HISTOIRE

NOTRE-DAME-DES-LANDES : IL EST PLUS QUE TEMPS !

ND Landes oui

 

L’aéroport Nantes-Atlantique vient de battre à nouveau son record de l’année écoulée : avec une croissance de 5,7% en 2015, il a servi 4 395 000 passagers, ce qui le place comme l’un des aéroports régionaux les plus performants. Mais cela n’est pas sans conséquence. Il a fallu gérer 135 journées à forte densité, à plus de 14 000 passagers/jour. C’était 80 en 2014 et 6 en 2011. Août 2015 a même connu une pointe à plus de 500 000 passagers sur le mois, et cinq autre mois ont dépassé les 400 000.

L’aéroport connait donc un trafic de plus en plus dense, qui se concentre sur l’Europe (44% du trafic total), en augmentation de 20% en 2015. De fait, les compagnies aériennes sont de plus en plus nombreuses à venir servir les destinations assurées par l’aéroport. Elles sont aujourd’hui 23.

La compétition est forte entre les plates-formes aéroportuaires. « Nous sommes au début de l’ère des aéroports », affirme Augustin de Romanet, PDG d’Aéroport de Paris, qui doit veiller à la place de Roissy Charles de Gaulle comme l’un des cinq ou six grands équipements de la planète. La concurrence qui règne entre les aéroports internationaux se fait à l’échelon mondial. Elle est la partie émergée de l’iceberg des nécessaires dessertes. Cette concurrence existe aussi au niveau régional. Aujourd’hui, un aéroport performant est nécessaire à la croissance économique à tous les niveaux. Il est l’infrastructure du XXIème siècle autour de laquelle se concentrera de plus en plus l’activité économique.  Le transport aérien connait un essor très dynamique au rythme de 4,5% à 5% par an pour les vingt prochaines années. Le trafic va donc doubler d’ici 20 ans.

L’explication tient dans l’avènement des classes moyennes dans le monde : près de 5 milliards d’individus en 2030 seront à même de voyager. Une chance de développement économique phénoménale quand on sait que le tourisme pèse aujourd’hui 9% du PIB mondial, plus que le secteur agroalimentaire ou automobile. Le trafic aérien se concentre sur les villes qui ont la plus forte puissance d’attraction.  Un aéroport est donc un élément clé de la puissance économique d’un pays ou d’une région. Les équipements parisiens sont des portes d’entrée pour la France. Ceux des Régions ont un rôle de relais important, notamment à l’échelon intra-européen. Dans ce contexte, les terminaux doivent pouvoir suivre l’évolution du trafic : pouvoir augmenter le nombre des pistes devient alors capital.

Dans ce contexte, le transfert de Nantes-Atlantique va devenir urgent, à l’horizon 2020. D’autant plus que les résultats de 2015 sont obtenus avec une chute à l’international (- 27%) liée aux événements de Turquie ou de Tunisie. Qu’en sera-t-il quand ces destinations reprendront à un rythme normal, ce qui arrivera bien un jour. Il faut donc commencer les travaux sans attendre. Cela mettra fin, en même temps, à une situation inacceptable, celle d’une zone où le droit de la République ne peut plus s’exercer normalement, où des individus imposent la loi par la terreur et l’intimidation. L’Etat doit se faire respecter. Il en va du développement de la Région des Pays de la Loire, pour laquelle un aéroport moderne est désormais un atout stratégique indispensable, tant pour la métropole nantaise que pour tout l’arrière-pays ligérien et breton.

Chaque époque a ses exigences : l’Antiquité avait ses ports pour assurer la prospérité, le XIXème siècle ses chemins de fer et le XXème ses autoroutes. Le XXIème sera celui des aéroports.

 


PAS D’EMPLOIS, PAS DE CROISSANCE !

Chômeur pro

 

L’emploi crée la croissance.

C’est le b-a ba de l’économie. L’opinion  publique mal informée par des médias incultes en économie croit évidemment l’inverse, à savoir que c’est la croissance qui crée l’emploi. Et nombre de politiques, surtout à gauche mais pas que, font la même erreur. Ne me faites pas dire pour autant que la croissance nuit à l’emploi. L’un entraine l’autre et réciproquement. Mais c’est bien l’artisan qui, refusant une embauche alors qu’il a du travail, bloque son chiffre d’affaires et une hausse du PIB pour le pays. Curieusement la France s’est blindée, armée, cuirassée contre l’emploi. Embaucher c’est trop cher, trop compliqué, trop aventureux. Dans notre pays, c’est devenu un réflexe : il est préférable de refuser un marché ou un client. Mieux vaut ne pas croître plutôt que de prendre un salarié de plus. Ce qu’on constate souvent dans la vie courante, lorsqu’il s’agit de trouver un plombier, de faire réparer sa voiture ou rénover une façade, s’est généralisé à l’ensemble de l’économie. Le résultat, nous le connaissons : notre faible croissance vient de la non-création d’emplois. Pourtant avec l’alignement historique des planètes – les taux d’intérêt nuls voire négatifs, le pétrole à 30 dollars ou moins, le dollar en baisse de 30 % depuis deux ans, la reprise chez nos clients importants, américains, britanniques, espagnols – la croissance française devrait être bien supérieure à celle que nous connaissons. Si elle est si atone, la cause est en nous-mêmes : un mélange de découragement, d’attentisme, aggravé par les départs à l’étranger des talents et des capitaux. A la préférence pour le chômage, s’est ajoutée une préférence pour le non-emploi et la non-croissance. Les Verts peuvent applaudir !

L’échec véritable de François Hollande.

Il est là : non seulement il n’a pas pu inverser la courbe du chômage (mais reconnaissons que d’autres ont échoué avant lui), mais il a ajouté avec ses décisions inappropriées du début de son quinquennat, le blocage de la création d’emplois privés, les vrais emplois. La France avait depuis vingt ans un taux de chômage élevé, mais elle réussissait quand même à créer des emplois : environ un million par décennie. Ce qui est nouveau, c’est l’arrêt brutal ces deux dernières années de ce mouvement. Le gouvernement tente de l’expliquer par la faible croissance : 0,3 % en 2013, 0,4 % en 2014, 1,1 % l’an dernier. Ce sont en effet des chiffres trop faibles pour faire baisser le chômage, mais pas pour créer des emplois ! Selon les statistiques tirées  des chiffres d’Eurostat, de juillet 2013 à septembre 2015, la France n’aurait créé que 57.000 emplois privés alors que dans le même temps, l’Allemagne en a créé 482.000, soit près de dix fois plus, l’Espagne 651.000 et même l’Italie, pourtant en récession, 288.000, six fois plus que la France. L’erreur de François Hollande a été à son arrivée en 2012 de n’avoir pas senti que l’économie qui sortait à peine d’une série de crises dévastatrices, n’était pas en mesure de supporter des taxes et des contraintes réglementaires, juridiques, sociales, supplémentaires. Le choc fiscal infligé par le gouvernement Ayrault, comme je l’avais prédit alors, a été mortel.

La conversion à « la politique de l’offre »

Le chef de l’Etat a bien vu cette paralysie et  il s’est donc converti à « la politique de l’offre », tout en tentant de mener parallèlement une relance de la consommation par la fiscalité allégée des bas revenus. Il a engagé son gouvernement  à réaliser  une baisse du coût du travail (de 6 % pour le Cice). Mais, d’une part les mesures arrivent tard dans un climat dégradé par les premiers mois du quinquennat, et, d’autre part, il commet l’erreur de laisser continuer des politiques contraires comme « la pénibilité », et laisse ses « camarades » tenir des propos qui font penser qu’un retour sur la vieille ligne est toujours possible sinon attendu, en tout cas prévisible parce qu’électoralement nécessaire à l’union de la gauche. Comme la suspicion demeure, la moindre petite mesure anti-business ruine tous les coûteux efforts pour la compétitivité. Toutes les semaines nous apportent leur lot de telles mesures qui décrédibilisent la politique favorable à l’emploi. Au budget 2016, deux taxes seront supprimées mais cinq nouvelles apparaîtront. On voit bien que les syndicats bloquent les ouvertures des magasins le dimanche. Le gouvernement semble désemparé, irrésolu entre les deux politiques contradictoires : entre la volonté de moderniser et celle de préserver le dialogue social. Il ne suffit pas qu’un ministre constate qu’il y a « trop de syndicats » et qu’ils se radicalisent par concurrence, personne ne fait rien pour poursuivre ce qu’avait utilement fait le précédent président en la matière afin de simplifier la représentation syndicale.

Le Président a réussi à inverser la courbe ... de l'emploi !

Bref, un mauvais départ, l’incohérence ensuite et, sur le fond, l’irrésolution : le chef de l’Etat ne peut pas raisonnablement espérer parvenir à ses fins sur le chômage, malgré les grands moyens utilisés pour en améliorer les statistiques. Le plus grave, c’est que le corps économique est prêt pour l’embauche. Il est vrai que la politique de l’offre a rétabli en partie la compétitivité. Mais trop de décisions sottes et trop de discours anti-business bloquent les projets. L’économie française reste donc congelée. 

 


2 MILLARDS D’URGENCE… POUR ASSURER MA REELECTION !

Pole emploi direction

 

Voilà en résumé comment il faut interpréter la collection de mesures inscrites dans le nouveau et énième « plan d’urgence pour l’emploi ». Il va mobiliser, en théorie, 2 milliards d’euros, avec un objectif : faire baisser artificiellement le chômage en gommant 500 000 personnes affectées à des formations plus ou moins adaptées et inverser par ce moyen la courbe … Ainsi le « magicien » pourra proclamer à tous les vents qu’il a réussi son pari et qu’il peut donc se … représenter. 2 milliards qu’on n’a pas pour permettre à un nul de tenter sa chance pour rester à la tête de l’Etat. Je trouve que c’est vraiment cher payé pour un pari quasiment perdu d’avance.

Une grande manipulation dans la tradition hollandienne.

Avec 5 743 600 demandeurs d’emploi, les formations proposées aux chômeurs sont déjà, en temps normal, aussi aléatoires en qualité qu’en débouchés. Pôle emploi peine déjà à convaincre entrepreneurs et chômeurs de son efficacité. Le plan d’urgence va charger un peu plus la barque d’un organisme qui est saturé avec 650 000 personnes en formation, tout le monde le sait. Et l’on se demande bien avec quelles sessions commandées à la va-vite (urgence) à des sous-traitants de sous-traitants, les demandeurs d’emplois pourront trouver une formation adaptée à un emploi … qui n’existe pas. La charrue devant les bœufs.

Le plan d’urgence continue de marcher à l’envers.

On va continuer dans la démarche de l’économie administrée avec des primes allouées par l’Etat pour favoriser artificiellement l’embauche en créant des effets d’aubaine. Il serait bien plus efficace de consacrer les mêmes sommes à la baisse des charges durable des entreprises, particulièrement les PME et TPE. Mais ce serait trop simple. 

Le gouvernement souhaite atteindre le nombre de 500 000 apprentis en 2017 : une rigolade ! Leur nombre a baissé d’année en année depuis son arrivée au pouvoir. On est rendu à 400 000. Vouloir  mettre 50 000 jeunes de plus par an sur la voie de l’alternance après en avoir perdu plus de 40 000, c’est bien, encore faut-il savoir avec qui ? Si c’est pour favoriser les Centres de formation des branches professionnelles, il y aura une meilleure chance d’insertion sur le marché du travail au bout de la formation, dans deux, trois ou quatre ans. Si c’est pour les orienter vers les centres de formation de l’Education nationale, où le personnel est encore très éloigné des réalités et figé dans des certitudes, on ne risque pas d’améliorer la situation. Et puis qui dit apprenti, dit entreprise pour signer le contrat : et là encore ça n’est pas gagné d’avance. Chat échaudé craint l’eau froide.

Le pacte de responsabilité avec le CICE sera pérennisé en 2017. La belle affaire ! On a enfin compris qu’il fallait baisser les charges des entreprises dans la durée, mais pourquoi maintenir une usine à gaz. La mise en place des allégements fiscaux et sociaux du Pacte de responsabilité, annoncés le 31 décembre 2013 n’est toujours pas achevée, au point qu’un « chèque-emploi-PME » doit être présenté pour faire patienter les petits patrons ! Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué.

Par contre, il y a urgence à attendre. 

Attendre la conférence de février, attendre les conclusions de la commission Badinter qui fait un rapport sur la commission Combrexelle, attendre la loi El Khomri, attendre la loi Macron. On est bien dans le droit fil de la méthode hollandienne de procrastination permanente. On comprend pourquoi la France est le cancre de l’Europe en matière de création d’emplois privés, avec moins de 3% sur les deux dernières années. On recommence sans cesse avec les solutions qui ne marchent pas, essayées cent fois, sans que le chômage structurel recule. Et pourtant il y a d’autres chemins que le gouvernement ne veut pas voir : libérer la négociation sur le temps de travail dans les entreprises, aménager les seuils sociaux si bloquants, régénérer le contrat de travail pour le mettre en accord avec l’économie contemporaine, …

Le plan Hollande est au pire un mensonge et au mieux un habillage statistique.

Mais il a beaucoup mieux à faire. Inlassable, il entend occuper la totalité du terrain politique et ne pense qu’à la présidentielle de 2017. Il est sur tous les fronts, commémore jusqu’à l’overdose, se présente comme le père protecteur en chef de guerre, va sur tous les terrains un jour rassembleur de la gauche, le suivant s’exerçant à séduire la droite dans le nord, ou n’hésitant pas à s’emparer de la déchéance de nationalité pourtant portée par l’extrême droite. Une danse du ventre largement relayée par des médias complaisants. Mais pour quoi faire ? Pour s’imposer à l’opinion ? Manifestement ça ne marche pas.

2 milliards d'euros pour sauver 1 emploi, le sien, c'est cher !

Tout de même, il y avait moyen de dépenser 2 milliards d’euros plus utilement !

 


NOTE ICI ET LA, EN VRAC

Doigts dans le nez

 

Primaire : il y aura 10 337 bureaux de vote dans toute la France pour « la primaire de l’alternance ».

35 heures : une heure de travail en plus des fonctionnaires équivaudrait à 2 milliards d’euros d’économies.

Qui croire ? Selon Agnès Verdier-Molinié, la France sera incapable de tenir ses engagements de réduction des déficits en 2017 : elle serait au mieux à 3,8% en 2016 et 3,5% en 2017. Ce n’est pas l’avis de Pierre Moscovici, Commissaire européen aux affaires économiques et à la fiscalité, qui précise  que « le délai accordé à la France ne saurait être prolongé » ! … A votre avis ?

12 milliards d’euros !!! c’est l’excédent allemand en 2015. Pendant ce temps-là, nous on multiplie les dépenses non financées.

Emplois publics : on va encore augmenter leur nombre pour tenter d’infléchir la courbe du chômage. Une méthode vouée à l’échec : un emploi public détruit 1,5 emploi privé et génère 0,3 point de chômage.

Livre sterling : entre la baisse du pétrole, la chute de la Chine et les craintes de plus en plus fortes de Brexit, la monnaie britannique s'est pris une claque magistrale. Elle est au plus bas depuis plus 5 ans et ce n'est pas terminé. Je vous ai entendu, vous avez pensé « bien fait ! ». Si, si !

Inflation 0 : du jamais vu depuis … 1954, l’inflation a été nulle en France en 2015. Le pétrole est en cause. C’est bon pour le pouvoir d’achat des ménages, mais une moins bonne nouvelle pour les finances de l’Etat. On est loin de l’hypothèse de 0,9% sur laquelle a été bâti le budget.

Même l’Inde : dans mon « Etat des lieux sur les prévisions 2016 », j’écrivais que l’Inde restait un pays à croissance dynamique. En fait, c’est comme pour la Chine : les chiffres sont faux et surévalués. Elle serait entre 3 et 4% de taux de croissance, une réalité qui se mesure à de nombreuses observations comme le fret ou la consommation de ciment en baisse, etc…  Il n’y a pas de miracle. Les oasis de prospérité dans un désert de stagnation ou de ralentissement, ça n’existe que dans la tête des Dupont : mirage !

Piratage : le directeur du renseignement américain a été victime d’un hacker. Si même lui …

77% : C’est la part des individus au sein des classes moyennes inférieures qui, selon une étude du Crédoc, affirment avoir l’impression d’être « perdants » entre « ce qu’elles versent aux administrations publiques et ce dont elles bénéficient en retour à travers les allocations, l’école, la santé, le chômage ou la retraite ». Eh oui, lucides !

Pologne : La Commission européenne a décidé de lancer une procédure formelle de surveillance de l’Etat de droit en Pologne, suite à l’adoption de plusieurs mesures controversées par le nouveau gouvernement populiste. Elle souhaite mener une évaluation préliminaire de la réforme du fonctionnement du Tribunal constitutionnel, où cinq nouveaux juges ont été placés par le pouvoir. En cas d’échec des discussions, d’autres mesures pourraient être prises, pouvant aller  jusqu’au retrait des droits de vote de la Pologne au Conseil. La Commission s’inquiète également des nouvelles règles de nomination des dirigeants des médias publics. Le Parlement européen débattra de la situation en Pologne, lors de sa session plénière.  Un peu ce qui arriverait avec Marine Le Pen si elle était élue.

S’il vous plait, ne payez pas avant l’échéance ! Le canton de Zug en Suisse a décidé de supprimer la décote en cas de paiement anticipé des impôts car il faudrait placer cet argent à des taux négatifs !!  À quand un discount pour les retardataires ? Les suisses nous « étônneront »  toujours !

 


2016 : ETAT DES LIEUX (5) - L'ECONOMIE MONDIALE

Tintin Bonne annee neige

 

QUAND LA CHINE ETERNUE…

… C’est l’économie mondiale qui s’enrhume !

Le ralentissement chinois.

L’effondrement des bourses chinoises a provoqué une belle panique en ce début d’année : mouvements en tous sens des monnaies, forte volatilité des capitaux, cris d’alarme sur l’économie mondiale et annonce d’une nouvelle crise plus violente que celle de 2008… On a constaté comme effet une chute de tous les indices boursiers. Il faut dire que les Chinois nous ont raconté un conte merveilleux pendant 10 ans, celui d'une croissance à 10% alimentée par des exportations et celle de réserves de change énormes qui leur permettraient de s'acheter une partie du monde. En fait, cette croissance était gonflée par des surinvestissements bidons et des dettes colossales. Ils nous racontent maintenant une nouvelle histoire : c'est la transition d’une économie d'exportations et de surinvestissements publics vers une économie de consommation interne à rythme de développement moins rapide, avec l'émergence d'une classe moyenne. Seulement voilà, on ne change pas de modèle sans période d’adaptation. Le changement prend du temps, car il passe par une transition longue et difficile et cela fait bien sept ans que la Chine a pris ce chemin.  La durée de cette période de transition finit par inquiéter. Mais le ralentissement économique de la Chine n’est pas une nouveauté. Pour se relancer, elle va devoir, comme l'ont fait le Japon et l'Europe, laisser filer sa monnaie. La chute boursière n’est qu’un épiphénomène. En fait, elle est surtout due à la libéralisation décidée par le gouvernement chinois qui redonne la possibilité aux investisseurs de vendre librement leurs actions après des mois de contraintes. Quant à l’impact du ralentissement chinois sur la croissance mondiale, il a déjà eu lieu, il ne fait que continuer.

La croissance mondiale sera molle de toute façon.

Le vrai problème de la croissance mondiale date de 2008. La démographie, le poids des dettes et le développement de la technologie, viennent se surajouter au ralentissement chinois  si bien que nous entrons dans un monde d'inflation nulle et de croissance molle durable. Certains décrivent ça comme les effets de la transition vers la nouvelle économie. Celle-ci a déjà fait plonger les matières premières et les marchés émergents. Donc il ne faudra pas compter sur les « BRICS » sauf peut-être l’Inde, pour relancer l’activité. C’est facile à comprendre quand l’un des plus gros consommateurs d’énergie et de matières premières, la Chine, divise par deux ou par trois son taux de croissance. Et forcément tous les autres marchés sont impactés. Il suffit de voir comment le cours actuel du prix du pétrole met en difficulté l’économie de tous les pays producteurs qu’ils soient du golfe persique, russe ou américains du Nord ou du sud. D’autre part, en période de déflation et de croissance lente, la valeur des actifs monte rarement. Or la bourse américaine a triplé depuis 2009 : l’ajustement interviendra à un moment ou un autre, forcément. Une nouvelle secousse est inévitable. Ce qu’on appelle crise est en fait le passage à une nouvelle économie, et l’histoire nous enseigne que cela se fait toujours avec des à-coups et avec une volatilité qui restera forte sur les marchés. Le problème est aggravé par l’incapacité qu’ont certains pays à retrouver un rythme de développement dynamique : le Japon est un bon exemple d’économie plombée par le vieillissement de la population. Il est incapable de se relancer.

Et la France risque le coup de froid.

Christine Lagarde nous a avertis. Il n’y aura pas grand-chose à attendre de la croissance mondiale en 2016. La France va devoir affronter l’année plus faible que jamais. Elle n’a pas mis à profit la conjoncture très favorable constituée par « l’alignement des planètes » pour réduire ses handicaps financiers et se réformer. Les taux bas masquent le poids préoccupant de ses dépenses publiques.  Ils rendent la dette potentiellement explosive en cas de retournement de tendance. Le baril peu cher entretient l’illusion d’une restauration des marges des entreprises et d’une augmentation du pouvoir d’achat des ménages, quand la bataille de la compétitivité est loin d’être gagnée. L’euro faible dope nos exportations, et encore, sans vraiment raviver l’investissement. Face à cet échec avéré, la parade est toute trouvée. Ce sera la faute à la Chine, aux pays émergents, à l’Europe, à la Réserve fédérale, aux attentats… et pour preuve de leur volontarisme, les guignols qui nous gouvernent  pourront bientôt proclamer un état d’urgence économique et social. Mais la vérité est ailleurs. Elle sort de la bouche du ministre de l’Economie : si la croissance ne se décrète pas, elle se prépare, s’entretient et « dépend d’abord de notre volonté ». On avait les Raffarinades, on a maintenant les « Macronneries », nouvelle version des vérités de la Palice ! Le gouvernement s’est trouvé un Tartuffe.

 


2016 : ETAT DES LIEUX – LA BOULE DE CRISTAL DES PREVISIONNISTES

Fin du monde tintin

 

Avec le temps des vœux en tout genre, vient aussi celui des prévisions économiques. Chaque organisme y va de son analyse, statistiques à l’appui.

Sur 2015, tout le monde s’est planté !

Pour commencer, rappelons, histoire de prendre du recul, que  toutes les prévisions pour 2015 se sont révélées totalement fausses. En effet, il est frappant de voir à quel point personne n'avait prévu ce qui s'est passé. Au palmarès de l’erreur fatale : le pétrole. Qui aurait pu imaginer que l'Arabie Saoudite utiliserait l'arme de l'or noir de façon si brutale, au point de provoquer de graves déséquilibres dans son budget ? Même défaut d’appréciation en ce qui concerne les indices et les monnaies des pays émergents qui continuent à chercher leurs voies et à évoluer en dehors des prévisions. Au sujet des monnaies, la hausse du dollar avait bien été anticipée face aux fluctuations des monnaies des pays émergents mais contre celles des pays développés, le compte n’y est pas : on devrait être à la parité avec l'euro ou presque et on n'y est toujours pas. Les indices boursiers ne sont pas en reste : aux États-Unis toutes les grandes maisons et tous les prévisionnistes sont allés dans  le mur puisque les indices ont fini l'année dans le rouge ou au mieux à zéro. C’est le CAC qui a donné lieu aux écarts les plus fous avec une surenchère dans les prévisions : les plus pessimistes voyaient le CAC à 5200, mais les plus optimistes le mettaient avec une assurance déconcertante vers les 6000 points voire plus. Constatons simplement que nous sommes restés plantés autour des 4500 points. Peut-on en vouloir aux spécialistes de la prévision quand elle est devenue « imprévisible ». Car la réalité est là : les mouvements des marchés sont devenus de plus en plus erratiques et ce phénomène est amplifié par les masses de liquidités injectées par les banques centrales si bien qu'il devient impossible de faire des prévisions à 12 mois. Conclusion : pour 2016, évitions de prendre les prévisions pour des certitudes. Il y a gros à parier qu’elles seront toutes fausses.

Qu’est-ce qu’on nous annonce pour 2016 ?

Ce qui va se passer en 2016 est extraordinaire.  Les experts en stratégie et scénarios de toutes les agences spécialisées sont capables de nous décrire  dans le détail ce qui va nous arriver … et son contraire. Pour les marchés, les indices boursiers vont monter, surtout en Europe, considérée comme le marché préféré  des investisseurs. Les marchés émergents vont encore un peu souffrir mais ils devraient rebondir en cours d'année, quant au roi-dollar, c’est certain qu’il se renforcera car la FED va continuer à monter ses taux d'intérêt et on devrait enfin aller vers la parité avec l’euro. Pour les matières premières, à commencer par le pétrole, elles vont continuer à glisser un peu avant de rebondir. Madame « Soleil » va même plus loin : si l’on en croit les mêmes experts, qui sont tous d’accord », il n'y aura pas de Brexit, Hillary Clinton va gagner les élections aux États-Unis, Dilma Rousseff va rester à son poste bien que son pays s’enfonce dans le désordre, le Japon va enfin rebondir car les Abenomics vont fonctionner, la Chine va dévaluer sa monnaie et les Russes vont finalement participer aux Jeux Olympiques … Une cerise sur le gâteau : je vous l’annonce, c’est la Belgique qui gagnera l’Euro 2016 ! Vous conviendrez avec moi que tout ça est un peu trop « précis » comme avenir et vous aurez raison car les même prévisionnistes ont aussi prévu… l’imprévisible. Mais si ! Par exemple que le pétrole remonte sous l’effet d’un conflit régional (et c’est bien parti entre l’Iran et l’Arabie), que l'inflation se réveille subitement, que la Chine s'effondre au lieu de se stabiliser et que Donald Trump gagne les élections… Dans le même registre, la croissance européenne pourrait accélérer tandis que la croissance américaine freinerait brutalement, et tout cela affirmé avec la même autorité. Le marc de café associé à la boule de cristal.

Et la réalité !

On observe déjà l’effondrement des bourses asiatiques qui déteint sur les autres places mondiales. Les liquidités flottantes sont telles que, en effet, tout peut arriver, à commencer par une explosion de l’énorme bulle spéculative mondiale alimentée par le déluge de capitaux déversés par les Américains puis par l’Europe… sans vraiment réveiller l’économie réelle. On sait que dans ce concert, la France joue une partition fausse. Elle est devenue le boulet de l’Europe voire de l’économie mondiale, et n’est pas du tout, mais alors pas du tout, préparée à une nouvelle catastrophe financière. Pire, son endettement ne lui permettrait vraisemblablement pas de garantir les dépôts bancaires… comme en 2008 ! Et elle s’apprête à une manipulation sur le nombre des chômeurs qui coûtera 1 milliard d’euros, au lieu de s’atteler aux vraies causes du chômage !!!

Après moi le déluge !

En bref, en 2016, tout peut arriver. Mais ça, vous le saviez déjà !

 


2016 : ETAT DES LIEUX – RETOUR SUR 2015

La croissance en panne

 

Commençons par le nerf de la guerre : l’économie.

Voici deux aperçus significatifs sur l’économie de la France : la croissance et l’épargne.

 

La croissance.

Si l’on en croit les discours officiels complaisamment relayés par des médias serviles ou aux ordres, nous aurions terminé l’année avec une reprise de croissance qui aurait permis à notre pays d’atteindre les objectifs que Bercy s’était fixé. Il suffit de s’appuyer sur les faits pour s’apercevoir que c’est une supercherie de plus.  Certes, factuellement, les statistiques du ministère de l’Economie font état d’une progression de 1,1% sur l’année 2015. C’est un trompe l’œil !

Le premier économiste venu fera observer qu’au cours de la période, la France a bénéficié d’un environnement ultra favorable : le pétrole, qui a perdu les 2/3 de sa valeur, a apporté un supplément de croissance de 0,4 à 0,5% ; les taux d’intérêt, historiquement bas grâce à la BCE, constituent un appoint majeur pour les acteurs économiques, lui aussi de 0,4 à 0,5% en impact positif ; enfin l’euro, qui navigue au-dessous de 1.10 $, est à un niveau très avantageux pour l’économie française que l’on peut évaluer prudemment à au moins 0,3% de supplément de croissance. Faites-le compte : Ces trois facteurs favorables nous ont forcément rapporté au moins 1,3% d’activité supplémentaire.

La réalité apparait alors toute crue : en 2015, la France n’a pas progressé. Au mieux, elle a fait du surplace, plus vraisemblablement elle a régressé de 0,2 à 0,5%. C’est un constat. Il explique pourquoi nous avons plus de 5,7 millions de chômeurs et de précaires. Et nous permet de comprendre pourquoi ça ne redémarre pas vraiment.  La vérité, c’est que notre modèle économique, dirigiste et paperassier, détruit de la croissance et donc l’emploi.

D’ailleurs nos voisins,  qui bénéficient du même environnement ultra-favorable ont tous fait entre 1,5% et 2,5% de croissance réelle.

C'est le constat d'un terrible échec politique et d'une incompétence politique qui a été sanctionnée lors des dernières élections, comme on sait. Comment ne pas se révolter !

On pourrait rêver d'un réveil en 2016. Mais voilà, il faudrait pour cela que les « planètes » restent alignées et que nos gouvernants changent leur fusil d’épaule (de la gauche à la droite). Autant dire que le cauchemar ne peut que continuer. D’ailleurs le FMI commence à alerter sur les tendances faiblardes de la croissance mondiale. Et de plus, malheureusement pour nous, nous sommes déjà entrés en période électorale : les annonces de pépère en témoignent, le chéquier à la main. Nous allons frôler les 100% du PIB avec notre dette : gageons que ce seuil sera allègrement franchi. Pendant ce temps, l'Allemagne serait en dessous des 75%.

Déprimant !

 

L’épargne.

Avec la crise, les Français sont des fourmis.  Nous avons, malgré notre croissance nulle, malgré ou à cause d’un chômage dramatique, un des taux d'épargne les plus élevés au monde. Il est le signe d'un manque de confiance dans l'avenir. Et aussi, compte tenu de ce qui est expliqué ci-dessus, le signe  d'un manque de confiance total dans la capacité de l'État à faire face. Les Français voient bien que les réformes ne sont pas faites ou pas à la hauteur et s’inquiètent à juste titre du paiement des retraites. Les Français épargnent  beaucoup et ceux qui le peuvent gèrent donc cette épargne au mieux.

L'année 2015 en est une belle illustration.

Ils ont tout d'abord sorti l'argent de leurs livrets d'épargne qui connaissent une décollecte record. Ils ont compris que le Livret A n'était plus un placement à long terme, avec un rendement en-dessous de 1%. Tout au plus peut-il servir à de l’épargne de précaution. Une première décision emprunte de sagesse.

Cet argent, ils ont préféré le placer sur l’assurance-vie qui a connu un succès considérable. Et avec une inflation nulle et des rendements supérieurs à 2%, tout en gardant l’avantage d’une vraie liquidité, cela s’est avéré judicieux. Nouvelle bonne décision.

Les plus astucieux sont allés jusqu’à mettre quelques œufs dans le panier boursier, avec un marché français qui finit l’année sur une performance raisonnable, même si elle n’est pas spectaculaire avec un gain de 10 à 15%sur l’année.  D’ailleurs, ils ne l’ont pas fait sans précaution : ils ont placé à travers des fonds logés dans leur assurance-vie, ce qui permet une fiscalité avantageuse,  ou à travers le PEA, une des dernières niches fiscales.

Enfin, c’est aussi un réflexe connu, les Français ont investi dans l’immobilier.

Globalement, ils ont obtenu des rendements supérieurs à l’inflation. Comme quoi, même avec une gauche confiscatoire, on peut encore s’en sortir.

Voilà le vrai visage de la France : un pays immobile, avec une économie bloquée et des Français qui épargnent dès qu’ils le peuvent. Un cercle vicieux qui s’auto-alimente, mais qui conduit au gouffre.

 


LA FRANCE EN PANNE

Pole emploi direction

Rien à faire, ça ne repart pas ! L’économie française ne crée pas assez d’emplois, au point que l’on peut même affirmer que les carottes de Hollande sont cuites pour la fin du quinquennat. Aussi faut-il s’attendre à une nouvelle pirouette politicienne : le pire est à craindre.

Les créations d’emplois sont trop faibles pour faire baisser le chômage.

Sur un an l’économie de notre pays a créé 37600 emplois alors qu’il en faudrait plus de 120 000 pour commencer à voir s’inverser la courbe du chômage. L’Insee douche les discours optimistes de Sapin-les-bas-roses. L’industrie reste le gros point noir : entre juin et août, elle a enregistré son 58ème trimestre d’affilée de repli, détruisant près de 15 000 emplois, le niveau le plus élevé depuis deux ans. Idem dans la construction qui a détruit au cours de l’été dernier plus de 10 000 emplois. Au troisième trimestre le taux de chômage a bondi de 0,2 point pour atteindre 10,6% de la population active, record inégalé depuis … 1997 ! On comprend pourquoi Pôle emploi a enregistré 42000 chômeurs supplémentaires. Et comme chaque année 120 000 nouveaux actifs entrent sur le marché du travail, les secteurs qui créent de l’emploi ne sont pas suffisamment actifs pour faire face.

Pourtant tous les indicateurs sont au vert.

Jamais La France n’aura eu cette chance d’avoir un contexte aussi favorable pour se relancer. La politique monétaire de la BCE est ultra-accommodante, le pétrole n’en finit pas de baisser, l’euro voit son cours déprécié. A cela, il faut ajouter le (petit) coup de pouce du CICE donné aux entreprises. Tous les facteurs sont réunis pour embrayer sur une croissance soutenue. On a même vu depuis un an une remontée de la profitabilité des marges bénéficiaires des entreprises. Les exportations de la France ont progressé plus vite que le commerce mondial, ce qui est plutôt bon signe. On aurait dû avoir une forte amélioration de la situation et des perspectives, or ce n’est pas le cas.

La reprise est poussive.

Les freins au développement sont encore trop importants. Les signaux négatifs se multiplient : la production manufacturière a fléchi de 0,5% au mois d’octobre, l’industrie agroalimentaire, celle des matériels de transport et l’informatique ont vu leur production reculer. A cela, il faut ajouter la chute de la consommation des ménages et les attentats qui ont ensanglanté Paris il y a un mois ont eu un impact sur la fréquentation touristique et la consommation. Le chômage élevé favorise un taux d’épargne élevé et rend difficile une reprise de l’investissement des ménages en logements, la désindustrialisation a fait perdre à la France une grande partie de sa capacité de rebond. La part des importations dans la demande intérieur ne cesse d’accélérer. Enfin, l’investissement reste un frein à la reprise et les carnets de commandes sont en baisse. Malgré l’amélioration de sa compétitivité, notre pays reste encalminé.

La relance par la consommation est inefficace.

Tous ces indicateurs mettent à mal le modèle classique keynésien sur lequel le gouvernement s’entête pour relancer la croissance par la consommation. Stimuler encore plus la demande par des déficits publics, par des hausses plus rapides des salaires, accroîtrait encore plus les importations. L’évolution du rôle des importations devrait inciter nos gouvernants à la retenue, car un soutien encore plus fort de la demande dans l’espoir de faire repartir la croissance et l’emploi risque d’être de l’argent (et de la dette) dépensé en vain. Tant que le problème de l’offre n’est pas réglé, la stimulation de la demande sera peu efficace et continuera de faire travailler… les autres. Et augmenter les profits des entreprises par de nouvelles baisses d’impôts sera inutile si ces profits supplémentaires ne sont pas investis. L’autre paramètre, c’est justement le peu d’envie des entreprises françaises d’embaucher ou d’investir davantage. Il faudrait abaisser le niveau de la pression fiscale qui reste trop élevée, rénover le marché du travail avec un contrat intermédiaire entre le CDD et le CDI (trop protecteur), améliorer l’adéquation formation –emploi, abaisser le prix du travail non qualifié, accentuer la robotisation … Les pistes sont connues.

Il y a bien un problème de confiance que le gouvernement actuel n’arrive pas à régler.

Et la cause ? Il suffit de voir l’état des finances publiques.

 


LA FRANCE DES RECORDS

18445taux-de-chomage-et-chomeurs-en-france-hausse-du-taux-de-chomage-au-3e-trimestre 2015

 

Le chômage.

Les mois se suivent et ne se ressemblent pas. Les chiffres qui sont tombés cette semaine sont sans appel : 40 000 chômeurs de plus de catégorie A ! La plus forte hausse depuis janvier 2013. Triste journée encore pour l'économie française. La France compte désormais 3 589 800 chômeurs, ce qui constitue un  nouveau record. 700 000 de plus depuis l’élection de Pépère. Après ça, on aura du mal à croire que les affaires repartent. Et comme la conséquence des attentats se traduira par un coup de frein sur l’économie, à travers le tourisme et l’hôtellerie, les mots de suffiront pas à cacher la réalité. Selon Eurostat, qui publie chaque mois des taux de chômage harmonisés pour les pays membres de l'Union européenne, le taux de chômage de la France s'élève à 10,8% (Dom inclus) en octobre 2015, et 10,6% pour la métropole. Le plus mauvais taux depuis 1997. Une dégradation dramatique alors que les autres pays européens voient l'emploi progresser. En effet, selon l’INSEE la France est (avec la Belgique) le seul de tous les pays développés dont le chômage progresse sur un an comme sur une période plus longue, de trois ans. Elle est aussi le seul de tous les pays développés où le chômage continue à augmenter alors même qu’il a largement dépassé les 10% de la population active : tous les autres – l’Espagne, le Portugal, l’Italie - ont attaqué le problème du marché du travail avec suffisamment de volonté et de constance pour recueillir les fruits de leur réforme. Autrement dit, impossible de faire pire.

L’emploi des séniors et des jeunes.

C’est un corollaire de la situation générale. Nous détenons le record de chômage pour les plus de 55 ans. C’est un vieux problème français. Il n’y a pourtant pas de fatalité puisqu'au Japon, véritable laboratoire mondial des problématiques de vieillissement et de retraites, plus de 50% des hommes âgés de 65 à 69 ans travaillent encore, mais ils n’ont pas la même pyramide des âges ni la même natalité que nous. Pour les jeunes français ce n’est guère mieux : la progression du chômage est spectaculaire chez les 15-24 ans dont le taux dépasse les 25%. En parallèle, et ce n’est pas surprenant, notre pays présente aussi le taux d’emploi le plus faible des mêmes 15-24ans : 28%. Deux explications : prolongation des études pour retarder l’entrée sur le marché de l’emploi et addiction des pouvoirs publics aux emplois aidés qui ne débouchent sur rien. Toutes les enquêtes confirment que ces emplois en sortant artificiellement leurs bénéficiaires du marché du travail, diminuent leur taux de réinsertion. Quand on sait qu’il y en a plus de 100 000 actuellement sous contrats …

Le temps passé à la retraite.

N’y voyez pas de rapport avec ce qui précède. Encore que … C’est l’OCDE qui nous informe encore une fois. Nous détenons le record du temps passé à la retraite. Chez nous, un homme va passer 23 ans à la retraite, une femme 27,2 ans. Nous sommes 5 ans au-dessus de la moyenne de l'OCDE. Et pourtant nous n'avons pas le record de la durée de vie.  Cela provient du fait que nous partons très tôt à la retraite : largement avant les 65 ou les 67 ans qui sont devenus la norme pour une grande partie des pays qui nous entourent. L’âge légal chez nous est un des plus bas de l'OCDE et nous y ajoutons beaucoup de départs anticipés à la retraite. Pas étonnant que cela pose des problèmes de financement.  Au point que c’en est effrayant. Avec une proportion d'actifs par inactif qui s'effondre, un temps de travail stable voire en baisse, un chômage en hausse et un temps de retraite record, nous avons là tous les éléments d'un cocktail explosif. Cela veut dire, tout simplement, et la tendance s'est déjà largement enclenchée, que les retraites vont diminuer de façon très significative. C'est inéluctable : les cotisations augmenter et l'âge légal de départ à la retraite se rapprocher des 67 ans. On ne pourra pas faire autrement, autant le savoir.

Les impôts.

On s’en serait douté. Eh bien c’est prouvé : l’OCDE démontre, chiffres et tableaux à l’appui, que notre pays est (avec le Danemark) celui où les impôts et les charges sont les plus lourds avec 45.2% du PIB de prélèvements contre 45% en 2013. Il n’y a donc pas eu de pause fiscale. Et le rapport nous dit encore que pour revenir dans la moyenne de tous les pays développés, il faudrait baisser nos prélèvements de 200 milliards d’euros. Oui, 200 (deux cents) ! Une somme tellement considérable qu’aucun programme politique n’a pour l’instant seulement osé l’envisager. Certains avancent 10 ou 20 milliards (Sarkozy), un autre 50 milliards (Fillon), une proposition va même jusqu’à 100 milliards (NKM, je crois). Comme on voit, on est encore loin du compte. D’ailleurs les Français semblent s’en moquer et préfèrent visiblement vivre à crédit.

Carton rouge dans l’urne !

On s'étonnera après ça que la France ne produise pas assez de richesses pour financer toutes ses politiques ! Ultra-chômage, ultra-fiscalité, on voit bien comment l’économie française a été peu à peu asphyxiée. Ces chiffres sont catastrophiques et viennent signer l’échec absolu d’une politique. Le gouvernement devrait bien, en ce domaine-là aussi proclamer l’ « état d’urgence ». Mais qui osera, à gauche, briser les tabous ?  La conséquence de cette accumulation on la connait : elle se traduit par l’exaspération et le vote protestataire. La pire de solutions, évidemment.  Quant à ceux qui, à gauche, espéraient que la hausse spectaculaire de l’indice de confiance de leur mentor élyséen après les attentats se transformerait à un moment ou à un autre dans les intentions de vote aux régionales, ils vont devoir déchanter. Car pour déposer un bulletin socialiste ou écologiste dans l’urne dimanche prochain, il ne faut vraiment pas être rancunier, même en étant aveuglé par l’idéologie.


PRESIDENT POLTRON

Hollande grimace

 

Une nouvelle phase du quinquennat semble bien avoir été entamée avec la chute des feuilles : comme elles, celle de l’autorité de l’Etat choit dans les tréfonds, laissant aux malfrats de tout acabit, groupes agitateurs de tout poil, communautés diverses, le champ libre pour défier les lois et l’autorité républicaine. La séquence pourrait s’intituler « j’ai peur de mon ombre » ou mieux « Président poltron ». 

L’improvisation, c’est ce qui fait le « charme » de ce gouvernement !

L’épisode des feuilles d’impôts est emblématique de l’impéritie de ceux qui nous gouvernent. Encore une histoire de feuilles me direz-vous. Conformément à une mesure adoptée en 2008 qui supprime la demi-part des veuves, 900 000 retraités ont constaté que leur taxe d’habitation avait fortement augmenté cette année et 250 000 d’entre eux ont été assujettis à cette taxe pour la première fois. Tiens donc ! Certes, on veut bien que ce soit douloureux pour les intéressés, mais ce qui est vraiment comique, c’est la panique qui s’est emparée de nos responsables au sommet de l’Etat. Aussitôt Manolito s’est dépêché d’informer les retraités les moins solvables que le mal allait être réparé, ce qui témoigne pour le moins de l’impréparation du gouvernement qui a laissé partir les avis d’imposition. L’annonce n’était pas suffisante en elle-même : ce gouvernement en fait tellement que plus personne ne l'écoute, ni ne le croit.  C’est donc une  sommation de trouver une solution immédiate du chef de l’Etat « himself » que le secrétaire d’État au Budget, Christian Eckert, a reçu, avec pour mission de tout simplement demander aux retraités concernés de ne pas payer la taxe d’habitation ! C’est légal  ça ?

La panique les conduit à faire n’importe quoi !

On veut bien croire que la mesure arrivait au mauvais moment, alors qu’en haut lieu on ne mégote pas sur la communication sur la « baisse » des impôts et à moins d’un mois d’une élection dont on sait déjà qu’elle sera un désastre pour la gauche. Mais on n’a jamais vu un gouvernement demander à ses contribuables de ne pas payer l’impôt. Vous me direz, c’est encore une arnaque, puisque c’est de l’argent qui va ordinairement dans les caisses des collectivités locales, qui ne vont pas tarder à réclamer une compensation au moment où l’Etat central leur diminue ses participations. Et connaissant les Français, j’en connais plus d’un qui va réclamer le même traitement de faveur : pourquoi lui et pas moi ! Mais ce n’est pas si simple qu’il y parait : des retraités exonérés demanderont la garantie que le fisc ne les relancera pas, d’autres, dont les revenus sont plus confortables, revendiqueront peut-être leur classement dans la catégorie des insolvables, ce qui donnera lieu à des discussions interminables avec les agents du Trésor public. Cette affaire pue l’improvisation et semble échapper au contrôle du gouvernement.

Et surtout, pas responsables !

Par contre, on ne sera pas surpris de l’hypocrisie avec laquelle nos gouvernants tentent de se justifier. Ils ont lourdement souligné qu’ils n’étaient pas responsables d’une mesure qui remonte à la présidence Sarkozy. Celle-là, il y avait longtemps… Piètre moyen de défense. D’abord parce qu’ils sont responsables de ce qui se passe sous leur autorité pendant leur mandat. Il n’échappera à personne que les pouvoirs publics ont appliqué une disposition susceptible d’augmenter les recettes de l’État et personne n’ignore que le budget 2016 n’est guère équilibré, que le gouvernement n’a pas vraiment essayé de contenir la dépense publique et qu’il cède, encore cette année, à sa propension naturelle à augmenter les impôts. Dans ce contexte, on ne peut que penser qu’ils ont laissé courir l’abandon de la demi-part des veuves dans l’espoir qu’elle passerait inaperçue et se sont épouvantés ensuite de l’effet qu’elle faisait dans l’opinion. Sachant en plus qu’ils ont alourdi les impôts en supprimant la non-imposition du supplément familial de 10% et en augmentant la taxe sur les mutuelles. Ce qui est sûr, c’est qu’ils ont été terrorisés par le concert de cris d’indignation poussés par les retraités.

Et ça continue !

Quelques jours seulement après le couac sur les impôts locaux des retraités, le gouvernement doit corriger le tir sur la réforme des conditions d'attribution de l'allocation adulte handicapés. De même, confronté à la levée de bouclier des élus locaux, Manuel Valls reporte d'un an, au 1er janvier 2017, la mise en oeuvre de la réforme de la dotation globale de fonctionnement, la principale aide de l'Etat aux collectivités. Entre impréparation et incompétence, le gouvernement navigue en eaux troubles et c’est pain béni pour l’opposition. La machine à perdre les élections régionales tourne donc à plein régime... Plus je suis candidat, moins je réforme !

Les classes moyennes, vache-à-lait.

La vérité, c’est que les impôts continuent d’augmenter, cette année encore, surtout sur les classes moyennes et la pression fiscale est encore trop élevée, y compris dans le budget de l’année prochaine. L’Insee nous le dit : 8 français sur 10 ont été impactés par les hausses d’impôts depuis 2014  qui ont provoqué une baisse moyenne du pouvoir d’achat de 220€ ! On ne s’étonnera pas qu’une désaffection à l’égard de l’impôt se manifeste dans la société française et qu’elle risque de se transformer en aversion dangereuse pour toutes les formes de prélèvement. Cela n’empêche pas l’ancien Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, de préconiser au même moment, une réforme fiscale en profondeur qui se traduirait par une fusion de la CSG et de l’impôt sur le revenu et donc une vive hausse des prélèvements obligatoires pour les classes moyennes.

Incorrigibles !

 


LA PLANETE ECONOMIE : ENTRE BROUILLARD ET NUAGES SOMBRES

Récession

 

Pas facile de suivre les évolutions actuellement entre le Dollar qui monte alors qu’il devrait baisser et l’euro qui descend alors qu’il devrait monter, la Chine qui lance un plan quinquennal et qui a tendance à faire du surplace, les bourses qui font du yoyo… tout cela témoigne d’un climat malsain dont le principal moteur est l’incertitude du lendemain.

Et si vous croyiez que la crise migratoire était terminée parce que les médias n’en parlaient plus vous vous êtes trompé. Ce qui nous attend est pire que le pire qu’on peut encore imaginer. Après la Hongrie, c’est la Slovénie qui est submergée à son tour par l'afflux des migrants et un sommet balkanique d'urgence a été convoqué à Bruxelles.  Des troubles dans les Balkans, ça n'évoque jamais des bons souvenirs, rappelez-vous… Serajevo.

Les manœuvres de Pékin pour faire bouger l’économie chinoise.

Pékin s’est lancé dans un ambitieux plan quinquennal qui prévoit les grandes lignes de la mutation économique de la Chine pour les cinq prochaines années. Alors que sa croissance est tombée au plus bas depuis 2009, cette feuille de route revêt une dimension inédite, car elle intervient au moment où le pouvoir se heurte à des difficultés pour faire basculer son modèle de croissance, jusque-là assis sur l’export, vers la consommation interne. Il faut s’attendre à une transition longue alors que depuis plusieurs mois tous les voyants sont au rouge. Tout le monde le sait maintenant, en Chine, la croissance a faibli dangereusement depuis un moment. Pékin veut donc améliorer l'outil industriel et s'est fixé pour objectif d'asseoir le yuan dans son rôle de monnaie internationale. Même quand le pouvoir est « centralisé », rien n’est jamais facile en économie.

A l’ouest… rien de nouveau.

Selon un scénario bien rodé maintenant, l’économie américaine continue à faire du yoyo entre reprise inédite de la croissance et coups de freins inattendus… Et voilà donc un coup de froid sur la croissance américaine, après une progression de 3,9% au deuxième trimestre, la voilà tombée à 1,5 % entre juillet et septembre en première estimation. Un ralentissement saisissant. Ce n’est peut-être pas trop grave puisque le principal moteur de l'économie américaine, la consommation, qui pèse pour plus des deux tiers de l'activité, continue à tourner à plein régime. Les dépenses des ménages ont progressé de 3,2 % en rythme annuel ce qui constitue un solide motif de consolation. Ce coup de frein de la première économie mondiale semble bien se confirmer, mais cela ne dissuade pas la Banque Centrale Américaine d'envisager un resserrement de sa politique monétaire lors de sa prochaine réunion en décembre.  Le résultat qu’on doit en attendre c’est que le dollar s'apprécie, ce qui nuit à la compétitivité des entreprises américaines, et n'est donc pas très bon pour la croissance. Vous avez compris, on tourne en rond. Comme le malheur des uns fait le bonheur des autres, l'euro lui, poursuit sa glissade, jusqu'à 1,09 $. De quoi rendre plus attractives les exportations du Vieux continent… Enfin, peut-être !

Et dans l’hexagone on file la démagogie à tout va… comme d’hab. !

Commençons par la (fausse) bonne nouvelle : fin septembre, le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A a reculé de près de 25.000. Youhou Rintintin ! Serait-ce que les incantations des politiques et des gourous socialistes auraient produit leur effet ? Dommage qu’il y ait eu tant de radiés (mais c’est classique)… Les bons chiffres de septembre s'expliquent surtout par le fort recul du nombre d'inscrits de moins de 25 ans : -2,6% sur un mois, à 526 800, soit 14 000 demandeurs d'emploi de moins que fin août. Mais en intégrant les demandeurs d’emploi ayant en partie travaillé dans le mois (catégories B et C), le chômage s’est « contenté » de stagner. Un furieux bémol ! Pour les chômeurs de toutes catégories confondues, la baisse n'est que de 1.000 demandeurs d'emploi. Pas de quoi crier victoire, la France reste le mauvais élève et l'on reste loin, très loin, des baisses en Allemagne et en Grande-Bretagne. D’ailleurs la BCE pose un regard incrédule sur notre économie : « La France a opté pour la multiplication des petits pas, mais les résultats restent limités jusqu'à présent. » explique-t-elle, avant d'enfoncer le clou : « Ce qui frappe le plus quand on regarde la France, c'est qu'elle n'a pas eu de graves crises d'endettement ou bancaire comme d'autres pays. Cela rend la faible performance de l'économie d'autant plus surprenante ». la BCE n’est pas la seule à être surprise. Nous aussi. Enfin, pas vraiment, on a aussi une petite idée sur les causes de ce marasme : trop d’impôts, manque de visibilité, confiance en berne…. Marc Fiorentino nous indique que le classement « Doing Business 2016 » de la « Banque mondiale » place la France au 27ème  rang des Nations où il est facile de faire des affaires sur les 189 pays passés au crible. Devinez les principaux handicaps de notre pays, on vous le donne en mille... Le poids des impôts et des charges ! Et nous sommes bonnet d'âne en ce qui concerne l'enregistrement et le transfert de propriété. On croyait que la hausse des impôts, c’était du passé comme promis par Hollande. Ben pas vraiment, puisque des milliers de retraités modestes ont découvert avec stupeur qu'ils étaient assujettis à la taxe foncière et/ou la taxe d'habitation. Ah bah ça alors !!! Mais c’est la faute à la droite qui avait voté  en 2011… toujours la même ficelle, mais si c’était une mauvaise mesure, ils ont eu largement le temps de l’abroger. Sauf qu’ils ont continué de charger la barque en rendant imposables les 10% de supplément familial, par exemple. Voilà une affaire que Bercy voudrait bien étouffer à l'heure où le gouvernement communique massivement sur les baisses d'impôts et à un mois des élections régionales. Vous savez quoi ? L’Etat va rembourser !!!! Si c’est pas de la démagogie ça ! Ils nous auront tout fait.




LA GUERRE DU PETROLE, ON N’EN PARLE GUERE …

Baisse petrole

Et pourtant elle a bien lieu. Et même sous nos yeux. Mais les troubles du monde rapportés par les médias nous la cachent, trop affairés qu’ils sont à mettre le sang à la une quand ce ne sont pas les débats futiles baba-bobo du microcosme parisien.

Les pays producteurs de pétrole sont bel et bien en guerre. Il n’y a pas de coups de canons, bien sûr, encore que… On voit bien que depuis quelques mois l'Arabie Saoudite manoeuvre avec une stratégie simple : inonder le marché pour accentuer la chute des cours et affaiblir ses ennemis politiques (l’Iran) ou économiques (Les Etats-Unis). Le rapport de l'OPEP qui vient d’être publié, montre qu'elle vient déjà de remporter une bataille contre les États-Unis.

Le rapport de l'OPEP est très instructif. L'Arabie Saoudite a décidé de continuer à augmenter sa production malgré la chute des cours du pétrole avec deux objectifs. D’abord affaiblir son ennemi juré - l'Iran - qui a besoin d'un pétrole à 130 dollars pour équilibrer son budget. Ensuite un objectif stratégique et économique : freiner l'explosion du secteur du pétrole de schiste aux États-Unis. Le rapport est assez explicite à cet égard : pour la première fois depuis 2008, la production de pétrole aux États-Unis sera en baisse en 2016 et ce sera une baisse significative. Car l'effondrement des cours du pétrole de plus de 50% a obligé les producteurs américains à réduire leurs investissements de façon drastique, du coup, le nombre de plateformes pétrolières diminuent et les licenciements se multiplient. Et comme toujours au pays des cow-boys, la croissance du secteur s'était appuyée sur un niveau élevé d'endettement, insoutenable avec des cours inférieurs à 50 dollars.

Disons que l’Arabie saoudite a gagné une manche. Les États-Unis restent bien évidemment dans la course et leur progression n'est que momentanément freinée. Néanmoins, elle a atteint un de ses objectifs en mettant les producteurs américains en difficulté : une stratégie qui a payé. La bataille n’est pas terminée. Car la chute des cours ne met pas seulement les Etats-Unis en difficulté. Nombre de pays dont le pétrole est la ressource primordiale souffrent et alimentent la chute de la croissance mondiale. L’Arabie saoudite ne pourra donc pas tenir trop longtemps son petit jeu solitaire. D’autant plus qu’elle est soupçonnée de financer par en dessous le terrorisme islamiste.

Mais de qui parle-t-on ?Certainement pas du pays avec qui notre matamore de premier ministre vient de signer pour 10 milliards d’euros de projets. Cachez ce pétrole impur que je ne saurais voir ! Nous, pendant ce temps-là, on en profite un peu à la pompe, en espérant que notre autre mirlitonne de ministre de l’écologie n’en profite pas pour augmenter ses taxes. Vous avez vu comme moi qu’elle va augmenter le prix du gazole pour le rapprocher de celui de l’essence. Il ne lui serait pas venu à l’idée de baisser celui de l’essence, ce qui produirait un effet bien meilleur si on veut vendre davantage de voitures qui l’utilisent.

 


OU VA L’ECONOMIE MONDIALE ?

Baisse de l'euro

Triste fin de mois de septembre. Les nuages s’accumulent sur la planète, qu’il s’agisse des guerres et du terrorisme ou de l’évolution de l’économie dont les signaux envoyés sont de plus en plus alarmants.

La réalité économique mondiale.

Sept ans après la faillite Lehman Brothers, le monde n'a pas retrouvé ses niveaux de croissance, loin s’en faut. L'inflation est toujours à zéro ou presque ce qui signifie une modification profonde de l’économie mondiale : dans tous les pays développés, y compris les États-Unis qui connaissent plutôt une belle croissance par rapport à nous, les forces déflationnistes ne reculent pas et commencent à faire exploser bulles après bulles, la bulle chinoise, la bulle des émergents et la bulle des biotechs. Elles se sont maintenues malgré la politique des banques centrales qui inondent le monde de milliers de milliards de dollars, d'euros, de yens et autres monnaies. Le stock de ces injections est tellement massif qu'aucune banque centrale ne sait comment commencer à l'éponger. A tel point que même la Fed américaine hésite toujours à remonter ses taux, alors qu’on sait bien qu’il faudra le faire d’ici la fin de l’année… sauf s’il y a un krach boursier. En attendant l’inflation ne repart pas et on reste loin des 2% qui restent l’objectif visé par toutes les banques centrales. La conséquence, c’est que des zones comme la Chine et les pays émergents s'enfoncent dans un ralentissement voire même une récession. L’exemple du Brésil est à cet égard significatif.

Cette déflation a pour conséquence une croissance anémique.

La Chine fait l’objet d’un consensus des économistes : le dégonflement de son économie contribue à provoquer un effondrement des cours des matières premières. Cependant, même en dehors de l'énergie et des matières premières, l'inflation reste proche de zéro. Le vieillissement de la population apporte une autre explication. Enfin, il est probable que la révolution technologique que nous vivons soit fortement déflationniste et on sait qu’elle va encore s'accélérer. Quoi que fassent la FED ou les autres banques centrales, la déflation n'est donc pas prête de faiblir. Résultat incontournable qui nous est donné par un rapport de l'Organisation Mondiale du Commerce : la croissance des échanges mondiaux s'effondre à un rythme inconnu. Et ce n’est pas joyeux comme pourraient le penser les adversaires de la « globalisation». Le contenu de ce rapport est tellement spectaculaire qu'on se demande si nous ne sommes pas en train d'assister en direct à la fin d'un cycle de la mondialisation. On observe 3% seulement de croissance annuelle depuis 2010 alors qu'on tournait à plus de 6% de 1983 à 2008. Et pour 2015, nous sommes sur un chiffre de 1% de croissance seulement. La prévision précédente était de 3,3% pour l'année. C’est dire si c’est une sacrée révision à la baisse. Même les États-Unis se referment aussi. Depuis le début d'année, leurs exportations ont chuté de près de 6%. Et si on ajoute à ça une Europe dont la reprise est anémique, on est face à un monde où chaque zone économique se replie sur elle-même.

Un krach à la clé ?

De nombreux experts annoncent pour ce mois d’octobre un krach majeur sur les indices boursiers et le début d’une nouvelle crise  financière globale pire que celle de 2008. Les oscillations des indices depuis quelques semaines qui jouent au yoyo en sont les signes précurseurs, comme les secousses telluriques qui annoncent un séisme. La nervosité des investisseurs se traduit toujours par une forte volatilité. Le CAC est pratiquement revenu à son niveau de fin 2014 effaçant une année de gains : plus de 20% de performance évaporée en quelques semaines. Les marchés américains qui avaient plutôt bien résisté récemment, ont eux aussi plié, mais  brutalement. Les marchés finissent toujours par s’aligner sur les fondamentaux de l’économie réelle. Le problème, c’est que ceux-ci sont mauvais partout sur la planète.

 

 


IL FAUT ARRETER LES EUPHORISANTS !

Marisol-touraine-ministre-de-la-sante


Notre Lémurien (femelle) des Affaires sociales nous a présenté un tableau idyllique, digne des « lendemains qui chantent », des comptes de la Sécurité sociale. Elle affirme avoir réduit les déficits de 40 % en trois ans et entend ramener à 10 milliards en 2016 le déficit de l’ensemble des régimes. Formidable ! Mais  on a un peu de mal à comprendre un optimisme que les analyses de la Cour des comptes ne partagent pas du tout. Si des mesures ont bien été prises pour réduire le déficit du régime des allocations familiales, passé de 1,6 milliard en 2014 à 1 milliard cette année (au prix d’une réduction des versements), l’assurance-maladie, par contre, a fait une rechute : son déficit a augmenté de près d’un milliard d’une année sur l’autre. S’il est vrai, qu’il y a une embellie pour le fonds social vieillesse, qui sera, nous dit-elle, en léger excédent en 2016, pour la première fois en quinze ans, en revanche elle ne tient pas compte du très fort déficit des caisses complémentaires de retraite, pour lequel aucune solution n’a été trouvée à ce jour alors qu’il faut plusieurs milliards d’euros pour les renflouer. Concernant les régimes de retraite, l’amélioration des comptes citée par Mme Touraine n’est que temporaire et est davantage le fruit de la réforme Woerth que de celle du sombre Ayrault. Pour renforcer durablement le régime vieillesse, il aurait été préférable d’adopter un départ à 63 ans au moins.

Une communication souriante pour une réalité qui l’est moins.

Elle n’est pas en reste. Notre bon gouvernement de gauche tient à nous faire savoir qu’il agit sur tous les fronts et qu’il continue à réduire la dépense publique tout en diminuant les impôts. Ce qui n’est pas vrai. Mais les informations diffusées tendent à nous le faire croire : elles font état par exemple d’une reprise de l’embauche pour les emplois par intérim, alors que le chiffre du chômage pour août publié fait état d’une augmentation de 20 000 chômeurs, complètement inattendue nous dira-t-on, en guise d’excuse, alors qu’on espérait qu’il pourrait être moins défavorable que d’habitude. Tous les éléments d’appréciation livrés par les pouvoirs publics sont assortis d’une communication radieuse, y compris la vente des fameux Mistral à l’Égypte qui permettrait à l’État de se sortir de ce guêpier sans qu’il lui en coûte un centime, ce qui reste à vérifier. On croit savoir en effet que l'Égypte a obtenu un crédit à 100% à taux zéro et ne paiera jamais. Et on vend à un pays vraiment démocrate alors qu'on s'apprêtait à le vendre à une quasi dictature... Il ne restera plus à l’Egypte qu’à les refiler à Poutine …

Un climat social et politique qui, loin de s’éclaircir, tend à s’obscurcir.

La perspective d’une économie supplémentaire de 3 milliards pour l’assurance maladie semble hors de portée. La ministre est déjà en conflit avec les professions de santé et elle ne pourra atteindre son objectif qu’au prix d’une crise sociale. Et puis il faut bien le dire, le gouvernement n’a pas fait, dans le champ immense des dépenses sociales, un effort comparable à celui qu’il réclame aux collectivités locales, dont les élus s’insurgent à juste titre contre la réduction des dotations. Comment ne pas se révolter quand on voit un état obèse refuser le moindre effort et qui décide de le faire supporter aux autres. Les maires, privés de ressources, accablés de transferts de charges, déjà engagés dans des coupes budgétaires qui affaiblissent les économies locales, ont raison de s’indigner de ce que la charge de la réduction de la dépense publique soit proportionnellement plus lourde pour eux que pour la sécurité sociale. Le gouvernement n'augmentera plus les impôts. C’est promis ! Mais en réduisant drastiquement les allocations aux collectivités locales, il provoque une hausse massive des impôts locaux. Taxes foncières et taxes d'habitation explosent.

Et Macron « trade » à perte !

L'affaire Volkswagen a des répercussions pour l'État français et plus particulièrement pour les contribuables. Elle nous coûte déjà plus d'un milliard d'euros, car l'action Renault, dont l’Etat est actionnaire à hauteur de 20%, a perdu près de 25%. En effet,  notre ministre de l'Économie a fait un coup de trading en avril : à la veille de l'Assemblée Générale de Renault il avait acheté près de 5% d'actions Renault pour pouvoir peser sur les votes (l'idée était de s'assurer que la loi Florange ne serait pas bloquée), une technique utilisée par des fonds spéculatifs. Avec la chute de l’été et l’affaire Volkswagen, on voit le résultat : il a fait un coup de trading avec notre argent et a perdu plus d'un milliard d'euros. Macron a peut-être été un bon banquier d'affaires, il est un bon ministre de l'Économie pour l'industrie des autocars, par contre c'est un très très mauvais trader. Mais « ça coûte rien puisque c’est l’Etat qui paie ! »

On trouve donc, dans l’exposé de Mme Touraine, puisqu’il faut bien la nommer, quelques vérités (très relatives) dans les chiffres qu’elle égrène, mais le contexte général des économies que le gouvernement impose, crée, par son caractère injuste et inéquitable, un climat social et politique lourd qu’il ne parvient pas à dissiper. Et les facéties de son grand argentier lui sont étrangères.

 


LA GRECE : ET MAINTENANT ?

Sirtaki

 

A voir la réaction des marchés au lendemain de la victoire de Tsipras, on a envie de dire, la Grèce, tout le monde s’en fout !

Il est vrai que les élections n’offraient aucun suspense : qui aurait pu avoir le moindre doute quant à la politique économique qui serait conduite par les gagnants : droite ou gauche, ils étaient condamnés à mettre en oeuvre l’accord conclu avec la zone euro. Alexis Tsipras l’a emporté assez largement, avec près de 36 % des voix contre 28,05 seulement à ses opposants de droite, Nouvelle Démocratie, malgré ce qu’indiquaient les sondages qui en Grèce se trompent toujours. Une belle manœuvre qui montre qu’il s’y entend pour garder le pouvoir. La Grèce est le berceau de la démocratie dit-on dans tous nos beaux livres d’histoire. On oublie de compléter en indiquant que c’est aussi celui des démagogues depuis l’Antiquité.

Quels enseignements faut-il tirer néanmoins de ce résultat tout de même paradoxal ?

 Les Grecs avaient de bonnes raisons d’en vouloir à celui qui vient de l’emporter. Le moins qu’on puisse dire est qu’il n’a pas tenu parole ce qui conduit Marine Le Pen , qui l’avait soutenu à affirmer qu’il a trahi ses électeurs en se soumettant au diktat de la zone euro. Elle n’a pas tort. Et ça explique la forte abstention à 44%. Mais où elle se trompe, c’est qu’en réélisant Tsipras, et en préférant Syriza aux autres partis, les Grecs ont montré leur attachement à l’Europe et à l’euro, avec la conviction qu’il n’y avait pas de solution sérieuse dans un retour à leur monnaie nationale. Tout au plus, on concédera qu’ils ne l’ont pas fait sans arrière-pensée : ils auraient souhaité obtenir le plan d’aide de quelque 80 milliards sans avoir à lancer le plan d’austérité qui reste à appliquer. Tout le monde sait bien que l’austérité trop « austère » conduirait à une catastrophe, tout autant que la pente des promesses de Syriza, première version. D’ailleurs, s’il est réélu, il reste néanmoins comptable d’avoir annihilé le peu de résultats acquis sur les efforts de ses prédécesseurs, et d’avoir mis son pays dans une situation encore plus dramatique, qui rend le relèvement plus délicat.

Et d’abord, ne plus emprunter.

Les Grecs ne sont pas sortis de l’auberge dès lors que l’endettement de leur pays s’accroît au point que personne, parmi les créanciers, ne croit vraiment que la Grèce pourra rembourser tout ce qu’elle doit. Tout au plus peut-on caresser l’espoir que M. Tsipras, grâce à la confiance qu’il vient d’obtenir, saura rapidement mettre son pays sur les rails qui conduisent à l’équilibre des comptes. Car, le vrai problème, ce n’est pas de rembourser, c’est de ne plus emprunter. D’ailleurs, il est à peu près certain que le plan infligé à la Grèce produira des accès de fièvre et des désordres. Et donc il sera difficile de la maintenir durablement dans un régime sévère. C’est pourquoi il faut bien mesurer ce qui s’est passé : voilà un peuple ulcéré par les sacrifices qui sont exigés de lui, qui vote quand même pour la zone euro. Il maintient au pouvoir un homme qui a adopté la politique qu’il avait dénoncée en janvier dernier avec une telle virulence qu’il a été élu sur le principe d’une rupture, celle-là même qu’il n’a pas voulu consommer. Il n’est pas interdit de penser qu’un certain nombre d’électeurs ont cru que M. Tsipras, qui sait prendre des virages à 180°, va changer une fois de plus de position et tenter de revenir au bon vieux laxisme qui a permis aux Grecs de vivre à crédit pendant tant d’années. Ce serait un pari hasardeux, car le moindre manquement à ses engagements priverait aussitôt la Grèce de tout financement européen.

L’Europe reste la solution.

Le résultat des élections en Grèce est donc principalement européen. Il administre la preuve que l’abandon de l’euro n’est pas une issue crédible ; il indique aux autres pays européens qu’il y a davantage de réalisme dans la monnaie unique et dans la rigueur financière que dans les plans irresponsables que proposent l’extrême droite et l’extrême gauche en France. La victoire de Syriza expurgé de ses jusqu’au boutistes, c’est la défaite de Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen tout à la fois. Tous ceux qui prônent la dislocation de l’Europe et le repli national comme remèdes magiques sont disqualifiés. C’est une bonne leçon à rappeler, à quelques semaines des élections régionales, de montrer à l’électorat français que même un Tsipras n’a pas voulu aller jusqu’au bout de la logique qu’il préconisait, avec tous les risques inhérents, et que les Grecs n’ont pas cru qu’il y avait un avenir heureux dans le retour à la Drachme, que l’illusion et l’outrance sont possibles dans l’opposition, jamais quand on gouverne.

 


L’IMPÔT NE RESOUT RIEN !

Contribuable détroussé

On a beaucoup dit sur le choc fiscal de 2012, avec une hausse de 70 milliards d’euros des prélèvements concentrée sur les créateurs de richesse et les entreprises. Il avait pour but de rétablir l’équilibre dans les comptes publics en même temps que la « justice » fiscale. On n’a rien vu de tout ça. Il a débouché sur une sorte de « Jacquerie » à partir de 2013, marquée par différents mouvements de « pigeons » et autres « bonnets rouges », et surtout par une chute des recettes, un exil des fortunes et des talents, et aussi des centres de décisions, si nocifs pour l’économie nationale. Il a entraîné par contrecoup une sorte de remords présidentiel qui, depuis l’année dernière, se traduit par des baisses d’impôts homéopathiques en regard de ce qui a été prélevé, qui visent à l’exonération de l’impôt sur le revenu pour plus de 40% des ménages et reportant du même coup toute la charge sur les autres. On en a récolté tous les inconvénients : aucune baisse des prélèvements, mais baisse de la compétitivité, de l’investissement, et hausse du chômage. A cause de cela, la France a raté le train de la reprise mondiale.

Un choix calamiteux.

Le choix de tout fonder sur la fiscalité pour tenter le redressement du pays s’est révélé être un choix calamiteux. De tous les pays de l’OCDE, la France a été la seule à pratiquer une telle politique. C’est l’organisation elle-même qui le dit explicitement dans un rapport. Si on classe les 11 principales économies de l'OCDE en fonction de leur effort de réduction du déficit budgétaire depuis le début de la crise (2008), la France n'est que 8ème (ridiculisée face aux efforts consentis par la Grèce, le Portugal, l'Irlande ou l'Espagne). C’est le seul pays à avoir fait peser tout son effort de réduction du déficit budgétaire sur la hausse des impôts, au lieu de l’axer sur la baisse de la dépense publique. Autrement dit : pour l'État zéro rigueur, pour le bon contribuable la totalité des sacrifices.

Aucune leçon n’est tirée de cet échec.

Les baisses d’impôts annoncées pour le budget 2016 ne change rien au fond. C’est de la poudre aux yeux démagogique. Le véritable redressement passerait par une réduction forte des dépenses pour diminuer réellement les impôts sur ceux qui produisent la richesse. Rien ne sert de regretter d’avoir renoncé à la TVA sociale, peut-être parce que dans son délire fiscal notre « Grand Inquisiteur » de l’Elysée s’est aperçu de ce que cela aurait pu rapporter. Son mea culpa ne porte en aucune façon sur le choc fiscal qui a paralysé tous les secteurs de l’économie. Pire même, il ne tient jamais parole, détruisant chaque jour méthodiquement ce qu’il avait construit la veille. Ceux qui ont cru à un virage libéral ( ?) avec le « pacte de responsabilité » n’ont rien compris. La preuve en est avec le report de trois mois de la baisse des cotisations pour les entreprises. Anodin ? C’est en fait peu glorieux : il s’agit d’un bricolage pour trouver 1 milliards d’euros afin de boucler le budget 2016, au mépris d’un engagement réitéré quelques jours plus tôt sur la pérennité du dit pacte, reposant selon la parole présidentielle sur la confiance !!! Et la cause est tout bonnement la baisse de l’impôt sur le revenu promise à 3 millions de Français supplémentaires que l’on finance en reniant une décision. Tant  que l’économie sera réduite à une fonction de redistribution sans tenir compte de la production, la France continuera de s’enfoncer.

Pire, on cherche vainement la stratégie économique.

On ne peut que le constater chaque jour : il n’y a pas, à la tête de l’Etat de stratégie économique. Nos dirigeants improvisent tous les jours et ne savent pas où ils veulent conduire le pays, tout à la recherche qu’ils sont de la martingale qui leur permettrait de conjurer le mauvais sort qui les attend en 2017. Alors ils multiplient les changements de pied, un coup de barre à gauche pour calmer les frondeurs, un autre pour redresser et tenter de séduire les investisseurs, avec pour résultat la confiance qui s’érode un peu plus, la visibilité nécessaire aux chefs d’entreprises qui s’estompe dans l’enfumage, et la progression continue du Front National. Ils savent probablement qu’il faut baisser les charges et réduire la pression fiscale pour redonner de l’air à l’économie et des chances à l’emploi. Mais le sectarisme de la majorité sur laquelle ils s’appuient –Macron en sait quelque chose- les oblige à godiller : tout ce qui est donné peut être repris, tout ce qui est promis peut passer inopinément à la trappe. Comment faire confiance ?

Un socialisme perverti par la fiscalité égalitariste.

Il y a cependant un fil conducteur : c’est « l’homo fiscalis » que le chef de l’Etat voudrait façonner à travers la vision d’inspecteur des impôts qu’il est et dont il n’arrive pas à se départir. Mais l’impôt ne favorisera en rien l’émergence d’un homme « nouveau » dont les comportements seraient anoblis par ce moyen pour le conduire à la perfection sociale, dans une société nivelée. Tout au plus ce matraquage, loin de les abrutir, réussit à développer la ruse et l’astuce chez nos concitoyens qui développent des stratégies d’évitement pour échapper à la tyrannie fiscale. Cette vision égalitariste clive la société plus qu’elle ne la rassemble et peut conduire à la révolte… Au moins dans les urnes !

 


CHRONIQUE DE LA FRANCE QUI VA MIEUX (QU’IL DIT !)

Sapin

Sapin-les-bas-roses, qui a la haute main sur nos finances,  ferait bien de changer ses lunettes de la même couleur que ses bas. Vous n’allez pas me dire qu’il n’avait pas vu venir ce qui suit. Son optimisme de façade, il y a longtemps qu’il amuse la galerie. Effectivement, il vaut mieux rire. C’est peut-être un humoriste adepte de l’humour noir, après-tout.

L'avenir de la France n'est pas rose du tout.

La production manufacturière a baissé de 1% en juillet. Après une baisse de 0.6% en juin. L'industrie française n'est pas encore sortie de la crise, c'est le moins que l'on puisse dire. Alors que nos voisins Allemands et Britanniques ont retrouvé ou dépassé leurs niveaux de 2008, notre production industrielle continue à patiner. Les chiffres sont affligeants : 500 000 emplois disparus, plus de 15% de baisse en 7 ans. Et peu de signes de rebond réel. Et si on prolonge la tendance de la production de ces deux derniers mois on va vers une chute brutale. Car il est peu probable qu'il ne s'agisse que d'un accident. Il parait flagrant que les usines françaises ne profitent pas  assez de l'appétit des consommateurs hexagonaux pourtant dopé par la chute du prix des carburants. Notre industrie souffre bien d’un problème d'offre plus que de demande.

Perte de substance.

En fait, La première cause de la faiblesse de notre industrie c’est très probablement une perte de substance irrémédiable qui peut rendre le relèvement très compliqué. Le phénomène est assez ancien. Si la production avait continué de progresser jusqu'en 2008, elle perdait néanmoins des parts de marché parce que son offre était déjà trop chère et pas d'assez bonne qualité. La crise financière de 2008 a fait disparaitre des centaines d'usines qui ne renaîtront pas de leurs cendres. Il faudrait évidemment accélérer la mutation vers les nouvelles industries et les nouveaux services. Il paraît qu'on est les plus forts du monde dans les maths, la médecine, les multinationales, les start-ups, l'aéronautique, la mode, la recherche et la gastronomie, selon le magazine « Challenge ».  Alors qu’est-ce que le gouvernement attend pour agir ?

Matraquage fiscal et amoncellement de règles.

Parce que la deuxième cause de cette perte de substance provient du matraquage fiscal et réglementaire abondamment prodigué par les pouvoirs publics, matraquage qui fait souffrir l’économie, à commencer par l’agriculture, mais le secteur industriel plus que les autres secteurs. Si la décélération fiscale est engagée, on n’est pas encore revenu à la moyenne européenne, loin de là. Et il n’en est pas de même de l'amoncellement de règles parfois contradictoires qui continue de poser problème. La première tâche du gouvernement devrait être en effet d’aider ou d’accompagner les efforts des industriels pour se mettre au niveau de modernité des entreprises européennes, pour le moins, et de faciliter la croissance de toutes ces « start-up » branchées sur les nouvelles technologies. Mais, là aussi, il a du mal à passer aux actes.

En attendant, en guise de baisse d’impôts, c’est une taxe supplémentaire sur les serveurs internet qu’on va devoir subir pour alimenter le tonneau des danaïdes de l’audiovisuel public.

Pour agir dans le bon sens, il faudrait qu’en haut lieu on arrête de penser que la fiscalité est la mère de toutes les politiques !


LE MENSONGE DES REFORMES

 

Hollande bouffon

 

Loi Macron, réforme du code du travail, Cop21 … le pouvoir nous bourre le mou en permanence.

Vous savez ce qu’il faut penser des diminutions d’impôts programmées pour 2016, alors que la Cour des Comptes s’époumone en vain à conseiller à l’Etat de diminuer ses dépenses au moment où l’exécutif confirme l’embauche d’environ 30 000 enseignants supplémentaires d’ici 2017.  Embrouille et camouflage restent plus que jamais la marque du gouvernement socialiste.

Une loi inapplicable !

C’est la loi Macron en ce qui concerne les grands magasins. Libérale dans son principe, elle permet l’ouverture tous les dimanches dans les zones touristiques. C’est donc le cas des Galeries Lafayette et du Printemps Hausmann. Elle devait créer de l’emploi, relancer la croissance et doper l’attractivité de Paris auprès des touristes.les décrets d’application ne sont pas publiés qu’on sait déjà que le miracle n’aura pas lieu. Tout simplement parce qu’une clause prévoit l’accord des syndicats, et non des salariés, pour la mise en œuvre. Or, on sait bien que la CGT, la CFDT et FO sont contre, sans parler d’Anne Hidalgo, la desperados de la gauche dogmatique, grande prêtresse de la capitale. Comme la loi n’autorise pas les referendums internes… Vous m’avez compris. L’autre paradoxe, c’est que la même loi met des milliers d’autocars sur les routes y compris affrétés par la SNCF avec « Ouibus »  sur des parcours qui viennent en concurrence avec le train, au point que le président de la Région des Pays de la Loire qui a investi massivement dans les TER fait la gueule et est monté au créneau pour protester. On le comprend. Mais y-a-t-il quelque chose à comprendre ?

La vraie fausse réforme.

C’est celle dont tous les médias parlent en ce moment. Rendez-vous compte, on va s’attaquer au code du travail ! Forcément, quand c’est la gauche qui s’y met, il y a un loup (comme dirait Martine). Dans sa conférence de presse, le "magicien des annonces" a défini les contours : on ne touche pas aux 35 heures, on ne touche pas au smic, on ne touche pas au contrat de travail. On va réformer quoi alors, si on ne touche à aucun des freins qui bloquent l’embauche ? On va faire des accords avec les syndicats pour déroger à la règle générale, en matière de temps et de conditions de travail, mais c’est déjà possible, en matière de salaires, mais c’est déjà le cas, ou de responsabilité sociale des entreprises. Si les syndicats étaient réformistes, la loi qui s’annonce permettrait effectivement quelques avancées. L’os, c’est qu’on sait bien que la CFDT, si elle est seule, ne prendra pas le risque de les soutenir. FO et la CGT, soutenus par l’aile gauche vent debout contre tout « détricotage » du droit du travail, ne risquent pas de faire un pas dans cette direction. Il n’y a donc rien à en attendre !

Conclusion : regardez comme je réforme, mais n’ayez crainte, rien ne va bouger ! 

 


LES MEDIAS NE DISENT PAS TOUT ...

... Et même nous mentent par omission, déformation ou interprétation. Mais heureusement, il reste encore les charmes du « direct », quand il n’est pas trop trafiqué et internet où il reste possible, en prenant des précautions de trouver la vraie info.

Deux exemples de l’actualité.

La Baule 2015 

 

 

 

 

 

 

LE SANS FAUTE DE LA BAULE.

Beaucoup d’entre vous, qui n’y étaient pas auront retenu que la fameuse photo Fillon, Juppé, Sarkozy entourant Bruno Retailleau n’aura été que la manifestation d’une unité de « façade ». La palme de la mauvaise foi aurait d’ailleurs pu être attribuée à France 3. Et pourtant, la réalité a été toute autre. C’est vrai, Nicolas Sarkozy, qui revenait de soutenir un candidat UDI en Franche Comté avait trois quart d’heures de retard ce qui a réduit le temps du « croisement » avec François Fillon et Alain Juppé qui avaient un train à prendre. Aucune mauvaise volonté de part et d’autre dans ce concours de circonstances fortuit. La preuve en est les discours qui ont été tenus par les trois : des discours d’hommes d’état responsables. Les trois ont appelé à l’unité, les trois ont appelé à la mobilisation pour les régionales, aucun n’a fait la moindre allusion désobligeante envers l’un ou l’autre. L’assistance, nombreuse, plus de 1500 personnes, n’attendait pas autre chose. Applaudissements chaleureux, aucun sifflet envers qui que ce soit… Au point que l’un des participants, Paul Jeanneteau, pour ne pas le nommer, me disait, après avoir lu la presse du lendemain ou écouté les comptes rendus télévisés : « C’est à croire que ces journalistes n’étaient pas à la même manifestation que moi ! ». Et puis, cerise sur le gâteau, celui qu’ils étaient venus soutenir, Bruno Retailleau a fait une intervention remarquée d’intelligence, de lucidité et de conviction. Une journée formidable pour la motivation et la mobilisation. Un objectif atteint au-delà des espérances par la fédération de Loire Atlantique des Républicains… N’en déplaise aux médias qui auraient tant souhaité ce petit couac qui pouvait faire oublier l’image désastreuse laissée par le PS après La Rochelle.

Sapin

 

 

 

 

LES MIRAGES DE SAPIN LES BAS ROSES.

Depuis ce matin, on nous rebat les oreilles avec les baisses d’impôts prévues par le budget 2016. C’est nous dit notre « argentier d’arrière-boutique » parce que « la France va mieux, et même de mieux en mieux ». Une « sapinade » de plus. La croissance qu’il dit voir n’est qu’un mirage. La réalité est bien différente : la Corée du Sud vient de nous ravir la place de 5ème exportateur mondial, le déficit  de notre commerce extérieur s’est creusé de 500 millions d’euros au mois d’août et l’Espagne a produit moitié plus de voitures que la France au 1er semestre… pour ne prendre que ces exemples. En fait, la relative dépréciation de l’euro et la baisse du pétrole ne nous ont procuré aucun avantage compétitif puisque nos principaux concurrents sont européens et ont bénéficié des mêmes conditions. Là encore, les avantages monétaires ne sont que des mirages. Mais c’est vrai, on leur doit le peu de croissance que nous avons actuellement, et non à l’action du gouvernement. Les entreprises n’ont en rien amélioré leurs positions vis-à-vis de leurs principaux concurrents. Quant aux impôts, le Ministre des Finances refuse de voir l’effet de concentration sur les classes moyennes et supérieures (25% des ménages paient 90% de l’impôt) que les suppressions de tranches provoquent : « nous sommes revenus à la situation de 2010 » soutient-il. Encore un mirage. Il oublie de dire que c’est avec 20 milliards de prélèvement en plus ! En même temps c’est tellement facile de baisser les impôts de ceux qui n’en paient pas, avec des économies non documentées… donc fictives.


LE BOUT DU ROULEAU

Bout du rouleau

Rentrée houleuse à La Rochelle, crise chez les Verts, polyphonie à droite et au centre, querelles à l’extrême-droite… et tous les problèmes qui restent pendants, sans esquisses de solutions : immigration, chômage, absence de croissance, violences et j’en passe. Drôle de rentrée !

L’échec, il est là !

Il suffit de voir le spectacle que les socialistes du PS ont donné à La Rochelle où ils se sont déchirés quasiment en public pour comprendre qu’il n’y a pas de ligne politique qui domine dans le parti dit « majoritaire ». Passons sur les détails des petits affrontements, des frondeurs et des siffleurs, ce qu’on a découvert ce week-end, c’est qu’il ne se passera rien d’important à partir de maintenant en matière de réforme. Quand le Premier Ministre est obligé de suer sang et eau en reprenant tous les poncifs de la gauche à laquelle lui-même ne croit pas pour calmer la « bronca » et tenter de redonner un peu de tonus à un parterre de militants désabusés quand ils ne sont pas déboussolés ou désemparés, c’est que la défaite est déjà consommée, au moins dans les esprits. Quand on engueule la base c’est que ça va pas bien. Comme l’on dit tous les commentateurs, il s’est « époumoné » ! Autant dire qu’il a perdu son temps.

Tragi-comédie chez les écolos.

Le départ d’Europe-Écologie les Verts de François de Rugy, puis de Jean-Vincent Placé, n’est pas une surprise : les deux hommes ruaient dans les brancards d’EELV depuis que Cécile Duflot et Pascal Canfin ont décidé, en avril 2014, de ne pas participer au gouvernement de Manuel Valls. Leur démission n’en traduit pas moins le chaos qui règne chez les écologistes, incapables de s’entendre. C’est un affaiblissement de plus pour la gauche. On ne voit pas de quelle manière la crise créée par leur départ pourrait être apaisée car Cécile Duflot est suffisamment têtue pour ne pas renoncer au plan qu’elle a conçu, celui de se rapprocher de l’extrême gauche de Mélenchon. Sauf que plus l’extrême-gauche durcit son discours, plus le Front National gagne des voix. La stratégie que Jean-Luc Mélenchon et Cécile Duflot tentent de mettre en place est suicidaire dans la mesure où ils n’ont toujours pas compris que, entre deux maux, il faut savoir choisir le moindre. Au lieu d’accepter le pis-aller que pourrait être François Hollande, ils font à peu près tout ce qui est en leur pouvoir pour assurer la victoire de leur pire ennemie, l’extrême-droite.

Fillon abat ses cartes.

« Osons » proclame celui qui fut cinq ans le premier ministre de Nicolas Sarkozy. « Osons dire, osons faire » … La volonté est là. Le programme aussi. Le plus complet, le plus fouillé, le plus charpenté. Probablement le meilleur pour redresser notre pays s’il était appliqué. J’y reviendrais dès que j’en aurais fait le tour. Mais qui écoute dans le grand public ? Le drame de François Fillon c’est qu’il n’est plus audible. Espérons que son audience reviendra, mais pour l’instant, quoi qu’il fasse, il ne parvient pas à s’affirmer sur le devant de la scène. Il faut dire que les médias ont des personnels tellement ignards en économie et en culture générale que bien peu sont en mesure d’apprécier l’ouvrage réalisé par le Sarthois et ses amis. Certains n’hésitent pas à affirmer que les autres candidats à la primaire n’hésiteront pas à puiser dans le document. Au moins le travail servira à quelque chose, sinon à quelqu’un. NKM a aussi sa petite mélodie en cette rentrée, et la polytechnicienne n’est pas en reste avec son choc fiscal à 100 milliards. Sa méthode va un peu à l’encontre de ce que préconise Eric Woerth, qui travaille lui pour Nicolas Sarkozy…  Alain Juppé publie sur l’éducation un document qu’on dit « modéré ». Il faut le lire bien évidemment pour se faire une idée. Mais bien malin qui peut s’y retrouver. Les amis, le temps presse, il va falloir vous mettre d’accord si on veut avoir du temps pour convaincre les Français.

Le Pen, ce vieil emmerdeur …

Marine devrait connaître son père. Elle devrait savoir que si Dieu lui prête vie, il n’a pas fini de lui causer des ennuis. Le vieux para de l’extrême-droite a mis tellement de temps à construire sa boutique et à réunir tous les groupuscules qui constituent l’aile droite ultra-conservatrice de notre pays pour en faire un parti qui compte, qu’il n’accepte pas que l’héritage soit avili par une doxa venue d’ailleurs et particulièrement de l’extrême-gauche que le vieux a toujours haïe. L’affaire est donc loin d’être consommée, quoiqu’en dise la patronne du FN.

Une France épuisée.

A l’image de sa classe politique qui peine à se renouveler, la France n’a plus de marges de manœuvres. Elle les a toutes épuisées. Qui le dit ? Ray Dalio, le créateur de Bridgewater, le premier « hedge fund » au monde. Et son diagnostic est sans appel. La France est trop endettée. Elle a atteint les limites de son cycle de dette à long terme, car les niveaux sont très élevés et les intérêts  ne peuvent pas tomber plus bas. Si elle tient c’est parce que la baisse des taux, l’affaiblissement de l’euro et les injections de liquidités par la BCE lui procurent ses derniers facteurs de soutien. Mais comme les taux ne peuvent plus baisser et que l’euro tend à se raffermir, ceux-ci vont s’émousser s’ils ne disparaissent pas. La France se heurte donc à deux obstacles majeurs : le niveau d’endettement et des perspectives médiocres de gains de productivité. La croissance annuelle de la France ne peut donc excéder 0,5% sur les dix prochaines années. La productivité est le facteur essentiel de la croissance à long terme et elle s’explique avant tout par la compétitivité de la force de travail. La France est très chère : les coûts de main d’œuvre, corrigés du temps de travail hebdomadaire, du nombre de semaines de vacances et du nombre d’années de travail au long de la vie, sont près de deux fois plus élevés qu’aux Etats-Unis ! Le remède existe. Il faudrait des réformes structurelles significatives concernant le marché du travail, les charges administratives, les transferts sociaux pour accroître substantiellement les revenus de production… Et maintenant faites la liste des « gros mots » qui viennent d’être écrits dans la dernière phrase. Valls l’a dit : on ne touche pas aux tabous !!!

Mais il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer ….

 


PENDANT LES VACANCES, LA CRISE CONTINUE

Retraites

 

Depuis le début de l’année, et même avant, on savait que l’économie mondiale allait mal. Mais nous étions obnubilés par le problème grec. Nos médias n’ont donc pas vu que le Brésil dévissait, que la Russie surjouait le nationalisme pour cacher son déclin économique, et surtout que la croissance chinoise, dont on annonçait sans jamais y croire qu’elle fléchissait dangereusement, allait dans le mur avec une bulle boursière devenue incontrôlable. En même temps, les américains hésitaient sur la conduite à tenir quant à leur politique monétaire et l’Europe, qui s’engageait dans la voie du « quantitative easing », n’arrivait pas à relancer convenablement la croissance sur l’ensemble du vieux continent. Et voilà : la bulle boursière a explosé à Pékin et la tempête s’est propagée à toute la planète.

Le tableau est apocalyptique.

Depuis le mois de juin, 10 000 milliards de dollars sont partis en fumée dans les bourses, dont une grande partie à Shanghai, épicentre de la spéculation, qui efface d’un seul coup tous ses gains de l’année. La tempête s’est propagée à toute la planète financière et pas une place n’est sortie indemne. Elle a provoqué dans la foulée le chaos sur les devises avec un euro qui remonte à 1,16$ et un yen plus que jamais valeur refuge, l’hécatombe sur les matières premières avec le pétrole qui plonge à 40$ le baril, du jamais vu depuis 25 ans, entrainant les métaux comme le cuivre et l’aluminium dans la descente aux enfers. Après un tel cataclysme, la consolidation  va prendre forcément du temps et le commerce mondial va s’en ressentir. Avec son corollaire inévitable : le ralentissement économique.

Comme quoi, l’alignement des planètes, naguère vanté par nos gouvernants myopes, a fait long feu. Si le prix du pétrole est une bénédiction, la remontée de l’euro est fort contrariante. Lot de consolation : les taux bas risquent de perdurer encore un peu. Mais un krach est un krach. En 2008 il était venu des Etats-Unis, cette fois-ci c’est l’Asie qui nous joue des tours. L’argent disparu, fruit de spéculations irresponsables, n’ira jamais alimenter l’économie réelle et le risque d’aggravation de la déflation est plus fort que jamais. La Chine, à l’origine de la panique généralisée pour cause de ralentissement inchiffrable, c’est soixante fois la Grèce en termes de richesse créée, et un élément perturbateur de grande ampleur. Evidemment la France en subira le contrecoup d’autant plus que ce nouveau choc intervient alors même que nombre d’Etats européens convalescents n’ont pas fini ou même entamé – à l’instar de notre pays – les réformes structurelles imposées par la précédente crise.

Mais tout va bien.

Manolito  trouve que les chiffres du chômage vont dans le bon sens, Pépère annonce des baisses d’impôts, Sapin estime que la croissance a redémarré comme prévu… et les tracteurs marchent sur Paris. Les frondeurs, Montebourg en tête, et les « ultra-gauche » célèbrent leur idole Varoufakis, comme quoi ils ne sont pas difficiles puisqu’ils ovationnent un vaincu. La Ministre de l’Education promène son arrogance insolente, les migrants continuent de déferler  sur le territoire, on s’entretue pour un rien au coin des rues, … Dormez en paix braves gens !

Les vacances ne sont qu’une parenthèse française.

Le monde continue sa vie sans nous et on a une bonne occasion de le constater. Car les faits sont par nature têtus : avec la rentrée, on retrouve le chômage là où l’on l’a laissé, la menace terroriste continue de s’accentuer, la croissance retombe, les nuages s’accumulent, l’orage, visible à l’horizon, gronde. Cette crise qui affaiblit la France n’existe que par les mauvais choix qui ont été faits et dans le tableau qui se présente à nous, le facteur le plus négatif, c’est le refus du pouvoir d’adopter la seule politique qui ait encore ses chances : réduction de la dépense publique et refonte du marché du travail. Pourtant la crise qui secoue la Chine nous concerne dans la mesure où elle est sans doute le premier marché du monde où les pays développés exportent énormément de marchandises. Moins d’exportations vers la Chine, moins de croissance en Europe et aux États-Unis, plus de chômage. Face à cette situation calamiteuse, il y a les forts et les faibles. La France fait partie des faibles qui verront leurs parts de marché diminuer un peu plus.

L’été a été celui d’une France immobile contemplant son marasme avec des ministres commentateurs comme M. Rebsamen qui préfère se réfugier sur son Aventin… Dans l’apathie de nos concitoyens, Il est facile de déceler davantage de résignation que de volonté d’en découdre avec un pouvoir qui a remplacé l’action par le verbe. Et c’est bien là notre malheur. Qui va nous réveiller ? Il faudrait un sauveur, mais il y en a dix… alors qui croire ?

 


COMMENT EXPLIQUER QUE TOUT EST A DEFAIRE ?

 

Chantier

La France recule.

 « La France avance » proclame Manolito : c’est une contre-vérité. Depuis 2012, la France a reculé. Tous les chiffres l’attestent, toutes les comparaisons permettent de le vérifier. Le déficit stagne autour de 4% malgré le coup d’assommoir fiscal alors qu’il aurait dû être résorbé. La dette continue de progresser pour atteindre les 2100 milliards d’euros. Le commerce extérieur est toujours en berne avec un déficit qui stigmatise notre appauvrissement. Les charges en tout genre qui pèsent sur les entreprises les font courir dans la course mondiale avec des semelles de plomb et un sac à dos rempli de pavés. Le coût du travail y reste plus élevé que chez nos principaux concurrents et la France continue de perdre ses parts de marché. Les cerveaux fuient le pays. Les fortunes aussi. Le chômage de masse n’a jamais aussi bien porté son nom. Triste bilan !

Les grandes manipulations électorales ont déjà commencé à gauche.

D’abord on change la méthode de comptage des « demandeurs d’emploi » ce qui permet le mois dernier d’en faire passer une bonne dizaine de milliers à la trappe. Ensuite on nie l’absence de croissance en faisant croire que les objectifs contractualisés avec nos partenaires européens seront atteints, ce qui ressemble de plus en plus à une gageure. Enfin, notre présidaillon de pacotille nous annonce gaillardement des baisses d’impôts pour … juste avant 2017, puisque croyant à ses propres mensonges, il aura réuni toutes les conditions pour se représenter. Tout cela, c’est de la fumisterie ! D’autant plus que les marges se réduisent avec l’atonie de notre économie.

Un quinquennat pour rien.

Oui, pour rien. Pire, beaucoup de temps et de terrain perdu dans tous les domaines. La grande erreur économique est d’avoir voulu taxer le capital comme le travail. Du coup, l’investissement n’est jamais reparti. Le CICE, ça ne marche pas, c’est une usine à gaz que les patrons de PME répugnent à utiliser. La suppression du jour de carence dans le public a fait bondir l’absentéisme. Le matraquage fiscal des classes moyennes et supérieures continue de peser sur l’économie. La réforme des rythmes scolaires a rendu la semaine scolaire plus fatigante, créé des inégalités flagrantes entre les villes et a alourdi la charge sur les finances communales, une charge  qu’elles ne peuvent pas assumer sinon en augmentant les impôts locaux. L’institution du compte pénibilité crée des contraintes supplémentaires pour nos entreprises et ajoute à leur asphyxie administrative. Le laxisme imposé par la Ministre de la Justice aboutit à une explosion de la délinquance et des actes violents en tous genres. La suppression des aides aux entreprises a fait chuter le nombre des apprentis avant de mettre en place, en tentative de rattrapage, un dispositif tortueux qui ne résout rien. Même chose pour la TVA : après avoir abrogé la loi votée sous Sarkozy qui instituait la TVA anti-délocalisation, le pouvoir a mis en place une baisse des charges assortie d’une augmentation des taux de TVA en choisissant de cibler les activités non délocalisables avec un rendement plus faible et un vrai effet dissuasif sur les travaux concernés. La loi ALUR a été une catastrophe pour le bâtiment et il a fallu entreprendre son démontage partiel qui n’a pas fait revenir les investisseurs. La famille a été particulièrement visée au cours des trois dernières années par les lois sociétales et la suppression des aides qui accompagnaient une natalité soutenue. Même les domaines dits « régaliens » sont atteints : la Justice est entre les mains d’une gauchiste redoutable qui place ses pions partout, le plan Vigipirate absorbe l’essentiel de l’activité de la police et de la gendarmerie si bien que l’insécurité devient très préoccupante. Quant à notre armée, elle fait face grâce au professionnalisme de nos militaires, mais elle est à bout de souffle, notamment pour les matériels. Quel que soit le côté où l’on se tourne, on ne trouve que du mauvais.

Il faudra tout remettre à plat.

Comment va-t-on faire comprendre à nos compatriotes qu’hélas, si la droite revient au pouvoir, il faudra tout remettre à plat ? Tant de mesures ont révélé leur inefficacité et leur inadaptation au monde contemporain qu’il faudra, en effet, commencer par détricoter. Ensuite, il y aura la lourde tâche de tout remettre sur le métier pour prendre les bonnes décisions et mener les bonnes réformes. Je crois qu’il faut dès maintenant préparer les esprits à ce bouleversement si on veut éviter la lassitude des Français et le slogan facile : « ils passent leur temps à défaire ce que les autres ont fait ». D’abord affirmer clairement qu’on ne peut pas bâtir sur des fondements erronés. Or, ceux de la gauche le sont. Il faudra réaliser la grande réforme fiscale pour en finir avec ce fatras incompréhensible de taux et de niches et rétablir en priorité une fiscalité qui favorise l’investissement. Il faudra reprendre le chemin d’actualisation de la réforme des retraites car les caisses sont vides et la dernière réformette de la gauche a été un coup d’épée dans l’eau. Il faudra remettre le système éducatif sur des bases saines et revenir sur la réforme des collèges : il n’y a pas d’autre chemin que d'abroger cette dernière qui tire tout le dispositif vers le bas. Il faudra reprendre de fond en comble la réforme territoriale, dont le découpage a été bâclé sur un coin de table et les compétences distribuées en fonction des exigences des groupes de pression des associés du PS ou des chicayas internes. Aura-t-on le courage d’en finir avec les 35 heures qui continuent de coûter une fortune au trésor public et mettre en place une conception moderne du temps de travail par branche d’activités ? Pour la santé, il faudra revenir à la convergence tarifaire public-privé, supprimer le tiers payant généralisé et reprendre l’effort de rationalisation de l’offre hospitalière. Ce n’est là que l’esquisse de ce qu’il faudra entreprendre.

La volonté politique sera essentielle.

Pour construire sur des bases assainies, il faut faire comprendre clairement où l’on veut aller et comment on veut y parvenir. Mais ça va être difficile, car la pente à remonter demandera des efforts continus sur une longue période.  Et il n’est pas certain que le contexte international facilite la tâche, notamment si le « krack obligataire » tant redouté se produit, avec la remontée des taux d’intérêts sur la dette. Ce qui se passe en Chine n’est pas annonciateur de bonnes nouvelles pour la croissance mondiale, après la panne du Brésil et l’entrée en récession de la Russie.

 


DEBILES INCANTATIONS.

La croissance en panne

La France a connu une croissance zéro au deuxième trimestre. En réponse, les responsables de l’exécutif se drapent dans leurs certitudes, Sapin-les-bas-roses en tête. Au lieu de se poser les bonnes questions, ils répondent par des incantations, désemparés qu’ils sont que les réalités disent « merde » à l’idéologie. Et encore ne faut-il pas trop se plaindre, parce que ce serait bien pire si les conditions extérieures n’étaient pas aussi favorables : pétrole à prix cassé, taux d’intérêts surréalistes, euro affaibli… Si l’objectif  de 1% de croissance reste techniquement accessible, ce n’est pas avec une reprise qui s’essouffle sur un faux plat interminable que la France va résoudre ses difficultés. Sur le chômage, le déjà ex-ministre en charge a visiblement montré son impuissance et son découragement (mais il n’a rien proposé), et donc il va durablement rester à un niveau élevé. Et notre modèle social, si l’on en croit le discours de l’Elysée, comme le temps de la redistribution est venu, il n’a pas fini d’être financé à crédit.

Dans ces conditions il faudrait un taux de croissance phénoménal pour apercevoir le début du commencement du redressement des comptes publics. Inutile de dire qu’il ne faut pas y compter.  La croissance française n’a pas de moteur : l’investissement, nerf de la guerre, ne repart pas et les ménages continuent de privilégier l’épargne déjà pléthorique et par nature peu productive. Si on en est là, c’est parce que la confiance n’est pas au rendez-vous. Pour qu’elle revienne, il faudrait qu’il y ait un cap établi et compris. Le poids des prélèvements et l’absence de réforme de fond pèsent aussi lourdement. Si la croissance dépendait des dépenses publiques, nous serions les champions du monde. C’est tout l’inverse. La spirale infernale des prélèvements, du chômage et de la croissance en rade auraient plutôt tendance à s’emballer qu’à ralentir. Et l’effet d’optique est renforcé par la croissance réelle et solide des pays qui nous entourent. De quoi avoir le tournis !

Il n’y donc rien à attendre de cette rentrée du côté du gouvernement. Sauf un débat inutile sur les baisses de charges entre la gauche et… la gauche (plus à gauche). De quoi ajouter aux incertitudes. Le sujet n’est pas anodin. Sapin émet aujourd’hui une fin de non-recevoir aux demandes de sa majorité, mais demain qu’en sera-t-il ? Ce climat mouvant pèse sur l’activité, tout autant que les 35 heures, le compte pénibilité et autres dispositifs contraignants qui n’existent nulle part ailleurs. Nous avons les travailleurs les mieux protégés du monde, mais ils sont de moins en moins nombreux. Alors pensez-donc, quand on a l’outrecuidance de croire que l’on est un modèle pour le monde, on n’imagine pas qu’on pourrait aller voir chez ceux qui ont de la croissance, comment ils s’y sont pris.

La France est donc condamnée à faire du surplace. Donc à reculer, puisque les autres avancent. Mais étant la deuxième économie de l’Europe, elle tire la croissance de l’Union vers le bas. Les incantations : « la croissance, elle est là ! » tournent à la débilité !

 


LA CHINE COMMUNISTE MALADE DU CAPITALISME !

Chine communiste
Rien ne va plus au pays de l’économie planifiée. Pékin s’était adapté au capitalisme en pensant le diriger avec la main de fer du parti communiste et de l’Etat. Le but : s’adapter à la concurrence internationale, et tout en contrôlant tous les leviers économiques, des importations aux exportations en passant par les investissements, tourner le pays vers le développement économique. Il faut dire que jusque-là, ça avait plutôt bien marché, avec des taux de croissance à deux chiffres flatteurs. C’est toujours plus facile de les réaliser quand on part de très bas. Mais depuis quelques années, la machine s’est essoufflée et les aléas de l’enrichissement d’une classe moyenne de plus en plus nombreuse, de la corruption et des fraudes ont fait apparaître des anomalies comme celles qui se produisent dans un système capitaliste classique, bien qu’en Chine, il soit difficile de parler de régulation du marché par la loi de l’offre et de la demande. C’est même cette absence qui est probablement à l’origine de la crise boursière qui survient.

Un krach chinois très prévisible.

Aujourd’hui, c’est la débandade sur les marchés chinois. Le principal indice boursier a plongé de 32% en moins d’un mois, après une nouvelle chute de 6% ce mercredi et plus de la moitié des valeurs sont suspendues. Autant dire que c’est un véritable désastre pour les particuliers qui se sont rués sur les actions chinoises, et pour le pouvoir central, qui cherche par tous les moyens à contenir l’explosion d’une bulle qu’il a lui-même suscitée. Pourtant, tous les ingrédients étaient réunis pour faire gonfler la bulle qui vient d’éclater fort logiquement. Les apprentis boursicoteurs se sont multipliés – on en compte 90 millions, soit davantage que de membres du Parti communiste, parce que l’Etat a encouragé les placements en bourse, fermant les yeux, quand il n’incitait pas, sur des pratiques risquées comme le « trading sur marge », qui consiste à acheter des actions avec des fonds empruntés, mécanisme à l’origine de  la crise de 1929 à Wall Street. Les autorités ont manié la propagande d’Etat pour pousser un maximum de Chinois vers la Bourse provoquant une envolée boursière artificielle.

Il s’agit bien d’un krach !

La formation de la bulle boursière est si belle qu’elle deviendra un cas d’école selon les spécialistes de la finance. On l’enseignera dans quelques années aux côtés de la tulipomanie néerlandaise du XVIIème ou de la récente crise des subprimes américains : 150% de hausse en un an avec uniquement des particuliers spéculant à crédit. Le paradoxe tient dans la situation à la fois étonnante et totalement prévisible. Depuis quelques jours, on assiste en direct à l'explosion d'une bulle que tout le monde, y compris les autorités chinoises, ont vu venir. Et pourtant celles-ci n'ont rien tenté pour la circonvenir. Alors c’est la panique et aujourd'hui, elles prennent des mesures réellement extraordinaires. Le gouvernement chinois fait ce qu'il peut pour ralentir la chute. Les autorités de marché n'ont pas trouvé d'autres solutions que de stopper le trading sur 40% de la cote Chinoise pour arrêter l'hémorragie, mais rien n'y fait pour l'instant. Le marché chute depuis le 12 juin. La purge doit se faire et personne ne sait combien de temps elle durera. La bourse c'est toujours ce mélange d'appât du gain et de peur, c’est ce pourquoi, bien que le danger soit identifié, la machine continue de s’emballer jusqu’à la catastrophe finale.

Radioscopie du mécanisme.

L'explosion de la bulle Chinoise était prévisible. Pourquoi ? On avait tous les ingrédients de la bulle parfaite : une hausse spectaculaire des cours malgré une situation économique de plus en plus dégradée,  associée à une ruée des particuliers. C’est ainsi que des dizaines de millions de Chinois n'ont fait que jouer en Bourse et gagner pendant un an, abandonnant presque leurs activités principales. Enfin, il s’agit d’une spéculation exclusivement ou presque à crédit : imaginez que les achats d'actions à crédit par les particuliers ont été multipliés par cinq en un an, transformant la bourse en un casino où on gagnait à tous les coups en ayant le sentiment de ne prendre aucun risque. Quand une bulle est aussi clairement identifiée, on sait qu'elle va exploser, mais on ne sait pas quand et c'est là le problème.  On  a beau savoir que ce n'est qu'une question de semaines ou de mois, on espère toujours qu’on peut encore faire des gains. Ce qui rend l’explosion difficile à contrôler d’autant plus que l'effet de levier utilisé pour acheter des actions provoque des liquidations forcées dans la panique, avec des pertes considérables.

Des effets sur l’économie mondiale.

La bourse de Tokyo était nettement orientée à la baisse à la mi-séance mercredi en raison des inquiétudes liées aux marchés chinois qui peinent à se relancer en dépit des mesures incitatives prises par les autorités de Pékin le week-end dernier. La Chine n'en finit pas de voir son économie ralentir, ralentissement voulu par le gouvernement Chinois mais qui ressemble de plus en plus, à l'image de la Bourse de Shanghai, à un dérapage totalement incontrôlé. Ce ralentissement affecte toutes les matières premières du fer au cuivre en passant évidemment par le pétrole. On a une demande Chinoise en baisse mais une offre Américaine pléthorique pour le pétrole. Pour la première fois depuis un an, le nombre de puits exploités aux États-Unis repart à la hausse et c'est peut être l'élément essentiel qui a fait basculer le pétrole à la baisse en tendance lourde depuis quelques mois. Le maître du Kremlin de son côté accueille à Oufa, capitale de la République de Bachkirie, le 7e sommet des BRICS réunissant le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’ Afrique du Sud avant de présider dans la foulée, au même endroit, la 15e réunion du Conseil des chefs d'Etat de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) jeudi et vendredi. La mise en place d’une banque commune d’investissements tombe à pic pour une économie chinoise un peu sonnée par ce qui vient de lui arriver.

 3 000 milliards de dollars partis en fumée : à côté, la dette grecque fait sourire !

 


LA TOURNEE EST POUR MOI !

 

Voleur chercheur

Une pure provocation. 

Manolito qui se permet de recadrer Nicolas Sarkozy et de distribuer les bons points entre les ténors de la droite, c’est un peu gros ! Le sujet : l’article que l’ancien président  a commis dans le journal Le Monde où il expose son point de vue sur la situation de la Grèce et les manipulations démagogiques de son chef de gouvernement. Il y montre à cette occasion les insuffisances notoires de la position de la France et l’inconsistance du bénêt qui nous gouverne face à la vision claire et lucide de l’Allemagne. Il n’y a que la vérité qui blesse. Mais en voulant opposer cette analyse à celle d’Alain Juppé ou de Jean-Pierre Raffarin, on tombe dans la Tartufferie, car les divergences n’existent que dans l’esprit du Catalan. Il ferait bien de ne pas se fier aux apparences de discours qui disent la même chose avec des mots différents. On a pu s’en rendre compte aux propos tenus par le maire de Bordeaux lors de la réunion publique qu’il a tenue à Avrillé mercredi dernier. D’ailleurs les intéressés ne s’y sont pas trompés qui ont parlé de « baiser mortel ». Diviser pour régner, la ficelle est un peu grosse.

Pas de quoi en faire un drame.

Ce qui est insupportable chez notre président, c'est sa recherche obsessionnelle de compromis mous. Ils  permettent surtout d'éviter de se confronter à la réalité et prendre des décisions douloureuses mais courageuses. La crise grecque n’a pas échappé à cette manie. Monsieur Macron a beau nous dire qu’il n’y a pas de divergence entre la position de Hollande et celle de Merkel, il nous prend pour des courges (pour rester poli). Si c’était le cas, il ne serait pas obligé de le répéter, à moins que ce ne soit pour nous préparer à la suite : comme d’habitude, la France n’ayant pas vraiment de stratégie, s’alignera sur celle de son voisin germanique. On pourra alors célébrer la convergence de vues !

Il y a bien plus grave.

Il y a un sujet grave qui agite le microcosme parisien, comme aimait à le dire Raymond Barre, et tout le boboland. Ce n'est ni la Grèce ni notre dette abyssale, même pas le terrorisme. Il s’agit d’un drame  national. Le bruit court que « Les Guignols de l'info » pourraient être supprimés et que ce serait la décision de Bolloré... « Un vrai scaaandale », aurait clamé Georges Marchais ! Vous allez voir qu’on va pétitionner contre cette ignominie, si ce n’est pas nous appeler à descendre dans la rue pour défendre l’émission pourtant usée jusqu’à la corde. Certains parlent même d’organiser un référendum, comme en Grèce …

Ouf, les Grecs ont dit « Non » !

Cela va permettre de mettre fin au bal des hypocrites. Si la dette est le cœur du problème grec, force est de constater que celui-ci s'est aggravé plutôt qu'il ne s’est résolu malgré la perfusion permanente. L'évolution du montant de la dette sur la période 2007-2014 est de +35%, soit +82,5 millions d'euros, alors que 100 milliards d'euros de dette ont été effacés en 2012. C’est en 2054 qu'est planifié le dernier des remboursements contractés par le pays auprès des trois instances internationales. Une ultime échéance qui est toute théorique, puisqu'elle suppose que la Grèce n'emprunte plus un sou d'ici là. En 2054, c'est 6,3 milliards que devra rembourser la Grèce à l'Union européenne. En cumulé de 2044 à 2054, la facture s'élèvera à 48,7 milliards selon des données compilées par le Wall Street Journal. Bref, il est temps d’arrêter de financer à fonds perdus un gouffre que les Grecs eux-mêmes refusent de colmater… Vive la Drachme ! Nous on va dire à notre gros "tout mou" qu’on arrête les frais. Sinon, on veut nous aussi un referendum !

 

 


Y’A COMME UN DEFAUT !

 

Fernand-Raynaud

C’est ce qu’aurait pu dire Fernand Raynaud avec sa voix inimitable à propos de la situation grecque. Mais c’est un remake de « Moi ou le Chaos » que le Fantoche qui la gouverne est en train de nous jouer. KO pour les Grecs et leur porte-monnaie, ça c’est certain ! La dernière tentative, hier, d’approbation des propositions des créanciers sous conditions est une manipulation de plus. Pourtant tout reste encore possible, même si les ressorts idéologiques qui pilotent le gouvernement actuel de la péninsule laisse peu de place à une solution « raisonnable ». Celle qui permettrait à l’Euroland de continuer la perfusion à fonds perdus d’un pays qui n’a pas su se réformer et qui continue à refuser les efforts que cela supposerait. L’économie parallèle a encore de beaux jours devant elle, qui constitue à recycler les euros dépensés en cash par les touristes sans passer par la case « Etat » et donc à perpétuer l’enflure d’une dette démesurée par rapport au PIB du pays.

La Grèce est en faillite.

La Grèce est donc officiellement en défaut de paiement puisqu’elle n'a pas payé l'échéance de 1.6 milliard d'euros hier à minuit au FMI. C'est une première pour un pays « développé » en 71 ans d'existence du FMI. Par conséquent elle n'a plus le droit de recevoir de l'argent de l’organisation mondiale ni d'avoir accès à ses réserves. L’Alexis-matamore a bien tenté encore un coup de poker de la dernière heure pour obtenir un délai de l'Europe mais Angela Merkel a tenu bon. Le referendum devrait donc avoir lieu et les Grecs faire leur choix. Evidemment, quel que soit le vote, il y aura des nouvelles négociations. Le coeur du problème c'est un réaménagement de la dette : si l'Europe et le FMI acceptent, il y aura un accord. S'ils refusent, la Grèce courra inexorablement vers une sortie de l'euro. Même si tout le monde s’activera pour l'éviter. Avec une victoire du « oui », le plan d'aide sera acté et on gagnera quelques mois en perdant quelques dizaines de milliards d'euros de plus sans résoudre ces deux problèmes essentiels que sont le poids de la dette grecque et l'absence d'infrastructure économique et fiscale du pays.

Donc comme une épée de Damoclès, la crise grecque pèse sur l’avenir de l’Europe.

Son issue définira l’équilibre du pouvoir au sein de la zone euro entre les créditeurs et les emprunteurs. Si la Grèce arrive à arracher davantage de concessions, elle fera nécessairement des émules et la tentation de recourir à l’endettement en sortira renforcée tandis que la pression pour respecter les règles de rigueur budgétaire sera moindre. Autant dire que ceux qui sortiront gagnants du bras de fer en cours auront la haute main sur les décisions futures. Céder au chantage grec revient à faire gagner les populistes. Les projets de renforcement de l’architecture de la zone euro seront compromis et, un jour ou l’autre, notre monnaie commune sera balayée par leurs agissements. Angela Merkel a raison : le projet européen aura vécu, tant il est lié à l’euro. Si, au contraire, la Grèce est contrainte d’accomplir les vraies réformes qu’on lui demande, ce sont les dirigeants européens qui ont collectivement tiré les leçons de la crise, qui auront la main. En ayant mis fin aux latitudes d’incurie budgétaire et à leur conséquence mortifère, la grave carence de compétitivité.

Un renforcement de la zone euro.

Il sera temps de jeter les bases d’une zone euro renforcée, avec un gouvernement économique œuvrant à une plus grande convergence et une union fiscale garantissant un environnement favorable aux entreprises pour affronter la concurrence mondiale. Plus d’Europe, c’est possible et c’est nécessaire. Même les Grecs y gagneraient une fois leur pays remis à niveau. Les présidents des cinq institutions européennes majeures (Commission, Conseil, Banque centrale, Parlement et Eurogroupe) ont publié lundi dernier des propositions de bon sens à ce sujet. Il s’agit de permettre au capital et au travail de circuler plus librement au sein de la zone afin de créer les conditions d’une reprise durable de la croissance et de l’emploi. Plutôt que d’endettement, de crise et de chômage, l’euro deviendrait alors synonyme de prospérité économique et de bien-être social. On ne pourra en arriver là que si l’Europe reste un ensemble où les créanciers décident, et pas les emprunteurs. Pour l’instant, ce n’est pas encore gagné.

D’ailleurs l’euro se porte bien.

Si les bourses réagissent de manière erratique, en sanctionnant par une baisse très modérée la nouvelle situation, du côté de l’Euro, aucune réaction : il se maintient plutôt bien, déjouant les rêves Philipponesques d’une déroute.  C’est vrai que c’est étonnant si l’on prend en compte que ce sont les fondements même de la zone euro qui sont ébranlés par le « défaut » de l’un des pays qui la composent. Probablement les investisseurs ne croient pas à la réalité d’un « Grexit » et attendent « LA solution » de dernière minute. Mais plus certainement, et l’explication est beaucoup plus rassurante, c’est que ceux-ci jugent que la zone euro et sa monnaie seraient plus forte sans la Grèce. Rappelons quand même que c'est la Grèce qui a provoqué la crise financière européenne et qui a failli faire tomber l'euro de son piédestal. Constatons que plus personne ne remet en cause l'existence de l'euro et que plus personne ne parle de son explosion. N’en déplaise à la Marine.

La France est mal placée.

Petit paradoxe qui fait sourire (jaune). Alors que la France tente d'imposer des nouvelles mesures d'austérité à la Grèce, elle affiche une explosion de sa dette publique. Nous affichons une dette de 2100 milliards d'euros soit 97.5% de notre PIB. La France n'est certes pas la Grèce, mais elle n'est pas en position de donner des leçons. Elles pourraient, en effet, un jour concerner notre pays. Pourtant, contrairement à la Grèce, les Français paient l'intégralité de leurs impôts dont le montant augmente mois après mois. Mais alors où va cet argent ? Le gouvernement Français n'a fait aucune vraie réforme et n'a fait aucune économie dans les dépenses publiques. Ceci explique peut-être la modération de notre Président quant aux exigences que les instances européennes veulent imposer.

 


CHOMAGE : Y A D’LA JOIE !

Sapin

 

Et 26 000 de plus ! C’est le nombre des chômeurs supplémentaires de catégorie A. 54 000 même si on compte les autres…

Et 100 000 de plus, c’est le nombre des contrats aidés que le gouvernement va débloquer en plus … Des faux emplois à prix d’or !

Une bien triste réalité.

Entre Sapin et Rebsamen c’est à qui trouvera la formule pour enjoliver une réalité bien triste. Manolito joue dans un autre registre : il a compris que ce sont les PME qui peuvent constituer la planche de salut pour l’emploi. Ce sont elles en effet qui en créent le plus, en temps normal. Alors, il va s’en occuper pour voir comment on peut les aider à embaucher. Il faut donc craindre le pire.

Relancer l'embauche dans les PME, il y a longtemps que cela aurait dû  être une priorité quand on a six millions de chômeurs et qu'on sait que seules les petites entreprises peuvent créer de l'emploi. Et surtout quand on sait qu'aujourd'hui près de neufs contrats sur 10 sont des CDD et pas des CDI. Du travail il y en a, mais il ne crée pas d’emplois. La recette est simple : il faut libérer l’emploi et pour libérer l'emploi, il faut libérer la croissance, et pour libérer la croissance, il faut libérer les entrepreneurs des interventions de politiques incompétents en matière de gestion d'entreprises. Or Manolito va consacrer deux jours à recevoir les partenaires sociaux pour relancer l'embauche dans les PME : ce chef de gouvernement dont aucun membre n'a l'expérience de la création ou de la gestion d'une PME, pense, qu'on peut tout décréter. On peut décréter la croissance : voyez comme ça marche,  on peut décréter l'emploi : voyez les résultats, on peut décréter la confiance : 77% de mécontents… Ce n’est pas par l'omniprésence et l'ingérence du gouvernement dans la sphère privée qu’on réglera le problème, ça se saurait !

Qu'on laisse vivre les entreprises !

Ce qu'un entrepreneur demande c'est que les politiques lui fichent la paix. Qu'ils le laissent travailler, tranquillement sans le harceler avec des contraintes sociales, des empilages juridiques, une inflation réglementaire, une débauche fiscale, des exigences environnementales et j'en passe. Ce qu'il demande c'est qu'on laisse vivre son entreprise, embaucher, débaucher, s'adapter, évoluer et peut-être fusionner ou disparaître. Car il en est de l’entreprise comme de la vie. Alors ce que va tenter de faire Manolito se traduira comme d’habitude par des coups d’épée dans l’eau, car on ne touchera à aucun des tabous que la gauche impose à l’économie. S’agit-il d’assouplir le contrat de travail ? Non ! S’agit-il de revenir sur l’impossible compte pénibilité ? Non ! S’agit-il de simplifier la vie des entreprises sans contreparties administratives comme les comptes personnels d’activités ou les commissions régionales … Aucun des verrous à l’embauche n’a sauté et surtout ne « va » sauter ! Et il veut s'attaquer à l'embauche dans les PME après trois ans d'asphyxie totale des entrepreneurs ! Il pense que c'est l'État qui peut régler les problèmes alors que c'est l'État qui les a créés.

Tout au plus fera-t-il ce qu'il fait depuis un an, c'est-à-dire tenter de défaire quelques-unes des mesures absurdes qui ont été prises pendant les deux premières années du quinquennat. Un pis-aller.

Rien de nouveau donc : à chaque fois que les gouvernants de gauche sont confrontés à un problème, ils lancent des consultations qui débouchent sur des commissions qui élaborent des plans qui débouchent sur des échecs. Dont ils ne tirent aucune leçon !!

 


MELI-MELO ZAPPING

Copie de longue vue

 

La croissance américaine s’est contractée de 0,7% sur les trois premiers mois de l’année, un chiffre qui contraste fortement avec ceux des deux trimestres précédents (5 % et 2,2 %). Elle anéantit pratiquement tout espoir de voir la Réserve fédérale relever les taux d’intérêt au mois de juin. Depuis la crise financière, l’économie américaine ne peut s’empêcher de faire du yo-yo. Elle affiche un grand dynamisme pendant deux ou trois trimestres, avant de retomber comme un soufflé ensuite.

Christine Lagarde a parlé de la possibilité d'un Grexit. C'est la confusion depuis quelques jours. Tsipras annonce l'imminence d'un accord et provoque l'envolée des indices boursiers, le lendemain le FMI évoque la sortie de la Grèce de l’euro et les marchés perdent leur latin, ou plutôt leur grec ! On sait que les négociations n'ont pas encore abouti. On sait aussi que le FMI est plus ferme que l'Europe et veut des engagements plus sérieux du côté des Grecs. Ce qu'on sait encore c'est que le gouvernement Grec ne veut pas faire, officiellement, plus de sacrifices : une posture pour satisfaire l’aile gauche de Syriza. Mais en réalité, Tsipras est prêt à tout accepter pour obtenir les quelques milliards dont il a cruellement besoin à très court terme pour payer les salaires des fonctionnaires et les pensions des retraités. Les dettes, au fond, il s’en tape, car il sait pertinemment qu'il ne pourra pas respecter ses engagements. On est de toute façon dans un marché de dupes. Personne n'a le courage de prendre la décision difficile mais nécessaire alors que le Grexit n'a plus l'air de faire peur.

Deux ans après avoir enclenché un gigantesque programme d’assouplissement quantitatif, qui constitue le principal élément des « Abenomics » du Premier ministre, l’exécutif japonais assiste à une détérioration des indices économiques qu’il espérait réveiller. La BoJ et l’exécutif avaient pourtant promis, dès 2013, que leurs initiatives allaient permettre de générer, en un peu plus de deux ans, une inflation « saine » d’au moins 2%. Rien à faire, la déflation est toujours là !

Au lendemain d’une rencontre avec Manuel Valls, François Baroin, président de l’Association des maires de France (AMF), a présenté une étude sur « l’évolution des finances des communes et des intercommunalités et la forte baisse des investissements publics locaux ». L’AMF estime que l’investissement local, qui représente 70% de l’investissement public, pourrait chuter de 25% à 30% du fait de la baisse des dotations de l’Etat. Manuel Valls ne bougera pas pour autant et a confirmé qu’il n’y aurait « pas de retour sur la diminution programmée des dotations de l’Etat sur trois ans ». Après le rapport de la Cour des comptes, on voit bien qui doit faire les efforts et qui n’en fait pas !

Le tribunal correctionnel de Bordeaux a relaxé Eric Woerth, soupçonné « d'abus de faiblesse » et de « trafic d’influence » dans l'affaire Bettencourt. On se souvient avec quelle violence les socialistes l’avaient trainé dans la boue en 2010, Ségolène Royal en tête, l’amère de Lille à la rescousse… On aimerait des excuses !!! Si ce n’est pas trop demander à nos mères-la-vertu.

La dégringolade de la part des exportations françaises de biens et services sur le marché mondial est spectaculaire, de 6,1 en 1995 elles passent à 3,5% en 2013. Autre signe inquiétant, notre appareil exportateur reste concentré autour des grands groupes et de leurs filiales, qui réalisent 99% des exportations, bien qu'ils ne représentent que la moitié des exportateurs.  

Merkel et Hollande vont présenter un nouveau projet pour l'Europe. Celui-ci vise une Europe plus resserrée, plus intégrée économiquement, avec une convergence plus forte notamment sur la fiscalité et les lois sociales. Tout le contraire de ce que souhaite la Grande-Bretagne qui veut encore plus de liberté au sein de l'Europe et surtout moins de droits pour les membres de l'Union Européenne qui viennent dans le pays. L'heure de vérité a sonné et chacun semble prêt à assumer sa différence. L'Europe n'a pas peur du Brexit : on ne veut pas sacrifier la construction européenne aux contraintes électoralistes de Cameron. Les électeurs Britanniques devront choisir : plus d'Europe ou pas d'Europe. Il n'y aura pas de compromis. Et c’est tant mieux !

Karine Berger, la gaucho qui a fait sa belle dans les courants du PS avec  sa motion, a déclaré : « Nicolas Sarkozy abîme la République ». Et son « bouffon » de président, il fait quoi, lui ? Il laissera la France dans un état pitoyable bien pire que celui dans lequel il l’a trouvée en arrivant.

 


L’ETAU DES TAUX, C’EST NOTRE MORT LENTE

étau des taux

Si la France va, comme tout le monde, un peu mieux, elle continue de décrocher et c’est même la lanterne « rose » de l’Europe. Sa croissance reste inférieure à la moyenne de la zone euro, sa dette et son déficit supérieurs. Quant au taux de chômage, n’en parlons pas, il est deux fois plus important que celui des pays comparables. Notre faible taux de croissance dans le contexte actuel n’a rien d’un exploit, il est plutôt significatif de l’immobilisme dans lequel notre pays est congelé. Et la petite brise qui souffle ne va pas encourager aux réformes. Bienheureux serons-nous si l’exécutif n’en profite pas pour dépenser plus en cadeaux à son électorat.

La reprise est anémiée par les sureffectifs et le sous-emploi, ce qui retardera d’autant le recul du chômage. Entre les étudiants qui ont prolongé leurs études et vont se présenter sur le marché et les entreprises qui ont préféré garder du personnel plutôt que licencier à raison de l’ampleur du marasme, les postes créés avec 1 à 1,5% de croissance seront rapidement saturés avant que le chômage commence à reculer, même avec l’effet du CICE dont on connaît le peu de succès.

Si on compare la France à l’Allemagne, on constate que l’écart se creuse : notre voisin dépose deux fois plus de brevets que nous, ce qui stigmatise la faiblesse de nos investissements et la carence de notre recherche-développement. Ce constat se traduit par une conséquence directe et mesurable dans le nombre des robots industriels qui flirtent avec les 35 000 en France,  60 000 en Italie et 150 000 en Allemagne ! Après quoi on s’étonnera que l’écart de coût de l’heure travaillée à 35,71 € en France contre 33,16 € en Allemagne vienne handicaper notre économie. C’est tout simple, au premier trimestre 2015 le commerce extérieur a joué négativement sur notre PIB, l’amputant de 0,5 point,  car nos importations ont progressé plus vite que nos exportations qui restent un point faible inquiétant. Voilà de quoi relativiser les bienfaits de l’euro faible sur notre compétitivité.

Il en est de la mécanique économique comme de la céleste.

L’alignement des astres est par définition temporaire. Il en est de même des données économiques. Le désalignement des planètes « cours de l’euro/dollar », « prix du pétrole » et «  taux d’intérêts » est inévitable. Il a plus au moins commencé avec des oscillations qui soulignent l’instabilité de l’économie mondiale face à une reprise molle et à l’évolution inquiétante de l’économie chinoise. Ce qui veut dire que le contexte favorable qui fait souffler un vent de reprise sur notre économie pourrait disparaître aussi vite qu’il est advenu. C’est pourquoi la cour des comptes avait recommandé au gouvernement la plus grande prudence sur son endettement. C’est tellement tentant d’emprunter quand les taux sont négatifs. Mais le seront-ils encore quand il faudra réemprunter pour rembourser ?

Car c’est une fatalité aussi nuisible qu’insoutenable : la dépense publique en France ne cesse d’augmenter. A 1 226 milliards d’euros en 2014, elle a encore crû de 1,6 %. Au point que la France vient de battre un triste record mondial : celui du pays où la dépense publique, relativement à l’ensemble des richesses produites, est la plus élevée, avec 57,5 % du Produit Intérieur Brut. Ce simple chiffre vient démentir trois idées reçues : d’abord, la légende qui voudrait que nous souffrions d’un excès de politiques libérales. Avec une telle dépense publique et ses corollaires obligés : matraquage fiscal insupportable, bureaucratie kafkaïenne, irresponsabilité administrative, c’est bien sûr l’étatisme qui étouffe la France. Ensuite, le mythe d’une « austérité » qui serait appliquée par tous les gouvernements sans distinction alors que c’est l’inverse qui est vrai : on n’a jamais autant dilapidé qu’aujourd’hui. Enfin, la fable d’un programme d’économies de 50 milliards d’euros qui serait mis en œuvre dans la douleur par le gouvernement Valls. Ce plan est purement virtuel puisque calculé non pas par rapport aux véritables dépenses, mais par rapport à une augmentation tangentielle des budgets jugée « normale ».

Le résultat de cet immense gaspillage.

C’est que l’endettement public a dépassé les 2 037 milliards d’euros, au risque de faire douter les créanciers de notre solvabilité. C’est l’effet « kisskool » des taux bas qui a permis de payer en 2014 des intérêts inférieurs de 900 M d’€ à ce qui avait été budgété malgré la hausse de l’endettement. La forte baisse des taux a agi sur nos gouvernants comme la morphine. Ils ont continué à nous endetter comme jamais, ont ralenti le programme de réduction des dépenses. Les intérêts économisés en 2014 ont servi à financer de nouvelles dépenses, ce qui est une absurdité … Mais ce n’en est pas moins un poison qui agit comme la morphine et qui finit par tuer. Les socialistes qui n’ont pas profité de l’occasion pour améliorer nos finances ont placé la France dans une situation encore plus vulnérable en cas de rebond des taux d’intérêt. Or depuis un mois on assiste à une forte remontée des taux qui font craindre un krach obligataire. Personne ne sait dire quand ce réajustement des taux souverains s’arrêtera ni comment il évoluera. Personne n’est capable de mesurer l’impact sur les marchés d’un « Grexit » qui devient chaque jour un peu plus inévitable tant le chantage du gouvernement grec, qui veut nous faire payer la facture à sa place, est insupportable !

La dette supplémentaire que nous accumulons va devoir être financée et refinancée pendant de nombreuses années et elle ne le sera vraisemblablement pas aux taux très bas auxquels elle a été contractée. La sanction de cette impéritie, qui ne vient jamais de Bruxelles pour des raisons politiques évidentes, ce seront les marchés qui la présenteront un jour ou l’autre en nous présentant l’addition avec des taux d’intérêts qui feront monter les factures à des niveaux que nous ne pourrons plus honorer. Un scénario à la grecque qui n’est pas exclu.

Il sera alors trop tard pour regretter de n’avoir pas agi quand il était encore temps. Merci qui ?

 A suivre : le "bouffon de Carcassonne".


CANCER GREC (SUITE)

Tsipras

Cela fait un an exactement que le Portugal a pu revenir emprunter sur les marchés après avoir évité la faillite. Ce pays a fait un travail courageux considérable et le résultat est visible : la croissance repart (0.4% au premier trimestre), le déficit public est à 4.5% et il emprunte à 10 ans à 2.30%. Un chemin difficile mais qui apporte l’amélioration dont les Portugais profiteront, et avec eux le reste de la zone euro. Et pendant ce temps, en Grèce, toujours rien.

La Grèce en est aux expédients.

Si les négociations qui ont lieu en ce moment n’aboutissent pas, la sortie de route de la Grèce devient très probable. A court de liquidités, le pays ne pourra pas sans aide honorer son prochain remboursement au FMI prévu le 5 juin et payer ses fonctionnaires. Déjà, il avait utilisé une manœuvre le 12 mai pour régler sa dernière traite à l’institution de Washington, qui relève du tour de passe-passe : Athènes a puisé dans ses cotisations obligatoires au FMI pour rembourser son dû à l’institution en temps et en heure. Selon un expert, cela ne s’était jamais produit dans l’histoire du Fonds. Le ministre des Finances, l’imprévisible Varoufakis, a plaidé pour que la BCE accepte le report du remboursement des 6,7 milliards d’obligations grecques attendues en juillet et en août, un autre signe qu’il est aux abois. En preuve de bonne volonté, la Grèce aurait débloqué le processus de privatisation du port du Pirée à hauteur de 51% des parts au lieu des 67% envisagés précédemment. Mais c’est sur le dossier des retraites, que les négociations achoppent. Elles doivent de toute urgence être réduites, car le pays consacre 9 % de son PIB à leur paiement, ce qui est un record mondial ! Des 28 pays européens, c’est chez les Hellènes qu’on part le plus tôt à la retraite et que les prestations sont les plus généreuses : les retraites de base moyennes versées en Grèce par des systèmes publics atteignent 1.152 euros contre 1.287 euros en Allemagne, alors que le salaire moyen allemand est d’environ 2.900 euros, contre 1.400 euros en Grèce... On n’a pas tout compris !

Quand l’idéologie prime sur les réalités.

Il n’y a que notre Pierre Moscovici qui estime « qu’avec beaucoup de travail et de la volonté politique, il reste une possibilité de trouver un accord ». Ce n’est pas l’avis du Ministre des Finances Allemand,  Wolfang Schaüble,  qui a dit tout haut ce que tout le monde sait et ne veut pas voir : « Je réfléchirais longuement avant de répéter qu'il n'y aura pas de faillite de la Grèce ». Voilà qui est clair. Voilà ou l’aura conduite l’équipe Tsipras-Varoufakis, aveuglée par leur idéologie qui passe avant les réalités concrètes. Et ils ont l’audace de lancer un ultimatum à leurs créanciers ! C’est le monde à l’envers. On voit bien dans cette affaire que le peuple grec, pris en otage de son vote, ne compte pas. Mais quand bien même un consensus serait dégagé sur un programme qui doit être voté par le Parlement grec, le Premier ministre Aléxis Tsípras doit se décider sur le recours ou non à un référendum. Car, sauf miracle, il n’obtiendra pas de vote majoritaire au sein de son parti. Les réformes souhaitées par le « groupe des trois » passeraient, mais avec les voix de l’opposition, et le Premier Ministre serait affaibli.  Le referendum est le seul moyen qui lui permettrait d’obtenir une large majorité sur le compromis conclu avec les créanciers, qu’il présenterait évidemment comme le meilleur possible, et il pourrait ainsi affirmer son leadership tout en menant une politique très éloignée de ses promesses électorales.  Une manière de mettre les Grecs qui sont majoritaires à ne pas vouloir sortir de l’euro devant leurs responsabilités…  Mais ce serait sans compter avec l’idéologie des dirigeants grecs actuels.

La Grèce est déjà en faillite.

Aussi, il faut en finir avec le simulacre de la négociation : combien de fois a-t-on utilisé les expressions comme « réunion de la dernière chance » ou «  compte à rebours pour un accord » … La gauche du parti Syriza n’a-t-elle pas réclamé le refus du plan européen, le défaut, même si ça débouche sur une sortie de l'euro. L'Europe et la Grèce sont coincées. On voit bien  qu’il n'y a pas de bonnes solutions. Elles sont toutes mauvaises et arrêter le massacre le plus tôt possible serait encore le mieux. On dit que plus de 40 milliards d’euros auraient fui le pays depuis le début de l’année. Alors à quoi bon remplir ce puits sans fond et « sans fonds » ! Ne vaudrait-il pas mieux accepter la réalité de la faillite grecque. La Grèce n'a rien à faire dans la zone euro. La BERD a averti Athènes qu’en cas d’échec des négociations, le pays devait s’attendre à replonger dans une profonde récession, après avoir déjà perdu 25 % de PIB depuis six ans… L’Europe  aura perdu 330 milliards d'euros, dont une cinquantaine que vous et moi devront payer d'une façon ou d'une autre.