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ALSTOM : L’ETAT DERAILLE

Alstom tgv

 

Pitoyable !

L’Etat se porte au secours d’une entreprise en bonne santé.  Cette lamentable affaire devrait nous faire réfléchir sérieusement à la pertinence de « l'Etat-actionnaire » si cher (très cher même) à nos gouvernants de « gôche ». Un « Etat-actionnaire » pour être un « Etat-stratège » ! Ce piètre stratège est pourtant défendu par une grande partie de la classe politique du Front de Gauche au Front National en passant, au parti socialiste, par les nostalgiques du programme commun et allant même aux gaullistes colbertistes. La réalité, c’est qu’au lieu d'avoir une vision industrielle claire à long terme, « l'Etat actionnaire » poursuit toujours plusieurs objectifs à la fois, certains louables et vraiment industriels, d'autres plus politiciens. Et le résultat, c'est que malgré la présence de l'Etat au capital dans un nombre élevé d'entreprises, notre pays est l'un des plus désindustrialisés de l'OCDE et plus grave, notre présence dans les secteurs d'avenir est minime. Evidemment parce qu’en plus « l’Etat stratège » est fauché.

Pour sauver le site de Belfort, très provisoirement, l’État a trouvé la solution : il va acheter directement à Alstom des rames TGV dont la SNCF n’a pas du tout besoin pour les affecter à des lignes dites « inter-cités », notamment dans le Midi. Ces lignes sont gérées par l’État, ça tombe bien, et non par la SNCF. Evidemment, sur ces lignes ordinaires, le TGV doit aller lentement. On va donc équiper une région de locomotives coûteuses, inadaptées à la circulation ferroviaire, et de trains prévus pour les longs voyages affectés à des trajets omnibus. Tout cela n’a aucun sens, fait fi de la rentabilité, et ne prend en compte ni  la logique industrielle, ni le prix, ni la perte sèche pour le contribuable (500 millions d’euros : ça coûte rien puisque c’est l’Etat qui paie !). Le seul  but est de s’assurer que les 400 travailleurs d’Alstom voteront à gauche en 2017. Des voix virtuelles à plus d’1 million d’€ pièce !

Valls est-il sérieux ?

Le montage présenté hier est un bricolage à pleurer de rire au pays de Courteline, si ce n’était le sort de travailleurs à qui on fait croire qu’ils ont encore un avenir sur place alors que rien n’est moins sûr. L’Etat commande à une usine un produit dont il n’a pas besoin. Pourquoi ? Parce qu’elle ne sait pas faire autre chose ! Comme on aurait fait en Russie soviétique. Mais surtout, c’est une triple bouffonnerie : juridique, financière  et économique.

Sur le plan juridique, l'Etat contourne la procédure des appels d'offre, alors qu’au vu des sommes engagés, le droit de la concurrence devrait s'appliquer. Bonjour les recours ! De plus, ce type d'action protectionniste nous expose forcément à des mesures de rétorsion pour des marchés similaires à l'étranger.

Sur le plan financier, on va dépenser des centaines de millions d'euros pour faire circuler des TGV à 200 km/h, ce qui revient à dilapider l'argent des contribuables, puisque des rames ordinaires auraient coûtées deux fois moins.  C’est débile ! Avec une somme 10 ou même 100 fois moins importante, on aurait pu abonder le compte personnel formation des salariés concernés en leur proposant une reconversion sérieuse et durable. 

Sur le plan économique, l'Etat mobilise 500 millions d'euros pour empêcher le déplacement géographique (et non la suppression) de 400 emplois. C’est une erreur de connaissance et d'analyse gravissime. Car la décision de sauver Belfort menace le site voisin de Reichshoffen. Très courte vue ! Il aurait pu intervenir pour que soit reconverti le site de Belfort à d’autres activités, par exemple. Même pas !

En résumé, un « Etat stratège actionnaire » en faillite se paie le luxe d’aider une entreprise qui n’en a pas besoin, pour fixer des emplois qui bougeront de toute façon, avec de l’argent qu’il n’a pas et que le bon samaritain de contribuable endossera un jour. Si encore on pouvait se dire : « les rames TGV serviront un jour sur les lignes à grande vitesse ». Mais même pas, la SNCF a déjà de la difficulté à faire vivre les existantes et surtout n’a pas les moyens de les racheter.

Il en va de Belfort comme de la diminution de l’impôt sur le revenu décidée par un gouvernement qui présente par ailleurs un budget fantaisiste, dont il faudra redresser les comptes par un collectif budgétaire après les élections, c’est-à-dire dans un autre temps et dans un autre monde…

 

 

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