HISTOIRE
PLANCHE A BILLETS ET COMPAGNIE …
RENCONTRE DE FRANCOIS

TROIS FOIS RIEN, C’EST DEJA QUELQUE CHOSE …

étau des taux

 

L’argent ne vaut plus rien, mon brave monsieur !

A tel point que les épargnants vont être taxés par les banques sur leurs économies. Vous rigolez ? Non, c’est sérieux. La petite banque coopérative Raiffeisenbank à Gmund, en Allemagne, s'apprête à réclamer une commission de 0,4 % sur les dépôts à vue de particuliers. Du moins les plus aisés, dont l'avoir dépasse 100.000 euros… pour l’instant.  Depuis que la BCE a instauré un taux de dépôts négatif (- 0,4 %) sur les liquidités que les banques déposent à ses guichets, tous les établissements cherchent à adapter leur modèle et à compenser cette taxe, qui pénalise leurs revenus. Facturer les dépôts pourrait inciter les consommateurs à sortir leur argent de leurs comptes pour le mettre à l'abri sous leur matelas. Mais priver le système bancaire de la stabilité des dépôts pourrait générer une crise de très forte ampleur, aussi  la plupart des grandes banques en ont conscience et ont préféré, jusque-là, contourner la facturation des dépôts en mettant en place des frais de tenue de compte, ce qui est une taxation déguisée. Voilà où conduit la politique de la planche à billets.

On ne fait pas boire un âne…

L’argent n’ayant plus de valeur, le métier de banquier ou d’assureur devient très compliqué. La politique des banques centrales visant à injecter de l’argent dans l’économie pour soutenir la croissance et éviter la déflation, amène les banques à en replacer une grande partie sur les marchés financiers faute de trouver des entreprises demandeuses de crédits, des investisseurs ayant des projets, des ménages  souhaitant s’équiper. Les politiques monétaires non conventionnelles, comme on dit, tentent de soutenir l’activité avec deux grands leviers : en abaissant le coût de l’emprunt et en encourageant les investisseurs à prendre davantage de risques. Les bénéfices espérés ne sont pas au rendez-vous et sont décevants surtout dans la zone euro. C’est qu’un âne qui n’a pas soif ne boit pas : en témoigne le PIB de la zone euro qui a augmenté de seulement 0,3% au deuxième trimestre 2016, soit la même progression qu'au cours des trois premiers mois de l'année. Sur un an, la croissance atteint à peine 1,6%. La croissance reste donc désespérément molle en zone euro. De même la panne de croissance française. On voit bien que cette politique  « d’assouplissement quantitatif » ne produit pas  les effets escomptés mais les banquiers semblent ne pas savoir comment en sortir alors que les taux négatifs commencent à produire des effets secondaires néfastes : comme les épargnants ont de plus en plus de mal à rémunérer leurs placements, ils sont tentés d’épargner plus pour maintenir leurs revenus. Et l’épargne collective, comme les fonds de pensions, est, elle aussi, à la peine et ce sont des milliers de retraites qui sont menacées. Quant aux banquiers, il est facile de comprendre qu’ils ont de plus en plus de mal à gagner de l’argent et ils commencent à se retrouver dans une situation inextricable.

Une opportunité inexploitée.

Pourtant, cet argent qui ne vaut plus rien ou presque était une fantastique aubaine pour mener de grandes réformes structurelles sans risque de désagréments sur les marchés. C’était une opportunité extraordinaire pour remettre notre pays dans le peloton sur le plan de la concurrence et de ses finances.  Au lieu de ça, on a assisté à un accroissement de la dette de 400 milliards d’euros, facilité par les taux bas, évidemment, et sans l’excuse d’une crise importée de l’extérieur. C’est la mauvaise gestion dans toute sa dimension en cédant à la facilité, dépenser un peu plus parce qu’on paie un peu moins d’intérêts sur la dette ! Avec de pareils taux, le pouvoir peut même se livrer à de la « cavalerie » à l’approche de la présidentielle alors même que la croissance sur laquelle il tablait s’évapore.  Les successeurs paieront… Un gâchis, voilà la réalité.

Car cette situation ne peut pas s’éterniser.

Qui peut croire que le monde peut tourner indéfiniment à l’envers avec des taux négatifs, quand placer de l’argent en fait perdre. Qui ne voit que l’abondance des liquidités favorise le placement sécuritaire à perte dans l’économie allemande par exemple, plutôt que l’achat à risque d’actions dans l’industrie. Car l’économie  mondiale n’est pas lisible et les risques y sont omniprésents avec des mouvements brutaux toujours possibles du prix des matières premières,  agricoles ou autres, des évolutions politiques qui font peur  comme on le voit avec le Brexit ou comme le promet Donald Trump en annonçant son intention de quitter l’Organisation Mondiale du Commerce… et la récession qui ne manquerait pas de se répandre sur toute la planète, sans oublier le risque terroriste qui peut intervenir sous des formes inattendues comme le piratage de cibles institutionnelles telles que City, BCE ou Wall Street.  Avec à la clé, en premier lieu, le risque d’un énorme krach financier. L’Allemagne et son budget excédentaire en serait préservée, mais la France ? …

Le Président et son Manolito portent la lourde responsabilité d’avoir bénéficié d’un formidable contexte favorable et de n’en avoir rien tiré pour assainir la situation financière. C’est ce que l’Histoire retiendra.

 

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