HISTOIRE

SOURIEZ, C’EST ENCORE L’ETE !

Vacancier

« UNE VRAIE TUERIE ! »

Voilà une expression surprenante par l’emploi qui en est fait. Pour les gens de ma génération, son caractère sanglant évoque quelque carnage ayant défrayé l’actualité, soit de meurtres aux multiples victimes, soit de faits divers guerriers dont nos écrans de télé sont le reflet et malheureusement trop encombrés. En d’autres temps elle aurait fait penser à quelques épisodes de la guerre de 14.

En fait, nous étions bien loin de tout ça. Nous savourions les agapes d’un repas savamment mitonné par l’hôtesse de maison, et nous avions abordé le plat principal, une blanquette de veau, me semble-t-il, dont nous nous délections en savourant un Hermitage blanc fort épanoui. C’est alors qu’un des convives s’écria : « ce vin, c’est une vraie tuerie ! ». Hors du contexte, ce propos aurait jeté l’effroi. Tout le monde comprit qu’il s’agissait d’exprimer une extase provoquée par le contact de ce blanc généreux avec les papilles de l’intéressé.

Voilà bien une expression hyperbolique en accord avec notre époque qui n’hésite pas à se vautrer dans les exagérations les plus « décalées ». A l’hyperbole se mêle aussi une sorte d’antinomie ou d’antiphrase. La tuerie évoque l’hécatombe mythologique, le goût du sang et par tant de la terreur, alors qu’il s’agit ici de manifester un enthousiasme affirmé, une allégresse des sens à cent lieues du sens premier. L’effet n’en est que plus … saisissant.

Serait-ce une manière spécieuse de contourner le péché capital qui se cache derrière ce néologisme : la gourmandise. En évoquant une condamnation affreuse, on voudrait la conjurer par ce moyen. On le concède : on n’a pas su résister. Mais en même temps, n’est-ce pas une invite à l’hôte de remplir à nouveau le verre de ce convive qui apprécie si bien le breuvage qu’on lui a réservé ?

Un verdict pareil se passe de commentaires. Ce vin est excellent. Il accompagne à merveille ce plat délicieux. « C’est une tuerie ! » : tout est dit ; l’adjectif « vrai » n’est là que pour couper court, bref, ça ne se discute pas. Et de fait, tout le monde d’acquiescer ! 

 

 


GRANDES AMBITIONS ET (TOUT) PETIT BRAQUET !

  Retraites

Il faut toujours remettre au lendemain ce qu’on n’a pas envie de faire le jour-même. C’est la belle démonstration que le sombre Ayrault nous a faite, entouré de ses petites mains Touraine, Lebranchu et Sapin. On mesure en effet le décalage entre les déclarations ronflantes débitées sur ce ton ennuyeux qui lui colle au discours comme le sparadrap sur le capitaine Haddock, et la réalité de dispositions qui ne touchent à rien d’essentiel.

 C’est un « Munich » des retraites tant le gouvernement s’est appliqué à baisser son pantalon devant les exigences des syndicats.

 Les dispositions adoptées par le gouvernement présentent deux caractéristiques : le simulacre de concertation qui camoufle la vitesse à laquelle l’affaire a été menée et l’absence de réforme profonde.

 Voilà un nouveau rafistolage qui s’appuie essentiellement sur les acquis des réformes Sarkozy de 2010 et Fillon de 2003 confortées par la même occasion, alors que la gauche avait promis de revenir dessus. Le reniement, c’est permanent.

 C’est surtout une occasion manquée de faire enfin le ménage dans un dispositif  usé jusqu’à la corde, illisible et au bout du rouleau. A son habitude, le gouvernement procrastine à merveille : les efforts sont reportés à 2020, autrement dit à perpète. Bien malin qui peut dire ce qui se passera d’ici là. En fait rien n’est réglé.

 Tout a été fait pour désarmer les syndicats qui, pourtant, en dehors de la CFDT (et pour cause, c’est elle qui a tenu la main du premier ministre), expriment leur mécontentement et confirment leurs manifestations du 10 septembre prochain. Surtout, rien n’a été fait pour l’équilibre des comptes à long terme. Mais cette stratégie politicosociale, qui ne fâche vraiment personne sauf le patronat, se fait au détriment d’une vraie et profonde réforme des retraites. Avec des risques pour les actuels et futurs retraités et pour la crédibilité de la France dans sa capacité à conduire des réformes structurelles.

Il n’y a pas de réforme.

Il ne s’agit pas d’une réforme, mais d’une sorte de rapiéçage comptable, destiné surtout à calmer le jeu social, et qui entérine toutes les injustices contenues dans le système : les régimes spéciaux ne seront pas alignés sur le régime général, les fonctionnaires continueront de bénéficier de leurs privilèges (financés par le secteur privé), la retraite des cadres, elle aussi menacée par un déficit qui, si les choses restent en l’état, porterait à 21 milliards le total des sommes à trouver, n’est même pas évoquée. Si c’est la justice !!!

On ne peut que s’interroger sur la portée réelle du plan annoncé mardi. D’abord, les régimes complémentaires de retraite qui relèvent des partenaires sociaux ont des déficits prévisibles encore à combler, de 4 à 6 milliards d’euros. Les 8,7 milliards d’euros de déficit des régimes de fonctionnaires équilibrés par subventions sont et continueront d’être financés par le budget de l’Etat. Comment ? Sans doute par de futurs nouveaux prélèvements ou des coupes à venir dans d’autres dépenses publiques. Les cotisations vieillesse augmenteront de 0,15 % en 2014, puis de 0,05 % pendant les trois années suivantes, soit un total de 0,30 % en 2017 ; la hausse des cotisations vieillesse rapportera 4,4 milliards d’euros sur les 7,3 qui manqueront à l’appel dans quatre ans. On ne sait pas d’où viendront les trois milliards de recettes en moins qui décrédibilisent les comptes établis par le gouvernement. Quoi qu’il en soit, ces recettes prévues par le plan correspondent simplement au déficit du régime privé de base et régimes assimilés. La somme paraît importante, mais elle n’est que le quart du produit de la réforme de 2010. Ensuite, d’ici à 2020, tout sera financé par des hausses d’impôts ou de cotisations. Aucune mesure complémentaire portant sur les fondamentaux des régimes de retraite, âge de départ et/ou durée de cotisation, n’est prévue. Bien au contraire, de nouvelles dépenses sont décidées, pour preuve triomphante du souci social de l’État, comme le compte pénibilité qui va être mis en place en 2015, dont l’effet immédiat sera d’alourdir le besoin de financement, mesures qui servent de paravent pour vanter une réforme « juste ».

Les entreprises sont particulièrement touchées, sans que les engagements pour une réforme du financement de la protection sociale soient précisés, au-delà de 2014. Dans ces conditions, où est passée la priorité reconnue à la compétitivité des entreprises ?

Une occasion manquée.

Au-delà de 2020, le gouvernement a décidé de prolonger la loi Fillon sur l’allongement de la durée de cotisation qui passerait de 41 années ¾ en 2020 à 43 ans en 2035. En 15 ans ! La vérité est que la seule mesure vraiment efficace, déjà prise en 2010 et qu’il faut poursuivre pour réduire les déficits des régimes de retraite, est le report de l’âge de départ, dont on se demande pourquoi il est à priori écarté par le gouvernement jusqu’à 2040, alors qu’il est mis en œuvre par la plupart des autres gouvernements européens. Rappelons que dans la réforme de 2010, la mesure de report de l’âge à 62 ans, outre qu’elle a brisé le tabou des 60 ans, rapporte 22 milliards d’euros par année en 2020, soit presque trois fois le montant des prélèvements décidés mardi. Pourquoi ne pas avoir porté l’âge de départ en retraite à 63 ans en 2020 et à 65 ans en 2025 ?

Qui peut croire que les régimes de retraite seront sauvés grâce aux placebos prescrits par le gouvernement. Il s’agissait seulement de gagner du temps et de reporter les échéances financières à 2020. Après moi, le déluge !

Où est passée la réflexion sur une réforme systémique, par la mise en œuvre d’un régime unifié de retraite par points ? La loi de 2010 avait expressément prévu que le débat serait mené en 2013. Il est tombé dans les oubliettes. Plus modestement, il n’y a pas de nouvel effort de rapprochement entre les régimes privés et publics.

Au-delà des mesures « sociales » prévues, la vraie justice consisterait à consolider réellement les régimes de retraites et à harmoniser les situations du public et du privé. Non seulement le gouvernement présente un projet totalement dépourvu de vision et d’avenir, mais il perd une occasion sans doute unique d’attacher une réforme historique au mandat du pingouin. Seule la gauche pouvait conduire une telle réforme, elle seule pouvait l’imposer aux syndicats. Évidemment, si le but de l’action politique est que le gouvernement ne doit pas avoir d’ennuis, l’absence de courage de nos dirigeants ne surprendra personne.

 


IMPOTS… PAS FAIRE AUTREMENT !

Contribuable détroussé

Voilà que les socialistes se mettent à dénigrer les hausses d’impôts. C’est d’abord le pingouin, le 14 juillet, qui souhaite que les impôts n’augmentent pas trop, comme si une force obscure l’obligeait à le faire, c’est Mosco-Garcimore qui s’inquiète du « ras-le-bol » fiscal de la population, bien placé pour le savoir puisqu’il est aux manettes à l’Economie, et qui plus est reçoit le renfort  de poids de Fabius pour un gel de la fiscalité, c’est le ci-devant Thierry Mandon, porte-parole du groupe PS à l’Assemblée qui regrette la suppression de la taxation des heures sup’… avec en contrepoint notre Casanova du budget qui dénonce une intoxication de la droite sur le sujet avec à la clé de son argumentation toute une série de baisses. Tous les ingrédients d’un bon vaudeville que les socialistes nous jouent pour nous enfumer une fois de plus.

A quoi sert donc ce soudain « mea-culpa » ? Car dans tout ce charivari de déclarations, aucune n’annonce de baisses d’impôts. Serait-ce que si les impôts deviennent trop lourds c’est parce qu’on ne peut pas faire autrement ? C’est vrai que si 2013 aura été horrible, et l’on s’en aperçoit avec la chute des feuilles d’automne qui commencent à tomber dans les boites aux lettres, 2014 sera pas mal non plus avec la hausse probable de la CSG pour financer les retraites, la hausse de 1,4% de la TVA au 1er janvier, la poursuite du gel du barème qui est une augmentation mécanique, la continuation de la désindexation des retraites, … Et autres taxes à venir, n’en doutons pas !

Comme il n’est pas question que le gouvernement renonce à accroître la pression fiscale en 2014, alors qu’elle atteint déjà 46% de la richesse brute du pays, parce que cela l’obligerait à baisser  la dépense publique et à tailler dans les dépenses sociales, il veut se donner le beau rôle en expliquant que cette hausse est la faute à tout ce qu’on veut, Sarkozy de préférence dont le PS explique sans cesse l’impopularité de ses mesures par les contraintes imposées par le mandat précédent. Le gouvernement et le PS ne sont évidemment pas responsables de toutes les décisions prises depuis un an et demi !!!

Les impôts n’ont donc pas fini de s’additionner. Cela me rappelle la caricature de JPP (Jean-Pierre Papin) qui disait sans cesse : « c’est affreux ! ». Les impôts, c’est affreux, mais en voilà un de plus, et un autre et encore un… La réalité, c’est que derrière cette contrition apparente et le recours systématique à l’impôt, se cache un manque de courage politique évident, celui de réduire les prestations sociales pour rééquilibrer les systèmes de retraites et de santé. Grâce à l’impôt, le sombre Ayrault peut affirmer sans vergogne qu’il ne mène pas une politique d’austérité puisqu’il fait payer les riches qui sont en réalité tout le monde. Quelle hypocrisie.

On ne peut pas faire autrement : mon œil ! La part faite aux impôts dans le redressement financier n’est pas une fatalité : c’est un choix politique et stratégique. Peut-être parce que c’est plus facile à faire avaler que les mesures drastiques de baisses des dépenses publiques auxquelles les socialistes sont intellectuellement et idéologiquement opposés. Au lieu de nous amuser avec un discours spécieux, ils feraient mieux de dire clairement les choses.  Car les louvoiements hypocrites auxquels ils se livrent font le lit des extrêmes (droite, notamment) plus sûrement que les discours décomplexés de Copé. Mais Désir-l'ectoplasme ne peut pas comprendre ça, c'est au-dessus de ses moyens.

La réforme des retraites qui se profile n’est-elle pas une belle illustration supplémentaire de ce manque de courage !

 


L’ETE EN PENTE FORTE

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Il suffit de s’extraire de l’hexagone pendant une semaine pour s’apercevoir que le pays n’est pas gouverné. Le gouvernement s’agite mais il ne se passe rien. Le débat tourne en rond.  Pour commencer, je n’ai pas pu résister à épingler Taubira et Désir sur mon mur des enfoirés. Pour le reste, bien que coupé de la presse et de la télé, j’ai l’impression qu’il ne s’est rien passé. Il est vrai qu’on est encore au mois d’août. J’ai donc de bonnes raisons de ne pas regretter ces huit jours en famille à me bronzer le cuir au soleil de Sicile.

Tiens prenons la réforme sur le financement des retraites. On ne va pas toucher à l’âge légal, on ne va pas augmenter (ou très peu) la durée de cotisations, on hésite à augmenter les cotisations, on veut éviter de baisser les pensions, on envisageait l’augmentation de la CSG, mais finalement on va sûrement y renoncer… Enfumage ? On a par contre trouvé des dépenses supplémentaires avec la pénibilité …  Quel courage ! Une certitude : la réforme sera juste !!!!!??

Autre débat : l’inventaire du mandat de Sarko. Voilà un exercice bien démagogique agité par la gauche (surtout) et repris par quelques bêtas de l’UMP. Comment peut-on affirmer que telle politique a été ou non pertinente dès lors qu’on est sorti du contexte. Si « inventaire » il doit y avoir, rappelons d’abord : crise des subprimes, crise financière bancaire, crise des dettes souveraines, crise de Géorgie, ralentissement économique mondial et européen… Et pendant ce temps-là, le pouvoir d’achat des Français a non seulement été préservé, mais a constamment augmenté jusqu’en 12012… Voilà déjà pour commencer ! D’ailleurs un sondage montre que les Français ne sont ni dupes ni demandeurs.

Le tube de l’été c’est « Valls  à 13 meurtres », particulièrement dansée à Marseille, avec gros calibres et kalach en stéréo. Cela n’a pas empêché notre ministre de l’Intérieur de participer au bal (sans jeu de mot) en vantant partout son action déterminée aux effets nuls.

La France en 2025 : tu parles que je m’en tape. J’aurai 82 balais, si tout va bien. Ce thème surréaliste a agité le séminaire gouvernemental de rentrée. Et si on s’occupait de la France en 2013 ?  on y a surtout vu la discorde sur la sécurité, les Roms, l’immigration… Avec une différence nous a dit un pékin gaucho : pas de comparaison avec ce que faisait Sarkozy, parce que notre politique est fraternelle. Ouaf ! On va expliquer ça aux manifestants de la « manif pour tous » : ils se sont pris des coups de matraques « fraternels » !!! Evidemment, ça change tout !

Bon, voilà pour la rentrée. J’en garde un peu pour demain.

 


SUR LE MUR DES ENFOIRES

 

Le syndicat de la magistrature avait son « mur des cons », le calepin a son « mur des enfoirés ». Chaque fois que nécessaire, il y sera épinglé la ou les personnalités, de gauche de préférence, qui se seront signalées par leurs déclarations calamiteuses.

Désir-l'ectoplasme : son attaque contre Copé qui ferait honte à la France est risible. Et lui, il ne fait pas honte à la France ? Il a la mémoire courte !

Taubira-dégoût : elle mérite une mention spéciale pour sa décision de ne pas prendre de sanctions contre les magistrats qui sont à l'origine du "mur des cons". Et elle ose les appeler à leur devoir de réserve. mais pour qui elle nous prend ?

Ségo-la-haine, toujours aussi fiéleuse a déclaré, à propos des 20 jours passés en prison du jeune opposant au mariage pour tous, Nicolas, "cela lui fera une expérience !". Voilà un jugement opportun qui conforte l'instauration du délit d'opinion dans notre pays. Le socialisme est décidément une pensée totalitaire ! 

Arnaud Montebourricot, notre âne du sous-développement productif pour son affirmation : « Barroso, c’est le carburant du FN », oubliant sa responsabilitépersonnelle dans le blocage de l’économie et la montée du chômage avec sastigmatisation permanente des patrons.

Michel Sapin-le-bouffi, notre ministre du développement du traitement social duchômage, préférant les emplois payants à ceux qui créent de la richesse et quidéclare, sans hésitation : «  c’est le discours de Jean-François Copé qui banalise le FN », oubliant les résultats désastreux de la politique économique du gouvernement et ses conséquences qui font monter la désespérance des Français.


SOURIEZ, C'EST L'ETE !

  Vacancier

C’EST PAS POUR DIRE !

Qui n’a pas prononcé un jour cette formule de prétérition toute faite ? Elle a ses concurrentes : « je vais te dire », « je ne te dis pas », « c’est pour dire » ou encore  plus insistante : « c’est dire » ! Sans oublier "j'ai envie de dire", comme Yves Calvi ! Tout cela pour annoncer quoi ? Cela dépend.

« C’est pas pour dire… », ben si, justement !

Comme formule d’insistance, elle sert parfois à faire un constat plutôt admiratif, sur lequel on veut marquer son approbation ou une satisfaction. Elle arrive au milieu du récit pour émailler le langage et tenir en haleine l’interlocuteur. « L’autre jour, je regardais les championnats du monde de natation, c’est pas pour dire, mais Agnel a fait une course extraordinaire, il était vraiment au-dessus du lot ! »…. La particularité de l’expression c’est qu’elle est presque toujours suivie de mais.

Tout est dans le mais !

Le plus souvent quand la phrase commence par « c’est pas pour dire », la médisance n’est pas loin. Voilà une des causes de son emploi fréquent, cet exercice étant chez nous un sport national très prisé. Elle sert à gommer l’effet de mauvaise conscience. Une fois la précaution de langage prise, nous voilà libéré pour tailler le costume qui va habiller pour l’hiver. C’était la formule consacrée de la concierge qui entamait tous ses bavardages par ce rituel. Mais ne sommes-nous pas, aujourd’hui, tous des concierges. La multiplication des médias y est pour quelque chose : radio, télé, internet, journaux, magazines nous fournissent en continu de la matière première à commenter, « à dire » !

« C’est pas pour dire, mais… »

La formule peut être mise à toutes les sauces. Elle s’adresse forcément à une oreille compatissante. Elle permet de dénoncer les méfaits de ce voisin qui fait pisser son chien contre votre haie, ou qui gare mal sa voiture « exprès ! », elle annonce un jugement définitif sur la météo et ces saisons qui décidément ne sont plus ce qu’elles étaient, elle accompagne les jugements à propos de l’article lu dans le journal local à la rubrique « chiens écrasés » et permet de pester contre ces incivilités qui nous concernent tous en général et pas vraiment en particulier, elle distille la mauvaise humeur déclenchée par l’annonce d’une nouvelle hausse d’impôts décidée par le gouvernement… Et que sais-je encore. L’actualité nous fournit en abondance des prétextes à « c’est pas pour dire… »

Bref, on a envie de dire du mal, et comme « c’est pas bien », on prend cette précaution oratoire en guise d’excuse. C’est la formule bien pratique des faux-culs que nous sommes à nos heures. Mais c’est tellement délicieux d’épancher sa bile ou son mauvais esprit. Cela vaut bien un « c’est pas pour dire » ! 

 


LECTURES D'ETE

 

Moi, Président001

MOI, PRESIDENT …

André BERKOFF

 

Après « La chasse au Sarko », qui était plutôt un plaidoyer en faveur du précédent président qui ne méritait pas selon l’auteur, la campagne violente qui était menée contre lui sans relâche, André Bercoff nous livre une suite inattendue. Avec le style corrosif qui lui appartient, il nous présente un réquisitoire implacable de la politique menée par François Hollande depuis son arrivée à l’Elysée.

« Moi, Président… » reprend l’anaphore du célèbre face à face, presque point par point, pour mieux retourner chaque énoncé contre celui qui l’avait prononcé avec morgue devant son adversaire. Cet ami de Jacques Attali n’y va pas par quatre chemins : il souligne combien le locataire de l’Elysée n’a pas estimé à leur juste mesure les énormes défis qui l’attendaient.

Qu’est devenu le « président normal » obligé de faire aujourd’hui du « sous-Sarkozy » ? N’ayant pas pris le taureau du déficit  par les cornes dès le début, il est aujourd’hui désemparé. C’est que « tout simplement… l’accélération de l’histoire a annulé tout répit ». S’étant trompé de postulat de départ, il a cru, par opposition à son prédécesseur, que la priorité était l’exemplarité de son comportement, alors que les Français attendaient bien davantage de lui : qu’il s’occupe du pays. Faute de l’avoir compris, l’homme n’est pas parvenu à imposer une quelconque normalité, car la fonction ne le permet guère, et passe plus pour un gribouille mou que pour un réformateur zélé. Comme le souligne Bercoff : « bien malin serait celui qui pourrait arriver à formuler, non ses objectifs -communs à tout le monde- mais sa manière de les atteindre. »

Cet ouvrage découpe au scalpel les douze premiers mois de présidence, dans un examen sans concession. Le résultat ne se fait pas attendre : pour retrouver la santé, le président a quatre ans pour affronter « la vérité mano a mano, en public. Hors étiquette et hors catégorie ». Il est encore temps puisque la gauche de la gauche agonise et que l’UMP…

Voilà une lecture qui vous procurera du plaisir si vous aimez le style incisif, les constats posés clairement, les renoncements étalés sous les projecteurs, l’ironie et l’humour … vache. Jamais méchant, mais parfois virulent. Du Bercoff, brut de décoffrage, coulé en béton vibré !

… « Mais Hollande qui s’est posé habilement comme candidat « normal » a montré dans ses douze premiers mois d’exercice du pouvoir, qu’il a, en dépit de toutes ses déclarations apaisantes, endossé les habits de l’hyperprésident, parce que les Français ont élu un capitaine, un chef, et non une tribu. De plus quelle « normalité » peut-on évoquer quand notre héros peut se targuer d’être le premier président non marié de l’histoire de la Vème République ? »…

… « Il est minuit, docteur Hollande. Vous vouliez apaiser la France : elle n’a jamais été aussi divisée. Vous vouliez la changer : pour le moment, cela reste un mirage. »…

Moi, Président… André Bercoff. Editions First. 2013

 


LES PANTALONNADES DE L’ETE

Pantalonnade

Ils nous font bien rire ! Pour faire oublier les vacances catastrophiques de l’an passé, voilà que nos incapables nationaux ont décidé « d’occuper le terrain » tout l’été. Paraître pour faire oublier la réalité. Il faut bien avouer que le roi en matière d’enfumage, c’est encore notre premier pingouin.

Il a en effet décidé de mener le combat pour l’emploi. Tel Don Quichotte parti en guerre contre les moulins, le voilà qui parcourt la France, qui pour signer « un » contrat d’emploi franc, qui pour  avaliser quelques emplois d’avenir, qui encore pour vendre l’innovation, mère de toutes les créations d’emplois du futur… De la tchatche, de l’argent public, de l’illusion. Regardez comme je suis arcbouté pour lutter contre le chômage, s’enflamme-t-il, émoustillé par quelque frémissement de l’activité ! Son cinéma, personne n’y croit. Sans compter que l’accueil n’est pas toujours celui qu’il aimerait, même si les médias s’attachent à en minimiser les images.

Et on nous annonce pour la semaine prochaine qu’il va passer le relais à son sombre Ayrault. Il faut s’attendre au pire. La réalité est plus prosaïque : croissance molle au 3ème trimestre de 0,1%, autant dire rien, et de toute façon 300 000 chômeurs de plus en 2014.  La magie a ses limites.

Un autre n’est pas mal du tout dans son numéro de séduction : mâchoire serrée, torse bombé, cheveux alignés comme des gardes civils franquistes, il court sur tous les théâtres d’opération pour faire croire que l’ordre est assuré, la république défendue, la laïcité affirmée. Il n’en est rien évidemment. Dès qu’il a le dos tourné, les cadavres s’additionnent, les juges refusent d’incarcérer, les bijouteries sont dévalisées et les dealers de cannabis reprennent leur business. Qu’importe, les images sont là pour rassurer dans les chaumières. Avec sa cravate de premier communiant soigneusement nouée autour du cou, Le Ministre de l’intérieur nous présente un extérieur presque convaincant. Bon, mais la magie a encore ses limites. La criminalité explose, c’est l’observatoire de la délinquance qui le dit. Il est vrai qu’avec la Taubira au ministère du laxisme-en-bande-organisée, il n’est pas vraiment aidé.

Et puis il y a notre Garcimore de l’économie, qui annonce sans coup férir, et surtout sans rire, que l’objectif de 3,7% de dépassement du budget, pourtant négocié avec nos partenaires qui ont accordé à la France un délai supplémentaire, et bien tout simplement ne sera pas tenu. La cause : pas assez d’économies, ou pas assez de rentrées fiscales, ou… peu importe, il est incapable de tenir le budget. Et il a le culot d’affirmer « la grande convergence de vues » avec les préconisations du FMI. C’est le comble de la mauvaise foi, au mieux, de l’imposture, au pire. Le FMI réclame des réformes que la France est loin d’avoir entamée, faute de quoi, « les perspectives françaises de croissance potentielle restent très médiocre » !!! Il nous prendrait pour des cons qu’il ne s’y prendrait pas autrement. C’est Mosco pas « vici » !

Ainsi va le gouvernement de la France en ce mois d’août 2013… On attendait le marchand de bonheur. On a les marchands d’illusions !

 


SOURIEZ, C'EST L'ETE !

Tuer le temps

 TUER LE TEMPS

Voici venir le mois d’août pendant lequel de nombreux Français vont se livrer à leur sport favori : « tuer le temps ». Depuis quelques jours déjà, ils ont soigneusement répertorié leurs armes pour être sûr de ne pas rater la cible. La paire de tongs, le drap de bain ou serviette de plage, les lunettes de soleil pour mieux viser, le flacon d’ambre solaire dont il faut s’enduire pour approcher le gibier. Certains se munissent d’armes lourdes : chaise longue, tente parasol voire cabine d’affût en dur.

La chasse au temps qui passe se pratique de multiples façons. On peut le tuer à l’heure du pastis avec les amis, à la plage en lisant un bon polar, sur la place du village avec une bonne partie de pétanque, en profitant d’une mer d’huile pour faire la planche ou simplement allongé sur le sable à se faire dorer le cuir. Le principal c’est de tromper l’ennui, principal allié du temps qu’on veut tuer.

C’est qu’en cours d’année, on a rarement l’occasion de « tuer le temps ». On court plutôt après et on n’arrive pas à le rattraper. Pourquoi ? Voyons, tout le monde sait bien que « le temps c’est de l’argent » ! (Alors pourquoi vouloir le tuer ?) Il importe donc de l’utiliser au maximum de façon à ne pas s’apercevoir qu’il passe. Il n’y a que lorsqu’on n’a rien à faire qu’il se met à s’écouler lentement et à nous narguer, de telle sorte qu’on a rapidement envie de le tuer… en se trouvant une occupation.

« Tuer le temps », n’est-ce pas tirer le fil sur le bobineau de la vie, pour arriver plus vite au moment d’après, sans penser qu’une fois tout débobiné… Là, on touche à l’angoisse profonde de l’être humain dans son rapport avec le temps. Pourtant, nous ne pouvons pas tuer le temps : cela voudrait dire qu’il s’arrêterait. C’est impossible ! Nous ne tuons que des parcelles de temps, des moments. D’où cette course sans fin pour s’enivrer, l’oublier, car nous avons tous conscience que chaque minute qui passe nous rattache à notre destin de mortel. Tous les moyens sont bons pour occuper ces tranches de vie avec de multiples activités : on est capable de courir pour courir, de suer pour suer, lire, rêver, « ipader » à longueur de temps, le tout étant d’échapper à la vacuité de l’inoccupation, autrement dit l’ennui. C’est lui l’ennemi en fait. C’est avec lui que nous sommes pris de langueur, d’angoisse existentielle, ce que d’aucuns nommaient le « spleen ».

Avez-vous remarqué comme une période occupée pleinement passe bien plus vite que la même si on n’a rien à faire ? Einsten en a conclu à la relativité du temps. Et pour accentuer la torture, rendre l’ennemi bien visible, l’Homme a inventé la pendule. Essayé de vous passer de votre marqueur de temps : vous y reviendrez toujours. L’heure est présente partout : au poignet, dans les bistrots, au fronton des gares, sur votre portable, sur le tableau de bord de votre voiture… C’est du masochisme.

Pour mieux tuer le temps, on l’a matérialisé concrètement. Mais c’est un mirage : tirer sur la pendule n’empêche pas le temps de continuer son cheminement. Vous perdez votre temps, et le temps perdu ne se rattrape pas. On peut tout juste partir à sa recherche avec Proust… si vous aimez les madeleines.

En écrivant ces lignes je n’ai pas vu le temps passer. Je n’ai donc pas perdu mon temps !

 

 


SOURIEZ, C'EST L'ETE !

UNE BONNE DOUCHE, CA FAIT DU BIEN !

Vous avez bien trimé dans le jardin et la chaleur de juillet vous a bien fait suer. Ou alors vous avez décidé de ranger le grenier et depuis le matin, vous fourgonner au milieu des « amis de trente ans » et plus dont on hésite encore à se séparer,  et le lieu transformé en four a fait de vous un être mi-liquide, mi-solide, sans bien savoir où se trouve la frontière.  A moins que vous n’ayez décidé de perdre une partie de cette ceinture abdominale qui noie votre sobre musculature, par une série d’exercices appropriés et forcément, la première réaction du corps c’est de perdre son eau… Bref, les occasions de suer ne manquent pas. C’est alors que le passage sous la douche s’avère vraiment bienvenu.

C’est à la sortie que la phrase vient comme une manifestation de satisfaction physique qu’elle traduit pleinement : « Une bonne douche, ça fait du bien ! ». Il ne s’agit pas d’en signifier la rareté et d’en souligner la fonction de décrassage, ce qui de nos jours, serait une incongruité. Non, non, c’est plus épicurien. C’est le plaisir à l’état pur de sentir son corps propre, la peau adoucie par le savon liquide, les muscles soudains détendus, l’odeur de propre qui va avec et sans laquelle il n’y aurait pas cette sensation de bien-être. Peut-être cela tient-il à la fonction massante du jet projeté sur la peau. Alors que le bain amollit, la douche revigore.

C’est aussi une manière de dire qu’un événement  a remis les idées en place. « Une bonne douche, ça fait du bien ! », je l’ai entendu prononcer par une amie ministre répondant à son interlocuteur qui évoquait devant elle telle défaite électorale inhabituelle d’un élu du coin. En plus du constat, l’expression ajoute alors une note ironique à l’égard du personnage concerné. Peut-être était-il un peu trop sûr de lui, comprend-on.  A moins qu’il n’y ait ici une forme de rivalité, toujours présente en politique, qui se manifeste sous la forme d’une boutade. On traduit alors : « Mon petit père, ça t’apprendra, moi, j’y suis passé avant toi ! ». Transposable à toute situation acquise d’avance et sanctionnée par un échec avéré.

Quoi qu’il en soit, douche physique qui procure du plaisir, ou douche morale qui dissout les espoirs conçus, il y a un effet bénéfique. Dans le premier cas, elle a effacé des heures d’efforts, les courbatures qu’elles ont engendrées. Dans le second, elle permet de retrouver l’humilité et la modestie face à l’échec, qualités essentielles pour se remettre en cause et repartir du bon pied.

Oui, « une bonne douche, ça fait du bien ! »

 


LES PIEDS DANS LE PLAT

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On ne peut pas plaire à tout le monde. Avec ce que je vais dire aujourd’hui, ça continuera d’être le cas.

Et le cas qui m’intéresse, c’est celui de Gilles Bourdouleix. J’ai envie de livrer mon opinion, parce que vraiment,  j’ai le sentiment que tout est fait pour l’accabler et le « descendre » dans un procès expéditif où il joue le rôle du mauvais petit canard ou du mouton noir. Je le fais d’autant plus volontiers que je ne me suis jamais privé d’ironiser sur ses sautes d’humeur. Toujours avec humour, parfois grinçant, jamais avec méchanceté.  Aujourd’hui je suis désolé de voir que certains de mes amis se joignent au cercle accusateur et moralisateur des donneurs-de-leçons-de-la-bienpensance-patentée.

J’ai écouté avec intérêt l’interview qu’il a donnée à la télévision locale de Cholet et les explications qu’il fournit sur les conditions de « l’incident » qu’on lui reproche. Mon expérience, qui ne date pas d’hier, des rapports avec les journalistes, m’incline à lui accorder crédit plus qu’au scribouillard chargé de rapporter ses propos. Depuis le « la Salope » prononcé par un ministre dans une conversation privée, à l’encontre d’une élue, et enregistré à son insu par un journaliste à quelques mètres, le « problème, c’est quand ils sont nombreux » de Brice Hortefeux, rapporté sorti de tout contexte, le « casse-toi, pauvre con » de Nicolas Sarkozy, murmuré plus pour lui que pour le « corniaud » qui l’avait insulté… on sait que tout est bon pour faire baver le lectorat et la toile, et que tout propos peut-être capté et rapporté, déformé, amplifié, en dehors de toute éthique. Ce qui est plus grave dans le cas de Gilles Bourdouleix, c’est si la phrase a été « manipulée ».

C’est pourtant bien vrai qu’il est difficile aujourd’hui de trouver un professionnel compétent pour donner une interview, tant sont nombreux ceux qui veulent vous faire dire à tout prix ce qu’ils ont envie d’entendre de vous, même si ce n’est pas votre idée. De là, ces entretiens qui ressemblent de plus en plus à des interrogatoires de garde-à-vue à la « Bourdin », dans lequel votre interlocuteur sait à votre place ce que vous devez dire, et insiste pour l’obtenir. Et quand on sait que les journalistes sont à plus de 90% de gauche… Si vous êtes de droite, craignez le pire ! 

C’est bien pour ça que chez nous,  nous avons cessé d’acheter la presse locale du Maine-et-Loire et préférons lire la presse nationale d’opinion. Au moins on a choisi l’orientation qui nous convient.

Quant à Gilles Bourdouleix, bien que j’aie été déçu qu’il ait quitté l’UMP, que ses prises de position m’ont parfois surpris et parfois mis en colère, je refuse aujourd’hui de lui jeter la pierre.  Lui, « faire l’apologie des crimes nazis », comme il en est accusé, ce n'est pas ridicule, c'est grotesque ! Oui, c’est vrai qu’il a du caractère, je dirai même que c’est parfois « un sale caractère ». Je me doutais qu’il ne resterait pas longtemps dans le marigot centriste. Je partage néanmoins son avis quant à l’exaspération qui monte chez les Français. J’ai eu à voyager pas mal ces derniers temps sur les routes de l’hexagone, jamais je n’ai autant vu de « rassemblements » de gens du voyage, occupant des terrains avec plusieurs dizaines de caravanes à chaque fois. C’est à se demander d’où "ils" sortent !

De même, la pression des intégristes dans nos quartiers et la circulation de femmes portant le voile intégral, devient de plus en plus insupportable, d’autant qu’une loi a été votée. Faut-il provoquer un trouble à l’ordre public à chaque fois, pour faire respecter notre république laïque ? Pourquoi n’exerce –t-on pas des contrôles à répétition pour inverser la pression ? L'idéal, serait que la communauté des musulmans modérés fassent la pression eux-mêmes pour réduire leurs "extrémistes".

Je pense, comme lui, que tout cela finira mal. Par un vote populiste au mieux, par des « Saint-Barthélemy » au pire, comme le laisse penser la montée des actes islamophobes : personne ne peut souhaiter l’un et l’autre. La faute en reviendra au laxisme de la gauche dont une partie a trahi depuis longtemps la laïcité républicaine pour donner dans le « multiculturalisme » qui est la porte ouverte à tous les errements communautaristes.

En attendant, ce sont des élus de terrain comme Gilles Bourdouleix qui doivent gérer les situations d’incivilité et de non-respect des lois. N’oublions jamais que le Maire est un magistrat et qu’il doit veiller à la paix civile sur le territoire de sa commune. Il serait tout de même heureux que les éluscomme lui, qui ont à coeur de faire respecter nos valeurs, puissent compter sur la force publique pour accomplir leur mission.

 


LECTURES D’ETE

Tout va bien001

TOUT VA BIEN (ou presque)

De Olivier Pastré et Jean-Marc Sylvestre

 

Voilà 18 courtes leçons d’économie pratique à la portée de tous pour ceux qui veulent comprendre le monde dans lequel nous vivons et surtout pourquoi, pour peu qu’on le veuille un peu, la France n’est pas complètement foutue. « Il s’en faut de pas grand-chose » précise les auteurs. C’est ce « pas grand-chose » qui pose problème pourtant quand on y regarde de plus près.

Face à ceux qui nous disent que nous « dansons sur un volcan », nos deux compères veulent voir la partie à « moitié pleine » du verre : l’inflation mondiale est maîtrisée, et pour longtemps, tant pris pour ceux qui rêvent de payer nos dettes ne monnaie de singe ; le protectionnisme est sous contrôle, même s’il y a ici ou là quelques tentations mais la mémoire des années 30 est encore bien présente pour dissuader de tomber dans ce piège ; la zone euro est sécurisée par la mise ne place des mécanismes de stabilité, et l’on ne voit pas ce qui pourrait la faire éclater tant les économies sont maintenant imbriquées ; les pays du sud commencent à relever la tête, comme quoi l’austérité est un chemin difficile mais le seul payant à terme ; les Brics (Brésil, Russie, Inde et Chine) consomment les produits occidentaux et nous permettent de maintenir une activité… Vision certes optimiste, mais quand même réaliste. Car les auteurs n’ont pas peur d’énoncer les zones d’ombre.

Une vision qu’ils appliquent aussi à la France. Quelques éléments : la dette nationale est détenue à 70% par des investisseurs étrangers, preuve qu’ils croient dans notre pays. Encore que ce point de vue était énoncé au printemps et depuis la situation s’est approchée un peu plus de la perte de contrôle. Ils soulignent que l’hexagone est non seulement plus riche que l’Allemagne avec un patrimoine moyen de 293 000 euros (2010) contre 190 000 euros, mais notre système bancaire est bien plus solide. Ils passent en revue les atouts de la France : attractivité, industries « top », réforme de l’Etat amorcée bien que trop timide, l’innovation reconnue comme nerf de la guerre, des entreprises qui ne se portent pas trop mal, preuve qu’elles sont solides si l’on tient compte de la guerre politique et fiscale qu’elles subissent…

Pour finalement conclure que la déprime des Français est plus une affaire de « ressenti » qu’une réalité. La faute aux économistes et aux médias. Sans oublier les responsables politiques … Si ce court traité prend la forme d’un plaidoyer, c’est pour la bonne cause : il faut cesser de décourager les générations de jeunes qui partent à l’étranger. Curieux paradoxe : la France exporte des Bac +5 et importe des Bac – 3 !

Pour ceux qui veulent garder des raisons d’espérer. En même temps une mine de données facilement accessibles et bien utiles en ces temps de bourrage de crâne !

Ah, j’oubliais : la crise est toujours là ! Les deux auteurs le précisent d’emblée.

 


SOURIEZ, C'EST L'ETE !

 LES SALADES SONT BONNES !

Qui n’est pas allé au fast food, Mac Do ou Quick… Chez les adultes, il n’est pas toujours facile de faire avouer qu’on a cédé aux petits-enfants, qu’on a fait une entorse aux principes, et qu’on est allé se restaurer dans l’un de ces temples de la mal’bouffe, comme on dit. En en ne sachant probablement pas que c’est au pays de la gastronomie qu’on en trouve le plus. Si, si !

Il est aussi de bonnes raisons. Quand on est en route et qu’on ne veut pas perdre de temps, c’est encore là qu’on peut se nourrir dans des délais compatibles avec le timing prévu du voyage. Il faut reconnaître que c’est une réalité. Celui qui se laisse tenter par un p’tit resto bien traditionnel à la cuisine familiale bien léchée s’en prend pour une bonne heure et demie. La cafétéria de grande surface est une autre alternative, avec des aléas qu’on ne maîtrise pas toujours quant à la qualité des mets. Le rapport qualité-prix n’est pas le même non plus.

Aussi, la pause type « Mac do » n’est pas sans intérêt. Si elle s’effectue avec des enfants, l’excuse est toute trouvée. D’ailleurs, le succès est garanti et la cote des grands parents monte aussitôt de plusieurs crans s’il en était besoin. Sinon, on peut toujours préciser : « Les salades sont bonnes ». C’est ainsi faire la concession en en montrant les limites. Le péché inavouable est en effet de s’abaisser à ingérer ce chef d’œuvre de déséquilibre alimentaire que constitue un « big Mac ». Dans un pays ou « manger équilibré » est devenu une obsession, le « hamburger » est montré du doigt : c’est le mouton noir.

« Les salades sont bonnes ». C’est aussi la vérité. La composition en fait un repas quasi complet, et l’on n’est pas obligé de consommer les sauces sucrées qui sont servies avec dans leur petit cube conditionné. On peut ajouter quelques nuggets et l’inévitable pochon de frites… C’est céder à la gourmandise, car rien n’oblige à les ajouter, la portion de salade étant correctement dosée. Si on précise en plus un effort pour « hexagoniser » les composants, on se sent tout de suite moins coupable.

Cela n’empêche pas que vous trouviez de temps en temps devant un incorruptible qui vous assénera son : « moi, je n’y ai jamais mis les pieds ! ». C’est là que la parade est toute trouvée : « Les salades y sont bonnes » ne vous rend pas complètement condamnable puisque vous vous êtes contenté d’un plat bien de chez nous : la salade composée. Tant que vous n’avez pas cédé à l’empilage de ketchup, de viande hachée, de lamelles de fromages et de je ne sais quoi d’autre, vous pouvez espérer échapper au jugement définitif qui vous relèguerait dans la catégorie des personnes sans goût, des propres à rien prêts à abandonner les canons de notre gastronomie nationale.

Il n’empêche ; vingt-cinq minutes après, vous ressortez avec la panse satisfaite et le sentiment de ne pas avoir trop mal mangé. C’est déjà ça ! Ce n’est pas toujours le cas après le détour par une gargotte.



ALLEZ COMPRENDRE !

 

Quelques brèves.

On ne touche pas... aux requins, on ne touche pas au gaz de schiste mais on va toucher à l’embryon humain. Cherchez l’erreur ! On recherche surtout le bon sens.

Ah le bac 2013 ! Quel score ! Il est fort Peillon, non ? Il suffit qu’un ministre de gauche arrive pour que la réussite soit au rendez-vous, avec un pourcentage historique de 86,8 %. Les mauvais esprits font une relation avec les consignes de surnotation qui ont été données. Une seule ombre au tableau : les mentions qui constituent une grave discrimination pour les élèves les moins favorisés … bien que l’examen soit anonyme.

Comment, en voulant économiser 1 milliard d’euros, on en perd 5 ! C’est ce qui arrive avec la dégradation du cadre fiscal des services à la personne. Une étude très sérieuse démontre qu’une augmentation de 10% du prix horaire, le volume baisse de 10%. Un glissement évalué à 170 000 emplois d’ici 2016. Il faudra expliquer ça à notre sombre Ayrault.

Médiapart dénonce l’emploi par Marine Le Pen de Louis Aliot comme assistant parlementaire payé par le Parlement européen, sous prétexte qu’il serait son « concubin », ce qui est formellent interdit par le règlement de l’institution européenne. Celle-ci rétorque qu’il s’agit d’une relation informelle et qu’elle n’est ni mariée, ni pacsée, ni en vie commune avec l’intéressé. Tout comme la courtisane de l’Elysée, en fait. Mais on attend encore que Médiapart s’en émeuve. On se demande bien pourquoi. Serait-ce parce que M. Plenel est un ami du Président ?

Le pingouin dinait hier soir avec une centaine de journalistes qui le suivent au jour le jour. Une première pour la République. Peut-être aurait-il pu leur annoncer que pour faire des économies et aussi pour rétablir la justice avec les autres contribuables, il mettait fin à l’exonération professionnelle qui leur est (généreusement) accordée. On peut toujours rêver. Il tient trop à ses cireurs de pompes.

La paille et la poutre, nouvelle version. Pour Le Foll et Bachelay, l’UMP souffrirait d’un « déficit de valeurs » et ferait de ce fait le lit du FN. En voilà deux qui n’ont pas bien observés les résultats des scrutins partiels où il s’avère que ce sont les électeurs de gauche qui ont fait monter le parti d’extrême droite au 2ème tour. Un raisonnement tellement confortable et qui évite surtout de se remettre en question.

 


SOURIEZ, C'EST L'ETE !

Mode  bizarre

TU NE VAS PAS SORTIR COMME CA !

On le sait, l’image qu’on donne de soi, ce n’est pas quelque chose d’anodin. Elle participe de notre personnalité. Elle contribue à façonner l’idée que les autres se font à notre sujet. Le style vestimentaire évidemment compte beaucoup. On a beau dire que l’habit ne fait pas le moine, le jugement d’autrui se fait encore beaucoup sur les apparences.

C’est pourquoi je pense que les femmes sont très sensibles à cet aspect des choses et veillent plus que les hommes, peut-être, à leur tenue vestimentaire, en plus des efforts qu’elles font pour agir physiquement sur leur silhouette.

Sans faire de généralités abusives, il me semble que les hommes sont moins attentifs à cet aspect des choses. Laissons de côté la part du physique contre laquelle on ne peut rien. La nature n’est pas toujours indulgente avec le genre humain. Cela n’empêche pas de s’habiller correctement et avec goût. C’est sur ce point précis qu’intervient, généralement, le jugement féminin.

« Tu ne vas pas sortir comme ça ! » : la sentence vient de tomber. Pourtant je me trouvais correctement vêtu. Il y a des critères qui échappent à l’entendement masculin. Est-ce cette trop vieille chemise un peu défraîchie que je garde et que j’affectionne pour son tissu agréable à porter qui ne fait pas l’affaire ? C’est vrai, elle fait un peu misérable, mais enfin, nous ne rendons pas visite au roi d’Angleterre ! Une autre fois ce sont ces chaussures si souples mais un peu avachies qui ne font pas l’affaire. Ou encore la couleur du pantalon qui n’est pas suffisamment assortie avec la veste…

C’est curieux, mais à chaque fois, je sens pourtant que ça ne va pas le faire. Une sorte de pressentiment, à moins que ce ne soit l’habitude… et le goût de la provocation. Mais je suis tenu à l’œil ! Impossible de passer la porte d’entrée avec un peu de laisser-aller.

« Tu ne vas pas sortir comme ça ! ». C’est une condamnation morale en même temps qu’une exigence. On aurait pu dire : « Tu n’as pas honte de toi ? », ou « Tu ne te vois pas ! » ou « Qu’est-ce qu’on va penser de toi ? ». A bien y regarder, on pourrait être tenté de s’en « foutre ». On a bien le droit au relâchement, et quand je vois l’accoutrement des jeunes d’aujourd’hui, pantalons sur le bas des fesses et « raie à l’air » ou presque, je me dis que même avec une faute de goût, je suis encore bien loin de donner une image aussi déprimante de ma personne.

Mais, une fois que la sentence est tombée, il n’y a plus de choix. Sans chercher plus loin, il faut aller corriger le défaut : changer le pantalon qui jure, abandonner les chaussures si confortables mais qui font « plouc » pour de plus belles qui font mal aux pieds, enfiler une chemise plus adéquate…

Enfin, j’aurais tenté le coup. Pour autant, peut-on en vouloir au cerbère qui veille jalousement sur votre amour-propre pour le maintenir au bon niveau ?

 


LA REPRISE DE DIAFOIRUS

 

Diafoirus

« La reprise est là ! ». Vraiment ?

Notre docteur Diafoirus n’a pas bien compris ses notes économiques fournies par son cabinet, ou alors il est entouré d’idéologues et d’astrologues qui donnent dans la boule de cristal. Philippe Tesson dans le Point parle d’un « enfumeur ». Le mot est faible.

La conjoncture en Europe persiste à ne pas être bonne. Les pays émergents (Brésil, Inde, Turquie), la Russie et même la Chine, connaissent un ralentissement significatif de leur croissance au point que les investisseurs retirent leurs capitaux. Les monnaies se déprécient et les bourses flanchent.

En France, les recettes nettes fiscales sont nettement inférieures aux prévisions. La décélération de la collecte de la TVA s’avère supérieure à la dégradation des achats. Concernant l’impôt sur les bénéfices des sociétés, le gouvernement tablait sur une hausse de 31% alors qu’elle n’est que de 1% en comparaison avec la même période de 2012. L’optimisation fiscale n’explique pas tout. A la fin mai, le déficit de l’Etat atteignait 72,6 milliards d’euros, en hausse de 3 milliards par rapport à la même période de 2012, preuve que les dépenses ne sont pas tenues. Elles ont d’ailleurs augmenté de 10 milliards sur un an. Toujours par rapport à 2012, les défaillances d’entreprises progressent de 9,4% et on estime à 62 000 les emplois menacés par les défaillances en cours.

Ces deux indicateurs : déficit de l’Etat et défaillances d’entreprises font douter d’une sortie rapide de crise.

A cela s’ajoutent plus de 11 000 emplois à domicile détruits en un an par les nouvelles mesures fiscales sur les ménages. On oublie que dans les niches il n’y a pas que des chiens qui aboient, il y a aussi de nombreux emplois financés.

Notre Diafoirus a confondu une embellie partielle de l’activité avec la reprise cyclique qu’il attend comme le messie. Le mot embellie est lui-même peu approprié tant les chiffres sont contradictoires et irréguliers d’un mois sur l’autre. En mai, les exportations ont calé et le déficit commercial s’est creusé. La consommation des ménages, qui reste un faux indicateur de prospérité puisque les produits manufacturés sont rarement produits dans l’hexagone, reste en berne. Le taux de marge des entreprises n’en finit pas de s’effondrer pour atteindre son plus bas niveau historique en juin à 28,4%, un frein puissant pour les investissements.

Sur le front de l’emploi, les effets des mesures engagées par le gouvernement qui restent l’alpha et l’oméga du discours présidentiel, ne concerneront que 170 000 à 200 000 personnes d’ici le printemps prochain, soit à peine le nombre des emplois réels qui seront détruits d’ici là. Une goutte d’eau dans l’océan du chômage. Selon l’Insee, près de 120 000 emplois ont été détruits depuis un an. L’emploi intérimaire se dégrade à nouveau fortement  et n’augure pas d’une vraie reprise de l’activité.

Et la rentrée s’annonce tendue. C’est à l’automne qu’on va découvrir le solde des impôts avec l’addition réelle à payer, que la facture d’électricité augmente, que le gazole renchérit. Et que la réforme des retraites viendra amputer un peu plus les revenus et les charges des entreprises comme il faut s’y attendre. A cela vont s’ajouter d’autres « sucreries » comme une taxe sur les autoroutes que les Régions socialistes préparent pour compenser la baisse de leurs dotations par l’Etat, et la hausse de la TVA à 19,6% déjà prévue pour le 1er janvier : il n’est pas certain que ce ne soit que d’1/2 point comme voté.

Sans parler de la remontée des taux d’intérêts à long terme qui arrivera inévitablement dès que l’excès de liquidités entretenu par la Fed commencera à se tarir, avec en conséquence, à l’horizon, un krach obligataire.

Avec un tel contexte, il faut avoir fumé la moquette pour être optimiste.

En attendant, reprenons tous en chœur : «Tout va très bien, Madame la Marquise…» !

Drôle de reprise !

 


SANS CONTESTATION, JE SUIS UN GARCON !

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Né XY, et cinquième et dernier de la fratrie, j’aurais pu être XX. Tout du moins c’est ce qu’espéraient ma grande sœur et ma mère, vu qu’il y avait déjà trois garçons. Je vous parle d’une époque où l’on ne connaissait le sexe qu’à la naissance. Je me vis attribuer Daniel comme prénom, choisi par ma sœur, probablement en hommage à la star d’alors, Danielle Darieux. Et je dois dire qu’elle a dû bien jouer à la poupée avec moi, à voir sur les photos de l’époque, les jolies bouclettes blondes et le rouleau sur le dessus de la tête, dont j’ai longtemps été affublé ; d’ailleurs les personnes non averties me prenaient pour une fille. J’étais aussi, parait-il, très mignon. En suivant les préceptes de Mme Belkacem et de la théorie du genre, j’aurais normalement dû virer homo.

En fait j’ai vécu mon enfance et mon adolescence dans un univers au matriarcat affirmé et assumé, avec une mère de caractère. En matière de stéréotypes sociaux, j’ai été servi. Certains penseurs d’aujourd’hui me considéreront donc comme « aliéné » par mon éducation. Je pense au contraire que c'est comme ça que je me suis "construit". La vie et l’évolution des mœurs ont fait ensuite que je me suis adapté à l’environnement social, et ne croit pas être totalement décalé par rapport à l’environnement actuel entre homme et femme dans un foyer. Enfin, n’exagérons rien : autant que possible.

Mais je refuse d’être un être débarrassé de mes oripeaux sociaux, ceux dont je me suis affublé petit à petit, même s’ils ont été, comme on dit « socialement induits ». Je refuse d’être un individu dégriffé, transparent, sans caractéristiques humaines et sociales, et particulièrement celles qui touchent à mon sexe : né avec « pompe et sacoches ». Il n’est pas question pour moi de nier ce que la biologie a fait de moi et que je n’ai pas choisi, parce que je n’y peux rien. Je suis né mâle. Et comme tel, j’ai toujours été attiré par les filles, pour jouer au papa et à la maman, ensuite pour jouer au docteur, puis pour flirter. Le parcours d’un garçon ordinaire né d’un embryon XY, avec un cerveau titillé par la testostérone, cette hormone du mâle qui a alimenté mes jeux guerriers, et plus tard concouru au développement de ma pilosité et de ma libido.

Je n’ai pas de regrets quant au fait de ne pas avoir vu pousser ma poitrine. Je préfère admirer celles du sexe opposé. Le point de vue extérieur me semble meilleur à tous égards. Et tant pis aussi, si faute d’oestrogènes et de progestérone, mon comportement manque de grâce et mes formes d’harmonie. Inutile de se poser la question de savoir pourquoi un cul féminin est généralement plus beau qu’un cul masculin : c’est comme ça, et vous me direz que c’est un point de vue d’homme. Tout est là ! Le monde dans lequel je suis né,  j’ai vécu et évolué, m’a déterminé et défini tel que je suis. Vouloir me séparer de ce monde, c’est vouloir m’empêcher d’exister comme un humain.

Le projet de réduire à tout prix l’homme à la femme et vice-versa, au-delà du constat biologique, n’a aucune justification à mes yeux. Les généticiens, les endocrinologues nous l’expliquent très bien : le cerveau vit sous influence hormonale liée au sexe. Cela n’empêche pas de plaider pour l’égalité et l’égalité ne doit pas faire disparaître l’altérité.

Que voulez-vous, la biologie est têtue, et n’en déplaise aux théoriciens du genre qui voudraient gommer toutes distinctions entre les deux sexes, les hommes et les femmes présentent des similitudes structurelles mais aussi des différences irréductibles. Les avancées en génétique, en imagerie et en hormonologie démontrent que les comportements masculins/féminins ont des caractéristiques spécifiques non façonnées uniquement par des stéréotypes d’ordre social.

La part de l’inné et de l’acquis : vieux débat. Mais avec la théorie du genre, vieille lune née dans les années trente en Californie et qui atterrit maintenant chez nous, on touche le fond de la cocasserie, pour rester poli. Foin de cette pseudo-révolution culturelle qui voudrait faire émerger un être nouveau, libre de tout choix, livré en kit à monter soi-même, ni garçon, ni fille –je choisirai plus tard-, en dehors de toute réalité dans une vision idéologique de l’humain. L’être humain, ce n’est pas une idée, c’est de la chair, des os et … de la chimie ! Et le fait que la nature produise parfois des variations qui expliquent par exemple l'homosexualité ne change rien au problème.

On va me traiter de « réac », c’est sûr. J’assume. Quand un pouvoir veut imposer à un peuple des âneries avérées, il ne faut pas se contenter de résister. Il faut se révolter !


SI VOUS ECOUTEZ LE PINGOUIN LE 14 JUILLET…

 

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D’abord, vous avez du temps à perdre. Déjà qu’il va nous gâcher le défilé !

Mais en l’écoutant, il serait bon que vous gardiez en mémoire quelques réalités. Parce qu’il va encore mentir, procrastiner, mettre sur le dos des autres, enfumer… Il parle de l’Elysée pour tenter de faire croire qu’il dirige. Il en est rendu là !

La France est confrontée à un précipice budgétaire sans précédent.

Elle n’a jamais été aussi endettée avec un passif de plus de 1900 milliards d’euros. La récession est là, et les mises à jour administratives de Pôle emploi n’y changent rien, elle produit un nombre croissant de chômeurs et oblige 65000 entreprises à mettre la clé sous la porte chaque année.

Les impôts vont continuer d’augmenter.

Après une hausse de 22 milliards d’euros en 2012, 33 milliards en 2013, les impôts vont encore augmenter en 2014 : il faudra trouver entre 6 milliards et 12  milliards supplémentaires, au bas mot. Le coup d’assommoir fiscal aura donc été en trois ans de 67 milliards d’euros. Du jamais vu dans l’histoire de notre pays. C’est une grave erreur économique que les socialistes sont incapables de corriger, tellement ils sont persuadés que chaque problème trouve sa solution dans une hausse des impôts.

D’autant plus que les recettes fiscales ne sont pas au rendez-vous.

Mais à prélever sans cesse dans la poche des entrepreneurs, des épargnants, des classes moyennes, dans le tiroir-caisse des PME, dans le coffre-fort des grands groupes, la machine s’enraye : alors que les impôts n’ont jamais été aussi élevés, les recettes fiscales baissent, la TVA ne rentre plus. Les hausses d’impôts ont précipité le pays dans la récession depuis septembre 2012. Et il ne vous parlera pas du pouvoir d’achat qu’il a mis en berne sauf pour accuser Merkel ou Barroso.

La France est devenue un état totalitaire.

Alimenté par le terrorisme intellectuel, la gauche attaque petit à petit nos libertés. Elle tient déjà tous les pouvoirs, exécutifs et législatifs, elle gère quasiment toutes les régions et plus de la moitié des départements. La justice est rendue de plus en plus souvent sur des critères idéologiques avec le règne installé place Vendôme du Syndicat de la Magistrature. La répression se fait plus ferme quand il s’agit d’opposants de droite et l’emprisonnement d’un jeune manifestant contre le mariage pour tous vient d’instaurer officiellement le « délit d’opinion ».

Les socialistes tripatouillent les futurs scrutins.

Les socialistes tripatouillent le nombre des conseillers de Paris, ont entrepris un grand charcutage du redécoupage des cantons, modifient le scrutin sénatorial comme ça les arrange. Tout cela dans le silence complice des médias. La loi sur le cumul des mandats a été l'occasion d'imposer une part de proportionnelle, ce poison de l'instabilité gouvernementale.

Les médias sont de connivence.

Les médias, justement, sont plus préoccupés de ne pas « gêner la gauche » que de nous alerter. Rares sont ceux qui protestent de cette mainmise généralisée de l’idéologie sur tout le pays. La propagande de la théorie du genre s’étale sur les chaines publiques, les contre-vérités socialistes envahissent tous les plateaux dans des débats pipés, les mensonges sont relayés avec complaisance. Le Figaro est ravalé au rang de « tract de l’UMP » ! Les méfaits des élus socialistes condamnés sont passés sous silence. On veut nous faire croire à la « république exemplaire » alors que nous sommes en pleine dérive « bananière ».

Voilà, entre autre, à quoi vous pourrez penser en écoutant le pingouin pérorer le jour de notre fête nationale.

 


SUR LE MUR DES ENFOIRES

 

Le syndicat de la magistrature avait son « mur des cons », le calepin a son « mur des enfoirés ». Chaque fois que nécessaire, il y sera épinglé la ou les personnalités, de gauche de préférence, qui se seront signalées par leurs déclarations calamiteuses.

Désir-l'ectoplasme : son attaque contre Copé qui ferait honte à la France est risible. Et lui, il ne fait pas honte à la France ? Il a la mémoire courte !

Taubira-dégoût : elle mérite une mention spéciale pour sa décision de ne pas prendre de sanctions contre les magistrats qui sont à l'origine du "mur des cons". Et elle ose les appeler à leur devoir de réserve. mais pour qui elle nous prend ?

Ségo-la-haine, toujours aussi fiéleuse a déclaré, à propos des 20 jours passés en prison du jeune opposant au mariage pour tous, Nicolas, "cela lui fera une expérience !". Voilà un jugement opportun qui conforte l'instauration du délit d'opinion dans notre pays. Le socialisme est décidément une pensée totalitaire ! 

Arnaud Montebourricot, notre âne du sous-développement productif pour son affirmation : « Barroso, c’est le carburant du FN », oubliant sa responsabilité personnelle dans le blocage de l’économie et la montée du chômage avec sa stigmatisation permanente des patrons.

Michel Sapin-le-bouffi, notre ministre du développement du traitement social du chômage, préférant les emplois payants à ceux qui créent de la richesse et quidéclare, sans hésitation : «  c’est le discours de Jean-François Copé qui banalise le FN », oubliant les résultats désastreux de la politique économique du gouvernement et ses conséquences qui font monter la désespérance des Français.

 


AKHENATON

 

Dixième roi de la XVIIIe dynastie égyptienne (1372-1354 avant J.-C.), Aménophis IV met fin au polythéisme, confisque les biens de tous les cultes et instaure le culte unique du dieu solaire « Aton » et s’en fait le grand prêtre en prenant le nom « d’Akhenaton » (celui qui est agréable à Aton). Signalons au passage qu’il avait une épouse restée célèbre pour sa beauté : Néfertiti. Cette réforme révolutionnaire qui introduit le monothéisme ne durera que le temps de son court règne. Les prêtres furieux rétabliront les nombreux dieux dès sa disparition et n’auront de cesse qu’il soit oublié en faisant marteler son nom sur tous les monuments et jusque sur son sarcophage. L'aventure sera unique, mais éphémère : quatorze ans dans la très longue histoire de l’Egypte.

Si j’évoque cet épisode de l’Egypte antique, c’est parce que les socialistes se comportent avec le quinquennat de Nicolas Sarkozy comme le clergé d’Amon avec le règne d’Akhenaton. Tout faire pour que plus rien n’existe de son œuvre, au point de défaire les lois et de véhiculer les contre-vérités comme celle qui consiste à dire quotidiennement qu’il n’a pas fait grand-chose pendant son mandat.

La réalité est évidemment toute autre : plus de 80 réformes touchant à tous les domaines de la vie quotidienne des Français, visant à simplifier l’administration du pays, le rendre plus performant. Citons la carte judiciaire, la carte militaire, la loi instituant le conseiller territorial fusionnant le conseiller général et le conseiller régional, la réforme hospitalière, l’autonomie des universités, la fusion du commandement de la police et de la gendarmerie, la taxe professionnelle, … Le dialogue social a été renforcé, les pouvoirs du parlement élargis, les comptes de l’Elysée soumis au vote du parlement et au contrôle de la Cour des Comptes, bref, faire l’inventaire complet serait fastidieux. Et je n’aborde pas son œuvre nternationale, immense comme chacun sait, avec les rebondissements internationaux de la crise des subprimes, des finances et de la dette…

Sans parler des efforts de discipline gestionnaire. On nous saoule avec les efforts du gouvernement socialiste qui n’en sont pas, puisque les économies réelles 2013-2014 seront de 100 millions d’euros de budget à budget et non de 14 milliards, comme on essaie de nous le faire croire avec un trompe l’œil savamment orchestré. C’est oublier que, hors dépenses extraordinaires liées à la crise de 2008-2009, le budget de l’Etat a été tenu. Mieux, il a baissé d’un an sur l’autre en 2010-2011, et pour la première fois depuis plus de 40 ans, le budget voté en 2011 pour 2012 était en diminution réelle. Le collectif budgétaire et les dépenses de cigale des socialistes n’ont pas permis sa réalisation.

Mais voilà, Sarkozy n’est pas Akhenaton, et surtout, il est encore bien vivant. Et il sait se rappeler à leur bon souvenir, même avec les pires tracas qu’ils lui font subir, toutes institutions confondues, tels ces grands prêtres obsédés par leur vengeance. L’épisode du Conseil Constitutionnel n’étant peut-être que l’ultime « saloperie » que le clan chiraquien pouvait concocter par l’extrême sévérité du jugement sur des faits... discutables.

Ce dont ils ne se rendent pas compte, c’est que, loin de le décourager, ces attaques le renforcent, c’est que loin de le faire oublier, elles le rendent désirable en en faisant une victime, c’est que loin de lui nuire, elles le servent tant il semble que sans lui, ils ne sont rien. Sarkozy est plébiscité par les sympathisants de l’UMP. Il est l’obsession de la gauche : le pingouin se réfère à lui en permanence, qu’il veuille s’en démarquer ou le copier. Ils avaient fait de « la régression sociale » le slogan principal pour le combattre, ce sont eux qui l’ont mise en pratique avec la hausse sans précédent du chômage, la baisse du pouvoir d’achat, la ponction fiscale sur les classes moyennes.

L’épisode Sarkozy n’est pas fini. Ils n’ont réussi qu’à accélérer l’écriture d’un nouveau chapitre. Seul l’intéressé connait la suite… pour l’instant.

Il n’a pas fini de les obséder !

Sans lui, ils sont perdus. Ils sont le néant. Et la France est à la renverse.


LECTURES D’ETE

Sauve qui peut001

Comment se détendre tout en restant branché ? La lecture peut être un excellent moyen. Voilà un livre que vous pourrez déguster à votre convenance installé dans un transat ou installé placidement sur votre serviette de plage à deux pas de l’estran.

SAUVE QUI PEUT !  « Arrêtez le tir aux pigeons »

De Eric BRUNET

Pour le polémiste, la France, c’est le Titanic. Et si vous ne voulez pas couler avec lui, puisque nos gouvernants paraissent incapables de le sauver, sauter dans une chaloupe avant qu’il touche l’iceberg qui lui sera fatal. Autrement dit, une seule solution : la fuite !

Il considère que la France est si sclérosée que l’émigration de ses jeunes entreprenants ne doit pas être vécue comme un drame, mais comme une chance. Notre seule chance de salut .

Le raisonnement d’Eric Brunet repose sur une analyse convaincante du déclin de notre pays. Vous voulez en connaitre les causes ? Il aligne les vérités que nous connaissons : la pression fiscale, la pathologie de l’égalité, le mépris de celui qui entreprend, auquel il faut ajouter le rêve de sécurité incarné par le statut de la fonction publique. Une toile de fond : une parodie de guerre civile permanente.

Alors, oui, la fuite est une solution. Une partie des exilés volontaires reviendra à terme au pays, nourris d’expériences étrangères. Eux seuls sauront sortir de l’ornière notre vieille nation.

Hollande, c’est le Harold Wilson, ce premier ministre travailliste, responsable de l’étatisation de la Grande-Bretagne qui en fit « l’homme malade » de l’Europe.

L’auteur qui ne voit point venir le « Thatcher » français cite un jeune expatrié à Londres : « Nous allons revenir, forts de notre expérience d’un monde ouvert et libre. Nous aimons trop la France pour la laisser entre vos mains ! ».

Eric Brunet nous prend à témoin : « Dans une Europe où l’on professe la libre circulation des biens et des personnes, faut-il continuer à conspuer ceux qui, chômeurs, artistes, entrepreneurs, ingénieurs, jeunes diplômés, chercheurs, ouvriers, business angels, vont chercher ailleurs une chance de réussite ? Non, bien sûr ! » 

Et si la prophétie du retour ne se réalise pas, c’est que l’autre scénario, moins avantageux pour nous, ce sera produit. Celui qui verrait nos concitoyens les plus énergiques se détourner de notre pays. Dans le passé, la France a connu de tels mouvements, tels les protestants si industrieux fuyant les dragonnades de Louis XIV, pour le plus grand bénéfice de l’économie hollandaise ou allemande. Un exemple plus proche de nous, cité par Eric Brunet : ce proche de Turgot, désabusé par le tour sanglant pris par la Révolution française qui alla s’installer aux Etats-Unis où il créa une petite entreprise appelée à grandir, grandir…. Il s’appelait Du Pont de Nemours ! Le malheur c’est qu’il n’est jamais revenu.

Mon passage préféré : « La fainéantise, c’est plus que notre fonds de commerce, c’est un tropisme national, des « rois fainéants » au VIIème siècle jusqu’aux 35 heures de Martine Aubry en 2000. Quand on goûte l’euphémisme, on appelle ça l’art de vivre à la Française. »  et suivent une vingtaine de pages argumentées et illustrées. Un régal !

 Tous les sujets qui fâchent sont abordés, c’est ce qui fait le charme et l’intérêt de ce livre, qui se veut évidemment polémique. C’est du pur Brunet !

Sauve qui Peut, Eric Brunet, Albin Michel

 

 


Pourquoi la croissance française ne repartira pas

 

Voici un article très intéressant et en même temps inquiétant pour l’économie de notre pays. Autant s’y préparer.

Par Eric Le Boucher, Editorialiste aux Echos.

Les réformes structurelles, vues en France comme une obligation imposée d'ailleurs, sont très structurellement la seule stratégie politique pour retrouver la croissance.

La croissance en panne

 Les points à retenir

- Le chef de l'Etat pense que la croissance remontera inéluctablement avant la fin de son mandat. Tout porte à croire qu'il a déjà perdu son pari.
- Sous l'effet de la crise, la croissance se retrouve à un niveau nettement plus bas que sa tendance antérieure.
- Or de la politique budgétaire à la consommation, en passant par l'investissement privé, tous les moteurs sont à l'arrêt.
- Plus inquiétant encore, notre « croissance potentielle » est plus faible qu'auparavant, car notre productivité est en déclin.

 

« La fin du tunnel » est la promesse favorite des dirigeants politiques. Depuis 1973 et les chocs pétroliers, qui ont renvoyé la belle croissance des Trente Glorieuses aux manuels d'histoire, tous les gouvernements se sont livrés au rituel « le pire est passé ». En général, ils croient à leur prophétie. Il ne peut en être autrement : la lumière au bout du tunnel viendra, et elle viendra forcément avant l'heure électorale.

François Hollande est de ceux-là. Le chef de l'Etat pense que la croissance remontera inéluctablement comme la mer revient toujours dans le port pour mettre à flot tous les bateaux. Le fameux « cycle », n'est-ce pas ? Son programme électoral tablait sur 1,7 % de croissance en 2013, 2 % en 2014 et ensuite 2 à 2,5 % par an, par retour à la tendance de précrise (le PIB a crû en moyenne de 2,2 % de 1995 à 2007). L'attente du chef de l'Etat s'est déjà chargée de frustrations : 2013, au lieu de voir redécoller la France, l'a mise dans la récession. L'an prochain s'annonce positif, certes, mais bien peu : le gouvernement table sur un chiffre officiel de croissance de 1,2 % du PIB, la Commission européenne prévoit seulement 1,1 %, le FMI avance 0,9 % et le consensus des économistes un tout petit 0,7 %. Mais il faut pousser le diagnostic au-delà de 2014. L'économie n'est pas la mer qui va et vient.

Tout laisse penser que, en l'état actuel, la croissance française est cassée pour longtemps. Ce pour trois séries de raisons françaises et internationales.

La crise d'abord.

Elle a été d'une violence inouïe (plus dure que 1929, au départ) et elle dure depuis cinq ans. Elle a conduit dans tous les pays développés à « une contraction massive des potentiels de croissance », résume Laurence Boone, chef économiste en charge de l'Europe chez Bank of America Merrill Lynch (1). Des entreprises ont fait faillite, en particulier dans l'industrie, et les entreprises qui survivent ont, dans l'ensemble, beaucoup réduit leurs investissements. Total : la croissance se retrouve à un niveau nettement plus bas que sa tendance d'hier, elle a été amputée de 10 points, selon Patrick Artus, chef économiste de Natixis (2). Avant de retrouver le rythme d'avant-crise, il faut accélérer pour remonter ce gap.

Les freins ensuite.

Or, deuxième raison, beaucoup de freins sont mis. La politique budgétaire est devenue, partout, restrictive. Un autre moteur, l'investissement privé, est lui aussi à l'arrêt, voire bloqué en marche arrière. L'amélioration des marges des entreprises est le préalable à leur confiance dans l'avenir, hélas, elles continuent de se dégrader. Quant à la consommation, le troisième moteur, elle va subir les chocs négatifs des réformes structurelles et des ajustements budgétaires, comme le souligne Patrick Artus. Et, plus globalement, les salaires sont durablement sous pression. Résultat, conclut Laurence Boone, la France se classe plutôt parmi les pays méditerranéens pour lesquels il n'y a pas beaucoup de chances que le PIB réel rattrape le retard qu'il a accumulé pendant la crise depuis 2008.

Le potentiel de croissance enfin.

La troisième raison est fondamentale et plus inquiétante encore. La croissance de la France, comme de tous les autres pays, est plus ou moins en retard par rapport à la tendance antérieure, comme on vient de le voir. Mais cette tendance elle-même, nommée « croissance potentielle », est égale à la multiplication de deux facteurs : la croissance du nombre d'heures travaillées par la population, multipliée par la croissance de la productivité horaire.

L'examen du premier facteur ne laisse pas beaucoup de possibilités. Comme l'explique Gilbert Cette, professeur associé à l'université d'Aix-Marseille-II, il faut remonter le taux d'emploi des sous-employés en France : les seniors, les jeunes et les non-qualifiés. Les précédentes réformes des retraites ont eu déjà un effet remarquable puisque seuls 29 % des plus de 55 ans étaient encore au travail en 1995, ils sont 41 % aujourd'hui. Pour les jeunes, grave sujet de débat aujourd'hui, il faudrait imaginer des cumuls originaux études/emploi. Pour les non-qualifiés, tout dépendra de la réforme de l'éducation et de la formation permanente.

Mais c'est l'autre facteur, la productivité, qui apporte du neuf. Dans une étude inédite (3) qui va faire beaucoup de bruit, Gilbert Cette montre que les gains de productivité sont en déclin dans le monde développé. Il y a en cours un phénomène structurel fondamental qui serait dû à un épuisement de la révolution numérique. Ce constat va contre le sens commun, l'Internet a envahi nos vies. Mais les statistiques collectées par Gilbert Cette sont imparables : la productivité (dite productivité totale des facteurs) aux Etats-Unis, pays de référence en technologie, est passée d'un rythme de 1,82 % l'an de 1995 à 2004, à 0,46 % l'an, depuis. En France, elle est même devenue négative !

Pourquoi ? La célèbre loi de Moore (doublement des capacités des puces tous les dix-huit mois) bute sur un prix devenu exorbitant. « On est dans un creux technologique », avance l'auteur, qui pense qu'une nouvelle génération viendra dans cinq-dix ans qui fera rebondir les productivités. La conséquence est fracassante : le monde ne reviendra pas aux belles années d'avant-crise.

Conclusion.

La France, qui n'a pas la même productivité en niveau que les Etats-Unis, a une issue : profiter d'un rattrapage en facilitant la diffusion des nouvelles technologies, notamment dans les services. Elle a aussi un atout démographique. Mais le pari de Hollande est perdu, la reprise ne viendra plus « toute seule ». Les réformes structurelles, vues en France comme une obligation imposée d'ailleurs, sont très structurellement la seule stratégie politique pour retrouver la croissance. Il n'y a pas de bout au tunnel, il faut en creuser entièrement un neuf.

Cela prendra plus qu'un quinquennat.

On peut aussi changer l'équipe qui est en place, au plus vite. Mais c'est une autre affaire.

(1) Europe : when will growth return ? European Economic Viewpoint, 15 février, avec Ruben Segura-Cayuela et Nick Bate.(2) Combien de temps une croissance très faible en France ? Flash économie 30 mai. Avec Jean-Chistophe Caffet.(3) Does TIC remain powerful engine for growth. Presidential Adress devant l'AFSE, 25 juin.

 


AVANT DE PRENDRE LES QUARTIERS D’ETE

 

Vague bleue

« LE PROBLEME DU SOCIALISME C’EST QUE VOUS FINISSEZ PAR  MANQUER  DE  L’ARGENT DES  AUTRES »

                                                                                                    M. THATCHER


Demain c’est le 1er juillet.

Comme chaque année, le bloc-notes va adopter un rythme plus calme, compatible avec mes activités de grand-père. Les thèmes abordés seront plus conformes à l’esprit vagabond qui se doit de présider au temps des vacances. Ce sera un moyen de fuir une actualité politique et économique, hélas, doublement déprimante.

Auparavant, un  petit tour d’horizon du champ de ruines que le pouvoir socialiste nous confectionne méthodiquement, jour après jour. Voici un inventaire à la Prévert, un peu dans le désordre, je le reconnais, mais c’est ce qui en fera le charme, à défaut de nous réjouir.

Côté finances …

Sur le budget de l’Etat et l’état de nos finances : on est heureux d’apprendre que le budget de l’Etat sera en diminution d’1,5 milliards d’Euro pour 2014, par rapport à celui de 2013. Ce n’est pas une nouveauté : déjà, fin 2011, le gouvernement Fillon avait voté un budget en diminution par rapport au précédent, chose qui ne s’est pas réalisée à cause du collectif budgétaire et les dépenses supplémentaires votées par la gauche en juillet 2012. Donc, à voir. Mais cela reste une goutte d’eau dans la mer et n’est pas à la mesure de l’effort requis.  Rappelons que le déficit prévu pour 2013 oscillera entre 65 milliards (voté) et 80 milliards (si la tendance actuelle perdure).

Pendant ce temps-là, le compteur tourne. La dette française a atteint fin mars un niveau record à 1870,3 milliards d’euros, soit 91,7% du PIB. Et Bercy ne prévoit pas de décrue avant 2015…et pour cause. Elle a donc augmenté de 1,5% depuis fin 2012. L’endettement représente 28600 euros par Français.

Côté chômage…

Fausse bonne nouvelle : le nombre des demandeurs d’emplois s’établit à … + 100 fin mai. Stabilité s’écrient aussitôt nos commentateurs serviles, avec une question savamment distillée : « Hollande est-il en train de gagner son pari ? ». La réalité est malheureusement plus prosaïque.  Il se trouve que Pôle emploi a radié 36 400 chômeurs pour des raisons diverses. Donc, on a bien continué à faire 1 000 chômeurs de plus par jour, puisqu’il n’y a pas de baisse. Il faudra voir où on en est à la rentrée. En la matière, la magie n’existe pas : il ne faut pas espérer de baisse tant que le taux de croissance ne remontera pas à 1,5 %. Tout le reste est manipulation.

Côté activité…

La consommation a rebondi de + 0,5% en mai, par rapport à avril. Ce serait surtout grâce aux achats alimentaires. Espérons qu’il ne s’agisse pas d’anxiolytiques. Parce que, côté moral, les Français l’ont plutôt dans les chaussettes. L’indicateur Insee atteint un niveau plus faible que lors de la récession 2008-2009. Le moral des ménages est atteint par la montée explosive du chômage (plus de 11% à la fin de l’année) et la chute sans précédent du pouvoir d’achat. De quoi être déprimé. Les effets de la crise actuelle sont bien plus durement ressentis d’autant plus que l’incertitude pèse sur le moral des agents économiques.

Côté pingouin…

Clairement, ses dernières palinodies à Bruxelles, avec en fond sonore les sorties incongrues de ses ministres sur le Président de la Commission, font honte à notre pays. Chaque jour qui passe ravale la France à une puissance de second rang.

Et côté UMP …

Plus de 90% des votants ont approuvé les nouveaux statuts et dit non à un nouveau vote. La « nouvelle UMP » est sur les rails avec ses cartes maîtresses :Fillon, Copé, Sarkozy, et ses nombreux outsiders pour 2017. Feuilleton à suivre. Abondance de biens ne nuit pas !

A suivre cet été :

Le parquet de Bordeaux vient de faire savoir qu’il requérait un non-lieu pour Nicolas Sarkozy et Eric Woerth, faute de charges, dans l’affaire Bettencourt. Réponse des juges fin juillet.

Le rebondissement de l’affaire Tapie, après sa mise en examen, sera sa participation au JT de 20H, lundi soir, sur la 2. A lire aussi, son livre : « Un scandale d’état, oui, mais pas celui qu’ils racontent ! ». A noter, les trois juges qui instruisent appartiennent au syndicat de la magistrature… Un dossier vide, selon Pierre Estoup, lui-même mis en examen. On n’a pas fini de rire, tellement l’instrumentalisation saute aux yeux.

Enfin, vous le découvrirez peut-être demain, mais l’Union Européenne s’agrandit à 28, avec l’entrée de la Croatie. Un état actuellement en récession…

Si après tout ça, vous avez encore envie de sourire, c’est que vous avez de l’humour. C’est ce qui peut nous sauver pour l’instant.

                         Allez, souriez, c’est l’été !

 


HALLUCINANT !

Flanby découragé


On a envie de dire « ça suffit ! ». Combien de temps va-t-il falloir encore supporter ce guignol qui parle, qui parle, mais qui ne règle pas les problèmes. Compte tenu de la crise et de l’absence de vraies réformes, la France va devoir faire plus d’efforts que prévu pour baisser son déficit. 

Voilà un pouvoir qui érige le mensonge en réalité quotidienne. Le budget se révèle insincère, les rentrées ne sont pas au rendez-vous, les dépenses continuent de déraper. L’opposition estime le trou à 20 milliards. La Cour des Comptes, bien indulgente, ne dit pas autre chose, mais elle le dit autrement : il faudra trouver 28 milliards « d’économies » d’ici à 2015 pour rentrer dans les clous et limiter le déficit selon l’objectif sur lequel on s’est engagé. Et le sombre Ayrault est bien obligé d’admettre le fait, tout en se contentant d’attendre la fin de l’année. Il veut éviter un collectif budgétaire qui obligerait à un ajustement des comptes auquel il ne veut pas procéder parce que… douloureux. Car il ne s’agit pas de combler le manque avec des recettes supplémentaires, suivant une manie à laquelle la clique qui gère la France accorde ses préférences, mais de tailler dans les dépenses, et pas avec des ciseaux à dentelle, mais à la hache.

La situation est très dégradée. « Ils » peuvent toujours dire que c’est la faute au quinquennat précédent. Ils ont hérité d’une situation financière peu reluisante, c’est vrai : la faute à la crise de la dette souveraine. Mais ils n’étaient pas obligés de l’aggraver en bloquant l’économie à coups d’assommoir fiscal. Résultat : l’impôt tue l’impôt, la consommation est en panne, les investissements des entreprises sont au point mort et les marges au plus bas, 15 points inférieures à celles des entreprises allemandes. Et au lieu de faire des économies, on finance des emplois aidés à tour de bras, on embauche 10 000 emplois supplémentaires dans l’Education nationale, ce puits sans fond, et on multiplie les cadeaux sociaux.  La charge de la dette atteint 52,2 milliards d’euros, et encore, en profitant de taux d’emprunt historiquement bas ! (Il faut savoir qu’un point de hausse des taux d’intérêts représente 2 milliards d’euros pour le seul budget de l’Etat). Et les taux tendent à remonter. Or, le gouvernement pourrait prévoir pour 2014 un déficit public proche de 3,5% du PIB, contre 2,9% initialement prévus, selon le rapporteur général du Budget à l'Assemblée nationale, Christian Eckert (PS). Ce sera pire, évidemment ! Comment alors réaliser 13  milliards d’économies en 2014, et 15 milliards en 2015 ? Il ne suffit pas d’affirmer : « on va le faire ». Il faut le faire !

En ce domaine, l’opposition a des idées, mais au moins pourrait-on suivre celles proposées par la Cour des Comptes. Il faut agir sur plusieurs leviers pour répartir les efforts : économiser sur les prestations sociales pendant deux ou trois ans, en choisissant la méthode la moins douloureuse comme un coup de frein sur les revalorisations annuelles, la fiscalisation de la majoration de 10% pour les retraités qui ont élevé trois enfants, rationalisation de la gestion de l’impôt, augmenter, le temps de travail des fonctionnaires à 37 H, suppression de niches fiscales et sociales, réduction des subventions… autant d’idées que la cour détaille et qui ne feraient plaisir à personne, mais à moduler pour ne pas non plus amputer un pouvoir d’achat déjà en berne. Cela pour parer au plus pressé. Mais rien ne peut remplacer la nécessité de diminuer le nombre des fonctionnaires qui est le principal poste de dépenses de l’Etat, et de simplifier notre mille-feuilles administratif : ce sont les deux moyens qui permettraient une baisse réelle des dépenses sur le long terme.

Or, on sait bien que sur tous ces sujets, comme sur la réforme des retraites, le pouvoir actuel ne veut rien toucher qui fâche à gauche. La déclaration de ce qui nous sert de chef d’Etat à la fin du sommet européen est édifiante et affligeante, avec son plaidoyer en faveur de la fonction publique et ses constats bêtifiants. Qui lui expliquera qu’avec 5 millions de fonctionnaires qui engloutissent la plus grande partie des 57% de la richesse créée chaque année que représentent les dépenses, la France ne peut pas avoir des entreprises dynamiques, qu’un emploi aidé coûte quand un emploi créé en entreprise rapporte … Alors mentir est plus facile. Il ment à Bruxelles, il ment aux Français, il tient des propos dilatoires en permanence, et nous continuons de nous enfoncer.

Les sermons que nos responsables administrent quotidiennement aux instances européennes quand ce ne sont pas les responsables qui sont visés directement, achèvent de nous déconsidérer. Angela Merkel, qui voit le PSD en déconfiture, doit bien rigoler dans sa barbe si elle en avait une. Quel crédit notre pays peut-il avoir après les sorties de Montebourg  ou de Bricq ? Avec une stratégie budgétaire qui se résume à une fuite en avant permanente émaillée par les rodomontades d’un Cazeneuve qui préfère braire sur la faute à Sarko, la faute à Barroso, la faute aux autres… Une politique du rabot aléatoire à courte vue qui n’a rien pour rassurer, tout pour inquiéter.

L’attente de vraies économies devient insoutenable. Et si la croissance est au coin de la rue, elle ne sera pas pour nous. Car la mise en ordre de leurs comptes 2012 par les grandes entreprises françaises  annonce un ralentissement durable de l’activité en Europe. Ce que notre gouvernement aveuglé par ses lunettes roses ne peut pas voir !

 


… DE L’EFFET « BOOMERANG » !

 

Boomerang2

Les Français ne sont pas les Australiens, adeptes de l’engin. Mais le « boomerang » n’en existe pas moins en France. Nos compatriotes montrent qu’ils savent s’en servir quand il s’agit de ce qu’ils pensent et ce sont les socialistes, la gauche en général, qui en font les frais.

Ainsi peut s’expliquer les défaites successives des candidats PS dans les élections partielles. Des citoyens trahis par des promesses intenables faites par le pingouin qu’ils trahissent à leur tour, en s’abstenant massivement. Un pouvoir autiste qui ne comprend pas le tiers de la moitié du quart de la désespérance des gens, du « no future » d’une jeunesse abandonnée au chômage et à un système éducatif en complète dégringolade, d’une société confrontée à l’arrogance d’un clan qui cautionne tout ce qui façonne une réalité qu’elle rejette.

Ainsi s’explique la nouvelle rechute du pingouin dans les sondages. Plus il apparait, moins il est suivi, plus il parle, moins il convainc, plus il se met en scène, moins il est compris tant il semble se renier lui-même. Il affirme qu’il inversera la courbe du chômage d’ici la fin de l’année : les Français se sentent pris pour des idiots alors que l’Insee annonce le contraire ; il prêche l’exemplarité, mais le bon peuple voit bien qu’il se pavane partout avec une femme qui n’a aucun titre à la suivre sauf à être sa maîtresse, que la police réprime bien plus ceux qui s’opposent publiquement à lui, pratiquant le deux poids-deux mesures…

Les Français mesurent la distance entre les discours qui prêchent la tolérance, l’antiracisme, la justice, l’égalitarisme et la réalité d’une société multiculturelle de plus en plus violente, jusque sur les stades, jusque dans les quartiers où les barbus imposent le voile islamique et où l’application de la loi provoque des échauffourées. Ils n’acceptent plus une école égalitariste de moins en moins performante, tirée vers le bas par une hétérogénéité culturelle ingérable qui accentue la fracture éducative. Le dernier classement Pisa est, à cet égard, une gifle, notamment par la chute en lecture et en mathématique. Classée dans les pays « moyens », elle ne tardera pas à rejoindre le fond de la classe.

Ils ne sont pas dupes non plus sur l’immigration. Surtout quand ils découvrent dans un récent rapport de l’OCDE que la France supporte pour chaque immigré une contribution négative de 1450 € par an en moyenne (2007-2009), alors qu’on leur raconte qu’elle rapporte plus en impôts et en cotisations sociales qu’elle ne coûterait en prestations individuelles. Un véritable mensonge pour faire croire que l’immigration est une chance pour notre pays.

Le rejet des Français s’’applique aussi au militantisme médiatique, qui sévit sur presque toutes les chaînes, parfois arrogant, souvent insidieux. Un militantisme qui s’exprime avec violence quand il s’agit de jeter l’anathème comme avec Clément Weill Raynal qui a révélé le « mur des cons » et qui s’est fait insulter chez Ruquier. Une propagande d’autant plus insupportable qu’elle émane d’une gauche qu’on sait aujourd’hui sociologiquement minoritaire.

Le résultat de Villeneuve sur Lot est là pour nous rappeler que ce ras-le-bol pourrait, si l’on n’y prend garde, et si l’on continue à alimenter la désespérance et le matraquage des classes moyennes sous couvert de « justice » et d’ « égalité », se concrétiser en vote extrême. La porosité de l’électorat populaire avec les thèses du FN, déjà constaté dans l’Oise, n’est pas un mirage. Si la gauche n’est pas la solution à nos problèmes, il apparait bien que l’UMP est ce soir, une fois de plus, le rempart contre l’extrême-droite. Un joli pied de nez à ceux qui veulent faire croire à une quelconque collusion.

Enfin, la perspective d’un retour de l’ancien président, que la gauche craint comme la foudre, réalimente un antisarkozysme exacerbé, à travers l’orchestration des « affaires », en prenant grand soin de le viser, avec la connivence d’une justice elle-même borgne. Les ministres sont chargés de le cibler nommément. Ils oublient au passage les élus PS condamnés ou compromis dans des procédures correctionnelles. Croient-ils que les Français soient dupes. Là encore, l’effet boomerang pourrait être sans appel !

 


QUOI DE NEUF SUR LA BANQUISE ?

 

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Le pingouin a encore fait des siennes.

Le grand sujet du moment qui accapare son temps, c’est la conférence « sociââle », cette grand’ messe où chacun rivalise de langue de bois pour soi-disant faire avancer le schmilblick sur des positions connues à l’avance.  Que va-t-il en sortir ? Ce qu’on sait déjà : pas grand-chose.

Réforme des retraites : il faut trouver 7 milliards nous dit-il. Erreur, c’est près de 200 milliards de déficit qui risquent de s’accumuler d’ici 2020. On ne touchera pas à l’âge légal, on ne touchera pas au régime des fonctionnaires, on ne touchera pas aux régimes spéciaux, au nom… de l’égalité, ou de la justice (si vous voulez) !

Merci qui ? Le pingouin, à M6, a justifié ces choix : il n’y a pas de différence d’âge de départ, de durée de cotisation entre le public et le privé, et les régimes spéciaux ont été réformés ! Vrai, mais qui a fait ces réformes ? Le pingouin a oublié, lui qui naguère combattait ce qu’il revendique aujourd’hui comme des acquis. Hypocrite !

Et le retour à 60 ans, proclamé par « l’amère de Lille » en 2010, comme une volonté inéluctable si la gauche prenait le pouvoir ? Aux oubliettes de l’histoire !

Conséquence de cette inconséquence : on l’a vue à Villeneuve-sur-lot. Le PS s’effondre et le FN prend sa place. Air connu : rappelez-vous 2002. Car le cas Cahuzac n’explique pas tout.

Le pingouin nous parle d’amélioration de la situation économique et d’inversion de la courbe du chômage pour la fin de l’année. L’Insee dit le contraire. Qui croire ? Comme la conférence sociale va accoucher de dépenses et de prélèvements supplémentaires, pour financer les retraites et toutes les mesures de « justice », notre compétitivité ne va pas prendre le chemin de la performance.

Le pingouin s’est bien battu sur l’exception culturelle, dans les négociations Europe-US. Bravo ! Victoire à la Pyrrhus, véto trop tôt. Merci pour les produits agricoles qu’on va se taper : poulets au chlore, soja OGM, … On ne peut pas gagner partout.

Pendant ce temps son ministre de l’intérieur passe son temps à traquer le manifestant de la manif’ pour tous au lieu de courir après les malfrats. Le comble : on envoie un jeune sans aucun passé judiciaire, dont le seul crime a été de crier « ta loi on n’en veut pas ! », en prison ferme, alors que les casseurs du Trocadéro ont bénéficié de sursis !  Dans quelle France est-on ?

La chasse au Sarko continue.

Sur la banquise, c’est une chasse qui fait toujours recette. A défaut d’améliorer la situation, on orchestre une belle campagne qui vise en permanence l’ancien président. Le logiciel du pingouin est bloqué.

Qui peut bien être le chef de la « bande organisée » de l’arbitrage Tapie ? Deux ministres le désignent nommément, avec la connivence d’une justice que Christophe Barbier qualifie de « couarde et en papier mâché ». Il est bien indulgent. Ces ministres ne font-il pas partie de la « clique d’incompétents qui nous gouvernent » ?

La Cour de cassation n’est pas compétente pour le dessaisissement du juge Gentil malgré les nombreuses bizarreries de son instruction de l’affaire Bettencourt. Quel courage, alors que l’avocat général s’était prononcé pour… Saisissant, non ? La machine à mettre en examen, avec grand renfort de publicité, fonctionne à plein régime. Quand on en sera aux « non-lieu », gageons que le tam-tam sera plus discret.

Y’en a qui feraient mieux de se mordre la langue.

A commencer par Barroso, qui nous traite de « réactionnaires » parce qu’on veut pouvoir continuer à subventionner tranquillement nos films intello qui, faute de public, ont besoin d’argent public. Rien à voir avec les films de l’industrie américaine, évidemment.

Et puis dans la guéguerre des egos en vue de 2022, il y a ceux qui canardent déjà. C’est comme ça qu’il faut interpréter la saillie de Baroin à propos de la « faute inexcusable de Copé ». Quelqu’un peut lui dire que la page est tournée ?  Même chose pour tous ces quadras (on ne les nomme pas par indulgence) qui ont le « chou » un peu gonflé : rappelons-leur ce qu’il en est advenu pour les quadras de 1986, Léotard et compagnie, qui avaient voulu exister trop tôt…

Aujourd'hui, c'est le 21 juin.

Avec le temps qu'il fait, la banquise n'est pas près de fondre. Souriez quand même, c'est l'été !

 

 


C’EST PAS PARCE QUE LE PIRE EST ANNONCE, QU’IL NE FAUT PAS Y CROIRE !

Récession


Rien ne va plus.

La tourmente dans laquelle le pays est plongé, loin de se calmer, est en train de s’aggraver. Les chiffres du chômage qui s’égrènent chaque mois se suivent et se ressemblent, l’argent ne rentre pas dans les caisses de l’état ni dans celles des commerces, illustrations dont on se passerait bien d’un pays tétanisé et à l’arrêt. Seules prospèrent les affaires, savamment orchestrées par une majorité qui a mal à sa gauche, meurtrie par ses propres turpitudes plus ou moins mafieuses et par la découverte que sa théorie de la vie économique ne colle pas avec la réalité, et tente par ce moyen, grâce à une connivence providentielle avec des juges partisans, de cacher sa misère intellectuelle et morale.

Le pire est devant nous.

Le gouvernement a beau faire, rien ne marche. La boite à outil ne sert pas à grand-chose. Le Président se rend en grande pompe à une émission emblématique de M6, tel un voyage d’Irène en Epidaure, pour y connaître un bide retentissant, preuve s’il en est besoin de la déconsidération du « politique » qu’il symbolise, image concrète de l’impuissance.

Et de fait, le Cice ne décolle pas, les contrats d’avenir avancent au compte-goutte, les contrats de génération restent en nombre confidentiel. Quant au fameux accord sur l’emploi et au choc de simplification, notre économie moribonde sera morte avant qu’ils fassent de l’effet. Alors, pensez, l’inversion de la courbe du chômage, sauf trucage à coups d’argent public qui creusent dette  et déficits, reste un bel exercice de sémantique.

Regardons la réalité en face.

Nous sommes face à notre réalité, à notre système autorécessif, avec des secteurs qui ne dépendent que de nous : bâtiment, agroalimentaire, services à la personne… que le gouvernement est en train de faire s’effondrer par des choix absurdes. C’est 400 000 emplois qui auraient pu être préservés et ne le sont pas.

Moins de 5 000 entreprises sur 2,5 millions ont demandé à bénéficier du préfinancement du « crédit d’impôt compétitivité emploi » qui est pourtant la mesure principale mise en avant par le gouvernement pour soutenir l’économie. Les entrepreneurs dénoncent la complexité du dispositif et réclament des mesures plus directes. Ce peu d’entrain repose sur des réticences évidentes mais surtout sur la conjoncture : baisser le coût du travail, c’est bien, encore faut-il qu’il y ait du travail. Le chef de l’état annoncé de nouvelles mesures pour alléger le coût du travail sans qu’on sache lesquelles.

Les emplois d’avenir qui ont montré dans le passé leur ruineuse inutilité, peinent à atteindre les 20 000 d’ici la fin du mois, alors qu’on table sur 100 000 d’ici la fin de l’année. Le Ministère de l’Education se fend de 10 000 embauches d’assistants d’enseignement en contrats aidés, pour apporter sa pierre à l’édifice. Le mal est plus profond : ces emplois-jeunes déguisés ne trouvent pas preneur ni du côté des bénéficiaires pour qui le shit est bien plus lucratif ni du côté des collectivités censées les créer.

Les comptes du premier trimestre 2013 confirment le retournement à la baisse de l'investissement des entreprises. En cause : la faiblesse de la demande interne, l'ampleur du choc fiscal et des performances à l'exportation insuffisantes. Début 2013, les dépenses d’investissement des sociétés non financières se contractent au rythme de 3,2% l’an. Il s'agit du cinquième trimestre consécutif de repli. Deux facteurs expliquent ce recul : la faiblesse de la demande intérieure et l'érosion des résultats de l’ensemble des sociétés, conséquence du choc fiscal qui devrait atteindre environ 12 milliards d’euros (5% des profits) en 2013.

La consommation des ménages, qui a reculé en 2012 de 0,4%, est durablement touchée, et ce sont tous les secteurs qui pâtissent de cette frilosité, les achats d’automobiles neuves en premier lieu. Seules la téléphonie et les biens liés au logement gardent encore un peu de dynamisme. Cela s’explique par la baisse du pouvoir d’achat de près de 1%, recul historique depuis 1984. Surtout, et c’est le plus inquiétant, le pouvoir d’achat par « unité de consommation » qui colle davantage à la réalité, s’est replié de 1,5% en 2012. Là encore, la pression fiscale joue un rôle prépondérant.

La spirale infernale est en marche.

L’accumulation de ces mauvais points, non seulement a conduit à la récession et à l’austérité, mais altère significativement les rentrées fiscales, ce qui aura pour effet de creuser un trou de 30 milliards d’euros d’ici la fin de l’année selon François Fillon, puisque dans le même temps, le pouvoir socialiste continue à dépenser. Le cercle vicieux de Laffer, selon lequel l’impôt tue l’impôt, est en train de se vérifier sous les yeux éberlués du Mister Casanova du budget. On pouvait espérer que le gouvernement comprendrait son erreur. Eh bien non !

C’est ainsi que, pour la réforme des retraites, on s’achemine vers un système qui, une fois de plus, risque d’être insuffisant, parce qu’on ne prend à bras-le-corps ni les régimes spéciaux ni celui des fonctionnaires. Et on va augmenter, pour boucler la réforme, les prélèvements obligatoires pour les actifs, pour les retraités, pour les entreprises. Dans un cycle de pression fiscale qui ne diminue jamais, on ne peut que continuer à réduire le pouvoir d’achat.

En attendant le miracle d’un retour de la France à la compétitivité, qui va demander des années d’efforts, il ne reste plus, pour faire tourner la machine, que la consommation intérieure. Au lieu de l’encourager, on l’affaiblit. Au lieu d’entrer dans un bras de fer avec les syndicats, on ponctionne la classe moyenne. Au lieu du courage dicté par la réalité, on préfère les bons vieux impôts.

La catastrophe est imminente.  

La récente remontée des taux d’intérêts allemands à 10 ans inquiète la communauté financière. Et l’inquiétude porte sur le marché obligataire dont le krach se profile à l’horizon, avec pour conséquence une forte hausse des taux d’intérêts à long terme, dramatique dans les circonstances conjoncturelles présentes. Il suffira, en effet,  que le retournement des marchés financiers, dont la bulle menace d’éclater, se traduise par une hausse de nos taux d’intérêts pour que l’Etat soit à la rue. Et nous avec !

J’espère me tromper.


VILLENEUVE : UN RESULTAT SANS SURPRISE !

Cahuzac

Et de huit ! Une législative partielle de plus qui voit le PS renvoyé dans les cordes sans aucune forme de procès. Rue de Solférino et à Matignon, on va gloser sur les conséquences inéluctables de la trahison de Cahuzac. Certes. Mais cela n’explique pas tout. Les lunettes roses sont à courte vue. L’effet boomerang est bien plus profond : c’est le désarroi profond de l’électorat populaire à qui on a fait prendre des vessies pour des lanternes et qui se retrouve en première ligne face au chômage, à la baisse du pouvoir d’achat et aux augmentations d’impôts. Et qui sait que le pire est encore à venir, pas rassuré du tout par la tête de l’exécutif qui passe son temps à danser la polka entre les patrons, les syndicats, les Français et l’Europe : deux pas en avant, trois pas en arrière.

A Villeneuve sur Lot, on aurait pu écrire le scénario du dimanche soir à l’avance : un candidat du PS éliminé dès le 1er tour par l’effondrement de son électorat, dégoûté par les promesses non tenues, et descendu par ses cousins Front de Gauche et écolos, un candidat FN qui fait un score d’autant plus visible qu’il est obtenu avec une abstention de 50% (c’est l’effet « captif »), et le candidat UMP qui arrive en tête malgré tout, et surtout bien qu’il soit concurrencé par des candidatures multiples sur sa droite. On a une configuration vraiment intéressante qui offre un modèle de ce qui peut se passer en France ailleurs : la combinaison d'un retrait des électeurs modérés, déçus ou démobilisés, et d'une participation plus importante des électeurs protestataires.

Dès lors, le PS n’avait pas d’autre choix que d’appeler à « faire-barrage-à-l’extrême-droite » en votant pour le candidat UMP. On verra bien si la dynamique mariniste s’arrête là ou si, comme à Pontoise, elle reçoit le renfort des voix… du candidat PS. De ce point de vue, le résultat du 2ème tour sera un enseignement pour l’avenir. Car, si dans un territoire aussi acquis à la laïcité, à la tradition de gauche radicale-cassoulet, le FN devait l’emporter, il y aurait du mouron à se faire dans les rangs du parti à la rose. C'est pour le PS que c'est très compliqué à gérer. Car il y a quelques jours, les propos du PS sur l'UMP étaient très sévères. De ce fait, son appel à voter UMP perd en crédibilité. Son sectarisme est une vraie difficulté.

Le Front de Gauche recule aussi, ce qui n’est pas surprenant à cause de la porosité de l’électorat populaire aux idées de l’extrême droite. Le PS n’explique pas non plus pourquoi la déception à son égard ne s'est pas transformée en participation au profit de ses « alliés » de gauche, il préfère leur faire porter le chapeau de la défaite en ayant présenté des candidats, et cela malgré de bien maigres résultats, là aussi.

L'UMP se trouve donc confrontée au FN, ce qui valide la thèse de ceux qui pensent qu'il ne peut y avoir qu'une compétition, une opposition, et non une alliance, entre FN et UMP. Car on a beau suspecter l’UMP de proximité avec l’extrême-droite, alors qu’elle n’a jamais passé d’accord électoral avec elle, c’est bien l’inverse qui est maintenant posé : dans les élections à venir, l’élimination de la gauche au 1er tour n’est pas une hypothèse d’école, et il y a gros à parier que le cas va se reproduire très souvent.

C'est une tendance que nous observerons dans les mois qui viennent en raison de la crise économique et sociale et des difficultés structurelles que rencontrent les Français, avec le risque de les voir se détacher des partis de gouvernement pour préférer l'abstention ou la protestation au profit de partis d'extrême-droite. Le spectacle des affaires, largement orchestré, participe de ce mouvement.

Maintenant, c’est bel et bien l’UMP qui se retrouve dans le rôle du rempart face à la progression du FN. Cela ne peut pas être sans incidence sur son positionnement et sur ses propositions. La droite et le centre ont une carte à jouer en matière de sécurité, d’immigration, de développement économique, d’Europe, autant de sujets sur lesquels les Français attendent des réponses, non seulement en rapport avec leur vie quotidienne, mais aussi pour croire à nouveau dans l’avenir, le leur et aussi celui du pays.

 


LE DOSSIER DES RETRAITES (volet 2)

Vacancier

Un rafistolage de plus, et pour combien de temps ?

Le COR (Conseil d’Orientation des Retraites) préconisait dans son rapport trois options à combiner éventuellement pour revenir à l’équilibre en 2020 : augmenter le taux du prélèvement global de 1,1 point (cotisations retraites), baisser de 5% le niveau des pensions moyennes actuellement versées et décaler de 9 mois supplémentaires l’âge effectif de départ à la retraite (soit un an et 9 mois de plus par rapport à 2011).

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Le rapport Moreau va plus loin. Il propose un cocktail de mesures qui visent à la fois à combler le déficit et à financer des mesures nouvelles dites d’équité sur la pénibilité et la réduction des inégalités hommes-femmes… On retrouve des préconisations du COR comme l’allongement de la durée de cotisation à 43 voire 44 ans, la baisse des pensions par l’augmentation de la CSG ou la suppression de l’abattement de 10% ou la sous-indexation temporaire des pensions ou la fiscalisation de la majoration de 10% pour famille nombreuse, la hausse des cotisations patronales. Il ajoute une révision du mode de calcul des pensions des fonctionnaires plébiscitée aujourd’hui par l’opinion publique. Des pistes de bon sens mais que l’application douloureuse rend politiquement insoutenable pour un gouvernement de gauche, quand il s’agira de toucher aux fameux « avantages acquis ».

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L’acceptabilité sociale de ces mesures amères serait fournie par des compensations telles que la réduction par le bas des inégalités hommes-femmes en réformant les avantages familiaux liés au nombre d’enfants qui profite plus aux hommes et aux pensions élevées, par des mesures sur la pénibilité, très attendues par la CFDT, en créant, par exemple, un compte-temps abondé en points aux multiples objectifs (formation, temps partiel, …), par une homogénéisation des conditions de reversion…

 Mais tout ceci n’est que du rafistolage d’un système à bout de souffle faute de croissance et d’une démographie favorable. La réforme vers laquelle on s’engage, on le voit bien, ne traitera pas de la nature du système. On écarte notamment, pour des raisons idéologiques, tout recours à la capitalisation. Or, s’en remettre à un unique gérant en la personne de l’état, dont la crise de la dette souveraine nous montre assez bien qu’il n’est pas exempt de défaut, n’est pas de nature à rassurer sur la pérennité de la répartition.

Aller vers un système plus simple et plus lisible.

L’écart des pensions entre le public et le privé est devenu en apparence insupportable, de même que le mode de calcul pour le public est perçu comme un privilège. La pension moyenne versée à un fonctionnaire d’état est d’un tiers supérieur à celle d’un salarié. Si rien ne change, l’écart persistera et se creusera.

Les différences s’expliquent par l’absence de périodes de chômage chez les fonctionnaires et les règles de calcul y sont comme on sait, plus favorables (prise en compte des six derniers mois contre vingt-cinq meilleures années). De plus, les régimes Agirc et Arrco ont été redressés pour équilibrer les comptes ce qui fait que les salariés du privé doivent payer plus cher pour obtenir le même niveau de pension, et dans les trois prochaines années, les complémentaires progresseront moins vite que l’inflation.

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Réaliser la convergence public-privé n’est pas une mince affaire, compte-tenu de la diversité des statuts de la fonction publique. Les écarts entre des régimes relevant d’activités différentes rendent les comparaisons vaines. Il n’est pas interdit toutefois de progresser pour réduire l’écart. Les règles ont déjà été rapprochées : même âge d’ouverture des droits, mêmes durées de cotisations,  mêmes modes de revalorisation. Nos systèmes de retraite divergent par nature. Financés par des cotisations sur les revenus du travail, ils reflètent tous des mondes distincts dans lesquels les durées des carrières, les salaires, les protections face aux aléas n’ont que peu de points communs. Il faut savoir aussi que l’intérêt financier reste limité : les experts ont évalué à 2 milliards d’euros le gain que permettrait la convergence, c’est ce que coûterait à l’état l’intégration des primes des fonctionnaires dans le calcul de leur pension. Les grands perdants étant les enseignants qui n’ont pratiquement pas de primes.

Réaliser d’abord l’équité public-public est un objectif qui se suffirait déjà à lui-même et un préalable indispensable. Il est porteur de réformes lourdes à mener si on voulait parvenir à une simplification de la trentaine de régimes différents selon les statuts. La fin des « régimes spéciaux », notamment, est devenue une exigence d’équité. Le cas le plus emblématique de cette inégalité est celui des retraités de la SNCF qui est l’un des plus avantageux parmi les « régimes spéciaux ». La pension moyenne devrait presque doubler dans les cinquante ans qui viennent !!! Sur le fond, l’âge de départ et le niveau des pensions sont les deux pierres d’achoppement. Mais on connait la réactivité des bénéficiaires de ces régimes.

Il faudrait un système général au financement diversifié. 

La sagesse serait de diversifier les sources de financement et de simplifier le dispositif complexe de 33 régimes différents. Pour appliquer le principe : « à carrière égale, retraite égale », il faut faire la convergence totale entre public et privé, supprimer les régimes spéciaux, et permettre le comblement du décalage entre les pensions du public plus élevées en moyenne de 10% que celles du privé par une désindexation de ces pensions jusqu’à ce qu’elles soient au même niveau. Pas évident !

Au-delà, il n’est pas interdit d’ébaucher un dispositif qui reposerait sur trois piliers indépendants : répartition pour le socle, capitalisation collective, capitalisation individuelle. Chaque pilier ayant ses vertus et ses risques, leur combinaison aurait l’avantage  d’amortir les aléas éventuels de l’un ou de l’autre.

La répartition, c’est la solidarité nationale. Par exemple, le revenu minimum des personnes âgées ne peut se concevoir que fondé sur l’entraide intergénérationnelle qui procède du principe de répartition.

La capitalisation collective : c’est un système de prévoyance professionnelle auquel on assigne l’objectif d’assurer le maintien du niveau de vie, la cohérence entre les revenus de la vie active et ceux de la retraite. Elle pourrait prendre la forme d’un fonds de réserve qui se remplit pendant les périodes de croissance, d’une épargne salariale ou de fonds de pension français.

La capitalisation individuelle : c’est le complément volontaire de prévoyance, qui existe déjà chez les fonctionnaires avec la « Préfon », et qui peut être variable selon les besoins du cotisant.

Pour donner un exemple de capitalisation afin d’en comprendre l’intérêt : un placement de 100 euros à 4% prend une valeur de 128 euros en 5 ans, double en 14 ans et triple en 22 ans,  par la loi des « intérêts composés ». Si l’on capitalisait la totalité des cotisations actuelles, le retraité toucherait en pension une fois et demie son dernier salaire. On est loin du taux de remplacement actuel qui est de 60%. Et la perte en capital subie par un smicard dans le système actuel représente 250 000 euros en moyenne. Ce sont des données qu’il faut connaitre, tout en les relativisant. Mais c’est pour cela que ceux qui ont les moyens souscrivent des assurances-vie.

Quoi qu’il en soit, au moment de faire ses choix, le gouvernement ne devrait jamais perdre de vue qu’un devoir d’équité l’emporte sur tous les autres : c’est, vis-à-vis des jeunes générations, de vite cesser de financer nos retraites par plus de dette ou par plus d’impôt.

 


LE DOSSIER DES RETRAITES (volet 1)

Retraites

Voilà les éléments pour faire le point.

Nous pouvons avoir de bonnes raisons de douter de la détermination du gouvernement de faire une réforme viable du financement des retraites. On pourrait aussi s’amuser de voir celui qui annonçait doctement en mars 2012 : «  je ferai en sorte que tous ceux qui ont 60 ans et qui auront cotisé la totalité de leurs annuités retrouvent le droit de partir à la retraite à taux plein à cet âge-là ». Effectivement il a mis en œuvre l’engagement 18 de sa campagne. Mais par retour de boomerang, le voilà dans l’obligation aujourd’hui d’expliquer l’évidence : l’allongement de la durée de la vie nécessite de cotiser, et donc de travailler, plus longtemps.


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Une dégradation qui s’explique par la crise.

Le déficit annuel des régimes de retraite, selon le COR, pourrait avoisiner les 25 milliards en 2020. Le besoin de financement se creusera pour atteindre 19 milliards d’euros en 2017. Il y a donc urgence.  Et à écouter les socialistes, la réforme Woerth n’était donc pas financée.  Ce qui est faux. La dégradation s’explique par la crise.

La réforme de 2010 s’appuyait sur les travaux du même COR qui vient de faire les projections alarmantes. Elle consistait en un cocktail de mesures : passage progressif de l’âge de départ à la retraite à 62 ans, hausse de la contribution de l’état à la retraite des fonctionnaires, le transfert de cotisations de l’assurance-chômage vers le régime général à partir de 2015, l’alignement du taux de cotisation des fonctionnaires sur celui du privé et des hausses de prélèvement. L’objectif était de ramener les comptes à l’équilibre en 2018. Une clause d’ajustement en 2013 était prévue pour adapter si besoin était le dispositif. La réforme tablait sur un taux de croissance de 2% l’an et un taux de chômage de 4,5%. En 2012 la croissance  a été atone, 2013 s’annonce en récession et pour le chômage on est à 10,5% ! Ce que le COR constate, preuve que les mesures décidées en 2010 n’ont pas été aussi inefficaces. Car sans le relèvement de l’âge de départ, le besoin de financement ne serait pas en 2020 de 25 milliards mais de 40 à 50 milliards…

Une nouvelle étape est indispensable.

Le rapport Moreau, censé mettre toutes les solutions sur la table, est surtout fait pour brouiller les cartes et les esprits, et permettre au gouvernement de mettre un écran de fumée sur ses contradictions et ses revirements, tout en passant pour le bon samaritain qui prend les mesures justes. Les socialistes auront du mal à cacher le mensonge de François Hollande qui se battait il y a un an encore contre l’idée que l’allongement de la vie obligeait à cotiser plus longtemps.


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Le financement des retraites, c’est d’abord un problème démographique. Notre système de financement par répartition, auquel toute la sacro-sainte classe politique est accrochée, a bien fonctionné pendant toute la période du baby-boom qui voyait toujours plus de cotisants pour pensionner peu de retraités, qui, en plus, jouissaient peu de temps de leur retraite. Le rapport entre cotisants et retraités est la principale clé. Il devrait rester stable jusqu’en 2020. Ensuite il baissera fortement sous l’effet du papy-boom pour passer à moins de 1,4 dans les années 2040 et à moins de 1,35 à l’horizon 2060. On l’oublie trop souvent, mais même avec un taux de natalité réputé élevé, nous sommes très loin des cohortes de naissances des années 50-60, et le taux actuel n’assure toujours pas le simple renouvellement de chaque génération.

Si, en plus, il faut prendre en considération l’allongement de la vie, qui fait que l’on bénéficie de sa pension beaucoup plus longtemps qu’autrefois, parfois trente ou quarante années pour certaines catégories, on conçoit bien qu’il faut modifier les données pour assurer un financement à la fois en nombre et en durée. C’est là que la simple répartition entre générations pose problème : les cotisants de moins en moins nombreux doivent financer des retraités toujours plus nombreux, en vie plus longtemps. On comprend alors que faire peser la charge sur leur travail et sur les entreprises risque de devenir très pénalisant pour les salaires et pour la compétitivité. Et c’est déjà le cas.

De nombreux paramètres peuvent servir à modifier le financement.

La solution la plus simple c’est d’augmenter le montant des cotisations salariales et patronales. Le gouvernement est tenté d’augmenter la part patronale. Dans le contexte actuel, augmenter la charge des entreprises n’est pas une très bonne idée. Pas plus que d’augmenter celle des salariés, qui correspondrait à une baisse du pouvoir d’achat. Donc à éviter ! Il n’est pas exclu que le gouvernement fasse payer les entreprises.

L’autre solution consiste à diminuer les pensions versées. Le système par répartition ne donne pourtant pas des résultats brillants. Mais il existe des inégalités entre les différents régimes qui permettent des économies à la marge. On pourrait regarder du côté des régimes spéciaux et des pensions de la fonction publique. C’est un sujet délicat et complexe, tant les régimes diffèrent entre les différents corps. De toute façon, le moment est mal choisi pour baisser les pensions au moment où le pouvoir d’achat est en berne, alors qu’en euro constant, elles ont baissé de près de 30% dans les 25 dernières années. C’est un terrain à haut risque pour tout gouvernement. Mais on nous prépare déjà : les retraités les plus favorisés seront probablement sollicités : toujours les mêmes, au nom de l’équité !

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La durée de cotisation est un bon levier, et l’on sait que le gouvernement s’apprête à prolonger progressivement jusqu’à 43 ou 44 ans la durée de cotisations. Mais il ne donne des résultats en terme de financement qu’à moyen terme. A 43 ans, on ne résout pas le déséquilibre financier, il faut le savoir. Et agir uniquement sur ce levier pénalise fortement les jeunes qui ont fait des études et qui entrent plus tard sur le marché du travail. C’est aussi inciter les gens à prendre leur retraite plus tôt sans avoir tous leurs trimestres : on multipliera les retraités pauvres. Un retraité partant à 62 ans se retrouverait en moyenne avec une décote de 30%.

Il faut combiner l’allongement de la durée avec le recul de l’âge de départ. Revenir progressivement à 65 ans serait la meilleure solution et allègerait rapidement le fardeau. Par exemple, en combinant 43 ans de durée et le départ à 63 ans on économie 15 milliards d’euros. La progressivité pourrait se faire par une sorte d’indexation de l’âge légal à l’espérance de vie constatée, ce qui éviterait de renouveler le psychodrame du financement insuffisant tous les 5 ans. Mais on sait déjà que les syndicats sont vent debout et que le sombre Ayrault exclut cette solution qui l’obligerait à manger son chapeau !

 

D’autres financements sont possibles. Le transfert d’une partie des charges sur la TVA pour éviter de faire peser toutes les charges sociales sur le travail, mais cela implique de faire des choix, parce qu’on en peut pas faire non plus cinquante transferts. On peut imaginer aussi d’autres combinaisons de financement de la retraite en faisant appel à la capitalisation et à l’épargne retraite individualisée.

Et puis il y a tous les problèmes d’équité : public-privé, hommes-femmes, pénibilité, … autant de sujets qui seront traités dans  le 2ème volet du dossier.