HISTOIRE

CHRONIQUE DES JOURS QUI PASSENT

Tintin voyage

 

« T’AS PRIS TES PAPIERS ? »

Le senior ça voyage !

Et même ça prend l’avion. Il faut dire que les compagnies « low coast » y contribuent pour beaucoup. Comment résister à un aller-retour  Beauvais-Bratislava  à moins de 200€ pour un couple. Quand on constate ce qu’on paie en carburant et en péages avec la voiture on peut faire à peine 500 km pour le même prix ! Et encore, sans compter l’amortissement du véhicule, la pause resto quand ce n’est pas une nuit à l’hôtel pour un trajet plus long. Comme dirait l’autre : « y’a pas photo ! ». Alors, pourquoi se priver ? L’avion à bas prix ouvre des perspectives que je n’aurais pas imaginées il y a seulement 10 ans. Prague, Budapest, ces joyaux de l’Europe centrale semblaient tellement inaccessibles. D’abord il y avait autrefois l’obstacle du sinistre « rideau de fer ». Celui-ci levé, il y avait encore la distance. Alors quand on a la chance d’avoir des enfants expat’… plus d’excuses !

Mais voyager, pour un senior, c’est toute une entreprise.

D’abord,  il faut an-ti-ci-per, c’est la règle d’or. Avec un peu d’habitude, il suffit de surfer sur les sites appropriés d’internet pour trouver le meilleur tarif, mais en s’y prenant au moins trois mois à l’avance. Pas de souci, sauf avatar de santé, le retraité a le choix dans la date (s’il vous plait, pas de malice). Puis, il faut s’assurer d’avoir les « papiers » à jour et en règle, notamment la carte de SS européenne. On n’y pense pas toujours.  Enfin avoir un planning à sa disposition, éventuellement avec des « alertes » pour ne pas rater l’enregistrement en ligne, indispensable pour embarquer rapidement. La première fois, c’est un peu stressant. Surtout les premières fois où j’ai attendu mes billets par envoi postal. La routine vient vite surtout avec la possibilité de les imprimer en ligne dès la commande.

La date approche.

Les bagages deviennent le problème principal : comment emporter suffisamment  de vêtements sans dépasser le poids imposé, sinon, gare au coup de massue du supplément ? Ce n’est pas au guichet d’enregistrement qu’il faut s’apercevoir des kilos en trop. Ensuite vient la question : soute ou pas soute ? Sans être d’une importance vitale,  la réponse n’est pas anodine. Au début, notre bagagerie nous obligeait à choisir la soute. Si cela donne l’avantage de pouvoir augmenter le poids du contenu, elle impose l’attente à l’arrivée pour récupérer ses valises, avec le stress qui va avec, sans parler du supplément de prix. Avec l’habitude, nous avons opté pour la « valise cabine ». L’avantage du « bagage cabine » est incomparable : s’il impose des contraintes supplémentaires en restrictions sur le contenu, celui-ci permet un gain de temps appréciable aussi bien à l’enregistrement puisqu’on évite la queue fastidieuse au guichet pour la mise en soute, et avec le « check-in » en ligne on se présente directement à l’embarquement. A l’arrivée, aucune formalité, on peut se diriger directement vers la sortie. Le pied ! A condition d’avoir une organisation minutieuse du contenu de ses bagages qui doivent avoir le bon format pour entrer dans le coffre de la cabine. En général, il est limité à dix kilos par passager, ce qui s’avère amplement suffisant quand on voyage à la belle saison. Evidemment, s’il faut y fourrer des après-skis et une doudoune, ce sera plus compliqué. Nous avons donc acheté deux valises au bon format, qui sont venues enrichir une collection bien fournie et de tous formats !

Il faut penser à tout et méthodiquement.

Alzheimer s’abstenir. Les bagages à main font l’objet d’une réglementation stricte. Ce qui impose des trousses de toilette transparentes par exemple, pour faciliter les vérifications. Les volumes « liquides » sont très limités, mais fallait savoir qu’un « Reblochon fermier » en faisait partie : résultat, à la poubelle ! Douloureux mais impitoyable ! Quant au contenu de la valise, c’est une tâche qui m’est dévolue. Il paraît que je n’ai pas mon pareil pour « litter » les vêtements en couches fines, caser les rigides dans les coins, positionner les chaussures sur les bords. Le surplus ira dans le bagage à main permis : agenda, appareil photo, guides touristiques, etc… mais avant de quitter le domicile, ne pas oublier de poser la question qui tue : « t’as pris tes papiers ? ». Existentiel ! C’est la panne de voyage degré zéro, à éviter absolument. Tout comme les billets et les cartes d'embarquement.

« Les voyages forment la jeunesse », voilà un dicton qui se vérifie.

Le temps de la retraite permet plus que la période active « le voyage ». Alors qu’on se contentait de dépaysements dans l’hexagone, voilà que le temps libéré ouvre de nouvelles perspectives. Notre choix à nous, c’est l’Europe. Pas une grande ambition quand d’autres choisissent de courir le monde. Chacun façonne l’élargissement de son horizon à son besoin. Notre option nous permet de découvrir l’espace culturel auquel on appartient et dans lequel plonge nos racines. Quels points communs entre Prague et Barcelone, entre Vienne, Madrid et Paris ! Un peu comme un château renaissance où tout se ressemble sans que rien ne soit vraiment pareil, les capitales européennes nous offrent ce camaïeu d’art baroque, nouveau et moderniste ou encore d’architecture hausmannienne qui déclenche cette jubilation esthétique que rien ne remplace et qui justifie de l’avoir vécue. Et puis, il y a les vrais particularismes, ces détails qui n’appartiennent qu’à une culture, un peuple, un lieu. C’est la richesse de l’Europe, unie –on s’en rend compte à chaque pas- et si diverse. Cela vaut bien un peu de stress au départ, notamment celui irrépressible lié à la peur d'arriver en retard à l'aéroport, et la satisfaction de retrouver son nid, si possible intact au retour.

« Vos papiers ! » s’il vous plait. Bon voyage. 

 


çA NE VOUS AURA PAS ECHAPPé !

 

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La France court après sa croissance.

Avec 0,3% au 2ème trimestre elle sera inférieure de moitié à celle des trois mois précédents parce que ni les patrons, ni les ménages n’ont retrouvé la confiance nécessaire à une reprise confirmée. La consommation des ménages a baissé entre fin mars et fin juin et la production industrielle a reculé de 0,7%. La situation économique reste donc incertaine, très loin des discours glorieux de Manolito et de « Moi,je ». Il faudrait que la deuxième moitié de l’année se maintienne à 0,3 ou 0,4% par trimestre pour arriver à 1,2% de croissance du PIB, qui est la prévision retenue par les économistes…

En attendant, le folklore des dépenses et de la gabegie réunies continue. Vous me direz, c’est l’été. Le beau temps incite à la légèreté. Ce dont nos gouvernants n’ont certainement pas besoin. Voici quelques chiffres pour colorer la situation.

Exil fiscal.

Notre pays est bien un enfer pour les plus aisés et ils sont de plus en plus nombreux à faire le choix de l’exil. On a constaté une accélération des départs pour 2013 qui atteint une hausse de 40% par rapport à l’année précédente. Ce sont évidemment les redevables de l’ISF qui sont les premiers concernés  (+ 15%). C’est un appauvrissement pour la France et son économie.

Le plafonnement de l’ISF.

Celui-ci concerne un peu plus de 8 000 contribuables a été mis en place à la suite de l’abandon du bouclier fiscal institué sous Nicolas Sarkozy. En 2014, le nouveau dispositif aura coûté plus de 900 millions d’euros à l’Etat, bien plus  que le dispositif qu’il a remplacé (entre 600 et 700 millions). Le nombre de foyers à en bénéficier est plus restreint qu’avant, mais les sommes restituées bien plus élevées … Et si on supprimait cet impôt stupide qui ne rapporte rien !

C’est le temps de la chute des feuilles… d’impôts.

Puisqu’on est sur les impôts, rappelons que ce sont 74 milliards d’euros de hausses d’impôts et de charges qui ont été prélevées en trois ans dont 30 milliards sur l’ensemble des ménages. 20% des foyers (les plus aisés) ont absorbé 75% des hausses d’impôts sur le revenu en 2013 et 2014, soit près de 6 milliards d’euros. Inversement, avec l’effacement de la 1ère tranche sur les revenus de 2014, 9,3 millions de foyers verront leur impôt effacé ou diminué. L’inconvénient, c’est que la part des ménages imposables tombe à 46%, moins d’un foyer sur deux, et l’impôt se concentre sur les revenus les plus élevés : les 10% les plus riches acquittent à eux seuls 70% du montant total prélevé. Si ça n’est pas décourageant… Ah oui, il y a encore la solution d’aller voir ailleurs (voir le 1er §)

Cher président-délégué.

C’est un accord à 114 millions d’euros entre le PS et ses alliés, qui pue les petits arrangements entre « copains ». Pour ne pas faire de peine à ceux qui se verraient privés de leur siège de président de région à la suite du nouveau découpage, et aussi pour faire passer la pilule, on a glissé dans la fameuse loi NOTRe (la pompeusement nommée « nouvelle organisation territoriale de la république ») la création d’un poste de président-délégué. On ne sait pas à quoi il servira sauf qu’il devrait être plus important que les vice-présidents et aurait les mêmes indemnités et facilités de personnel que le président !!! C’est le contribuable qui paiera. Elémentaire ! En bon Français on appelle ça un « trucage » ! Et ça donne des leçons !

Le coup de Mistral.

La France est riche, chacun le sait bien. Elle a des finances qui lui permettent de renoncer à la vente de deux bateaux, achetés en bonne et due forme et de rembourser près d’un milliard d’euros. Outre le préjudice que ce renoncement porte à notre industrie, cette somme  est aussi un coup de froid sur nos finances publiques. Les « Mistral » portent bien leur nom. Car ils sont aussi le symbole d’un sérieux rafraîchissement de nos relations avec le Kremlin.

Les statuts de l’agence France-Presse.

Je ne résiste pas à vous présenter ce régal. Notre vénérable AFP nous offre un exemple très symbolique de la nécessité de remettre tout à plat dans ce foutus pays. On découvre que ce ne sont pas moins de 117 statuts sociaux différents qui régissent les personnels de l’agence. Quand le patron a décidé de mettre à l’ordre du jour la réforme nécessaire de ce fatras, tous les syndicats sont venus dire qu’ils boycottaient la réunion ! Vous voulez une idée de la situation kafkaïenne qui y sévit : les journalistes bénéficient de 44 jours de congés payés, les cadres administratifs de 50, voire 56 s’ils ont quinze ans d’ancienneté. Les RTT peuvent varier de 14 à 18 jours… Il y existe encore un statut de « radiotélégraphiste » (ben quoi ?) et un de « journaliste hippique » alors que l’agence ne couvre plus depuis belle lurette les courses de chevaux. Le « binz » dure depuis 18 mois. Pas facile de môôderniser !

1 million d’autoentrepreneurs

Un peu de baume pour terminer. Ce vieux pays a encore du ressort. La preuve, on a près du million d’autoentrepreneurs. En place depuis 7 ans, ce statut simple reste plébiscité par les Français qui souhaitent se mettre à leur compte. Ils sont 980 000 personnes à avoir lancé leur activité. Tout l’enjeu consiste à leur donner les moyens de faire croître leur activité. Et ça, c’est pas gagné avec les gouvernants qu’on a. Car il faut bien reconnaître que pour 90% d’entre eux, les revenus générés sont faibles.

Puisqu’on vous dit que tout va bien !

 


CHRONIQUE DES JOURS QUI PASSENT

Cedric demande à ton père

 

« DEMANDE A TON PERE ! »

« Dis, maman, est-ce que je peux aller au cinéma avec … ». La sentence tombe : «  Demande à ton père ! ». L’enfant est là et reste béat, les yeux écarquillés, le visage animé d’une moue perplexe. Evidemment ça n’est pas une réponse. Combien de gamins se sont retrouvés confrontés à cette situation bizarre qui peut intervenir à tous âges de l’enfance et surtout de l’adolescence.  Mais que peut vouloir dire cette défausse ?

Le plus souvent, c’est d’abord pour éviter de répondre à une demande embarrassante. Bien évidemment, ce : « demande à l’autre » (car l’inverse  « demande à ta mère » se pratique aussi), est un « non » déguisé dont on ne veut pas assumer la charge. Histoire de répartition des rôles : la mère « coucoune » et papa est le « gros méchant » qui interdit. Cette distribution des partitions, probablement trop académique, est de plus en plus battue en brèche par les mœurs contemporaines où l’autorité parentale est de plus en plus partagée… enfin, quand elle existe.

C’est aussi une fuite qui diffère le moment de dire « oui », un moyen dilatoire utilisé pour se donner le temps de se concerter avec le conjoint. Un moment mis à profit pour peser le pour et le contre d’une autorisation pour laquelle on peut avoir une hésitation : par exemple la première sortie en « soirée ». Ensuite, inexorablement, viendront les conditions qui traduisent l’anxiété rentrée devant ce-besoin-d’autonomie-qui-arrive-toujours-trop-tôt : avec qui, chez qui, présence des parents, heure de retour… Puis suivront, si c’est finalement « oui », les conseils ou les interdits : faire attention à ne pas fumer des « joints », de ne pas boire d’alcool (ou pas trop), et bien entendu les conditions du retour au bercail. Souvent la première fois l’autorisation est assortie d’un « on ira te chercher à telle heure ».  « La honte ! » protestera l’ado, cependant encore trop content d’avoir obtenu le feu vert.

C’est parfois une véritable incapacité à répondre à la question, quand on ne veut pas dire ce qu’on pense vraiment à son enfant. Une manière un peu vicieuse de déporter le débat vers le conjoint pour voir comment il va se débarrasser du problème. Ce n’est pas glorieux, mais ça peut être efficace surtout si celui-ci n’est pas encore rentré de son boulot. Un moment de répit gagné sur un peu d’hypocrisie. Il ne faut pas trop en abuser, parce que les enfants sont suffisamment futés pour faire le tri et s’adresser malicieusement  au bon interlocuteur suivant les situations : celui qui sera susceptible de dire « oui » plus facilement. 

C’est enfin la manifestation d’une impuissance à résoudre la question posée. La plupart du temps il s’agit d’un cas posé dans un travail scolaire. Il faut donc renvoyer à la personne compétente pour éviter d’apparaître trop nul. Un problème de math avec robinets et fuite ou de coureurs qui partent à la rencontre l’un de l’autre à des vitesses différentes (forcément, ça existe encore) … c’est papa qui s’y collera. Une question de vocabulaire ou de sens d’une phrase au style un peu alambiqué, à moins qu’il ne s’agisse de sciences de la vie, alors c’est plutôt maman qui sera présupposée détenir la clé. Ceci dit, cette répartition des compétences est purement subjective et ne s’appuie que sur une expérimentation très restreinte. Je sais que certains y liront une conception sociétale rétrograde pour ne pas dire franchement « réac ». J’assume !

« Téléphone donc à ton grand père, il doit savoir ça ! ». Je reçus donc un coup de fil d’un de mes petits fils qui voulaient des tuyaux pour un exposé sur le règne de Louis XV et les guerres qu’il a menées en Europe. Ah les exposés ! C’est le supplice des parents. Heureusement, « dnj il y a Wiki ! » (je traduis : de nos jours, il y a Wikipedia et ses imprécisions). J’avais ce qu’il lui fallait. Pas de mérite à cela, j’ai deux bouquins de Pierre Gaxotte sur le dit roi et sa mère savait qu’il frappait à la bonne porte. Je me souviens aussi d’une demande  d’une de mes petites filles pour un cas de grammaire pour lequel je lui ai fait part de mes lumières de grammairien sourcilleux.

Il y a donc une version à laquelle je n’avais pas pensé : « demande à ton grand-père », qui n’existait pas pour ma génération qui n’a guère connu ses grands-parents … Aujourd’hui, elle est peut-être beaucoup plus courante qu’on ne l’imagine avec toutes ces familles  décomposées ! Avec l’avantage d’avoir plusieurs grands-pères.

 


INDECROTTABLES SOCIALISTES !

Hollande 14

A la veille des vacances, on a appris par la voix du 1er secrétaire du PS, « Camba » pour les connaisseurs (peu nombreux), que le bureau politique a voté une motion réclamant une relance de la consommation en prélevant 10 milliards d’euros sur le CICE, sous prétexte que les patrons n’ont pas assez embauché. Déjà que ce dernier dispositif est une usine à gaz sous-dimensionnée, incapable d’intéresser les entrepreneurs par sa complexité administrative, voilà qu’on y rajoute une insécurité supplémentaire en changeant une nouvelle fois les règles du jeu en cours de route.

C’est pas comme ça que la confiance reviendra !

Mais au-delà, ce qui est bien plus grave, c’est que l’état-major du parti socialiste nous démontre une fois de plus son incapacité à s’adapter au monde réel. Les socialistes n’ont toujours pas compris que la relance par la consommation des ménages –à des fins électorales évidemment- ne peut plus produire de croissance et que si le gouvernement cède à ces sirènes-là, ce sont dix milliards empruntés de plus que l’on va jeter par les fenêtres.

Personne ne nie les bienfaits d’une politique de soutien au pouvoir d’achat des ménages, quand elle est appliquée ponctuellement pour répondre à une mauvaise passe conjoncturelle. Nous ne sommes malheureusement pas dans ce cadre-là : ce qu’on nous propose c’est de continuer à solvabiliser la consommation des ménages par des transferts sociaux, eux-mêmes financés par endettement. Sauf que dans le contexte d’une économie ouverte qui est celui de la France, le soutien à la consommation ne conduit pas à soutenir la demande adressée aux entreprises françaises, il bénéficie largement aux pays fournisseurs (à bas coûts) qui exportent vers notre pays. En fait de relance, ce serait plutôt la Chine ou l’Inde qui en tirerait un bénéfice de croissance.

Il y a plus grave.

Au point où on en est en France, avec le niveau d’imposition que nous connaissons, qui pèse notamment sur le tissu économique, le soutien à la consommation par les pouvoirs publics  est incompatible avec le soutien à l’offre des entreprises. Comme dans le cas présent, qui consiste à retirer 10 milliards destinés au soutien des entreprises, modeste contrepartie des lourds prélèvements opérés depuis 2012, ce type de soutien à la consommation  implique en effet des mesures (transferts redistributifs, baisses d’impôts sur les ménages …) financées par des prélèvements sur les entreprises (ici, 10 milliards du CICE détournés de leur objectif). On ne permet pas à leurs marges de se reconstituer,  on limite leurs capacités à investir : en clair, on ne leur permet pas de se développer et on s’étonne ensuite qu’elles n’embauchent pas.

Pourtant les socialistes devraient savoir que cette politique « keynésienne » dévoyée ne fonctionne pas : il suffit d’observer les résultats obtenus. Malgré une ponction d’impôts massive, non seulement les comptes n’ont pas été rétablis (toujours 4% de déficit) mais le pays a continué à s’endetter gravement, alors qu’aucune crise extérieure n’est susceptible de proposer un début d’explication. C’est le résultat d’une gestion franco-française erronée, purement et simplement.

Cette demande déjà largement subventionnée que les socialistes se proposent d’aggraver un peu plus, quand elle est menée sur la durée ne peut qu’entraîner des impôts et des déficits qui pénalisent les capacités d’investissement des entreprises et dégrade le potentiel d’offre. La France en est là. Les pouvoirs publics n’ont plus les moyens d’intervenir sur les domaines où leur aide serait justifiée comme par exemple favoriser l’innovation. Ils n’ont toujours pas compris que ce sont les entrepreneurs qui sont au cœur de la mécanique de la croissance. Ce sont eux qui connaissent les marchés, qui peuvent apprécier les forces et les faiblesses des produits déjà existants, qui en déduisent les opportunités de croissance. Mais qui à Bercy connait ces mécanismes ?

A la rentrée, le débat risque d’être vif.

Entre les partisans de la politique dite de "l'offre" comme Emmanuel Macron et la gauche du PS qui veut une financer une politique de la demande, ça va chahuter. Si le PS s’entête sur son schéma, ce sont dix milliards d’euros qui seront mis à la disposition des ménages avec l’espoir de gagner (peut-être) un point de croissance (avant les élections ?). En tout cas, le faire croire ! Sauf que les dits ménages au lieu de dépenser l’argent mis à leur disposition, s’empresseront de les thésauriser au lieu de les consommer. L’effet anxiogène dû à la dette gigantesque que chaque Français est capable d’apprécier, et aussi aux déficits qui semblent impossibles à combler sont deux entraves qui viennent s’ajouter et compliquent la reprise d’une vraie croissance en contribuant à gripper la machine. C’est bien pour ça  que l’on constate une hausse du taux d’épargne privée beaucoup plus importante que ce qui est habituellement constaté.

On peut donc parier que l’argent d’une relance par la consommation ira pour partie alimenter les importations et pour partie gonfler les assurances-vie ou les livrets d’épargne. Les entreprises françaises n’auront que des miettes. Donc, d’emplois, point à espérer. Au contraire, l’aggravation du chômage pourrait bien en être la résultante.

 


CHRONIQUE DES JOURS QUI PASSENT

Petit spirou qu'est-ce que tu fabriques

 

« MAIS QU’EST-CE QUE TU FABRIQUES ? »

C’est la question qui survient quand la maison est bien trop calme. Des enfants, ça vit : ça se chamaille, ça joue, ça va, ça vient d’une pièce à l’autre, ça crie ou ça chante. On est ainsi renseigné sur leur activité pendant que chacun vaque aux occupations domestiques. Evidemment tout cela est très variable en fonction de la progression en âge. C’est entre trois et six ans que l’on a en général les « usines à conneries ». Et alors là, il faut toujours avoir un œil sur ce qui se passe  comme quand on a du lait sur le feu, et craindre par-dessus tout le silence s’il se prolonge et qu’on n’y a prêté attention tout de suite. En général, c’est le signe d’une occupation intense  qui réclame de la concentration, et rarement sans « effets collatéraux ». Alors le tableau est facile à décrire : une mère ou un père, les mains sur les hanches dans l’embrasure d’une porte, en train de découvrir l’activité qui absorbe le gamin et surtout de constater les dégâts qu’elle occasionne : décoration murale inédite, découpage intempestif d’une revue à laquelle on tient, collage approximatif d’un objet endommagé… « Mais qu’est-ce que tu fabriques ! »

Ce n’est évidemment plus une question. L’enfant a bien senti dans l’intonation, comme un reproche de ce qu’il considérait comme une attitude noble : l’expression de son talent ou tentative de réparation d’un bris commis par inadvertance. Tout cela part d’un bon sentiment d’où l’intense décalage entre l’admonestation et sa bonne volonté : incompréhension qui se lit dans des yeux grands écarquillés par l’étonnement. Et là, de deux choses l’une, ou l’adulte pique une colère noire, ou il éclate de rire. Tout dépend de la gravité des dégâts et surtout de la répétitivité des actions considérées comme « délictueuses ».

Nous avons tous des souvenirs de bêtises faites par nos enfants. Il y en a un qui me revient à la mémoire en écrivant ces quelques lignes. Notre fille aînée devait avoir sept ou huit ans et avait invité une copine à jouer avec elle. Elle n’était pas du genre à collectionner les bêtises et nous lui faisions plutôt confiance. Ce jour-là, les deux filles jouaient dans la chambre à l’étage avec leurs poupées Barbie, alors très à la mode, avec toute la panoplie des vêtements à mettre et à retirer. D’habitude cela suffisait pleinement à les occuper un bon moment. Nous étions au rez-de-chaussée en train de bavarder. Toutefois, nous trouvions que l’animation à l’étage avait pris un tour bizarre. D’abord les voix nous parvenaient de la salle de bain et nous entendions l’eau couler puis cela s’arrêtait, puis recommençait. Prise d’un doute Paulette décida d’aller jeter un coup d’œil sur ce qui se passait. Elle ne fut pas déçue du voyage : les filles avaient  décidé –qui en eut l’idée ?- de teindre les cheveux de leur poupée et n’avaient trouvé rien d’autre pour cela que … l’éosine !

« Mais qu’est-que-vous fabriquez ? » : le spectacle en valait la peine. Le bidet exprimait son émotion avec un rose uniforme que les deux dégourdies essayaient de faire disparaître à force de rinçages successifs. On comprend qu’elles l’aient utilisé pour faire une couleur, la parenté avec le bac du coiffeur est évidente et surtout, le bassin était bien commode par sa hauteur. Mais on les suivait à la trace dans toute la pièce : le formica blanc des meubles arborait les empreintes des délinquantes en de multiples endroits, sans parler des malheureuses poupées dont les cheveux rouge vif refusaient de reprendre une couleur plus convenable. Le lavabo et la baignoire n’avait pas échappé non plus à leur coupable activité. Bref, un désastre. On en rit encore aujourd’hui, même si récurer la salle de bain ne fut pas de tout repos.

Inutile de préciser que dans les petits enfants on a eu, et on a encore, quelques occasions de poser la question.

 


POUR RESTER BRANCHE MAIS COOL EN AOUT

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Difficile de déconnecter avec cette actualité qui n’en finit pas de nous abasourdir : une fille tabassée parce qu’en bikini, un roi qui privatise une plage, des chiffres du chômage bidouillés, la bourse qui fait du yoyo, un copain casé à ERDF avec une paie de roi du pétrole, … que le monde serait triste si nous n’avions pas un président audacieux. Mais en cette veille du mois d’août qui s’annonce  à quelques encablures, le hit de l’actu c’est … Grey et la pire atrocité c’est… le passage des guignols en crypté !

Au moins, dans ce fatras a-t-on une bonne nouvelle : demain est le jour de la libération. C’est en effet à partir du 29 juillet cette année que les Français commencent à travailler pour eux et ont fini de remplir le tonneau des Danaïdes de l’Etat ventripotent : 57,5% de prélèvements.  Le record d’Europe.

Alors à quoi allons-nous passer le temps d’août ?

Voici quelques lectures que je vous conseille :

 

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ON VA DANS LE MUR, d’Agnès Verdier Molinié.

La militante de la baisse des dépenses fait l’autopsie de l’Etat et de ses satellites, et recense tout ce qui est dépensé souvent en pure perte, gaspillé, mal utilisé. A la tête de la fondation IFRAP, vous l’avez souvent vue à « C dans l’air » défendreune stratégie vigoureuse de réduction de nos dépenses publiques. Son livre est un recueil explosif : elle nous fait pénétrer au cœur d’un labyrinthe administratif que n’aurait pas désavoué Kafka et où le plus brillant de nos hauts fonctionnaires se perdrait. On y découvre une accumulation de taxes, de primes, de statuts particuliers, souvent bien cachés. Elle y trouve des règles, des normes ineptes, des doublons à foison qui s’empilent comme les crèpes le jour de mardi gras. Des économies : on peut en faire partout et de colossales, c’est plus de cent milliards par an qu’on pourrait éviter de prélever… Mais il faut réformer. Là aussi elle a des propositions qui décoiffent mais les Français sont-ils prêts. On va dans le mur et il faut agir d’urgence !

 

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UNE CRISE DEVENUE FRANCAISE, d’Eric Woerth.

Eric Woerth est un clinicien de l’économie. Il n’a pas son pareil pour vous décortiquer une situation, l’analyser méthodiquement et vous exposer pédagogiquement les ressorts et les freins qui y ont conduit. Vous voulez des réponses à quelques-unes des questions qui nous hantent comme par exemple : « pourquoi la France est-elle le seul pays où le chômage de masse n’a pratiquement pas cessé depuis trente ans ? » ou encore : « comment en est-on arrivé à une fiscalité qui est devenue une punition et a dépassé le seuil de tolérance ? »… En quelques 180 pages Eric Woerth vous donne les réponses, honnêtement, sereinement, sans chercher la défausse où l’exagération militante qui affaiblit une démonstration. Et puis en une soixantaine de pages, il tente de nous redonner espoir : la France a sa place dans la mondialisation si elle le souhaite, nous pouvons croire à nouveau dans l’avenir à condition de retrouver la confiance… Vaste programme. Justement son livre pourrait en être un, ou en constituer un excellent support à tout le moins. Avec lui l’Etat-providence auquel nous autres Français sommes très attachés ne meurt pas, il est repensé, reconfiguré. Le chemin indispensable pour obtenir une adhésion populaire.

Les deux livres sont complémentaires. Avec eux on gagne en lucidité.

 

Pour la partie détente, deux revues d’excellent niveau et très passionnantes :

Blake et Mortimer001BLAKE ET MORTIMER face aux grands mystères de l’Humanité, Beaux-Arts hors série.

Pour les amateurs de cette BD très particulière, on trouve là un filon d’informations et de nombreux détails sur les particularités de l’univers Jacobsien. C’est fouillé, avec de nombreuses illustrations et la participation de spécialistes de haut niveau. On n’échappe pas, de ce fait, à quelques redites, mais c’est pardonnable vu la qualité de l’ouvrage. Vivement recommandé aux fans des deux anglais. Cette revue est un vrai délice « Old Chap’ » !

 

Pagnom001PAGNOL, Le Figaro hors série.

Voilà une revue magnifique tant par sa présentation que par la qualité de ses illustrations. On replonge avec ferveur dans la Provence intérieure de la belle époque, dessins savoureux de Dubout à l’appui. On y fréquente le bon Fernandel, le Grand Raimu, les égéries successives de l’académicien…. Le tout illustré de magnifiques photos. Les articles sont copieux et attrayants. De quoi passer un bon moment sur le transat ou à la plage !


Passez de bonnes vacances et rendez-vous pour la prochaine "Chronique des jours qui passent" !

 


CHRONIQUE DES JOURS QUI PASSENT …

 Petit spirou qu'est-ce que tu fabriques

 

« T’AS QU’A TE RETENIR ! »

Traditionnellement, le mois d’août, c’était le mois des vacances, des grandes vacances. En ce temps-là, on partait pratiquement tout le mois, dans une location à la montagne ou au bord de la mer. Cela se préparait plusieurs jours à l’avance de façon à fourrer dans les bagages tout le nécessaire en prenant soin qu’il prenne le moins de place possible. Le jour du départ, il fallait se lever tôt. On démarrait aux aurores, afin de faire la distance sans trop souffrir le plus longtemps possible de la chaleur, les climatisations ça n’existait pas, et pour arriver suffisamment de bonne heure en soirée afin de prendre le temps de découvrir les lieux de notre villégiature et s’installer.

Comme la route était généralement longue, il était demandé à chacun de prendre ses « précautions » avant le départ, car il fallait limiter les arrêts au maximum et si possible coordonner ravitaillement en carburant avec les « besoins » des uns et des autres. Quand on est cinq, c’est mission impossible. C’est que les « précautions » en question, à des heures inhabituelles, ce n’est pas une sinécure. Bref, il en est qui ne se décrètent pas !

Et voilà ! On n’a pas fait trente kilomètres que déjà une petite voix retentit à l’arrière : « J’ai envie de faire pipi ! ». Un court dialogue s’instaure : «  T’as pas fait avant partir ? tonne le conducteur – si, mais j’ai encore envie, ment l’intéressée … ». Alors la sentence tombe, prévisible, implacable, désespérante pour la gamine : «  T’as qu’à te retenir ! ». Derrière personne ne bronche.  Le silence pèse pendant quelques kilomètres. On suspecte que les deux garçons sont concernés mais préfèrent ne rien dire. En tout cas, pas question de s’arrêter déjà. On est en retard sur l’horaire programmé et déjà la circulation se densifie.

Mais une envie pressante, c’est une envie pressante. En général, elle porte bien son nom. Donc la petite voix reprend, avec un ton plus gémissant : «  papa, j’ai envie de faire pipi ». On a abordé l’autoroute et nous filons à vive allure dans une circulation encore fluide. Pas le moment de lambiner. La limitation à 130 n’était pas encore en vigueur. Alors il faut ruser pour faire patienter … « l’envie pressante ». Le prétexte est tout trouvé : on ne peut pas s’arrêter sur les bandes d’arrêt d’urgence, il faut attendre une aire de service. « T’as qu’à te retenir jusqu’à la prochaine aire de repos ». Sauf que des aires de repos, le chauffeur va vicieusement ne louper deux ou trois.

Un ton suppliant a remplacé le gémissement : « je ne peux plus tenir, je vais faire dans la voiture !». Du coup c’est maman qui s’en mêle : « mais enfin, arrête-toi, c’est ridicule, il y en a pour cinq minutes ! ». Justement, une magnifique aire de service se profile à quelques kilomètres nous indique un grand panneau. Et comme les inconvénients d’un nettoyage de l’arrière dépassent largement le temps d’une pause-pipi qui sera mise à profit pour tout le monde, la voiture emprunte enfin la voie latérale qui conduit aux bâtiments de la station-service. Soulagement à l’arrière… mais il était grand temps ! Plus d’une heure s’est écoulée depuis la première requête. L’essentiel c’est d’avoir fait un bout de chemin.

Quel père impitoyable n’a pas fait subir à sa progéniture le « supplice de l’envie de pisser », sur le trajet qui emporte la famille vers les horizons rêvés du temps consacré au farniente ? Il arrive même que la torture concerne l’intéressé. Mais comment céder pour soi-même ce qu’on n’ a pas consenti aux autres ? Néanmoins, il vaut mieux s’arrêter. Parce que conduire avec une envie pressante, ça n’est pas vraiment agréable ni confortable, quand ce n’est pas dangereux !

 

 


CHRONIQUE DES JOURS QUI PASSENT

 

Doigts dans le nez

 « TU VEUX MON DOIGT ? »

La morphologie humaine est bien faite : ainsi la taille des doigts et des narines est calculée pour que les uns puissent entrer dans les autres. On n’y peut rien, c’est comme ça. En effet, il arrive que ceux-ci soient indispensables pour nettoyer l’intérieur de l’appendice nasal afin de le débarrasser des impuretés qui s’y accrochent jusqu’à rendre la respiration moins aisée. La bienséance exige par contre qu’on évite d’avoir recours à ce procédé. Là encore, l’éducation doit commencer tôt pour enrayer le recours à un geste que la nature semble avoir programmé comme un réflexe. Je n’entrerai pas dans le détail d’une description anatomique scabreuse pour me contenter d’observer les humains qui nous entourent.

Donc il arrive souvent qu’on admoneste un gamin surpris en train de se fourrer les doigts dans le nez : « Tu veux mon doigt ? ». Combien de fois ai-je entendu cette formule rituelle ? Et combien de fois l’ai-je prononcé pour morigéner l’un de mes enfants ou petits-enfants. C’est dire si le reflexe est bien là et difficile à corriger.

D’ailleurs, observez bien les adultes autour de vous. Je me souviens de situations vécues autrefois dans le métro. C’est incroyable ce qu’au milieu de la foule, certains se croient tout seul ! Vous connaissez tous l’histoire du type qui se met à crier : «  ma boulette, ma boulette ! » et tout le monde de la chercher partout en regardant le sol. Et comme on ne la retrouve pas, il ajoute, en se fourrant le doigt dans le nez : « Bon, bah je vais en refaire une autre ! ». Il y a un lieu aussi  très propice à ce même exercice : à l’intérieur des voitures, dans les embouteillages. Regardez autour de vous, c’est bien rare si vous n’en verrez pas un (et non une, car le geste est surtout masculin), en train de se décrocher consciencieusement les « tableaux ». En voiture on est chez soi et on oublie qu’on peut être vu, surtout si on est absorbé à écouter la radio. Je vous passe la suite de ce qu’il peut faire de sa collecte qui finira probablement collée au côté du siège… dans le meilleur des cas.

C’est dit, on ne se met pas les doigts dans le nez, même si c’est une prédisposition naturelle. La civilisation moderne met suffisamment d’outils à notre disposition pour éviter d’y avoir recours : mouchoirs en papiers, spray, solutions acqueuses voire cotons-tiges. Mais … et le plaisir ! m’a rétorqué une fois un ami. Ce point ne se discute pas, j’en conviens. J’en reste désarmé. C’est peut-être de là que vient l’expression : «  Les doigts dans le nez ! » pour exprimer la joie d’avoir réussi et dire que c’était facile.

 


CHRONIQUE DES JOURS QUI PASSENT

 

Comment on demande

« DIS BONJOUR A LA DAME ! »

Quand j’étais petit, c’était chaque fois une épreuve. Comme beaucoup de gamins j’avais horreur de dire bonjour aux personnes que ma mère rencontrait en faisant les courses, voisins pourtant familiers ou connaissances, et tout autant de quitter mes occupations pour répondre au comminatoire : « Viens dire bonjour ! » qui ne manquait pas de suivre l’entrée de quelqu’un à la maison. Mais impossible de se soustraire au devoir imposé par les bonnes manières sous peine de représailles qui suivraient inévitablement une mauvaise volonté. C’est donc avec une mine renfrognée, les sourcils froncés et le regard peu amène que je me présentais devant le visiteur ou la visiteuse. Dans ce dernier cas, il fallait se confronter à un visage badigeonné de poudre de riz et subir la marque infamante de transports non sollicités et qui se traduisait par une tartine de rouge à lèvre sur les joues assortie de bave, que j’essuyais aussitôt du revers de ma manche sous l’œil courroucé de ma mère.

C’est probablement comme cela que je suis devenu un garçon poli. La force de l’habitude, prise sans aucune possibilité de dérogation ! Vient ensuite l’âge de raison où les civilités vont de soi et participent à la convivialité des relations humaines. Dire « bonjour », c’est comme savoir dire « merci » : c’est gratuit et ça participe au « lien social » comme on dit aujourd’hui chez les « bobos ». Aussi, transmission oblige, c’est avec le même soin pointilleux auquel notre enfance fut confronté, que nous veillons à la politesse de nos petits-enfants. Non pas qu’ils soient mal éduqués, parce que leurs parents font le nécessaire. Mais nous vivons dans un monde où les contraintes ne sont pas les mêmes partout. Alors, nous aimons bien que lorsqu’ils arrivent, ils viennent « dire bonjour ». Excepté vers deux ou trois ans où cela a été parfois laborieux, encore que « Mamy Paulette » ait joui d’un privilège particulier qui rendait à certain les autres transparents, nous avons toujours eu droit à des manifestations d’affection à ce moment privilégié de l’arrivée, preuve que la maison ne doit pas être trop repoussante.

Sauf que chez nous aussi, il arrive qu’il y ait des visiteurs, parfois inconnus de nos pensionnaires, auxquels il faut malgré tout venir dire « bonjour ». C’est une règle intangible. Honnêtement, il faut avouer que, si nous n’avons pas de refus d’obstacle, les comportements sont divers en fonction des caractères. De l’extraverti qui ne fait aucune difficulté et qui vient lancer son tonitruant « bonjour monsieur ! » (ou madame), au timide qui s’annonce à reculons et murmure entre ses dents son « bonjour » à peine audible, nous avons connu toute la gamme. L’essentiel est que le devoir soit accompli. Ainsi demain ils seront (peut-être) des citoyens polis. L’apprentissage ne s’arrête pas là. L’exercice continue quand ils nous accompagnent : on dit bonjour en entrant dans un commerce et au revoir quand on en sort… Et j’en connais pour qui cela devient vite un jeu, histoire de se faire bien voir avec l’espoir d’une douceur à la clé, ou tout simplement envie de se montrer. Les egos se manifestent parfois plus tôt qu’on ne le souhaiterait.

Avec les ados, c’est un peu plus compliqué. J’ai eu du mal à me faire au « Salut Papy ! », mais il est prononcé avec tellement de chaleur que j’ai renoncé (après quelques tentatives tout de même) à rétorquer cet impitoyable « on dit bonjour, d’abord ! » qui casse l’ambiance, comme ils disent. Rien n’est parfait en ce bas monde.

 


CHRONIQUE DES JOURS QUI PASSENT

 

  Qu'est-ce qu'on dit

« QU’EST-CE QU’ON DIT ! »

Avec les vacances, voici le temps où la maison se remplit des cris joyeux des petits enfants venus faire leur petit stage, de durée variable, chez « papy et mamy ». En général, ils ne se font pas prier et je crois même qu’ils en redemandent. Enfin, jusqu’à un certain âge. Avec l’adolescence, leurs envies changent de nature. Ce sont donc les trois plus jeunes qui cette année encore se sont retrouvés pour une semaine à gouter aux « douceurs » angevines. Le mot est faible.

C’est l’occasion de vérifier que les codes familiaux sur lesquels on ne transige pas ont été bien transmis. Notre génération ne rigolait pas avec les conventions  et la civilité. Du temps de notre jeunesse, les parents éduquaient et il fallait se tenir à carreau avec les marques de politesse. Dès l’âge le plus tendre on en passait par ce laborieux apprentissage remis sur le métier à chaque occasion. Combien de fois ai-je eu droit au « qu’est-ce qu’on dit » comminatoire pour avoir oublié le mot magique. J’ai appris récemment dans un commentaire journalistique qu’il existait chez les politiques des mots « valises ». Il parait que ce sont des mots qui une particularité : chacun d’eux contient à lui seul des dizaines de concept. Pratique : un seul mot tient lieu de discours… si seulement ça pouvait être vrai, on éviterait tant de bavardages fastidieux. Eh bien chez nous on a les mots « magiques » : tu le prononces et hop ! Ce que tu demandes se réalise. C’est une sorte de sésame. Les civilités sont pleines de mots magiques. Et ils ont un énorme avantage : ils sont gratuits, ils ne coutent rien.

Force nous est de constater, dans notre cas, que le formatage a bien fonctionné. Ou alors les « mignons » sont madrés, ce que je pense aussi. En tous les cas, nous avons eu peu d’occasions de prononcer ce rappel à l’ordre, le « merci » venant à peu près automatiquement. Tout juste si nous avons eu à utiliser la formule cousine : « Comment on demande ? » face à des yeux presque rieurs, sous des sourcils froncés, en un regard volontiers provocateur qui semble dire : « je m’y attendais », pour aussitôt dégainer sur un ton mi-ironique, mi-obséquieux un « s’il-te-plait » trainant qui en dit long sur la malice. Bon sang ne saurait mentir.

Il y donc encore des parents qui attachent de l’importance à ces petits riens qui sont très importants, car ils codifient beaucoup plus qu’on ne le croit, les rapports humains. Ils les fluidifient. « S’il te plait » et « merci » exigés à chaque fois, c’est montrer que tout n’est pas dû, tout n’est pas automatique. Ces formules ont du sens, ce ne sont pas de simples mots prononcés à la légère. « S’il te plait » suppose « si je veux bien » et « merci » marque une reconnaissance, une satisfaction qu’il est utile d’exprimer. Car si le mot est gratuit, le geste qui l’a amené ne l’est pas. « Merci » marque la conclusion d’une action par laquelle quelque chose a été transmis ou réalisé au bénéfice de quelqu’un, qui marque ainsi qu’il est conscient de ce qu’il a reçu (Ouf !). Dire « merci » c’est donc manifester sa gratitude, sentiment qui vient flatter l’humeur de celui qui le reçoit et en tire de la satisfaction. Autrement dit, ça coûte pas cher de dire « merci » et ça fait toujours plaisir !

Donc, sur « s’il te plait » et « merci », les trois garnements ont obtenu leur « passeport-politesse ». Ce ne sont pas les seules épreuves auxquelles ils ont été confrontés.

A suivre donc.


QUI SE RESSEMBLE, S’ASSEMBLE

Allez, une dernière note politique avant de passer à autre chose. Bientôt vous retrouverez "Souriez, c'est l'été" et ses billets humoristiques.

 

Hollande pit

Tsipras

 

C’est bien la leçon qu’on peut tirer du dernier épisode de la négociation avec les Grecs : finalement rien n’est surprenant ! Hollande a soutenu Tsipras, Montebourg invite Varoufakis … Qui se ressemble s’assemble ! Le dicton n’a jamais été aussi vrai.

Quoi d’étonnant à voir notre pingouin soutenir un menteur et un manipulateur ? Le seul fait que le Grec soit revenu à la table des négociations avec des propositions plus sévères que celles contre lesquelles il a fait voter non, en dit long sur sa capacité à brouiller les cartes et à utiliser la démagogie. Il se battait contre la « rigueur » imposée par le « libéralisme », avec l’appui complaisant d’un Président français qui pensait y trouver son compte, puisque c’est au nom de la même réthorique qu’il a refusé depuis trois ans de faire les réformes drastiques qui s’imposaient pour remettre la France sur les rails de la croissance. Ils ont perdu, le week-end dernier tous les deux. Le grand soir que souhaitaient la gauche radicale et l’extrême-droite n’aura pas lieu. Ceux qui voyaient dans la réaction grecque un modèle et un exemple et qui en espéraient au mieux un affaiblissement des institutions européennes, au pire un éclatement de la zone euro en sont pour leurs frais. Leurs rêves se sont brisés sur le refus de la chancelière de se laisser balader par les doubles discours du tandem franco-grec. Merci Angela ! Tsipras doit maintenant s’expliquer devant son peuple abusé. Et le triomphalisme élyséen n’abusera personne. Le populisme vient de subir un revers en étant déshonoré par le gouvernement grec. On n’utilise pas le referendum pour s’exonérer de réalités qui vous rattrapent toujours. Comme le discours de Marine Le Pen sonne faux depuis !

Quoi de surprenant de retrouver dans la même barque des dirigeants qui ont le même bilan économique. Aussi nuls en la matière l’un que l’autre ! La Cour des Comptes est là pour nous le rappeler tant on serait tenté de l’oublier avec l’enfumage permanent de Sapin et consorts : la France continue de s’endetter, la dépense publique ne recule pas, elle ne dégage pas d’excédents susceptibles de commencer à assainir la situation financière. C’est bien du même mal dont souffre la Grèce : d’avoir eu des gouvernements qui ont vécu de la manne des crédits sans jamais se poser la question de savoir comment on allait rembourser. Présenter aujourd’hui les « méchants créanciers » comme des profiteurs, ce qui constitue l’essentiel du discours des Mélenchon de service, c’est oublier l’essentiel : voilà ce qui arrive quand un pays vit au-dessus de ses moyens. Ceux qui veulent nous faire croire qu’une autre politique, plus facile, qui n’imposerait pas d’efforts, afin de rembourser en monnaie de singe les créanciers, conduiraient le pays à la pire catastrophe autant pour ses entreprises que pour les travailleurs et épargnants. Hollande n’a plus qu’à faire en France les réformes qu’il impose aux Grecs… puisqu’il est, parait-il, audacieux !

Quoi de surprenant enfin, à constater l’enflure du surmoi chez l’un et l’autre. Notre François-les-bas-rouges se découvre « audacieux » et ce cher Alexis ose faire des pieds de nez à ses partenaires généreux. A peine revenu à Athènes, ce dernier n’affirmait-il pas qu’il ne croyait pas dans les accords qu’il venait de signer ! On ne peut pas faire plus machiavélique. La prestation d’autosatisfaction béate à laquelle s’est livrée notre pitre élyséen le jour du 14 juillet permet de mesurer la vacuité de sa politique : pas un mot sur la dégradation de la situation en France. Nos chômeurs ne méritent pas autant d’attention que le leader grec, dans la tête d’un personnage d’abord soucieux d’envoyer des signaux à la gauche de sa gauche en vue de l’échéance présidentielle. Il n’a réussi qu’à déchainer un discours outrancièrement anti-allemand chez ceux-ci, sans qu’il n’en désavoue le moindre propos. Oui, l’Allemagne peut être un modèle de gestion, et la France continue de se prélasser au dernier rang, celui des cancres. L’enflure idéologique qui encombre les esprits fumeux qui nous gouvernent conduit à l’inversion des valeurs : on préfère l’échec à la réussite, la manipulation à l’application de la règle ; on pratique la culture de l’excuse, le rejet de l’autorité, et on s’étonne que les choses aillent mal dans tous les domaines. Pour les deux peuples, les dégâts se ressemblent.

Heureusement, dans cette affaire, la lucidité d’Angela Merkel a permis à la fois de sauver les meubles et de mettre des limites là où nos deux lascars auraient bien voulu s’en abstraire. Le « ça suffit » de l’Allemagne est là pour nous rappeler que l’Union ne peut survivre que dans le respect des uns et des autres et cela commence par respecter les règles communes librement acceptées. L’échec de Tsipras s’apparente à une reddition. La mise au pas de la société libérale par les rêveurs enténébrés de l’idéologie marxiste n’est pas pour demain. Cette défaite devrait nous encourager en France à affronter les populistes. La droite traditionnelle a une opportunité pour rebondir sur le « ça suffit » qui trotte dans la tête de nombre de nos concitoyens : le naufrage de l’école, les provocations de l’islamisme radical, l’impuissance des éternels Manolitos donneurs de leçons, les catholiques méprisés, la désinformation des médias sous tutelle de la pensée unique, l’insécurité grandissante, … Le Front National s’est fourvoyé en soutenant les farfelus d’Athènes.

L’occasion est trop belle !

 


UNE VICTOIRE A LA PYRRHUS … POUR HOLLANDE

  Pyrrhus_poussin

Cocorico ! A l’aube dorée qui se lève après une nuit de négociations sans fins, le coq français est monté sur ses ergots pour clamer la nouvelle : un accord avait enfin été trouvé avec le Grec Tsipras. Et il ne cachait pas son plaisir, s’attribuant tous les mérites de cette fin heureuse, au point que son Manolito de service s’est cru obligé de rajouter quelques rodomontades. L’animal emblématique des Français n’a jamais autant mérité son nom : c’est le seul qui peut chanter en ayant les deux pieds dans la m…. , enfin, dans le fumier, je veux dire. C’est que l’état de nos propres finances ne devrait pas permettre de pavoiser et encore notre gouvernement devrait-il s’appliquer à lui-même les mêmes exigences que celles qui sont imposées aux Grecs.

Vous y comprenez quelque chose ?

Voilà un gouvernement grec qui avait mis l’Europe au défi et un peuple qui avait rejeté massivement l’austérité par référendum, pour passer, moins d’une semaine après, sous les fourches Caudines de l’Allemagne. Voilà une Allemagne qui voulait en finir avec la Grèce et qui finalement a accepté de la garder au sein de la zone euro. Voilà un gouvernement français qui n’a pas fait le quart de la moitié des efforts grecs pour redresser ses comptes, et qui participe à un nouveau plan d’austérité pour les Grecs qu’il estime avoir bien défendus. L’accord intervenu est celui de tous les rebondissements pour ne pas dire reniements.

La démonstration est faite à tous les mouvements européens qui rejettent l’austérité qu’il n’existe pas d’autre politique quand on a fait faillite. Le chef du gouvernement grec vient de le démontrer, contre son gré : il a cru qu’il pouvait renverser la situation, en se servant du référendum, mais les chiffres sont têtus et la manœuvre s’est soldée par une aggravation de la crise financière. Il s’est littéralement rendu à la chancelière allemande, laquelle était obligée de manœuvrer face à une opinion qui ne voulait plus entendre parler de la Grèce.

Quant à notre Jocrisse, il a peut-être sauvé la cohésion européenne en rappelant qu’un « Grexit » pouvait compromettre l’avenir de l’Union, mais si la France n’est pas la Grèce, et si les économies des deux pays ne sont pas comparables, il y a tout de même une contradiction dans sa position : son gouvernement n’a cessé de reculer depuis trois ans pour éviter les affres de l’austérité, et il la juge logique quand il s’agit des Grecs.

La réalité c’est bien que, Allemagne comme France, vont devoir présenter à leur opinion un plan de sauvetage qui va encore coûter 80 milliards d’euros.

Encore faut-il que l’accord soit appliqué !

Aujourd’hui, les Grecs ne peuvent ressentir les mesures imposées par l’Europe que comme une « humiliation ». Le référendum a été inutile, catastrophique même ! Pourquoi les avoir consultés pour aller aussitôt après à Canossa ? Mr Tsipras n’est pas le mieux placé, avec les discours qu’il tient, pour leur faire comprendre qu’ils vivent au-dessus de leurs moyens depuis quinze ans. Le mécontentement des amis de Syriza ajouté à celui du peuple autorise le scepticisme quant à la solidité de l’accord, d’autant plus que plusieurs parlements européens devront aussi l’avaliser, ce qui n’est pas gagné. En Grèce, les effets désastreux des allers-retours du chef du gouvernement pourraient se retourner contre lui : a-t-il encore le ressort politique nécessaire pour faire adopter le plan par son Parlement ? Son gouvernement, en admettant qu’il se maintienne, appliquera-t-il les mesures qu’il s’est engagé à mettre en vigueur dès mercredi ?

Cet accord a néanmoins un avantage : il décrédibilise les thèses de l’extrême droite comme de l’extrême gauche. Une démonstration vient d’être faite grâce à l’Allemagne, sinon à la France : on peut constater qu’il n’y a pas d’euro, pas d’Union européenne, sans une discipline de fer dans chaque pays membre. Les économistes qui prétendent qu’une dette ne compte pas, même quand elle dépasse largement 100 % du PIB font de l’économie « magique ». La réalité est tout autre !

Un accord et des dégâts collatéraux.

Même s'il a donné l'impression de capituler, Alexis Tsipras a pourtant obtenu une montagne d'argent et d'aides à fonds perdus pour son pays. Du coup, il pourrait peut-être même se payer le luxe de démissionner et de provoquer des élections anticipées en clamant qu'il ne veut pas trahir son peuple qui avait dit non à l'austérité mais qu'il a agi sous contrainte (thèse de Mélenchon)... et il serait réélu triomphalement. Possible !

Le plus grave, c’est que cet accord aura été une occasion supplémentaire de creuser le fossé au sein du couple franco-allemand. Le président français, a voulu à tout prix éviter un échec des négociations qu’il considérait comme un camouflet. Il n’a pas hésité à dramatiser la situation en se faisant l’allié d’un interlocuteur en qui plus personne n’avait confiance. Face à lui, la chancelière Angela Merkel en revanche a insisté sur le fait qu'il ne fallait pas signer un accord à n'importe quel prix alors même que « la valeur la plus importante, à savoir la confiance et la fiabilité, avait été perdue avec Athènes. Avec le contenu de l’accord, on voit bien qu’elle a cédé peu de terrain. Car, il ne faut jamais oublier que L’Allemagne a fait pour elle-même ce que les pays dits du Sud de l’Europe n’ont pas encore fait. Il y a au moins dix ans que la France aurait dû s’adapter aux exigences de la zone euro et, avec les élections qui arrivent, il n’y a pas une chance qu’elle adopte de nouvelles réformes inspirées de celles qui vont être infligées à la Grèce.

L’affaire grecque est un avertissement à tous les européens : si vous voulez tuer le populisme, apprenez que le rayonnement d’un pays se mesure à une économie équilibrée, à un niveau d’endettement soutenable, à une croissance régulière et à un chômage jugulé. Dure leçon pour le gouvernement français !

A Bruxelles, Hollande s’est payé une démonstration de force à la Pyrrhus !

 


LA CHINE COMMUNISTE MALADE DU CAPITALISME !

Chine communiste
Rien ne va plus au pays de l’économie planifiée. Pékin s’était adapté au capitalisme en pensant le diriger avec la main de fer du parti communiste et de l’Etat. Le but : s’adapter à la concurrence internationale, et tout en contrôlant tous les leviers économiques, des importations aux exportations en passant par les investissements, tourner le pays vers le développement économique. Il faut dire que jusque-là, ça avait plutôt bien marché, avec des taux de croissance à deux chiffres flatteurs. C’est toujours plus facile de les réaliser quand on part de très bas. Mais depuis quelques années, la machine s’est essoufflée et les aléas de l’enrichissement d’une classe moyenne de plus en plus nombreuse, de la corruption et des fraudes ont fait apparaître des anomalies comme celles qui se produisent dans un système capitaliste classique, bien qu’en Chine, il soit difficile de parler de régulation du marché par la loi de l’offre et de la demande. C’est même cette absence qui est probablement à l’origine de la crise boursière qui survient.

Un krach chinois très prévisible.

Aujourd’hui, c’est la débandade sur les marchés chinois. Le principal indice boursier a plongé de 32% en moins d’un mois, après une nouvelle chute de 6% ce mercredi et plus de la moitié des valeurs sont suspendues. Autant dire que c’est un véritable désastre pour les particuliers qui se sont rués sur les actions chinoises, et pour le pouvoir central, qui cherche par tous les moyens à contenir l’explosion d’une bulle qu’il a lui-même suscitée. Pourtant, tous les ingrédients étaient réunis pour faire gonfler la bulle qui vient d’éclater fort logiquement. Les apprentis boursicoteurs se sont multipliés – on en compte 90 millions, soit davantage que de membres du Parti communiste, parce que l’Etat a encouragé les placements en bourse, fermant les yeux, quand il n’incitait pas, sur des pratiques risquées comme le « trading sur marge », qui consiste à acheter des actions avec des fonds empruntés, mécanisme à l’origine de  la crise de 1929 à Wall Street. Les autorités ont manié la propagande d’Etat pour pousser un maximum de Chinois vers la Bourse provoquant une envolée boursière artificielle.

Il s’agit bien d’un krach !

La formation de la bulle boursière est si belle qu’elle deviendra un cas d’école selon les spécialistes de la finance. On l’enseignera dans quelques années aux côtés de la tulipomanie néerlandaise du XVIIème ou de la récente crise des subprimes américains : 150% de hausse en un an avec uniquement des particuliers spéculant à crédit. Le paradoxe tient dans la situation à la fois étonnante et totalement prévisible. Depuis quelques jours, on assiste en direct à l'explosion d'une bulle que tout le monde, y compris les autorités chinoises, ont vu venir. Et pourtant celles-ci n'ont rien tenté pour la circonvenir. Alors c’est la panique et aujourd'hui, elles prennent des mesures réellement extraordinaires. Le gouvernement chinois fait ce qu'il peut pour ralentir la chute. Les autorités de marché n'ont pas trouvé d'autres solutions que de stopper le trading sur 40% de la cote Chinoise pour arrêter l'hémorragie, mais rien n'y fait pour l'instant. Le marché chute depuis le 12 juin. La purge doit se faire et personne ne sait combien de temps elle durera. La bourse c'est toujours ce mélange d'appât du gain et de peur, c’est ce pourquoi, bien que le danger soit identifié, la machine continue de s’emballer jusqu’à la catastrophe finale.

Radioscopie du mécanisme.

L'explosion de la bulle Chinoise était prévisible. Pourquoi ? On avait tous les ingrédients de la bulle parfaite : une hausse spectaculaire des cours malgré une situation économique de plus en plus dégradée,  associée à une ruée des particuliers. C’est ainsi que des dizaines de millions de Chinois n'ont fait que jouer en Bourse et gagner pendant un an, abandonnant presque leurs activités principales. Enfin, il s’agit d’une spéculation exclusivement ou presque à crédit : imaginez que les achats d'actions à crédit par les particuliers ont été multipliés par cinq en un an, transformant la bourse en un casino où on gagnait à tous les coups en ayant le sentiment de ne prendre aucun risque. Quand une bulle est aussi clairement identifiée, on sait qu'elle va exploser, mais on ne sait pas quand et c'est là le problème.  On  a beau savoir que ce n'est qu'une question de semaines ou de mois, on espère toujours qu’on peut encore faire des gains. Ce qui rend l’explosion difficile à contrôler d’autant plus que l'effet de levier utilisé pour acheter des actions provoque des liquidations forcées dans la panique, avec des pertes considérables.

Des effets sur l’économie mondiale.

La bourse de Tokyo était nettement orientée à la baisse à la mi-séance mercredi en raison des inquiétudes liées aux marchés chinois qui peinent à se relancer en dépit des mesures incitatives prises par les autorités de Pékin le week-end dernier. La Chine n'en finit pas de voir son économie ralentir, ralentissement voulu par le gouvernement Chinois mais qui ressemble de plus en plus, à l'image de la Bourse de Shanghai, à un dérapage totalement incontrôlé. Ce ralentissement affecte toutes les matières premières du fer au cuivre en passant évidemment par le pétrole. On a une demande Chinoise en baisse mais une offre Américaine pléthorique pour le pétrole. Pour la première fois depuis un an, le nombre de puits exploités aux États-Unis repart à la hausse et c'est peut être l'élément essentiel qui a fait basculer le pétrole à la baisse en tendance lourde depuis quelques mois. Le maître du Kremlin de son côté accueille à Oufa, capitale de la République de Bachkirie, le 7e sommet des BRICS réunissant le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’ Afrique du Sud avant de présider dans la foulée, au même endroit, la 15e réunion du Conseil des chefs d'Etat de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) jeudi et vendredi. La mise en place d’une banque commune d’investissements tombe à pic pour une économie chinoise un peu sonnée par ce qui vient de lui arriver.

 3 000 milliards de dollars partis en fumée : à côté, la dette grecque fait sourire !

 


LA TOURNEE EST POUR MOI !

 

Voleur chercheur

Une pure provocation. 

Manolito qui se permet de recadrer Nicolas Sarkozy et de distribuer les bons points entre les ténors de la droite, c’est un peu gros ! Le sujet : l’article que l’ancien président  a commis dans le journal Le Monde où il expose son point de vue sur la situation de la Grèce et les manipulations démagogiques de son chef de gouvernement. Il y montre à cette occasion les insuffisances notoires de la position de la France et l’inconsistance du bénêt qui nous gouverne face à la vision claire et lucide de l’Allemagne. Il n’y a que la vérité qui blesse. Mais en voulant opposer cette analyse à celle d’Alain Juppé ou de Jean-Pierre Raffarin, on tombe dans la Tartufferie, car les divergences n’existent que dans l’esprit du Catalan. Il ferait bien de ne pas se fier aux apparences de discours qui disent la même chose avec des mots différents. On a pu s’en rendre compte aux propos tenus par le maire de Bordeaux lors de la réunion publique qu’il a tenue à Avrillé mercredi dernier. D’ailleurs les intéressés ne s’y sont pas trompés qui ont parlé de « baiser mortel ». Diviser pour régner, la ficelle est un peu grosse.

Pas de quoi en faire un drame.

Ce qui est insupportable chez notre président, c'est sa recherche obsessionnelle de compromis mous. Ils  permettent surtout d'éviter de se confronter à la réalité et prendre des décisions douloureuses mais courageuses. La crise grecque n’a pas échappé à cette manie. Monsieur Macron a beau nous dire qu’il n’y a pas de divergence entre la position de Hollande et celle de Merkel, il nous prend pour des courges (pour rester poli). Si c’était le cas, il ne serait pas obligé de le répéter, à moins que ce ne soit pour nous préparer à la suite : comme d’habitude, la France n’ayant pas vraiment de stratégie, s’alignera sur celle de son voisin germanique. On pourra alors célébrer la convergence de vues !

Il y a bien plus grave.

Il y a un sujet grave qui agite le microcosme parisien, comme aimait à le dire Raymond Barre, et tout le boboland. Ce n'est ni la Grèce ni notre dette abyssale, même pas le terrorisme. Il s’agit d’un drame  national. Le bruit court que « Les Guignols de l'info » pourraient être supprimés et que ce serait la décision de Bolloré... « Un vrai scaaandale », aurait clamé Georges Marchais ! Vous allez voir qu’on va pétitionner contre cette ignominie, si ce n’est pas nous appeler à descendre dans la rue pour défendre l’émission pourtant usée jusqu’à la corde. Certains parlent même d’organiser un référendum, comme en Grèce …

Ouf, les Grecs ont dit « Non » !

Cela va permettre de mettre fin au bal des hypocrites. Si la dette est le cœur du problème grec, force est de constater que celui-ci s'est aggravé plutôt qu'il ne s’est résolu malgré la perfusion permanente. L'évolution du montant de la dette sur la période 2007-2014 est de +35%, soit +82,5 millions d'euros, alors que 100 milliards d'euros de dette ont été effacés en 2012. C’est en 2054 qu'est planifié le dernier des remboursements contractés par le pays auprès des trois instances internationales. Une ultime échéance qui est toute théorique, puisqu'elle suppose que la Grèce n'emprunte plus un sou d'ici là. En 2054, c'est 6,3 milliards que devra rembourser la Grèce à l'Union européenne. En cumulé de 2044 à 2054, la facture s'élèvera à 48,7 milliards selon des données compilées par le Wall Street Journal. Bref, il est temps d’arrêter de financer à fonds perdus un gouffre que les Grecs eux-mêmes refusent de colmater… Vive la Drachme ! Nous on va dire à notre gros "tout mou" qu’on arrête les frais. Sinon, on veut nous aussi un referendum !

 

 


Y’A COMME UN DEFAUT !

 

Fernand-Raynaud

C’est ce qu’aurait pu dire Fernand Raynaud avec sa voix inimitable à propos de la situation grecque. Mais c’est un remake de « Moi ou le Chaos » que le Fantoche qui la gouverne est en train de nous jouer. KO pour les Grecs et leur porte-monnaie, ça c’est certain ! La dernière tentative, hier, d’approbation des propositions des créanciers sous conditions est une manipulation de plus. Pourtant tout reste encore possible, même si les ressorts idéologiques qui pilotent le gouvernement actuel de la péninsule laisse peu de place à une solution « raisonnable ». Celle qui permettrait à l’Euroland de continuer la perfusion à fonds perdus d’un pays qui n’a pas su se réformer et qui continue à refuser les efforts que cela supposerait. L’économie parallèle a encore de beaux jours devant elle, qui constitue à recycler les euros dépensés en cash par les touristes sans passer par la case « Etat » et donc à perpétuer l’enflure d’une dette démesurée par rapport au PIB du pays.

La Grèce est en faillite.

La Grèce est donc officiellement en défaut de paiement puisqu’elle n'a pas payé l'échéance de 1.6 milliard d'euros hier à minuit au FMI. C'est une première pour un pays « développé » en 71 ans d'existence du FMI. Par conséquent elle n'a plus le droit de recevoir de l'argent de l’organisation mondiale ni d'avoir accès à ses réserves. L’Alexis-matamore a bien tenté encore un coup de poker de la dernière heure pour obtenir un délai de l'Europe mais Angela Merkel a tenu bon. Le referendum devrait donc avoir lieu et les Grecs faire leur choix. Evidemment, quel que soit le vote, il y aura des nouvelles négociations. Le coeur du problème c'est un réaménagement de la dette : si l'Europe et le FMI acceptent, il y aura un accord. S'ils refusent, la Grèce courra inexorablement vers une sortie de l'euro. Même si tout le monde s’activera pour l'éviter. Avec une victoire du « oui », le plan d'aide sera acté et on gagnera quelques mois en perdant quelques dizaines de milliards d'euros de plus sans résoudre ces deux problèmes essentiels que sont le poids de la dette grecque et l'absence d'infrastructure économique et fiscale du pays.

Donc comme une épée de Damoclès, la crise grecque pèse sur l’avenir de l’Europe.

Son issue définira l’équilibre du pouvoir au sein de la zone euro entre les créditeurs et les emprunteurs. Si la Grèce arrive à arracher davantage de concessions, elle fera nécessairement des émules et la tentation de recourir à l’endettement en sortira renforcée tandis que la pression pour respecter les règles de rigueur budgétaire sera moindre. Autant dire que ceux qui sortiront gagnants du bras de fer en cours auront la haute main sur les décisions futures. Céder au chantage grec revient à faire gagner les populistes. Les projets de renforcement de l’architecture de la zone euro seront compromis et, un jour ou l’autre, notre monnaie commune sera balayée par leurs agissements. Angela Merkel a raison : le projet européen aura vécu, tant il est lié à l’euro. Si, au contraire, la Grèce est contrainte d’accomplir les vraies réformes qu’on lui demande, ce sont les dirigeants européens qui ont collectivement tiré les leçons de la crise, qui auront la main. En ayant mis fin aux latitudes d’incurie budgétaire et à leur conséquence mortifère, la grave carence de compétitivité.

Un renforcement de la zone euro.

Il sera temps de jeter les bases d’une zone euro renforcée, avec un gouvernement économique œuvrant à une plus grande convergence et une union fiscale garantissant un environnement favorable aux entreprises pour affronter la concurrence mondiale. Plus d’Europe, c’est possible et c’est nécessaire. Même les Grecs y gagneraient une fois leur pays remis à niveau. Les présidents des cinq institutions européennes majeures (Commission, Conseil, Banque centrale, Parlement et Eurogroupe) ont publié lundi dernier des propositions de bon sens à ce sujet. Il s’agit de permettre au capital et au travail de circuler plus librement au sein de la zone afin de créer les conditions d’une reprise durable de la croissance et de l’emploi. Plutôt que d’endettement, de crise et de chômage, l’euro deviendrait alors synonyme de prospérité économique et de bien-être social. On ne pourra en arriver là que si l’Europe reste un ensemble où les créanciers décident, et pas les emprunteurs. Pour l’instant, ce n’est pas encore gagné.

D’ailleurs l’euro se porte bien.

Si les bourses réagissent de manière erratique, en sanctionnant par une baisse très modérée la nouvelle situation, du côté de l’Euro, aucune réaction : il se maintient plutôt bien, déjouant les rêves Philipponesques d’une déroute.  C’est vrai que c’est étonnant si l’on prend en compte que ce sont les fondements même de la zone euro qui sont ébranlés par le « défaut » de l’un des pays qui la composent. Probablement les investisseurs ne croient pas à la réalité d’un « Grexit » et attendent « LA solution » de dernière minute. Mais plus certainement, et l’explication est beaucoup plus rassurante, c’est que ceux-ci jugent que la zone euro et sa monnaie seraient plus forte sans la Grèce. Rappelons quand même que c'est la Grèce qui a provoqué la crise financière européenne et qui a failli faire tomber l'euro de son piédestal. Constatons que plus personne ne remet en cause l'existence de l'euro et que plus personne ne parle de son explosion. N’en déplaise à la Marine.

La France est mal placée.

Petit paradoxe qui fait sourire (jaune). Alors que la France tente d'imposer des nouvelles mesures d'austérité à la Grèce, elle affiche une explosion de sa dette publique. Nous affichons une dette de 2100 milliards d'euros soit 97.5% de notre PIB. La France n'est certes pas la Grèce, mais elle n'est pas en position de donner des leçons. Elles pourraient, en effet, un jour concerner notre pays. Pourtant, contrairement à la Grèce, les Français paient l'intégralité de leurs impôts dont le montant augmente mois après mois. Mais alors où va cet argent ? Le gouvernement Français n'a fait aucune vraie réforme et n'a fait aucune économie dans les dépenses publiques. Ceci explique peut-être la modération de notre Président quant aux exigences que les instances européennes veulent imposer.

 


LES SERIES DE L’ETE

 

Séries de l'été


Politique « light » pour gouvernement dépassé

Que peut bien faire un pouvoir lorsqu’il n’a plus de marges de manœuvre, pas beaucoup d’idées et encore moins de majorité pour voter ses projets de loi ? Il fait de la politique « light » : ça a le goût de la réforme, la couleur de la réforme, mais ce n’est pas de la réforme. Tout est dans la com’. Quelques exemples qui ne coûtent rien : engager des réformes pour après 2017, instaurer la retenue à la source sans réformer l’impôt sur le revenu, bricoler les rémunérations des fonctionnaires sans toucher à leur statut, se targuer de baisser la dépense publique alors qu’on en ralentit seulement la hausse, … Tout est à l’aune de cette insupportable légèreté. Mais la politique « light » a envahi tout l’espace gouvernemental. Elle abreuve les médias, nourrit les polémiques, occupe l’opposition, focalise l’attention de tous sur des sujets accessoires, et laisse la France faire du surplace.

Dans la même série, l’épisode du chômage.

Les mois se suivent et se ressemblent. Et chaque mois, l'absence de réaction et de mobilisation politique est exaspérante. Le nombre de chômeurs a encore augmenté en mai ce qui fait 629 000 chômeurs de plus depuis l'arrivée du Nimbus à l’Elysée. Un cauchemar sans fin : 5 717 900 chômeurs. Et sur l’agenda du Ministre du travail chômage : rien !  On ne dégaine même plus une rafale d’emplois aidés…

Une autre série à suivre : celle des erreurs impardonnables.

Conséquence de la suppression par ce « gouvernement de fonctionnaires » du jour de carence (premier jour non indemnisé en cas d'arrêt maladie), l'absentéisme des agents des collectivités locales a explosé. Qu’on se le dise : en 2014 il y a eu 54 arrêts de maladie en moyenne pour 100 employés, et  plus de 30% des fonctionnaires territoriaux ont été absents pour raisons de santé au moins une fois dans l'année. Il parait que le jour de carence était une mesure inutile, injustifiée et injuste !

Ne ratez pas la fin de la série grecque : « La moussaka a pris un coup de chaud »

Dans ce qui pourrait bien être le dernier épisode, Tsipras « joue au con » et fait un bras d’honneur à ses créanciers. On pourrait prendre pour du courage ce qui n’est que de l’aveuglement idéologique et la haine des créanciers, ces prédateurs qui vivent grassement sur le dos du peuple. Sauf que c’est avec notre argent que le bon peuple en question s’est sustenté à crédit depuis des décennies, espérant notre bonté sans fin et sans contreparties ! Quelle mascarade... On a l'impression que la Grèce fait des concessions alors que nous avons, une fois de plus, montré notre faiblesse européenne, une faiblesse que ne manqueront pas d'exploiter les partis anti-européens du reste de l'Europe. Exaspérant. C’est pas peu dire que d’affirmer que les Hellènes sont au bord du gouffre et leur Premier Ministre leur propose de faire un pas héroïque en avant !

« Ecoute, écoute », aurait dit Roger Nicolas, le chansonnier !

Suite aux révélations d'écoutes américaines, le pingouin a décidé de réagir. Conseil de défense d'urgence qui a débouché sur une décision majeure : il a appelé Obama au téléphone ! Celui-ci, terrorisé par le risque d'attaque française, a promis qu'il ne le ferait plus. Ouf ! On a échappé au pire, on a frôlé la guerre…

Vous avez le bonjour d’Uber, sur un air pop !

S’il y a bien un domaine où le gouvernement est largué, c’est bien celui-là ! J’ai d’abord cru que la grève des taxis avait pour motif d’obtenir la réintégration d'Agnés Saal à un poste de direction. Avant l'INA, celle-ci aurait dépensé 38 000 euros de taxis entre janvier 2013 et avril 2014 quand elle était à la direction du Centre Beaubourg. Elle y est restée 7 ans au total. Faites le calcul. On comprend la colère des taxis maintenant qu'elle est obligée de prendre le métro. Plus sérieusement, les taxis paient le prix d'années insupportables de services médiocres et de combats contre la concurrence. La réaction de l’Elysée laisse pantois : UberPop doit être dissous et déclaré « illégal ». Demain on va faire pareil avec Airbnb, le Bon Coin et bla-bla-car ? perdu d’avance ! Uber crée une vraie révolution mais ne peut pas totalement ignorer la réglementation du travail, c’est la-dessus qu’il faut travailler !

Enfin, une autre série, plus croustillante (on l’espère) pointe son nez.

DSK débarque sur Twitter. Avec ce message « Jack is back ». Et tout le monde cherche une explication à cette signature : Jack serait le surnom qu'il donnerait à son pénis, à moins qu’il s’agisse d’une référence à « Hit the road Jack » de Ray Charles. Mais ses conseils sur le problème grec, il peut se les garder pour lui.

 


BRUNO LANCE SA CAMPAGNE

Bruno retailleau 4 juillet

Message de Bruno Retailleau :

« Chers Amis,

Après les succès de la droite et du centre aux municipales, aux sénatoriales et aux départementales, une nouvelle bataille nous attend. Les 6 et 13 décembre prochains, les Français éliront leurs conseillers régionaux.

J’ai l’honneur d’avoir été désigné pour conduire les listes de la droite et du centre pour cette dernière échéance avant l’élection présidentielle. Notre Région Pays de La Loire sort affaiblie de 11 années de socialisme. Le temps de l’alternance est venu !

La campagne qui commence doit nous permettre d’aller à la rencontre des habitants de nos 5 départements pour les convaincre que le socialisme, qu’il soit à Paris ou à Nantes produit les mêmes effets et les mêmes désillusions.

Le défi qui attend la droite et le centre sera exigeant et cette campagne sera difficile. C’est pourquoi nous avons besoin de vous tous.

Avec Yannick Favennec et les autres têtes de liste départementales, je vous propose de nous retrouver avant l’été pour une journée conviviale et militante :

  SAMEDI 4 JUILLET    

Esplanade de la Mairie de Sainte Luce sur Loire

A partir de 12h00

pour un déjeuner champêtre

Je compte sur votre présence, n’hésitez pas à relayer cette invitation autour de vous et à venir en famille ! »

                                                                      BRUNO RETAILLEAU

Le temps fort : la présentation des têtes de liste départementales. 

 


ALAIN JUPPE EN ANJOU

 

Vous trouverez ci-dessous l'invitation pour assister à la réunion avec Alain JUPPE.

Personnellement, j'y assisterai et j'invite tous mes amis Républicains à faire de même. Au delà de l'intérêt que présente sa venue en Anjou, en tant que personnalité de premier plan de notre parti, je me rendrai à cette réunion parce que :

- "Les Républicains" sont aussi des démocrates qui doivent montrer l'exemple en donnant l'image de citoyens qui débattent sereinement de leur avenir. Alain Juppé est d'abord un ami qui vient à notre rencontre, 

- Nous avons voté massivement le principe de la "primaire" et la moindre des choses est d'accepter le pluralisme des candidatures,

- afin de choisir en connaissance de cause, il est nécessaire de s'informer et de dialoguer avec les candidats. J'irai donc écouter chacun de ceux qui viendront jusqu'à nous, dans notre département.

-  être présent est aussi une question de courtoisie à l'égard d'une personnalité éminente aux compétences reconnues et qui méritent d'être saluées. Pour autant, cela ne vaut pas soutien systématique.

j'espère que nous serons nombreux pour l'accueillir, même si nous ne perdons pas de vue que la prochaine échéance,ce sont les élections régionales.

 

Alain Juppé à Angers


LA COMEDIE A ASSEZ DURE !!

  Grexit

 

Le Fonds monétaire international (FMI) a claqué la porte des négociations sur la dette de la Grèce. Les Européens continuent de rechercher un accord avec Athènes qui la contraigne à honorer ses engagements sans pour autant qu’elle quitte la zone euro. Mais le malaise général des places financières devient insupportable. Maintenant, il faut trancher !

Trop c’est trop !

Le FMI a décidé de se retirer de la table des négociations parce que cette histoire n'en finit pas. On avait déjà eu un ultimatum vendredi dernier suivi cette semaine de signaux d'accord imminent, et hier à nouveau la rupture des négociations. Les négociateurs du FMI et de l'Europe sont à bout de nerfs tant Tsipras et ses ministres jouent le blocage pour ne rien céder. Résultat: énième jour J, jeudi prochain avec la réunion des ministres des Finances de la zone et la volonté affichée d’Angela Merkel de parvenir à un accord. Mais un accord serait-il une meilleure nouvelle qu'un défaut de la dette ou un Grexit ? A court terme peut-être. A long terme, certainement non. La réalité c'est que la Grèce est en défaut, c’est-à-dire en faillite ! Elle a une dette colossale qu'elle sera incapable de rembourser. Les mois qui viennent d'être perdus en palabres ont accéléré l'effondrement des dépenses publiques et de la croissance. Si quelques milliards suffisaient encore pour colmater les brèches il y a 6 mois, aujourd'hui c'est 10 ou 20 milliards qui seront nécessaires. Et tout ça pour gagner quelques mois, gagner du temps pour perdre encore de l'argent. C'est ce qu'applaudissent les marchés à chaque rumeur sur un accord. Une folie !

Une situation devenue intenable.

Le Président de l’UDI, Jean-Christophe Lagarde (sans rapport avec Christine Lagarde, directrice du FMI), s’est prononcé pour une sortie de la Grèce de la zone euro. Il estime, à juste titre, que le programme d’Alexis Tsipras est incompatible avec une monnaie forte. L’économie grecque ne peut retrouver un minimum de compétitivité qu’avec une monnaie dévaluée, ce qui implique un retour au Drachme. Si les marchés applaudissent chaque fois qu’un accord se profile, c’est parce qu’ils veulent que les dirigeants de la zone euro maintiennent à n’importe quel prix le principe en vertu duquel l’euro protège toutes les économies situées dans la zone. Mais ce principe, en l’état, est inapplicable, sauf à jeter encore et encore des milliards dans le tonneau des Danaïdes.

Le Grexit devient inévitable.

Un « Grexit » entraînerait évidemment des perturbations, d’ailleurs de nature plus psychologique que financière, car la Grèce ne représente que 5 % du produit intérieur brut de l’Union européenne. Mais, après quelques turbulences, les marchés reviendraient vite à la raison et M. Tsipras pourrait appliquer le programme pour lequel son parti, Syriza, a été porté au pouvoir par les électeurs grecs qui nous décrivent à l’envie leurs souffrances économiques et sociales. Ils ne veulent pas comprendre que les ajustements de leurs salaires et de leurs retraites, l’ascension vertigineuse du chômage, corrigent des avantages factices qui leur ont été accordés grâce au trucage de leurs comptes pour obtenir l’adhésion de leur pays à la zone euro.

La Grèce victime de ses démagogues.

Cinq ans d’austérité, c’est trop long, mais est-ce injuste ? La Grèce à 300 milliards de dettes, soit 177 % de son produit intérieur brut. La générosité des européens a été immense. Cependant, elle a ses limites, car si nous continuions à prêter de l’argent aux Grecs, ils nous entraîneraient dans un désastre continental. À quoi il faut ajouter que M. Tsipras négocie à la Grecque, en présentant des concessions illusoires qui ne risquent pas de duper des négociateurs avertis par les mensonges de naguère. Le gouvernement, qui se classe lui-même à l’extrême gauche, s’est montré à ce jour incapable de procéder aux réformes indispensables telles que la fiscalité de l’Église orthodoxe, la création d’un cadastre pour l’impôt foncier, la répression de la fraude fiscale qui va des plus riches aux propriétaires de café ignorant la TVA. C’était pourtant un rôle que ses convictions lui assignaient.
La Grèce n’a donc pas d’autre choix que de pratiquer la dévaluation compétitive et, pour cela, elle doit retourner au Drachme, ce qui se traduira pas un nouvel appauvrissement de son peuple, mais lui permettra de retrouver des marges de manoeuvre dans la production et l’export.

Dans une Europe interdépendante, la déroute financière est contagieuse. Le sauvetage des Grecs ne saurait se traduire par l’affaiblissement et même la destruction de la zone euro. Nous avons beaucoup donné aux Grecs et nous l’avons fait au nom de la solidarité européenne. Il faut néanmoins avoir les pieds sur terre et, surtout, cesser de tergiverser. Ou bien les Grecs acceptent les conditions de leurs créanciers, qui se sont adoucies au long de la négociation, ou bien, au plus tard la semaine prochaine, nous leur signifions la rupture.

 


55 FAUBOURG SAINT-HONORE

 

Elysée naturiste

Ce pourrait être le titre d’un roman de Feydeau. Je vous en donne  l’intrigue en quelques mots. D’abord, il faut un personnage haut placé. Très haut placé même. Enfin à cette adresse-là, vous voyez bien de qui il peut s’agir. Ensuite un thème : ça ne sera pas le mariage, puisque le monsieur ne connait pas ce lien, mais il est question tout de même de problèmes conjugaux. Et puis on est dans le vaudeville, il est facile d’imaginer les rebondissements, les quiproquos, les portes qui claquent, les entrées côté cour, et celles côté jardin pour des rencontres imprévisibles …

Premier acte. Nuitamment notre homme se rend à scooter chez sa maîtresse. La légitime du moment croit que l’élu de son cœur est dans son bureau absorbé par ses multiples dossiers. Jusqu’au jour où un gazetier indiscret clame son infortune à la face du monde, photos à l’appui. Pourtant toutes les précautions avaient été prises et la discrétion de mise, y compris des services chargés de la sécurité du personnage. Mais la rumeur, cette chienne de mauvaise vie, avait eu raison de tout cet arsenal mis en oeuvre pour garantir le secret de la liaison. Sauf que notre roi de la goguette  oubliait de sortir avec son casque sur la tête au petit matin, sauf qu’il suffisait de suivre le garde du corps avec son sac de croissants chauds … Quel cirque !

Deuxième acte. Le drame ! La vérité ayant éclatée, l’apocalypse s’empara du domicile du couple. L’infortunée cocufiée piqua une crise de nerfs qui mit à rude épreuve, non seulement ceux de son concubin, mais aussi ceux de tout le personnel qu’il fallut appeler à la rescousse pour empêcher la femme trahie de commettre l’irréparable sur le mobilier et les multiples objets de valeur qui contribuaient à la décoration des lieux pour qu’ils tiennent leur rang (les lieux et le couple). Tentative de suicide, nécessité d’appeler le Samu … On imagine le tohu bohu au 55 ! La répudiation était inévitable.

Troisième acte. Où l’on apprend que la nouvelle conquête est une artiste de cinéma. Autrefois, on eût faibli pour une danseuse. Aujourd’hui, pour être à la page, il faut soulever (on dit aussi « sauter ») une starlette. Dans un premier temps pour ne pas tomber dans le ridicule, on fit mine de rompre la relation. Une feinte qui ne trompa personne. Un petit malin réussit à prendre une photo de l’intérieur du domicile des tourtereaux attablés dans le jardin, ce qu’un hebdomadaire dont on connait le choc des photos, s’empressa de mettre à la une. Nouveau rebondissement. La colère de la précédente n’en fut que plus violente et l’amertume encore plus forte. Tout cela se concrétisa dans un livre vengeur qui se vendit comme petits pains au congrès des marchands de rillettes. Comme quoi l’infortune n’empêche pas la fortune.

Dernier acte. Dénouement provisoire et inattendu : la visite d’amis espagnols est l’occasion de prendre la traditionnelle photo sur le perron de la maison. Et qui donc accompagne notre cocufieur pour la circonstance. L’actuelle maîtresse ? Que nenni. Tout le monde sait qu’elle vit dans la maison, mais ce n’est pas officiel, donc cela doit rester caché. Alors la précédente : y aurait-il eu réconciliation ? Tout est possible en ces temps badins. Non, pas plus ! Je vous le donne en mille : c’est le retour en grâce de « l’ex », qui plastronne à côté du père de ses enfants en majesté, j’allais évoquer une pose « royale ». Ce n’est pas vraiment une surprise, depuis le temps qu’elle ramait pour s’imposer à nouveau avec son air de dominatrice assumée. La question est : couche-t-il à nouveau avec elle ?  Voilà de quoi alimenter les rumeurs et donner du piment à la farce.

Mais dans quel monde vit-on !!!

 


CHOMAGE : Y A D’LA JOIE !

Sapin

 

Et 26 000 de plus ! C’est le nombre des chômeurs supplémentaires de catégorie A. 54 000 même si on compte les autres…

Et 100 000 de plus, c’est le nombre des contrats aidés que le gouvernement va débloquer en plus … Des faux emplois à prix d’or !

Une bien triste réalité.

Entre Sapin et Rebsamen c’est à qui trouvera la formule pour enjoliver une réalité bien triste. Manolito joue dans un autre registre : il a compris que ce sont les PME qui peuvent constituer la planche de salut pour l’emploi. Ce sont elles en effet qui en créent le plus, en temps normal. Alors, il va s’en occuper pour voir comment on peut les aider à embaucher. Il faut donc craindre le pire.

Relancer l'embauche dans les PME, il y a longtemps que cela aurait dû  être une priorité quand on a six millions de chômeurs et qu'on sait que seules les petites entreprises peuvent créer de l'emploi. Et surtout quand on sait qu'aujourd'hui près de neufs contrats sur 10 sont des CDD et pas des CDI. Du travail il y en a, mais il ne crée pas d’emplois. La recette est simple : il faut libérer l’emploi et pour libérer l'emploi, il faut libérer la croissance, et pour libérer la croissance, il faut libérer les entrepreneurs des interventions de politiques incompétents en matière de gestion d'entreprises. Or Manolito va consacrer deux jours à recevoir les partenaires sociaux pour relancer l'embauche dans les PME : ce chef de gouvernement dont aucun membre n'a l'expérience de la création ou de la gestion d'une PME, pense, qu'on peut tout décréter. On peut décréter la croissance : voyez comme ça marche,  on peut décréter l'emploi : voyez les résultats, on peut décréter la confiance : 77% de mécontents… Ce n’est pas par l'omniprésence et l'ingérence du gouvernement dans la sphère privée qu’on réglera le problème, ça se saurait !

Qu'on laisse vivre les entreprises !

Ce qu'un entrepreneur demande c'est que les politiques lui fichent la paix. Qu'ils le laissent travailler, tranquillement sans le harceler avec des contraintes sociales, des empilages juridiques, une inflation réglementaire, une débauche fiscale, des exigences environnementales et j'en passe. Ce qu'il demande c'est qu'on laisse vivre son entreprise, embaucher, débaucher, s'adapter, évoluer et peut-être fusionner ou disparaître. Car il en est de l’entreprise comme de la vie. Alors ce que va tenter de faire Manolito se traduira comme d’habitude par des coups d’épée dans l’eau, car on ne touchera à aucun des tabous que la gauche impose à l’économie. S’agit-il d’assouplir le contrat de travail ? Non ! S’agit-il de revenir sur l’impossible compte pénibilité ? Non ! S’agit-il de simplifier la vie des entreprises sans contreparties administratives comme les comptes personnels d’activités ou les commissions régionales … Aucun des verrous à l’embauche n’a sauté et surtout ne « va » sauter ! Et il veut s'attaquer à l'embauche dans les PME après trois ans d'asphyxie totale des entrepreneurs ! Il pense que c'est l'État qui peut régler les problèmes alors que c'est l'État qui les a créés.

Tout au plus fera-t-il ce qu'il fait depuis un an, c'est-à-dire tenter de défaire quelques-unes des mesures absurdes qui ont été prises pendant les deux premières années du quinquennat. Un pis-aller.

Rien de nouveau donc : à chaque fois que les gouvernants de gauche sont confrontés à un problème, ils lancent des consultations qui débouchent sur des commissions qui élaborent des plans qui débouchent sur des échecs. Dont ils ne tirent aucune leçon !!

 


APPEL À TOUS LES RÉPUBLICAINS DE FRANCE

 Logo Les républicains

« Nous appelons à s’unir à nous tous les Républicains qui ont dans leur cœur l’amour d’un pays dont l’idéal a transformé le monde.

Nous appelons à nous rejoindre tous les Français qui aiment la République, ce miracle par lequel tant d’hommes dans le monde qui se sont endormis sujets, se sont réveillés citoyens, parce que ce mot signifie pour eux une certaine idée de l’Homme, une exigence qui fait passer les devoirs avant les droits, un « non » catégorique à toutes les formes d’asservissement, et à tout ce qui porte atteinte à l’égale dignité de la femme, de l’homme et de l’enfant.

« Républicains », ce n’est pas seulement le nouveau nom d’un parti. C’est le cri de ralliement de toutes celles et de tous ceux qui souffrent de voir la République reculer tous les jours et qui veulent opposer à ce recul un refus déterminé.

« Républicains », c’est le nom de celles et de ceux qui refusent d’abandonner à d’autres la maîtrise de leur propre destin, et qui veulent vivre debout, de leur intelligence, de leur travail, de leur mérite sans être redevable à personne.

« Républicains », c’est le nom de ceux qui préfèreront toujours la liberté à toutes les formes de dépendance, et choisiront toujours l’ouverture à l’universel contre l’enfermement communautariste, le sentiment d’une destinée commune à la guerre des origines et des mémoires.

« Républicains », c’est ainsi que se nomment celles et ceux qui se battent pour l’émancipation de la personne humaine et pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

« Républicains », c’est ainsi que se nomment celles et ceux pour qui le combat contre le fanatisme et l’intégrisme, contre l’obscurantisme et la déraison, contre la barbarie et la sauvagerie qui menacent toute forme de civilisation dans le monde, est au-delà de la droite et de la gauche.

Républicains de tous les bords, vous qui pensez que la personne humaine ne peut être laissée à la merci de n’importe quelle tyrannie, ni religieuse, ni politique, qu’elle n’est pas une marchandise que l’on peut acheter ou vendre, vous qui refusez de désespérer de la raison et de la conscience humaines, ce que nous avons en partage est plus grand que ce qui peut nous séparer.

Républicains de France, vous qui pensez que la Démocratie est plus grande avec la République que sans elle, vous qui regardez la République comme une espérance, le premier de nos devoirs communs n’est-il pas de conserver à nos enfants cette espérance ?

Républicains, la République a besoin de chacune et de chacun d’entre vous.

Pour que demain, nos enfants retrouvent confiance dans l’avenir en continuant d’écrire une histoire de liberté, d’égalité, de fraternité et de laïcité, unissons-nous ! »

 

"SARKOZY outragé, SARKOZY brisé, SARKOZY martyrisé, mais SARKOZY libéré !"

L’appel à tous les Républicains de France, ce n’est pas un hasard, reprend quelque peu la forme de l’appel du 18 juin du Général De Gaulle. C’est le défi que le nouveau parti « Les Républicains » doit relever : aller largement au-delà des frontières traditionnelles des clivages politiques pour rassembler toutes celles et tous ceux qui se réclament de la République, dans la conception que nous nous en faisons, assise sur son exigence d’une nation une et indivisible, et dotée de ses pouvoirs régaliens qui garantissent la liberté de chacun de penser, posséder, circuler, assurent à tous l’égalité en droit et la fraternité par la cohésion sociale, enfin la laïcité qui protège le droit de chacun de croire ou de ne pas croire, de pratiquer le culte de son choix ou non.

Certes, nous ne sommes pas les seuls "Républicains". Monsieur Mélenchon aussi est Républicain, mais nous ne parlons pas de la même République. La référence de la sienne c’est celle de la Convention et de la dictature de la  terreur. Monsieur Cambadélis aussi est Républicain, mais son parti abandonne des pans entiers de la société au communautarisme et il tolère de vastes territoires en zones de non droits occupés par des « terroristes »  érigés en procureurs de la bien pensance du développement économique. Alors oui, nous sommes les Républicains, mais nous « plus », aurait dit Coluche !

Le congrès fondateur des « Républicains » aura eu ce mérite de mettre ensemble toutes les sensibilités qui traversent la droite et le centre. La succession des orateurs à la tribune en est une illustration vivante. Le discours de clôture de Nicolas Sarkozy est fédérateur de toutes ces énergies, de toutes ces nuances, de toutes ces différences d’appréciation sur les remèdes à apporter à une société malade, que le Diafoirus socialiste épuise plutôt qu’il ne la soigne. La « société de confiance » dont il tire à grands traits les caractéristiques et qu’il appelle de ses vœux sera au cœur du projet que « Les Républicains » vont maintenant écrire et qui sera le socle de leur histoire commune, et je l’espère, celle de tous les Français. Quel que soit le candidat qui le portera le moment venu. 

Avec ce Congrès, c’est un Sarkozy libéré qui montre le chemin.  

 


MELI-MELO ZAPPING

Copie de longue vue

 

La croissance américaine s’est contractée de 0,7% sur les trois premiers mois de l’année, un chiffre qui contraste fortement avec ceux des deux trimestres précédents (5 % et 2,2 %). Elle anéantit pratiquement tout espoir de voir la Réserve fédérale relever les taux d’intérêt au mois de juin. Depuis la crise financière, l’économie américaine ne peut s’empêcher de faire du yo-yo. Elle affiche un grand dynamisme pendant deux ou trois trimestres, avant de retomber comme un soufflé ensuite.

Christine Lagarde a parlé de la possibilité d'un Grexit. C'est la confusion depuis quelques jours. Tsipras annonce l'imminence d'un accord et provoque l'envolée des indices boursiers, le lendemain le FMI évoque la sortie de la Grèce de l’euro et les marchés perdent leur latin, ou plutôt leur grec ! On sait que les négociations n'ont pas encore abouti. On sait aussi que le FMI est plus ferme que l'Europe et veut des engagements plus sérieux du côté des Grecs. Ce qu'on sait encore c'est que le gouvernement Grec ne veut pas faire, officiellement, plus de sacrifices : une posture pour satisfaire l’aile gauche de Syriza. Mais en réalité, Tsipras est prêt à tout accepter pour obtenir les quelques milliards dont il a cruellement besoin à très court terme pour payer les salaires des fonctionnaires et les pensions des retraités. Les dettes, au fond, il s’en tape, car il sait pertinemment qu'il ne pourra pas respecter ses engagements. On est de toute façon dans un marché de dupes. Personne n'a le courage de prendre la décision difficile mais nécessaire alors que le Grexit n'a plus l'air de faire peur.

Deux ans après avoir enclenché un gigantesque programme d’assouplissement quantitatif, qui constitue le principal élément des « Abenomics » du Premier ministre, l’exécutif japonais assiste à une détérioration des indices économiques qu’il espérait réveiller. La BoJ et l’exécutif avaient pourtant promis, dès 2013, que leurs initiatives allaient permettre de générer, en un peu plus de deux ans, une inflation « saine » d’au moins 2%. Rien à faire, la déflation est toujours là !

Au lendemain d’une rencontre avec Manuel Valls, François Baroin, président de l’Association des maires de France (AMF), a présenté une étude sur « l’évolution des finances des communes et des intercommunalités et la forte baisse des investissements publics locaux ». L’AMF estime que l’investissement local, qui représente 70% de l’investissement public, pourrait chuter de 25% à 30% du fait de la baisse des dotations de l’Etat. Manuel Valls ne bougera pas pour autant et a confirmé qu’il n’y aurait « pas de retour sur la diminution programmée des dotations de l’Etat sur trois ans ». Après le rapport de la Cour des comptes, on voit bien qui doit faire les efforts et qui n’en fait pas !

Le tribunal correctionnel de Bordeaux a relaxé Eric Woerth, soupçonné « d'abus de faiblesse » et de « trafic d’influence » dans l'affaire Bettencourt. On se souvient avec quelle violence les socialistes l’avaient trainé dans la boue en 2010, Ségolène Royal en tête, l’amère de Lille à la rescousse… On aimerait des excuses !!! Si ce n’est pas trop demander à nos mères-la-vertu.

La dégringolade de la part des exportations françaises de biens et services sur le marché mondial est spectaculaire, de 6,1 en 1995 elles passent à 3,5% en 2013. Autre signe inquiétant, notre appareil exportateur reste concentré autour des grands groupes et de leurs filiales, qui réalisent 99% des exportations, bien qu'ils ne représentent que la moitié des exportateurs.  

Merkel et Hollande vont présenter un nouveau projet pour l'Europe. Celui-ci vise une Europe plus resserrée, plus intégrée économiquement, avec une convergence plus forte notamment sur la fiscalité et les lois sociales. Tout le contraire de ce que souhaite la Grande-Bretagne qui veut encore plus de liberté au sein de l'Europe et surtout moins de droits pour les membres de l'Union Européenne qui viennent dans le pays. L'heure de vérité a sonné et chacun semble prêt à assumer sa différence. L'Europe n'a pas peur du Brexit : on ne veut pas sacrifier la construction européenne aux contraintes électoralistes de Cameron. Les électeurs Britanniques devront choisir : plus d'Europe ou pas d'Europe. Il n'y aura pas de compromis. Et c’est tant mieux !

Karine Berger, la gaucho qui a fait sa belle dans les courants du PS avec  sa motion, a déclaré : « Nicolas Sarkozy abîme la République ». Et son « bouffon » de président, il fait quoi, lui ? Il laissera la France dans un état pitoyable bien pire que celui dans lequel il l’a trouvée en arrivant.

 


CONFIRMATION ! (Malheureusement…)

Migaud1

 

Si vous avez lu mon article d’avant-hier, « L’ETAU DES TAUX », le rapport de la Cour des Comptes publié aujourd’hui montre que je n’exagérais pas quand je dénonçais la gestion déplorable du gouvernement. Voici ci-dessous ce qu’en disent les Echos :

« Les dépenses de l’Etat se sont stabilisées en 2014. Mais les magistrats de la Cour des comptes dénoncent les opérations de débudgétisation « importantes » réalisées par Bercy pour tenir ses objectifs.

« Le temps de la redistribution est venu », a récemment assuré François Hollande. Le temps de l’effort n’est pas terminé, lui répond en substance ce mercredi Didier Migaud, le premier président de la Cour des comptes, à l’occasion de la présentation de son rapport sur l’exécution budgétaire 2014. Amorcée depuis 2010, « la réduction du déficit de l’Etat a été interrompue en 2014 », ce dernier s’élevant à 85,6 milliards d’euros, soit 10,7 milliards de plus qu’en 2013 et « plus de deux fois supérieur à celui d’avant la crise ». La faute à des recettes fiscales qui ont baissé de près de 10 milliards « pour la première fois depuis 2009 », tandis que les dépenses sont juste stabilisées sans « économies structurelles significatives ». En conséquence, la dette a continué de progresser à un « rythme soutenu », atteignant 1.528 milliards fin 2014.

Les chiffres ne sont pas nouveaux. Mais en les alignant les uns derrière les autres, la Cour des comptes vient largement tempérer le satisfecit de Bercy devant des résultats meilleurs que ceux attendu.

Débudgétisations importantes et reports de charges accrus

L’absence de reprise et la très faible inflation avaient contraint le gouvernement à revoir ses prévisions de déficit et de recettes lors de son « opération vérité » sur les comptes publics l’été dernier. Mais pas à renoncer aux économies et au strict respect de la norme des dépenses de l’Etat. Des « économies » que relativise largement la Cour des comptes : si les dépenses du budget général « ont été stabilisées par rapport à 2013 », c’est « notamment grâce à la diminution de la charge de la dette (-1,73 milliard) ». Or dans le même temps, « certains postes de dépenses croissent de nouveau », constate la Cour (masse salariale, retraite...). Et si « les normes de dépenses, plus strictes qu’en 2013 ont été respectées », c’est « au prix toutefois de débudgétisations importantes et de reports de charges accrus ».

La Cour des comptes dénonce ainsi les tours de passe-passe de Bercy pour tenir ses objectifs de dépense.

Dans la ligne de mire des magistrats, les crédits du programme d’investissement d’avenir (PIA) : une rallonge de 12 milliards d’euros avait été décidée pour 2014 par le gouvernement Ayrault : « le dispositif dérogatoire mis en place dans le cadre des PIA a eu pour conséquence d’effectuer 3,3 milliard de dépenses hors du budget de l’Etat. En outre il a été largement utilisé pour combler des insuffisances de crédits budgétaires en contradiction avec son objectif initial ».

Nouveaux décalages de paiement.

La Cour des comptes pointe également de nouveaux décalages de paiement. « A la fin de 2014, l’Etat a constitué des dettes à l’égard d’entités, qui vont peser sur 2015 et sur les gestions suivantes », indique-t-elle. Par exemple, la dette de l’Etat à l’égard de la Sécurité sociale a augmenté de près de 50 % en 2014 (368 millions d’euros) ! Qui plus est, la cour des comptes déplore l’usage récurrent de la technique du rabot pour rogner les crédits des ministères et « l’absence d’économies structurelles significatives ». 

 


LE BOUFFON DE CARCASSONNE

    Hollande bouffon 

On a bien cru que c’était une farce.

Un sosie du Président de la République est venu devant les élus socialistes de l’Aude leur faire un discours complètement surréaliste, probablement pour les faire rêver et leur faire oublier ce qui ne s’était pas réalisé. Et voilà notre personnage qui réécrit gaillardement, dans une langue frisant par moment le charabia, les trois premières années du quinquennat et si on en croit le récit, tout ce qui s’était passé était d’une limpidité absolue. Si la logique en a échappé à plus d’un, c’est qu’il s’agit de sots ou pour le moins d’irréductibles antisocialistes, les deux catégories n’en formant qu’une dans son esprit. Alors tenez-vous bien, selon le nouveau « testament » du quinquennat, l’hôte de l’Elysée aurait bel et bien mené de 2012 à 2014 le « redressement du pays » et le moment est venu d’en distribuer les dividendes ! Non, ça n’est pas un mirage, il l’affirme ! Et puis, en se pinçant, on se réveille et il faut bien constater que ce n’était pas une galéjade. C’est bien le discours tenu par l’actuel président, en chair et en os. Il ne lui manque plus que le chapeau multicolore à trois cornes, … mais le bouffon fait-il encore rire !

Ceux qui sont restés sur terre se demandent bien de quoi il parle.

Oui, de quoi parle-t-il : de redressement… fiscal ? du nombre des chômeurs ? de grandes réformes de structure ? Aurait-on, sans qu’on nous le dise, simplifié le code du travail, abrogé la loi Duflot pour le bâtiment, supprimé les 35 heures … ? Aurait-il réglé enfin et subrepticement le financement des retraites en reculant l’âge de départ à 65 ans et établi l’égalité de traitement entre le public et le privé ? Ou encore renoncé à la généralisation du tiers payant… A l’écouter, les 931 réformes réalisées sous Nicolas Sarkozy seraient de la roupie de sansonnet à côté de ses douze travaux d’Hercule. Un grand mensonge pour faire oublier le vide de son bilan et le désastre de sa politique. Et le plus horrifiant c’est qu’il ait annoncé sans attendre le temps de la « redistribution ». Pas de doute, il est bien reparti en campagne. Quelles vaches grasses vont-elles permettre ces douceurs destinées à son électorat, les pauvres en priorité, dont il a passé le plus clair de son temps à multiplier le nombre ?  S’il a trouvé le trésor caché des Cathares, alors qu’il s’empresse plutôt de nous baisser massivement les impôts sous lesquels on étouffe.

La France n’est pas gouvernée.

La France n’était pas gouvernée depuis 2012, avec à sa tête un personnage qui procrastinait à tout va. La France n’est pas plus gouvernée aujourd’hui, puisque le même personnage va désormais passer son temps à battre la campagne pour tenter de se faire réélire. Après les Antilles et Carcassonne, vous n’avez pas fini de le voir sur les routes. Le 28 mai il sera à Limoges, le 4 juin à Marseille, le 9 à tulle, le 12 à Nantes et à Angers, le 14 à Bordeaux… Des réunions qui prennent des tournures de meetings électoraux, oubliant les reproches faits à son prédécesseur qui, d’après lui, entretenait une « confusion des genres ». Avec lui au moins, la confusion n’est pas possible. Le meilleur indice en est la référence faite au discours du Bourget, réputé « fondateur de son action » et aussitôt trahi une fois élu. Il est évident qu’il veut interdire à quiconque de faire l’exégèse de ses promesses (non tenues)  et se réserver le bilan de son action (on n’est jamais si bien servi que par soi-même). Cette manière de sillonner les territoires avant les élections régionales, n’en est pas moins très contestable, ce qui, pour le coup, le fait sortir de son rôle de président de tous les Français. Il est vrai qu’il ne l’a jamais été …

Il devrait voyager en « blabla car ».

En adoptant cette stratégie de la parole permanente il prend le risque d’être chaque fois contredit. Il n’y a guère que lui qui peut croire que la France est pour quelque chose dans la baisse de l’euro ou la réorientation de l’Europe dans la relance par le « quantitative easing ». Nos partenaires ont fait les efforts d’austérité qui la permettent, pas nous. Et quand on voit la faiblesse de nos investissements, on aura aussi du mal à croire qu’il aura réussi à mettre la finance au service du réel. Ce réel qu’il ne tardera pas à découvrir si les taux remontent, facture à l’appui ! (voir bloc-notes d’hier)

Il faut être sacrément perspicace pour voir dans le frémissement de reprise la fin des efforts de redressement qui sont à peine effleurés. Les déficits et la dette restent colossaux, les économies à réaliser sont encore devant nous et laisser entendre que la vanne des dépenses est ouverte, comme le confirment les cadeaux distribués aux Antilles ou la prime de 300€ pour les chômeurs âgés, est irresponsable. Ce ne sont qu’imprudence et démagogie bien mêlées, comme il a toujours fait. Il ne se rend même pas compte combien sa parole est discréditée.

Le message envoyé est parfaitement limpide, lui.

Il fera tout ce qui est possible et même plus pour tenter de se faire réélire, sa seule obsession. Et de ce point de vue il est capable de faire preuve d’une très grande ténacité et imagination comme on le voit. Comme l’affirme son ex-compagne, il n’y a que le pouvoir qui l’intéresse. Mais ses chances sont néanmoins très minces. Une partie des classes populaires vote désormais pour le Front National, la gauche est très profondément divisée y compris au sein du PS et se retrouve politiquement et idéologiquement minoritaire. Sur qui peut-il compter ? Le PC, c’est fini, la gauche radicale peut espérer 10% des voix, les écolos entre 5 et 10% … et le PS, dont il a pris le contrôle, avec 15 à 20% ne permet pas une qualification au 1er tour. D’ailleurs, le verdict est tombé : les Français ont bien compris son jeu et ils ne veulent plus de lui à 77% ! On ne peut être plus clair.

 


L’ETAU DES TAUX, C’EST NOTRE MORT LENTE

étau des taux

Si la France va, comme tout le monde, un peu mieux, elle continue de décrocher et c’est même la lanterne « rose » de l’Europe. Sa croissance reste inférieure à la moyenne de la zone euro, sa dette et son déficit supérieurs. Quant au taux de chômage, n’en parlons pas, il est deux fois plus important que celui des pays comparables. Notre faible taux de croissance dans le contexte actuel n’a rien d’un exploit, il est plutôt significatif de l’immobilisme dans lequel notre pays est congelé. Et la petite brise qui souffle ne va pas encourager aux réformes. Bienheureux serons-nous si l’exécutif n’en profite pas pour dépenser plus en cadeaux à son électorat.

La reprise est anémiée par les sureffectifs et le sous-emploi, ce qui retardera d’autant le recul du chômage. Entre les étudiants qui ont prolongé leurs études et vont se présenter sur le marché et les entreprises qui ont préféré garder du personnel plutôt que licencier à raison de l’ampleur du marasme, les postes créés avec 1 à 1,5% de croissance seront rapidement saturés avant que le chômage commence à reculer, même avec l’effet du CICE dont on connaît le peu de succès.

Si on compare la France à l’Allemagne, on constate que l’écart se creuse : notre voisin dépose deux fois plus de brevets que nous, ce qui stigmatise la faiblesse de nos investissements et la carence de notre recherche-développement. Ce constat se traduit par une conséquence directe et mesurable dans le nombre des robots industriels qui flirtent avec les 35 000 en France,  60 000 en Italie et 150 000 en Allemagne ! Après quoi on s’étonnera que l’écart de coût de l’heure travaillée à 35,71 € en France contre 33,16 € en Allemagne vienne handicaper notre économie. C’est tout simple, au premier trimestre 2015 le commerce extérieur a joué négativement sur notre PIB, l’amputant de 0,5 point,  car nos importations ont progressé plus vite que nos exportations qui restent un point faible inquiétant. Voilà de quoi relativiser les bienfaits de l’euro faible sur notre compétitivité.

Il en est de la mécanique économique comme de la céleste.

L’alignement des astres est par définition temporaire. Il en est de même des données économiques. Le désalignement des planètes « cours de l’euro/dollar », « prix du pétrole » et «  taux d’intérêts » est inévitable. Il a plus au moins commencé avec des oscillations qui soulignent l’instabilité de l’économie mondiale face à une reprise molle et à l’évolution inquiétante de l’économie chinoise. Ce qui veut dire que le contexte favorable qui fait souffler un vent de reprise sur notre économie pourrait disparaître aussi vite qu’il est advenu. C’est pourquoi la cour des comptes avait recommandé au gouvernement la plus grande prudence sur son endettement. C’est tellement tentant d’emprunter quand les taux sont négatifs. Mais le seront-ils encore quand il faudra réemprunter pour rembourser ?

Car c’est une fatalité aussi nuisible qu’insoutenable : la dépense publique en France ne cesse d’augmenter. A 1 226 milliards d’euros en 2014, elle a encore crû de 1,6 %. Au point que la France vient de battre un triste record mondial : celui du pays où la dépense publique, relativement à l’ensemble des richesses produites, est la plus élevée, avec 57,5 % du Produit Intérieur Brut. Ce simple chiffre vient démentir trois idées reçues : d’abord, la légende qui voudrait que nous souffrions d’un excès de politiques libérales. Avec une telle dépense publique et ses corollaires obligés : matraquage fiscal insupportable, bureaucratie kafkaïenne, irresponsabilité administrative, c’est bien sûr l’étatisme qui étouffe la France. Ensuite, le mythe d’une « austérité » qui serait appliquée par tous les gouvernements sans distinction alors que c’est l’inverse qui est vrai : on n’a jamais autant dilapidé qu’aujourd’hui. Enfin, la fable d’un programme d’économies de 50 milliards d’euros qui serait mis en œuvre dans la douleur par le gouvernement Valls. Ce plan est purement virtuel puisque calculé non pas par rapport aux véritables dépenses, mais par rapport à une augmentation tangentielle des budgets jugée « normale ».

Le résultat de cet immense gaspillage.

C’est que l’endettement public a dépassé les 2 037 milliards d’euros, au risque de faire douter les créanciers de notre solvabilité. C’est l’effet « kisskool » des taux bas qui a permis de payer en 2014 des intérêts inférieurs de 900 M d’€ à ce qui avait été budgété malgré la hausse de l’endettement. La forte baisse des taux a agi sur nos gouvernants comme la morphine. Ils ont continué à nous endetter comme jamais, ont ralenti le programme de réduction des dépenses. Les intérêts économisés en 2014 ont servi à financer de nouvelles dépenses, ce qui est une absurdité … Mais ce n’en est pas moins un poison qui agit comme la morphine et qui finit par tuer. Les socialistes qui n’ont pas profité de l’occasion pour améliorer nos finances ont placé la France dans une situation encore plus vulnérable en cas de rebond des taux d’intérêt. Or depuis un mois on assiste à une forte remontée des taux qui font craindre un krach obligataire. Personne ne sait dire quand ce réajustement des taux souverains s’arrêtera ni comment il évoluera. Personne n’est capable de mesurer l’impact sur les marchés d’un « Grexit » qui devient chaque jour un peu plus inévitable tant le chantage du gouvernement grec, qui veut nous faire payer la facture à sa place, est insupportable !

La dette supplémentaire que nous accumulons va devoir être financée et refinancée pendant de nombreuses années et elle ne le sera vraisemblablement pas aux taux très bas auxquels elle a été contractée. La sanction de cette impéritie, qui ne vient jamais de Bruxelles pour des raisons politiques évidentes, ce seront les marchés qui la présenteront un jour ou l’autre en nous présentant l’addition avec des taux d’intérêts qui feront monter les factures à des niveaux que nous ne pourrons plus honorer. Un scénario à la grecque qui n’est pas exclu.

Il sera alors trop tard pour regretter de n’avoir pas agi quand il était encore temps. Merci qui ?

 A suivre : le "bouffon de Carcassonne".