HISTOIRE
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UN FN PASSE-MURAILLE ?

LE DEFI OBSCURANTISTE

Burqua

 

Les musulmans français sont partagés entre majorité silencieuse et fondamentalisme.

C'est ce que révèle l'enquête exclusive menée par l’IFOP pour l'Institut Montaigne. Elle a au moins le mérite de nous mettre devant la réalité. Il existe en effet deux groupes très différents au sein des musulmans de France. D'un côté, une majorité silencieuse : 46% des personnes interrogées sont parfaitement intégrées dans la République et à l'aise avec ses valeurs. À l'opposé, un groupe de près de 29% conteste la laïcité et considère qu'elle ne permet pas d'exprimer librement sa religion. Il est qualifié d'autoritaire par le rapport : ces musulmans sont pour le port du voile intégral, considèrent que la Charia est au-dessus des lois de la République et utilisent l'Islam comme instrument de révolte. Elle met donc en évidence ce qu’on savait déjà intuitivement : l’intégrisme religieux progresse au sein des musulmans de France. Il vaut mieux le savoir. L’Institut Montaigne ose un chiffre sur la présence – souvent fantasmée – de musulmans dans notre pays. Ils seraient entre 3 et 4 millions. On est loin des 8% à 10% de la population brandis par les théoriciens catastrophistes du « grand remplacement ». Ils représentent aujourd'hui 5,6 % de la population française et 10% des moins de 25 ans. Il s’agit donc d’un groupe social particulièrement jeune : 84% ont moins de 50 ans. L’âge moyen s’établit à 35,8 ans (il est de 53 ans chez ceux qui se déclarent chrétiens et de 43 ans pour les « sans religion »).

Les résultats de cette enquête sont évidemment contrastés.

Ils ont le mérite de nous fournir une radiographie détaillée de ce que pensent nos 3 ou 4 millions de compatriotes qui se revendiquent de l’Islam. S’il est rassurant de constater que leur grande majorité adhère à la laïcité et aux lois de la République,  on notera toutefois que 2/3 d’entre eux sont favorables au port du voile par les femmes, ce qui paraît paradoxal mais peut s’expliquer par le fait culturel, comme le fait très majoritaire de consommer « halal ». Par contre elle nous apporte aussi des informations inquiétantes : les musulmans qualifiés d’ « ultras en rupture » par les chercheurs sont très représentés chez les inactifs, les précaires et surtout les jeunes dans une proportion effarante puisque  50% des moins de 25 ans se rangent dans cette catégorie. Ils vivent en rupture avec les valeurs républicaines, plébiscitent le port du niqab ou de la burka et la polygamie. C’est ainsi que 32% des musulmans placent la charia au-dessus des lois de la République.

On comprend bien que la situation économique et sociale constitue une clef de radicalisation. Mais l’explication n’est pas suffisante. Il s’agit de la révolte d’une génération de personnes contre le pays qui les a accueillis. Elle consacre l’échec du système éducatif qui s’est révélé incapable de leur transmettre le minimum de culture pour qu’il puisse construire leur identité au sein de la communauté nationale. L’affirmation religieuse prend la forme d’une sorte de vengeance contre une société qui n’aurait pas voulu d’eux. Signe d'autant plus inquiétant que les auteurs de l'étude postulent qu'il s'agit d'un effet de génération, qui ne s'atténuerait donc pas avec la maturité.

L'utilité de cette enquête est évidente.

Certains y verront une tentative de constituer des statistiques ethniques là où il ne s'agit que de sonder pour savoir, au même titre que ce que pensent les catholiques est souvent sondé. Et il vaut mieux savoir,  dans la période que nous traversons.

En effet, nous savons maintenant que ceux qui nous font la guerre peuvent s’appuyer à l’intérieur du territoire sur un important vivier qui lui est prédisposé. Il est donc urgent de combattre ces comportements minoritaires, comme il est primordial d’éviter les amalgames et les discriminations. Il est tout aussi urgent d’attaquer le mal à la racine par le renforcement de la lutte contre tous les comportements « communautaristes » aux urgences des hôpitaux comme dans les écoles où les enseignements sont là pour lutter contre l’obscurantisme. Nous combattons un fondamentalisme qui tient pour incontestablement vrai tout ce qui a été écrit dans le Coran au 6ème siècle après JC.  Va-t-on renoncer à enseigner que la Terre est sphérique et tourne autour du soleil, que l’homme a une préhistoire, que la science lui a permis d’aller sur la Lune … Et en matière d’ éducation civique, être intraitable sur les valeurs qui fondent notre société, le droit de croire ou de ne pas croire, l’égalité de la femme et de l’homme, la citoyenneté qui fait de chacun de nous une personne libre et autonome dans la République. Cela passe forcément par des mesures radicales telles que l’’interdiction de certaines institutions ouvertement fondamentalistes et  prosélytes. Il ne s’agit pas de limiter la liberté de penser et de conscience, mais de lutter contre l’endoctrinement.

Empêcher l’obscurantisme.

La tâche va être d’autant plus difficile que nous aurons de plus en plus des comportements de refus qui existent déjà : refus d’apprendre, refus de tout savoir autre que celui de source religieuse. C’est de là que vient la mode aujourd’hui répandue dans les collèges et les lycées de traiter « d’intello » celui qui réussit pour le stigmatiser et faire pression sur lui. Comme le raconte Magyd Cherfi dans « Ma part de Gaulois », petit beur des quartiers Nord de Toulouse, tabassé parce qu'il travaille bien à l'école, et qui réussit malgré tout à obtenir son bac, grâce au soutien de sa mère, tout en cultivant son goût pour l'écriture de poèmes et de pièces de théâtre, puis à devenir célèbre en intégrant un groupe de musique connu (Zebda). On ne s’étonnera donc pas du faible taux de réussite de certains établissements scolaires. Les islamistes ont bien compris que le meilleur moyen de manipuler la population et de  l’empêcher de s’intégrer, c’est de la maintenir dans l’ignorance. Lutter contre l’obscurantisme, c’’est la priorité. Dans cette bataille, la lutte contre le « vestimentaire » n’est pas accessoire comme le voudrait de bonnes âmes faussement libérales.  Si les musulmans sont divisés sur la question du voile, celui-ci reste cependant un point de convergence identitaire : 60% des sondés estiment que les jeunes filles devraient pouvoir porter le voile à l’école et au collège contre 37% des non-musulmans… De même, autre pierre d’achoppement qui fait débat, 80 % des pratiquants et 67 % des non-religieux considèrent que les enfants devraient pouvoir manger halal dans les cantines scolaires – avis partagé quels que soient le niveau d’études, la situation professionnelle et l’âge. 

Le problème est sociétal.

Le réflexe des gouvernants et des politiques est de se tourner vers les « autorités » musulmanes et les mosquées.  Mais la pratique religieuse est elle aussi contrastée : un tiers des musulmans ne se rendent jamais à la mosquée, un tiers pour les fêtes religieuses, 29% s’y rendent chaque semaine dont le vendredi et 5 % quotidiennement. On se demande alors s’il est  bien utile d’organiser l’islam de France autour des lieux de culte. D’autant plus que la plupart des musulmans (68%) ne connaissent même pas le Conseil français du culte musulman (CFCM). Enfin, il sera bien plus difficile d’empêcher l'influence des chaînes de télévision de la péninsule arabique ou la consultation de sites sur internet, même si des moyens de surveillance existent pour ces derniers. Faire respecter la République et lutter  contre  l’obscurantisme implique deux types d’actions : la répression ferme chaque fois que les lois sont transgressées et le renforcement de l’éducation dans un effort qui ne doit pas se limiter aux institutions scolaires. Deux autres axes d’action sont nécessaires : la lutte contre les  discriminations à l’embauche et en matière de logement, la « déconstruction » des ghettos communautaires et le rétablissement d’une mixité de population en profitant des opérations de renouvellement urbain. Tâches  peut-être de long terme mais qui doivent être menées en permanence. En regard de ces problématiques, les  propositions de l’Institut Montaigne sont discutables pour certaines comme le financement des mosquées par une taxe « halal », les autres peuvent être utiles notamment pour faciliter la surveillance et tenter de « franciser » la pratique religieuse, mais restent anecdotiques par rapport à l’enjeu.

 

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