HISTOIRE

BUISSON EPINEUX ET COUPS FOURRES

Sarko-cible-

 

N’en jetez plus, la  cour est pleine ! Décidément, cette semaine aura été celle de l’accumulation des attaques contre Nicolas Sarkozy. « Acharnement » ont aussitôt crié ses plus fidèles supporters.  Le  mot est faible.  Tout le monde s’y est mis. Evidemment, il y a l’affaire « Bygmalion » et le numéro « d’édition spéciale » d’Elise Lucet, il y a aussi la publication du livre de Patrick Buisson, mais sont venues s’ajouter la charge brutale de Jean-François Copé, la découverte fort à propos d’un carnet qui remet à jour l’affaire du financement libyen de la campagne de 2007… Dans cette marée « noire », le ralliement d’Hervé Mariton à Alain Juppé est presque passé inaperçu. Nicolas Sarkozy n’avait pas besoin de ça. Mais abondance d’attaques ne nuit pas forcément.

Le rejet.

Le principal obstacle que doit surmonter l’ancien président, c’est le rejet dont il fait l’objet de la part de la majorité des Français et qui ne fléchit pas. En disant cela, certains me taxeront d’antisarkozysme, comme si nier les faits suffisait à les faire disparaître. Ce comportement, je le laisse aux socialistes. Je ne fais qu’un constat. J’observe même qu’au fur et à mesure qu’il refait son retard sur Alain Juppé, celui-ci reprend l’avantage sans trop l’avoir provoqué, comme si la mobilisation en faveur de Sarkozy entraînait une mobilisation plus forte pour le maire de Bordeaux, de ceux qui n’en veulent pas. Ce pourrait donc être une course sans fin jusqu’à l’élection du 20 novembre. Sauf si les « affaires » …

L’acharnement.

Curieusement, une large majorité de Français pensent aussi que l’ancien chef de l’Etat fait l’objet d’un acharnement contre lui, judiciaire ou autre. Certes, ce jugement ne vaut pas adhésion. La question se pose tout de même : à savoir si la victimisation que ne manquera pas d’exploiter l’intéressé ne lui rendra finalement pas service. On a déjà vu que c’était le cas à d’autres moments. Il faut distinguer en effet deux types d’attaques. Il y a celles qui sont liées aux affaires judiciaires dont la justice détermine le tempo. On a vu qu’elles entamaient peu son socle de soutiens. Et il y a les règlements de comptes aux contenus les plus sordides qui ne sont pas à l’honneur de ceux qui s’y livrent. Perturberont-ils le cœur militant de la Sarkozie ?

Le buisson épineux.

Je n’ai pas lu le livre de Patrick Buisson (La Cause du peuple), ce genre de prose ne m’intéresse pas. Elle est tellement éloignée des préoccupations réelles des Français.  Mais à l’écouter à la télévision, j’ai découvert un individu qui s’arroge le droit de juger les autres malgré ses propres travers, un caractère incapable de reconnaître ses fautes, et surtout un vaniteux qui se croit investi d’une mission et ressent comme une blessure l’humiliation de sa condamnation pour avoir enregistré Nicolas Sarkozy et Carla Bruni à leur insu. Quand on pense qu’il s’est « goinfré » au service du président (on parle de 600 000€ reversé en commission par un imprimeur), voilà quelqu’un qui perd une occasion de se taire. C’est un corrompu qui se croit investi de la mission du Chevalier Ajax pour dénoncer toutes les formes de corruption de la classe politique, sans même se rendre compte qu’il chevauche contre lui-même. J’ai surtout vu un « intriguant » (au sens propre), un personnage inquiétant aux contours sulfureux. Comment Nicolas Sarkozy a-t-il pu être aussi dupe d’un tel collaborateur !  Cet étalage de défauts, de colère, de rancoeur, de hargne, de méchanceté pure suffit à montrer qu’on ne peut pas le prendre au sérieux, ni lui, ni ce qu’il raconte dans son livre. Le problème, c’est qu’il entre en résonnance avec un trait de caractère de Nicolas Sarkozy dont on sait qu’il n’est jamais avare de critique et de « mots » sévères sur ses propres amis, en privé et parfois en public. C’est sa truculence naturelle. Néanmoins, si « La Cause du peuple » n’ébrèche pas le vigoureux soutien que l’ancien président trouve chez les militants de son parti, ce réquisitoire s’ajoute à un nombre infini de soupçons qui, sans remettre en cause son talent et son leadership, peuvent diriger, par lassitude ou crainte, une part de l’électorat vers un homme moins controversé.

Les coups fourrés.

François Fillon avait osé indirectement mettre en cause le statut judiciaire de Nicolas Sarkozy, sans le nommer. On était à la limite de l’exercice. Voici maintenant que Jean-François Copé en rajoute et tire à vue sur tout ce qui bouge. Il me revient la petite phrase de Xavier Bertrand à Nicolas Sarkozy quand le Maire de Meaux avait pris les rênes de l’UMP : « Tu lui donnes les clés de la maison, j’espère que tu as gardé un double… » Un avertissement passé un peu inaperçu et pris pour de l’humour mais qui en disait long sur le personnage.  On comprend aujourd’hui ce qu’il voulait dire. Jean-François Copé, en estimant que la justice devrait passer, c’est règlement de comptes à OK Corral. Il dénonce le fait que Nicolas Sarkozy brigue à nouveau la présidence, un peu comme si l’ancien complice devenait le pire ennemi.  Jean-François Copé n’ayant pratiquement aucune chance d’être sélectionné, peut se permettre de démolir l’ancien président sans en payer les conséquences, une manière de calmer son aigreur d’une (grande) ambition contrariée. Le fait qu’il ajoute que, dans le cas d’une victoire, il le soutiendrait quand même (comme la corde soutient le pendu ?), conformément à l’engagement pris par tous les candidats de la droite à la primaire, ne trompera personne. Deux mots aussi sur le fameux carnet d’un haut responsable libyen du temps de Kadhafi, mort, noyé dans le Danube. Comme par hasard, le document aurait été retrouvé (par qui ?) et serait parvenu à Mediapart (comment) qui l’a transmis à la justice. Drôle de parcours,  vous en conviendrez. Et comme par hasard, les  sommes consignées correspondent à celles que la rumeur avait colportées. Cette histoire me fait penser à celle de la chauve-souris de Bigard. Curieusement futé ce carnet, non ?

La retenue à la source.

Jamais peut-être une période pré-électorale n’aura été aussi confuse, enchevêtrée, grevée d’autant d’inconnues. La gauche n’attend qu’une chose : que la droite se déchire et que celui qui sera désigné sorte de l’épreuve en lambeaux. Les candidats seraient bien inspirés de retenir leurs coups s’ils ne veulent pas désespérer l’électorat de la droite et du centre qui a horreur des querelles. Toutes ces affaires créent un climat peu ragoûtant qui peut avoir un effet démobilisateur sur l’électorat modéré non encarté, auquel cas cela réduirait le nombre des votants laissant le scrutin aux plus militants et aux plus motivés. C’est alors que Nicolas Sarkozy dont la base est la plus nombreuse et la plus active pourrait l’emporter. A moins que, au contraire, l’enjeu de l’élection soit le plus fort, et qu’un grand nombre d’électeurs de la droite et du centre se déplacent mais au profit d’un candidat plus serein. Cette hypothèse mettrait Sarkozy en grande difficulté.  Mais je n’ai pas de boule de cristal !

 

 


ET LA CITROUILLE DEVINT CARROSSE !

Hollande bouffon

On se demande bien quelle bonne fée ou plutôt quel mauvais génie pourrait œuvrer pour transformer le bilan catastrophique du quinquennat de Hollande en oeuvre immémoriale salvatrice du destin de la France. C’est ce à quoi va servir la « cellule riposte » mise en place par l’Elysée avec comme principaux magiciens une brochette de fidèles inconditionnels menés par la « Pimperonnelle » (Najat) dite « l’aveuglée du sérail » et le grand « Eh Oh » dit aussi Le Foll (à lier). Ils n’ont pas leur pareil pour vous transformer une réalité bien tristounette en monde merveilleux. Mais ils ne sont pas seuls. Marisol, celle qui a bouché (virtuellement) le trou de la sécu, présente son mentor de président comme un « homme exceptionnel ». Bref l’ensemble du chœur nous chante, comme dans une tragédie grecque, que le quinquennat fut formidable et qu’il faut en être fier. Le summum de la mystification est atteint par Sapin-les-bas-roses avec la présentation du budget 2017 qui va être discuté au Parlement : un chef d’œuvre de trucage, manipulation, bidouillage et camouflage.

La magie de Garcimore.

La loi de finances pour 2017 est tout sauf sincère. C’est un chef d’œuvre d’inconséquence tant les ficelles sont voyantes. Il est bâti sur une hypothèse de croissance de 1,5% complètement bidon, puisque le consensus l’estime à 1,2 ou 1,3. L’économie française reste bridée par les séquelles du choc fiscal qui a coûté 0,8 point d’activité par an depuis 2012. Le contexte lui-même, contient suffisamment d’éléments négatifs comme une conjoncture moins favorable (remontée du prix du pétrole et des taux d’intérêt), le contrecoup des attentats (tourisme -10%),  les conséquences du Brexit qui sera déclenché en janvier 2017… Tout cela aurait dû être pris en compte dans les prévisions. Il n’en est rien.

Alors on fait semblant d’alléger la facture pour les ménages et de continuer à baisser les impôts. Ce qui n’est pas vrai puisque les prélèvements obligatoires restent bloqués à 44,5% du PIB et les recettes publiques ont augmenté de 4 points depuis 2012 et les impôts locaux de 10%. Il s’en suit des manipulations comptables. Ainsi les dépenses supplémentaires pour les fonctionnaires, les enseignants et les jeunes sont comptées pour 4 milliards d’euros alors que leur coût est de 10 à 13 milliards en année pleine. L’objectif de progression des dépenses de santé est porté à 2,1% en parfaite contradiction avec l’élimination du déficit de l’Assurance-maladie (les 4 milliards d’économie de « l’efficience des hôpitaux » sont virtuels). Parmi les nombreux trucages on relève les 5 milliards de baisses des charges du CICE reportés sur 2018 et l’encaissement prématuré avant la fin de l’année 2017 de taxes sur les entreprises pour environ 400 millions d’euros.  Le déficit de 70 milliards d’euros se trouve artificiellement minoré et permet de le présenter à 2,7% pour Bruxelles (sous les 3%) alors que son niveau réel est de 3,7% ! Et notre Garcimore a le culot en plus d’affirmer que l’effort de redressement en France a été plus important qu’en Allemagne, une évidence quand on regarde les chiffres : Allemagne en excédent de 1,2% et dette publique réduite à 71% du PIB, France, déficit de 3,7% et dette publique à 97,5% du PIB ! Cherchez l’erreur !

Hollande laisse un champ de ruines.

Ce budget clôt un quinquennat marqué par le déni, l’incapacité à mener les réformes et l’irresponsabilité. Le budget 2017 acte l’échec radical de la politique menée depuis 2012. La dépense publique est à 57% du PIB, et s’accompagne d’une dette de 2100 milliards d’euros, d’impôts insupportables et du chômage de masse.  La balance du commerce extérieur reste lourdement négative (autour de 45 milliards), la balance des paiements aussi, les collectivités territoriales sont exsangues et la réforme contribue à augmenter leurs dépenses au lieu de les baisser, l’éducation nationale, malgré l’embauche de 60 000 enseignants supplémentaires continue de reculer et la réforme des rythmes scolaires continue de coûter sans qu’on en voie le bénéfice. La France reste le plus mauvais élève de l’Union européenne et tous ses indicateurs sont au-dessus de la moyenne de l’Union. Elle continue de détruire son tissu industriel, elle perd des parts de marché par manque de compétitivité de ses entreprises… mais tout va très bien ! Malgré des conditions extrêmement favorables (euro, taux, énergie), et l’absence de crise majeure, elle a continué de reculer.

Jamais notre pays n’a été autant en position de faiblesse et jamais, les risques liés à la dérive de ses dépenses publiques n’ont été aussi élevés. Risque de stagnation économique car, on le voit bien, la dépense publique anesthésie la production, l’investissement et l’emploi. Risque financier, car la remontée des taux pointe le bout de son nez et est inéluctable. Risque politique, car la déstabilisation des classes moyennes par la fiscalité confiscatoire favorise le populisme. Et même risque européen puisqu’une nouvelle crise de l’euro n’est pas à écarter, dont la France, par le boulet qu’elle représente pourrait être, avec le Brexit, l’un des principaux facteurs de déclenchement.

Voilà un horizon bien sombre pour ceux qui s’apprêtent à prendre le relais en 2017. Car c’est bien d’une citrouille dont ils vont hériter et pas d’un carrosse ! La restauration de la compétitivité et le retour à l’équilibre des finances publiques sont absolument indispensables. Espérons que l’environnement international n’ajoutera pas à la difficulté de l’exercice !


INFO ZAPPING

Haddock se marre bis

On hallucine !

« Pas d’bol » ! Le chômage atteint 6 613 000, toutes catégories confondues. « Atypique » s’est contentée de dire El Khomry ! 50 000 chômeurs de catégorie A de plus en août, on voudrait nous faire croire que c’est une banalité. C’est certain, le « normal casqué »  préfère baver sur Sarkozy que chercher des solutions au drame du chômage dont il est responsable.

Les emplois-formations : et pourtant, le gouvernement a mis le paquet sur les contrats emploi-formations   à grand renfort d’argent public pour les financer. Il compte atteindre les 500 000 avant la fin 2016. Les chômeurs en formation disparaissent de la catégorie A. Ah oui, il faut aussi ajouter que le dispositif n’est pas reconduit après 2017.

Le patron de la BCE, Mario Draghi a  redit au Parlement européen que les banques centrales arrivent à la limite de leur capacité d'intervention, que l'efficacité de leurs interventions est de plus en plus marginale, et qu’il faut que les gouvernements relancent la croissance et fassent des réformes structurelles. Apparemment personne n'a traduit son discours en français ?

On adore !

Hillary Clinton a été largement donnée vainqueur du premier débat face à Trump. Ouf !

L’Inde a  finalement acheté 36 Rafales, non pas à la France, mais à Dassault. Le dossier trainait depuis 15 ans !

Hollande n’a pas calé à Calais : il va démanteler complètement la jungle d’ici la fin de l’année en planquant les clandestins dans 80 départements. Si c’est comme l’inversion de la courbe…

Un avion en difficulté largue 200 tonnes de kérosène sur la forêt de Fontainebleau : comme engrais on fait mieux. Mais, fallait-il qu’il s’écrase avec ses passagers à l’atterrissage ?

La « toupie » de la mairie de Paris, jamais avare de  provoc’, en a trouvé une nouvelle : créer un espace nudiste dans la capitale. D’abord on espère qu’elle va donner l’exemple ! Le nudisme urbain pour être en communion avec la nature, il fallait  oser ! Voilà qui va faire plaisir aux barbus. D’aucuns espèrent que ce sera au Bois de Boulogne.

On s’en tape !

Les “unes” des tabloïds : « Ils » sont en campagne, et pour mieux se vendre, on nous les propose en couverture avec leur nana : Macron et sa vieille, Hollande et sa starlette…

Brad et Angelina divorcent. Pas de quoi empêcher la Terre de tourner.

Bayrou réunit ses quelques ouailles qui lui restent au fond du Morbihan : c’est l’automne aussi pour le Modem en université d’été.

Chirac est peut-être mourant mais un hebdo nous sort une  liaison cachée : indécent ! Bernie ne dit pas merci.

Le Prix de « l’homme d’état (le pire) de l’année » a été remis à François Hollande. Erreur de casting ?

Pépère va parler tous les jours cette semaine pour occuper le terrain.  Mais personne ne l’écoute plus. Alors à quoi ça sert ?

Macron, l’escroc au sourire, pendant ce temps-là, fait son tour de France, poursuivi par la meute des micros : les médias ont toujours adoré ceux qui crachent dans la soupe.

C’est gonflé !

Marisol annonce avoir rebouché le trou de la sécu : on hésite entre gros mensonge et pari douteux.

Moscovici a choisi la journée mondiale d’Alzheimer pour signer une tribune : « Ne laissons pas filer les déficits » ! Trop drôle !

Equilibrisme soviétiforme : tiens, justement, après nous avoir expliqué que les comptes de la Sécu étaient équilibrés, le gouvernement nous annonce aussi que nous atteignons l'équilibre budgétaire. En 2016, le déficit budgétaire sera aussi élevé qu'en 2015. Et on sait déjà qu'en 2017 il sera toujours au même niveau. Proche des 70 milliards d'euros. C'est de la désinformation digne des grandes heures des annonces des résultats des plans soviétiques.

Des policiers belges ont relâché des réfugiés de l’autre côté de la frontière, c’est-à-dire chez nous. Mais ils ont été vus. Forcément, ils sont Belges !

 


ALERTE ! LA FINANCE EST DEVENUE FOLLE !

Planche à billets

 

Les taux bas éreintent le modèle  du livret A, refuge privilégié de l’épargne des Français ; les taux négatifs laminent les banques européennes malmenées en bourse et dont certaines ont perdu jusqu’à 25% de leur valeur…

L’arnaque avec un « A ».

Ce que font aujourd'hui les banques centrales et les États dépassent toutes les arnaques financières les plus célèbres et les plus sophistiquées, par leurs montants et par le silence assourdissant des gouvernements qui en profitent. Ce sont des centaines de milliards qui sont en jeu. En Europe, la BCE et les banques centrales ont mis en place un mécanisme d'une subtilité et d'une perversion rarement atteintes.

Accrochez-vous !

Prenons l’exemple de la BCE (Banque centrale européenne) et de la France. La BCE rachète massivement des emprunts d'État. La première conséquence est simple à comprendre : les taux des emprunts d'État baissent, et du coup le service de la dette et son coût pour l’État chutent. Le but était d'aider les États européens pour que les gouvernements utilisent ce bonus pour réformer,  mais on a observé qu’en France c'est l'inverse qui s'est produit : la baisse des taux a été une prime à la paresse et tout le monde parle déjà de relance alors qu'on n'est même pas passé par la case « austérité » comme l'Allemagne. La France aurait dû profiter de cette aubaine pour apurer ses comptes mais elle ne l’a pas fait.

Attention ça se corse !

En fait, aujourd'hui, quand la France emprunte, c'est donc la Banque centrale européenne qui lui prête. C’est ce qui ressort  de ce qu’on vient d’expliquer, c’est simple à comprendre. Mais la BCE n'est pas sortie de nulle part : elle est bien la « banque centrale » des « banques centrales nationales » (dont la Banque de France) qui dépendent totalement elles-mêmes des budgets des États européens. Vous suivez ? Autrement dit et pour faire simple, lorsque le gouvernement français emprunte de l'argent, c'est en quelque sorte le gouvernement français qui lui prête. En fait, c’est un cercle totalement fermé. Vous trouvez ça normal ?

Bon,  prenons un exemple !

Supposons que  la France emprunte de l'argent à 0.50% par an. La BCE qui a acheté l'emprunt français touche donc 0.50% par an qui reviennent directement à la Banque de France en charge de la dette française. Et évidemment la dite Banque de France reverse ces 0.50% au budget de l'État. C’est ainsi que de 2005 à 2015 la Banque de France a encaissé 50 milliards d'euros qu'elle a reversés au budget de l'État. Et le plus drôle c'est que, soumise à l'impôt sur les sociétés, elle a payé un impôt à l'État français sur l'intérêt payé par l'État français. Kafkaïen ! 

Attendez, ça n’est pas fini !

Comme la BCE a épuisé le marché des emprunts d’Etats, elle rachète aujourd’hui des emprunts de grandes entreprises, pour continuer à déployer son Q.E (Quantitative Easing = planche à billets).  Les intérêts de ces emprunts vont aussi dans les caisses de l'État. Donc, c'est l'État français qui se prête lui-même de l'argent totalement artificiel et qui devient le premier prêteur aux plus grosses entreprises.  C’est la négation totale des lois du marché.  A côté, Madoff était un enfant de chœur.

Résultat des courses.

On ne sait pas combien de temps la plaisanterie va durer ni comment sortir de ce cercle vicieux. D’autant plus que le dispositif du Q.E. n’a toujours pas atteint son objectif principal qui est de relancer  la croissance européenne toujours mollassonne, pas plus qu’aux Etats-Unis où la Fed hésite toujours à remonter ses taux tant les signes de consolidation de l’économie sont peu convaincants. Le Japon connait pire et malgré l’enfoncement dans les taux négatifs, la banque du Japon n’arrive toujours pas à casser la spirale de la déflation. Entre le dollar, l’Euro et le Yen c’est une guerre des monnaies qui ne dit pas son nom. Toutes ces émissions de monnaie, au lieu d’alimenter l’économie réelle, vont grossir les milliards spéculatifs de la planète financière qui tourne de plus en plus follement (je vous expliquerai une autre fois comment), alternant périodes de calme relatif et d’affolement, au gré du prix du pétrole ou de la Chine, jusqu’au moment où le système bancaire exsangue et à bout de souffle s’écroulera, et  là … !

 


LE DENI PERMANENT

Hollande campagne 2016

 

Le déni, avec la procrastination (remettre à demain) c’est la marque du quinquennat de Hollande. Avant 2012, on avait le déni de la crise. Tout était dû à la vilaine politique de Sarkozy.  Depuis son élection, les dénis de réalité ont fleuri comme  jonquilles au printemps. Sur la courbe du chômage, sur la croissance (« elle est là »), sur les prélèvements, sur les déficits… Il a  passé son temps à mentir aux Français. Mais voilà, on arrive au bout du terme, et le champ de ruines qu’il laisse n’est en rien sa faute. C’est ce qui ressort de l’entretien publié dans la revue « Débats » au cours duquel il écrit à sa manière l’Histoire (faut-il un H majuscule ?) de son quinquennat.

Le roi de la défausse.

Tenez-vous bien, tout ce qui arrive ou est arrivé, il n’en est pas responsable. Ses malheurs, son impopularité ne sont pas le résultat de son action personnelle, mais proviennent « des lois incontournables de la politique ». Ainsi, « c’est le destin de la gauche de gouvernement de toujours être accusée de trahison ! » et c’est inexorable, « dès son accession aux responsabilités ». Qu’il n’ait tenu aucune des promesses de sa mélopée (vous savez l’anaphore) du débat avec Sarkozy n’y est absolument pour rien. Le procès aurait eu lieu quoi qu’il arrive. Donc, si on comprend bien, son rejet a été automatique et n’a rien à voir avec son bilan ; il pousse même l’outrecuidance jusqu’à se dédouaner de toute responsabilité personnelle ! Il voudrait dire qu’il n’a servi à rien qu’il ne s’y prendrait pas autrement. Message reçu !

Populaire, mais après …

Ce qui ressort aussi de cette interview, c’est l’observation de la popularité a posteriori dont bénéficient les gouvernants une fois qu’ils ont quitté le pouvoir. Autrement dit, le peuple ingrat juge toujours sévèrement le pouvoir en place, ce qui n’est pas faux. Il  faut attendre l’impopularité du pouvoir suivant pour voir son cas personnel réévalué. L’exemple de Chirac vient évidemment à l’esprit. C’est ce que Hollande appelle le « réenchantement a posteriori ». La formule  sonne comme un regret pour celui qui voulait « réenchanter le rêve français ». Mais surtout ce type de raisonnement lui permet de s’exonérer de toute autocritique. Il ne voit pas que le niveau d’impopularité qu’il subit, aucun autre ne l’a connu avant lui. Mais à quoi bon, puisque l’impopularité et les échecs sont le fruit de la fatalité qui atteint tous les présidents : « La  contestation globale du pouvoir l’emporte sur le jugement sur les idées que je représente et mon action » affirme-t-il sans barguigner ! Comme il va se représenter en 2017 (on parie ?) et sera battu,  ce ne sera donc pas lui, mais « le pouvoir » qui sera mis en échec. Fatalité ultra commode, ce qui lui permet de prévenir : « Les électeurs qui auront voté pour le prochain président ne l’auront fait que pour empêcher le pire (Marine Le Pen). Donc par défaut et pas par adhésion. La contestation de son action est inscrite par avance dans les données du scrutin » anticipe-t-il. Sidérant, non ? Il part d’un constat qui est aujourd’hui une évidence à savoir la présence de Marine Le Pen au second tour, mais c’est pour s’exonérer une fois de plus de toute responsabilité, alors que ce scénario est le fruit de sa faiblesse personnelle qui conduit à l’élimination de la gauche. Et en plus, il légitime par avance la contestation dont le nouveau pouvoir fera l’objet.

La cavalerie budgétaire à la rescousse.  

En attendant, le pouvoir charge la barque pour 2018 dans des proportions qui relèvent du jamais vu. Deux raisons peuvent l’expliquer : primo, faire feu de tout bois  pour essayer quand même de se faire réélire en multipliant les cadeaux électoraux, et secundo, pourquoi se gêner si on doit être battu. De fait, l’ardoise commence à être salée, entre les dérapages budgétaires de l’assurance maladie, de l’assurance-chômage, les prélèvements qui ne diminuent  pas, les baisses d’impôts pour trois ou quatre millions de petits contribuables et les artifices pour entrer dans les clous des exigences bruxelloises auxquels il faut ajouter les 12 à 15 milliards d’euros de déports programmés pour après 2017. Le nouvel exécutif ne va pas trouver un lit de roses pour commencer son mandat. Le tout dans un contexte de faible croissance.

Le chœur de louanges et les grandes orgues.

SapinComme le peuple imbécile ne voit pas les bienfaits de sa politique, tout est mis en œuvre  pour tenter de les lui rappeler. La « garde rapprochée» est donc astreinte à vanter les charmes d’un mandat raté. Sapin-les-bas-roses fait l’éloge du quinquennat en multipliant les contre-vérités et en habillant les chiffres pour les rendre présentables, sans se rendre compte qu’il fait rire tout le monde chaque fois qu’il se targue de son habituel : « Nous sommes sérieux ! ». Marisol  Touraine  crie sur tous les toits qu’elle a « sauvé la sécu », avis que ne semble pas partager la Cour des Comptes qui constate le relâchement des dépenses de santé, et pépère lui-même y va de son refrain en étant « fier de son bilan sur la compétitivité » ! Peur de rien.  Il entame même des manœuvres politiciennes pour tenter de recoller les morceaux à gauche, sans quoi sa candidature n’ira même pas jusqu’au bout : sourires à « l’amer de Lille », Pimperonelle chargée de récupérer le monde enseignant avec des propositions ineptes comme la scolarité jusqu’à 18 ans (on ne change pas une politique qui échoue), Taubira chargée de remonter au front bien qu’elle n’ait pas les « compétences pour guérir les gens du Figaro » (grave), comme elle dit. Et n’oublions pas Camba dans le rôle du ravi de la crèche dont le rôle  assigné est de vanter le génie du Maître et de taper sans retenue sur l’ancien président, considéré comme le meilleur fédérateur de la gauche. Bref, L’air préféré, on le connait : « Tout va très bien Madame la Marquise … »

Tout fout le camp.

Oui, rien ne va, mais il refuse de le voir. La démission de Macron lui porte pourtant un coup fatal. Il  a été obligé d’accepter le principe d’une primaire : une humiliation. Depuis des mois il tente d’organiser les conditions favorables à sa réélection, mais  rien n’y fait, il reste collé au fond de la casserole, comme le caramel quand il  a brûlé. Il a beau multiplier les signaux sur le terrain gouvernemental et de prendre de la hauteur par un activisme diplomatique effréné au cours de l’été, tous ses efforts n’ont servi à rien. La multiplication des candidatures à gauche, au sein du parti ou pas, avec les frondeurs Hamon, Lienemann, Benahmias, Filoche, de Rugy, sans oublier Montebourg et surtout Mélenchon, tout contribue à banaliser la candidature du sortant. La cerise sur le gâteau, c’est le cas du « traitre » Macron dont les sondages prédisent qu’il serait le mieux placé  pour le remplacer. Seuls 17% des Français lui feraient confiance, 12% parmi les ouvriers, 10% parmi les employés. La base politique et sociale se dérobe sous ses pieds. Les Français ont simplement fait une croix sur lui. Mais près de 70% sont persuadés qu’il sera candidat alors que 12% souhaitent sa candidature : tout est dit !  Ses électeurs ont déjà tourné la page « Hollande ». Il veut quand même imposer sa candidature à la gauche. Toujours dans le déni, au mépris des règles et de la constitution, il mène, sans le dire, campagne tambour battant aux frais des contribuables (où est donc Anticor ?), et va faire un discours surréaliste devant ses amis de Terra Nova, pour étriller la droite et commencer à décliner son programme : le « discours de Wagram »… Bah, n’oublions pas qu’après, il y a eu la Bérézina !

 


UN FN PASSE-MURAILLE ?

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Ravalement de façade.

Finie la flamme tricolore surmontant les initiales « FN ». Finis les slogans nationalistes racoleurs du type « La France aux Français ».  L’extrême-droite la joue désormais « soft ». C’est tout juste si à Fréjus on fait de la  politique : des « Estivales » au début de l’automne, des affiches vantant la « France apaisée » avec la  photo d’une Marine tout miel… qui la mettrait « à feu et à sang » si elle était élue. Je sais que la mode est à la « disruption », mais là, l’état-major lepéniste pousse le bouchon un peu loin. D’ailleurs on va même jusqu’à reprendre l’argumentaire gaulliste de l’élection présidentielle qui est la rencontre d’un(e) candidat(e) avec le peuple, jusqu’au slogan emprunté au Général : « Au nom du peuple ». Les  anciens penseront inévitablement au « Rassemblement du Peuple Français ».  Gonflé !  Car c’est faire avaler à nombre de militants viscéralement antigaullistes une couleuvre grosse comme le bras de Teddy Riner. Mais ne chausse pas les godillots du Père De Gaulle qui veut. Ambitieuse la minette (enfin, plus tout-à-fait), mais à ce jeu-là elle risque de faire perdre leurs repères à un bon nombre de ses militants.

Le pipeau pour charmer.

Entre une gauche suicidaire et une droite en primaire, la période est bénie pour Marine Le Pen qui, elle au moins, n’a pas à faire le ménage pour exister, tout ce qui s’oppose ayant été viré. Facile! Elle peut donc jouer de son pipeau pour continuer à dédiaboliser le parti que son père s’était acharné à positionner comme le pourfendeur du jeu institutionnel. Mais voilà, fifille  prétend entrer dans le jeu. Alors comme le loup qui veut entrer dans la bergerie, elle se déguise en mouton. Elle nous habille le FN en costume « passe-muraille ». La stratégie de Marine Le Pen est à la fois claire et efficace : elle veut ajouter à sa part de marché électoral, que les sondages situent légèrement au-dessous de 30%, la respectabilité que lui contestent encore des partis plus ancrés dans la population, même si le FN se taille, à la faveur des rendez-vous électoraux, des positions qui se renforcent, encore qu’il faille relativiser des scores obtenus avec des taux d’abstention records qui amplifient mécaniquement ses résultats.

Tentative d’OPA sur la droite.

L’affaiblissement sensible de la gauche n’a pas donné à la droite républicaine l’essor qu’elle pouvait en attendre, parce que les transferts ont surtout profité au FN. La  porosité avec l’extrême droite se fait davantage avec l’électorat de Mélenchon qu’avec celui de la droite classique. Nicolas Sarkozy a  peut-être raison de tenir fermement un discours identitaire, mais son pari de faire revenir des  électeurs dans son giron est largement limité par le fait que le gonflement du FN est d’abord dû à un déport de l’extrême gauche. Il n’empêche, cela fait des années que le Front national perturbe le jeu droite-gauche. Il a commencé à le faire en 2002 quand Jean-Marie Le Pen s’est retrouvé au second tour de l’élection présidentielle, plongeant le pays dans la stupeur. Aujourd’hui, la crainte s’est transformée en certitude : Marine Le Pen a toutes les chances de se qualifier pour le second tour, et, pis encore, pourrait arriver en tête de tous les candidats du premier tour. Après avoir siphonné ses voix dans le petit peuple de gauche, elle tente le même coup sur la droite, en comptant profiter du contexte. Elle oblige la droite comme la gauche à limiter la dispersion de leurs voix en organisant des primaires qui visent surtout à limiter le nombre des candidats.

Elargir en gardant le même fonds de commerce.

La stratégie du FN est  donc simple : capitaliser un maximum de voix dès le 1er tour, car son problème c’est le second.  Sans allié, la  barre des 50% est quasi inaccessible, même avec plus de 30% des suffrages. C’est pourquoi elle s’est imposé une cure de silence pour faciliter le nouveau positionnement qui se voudrait plus recentré. Elle a bien compris que dans le contexte actuel, elle n’a plus besoin de faire campagne. La place est trop occupée par la primaire de la droite et les soubresauts de l’agonie du quinquennat, et elle serait inaudible. Au cours du week-end écoulé, elle a donc réuni ses troupes à Fréjus, façon d’entretenir la flamme, et elle leur a tenu les propos cinglants qu’elles attendaient d’elle, sur l’Europe, l’immigration et les autres partis. Un républicain authentique ne sera jamais convaincu par son argumentation. Pourtant, elle sait que sa seule chance, c’est de sortir du cadre un peu étroit où la confine l’extrémisme et Dieu sait qu’elle a multiplié les efforts, jusqu’à entrer en conflit avec son père, pour normaliser son parti en quelque sorte et tenter de lui donner une réputation comparable à celle des autres formations politiques. Ses propos de tribune  ont été peu repris, ils permettent néanmoins de constater que derrière la façade ripolinée en rose (en bleu Marine, devrais-je dire), la réalité du programme frontiste est toujours la même. Dans ses interviewes elle essaie cependant de vendre une image plus modérée notamment par rapport à l’Islam.

Mais à l’intérieur, c’est le même magasin.

C’est là que l’exercice trouve ses limites. Il lui faut en effet garder à ses côtés ceux qui s’estiment assez trahis par la politique pour avoir choisi l’extrême droite, et elle doit en même temps conserver la forte identité nationaliste et populiste qui a fait le succès du Front. C’est d’ailleurs pour des raisons de ce genre qu’elle a conservé dans son programme la sortie de la France de la zone euro. À peu près tout le monde lui dit que c’est de la folie, mais par égard pour Florian Philippot, elle n’a pas renoncé à cette désastreuse disposition prévue dans son programme. Elle continue de naviguer sur ce qui lui convient le mieux, l’aversion pour les autres partis, l’intolérance, la xénophobie qu’elle laisse maintenant à ses amis le soin de colporter allègrement, un programme économique mi-poujadiste, mi-étatiste irréaliste. Mais elle reste convaincue que le seul moyen de faire de sa formation un parti de gouvernement, c’est de le sortir d’une idéologie trop marginale et de le rendre acceptable pour une plus grande partie de la population. Avec des apports venus directement de l’extrême-gauche, le pari est risqué. La proposition de fournir des parrainages à Mélenchon, est plus à l’attention de son électorat qu’à lui-même, et peut-être aussi pour le plaisir de le voir fulminer. Avec elle, Machiavel n’est jamais loin.

Néanmoins, il y a loin de la coupe aux lèvres et l’habit ne fait pas le moine. Si sa stratégie peut paraître intelligente et lui apporter des dividendes intéressants, il y a une limite à la contradiction qui consiste à faire du FN un parti à la fois comme les autres et différent de tous les autres. Elle ne peut pas prétendre à plus de vertu que ses concurrents de droite ou de gauche. Le programme du Front National passe forcément par l’intolérance et une certaine violence, ce qui met de sérieuses limites à son caractère « républicain ».

 


LE DEFI OBSCURANTISTE

Burqua

 

Les musulmans français sont partagés entre majorité silencieuse et fondamentalisme.

C'est ce que révèle l'enquête exclusive menée par l’IFOP pour l'Institut Montaigne. Elle a au moins le mérite de nous mettre devant la réalité. Il existe en effet deux groupes très différents au sein des musulmans de France. D'un côté, une majorité silencieuse : 46% des personnes interrogées sont parfaitement intégrées dans la République et à l'aise avec ses valeurs. À l'opposé, un groupe de près de 29% conteste la laïcité et considère qu'elle ne permet pas d'exprimer librement sa religion. Il est qualifié d'autoritaire par le rapport : ces musulmans sont pour le port du voile intégral, considèrent que la Charia est au-dessus des lois de la République et utilisent l'Islam comme instrument de révolte. Elle met donc en évidence ce qu’on savait déjà intuitivement : l’intégrisme religieux progresse au sein des musulmans de France. Il vaut mieux le savoir. L’Institut Montaigne ose un chiffre sur la présence – souvent fantasmée – de musulmans dans notre pays. Ils seraient entre 3 et 4 millions. On est loin des 8% à 10% de la population brandis par les théoriciens catastrophistes du « grand remplacement ». Ils représentent aujourd'hui 5,6 % de la population française et 10% des moins de 25 ans. Il s’agit donc d’un groupe social particulièrement jeune : 84% ont moins de 50 ans. L’âge moyen s’établit à 35,8 ans (il est de 53 ans chez ceux qui se déclarent chrétiens et de 43 ans pour les « sans religion »).

Les résultats de cette enquête sont évidemment contrastés.

Ils ont le mérite de nous fournir une radiographie détaillée de ce que pensent nos 3 ou 4 millions de compatriotes qui se revendiquent de l’Islam. S’il est rassurant de constater que leur grande majorité adhère à la laïcité et aux lois de la République,  on notera toutefois que 2/3 d’entre eux sont favorables au port du voile par les femmes, ce qui paraît paradoxal mais peut s’expliquer par le fait culturel, comme le fait très majoritaire de consommer « halal ». Par contre elle nous apporte aussi des informations inquiétantes : les musulmans qualifiés d’ « ultras en rupture » par les chercheurs sont très représentés chez les inactifs, les précaires et surtout les jeunes dans une proportion effarante puisque  50% des moins de 25 ans se rangent dans cette catégorie. Ils vivent en rupture avec les valeurs républicaines, plébiscitent le port du niqab ou de la burka et la polygamie. C’est ainsi que 32% des musulmans placent la charia au-dessus des lois de la République.

On comprend bien que la situation économique et sociale constitue une clef de radicalisation. Mais l’explication n’est pas suffisante. Il s’agit de la révolte d’une génération de personnes contre le pays qui les a accueillis. Elle consacre l’échec du système éducatif qui s’est révélé incapable de leur transmettre le minimum de culture pour qu’il puisse construire leur identité au sein de la communauté nationale. L’affirmation religieuse prend la forme d’une sorte de vengeance contre une société qui n’aurait pas voulu d’eux. Signe d'autant plus inquiétant que les auteurs de l'étude postulent qu'il s'agit d'un effet de génération, qui ne s'atténuerait donc pas avec la maturité.

L'utilité de cette enquête est évidente.

Certains y verront une tentative de constituer des statistiques ethniques là où il ne s'agit que de sonder pour savoir, au même titre que ce que pensent les catholiques est souvent sondé. Et il vaut mieux savoir,  dans la période que nous traversons.

En effet, nous savons maintenant que ceux qui nous font la guerre peuvent s’appuyer à l’intérieur du territoire sur un important vivier qui lui est prédisposé. Il est donc urgent de combattre ces comportements minoritaires, comme il est primordial d’éviter les amalgames et les discriminations. Il est tout aussi urgent d’attaquer le mal à la racine par le renforcement de la lutte contre tous les comportements « communautaristes » aux urgences des hôpitaux comme dans les écoles où les enseignements sont là pour lutter contre l’obscurantisme. Nous combattons un fondamentalisme qui tient pour incontestablement vrai tout ce qui a été écrit dans le Coran au 6ème siècle après JC.  Va-t-on renoncer à enseigner que la Terre est sphérique et tourne autour du soleil, que l’homme a une préhistoire, que la science lui a permis d’aller sur la Lune … Et en matière d’ éducation civique, être intraitable sur les valeurs qui fondent notre société, le droit de croire ou de ne pas croire, l’égalité de la femme et de l’homme, la citoyenneté qui fait de chacun de nous une personne libre et autonome dans la République. Cela passe forcément par des mesures radicales telles que l’’interdiction de certaines institutions ouvertement fondamentalistes et  prosélytes. Il ne s’agit pas de limiter la liberté de penser et de conscience, mais de lutter contre l’endoctrinement.

Empêcher l’obscurantisme.

La tâche va être d’autant plus difficile que nous aurons de plus en plus des comportements de refus qui existent déjà : refus d’apprendre, refus de tout savoir autre que celui de source religieuse. C’est de là que vient la mode aujourd’hui répandue dans les collèges et les lycées de traiter « d’intello » celui qui réussit pour le stigmatiser et faire pression sur lui. Comme le raconte Magyd Cherfi dans « Ma part de Gaulois », petit beur des quartiers Nord de Toulouse, tabassé parce qu'il travaille bien à l'école, et qui réussit malgré tout à obtenir son bac, grâce au soutien de sa mère, tout en cultivant son goût pour l'écriture de poèmes et de pièces de théâtre, puis à devenir célèbre en intégrant un groupe de musique connu (Zebda). On ne s’étonnera donc pas du faible taux de réussite de certains établissements scolaires. Les islamistes ont bien compris que le meilleur moyen de manipuler la population et de  l’empêcher de s’intégrer, c’est de la maintenir dans l’ignorance. Lutter contre l’obscurantisme, c’’est la priorité. Dans cette bataille, la lutte contre le « vestimentaire » n’est pas accessoire comme le voudrait de bonnes âmes faussement libérales.  Si les musulmans sont divisés sur la question du voile, celui-ci reste cependant un point de convergence identitaire : 60% des sondés estiment que les jeunes filles devraient pouvoir porter le voile à l’école et au collège contre 37% des non-musulmans… De même, autre pierre d’achoppement qui fait débat, 80 % des pratiquants et 67 % des non-religieux considèrent que les enfants devraient pouvoir manger halal dans les cantines scolaires – avis partagé quels que soient le niveau d’études, la situation professionnelle et l’âge. 

Le problème est sociétal.

Le réflexe des gouvernants et des politiques est de se tourner vers les « autorités » musulmanes et les mosquées.  Mais la pratique religieuse est elle aussi contrastée : un tiers des musulmans ne se rendent jamais à la mosquée, un tiers pour les fêtes religieuses, 29% s’y rendent chaque semaine dont le vendredi et 5 % quotidiennement. On se demande alors s’il est  bien utile d’organiser l’islam de France autour des lieux de culte. D’autant plus que la plupart des musulmans (68%) ne connaissent même pas le Conseil français du culte musulman (CFCM). Enfin, il sera bien plus difficile d’empêcher l'influence des chaînes de télévision de la péninsule arabique ou la consultation de sites sur internet, même si des moyens de surveillance existent pour ces derniers. Faire respecter la République et lutter  contre  l’obscurantisme implique deux types d’actions : la répression ferme chaque fois que les lois sont transgressées et le renforcement de l’éducation dans un effort qui ne doit pas se limiter aux institutions scolaires. Deux autres axes d’action sont nécessaires : la lutte contre les  discriminations à l’embauche et en matière de logement, la « déconstruction » des ghettos communautaires et le rétablissement d’une mixité de population en profitant des opérations de renouvellement urbain. Tâches  peut-être de long terme mais qui doivent être menées en permanence. En regard de ces problématiques, les  propositions de l’Institut Montaigne sont discutables pour certaines comme le financement des mosquées par une taxe « halal », les autres peuvent être utiles notamment pour faciliter la surveillance et tenter de « franciser » la pratique religieuse, mais restent anecdotiques par rapport à l’enjeu.

 


JUPPE SOUS VENT PORTEUR, SARKOZY SOUS SPI, FILLON A LA MANOEUVRE…

Primaire à droite

 

Le match devient passionnant.

La métaphore de la régate convient bien d’ailleurs.

ALAIN-JUPPE-STRASBOURGAlain Juppé, si l’on en croit les sondages, mènent toujours la course. Cette semaine, il a hissé une voile au portant  avec le thème de « l’identité heureuse » dont il veut faire l’un des fers de lance de sa campagne « joyeuse ». A Strasbourg, excellent choix pour la portée européenne, devant près de 2 000 personnes, il a décliné son « idéal », donnant à son discours une dimension de civilisation tout en déclinant la culture française et les valeurs auxquelles il croit et qu’il souhaite voir partagées par les Français. Ennuyeux ont critiqué certains.  Profond, j’ai trouvé ! En voilà un qui suit son cap sans se démonter. Alain Juppé est un homme de caractère bien trempé qui ne se laisse pas facilement démonter. Calme et solide à la barre, il faudrait pourtant qu’il pousse un peu sa goélette avant que des vents contraires n’arrivent.

La saturation « Sarkozy ».

Sarkozy emission politiqueEn effet, qu’on aime ou que l’on déteste Nicolas Sarkozy, on ne peut pas ignorer la dynamique de sa campagne. Il a durci le ton déjà depuis quelques temps, en critiquant sévèrement la politique d’immigration du gouvernement et en proposant de renforcer les mesures de sécurité et d’adapter l’État de droit aux situations d’urgence. Il était jeudi dernier sur le plateau de France 2, le lendemain à Calais, le jour suivant à Nice…  il mène son train à un rythme effréné. Fidèle à lui-même, il n’est ni dans la modération ni dans la mesure. Il continue à solliciter, par ses annonces sévères pour les immigrés et les chômeurs, l’électorat du Front national, et l’assume d’ailleurs sans vergogne. Sa prestation télévisée a montré qu’il a une phénoménale capacité à répondre à tout sans s’en laisser compter, même quand son interlocuteur devient un adversaire plus qu’un interviewer. Si la gauche dénonce ces dernières semaines ses « propos excessifs», Nicolas Sarkozy qui prétend  être le candidat qui protège les Français,  s'est montré pendant plus de deux heures particulièrement pugnace et serein, malgré les nombreuses interruptions de ses interlocuteurs. «Je me suis battu», constate-t-il en fin d'émission. Soulignant qu'il n'avait «aucune amertume», ni «aucune revanche à prendre», il a insisté sur le fait qu'il «n'était pas François Hollande» : «Je parle à tous les Français. Je ne parle pas à un camp.» Les Français, «j'irai les chercher un à un», a-t-il conclu. Et ça paie : il attire sur sa personne les feux des projecteurs, ce qui semble laisser dans l’ombre ses concurrents, à commencer par Alain Juppé, au rythme de campagne beaucoup plus soft et aux propos plus … modérés. Les sondages semblent montrer (restons prudents), que, même en tenant compte de la marge d’erreur, la primaire de la droite opposerait au second tour Nicolas Sarkozy à Alain Juppé. Et si celui-ci a encore l’avantage au second tour (52-48), on est désormais dans un rapport de forces qui peut s’inverser.

Un face à face déroutant.

Cette course présidentielle où l’on compte bien trop de candidats est tout de même surprenante. Les quatre-cinquièmes de l’électorat, si l’on en croit les enquêtes d’opinion, ne veulent ni de François Hollande, ni de Nicolas Sarkozy, et tout se passe pourtant comme s’ils devaient être les deux derniers finalistes. Construction médiatique ou résultat inexorable d’un trop plein de prétendants de part et d’autre. Ou les deux ! Face aux manœuvres politiciennes de l’actuel président, son prédécesseur l’a bien compris et c’est pourquoi il n’hésite pas à être dans la surenchère dans à peu près tous les domaines : immigration, sécurité (mise en détention de tous les fichés « S » dangereux), climatique, sociale. Il surfe sur le bilan désastreux du quinquennat actuel et l’indécision permanente de Hollande, il sait que le calme et la sagesse d’Alain Juppé, le train de sénateur d’un François Fillon, n’exercent pas sur l’électorat la fascination d’une campagne rythmée, scandée, échevelée, et parie que les paroles courtoises et sincères de l’un, la démonstration sérieuse de l’autre, ne résisteront pas à son torrent verbal, à son ubiquité, à son énergie. Il ne suffit pas d’avoir raison. Il faut être partout. Il faut le dire avec force. Il faut galvaniser. Reconnaissons que c’est redoutable !

Les autres candidats peuvent-ils créer la surprise ?

Fillon grand rendez vous 2François Fillon fait des efforts pour exister. Son axe de campagne est en accord avec ses discours : le sérieux, et il part du principe que les Français sont prêts pour adhérer à son programme sans concession. Il égrène ses vérités comme le petit Poucet ses cailloux blancs : un jour une exigence morale, un autre un constat financier imparable. Il a beau être qualifié comme le plus solide par une multitude de gens crédibles, les Français en question ne semblent pas s’en rendre compte. On a le sentiment qu’il prêche dans le désert.  Et si les Français n’étaient pas prêts ? C’est une question qui mérite d’être posée quand on voit les réactions à la loi travail. Mais ce n’est peut-être qu’une impression comme en témoigne sa cote de popularité. Néanmoins, la sérénité et la précision de ses  réponses à chacune de ses apparitions, comme lors du « Grand Rendez-vous » d’i-télé, plaident largement en sa faveur. S’il réussit les débats qui s’annoncent, il peut apparaître comme le bon choix entre un Sarkozy trop pugnace et un Juppé trop retenu. Le fait est qu’il marque des points. Affaire à suivre, donc !

Bruno-maire-sete-17-septembre-2016Bruno Le Maire qui grappillait des points, lui aussi, et qui se voit relégué à la 4ème place.  Pourtant son discours sur le système éducatif, par exemple, mérite d’être entendu. Son offensive de rentrée entamée ce dimanche peut lui permettre de revenir dans la course. Mais 1000 pages, c’est beaucoup pour un projet, quand on sait que le Français moyen décroche au bout de vingt lignes. Et son discours qui caricature Sarkozy et Juppé pour justifier le « renouveau » relève plus de la posture que de la démonstration. Attention à ne pas céder à la facilité. Car, bizarrement, alors qu’il incarne une forme de renouveau, avec un projet et du contenu, il se fait voler la vedette par un voltigeur transgressif, Macron pour ne pas le nommer, qui surfe sur du vide. Inquiétant non ? Dans un contexte où les sondages  leur sont très défavorables, ils sont bien obligés de faire l’impasse dessus pour continuer d’y croire. « Il  n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre ... » On connait la suite. Après tout, une surprise est toujours possible et il faut la souhaiter.

Il est trop tôt, heureusement, pour en conclure que l’hypothèse d’une élection présidentielle qui remettrait en présence la même bande des trois (Hollande, Sarkozy, Le Pen) proviendrait du constat que les autres candidats de la droite et de la gauche ne sont pas plus enthousiasmants que ceux dont ils souhaitent prendre la succession. Attendons le résultat de la primaire pour en juger.

 


PRIMAIRE DE LA DROITE ET DU CENTRE …

Primaire à droite

 

LES CHOSES SERIEUSES VONT COMMENCER.

On y voit plus clair.

On sait maintenant qu’il y aura au maximum 8 candidats dans la primaire. C’est déjà plus simple. Il n’est pas étonnant que les Morano, Myard ou Lefebvre aient été éliminés faut d’avoir pu réunir les conditions d’homologation.  Mais que venaient-ils faire dans cette compétition qui relevait de leur part d’une bien étrange prétention ? Déjà parmi  les 8 sélectionnés, une bonne moitié d’entre eux sont là plus pour témoigner d’un courant idéologique que pour concourir réellement à  la magistrature suprême. La campagne, déjà bien entamée pour les plus capés, va pouvoir vraiment entrer dans le vif du sujet, avec ses temps forts dans les  médias, puisque plusieurs débats sont déjà programmés sur chaines et radios. Elle sera décisive pour mobiliser le plus grand nombre d’électrices et d’électeurs, selon qu’elle sera passionnante ou pas. L’enjeu n’est pas mince. A chacun des candidats de jouer sa partition et de faire en sorte que le choix porte à la fois sur la personnalité et le projet. L’électorat de la droite et du centre a besoin de clarté et de vérité. A chacun aussi de mener campagne dans le respect des autres. Les invectives, l’agressivité et les coups au-dessous de la ceinture comme à la boxe, seront sanctionnés par la désertion des urnes. Leur responsabilité est donc collective. Ils connaissent tous les règles de la primaire et ils se sont engagés à les respecter. Y compris de soutenir celui qui sortira vainqueur, quel qu’il soit. Les conditions d’organisation du scrutin seront, elles aussi, décisives. Le pire qui pourrait arriver et qui ruinerait l’opération serait que l’un des candidats hurle au trucage.  Même si beaucoup de précautions ont été prises, mettre en place des milliers de bureaux de vote de façon quasi artisanale, avec des volontaires plus ou moins militants ou aguerris pour les tenir, c’est courir un risque de « malfaçons » non négligeable. Mais ne soyons pas mauvais prophète. Il faut toujours espérer en la bonne foi des gens.

Il va falloir choisir.

Je sais que pour certains, le choix est déjà fait. Dans les militants et sympathisants, il y a toujours cette part d’inconditionnels de l’un ou de l’autre. On voit bien que des clans se sont formés en comités de soutien locaux pour promouvoir celui qu’ils veulent voir gagner la compétition. Rien de bien nouveau, cela fait partie du jeu. Cela concerne surtout des adhérents du parti Les Républicains, mais pas tous et de loin, il suffit de voir le nombre des parrainages recueillis parmi les 280 000 adhérents revendiqués. Il y a donc tous les autres, adhérents ou non, puisque tout citoyen peut participer, qui vont aller voter et qui doivent faire leur choix. C’est là que ça se complique. Comment fait-on quand, comme moi, on est alléché par l’énergie d’un Sarkozy, séduit par la sagesse d’un Juppé, attiré par la rigueur d’un Fillon, tenté par la jeunesse enthousiaste d’un Le Maire ?  Surtout quand on les connait tous et qu’on les aime bien et qu’en plus, à chacune de leurs prestations, on conclut par : « il a été bon ! » Je suis certain que vous êtes nombreux à ressentir la même difficulté à faire un choix. Les sondages ne nous aident pas plus. D’abord ils sont tellement contradictoires qu’on se demande lequel il faut croire. Et puis on ne connait pas le corps électoral qui va se déplacer, les panels ont donc forcément une fiabilité aléatoire.

Procédure de sélection.

Alors je propose à tous ceux qui sont dans la peine une procédure simple sous la forme du tableau ci-dessous. J’ai réuni les principaux critères qui, à mon sens, permettent de cerner les qualités et compétences d’un Président. Il suffit d’attribuer à chaque candidat une note sur 5 dans chaque case, selon ce qu’ils diront et feront au cours de la campagne. Celui qui aura réuni le plus grand nombre de points sera logiquement le candidat pour lequel vous voterez. En plus vous pourrez ajouter au total un bonus jusqu’à 5 points à l’un d’entre eux (et seulement un) pour sa conduite et le respect des autres candidats. Naturellement, chacun peut se faire son tableau de sélection avec ses propres critères, mais la méthode me parait la meilleure pour déterminer un choix.

A vous de jouer et bonne campagne ! 

Conseil : imprimez le tableau

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POLITIQUE DE WEEK END …

Bagarre_village_gaulois

 

Un peu de tout pour rire… ou pleurer.

Le  petit plaisantin aux bas roses.

Celui-là, il n’en manque pas une pour nous bourrer le  mou et nous prendre pour des brêles. Il a annoncé comment sera  appliquée la baisse de 1 milliard d’impôts sur les classes moyennes : en bénéficieront les contribuables qui ont 1700 € net de revenu mensuel (3400 pour un couple), soit 5 000 000 de ménages. Une goutte d’eau dans la mer dont bénéficient toujours les mêmes… au nom de l’égalitarisme. Avec les baisses d'impôts sur le revenu accordées depuis 2014, ce nouveau geste fiscal devrait atteindre 6 milliards d'euros au total, se félicite l’apothicaire de Bercy. Dans le même temps, l’Allemagne débloque 12 milliards, elle ! Cherchez l’erreur. Comme Ben et Nuts, c’est « Monsieur Plus » : il se targue d’avoir réservé une petite surprise aux inactifs, particulièrement aux retraités, ceux qui ne paient pas d'impôts sur le revenu parce que leurs retraites sont trop faibles qui pourront désormais bénéficier d'un crédit d'impôt, soit un chèque du Trésor public, lorsqu'ils auront recours à un emploi à domicile (avec une petite retraite ?). Cette seconde mesure devrait bénéficier à 1,3 million de ménages modestes supplémentaires pour un coût budgétaire de 1 milliard d'euros. Donc 2 milliards de baisse d’impôts ! Oui, mais non ! Ce geste inattendu ne grèvera pas les comptes en 2017, car notre magicien a trouvé le moyen de repousser l'addition à 2018. En tant que crédit d'impôt, le chèque ne sera en effet perçu qu'en 2018 par les ménages concernés, en fonction du volume d'emplois à domicile utilisé en 2017. Voilà donc une nouvelle fois une mesure qui va peser sur les comptes après la fin du quinquennat. Comme Tartufferie, on ne fait pas mieux. Le comble est atteint quand il souligne les efforts réalisés pour baisser  les dépenses dont l’excédent est passé de 5% à 3,5% depuis 2012, ponctuant le propos d’un « nous sommes sérieux ! ».  Il oublie simplement de dire que sous Sarkozy, le déficit était passé de 10% au pire moment de  la  crise (2008) à 5% fin 2011, soit divisé par deux en moins de 3 ans. Et nous aurions depuis longtemps rétabli l’équilibre si les efforts engagés avaient été maintenus. De la part de notre Sapin-les-bas-roses, cela s’appelle de  la  malhonnêteté intellectuelle. Ce n’est pas nouveau, c’est le spécialiste.

L'arlésienne du déficit public.

Justement, mauvaise nouvelle pour le pingouin et son larbin aux bas roses. En juillet, le déficit budgétaire de l'Etat a augmenté par rapport à l'an dernier. Il atteint aujourd'hui près de 81 milliards d'euros contre 79,8 milliards fin juillet 2015. Et pourtant, arrivée au pouvoir en 2012, la majorité de gauche avait mis le paquet en décidant des hausses d'impôts massives soi-disant pour réduire drastiquement le déficit public au motif qu'il fragilisait la position financière et diplomatique de la France. Cela n’empêche pas les cadeaux fiscaux électoralistes. Il aurait pu toucher aux 180 milliards d'euros des niches fiscales. En fait, c’est un jeu de compensations dangereux qui fait de notre fiscalité le pire des systèmes.

Ce très cher Macron.

De gauche, mais faut bien vivre. Il n’est pas candidat à la présidentielle, mais il était à Londres la semaine dernière pour lever des fonds. Très démocratiquement, il fallait sortir 7 500€ (sept mille cinq cent) pour déjeuner avec lui. De gauche, mais tendance poil de chameau ! Après on nous dira qu’il n’est pas propulsé par la finance internationale. En tout cas, sa démission continue de faire jaser. Certains ont évoqué Brutus  à son sujet ce qui amène l’un de ses soutiens à  dire : « Pour qu’il y ait Brutus, il faudrait qu’il y ait un César dans l’avion ». Pas gentil pour Hollande.  Le mot de la fin revient à  la Secrétaire d’Etat au Numérique (si, si, ça existe, on l’a vue à Angers),  Axelle Lemaire (rien à voir avec notre Bruno) : « On ne juge pas une personne sur son image dans VSD, mais sur des résultats… ». Allez, on compte les points !

Il a osé le dire !

« Je veillerai à ne pas laisser abîmer la France dans les mois et dans les années qui viennent. » C’est de qui ? Du « Normal casqué à scooter » qui nous sert de Chef d’Etat. Il n’a vraiment pas peur du ridicule. Etre  inconscient à ce point de l’état dans  lequel il va laisser le  pays, ça dépasse l’entendement. Alors on lui répond : « abîmer la France, c’est déjà fait mon gars ! ».

Curieux tout de même.

Lundi dernier s’ouvrait  le  procès Cahuzac. Pas reluisant pour la gauche. Mais en même temps, une fuite permettait aux médias d’annoncer  le renvoi en correctionnelle de Nicolas Sarkozy  dans l’affaire Bygmalion. Rideau de fumée ? Et bizarrement France 2 avec Elise Lucet programme un « Envoyé Spécial » sur la même affaire, pendant qu’une autre chaine évoque les relations Sarkozy/ Khadafi… Je ne crois pas au hasard. Le TSS bat son plein chez les juges et les gens de médias.  Ils en ont rien à battre que ça n’arrange pas Hollande, ils ont fait une croix dessus. A moins qu’il ne s’agisse de blesser la « bête » (Sarkozy) pour qu’elle soit suffisamment affaiblie au moment de l’élection. Rien de nouveau.  Simplement ne soyons pas dupes. On finirait par croire au « cabinet noir ».

L’économie en plein boom.

Ouais, mais c’est de l’Espagne (sans gouvernement) qu’il s’agit.  Est-ce que cette absence de gouvernement en serait la  cause ? La croissance espagnole est supérieure à la moyenne européenne, très largement supérieure même puisqu'on attend, tenez-vous bien, environ +3%. Mieux, le chômage a chuté et sera en dessous des 20% pour la première fois depuis 2010. Les exportations, avec le même euro que nous, battent un record historique absolu, et la consommation et les investissements sont en plein boom.  De quoi faire rêver, non ? Rappelons tout de même que c’est quand même un peu grâce aux mesures mises en place  par le  PP de Rajoy.  La droite quoi …

C’est triste.

7% des Français (peut-être 11%) sont encore illettrés. Pourtant, il parait qu’on a le système éducatif le meilleur du monde. Merci Najat !

Casting.

On connait les candidats à la Primaire de la Droite et du Centre : ils seront huit.  On a évidemment les quatre qui mènent le  bal : Sarkozy, Juppé, Fillon, Le Maire, les trois seconds couteaux de justesse : Copé, NKM, Mariton et l’extérieur du Parti Chrétien Démocrate, Poisson. Les autres sont recalés faute de parrainages suffisants. Il parait que Guaino veut casser la baraque en se présentant quand même. Stupide !  Promis, on y revient plus longuement lundi. 

 


LA GRENOUILLE QUI VEUT SE FAIRE AUSSI GROSSE QUE LE BŒUF !

Hollande grimace

 

J’avais envie de dire « on s’en fout » !  De quoi ? … Du « menteur à teinture » qui a prononcé un « important » discours devant ses copains du club Jean Jaurès et de Terra Nova, ce ramassis d’intellectuels à côté de  leurs  pompes. Figurez-vous que le Hollandounet a voulu nous la  jouer « De Gaulle » et son « idée de la France ». Trop  c’est  trop.  N’est  pas de Gaulle  qui veut et avant de tenter de  plagier le Général, il faut avoir un  minimum de  consistance, ce qu’on cherche vainement dans l’intéressé. Il n’y a donc personne pour lui dire que le ton,  la  voix, les  mots, avec lui  « ça le fait  pas » ! Affligeant ! Pathétique !

Rejeté massivement, il parle encore !

Les études d’opinion se  suivent et se ressemblent : les Français ne veulent plus entendre parler de lui,  et le rejet est  massif.  Son bilan est catastrophique, il n’y a pas d’autre mot pour le qualifier parce que le pays a littéralement perdu quatre années précieuses. Il serait intéressant de le comparer à celui du quinquennat de Nicolas Sarkozy, qui, parait-il n’a rien fait. Il a commis des erreurs stratégiques énormes : il a augmenté les impôts quand il fallait les diminuer et il a fait des promesses électorales intenables (je fais court). Quatre années et demie pendant lesquelles il fallait en priorité redresser l’économie, relancer l’investissement, encourager la consommation et en finir avec les vieilles lunes qui font que ses gouvernements successifs ont encouragé l’exil des riches et taxé le contribuable en oubliant au passage que c’est aussi un consommateur. Rien que cela le disqualifie et devrait le conduire aujourd’hui à se taire ou à se faire tout petit.

Qu’a-t-il de si important à nous dire ?

Qu’il est candidat contre vents et marées. Et  pour cela il nous livre un prêche socialiste convenu, vide et ennuyeux. Sur tous les sujets il a confondu le chef d’Etat et le candidat. On attendait le chef de guerre, protecteur des français, on a entendu un chef de parti (réduit en miettes, il est vrai). Pire,  comme d’habitude, il a  cru que commenter sa propre impuissance en alignant les poncifs pouvait tenir lieu de cap pour le pays, qui en aurait bien besoin au moment où il traverse une période extraordinairement difficile. Ce   monsieur a la mémoire courte, qui critiquait le moindre fait et geste de son prédécesseur, l’accusant d’être en campagne au lieu de diriger la France. Et  quand il aborde le sujet du terrorisme, c’est pour cibler Nicolas Sarkozy sans le nommer : un peu léger si on veut contrer ceux qui nous font la  guerre. La  prestation d’aujourd’hui procède d’une sorte d’indignité en prenant en otage un sujet aussi grave que la lutte contre le terrorisme pour le transformer en une grossière opération politicienne, dans le seul but de relancer sa candidature sans annoncer aucune action concrète pour mieux protéger les Français. On touche le fond de la  médiocrité. Mais ce n’est pas nouveau.

Un discours pour rien. 

Cela n’aurait pas prêté à conséquence s’il n’avait pas contribué à abîmer un peu plus la fonction présidentielle. C’était une succession de clichés qu’il appelle pompeusement « son idée de la France ». Il est fier de lui, il est bien le seul… Comme disait Bruno Retailleau, ce week-end à La Baule, nous avons eu un quinquennat maritime : au départ le pédalo, à l'arrivée le Titanic et entre les deux le vaisseau fantôme... Non, il ne représente pas l’ultime rempart de la démocratie française, comme  il  semble le  prétendre. Sa manière de placer la droite et l’extrême-droite dans le même panier relève de la pure mauvaise foi. Ni Alain Juppé, ni François Bayrou, ni Nathalie Kosciusko-Morizet, ni François Fillon, ni Nicolas Sarkozy ne risquent de se transformer en dictateurs. Autrement dit, s’il s’agissait d’accorder au piètre qui nous gouverne un second mandat en dépit de son sombre bilan socio-économique et parce qu’il faudrait à tout prix sauver la République, la réponse populaire est  déjà connue : « Nous voulons essayer une autre politique économique, nous voulons quelqu’un qui saura lutter vraiment contre le terrorisme tout en protégeant la République ». Et on pourrait nommer plein d’hommes et de femmes qui, s’ils étaient élus, assureraient bien mieux que lui la pérennité de nos institutions.

Oui, c’était vraiment la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf.

Et on connait la fin de la  fable. Elle finit par éclater. Ce qui arrivera finalement à notre candidat-président, d’une manière ou d’une autre : macronisé ou montebourisé… !

 


LE TROUBLE FÊTE

Macron enjoleur

Macron, cet escroc au sourire si doux

Le parcours d'Emmanuel Macron est l'exemple même de tout ce que la politique française peut produire de médiocre car il est construit sur une escroquerie intellectuelle : voilà un homme de gauche, arrivé au pouvoir par le fait du prince, qui nous dit maintenant qu'il n'est pas socialiste après avoir avalisé le hold-up fiscal de 2012 et qui veut faire oublier son bilan pour se présenter avec une nouvelle virginité. Qu'a-t-il fait pour la France ? Que reste-t-il de sa loi ? Des lignes d'autocar et quelques ouvertures de magasins le dimanche. Il a cautionné depuis quatre ans la pire politique qui a cumulé prélèvements excessifs et chômage de masse. Le sourire n'efface pas tout. Il jouit aujourd'hui d'une popularité factice savamment entretenue par des médias bobos et quelques mécènes qui le produisent comme une marque de savonnettes.

Du neuf, la démocratie de Mme Michu ?

Avec "en Marche", on voudrait nous faire croire à une nouvelle démarche politique au plus près des Français. Vous avez vu des militants de son mouvement  frapper à votre porte ?  En fait c'est le retour de la démocratie participative qui vise à nous faire croire à un projet bâti sur une assise populaire grâce au porte-à-porte des militants de "En Marche". On connait la musique : quand on demande à ceux qui n'y connaissent rien ce qu'ils attendent, ils répondent : "la Lune". Il ne suffit pas de dire à chacun ce qu'il a envie d'entendre pour résoudre les problèmes de la France.  Il n'est pas douteux que Macron a des idées, essentiellement de droite d'ailleurs, et qu'il vise un créneau, celui d'une gauche sociale-libérale, sur lequel beaucoup se sont cassé les dents avant lui. Tout le reste est habillage.

Surprendre pour exister.

Notre ex-ministre n'a rien inventé là non plus : la vieille pratique de la disruption, qui consiste à aller sur des terres réputées éloignées de son positionnement pour étonner et empiéter sur les territoires concurrents : ainsi il participe aux fêtes de Jeanne d'Arc, à Orléans pour prononcer un discours entièrement subliminal de nombrilisme, rend visite à De Villiers, au Puy du Fou pour célébrer le succès du parc reconnu comme le meilleur du monde. C'était donc utile d'être Ministre de l'Economie. Mais c'était surtout pour donner du relief à une déclaration prononcée à côté de son hôte qui s'en léchait les babines : "Je ne suis pas socialiste". Ségolène Royal avait pratiqué la même tactique avant lui en tentant de réinvestir le terrain patriotique du drapeau et de l'hymne national. Mais Macron va plus loin dans les symboles : Jeanne d'Arc (sous-entendez que comme elle il a entendu des voix pour se mettre au service de la France) et beaucoup plus fort, une visite à de Villiers au Puy du Fou, chantre de l'anti-Europe et de l'anti-mondialisation. Histoire de bien brouiller les pistes. Et après ça, gauche/droite,  c'est pas le sujet... mais gauche quand même, vous suivez ?

Tuer le père.

Le cynique c'est celui qui attend le bon moment pour flinguer celui qui l'a mis en piste et qui croyait tenir dans sa main un atout. Avec sa démission du gouvernement, le Macron aux yeux bleus affaiblit considérablement son ex mentor Hollande et rend presque impossible sa candidature en 2017. Le plan de com' de rentrée du président qui devait provoquer le rebond sur le thème du "ça va mieux, beaucoup mieux !" est dynamité. "Il sait ce qu'il me doit", avait fielleusement précisé l'hôte de l'Elysée. On se doutait de la réponse, et elle est venue cette fin de semaine : rien ! Belle leçon de cynisme politique. Machiavel n'aurait pas fait mieux !

Et on voudrait nous en faire un président de la République. L'intelligence ne suffit pas. Décidément, François Fillon a raison, il est grand temps qu'on réintroduise la morale et la droiture dans le panel des exigences.


PRIMAIRE DE LA DROITE : RENTREE EN FANFARE !

Primaire à droite

 

Le grand rendez-vous de la primaire est arrivé.

Ceux qui espéraient naïvement une confrontation de bisounours seront déçus. Au cours de la fin de la semaine dernière, chacun des "grands" candidats aura montré ses muscles. A commencer par Nicolas Sarkozy qui a réussi à faire d'une candidature-secret-de-polichinelle une annonce tonitruante et savamment orchestrée. De son côté, Alain Juppé n'a pas été en reste avec son rendez-vous de Chatou et François Fillon a fait le buzz avec sa référence au Général De Gaulle, depuis la Sarthe, où il a réussi à réunir près de 3 000 personnes -un record-.

J'ai suivi les principales prestations des trois.

Contentons-nous, pour l'instant de juger de la forme, nous viendrons sur le fond plus tard.

Le cas Sarkozy. Sur la forme : mise en scène, éloquence, séquençage, la palme revient à l'ancien président. Rien qu'à voir les images, on ne pourra pas dire qu'il n'a pas mouillé la chemise. Pour refaire son handicap, il a sorti l'artillerie lourde : publication du livre-programme  "Tout pour la France", démission médiatisée des Républicains, déclarations d'engagement à ses côtés en forme de litanie bien orchestrée, meeting de Chateaurenard, interview dans le Figaro Magazine, déplacement au Touquet au Rendez-vous des Jeunes républicains et enfin matinale de RTL. Objectif : saturation de l'espace médiatique pour laisser le moins de place possible à ses concurrents. L'image véhiculée est celle du "président" : costume noir, chemise blanche, cravate. Une vraie torture par 40° à l'ombre. La sortie du livre focalise sur le "t" rouge de la couverture : certains en ont fait une énigme avec des interprétations diverses, croix des chrétiens en forme de clin d'oeil à l'identité et à l'électorat de la "manif' pour tous", ou croix de Lorraine, inévitable pour un gaulliste... En fait, Nicolas Sarkozy donnera la réponse sur RTL : un "t" qui est appelé à devenir un "s" comme slogan de campagne pour ... après. Le temps fort aura été le discours de Chateaurenard devant un public de 2 à 2 500 personnes : du grand Sarko qui rappelle celui de 2007. Il a l'envie et il veut donner l'envie d'avoir envie ! Rien à voir avec celui de 2012 qui avait un problème avec sa campagne, "ce truc qui l'emmerdait". Pour le reste, on reconnait le savoir-faire pour dérouler les propositions et argumenter. A la radio, il a l'empathie naturelle et sait manier le concept de "franchise".

Alain Juppé est resté sur sa ligne de modération et de zénitude. Sa rentrée est marquée par un meeting avec ses fidèles à Chatou, plutôt réussi avec 2 000 personnes, sauf peut-être la chemise blanche sur fond blanc pour le discours, ce qui en terme d'image télé n'est pas génial. Après un été médiatiquement discret, il fallait un temps fort pour lancer la campagne. Et puisque Sarkozy a ouvert le bal sur "l'identité heureuse", c'est sur ce thème -qu'il sait porteur- qu'il a répondu dans son interview de samedi au Figaro. Pour compléter le dispositif, il a participer au grand rendez-vous I-télé dimanche matin. Toujours au si clair, jamais agressif, ferme sur les principes, modéré dans l'expression. Mais, comme le souligne Philippe Bilger qui compare son éloquence à celle de l'ancien président, il en ressort une certaine austérité préjudiciable à l'adhésion. C'est vrai, Alain Juppé garde trop souvent sa raideur qui fait partie de sa personne et qui tient plus à une pudeur naturelle qu'à une volonté de distance. Je ne suis pas certain que cela pèse beaucoup au moment du vote. Toutefois, une bataille présidentielle se gagne aussi sur les estrades.

C'est François Fillon qui aura fait le maximum avec le minimum. Un rassemblement dans la Sarthe, son ancien fief, très réussi avec la foule -plus de 3 000 participants- et une pléthore d'élus et non des moindres suivi d'une apparition au 20H de TF1. Le Président du Sénat, Gérard Larcher, le Président de la Région et Président du groupe au Sénat, Bruno Retailleau, étaient là pour apporter leur soutien et souligner les qualités de l'ancien premier ministre. Le discours de celui-ci était très attendu. Parti le premier , armé d'un programme dont tout le monde dit que c'est le plus cohérent et le plus réussi, à la traîne dans les sondages, allait-il enfin renverser la table ? Avec un style oratoire qui a ses qualités mais qui n'entraîne pas autant qu'on le voudrait, il a décliné devant un public acquis, de longues tirades sur le sens d'une candidature présidentielle, sur l'idéal qui doit porté un candidat, sur le rôle que doit jouer un Président... et placé le débat sur le terrain de la "morale" avec son allusion "imagine-t-on le Général De Gaulle mis en examen". La flèche vise évidemment la candidature de Nicolas Sarkozy, sans le nommer. Il a dit tout haut ce à quoi tout le monde pense sans oser l'évoquer... Les médias n'auront retenu que la petite phrase, mais n'était-ce pas le but visé ? Hormis cet épisode, François Fillon reste fidèle à lui-même : image lisse, un peu compassée. La compétence n'est pas accompagnée d'une image dynamique qui ferait exploser les compteurs. On saura rapidement si ce "haussement de ton" suffira à le faire recoller au groupe de tête de la compétition. Car le reproche d'avoir porté un coup bas risque de supplanter la réflexion de gouvernance, si justifiée soit-elle. Si la bataille entre les deux "favoris" virait à la bataille de chiffonniers, il est en effet nécessaire qu'il apparaisse toujours comme celui qui vole plus haut que les autres.

Bilan des courses : voilà une élection primaire qui promet.

Les débats vont-ils passionner ou exaspérer les Français, dont près de 3 millions déclarent qu'ils iront voter, c'est tout l'enjeu. Du piment, il en faut, à condition de rester dans la bienséance et le respect mutuel. N'oublions pas la suite : il faudra ensuite rassembler tout le monde. Il ne faut donc pas que les blessures soient trop profondes. Ce serait dommage de gâcher le plaisir au moment où se profile une rentrée compliquée pour un président de la République dont la courbe de popularité reste ancrée dans les grandes profondeurs. La gauche peut ironiser sur la bataille à droite, le disque antisarkozyste de Cambadélis est usé jusqu'à la corde et les désaccords de la majorité ne se sont jamais étalés avec autant de virulence, de Montebourg à Duflot en passant par Hamon... On comprend le départ du Macron aux yeux bleus. L'automne va nous apporter son lot de surprises et en ces temps tourmentés, on préfèrerait qu'elle soient bonnes pour la droite.

Nous aurons largement le temps de revenir sur le fond des programmes. Une certitude : on sait déjà qu'il y a à droite une unité sur l'essentiel, et des différences d'appréciation qui pourraient paraître minimes au regard des divergences de la gauche, mais néanmoins suffisantes pour susciter l'intérêt de la primaire. Un débat légitime que les électeurs trancheront dans deux mois.

 


UN PEU D’HISTOIRE…

Election suffrage universel De Gaulle

 

L’ELECTION DU PRESIDENT AU SUFFRAGE UNIVERSEL

Voilà un sujet qui entre dans l’actualité. Il faut savoir que la République Française pendant longtemps a préféré désigner son président par d’autres  moyens comme « le congrès » rassemblant les deux chambres Assemblée et Sénat. Cela mérite explication.

1848…

La première élection du président de la République au suffrage universel direct eut lieu en 1848. La révolution du 24 février a renversé la « monarchie de Juillet », renvoyé Louis-Philippe et proclamé la Seconde république. Celle-ci institue le suffrage universel direct masculin et une assemblée constituante est chargée de rédiger une nouvelle constitution votée le 4 novembre 1848. Elle instaure un régime présidentiel « à l’américaine », avec une séparation stricte des pouvoirs législatif, exécutif,  judiciaire avec un président de la république élu  pour 4 ans, non rééligible immédiatement, au suffrage universel direct. Un vice-président est nommé par l’assemblée nationale sur sa proposition pour le remplacer  en cas d’empêchement. Ce président est à la fois chef de l’Etat et chef du gouvernement, il  a l’initiative des lois qu’il promulgue et dont il  assure l’exécution. Cerise  sur le gâteau, ni lui, ni son gouvernement ne sont politiquement responsables devant l’Assemblée nationale, unique chambre législative qui ne peut être dissoute.

Pourquoi en revenir à 1848 ?

C’est la suite qui est intéressante et qui va nous éclairer sur la longue éclipse du suffrage universel. En décembre 1848 se tient donc la première élection d’un président de la République. Six candidats sont en lice : le Général Cavaignac, champion des républicains modérés mais haï des ouvriers depuis la répression de l’émeute socialiste et ouvrière parisienne de juin 1848 ; l’avocat Ledru-Rollin partisan d’une république démocratique et sociale ; Le socialiste Raspail ;  le Général Changarnier pour les légitimistes ; Alphonse Lamartine, membre du gouvernement provisoire ; et enfin le Prince Louis-Napoléon Bonaparte, neveu de l’Empereur et très populaire, qui se présente comme républicain progressiste et défenseur de l’ordre, de la religion et de la propriété. Ce dernier profite de la légende attachée à son nom et rafle 75% des voix. On connait la suite, l’expérience se  termine par le coup d’état du 2 décembre 1851 qui rétablit l’Empire.

Le souvenir de cet épisode et la crainte qu’il ne se reproduise conduiront les constituants de la 3ème puis de la 4ème République à considérer l’élection au suffrage universel  comme un danger. La fonction présidentielle s’en trouvera affaiblie pour longtemps. Les régimes dit « d’assemblée » qu’elles mettent en place sont sujets à l’instabilité gouvernementale qui atteint son sommet sous la 4ème République avec un gouvernement qui ne durera… qu’une journée.

1958/1962

C’est le Général De Gaulle, d’abord élu par les « grands électeurs » qui rétablit l’élection du président au suffrage universel direct, regroupant hommes et femmes (qui ont obtenu le droit de vote en 1945), après un référendum en 1962. Le retour de l’élection au suffrage universel a donc été pour l’échéance de 1965. Avec le raisonnement inverse : il s’agissait d’échapper au « régime des partis » et à leurs combinaisons, en s’adressant directement au peuple. Evidemment le Général De Gaulle fut élu (ou réélu).

 

 


UN AUTRE REGARD … SUR DE GAULLE

De Gaulle Yves001

 

Voilà un livre  qui arrive à point nommé.

Au moment où la prochaine élection présidentielle se profile, alors qu’elle commence à hanter tous les esprits et que les prétendants affluent au portillon, le regard que nous livre Yves De Gaulle sur son grand-père peut rappeler à tous ce qu’est vraiment le « service de la France ». Une lecture dont chaque candidat, de droite ou de gauche, devrait faire son miel ou prendre de la graine, puisque tous ou presque se réclament désormais du Général et vont même jusqu’à faire le pèlerinage de Colombey.

Je dédie cet article à mon ami Marcel, trop vite parti, trop tôt parti. Lui qui était un fervent gaulliste, il se serait délecté à lire cette remarquable analyse sur la personnalité du Général De Gaulle.

Yves De  Gaulle aura attendu presque cinquante ans après la disparition de son grand-père  avant de prendre la plume pour nous livrer ce puissant exercice de décryptage de la personnalité d’un homme qu’on savait hors du commun, ce qui transparaît  constamment au fil des pages. S’il n’a pas l’ambition de faire œuvre de mémorialiste, s’il n’encombre  pas le contenu de ces multiples anecdotes qui auraient réduit le personnage à notre humaine condition, le souvenir qu’il garde de ses vacances à la Boisserie et la proximité qu’il avait avec son grand-père permettent un éclairage pertinent et plein de sensibilité.

Le contenu s’appuie sur une analyse solide de son personnage et de son univers : inventaire de la bibliothèque de la Boisserie, relecture des ouvrages publiés, revisite des lieux qui l’inspirèrent, avec au cœur le parcours immuable du tour de la propriété, moment privilégié d’échange entre grand-père et petit-fils. Cette sorte de radiographie, à la fois pudique et documentée, va nous permettre de mieux comprendre l’action et la pensée de l’homme, dont il ne sépare jamais la « statue » de celui qui l’habitait. C’est donc un personnage en chair et en os qu’il nous décrit. Il l’a suffisamment connu, il l’a aussi aimé et admiré et surtout il a eu maintes fois l’occasion de lui parler très directement jusqu’à un âge suffisant pour qu’il puisse en avoir une idée adulte. Il avait  19 ans quand son grand-père est parti. Yves avait pleinement conscience de la dimension personnelle exceptionnelle du personnage qu’il côtoyait et le mérite de ce livre est de nous la faire découvrir comme personne d’autre n’aurait pu le faire.

Ce livre arrive à point nommé pour rappeler, à une époque où tout le monde se veut plus ou moins gaulliste, qu’il n’en a pas toujours été ainsi. Personnellement, je me souviens bien du regard sombre que me jetaient mes camarades de promotion à l’Ecole Normale à me voir lire les « Mémoires de guerre » alors qu’eux vaquaient avec Sartre sous le bras. Il fallait du courage et c’était en même temps un pied de nez que je leur faisais. L’opposition d’alors n’avait pas de mots assez durs pour stigmatiser le « pouvoir personnel » et combattre le régime dans lequel elle s’est coulée pourtant avec délice le moment venu. Il est donc important de remettre en perspective la vie et l’action d’un homme d’état auquel aucun homme politique d’aujourd’hui ne peut se comparer, sauf à lui arriver à la cheville.

Le rebelle et la rupture.

De Gaulle aura paru à beaucoup un traditionaliste,  ce qu’il était assurément, guidé par l’idée de nation toute sa vie durant. S’il avait « une certaine idée de  la France », celle-ci n’était pas stérile, fermée, passéiste. Non, la France était pour lui une personne vivante dépositaire d’un héritage précieux : son histoire millénaire qu’il fallait à tout prix préserver. Une leçon perdue de vue par ceux qui nous gouvernent aujourd’hui, comme quoi aller se recueillir sur une tombe ne suffit pas. Yves De Gaulle nous fait saisir combien son côté « rebelle » est structurant de son parcours et le conduit jusqu’à la « rupture » assumée quand elle lui parait nécessaire.  Ces notions sont capitales  pour comprendre l’homme du 18 juin 1940. Face à l’inacceptable, aucun compromis n’était possible et dans la pire défaite que la France ait connue et qui aurait pu la faire disparaître, son réflexe immédiat fut de sauvegarder à tout prix son capital moral et historique. Dès lors il lui revenait d’incarner la France.  Et il en a été ainsi chaque fois que ce capital était menacé, que ce fût par l’allié anglais ou encore américain.  Rebelle, il fallait qu’il le soit face aux puissants s’il voulait exister : « c’est quand on est faible qu’on ne fait pas de concessions ! »

Mais le « géant »  était aussi un être sensible et l’on découvre à quel  point il était ouvert d’esprit, disponible pour s’expliquer ou répondre aux questions, combien il doutait de lui-même et s’interrogeait sur ses choix. Il avait une certaine idée de l’homme et s’il était libéral et républicain, il était partisan d’une répartition équitable de la richesse, à l’écart du capitalisme anglo-saxon ou du communisme soviétique. Sa réflexion l’avait porté vers une « association du capital et du travail » par la « participation ». Il était aussi européen, et il avait compris la vitale nécessité de la construction de l'Europe, comme celle de la réconciliation franco-allemande.

C’est esprit méthodique de « rebelle » et de « contestataire » le conduisait aussi à la prospective géopolitique. Combien de voyages émaillés de discours provocateurs, du « mano en la mano » mexicain au « Vive le Québec libre » sans oublier le discours de Phnom-Phen… ont provoqué des petits séismes dans le microcosme politique mondial tant il voyait haut et loin. Le Général se donnait toujours le temps de la réflexion et de la méditation. La lecture des anciens lui était d’une grande utilité comme son immense culture.

Le livre fourmille d’anecdotes, de citations, de réflexions parfois inattendues. On y découvre ce qui hante le petit-fils et qui est l’objet de sa quête : la méthode que Charles De Gaulle utilisait pour prendre ses décisions.

Pour les gaullistes, ceux qui le sont moins ou qui le seront un jour, pour les candidats à la présidentielle (indispensable pour la probité et la transcendance), pour les politiciens en mal de modèle (ça ne peut pas faire de mal)… voilà un ouvrage qui ne peut être qu’utile. Et puis aussi tous les curieux que le personnage intéresse parce que non seulement il est entré dans l’Histoire, mais il l’a faite !

« Un autre regard sur mon grand-père Charles De Gaulle » - Yves De Gaulle – Plon.

 

 


SACRE SARKOZY !

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Le « service » a le dos large.

La rentrée, déjà ? Les échéances électorales galvanisent les acteurs de la politique. A  gauche, Cécile Duflot, Benoît Hamon et Arnaud Montebourg sont candidats à la présidence, primaire ou pas. A droite, c’est le trop plein, comme on sait, en attendant que le filtre des parrainages ait fonctionné. Qu’elles sont nombreuses ces personnalités à vouloir « faire de leur corps un rempart  pour sauver la  patrie » ! Tous le seraient par nécessité, par esprit de service, parce que leur devoir consisterait à faire barrage ou à empêcher une réélection de François Hollande. Cela, on peut le comprendre tant le bilan du quinquennat s’annonce catastrophique. L’atmosphère politique est déjà empoisonnée, elle  est même délétère à gauche où la multiplication des divisions conduit directement à l’élimination du 1er tour, même avec une primaire.

Le  retour de la droite est certain si…

Alors, sera-ce le retour de la droite ? Les sondages continuent d’accorder à Alain Juppé une avance sensible par rapport à Nicolas Sarkozy, tandis que François Fillon et Bruno Le Maire restent largement distancés. Cela n’empêche pas l’optimisme de l’ancien président qui est remarquable. Celui-ci vient d’annoncer sa candidature dans un livre intitulé « Tout pour la France » et déjà épuisé le jour de sa parution à 100 000 exemplaires. Il a entamé sa campagne pour les primaires tambour battant, dès mercredi soir sur TF1 au 20H et dès jeudi avec un meeting à Chateaurenard, sur les terres de Copé. Il a bien l’intention de lui imprimer un mouvement irrésistible. Alain Juppé n’ignore pas que ce concurrent est redoutable et qu’il s’y entend pour conquérir le pouvoir. Le maire de Bordeaux dispose cependant encore d’un atout considérable : une forte majorité de Français ne souhaite pas que se renouvelle le match de 2012. Certes, en plus, François Bayrou, hostile lui aussi à Hollande et à Sarkozy, se présenterait contre ce dernier ce qui pourrait le priver de suffrages indispensables pour sa présence au second tour. Encore qu’il faille que le scénario bayrouiste se renouvelle, ce qui n’est pas assuré au vu de la catastrophe hollandaise qu’il a provoquée. La perspective est néanmoins terrifiante puisque la candidature du maire de Pau risquerait d’aboutir à la victoire de Marine Le Pen au second tour. Une lourde responsabilité que devra endosser François  Bayrou après celle du quinquennat de Hollande. Prendra-t-il vraiment un tel risque pour le pays. Je le  crois plus intelligent.

Ce diable d’homme.

Revenons à Nicolas Sarkozy, puisque c’est l’événement de la semaine. Reconnaissons qu’il s’y est entendu pour faire de l’annonce de sa candidature un événement, bien qu’elle fût prévisible puisqu’il lui fallait impérativement démissionner avant jeudi 25 août de son poste de président des Républicains. Il trouve encore le moyen d’innover en « démédiatisant » son rendez-vous avec l’électorat, en choisissant de se livrer dans un ouvrage plutôt que de recourir à l’interview classique, la conférence de presse ou le discours devant ses partisans. Encore qu’il fasse les trois. Comme le livre du début de l’année, « Tout pour la France », c’est lui qui l’a écrit : du pur Sarkozy dont les fans vont retrouver la voix rien qu’en lisant. Et beaucoup vont être bien ennuyés : ses propositions ne peuvent que plaire  avec la baisse des impôts sur le revenu, et surtout sur les sociétés, la baisse des charges sociales, la hausse du temps de travail dans le secteur public, la suppression de fait des 35h, la suppression de l'ISF, la réduction de la fiscalité sur les placements, le décalage, raisonnable, de l'âge de départ à la retraite, la réduction des inégalités entre le secteur public et le secteur privé… On entend déjà la gauche : «  Tout pour les riches » !!! Les classes moyennes devrait-on rectifier, mais pour ces gens-là, c’est la même chose. Alors bien sûr, il y aura toujours ceux que le personnage crispe : je peux les  comprendre. Il fait pourtant beaucoup d’efforts  pour gommer ses tics et ses phrases assassines. Et puis ceux qui lui intenteront le  procès du « pourquoi il ne l’a pas fait avant »… suivi du sempiternel : « Pourquoi tiendrait-il ses promesses s'il était élu alors qu'il ne les a pas tenues en 2017 ? » C’est fou ce que cette croyance rabâchée par les médias, y compris Yves Tréhard, a fini par convaincre la multitude, alors que rien n’est  plus faux.  Je ne sais pas encore si je voterai pour lui,  mais je ne laisserai jamais dire que rien n’a été fait de 2007 à 2012. Je serai encore prêt à lui faire  autant confiance qu’à Juppé ou Fillon… Enfin, reconnaissons qu’il lui faut un sacré courage ou culot pour y retourner. C’est le premier président battu à pouvoir se représenter. La presse rappelle, à juste titre, ses démêlés avec la justice qui risquent de le rattraper à tout moment pendant la campagne électorale. Les sondages, qui persistent à ne pas lui accorder la première place, continuent de donner à Alain Juppé une avance impressionnante, même si elle est appelée à se réduire sous l’effet de la multiplication des débats. Les études d’opinion confirment toujours un rejet massif de l’électorat, presqu’aussi fort que celui de Hollande.  Il n’en a cure !

« Il a ça dans le sang », aurait dit ma grand-mère.

C’est qu’en effet, Nicolas Sarkozy a une manière inimitable de concentrer sur sa personne la lumière des projecteurs, peut-être a-t-il plus de talent que ses principaux rivaux et il n’est pas interdit de penser que la primaire de la droite peut se jouer non pas sur le choc des programmes mais sur l’éloquence et l’autorité personnelle. Il continue de croire qu’il n’a pas vraiment perdu il y a quatre ans et que si la campagne d’alors avait duré quelques semaines de plus, il l’aurait emporté –ce qui n’est pas faux- . Il est convaincu que sa dynamique sera assez puissante pour dépasser Alain Juppé, dont la subtilité, pourtant nécessaire à la résolution des problèmes complexes de l’État, ne constitue pas forcément un avantage sur un podium où les bons orateurs sont plus efficaces que les bons penseurs. Alors, pas besoin d’être grand clerc pour comprendre que la machine « Sarko » est déjà lancée à grande vitesse et que sa technique de conquête du pouvoir, même si elle a échoué de peu en 2012, sera d’autant plus puissante que cette fois-ci, l’envie est forte : « On part à fond, ensuite, on accélère ». Nicolas Sarkozy est persuadé que, ces temps-ci, il a la baraka qui lui a fait défaut en 2012. La querelle sur la place de l’Islam ne tombe-t-elle pas à point nommé ? Simplement, on aimerait que son éventuel succès à la primaire serve à améliorer son offre politique et qu’il pense à un programme de gouvernement pour tous les Français et pas seulement pour ceux de la droite pure et dure. Peut-être pourrait-il reprendre les quelques principes macroéconomiques simples du Général De Gaulle, dont il se réclame et dont il retrouve par moments les accents : équilibre budgétaire sur la base d’un niveau de prélèvements publics raisonnables, redistribution équitable de la « richesse » préalablement créée par les entreprises, importance accordée par la puissance publique à l’investissement, à la recherche et à l’éducation, évolution des « signes monétaires » en proportion de celle de la croissance économique réellement créée (ce dernier point suppose une négociation avec la BCE) et enfin inscrire l’action de court terme à partir d’un objectif de long  terme qui s’inscrit dans une vision de l’histoire. C’est ce dernier point qui manque le plus à tous les candidats.

Attendons-nous néanmoins au grand déchainement « sarkophobe » des médias et de la gauche pour le faire passer pour une « brute » ou le  « drôâtiser » … Des mots, de la virulence, c’est comme contre le terrorisme, c’est tout ce qu’ils savent faire.

 


PUISQUE LA FRANCE EST EN GUERRE…

Laicite

 

Le Jihad est une guerre planétaire.

Le terrorisme islamique a choisi l’escalade dans l’horreur. Plus Daesh recule sur le terrain, plus  il s’active pour riposter avec son arme favorite, celle des lâches : l’attentat. Elle ne cessera de s’intensifier et pas seulement en France. Toute l’Europe est visée et les Etats-Unis aussi. Le  monde des « Croisés » en quelque sorte, mais notre pays est une cible prioritaire de ses actions depuis que l’Etat islamique recule au Moyen Orient.  Il s’attaque aussi bien aux musulmans qui ne se reconnaissent pas dans son sunnisme outrancier qu’aux peuples  dits  mécréants.  Si l’Etat islamique recule en Irak et en Syrie, il  progresse en Afrique et en Europe. Contrairement à ce que nous entendons souvent, il ne s'agit pas d'un conflit de civilisations – car il n'y a qu'une civilisation, celle qui va vers toujours plus de liberté, et pas l'inverse. Cette guerre a un objectif clair que nous devons garder à l’esprit : il s’agit de « liquider » -le mot n’est pas  trop fort- la civilisation et la démocratie qui va avec. Il s'agit de l'éternel conflit entre la civilisation et la barbarie. Il ne peut donc pas y avoir de compromis. Il nous appartient collectivement de faire  en sorte que ce ne soit pas nous qui disparaissions. Et il est grand temps de s’y mettre. Ce n’est pas trahir la démocratie que de lui donner les moyens de se défendre contre ceux qui instrumentalisent les Droits de l’Homme pour faire la promotion de l’islamisme. Ainsi, dans notre pays, selon une étude, un tiers des musulmans  accorderait à la « charia » une valeur supérieure aux lois de la République, et elle est appliquée déjà dans quelques villes comme Trappe (Yvelines) ou quartiers, territoires perdus de la République, sans parler des  provocations multiples qui défient quotidiennement les lois communes qui règlent notre mode de vie, comme en témoigne la polémique sur le « burkini ». Autant d’éléments qui créent ce climat de méfiance voire de défiance qui se répand parmi les Français non musulmans, bien que la grande majorité de leurs concitoyens musulmans aspirent à une vie paisible.

La guerre qu’il faut mener comporte deux fronts.

C’est d’abord une guerre matérielle, et la priorité consiste en premier lieu à compliquer la vie de ceux qui prétendent nous soumettre et pour cela de nombreux moyens sont encore à mettre en œuvre. C’est aussi une guerre idéologique qui ne combat pas avec des chars et des gardes nationaux mais avec l’arme de la citoyenneté et de la cohésion populaire autour des valeurs de la République et de la démocratie, et en ne cédant rien sur nos racines judéo-chrétiennes et notre identité spécifique. Cette double guerre, il faut la mener pleinement, d’autant plus que la France est la cible principale en tant que « pays-symbole » de l’universalité des Droits de l’Homme.

D’abord, réprimer et prévenir.

Il y a en effet urgence à entamer et amplifier les actions dans tous les domaines où l’Etat peut agir et faire appliquer la loi et prendre  les mesures préventives en en donnant les moyens aux forces de l’ordre et à la justice. Les terroristes ne sont pas des citoyens-délinquants mais des ennemis à abattre. Ce qui implique d’étendre  la rétention administrative en cas de risque terroriste et de durcir les peines frappant le trafic et la détention d’armes, de détruire les sites internet jihadistes et réprimer sévèrement leur consultation, réviser le droit de l’immigration et de l’asile en cohérence avec nos partenaires européens. Reprenons immédiatement la proposition d’Alain Juppé de créer un « délit de séjour ou de volonté de séjour dans les théâtres extérieurs où opèrent des groupes terroristes », ce qui permettrait d’engager des poursuites contre une bonne partie des « fichés S », et donc de les incarcérer. Ou encore, comme le proposent Nicolas Sarkozy et Les Républicains, « la mise en place d’un service de renseignement dans les prisons », lieux privilégiés de radicalisation. Et qu’on ne vienne pas nous dire que ça n’est pas opportun. Ce volet de la guerre ne peut être mené que par les pouvoirs publics. Puisque le Premier Ministre n’arrête pas de nous dire que nous sommes en guerre, à grand renfort de coups de menton, appliquons le « droit de la guerre » prévu dans la constitution, selon lequel quiconque professe une allégeance à l’Etat islamique est coupable « d’intelligence avec l’ennemi » : le code pénal sanctionne de 30 ans de prison. Il n’est nul besoin de légiférer en la matière. Arrêtons de penser que nous sommes impuissants.

Ensuite, mener la bataille idéologique.

Il y a aussi urgence  à réinvestir le  terrain de l’exigence dans le respect des lois de la République.  Partout et en tout lieu. Nous ne pouvons tolérer cette idéologie religieuse chaque fois qu’elle asservit la liberté au dogme, qu’elle récuse le savoir jusque dans nos établissements scolaires, qu’elle s’oppose  au progrès, qu’elle réduit les opposants au silence, qu’elle asservit les femmes, qu’elle  instrumentalise les enfants…  La France n’est pas une somme ni une multiplication de particularismes : « être Français » tient dans l’acceptation pleine et entière de la souveraineté de la France sur chacun de nous. Ce que les terroristes ciblent en visant notre société, c’est l’humanisme d’adhésion que la France représente et qu’elle porte universellement. Notre idéologie, celle des Droits de l’Homme, qui se veut universelle, doit se défendre contre l’idéologie d’une religion qui prétend à la même universalité.  Pour lutter, nous avons l’arme puissante de la laïcité et de la loi. Il suffit que nous décidions de nous en servir. Pas seulement au niveau institutionnel, où la volonté est  plus que jamais à affirmer. Cela exige notamment que notre administration arrête d’être complice. Ainsi, il s’est trouvé des magistrats pour estimer qu’un garçon qui avait tenté par deux fois de rejoindre Daesh pouvait être lâché dans la nature  avec  un simple bracelet électronique et une simple restriction de ses heures de sortie… Après le meurtre du père Hamel, dorment-ils paisiblement ? J’espère que non.  Quant aux vociférations de Mme Taubira sur le sujet, elle devrait, si elle était lucide, en mesurer l’indécence : elle est coupable d’intelligence avec l’ennemi au moins moralement. Face à une « non-intégration » revendiquée, il nous faut un sursaut dans l’enseignement de nos valeurs.  Et à cet égard, il y a urgence à mettre fin au travail de sape mené par la « Terminator en jupons » (dixit Jean d’Ormesson) de l’Education nationale. Car dans cette guerre, la « transmission » est décisive et elle est en panne, faute de directives claires et de contenus adaptés. L’école et le collège, en premier lieu, doivent redevenir les « bastions de la République », établissements en charge d’éveiller les sensibilités,  d’enseigner les repères, les savoirs  fondamentaux, en commençant par ceux qui fondent nos racines et notre langue. Mais, si la responsabilité de tous les « politiques » est engagée, celle de chaque citoyen qui adhère à la République aussi. On n’est pas islamophobe parce qu’on refuse que le communautarisme tente de s’imposer à l’hôpital ou à la piscine, dans la rue ou au supermarché. Cette guerre commence par la mobilisation de chacun de nous, chaque jour sur le  terrain en nous opposant, en dénonçant, en refusant ce qui ne nous convient pas dans les comportements, dans les  paroles, dans les gestes dont nous sommes les témoins. Nous commencerons à regagner du terrain quand  chaque sortie d’une femme en burka provoquera  un trouble à l’ordre public. Cela veut dire « faire peuple ». Ce volet de la guerre c’est le peuple français collectivement qui doit le mener.

La place de l’Islam dans la République.

Il y a une population française musulmane. Elle doit avoir sa juste place dans notre société, mais elle doit savoir aussi que la  place de l’Islam dans la République française ne peut être régie que par la loi, et notamment celle de 1905 qui codifie clairement ses rapports avec les religions, toutes les religions. Pour que l’Islam ait toute sa place, les musulmans doivent clarifier leur position : de deux choses l’une, ou ils représentent un ensemble de personnes dont chacun agit et ne représente que lui-même et en cela ils se fondent dans l’ensemble des citoyens, ou bien ils constituent un ensemble de personnes animées collectivement par le projet d’étendre le plus possible l’emprise de leur religion, avec sa loi et ses mœurs : dans ce cas, ils deviennent une communauté spécifique que la nation ne peut pas reconnaître et même se doit de combattre. Il faut donc tracer une frontière lisible entre l’affirmation légitime des droits de chaque individu à pratiquer sa religion –ou pas-, et la participation à un « Islam politique » se définissant comme une entreprise collective visant à étendre une emprise religieuse incompatible avec nos lois. Voilà pourquoi la polémique sur le burkini est vaine, car il est bien évident qu'il est une revendication communautariste et religieuse avant d'être une tenue de plage. Tout le débat sur « l’Islam de France »  est une tarte à la crème pour éviter d’affronter cette réalité. Il appartient à l’Etat sur son territoire de dicter ses règles.

Les musulmans n’ont pas  le choix.

Il faut savoir que la population française est en majorité convaincue depuis longtemps, à tort ou à raison, que l’Islam est difficilement compatible avec les valeurs de notre société. Les musulmans doivent comprendre sa méfiance, voire son hostilité, tant qu’ils n’auront pas démontré collectivement, à quelle conception ils adhèrent. Comme l’affirme Youcef Chiheb*, « Si les musulmans de France et d’Europe ne se prennent pas en charge pour éradiquer ce fléau qu’est le Jihad, leur avenir en Europe serait plus que sombre et pourrait les conduire à la persécution, à la déportation voire à l’épuration ethnique comme ce fut le cas en Bosnie. »… Il a bien raison. La seule voie possible est celle d’une diversité culturelle bien comprise, qui s’accommode du refus du communautarisme puisque notre droit ne connait que des individus ne représentant qu’eux-mêmes, et qui prenne en compte pleinement l’égalité républicaine. Il  ne s’agit pas de nier les identités d’origine, ni d’empêcher les cultures propres de s’exprimer, encore faut-il qu’elles intègrent elles-mêmes, pour se fondre dans le creuset national, le fait que la France a un passé, une histoire,  des traditions judéo-chrétiennes et européennes indépassables et irremplaçables. Il leur est demandé d’être Français avant d’être musulman. Car une civilisation se définit tout autant par ses moeurs, son architecture, ses institutions politiques  qui doivent irriguer toute la vie collective. Et c’est possible : j’ai pleins d’amis de culture musulmane qui ont assimilé nos valeurs et qui ont la « double culture ».  Alors, ce sera « l’identité heureuse », comme l’exprime Alain Juppé. Déjà, dans le prolongement des récentes déclarations d’autorités musulmanes, et comme les y invitent Tarek Oubrou ou l’intellectuel Tahar Ben Jelloun, si les Français musulmans refusaient massivement et ostensiblement d’être les supports du prosélytisme islamiste, montraient leur adhésion aux valeurs de la République telle que la liberté de conscience, alors on éviterait que ne se creuse chaque jour un peu plus le fossé  entre les autres Français et leurs concitoyens musulmans. Un chemin ardu sans doute, mais il est praticable si on additionne les bonnes volontés de part et d’autre.  

En attendant, il faut faire la guerre.

Encore faut-il avoir des gouvernants et une classe politique convaincue de sa nécessité. Force est de constater que le pouvoir exécutif  actuel se retranche derrière les paravents trop commodes de l’Etat de Droit, de la République et de la tolérance pour ne pas la faire complètement. Il ne sert à rien d’appeler à « faire bloc », si c’est pour ne rien faire.  Car c’est l’inaction qui crée la défiance et désunit. Le temps presse et nous ne pouvons attendre encore dix mois, avec combien d’attentats et de morts supplémentaires que l’on se contentera de déplorer et de commémorer … en longs discours inutiles.

*Youssef Chiheb, Professeur à l’Université Paris XIII Sorbonne. – « Pourquoi es-tu venu en France, papa ? » ed. alfAbarre


UN PEU D’HISTOIRE…

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LES CONGES PAYES

En descendant tranquillement vers la côte vendéenne, hier matin, sur l’A 87, la circulation était fluide, mais dans l’autre sens, ça « remontait ». Les « aoûtiens » dont le temps de vacances était terminé s’acheminaient en grappes drues vers leurs pénates afin de reprendre le dur labeur. C’est que les traditions ont la vie dure : je le constate tous les ans, c’est la première quinzaine d’août qui est toujours la plus fréquentée par les vacanciers. Ce phénomène nous vient de 1936, quand les « accords Matignon » accordèrent les premiers « congés payés » dans l’enthousiasme général.

Ce principe était déjà appliqué dans plusieurs pays et même dans certaines professions en France. Ce n’était donc pas tout-à-fait une révolution. C’est Napoléon III qui publia un décret en 1853, accordant quinze jours de congés aux fonctionnaires (c’est aussi lui qui accorda le droit de grève). Vous allez penser que ce sont toujours les mêmes qui sont servis en premier.  Au début du XXème siècle, les salariés du métro, des usines électriques et à gaz, les employés de bureau et de commerce ont obtenu en moyenne une semaine de congés. Ceux de la Société des Transports en Commun Parisiens battent tous les records avec vingt et un jours ! Quelques entreprises privées adoptent aussi le principe en particulier dans les secteurs du livre et de la couture. C’est ainsi que les employés du journal « l’Information » profitent de congés payés dès 1920, ce qui n’échappe pas à Léon Blum, collaborateur au journal. Cette expérience inspirera le chef du gouvernement du « Front populaire ».

Pourtant, la grande majorité des ouvriers échappent à cette évolution. Probablement parce que les syndicats sont encore en retard d’une guerre et préfèrent concentrer leurs efforts sur les salaires et la durée du travail. Bien que beaucoup d’usines ferment en août, leurs ouvriers ne sont alors pas payés, ce qui paraîtrait scandaleux aujourd’hui mais pas à l’époque, où pour le patronat et beaucoup de salariés il est inconcevable « d’être payés à ne rien faire ». C’est pourquoi la généralisation des congés est jugée encore en 1936 comme utopique et ruineuse.

Cette loi votée le 8 juin 1936 sera emblématique des conquêtes sociales sacralisées par le « Front Populaire ». Elle accorde quatorze jours de congés annuels pour les salartiés ayant travaillé un an.  Dans le même temps, Léo Lagrange, sous-secrétaire d’Etat aux sports et à l’organisation des loisirs (ça rappelle André Henry, ministre du temps libre en 1981), propose des billets populaires de congés annuels mis en vente dès le 3 août. On part en train, en vélo, ou même à pied pour le plaisir de planter sa tente dans un coin de verdure. Beaucoup voient la mer pour la première fois ! Et si une grande majorité n’a pas les moyens de partir, ce temps de repos est utilisé en pique-niques ou invitations entre voisins. C’est une manière de s’approprier ce moment inédit et le sentiment d’être maitre de ses journées.

La coupur d’août n’a jamais été remise en cause. Elle rythme l’année. Le tourisme de masse s’est peu à peu développé avec le secteur des loisirs et des vacances, faisant vivre des milliers d’autres salariés. Des lois successives ont augmenté la durée des congés : trois semaines en 1956, quatre en 1969, cinq en 1982. La trêve estival reste mais est moins tranchée, elle est souvent complétée par un temps de repos pris pour aller aux sports d’hiver et depuis les RTT qui viennent s’ajouter, la mode est de plus en plus à l’étalement des vacances tout au long de l’année.

Pourtant, la coupure de la première quinzaine d’août est encore très marquée. Les traditions ont la vie dure, les fermetures annuelles aussi !


LA COURBE EST INVERSEE !

Inversion courbe

 

Hollandounet  va  pouvoir enfin annoncer qu’ayant rempli la condition qu’il s’était fixé, à savoir l’inversion de la courbe du chômage, il peut se « représenter » ! Les  statistiques de l’Insee arrivent à point nommé : 9,6% de sans-emplois au 2ème trimestre…  confirmant le « ça va mieux » !  Comme quoi une petite visite au Pape de celui qui n’a cessé de cracher sur ces sales-catho-conservateurs-de-droite, peut réaliser des miracles !

Faudrait tout de même pas nous prendre pour des cons.

La réalité, c’est que l’habillage statistique des demandeurs d’emplois fonctionne à plein. Qui peut croire, en effet, qu’avec une économie atone, on puisse réduire le nombre des chômeurs ?  Ainsi le chômage serait revenu au niveau de ce qu’il était fin 2012, en France métropolitaine. Le pseudo président va donc pouvoir proclamer « urbi et orbi » que le taux est redescendu à 9,6 %, au niveau observé au début de son quinquennat,  tenant ainsi l'engagement majeur de son mandat, celui auquel il avait suspendu sa décision de se présenter à nouveau devant les électeurs. Et encore ajoute-t-il, « J’ai pas eu de bol » ! En tout cas, il sait tricher.

Car ce miracle n'en est évidemment pas un.

D'abord parce que l'inversion de la courbe doit plus à l'action du gouvernement qu’à celle du ciel.  Ensuite, parce que la France fait beaucoup moins bien que ses partenaires européens. La comparaison n’est pas à son avantage : si elle avait fait depuis quatre ans comme la moyenne de la zone euro, son taux serait aujourd'hui à moins de 8 %. L’inversion que l’on constate n'est en rien la mesure de la santé de l'emploi ou de l'économie. Elle est la mesure des efforts du gouvernement pour forcer l'inversion, ce qui n’est  pas la même chose, alors qu’à l’observation de la réalité, on s’aperçoit que les créations d’emplois ont été faibles au second trimestre, de l’ordre de 24 000 en trois mois, le PIB faisant du surplace. Ce sont les « sorties du marché du travail », pudiquement nommées « halo » par les statisticiens, et les mises en formation qui jouent sur les chiffres. Pratiquée par tous les gouvernements avant des élections, jamais cette politique d'habillage n'avait atteint une telle ampleur : crédit d'impôt, emplois aidés dans le secteur public, primes à l'embauche pour les PME, plans de formation des chômeurs sans précédent... Une formidable débauche de moyens a été mise en oeuvre pour atteindre la cible. Tout a été fait pour forcer l'inversion, on pouvait donc s’y attendre,  et d’ailleurs on s’y attendait.

Ne soyons pas pigeons.

L’amélioration va se poursuivre jusqu’à l’élection, et le pouvoir ne se privera pas de vanter l’efficacité factice de sa politique. En espérant  ainsi pouvoir gagner des voix et l’emporter. Or, clairement, il faut s’attendre à ce que les lendemains du printemps 2017 ne chantent pas, quel que soit le vainqueur. D’ailleurs les destructions d’emplois ont déjà repris dans le BTP, au 2ème trimestre 2016, ce qui n’est pas un bon indicateur pour l’avenir. Aussi, dès l'élection passée, la pression du chômage se fera à nouveau sentir : les PME freineront l'embauche une fois disparu l'effet d'aubaine, les chômeurs formés à la va-vite redeviendront vite chômeurs si tant est qu’ils aient trouvé un emploi, les jeunes qui auront terminé leur contrat « emploi-jeunes » auront toujours autant de mal à trouver ensuite un poste, comme l'ont montré maintes études sur le sujet. Le gouvernement aura donc dépensé des milliards que les nouveaux gouvernants devront assumer, pour atteindre une cible sans rien régler au problème de fond.

Ce qui est réconfortant, c’est que pour l’instant, la courbe de popularité ne suit pas celle du chômage. Encore heureux !

 


TROIS FOIS RIEN, C’EST DEJA QUELQUE CHOSE …

étau des taux

 

L’argent ne vaut plus rien, mon brave monsieur !

A tel point que les épargnants vont être taxés par les banques sur leurs économies. Vous rigolez ? Non, c’est sérieux. La petite banque coopérative Raiffeisenbank à Gmund, en Allemagne, s'apprête à réclamer une commission de 0,4 % sur les dépôts à vue de particuliers. Du moins les plus aisés, dont l'avoir dépasse 100.000 euros… pour l’instant.  Depuis que la BCE a instauré un taux de dépôts négatif (- 0,4 %) sur les liquidités que les banques déposent à ses guichets, tous les établissements cherchent à adapter leur modèle et à compenser cette taxe, qui pénalise leurs revenus. Facturer les dépôts pourrait inciter les consommateurs à sortir leur argent de leurs comptes pour le mettre à l'abri sous leur matelas. Mais priver le système bancaire de la stabilité des dépôts pourrait générer une crise de très forte ampleur, aussi  la plupart des grandes banques en ont conscience et ont préféré, jusque-là, contourner la facturation des dépôts en mettant en place des frais de tenue de compte, ce qui est une taxation déguisée. Voilà où conduit la politique de la planche à billets.

On ne fait pas boire un âne…

L’argent n’ayant plus de valeur, le métier de banquier ou d’assureur devient très compliqué. La politique des banques centrales visant à injecter de l’argent dans l’économie pour soutenir la croissance et éviter la déflation, amène les banques à en replacer une grande partie sur les marchés financiers faute de trouver des entreprises demandeuses de crédits, des investisseurs ayant des projets, des ménages  souhaitant s’équiper. Les politiques monétaires non conventionnelles, comme on dit, tentent de soutenir l’activité avec deux grands leviers : en abaissant le coût de l’emprunt et en encourageant les investisseurs à prendre davantage de risques. Les bénéfices espérés ne sont pas au rendez-vous et sont décevants surtout dans la zone euro. C’est qu’un âne qui n’a pas soif ne boit pas : en témoigne le PIB de la zone euro qui a augmenté de seulement 0,3% au deuxième trimestre 2016, soit la même progression qu'au cours des trois premiers mois de l'année. Sur un an, la croissance atteint à peine 1,6%. La croissance reste donc désespérément molle en zone euro. De même la panne de croissance française. On voit bien que cette politique  « d’assouplissement quantitatif » ne produit pas  les effets escomptés mais les banquiers semblent ne pas savoir comment en sortir alors que les taux négatifs commencent à produire des effets secondaires néfastes : comme les épargnants ont de plus en plus de mal à rémunérer leurs placements, ils sont tentés d’épargner plus pour maintenir leurs revenus. Et l’épargne collective, comme les fonds de pensions, est, elle aussi, à la peine et ce sont des milliers de retraites qui sont menacées. Quant aux banquiers, il est facile de comprendre qu’ils ont de plus en plus de mal à gagner de l’argent et ils commencent à se retrouver dans une situation inextricable.

Une opportunité inexploitée.

Pourtant, cet argent qui ne vaut plus rien ou presque était une fantastique aubaine pour mener de grandes réformes structurelles sans risque de désagréments sur les marchés. C’était une opportunité extraordinaire pour remettre notre pays dans le peloton sur le plan de la concurrence et de ses finances.  Au lieu de ça, on a assisté à un accroissement de la dette de 400 milliards d’euros, facilité par les taux bas, évidemment, et sans l’excuse d’une crise importée de l’extérieur. C’est la mauvaise gestion dans toute sa dimension en cédant à la facilité, dépenser un peu plus parce qu’on paie un peu moins d’intérêts sur la dette ! Avec de pareils taux, le pouvoir peut même se livrer à de la « cavalerie » à l’approche de la présidentielle alors même que la croissance sur laquelle il tablait s’évapore.  Les successeurs paieront… Un gâchis, voilà la réalité.

Car cette situation ne peut pas s’éterniser.

Qui peut croire que le monde peut tourner indéfiniment à l’envers avec des taux négatifs, quand placer de l’argent en fait perdre. Qui ne voit que l’abondance des liquidités favorise le placement sécuritaire à perte dans l’économie allemande par exemple, plutôt que l’achat à risque d’actions dans l’industrie. Car l’économie  mondiale n’est pas lisible et les risques y sont omniprésents avec des mouvements brutaux toujours possibles du prix des matières premières,  agricoles ou autres, des évolutions politiques qui font peur  comme on le voit avec le Brexit ou comme le promet Donald Trump en annonçant son intention de quitter l’Organisation Mondiale du Commerce… et la récession qui ne manquerait pas de se répandre sur toute la planète, sans oublier le risque terroriste qui peut intervenir sous des formes inattendues comme le piratage de cibles institutionnelles telles que City, BCE ou Wall Street.  Avec à la clé, en premier lieu, le risque d’un énorme krach financier. L’Allemagne et son budget excédentaire en serait préservée, mais la France ? …

Le Président et son Manolito portent la lourde responsabilité d’avoir bénéficié d’un formidable contexte favorable et de n’en avoir rien tiré pour assainir la situation financière. C’est ce que l’Histoire retiendra.

 


LE TEMPS PERDU … (à la recherche du...)

Valls 2

 

Virage sécuritaire.

Le temps perdu ne se rattrape jamais, encore qu’il ne soit jamais trop tard pour bien faire. Manolito profite du climat anxiogène actuel  pour reprendre  la main sur la politique carcérale. Tant  mieux, même si le calcul politicien est à peine voilé : prendre le dessus sur le Macron en perte de crédit médiatique, et sur un créneau qui lui est bien propre, celui de la sécurité. « Il faut non seulement annoncer des constructions, ce que nous ferons, mais, surtout, les financer. » Après sa visite de la maison d’arrêt de Nîmes, il a voulu tacler la droite en faisant allusion aux promesses de création de places de prison du gouvernement Fillon, qui n’étaient pas soutenues par un programme de financement, oubliant que c’est surtout Taubira-la-laxiste qui les a jetées aux orties. Un moyen bien faible de contrer l’opposition, qui n’a de cesse de reprocher au gouvernement d’avoir donné un coup de frein à l’agrandissement du parc. L’exécutif, si le pingouin laisse faire, proposera donc dès « l’automne » un programme immobilier pénitentiaire avec, cette fois-ci, un plan« spécifique, concret, précis, financé », juré, promis. Encore un tour de passe-passe à monter pour Sapin-les-bas-roses, expert en transformation de vessies en lanternes. Mais pour mieux convaincre, il ajoute quand même : « Le gouvernement agit, et tout particulièrement depuis que Jean-Jacques Urvoas est garde des Sceaux », une manière de critiquer sans le dire l’action de Taubira.

Trouver des solutions au surencombrement carcéral devient urgent.

En fait Manolito est confronté à un vrai défi qui ne laisse  pas vraiment le choix avec le durcissement des lois et l’Etat d’urgence. Il faudra nécessairement mettre davantage de personnes derrière les barreaux. Or, au 1er juillet, les statistiques ont atteint un nouveau record : en France, les 69.375 personnes incarcérées se partagent 58.311 places. En réalité, c'est pire,les 70.000 détenus se répartissent dans 54.383 places. Avec 395 détenus pour 192 places opérationnelles, la maison d’arrêt de Nîmes est l’un des établissements pénitentiaires les plus surpeuplés de l’Hexagone établissement pour lequel le Conseil d’Etat avait sanctionné l’Etat en juillet 2015 sur ses conditions de détention. La ligne choisie par le Premier Ministre ne fait pas l’unanimité à gauche. Ainsi, ses déclarations de Nîmes nous ont valu cette Lapalissade de l’ineffable Mme Hazan, Adeline pour les intimes, ci-devant contrôleure générale des "lieux de privation de liberté" : « Plus on construira de places de prison, plus elles seront occupées » (sic). Même constat pour Dominique Raimbourg, président PS de la commission des Lois à l’Assemblée : « Quand on aura 80.000 places comme l’espère une partie de la droite,on aura 90.000 détenus. » (re sic).

Peines en milieu ouvert …

Les  peines en « milieu ouvert », comme le  bracelet électronique, ont toujours leurs fervents adeptes. C’est bientôt l’anniversaire de la loi Taubira et à quelques jours de fêter ses deux ans, en rappelant qu’elle promeut les alternatives à l’enfermement, ses partisans sont unanimes : résoudre la surpopulation carcérale par la seule création de places de prison est une gageure. A gauche, il y a toujours de bons samaritains rousseauistes qui ont déjà oublié par qui le père Hamel a été égorgé. Ils  sont indécrottables et ont un problème pathologique avec l’idée même d’incarcération, oubliant que pour l’opinion publique, la seule sanction perçue comme une véritable sanction est la prison. Mais les places nouvelles, pour les remplir quand elles seront créées, et ce n’est pas demain la veille, il faudra que l’appareil judiciaire fasse preuve de fermeté. Et là, ce n’est pas gagné. Il y aurait mieux à faire, en urgence, que construire des prisons, dont la première, si le plan Manolito est mis en place, ne verra pas le jour avant au moins deux ans : transformer les casernes désaffectées ou nos vieux forts abandonnés en établissements de rétention. Napoléon l’avait fait et certains de ces bâtiments l’étaient encore il y a moins de cinquante ans. En quelques mois on pourrait disposer facilement de cinq ou dix mille places supplémentaires. C’est une solution aussi pour accueillir les « fichés S » les plus dangereux.

Vous voulez mon avis : il s’agit d’un coup de moulinet supplémentaire en attendant de passer la patate chaude aux suivants en 2017…

 


DANS LA TORPEUR D’AOUT

Hollande corcovado

 

J'ai l'impression de me répéter....

L'économie sur un tout petit braquet.

Bien qu’importante, l'information a fait peu de bruit : l'économie française a fait du surplace au deuxième trimestre alors que l'Insee et la Banque de France tablaient sur un bon chiffre. Si on ajoute l'augmentation du chômage en juin, annoncée quelques jours auparavant, il est évident que l'été économique ne tient pas les promesses du printemps. Ce  devrait être une alerte pour le gouvernement qu’il aurait tort de négliger, ce qu’il a pourtant fait. Le discours reste le même, à la fois simpliste et surréaliste : l'économie est repartie sur de bons rails !  Peu importe que ce soit sur une voie de garage. Hollande croit toujours à ses fantasmes alimentés par une croissance de plus de 1 % en 2015, des vents extérieurs positifs avec la baisse du prix du pétrole et de l'euro, les premiers effets du pacte de responsabilité sur les marges des entreprises et la loi travail. Hélas, la réalité est différente. La conjoncture française est fragile, faiblarde. « Ça va mieux », a encore répété le chef de l'Etat le 14 juillet. Non, évidemment non ! D'autres facteurs vont peser négativement dans les prochains mois, comme les incertitudes liées au Brexit et les répercussions du terrorisme dont la facture pourrait être salée. On peut donc craindre le pire avec la préparation du budget 2017.

Récolte de blé catastrophique.

Que la France manque de blé, ça on le savait. Mais on avait pas besoin de cette catastrophe supplémentaire. La faute à pas de chance : les conditions climatiques. Avec les excès de pluie et le manque de lumière du printemps, les épis ont mal poussé et se sont mal remplis. D'après la FNSEA, la production pourrait être inférieure d'un quart à son record de l'an dernier, retombant ainsi à son plus bas niveau depuis au moins trente ans. Elle sera en plus difficile à vendre, car elle est de mauvaise qualité. Chez les producteurs concurrents comme la Russie, l'Ukraine, les Etats-Unis ou même l'Allemagne, c'est exactement l'inverse. Les Américains auront aussi une récolte mondiale record, alors que les stocks sont déjà élevés et que la demande commence à se tasser. Les prix vont donc continuer à chuter. Du coup, le chiffre d’affaire des céréaliers français pourrait s'effondrer de moitié. Certains exploitants risquent de perdre les deux tiers de leurs recettes, voire davantage. C'est un choc brutal, même dans la profession agricole, où on est habitué aux aléas.

Compétitivité toujours insuffisante.

Le déficit commercial s’est creusé à 24 milliards d’euros eu premier semestre, alors qu’il s’était un peu résorbé l’an dernier grâce à la baisse du prix du pétrole. Parallèlement, les importations tirées par la consommation des ménages, progressent … et contribuent à creuser le trou (comme quoi la relance de la consommation est une fausse bonne idée  bien ancrée dans la pensée de gauche). Et le déficit devrait encore se creuser au second semestre. L’hexagone compte deux fois moins d’entreprises exportatrices que l’Italie et trois fois moins que l’Allemagne. La France  ne pourra pas concurrencer les coûts bas de l’Espagne, n’atteindra pas la qualité de gamme de l’Allemagne et ne peut pas rivaliser avec le dynamisme des PME italiennes…  

Mais il faudrait travailler moins, parait-il …

Et dépenser plus ! La sénatrice socialiste Marie-Noëlle Lienemann, candidate à la primaire du PS, défend un plan de relance économique de 35 milliards d’euros et une sixième semaine de congés payés. Toujours le même réflexe keynésien complètement inadapté au monde actuel. Elle évoque également son souhait d'augmenter le Smic à 1.300 euros nets et de créer « un revenu de base pour tous les jeunes de moins de 28 ans ». Décidément, le logiciel économique à gauche reste le  même : obsolète !

Et la richesse se casse…

Entre 2000 et 2014, la France aurait perdu 43.000 foyers fiscaux millionnaires, sur un total de 323.000. A cause de cette expatriation massive, l’image de la France est ternie. Les Français n'aiment pas les riches. Un des baromètres infaillibles pour mesurer ce mépris réside dans l'analyse de notre fiscalité. Elle soumet les patrimoines à une kyrielle d'impôts, dont les taux apparaissent confiscatoires au regard de la récente baisse des rendements de toutes les classes d'actifs. Malgré tout, notre pays refuse de reconnaître une des conséquences majeures de ce choix politique : l'exil massif de Français fortunés vers des pays ayant une fiscalité plus raisonnable. Et après on s’étonne que l’économie perde de sa substance et que les Chinois rachète tous nos fleurons ! 

Et pour finir, même à Rio, la moisson commence mal ! 

 


LA NUIT Où LA FRANCE BASCULA DANS LA MODERNITE.

Abolition-Privileges-2

 

Il y a 227 ans, dans la nuit du 4 au 5 août, la France connut l’un des événements les plus étonnants et les plus inattendus de son histoire : les Etats Généraux qui s’étaient transformés en Assemblée nationale proclamèrent l’abandon des privilèges dont jouissaient la noblesse et le clergé, mettant fin de fait à ce qu’on appelle depuis « l’ancien régime ».

Inattendu, oui, l’événement peut paraître surprenant. Au moment où Louis XVI convoqua les Etats Généraux, il était loin de penser que moins de trois mois plus tard, c’est une vraie révolution que la France connaîtrait, autrement plus importante que l’émeute du 14 juillet et la fameuse prise de la Bastille, pour symbolique qu’elle fût. Ce mouvement des députés, tous ordres confondus, qui se précipitent à la tribune pour mettre fin à un ordre social multi-séculaire  -la société cloisonnée entre la noblesse, le clergé et le tiers état-  s’explique par le contexte. Pour caricaturer, on pourrait dire que la nuit du 4 août fut la nuit de la « grande trouille ».  C’est que, à la suite de la prise de la Bastille, une « Grande Peur » parcourait les villes et les campagnes : les rumeurs les plus folles se propageaient, amplifiées par la sonnerie du tocsin, selon lesquelles les aristocrates préparaient une revanche violente, payaient des brigands pour brûler les récoltes, échafaudaient même des plans de «massacres des patriotes ». À travers tout le pays, des paysans s’armaient, les populations des campagnes pillaient les châteaux et brûlaient les archives, et notamment tous les documents fixant les droits et les propriétés seigneuriales. Ces émeutes qui se multipliaient inquiétaient les députés qui siégeaient à Versailles, mais étaient restés divisés sur les solutions à apporter pour rétablir l’ordre.

C’est alors que deux aristocrates, à la séance du 4 août 1789, prirent successivement la parole. Le premier, Louis Marc Antoine, vicomte de Noailles,  âgé de 33 ans, cadet d’une famille pauvre, élu par le bailliage de Nemours député de la noblesse aux États généraux, surprit l’assistance en proposant de supprimer les privilèges dont bénéficiaient l’aristocratie française depuis le Moyen-Âge. Venant en appui à son collègue, Armand Désiré Vignerot du Plessis Richelieu, duc d’Aiguillon, proposa dans la foulée une motion sur l’égalité fiscale, l’abolition des servitudes et le rachat des autres droits féodaux et seigneuriaux. Cette spectaculaire initiative des deux nobles était destinée à calmer l’incendie révolutionnaire qui se propageait dans les provinces. Elle suscita une véritable effervescence dans l’Assemblée, comme on peut l’imaginer.

De nombreux participants, dont on notera qu’ils étaient autant de la noblesse, que du clergé et du tiers état, vinrent les uns après les autres, à la tribune pour se joindre à cette renonciation collective des droits pluri-séculaires. Ils le firent dans un élan surprenant mêlant une sorte de ferveur romantique à la sensation grisante de participer à un acte historique d’une portée considérable. Pour la petite histoire, l’une des interventions marquantes vint de l’élu du bailliage de Blois comme représentant de la noblesse aux États Généraux, Alexandre François Marie, vicomte de Beauharnais. Celui-ci, qui sera guillotiné en 1794 quelques jours avant la chute de Robespierre, avait épousé en 1779 une créole martiniquaise, Marie-Josèphe Tascher de la Pagerie, qui, devenue veuve, se fera appeler Joséphine de Beauharnais et deviendra la première épouse de Napoléon Bonaparte, puis l’impératrice des Français. Tout ça parce que son premier mari avait perdu la tête. Amusant, non ? Et ce n’est pas fini : de son union avec le vicomte de Beauharnais étaient nés deux enfants, Eugène de Beauharnais, qui deviendra roi d’Italie,  et Hortense qui deviendra reine de Hollande, et fut aussi la mère de Napoléon III. L’Histoire a de ces retournements …

Mais, heureusement,  on ne revint jamais sur l’abandon des privilèges de la nuit du 4 août ! Après la « liberté » et la « fraternité », la France avançait vers « l’égalité ». On en n’était pas encore à l’égalitarisme à tout crin que nous impose la socialie actuelle. Il parait que les hallucinés de « Nuit Debout » rêvent d’une nouvelle nuit du 4 août. Si vous voulez avoir une idée des privilèges qu’ils veulent abolir, vous n’avez qu’à aller sur le site de « Merdiapart ». Vous ne serez pas déçus !

On comprend alors qu’il y a intérêt à maintenir l’Etat d’urgence  et à nettoyer la place de la République pour lui rendre sa fonction première beaucoup plus paisible. Pendant ce temps-là, pépère promène sa bedaine à Rio. Vous avez dit "privilège" ? 


ECONOMIE, CHOMAGE SANS LUNETTES ROSES

économie pour les nuls

A offrir d'urgence à Bercy

 

Un petit coup de réalité avant la coupure d’août, histoire de ne pas céder trop aux frivolités. Désolé de jouer les « rabat-joie ».

Croissance et chômage vont généralement de paires. Quand l’un va, l’autre aussi. Il aurait donc été étonnant qu’après un nouveau « mauvais chiffre » du chômage en juin, la croissance se porte bien.

5 400 chômeurs de plus en juin.

La courbe du chômage continue de s'inverser,  certes, mais dans le mauvais sens. Le nombre de chômeurs de catégorie A, c’est-à-dire n'ayant pas du tout travaillé dans le mois a progressé de 5.400 en juin, selon les données publiées par Pôle emploi. La hausse mensuelle a beau être d'une faible ampleur, elle n'en est pas moins la deuxième consécutive après le + 9.200 en mai, cassant ainsi la dynamique que traçaient les nets reculs enregistrés en mars puis en avril. Elle intervient alors que le plan de formation de 500.000 chômeurs supplémentaires devrait normalement tirer les statistiques vers le bas : ainsi en juin le nombre d'inscrits à Pôle emploi en formation, classés en catégorie D et non décomptés comme « chômeurs », a augmenté de 9.500 pour atteindre 303.900, un record. Dans le détail, la hausse a surtout pesé sur les moins de 25 ans, avec 4.000 inscrits supplémentaires, comme c’était le cas déjà en mai. C'est un petit signal d'alerte après un an de baisse quasi continue du chômage des jeunes. Un recul des embauches avait été constaté pour le 2ème trimestre dans les PME. Ceci explique cela… Bah, comme pépère est occupé à soigner sa campagne électorale, les 6 millions de chômeurs peuvent bien attendre un an de plus non?

Mauvaise surprise sur le front de la croissance.

Selon les chiffres publiés dernièrement par l'Insee, le PIB français a stagné au deuxième trimestre. En effet, le détail des résultats publiés montre que la situation est loin d'être encourageante. La plupart des moteurs de l'économie se sont affaiblis et si la croissance n'est pas tombée dans le rouge, c'est grâce à la contribution du commerce extérieur : celle-ci est redevenue positive du fait d'un recul des exportations moins fort que celui des importations. Les autres composantes de la croissance, ne sont guère brillantes.  Comme on pouvait s’en douter, les dépenses de consommation des ménages ralentissent nettement, indique l'Insee. La baisse concerne aussi bien les achats de biens de consommation que ceux de services. Et une amélioration reste problématique. De nombreux aléas continuent de peser sur les mois qui viennent, notamment ceux liés aux retombées du Brexit mais aussi des attentats qui viennent de frapper la France et risquent de déprimer le moral des consommateurs. Du côté de l'investissement, la situation n'est guère plus brillante : après trois trimestres de hausse, il fléchit et repasse dans le rouge avec un repli de 0,4%. Le recul concerne aussi bien l'investissement en construction que celui en produits manufacturés et même des services marchands.

Production et construction replongent.

La production totale, de biens et de services, a aussi légèrement reculé (-0,2%). En particulier, la production de biens manufacturés recule nettement (-1,0% après 0,0%) du fait principalement de la chute de la production dans les raffineries, affectées par des mouvements sociaux en mai et juin  -merci Martinez-. Dans la construction, secteur qui commençait tout juste à donner des signes de reprise, elle a baissé de 0,6%, après +0,3% au premier trimestre.

Ces résultats illustrent le « ça va mieux » du pingouin et ont pris de court les économistes, comme d’habitude ! Le ministre des Finances, notre Sapin-les-bas-roses a reconnu dans un communiqué que ce chiffre de croissance était « décevant ». Il ajoute toutefois que « au-delà des à-coups d'un trimestre à l'autre, l'économie française reste sur une dynamique de reprise qui ne remet pas en cause la prévision de croissance de 1,5% en 2016 ». Si en plus il est nul en maths...

 


LE MYTHE DE L’ETAT INFAILLIBLE

Cazeneuve

 

C’est probablement au nom de ce dogme (de gauche) que M. Le Guen s’est exprimé. Ainsi, s’en prendre à l’Etat serait une atteinte à la démocratie, quand le gouvernement est de gauche naturellement, et ce serait donc un service rendu à la démocratie quand il est de droite, évidemment, si on se réfère au triste spectacle que l’opposition nous a offert sous Sarkozy. Cette conception de la démocratie est suspecte. Mais on devine où ce triste sire veut en venir. Derrière ses propos, il y a « l’affaire de Nice ».

Une « affaire » sur laquelle il faudra bien faire toute la lumière.

Cazeneuve, ce Ministre de l’Intérieur qu’on voudrait nous faire passer pour un bon Saint-Bernard infaillible, y est en première ligne. Les accusations du Maire de Nice sur la carence de la police d’Etat et les réticences du pouvoir central à la renforcer jettent une lumière cruelle sur le massacre qui a eu lieu et ne peut qu’éclabousser ceux qui ont refuser de voir la réalité. A commencer par le Ministre de l’Intérieur lui-même. Autrefois, le titulaire se serait défaussé sur son préfet et … circulez, il n’y a rien à voir. Mais nous avons à faire à un pilier du régime, connu surtout pour son sectarisme et sa rigidité idéologique, et de surcroît un fidèle au Président qui commence à les compter. Donc : pas touche !

La polémique aurait pu en rester là.

L’affaire prend une autre dimension avec la publication des directives reçues par la mairie de Nice concernant les enregistrements de vidéo-surveillance, pour le moins surprenantes : détruire les enregistrements pour éviter que des images « volées » circulent sur le net. Bizarre. Puis la fonctionnaire de police municipale dit avoir été harcelée pour fournir un rapport « ajusté »… Des méthodes que récusent évidemment notre bon samaritain « intègre et tout, et tout ». Beaucoup de bruit pour essayer de dissimuler une sous-estimation du risque par l’Etat ? Tout le monde l’a déjà compris, mais ça fait désordre dans la tentative désespérée du pingouin pour apparaître comme le rempart qui nous protège. Alors Manolito vient à la rescousse, coups de mentons à l’appui (on a l’habitude) et le chef de l’Etat lui-même se fend d’un soutien à son ministre : forcément la vérité est de son côté ! Comme il y a longtemps que les Français ont compris qu’il était un menteur invétéré, personne n’en croira un mot surtout quand il affirme que toute la transparence sera faite : une manière de dire d’avance qu’il n’y aura rien à voir tellement ce sera transparent. Et forcément, les menteurs sont en face, ces polémiqueurs de droite, revanchards et de mauvaise foi. D’ailleurs certains médias commencent à montrer du doigt cette policière municipale comme « une personne très engagée » -donc suspecte de malhonnêteté ?-. Parce que « eux » ils ne sont jamais « engagés » !!! Ils ne sont que ça !

Un Ministre dans cette situation-là, ça démissionne !

Et voilà l'ancienne ministre de la Justice Christiane Taubira, qui vient mettre son grain de sel. Alors qu’elle est mise en examen dans le procès « anticor », elle aurait mieux fait de continuer à garder le silence pour dénoncer : « ceux qui font commerce de la peur, de l'angoisse, de la douleur d'autrui et vocifèrent sans respect des larmes, en privilégiant leurs intérêts partisans ou leur impatience à s'emparer du pouvoir d'État ». Les arguments qui suivent et que je vous épargne prouvent qu’elle n’a toujours rien compris.  « Ses leçons de morale sont insupportables et frisent l'indécence après sa politique laxiste », résume mon amie Catherine Deroche, Sénatrice de Maine-et-Loire. Une bien piètre contribution au sauvetage d’un ministre enferré dans ses mensonges.

Cazeneuve dégage !

 


LA PRIMAIRE A LE DOS LARGE

Primaire à droite Hollande grimace  Valls 2



Le contrecoup politique de l’attentat de Nice ne s’est pas fait attendre. L’opposition est rapidement montée au créneau et il y a de quoi. Face à un pouvoir prompt à se reposer sur l’excuse de la baisse des effectifs dans les forces publiques, décidées soit-disant avant lui, il ne fallait pas attendre pour alerter l’opinion publique sur les carences de ceux qui nous gouvernent. Et on n’a pas fini de les découvrir.

A quoi bon appeler à la cohésion nationale …

L’expert en commémorations en tout genre qui nous gouverne n’a que ça à la bouche : « union, union, union » en sautant comme un cabri aurait ajouté le Grand Charles . Face au terrorisme, il faut l’union nationale de tous… Appel qui sonne en creux comme un reproche adressé aux leaders de l’opposition qui sont montés rapidement au créneau soit pour dénoncer les carences de protection dans l’attentat de Nice, comme Alain Juppé, soit pour réclamer des mesures plus fermes de lutte contre le terrorisme, comme Nicolas Sarkozy, Bruno Le Maire et NKM pour ne citer qu’eux. Mais encore faut-il être crédible pour le faire : et d’abord être capable de rassembler son propre camp !

Le fossé qui sépare la droite de la gauche.

Le débat à l’Assemblée nationale sur la prolongation de l’état d’urgence a été émaillé de vifs propos échangés entre la droite et ce qu’il reste de la majorité de gauche. Il aura permis de constater qu’il existe bien un fossé entre les conceptions de la droite et de la gauche sur la notion « d’ordre républicain ».  Manolito est bien un pur produit de l’école républicaine de la 3ème et 4ème républiques, formé à la culture du « péremptoire », selon laquelle il suffisait d’énoncer pour réaliser. Mais ce qui pouvait se concevoir pour l’apprentissage du savoir autrefois, n’est en rien applicable à l’exercice du pouvoir, surtout de notre temps où avec les réseaux sociaux on peut douter de tout. Ainsi la défense véhémente des valeurs de la République n’est que des mots alors qu’il faudrait qu’ils soient suivis d’actes. C’est là que le bât blesse. La gauche confond toujours le « dire » et le « faire », croyant que « dire » c’est « faire ». De plus, dans la culture de la gauche, il y a toujours une réticence pour l’ordre et une préférence pour le désordre, comme on l’a vu avec les manifestations contre la loi El Khomry. Alors oui, c’est facile de traiter Alain Wauquiez de « facho », au nom du « dire », alors que c’est lui qui a probablement raison sur ce qu’il faudrait « faire ». On aurait pu espérer des échanges plus sereins après la tragédie de Nice et un vote consensuel qui effaçât les différences entre droite et gauche comme cela conviendrait à un pays où nous devrions tous agir comme un seul homme contre le danger qui pèse sur le pays. Comment l’obtenir dès lors qu’on fait peser sur l’adversaire la cause de sa propre incapacité et qu’on oppose le mépris à ses propositions. Malgré tout, la droite s’est montrée responsable, elle a consenti à approuver le texte après avoir obtenu une prolongation de six mois au lieu de trois, ce qui est bien la moindre des choses.

L’état d’urgence n’est pas la panacée.

L’état d’urgence, s’il permet principalement de harceler les milieux tentés par le terrorisme djihadiste en France, de contrecarrer leurs projets dans quelques cas, de rassurer plus ou moins la population, fonctionne trop à l’aveugle et ne permet pas de cibler correctement ceux qui sont sur le point de passer à l’acte et dont l’imagination meurtrière peut prendre les pouvoirs publics par surprise, comme on l’a vu à Nice. L’enquête permet de découvrir que l’acte, loin d’être solitaire, a été longuement préparé avec des complicités. C’est dans ce contexte que le débat qui a précédé le vote a exposé des divergences fondamentales entre les deux camps qu’une acrimonie exceptionnelle ne doit pas occulter. Face à Laurent Wauquiez qui voudrait que toutes les personnes fichées « S », c’est-à-dire susceptibles de basculer dans le terrorisme à un moment de leur parcours,  soient placées dans un centre de rétention, le refus véhément du Premier Ministre n’était pas une surprise, mais il n’avait pas être insultant par les sous-entendus et le procès en diabolisation qu’il a exprimé. La prolongation de l’état d’urgence est indispensable, mais elle ne résoudra rien si on ne renforce pas les procédures et les actions préventives contre les milieux « djihadogènes ».

La primaire de la droite n’est pour rien dans la tension.

Il ne faut pas prendre à la légère ces échauffourées verbales qui traduisent une fébrilité anormale de la gauche.  Certains voudraient y voir une surenchère des candidats les uns par rapport aux autres. Le procès ne vaut pas pour la droite, où tous réclament à peu de chose près les mêmes mesures de fermeté et d’action. La gauche peut balayer devant chez elle, car sa mollesse peut correspondre aussi à un calcul électoral qui consiste à ménager les musulmans qui ont massivement voté Hollande en 2012. Une faute politique évidemment, car dans leur grande majorité, ceux-ci sont demandeurs d’ordre républicain. Il ne suffit pas en effet que l’état d’urgence soit prolongé. Il était en vigueur le 14 juillet, il n’a pas empêché le carnage de Nice dans lequel une trentaine de musulmans ont été tués. L’opposition veut faire comprendre que l’état d’urgence n’est pas suffisant en lui-même, d’autant plus s’il devient permanent, si le gouvernement se refuse à mobiliser les moyens nécessaires. L’opposition a raison de lui demander de se doter de ces moyens, même s’il n’est pas inutile que se poursuive le débat entre la dose minimale de libertés que nous voulons garder et la dose de détermination à annihiler nos ennemis par toutes les procédures possibles et imaginables. L’état de guerre ne doit pas tuer l’état de droit, tout le monde en est conscient, la droite la première. C’est pourquoi le procès permanent en « tentation populiste » qui lui est fait est insupportable. Il participe aussi d’une stratégie électorale du pouvoir actuel.

 


PAS MIEUX, TOUJOURS AUSSI MAL !

Bout du rouleau

 

Voici un petit catalogue, non exhaustif, de tout ce qui ne va pas et qu’il va falloir corriger dès 2017 si on veut que la France aille vraiment mieux.

L'enfer fiscal des entreprises.

La Cour des Comptes a recensé 233 prélèvements pesant sur les entreprises. De l'ordre de 773 milliards d'euros en 2014, soit 36,1% du PIB, ont été collectés par plusieurs administrations fiscales et organismes de sécurité sociale, mais aussi par de nombreux autres organismes de droit privé, « pour un coût estimé à 5,2 milliards d'euros », assène la Cour qui estime que ce coût pourrait être significativement réduit. Leur poids est si lourd qu'il plombe la vie des entreprises. Les grands groupes savent échapper, eux, aux prélèvements, mais les entreprises de tailles petites et moyennes, non. Elles qui subissent de plein fouet ce délire fiscal. Pas étonnant que l'Irlande, et ses 12.5% d'IS, ait un PIB en croissance de... 26% !

L’usine à gaz du CICE.

Les moyens consacrés au Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi  (CICE) en valaient-ils la peine, au regard des résultats atteints ? Pas vraiment répond un rapport de la commission des finances du Sénat, qui analyse d’un point de vue fiscal les effets de ce dispositif phare du quinquennat Hollande. On rappelle que le dispositif consiste en un crédit d’impôt sur la masse salariale, jusqu’à 2,5 smic. L’industrie, cible initiale du dispositif, n’est que péniblement le premier secteur concerné avec à peine 19,4 % de la créance d’impôts et le second bénéficiaire du CICE est le secteur commercial alors qu’il est souvent moins soumis aux impératifs de compétitivité et moins présent à l’exportation. La cible est donc largement ratée. Même constat en fonction de la part du chiffre d’affaires réalisée à l’exportation : en 2014, les entreprises réalisant plus de 10 % de leurs ventes à l’international ont reçu seulement 21,4 % des montants du CICE. Ce ciblage défaillant est notamment lié au plafonnement du CICE à 2,5 smic, alors que les rémunérations des emplois visés sur l’innovation sont presque toujours au-dessus de 2,5 voire 3 smic. A l’autre bout du spectre, pour les PME-TPE en difficulté à la sortie de la crise, le CICE a souvent fait fonction d’outil de trésorerie, ce qui n’est pas son rôle, compte tenu des difficultés de mise en place et des lourdeurs de gestion inhérente au crédit d’impôt. Le rapport pose aussi la question de la soutenabilité budgétaire du dispositif, puisque les dépenses effectives pour l’Etat sont étalées dans le temps : les entreprises ont en effet trois ans à partir de l’exercice sur lequel les salaires ont été versés pour déclarer leurs créances. L’annonce faite fin juin par Hollande de relever le CICE en 2017 à 7 % de la masse salariale contre 6 % précédemment, plutôt que de supprimer la C3S, procède de cette logique de décalage budgétaire. Autant de financements décalés pour « après 2017 » … l’enveloppe budgétaire devrait atteindre quelque 20 milliards d’euros d’ici 2017, soit près de 1 % du PIB de notre pays. A l’horizon 2017, le CICE aura permis de créer ou de sauvegarder 140 000 emplois indique l’OFCE. A la mise en place du dispositif, l’exécutif, lui, tablait sur 300 000 nouveaux postes à un horizon de cinq ans. Les effets sur l’emploi sont donc bien moindres qu’espérés, on n’en sera pas surpris. Le rapport conclut que le CICE nécessite d’être revu profondément, dans sa forme comme dans son montant. Il vaudrait mieux le supprimer pour le remplacer par un allègement direct des charges des entreprises.

L’impôt sur le revenu de plus en plus concentré.

C'est un chiffre noyé dans un obscur document présentant le bilan annuel de la Direction générale des finances publiques. En 2015, 17,1 millions de foyers ont payé l'impôt sur le revenu. On s'aperçoit que la proportion d'imposables a atteint un plancher historique, à 45,6 % - contre plus de 52 % deux ans auparavant. Il faut remonter loin en arrière pour retrouver un niveau pareil. Et surtout, si l'on intègre l'effet de la baisse de l'impôt applicable cette année et celle d'ores et déjà promise pour 2017 à destination des revenus peu élevés, la part des Français qui contribuent à l'impôt sur le revenu va descendre très nettement plus bas. C’est une injustice scandaleuse et on comprend qu'aucune publicité n'en soit faite. L'imposition directe et personnalisée des revenus est de plus en plus concentrée sur un nombre toujours plus réduit de contribuables. L'alignement de la fiscalité du capital sur celle du travail comme le plafonnement des réductions d'impôt et du quotient familial sont toutes allées dans le même sens : ce sont les Français des classes moyennes aisées et supérieures qui paient le plus lourd tribut. Cette concentration de l'impôt sur le revenu suscite évidemment l'exaspération des foyers qui voient leur charge fiscale augmenter sans que les déficits publics baissent franchement ni que les services publics n'améliorent leur efficacité. Et d’un autre côté les non-imposables sont trompés, car ils ont le sentiment que les prélèvements obligatoires ne sont pas élevés en France alors que c'est le contraire : ils le sont pour tous, via la TVA, la CSG, les impôts locaux, les taxes sur les carburants, etc… Si bien que la pression pour maîtriser les impôts et les dépenses publiques est excessivement faible dans notre pays. Elle est aggravée par les taux d’intérêts très bas sur les emprunts. L’impôt et l’emprunt sont les deux moteurs de la gabegie socialiste.

Le numéro de magie sur le financement des retraites.

C'est un numéro assez stupéfiant auquel on a assisté sur l'avenir des retraites. Le comité de suivi des retraites pointe une « amélioration » de la situation financière du système. Il n'en fallait pas plus au gouvernement pour annoncer que les régimes de retraite étaient proches de l'équilibre et ne nécessitaient plus de réformes structurelles. Il suffit juste, d'après les hypothèses du gouvernement, d'avoir une croissance de 1,5% par an de la productivité du travail et un taux de chômage sous les 7 %. Cherchez l’erreur ! Le message à l'opinion est sans sous-titre : n'écoutez pas les candidats de droite qui vous annoncent un relèvement de l'âge de départ de 62 ans à 64 (Sarkozy) ou 65 ans (Fillon et Juppé), ce n'est en rien nécessaire. Ce discours est indécent à plusieurs titres, et pas seulement parce que la ficelle politique est grosse. D’abord, si « la France » a redressé les comptes sociaux, ce n'est pas grâce à la gauche, qui a voté contre toutes les lois qui permettent aujourd’hui l’amélioration, et qui est du coup assez mal placée pour tirer la couverture à elle. Le Parti socialiste s'est à quatre reprises opposé, jusque dans la rue, aux ajustements décidés par Edouard Balladur (1993), François Fillon (2004) et Nicolas Sarkozy (2008 et 2010). Ensuite l'assurance du gouvernement est bien téméraire parce que le déficit des retraites de base du secteur privé et de divers dispositifs de solidarité tournera autour de 3,5 milliards d'euros cette année et le COR le voit à encore 4 milliards en 2020, et ces chiffres ne prennent pas en compte les subventions aux régimes spéciaux des entreprises publiques ni les retraites des fonctionnaires. Enfin, l'optimisme du gouvernement repose sur des hypothèses... très optimistes, un taux de chômage un tiers inférieur à ce qu'il est aujourd'hui et des revenus continuant de progresser à un rythme convenable. Dans le contexte actuel, convenons que c’est pour le moins risqué comme pronostic. C’est de l’abus de confiance, ni plus ni moins. Dans le privé, on met les gens qui le pratiquent en prison.

L’opposition aura donc du grain à moudre pour remettre la France sur ses pieds. Pour l’instant, avec Hollande et ses dépenses électorales, Sapin et ses prévisions mensongères, elle continue de marcher sur la tête. Courage, encore dix mois à tenir !


LE SYNDROME DE SARKO

Sarko tf1 5  Hollande grimace

Je pensais pouvoir aborder des sujets plus légers. L'actualité nous a rattrapés. Incontournable. Les mots manquent pour qualifier la barbarie. Pas pour la médiocrité de celui qui nous gouverne.

Qu’il s’agisse de ses résultats économiques, du nombre des chômeurs ou du terrorisme, ce gouvernement est incapable de faire son propre bilan. Il faut toujours qu’il en rejette la faute sur les autres ; et bien sûr sur le gouvernement qui a précédé et particulièrement le précédent président. Hollande semble hanté par Sarkozy qu’il a été obligé d’imiter (sans y parvenir) après avoir imaginé qu’on pouvait être un homme « normal » pour gouverner la France. De ce point de vue, sa conférence de presse du 14 juillet a été pitoyable, au point de manipuler le nombre des chômeurs pour amoindrir son échec. Inutile d’épiloguer puisque personne ne l’écoute plus. Nous nous convaincrons de sa mauvaise foi  en nous appuyant uniquement sur les rapports de la Cour des Comptes : relisons ce qu’elle disait de la situation de la France et de l’action menée par l’exécutif sous Sarkozy, et notamment fin 2011, et comparons avec les rapports qui viennent d’être publiés et le signal d’alarme que les sages de la rue Cambon tire au sujet des déficits et de la dette !

Un bilan désastreux.

L’attentat de Nice, après l’assassinat des deux policiers viennent un peu plus ternir le bilan hollandais. Certains trouveront que les polémiques déclenchées par les différentes oppositions sont déplacées. Ce serait trop facile : on ne tire pas sur l’ambulance semblent nous crier les bonnes consciences habituelles de la gauche bobo !  Comment peut-on se taire après ce qui s’est passé sur la promenade des Anglais ? La tragédie débouche évidemment sur la colère des gens simples qui exigent une prévention plus efficace et davantage de fermeté. Ne pas y répondre, c’est faire le lit de ceux qui préconisent à l’extrême-droite, des solutions fondées sur la haine et la xénophobie qui ne conduisent nulle part, et on peut compter sur toutes les surenchères de Mme Le Pen pour profiter de l’occasion et faire de la récupération. Quant à l’extrême gauche, elle oublie un peu vite son empathie pour l’islamisme djihadiste. C’est donc à l’opposition  de droite et du centre de dire les choses, et il faut qu’elle les dise avec fermeté. Nicolas Sarkozy et Alain Juppé ont eu raison de monter au créneau. Ce n’est pas une question de concurrence au sein de la primaire, le sujet est trop grave. Mais qui ne voit l’urgence vis-à-vis de l’opinion, à ne pas laisser le champ libre aux rodomontades populistes.

La leçon n’a pas été tirée.

La polémique peut paraître dérisoire, elle est nécessaire. C’est à l’opposition de prendre le relais de la fermeté que réclament les français qui ont droit à une sécurité durable. Or, on ne peut que le constater, le gouvernement a cru, à tort, au lendemain de l’Euro, qu’il pouvait baisser la garde. Bernard Cazeneuve aura beau nous opposer ses dénégations et ses certitudes sur le risque zéro, il ne convaincra personne. Lui aussi est atteint du syndrome « Sarko » tant il est difficile de supplanter le ministre de l’Intérieur qu’il a été. Qu’on le veuille ou non, la police aurait dû être en mesure d’arrêter le camion avant même qu’il ne s’engage dans la Promenade, et certainement avant qu’il n’ait parcouru deux kilomètres mortifères. Comme l’affirme Alain Juppé, force est de constater que les moyens adéquats n’avaient pas été prévus. Un événement dramatique dont la leçon doit être tirée. En commençant par écouter l’opposition. On ne peut pas continuer de se contenter de compter les morts et les blessés. On ne peut pas répéter sans cesse que l’on fait de son mieux. Ce n’est pas une question d'union nationale non plus. A quoi bon l’appeler à cor et à cris quand on n’est même pas capable d’avoir une simple majorité. Il est dérisoire mais tellement de gauche de répondre à la barbarie avec des hommages, des discours et des illuminations de la Tour Eiffel. Tout cela pour ne pas dire franchement que nous sommes en guerre. Tous ces comportements qui, à force de grandiloquence et de coups de tambours martiaux devraient rassurer, et ne font que donner aux minables abjects une stature qu’ils n’ont pas. Affirmons au contraire qu’on ne fait pas la guerre avec des bons sentiments. Car l’on voit bien le manque de fermeté pour lutter contre l’emprise islamiste : les mosquées plus ou moins radicales que l’on tolère, les centres de « déradicalisation » sans moyens, l’absence de surveillance adéquate dans les prisons… Il ne s’agit pas de s’en prendre aux musulmans, mais de nommer clairement les choses, et où sont les limites. Or le gouvernement n’a toujours pas clarifié sa position sur le communautarisme qu’il se contente de combattre par les mots et rarement dans les faits. Affirmons notre volonté de mener la guerre  de l’ombre, sur le terrain, celle qui ne se voit pas, qui diligente des actions de renseignement, de filatures, de surveillance internet, … en y mettant vraiment les moyens.

Il n’y a pas de remède miracle.

La lutte contre le fascisme islamiste alimenté par Daech sera de longue haleine. Plus on détruira ses bases au Moyen Orient, plus on dispersera ses fanatiques et plus nous nous exposerons à des métastases qui explosent violemment. On a vu à Nice que c’est possible avec peu de moyens. L’argument des « effectifs » (de police ou de gendarmerie) qui ont diminué il y a quatre ans est lamentable et contestable. Le pouvoir aurait dû agir depuis, non ? Le temps est venu de traiter le terrorisme avec une fermeté inaltérable et sans précipitation. Sans jeter l’opprobre sur les musulmans qui vivent en France, il serait bon que nous les invitions fermement à participer activement à ce combat, puisque dans leur très grande majorité, ils ont condamné le terrorisme, comme ils l’ont fait après l’assassinat de deux policiers dans les Yvelines. Quand on demande la vigilance de tous les citoyens, il leur appartient plus qu’à d’autres d’être les premiers à signaler ceux des leurs qui basculent dans la radicalisation. Ce signalement est la clé d’une prévention efficace. Il sera aussi le meilleur moyen de lever la suspicion ou le malentendu qui s’est peu à peu établi avec un grand nombre de nos concitoyens.

Puisqu’il lui reste quelques mois, souhaitons que le pouvoir actuel les utilise pleinement à entamer ce combat en se préoccupant davantage de ce qu’il faut faire que de savoir si c’est ce que Sarko aurait fait. Pauvre Hollande, incapable d’exister par lui-même !

 


LA GABEGIE A TOUT VA !

Hollande grimace

 

Mic-mac et tours de passe-passe.

Piètre gestionnaire, mais tricheur de génie. Hollande Président a donc choisi d’enterrer son plan d’économies de 50 milliards d’euros. Nouveau dérapage et surtout nouvelle facture transmise … à celui qui succédera. 2017 vaut bien toutes les facilités. On savait déjà que Bercy vendait des obligations à taux d’intérêts « intéressants » pour empêcher la dette de franchir la barre des 100%. On savait aussi que le gouvernement avait choisi de reporter à après 2017 la négociation sur l’assurance chômage en prorogeant le système en place faute d’accord entre les partenaires sociaux. On savait depuis la semaine dernière et le rapport de la Cour de comptes que le déficit de 2015 ne s’est pas réduit de 15 milliards d’euros par rapport à 2014, mais de … 300 millions.

Si ça n’était que ça ! Il y a pire : ce sont plus de 8 milliards d’euros de dépenses supplémentaires pour l’année prochaine qui ont été engagées. En voici le détail : le plan emploi et la prime à l’embauche pour les PME coûteront « environ 2 milliards », le montant est à peu près le même pour le renforcement des moyens de la défense, de la police, de la gendarmerie nationale et de la justice ; par ailleurs, l’augmentation des professeurs et la montée en puissance du service civique coûteront aux alentours de 3 milliards d’euros l’année prochaine. Sur le seul périmètre de l’État, c’est déjà 7 milliards d’euros de dépenses supplémentaires. ll faut rajouter 1,2 milliard en faveur des communes et des intercommunalités, promis au congrès des maires, en laissant au passage une ardoise de 1 milliard d’euros au prochain gouvernement. Et, cerise sur le gâteau, il est encore question d’une baisse d’impôt pour les ménages de 2 milliards d’euros !!!

Comme l’objectif de déficit de 2,7 % du PIB reste « intangible », il a bien fallu trouver un tour de passe-passe pour compenser ces milliards de dépenses nouvelles. Le coup de génie budgétaire de l’Elysée : il suffit d’abandonner la suppression de la C3S des grandes entreprises (3,5 milliards d’euros), pour réinjecter les fonds dans une augmentation du CICE « d’environ 4 milliards d’euros ». Comme le CICE est un crédit d’impôt et pas une baisse de charge, son effet se fera sentir dès 2017 dans les comptes des entreprises mais seulement en 2018 dans les comptes de l’État. Et voilà ! Cela permet de repousser à 2018 le coût de la dernière tranche du Pacte de Responsabilité. Quelques réductions de dépenses sont bien prévues « y compris des dépenses sociales », sans qu’on sache exactement le montant. Finalement personne ne croit que les 2,7% seront atteints, pas plus la Cour des Comptes que Bruxelles.

Plus l’inversion de la courbe … des fonctionnaires !

30 000 fonctionnaires de plus depuis 2012. Si personne ne conteste qu’un effort était nécessaire pour conforter les effectifs de la police, de la gendarmerie et de l’armée, c’est beaucoup plus discutable en ce qui concerne l’éducation qui peine d’ailleurs à recruter. Mais tous ces effectifs supplémentaires auraient dû être compensés par autant de départs non remplacés dans des Ministères aux effectifs pléthoriques. Autant de postes supplémentaires qui plombent la trajectoire de retour à l’équilibre. Comme l’explique Eric Woerth, la seule vraie façon de faire baisser le déficit public en ce qui concerne l’Etat, c’est d’agir durablement sur la masse salariale et donc la réduction du nombre des fonctionnaires. Si on s’en tient au 7 milliards de dépenses supplémentaires prévues pour l’an prochain, cela représente 0,3 points de PIB : intenable. « Le gouvernement va laisser beaucoup de cadavres fiscaux dans le placard des finances publiques » ! La gabegie, c’est moi ! Pour l’Elysée, 2017 n’a pas de prix, mais il y aura un coût … après coup.

Pourquoi se gêner ?

En haut lieu, exceptée la Cour des comptes, et il faut saluer le courage de Didier Migaud, et les rappels de l’opposition, peu relayés par les médias, personne ne contredit le chef de l’Etat. Ni ses ministres, plus préoccupés par le toujours plus, ni les députés de la majorité plus occupés à s’étriper qu’à contrôler, et de toutes façons peu enclins à s’intéresser à la rigueur budgétaire. Ce n’est plus un pingouin qui nous gouverne, mais une autruche : face aux admonestations de la Cour des Comptes, aux inquiétudes de l’OCDE, aux doutes de Bruxelles, au ras-le-bol des Français, il oppose ruse et manipulation, déni de réalité, prenant un jour, rendant un autre selon un scénario imprévisible. Et les dégâts sont déjà là : la République abimée, la parole politique démonétisée, le crédit international ruiné. La défiance s’est installée partout, bâtie sur les ruines provoquées par les reniements, les mensonges et les artifices. Le président-candidat brade le pays dont les ambitions s’alignent dans des discours jamais suivis d’effets, au nom de quelques intérêts électoraux méprisables. Peu importe que la dette mine notre indépendance et réduise notre souveraineté à néant, il continue à se présenter en protecteur d’un modèle social qui laisse 3 millions de chômeurs sur le bord du chemin et qu’il contribue à détruire par son immobilisme et son saupoudrage électoral. Pourquoi se gêner, puisque la France n’a jamais connu des taux d’intérêts aussi bas pour emprunter, une vraie aubaine pour nos apothicaires, un vrai malheur pour notre avenir.

L’ardoise Hollande : ce sera au prochain gouvernement de régler la note. Elle s’annonce salée. En attendant, pourquoi se gêner ? Puisque ça va mieux !

 


BATTRE ENSEMBLE LA GAUCHE …

Primaire à droite

 

Si la droite a décidé d’organiser une primaire, c’est bien parce qu’elle s’est donné comme objectif de battre la gauche. Elle n’y parviendra que si ses candidats savent se rassembler. On comprend que chacun n’ait pas attendu pour commencer à faire campagne en avançant des propositions, et face à l’échec effroyable de la gauche et de ses vieilles recettes, il ne faut pas trop d’imagination pour annoncer autre chose. Encore faut-il qu’ils ne partent pas sur des chemins de traverse. A les écouter leurs électeurs putatifs peuvent se rassurer : Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire et les autres n’ont pas des visions si différentes que ça de la société, de l’économie, de l’école, de l’immigration et même de l’Europe. A tel point que Guillaume Tabard, dans le Figaro, constate que « jamais la droite n’a connu une telle unité idéologique face à des gauches qui n’ont jamais été à ce point irréconciliables ». Je partage ce point de vue.

Alors, bien sûr, il existe des nuances et chacun bataillera sur la nécessité de la baisse de l’impôt avec un calendrier et un rythme ou des cibles différentes, mais le fait est que tout le monde s’accorde sur la nécessité de baisser les dépenses pour baisser les impôts. De même, chacun présentera un calendrier et une méthode pour allonger le temps de travail et sa durée… mais si on gomme les postures pour les besoins de la campagne et les discussions byzantines pour caricaturer le couloir d’à côté, on s’aperçoit que tous disent à peu près la même chose. On aura donc une campagne qui sera plus celle des « égos » que celle des idées.

En matière d’égos, on a pu en avoir une petite idée avec le Conseil National des Républicains samedi dernier.  Pour les candidats, c’était parait-il un problème : y aller, y participer, s’y montrer, sécher … On aura eu droit à toutes les positions. Que de tortures inutiles. Balayons le prétexte insupportable : celui d’une manifestation conçue pour valoriser le président du parti. Personne n’est dupe. Remarquons toutefois, que ce faisant, il est tout-à-fait dans son rôle et il était de son devoir de doter le parti d’un projet en forme de plate-forme. Celui-ci a été, comme il se doit, ratifié massivement. Il est le fruit de vingt commissions thématiques, réunissant élus de toutes les écuries et experts, sur les différentes têtes de chapitre. Ce travail a été mené sous la direction d’Eric Woerth, et personne ne peut prétendre qu’il n’a pas été fait sérieusement. J’affirme ici que ne pas participer à cette manifestation c’est afficher du mépris à  l’égard de la formation à laquelle on appartient, et donc à ses adhérents. Personne ne croira qu’en s’y rendant, Alain Juppé aurait manifesté une quelconque soumission à Nicolas Sarkozy ! Il a aggravé son cas en y faisant une apparition pour aussitôt s’éclipser dans un bistrot voisin pour y tenir une réunion avec une poignée de jeunes. Ô combien plus intelligente a été la participation de François Fillon qui n’a pas hésité à prendre la parole pour défendre son projet devant les cadres du parti. Il y a donc eu ceux qui étaient là et ceux qui ont boudé. Tant pis pour ces derniers. La primaire veut élargir le pouvoir de décisions à tous ceux qui se reconnaissent dans nos idées, encore faut-il ne pas oublier ceux qui militent et les défendent au quotidien!

Quant à savoir si le projet engage les candidats à la primaire, c’est encore une querelle byzantine. Le projet présenté, le président peut le faire sien… ou non. Tous les observateurs extérieurs ont bien vu qu’il n’y a pas de fossé entre les idées avancées par tous les candidats et le projet de quelques 300 pages sortis de la moulinette des fédérations. Chacun sait, en effet, et particulièrement dans notre famille politique, que la conquête de la présidence c’est d’abord l’affaire d’un homme et de son projet face au peuple. Autrement dit, il n’a jamais été question que le projet du parti soit un carcan pour enfermer les candidats dans un prêt-à-porter uniforme. Il est tout de même réconfortant de constater que tous sont sur la même longueur d’onde, et que le parti qui investit les candidats aux législatives ne raconte pas une autre histoire.

La bataille sera donc avant tout une « querelle » de personnalités. Il ne devrait donc pas être trop compliqué de se rassembler derrière celui (celle) que le vote désignera.