolérance qui rendent impossible le « Front républicain ». 

Après le matraquage fiscal, le matraquage médiatique.

Il n’y en a que pour eux : les plateaux sont monopolisés par Désir, Sapin, Moscovici ; Ayrault multiplie les déclarations, Hollande s’active… tout est fait pour faire du tintamarre au moment où les feuilles d’impôts tombent avec la douloureuse. Tous les arguments sont avancés : les augmentations, c’est pas nous, c’est Fillon, c’est à cause de la situation qu’on a trouvée, c’est promis juré, on n’augmentera pas l’année prochaine. Et pendant ce temps-là ça phosphore dur du côté de la machine à taxer. L’imagination n’a pas de limites, on s’en rendra bientôt compte. En attendant voici quelques chiffres que nos ténors devraient rappeler plus souvent : dette publique de l’Etat mars 2012 = 1790 milliards d’€ ; septembre 2013 = 1936 milliards d’€, soit près de 150 milliards supplémentaires en 15 mois. On est sur la pente d’une augmentation de 700 milliards sur le quinquennat ! Et il n’y a pas l’excuse d’une quelconque crise comme celle des subprimes ou de l’Euro comme en a connu le gouvernement précédent.

 


CONTRIBUABLES, VOUS ALLEZ ENCORE PAYER !

 

Contribuable détroussé

Vous avez aimé 2013, vous adorerez 2014.

Le projet de budget 2014 présenté en avance et avec célérité pour tenter de faire accréditer l’idée d’une pause fiscale au moment où les lourdes feuilles d’automne tombent, n’annonce encore rien de bon. Avec les impôts et taxes déjà votés, telle l’augmentation de la TVA, la baisse du plafond du quotient familial, la hausse des cotisations retraite et ceux qui s’y rajoutent telle la suppression de l’aide à la scolarisation et la taxation des complémentaires santé, ce sont en tout près de 12 milliards supplémentaires qui seront payés par les ménages.

Le gouvernement n’a pas perdu le réflexe quasi-pavlovien d’augmenter la pression fiscale quand il cherche à se rapprocher de l’équilibre budgétaire. Il est dopé aux impôts, intoxiqué, et, tout en prenant des mesures pour ménager les foyers les plus pauvres, au nom de la « justice », il n’hésite pas à prendre d’autres mesures qui concernent absolument tous les foyers. Nous avons donc un budget schizophrène qui améliore d’un côté les dispositions fiscales relatives aux revenus les plus bas, mais n’épargnent pas les mêmes revenus, soumis à des taxes payées par l’ensemble de la population. Une usine à gaz. Ubu n’est pas loin !

Il a beau ne parler que de 3 milliards de plus et annoncer 15 milliards d’économies sur les dépenses, qui ne sont pas identifiés, la pause, si pause il y a, ne concernera que les entreprises, concrétisant un léger basculement vers une politique de l’offre. Là, il faut dire qu’il était grand temps parce que les taux de marges n’ont jamais été aussi bas et une nouvelle augmentation de la pression risquait de faire basculer nombre d’entre elles dans la faillite, diminuant d’autant les recettes escomptées.

Mais on est loin du compte.

Le budget 2014 aggrave encore le déficit qui sera de 4,1 % au lieu des 3,7 prévus, ce qui rendra encore plus difficile le désendettement. Après avoir bénéficié du sursis de deux ans que la Commission de Bruxelles lui a accordé, le gouvernement s’adjuge une nouvelle facilité, celle de se fixer un nouvel objectif qui a toutes les chances de ne pas être atteint. La France se décrédibilise constamment aux yeux de ses partenaires.

Trois causes vont s’additionner pour compliquer l’exécution de ce budget : d’abord la croissance estimée (0,9%) pour l’an prochain est trop optimiste et il y a toutes les chances que les recettes escomptées soient largement en-deçà de la prévision, ensuite il faut s’attendre à une montée (déjà observée) des taux d’intérêts de la dette qui vont renchérir celle-ci et continuer de creuser le trou, enfin les charges qui continueront de peser sur les ménages ne vont pas favoriser la consommation, annihilant les menus efforts consentis en faveur de l’offre par défaut de la demande. On ne voit pas en effet comment les carnets de commande des entreprises pourraient se remplir.

Nous ne sommes donc pas au bout de nos surprises.

A cela, il faudra ajouter le manque à gagner que l’on constatera à la fin de l’exercice 2013 dont les objectifs ne seront pas atteints. Il aurait fallu un ajustement budgétaire au milieu de l’année, ce que le gouvernement n’a pas eu l’honnêteté ni le courage de faire. Combien va-t-il manquer vraiment à la fin de l’année : 12 milliards ?

Il faut encore ajouter que le gouvernement continue à nous cacher des choses, par exemple des taxes nouvelles qui seraient destinées à réduire le déficit de l’assurance-maladie, ou des décisions qu’il n’a pas encore prises, comme il l’affirme à propos de la taxe diesel. 

Le souffle léger d’amélioration de la croissance qui nous fait tout juste sortir de la récession n’est pas le fait de l’économie hexagonale. Il est la conjonction mécanique de l’augmentation des dépenses publiques et de l’amélioration relative de la situation en Europe. Mais avec une consommation erratique et des investissements en berne, le pays est non seulement en remorque mais offre en plus une force d’inertie à la reprise.

Ce n’est pas tout.

Au chapitre des soi-disant « économies » sur les dépenses, c’est la stratégie du trompe l’œil qui triomphe. Il ne s’agit pas d’une vraie baisse, mais d’une … moindre hausse. Pas si mal diront les optimistes. Gravement insuffisant dans le contexte actuel affirmeront les « rabat-joie ». Ce n’est pas parce qu’on grossit moins vite qu’on ne devient pas obèse. En plus, il s’agit d’artifices comme le recul de six mois du réajustement des pensions (600 millions d’€)) qui ne marche qu’une fois, ou de la réduction des transferts aux collectivités (1,5 milliards d’€) qui évidemment compenseront en augmentant leurs impôts… Dans ces deux cas, c’est toujours le contribuable qui est pénalisé.

100 millions d’euros, c’est la vraie baisse en valeur des dépenses de l’Etat qui est programmée, charge de la dette et retraites comprises. Une goutte d’eau dans la mer qui peut être balayée par la moindre catastrophe naturelle. L’effort est louable, mais il est insignifiant.

2014 pourrait bien être une nouvelle « annus horribilis » pour les taxes et le chômage. On est très loin d’une vraie croissance tirée par les exportations et la création de richesse par les entreprises. Il faudrait un miracle pour qu’elle reparte dans un tel contexte. Mais pourquoi Dieu s’en mêlerait-il, je vous le demande !

 


PETIT TOUR D’ACTU

Longue vue de pirate

« Tu causes, tu causes … » On ne peut pas reprocher aux socialistes de manquer d’imagination en communication. Après avoir occupé le terrain médiatique tout l’été, les voilà partis pour nous vanter leur politique à coups de vérités … démenties par les faits.

« Le Président de l’emploi », c’est le nouveau costume du pingouin, alors que le chômage ne cesse d’augmenter et que les petites baisses observées ici ou là dans les catégories, le sont à coups d’emplois aidés financés sur fonds publics.

« La hausse du pouvoir d’achat », objectif visé par notre incomparable Garcimore de l’économie : ça tombe bien parce qu’il a baissé comme jamais sous les coups d’assommoir de la politique fiscale qu’il a mise en place. Et au moment où les feuilles tombent avec leur contenu amer pour le porte-monnaie, il se targue d’une pause fiscale en 2014. Retenez bien : on est au summum des prélèvements, et on ne va plus les augmenter ! Et bien ce n’est même pas vrai, puisque les ménages vont encore casquer 10 milliards de plus. Au bas mot ! Et comment croire aux économies dans les dépenses alors que les chiffres disent le contraire : le budget de l'Etat continue d'augmenter d'un an sur l'autre !

« Le ministre de notre sécurité » est celui qui a battu tous les records de présence sous les projecteurs. Il faut dire que la fréquence des crimes lui en offre l’occasion. La kalachnikov est devenue banale dans nos faits divers. Ces rodomontades n’empêchent pas une hausse vertigineuse de la délinquance, chiffres à l’appui. Mais pour Valls, ce sont les chiffres qui ont tort. Autrement dit, la réalité.

« Une justice plus efficace », clame notre icone des sceaux (sots ?). On en mesure les effets tous les jours. Voilà une ministre qui n’a pas son pareil en arrogance, en vindicte, en hargne, en haine, en certitudes sectaires : c’est le visage qu’elle a montré à « Des paroles et des Actes ». Que le résultat de sa politique soit un désastre ne la trouble guère, comme son compère de l’intérieur, elle est dans le déni de réalité.

En attendant, les recettes de TVA stagnent toujours, ce qui n’est pas bon signe. Les relèvements de prévisions de croissance pourraient nous faire croire que la situation évolue dans le bon sens. Cela risque d’être un espoir éphémère. La situation économique mondiale est volatile et le mieux relatif de l’Europe, le résultat de politiques drastiques dont nous sommes restés à l’écart.

Pendant ce temps-là, l’argent fuit l’hexagone, comme en témoignent les statistiques des douanes (hausse de 500%). La preuve que la France est bien un enfer fiscal. C’est le moteur essentiel de l’investissement qui en pâtit directement.

Au chapitre des anecdotes, on notera le retour de Bayrou à droite, ayant probablement constaté qu’il s’était fourvoyé dans une impasse. La gauche l’a ignoré  et on ne fait pas une « troisième voie » tout seul. Le problème de sa place au sein de l’auberge espagnole de l’UDI reste épineux.

« La charte des valeurs » voulue par notre pédant ministre de l’Educ’nat est plutôt une bonne nouvelle. Sera-t-elle appliquée, c’est une autre affaire. Elle a toutefois le mérite de rappeler les principes face à l’intégrisme de tout poil. Dommage que dans le même temps, le chef du PS fasse preuve d’intolérance sectaire en refusant de débattre avec Copé. De même que Julien Dray qui se permet d’émettre un jugement au-dessus de ses moyens selon lequel Fillon ne serait pas un homme d’Etat… Les petits bras à la manœuvre.

A retenir en cette rentrée : le sondage de Marseille qui met Gaudin largement devant et le FN qui précède le PS. On a la preuve maintenant que le FN, ce n’est pas le problème de l’UMP, comme on veut le faire croire, mais celui du PS ! Quant à l’UMP, on ne soulignera jamais assez le succès de la collecte des 11 millions d’euros  qui suppose la participation d’au moins 150 000 donateurs ! Preuve que le parti a une assise populaire militante et bien vivante. On va nous bassiner avec la querelle des prétendants : abondance de biens ne nuit pas. La décantation se fera naturellement, le moment venu.

 


IMPOTS… PAS FAIRE AUTREMENT !

Contribuable détroussé

Voilà que les socialistes se mettent à dénigrer les hausses d’impôts. C’est d’abord le pingouin, le 14 juillet, qui souhaite que les impôts n’augmentent pas trop, comme si une force obscure l’obligeait à le faire, c’est Mosco-Garcimore qui s’inquiète du « ras-le-bol » fiscal de la population, bien placé pour le savoir puisqu’il est aux manettes à l’Economie, et qui plus est reçoit le renfort  de poids de Fabius pour un gel de la fiscalité, c’est le ci-devant Thierry Mandon, porte-parole du groupe PS à l’Assemblée qui regrette la suppression de la taxation des heures sup’… avec en contrepoint notre Casanova du budget qui dénonce une intoxication de la droite sur le sujet avec à la clé de son argumentation toute une série de baisses. Tous les ingrédients d’un bon vaudeville que les socialistes nous jouent pour nous enfumer une fois de plus.

A quoi sert donc ce soudain « mea-culpa » ? Car dans tout ce charivari de déclarations, aucune n’annonce de baisses d’impôts. Serait-ce que si les impôts deviennent trop lourds c’est parce qu’on ne peut pas faire autrement ? C’est vrai que si 2013 aura été horrible, et l’on s’en aperçoit avec la chute des feuilles d’automne qui commencent à tomber dans les boites aux lettres, 2014 sera pas mal non plus avec la hausse probable de la CSG pour financer les retraites, la hausse de 1,4% de la TVA au 1er janvier, la poursuite du gel du barème qui est une augmentation mécanique, la continuation de la désindexation des retraites, … Et autres taxes à venir, n’en doutons pas !

Comme il n’est pas question que le gouvernement renonce à accroître la pression fiscale en 2014, alors qu’elle atteint déjà 46% de la richesse brute du pays, parce que cela l’obligerait à baisser  la dépense publique et à tailler dans les dépenses sociales, il veut se donner le beau rôle en expliquant que cette hausse est la faute à tout ce qu’on veut, Sarkozy de préférence dont le PS explique sans cesse l’impopularité de ses mesures par les contraintes imposées par le mandat précédent. Le gouvernement et le PS ne sont évidemment pas responsables de toutes les décisions prises depuis un an et demi !!!

Les impôts n’ont donc pas fini de s’additionner. Cela me rappelle la caricature de JPP (Jean-Pierre Papin) qui disait sans cesse : « c’est affreux ! ». Les impôts, c’est affreux, mais en voilà un de plus, et un autre et encore un… La réalité, c’est que derrière cette contrition apparente et le recours systématique à l’impôt, se cache un manque de courage politique évident, celui de réduire les prestations sociales pour rééquilibrer les systèmes de retraites et de santé. Grâce à l’impôt, le sombre Ayrault peut affirmer sans vergogne qu’il ne mène pas une politique d’austérité puisqu’il fait payer les riches qui sont en réalité tout le monde. Quelle hypocrisie.

On ne peut pas faire autrement : mon œil ! La part faite aux impôts dans le redressement financier n’est pas une fatalité : c’est un choix politique et stratégique. Peut-être parce que c’est plus facile à faire avaler que les mesures drastiques de baisses des dépenses publiques auxquelles les socialistes sont intellectuellement et idéologiquement opposés. Au lieu de nous amuser avec un discours spécieux, ils feraient mieux de dire clairement les choses.  Car les louvoiements hypocrites auxquels ils se livrent font le lit des extrêmes (droite, notamment) plus sûrement que les discours décomplexés de Copé. Mais Désir-l'ectoplasme ne peut pas comprendre ça, c'est au-dessus de ses moyens.

La réforme des retraites qui se profile n’est-elle pas une belle illustration supplémentaire de ce manque de courage !

 


LES PANTALONNADES DE L’ETE

Pantalonnade

Ils nous font bien rire ! Pour faire oublier les vacances catastrophiques de l’an passé, voilà que nos incapables nationaux ont décidé « d’occuper le terrain » tout l’été. Paraître pour faire oublier la réalité. Il faut bien avouer que le roi en matière d’enfumage, c’est encore notre premier pingouin.

Il a en effet décidé de mener le combat pour l’emploi. Tel Don Quichotte parti en guerre contre les moulins, le voilà qui parcourt la France, qui pour signer « un » contrat d’emploi franc, qui pour  avaliser quelques emplois d’avenir, qui encore pour vendre l’innovation, mère de toutes les créations d’emplois du futur… De la tchatche, de l’argent public, de l’illusion. Regardez comme je suis arcbouté pour lutter contre le chômage, s’enflamme-t-il, émoustillé par quelque frémissement de l’activité ! Son cinéma, personne n’y croit. Sans compter que l’accueil n’est pas toujours celui qu’il aimerait, même si les médias s’attachent à en minimiser les images.

Et on nous annonce pour la semaine prochaine qu’il va passer le relais à son sombre Ayrault. Il faut s’attendre au pire. La réalité est plus prosaïque : croissance molle au 3ème trimestre de 0,1%, autant dire rien, et de toute façon 300 000 chômeurs de plus en 2014.  La magie a ses limites.

Un autre n’est pas mal du tout dans son numéro de séduction : mâchoire serrée, torse bombé, cheveux alignés comme des gardes civils franquistes, il court sur tous les théâtres d’opération pour faire croire que l’ordre est assuré, la république défendue, la laïcité affirmée. Il n’en est rien évidemment. Dès qu’il a le dos tourné, les cadavres s’additionnent, les juges refusent d’incarcérer, les bijouteries sont dévalisées et les dealers de cannabis reprennent leur business. Qu’importe, les images sont là pour rassurer dans les chaumières. Avec sa cravate de premier communiant soigneusement nouée autour du cou, Le Ministre de l’intérieur nous présente un extérieur presque convaincant. Bon, mais la magie a encore ses limites. La criminalité explose, c’est l’observatoire de la délinquance qui le dit. Il est vrai qu’avec la Taubira au ministère du laxisme-en-bande-organisée, il n’est pas vraiment aidé.

Et puis il y a notre Garcimore de l’économie, qui annonce sans coup férir, et surtout sans rire, que l’objectif de 3,7% de dépassement du budget, pourtant négocié avec nos partenaires qui ont accordé à la France un délai supplémentaire, et bien tout simplement ne sera pas tenu. La cause : pas assez d’économies, ou pas assez de rentrées fiscales, ou… peu importe, il est incapable de tenir le budget. Et il a le culot d’affirmer « la grande convergence de vues » avec les préconisations du FMI. C’est le comble de la mauvaise foi, au mieux, de l’imposture, au pire. Le FMI réclame des réformes que la France est loin d’avoir entamée, faute de quoi, « les perspectives françaises de croissance potentielle restent très médiocre » !!! Il nous prendrait pour des cons qu’il ne s’y prendrait pas autrement. C’est Mosco pas « vici » !

Ainsi va le gouvernement de la France en ce mois d’août 2013… On attendait le marchand de bonheur. On a les marchands d’illusions !

 


LECTURES D’ETE

Tout va bien001

TOUT VA BIEN (ou presque)

De Olivier Pastré et Jean-Marc Sylvestre

 

Voilà 18 courtes leçons d’économie pratique à la portée de tous pour ceux qui veulent comprendre le monde dans lequel nous vivons et surtout pourquoi, pour peu qu’on le veuille un peu, la France n’est pas complètement foutue. « Il s’en faut de pas grand-chose » précise les auteurs. C’est ce « pas grand-chose » qui pose problème pourtant quand on y regarde de plus près.

Face à ceux qui nous disent que nous « dansons sur un volcan », nos deux compères veulent voir la partie à « moitié pleine » du verre : l’inflation mondiale est maîtrisée, et pour longtemps, tant pris pour ceux qui rêvent de payer nos dettes ne monnaie de singe ; le protectionnisme est sous contrôle, même s’il y a ici ou là quelques tentations mais la mémoire des années 30 est encore bien présente pour dissuader de tomber dans ce piège ; la zone euro est sécurisée par la mise ne place des mécanismes de stabilité, et l’on ne voit pas ce qui pourrait la faire éclater tant les économies sont maintenant imbriquées ; les pays du sud commencent à relever la tête, comme quoi l’austérité est un chemin difficile mais le seul payant à terme ; les Brics (Brésil, Russie, Inde et Chine) consomment les produits occidentaux et nous permettent de maintenir une activité… Vision certes optimiste, mais quand même réaliste. Car les auteurs n’ont pas peur d’énoncer les zones d’ombre.

Une vision qu’ils appliquent aussi à la France. Quelques éléments : la dette nationale est détenue à 70% par des investisseurs étrangers, preuve qu’ils croient dans notre pays. Encore que ce point de vue était énoncé au printemps et depuis la situation s’est approchée un peu plus de la perte de contrôle. Ils soulignent que l’hexagone est non seulement plus riche que l’Allemagne avec un patrimoine moyen de 293 000 euros (2010) contre 190 000 euros, mais notre système bancaire est bien plus solide. Ils passent en revue les atouts de la France : attractivité, industries « top », réforme de l’Etat amorcée bien que trop timide, l’innovation reconnue comme nerf de la guerre, des entreprises qui ne se portent pas trop mal, preuve qu’elles sont solides si l’on tient compte de la guerre politique et fiscale qu’elles subissent…

Pour finalement conclure que la déprime des Français est plus une affaire de « ressenti » qu’une réalité. La faute aux économistes et aux médias. Sans oublier les responsables politiques … Si ce court traité prend la forme d’un plaidoyer, c’est pour la bonne cause : il faut cesser de décourager les générations de jeunes qui partent à l’étranger. Curieux paradoxe : la France exporte des Bac +5 et importe des Bac – 3 !

Pour ceux qui veulent garder des raisons d’espérer. En même temps une mine de données facilement accessibles et bien utiles en ces temps de bourrage de crâne !

Ah, j’oubliais : la crise est toujours là ! Les deux auteurs le précisent d’emblée.

 


LA REPRISE DE DIAFOIRUS

 

Diafoirus

« La reprise est là ! ». Vraiment ?

Notre docteur Diafoirus n’a pas bien compris ses notes économiques fournies par son cabinet, ou alors il est entouré d’idéologues et d’astrologues qui donnent dans la boule de cristal. Philippe Tesson dans le Point parle d’un « enfumeur ». Le mot est faible.

La conjoncture en Europe persiste à ne pas être bonne. Les pays émergents (Brésil, Inde, Turquie), la Russie et même la Chine, connaissent un ralentissement significatif de leur croissance au point que les investisseurs retirent leurs capitaux. Les monnaies se déprécient et les bourses flanchent.

En France, les recettes nettes fiscales sont nettement inférieures aux prévisions. La décélération de la collecte de la TVA s’avère supérieure à la dégradation des achats. Concernant l’impôt sur les bénéfices des sociétés, le gouvernement tablait sur une hausse de 31% alors qu’elle n’est que de 1% en comparaison avec la même période de 2012. L’optimisation fiscale n’explique pas tout. A la fin mai, le déficit de l’Etat atteignait 72,6 milliards d’euros, en hausse de 3 milliards par rapport à la même période de 2012, preuve que les dépenses ne sont pas tenues. Elles ont d’ailleurs augmenté de 10 milliards sur un an. Toujours par rapport à 2012, les défaillances d’entreprises progressent de 9,4% et on estime à 62 000 les emplois menacés par les défaillances en cours.

Ces deux indicateurs : déficit de l’Etat et défaillances d’entreprises font douter d’une sortie rapide de crise.

A cela s’ajoutent plus de 11 000 emplois à domicile détruits en un an par les nouvelles mesures fiscales sur les ménages. On oublie que dans les niches il n’y a pas que des chiens qui aboient, il y a aussi de nombreux emplois financés.

Notre Diafoirus a confondu une embellie partielle de l’activité avec la reprise cyclique qu’il attend comme le messie. Le mot embellie est lui-même peu approprié tant les chiffres sont contradictoires et irréguliers d’un mois sur l’autre. En mai, les exportations ont calé et le déficit commercial s’est creusé. La consommation des ménages, qui reste un faux indicateur de prospérité puisque les produits manufacturés sont rarement produits dans l’hexagone, reste en berne. Le taux de marge des entreprises n’en finit pas de s’effondrer pour atteindre son plus bas niveau historique en juin à 28,4%, un frein puissant pour les investissements.

Sur le front de l’emploi, les effets des mesures engagées par le gouvernement qui restent l’alpha et l’oméga du discours présidentiel, ne concerneront que 170 000 à 200 000 personnes d’ici le printemps prochain, soit à peine le nombre des emplois réels qui seront détruits d’ici là. Une goutte d’eau dans l’océan du chômage. Selon l’Insee, près de 120 000 emplois ont été détruits depuis un an. L’emploi intérimaire se dégrade à nouveau fortement  et n’augure pas d’une vraie reprise de l’activité.

Et la rentrée s’annonce tendue. C’est à l’automne qu’on va découvrir le solde des impôts avec l’addition réelle à payer, que la facture d’électricité augmente, que le gazole renchérit. Et que la réforme des retraites viendra amputer un peu plus les revenus et les charges des entreprises comme il faut s’y attendre. A cela vont s’ajouter d’autres « sucreries » comme une taxe sur les autoroutes que les Régions socialistes préparent pour compenser la baisse de leurs dotations par l’Etat, et la hausse de la TVA à 19,6% déjà prévue pour le 1er janvier : il n’est pas certain que ce ne soit que d’1/2 point comme voté.

Sans parler de la remontée des taux d’intérêts à long terme qui arrivera inévitablement dès que l’excès de liquidités entretenu par la Fed commencera à se tarir, avec en conséquence, à l’horizon, un krach obligataire.

Avec un tel contexte, il faut avoir fumé la moquette pour être optimiste.

En attendant, reprenons tous en chœur : «Tout va très bien, Madame la Marquise…» !

Drôle de reprise !

 


Pourquoi la croissance française ne repartira pas

 

Voici un article très intéressant et en même temps inquiétant pour l’économie de notre pays. Autant s’y préparer.

Par Eric Le Boucher, Editorialiste aux Echos.

Les réformes structurelles, vues en France comme une obligation imposée d'ailleurs, sont très structurellement la seule stratégie politique pour retrouver la croissance.

La croissance en panne

 Les points à retenir

- Le chef de l'Etat pense que la croissance remontera inéluctablement avant la fin de son mandat. Tout porte à croire qu'il a déjà perdu son pari.
- Sous l'effet de la crise, la croissance se retrouve à un niveau nettement plus bas que sa tendance antérieure.
- Or de la politique budgétaire à la consommation, en passant par l'investissement privé, tous les moteurs sont à l'arrêt.
- Plus inquiétant encore, notre « croissance potentielle » est plus faible qu'auparavant, car notre productivité est en déclin.

 

« La fin du tunnel » est la promesse favorite des dirigeants politiques. Depuis 1973 et les chocs pétroliers, qui ont renvoyé la belle croissance des Trente Glorieuses aux manuels d'histoire, tous les gouvernements se sont livrés au rituel « le pire est passé ». En général, ils croient à leur prophétie. Il ne peut en être autrement : la lumière au bout du tunnel viendra, et elle viendra forcément avant l'heure électorale.

François Hollande est de ceux-là. Le chef de l'Etat pense que la croissance remontera inéluctablement comme la mer revient toujours dans le port pour mettre à flot tous les bateaux. Le fameux « cycle », n'est-ce pas ? Son programme électoral tablait sur 1,7 % de croissance en 2013, 2 % en 2014 et ensuite 2 à 2,5 % par an, par retour à la tendance de précrise (le PIB a crû en moyenne de 2,2 % de 1995 à 2007). L'attente du chef de l'Etat s'est déjà chargée de frustrations : 2013, au lieu de voir redécoller la France, l'a mise dans la récession. L'an prochain s'annonce positif, certes, mais bien peu : le gouvernement table sur un chiffre officiel de croissance de 1,2 % du PIB, la Commission européenne prévoit seulement 1,1 %, le FMI avance 0,9 % et le consensus des économistes un tout petit 0,7 %. Mais il faut pousser le diagnostic au-delà de 2014. L'économie n'est pas la mer qui va et vient.

Tout laisse penser que, en l'état actuel, la croissance française est cassée pour longtemps. Ce pour trois séries de raisons françaises et internationales.

La crise d'abord.

Elle a été d'une violence inouïe (plus dure que 1929, au départ) et elle dure depuis cinq ans. Elle a conduit dans tous les pays développés à « une contraction massive des potentiels de croissance », résume Laurence Boone, chef économiste en charge de l'Europe chez Bank of America Merrill Lynch (1). Des entreprises ont fait faillite, en particulier dans l'industrie, et les entreprises qui survivent ont, dans l'ensemble, beaucoup réduit leurs investissements. Total : la croissance se retrouve à un niveau nettement plus bas que sa tendance d'hier, elle a été amputée de 10 points, selon Patrick Artus, chef économiste de Natixis (2). Avant de retrouver le rythme d'avant-crise, il faut accélérer pour remonter ce gap.

Les freins ensuite.

Or, deuxième raison, beaucoup de freins sont mis. La politique budgétaire est devenue, partout, restrictive. Un autre moteur, l'investissement privé, est lui aussi à l'arrêt, voire bloqué en marche arrière. L'amélioration des marges des entreprises est le préalable à leur confiance dans l'avenir, hélas, elles continuent de se dégrader. Quant à la consommation, le troisième moteur, elle va subir les chocs négatifs des réformes structurelles et des ajustements budgétaires, comme le souligne Patrick Artus. Et, plus globalement, les salaires sont durablement sous pression. Résultat, conclut Laurence Boone, la France se classe plutôt parmi les pays méditerranéens pour lesquels il n'y a pas beaucoup de chances que le PIB réel rattrape le retard qu'il a accumulé pendant la crise depuis 2008.

Le potentiel de croissance enfin.

La troisième raison est fondamentale et plus inquiétante encore. La croissance de la France, comme de tous les autres pays, est plus ou moins en retard par rapport à la tendance antérieure, comme on vient de le voir. Mais cette tendance elle-même, nommée « croissance potentielle », est égale à la multiplication de deux facteurs : la croissance du nombre d'heures travaillées par la population, multipliée par la croissance de la productivité horaire.

L'examen du premier facteur ne laisse pas beaucoup de possibilités. Comme l'explique Gilbert Cette, professeur associé à l'université d'Aix-Marseille-II, il faut remonter le taux d'emploi des sous-employés en France : les seniors, les jeunes et les non-qualifiés. Les précédentes réformes des retraites ont eu déjà un effet remarquable puisque seuls 29 % des plus de 55 ans étaient encore au travail en 1995, ils sont 41 % aujourd'hui. Pour les jeunes, grave sujet de débat aujourd'hui, il faudrait imaginer des cumuls originaux études/emploi. Pour les non-qualifiés, tout dépendra de la réforme de l'éducation et de la formation permanente.

Mais c'est l'autre facteur, la productivité, qui apporte du neuf. Dans une étude inédite (3) qui va faire beaucoup de bruit, Gilbert Cette montre que les gains de productivité sont en déclin dans le monde développé. Il y a en cours un phénomène structurel fondamental qui serait dû à un épuisement de la révolution numérique. Ce constat va contre le sens commun, l'Internet a envahi nos vies. Mais les statistiques collectées par Gilbert Cette sont imparables : la productivité (dite productivité totale des facteurs) aux Etats-Unis, pays de référence en technologie, est passée d'un rythme de 1,82 % l'an de 1995 à 2004, à 0,46 % l'an, depuis. En France, elle est même devenue négative !

Pourquoi ? La célèbre loi de Moore (doublement des capacités des puces tous les dix-huit mois) bute sur un prix devenu exorbitant. « On est dans un creux technologique », avance l'auteur, qui pense qu'une nouvelle génération viendra dans cinq-dix ans qui fera rebondir les productivités. La conséquence est fracassante : le monde ne reviendra pas aux belles années d'avant-crise.

Conclusion.

La France, qui n'a pas la même productivité en niveau que les Etats-Unis, a une issue : profiter d'un rattrapage en facilitant la diffusion des nouvelles technologies, notamment dans les services. Elle a aussi un atout démographique. Mais le pari de Hollande est perdu, la reprise ne viendra plus « toute seule ». Les réformes structurelles, vues en France comme une obligation imposée d'ailleurs, sont très structurellement la seule stratégie politique pour retrouver la croissance. Il n'y a pas de bout au tunnel, il faut en creuser entièrement un neuf.

Cela prendra plus qu'un quinquennat.

On peut aussi changer l'équipe qui est en place, au plus vite. Mais c'est une autre affaire.

(1) Europe : when will growth return ? European Economic Viewpoint, 15 février, avec Ruben Segura-Cayuela et Nick Bate.(2) Combien de temps une croissance très faible en France ? Flash économie 30 mai. Avec Jean-Chistophe Caffet.(3) Does TIC remain powerful engine for growth. Presidential Adress devant l'AFSE, 25 juin.

 


C’EST PAS PARCE QUE LE PIRE EST ANNONCE, QU’IL NE FAUT PAS Y CROIRE !

Récession


Rien ne va plus.

La tourmente dans laquelle le pays est plongé, loin de se calmer, est en train de s’aggraver. Les chiffres du chômage qui s’égrènent chaque mois se suivent et se ressemblent, l’argent ne rentre pas dans les caisses de l’état ni dans celles des commerces, illustrations dont on se passerait bien d’un pays tétanisé et à l’arrêt. Seules prospèrent les affaires, savamment orchestrées par une majorité qui a mal à sa gauche, meurtrie par ses propres turpitudes plus ou moins mafieuses et par la découverte que sa théorie de la vie économique ne colle pas avec la réalité, et tente par ce moyen, grâce à une connivence providentielle avec des juges partisans, de cacher sa misère intellectuelle et morale.

Le pire est devant nous.

Le gouvernement a beau faire, rien ne marche. La boite à outil ne sert pas à grand-chose. Le Président se rend en grande pompe à une émission emblématique de M6, tel un voyage d’Irène en Epidaure, pour y connaître un bide retentissant, preuve s’il en est besoin de la déconsidération du « politique » qu’il symbolise, image concrète de l’impuissance.

Et de fait, le Cice ne décolle pas, les contrats d’avenir avancent au compte-goutte, les contrats de génération restent en nombre confidentiel. Quant au fameux accord sur l’emploi et au choc de simplification, notre économie moribonde sera morte avant qu’ils fassent de l’effet. Alors, pensez, l’inversion de la courbe du chômage, sauf trucage à coups d’argent public qui creusent dette  et déficits, reste un bel exercice de sémantique.

Regardons la réalité en face.

Nous sommes face à notre réalité, à notre système autorécessif, avec des secteurs qui ne dépendent que de nous : bâtiment, agroalimentaire, services à la personne… que le gouvernement est en train de faire s’effondrer par des choix absurdes. C’est 400 000 emplois qui auraient pu être préservés et ne le sont pas.

Moins de 5 000 entreprises sur 2,5 millions ont demandé à bénéficier du préfinancement du « crédit d’impôt compétitivité emploi » qui est pourtant la mesure principale mise en avant par le gouvernement pour soutenir l’économie. Les entrepreneurs dénoncent la complexité du dispositif et réclament des mesures plus directes. Ce peu d’entrain repose sur des réticences évidentes mais surtout sur la conjoncture : baisser le coût du travail, c’est bien, encore faut-il qu’il y ait du travail. Le chef de l’état annoncé de nouvelles mesures pour alléger le coût du travail sans qu’on sache lesquelles.

Les emplois d’avenir qui ont montré dans le passé leur ruineuse inutilité, peinent à atteindre les 20 000 d’ici la fin du mois, alors qu’on table sur 100 000 d’ici la fin de l’année. Le Ministère de l’Education se fend de 10 000 embauches d’assistants d’enseignement en contrats aidés, pour apporter sa pierre à l’édifice. Le mal est plus profond : ces emplois-jeunes déguisés ne trouvent pas preneur ni du côté des bénéficiaires pour qui le shit est bien plus lucratif ni du côté des collectivités censées les créer.

Les comptes du premier trimestre 2013 confirment le retournement à la baisse de l'investissement des entreprises. En cause : la faiblesse de la demande interne, l'ampleur du choc fiscal et des performances à l'exportation insuffisantes. Début 2013, les dépenses d’investissement des sociétés non financières se contractent au rythme de 3,2% l’an. Il s'agit du cinquième trimestre consécutif de repli. Deux facteurs expliquent ce recul : la faiblesse de la demande intérieure et l'érosion des résultats de l’ensemble des sociétés, conséquence du choc fiscal qui devrait atteindre environ 12 milliards d’euros (5% des profits) en 2013.

La consommation des ménages, qui a reculé en 2012 de 0,4%, est durablement touchée, et ce sont tous les secteurs qui pâtissent de cette frilosité, les achats d’automobiles neuves en premier lieu. Seules la téléphonie et les biens liés au logement gardent encore un peu de dynamisme. Cela s’explique par la baisse du pouvoir d’achat de près de 1%, recul historique depuis 1984. Surtout, et c’est le plus inquiétant, le pouvoir d’achat par « unité de consommation » qui colle davantage à la réalité, s’est replié de 1,5% en 2012. Là encore, la pression fiscale joue un rôle prépondérant.

La spirale infernale est en marche.

L’accumulation de ces mauvais points, non seulement a conduit à la récession et à l’austérité, mais altère significativement les rentrées fiscales, ce qui aura pour effet de creuser un trou de 30 milliards d’euros d’ici la fin de l’année selon François Fillon, puisque dans le même temps, le pouvoir socialiste continue à dépenser. Le cercle vicieux de Laffer, selon lequel l’impôt tue l’impôt, est en train de se vérifier sous les yeux éberlués du Mister Casanova du budget. On pouvait espérer que le gouvernement comprendrait son erreur. Eh bien non !

C’est ainsi que, pour la réforme des retraites, on s’achemine vers un système qui, une fois de plus, risque d’être insuffisant, parce qu’on ne prend à bras-le-corps ni les régimes spéciaux ni celui des fonctionnaires. Et on va augmenter, pour boucler la réforme, les prélèvements obligatoires pour les actifs, pour les retraités, pour les entreprises. Dans un cycle de pression fiscale qui ne diminue jamais, on ne peut que continuer à réduire le pouvoir d’achat.

En attendant le miracle d’un retour de la France à la compétitivité, qui va demander des années d’efforts, il ne reste plus, pour faire tourner la machine, que la consommation intérieure. Au lieu de l’encourager, on l’affaiblit. Au lieu d’entrer dans un bras de fer avec les syndicats, on ponctionne la classe moyenne. Au lieu du courage dicté par la réalité, on préfère les bons vieux impôts.

La catastrophe est imminente.  

La récente remontée des taux d’intérêts allemands à 10 ans inquiète la communauté financière. Et l’inquiétude porte sur le marché obligataire dont le krach se profile à l’horizon, avec pour conséquence une forte hausse des taux d’intérêts à long terme, dramatique dans les circonstances conjoncturelles présentes. Il suffira, en effet,  que le retournement des marchés financiers, dont la bulle menace d’éclater, se traduise par une hausse de nos taux d’intérêts pour que l’Etat soit à la rue. Et nous avec !

J’espère me tromper.