LOGEMENT : LA TUILE DUFLOT !
10 janvier 2014
Construire 500 000 logements par an, c’était une promesse hollandaise. En 2013, on en aura construit à peine plus de 330 000. Le plus mauvais score depuis 15 ans. Et du côté des promoteurs, on reste très pessimiste pour 2014 qui pourrait se révéler être une très mauvais année. Quand on sait que l’enjeu c’est aussi de créer des emplois et que le pays ne construit pas assez, on mesure le gâchis : l’année dernière se solde par une perte de 25 000 postes.
Qu’est-ce qui cloche ?
Surfeuse virtuose en matière de communication, la Ministre du Logement, la dogmatique Duflot a trouvé le moyen infaillible de décourager les investisseurs alors que c’est justement de logements locatifs dont la France a besoin. Après deux lois et quatre ordonnances elle a réussi l’exploit de liguer toutes les professions du secteur contre elle. Et il y a de quoi !
Le problème c’est qu’on a une « ayatollah » dont la politique consiste à prendre systématiquement parti pour les locataires contre les propriétaires. Des locataires qui peuvent déjà ne pas payer leur loyer sans que les propriétaires aient la possibilité de les expulser. Des locataires qui peuvent exiger à tout moment des réparations, des mises aux normes et des rénovations coûteuses. Et qui vont bénéficier d’un encadrement des loyers.
Le problème, c’est qu’on a une ministre gauchiste qui considère les propriétaires comme d’affreux profiteurs, des nantis qu’il faut taxer le plus possible. Entre l’imposition des revenus fonciers, celle des plus-values sur les résidences secondaires, les taxes foncières qui ne cessent de grimper, le rendement moyen de la pierre est tombé à 1,5% alors qu’il est encore de l’ordre de 3% pour les actions ou l’assurance-vie. Comment s’étonner alors que l’élan manque, que seuls 30 000 investisseurs aient acheté des logements neufs dans le cadre de la loi Duflot et qu’ils se soient fait rares même pour le logement ancien.
Il faut garder à l’esprit que dans le parc locatif privé la quasi-totalité des logements appartiennent à de petits propriétaires dont on peut estimer le nombre à 5 millions, la part des institutionnels étant tombée à moins de 150 000 logements.
Le nouveau dispositif de défiscalisation mis en place a été rebaptisé « Duflop » par la profession. Censé relancer la production de logements locatifs, il n’a pas réussi à endiguer la fuite des investisseurs : trop encadré, trop rigide, trop instable. Il requiert des conditions quasi impossibles à réunir pour assurer une rentabilité correcte. Si on ajoute les allers et retours sur les plus-values immobilières pilotées par Bercy, finalement incompréhensibles, il ne faut pas s’étonner que le marché soit bloqué.
L’enfer « Duflot ».
Avec un diagnostic idéologique faux, ses incompétences techniques et les zigzags fiscaux et réglementaires, Cécile Duflot aura trouvé le moyen de bloquer à la fois le marché immobilier et la construction. C’est un échec absolu et dramatique. Des transactions gelées, des prix qui tardent à baisser, des constructions en chute de 10% constituent le triste bilan de 18 mois de gestion « verte ». La chute est même de 16% pour les maisons individuelles et les réservations sont en recul de 7,5%. Ceux-ci remballent leurs projets et les demandes de permis de construire ont diminué de 23%. Pendant ce temps les faillites se multiplient : 20 000 selon la Coface. La construction représente 1/3 de toutes les défaillances d’entreprises, tous secteurs confondus. Bien plus que son poids dans le PIB.
En 2013, seule la construction de logements sociaux s’est maintenue avec 110 000 logements. Mais pour atteindre le « Graal » des 400 000 logements, il faudra bien que les acteurs privés prennent le relais. Pour cela, il faudrait sortir le logement de l’enfer « Duflot » où il a sombré. Ne plus nier la réalité des mécanismes du marché immobilier, sortir du dirigisme qui empile les nouveaux règlements pour corriger les défauts des précédents, ce qui a fait de la construction un secteur complètement malade. Dans d’autres pays, n’importe qui peut trouver une maison du jour au lendemain, emménager dans les 48 heures sans caution ni certificat de revenu. Mais dès lors qu’il ne paye plus son loyer, il est expulsé illico pour que le propriétaire puisse relouer son bien. C’est simple, ça fonctionne et les mises en chantier sont en augmentation… Chez nous, les lois ne font qu’accentuer la pénurie.
Une politique d’autant plus incompréhensible que le BTP aurait pu être un moyen de relance très facile. La France souffre d’une pénurie de logements estimée à 800 000.Le gouvernement rate, par sa faute, environ un demi-point de cette croissance qu’il recherche tant. Il avait sous la main tout pour réussir : la volonté des Français d’acquérir leur habitation, une épargne disponible à profusion, des constructeurs compétents. Avec un immense avantage : le bâtiment crée beaucoup d’emplois, et un autre, il fait peu appel aux importations.
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