QUI SE RESSEMBLE, S’ASSEMBLE
17 juillet 2015
Allez, une dernière note politique avant de passer à autre chose. Bientôt vous retrouverez "Souriez, c'est l'été" et ses billets humoristiques.
C’est bien la leçon qu’on peut tirer du dernier épisode de la négociation avec les Grecs : finalement rien n’est surprenant ! Hollande a soutenu Tsipras, Montebourg invite Varoufakis … Qui se ressemble s’assemble ! Le dicton n’a jamais été aussi vrai.
Quoi d’étonnant à voir notre pingouin soutenir un menteur et un manipulateur ? Le seul fait que le Grec soit revenu à la table des négociations avec des propositions plus sévères que celles contre lesquelles il a fait voter non, en dit long sur sa capacité à brouiller les cartes et à utiliser la démagogie. Il se battait contre la « rigueur » imposée par le « libéralisme », avec l’appui complaisant d’un Président français qui pensait y trouver son compte, puisque c’est au nom de la même réthorique qu’il a refusé depuis trois ans de faire les réformes drastiques qui s’imposaient pour remettre la France sur les rails de la croissance. Ils ont perdu, le week-end dernier tous les deux. Le grand soir que souhaitaient la gauche radicale et l’extrême-droite n’aura pas lieu. Ceux qui voyaient dans la réaction grecque un modèle et un exemple et qui en espéraient au mieux un affaiblissement des institutions européennes, au pire un éclatement de la zone euro en sont pour leurs frais. Leurs rêves se sont brisés sur le refus de la chancelière de se laisser balader par les doubles discours du tandem franco-grec. Merci Angela ! Tsipras doit maintenant s’expliquer devant son peuple abusé. Et le triomphalisme élyséen n’abusera personne. Le populisme vient de subir un revers en étant déshonoré par le gouvernement grec. On n’utilise pas le referendum pour s’exonérer de réalités qui vous rattrapent toujours. Comme le discours de Marine Le Pen sonne faux depuis !
Quoi de surprenant de retrouver dans la même barque des dirigeants qui ont le même bilan économique. Aussi nuls en la matière l’un que l’autre ! La Cour des Comptes est là pour nous le rappeler tant on serait tenté de l’oublier avec l’enfumage permanent de Sapin et consorts : la France continue de s’endetter, la dépense publique ne recule pas, elle ne dégage pas d’excédents susceptibles de commencer à assainir la situation financière. C’est bien du même mal dont souffre la Grèce : d’avoir eu des gouvernements qui ont vécu de la manne des crédits sans jamais se poser la question de savoir comment on allait rembourser. Présenter aujourd’hui les « méchants créanciers » comme des profiteurs, ce qui constitue l’essentiel du discours des Mélenchon de service, c’est oublier l’essentiel : voilà ce qui arrive quand un pays vit au-dessus de ses moyens. Ceux qui veulent nous faire croire qu’une autre politique, plus facile, qui n’imposerait pas d’efforts, afin de rembourser en monnaie de singe les créanciers, conduiraient le pays à la pire catastrophe autant pour ses entreprises que pour les travailleurs et épargnants. Hollande n’a plus qu’à faire en France les réformes qu’il impose aux Grecs… puisqu’il est, parait-il, audacieux !
Quoi de surprenant enfin, à constater l’enflure du surmoi chez l’un et l’autre. Notre François-les-bas-rouges se découvre « audacieux » et ce cher Alexis ose faire des pieds de nez à ses partenaires généreux. A peine revenu à Athènes, ce dernier n’affirmait-il pas qu’il ne croyait pas dans les accords qu’il venait de signer ! On ne peut pas faire plus machiavélique. La prestation d’autosatisfaction béate à laquelle s’est livrée notre pitre élyséen le jour du 14 juillet permet de mesurer la vacuité de sa politique : pas un mot sur la dégradation de la situation en France. Nos chômeurs ne méritent pas autant d’attention que le leader grec, dans la tête d’un personnage d’abord soucieux d’envoyer des signaux à la gauche de sa gauche en vue de l’échéance présidentielle. Il n’a réussi qu’à déchainer un discours outrancièrement anti-allemand chez ceux-ci, sans qu’il n’en désavoue le moindre propos. Oui, l’Allemagne peut être un modèle de gestion, et la France continue de se prélasser au dernier rang, celui des cancres. L’enflure idéologique qui encombre les esprits fumeux qui nous gouvernent conduit à l’inversion des valeurs : on préfère l’échec à la réussite, la manipulation à l’application de la règle ; on pratique la culture de l’excuse, le rejet de l’autorité, et on s’étonne que les choses aillent mal dans tous les domaines. Pour les deux peuples, les dégâts se ressemblent.
Heureusement, dans cette affaire, la lucidité d’Angela Merkel a permis à la fois de sauver les meubles et de mettre des limites là où nos deux lascars auraient bien voulu s’en abstraire. Le « ça suffit » de l’Allemagne est là pour nous rappeler que l’Union ne peut survivre que dans le respect des uns et des autres et cela commence par respecter les règles communes librement acceptées. L’échec de Tsipras s’apparente à une reddition. La mise au pas de la société libérale par les rêveurs enténébrés de l’idéologie marxiste n’est pas pour demain. Cette défaite devrait nous encourager en France à affronter les populistes. La droite traditionnelle a une opportunité pour rebondir sur le « ça suffit » qui trotte dans la tête de nombre de nos concitoyens : le naufrage de l’école, les provocations de l’islamisme radical, l’impuissance des éternels Manolitos donneurs de leçons, les catholiques méprisés, la désinformation des médias sous tutelle de la pensée unique, l’insécurité grandissante, … Le Front National s’est fourvoyé en soutenant les farfelus d’Athènes.
L’occasion est trop belle !
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