HISTOIRE

HALTE A LA TERREUR DES PASTEQUES !

Manif lycéenne

 

Il  se disent verts, écologistes, mais en réalité sont bien rouges, d’ultra-gauche et d’extrême-gauche.  Leur violence et leurs actions de sabotage ne cessent d’augmenter.  Il faut y mettre fin.  La démocratie  doit se  défendre.  En  commençant par  mettre  hors d’état de  nuire leurs  commanditaires et ceux qui appellent à la violence et à la désobéissance civile et en menant une action tous azimuts contre leurs vecteurs d’action et de moyens : réseaux sociaux, soutiens identifiés  … Ces « black-blocs » qui viennent paraît-il de toute l’Europe, il y a  bien quelqu’un qui les finance !

Et d’abord je ne comprends pas que des médias  de  renom  invitent Jean-Luc  Mélenchon à venir proférer ses mensonges, ses contre-vérités et ses appels à l’insurrection, avec complaisance sur leurs plateaux. On sait ce que l’admirateur de Chavez nous réserverait si, par malheur, il prenait le  pouvoir : une population sous surveillance généralisée, les opposants arrêtés et torturés ou éliminés, et une police au service  de son idéologie mortifère bien pire que nos CRS  et gendarmes républicains. D’ailleurs les mesures d’audimat signalent que l’audience chute drastiquement dès que ce sinistre individu, imbu de lui-même, apparaît à  l’écran. Je ne comprends  pas non plus ce que les  écolos autres que Tondelier  et Rousseau, et les PS  continuent de faire avec LFI.

L’écologie radicale  et  les partisans de Mélenchon sont les activistes du désordre  et de la violence. Sous couvert de défense de l’environnement ils n’ont en réalité d’autre obsession que de s’en prendre au capitalisme par tous les moyens et  de provoquer  la décroissance et la destruction des entreprises tout en faisant la  chasse aux riches. Mélenchon y ajoute sa touche de délire révolutionnaire dans  lequel il a  entraîné la gauche. Toute  son action   révèle  la nature du personnage :  telle un  « leader maximo »,  le « Grand Insoumis » rejette sa défaite  à l’élection présidentielle et la  légitimité  parlementaire, appelle au soulèvement tous  les quatre matins et justifie toutes les exactions y compris les plus  intolérables. Ses aboyeurs à l’Assemblée nationale empêchent tout débat serein et sabotent la démocratie. 

Nous avons vu samedi à Saint-Soline, après les saccages de nos villes, ces hordes de voyous entraînés  comme  des  milices, mener une attaque avec une violence ahurissante contre les forces de l’ordre.  On ne me fera  pas croire que  la seule présence de  celles-ci  a pu motiver ces exactions.  On ne vient pas se promener à la campagne, tranquillement, comme le suggère Mélenchon, avec un sac à dos plein de pavés et muni d’un coktail molotov. A d’autres ! Dans n’importe quel pays démocratique digne de ce nom, ces faits susciteraient une réprobation et une indignation  unanimes. Or,  nous voyons Marine Tondelier, Sandrine Rousseau, Jean-Luc Mélenchon émettre des propos qui excusent l’indéfendable. Non, on ne renvoie pas gendarmes et  barbares dos à dos. En réalité, ces gens-là et leurs affidés sont les fossoyeurs de  la République ; ceints de leur écharpe tricolore, ces élus prônent la désobéissance civile puisque participant à une manifestation non autorisée, et leur comportement  appelle ouvertement à la sédition. Pour cela ils  mériteraient d’être poursuivis.

La nouvelle manifestation contre le projet de loi de réforme des retraites organisée ce 28 mars va être  encore une occasion pour les « casseurs » de mettre la terreur dans nos villes. Leurs exactions n’ont aucun rapport avec le sujet : ils viennent pour casser, pour blesser, pour tuer des policiers et des gendarmes ; leur objectif n’a rien à voir avec la réforme des retraites, leur objectif est de déstabiliser nos institutions républicaines et de mettre la France à feu et à sang. Le service d’ordre des syndicats risque encore d’être  débordé et il va revenir aux policiers et gendarmes, encore une fois de les  empêcher de nuire. Alors, n’écoutons pas ces députés LFI qui exigent qu’on supprime les brigades motorisées, trop efficaces  à leur goût. Il s’agit, encore une fois, de ne pas laisser s’installer la loi du plus fort et la  barbarie. 

Quant au soi-disant « comportement responsable »  des syndicats, j’ai envie de  sourire. Ils  sont dans une attitude de blocage depuis  le départ, annonçant que le recul de  l’âge de départ  n’était pas négociable. La radicalisation,  c’est d’abord eux. C’est d’autant plus inacceptable que le contenu de la loi comporte de  nombreux progrès à côté de la mesure d’âge qui s’avère inévitable si l’on veut maintenir la pérennité  du régime par répartition. Le chantage de  Laurent Berger sur la « pause » est d’autant plus malvenu.

 


ECHEC … ET MAT ?

Gaulois2

 

Macron n’a rien compris !

Les syndicats et les oppositions ont riposté à l’interview d’Emmanuel Macron par un jugement méprisant : il n’a rien compris. En réalité, il s’agit d’une grave erreur d’analyse. Le Président a compris qu’il était en minorité ; il a compris que le vote de la loi par l’Assemblée nationale n’était pas sûr et il a préféré utiliser le 49/3. Bref, il a compris qu’il fallait un peu forcer le destin. Qu’aurait-il donc dû faire ? Se rendre en rase campagne aux forces de la contestation alors que la Constitution lui offre les moyens de résister ? Il a compris qu’il est impopulaire et il a déclaré sans nuances qu’il préférait cette impopularité à l’abstention. Et d’ailleurs quelle confiance accorder à des sondages qui affirment que 2/3 des Français sont contre sa réforme quand on voit les questions posées : vous en connaissez des gens qui répondrait oui à la question « voulez travailler deux ans de plus ? ».

Macron assume.

Il a bien compris qu’il est personnellement rejeté par le peuple au même titre que sa réforme honnie. Il a compris aussi qu’il  est  victime du raz-de-marée démagogique mis en place par des partis qui ne  voient pas plus loin que leur intérêt  existentiel et le maintien de leurs privilèges Il a surtout  compris que s’il montrait le moindre signe de faiblesse, ses adversaires auraient cherché à l’achever, en bons requins qu’ils sont. Il ne risquait donc pas de s’attarder sur ses propres erreurs ni de se livrer à un mea culpa dont il aurait dû ensuite tirer la conséquence logique en affaiblissant un peu plus  l’exécutif. Oui, il est en danger, oui, il est vulnérable comme aucun président de la Vème ne l’a été avant lui.  Et du moment où il ne peut pas se présenter pour un troisième mandat, toutes les forces de la contradiction se sont liguées pour l’abattre.

Non rééligible, c’est sa force.

Il ne peut pas se présenter à nouveau, c’est une force. Il n’a rien à cacher, il s’est présenté brut de décoffrage, blessé, déçu par le peuple versatile qui l’a réélu il y a un an et qui, aujourd’hui, contrairement à toutes les lois, exige qu’il « dégage ». Enfin, ce n’est que  l’écume du peuple. En profondeur, en est-on certain ? Comme un judoka, il a utilisé la violence de la contradiction pour faire chuter l’agresseur. Après, on a cru comprendre qu’il n’avait rien compris, alors que, en vérité, il a tout compris. Il savait bien que les risettes et les vains efforts de séduction ne feraient pas le poids. Ses adversaires semblent triompher après la manifestation  d’hier, mais à quel prix ? En réalité, ils sont en échec, et ils le savent. Si le conseil constitutionnel valide la loi, ils n’auront plus que la violence à leur disposition. Ils sont dans une impasse. Car ils n’ont rien de crédible à proposer pour résoudre  le problème posé. Mélenchon le  sent bien qui radoucit son discours.

Une image  déformée du pays.

L’importance des cortèges, la radicalité des discours des  manifestants répercutées à tous les échos par les médias omniprésents attirés par le spectacle du sang et du feu, n’arrivent pas à cacher la  France profonde  qui continue  à travailler : même pas  25% de grévistes dans l’Education, naguère bastion syndical, 15% dans la fonction publique d’Etat, 25% chez les énergéticiens … Et tous ces Français qu’on emmerde avec la pénurie à la pompe et qui ont besoin de carburant pour bosser ou qui galère pour attraper un train ou un métro. Le pays n’est pas à l’arrêt et Fabien Roussel  se ridiculise en appelant au blocage total, se croyant à l’époque de Maurice  Thorez et oubliant qu’il  a contre lui le  télétravail …

Force doit rester à la loi.

Je ne suis pas devenu macroniste, loin de là. Mais entre deux maux, il faut choisir le moindre.  Entre la chienlit des incapables et le courage de réformer  parce que c’est incontournable, il n’y a pas photo. J’ai entendu tellement de mensonges et de contre-vérités sur cette réforme que ce serait une calamité que de laisser ceux qui les profèrent l’emporter. Je sais aussi que si le Président tient bon c’est qu’il n’a pas  d’alternative pour le « en même temps ».  Après le « quoi qu’il en coûte », la France est le dos au mur financièrement. On peut penser ce qu’on veut de lui, il faut reconnaître son courage et même son sacrifice, bien qu’il n’ait rien à perdre. Dans son intervention, il a voulu rappeler de quels instruments on ne peut pas priver un président en exercice. Il a eu raison de faire référence au sac du Capitole : c’est l’objectif des émeutiers et ils ne l’ont pas caché. Jean-Luc Mélenchon n’a-t-il pas appelé à l’insurrection ?

Mais ce qui est le plus étonnant dans toute cette affaire, c’est l’inquiétude des jeunes pour leur retraite, comme si, dans les années qui viennent et avant qu’ils y arrivent, il n’y aurait pas d’autres réformes. Surréaliste ! Ils vivront peut-être plus de cent ans et devront cotiser jusqu’à 70 ans. Que voulez-vous, c’est la France d’aujourd’hui : une jeunesse qui compte les jours jusqu’à la retraite, comme s’il n’y avait aucun épanouissement dans le travail. Oui,  le  prochain chantier urgent, c’est celui de la réhabilitation de la valeur travail ! Le mandat est de cinq ans et oui, il y a  encore à faire. Macron est encore le chef d’orchestre et il force les musiciens, disciplinés ou non, à jouer sa partition. Le classique contemporain produit un résultat chaotique. Bah, on y est habitué depuis que la mode est de tout déconstruire.

 


LR : SEQUENCE DESASTREUSE

Comédie grecque

 

Fronde catastrophique.

Près d'un tiers des députés LR à l’Assemblée (19 sur 61) ont finalement voté la censure pour renverser le gouvernement, contre l’avis de la ligne majoritaire définie par leur comité stratégique. Ce faisant, ils ont gravement nui à leur parti en rendant illisible son  positionnement à l’Assemblée nationale.  Mais pas seulement : ils ont gravement dérogé à sa cohésion en s’affranchissant de la démocratie interne et en mêlant  leurs votes  à ceux de la Nupes et du RN ;  enfin, ils sont apparus en pleine contradiction avec leurs convictions, aux  yeux de l’opinion publique, en refusant de voter une réforme du financement des retraites qui contient les  mesures pour lesquelles ils ont toujours combattu et qui plus est co-construite  avec la majorité et le  gouvernement. Incompréhensible !  Et ce ne sont pas les arguments pitoyables avancés par Fabien Di Filipo sur le soi-disant déni de démocratie ou  par Aurélien Pradier, pauvre papillon pris dans la lumière des médias, sur le devoir de respecter l’avis des  électeurs sur  le terrain,  qui pourront me convaincre. Un député, une fois  élu, est d’abord un élu de la nation, il doit avoir le  courage de ses convictions et donner la priorité à l’intérêt national. Ces 19 doivent savoir que ce genre d’attitude ne paie pas : pour mémoire,  tous les frondeurs de François Hollande ont été battus aux législatives qui ont suivi.

La censure  rejetée de justesse.

Le rejet des deux motions de censure déposées par les oppositions étant acté, même de justesse, la loi repoussant de 62 à 64 ans l’âge légal de départ à la retraite est donc adoptée. Le gouvernement ayant engagé sa responsabilité, cette consultation a valeur de vote d’approbation puisqu’une majorité contraire ne s’est pas trouvée. Rien de plus démocratique, puisque ce dispositif est prévu par la Constitution.  Ne laissons pas dire qu’il n’y a pas eu de vote !  Néanmoins, je trouve dommage que quelques LR aient contribué, en s’associant à eux, à la  dévalorisation du parlement orchestrée par la  Nupes et Jean-Luc  Mélenchon.  Et au lieu d’avoir  permis  le renforcement du rôle des  Républicains au sein de   l’Assemblée nationale, ils  ont  affaibli leur groupe  en le divisant gravement et  en faisant  passer ses  députés  pour des  Branquignols incapables de s’entendre. Comme si le Parti avait besoin de ça  et n’était pas suffisamment en difficulté. 

Un positionnement illisible et une occasion manquée.

Les ténors du parti vont devoir tirer rapidement les leçons de cette séquence désastreuse pour la droite. Au lieu d’être l’arbitre des élégances dans l’enceinte  parlementaire, ils se retrouvent  au contraire marginalisés avec  une image illisible dans l’opinion publique. Si Aurélien Pradié était cohérent jusqu’au bout il quitterait les Républicains  car il a fait de la surenchère politique permanente avec sa famille politique. De fait, il ne sera pas  possible de  continuer comme ça pendant quatre ans. Et s’il agace autant chez LR, c’est parce qu’il est accusé d’avoir suivi une stratégie très personnelle depuis le début du débat parlementaire sur la réforme des retraites. Son double discours au sein des instances a lassé nombre d’élus. Au-delà des divergences sur la réforme des retraites, c’est bien la question de la ligne des Républicains qui se pose. Encore et toujours. L’épisode de cette loi a fait voler en éclat la thèse selon laquelle LR pouvait soutenir les  projets du gouvernement qui lui convenaient et s’opposer aux autres pour ne pas être accusés d’être les supplétifs de la majorité. La cohésion aurait permis  d’affirmer une ligne d’indépendance avec éclat,  marginalisant du même coup Horizon et  Modem. Une belle occasion manquée. Dès lors, la situation du groupe qui s’est gravement divisé risque de devenir intenable, d’autant plus qu’aucune sanction ne sera prise contre les récalcitrants. Une chose est sûre : confrontés à une nouvelle secousse aux conséquences imprévisibles, Les Républicains sont une nouvelle fois en quête de cohérence et de clarté.

Rétrécissement ou collaboration ?

Les  Républicains ne pourront reconquérir un électorat et le  pouvoir dans ces conditions. Deux solutions s’offrent à eux : soit ils restent sur leur ligne confuse que même les « Etats généraux de la refondation » n’arriveront pas à gommer suffisamment pour convaincre les électeurs  partis voir ailleurs,  soit  ils passent un accord de gouvernement avec le Président de  la République de façon à  lui donner une majorité stable.  Cela passerait  évidemment par une demande de ce dernier et une négociation sur un programme de gouvernement comme cela se fait dans les grandes démocraties qui nous entourent. Samedi dernier, sur France Culture, Rachida Dati, présidente du Conseil national du parti, plaidait pour cet «accord de gouvernement» entre LR et Emmanuel Macron. Un choix déjà prôné par Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé. C’est l’analyse de la situation qui m’amène à prôner ce rapprochement. Après cet épisode, je ne vois pas d’autres  portes de sorties pour LR, sauf à voir le candidat issu de leurs rangs faire à nouveau 5%, tant ils resteront inaudibles. Il  y aurait de  nombreux avantages à en tirer :  d’abord, rien à craindre de Macron qui ne peut pas se représenter, deuxio,  le parti présidentiel est inexistant et on y cherche les talents dont LR ne manquent pas, troisio en permettant au quinquennat de se terminer dans de bonnes conditions et en ayant la main sur les réformes, Les Républicains redoreraient leur blason auprès des électeurs centristes et de droite modérés qui les  avaient quittés, électeurs dont ils auront besoin à la présidentielle, enfin quatro, en donnant à la France une majorité absolue stable, ils  permettraient au pays de jouer pleinement la  carte du redressement et d’affirmer son rôle international dans ce monde agité où  les tensions  s’exaspèrent.

Comment trouver une majorité ?

Ce n’est pas gagné. «Soyons clairs, il n’y a aucune offre de notre part», a répondu Olivier Marleix à la tribune, pointant la responsabilité d’Emmanuel Macron dans la situation. «Le problème aujourd’hui c’est le président de la République», a-t-il détaillé en regrettant un «exercice isolé, narcissique et souvent arrogant du pouvoir». «La stratégie du gouvernement, c’est de fracturer LR», met en garde un ténor du parti, «c’est cousu de fil blanc». Il  n’a pas tort, mais cela  peut se  corriger. Trouver une majorité,  pour Emmanuel Macron, impose en effet une remise à plat et un changement radical dans l’art de gouverner. D’abord dans la façon de traiter ses alliés : preuve est faite que les chicayas et les mauvaises manières faites aux amis naturels de la macronie sont hautement périlleuses. Personne, au sein du MoDem de François Bayrou et d’Horizons d’Edouard Philippe, ne doit plus manquer à la majorité relative. L’arrogance d’un parti de gouvernement, travers si fréquemment observé dans l’histoire, est devenu inutilement risqué ; Renaissance doit s’y résoudre. D’autre part, la France est à droite, elle vote à droite et continue de glisser à droite. Ecole, santé, transformation écologique, immigration, lutte contre l’insécurité, reprise en main des déficits publics : sur tous ces dossiers, qui sont autant de défis au gouvernement, Emmanuel Macron porte à chaque fois qu’il l’exprime un regard de droite. Et tous entrent en résonance avec tout ou partie des propositions de LR. L’énorme gâchis de la réforme des retraites, sur la forme et sur le fond, démontre que ce n’est plus au seuil de l’hémicycle que peut se nouer un accord. C’est donc avant qu’il faut trouver des alliances, sur un programme précis, une feuille de route négociée. C’est le principal défi qui est désormais posé au chef de l’Etat.

Sinon, c’est le RN qui a un boulevard devant lui  ….

 


GENERATIONS LAGAFFE !

Société lagaffisée

M’enfin !

Scandaleux, on veut me faire travailler deux ans de plus ! Et pourtant, il y a de grandes chances  pour que ce ne soit pas fini. Parce que cette réforme, comme les précédentes n’est qu’une étape pour équilibrer provisoirement les  comptes du financement des retraites. Il faudra y revenir tant que nous n’aurons pas éclusé les générations baby-boomers qui séviront jusqu’en 2050,  avec un pic de retraités  entre 2030 et 2040. Et à cause, en parallèle d’une chute de la natalité qui ne permet pas de financer aussi confortablement le principe de répartition qui veut que ce soient les actifs qui paient en direct  pour ceux qui jouissent de leur fin d’activité. Qui est  prêt à l’abandonner ?  Personne  évidemment.  Voilà le paradoxe.  Et  comme  en plus, nous sommes le  pays où  le temps de travail est  le plus court, aussi bien mensuellement qu’annuellement, la  seule solution c’est d’allonger la carrière de chacun pour faire face à  l’allongement de la vie qui fait se cumuler le chevauchement des pensions sur des périodes bien plus longues qu’autrefois. Tous ceux qui vous démontrent que d’autres solutions de financement existent mentent !

Les bras m’en tombent.

Alors quand j’observe que près de 70% de notre bon peuple soutient les mouvements de protestation, sont compréhensifs avec ceux qui les prennent en otage et  demandent le retrait du texte, je me dis que nous sommes tombés bien bas en niveau de conscience civique. La  facilité consisterait à dire : « Les Français ne comprennent pas ! » (ou ne veulent pas comprendre).  En vérité, « ils n’écoutent plus ».  On en revient toujours au même :  les médias ne jouent pas correctement leur rôle d’informateurs, trop préoccupés  d’attirer  le chaland dans la  concurrence féroce qu’ils se livrent, ils  font appel à des plateaux contradictoires où l’on trouve à boire et à   manger, info et désinfo, vérités tronquées et contre-vérités, si bien, qu’à  moins d’être soi-même très documenté, il est très difficile de se faire une opinion. Par exemple, aujourd’hui,  le thème qui revient en boucle porte sur les députés LR et le 49-3 ou le vote, avec commentaires sortis de derrière les fagots  et suppositions… L’idéal étant de créer un climat bien anxiogène, alors que ce n’est pas le sujet principal  qui est le contenu du projet sur lequel se sont mis d’accord députés et sénateurs. Je parie que la loi sera votée. Les quelques députés LR qui s’apprêtent à voter contre se couvriront de honte  et mériteront d’être battus à  la prochaine  échéance électorale. Car, ne l’oublions pas, une fois votée, personne ne reviendra sur cette réforme,  ils se seront reniés pour rien.  

Les syndicats font  fausse route.

Certes, on  est en année électorale syndicale.  La surenchère est à l’ordre du jour, et la  CGT de Martinez et les syndicats gauchistes sont à la manoeuvre dans ce qu’ils excellent : le  pouvoir de nuisance. Ils  aiment jouer à la révolution pour de faux, ils ont le sentiment d’exister et de mettre enfin cette société libérale et capitaliste en difficulté… Même  pas.  En ces temps d’inflation, en dehors des pros de la grève et des secteurs de la fonction public habituels, , les  grévistes ne sont pas légions et le télétravail est bien commode  pour sauter les jours de galère dans les transports, car, les journées non payées pèsent à la fin du mois. Surtout, les organisations syndicales, s’appuyant sur les sondages qui n’ont aucune légitimité démocratique, excèdent les  limites de leur représentativité en prétendant parler au nom de tout le pays. En fait ils ne parlent pas au nom du peuple comme pourrait le faire un parti politique avec ses élus. Leur  légitimité vient d’élections professionnelles où moins de 40% des salariés jugent utiles de voter pour eux.  Et on peut ajouter qu’ils ne défendent pas forcément l’intérêt général, étant porteurs d’intérêts particuliers qui sont  leur raison d’exister. La meilleure  preuve  en est que les plus virulents sont ceux qui ne sont guère concernés par le projet de loi, bénéficiant eux-mêmes de régimes particuliers dits « spéciaux ».  Se ranger derrière les bannières syndicales, comme ils ne proposent pas  de projet alternatif crédible, c’est mettre en danger l’équilibre fragile entre démocratie politique et démocratie sociale, le  primat devant rester à la première. Pourtant c’est bien ce que cherche M.  Martinez quand il prétend continuer la contestation même si la loi est votée et aussi M. Mélenchon qui, sans hésiter, appelle  à un « coup de  force », ce qui relèverait  de poursuites devant les tribunaux pour incitation à la violence et au désordre public ou même « complot contre la République » !

Travail  en chaise longue.

Il  n’en reste pas moins que la  crise sanitaire a révélé au grand jour les aspirations dans l’air du temps d’un grand nombre de salariés, et souvent les jeunes, au travail « en chaise longue », une conception,  dopée à « l’Etat-nounou », qui privilégie les RTT et le temps pour soi. Comme si Lagaffe était devenu un modèle de société. Ils reprochent aux boomers d’avoir  acquis  richesse et patrimoine  en oubliant que ceux-ci ont travaillé dur  pour les obtenir. Alors, toi, lycéen ou étudiant, qui descend dans la rue pour refuser de travailler jusqu’à 64 ans alors que c’est  peut-être bien plus qui t’attend,  toi qui vivras  probablement  plus de cent ans, j’ai deux conseils à te donner si tu veux encore bénéficier de la « répartition » : bosse pour cotiser et fait au moins deux enfants pour assurer ta retraite. Bah tiens !

 


PROMENONS-NOUS DANS LES BOIS…

Forêt

… Pendant que le ChatGPT n’y est pas !

En faisant appel à deux neuroscientifiques, Gaspard Koenig pose la question : entre tech et nature, de quel régime notre cerveau a-t-il besoin ? La réponse est implacable. Je vous livre sa réflexion publiée dans Les  Echos.  Un vrai régal ! Des préconisations que je vais mettre en pratique pour la marche en forêt, étant par ailleurs sobre en consommation d'écrans.  Et je vous invite  à  en faire autant. 

 

« Je ne vais pas sermonner le lecteur sur l'importance vitale des forêts, les meilleures fermes photovoltaïques jamais inventées. Je ne vais pas ouvrir le débat, largement abordé lors des dernières Assises de la forêt et du bois, sur la proportion inquiétante des plantations mono-essence, plutôt des usines à bois que des forêts. Je ne vais pas non plus dénoncer, après bien d'autres, la tartufferie écologique omniprésente. J'aimerais simplement, en faisant appel à deux neuroscientifiques, poser la question suivante : entre tech et nature, de quel régime notre cerveau a-t-il besoin ?

La constitution d'un jugement autonome

Les effets du régime tech sont évidents. Dans son essai désormais classique, « La Fabrique du crétin digital », Michel Desmurget, directeur de recherche à l'Inserm, analyse la débilitation que provoque la connexion quasi perpétuelle aux écrans : troubles de l'attention, perte de la capacité de mémorisation, anxiété pathologique, conduites à risque, déficit de sommeil, diminution des interactions sociales, autant de constats bien documentés qui obèrent le développement du cerveau de l'enfant (expliquant la baisse du QI moyen) et polluent celui de l'adulte. Selon le rapport annuel de We Are Social, les internautes français ont passé en moyenne 5 h 30 en ligne par jour, dont 1 h 45 sur les réseaux sociaux… Je ne peux que conseiller, comme je le fais moi-même, de réserver dans sa journée de larges plages de temps déconnectées ou, tout au moins, épargnées par les sollicitations (ni mails, ni infos, ni téléphone). L'esprit en sort frais et rasséréné.

Signe que le sujet commence à inquiéter, le législateur a décidé de protéger les mineurs, conformément au rôle émancipateur de l'Etat. Deux propositions de loi sont aujourd'hui examinées par le Parlement, l'une portée par la députée LREM Caroline Janvier pour prévenir l'exposition excessive des enfants aux écrans, l'autre par le député Horizons Laurent Marcangeli pour introduire une « majorité numérique ». Ayant défendu moi-même l'interdiction des réseaux sociaux au moins de 16 ans, je ne peux qu'approuver (pour une fois) cette tentative de régulation. Laissons une chance à la constitution d'un jugement autonome, fondement d'une société libre.

Les bienfaits de la forêt

Les effets du régime nature sont, quant à eux, moins bien connus. Il faut donc lire Michel Le Van Quyen, directeur de recherche à l'Institut du cerveau et de la moelle épinière, qui consacre son dernier ouvrage, « Cerveau et Nature », à vanter les bénéfices du contact avec la nature pour notre développement neuronal. Silence des montagnes, immersion dans l'eau, contemplation des couleurs naturelles, bruits de la mer : ces émotions universellement partagées sont étudiées au prisme des dernières recherches neuroscientifiques. La marche en forêt est particulièrement recommandée. L'activité parasympathique, qui régule la détente, y connaît une augmentation de 100 %. Les molécules phytoncides émises par les arbres renforcent le système immunitaire (au point de contribuer à prévenir le cancer). La zone du cerveau responsable des pensées obsessionnelles, le gyrus cingulaire antérieur pour être précis, se calme : on rumine d'autant moins qu'on se laisse gagner par les sensations environnantes.

Voilà pourquoi les Asiatiques ont érigé les bienfaits de la forêt en politique de santé publique. Le bain de forêt, le fameux « shinrin-yoku », est pratiqué au Japon depuis les années 1980, le pays s'étant même doté de « forêts thérapeutiques ». La Corée du Sud a adopté en 2015 une « loi sur la promotion du bien-être forestier ». Si les promenades en forêt n'étaient pas gratuites, elles devraient être remboursées par la Sécu ! Nous sommes encore loin de cette approche dans un pays capable d'interdire les promenades en forêt durant le confinement…

C'est en rééquilibrant le régime quotidien auquel notre cerveau est soumis que nous retrouverons, en plus de notre bonne humeur, notre sens critique. »

                                                                                                                                    Gaspard Koenig

 


L’OPINION SE MEURT, L’OPINION EST MORTE !

Bagarre_village_gaulois

 

Bien informé, bien dans la vie.

Avec le titre parodiant la célèbre phrase de Bossuet, j’ai voulu montrer l’urgence d’enrayer le mal qui ronge notre temps et met tout droit la démocratie en danger : devant la marée des infos, les gens ne savent plus qui croire ni que croire, ont tendance à se désintéresser de l’actualité et se sentent, toujours plus nombreux, incapables  de se faire une opinion sur les aléas du monde qui les entoure et sur ceux qui le  gouvernent.  Or nous vivons dans une société de citoyens dont le pouvoir, construit collectivement, repose sur la capacité à se faire chacun son propre jugement pour ensuite exercer des choix qui peuvent être décisifs. Il est donc  primordial d’être « bien informé ».

Overdose informationnelle.

Une enquête récente menée notamment par Arte et la Fondation Jean Jaurès, constate que 53% des  Français souffrent de « fatigue informationnelle » et 38% de façon aiguë. Elle touche tout particulièrement les jeunes diplômés qui ont un rapport très actif à l’information et très marqué par internet, et un autre groupe plutôt féminin, au niveau de vie plus modeste, qui voudrait s’informer  mais se sent dépassé par l’information. Sont en cause  la multiplicité des sources  d’information auxquelles on a accès  où on s’abonne souvent inconsciemment, le  caractère répétitif des actualités, leur impact souvent démoralisant sur  notre psychisme, et enfin le  manque de confiance envers leur fiabilité. Trop d’infos tuent l’info.

Toutes les stratégies de captation.

L’apocalypse cognitive guette nos sociétés développées. Les  médias, accros  à  l’audimat, utilisent tous les ressorts de captation de notre  attention, parfaitement décrits par Gérald Bronner dans son « apocalypse cognitive ». Les « invariants » de  notre cerveau humain  sont systématiquement sollicités : la  peur, l’effet cocktail, le sexe, le conflit ou  la colère,  et surtout le visuel dont notre attention est esclave à  60%. C’est ainsi que les intervenants dramatisent souvent inutilement, mettent en avant l’émotion que peut susciter  tel type d’agression ou de fait divers, qu’on cherchera à faire passer  en boucle les images jusqu’à satiété, et si vous êtes sur un réseau qu’on n’hésitera pas à vous interpeler par votre prénom… De toute évidence ceux qui s’abonnent aux « posts » des « influenceurs » se  font avoir,  ceux-ci  ne travaillant pas gratuitement. Il faut d’autant  plus être  méfiants, que de nombreux  messages  peuvent être le fait de « trolls » programmés par des campagnes d’opinions fabriquées de toutes  pièces.

De la fatigue informationnelle à la fatigue démocratique.

De l’information à la désinformation, il n’y a qu’un pas.  Le régime poutinien nous en fournit chaque jour des exemples emblématiques et pathétiques. Mais le paysage médiatique peut cacher des stratégies plus subtiles de conditionnement. L’abondance  croissante  des informations et la multiplication des intervenants soi-disant « experts » ou « spécialisés », le croisement dans les débats des arguments contradictoires, dont certains sont assénés d’autant plus catégoriquement qu’ils sont erronés ou faux, fait que le quidam moyen peut ne plus s’y retrouver. Et  le plus grave, c’est que l’obscurantisme côtoie la science avec la même crédibilité. J’ajouterai que ceux qui sont chargés normalement de faire le tri, les professionnels de l’info, les journalistes,  répètent souvent comme des perroquets des infos  sans en vérifier la  véracité ou la source, surtout si elles sont passées dans le consensus considéré comme acquis. Alors quand en plus ils sont partisans, ce qui arrive plus  souvent qu’on ne le croie ! Petit exercice : amusez-vous à compter le nombre de fois par jour où il est fait référence d’une manière ou d’une autre au réchauffement climatique, basée sur une évidence supposée et forcément non explicite. Sachez que vous pouvez être victimes du même conditionnement quand il s’agit d’aller voter. Mais le plus souvent, le citoyen baisse  les bras et se réfugie dans le retrait ou le rejet. Avec  les dégâts que l’on sait. 

Penser par soi-même.

Choisir c’est déjà décider. En matière d’information il est donc essentiel de choisir la qualité  plutôt que la quantité et de définir ses propres critères de choix : d’où vient l’information, est-elle recoupée, quelle compétence a celui qui la diffuse, est-elle signée par un journaliste,  la source est-elle crédible … ??? La  première chose à faire  est donc de limiter les accès  en commençant par supprimer les réseaux sociaux où circule tout et n’importe quoi très vite et où il est très difficile de séparer le bon grain de l’ivraie : twitter, instagram, tik-tok (surtout tik-tok), facebook … Ensuite, comme pour se nourrir, il est préférable de sélectionner des  moments précis pour s’informer et  sans y revenir. Nous avons besoin de connaître l’actualité, mais en faire le tour une fois par jour est suffisant. Enfin, sur beaucoup de sujets, la  lecture d’ouvrages documentés écrits par des gens reconnus et à la compétence avérée, peut être nécessaire si on veut  se forger son propre  jugement. Contrairement  à ce que beaucoup croient, lire ce n’est pas perdre son  temps. C’est au contraire entraîner son cerveau à ne pas perdre ses compétences acquises : esprit critique, assimilation de connaissances, tri et jugement… Car  l’information au sens large détermine beaucoup de choses dans notre vie : notre humeur, nos objectifs, la façon dont nous menons nos projets, et nous évite de sombrer dans le péremptoire,  le partial ou l’emporte-pièce.  Il est tellement plus facile de mépriser plutôt que d’essayer de comprendre. A cet égard, nos  élites ne méritent pas, en général, le sort qui leur est fait, et en particulier nos politiques.

L’exemple du réchauffement climatique.

Je vous livre ici un exemple concret de manipulation de  l’information. Depuis longtemps, par formation et par goût personnel, je m’intéresse au temps qu’il fait.  C’est dire si ce  que l’on appelle le  changement climatique me passionne.  Depuis de nombreuses années, je trouvais qu’il y avait un décalage entre mes connaissances en géographie physique acquises à la Sorbonne et les explications fournies par les intervenants dans les médias lors d’aléas climatiques. Je m’en étais ouvert à Jean Jouzel, le  climatologue bien connu, lors de sa venue à Saint-Barthélemy. Il n’en démordait pas, la cause du réchauffement climatique et son accélération était quasi uniquement due aux activités humaines et aux rejets de gaz à effets de serre. J’ai donc voulu en avoir le cœur net et lu de nombreux ouvrages sur le sujet  et  plus largement sur la géophysique de notre planète. Jusqu’au dernier qui corroborait tous les autres, celui de Steven Koonin, « Climat,  la part d’incertitude ». En bref, le GIEC nous ment, plus ou moins,  parfois partiellement,  parfois totalement,  selon l’aspect du climat qui est traité. Entendons-nous bien, il ne s’agit  pas de contester que la Terre se réchauffe, ce qui serait stupide au regard de la géopaléonthologie, il s’agit d’établir la part qui revient au genre humain dans le processus. Prenons le cas  de la mer de glace : chaque reportage nous prend à témoin de l’aggravation du recul du glacier, préconisant à chaque fois « l’urgence d’agir », sans  la  moindre  précaution de langage… comme si on y pouvait quelque chose. Il suffit de constater à quelle altitude se situent de chaque côté du glacier les épaulements rocheux qui attestent du niveau atteint à son apogée pour se dire que pendant des milliers d’années (peut-être 12 000) il a fondu sans que l’Homme et ses activités soient en cause.  Il y a quarante ans, je montrais déjà en classe des photos de « l’Illustration » (journal des années 30) comparées à celles de mon époque (40 ans plus tard), puisées dans mes dossiers de la « Documentation photographique ».  Alors oui, la  « mer de  glace » continue de fondre ! Et si le mouvement s’accélère, c’est plutôt logique. Car nous sommes  peut-être au bout de « l’holocène », période interglaciaire dans laquelle nous vivons. Inutile de vous préciser que les projections d’étés sahariens en 2050, envisagés comme quasi certains me font doucement rigoler, surtout si notre hémisphère est entré dans le « petit âge glaciaire » annoncé  par la NASA !

Un citoyen sans opinion c’est un citoyen zombie ! Un Russe sous Poutine…

 


UN AN APRES …

Guerre ukraine

 

Les délires d’une invasion.

Difficile de laisser  passer la date du 24 février sans évoquer le drame effroyable qui accable l’Ukraine depuis l’invasion russe déclenchée il y a un an. Comme beaucoup de nos concitoyens, elle nous a fait prendre conscience des délires et des inversions de valeurs qui ont accaparé le cerveau de Vladimir Poutine et des Russes abreuvés par une intense propagande qui ne laisse aucune place à la controverse. Nous découvrons avec stupéfaction la réécriture et la réinterprétation de l’Histoire instrumentalisée pour la circonstance. Ainsi la Russie serait encerclée par  l’occident maléfique qui rêve de la détruire depuis toujours. Encerclée : un bien grand mot pour un territoire qui s’étend jusqu’aux confins du Pacifique à l’Est. Ainsi elle ferait la guerre à des « nazis » qui auraient pris le pouvoir en Ukraine à la suite d’un coup d’état : les nazis en l’occurrence sont des gens normaux, et le coup d’état, une élection démocratique.  Quand à la nazification, il serait plus juste d’accabler de  cet attribut le régime poutinien. Certes, les Etats baltes, la Pologne et les démocraties d’Europe de l’Est ont voulu appartenir à l’Otan et à l’Union européenne,  mais c’est  pour se protéger et tenter de se mettre à l’abri du parapluie atomique pour dissuader l’ogre russe de venir s’en emparer. Nullement pour l’agresser.  C’est pour la même raison que la Finlande et  la Suède, effrayées par l’agression russe, font la même démarche aujourd’hui, comme l’Ukraine.

Une année de carnage et de destructions.

C’est aussi une année de carnage et de destructions, d’exil pour des millions d’Ukrainiens, de séparation des familles. Pendant ces douze mois, la pensée occidentale a évolué. Tout projet de paix est rangé dans un  tiroir, un consensus s’est créé autour de la nécessité, pour l’Ukraine, de gagner cette guerre infâme. Contre toute attente, Volodomyr Zelensky est très vite apparu comme un président contrôlant ses actes, déterminé, insensible aux sacrifices. Son plus grand succès est la résistance de son armée, pourtant inférieure en nombre et en armes, à celle de la Russie. Vladimir Poutine s’est durci sous l’effet des échecs stratégiques. Or, plus les Russes reculent, plus Poutine se fait menaçant. Mais c’est un bluff qui ne fait plus frémir personne en Europe ou aux États-Unis. Poutine ne peut pas utiliser une quelconque arme nucléaire qui détruirait non seulement des Ukrainiens mais aussi des Russes et surtout conduirait à l’anéantissement presque immédiat de son armée.

Un pays martyrisé qui résiste.

On ne peut que saluer la résistance de l’Ukraine. Voilà un peuple qui, confronté à son destin, a choisi l’honneur et l’a payé, le paie encore, à un prix effroyable. Un peuple uni dans sa détresse, son désarroi, son malheur. Un peuple soudé par son président. Un peuple que le monde admire. Dès lors que les Ukrainiens ont décidé de rester libres, ils se battent dans l’enfer d’une guerre qui n’est soumise à aucune règle. Le responsable de ce massacre, c’est Poutine. C’est lui et lui seul qui a décidé de créer en Europe cet abcès de fixation purulent,  parce qu’il rêve de reconstituer l’empire russe jusque dans ses anciennes marges. Il ne se rend pas  compte que nous avons  changé d’époque. Notre soutien ne doit pas faiblir.

L’Ukraine déterminée.

Nous devons respecter et encourager la détermination ukrainienne. Alors que nous manifestons contre la réforme des retraites, d’autres, pas loin de chez nous, jouent leur vie et leur destin face à une armée composée de sauvages Tchétchènes et d’anciens criminels sortis de prison, utilisant tous les ressorts de la barbarie. Ce qui implique des efforts de notre part. Pour commencer, notre soutien ne doit pas faiblir. L’idée que la guerre est trop longue est fantaisiste. Elle n’est longue que pour l’Ukraine martyre. L’idée qu’il faut ménager Poutine est produite par la pire des analyses. Il est absolument nécessaire d’arrêter Poutine, car sinon, il poursuivra son projet : après l’Ukraine, la Pologne ? Les pays lettons ? la Moldavie … ? Nous ne devons pas avoir de faiblesse parce que c’est le droit international qui garantit les frontières qui est mis à bas par la Russie, et parce qu’aucun état ne peut s’arroger le droit de s’emparer par la force de territoires qui ne lui appartiennent plus, sous couvert de consultations fantaisistes, au prix de déportations, de captations d’enfants et au mépris du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Incroyable inversion des rôles et des valeurs.

Libertés, égalité sont les valeurs que Kiev défend contre vents et marées. La défaite de Zelensky serait la nôtre, une bonne raison pour ne pas l’abandonner à son sort. Il y a mille raisons de soutenir l’Ukraine, mais la meilleure, c’est que les démocrates sont décents. Deux camps divisent le monde : d’un côté, les régimes autoritaires qui permettent les actes les plus insensés et de l’autre, les régimes parlementaires qui, inlassablement, recherchent la paix. L’agression de  Poutine aura eu le mérite de nous faire prendre conscience que les Ukrainiens sont des européens qui méritent pleinement leur place parmi nous, de nous ouvrir les yeux sur la réalité du pouvoir « kgbiste » qui règne en Russie, respectable en rien. Il voudrait nous faire croire que c’est lui l’agressé, que c’est  lui qui est porteur du nouvel ordre mondial juste ! Là où nous ne voyons que totalitarisme, corruption et terreur. Pour l’instant, le tsar russe a perdu tous ses paris : il n’a pas pris Kiev, l’Otan est renforcée,  les Etats-Unis sont revenus dans le jeu, l’Union européenne est unie comme jamais.  Il ne manque que la défaite militaire : elle ne saurait tarder. Et il vaudrait mieux que ce soit le plus tôt possible pour la paix du monde.

 


DESOLE Sandrine ! IL N’Y A QUE DEUX SEXES

Genres

 

Les constats scientifiques.

Déjà on sait par les neurosciences et les avancées dans la connaissance du fonctionnement de notre cerveau et du corps humain que les sexes sont bien différenciés dès la naissance et que toutes les cellules  portent le marqueur génétique du sexe en plus des sécrétions spécifiques à chaque genre. Un nouvel ouvrage : « C’est votre sexe qui fait la différence» de Claudine Junien et  Nicole Priollaud apportent des éléments complémentaires incontournables à cette certitude. Utiliser de rares anomalies chromosomiques pour nier ou diluer la réalité binaire du sexe ne relève pas de la science  mais de la théorie, autrement dit d’élucubrations intellectuelles qui ne peuvent  pas être sans graves conséquences. La réalité biologique du sexe  n’est pas ambiguë et vouloir imposer l’idée contraire en rejetant ceux qui la conteste dans l’intolérance, c’est ni plus ni moins sombrer dans l’obscurantisme.

Les différences entre les sexes.

Ce qui revient à dire que déconstruire les stéréotypes de genre entre les hommes et les femmes  ne doit pas revenir à nier les différences qui existent entre les sexes, comme la tendance du moment qui tend à faire de plus en plus de place à la neutralité sexuelle voudrait l’imposer. La différence entre les sexes va bien au-delà de la perception. Les neuroscientifiques vont de découvertes en découvertes. Ainsi la meilleure connaissance de la différence entre les sexes permet d’amener à une meilleure prise en charge de nombreuses pathologies. Ainsi, on sait que le mécanisme de la douleur n’est pas le même chez les deux sexes.  La  dissymétrie des chromosomes sexuels chez les hommes qui sont doté de chromosomes XY quand les filles ont deux X,  fait que les filles font moins pipi au lit ou se lèvent moins  la nuit pour  aller aux toilettes grâce à leurs deux chromosomes X, de même que ceux-ci les protègent mieux des infections courantes. A contrario, en étant mieux armées contre les infections courantes, les femmes sont  plus sensibles aux maladies inflammatoires… Bref, la différence entre les sexes ne se limite pas à la reproduction. On nait avec un corps sexué formant un ensemble  complet : la science nous dit que le cerveau forme un tout avec le corps.  Faire croire qu’on peut naître  dans un corps qui n’est pas le bon ne peut  être qu’une construction intellectuelle, donc une fable.

L’idéologie se substitue à la réalité pour s’imposer.

On comprend qu’une cohorte de scientifiques et d’intellectuels se soient élevés récemment  dans une lettre envoyée au Ministre de la Santé pour que cesse à la CAF la  diffusion d’un document qui « organisait l’accompagnement des enfants atteints de dysphorie de genre ». Dans le  film « Un homme heureux », Catherine Frot incarne une femme qui veut devenir un homme à plus de cinquante ans et doit pour cela se shooter  à  la  testostérone pour avoir une pilosité mâle et se muscler avec un coach pour devenir virile…  sans compter qu’elle ne peut rien changer à sa morphologie sinon s’aplatir les seins mais bien obligée de faire avec son bassin de femme.  La démonstration de propagande transgenre est tournée en dérision et se fait comédie comique tant on peine à croire à la farce de la dysphorie, sur fond de carnaval (ce n’est pas anodin)  où tout le monde se travestit. Par contre, on découvre avec horreur les dégâts provoqués par la guerre idéologique alimentée par les théories fumeuses et délirantes sur le genre, sur des centaines d’enfants pris en charge par une clinique anglaise, aboutissant à des traitements systématiques aux hormones et à des opérations de changement de sexe irréversibles, par des praticiens sans expérience et négligents. Des traitements administrés à des enfants parfois dès l’âge de dix ans, souvent lourds de conséquences…. Faisant de la dysphorie une généralité alors qu’elle  ne devrait être qu’une infime exception.

Et ne pas oublier l’inné !

La soi-disant assignation arbitraire du sexe à la naissance, par laquelle la société enserre le poupon dans ses catégories et l’inscrit dans une socialisation qui l’enfermera dans un genre est encore contredite par l’observation du comportement des enfants en Suède où les jouets sont dégenrés et où pourtant les garçons continuent de préférer les outils et les filles les  poupées, et le  même  constat  est fait par Frans De Waal, un primatologue de renommée mondiale sur le comportement des chimpanzés et  tous les autres primates dans le  comportement des femelles qui ont tendance à jouer avec des poupées…. Il faut donc faire une place à  l’inné. L’éducation non sexuée des enfants est une erreur : il y a certaines compétences que les  jeunes femmes et les jeunes hommes doivent acquérir pour leur vie future et nous avons le devoir de les leur fournir.  

Le combat pour l’égalité.

Nous vivons une époque bien compliquée. Les idéologies obscurantistes, au sens où elles nient l’histoire et la science, quitte à les déconstruire pour avoir le champ libre, progressent dans les  milieux intellectuels de gauche et gagnent du terrain en se servant sans vergogne des places que ses tenants occupent dans les administrations, l’enseignement, la communication. Les partisans des Lumières et de la science et de  leur universalisme sont aujourd’hui assiégés. L’égalité des sexes n’a rien à voir avec le genre. On ne réglera pas le problème des inégalités homme-femme par une éducation neutre, comme si le genre était le problème, alors que  le problème c’est l’inégalité. Nous ferions mieux de nous concentrer sur la justice, l’équité et l’égalité.

Va-t-on vers une nouvelle  défaite de la pensée ?

 

Lire : « C’est votre sexe qui fait la différence » de Claudine Junien et Nicole Priollaud – Plon

          « Différents, le  genre vu par un primatologue » de Frans de Waal  - Ed. Les liens qui libèrent

 


UN CONTEXTE ECONOMIQUE QUI ECHAPPE…

Economie  bourse

 

Les économistes et les prévisionnistes ne s’y retrouvent pas. On devait avoir une récession,  mais elle ne vient pas, la  bourse  est  au plus haut, le chômage en France diminue lentement alors qu’on ne trouve pas à embaucher, et l’inflation se maintient sans flamber…Les injections monétaires des banques centrales des années précédentes ont déréglé la machine.

D’abord  l’Union européenne.

L’Union européenne échappera à la récession. Les semaines se suivent avec des révisions à la hausse des prévisions de croissance. Et c'est une bonne nouvelle. En novembre dernier la Commission européenne prévoyait une croissance de 0,3% en 2023, elle l’a révisée à 0,8%. Pour la zone euro c'est encore mieux avec une prévision revue de 0,3% à 0,9%. La Commission est maintenant en ligne avec les principaux organismes internationaux et les prévisionnistes qui ne voient plus de récession qu'en Grande-Bretagne. Initialement, on attendait une année blanche. Première explication : la consommation des ménages tient. Elle est certes plus sélective et favorise certains secteurs comme le voyage plutôt que d'autres secteurs comme le textile, mais elle tient grâce à l'épargne encore accumulée et qui reste encore élevée en Europe et particulièrement en France. A cela s’ajoute les effets des plans de soutien des gouvernements et notamment les boucliers tarifaires, donc de la croissance, mais de la croissance à crédit, et l'effondrement du prix du gaz. Les cours du gaz ont été divisés par 7 et sont revenus à des niveaux antérieurs à ceux d'avant l'invasion de l'Ukraine. Le climat plutôt clément a accéléré le repli des cours. Pour une fois, l'hiver n'a pas favorisé la Russie dans ses guerres. Et, cerise sur le gâteau, les marchés boursiers se portent comme des charmes.

Les  Etats-Unis aussi.

L’économie américaine, dont on dépend toujours, est étudiée de près par tous les spécialistes. Elle les a surpris. Pour l'instant, pas de récession en vue, non plus. Les publications des ventes au détail en janvier constatent un bond de 3%, le bond le plus fort depuis deux ans. Un ralentissement de la consommation était anticipé qui devait entraîner un ralentissement de la croissance, voire une récession. Ce n'est toujours pas le scénario qui se déroule. Comme en Europe, le moteur principal de l'économie américaine sont les ménages américains qui consomment encore et toujours. A cela plusieurs raisons : le pays soit en situation de plein-emploi, ce qui entraîne les hausses de salaires, et les ménages sont également en train de dilapider leurs réserves d'épargne accumulées depuis le Covid. Enfin, certains états ont baissé les impôts. Mais ces facteurs vont progressivement moins agir et la consommation devrait commencer à ralentir, ce qui serait une bonne nouvelle pour les taux d'intérêt. En effet, La Banque centrale américaine souhaitait une récession pour que l'inflation retombe à 2%.

D'un point de vue macroéconomique, tout va donc plutôt bien.

Et en France ?

Avec 2,6%, la croissance en France en 2022 fait mieux que prévu même si c'est en dessous des 2,7% espérés par le gouvernement. Le ralentissement de la consommation au 4ème trimestre 2022 a été marqué, mais on a évité la contraction anticipée avec une croissance de 0,1%. L’inflation est ressortie à 0,4% pour le mois de janvier (6% sur un an glissant) contre 0,5% attendu. Avec 3 millions de chômeurs de catégorie A, on enregistre une baisse de 9,3% en 1 an, une baisse de 114 000 sur le seul dernier trimestre de l'année. On n'avait pas vu cela depuis 2011. Avec, et c'est une autre bonne nouvelle, une baisse du chômage marquée pour les moins de 25 ans. La croissance freine, mais le chômage lui, continue de diminuer, à la grande surprise des économistes qui y perdent leur latin. En fait, Nous sommes toujours sur la dynamique post-Covid : l'emploi est confronté à un goulet d'étranglement ; d'un côté, un nombre d'offres d'emploi non pourvues qui explose, notamment dans les métiers de proximité, de l'autre, des centaines de milliers de personnes qui démissionnent, veulent changer de métier et de vie. Il en résulte un déséquilibre majeur qui se résorbe progressivement. On observe ce phénomène dans tous les pays, à commencer, bien sûr, par les États-Unis, toujours en situation de plein-emploi. Il y a donc encore un très gros réservoir d'offres d'emploi non pourvues, et on n’est pas encore  au bout, d’autant plus que, si l’on examine la pyramide des  âges en France, nous sommes en plein creux démographique des 20-40 ans, ce  que personne n’évoque.

Cela n’empêche pas les Français d’être inquiets. Ils ont de multiples raisons avec l’endettement et les déficits publics. Mais quel que soit le contexte économique, les ménages français épargnent, avec un taux autour de 15%. Et nous affichons encore un des taux d'épargne les plus élevés au monde, qui faiblit à peine alors que la croissance ralentit et que la hausse des prix pèse sur le pouvoir d'achat. Le livret A fait toujours le plein encore et toujours 9,27 milliards d'€ avec une collecte historique en janvier. Du jamais-vu depuis 2009, une hausse de 48% par rapport à janvier 2022, pour profiter de la hausse du rendement à 3% au 1er février. Avec le LDDS, la collecte de janvier a atteint les 11,3 milliards.

Avec les manifestations de contestation de la réforme des retraites, il faut craindre des conséquences sur notre économie. Surtout si les syndicats réussissent le « blocage ». Pour l’instant le gouvernement n’a  pas l’intention de reculer, et il a raison. Mais ça pourrait être le chaos, avec un blocage des transports et des raffineries, entre autres. Pour l'instant, l'impact d'un durcissement de la contestation restera marginal s'il ne dure pas trop longtemps. Mais des secteurs, en première ligne qui ont déjà subi le Covid et les grèves, vont souffrir. On le constate déjà avec l’augmentation du nombre des faillites. La semaine prochaine devrait être cruciale. Nous avons la chance de faire partie de la zone euro. Si nous avions encore  le Franc, ce mouvement de contestation aurait déjà eu un impact sur son cours qui aurait fortement baissé, et nos taux d'intérêt auraient flambé beaucoup plus qu’actuellement. Pour le moment, l'euro nous protège. Mais il n’empêche pas l'étonnement de nos partenaires qui ont tous déjà opté depuis longtemps pour un âge de départ à la retraite supérieur à 65 ans.

On croise les doigts.




682 JOURS !

Bachelot 682-jours

Un style inimitable.

C’est du Roselyne Bachelot pur sucre. Rendre compte de sa charge ministérielle au jour le jour aurait pu rapidement devenir un pensum fastidieux, en fait, c’est un vrai régal. Notre ex-ministre de la culture raconte comme elle parle, sans détour, avec sa faconde et sa franchise proverbiales, dans un style  inimitable qui n’appartient qu’à elle. Ce n’est pas par  hasard si elle a mis en sous-titre « le  bal des hypocrites ». Voilà un récit qui mélange allégrement tous les modes d’expression, les figures familières : « en prendre plein la gueule », « dont tout le  monde se contrefout », les « clampins », le « canasson » y côtoient les « mirliflores, les besogneux et les midinettes »,  les « politiciens guignolos » (Trump) ou encore  pour les préliminaires, quand il y en a : « tout cela n’était que zakouskis », sans oublier le registre propre à Roselyne : « pas de ça Lisette », « faut  pas pousser Roselyne dans les orties », et évidemment : « faut pas me prendre pour un con ! » ;  cette trivialité cohabite avec des formules plus savantes abusant quelque  peu de l’épithète homérique : « falsifications misérables », « choc esthétique absolu », « symbole psychopompe », et hyperbolique : « ébouriffant de virtuosité », agrémenté de sorties descriptives telle « la camarilla des intégristes sanitaires » pour désigner tous les  prêcheurs qu’on a vu défiler sur les  plateaux télévisés pendant la Covid ou encore « mettre à quia les féodaux ». Le  sacerdoce ministériel impose souvent aussi de « donner sa livre de chair » pour  parvenir à ses fins. On touche parfois au complexe : je doute que beaucoup de lecteurs soient familiers des « prolégomène », « prolepse » et autre « ultracrépidarianisme ». Le panorama  ne serait pas complet sans les  emprunts à la langue anglaise qui émaillent notre expression contemporaine. Ainsi, concernant la campagne de Pécresse : « ça poquait la loose »,   et  je passe sur les « business as usual », « storytelling », casting », et autre « road-movie ». Inévitables aussi les latinismes tels « in petto » ou « pro domo ».  Enfin, les adeptes d’Audiard trouveront des emprunts au style du maître : « Voilà que j’m’énerve… revenons à nos beautés » parodiant une séquence célèbre. Ce  livre  permet de découvrir les multiples facettes d’une femme  cultivée et à l’aise dans son époque.

Un compte-rendu méticuleux.

Le  cœur du sujet est évidemment de rendre compte de son action rue de Valois. On feuillette avec  elle  son agenda. Je n’entrerai pas dans le détail. Pour faire Simple Roselyne a fait du Bachelot : quand  on  lui confie une mission, elle ne rechigne  pas à taper dans la  butte :  des  journées de 14H suivies de nuits à éplucher les dossiers  pour ne pas laisser la main aux technos de  Bercy. Je suis bien placé  pour le savoir, ayant été le  secrétaire départemental de l’UMP quand elle était  présidente de la fédération de Maine-et-Loire et  … Ministre de la  Santé. Après une semaine éreintante à Paris, elle rentrait dans le département où, pour les  besoins  de la cause, je lui avais préparé un  road-movie  de réunions à  animer qui la  menait aux quatre  coins de l’Anjou.  Je ne l’ai jamais entendue se plaindre. Sans compter qu’elle me faisait totalement confiance. Aussi, ceux qui espéraient trouver ici quelques lignes désagréables à  son égard en seront pour  leurs frais.  Même si depuis, je  n’ai  pas  partagé  tous ses  choix, je les respecte et je ne m’arrogerai pas le droit de  la  juger. Elle rêvait du Ministère de la Culture déjà à l’époque. Aussi  a-t-elle pris très à cœur son portefeuille et la  bataille fut rude compte-tenu du contexte. Déjà que la culture n’était pas une  priorité, avec la  crise sanitaire et le  quoi qu’il en coûte, on pouvait craindre le pire. La fermeture des salles avec le  confinement lui a terriblement  compliqué la tâche, mais elle a défendu bec et ongles son périmètre  pour protéger les  artistes en priorité,  qui ne lui en ont pas  toujours été très reconnaissants et les médias se sont jetés comme des fauves sur « la tartine  beurrée des  deux côtés » de Biolay ou les sarcasmes de Clara Luciani, comme si c’était l’essentiel. Le récit  de la cérémonie des  Césars  que   nous en fait la Ministre vaut aussi  le détour. Pour les décisions et  le  bilan, le  langage  se fait plus technocratique, car évidemment, Roselyne connaît son ministère par cœur et ses dossiers sur le bout des doigts. Je pense qu’elle aurait bien voulu  égaler  Jack en réputation. Le  bilan de  son action est  loin d’être mince, mais les  temps ont  proposé trop  d’événements qui ont accaparé l’actualité entre les rebondissements de la crise sanitaire et la  guerre en Ukraine, pour que la culture puisse y trouver son compte. Quand ça veut pas… Au moins, celle qui lui a succédé au Ministère ne lui fera pas d'ombre, c'est toujours ça !

Une place pour les inévitables anecdotes.

Le livre vaut aussi pour les anecdotes, les analyses politiques et les inévitables retours sur le passé. Roselyne Bachelot découvre les ravages fait par le non cumul des mandats qui a contribué largement à couper les élus locaux du pouvoir central et elle a l’honnêteté de faire son mea culpa, elle qui militait  pour  le non cumul. La rencontre avec le  Président, se veut soft  même si  on sent une réticence sur  le style du « jeunot ». Elle a aussi l’occasion de rendre justice à la IVème République pour son bilan trop méconnu de reconstruction de la France dans tous les domaines après la 2ème guerre mondiale. De la part d’une gaulliste, c’est pour le  moins inattendu. Sur le mode de la confidence, on apprend que la petite Roselyne trouvait le moyen de se cacher sous la table de la salle à  manger   pour écouter les  conversations quand ses  parents recevaient « les comploteurs », à savoir André Malraux, Jacques Chaban-Delmas et autres qui préparaient le retour au pouvoir du Général. On comprend qu’elle occupe une place à part dans le Panthéon gaulliste. Elle se fait plus ironique quand  elle  évoque son ancien parti n’hésitant pas à  saisir une saillie de Xavier Bertrand refusant de  « monter sur le Titanic », en parlant du gouvernement pour comparer avec LR, devenu « radeau de  la  méduse »  pour l’occasion.

Vous l’avez compris, vous ne perdrez pas votre temps à lire cet ouvrage. On ne s’ennuie jamais.

Vous  retrouverez  Roselyne sur BFM,  RTL et Forum  Opéra.  Elle hante aussi les Grosses  têtes… 

682 JOURS, le bal des hypocrites, chez Plon.

 


POURQUOI LA DICTEE EST-ELLE NECESSAIRE ?

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Pour sortir un peu des sujets habituels, je vous propose aujourd'hui un texte d'une agrégée de  philosophie qui explique pourquoi dans l'apprentissage de l'orthographe, la  dictée est nécessaire. Ses  arguments  rencontrent  mon  plein accord, et recoupent les motivations qui m'ont amenées à faire des dictées jusqu'à la  fin de  ma carrière, de la 6ème à la  3ème, en précisant que ce n'était pas le seul  moyen d'apprendre l'orthographe, évidemment. Mais je trouve ce texte si  lumineux que je ne résiste pas au  plaisir de  vous le  proposer.

« La dictée, un art du raisonnement, un exercice de recueillement et d’attention »

Par Emma Carenini professeur agrégé de philosophie.

Le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, a annoncé vouloir encourager la dictée quotidienne à l’école primaire. Le professeur agrégé de philosophie, Emma Carenini, qui, lorsqu’elle enseignait dans un lycée difficile de banlieue, terminait chacun de ses cours par un quart d’heure de dictée, recommande et défend les vertus de cet exercice.

Nous avons tous un souvenir de dictée.

Le plus souvent, c’est un souvenir pénible. Le grand écrivain de l’enfance, Marcel Pagnol, se souvient: «Vers le 10 août, les vacances furent interrompues, pendant tout un après-midi, par un orage, qui engendra, comme c’était à craindre, une dictée.» Dans un monde d’enfants, la dictée est une idée d’adultes. Et dans un monde heureux, la dictée ne devrait être qu’une idée tout court.

On a du mal à imaginer un monde où les enfants demanderaient instamment à faire des dictées.

Et pourtant, ce monde existe. Lorsque j’étais professeur de philosophie dans un lycée difficile de la banlieue parisienne, les élèves de terminale avaient l’habitude de me demander de leur faire faire des dictées. Pourquoi souhaitaient-ils donc ce que personne ne souhaitait? D’abord, c’était la honte ; la honte de ne pas maîtriser la langue française, qu’ils utilisaient pourtant à l’oral au quotidien. Ils ne le montraient pas explicitement, mais je voyais bien qu’ils souffraient un peu de ne pas être capables de rédiger une phrase sans faire de faute d’orthographe. Ils savaient que certains recruteurs en font parfois la première étape des entretiens d’embauche en stage, et ils savaient aussi qu’ils ne la passeraient pas.

Lorsqu’on a monté tous les échelons de l’école française jusqu’en terminale, il est parfois difficile de se confronter à ses lacunes sur les compétences «de base» ; car on ne parle pas ici de fautes bénignes, auxquelles même nos plus grands écrivains ne peuvent échapper - celles qu’on commet par inadvertance ou sur un mot compliqué. On parle plutôt des fautes d’accord ou de conjugaison, qui traduisaient une méconnaissance du fonctionnement de la langue française et de ses structures grammaticales.

L’orthographe n’est pas qu’une question de correction du langage et de l’écrit. C’est aussi la première marche nécessaire à la capacité d’articuler des pensées.

Une langue française mal maîtrisée, ce sont des raisonnements impossibles à mener. Quand on confond les connecteurs logiques, les pronoms, les conjugaisons, on n’a pas seulement du mal à écrire, on a du mal à réfléchir, et ensuite à convaincre et à communiquer. Corriger sa langue, dans ce cas, devient un exercice fastidieux et décourageant. Ainsi la demande d’une dictée était une sorte de cri du cœur, le cri de la «dernière chance». Alors les élèves «dictophiles» se sont acheté un cahier petit format sans carreaux, comme les écoliers de primaire consciencieux qu’ils auraient voulu être. Le dernier quart d’heure du cours de philosophie était consacré à: la dictée.

Mais il y a autre chose qui rend la dictée si précieuse.

Une dictée est l’un des rares moments où l’on prend vraiment le temps, à l’école, d’écouter un texte dans tous ses détails, comme un tableau qu’on scruterait à la loupe. On en pèse chaque mot, on le savoure, parce qu’il ne faut pas aller trop vite. Quand le professeur dicte, il laisse au texte le temps de se déployer. Les élèves notent tous en même temps, concentrés. C’est l’un des rares moments de silence et d’attention complète dans une classe ; seule la littérature parle, chacun l’écoute, et s’éveille dans un même mouvement à ce qui fait la sonorité des mots, la musique du langage, sa relation avec les formes écrites du texte. Et ce faisant, les élèves apprennent une chose essentielle, qu’on ne leur dit pas assez autrement: c’est que la forme compte. Ils y aspirent sans parfois le savoir. Ils apprennent que l’orthographe et la syntaxe sont le bel habillage d’un texte, et que ce bel habillage est indispensable pour en jouir.

Ils apprennent aussi que bien écrire, comme bien parler, est extrêmement important dans la société.

On peut bien leur expliquer que c’est arbitraire, que c’est une construction sociale ; il n’empêche que ça existe, et qu’ils ont besoin de le savoir pour respecter ces règles ou, s’ils le souhaitent ensuite, s’en libérer en connaissance de cause. De la correction d’une dictée à l’art de savoir se comporter en société, il n’y a finalement pas si loin. Je leur disais toujours: “Viendriez-vous en tongs à un entretien d’embauche ou à un enterrement? Vous ne savez pas pourquoi «ça-ne-se-fait-pas» mais vous le faites sans vous poser de questions.”

L’orthographe, c’est la même chose. Il y a peu d’exercices comme la dictée qui unissent ainsi le recueillement, l’attention aux sons, l’attention aux signes, et l’art du raisonnement. Alors ne refusons pas aux élèves ce plaisir et ce soutien. Car nos élèves ont la passion des mots: mirliflore, sylphide, florilège et filigrane, autant de mots qu’ils notaient diligemment dans leur cahier comme des collectionneurs attentifs aux sons et aux images. Et peut-être que la dictée, en encourageant la lenteur, en louant les sons, pourrait encourager cette petite manie bien utile.

A la recherche de la dictée perdue.

Cette expérience avec les élèves m’a rappelé qu’on ne comprend parfois le sens d’une chose qu’en la perdant. C’est d’ailleurs pourquoi l’essence d’une époque n’apparaît jamais bien clairement à ses contemporains ; c’est pourquoi aussi nous avons parfois de la nostalgie pour nos années passées. Et pour me rappeler que même les exercices pénibles ont un sens, peut-être fallait-il ces quelques élèves à la recherche de la dictée perdue.

 

 


L’EDUCATION NATIONALE A RATE LE VIRAGE DU NUMERIQUE

Informatique 2

On avait l’habitude de comparer  l’Education nationale à l’armée rouge pour la  coloration de son personnel  mais aussi pour sa lourdeur, le  « mammouth », et sa lenteur à manœuvrer. Je  suis bien placé pour affirmer qu’en son temps elle a raté le virage de l’audiovisuel : il a fallu un temps fou pour  obtenir des salles de classes  équipées d’autres choses que le tableau noir et les bâtons de  craie.  Ce  n’est que dans les dix dernières années de ma carrière que le rétroprojecteur s’est installé au milieu des  élèves et si mes  cours ont fait appel  au magnétophone et à des illustrations audio, c’est   parce  que j’apportais mon  matériel personnel, magnétocassette et lecteur cd.  Je ne doute  pas qu’avec  la décentralisation, les départements aient équipé les  collèges en ordinateurs et  en tableaux interactifs. Mais pour autant, l’Education nationale n’a pas, que je sache, apporté une formation professionnelle à la hauteur sur l’utilisation du numérique et des ressources  nouvelles que cette  technologie est capable d’apporter. Je m’en aperçois à travers le travail scolaire de  mes   petits enfants.

L’intelligence artificielle fait irruption.

Mais voilà que ChatGPT vient tout bousculer. Ce robot conversationnel d’Open AI, accessible à tous avec le moindre smartphone, est capable de rédiger un devoir ou de résumer un livre en quelques minutes avec un niveau de crédibilité qui pourrait paraître époustouflant. Pour les  petits malins, il  offre  un moyen efficace de réaliser le travail demandé sans faire le moindre effort, surtout si c’est en devoir « à la maison ». Gain de temps mais quid de l’effort intellectuel et des connaissances acquises. Face à cette intrusion dans l’univers  des études, nos enseignants sont désarmés. Lesquels seront en mesure de détecter la supercherie ?  La multiplication de devoirs stéréotypés mettra la puce à l’oreille, mais après ? Ce type de logiciel oblige désormais à faire exécuter les travaux en classe sans l’accès aux écrans et sous surveillance.  C’est  forcément une complication qui va diminuer les occasions  de confronter les élèves à des exercices et à des recherches en complément du temps passé  en classe. Le  premier réflexe est donc d’interdire son utilisation ou de limiter son accès.  Il  faut  dire que l’univers  scolaire est plutôt « à la bourre » en matière de numérique. La  possibilité  d’accès aux basses de données telles Google et aux « tutos » de toutes sortes n’a qu’à peine modifié les méthodes pédagogiques. Le rapport d’octobre 2021 sur la pratique informatique du CP à la sixième souligne les insuffisances d’un programme qui existe mais dont les heures ne sont pas précisées. L’inspection générale relève que, à l’école primaire, les équipements sont insuffisants et les enseignants réticents estimant qu’ils ont déjà beaucoup à faire avec les maths et le français ;  au collège, les enseignements sont assurés par les profs de mathématique et de technologie qui ont chacun leurs langages et se parlent peu. Surtout, le rapport souligne un manque de formation aux concepts de l’informatique, notamment à la démarche algorithmique, assorti d’une pensée informatique insuffisamment présente. Après avoir  privilégié  l’aspect bureautique, aujourd’hui on se focalise sur le codage. Mais il est à craindre que cette manière d’aborder le numérique  soit dépassée. D’abord parce que les outils s’utilisent sans codage et que probablement, plus personne ne fera du codage  d’ici peu de temps : écrire du code sans savoir ce qu’est  un algorithme, c’est comme construire un bâtiment sans  plan.

Le renforcement des compétences numériques.

C’est l’objectif que fixe le ministre  comme une des priorités de la transformation des classes de cinquième, quatrième et troisième. L’objectif est de permettre aux élèves de comprendre le fonctionnement des outils et dispositifs numériques, algorithmes, intelligence artificielle,…   et savoir les utiliser de manière responsable et disposer de  premières compétences en codage. Evidemment, les  professeurs seront davantage formés à l’algorithme et à la programmation sans écran   et les équipements seront renforcés. Tout cela est bienvenu et urgent.  Il est  même grand temps de s’en préoccuper.  Mais connaissant l’inertie d’un corps qui aurait l’agilité de  l’actuelle  armée russe  pour  manoeuvrer et atteindre ses objectifs, on peut se préparer à attendre de longues années avant de voir intégrer les robots tels ChatGPT dans les stratégies pédagogiques d’apprentissage. Je crains qu’en matière de maniement des outils, les élèves restent  pour longtemps en avance sur leurs profs.

Le défi est immense.

Pour le relever, il faudrait plus d’heures de temps scolaire.  Quand on constate  les dégâts de la  diminution des heures d’enseignement du français, on se  dit que l’enseignement du numérique nécessaire à sa maîtrise ne peut se faire au détriment des autres savoirs fondamentaux. Mais comment y parvenir dans une période où l’on vante plus la paresse que le travail et où les élèves sont souvent plus habiles que leurs maîtres pour manipuler les nouveaux outils. Et le fait que ceux-ci puissent favoriser la facilité n’arrange rien. Dans les programmes de l’Education nationale le terme « informatique » n’est jamais  utilisé. On lui préfère le mot « numérique » qui permet d’aborder le sujet sans rien en dire. Or « l’informatique » est une façon de penser. Contrairement à la physique qui étudie la matière, l’énergie et les ondes, l’informatique n’étudie qu’une seule chose :  l’information. C’est le cœur du sujet.  L’IA n’est pas infaillible. Le robot peut être source de fake news.  L’enjeu est  donc de former les  jeunes pour appréhender les informations recueillies avec suffisamment de sens critique.  Car  l’algorithme n’a pas de  conscience logique. Chat GPT n’est qu’un système automatisé  adossé à une énorme base de données,  mais ce qu’il  délivre  est une parole de mainate mécanisée. A de nombreux endroits, le système a été modifié par la main de l’homme, et optimisé par des annotateurs humains chargés de classer plusieurs réponses alternatives. Bref, il faut bien comprendre que derrière la machine, il y a des hommes et que ses réponses ne sont pas le fait du hasard,  mais dépendent d’eux et de leurs points de vue.

Le crétin numérique.

Il y a certainement une utilisation pédagogique de cet outil qui pourrait apporter, probablement, une aide décisive  aux enseignants, tant la  parole du robot  paraît magique, les  expériences ayant montré que les enfants suivent davantage les instructions de l’intelligence artificielle que celle de l’humain.  Rien d’étonnant, les adultes eux-mêmes s’y laissent prendre. Pour cela il faut s’atteler à déjouer tous les pièges tendus par l’intelligence artificielle : jusqu’à maintenant, plus on a investi dans les « TICE » plus les résultats des élèves ont chuté. Et notamment empêcher le « cambriolage » de notre cerveau par les écrans qui en exploitent toutes les failles créant addictions et troubles de l’attention, langage amputé, relations humaines mutilées  … A moins de faire comme pour les enfants de Google et de la Silicon Valley : supprimer tous les  écrans pendant l’apprentissage et revenir aux livres et à l’écriture. Et/ou  faire  comme les Chinois qui ont décidé de réduire drastiquement le temps d’accès aux écrans !

 

 


ZELINSKI L’INFLEXIBLE

Zelensky europe

 

L’histrion devenu homme d’Etat.

Les Américains lui avaient proposé de fuir. Il avait répondu : « Ce n’est  pas d’un taxi dont j’ai besoin, mais d’armes ! ». Depuis il a fait la preuve de son courage, bravant la mort, le mot n’est pas  trop fort, et soudant son peuple autour de lui. Et son action a fini par payer. Volodomyr Zelensky est  aujourd’hui l’objet de tous les soins et gestes d’affection de l’Europe. Ce n’était pourtant pas gagné d’avance. Seul, Orban le proto-oligarque hongrois continue de faire  la gueule, coincé entre son soutien à Poutine et les subventions européennes dont son pays a besoin. Après une visite triomphale menée de main de maître à Londres, un dîner à l’Elysée avec Macron et Scholz, il a été reçu à Bruxelles par le Parlement européen qui lui a fait une « standing ovation » après un discours centré sur les valeurs occidentales. Et voila l’Union, au-delà des différences de tempérament et d’objectifs, qui s’empare du sort de l’Ukraine et reconnaît comme valables, et non excessives, ses demandes toujours croissantes en armements. Il n’a pas plus tôt obtenu les chars Léopard, qu’il réclamait des avions que le Premier ministre britannique lui a aussitôt accordés. Et nul doute que d’autres pays suivront.

Zelensky connaît ses dossiers.

Chaque fois que Volodymyr Zelensky s’adresse à un public national, on s’aperçoit qu’il a pioché le dossier : il a un langage adapté pour chaque peuple. Et il sait que si la gravité des faits, c’est-à-dire les difficultés militaires rencontrées par l’Ukraine, ne suffit pas à rallier l’Europe autour des intérêts ukrainiens, l’émotion qu’il sait susciter participe efficacement aux efforts de persuasion. Il sait aussi que, si la résistance et les succès militaires de son pays ont sidéré les Européens éblouis, en même temps qu’ils confondaient les Russes, le danger de mort qu’il affronte toujours et encore a accru la solidarité des 27 et le désir de partager la résistance de l’Ukraine. Le leadership volodomyrien sert maintenant de panache à l’Union et a d’ailleurs fait sauter quelques verrous de frilosité : le chancelier allemand ne compte plus les chars sur ses doigts, l’Europe, dans son ensemble, s’est enfermée dans l’amitié pour Zelensky et l’hostilité à Poutine pendant que, dans un entretien paru dans « le Figaro », le président ukrainien déclarait qu’Emmanuel Macron avait changé.

Une course de vitesse.

Notre président voulait laisser ses chances à la diplomatie mais s’est heurté à la folie meurtrière qui tient lieu de politique à Vladimir Poutine. Il n’a donc pas tardé à rejoindre l’Ukraine corps et âme, car Poutine ne comprend que la force. Et quand le maître du Kremlin redouble de menaces, cela signifie que, de nouveau, il craint de perdre. Nous assistons à une course de vitesse. La Russie nous a promis une offensive fondée sur la masse humaine des conscrits et voués à périr sous les balles ukrainiennes. Des armes nouvelles empêcheront peut-être l’armée ukrainienne de se briser sous le choc. Mais Zelensky ne peut attendre indéfiniment. Face à la  masse des munitions et des hommes que l’Ukraine doit affronter, il lui faut les moyens de faire face et la qualité technologique supérieure du matériel occidental qui lui est livré n’est pas déterminante, les soldats ukrainiens ont besoin aussi d’une quantité suffisante de munitions.

L’Ukraine a bien gagné de faire partie de l’Union.

Si l’on veut que le chemin de croix de l’Ukraine ne soit que temporaire et que, à terme, les Ukrainiens défassent l’armée russe, les Européens ne sont pas pour autant parvenus au terme de leurs sacrifices. Il reste du chemin à parcourir et le plus dur reste à faire. Car il n’y aura pas de paix sans faire triompher le droit : le retour de l’Ukraine dans ses frontières, la condamnation des crimes de guerre et la réparation des dommages commis. Mais, en attendant, il est bon qu’ils fassent preuve d’unité ; de même que le consensus pro-ukrainien est aussi une bonne chose et il vaut mieux recevoir un ami blessé avec tout le protocole dont l’Europe est capable que de réserver notre pompe à un dictateur. Si Poutine veut déconstruire l’Histoire en la réécrivant à sa manière il doit désormais compter avec un Zélensky qui y est entré de  plein pied pour la faire dans le droit fil du passé, sans inverser les rôles, car à l’épreuve des  faits on voit bien où sont aujourd’hui les « nazis » ! L’Ukraine mérite désormais de faire partie de l’Union.

Le monde à l’endroit.

L’exemple de Zelensky et du peuple ukrainien nous oblige, nous occidentaux à sortir de notre confort où trop souvent nous sombrons dans la relativité généralisée nous amenant à croire qu’il n’y a pas de vérité, mais une culture de la post vérité. Les Ukrainiens nous montrent que le bien et le mal ça existe. Il y a la vérité et il y a les mensonges. Et pour cette vérité, le « je suis prêt à donner ma vie », est  un défi lancé à la dictature du relativisme  qui sévit dans certains milieux intellectuels. C’est aussi un non à la  déconstruction.  C’est affirmer qu’au-delà de mon petit « moi » il y a quelque chose de plus grand qui mérite d’être défendu au nom de l'Histoire et des valeurs universelles. Voilà qui permet  à nombre d’entre nous d’ouvrir enfin les  yeux : notre  société mérite-t-elle d’être défendue ? Question qu’on ne se posait même  plus !  

Oui, la démocratie c’est mieux que la dictature, n’est-ce pas Monsieur Mélenchon !

 


QUAND LES FRANÇAIS PISSENT CONTRE LE VENT…

Assemblée nationale

 

LE CIRQUE NUPES

Quel spectacle ! Voilà l’assemblée nationale transformée en spectacle de cirque par  les partisans de Mélenchon.  Mais du mauvais cirque.  On cherche vainement les clowns qui feraient rire tellement –ce serait au moins ça- parmi les braillards  de la  NUPES dont le seul objectif est d’empêcher tout débat sensé sur le texte de loi réformant le financement de notre système de retraites.  Nous sommes pourtant dans une enceinte qui devrait être sacrée. Mais ces gens-là n’ont que faire du temple de la démocratie. La dignité, ils ne connaissent pas. Ils se veulent « révolutionnaires », mais ne sont que des anarchistes de bac à sable, tant leur comportement est puéril. Sait-on seulement ce qu’ils veulent en dehors du retrait de la réforme pur et simple ? On comprend vaguement qu’ils comptent résoudre  le problème réel du déficit qui s’annonce  en taxant les riches sans rien changer aux annuités et à  l’âge de départ. En cela ils font croire au bon peuple à une chimère. La vérité c’est que leur politique mènerait à coup sûr  à la baisse des pensions et à la pauvreté généralisée sans parler du chômage provoqué par la hausse des cotisations : tous égaux à bas prix. Ils oublient que le monde nous regarde et qu’ils  dévalorisent l’image de la France face au monde entier. Et puis, que Mélenchon, qui a 72 ans,  commence par s’appliquer à lui-même sa doctrine puisqu’il tient tant à la retraite à 60 ans !

RN : LA DIAGONALE DU FLOU

Productivité et démographie sont les deux ressorts sur lesquels le RN compte s’appuyer pour trouver les finances qui manquent afin de maintenir le départ à 62 ans et à 60 ans pour ceux qui ont commencé tôt à travailler. Un discours qui a évolué depuis le retour à la retraite à 60 ans. L’idée qu’il faille créer de la richesse n’est  pas idiote, mais Marine le Pen et son parti commettent un déni de réalité : la productivité en France est au point mort et la natalité catastrophique.  Il faudrait un  miracle pour redresser la première, que les mesures économiques proposées ne réaliseront pas. Quant à  la seconde,  en matière de démographie tout est déjà joué pour les trente prochaines années, ceux qui ne sont pas nés dans les dix dernières années et aujourd’hui ne pourront pas être inventés pour contribuer à la répartition. Et  en plus, le RN ne veut pas  entendre parler de l’apport d’actifs que constituerait l’immigration. Derrière le jeu habile de sagesse dans l’hémicycle se cache en réalité un manque de réalisme que les  fausses bonnes idées comme le recours à un referendum tentent de dissimuler. Un exercice typiquement  populiste : il s’agit de plaire au peuple en laissant croire qu’on veut se référer à son avis. C’est plus facile que de se coltiner avec les faits pour trouver des solutions viables. Pour Marine le Pen il s’agit d’apparaître comme le plus respectable et responsable possible et le tumulte désordonné et brouillon de la NUPES lui rend bien service.

LE SUPPLICE DE L’ECARTELEMENT MENACE LA BORNE

La Macronie  fait face à un piège qu’elle voudrait bien empêcher de se refermer sur elle en l’obligeant à utiliser le 49-3 pour faire  passer sa loi. C’est que face aux exigences du groupe LR, dont certaines sont alimentées par une frange jusqu’au boutiste, elle est obligée de lâcher du lest « social » du côté des éléments de la majorité venus de la gauche telle Marlène Schiappa ou  Stella Dupont qui se sont organisés en un groupe informel, le tout pouvant vider de sa substance le rendement financier de la loi, ou aboutir à perdre d’un côté les votes gagnés de l’autre ce qui serait catastrophique aussi bien pour Renaissance que pour LR. Le vote sur le rejet de la  motion référendaire du RN qui a recueilli 292 voix contre 243 donne une bonne indication de ce que devrait être le vote  définitif, mais ce n’est qu’un répit car rien n’est assuré et c’est la discussion des amendements qui décidera. Chacun sait que lorsqu’on dépasse la borne, il n’y a plus de limites. (Jeu de mots de circonstance).

LITANIE DE JEREMIADES

En ce jour de mobilisation dans la rue, où la foule bat le pavé et chacun de dire son cas  particulier qui le conduit à refuser 24 mois de plus au bout d’une vie de travail, confondant addition d’individus et intérêt  général, il est peut-être encore bon d’insister sur   la nécessité de la réforme. Evidemment, reculer l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans est impopulaire.  Et  pourtant cette mesure est absolument nécessaire si les Français, comme ils l’affirment, sont attachés au système par répartition. Réaffirmer en même temps que cette réforme n’est probablement pas la dernière et qu’il faudra y revenir à nouveau dans huit ou dix ans devrait les convaincre de faire le pas  qui est proposé par le gouvernement.  Sinon, ce sera bien pire  quand, au bord du gouffre d’une faillite, il faudra, en urgence, imposer des décisions beaucoup plus sévères.  Ce n’est pas par hasard si nos voisins allemands en sont à 65  ans et bientôt 67 en 2030, et les Danois à 69 ans. La  France n’est pas  une exception. Les jérémiades  que j’entends sur tous les plateaux n’y changeront rien.

Le refus de la réforme peut dégénérer et aller jusqu’au blocage du pays. Les mieux lotis s’y emploient, comme toujours, alors que la réforme ne touche guère à leurs privilèges. Les faits sont têtus et la mathématique finira par s’imposer. Après le temps des  largesses du « quoi qu’il en coûte » qui obscurcit le discernement de nombre de nos compatriotes, pourrait bien venir le temps des efforts et du serrage de ceinture. Il sera bien tard pour mesurer alors l’ampleur du désastre.  

 


LE BEURRE DES AUTRES

Des-liasses-de-billets

 

Haro sur les riches.

Les excités de  la  gauche, mélenchonistes  et  autres verts-pastèques comme Tondelier, promettent au bon peuple toujours plus de beurre que de pain. C’est une antienne qui nous vient du fond des âges de la  gauche révolutionnaire. Les responsables  de ces mouvements idéologiques changent, les  slogans restent.  Ainsi il en va du discours sur  les milliardaires.  Ces bons apôtres voudraient nous faire croire que  s’ils n’existaient pas, il n’y aurait plus de pauvres. Et  ils  n’y vont  pas avec le dos de la cuillère et  ils pourraient même  monter un choeur : Jean-Luc Mélenchon : « Nous avons dans notre pays, la pire des offenses : le premier milliardaire du monde. Oui, les riches sont responsables du malheur des pauvres. Accumuler de l'argent est immoral puisque ce qui est accumulé, c'est ce qu'on a pris aux autres » ;  François Ruffin « Bernard Arnault mérite-t-il 400 000 fois plus que ses couturières ? », il faut les imaginer, dans leur grotte, depuis le paléolithique, à coudre des costumes Kenzo pour égaler une année de revenu du PDG ; Marine Tondelier « Oui les milliardaires posent un problème social et environnemental », « Nous voulons une France sans milliardaires »…  ils sont d'ailleurs en train de se recroqueviller dans des bunkers protégés des risques environnementaux, voyant le péril venir…  C’est facile  de faire croire aux  pauvres de telles balivernes,  mais ça ne résiste pas  à la démonstration que nous offre la réalité : existe-t-il des  pays sans riches ? Réponse  non !  Et que se passe-t-il quand  on supprime tous les riches ? Réponse : que des pauvres, exemple  la Corée du Nord. On l’a compris, le beurre promis, c’est toujours  celui des autres. Et d’ailleurs si on suit le précepte de Sandrine Rousseau qui revendique  le droit à  la  « paresse », outre que celle-ci est la mère de tous  les vices, elle ne permet  pas non plus de « faire son beurre ».

Une première place symbolique.

Sur les trois marches du podium du millésime 2021, deux Américains, Jeff Bezos (177 milliards de dollars) et Elon Musk (151 milliards), puis le Français Bernard Arnault (150 milliards dollars). L’estimation de ces trois fortunes phénoménales et plus encore leur évolution d’une année sur l’autre reflètent fidèlement la valeur boursière des trois entreprises, dont le dénominateur commun est d’avoir été créées par leurs propriétaires actuels. Même si Forbes actualise son classement en temps réel, toutes les cinq minutes, au gré des fluctuations boursières, le hit-parade des milliardaires n’est pas une science exacte. Bernard Arnault doit uniquement sa première place récente à la chute d’Elon Musk qui a vu sa fortune dégringoler de plus de 100 milliards de dollars depuis janvier alors que les valeurs technologiques ont été pénalisées par les marchés financiers depuis le resserrement de la politique monétaire des banques centrales. La place de Bernard Arnault consacre la réussite d’un fleuron de  l’industrie française, mais  en France, la gauche n’aime pas la réussite !

 La parole à la défense.

Bernard Arnault explique : « Je constate avec un peu de surprise - encore qu’en France, il ne faut jamais être surpris - que les gens ne connaissent pas bien l’économie, donc on se fait critiquer par des gens qui ne connaissent pas bien le sujet dont ils parlent », a-t-il dit lors de la présentation des résultats annuels du groupe, qui a une nouvelle fois battu des records en atteignant 79 milliards d’euros de ventes et 14 milliards de bénéfices net. En 2022, « en France, nous avons recruté plus 15 000 personnes, ce qui fait du groupe le premier recruteur de l’Hexagone », a souligné le PDG du numéro un mondial du luxe qui mondialement a embauché 40 000 personnes en 2022. « Un emploi créé chez LVMH en génère quatre chez nos fournisseurs, ce qui fait que nous entraînons 160 000 personnes qui travaillent indirectement pour LVMH », a-t-il ajouté. Bernard Arnault a également énuméré les 5 milliards d’euros d’investissements engagés pour rénover des ateliers ou en créer en France, soulignant que « plus de 500 boutiques et 100 sites de productions artisanales étaient implantés dans les territoires français ». « Le groupe paie 5 milliards d’impôts sur les sociétés par an dans le monde, dont près de la moitié en France alors que près de 90 % de nos productions sont vendues à l’étranger », a-t-il ajouté. Pour la France, « l’empreinte fiscale totale, c’est-à-dire le cumul impôt sur les sociétés, la TVA et les charges sociales de LVMH, est de plus de 4,5 milliards d’euros par an ».

Les riches, ça crée de l’emploi, ça investit et ça paie des  impôts, beaucoup d’impôts, dans le pays le  plus taxé et le plus redistributif du monde. Et ça ne coûte rien de le rappeler.

 


MAIS A QUOI DONC SERT BECHU ?

Bechu ministre

 

Le fringant maire d’Angers nous avait habitués à plus de brio.

Celui dont il  était courant d’entendre dire qu’il a deux cerveaux, tant son acuité intellectuelle impressionnait, paraît aujourd’hui bien pâlichon dans ses fonctions de Ministre de la « Transition écologique ». Le  moins qu’on puisse dire c’est que pour  l’instant, ses déclarations ne cassent pas trois pattes à un canard et que ses rares propositions depuis l’été dernier se gardent bien de sortir des sentiers battus. Evidemment, on n’attendait pas de lui qu’il s’empare des thèmes des Verts avec la radicalité d’une Sandrine Rousseau, qui puent plus l’idéologie woko-marxiste que la défense de la planète, et qui n’entrent pas dans son logiciel de pensée. A  sa décharge, il a hérité d’un Ministère amputé de la très stratégique « transition énergétique » confiée à Agnès Pannier Runacher, et c’est d’abord la Première ministre, directement chargée de la « planification écologique », qui fixe le cap, ce qui finalement lui laisse peu de marge de manœuvre et un espace où il reste  peu de grain médiatique à moudre. Néanmoins, même si le ministre aime s’appuyer sur son bilan à Angers pour convaincre ses interlocuteurs qu’il n’est pas devenu sensible aux questions environnementales sur le tard, pour  l’instant, on le sent en mal d’inspiration.

Béchu sans idées, c’est impossible. 

Je ne vois que deux explications à sa relative discrétion  depuis sa  nomination.  La  première, c’est une absence de marge de manœuvre : coincé entre les positions dogmatiques des écolos et un axe gouvernemental qui s’en inspire, il fait le  dos rond pour ne pas  mettre en œuvre une politique qui lui est dictée et pour laquelle il ne partage peut-être pas les fondamentaux. En témoigne sa sortie sur la « génération climat » très radicale : «  Elle est utile au débat public, car elle contrebalance ceux qui se fichent de l’écologie. Mais je dis aussi qu’une société est riche de toutes ses composantes. Je trouve indécent le “bashing” des anciens et des “boomers”  ». Les boomers dont je suis l’en remercie car effectivement, la  radicalité de ces commandos d’activistes les exaspère, et peut-être bien,  lui aussi. La seconde explication tient dans le  parcours de Christophe Béchu : c’est un « libéral » et un « pragmatique » et je ne serais pas étonné qu’il ait un penchant pour l’écologie « non punitive », dans le droit  fil des  politiques de « défense de l’environnement », comme  on les définissait naguère, conception peu compatible avec les développements contemporains et les errements sur les causes du réchauffement climatique. Il doit avoir peu d’intérêt pour la « décroissance » et la création d’un « crime d’écocide ». Comme exprimer ses vraies convictions ne serait pas audible dans le cadre du gouvernement  actuel, il doit préférer se taire et avancer prudemment.  

Alors qu’est-il donc allé faire dans cette galère ?

Il voulait être ministre, ça on le sait depuis  longtemps. S’il a accepté ce ministère, c’est probablement en désespoir de cause. Il aurait été plus utile ailleurs, à  n’en pas douter,   aux collectivités  territoriales ou aux Transports,  par exemple.  Mais comme le temps passait et que l’avenir est incertain,  surtout avec une France imprévisible, il a peut-être préféré « tenir ». Il se retrouve avec un Ministère réputé compliqué pour lequel les obscurantistes verts ne lui accorderont aucune légitimité. Il risque d’y ternir son image « d’homme efficace » qui a fait sa réputation à Angers  où il a littéralement transformé la ville et rénové la voirie. Il pourrait se retrouver piégé par un portefeuille qui ne permet guère la nuance face à des postures radicales qui ne lui correspondent pas et veulent imposer un « tout ou rien », et quoi qu’il fasse accusé du « rien ». Dénoncé comme « illégitime » dès sa nomination, il aura beau faire, ça ne sera jamais assez. C’est l’échec assuré.

Il y aurait pourtant à faire. 

Et d’abord, ouvrir lucidement le débat sur la part anthropique de l’Homme dans le réchauffement climatique, afin de repositionner une véritable écologie d’adaptation au climat  en s’appuyant sur la recherche scientifique et l’innovation qui suppose la croissance pour les financer. Ensuite de tirer au clair les  vraies causes du réchauffement, à rechercher dans la  complexité des  paramètres qui président aux changements, et dont les scientifiques ne maîtrisent pas toutes les données. Enfin, de vérifier la véracité des graves accusations de manipulation des opinions par des savants, les rapporteurs du Giec et  les médias, énoncées par Steven Koonin dans son livre : « Climat, la  part d’incertitude ». On comprend que si les émissions de CO2 ne sont  pas la principale cause dans le processus de réchauffement, cela change beaucoup de choses  dans les décisions politiques à  prendre  à court, moyen et long terme. La  situation politique actuelle est trop fragile pour qu’il puisse se  permettre une telle démarche qui serait aussitôt jugée « climatosceptique » et « insupportable » par le tribunal  médiatique.  

Il rêverait de revenir aux commandes de sa bonne ville  d’Angers que je n’en serais pas surpris. Encore faudra-t-il que son image ne soit pas trop ternie et que l’intérimaire de service n’ait pas fait trop de bêtises. On se doute qu’il surveille ce qu’il fait comme le lait sur le feu. J'en connais un au moins qui ne serait pas mécontent qu'il se plante en pensant à 2027...

 


ZOOM SUR LA CHINE

 

Chine grande muraille

Le déclin démographique.

Entre la fin 2021 et la fin 2022, la Chine a compté 850 000 habitants en moins : c’est  une baisse massive. Cela n'était jamais arrivé depuis la Grande Famine en 1961 sous Mao. La population dépasse encore les 1,4 milliard d'habitants, mais plus pour longtemps. Avec « seulement » 9,56 millions de naissances contre 10,62 millions l'année dernière, le  pays  enregistre le chiffre le plus bas depuis 1950. Et avec 10.41 millions de décès, le solde négatif est plus important que celui qui était anticipé. En 2023 avec la vague de décès COVID, cela ne risque pas de s'améliorer. Il était prévu que la Chine atteindrait son pic de population en 2030. C'est venu beaucoup plus tôt. Le Bureau national chinois des statistiques avance les explications suivantes : les couples veulent moins faire d'enfants pour des raisons matérielles, les mariages et les premières grossesses ont lieu de plus en plus tard, et le nombre de femmes en âge d'avoir un enfant est en baisse. Ces raisons ne sont pas spécifiques à la Chine mais elles y sont amplifiées. L’empire du milieu suit, en accéléré, la voie du Japon et de la Corée du Sud qui détient le taux de fécondité le plus bas du monde, en dessous de 0,80 alors que le taux nécessaire au renouvellement d'une population doit être supérieur à 2, comme l’on sait.

Les conséquences.

Pour la Chine, c’est évidemment moins de chance de devenir la première puissance économique mondiale. Le déclin démographique, nous sommes bien placés pour le savoir,  c’est une pression à la baisse sur la croissance et l'inflation (exemple, le Japon), et un déséquilibre massif du système des retraites (mais les Chinois n'auront pas de grève quand ils vont mettre l'âge de départ à la retraite à 75 ans). D’autre part, c’est l'Inde cette année qui devient le pays le plus peuplé. C’est un séisme our la Chine et de façon générale, l'évolution de la démographie dans le monde est un séisme pour l'économie mondiale.

Chute de la croissance.

C’est l’autre mauvaise nouvelle pour la Chine : seulement 3% de croissance en 2022, contre 8,1% en 2021. Si on met à part l'année 2020 et sa croissance de 2,2% du fait du Covid, il faut remonter à 1976, année de la mort de Mao, pour retrouver un taux de croissance aussi bas. Toutes les questions portent maintenant sur la reprise de la croissance avec la levée des restrictions Covid. A ce sujet, les prévisionnistes sont dans le brouillard. On  peut néanmoins espérer une reprise très massive une fois passée la vague actuelle de décès et d'infections. Pour les raisons habituelles : le confinement a conduit à une accumulation de l’épargne qui va faire exploser la consommation et, l’immunité collective étant atteinte, la machine économique chinoise va se remettre à tourner à  plein régime. A  titre d’exemple, La Chine est en train d'écraser le marché automobile. Son avance sur les véhicules électriques et la naïveté de l'Europe dans ce domaine vont lui permettre d'accélérer sa conquête. Elle vient de dépasser l'Allemagne et est devenue le deuxième exportateur mondial de voitures. Le Japon, premier exportateur encore, est dans sa ligne de mire. La Chine va déferler sur une Europe qui veut se convertir à marche forcée à l'électrique sans laisser le temps à ses constructeurs européens de s'adapter. L'Europe est une passoire automobile et la Chine va en profiter. Voilà un dossier qui donne du grain à  moudre à Thierry Breton, notre  Commissaire européen, qui a déjà tiré la sonnette d’alarme.

 


BREXIT : LE MAUVAIS CHOIX DU ROYAUME-UNI

Brexit_scenario_catastrophe

 

Voilà deux ans que le Royaume-Uni est sorti de l’Union européenne.

La pandémie du Covid et sa gestion erratique par Bojo a brouillé les cartes pendant ces deux années, ne permettant pas de faire la part des choses de l’impact économique dû à l’une ou à l’autre. Aujourd’hui c’est clair : notre voisin d’outre Manche est loin de récolter les bénéfices escomptés de la liberté britannique retrouvée et  les mécomptes s’accumulent. Le  Brexit a un réel impact économique qui vient s’ajouter aux difficultés engendrées par les séquelles de la crise sanitaire ou la guerre en Ukraine. Le rapport récent des chambres de commerce britanniques vient le  confirmer.

Les  inconvénients s’accumulent.

Ainsi, les PME britanniques sont confrontées à des  problèmes structurels et  non plus temporaires, causés par la rupture  avec l’UE. Plus de trois quarts des entreprises commerçant avec le continent (77%) estiment que l’accord actuel ne les aide pas du tout à augmenter leurs ventes ou à développer leurs activités. Au contraire, plus de la moitié d’entre elles peinent à s’y retrouver dans les nouvelles règles. Le marché unique avait bien des avantages aujourd’hui perdus. Aujourd’hui, la frontière est un frein réel aux échanges. Le refus de Bojo d’un accord à la Suisse et son comportement de « flibustier » à l’époque, se paie aujourd’hui. Les chefs d’entreprises aimeraient en effet éliminer les contrôles sur les produits végétaux et animaux. Ils voudraient aussi un nouveau deal à la norvégienne pour réduire les complexités liées à la TVA sur les importations de faible valeur, et une reconnaissance unilatérale des normes européennes en matière de produits industriels et électroniques.

Les  échanges souffrent.

D’autre part, de l’autre côté de la Manche, on constate que la sortie de l’UE a fait grimper le prix des produits importés, a freiné les investissements des entreprises et nui au commerce. Selon le Centre for European Reform, le  Brexit aurait réduit le PIB de la Grande-Bretagne de 5,5%. Les investissements ont baissé de 11% et le commerce des marchandises de 7%. Sur un an, ce seraient 40 milliards de livres de recettes fiscales perdues pour le gouvernement. Evidemment,  ce trou a dû être comblé par une hausse des impôts : un budget de rigueur concocté en urgence par le chancelier de l’Échiquier Jeremy Hunt avec 30 milliards de  livres de baisse de dépenses et 25 milliards de hausses d’impôts. Le Brexit a bien créé un choc économique qui devrait se traduire sur le long terme par une baisse de 4% du PIB.

Une liberté vide.

Des inconvénients qui sont loin d’être compensés par la liberté retrouvée. Pour l’instant c’est l’impact négatif sur les échanges commerciaux du pays qui l’emporte, en les ralentissant bien plus rapidement que dans le reste du monde. Si Rishi Sunak, le Premier Ministre s’entête à répéter que le Brexit «peut apporter et apporte déjà d’importants bénéfices et opportunités pour le pays», ses déclarations cachent mal les fortes déceptions sur le plan international. La réalité c’est que la moisson d’accords de libre-échange que les Britanniques étaient censés faire à travers le monde est pour le moment plutôt maigre. Même le grand accord rêvé avec les États-Unis ne semble pas devoir aboutir dans un avenir proche. Alors, il reste une maigre victoire dont les députés conservateurs font grand cas : l’augmentation des quotas des pêcheurs - 30.000 tonnes - grâce à la souveraineté retrouvée sur les eaux britanniques.

Le doute et le bon sens.

Et logiquement, le doute s’est installé dans l’opinion et ne cesse de grandir. 56% des Britanniques estiment désormais que le Brexit était une erreur, contre 32% seulement pensant que c’était le bon choix. Une évolution qui complique l’action du Premier Ministre, partisan convaincu du divorce,  face aux tentations séparatrices de l’Ecosse et au moment où son gouver­nement travaille « d’arrache-pied » pour trouver une issue aux négociations avec l’UE à propos des dispositions commerciales post-Brexit en Irlande du Nord, évidemment intenables en l’état. Rishi Sunak semble avoir la volonté d’améliorer la relation avec les Européens, en se montrant plus pragmatique. Mais malgré le temps qui a passé, les esprits continuent à vite s’enflammer sur le sujet. Suspecté de vouloir adoucir la rupture avec l’UE, un article du Sunday Times a mis le feu aux poudres, en affirmant que des membres du gouvernement projetaient de « mettre la Grande-Bretagne sur la voie d’une relation similaire à celle de la Suisse avec l’Union européenne ». Les Brexiters durs ont immédiatement crié à la trahison, et le Premier Ministre a dû démentir et répéter sa foi dans le Brexit. Pour simplifier la situation, l’Administration Biden accentue sa pression qu’un accord soit trouvé avec l’UE à propos des dispositions commerciales post-Brexit en Irlande du Nord. A cet effet, un descendant de la dynastie Kennedy a été nommé comme émissaire spécial pour l’Irlande du Nord. Washington aimerait qu’un accord sur le « protocole nord-irlandais » intervienne avant le printemps et le 25e anniversaire de l’accord du Vendredi saint, qui, en 1998, a mis fin à trois décennies de conflit.

Nos voisins grands bretons devront bien s’y résoudre : il faudra bien qu’ils trouvent le moyen de rétablir des relations assouplies avec l’Union. C’est une question de bon sens. On ne tourne pas le dos impunément à un marché de 400 millions de consommateurs situé, qui plus est, à quelques encablures de ses côtes. A  moins qu’ils préfèrent continuer à végéter… Finalement être dans l’Union n’est pas si inconfortable que ça et offre bien des avantages !

 

 


ET MAINTENANT ?

Manif 19 janvier

 

Rendez-vous au 31… pas du mois d’août, non, janvier. Il y avait du monde dans les rues hier,  mais c’était tout sauf inattendu, dès lors qu’il s’agit de réformer le financement des retraites. Comme les fois précédentes, les éternels protestataires se mobilisent.  Un peu plus, un peu moins, ça ne change pas l’obligation incontournable de procéder aux ajustements nécessaires si l’on veut garantir la pérennité du système par répartition. Comme toujours, quand il y a un problème, syndicats et partis de gauche  proposent comme solution de venir à la manif’. Soit, manifestez !  Les chiens aboient, la caravane passe.

C’est bien pour ça que selon un sondage, 80% des Français considèrent que  la réforme sera votée et s’appliquera, comme les fois précédentes,  même  s’ils ne l’approuvent pas. Au fond d’eux-mêmes ils savent bien qu’il n’y a pas d’autre solution. Cela me rappelle la cuillère d’huile de foie de morue : il fallait bien l’avaler pour aller  mieux. Et le gouvernement aurait bien tort de céder. 1 million de manifestants sur 30 millions d’actifs, et  encore, ceux qui étaient dans la rue ce sont les abonnés  aux défilés contestataires : fonctionnaires, agents des services publics, qui n’ont rien à craindre et d’ailleurs sont très peu exposés.

Le parcours de la réforme est tout tracé.

Son adoption au Parlement est quasi certaine… Le gouvernement, qui ne dispose que d’une majorité relative à l’Assemblée nationale, devrait pouvoir compter sur les voix de la plupart des députés LR. La majorité au Sénat étant à droite, le texte devrait également y passer sans difficulté. Le débat parlementaire s’annonce agité, mais il ne pourra pas être entravé par la multiplication des amendements, car il sera limité à 50 jours. D’autant plus que cette réforme n’a rien de révolutionnaire ni d’extraordinaire… Pour une raison ou pour une autre - pénibilité, carrières longues… - le passage à 64 ans épargnera 40 % des Français. Et pour la première fois, elle tient compte des petites retraites, qu’elle revalorise. La potion aurait dû être plus amère mais, comme en 2010, le gouvernement a préféré temporiser sur le recul de l’âge de départ.

Idées fausses et faux problème.

En attendant, il va falloir s’employer à combattre toutes les idées fausses que les opposants font circuler pour tromper les Français, comme celle selon laquelle 25% des plus pauvres meurent avant 65 ans ou encore que les retraités les plus riches devraient être mis à contribution. A ce sujet, le gouvernement serait bien inspiré de ne pas écouter les hurluberlus de Terra Nova.  D’autant plus que La gauche et l’extrême-droite, alliées de circonstance, reconstituent un dossier qui a nourri bien des rancœurs, sur ces retraités qui vivent mieux que les actifs et dont la fortune personnelle est plus élevée. On s’étonne de ce que, après quarante ans de travail, un retraité ait accumulé plus de richesses qu’un jeune homme frais émoulu de l’école. Ce retraité, on l’a ponctionné plusieurs fois dans sa vie : il n’a pu recevoir un salaire sans en payer une forte fraction en cotisations et impôts sur le revenu ; quand il a épargné pour se préparer une retraite plus confortable, il a encore payé des impôts ; quand, enfin retraité, il a retiré une partie de son épargne pour améliorer le plat du jour, il a payé de nouveau. Il faut croire que La créativité fiscale amollit les esprits. Le pire  c’est que cette nouvelle ponction après celle de l’augmentation de la CSG  serait une injustice qui ne réglerait  en rien l’impasse financière du système par répartition.

Le projet du gouvernement prévoit des changements qui ne coûtent rien, qui n’augmentent les taxes d’aucun citoyen et qui feront entrer dans les caisses des sommes considérables. À force de présenter le projet gouvernemental comme un épouvantail, on conçoit, au nom d’une idéologie qui a déjà fait des ravages, une sorte de lissage des revenus.  La France de  M.  Mélenchon et de Mme Le Pen, c’est celle de la pauvreté généralisée. Non, merci. 

Revenons au bon sens.

La réforme  propose que les Français, qui ne sont pas accablés par les 35 heures, travaillent un peu plus pour accéder à une pension décente, parce que le travail est la source de la prospérité. Ce n’est quand même pas compliqué. 

 


CLIMAT : QUAND LES FAITS DEMENTENT LES PROJECTIONS …

Climat  la  part d'incertitude

 

Je ne pensais pas qu’on nous mentait à ce point-là !

Les écolos nous racontent des balivernes sur le réchauffement climatique, on le sait depuis longtemps. Ils le font par idéologie et ont décidé une fois pour toutes, parce que ça les arrange, que les  activités humaines en sont les principales causes par les rejets de CO2 et autres gaz à effet de serre. Ce qu’ils visent c’est l’économie libérale et sa logique de croissance. La  surprise, c’est qu’ils ne sont pas les seuls. Le livre de Steven KOONIN, « Climat, la part  d’incertitude » est édifiant. Physicien éminent, l’ex-secrétaire d’État chargé du climat de Barack Obama accuse certains de ses pairs, mais aussi les politiques et les médias, de surfer sur les angoisses de l’opinion au mépris de la rigueur scientifique. Il s’est plongé avec des collègues tout aussi capés que lui dans les données les plus récentes sur le réchauffement climatique, et notamment le dernier rapport du GIEC, et y découvre des « faiblesses cruciales » qui l’amènent à affirmer que « nos connaissances scientifiques ne sont pas suffisantes pour faire des projections utiles sur la façon dont le climat changera au cours des prochaines décennies, et encore moins pour savoir l’effet que nos actions auront sur lui ».

« Climat, la part d’incertitude »  est un plaidoyer pour l’ «intégrité ».

Intégrité des scientifiques, d’abord : Steve Koonin ne cache pas son peu d’estime pour ceux de ses pairs qui soutiennent « qu’une information légèrement manipulée n’est pas gênante si cela peut contribuer à “sauver la planète”». Dans une langue très claire, il démontre que « les résultats de la multitude de modèles climatiques ne coïncident pas, voire se contredisent entre eux et avec de nombreux types d’observations ».

Intégrité de certains dirigeants d’organismes internationaux, ensuite, comme ceux de l’Organisation mondiale de la santé, dont il donne un exemple de « désinformation éhontée » l’affirmation selon laquelle la pollution de l’air à l’intérieur des habitations dans les pays pauvres résulterait du changement climatique. « On y fait la cuisine au feu de bois ou en brûlant des déjections animales ou des déchets agricoles », rappelle-t-il. Le problème résulte donc de la pauvreté et pas du réchauffement du climat.

Il n’épargne pas non plus les journalistes - le catastrophisme fait vendre. Bref, selon lui, « les médias, les hommes politiques et souvent les rapports d’évaluation eux-mêmes déforment sans vergogne ce que dit la science concernant le climat et les catastrophes. Ceci met en cause les scientifiques qui rédigent les rapports et les révisent avec trop de désinvolture, les journalistes qui les répètent sans le moindre esprit critique, les rédacteurs en chef qui laissent faire, les militants et leurs organisations qui jettent de l’huile sur le feu et les experts dont le silence public cautionne l’imposture ».

Alors, climatosceptique ?

Ce serait trop facile ! La publication du livre de Steven Koonin a, logiquement, suscité un tollé chez tous ceux qu’il accuse d’imposture. Pas de chance pour ses détracteurs, ils ne peuvent pas lui coller l’étiquette infamante de «  climatosceptique », puisqu’il écrit en toutes lettres : « Il est hors de doute que nos émissions de gaz à effet de serre, en particulier le CO2, contribuent au réchauffement planétaire.» Il reconnaît même qu’« en contribuant au réchauffement climatique, nous avons contribué à la hausse du niveau de la mer ». Mais il ajoute, schémas à l’appui, qu’il n’y a « guère de preuves que cette contribution a été ou sera significative et encore moins désastreuse ». Tout simplement, la mécanique climatique est tellement complexe, qu’aucun de nos « modèles » ne  permet d’établir ni de mesurer la  part humaine. Et il explique pourquoi l’objectif de la suppression totale des émissions de gaz à effet de serre, prôné par les partisans de la décroissance, n’est ni justifiée ni tenable socialement. Pour le coup, il n’y a pas de « part d’incertitude » dans le projet décroissant, il sera néfaste !

Quelques zooms :

Il ne faut  pas confondre événements météorologiques et climat, constat du temps que nous observons au jour le jour et ce qui se mesure sur le temps long. Ainsi :

.  Les  activités humaines n’ont pas eu d’impact détectable sur les ouragans au cours du siècle passé.

. La calotte glaciaire du Groenland ne diminue pas plus vite aujourd’hui qu’il y a quatre-vingts ans.

. De puissantes forces naturelles impactent le climat et la question n’est pas de savoir si le globe s’est réchauffé récemment, mais plutôt de savoir dans quelle mesure ce réchauffement est causé par les hommes.

. Les influences humaines ne représentent aujourd’hui que 1% de l’énergie qui circule dans le système climatique. Elles sont donc  modestes.

. Il est hors de doute que nos émissions de gaz à effet de serre contribuent au réchauffement planétaire. Mais les influences humaines sont difficiles à distinguer des autres aspects du système climatique. Ainsi dans le rapport du GIEC, les résultats présentés sont des modèles « moyens » dont les éléments sont en désaccord complet. Autre point crucial : l’incapacité des modèles à reproduire le passé. Cela érode la confiance que l’on peut accorder à leurs projections du climat de l’avenir. La modélisation climatique laisse donc gravement à désirer.

. Les présentateurs de la  météo se sont mués en experts du climat pour pointer du doigt les influences humaines comme cause des vagues de chaleur, sécheresses, inondations, incendies, tempêtes  … toujours « sans précédents » !  Ce n’est pas ce que nous dit la science. Les observations effectuées sur un siècle entier indiquent que la plupart des événements météorologiques « extrêmes » ne révèlent aucun changement significatif. Aucune tendance à long terme pouvant être attribuée à des influences humaines. C’est le cas, notamment des cyclones et des ouragans. Les citer comme un exemple des ravages du changement climatique provoqué par les activités humaines est, au mieux  peu convaincant, et, au pire, carrément malhonnête !

.  Non, il n’y a pas de changement rapide en matière de précipitations.

. Non, la  mer ne va pas nous submerger. Le niveau des océans continue de monter, comme il  le fait depuis 20 000 ans, avec ses variabilités cycliques.

Il est clair que les médias, les hommes politiques et souvent les rapports d’évaluation eux-mêmes déforment sans vergogne ce que dit la science concernant le climat et les catastrophes. Ceci met en cause les scientifiques qui rédigent les rapports, les  journalistes qui les répètent sans le  moindre esprit critique, les militants et leurs organisations qui jettent de l’huile sur le feu et les experts dont le silence public cautionne l’imposture. La répétition constante de ces mensonges sur le climat les transforme en « vérités » acceptées. Et gare à ceux qui oseraient les contredire !

Ceux qui nous prédisent des températures de 45° et plus en été à l’horizon 2040 auront l’air malin si le petit âge glaciaire prédit par la NASA se déclenche en 2035. Mais je ne serai peut-être plus là pour les narguer, et eux non plus, probablement.

La lecture est parfois ardue, c’est vraiment scientifique, mais le  livre reste très accessible et j’y ai trouvé plein de réponses à mes doutes. Sur le climat, et compte tenu de la part d’incertitude établie, il est urgent d’ouvrir le débat et de n’en pas  laisser le  monopole aux idéologues, aux menteurs et aux demi-habiles qui nous gouvernent.

 Climat, la part d'incertitude, Steven E. Koonin, L'Artilleur.


PASSAGE OBLIGATOIRE, QU’ON LE VEUILLE OU NON !

Retraites 3

 

Commençons par deux vérités : d’abord, bosser moins et moins longtemps c’est un choix, mais c’est celui de l’appauvrissement ; ensuite nous allons vers toujours  moins d’actifs et toujours  plus de retraités. Une fois qu’on a dit ça, on comprend que l’équation du financement des retraites est simplissime.

Il  ne fallait pas reculer l’âge de départ.

Depuis quarante ans  nous sommes confrontés à cette évidence, surtout depuis que Mitterrand à décrété la retraite à 60 ans sans s’assurer du coût de cette décision démagogique et de son financement. Déjà Michel Rocard  en avait fait le constat et soulignait que la conséquence inéluctable du vieillissement démographique pour  le système de retraites par répartition serait un déficit grossissant qui pourrait le mettre en péril. Et depuis, tous les dix ans, les gouvernements de gauche comme de droite ont mis à l’ordre du jour une actualisation du financement en actionnant les trois paramètres dont  on dispose : allongement de la durée de cotisation, recul de l’âge de départ et hausse  des cotisations. Chemin faisant, ces leviers se sont amenuisés, notamment celui des cotisations qui ont atteint un seuil difficile à franchir : avec un taux de 28%, c’est déjà l’un des  plus élevés d’Europe, face  à un accroissement du nombre d’ayant droit, conséquence du « baby boom »,  une diminution  du nombre des cotisants du fait de la  baisse du taux de natalité (1,7 pour 1) et une durée de  versement  des pensions plus longue avec l’allongement de la durée de la vie  (80 ans en moyenne).

L’ignorance surinformée.

Quand  je découvre que 60% des Français sont contre la réforme proposée qui est pourtant déjà insuffisante au départ, je me frotte les yeux. Faut-il que l’argent  magique du « quoi qu’il en coûte »  les ait anesthésiés à ce point qu’ils  ne voient pas l’évidence ? La France vieillit et  ne fait plus assez  d’enfants depuis  longtemps, mais les Français ne veulent pas l’admettre. A leur décharge, tous les débats sur le financement qu’on leur propose sont d’une extrême confusion et l’argument principal  « on vit plus  longtemps, il faut travailler plus longtemps » fait l’objet de  négations, de procrastinations, de querelles compliquées de chiffres, de courbes  que nous  livrent des experts et des économistes… toute cette  flopée de demi-habiles prompts à encombrer les plateaux avec leurs arguties comme pendant la crise sanitaire. La  conséquence, c’est  la déconnection de nos concitoyens  avec  la réalité, ils préfèrent se cacher les yeux ou se boucher les oreilles.

La démographie oubliée.

C’est la grande absente de la réforme présentée  par  Elisabeth Borne. C’est  un incroyable  impensé. Pourtant la  question démographique est centrale pour penser le système de retraite par répartition qui est fondé sur une solidarité intergénérationnelle qui se conjugue au présent immédiat. Car les cotisations d’aujourd’hui servent à payer les pensions d’aujourd’hui.  Autrement dit, si l’on tient au système par répartition rappelons que les actifs paient les retraites de leurs parents  parce qu’ils sont assurés que leurs enfants paieront pour eux. Encore faut-il qu’ils en aient ! C’est l’oubli de la démographie qui a mis notre système  en danger ; la  politique familiale avait été fragilisée ces  dernières décennies, mais les coups les plus sévères ont été portés sous François Hollande et Emmanuel Macron. Si l’on veut garder notre système de retraite, il faut restaurer une politique familiale en tant que politique destinée à favoriser la  natalité alors qu’elle est devenue une politique d’aide sociale destinée aux  plus fragiles, à cause d’une vision  progressiste qui ne sait pas voir autre chose qu’une société d’individus. De ce fait, la réforme proposée veut donner  l’illusion d’agir sur le fond mais finalement n’achète qu’un peu de répit.

La démagogie et la surenchère syndicale et politicienne.

Dans le concours des lapins crétins  qui s’opposent à la réforme, je ne sais qui remportera la  palme entre les partisans de Mélenchon et ceux de Le Pen. La trajectoire financière montre en effet que le financement sera dans le rouge au cours des vingt cinq prochaines années, quelles que soient les conventions de calcul et hypothèses retenues. On peut affirmer avec précision que les déficits cumulés à partir de 2022 atteindront en 2050 entre 11% et 16% du PIB selon les scénarios, soit entre 700 et 1 000 milliards d’euros. Ne rien faire empêchera de payer des pensions décentes aux futurs retraités. Que Mélenchon et Le Pen disent clairement qu’ils font le choix de la pauvreté !  Déjà, ce que propose le gouvernement ne permettra de dégager que 14 à 16 milliards d’euros à l’horizon 2030, alors que les déficits prévus tournent autour de 20 milliards,  sans compter les 30 milliards des pensions publiques à la charge de l’Etat. Non seulement les syndicats et  les  populistes jouent un jeu irresponsable, car il n’est pas  possible qu’ils ne sachent pas la réalité, mais en empêchant un rétablissement pérenne de la trajectoire du financement, ils nous condamnent à revenir à la charge à  nouveau dans moins de dix ans.

La mesure d’âge est  fondamentale.

Le  gouvernement ne peut agir que sur trois leviers : relever l’âge, augmenter les cotisations, baisser  les pensions. Augmenter les cotisations n’est plus possible, on l’a vu ; baisser les pensions c’est déjà fait depuis dix ans avec le gel des augmentations ;  reste le recul de l’âge de départ. Cette dernière mesure est la plus efficace  et peut s’accompagner de l’allongement de la durée de cotisation. En travaillant tous collectivement un peu plus, les Français peuvent créer de la richesse pour financer leur système social. 65 ans aurait été la bonne décision qui permettait de sortir de la  nasse par le haut, de réaliser les économies nécessaires à l’équilibre  à l’horizon 2050, de faire baisser la pression des taux sur la dette française, de mettre la France au diapason des autres pays européens en matière d’âge de départ, tout en garantissant le niveau des pensions. Rappelons qu’à la suite de la réforme de 2010 sous Sarkozy, le taux d’emploi des seniors  est passé de 39,7% à 56%  aujourd’hui ;  L’idée que relever l’âge de départ met plus de seniors au chômage est fallacieuse. Quant aux carrières longues le système  de retraite anticipée est déjà en place.

Agir  pour les jeunes génération, c’est faire en sorte que celles-ci aient confiance en l’avenir. Les ajustements paramétriques périodiques, qui génèrent tant d’oppositions, ne sont pas propices à créer ce climat. C’est pourquoi, il faudrait aller au-delà  en instaurant un étage de retraite par  capitalisation, tout en conservant le socle par répartition. De nombreux dispositifs vertueux sont possibles et d’ailleurs ils existent dans une  partie de la fonction publique.  Ce serait un bon  moyen d’alléger le fardeau de l’Etat tout en garantissant des  pensions pérennes avec un taux de remplacement acceptable. Cette approche permettrait d’améliorer le niveau de vie des futurs retraités, de réduire la dette  publique et de responsabiliser  les actifs par leurs investissements.

Avant les grèves et les journées de protestation, posez-vous la question : pourquoi une catégorie de Français aurait-elle le droit éternellement à des régimes spéciaux ? Serait-ce parce que ceux-là s’arrogent le droit de  bloquer le pays ?  …

 


LA SCIENCE EXISTE ENCORE !

Tryphon étoile

 

Oui, la  science existe encore et c’est notre meilleure antidote contre tous les obscurantismes qui la confondent avec les croyances et les idéologies. L’année 2022 nous a apporté  quelques belles avancées de la connaissance et des progrès qui apportent à l’être humain la dose d’espoir qui permet d’envisager l’avenir autrement que sous l’angle dramatisé et inutilement anxiogène du réchauffement climatique propagé par les écolos et le GIEC.

Les exploits de James Webb.

Le télescope spatial américain envoyé par une fusée Ariane 5 en décembre 2021 nous  a envoyé des images époustouflantes du fond de l’univers. Cet observatoire astronomique, le  plus grand et le plus ambitieux jamais envoyé dans l’espace, a coûté 10 milliards de dollars. En observant les galaxies dans les ondes infrarouges avec une  sensibilité et une précision sans équivalente, le James Webb réalise des clichés qui sont à la  fois un magnifique spectacle pour les  béotiens et le support d’innombrables découvertes pour les astronomes. On a ainsi pu découvrir de spectaculaires nébuleuses dans lesquelles  naissent les étoiles, des galaxies hyperlointaines nées peu après  le « big-bang », des exoplanètes… L’Homme continue d’apprendre.

On a dévié un astéroïde.

Un  peu comme  « on a marché sur la Lune », en septembre  dernier la  sonde américaine Dart (fléchette), a percuté un astéroïde pour le dévier de sa  trajectoire. Dimorphos, 170 m de diamètre, ne présentait aucun risque pour la Terre,  mais  il  s’agissait  d’un exercice pour évaluer notre capacité à réaliser une telle manœuvre. L’impacteur cinétique de plus de 500 kg qui arrivait lancé  à 22 500 km/h a percuté  sa cible à plusieurs milliers de km d’altitude et  l’opération s’est révélée très efficace. Pour une véritable mission de défense planétaire avec un astéroïde qui menacerait de s’écraser sur notre planète, il faudrait réaliser la collision  plusieurs  mois à l’avance afin que  la déviation soit suffisante pour éviter une catastrophe.

2 millions d’années  plus tôt.

Une équipe internationale de chercheurs est parvenue à identifier de l’ADN d’animaux, de plantes et de microbes datant d’environ 2 millions d’années, en prélevant des échantillons de sédiments dans le pergélisol de l’extrême nord du Groenland. Des mastodontes, rennes, lièvres, lemmings et oies, peuplant des forêts de peupliers, de bouleaux et de thuyas… Les scientifiques ont reconstitué tout l’écosystème de cette région du globe qui connaissait alors des températures bien plus douces qu’aujourd’hui… Tiens, tiens, le  climat aurait donc déjà changé ?

Vous pourrez demander la  Lune.

Avec Artémis, la Nasa reprend le chemin de la Lune. 50 ans après, une capsule Orion a été envoyée autour de notre satellite naturel. Cette fois, le  vaisseau Orion a fait le voyage en mode automatique avec de simples mannequins à bord, et tout s’est parfaitement bien passé. Des  astronautes seront du voyage autour de la Lune lors de la prochaine mission  Artémis 2, prévue en mai 2024. Pour l’agence spatiale européenne, qui fournissait le module de service de la capsule, apportant énergie et propulsion, le succès est total et ouvre la porte à  l’envoi dans les prochaines années d’un astronaute européen autour de la Lune. Si  tout va bien le premier alunissage d’une femme astronaute américaine est prévu en 2025.

InSight.

Après 4  années sur Mars, la  mission InSight est  un formidable succès. Le sismomètre français emporté par la Nasa, a révolutionné notre connaissance de l’intérieur de la planète rouge (cocorico). Un des grands succès est d’avoir réussi à enregistrer des secousses dues à des impacts  de météorites sur Mars, provoquant des cratères de plus de 130 m de diamètre à la surface, soit les plus gros cratères d’impact connus qui se sont formés durant les derniers siècles sur l’ensemble des planètes du système solaire. Pour faire court, cela a permis de perfectionner les  modèles de calcul sur la propagation des ondes dans la croûte et le manteau martiens. On a ainsi obtenu plus détail sur les couches inférieures de Mars, l’épaisseur de la croûte, la taille de son noyau… Enormément de progrès sur la connaissance de la planète.

En dehors de la conquête spatiale, il faudrait évoquer aussi la fusion nucléaire par  laser, réalisée par  les scientifiques américains du NIF, la greffe d’un cœur de cochon sur un malade qui a vécu deux mois, les progrès dans le traitement de la mucoviscidose, la puce informatique d’Elon Musk qui pourrait rendre la vue aux aveugles …  Loin du brouhaha et du tam-tam quotidien des réseaux sociaux et des médias continus qui ne s’intéressent qu’à l’écume des jours, l’intelligence est au travail et c’est  plutôt  rassurant, tellement notre époque semble montrer de notre espèce une image de bêtise et d’abrutissement.

Le génie humain n’a pas dit son dernier mot. Il est donc encore possible d’avoir foi dans l’avenir, si, si !

 


« PANTINE » ET COMPAGNIE …

Crétin

Petit tour d’horizon de l’état de notre société en ce début 2023.

Jusqu’où ira-t-on (laveur) …

L’année 2023 commence très fort niveau bêtise et je crains qu’on n’ait pas touché le fond. Comme si on n’avait pas assez de Sandrine Rousseau et de ses incongruités de féministe exacerbée. Voilà que la ville de PANTIN en région parisienne a décidé de féminiser son nom pendant un an afin de  « sensibiliser ses habitants à la  cause féminine ». Tchao Pantin, donc ! Avec une telle initiative, la cause de l’égalité femmes-hommes va  sûrement faire un grand bond.  Ce sont surtout les finances de la ville qui le sentiraient passer parce qu’il faudrait, pour  bien faire, remplacer les panneaux et tous les supports de communication. Prudent, l’édile se contentera d’un changement « symbolique » qui ne figurera pas dans les documents officiels. S’il y avait un Oscar de la connerie, nul doute que le  Kern qui officie comme maire pourrait concourir. J’ajoute que d’appartenir au PS n’est pas une excuse. D’ailleurs des habitants n’ont  pas hésité à trouver ça complètement stupide. De quoi aussi offusquer  la démocratie et un conseiller d’opposition de dénoncer une décision qui n’a pas été votée en conseil  municipal. Bref, s’il y a des progrès à réaliser  en matière d’égalité, la cause des femmes mérite mieux que ces coups de com’ débiles. En même temps, on apprend que le département de Seine-Saint-Denis  a décidé de rédiger son site internet en « écriture inclusive », pourtant décriée et même déconseillée par  l’Académie Française. Face  à ces offensives plus ou moins  wokistes et obscurantistes, faites comme moi, braves citoyens Séquano-Dionysiens, boycottez le site et faites savoir votre  mécontentement à ces élues et élus inconséquents !

Facebook contre CGT : 1-0

Il faut dire que l’année 2022 s’était terminée en beauté avec  une grève de la SNCF inédite obligeant  à l’annulation d’un TGV sur trois et mettant 200 000 passagers pris en otages sur le quai. Les   contrôleurs qui se considèrent comme les mal-aimés de la compagnie ferroviaire,  mécontents que les syndicats ne les suivent  pas, ont monté un collectif qui alimente une page facebook et se  sont passés des organisations syndicales  pourtant puissantes. Celles-ci, dépassées et pour ne pas rester en rade, ont déposé un  préavis de  grève sans pour autant appeler à l’arrêt de travail.  On admirera  l’hypocrisie.  De ce fait la grève des contrôleurs ne fut  pas illégale, privant la direction  de son  principal  recours. Ce collectif se montre plus maximaliste que les syndicats contestataires, expliquant que  les contrôleurs ne  veulent  pas se satisfaire des « miettes » qu’on  leur concède : les  miettes  en question consistent en une augmentation de la prime de travail de 600 euros brut par  an, dont une partie sera intégrée  au salaire à partir de 2024  sans oublier les augmentations de salaire proches de 12% octroyées en 2022-2023 à tous les cheminots… Voilà comment les « réseaux sociaux » peuvent nous pourrir la vie ! Face à cette brutalisation de la vie sociale qui permet la surenchère  de petites minorités, le  pouvoir politique ne peut pas rester indifférent et se contenter de prêches et de lamentations.  Il est  grand temps qu’il prenne les mesures qui s’imposent quitte à légiférer afin de rendre compatible le droit de  grève  avec tous les autres droits qui lui sont si souvent sacrifiés. Il va falloir aussi s’intéresser au rôle d’internet  afin d’en réglementer l’utilisation  et combattre les nombreux abus dont les réseaux sont les vecteurs.

Madame se meurt, madame est morte (la médecine)

Et pour se faire soigner, l’année commence comme la précédente s’est terminée : il ne faut surtout pas tomber malade. Triple épidémie, hôpital à la ramasse aux urgences saturées  et cerise sur le gâteau, médecins libéraux en grève. Prendre un simple rendez-vous relève de la galère. Le pays du « meilleur système  de santé au  monde » voit son accès aux soins partir en brioche. Après l’hôpital, c’est  la médecine de ville qui craque. La  situation n’est pas  meilleure aux urgences et au Samu qui parfois ne répond même plus. Si on ajoute aux grévistes, les généralistes en congé pendant les fêtes, on comprend que  toute la chaîne  médicale soit embolisée. Les  médecins libéraux se plaignent de la lourdeur de leurs tâches et des paperasses qu’on leur demande de plus en plus.  Ils veulent le doublement du prix de leur consultation, ce que  le gouvernement n’est  pas prêt à céder. J’ai le sentiment qu’on n’est pas  près d’en voir le bout.  Les  hospitaliers quittent l’hôpital, les déserts  médicaux s’étendent, l’augmentation du nombre des  médecins formés ne produira ses effets qu’à partir de … 2030. Bref, on a le temps de crever dix  fois ! Bah, il paraît qu’il est  toujours possible de se rabattre sur une « téléconsultation »… avec un robot au bout ?!

Vous avez dit « collector » …

Depuis ce premier janvier, les emballages jetables sont interdits pour la consommation sur place. L’écologie vient encore de frapper.  Mais ce qui est inattendu, c’est que les restaurants concernés, Mac Do et autres, qui ont mis  à disposition une « vaisselle » réutilisable, se voient  dévalisés par des clients pour le  moins indélicats. Chez l’étudiant et le bobo, ce  genre de gobelets et boites en  plastique est très tendance, les trouvant très « collectors ». Certains montent ainsi leur vaisselle à bon compte. Il est évident que ces vols coûtent beaucoup d’argent et limitent l’impact écologique puisqu’il faut que cette « vaisselle » soit utilisée plusieurs fois si l’on veut en limiter l’empreinte carbone. Ces vols sont suffisamment importants pour que le géant américain en appelle aux  pouvoirs publics pour l’aider à  mettre fin au phénomène de vols. Va-t-on procéder à des « fouilles  au corps » à la  sortie des enseignes au M  jaune ? En attendant, celui qui se frotte les mains, c’est le fournisseur de ces objets si prisés et pourtant de si peu de valeur….

Et… la  vie est belle !

 


SUR L’ESSENCE DIVINE DE JESUS…

Jésus l'enquête 2

 

A quelques jours de Noël, voilà un sujet qui mérite d’être abordé.

Jean STAUNE, philosophe des sciences et prospectiviste, dans un livre étonnant, propose une vision renouvelée  de l’Evangile de Saint-Jean. Analysant les propos du Christ rapportés par  l’apôtre, à la lumière de  la  physique quantique, ceux-ci montreraient qu’il n’est pas seulement un homme mais  l’incarnation de celui qui est à l’origine de notre Univers ! Ainsi,  les derniers progrès de la science donneraient une crédibilité nouvelle à cette conception  du dieu fait homme qui a pu paraître absurde à beaucoup pendant deux mille ans. Guillaume Roquette a interviewé l’auteur, Je vais essayer de vous en faire partager l’essentiel, à défaut de lire le livre.

Une enquête sur Jésus.

D’abord, l’auteur tranche dans le débat sur les évangiles en faveur de celui de Jean qu’il  affirme être le plus fiable  et le seul écrit par un témoin direct de l’enseignement de Jésus, ce que n’étaient pas Marc, Luc et  Matthieu. Pour lui, Jean était le fils spirituel du Christ, bien qu’il  n’ait jamais fait partie des 12 apôtres. Il ressort de l’évangile de Jean une particularité qu’on ne retrouve pas  dans les autres textes : Jésus y tient des propos qui peuvent paraître aberrants à un non-croyant. Ainsi il affirme qu’il existait avant la création du monde, qu’il peut donner la vie à qui il veut, qu’il est la seule voie que l’on peut emprunter pour aller au ciel… Cet Evangile nous donne la vision la plus exacte de ce que Jésus a enseigné et a dit lui-même.

L’apport de la physique quantique et de la technologie des hologrammes.

Jean Staune nous embarque dans son cheminement qui implique, pour comprendre la vraie nature de Jésus, de faire appel  à des concepts de la physique du XXème siècle. Quand Jésus nous dit : « Qui m’a vu a vu le  Père, moi et le Père nous sommes un » et « Le Père est plus grand que  moi », Jean, le fameux « disciple que Jésus aimait » avait tout compris, ce qui pour nous ne peut se comprendre qu’avec un concept comme celui de l’hologramme. Je vous passe les détails techniques de la démonstration, c’est un peu comme  Polnareff au piano qui joue pendant que son hologramme  le représentant quand il avait trente ans, sur la scène, chante en même temps.  De même, l’idée qui peut paraître absurde qu’on pourrait être à la fois « Homme et Dieu », devient réaliste avec la notion de dualité en physique quantique. Celle-ci explique en effet, que les fondements des objets sont en même temps des ondes et des particules, soit deux états complètement contradictoires, et pourtant ce sont réellement les composants de notre corps et du monde qui nous entourent. L’auteur emprunte à Bernard d’Espagnat l’illustration de notre monde d’après la physique quantique avec l’image de la caverne de Platon : ce que nous prenons pour la réalité serait en fait des ombres projetées depuis un autre niveau de réalité plus profond. Ce niveau de réalité au-delà du temps, de l’espace, de l’énergie et de la matière, d’autres  physiciens ont affirmé qu’il y avait justement une structure holographique…

Jésus et l’éternité.

Conséquence logique de ce que le Christ dit lui-même : IL existe avant  la création du monde… Il est  le « tunnel » qui permet de passer de ce monde où nous sommes au monde véritable. C’est la seule voie possible pour sortir de la caverne de Platon. Il y a plus de  4 000 ans, les Egyptiens avaient prévu dans les moindres détails ce qui allait être l’incarnation de Jésus sous le nom d’Osiris. D’autres civilisations ont également eu cette intuition. Un archétype universel en quelque sorte. Jésus serait donc dans notre Univers quelque chose d’aussi fondamental que la gravitation et la vitesse de la lumière.

Les rapports avec les dogmes de l’Eglise catholique.

La seule chose qui peut poser problème ce  sont les textes  mystiques qui ne sont connus que par quelques centaines de  personnes sur terre, ceux qui sont « nés de l’Esprit »,  selon l’enseignement de Jésus et qui forment la véritable « communion des saints » au-delà de tous les dogmes et de toutes les Eglises constituées. Jean Staune cite à l’appui de sa démonstration le cas du Padre Pio, prêtre capucin mort en 1968 et canonisé en 2002,  qui a guéri des aveugles de naissance et fait bien d’autres miracles… Nous sommes tous potentiellement capables de faire ce qu’il a fait. Encore faut-il avoir le « code source ». On peut être totalement fidèle à l’Eglise tout en affirmant qu’elle n’est pas le fin mot de l’Histoire. Une manière de répondre à la quête de sens d’une très grande majorité de nos contemporains.

Matrix et la physique quantique nous aident à comprendre qui est vraiment Jésus, ce nouveau-né au fond d’une crèche de Galilée, que nous célébrerons dans la nuit du 24 au 25 décembre.

« Jésus, l’enquête » de Jean Staune, Plon.

Interview de Guillaume Roquette, Le Figaro magazine du 11 novembre 2022.

 


LES MIRAGES DE NOS GOUVERNANTS

Dupont mirage

 

Nous vivons une époque fantastique.

Nos gouvernants et leurs propagandistes vivent dans un monde parallèle dont de trop nombreux médias font la promotion. C’est un monde fait de croyances parfois fort naïves, reposant sur un socle désormais bien planté : la facilité partout pour éviter l’effort. On s’étonnera ensuite que ce monde ne coïncide  pas avec la réalité d’un pays endetté jusqu’au cou, dont la  désindustrialisation se paie au prix fort, incapable  de réduire ses dépenses et donc ses déficits, s’entêtant dans la politique de la  planche à billets à l’abri, peut-être de plus en plus précaire, du parapluie de l’Euro.

Le premier mirage est celui de la dette inoffensive.

 Ainsi, d’aucuns continuent d’affirmer qu’une dette élevée ne posera jamais de problème. D’autres qu’on ne la remboursera jamais.  Aussi, le gouvernement s’apprête-t-il à lever encore  270 milliards d’euros d’emprunts en 2023, alors que nous sommes à 3 000 milliards d’en cours, tout en tenant un discours opposé  de retour à la rigueur. La vérité c’est que la dette, nous la remboursons en permanence,  elle « roule » comme on dit, et pèse toujours plus sur nos marges de manœuvres économiques et financières, d’autant  plus que la remontée des taux est là et risque de  s’accentuer, nous étranglant encore un peu plus. Le risque est « minime » puisque c’est la banqueroute qui nous guette comme au temps des assignats.

Le deuxième mirage, c’est celui d'une désindustrialisation anodine.

Merci Strauss Kahn,  mais pas que. Mais c’est bien lui qui en décrétant les 35 heures sur un coin de table du café du commerce a engagé le mouvement du grand déménagement des « délocalisations » de nos industries vers  l’Asie, au début des années 80, pronostiquant le grand remplacement par le « super tertiaire ». La désindustrialisation ne devait pas être un drame puisque les  services faisaient l’affaire. La  France  a perdu ainsi un bon tiers de son industrie qui nous manque cruellement aujourd’hui. Et réindustrialiser ne sera pas simple quand  le manque de capitaux pour investir est patent, anémiés qu’ils sont par les charges qui  pèsent sur la création de richesse : conf. La dette et ce qui suit…

Le troisième mirage est celui d'un déficit commercial bénin.

Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre d’où il vient : on ne produit plus grand-chose et nos entreprises ont perdu en compétitivité malgré les béquilles fiscales laborieusement  mises en place par Hollande et Macron. Résultat, notre balance commerciale n’a cessé de se creuser depuis dix ans, atteignant ces temps derniers des records. Mais il paraît que c’est normal et que nous regagnons du terrain. Tu parles !

Le quatrième mirage est celui de déficits publics habituels .

Avoir des dépenses publiques représentant 60% du PIB n’est pas inquiétant, d’après nos technocrates, aussi compétents en la matière que pour le nucléaire. Cette situation explique pourtant largement la perte de compétitivité de nos entreprises. Les crédits d’impôts qu’on leur octroie ne sont que cautères sur jambes de bois. Le  goût prononcé de nos gouvernants pour « l’Etat nounou », grand dispensateur de pouvoir d’achat à crédit aux ménages et « stratège » en matière d’investissements, nous a conduits là où nous en sommes : des entreprises incapables d’augmenter les salaires, qui investissent insuffisamment dans l’innovation, avec pour résultat une chute vertigineuse de la richesse par habitant (PIB) qui nous classe en 2022 au 28ème rang des pays développés avec 44 770 $ (Allemagne 58 150, R.U. 48 693). Et la gabegie continue. Le FMI vient de mettre en garde la France sur la dérive dangereuse de sa dette alors que nous ne sommes pas encore sortis de la folie dépensière, comme en témoigne les « chèques » annoncés pour le début  de l’année à certaines catégories  de Français. Pourtant, nos pilotes ont tous les indicateurs souhaitables à leur disposition  avec les Chambres régionales des comptes, la Cour des Comptes et les rapports de la Banque de France.

Le cinquième mirage est celui de la planche à billets facile .

Combler la panne d’investissement et de production par la création monétaire était sage, soi-disant, alors qu’elle  est à  l’origine de l’inflation et crée des bulles. La fin du « quantitative easing » avec le resserrement des rachats par la BCE va probablement permettre de mettre un terme à la glissade expansive de  la monnaie. Mais ce sera moins de facilité pour le gouvernement qui va devoir faire sans… Le programme pour 2023 est relativement simple : ce sera récession et décrue de l’inflation.

La réalité finit toujours par s’imposer. On aimerait un réveil en douceur et  des gouvernants qui prennent les  problèmes à bras-le-corps. Les solutions existent. S’ils manquent d’idées ils peuvent toujours lire  la double interview de Philippe Aghion et de Jean Tirole aujourd’hui dans le Figaro, qui traitent justement de ces sujets !

 

 


FACE A UNE GUERRE SAINTE

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La philosophe Sylviane Agacinski est une voix singulière dans le paysage intellectuel français. Elle sait aller à la racine des sujets qu’elle traite avec le souci permanent de l’honnêteté intellectuelle. Dans son dernier livre « Face à une guerre sainte »,  la philosophe aborde un sujet, sur lequel elle avait toujours eu des positions discrètes: la question de l’islam.

Deux attachements vitaux.

Dans ce livre aux accents personnels, elle confesse deux attachements vitaux. D’abord son « attachement à la France et son angoisse de la voir déchirée». Fils d’un père polonais arrivé en France pour être boiseur dans les mines, celui-ci est tombé amoureux de la langue française grâce à l’école communale : « Il a échangé les rois de Pologne pour les rois de France», confesse-t-elle joliment, exprimant son admiration pour ce modèle d’intégration dont elle est l’héritière. « Je n’ai pas souvenir qu’on nous ait fait réciter nos ancêtres les Gaulois, mais cette formule n’est pas si sotte si on veut bien considérer que la référence à des ancêtres communs prend un sens ici éminemment symbolique. ». Son deuxième attachement est son souci de la liberté des femmes et de leur égalité avec les hommes, souci féministe qu’elle voit menacé par l’islamisme et l’assujettissement de la femme qu’il porte comme un projet politico-religieux, un véritable patriarcat que beaucoup ne veulent pas voir. Sylviane Agacinki avoue sa propre évolution sur le sujet. En 1989, lors de l’affaire du voile de Creil, première grande polémique nationale sur le sujet, elle ne faisait pas partie de ces intellectuels qui, comme Élisabeth Badinter, Régis Debray ou Alain Finkielkraut, dénonçaient un « Munich de l’école républicaine ». Elle a d’abord pensé que « l’impératif majeur était l’instruction de quelques filles rebelles ». Mais elle a fini par se rendre à l’évidence, et reconnaît que la prescription du foulard était l’effet direct de la pression des mouvements islamistes et n’hésite pas à affirmer aujourd’hui : « Le voile devrait être considéré en tout premier lieu comme un emblème politique ».

L’Islamophobie.

Elle analyse ensuite l’instrumentalisation de l’islamophobie par les islamistes. Elle relève comment ces derniers utilisent la CEDH, Cour européenne des droits de l’homme, pour justifier le voilement au nom de la liberté individuelle, prônant une forme de « liberté de se soumettre », ce qu’elle appelle le paradoxe de Martine, du nom de l’héroïne de Molière qui dans Le Médecin malgré lui s’exclame : « Et s’il me plaît d’être battue ? ». Mais on est loin du comique de Molière. Elle dénonce les féministes occidentales, qui, telle Christine Delphy, se font complices de cette exploitation stratégique des droits de l’homme par le prosélytisme islamiste, par un retournement rhétorique par lequel l’abolition d’une pratique essentiellement sexiste qui sépare et discerne les femmes se trouve transformée en acte de discrimination et d’exclusion.

L’école républicaine.

Elle se veut aussi inflexible sur la défense de l’école républicaine. Défenseuse de la laïcité, Sylviane Agacinski ne s’enferre pas pour autant dans le laïcardisme, n’ayant pas de mépris pour le fait religieux. Mais elle se refuse à céder à la mode, inspirée de penseurs anglo-saxons, appuyant l’exclusion d’une culture commune au profit d’une « constellation post-nationale ». Examinant l’alternative entre assimilation et intégration, sa conviction est qu’il lui paraît impossible de déchirer ce qui lie la communauté politique à la communauté culturelle, c’est-à-dire la nation historique. 

Quel universalisme ?

Et elle en vient à examiner le principe d’universalisme, autre totem porté par la France. Contrairement au think tank Terra Nova, fervent défenseur des « minorités » plus que des salariés et partisan de la discrimination positive, Sylviane Agacinski défend l’« universalisme ». Mais de la même manière qu’on ne peut pas séparer l’âme du corps, on ne peut pas promouvoir un universalisme abstrait, désincarné, aussi froid que les murailles du Panthéon, constatant que « Les communautés humaines ne sont ni purement spirituelles, ni purement rationnelles». De même, elle est sévère avec l’« universalisme utopique et désincarné » de Jürgen Habermas, qui participe selon elle de « l’évidement de la nation comme entité historique ».

Par ce livre, Sylviane Agacinski s’inscrit dans le sillage d’un mouvement profond de l’intelligentsia française, qui a vu progressivement une partie de la gauche se réveiller face aux mirages du multiculturalisme. Avant elle, Alain Finkielkraut, Jacques Julliard, Pascal Bruckner furent traités de réactionnaires pour avoir ouvert les yeux. Sa réflexion nous propose de redécouvrir la définition d'un certain nombre de principes et de valeurs qui fondent notre République, dans leur confrontation à une réalité parfois hostile. 

Le retour du religieux sous la forme de la guerre sainte islamiste était inattendu pour des intellectuels européens. Elle nous oblige à définir qui nous sommes. Sylviane Agacinski s’attelle à la tâche avec brio.

FACE A UNE GUERRE SAINTE, Sylviane Agacinski, Editions du Seuil


LE POISON DU BREXIT

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Depuis le  Brexit, rien ne va plus pour le Royaume-Uni.

La  Grande Bretagne s’enfonce  dans la récession et la pauvreté à  l’ombre « glorieuse » de son drapeau. Depuis le Brexit, rien ne va  plus. Les rivalités internes des Conservateurs ont d’abord sapé la tâche de Theresa May jusqu’à la faire démissionner pour laisser la place à Boris Johnson afin de négocier fermement avec l’Union européenne le  Brexit. Il ne savait pas qu’il quitterait le  10 Downing Street piteusement, remplacé par une Lizz Truss plus éphémère que jamais  et finalement mettre en place Rishi Sunak pour sauver ce qui pouvait l’être. De quoi donner le tournis. Sans pour autant que le Royaume-Uni soit sorti d’affaire. En cause, la crise sanitaire et la  conjoncture internationale que tous les pays ont dû ou doivent affronter, et en plus le Brexit dont la classe dirigeante au pouvoir ne veut toujours pas admettre les effets venimeux.

Tout ce qu’il ne faut pas faire.

Et, en la matière, nos voisins d’outre Manche sont devenus un laboratoire expérimental de tout ce qu’il ne faut pas faire. Leur principale qualité étant le pragmatisme, ils reculent avec méthode, en se vantant d’avancer. La  recette est  simple :  un discours interne complètement décalé  digne de  la méthode Coué,  affirmant que le Royaume n’aurait plus jamais à accepter une relation avec l’Europe et des paiements inutiles à lui faire au profit des avantages que procurent les accords commerciaux dans le monde entier… Un pays financiarisé dont l’économie a  été dépouillée consciencieusement de son appareil productif sur lequel on applique une politique sociale d’un système très libéral. De quoi provoquer un sourd  mécontentement dont Lizz Truss fera d’ailleurs les frais avec sa provocante baisse des impôts. Bref, tout va aller mieux : il suffit de plaquer sur ce  paysage un discours populiste : « si des pauvres gens atteints de cancers  devaient attendre six mois pour avoir un rendez-vous, c’était à cause de l’Europe qui pompait terriblement la pauvre Albion au point qu’elle  n’avait plus les moyens de se payer des hôpitaux. » 

Une autre histoire que celle des  Brexiters.

Les  milieux d’affaires, eux, sont  plus que dubitatifs, s’appuyant sur la réalité des chiffres qui racontent  une autre histoire. D’abord l’investissement des entreprises qui a incontestablement encaissé le choc de la sortie de l’Union européenne, à 9,2% en dessous de ce qu’il était fin 2019.  Une faiblesse  attribuable au Brexit. A cet égard, la courbe de l’investissement des dix dernières années est éloquente : elle grimpe jusqu’au referendum de juin 2016, stagne sur plusieurs années avant de connaître un trou d’air avant la pandémie, avec un manque à gagner de 58 milliards de livres. L’accord commercial signé fin décembre avec l’UE aurait dû clarifier l’horizon  pour les industriels mais la crise du Covid,  particulièrement mal gérée par Bojo, est venu s’ajouter aux difficultés. Les perturbations logistiques liées à la fois au Brexit et au Covid ont conduit nombre d’entreprises à reporter  leurs investissements, malgré l’amortissement exceptionnel sur deux ans mis en place  par le gouvernement.

Les dégâts du populisme.

Le  décor était planté pour la montée en première ligne d’un populiste. Le  cas  Johnson est exemplaire ! Malgré son bagou et ses coups d’éclat, l’interminable litanie des scandales et des  mensonges qui lui sont propres, la  cause profonde de son échec tient dans le fait qu’il laisse son pays durablement affaibli et divisé. Et s’il a été l’homme du Brexit, il est aussi celui qui n’a jamais cessé de chercher à en occulter les conséquences désastreuses. Avec une gestion à son image : erratique et imprévisible, alternant lourdes erreurs et improvisations brillantes, prisant les coups médiatiques sans souci de cohérence ou de responsabilité. Michel Barnier avait parlé de méthodes de « flibustier ». Le même militant sans complexe pour l’adhésion rapide  de l’Ukraine à l’Union européenne alors qu’il n’a eu de cesse de voir le Royaume-Uni la quitter.  Loin des mirages du projet Global Britain qui devait concurrencer victorieusement l’Union, Johnson laisse en héritage une économie dans la tourmente. Et le comble : la place financière de Paris arrive désormais devant celle de Londres !

Une récession de  deux  ans menace le Royaume-Uni. 

La montée des risques qui pèsent sur les britanniques est indissociable de son incapacité à surmonter  le choc du Brexit. Faute de volonté et de préparation, ils  ne tiennent aucun de leurs engagements vis-à-vis de l’Union, ce qui empoissonne les relations avec son  premier partenaire. Les contentieux se multiplient sans fin, des vaccins au statut douanier de l’Irlande du Nord, les  droits de pêches, les flux de migrants, la régulation financière avec à la clé le risque d’une guerre commerciale destructrice. L’augmentation des prix et la spirale inflationniste des salaires ont débuté avec la chute des importations et la pénurie de main-d’œuvre dans les secteurs de l’agriculture, de la construction, de la santé et des services, résultat du départ de plus d’un million de travailleurs européens. Donc, il ne faut pas  s’étonner  si le  royaume est entré en récession et n’en sortira pas avant la mi-2024, ce qui pourrait amputer le  PIB de près de 3%  selon la Banque d’Angleterre. Avec  un inflation à 10% et un moindre soutien du pouvoir d’achat que ses voisins, le  Royaume-Uni se trouve dans une situation économique difficile, et doit faire face à des taux d’intérêts qui grimpent, augmentant les craintes de récession. D’ailleurs la  Cour des comptes a  estimé que la  dette publique britannique suivait « une trajectoire  insoutenable ». Qu’il s’agisse de la hausse des prix et de la pénurie  de main d’œuvre, nombre d’économistes conviennent désormais que le Brexit est en cause.

Le déni n’arrange rien.

Si Rishi Sunak reste dans le déni en affirmant : « le Brexit peut apporter et apporte déjà d’importants bénéfices et opportunités  pour le pays »,  l’organisme officiel  des prévisions économiques (OBR)  a estimé que « le Brexit  a eu un impact négatif important » sur les échanges commerciaux du pays.  L’OCDE a enfoncé le clou, avançant que l’économie britannique devrait être la moins performante des pays du G20  au cours des deux  prochaines années, estimant que l’ajustement économique en cours (le Brexit) avait aggravé les  problèmes vus ailleurs en Europe., et les  préoccupations de longue date concernant la faible croissance de la productivité du pays. D’ailleurs  dans les sphères politiques et économiques, on ne masque plus le désappointement et l’inquiétude. Selon un sondage Yougov 56% des britanniques estiment maintenant que le Brexit était une erreur contre 32% pensant que c’était le  bon choix. Pas étonnant alors que le ministre des Finances, Jeremy Hunt présente un budget avec un tour de vis de 54 milliards de Livres, dont 24 milliards de hausses d’impôts, un coup de massue justifié par la dégradation des perspectives budgétaires.

La situation n’est donc pas près de s’arranger dans une Grande-Bretagne qui  pourrait devenir petite en perdant à terme l’Ecosse, le Pays de Galles et l’Irlande du Nord, sans pouvoir se raccrocher à un  Commonwealth de moins en moins « Common » et de moins en moins « wealth » ! Et on ne nous fera pas croire qu'il est facile de prospérer en tournant le dos à un marché de 400 millions d'individus, qui plus est, situé à sa porte   !

Global but "Small" Britain !

En corollaire, doit-on s’attendre à une vague migratoire d’Anglais encore un  peu fortunés vers les campagnes françaises qui restent toujours deux fois moins chères que la Cornouaille… C’est aussi une sacrée leçon pour nos populistes locaux. Il va falloir qu’ils remisent au placard leurs vieux thèmes antieuropéens. A moins qu’ils ne fassent comme Méloni, qu’ils oublient leur programme une fois élus  …

 


CROISSANCE ET INFLATION POUR LES NULS

Croissance économique

 

On le voit, l'inflation est et demeure le facteur essentiel pour l'économie et pour les marchés.

L’inflation, qu’il faut faire reculer !

L'inflation en zone euro a reculé au mois de novembre. C'est une première depuis 17 mois. Certes, le chiffre reste élevé, très élevé même puisqu'il s'affiche à 10%. Mais nous venons de 10,6%, un record, en octobre, et les prévisionnistes n'attendaient qu'une baisse à 10,4%. Depuis quelques mois nous attendons de savoir si le pic d'inflation est derrière nous. Nous avons eu une première confirmation il y a quelques jours avec un chiffre d'inflation en baisse aux États-Unis. En Europe, la décrue semble avoir commencé aussi et cela met du baume aux cœurs des investisseurs. Cette décrue est alimentée par la baisse du prix de l'énergie, pétrole et gaz en tête, et une baisse des matières premières alimentaires. La route jusqu'aux 2% d'inflation sera longue mais la détérioration rapide de la croissance européenne va accélérer cette décrue.

L’œil sur les Etats-Unis.

Et en particulier sur l’inflation qui sévit aux États-Unis. Deux événements ont redonné espoir aux investisseurs : le discours du patron de la FED et la publication de l'inflation en zone euro. Ils ont provoqué une envolée significative des indices boursiers, ainsi, après la clôture, le CAC frôle les 6800 points. Pour la Fed, Jérôme Powell a indiqué qu'il y aurait encore des hausses de taux d'intérêt car l'inflation était encore très loin de l'objectif de 2%, mais il a aussi clairement indiqué que les prochaines seraient moins importantes que les 4 précédentes qui étaient de 0,75%,  car les chiffres montrent qu’on est proche d’un reflux de l’inflation. La Banque centrale américaine l’a bien vu. Elle voit aussi que la consommation commence à sérieusement tanguer, du fait de l’inflation, mais aussi des hausses de taux. On est donc au point « pivot », le moment où la banque centrale américaine va modifier sa politique de hausse des taux : il fallait que ce soit ni trop tôt, pour que l’inflation baisse, ni trop tard, pour ne  pas gripper la consommation pendant de trop longs mois.

2023 sera l'année de la décrue marquée de l'inflation.

Une baisse d'environ 50% par rapport à 2022. En effet, inflation + hausse des taux = baisse de la consommation, c’est une règle basique de l’économie. Le décrochage en cours de l'inflation vient du fait de l'impact de l'inflation et de la hausse des taux sur la consommation des ménages et les investissements des entreprises, et  c’est un processus économique « normal ». La seule barrière à cette règle est l’épargne des ménages qui peut agir comme tampon à la baisse de la consommation, ce qui fut le cas ces derniers mois, avec  le  « quoi qu’il  en coûte ». Comme on l’a vu, ce décrochage de l’inflation est accentué par la baisse des prix de l'énergie, du gaz et des matières premières alimentaires.  Et s’il y a moins de consommation, il y a moins de demandes et donc l’inflation baisse. Le  cercle de désinflation est amorcé. Et la croissance va connaître un ralentissement sérieux.

Il faut compter avec la Chine. 

Au-delà du drame humain, la politique anti-Covid de la Chine a eu et aura un impact majeur sur la croissance mondiale et sur l'inflation. La politique zéro Covid de  Xi Jimping a eu deux effets négatifs, et un effet positif. Les  deux effets négatifs : elle a provoqué des pénuries, des ruptures d'approvisionnement et un ralentissement marqué de la croissance chinoise et donc des échanges commerciaux. Un effet positif : si la croissance chinoise avait tourné à plein en 2022, cela aurait amplifié la hausse du prix de l'énergie et des matières premières. Un nouveau contexte s’est mis en place : du fait du ralentissement de la croissance, mais aussi de la fin de la politique du zéro Covid chinoise, les circuits d'approvisionnement mondiaux avaient repris un fonctionnement normal.
Aujourd'hui, la croissance mondiale a donc besoin du redémarrage de la machine économique chinoise. La politique de lutte drastique contre le Covid que le gouvernement chinois maintient peut provoquer à nouveau un chaos sur les circuits d'approvisionnement et pèserait sur la croissance mondiale. Ce ne serait pas une bonne nouvelle. Voilà pourquoi il faut espérer que XI Jimping assouplisse les  confinements, ce que les révoltes semblent  obtenir. 

Il faut aussi compter avec Biden.

Le Président américain a lui aussi rappelé à ceux qui l'ont enterré trop vite qu'il a toujours la main.
Les États-Unis ont encore une fois montré les muscles et fait rentrer un « partenaire » dans le rang.
Vous vous rappelez de la dernière réunion de l'OPEP ? L'Arabie Saoudite décide de n'en faire qu'à sa tête, et, juste avant les élections américaines, croyant peut-être à un raz-de-marée républicain, annonce que l'OPEP va réduire sa production alors que Biden avait demandé de l'augmenter. Depuis les États-Unis ont expliqué à l'Arabie Saoudite toutes les misères qu'ils étaient prêts à lui faire, Biden avait même comparé cette décision à une quasi-déclaration de guerre... Et voilà que l'Arabie Saoudite serait en train de convaincre l'OPEP ...d'accroître sa production. Pour faire plaisir à Biden.
Le prix du pétrole a d'ailleurs glissé suite à cette rumeur publiée par le Wall Street Journal. Ceux qui rêvent du déclin de l'empire américain vont devoir encore patienter un peu. Macron y compris.

En résumé :

2023, année blanche donc ou presque.
2024, retour à un « new normal », avec des taux de croissance qui rebondissent et des taux d'inflation en forte baisse par rapport aux niveaux actuels, mais qui resteront durablement un peu plus élevés que les taux que nous avons connus avant la crise du Covid. Le  passage par la case année blanche, voire légère récession, est une bonne nouvelle car il va permettre d'alléger les tensions inflationnistes et de permettre de faire disparaître les pénuries et les déséquilibres provoqués par l'après-Covid. Un scénario plutôt favorable aux taux d'intérêt et donc aux marchés financiers.

Deux éléments pourraient contrarier ce scénario :
- une inflation qui recule moins que prévu et qui se maintient plus longtemps à des niveaux plus élevés,
- un ralentissement de la croissance plus élevé qu’envisagé, lié, par exemple, à une détérioration plus marquée de la situation des entreprises ou une nouvelle fermeture de la Chine du fait du rebond du Covid.

La reprise de la croissance chinoise, à l'heure où les croissances américaine et européenne marquent le pas, est essentielle au maintien de la croissance mondiale. Elle sera même déterminante !









 

 


QUAND LE CLIMAT FAIT DES HISTOIRES…

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Le livre d’Olivier  Postel Vinay « SAPIENS ET LE CLIMAT » intéressera les  passionnés d’Histoire avec  un grand « H », mais pas que, car il est très accessible. C’est  un ouvrage  qui repose sur une  somme  de  connaissances  incroyable dont l’auteur fait la synthèse, parfois avec beaucoup d’humour, mettant en relation les  aléas climatiques de la Terre avec ceux des  civilisations.  On serait presque   tenté  de conclure qu’à chaque  effondrement, naissance, révolution, le climat s’en est mêlé. Il permet  aussi de s’apercevoir  que la période que nous vivons, que certains font sombrer dans le catastrophisme, n’a rien d’exceptionnelle par rapport au passé, et même, curieusement, au passé récent, ce qu’on oublie de nous rappeler.

Quelques extraits pour éclairer l’ouvrage.

« Je  vais donc me concentrer sur les acquis de la  littérature scientifique… Ils sont issus de toute une série de moyens de mesure et d’évaluation indépendants. Concernant l’Empire romain, les  spécialistes recensent pas moins de onze ensembles d’indices matériels  indépendants les uns des autres, qu’il est donc possible de comparer. Ces indices s’ajoutent aux données  de base que sont les variations de l’activité du Soleil, celles   de l’inclinaison de la Terre par rapport au Soleil et du chemin qu’elle parcourt en tournant autour ainsi que les variations des grands systèmes océano-atmosphériques que sont, entre autres, l’Oscillation de l’Atlantique nord et la Zone intertropicale de convergence qui détermine les  moussons. Les principaux proxies (témoins) sont les carottes glaciaires, l’avance et le recul des glaciers, les  éruptions volcaniques, les spéléothèmes (stalagmites), les  pollens  fossiles, les  sédiments marins  et lacustres, le  niveau des lacs, les crues des rivières, les squelettes et les dents … et les fameux cernes des arbres dont la double croissance annuelle reflète les variations de la chaleur et de  l’humidité…. ».

Comme on le voit les éléments avérés pour mettre en corrélation les évolutions climatiques documentées avec l’Histoire des Hommes depuis son apparition ne manquent pas.  Voilà une approche qui apporte des éclairages parfois surprenant sur des causes d’événements historiques rarement prises en compte. Ainsi notre Histoire contemporaine qu’on aurait tendance à raconter en ne prenant en compte que l’angle des humains, toutes choses étant égales par ailleurs, s’avère  finalement très  partielle. Car il se trouve, qu’en matière de  climat, les « choses ne sont jamais  égales par ailleurs » à deux moments  donnés !

Concernant l’Empire romain, par exemple, l’auteur peut affirmer :

« De -100 à 200, le climat méditerranéen a été d’une exceptionnelle stabilité. Chaud et bien arrosé. La  période 21-50 a représenté les trente années les plus  chaudes de notre  ère jusqu’aux années 2000. Au IIème siècle,  les  glaciers alpins étaient  aussi courts qu’aujourd’hui.  En Angleterre, la remontée de la punaise de l’ortie vers le nord  témoignait de températures de juillet d’au moins 2° supérieures à celle du milieu du XXème siècle. Il pleuvait plus en Egypte que de nos  jours, les crues du Nil étaient abondantes et le blé égyptien permettait aux empereurs de constituer d’énormes réserves.  La température des eaux de la Méditerranée, au large de la Sicile était de 2° supérieure à la température actuelle. »

Le "présentisme".

En conclusion, Olivier Postel Vinay souhaite attirer notre attention sur un trait de  notre époque : ce que l’historien François Hartog appelle  le « présentisme » : « Nous vivons tellement au présent (nourri de prédictions) que la  plupart d’entre nous oblitérons le  passé,  l’ignorons ou le réduisons à quelques  jalons mal informés,  propagés par des clichés. En matière de clichés, l’un des plus irritants est la formule « sans précédent »,  qui accompagne tant « d’informations » diffusées  par les médias. Les journalistes (et  parfois les climatologues qui les instruisent) feraient bien de regarder à deux fois avant de l’asséner. »

Pour clore son  ouvrage, il nous livre  une réflexion que je partage  largement. « Au regard  des crises climatiques auxquelles Sapiens puis l’homme moderne ont été confrontés, nous vivons aujourd’hui un optimum. Je dis cela de façon tout-à-fait objective,  sans recherche de paradoxe. Nous bénéficions d’une époque particulièrement privilégiées au sein même  des millénaires de stabilité  relative qui ont suivi le chaos du dernier âge glaciaire, du temps des grottes ornées. Dans le cadre de cet optimum bien compris, trois éléments sont cependant nouveaux. Le premier est que les pays riches ont acquis les moyens de lisser les microcrises climatiques qui les affectent ; ils ne sont plus sujets aux terribles  souffrances qui pouvaient encore les perturber au milieu du XIXème siècle et qui peuvent encore perturber les pays pauvres. Le second est qu’en raison de la conjonction entre les progrès de l’industrie et la croissance vertigineuse de la population mondiale, la  concentration dans l’atmosphère des gaz à effet de serre que nous injectons a atteint un niveau supérieur à tout ce que Sapiens a pu connaître depuis son arrivée sur Terre. Ce qui conduit au troisième élément nouveau : nous vivons une crise climatique réellement sans précédent, en ce qu’elle se fonde non  pas sur des bouleversements concrets entraînés par un changement climatique catastrophique, mais sur l’inquiétude générée par des scénarios élaborés par des spécialistes sur une crise à venir. Pour la première fois de sa longue carrière, Sapiens vit une crise climatique par anticipation. A tort ou à raison ? … »

Bonne question !

Après la lecture de ce livre,  et en recoupant avec « l’obscurantisme vert » d’Yves Roucaute et « Climat, la part d’incertitude » de Steven E. Koonin (N°1 des ventes aux USA tout en étant méprisé par les grands médias), dont je vous parlerai bientôt, les  prédictions du Giec largement répercutée  par les médias, et interprétées en les dramatisant comme avec l’émission « Ouvrons les yeux » sur BFMTV, devraient être assorties  des  précautions les plus élémentaires et non présentées  comme certaines, car  s’il y a une chose qui est bien certaine c’est que le contexte du futur à l’horizon 2050  ou 2100 n’est pas connu et ne sera pas « toutes choses égales par ailleurs ». Une éruption volcanique majeure qui a une chance sur six d’avoir lieu, le déclenchement d’un petit âge glaciaire lié à l’activité du Soleil, le dérèglement d’El  Niño, etc … peuvent avoir des conséquences majeures et venir démentir les  scénarios catastrophistes qu’on nous martèle à des fins  peut-être plus idéologiques que climatiques.

SAPIENS ET LE CLIMAT, une histoire bien chahutée, d’Olivier POSTEL VINAY – La  Cité.