HISTOIRE
Previous month:
mars 2012
Next month:
mai 2012

ON GARDE OU ON JETTE ?

 

Hollandreou

Le bilan, parlons-en !

A la veille du débat entre Nicolas Sarkozy et François Hollande, faisons le point. J’ai cru comprendre que le candidat socialiste avait l’intention d’interroger le président sortant sur son bilan, avec l’intention de le mettre en difficulté. La facilité consiste à pointer la montée du chômage, comme si elle n’était imputable qu’à l’action du gouvernement en faisant abstraction de tout évènement extérieur,  et à marteler la baisse du pouvoir d’achat, qui est réelle pour ceux qui sont touchés par la crise mais qui représentent une minorité par rapport à tous les autres pour qui il n’a cessé d’augmenter, même au plus fort de la crise.

Mais il y a aussi toutes les réformes dont le candidat socialiste ne parlera probablement pas. Ce serait intéressant de savoir ce qu’il compte faire.

Je vais vous le dire, après avoir étudié son programme : 

  • La réforme des régimes spéciaux de retraite : on garde.
  • La réforme du service minimum dans les transports et à l’école : on garde.
  • La réforme des retraites : on ajuste à la marge pour ceux qui ont travaillé dès 18 ans, en alourdissant les cotisations salariales de 0,1%.
  • La réforme du Trésor Public en une seule administration : on garde.
  • La réforme de l’organisation de l’Etat dans les régions et les départements (fusion des directions) : on garde.
  • La réforme de Pôle emploi (fusion Assedic-Anpe) : on garde.
  • La réforme de la santé : on garde l’organisation générale, mais on retire la tarification à l’acte dans les hôpitaux, principal levier de leur assainissement financier.
  • La réforme de la carte judiciaire : on garde.
  • La réforme de la carte militaire : on garde.
  • La réforme de la constitution qui donne plus de pouvoir au parlement : on garde.
  • La réforme de la TVA : on garde.
  • La transformation du RMI en RSA : on garde.
  • La réforme de la représentation syndicale : on garde.
  • La création du service civique : on garde.
  • Le statut de l’auto-entrepreneur : on garde.
  • Le Fonds d’intervention stratégique : on garde.
  • Le grand emprunt d’avenir dont 10 milliards d’euros sont déjà affectés sur 35 milliards : on garde.

C’est un héritage intéressant pour un gouvernement qui n’a soi-disant rien fait.

Mais, idéologie oblige, il y aura des retours en arrière :

  • Le conseiller territorial prévu pour entrer en application en 2014 sera supprimé. Le candidat socialiste maintient une organisation territoriale obsolète et coûteuse.
  • La fin du non remplacement de un fonctionnaire sur deux partants à la retraite, dans le cadre de la RGPP, remplacé par un redéploiement de postes à effectif constant (une tarte à la crème inapplicable).
  • Les peines-planchers et la rétention de sûreté seront aussi sacrifiées sur l’autel des mythes de la gauche : trop « sécuritaires ».
  • L’autonomie des universités, principal levier de leur modernisation, sera revue. Il y a à craindre avec la pression des syndicats. La conséquence sera le retour garanti à la paupérisation et au gaspillage des fonds publics.
  • La TVA sociale, principal outil du retour à la compétitivité de nos entreprises ne sera pas appliquée, à cause d’une analyse fausse sur son impact économique et d’un préjugé idéologique.

Le candidat socialiste, avec un art consommé propose de créer ce qui existe déjà :

  • Création d’une banque publique d’investissement : elle existe déjà avec OSEO et le FSI.
  • Création d’une « agence de l’accessibilité des bâtiments » en doublon de « l’agence accès handicap »  créée en 2006 ? … 

Tel un coucou, le candidat socialiste qui n’a aucun bilan à lui, va se parer des plumes du paon et s’attribuer à bon compte le travail fait pendant cinq ans.

Encore faut-il qu’il gagne, ce qui n’est pas fait !

 

 


« Je veux affirmer l’importance cruciale des frontières »

BADGE 1 Nicolas Sarkozy a fait valoir à Toulouse, l’importance de « la Nation » et de ses frontières, déterminé à refuser de voir notre pays « se diluer dans la mondialisation ».


    Le Président de la République a appelé ses concitoyens à « être fiers d'être français ».

    Selon Nicolas Sarkozy, « l'Europe a trop laissé s'affaiblir la Nation alors que les pays qui gagnent dans le monde aujourd’hui, ce sont les pays qui croient dans l’esprit national ! ». Il a accusé « la pensée unique, le système, notamment le système médiatique » d'avoir « confondu le sentiment national, qui est hautement respectable, avec le nationalisme qui est une idéologie profondément dangereuse ».

    « La Nation est un partage, le partage d’une identité collective, elle a toujours eu contre elle ceux qui ne croient qu’à la lutte des classes ! Ils ont oublié combien comptent pour un homme l’attachement à sa terre natale, au paysage dans lequel on a grandi, à la culture dont on a été nourri par ses parents et ses grands-parents, ils n’ont rien fait d’autres que d’ouvrir la porte à la loi des communautés et des tribus ! S’il y a du communautarisme et des tribus, c’est parce que l’on n’a pas assez défendu la Nation ! » a-t-il assuré.
Mais il a demandé de ne pas confondre « l'amour de sa patrie avec la haine des autres », mettant en valeur le patriotisme, qui est « l'amour de la patrie », et qui n’a rien à voir avec le nationalisme qui est « la haine de l'autre ».

    Pour Nicolas Sarkozy, l’effacement des frontières quelles qu’elles soient – économiques, culturelles, morales – a été une grave erreur car « sans frontières, il n’y a pas de Nation, pas d’Etat, pas de République, pas de civilisation ». « La frontière, c’est l’affirmation que tout ne se vaut pas, qu’entre le dedans et le dehors ce n’est pas la même chose, tracer une frontière entre les cultures, le vrai et la faux, la beauté et laideur, c’est le long travail de la civilisation ». « L’Europe a trop cédé à la religion du libre-échange et de la déréglementation au nom de l’abaissement des frontières, trop cédé à une conception d’un monde sans Etat » a-t-il défendu.

    « Nous ne sommes pas supérieurs aux autres mais nous sommes différents des autres et nous voulons que l’on respecte cette différence ! »...



ARCHIBALD SE FACHE !

 

Faudra-t-il interdire internet pendant les campagnes électorales ? Certes on s’amuse bien sur la toile, mais on y trouve tellement d’outrances et de violence que cela fait peur. La nature humaine, décidément est incorrigible et à lire certaines réactions, on a le sentiment que « l’épuration » nous guette à tous les instants.

Surtout, c’est le lieu privilégié de propagation de toutes les rumeurs et de toutes les accusations invérifiables, et force est de reconnaître qu’à ce petit jeu, les gauchistes sont plus experts que les autres. Les derniers épisodes à l’initiative de Médiapart en sont une illustration. Jeter le discrédit, accuser sans preuves sur la base de documents douteux quand ils ne sont pas fabriqués : tout est bon pour créer la suspicion.

Alors voilà que Kadhafi a versé 50 millions d’euros (pourquoi pas 100, je vous le demande) pour le financement de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy. Elle a coûté 20 millions d’euros, et c’est déjà beaucoup. Les comptes en ont été examinés à la loupe par la commission de contrôle et ont été validés. Rien n’y fait. Plus c’est gros, plus ça passe. Mais à quoi aurait-il pu dépenser tout cet argent ? Surtout que la famille Bettencourt aurait, elle aussi, versé des « enveloppes »... Où sont les preuves ?

Alors en plus, voilà que Nicolas Sarkozy serait le grand sorcier qui aurait manigancé le coup monté du Sofitel, accuserait DSK. Si c’est le cas, il aurait été un piètre stratège. Connaissant l’addiction du personnage, il eût mieux valu attendre l’automne, une fois qu’il aurait été investi par son parti. Si complot il y a eu, ce dont je doute, il vaudrait mieux regarder du côté de ceux à qui il a profité… Bizarrement, au PS on ne commente pas et on oppose un silence gêné de façade, pour mieux souligner « la violence » des réactions de l’adversaire, Sarkozy en l’occurrence, et de son entourage. Un jeu dangereux qui se dégonfle quand on découvre qu’il n’y a pas eu d’interview par le « Guardian » et que c’était un « montage » de déclarations … Finalement la victime, serait Hollande. Faut quand même le faire ! Mais qui a créé la bulle médiatique autour de cette info ?

Et voilà donc Nicolas Sarkozy sommé de rendre des comptes devant les Français sur la base d’accusations qui reposent sur de tels montages. S’il se défend, c’est scandaleux. S’il dénonce la manipulation, c’est lui l’agresseur. S’il se fâche, c’est de l’outrance ou qu’il a quelque chose à cacher ! Tout cela est honteux ! 

C’est là qu’on voit que les « valeurs de la République », il y a ceux qui en parlent, et il y a ceux qui les défendent. La « laïcité », il y a ceux qui en parlent, et il y a ceux qui la défendent. La « citoyenneté », il y a ceux qui en parlent et il y a ceux qui se préparent à la bafouer.

Monsieur Plenel, patron de « Merdiapart » n’est pas Ajax, le chevalier blanc, qu’il voudrait être ; il serait plutôt le chevalier « marron » dans tous les sens du terme, tant les procédés qu’il utilise relèvent plus de « l’agit’-prop » gauchiste que du journalisme. Voilà de la matière pour celui qui veut légiférer sur la « moralisation de la vie politique ».

Pour en arriver là, il faut croire qu’à gauche ils ne sont pas aussi surs du résultat de dimanche prochain qu’ils veulent bien le dire. Mais le climat de tension qu’ils entretiennent fait frémir quand on imagine « l’après » quel qu’il soit. Finalement, j’ai envie de leur dire merci, parce que le résultat c’est que les Français de bons sens sont révulsés et toutes ces boules puantes qui sortent à une semaine du scrutin ne font que mobiliser un peu plus les électeurs de Nicolas Sarkozy.

Si on ajoute à cela que le candidat Hollande est obligé d’annuler des meetings faute d’avoir maîtrisé son budget de campagne, on peut se poser légitimement des questions sur les compétences de son équipe pour gérer le budget de la France !

Proprement effrayant !

                                                                                Tonnerre de Brest !

 


FAUX DEBAT…

 

… Ou débat à distance. Sur France 2 les deux finalistes se sont succédé face aux journalistes. Pour Hollande c’était la troisième émission du genre. Mais pour les deux c’était un parcours convenu, aux embûches gentillettes, avec un chrono impitoyable qui ne permet jamais d’aller jusqu’au bout d’une pensée.

Principal défaut de Hollande : l’imprécision. Rares sont les réponses franches, surtout sur la partie économique. Une seule est à peu près claire, sur le moyen de faire baisser le coût du travail en assujettissant les machines. Sa réponse la plus bête : faire des économies sur le linge et sur la nourriture pour équilibrer les comptes des hôpitaux. Là on touche le fond de l’incompétence. Si le problème était seulement là, il y a longtemps qu’il serait résolu. Ce que j’ai apprécié : sa position ferme sur le refus de légaliser le cannabis. Il pratique avec un art consommé la formule mitterrandienne : « en politique on ne sort de l’ambigüité qu’à son détriment ».

Principal défaut de Sarkozy : des réponses trop longues où il se répète. C’est particulièrement vrai sur la valeur travail quand il décrit pour la nième fois son dispositif de formation professionnelle. J’ai décelé une tendance à ne pas répondre directement à la question posée, ce qui nuit à son message. J’ai aussi trouvé trop de courtoisie feinte à l’égard de ses interlocuteurs. C’est évidemment de l’ironie, mais elle peut ne pas être perçue comme telle par tous les téléspectateurs. La réponse qui m’a déçu : sur la nécessité du pacte de croissance. Je m’étonne qu’il ne se soit pas engouffré dans les préconisations de Mario Draghi à l’opposé des vœux du candidat socialiste. Au reste, le Président perce souvent sous le candidat : connaissance des dossiers, argumentation cohérente, et même franchise quand il aborde la question du Front National. Pas d’ambigüité pour ménager des voix : il n’y a pas de désistement possible. Le meilleur passage : celui sur le nucléaire.

On sent Hollande installé dans sa position de leader qui ménage son capital. Une certaine suffisance indique qu’il s’y croit déjà ce qui peut déplaire. Peut-être aussi veut-il garder des munitions pour le vrai débat. Agaçant aussi le discours constamment donneur de leçon et moralisateur, tirant des conclusions accablantes pour son adversaire à propos du chômage, sans jamais à aucun moment évoquer la crise qui pourtant lui pend au bout du nez.

Sarkozy, lui, s’est mis dans la peau du « challenger », le rôle qui lui convient le mieux. On le sent impatient de fourailler avec son adversaire et ce duel à distance l’agace. Les nombreuses piques qu’il envoie en sont l’illustration. Mercredi prochain, il faut s’attendre à un feu d’artifice.

Si on a pu voir quelques points d’accord avec des nuances comme sur la nécessité de contenir l’immigration (les électeurs de Marine Le Pen ne sont jamais loin) ou la réciprocité des échanges entre l’Europe et les autres grandes puissances, on est resté sur notre faim sur les points importants qui séparent les candidats et qui nourriront un affrontement : la réduction des déficits, les moyens du retour à la compétitivité des entreprises, la nécessité de la règle d’or…

 


LE CARNET DE CAMPAGNE DE SERAPHIN

Carnet présidentielle

J – 10

Pas de surprise sur les noms des deux candidats restant en course. Mais si les résultats dans l’ensemble ont été conformes à ceux annoncés dans les sondages, dans le détail le « sorti des urnes » apporte son lot de petites surprises.

Nicolas Sarkozy devait être distancé, et certains même annonçaient un effondrement dans la dernière semaine : il talonne de près le candidat socialiste. Le tassement annoncé pour Mélenchon s’est transformé en toboggan et il était temps pour lui que la campagne se termine. Même chose pour François Bayrou, qui, en dépit de la méthode Coué, n’a pas passé la barre des 10% cette fois-ci. Une leçon d’humilité qu’il n’a pas fini de méditer. Ses atermoiements en sont d’autant plus ridicules.

L’unique surprise, mais je ne vous livre pas un scoop, c’est le vote en faveur de Marine Le Pen : 18% des suffrages, cela mérite qu’on s’y arrête. Le vote presque égal dans les villes et les campagnes à travers tout le pays, avec quelques oscillations ponctuelles, ne peut pas être négligé. D’ailleurs les deux sélectionnés l’ont bien compris et chacun s’emploie à sa manière pour l’attirer à lui. Il révèle un malaise identitaire dont la gauche est en grande partie responsable (voir la page « la percée populiste »). La crise en accentue le trait forcément. Il est bien évident que si la France avait connu une croissance de 2,5% pendant les quatre dernières années, le paysage aurait été tout autre. En ce sens c’est bien un vote de « crise ». Autre constat : il s’est peu fait au détriment de Nicolas Sarkozy qui avec plus de 27% se maintient à un niveau élevé et à quatre points seulement de son score de 2007.

Reste à régler un compte avec les médias qui dans l’ensemble sont d’une servilité dégradante à l’égard du candidat socialiste et se sont révélés d’une agressivité et d’une mauvaise foi permanente à l’égard de Nicolas Sarkozy. A tel point que France 2 a laissé des estimations inexactes et périmées tout au long de la soirée électorale de dimanche, s’en servant d’appui pour les débats. Depuis le début de la semaine, la moindre de ses déclarations est décortiquée et caricaturée dès qu’elle touche aux thèmes du Front National. Le summum de la désinformation quasi diffamatoire a été atteint par Libération qui mériterait le titre de « torchon rose ». Quant à « l’Huma », c’est l’ignominie dont on ne peut s’étonner. Sans demander à ces journaux d’opinion de soutenir Sarkozy, ils pourraient respecter au moins un minimum de déontologie. On a envie vraiment de dire « merde » à cette « pensée unique » qui s’érige en permanence en cours de morale.

Choquante aussi cette publicité des Mutuelles en faveur du changement. Une campagne forcément coûteuse. Voilà où passent l’argent de nos cotisations. Elles feraient mieux d’améliorer le taux de certains remboursements, comme les verres de lunettes. Peut-on croire un seul instant que tous les adhérents votent à gauche. Encore une arrogance de la pensée unique.

Malgré les sondages de deuxième tour qui restent plantés sur l’antisarkozysme, en donnant la victoire nettement au candidat socialiste, l’observation des résultats du premier tour met le « bloc des droites » à 49% et l’ensemble des « gauches » à 44%.

C’est pourquoi les reports de voix et le jeu rituel des abstentionnistes qui ne sont pas les mêmes d’un tour à l’autre peuvent encore créer la surprise. Chacun le sait bien. D’où la nervosité actuelle. Si les candidats paraissent détendus, il n’en est pas de même des entourages que l’on sent « à cran ». Ce soir nous aurons en différé un petit aperçu du grand débat du 2 mai, par le passage alternatif des deux candidats dans l’émission « des paroles et des actes ».

Il ressort aussi de cette campagne un contraste étonnant de l’atmosphère des meetings : une forte mobilisation à droite, avec des réunions qui débordent partout et une grande ferveur autour du Président ; des meetings qui ne font pas le plein et un enthousiasme moindre chez Hollande.

Avant le 6 mai, une autre bataille est engagée : celle du 1er mai. Une idée de Nicolas Sarkozy en guise de pied de nez à la CGT qui, en dehors des conventions appelle à voter contre lui. Réponse avec le grand rassemblement du Trocadéro.

 


HOLLANDE SACRIFIE LES SALAIRES DES FONCTIONNAIRES

 

Le ministre de la Fonction publique, François Sauvadet, n’a pas manqué l’occasion de cibler François Hollande après l’intervention du candidat socialiste sur France Info, jeudi 26 avril.

“Avec ses promesses électoralistes, le candidat socialiste ne pourra ni revaloriser le point d’indice ni garantir le pouvoir d’achat des agents, puisque créer 65 000 postes supplémentaires privera la fonction publique de toute marge de manœuvre budgétaire…”

Interrogé sur la fin du gel du point d’indice s’il accédait à l’Élysée, François Hollande a éludé, évoquant une conférence sociale avec l’ensemble des organisations de fonctionnaires. “Nous aurons à regarder tous les aspects, à la fois les effectifs et les traitements”, avant d’ajouter : “C’est difficile de faire tout à la fois. Chacun devra comprendre qu’il y a des priorités…”  Traduction : le dégel du point d’indice, ce n’est pas pour demain.

Pour François Sauvadet, celui qui a viré en tête au soir du premier tour “promet tout et n’importe quoi sans se soucier de l’avenir de nos dépenses publiques”. Le ministre dénonce : “François Hollande ne pourra pas créer 65 000 postes supplémentaires à l’éducation nationale, à la justice et à l’intérieur, arrêter le « un sur deux » tout en maîtrisant les effectifs et la masse salariale de l’État et promettre une conférence sociale où sera discutée la question du point d’indice.” Il n’oublie pas de souligner, en comparaison, que le gouvernement a amélioré le pouvoir d’achat des agents, entre 2007 et 2011, “de 10 % grâce notamment aux retours d’économies liés au non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux”.

 

 


LE GAUCHOIS ET LE FRANCOIS

 

Chacun son langage de 2ème tour.

Le candidat socialiste a choisi de parler le « gauchois ». C’est un langage particulier qui ne s’adresse qu’au « peuple de gauche ». Quand il plaide le plus large rassemblement, c’est bien sûr de « toute » la gauche qu’il parle. Au-delà sont les cons qui ne peuvent pas comprendre. D’ailleurs est-il possible de ne pas être de gauche ? Mais qu’est-ce qui fait donc la différence ? « Nous à gauche, comprends-tu, on réfléchit » : voilà la réponse ! Donc quand on prétend rassembler en dehors de la gauche, on divise. CQFD.

Ce langage est pratiqué abondamment sur les médias puisque 96% des journalistes se disent de gauche. L’élite qui le pratique en connait tous les codes. Certains mots reviennent en boucle : juste (la gauche est plus juste), solidarité (un fonds de commerce), inégalités (qui forcément se creusent), changement (surtout pour les classes moyennes mais faut pas leur dire), rassemblement (limité au peuple de gauche) et division (quand on s’en distingue). Il a aussi ses insultes. La plus grave c’est « riche » et sa variante « président des riches », mais il y a aussi « Fouquet’s », « bouclier fiscal » (perdu de vue), et évidemment « sarkozyste » (quasi synonyme de barbare). C’est un langage qui véhicule des expressions toutes faites comme « cadeau fait aux riches », « justice fiscale, justice sociale, ordre juste »…  Enfin, il a son ordre sacré avec « 1981 » comme date de naissance du monde (passage de l’ombre à la lumière) et le nom « Mitterrand » qui doit être prononcé en faisant une génuflexion. Un langage qui est devenu impénétrable pour les ouvriers et les gens simples.

Nicolas Sarkozy, lui, parle le « François », à la différence de son adversaire qui en porte le prénom mais ne le pratique pas. Tous ses discours s’adressent au « peuple de France ». C’est le « François » universel. Il a aussi ses mots fétiches : « travail », « valeurs », « effort », « mérite », « crise inouïe », « responsabilité », « réformes », « rassemblement » (réflexe gaulliste), « sécurité » et ses gros mots : « assistanat », « sectaire » (principal trait des socialistes), « impôts », « immigration » (surtout quand elle est clandestine). Le François aime aussi les expressions idiomatiques telles que « discipline budgétaire », « France forte », « ceux qui se lèvent tôt », « règle d’or », ou encore « bon sens ». Ici, point de dimension sacrée. Même la référence au Gourou suprême – De Gaulle – devient épisodique. Ce langage n’est pas à la portée de tous. Si les gens simples le comprennent, certaines élites le méprisent ou l’ont oublié. Pas assez intellectuel évidemment, et pourtant efficace.

Dans le registre gauchois, le mot démocratie désigne un système dont seule la gauche a le monopole, alors que pour le François elle s’accomplit dans la diversité des opinions. De même, l’Etat, selon la définition gauchoise, ne peut bien fonctionner que lorsque la gauche en détient tous les leviers, sinon il ne peut être « exemplaire ». Il n’y a qu’un mot qu’on ne trouve pas dans le dictionnaire gauchois, c’est « nombril », un oubli évidemment. 

 


QUI A DIT ?

 

"A moi de convaincre les électeurs du Front national"...

Nicolas Sarkozy ? Non ! François Hollande. mais oui.

Cette phrase constitue un tournant historique. Il n'y a pas si longtemps, le PS vilipendait quiconque osait s'adresser à ces électeurs qu'il considérait comme des lépreux et condamnait la droite, au nom de la morale, dès qu'elle était suspectée de tentative de séduction à leur égard. La droite perdait son âme, disait la gauche.

Mais voilà que le vote en faveur de Marine Le Pen devient utile pour boucher le trou d'une gauche trop éloignée des 50%. Alors, foin des préventions, voilà notre François Hollande qui chasse sans vergogne sur les terres lepénistes. Il faut dire que dans le Pas-de-Calais, il lui faudra être très très convaincant. Et ailleurs aussi. Si les classes populaires que la candidate du FN recrute avaient eu envie de voter à gauche, elles l'auraient fait dès le 1er tour. Son programme ne risque guère de les attirer, notamment sur ce qu'il propose en matière de sécurité ou d'immigration, ou encore de vote des étrangers....

Au moins cela donne les coudées franches à Nicolas Sarkozy. Pas de leçon à recevoir !




LES CHIFFRES QUI DONNENT RAISON A SARKOZY

 

Sur dix ans, le coût du travail a augmenté de 39,2 % en France, deux fois plus vite qu'en Allemagne. Dans la zone euro, les disparités persistent.  Le Royaume-Uni devient de plus en plus compétitif dans l'Union.

Les coûts horaires moyens dans l'Union européenne se sont étalés entre 3,5 (Bulgarie) et 39,50 euros en 2011, selon les statistiques d'Eurostat publiées hier. La France a bien perdu du terrain par rapport à l'Allemagne, avec un coût du travail de 34,20 euros, contre 30,10 outre-Rhin. L'Allemagne a affiché au cours des dix dernières années la progression la plus modérée du coût du travail de toute l'Union, avec une hausse de 19,4 % contre 39,2 % en France. Le Royaume-Uni devient de plus en plus compétitif, avec un prix horaire en baisse depuis 2008 à 20,10 euros. 

Il n'y a pas cinquante manières de baisser le coût du travail. Encore faudrait-il ne pas alourdir les cotisations salariales comme le prévoit Hollande.

 


C’EST CLAIR ET C’EST DU BON SENS

BADGE 1

« D'accord avec le Front national, il n'y en aura pas, de ministres du Front national, il n'y en aura pas », a déclaré Nicolas Sarkozy, ce matin sur France-Info, ajoutant : «  je ne l'ai jamais souhaité, jamais voulu, parce que nous avons des points de désaccords ».

«  Mais je refuse de diaboliser des hommes et des femmes qui, en votant pour Marine Le Pen, ont exprimé un vote de crise, un vote de colère, un vote de désespérance. Je dois en tenir compte, je dois les écouter, je dois les entendre et pas considérer qu'il faut se boucher le nez… ». Il en a profité pour préciser ses déclarations de mardi quand il avait dit que si Marine Le Pen avait le droit de se présenter à l'élection présidentielle, c'est qu'elle était « compatible avec la République ».

« A partir du moment où la République autorise Marine Le Pen à être candidate, c'est que le Front national est un parti démocratique, sinon, on ne l'autoriserait pas. Il faut être cohérent. Et donc, les Français, les citoyens qui votent pour elle, on ne va pas le leur reprocher ... S'il y avait quelque chose d'anti-républicain à présenter la candidature de Marine Le Pen, alors, il faut l'interdire, il faut aller jusqu'au bout. Si c'était très mal de voter pour Marine Le Pen, pourquoi, alors, est-elle proposée au choix des Français? ».

« Il n'y a pas un mauvais vote et un bon vote. C'est aux Français de choisir et j'ai revendiqué le droit de parler à ces Français qui, en votant pour Marine Le Pen, ont exprimé quelque chose. Je suis bien obligé de considérer que 18% des Français qui se sont exprimés pour Marine Le Pen, ce n'est pas 18% qui ont les idées de l'extrême droite. Ces gens-là, si on veut les remettre dans le champ des formations républicaines, il faut s'adresser à eux ».

« M. Hollande a dit : ils ont eu tort, moi je pense que quand le peuple parle et s'exprime, il n'a pas tort. Les électeurs qui ont voté pour moi, les 27% et plus, ne m'appartiennent pas. Je conteste l'idée que les 18% appartiennent à Marine Le Pen, c'est des gens qui peut-être avant votaient socialiste ou votaient pour moi. Mon devoir est de m'adresser à eux ».

J’ajouterai que ce n’est pas plus condamnable de s’adresser aux électeurs de Marine le Pen que de courtiser ceux de Jean-Luc Mélenchon .

 


LA PERCEE POPULISTE

Marine-Le-Pen présidentielle

C’est l’événement du premier tour et la clé du second. Mais au-delà, nous assistons à une modification profonde de la géographie électorale. En effet, plus de 350 circonscriptions législatives pourraient se retrouver sous la menace d’un candidat FN qui se maintiendrait, avec des conséquences désastreuses, en premier lieu pour la droite républicaine, mais pas seulement, car la gauche serait bien naïve, profitant de l’aubaine, de se croire à l’abri.

Ce phénomène n’est pas conjoncturel.

Il était clairement perceptible dans les résultats des élections cantonales de 2010. Ceux qui pensaient que le taux de participation avait amplifié l’effet en pourcentage des gains de voix du FN ne peuvent plus le penser quand la participation atteint 80%. De même que l’explication par la situation économique n’est pas pertinente pour comprendre un phénomène d’une telle ampleur dans son déploiement territorial.

Cette progression de l’extrême droite n’est pas un phénomène isolé. Elle touche toute l’Europe. Et le contenu du message est à peu près le même partout. C’est une mutation du message nationaliste classique qui trouve son inspiration dans les difficultés de tous ordres que notre continent traverse. Ce que Dominique Reynié décrit comme le « populisme patrimonial » correspond bien au phénomène français que nous observons. Sa percée n’a pas qu’une seule explication.

Au moins cinq raisons expliquent cette percée.

J’ai trouvé au moins cinq raisons qui éclairent le vote en faveur de Marine Le Pen dans notre pays.

En premier lieu, l’abaissement de la fonction présidentielle. Le Président lui-même en est un peu responsable avec les quelques erreurs qu’il a commises en début de mandat. L’acharnement de la gauche, les insultes, le pilonnage médiatique avec des titres ravageurs et outranciers ont fait le reste. Il en est résulté une déstabilisation durable du statut du Président, ce qui dans un pays quasi-monarchiste est vécu comme une régression par une partie de l’électorat.

La suspicion sur l’honnêteté de la classe politique vient ensuite. De quoi alimenter le « tous pourris » qui est le meilleur vecteur pour le vote extrémiste. Là encore, l’exploitation par la gauche et certains sites de l’affaire Bettencourt a contribué à discréditer Nicolas Sarkozy. C’était fait pour ça, et encore récemment on a assisté à des tentatives de la faire ressurgir dans la campagne. Une gauche qui joue avec le feu car elle n’est pas exemplaire elle-même. Il suffit de regarder où Marine Le Pen s’est ancrée : à Hénin-Beaumont au coeur d’un département dont on sait aujourd’hui que le personnel politique du PS est pourri jusqu’à la moelle avec un clientélisme et un système mafieux dont on n’a pas fini de découvrir tous les rouages, mais dont l’ancien maire, Gérard Dalongeville, en décrit l’essentiel. Il faudrait citer aussi l’affaire Guérini, dans les Bouches du Rhône et d’autres encore… sans oublier le fonctionnement interne du Ps découvert à l'occasion de l'élection de Martine Aubry !

Le sentiment d’impuissance politique face aux événements joue aussi un rôle. Les Français ont une faible perception du travail énorme du gouvernement qui a été mené pour les protéger et atténuer les effets des crises successives. Epargnés dans leur grande majorité, ils n’ont pas eu le sentiment de la gravité des choses, sauf ceux qui ont été frappés de plein fouet et ont subi pertes d’emplois et précarité malgré les amortisseurs sociaux. Pour ceux-là, les « politiques » sont des bons à rien. Alliés à la perte de confiance dans la classe politique, le doute sur l’Europe et ses trop laborieuses solutions, le sentiment de perte de souveraineté pour notre pays -comme si la maîtrise de notre destin était en cause-, la mondialisation vécue comme une menace –ce qui peut se comprendre alors que les délocalisations d’entreprises sont autant le fait d’erreurs nationales comme les 35 heures-, tout cela constitue un cocktail explosif dont on connait maintenant l’ampleur.

L’insécurité, la xénophobie qui va souvent avec, et la montée de l’islamophobie devant les exigences de plus en plus visibles d’un certain communautarisme musulman, certaines légitimes comme l’accès à des lieux de culte décents, d’autre plus difficilement admises parce qu’elles touchent à des codes vestimentaires plus ou moins choquants ou dérangent par leur visibilité comme les rayons de nourriture Hallal dans les supermarchés. Ainsi fleurit le populisme patrimonial sur le mode : « on est chez nous, tout de même ». Sans admettre que les musulmans français aussi. Le mot « patrimonial » décrit ici un mode de vie, une culture, des traditions censées représenter la France éternelle sur ses fondations chrétiennes (alors que les églises sont vides et qu’on n’a plus de curés).

Et puis j’ajouterai le détonateur : l’effet Merah. Je vois dans la montée du vote Le Pen, le contre coup a posteriori des affaires de Toulouse et Montauban, à la fois conscient et inconscient. La perception subite d’un danger « jihadiste » lié à l’immigration qu’il faudrait, du coup, arrêter à tout prix. Sauf que l’auteur était Français… Mais la protestation et le besoin de protection se sont réfugiés dans le vote pour celle qui a sur le sujet le discours le plus radical.

Mais qui sont-ils, ces électeurs qui ont grossi les rangs des protestataires de plus d’un million en dix ans ?

Le vote Le Pen touche tous les territoires, aussi bien les banlieues des villes que les bourgs ruraux. 35% à Saint-Just sur Dive au fin fond du Maine-et-Loire, ça ne s’invente pas. Il touche des électeurs divers : ouvriers, petits bourgeois, agriculteurs, professions libérales qui trouvent des raisons dans le patchwork décrit ci-dessus et que le discours attrape-tout, mi-nationaliste, mi-socialiste, de la présidente du Front national réussit à capter. Ils viennent de l’extrême-droite traditionnelle, catholique et pétainiste, de la droite nationaliste classique. Beaucoup viennent de gauche et constituaient autrefois les bataillons du PC. Ce sont ceux que Mélenchon a espéré un moment attirer à lui. Ce sont aussi des électeurs de tous âges. Tous ceux qui d’une manière ou d’une autre croient que le protectionnisme, la fermeture des frontières, la fin  de l’euro, la sortie de l’Europe, pourraient améliorer leur situation.

Quelles conséquences ?

Tout dépend du degré de captivité de ces votes : quel pourcentage suivra les consignes données ? Ou au contraire, une fois la protestation exprimée le retour vers le vote utile qui, en toute logique, ne pourrait être que pour Sarkozy qui défend les thèses les plus proches. Là est la clé de sa victoire. L'intérêt de Marine Le Pen est de pratiquer la politique du pire. Mais le scénario le plus calamiteux, qui n’est pas à exclure, serait qu’il soit réélu et qu’ensuite il n’ait pas de majorité acquise à l’Assemblée Nationale à cause des triangulaires imposées par le FN. Une situation intenable pour le Président avec un Sénat à gauche.

Mais on n’en est pas encore là.

 


VOUS, LES FEMMES ...

Bandeau Jeanneteau campagne

Elections législatives des 10 et 17 Juin 2012

 

Débat spécial "Femmes"

Paul JEANNETEAU et Roselyne BIENVENU

Ont le plaisir de vous inviter à échanger sur les thèmes d’actualité

(Travail, égalité, parité, famille, culture, parentalité, relations intrafamiliales,….)

 

Le Samedi 28 Avril de 15 heures à 17 heures

Au Café-Restaurant « Le Mail »

situé au jardin du Mail à Angers

(Parking Place Leclerc)

 

N’hésitez pas à venir accompagnées de vos amies, voisines et connaissances !

Pour une meilleure organisation, merci de nous indiquer par retour de mail votre présence.

Dans l’attente du plaisir de vous accueillir.

 

[email protected]

   
 

 


ECHOS ET REFLEXIONS D’APRES 22

 

Pas de 21 avril à l’envers. Mais « JeanMarine » à 17,9% « ça interpelle au niveau du vécu », comme dirait mon bobo de service. Le danger n’est pas complètement passé : il suffit de voir ses scores dans nos villes et nos campagnes pour s’apercevoir qu’elle peut jouer au chamboule-tout au moment des législatives. Cela impose à l’UMP une adaptation stratégique. Il faudra bien analyser ce vote protestataire pour en tirer les leçons si nous ne voulons pas faire le lit du populisme. Et la gauche n’en est pas exemptée.

Tous comptes faits, avec 27,18% des suffrages, Nicolas Sarkozy est au coude-à-coude avec le Flanby Hollande, 28,63%. Si on calcule les reports selon les observations des études d’opinion, on s’aperçoit que mathématiquement 1,5 point les sépare, un mouchoir de poche dans lequel tiendra probablement le résultat final.

Quand Hollande affirme que Sarkozy a fait, par son discours, le jeu de l’extrême droite, il se trompe. Il fait même preuve d’aveuglement. Cela ne correspond pas à la géographie du vote. Le malaise est plus profond. Le PS en porte même une responsabilité en ayant pourri le débat sur l’identité nationale. Un aveuglement dont il pourrait un jour faire les frais lui aussi. Il suffit de regarder ou le FN a pris ses voix, comme dans le Pas-de-Calais. Le candidat du PS refuse les trois débats que lui propose Sarko : il montre ainsi sa frilosité et son archaïsme, et cherche surtout à ne pas donner de réponses claires, exercice plus facile à réaliser dans le cadre du débat unique. La Présidentielle ne vaut pas la primaire socialiste qui avait mérité, elle, ses trois débats ! Il nous prend pour des breloques, le guignol mitterrandesque. C’est pourtant à la télé que la campagne se fait utilement et pas dans les meetings qui ne réunissent que les convertis. Autre question : que vaut maintenant l’accord PS-Verts aux yeux du candidat Hollande ?

Le Méluche peut tenter de sauver la face, il a bel et bien perdu son pari et s’est quasiment ramassé une tôle. Il est loin d’avoir fait le plein des voix de la gauche protestataire. Il faut dire que soutenu par les 1000 intellectuels du « Marais », adeptes de la révolution de salon, bien calfeutrés dans leurs confortables lofts, il y avait de quoi décourager le quidam de base. Avec 11%, il sauve à peine les meubles.

Et Bayrou peut-il encore exister ? Avec 9,13% il pratique la division (du centre) par deux, par rapport à 2007. Flanby n’est pas Ségo et le vote utile a joué pleinement cette fois-ci. Le Béarnais en est réduit à un ultime tortillement du cul pour prendre position. Compte tenu de son programme, soutenir Hollande serait une imposture.

La posture la plus comique : celle de Dupont Aignan qui avec 1,79% considère, sans rire, que ses électeurs ont effectué un vote … d’avenir. Mais lointain, l’avenir, hein, parce que, à ce rythme-là, il est pas rendu le gars !

A suivre…

 


LE BILLET DU DIMANCHE SOIR

 

ET MAINTENANT A NOUS DEUX !

Voilà, le résultat s’est affiché : le duel aura bien lieu. Ce sera Hollande et Sarkozy. Après une campagne de 1er tour transformée en referendum contre le Président sortant par les neuf autres, celui-ci a démontré sa capacité de résistance et un bloc solide qui dépasse le quart des électeurs constitue le socle sur lequel il peut s’appuyer.

On retiendra aussi comme enseignement ce dimanche soir, que Mélenchon a perdu son pari –et c’est tant mieux- et peut entrer comme je l’avais dit en « cellule de dégrisement ». Et bien évidemment l’ombre de Marine Le Pen va planer sur le deuxième tour avec un score de près de 20%. François Bayrou, comme c’était prévisible s’effondre après une campagne ratée. Il n’a même pas les éléments suffisants pour être celui autour de qui se reconstruirait le centre. Aura-t-il le courage de prendre position ? Le patchwork improbable qui constitue son parti est un vrai frein. Il faut enfin se féliciter du niveau élevé de la participation électorale, preuve que l’intérêt des Français pour cette élection était bien plus important que ce qui était mesuré.

Concernant les autres candidats qui ne récoltent que des miettes, ils étaient les scories de la campagne. Ils nous ont "brouillé l'écoute" pendant  quinze jours. le scrutin les a balayés. Eva Joly confirme l’erreur de casting.

On peut souligner aussi que le candidat arrivé en tête doit dépasser les 30% des suffrages pour avoir une chance de l’emporter au second tour. A cet égard le score du candidat socialiste est à peine suffisant, c’est pourquoi le jeu reste ouvert.

Le plus important reste pourtant que près de deux électeurs sur trois ont voté pour une forme de réalisme économique qu’il soit de droite ou de gauche. C’est désormais ce choix, et aucun autre, qui s’offre aux Français. Le premier, proposé par Nicolas Sarkozy s’appuie sur une politique éprouvée de réduction des déficits par la baisse de la dépense publique et parallèlement le soutien à la compétitivité de l’économie. Le deuxième, défendu par François Hollande, choisit un chemin plus laborieux, privilégiant l’impôt, notamment sur les entreprises et préservant notre vieux penchant à l’état providence.

Le résultat obtenu par le Front National, quand il se réalise au fond de nos bourgs ruraux, amène forcément à réfléchir sur le phénomène qui n’est pas lié qu’à l’insécurité et à la pression immigrée. Le message envoyé est différent et plus complexe. Il traduit certainement à la fois une crise de confiance dans le manque de résultat du politique en général face à la crise, chose que le FN sait parfaitement exploiter ; mais aussi une inquiétude sourde quant à la défense de notre mode de vie et de penser que ces électeurs sentent menacé par l’islam, illustré par l’irruption de la « viande hallal » dans la campagne. En plaçant Marine Le Pen à la troisième place, l’irréparable n’a pas été commis. Il serait irresponsable de ne pas prendre en compte cette aspiration.

Maintenant que les armes sont égales, c’est projet contre projet que les Français vont pouvoir juger. La partie est loin d’être perdue pour Nicolas Sarkozy, dont le camp est certes sanctionné comme tous les sortants l’ont été en Europe, mais beaucoup moins que les autres. Justement parce que la politique menée a été plus efficace. 

A moi Hollande, deux mots… !

 


POURQUOI JE VOTERAI SARKOZY…

 

J -2

Dimanche prochain, je voterai pour Nicolas Sarkozy sans hésitation. Ceux qui me lisent depuis maintenant 5 ans ne seront pas surpris. J’ai défendu son action, son bilan, pardonné ses petites erreurs de comportement qui ne sont à l’océan que l’écume de quelques vagues, et je continue de partager quelques-unes de ses convictions comme la place qu’il faut donner à la valeur travail en faisant baisser le poids des charges sociales ou la nécessité de baisser les dépenses publiques en diminuant le nombre des fonctionnaires.

Je ne veux pas refaire ici un long plaidoyer du quinquennat. Inutile aussi de continuer à dénoncer les attaques honteuses dont il a été victime, le dénigrement systématique dont ses actions ont été l’objet, l’attitude insupportable de l’opposition de gauche qui a tout refusé, y compris le RSA…

Je vais vous livrer quelques raisons spécifiques qui n’appartiennent à aucun argumentaire tout fait et qui sont le produit de ma réflexion personnelle et de mes propres convictions. J’appartiens depuis que je fais de la politique à ce centre droit humaniste et européen, attaché au respect d’autrui et horrifié par les attitudes sectaires. Mais être modéré cela ne veut pas dire mou.

Je voterai donc pour Nicolas Sarkozy.

D’abord les raisons positives d’adhésion. Comme beaucoup de Français, je pense que la France est à un moment clé de son destin. Le monde est en train de basculer. Il suffit de voir le poids que prennent désormais les pays émergents dans le commerce mondial. Face à ce basculement, et parce qu’au cours des cinq dernières années le Président de la République a démontré ses qualités éminente de leadership au sein des instances internationales, je pense qu’il est le mieux placé pour continuer de défendre les intérêts de notre pays et de l’Europe. De même qu’il a su protéger au mieux la France des tempêtes qu’elle a dû affronter. Le seul échec qui lui soit vraiment reprochable, c’est la montée du chômage, mais ce serait faire comme si les crises n’avaient pas eu lieu. C’est pourquoi je lui fais confiance pour l’avenir.

Et puis il y a les raisons négatives, celles qui me conduisent à voter pour lui pour éviter ce que propose le candidat du PS. Je ne m’attarderai pas sur sa volonté de taxer à 75% les revenus supérieurs à 1 million d‘euros : elle ne me concerne pas bien que je la trouve ridicule. Plus prosaïquement, je ne suis pas d’accord, comme il le propose, de payer une taxe d’habitation proportionnelle aux revenus, de payer mon énergie sur le même critère. J’y vois une forme de solidarité pernicieuse qui est une atteinte à ma conception de la liberté de choisir et de consommer. Puni pour avoir réussi. Je ne suis pas d’accord avec l’intention de revenir sur la réforme des collectivités territoriales qui crée le conseiller territorial en lieu et place du conseiller régional et général, et cela pour préserver des mandats et des prébendes au détriment de l’intérêt général qui voudrait qu’on réduise les échelons administratifs. Je n’approuve pas non plus les idées qui sont dans l’air de dépénalisation du cannabis, de faire un pas vers l’euthanasie tout en disant le contraire le lendemain. Après avoir aboli la peine de mort, la gauche se déshonorerait en la rétablissant pour les plus faibles d’entre nous, les personnes agonisantes. Enfin je suis contre l’idée de donner un droit de vote même restreint aux étrangers : pour moi, la citoyenneté ne se coupe pas en rondelles. Le moyen le plus simple pour obtenir le droit de vote, c’est de devenir français, en en acceptant les droits et les devoirs. Voilà qui fait déjà beaucoup. Enfin, sur le plan économique, je reste un farouche partisan, comme Manuel Valls, de la TVA sociale, qui consiste à transférer sur la consommation de produits qui viennent pour la plupart de l’étranger une partie des charges qui pèsent sur nos entreprises. C’est leur donner l’oxygène nécessaire pour retrouver les marges de compétitivité qui permettra de recréer de l’emploi en France.

Pour moi, le choix est donc très clair. A deux jours du scrutin, les dés sont jetés.

 

 

 


TONIC COPE

 J -3

Il fallait bien un feu d’artifice pour terminer la campagne du 1er tour dans le Maine-et-Loire. Il nous a été livré par Jean-François COPE, le Secrétaire Général de l’UMP, invité mercredi soir de Marc LAFFINEUR, le maire d’Avrillé et Ministre des Anciens Combattants. Il y avait bien 600 personnes pour l’accueillir dans la salle Lino Ventura. Tous les parlementaires de la Majorité Présidentielle du Maine-et-Loire et quelques-uns des départements voisins avaient tenu à être présents.

Après une réunion du comité départemental qu’il a animée pour passer les dernières consignes et échanger avec les cadres de la fédération, il s’est adressé aux adhérents et sympathisants, avec son habituelle « gnac » et le ton chaleureux du patron content de se retrouver au milieu des troupes.

Un discours mobilisateur en trois points développés successivement : l’UMP, un parti solide, la campagne et ses enjeux, le programme de Nicolas Sarkozy.

Pour Jean-François Copé, l’UMP reste une avancée majeure. C’est un parti qui assume sa diversité, son ancrage à droite et au centre avec les « familles » qui la composent, et dont la responsabilité est de préparer l’avenir et la reconquête en assurant le renouvellement des générations. C’est aujourd’hui, le parti des valeurs (famille, travail, emploi, social…), des droits et des devoirs. Face à une adversité qui a& tout tenté pour nous dissuader de nous battre, qui a multiplié les atteintes à la personne du Président, critiqué son bilan, tenté d’occulter son projet, l’UMP a fait preuve de solidité avec un Président lui-même d’une « solidité exceptionnelle », qui a une vision stratégique pour la France et qui est habité par une gravité conférée par une charge exceptionnellement lourde. Pour le Secrétaire Général, Nicolas Sarkozy va l’emporter. De toutes façons, l’UMP restera un pôle solide quoi qu’il arrive. L’UMP est un bien précieux qui continuera de nous réunir.

Il en vient aux enjeux de la campagne. La seule question qui vaille, à la veille du scrutin, face à un choix qui engage le destin de la France pour la décennie à venir, dans un monde qui ne sera plus jamais le même : qui est le plus capable ?

« D’un côté un projet cohérent, de l’autre le championnat du ni oui, ni non ! » Et le bilan est parlant : une crise systémique par an, pour lesquelles Nicolas Sarkozy a démontré sa compétence à les gérer, les multiples réformes qui ont permis à la France de s’en sortir moins mal que les autres pays d’Europe. Dans le même temps les socialistes n’ont rien voté et ont proposé des solutions qui ont partout échoué.

Jean-François Copé ne doute pas que Nicolas Sarkozy sera au second tour. Il dénonce au passage la manipulation de quelques sondages faite pour démobiliser nos électeurs. Le 2ème tour, c’est le vrai match qui commence, un rendez-vous majeur. Nous avons un Président qui est au sommet de sa maturité et de son expérience politique. Il avance avec un projet qui repose sur deux piliers.

Le premier, c’est le changement profond de notre modèle social et économique. La dette n’est plus possible, elle impose la réduction des dépenses publiques. Le moteur de la croissance doit être désormais le travail dont il faut abaisser le coût, et pour cela faciliter l’apprentissage et réorganiser la formation professionnelle.

Le second pilier, c’est celui de l’Etat régalien qui assure la sécurité, la justice, l’éducation, garantit la laïcité, régule l’immigration…

Voilà pourquoi nous sommes ensemble. Et le projet se résume en une phrase : « ensemble pour préparer et protéger l’avenir des enfants de France ».

Voilà qui donne du sens à notre engagement politique. Nous avons en commun l’amour de la France et de nos valeurs. Mais la politique nous donne aussi des moments forts de fraternité  et de combats partagés.

Marseillaise !

 


LE CARNET DE CAMPAGNE DE SERAPHIN

Carnet présidentielle
J -4

Pilonnage du sortant à 9 contre 1 et sondages en délire : comment les Français vont-ils se comporter dans 4 jours ? Bien malin qui peut le dire.

Je crois qu’on peut interpréter les résultats parfois très contradictoires des sondages comme le signe d’une grande volatilité d’une fraction importante des intentions de vote. C’est bien compréhensible. Avec l’égalité du temps d’antenne, l’irresponsable côtoie le sérieux, le démagogique prend ses aises, les promesses les plus folles sont proposées, les accusations les plus gratuites circulent… Chaque candidat jette ses derniers feux dans le grand brasier du chaudron démocratique où brûlent tant de serments vertueux, grillent tant de projets fumeux, s’évaporent tant de billevesées alléchantes.

Les candidats restent finalement fidèles à eux-mêmes. La plupart auront disparu des écrans… et de la scène dès lundi et ils le savent. Il y a celle dont on retiendra la lèvre hargneuse et le discours haineux et définitif comme Arthaud, contre tout ce qui est pour et pour tout ce qui est contre, il y a celui qui a décidé depuis le début de ne pas se prendre au sérieux et de mettre les rieurs de son côté, comme Poutou, qui procède plus subtilement pour faire passer le message antique du communisme révolutionnaire tout ridé comme une pomme jorry mais présenté, après un coup de lifting comme d’actualité, il y a la venimeuse comme Eva Joly qui n’arrive pas à cacher ses aigreurs de candidate recalée dans les fonds du classement et voudrait se transformer en « madame Propre » grâce à des insinuations malveillantes, il y a le nostalgique comme Dupont Aignan dont la pendule des idées est restée bloquée sur le programme du Général de Gaulle de 1945, croyant y trouver la recette miraculeuse pour la France du 21ème siècle, il y a évidemment Cheminade et ses lunettes à vision spatiale, candide plus que candidat, curieuse fantaisie dans cet univers impitoyable.

Et puis il y a ceux qui croient encore avoir leur chance pour le 2nd tour. Comme il faudrait un miracle pour faire mentir les sondages, eux mentent à leurs auditoires en faisant croire qu’il est encore possible. Comme s’il suffisait d’y croire pour que ce soit la réalité, comme si leurs seuls discours tenaient lieu de passeport pour le 6 mai. Ils sont trois et ils ont tous les trois gros à perdre, bien qu’ils sachent que le tour en question ne pourra se faire sans eux, d’une manière ou d’une autre. Il y a celle qui campe la France racornie, sorte de Jeanne d’Arc sans grâce à la moue haineuse, plus Jean-Marie que Marine, et qui passe son temps à dénoncer plus qu’à proposer, réfugiée qu’elle est sur son socle d’électeurs sensibles à ses thèses xénophobes ; elle a un objectif simple : faire battre Sarkozy, victoire à la Pyrrhus faute de pouvoir l’emporter et tant pis si cela permet à la gauche de mettre en place tout ce qu’elle combat. Elle en est l’alliée objective. Il y a, à l’opposé, celui qui a fini par se prendre pour le nouveau prophète de la gauche, grisé par un score qu’il n’espérait pas et facilité, il est vrai, par deux mauvais candidats d’extrême gauche ; Mélenchon s’est monté le bourrichon et se voit déjà comme le pourfendeur du capitalisme, à la tête d’une grande révolution européenne voire mondiale. La cellule de dégrisement l’attend le 23 au matin. Et enfin, il y a celui qui continue à prêcher dans un désert de moins en moins peuplé, pour une unité nationale plus hypothétique que jamais et qui de toute évidence ne se fera pas autour de lui. Même De Gaulle n’avait pas été compris en 1946, il aurait fallu un sacré talent à Bayrou pour réussir ce pari. Mais l’homme est têtu et sait que ses voix compteront au soir du 22 avril.

Restent les deux favoris. Le PS cultive de plus en plus le mimétisme avec 1981, aussi bien le candidat que la stratégie. Pourtant le spectacle n’est pas glorieux, et Hollande me parait à la limite du grotesque avec ses attitudes de pantin et son verbe porté par une voix éraillée. Peut-on construire une victoire sur la nostalgie ? Ce serait croire aussi que les Français ont la mémoire courte et ils savent qu’après l’ivresse d’une telle victoire, la gueule de bois viendrait très vite. Bien plus vite qu’après 81.

Dans cette dernière ligne droite, il y a celui qui continue de se donner à fond, ne ménageant aucun effort pour tenter de convaincre les Français jusqu’au dernier moment, qu’il incarne la route à suivre, la persévérance dans les efforts qui seule pourra donner des récompenses. Mais que c’est difficile quand on est démoli chaque jour par tous les autres adversaires et aussi beaucoup de médias, qui n’ont qu’un seul but, celui de rendre son bilan illisible et son discours inaudible et sans cohérence. Il suffit pourtant d’un peu d’attention… On admirera son sang-froid et sa sérénité. Il était donné archi battu dès le 1er tour : il est là et bien là, jusqu’à preuve du contraire. Attendons la suite !

 


L’EUROPE, L’EURO : A LA CROISEE DES CHEMINS ?



       P1090120 P1090126  P1090125



C’est sur ce thème que Jean Léonetti, le Ministre chargé des Affaires Européennes était invité à plancher, hier soir à Briollay, devant 120 convives réunis pour un dîner-débat, à l’invitation de Paul Jeanneteau, Député de la circonscription et de Roselyne Bienvenu, sa suppléante. Catherine Deroche, notre sénatrice, avait tenu à honorer de sa présence cette soirée consacrée à l’Europe.

Après les présentations d’usage et le mot d’accueil de Paul Jeanneteau, Jean Leonetti a pris la parole pour un exposé concis mais très limpide. Le père de la loi de Bioéthique n’a pas son pareil pour rendre simple ce qui est complexe.

L'enchaînement des évènements 

En charge des affaires européennes depuis l’été 2011, il retrace l’enchaînement des événements qui a conduit à la situation que nous vivons : succession des crises depuis 2008 pour aboutir à celle des dettes souveraines, montée en puissance des pays émergents en même temps que les pays européens plongent dans l’endettement , profitant de taux d’intérêts bas et d’un euro fort. C’est un cercle vicieux qu’aggrave une perte de compétitivité non assumée. La spéculation a ensuite fait le reste.

Il souligne l’action déterminante du Président de la République qui a permis à l’Europe d’avancer sur les deux pieds nécessaires : la solidarité, thèse de la France et la discipline, thèse de l’Allemagne, qui aboutit au traité de stabilité et la mise en place du Fonds Monétaire Européen, et au compromis de Strasbourg pour laisser la BCE intervenir sans interférer sur son indépendance.

Il explique au passage l’importance de la convergence avec l’Allemagne et pourquoi, historiquement, c’est le rôle des deux pays de montrer le chemin.

Les insuffisances de l'Europe

La crise a aussi montré ce qui ne va pas dans le fonctionnement de l’Europe. La mise en place de la monnaie ne pouvait pas aller sans une gouvernance politique. L’idée d’une souveraineté partagée proposée par la France a permis d’avancer  sur le sujet. Mais cette gouvernance doit s’accompagner d’autres progrès et la convergence voulue avec l’Allemagne par un rapprochement sur le coût du travail  et une fiscalité identique sur les entreprises, est faite pour montrer le chemin à l’intérieur de la zone euro.

Autre sujet qui fait débat et qu’il faut trancher, c’est celui des limites. Le Ministre décrit ce qui est logique comme élargissement d’une construction initialement fondée sur la réconciliation franco-allemande : une Europe aujourd’hui à 27, qui a grossi plus vite que l’adaptation de ses institutions, mais une Europe faiseuse de paix et de démocratie.

Oui, mais l’Europe jusqu’où ?

Pour Jean Léonetti, elle s’arrête à la Turquie. Au-delà, on sort de l’espace culturel commun. Ce qui fait l’identité de l’Union européenne, c’est effectivement une culture commune, une civilisation partagée, des règles reposant sur les mêmes valeurs. En même temps, se pose le problème des frontières : ce n’est pas être anti-européen que de souhaiter qu’elles jouent leur rôle. A l’intérieur de l’espace Schengen, libre circulation, mais avec des frontières qui fonctionnent. D’ailleurs la réforme réclamée par Nicolas Sarkozy est prête.

De même, il partage la vision du Président de la République, sur la nécessité d’imposer des règles de réciprocité et des critères sociaux pour ne pas subir la concurrence déloyale pour nos sociétés que constitue l’invasion de produits ne répondant pas aux normes qui s’imposent à l’intérieur de l’Union. Etre européen, c’est défendre l’Europe, faire en sorte qu’elle se batte à armes égales.

La croisée des chemins

Le dernier volet de sa démonstration prend en compte la campagne pour l’élection présidentielle et les enjeux qu’elle comporte. Un bel enjeu en vérité : non seulement l’Europe est à la croisée des chemins, mais le monde lui-même  est en train de changer.  S’appuyant sur les acquis de la paix que constitue le socle franco-allemand et la dynamique que peuvent impulser deux grands peuples, c’est une Europe « puissance » qui peut éclore, à condition…

Là, il y a deux visions : celle de l’avenir qui allie solidarité et responsabilité, qui s’appuie sur la valeur travail à travers son tissu de PME, qui assoit sa puissance sur le partage de la souveraineté des états qui la constituent par le pilotage politique intergouvernemental; On reconnaît le discours de la Concorde. Et il y a le modèle du passé qui refuse la rigueur tout en voulant la solidarité, qui privilégie les dépenses sociales à la place de la compétitivité… Un vrai choix qui engage l’avenir.

Le débat suivra et portera évidemment sur les institutions, sur le rôle de la banque centrale, sur l’avenir de l’Euro,… et même sur l’Europe de la Santé, belle porte de sortie pour le cardiologue humaniste qu’est Jean Léonetti qui en profitera pour nous délivrer un message lucide et de haute volée sur l’euthanasie.

Voilà une soirée bien remplie et lumineuse a bien des égards.

 


LE SOUFFLE DE LA CONCORDE

La concorde xsarko

Extraits du discours de Nicolas Sarkozy , Place de la concorde :

"... Beaucoup parmi vous ne sont pas engagés, peut-être s’imaginaient-ils ne jamais le faire ? Ils sont venus parce qu’ils pensent à leur avenir et à celui de leurs enfants, parce qu’ils ont acquis l’intime conviction que quelque chose d’essentiel est en jeu et parce qu’une sourde inquiétude les saisit quand ils entendent le tumulte du monde, quand ils voient les épreuves auxquelles sont confrontés tour à tour des pays qui nous sont si proches.

Le 22 avril et le 6 mai, il ne s’agira pas, mes chers compatriotes, de choisir un camp. Il s’agira de décider pour l’avenir à un moment historique où l’avenir de notre pays se joue.

C’est pourquoi je veux aussi parler à ces millions de français qu’une histoire personnelle ou familiale n’attache pas à un parti.

Je veux parler à cette majorité silencieuse qui, une fois encore, tient le destin de la France entre ses mains.

Je veux lui dire qu’au milieu des crises les plus dangereuses que le monde ait connues depuis un demi-siècle, entre un monde ancien qui n’en finit pas de mourir et un monde nouveau qui a du mal à naître, une seule chose doit compter : Où voulons-nous aller ?

Jamais sans doute depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, les choix que nous avons à faire n’ont été aussi lourds de conséquences....[...]

Je veux parler à cette majorité silencieuse 

Je sais que beaucoup de nos compatriotes qui souffrent ont envie de crier leur souffrance, de crier leur colère en votant pour les extrêmes.

Je comprends la douleur de ceux que la crise a fait souffrir. Mais les solutions extrêmes n’atténueraient pas leur douleur. Elles ne les protégeraient pas. Elles ne leur apporteraient aucune aide. Elles les feraient souffrir davantage encore. Car les solutions extrêmes sont des mensonges et les mensonges font toujours plus de mal que la vérité.

Je comprends l’envie de dire « non » à tout pour ceux qui ont le sentiment si désespérant et si douloureux d’être dépossédés de tout, d’avoir perdu le contrôle de leur vie, la maîtrise de leur destin.

Je comprends le sentiment d’injustice de celui qui n’arrive pas à vivre de son travail quand d’autres y parviennent sans travailler.

Je comprends ce qu’il y a d’insupportable pour celui auquel on demande des sacrifices et qui voit ceux qui sont responsables de cette crise continuer à prospérer.

Je comprends le désarroi d’une jeunesse qui regarde avec anxiété le chômage lui barrer la route, la planète s’épuiser, la montagne des dettes qu’elle devra payer un jour si nous ne prenons pas les bonnes décisions.

Dans la situation où se trouve la France, où se trouve l’Europe, où se trouve le monde, nul ne peut espérer dissocier son destin personnel de celui de tous. Nul ne peut espérer s’en sortir seul…[…. ]

C’est en affrontant les difficultés que l’on peut les surmonter. Notre époque réclame autre chose que l’outrance des uns ou le déni des autres. Voilà pourquoi je veux faire campagne sur la vérité. Car seule la vérité permettra à la France de s’en sortir.

Face à la montée des périls qui nous menacent, il faut de la solidité et de la gravité.

La situation de l’Europe et l’état du monde ne nous laissent aucun droit à l’erreur.

Une course contre la montre est désormais engagée avec au bout le risque de la crise économique, de la désintégration sociale, du déclin de l’humanisme.

Les crises qui se sont succédées depuis quatre ans sont des avertissements que nous devons entendre.

Je le dis avec gravité, ce qui est en jeu, c’est la survie d’une forme de civilisation, la nôtre, dans un monde où la passion exclusive pour les gains du court terme et les crispations identitaires s’affrontent de plus en plus violemment, préparant, si l’on n’y prend pas garde, les grandes tragédies du futur…. […]

Les voies de l’avenir nous les connaissons.

La société de la connaissance. L’économie du savoir. La révolution numérique. La réponse aux défis de l’écologie. L’adaptation de notre appareil productif et de notre organisation sociale à l’épuisement des énergies fossiles, à la lente et inexorable disparition du pétrole et à la non moins inexorable augmentation de son prix.

C’est un immense effort de formation, de recherche, d’innovation, d’investissement qui attend la France. C’est toute la croissance de demain, c’est toute la qualité de la vie de demain qui dépendent de cet effort que nous devons engager.

Nous avons la jeunesse, nous avons l’intelligence, nous avons les savants, nous avons les entrepreneurs pour inventer ce nouveau modèle de croissance, pour imaginer ce nouveau modèle français du XXIe siècle.

Ce nouveau modèle français, il répondra au besoin de justice parce qu’il ne sera plus soumis à la dictature de la finance, à sa tyrannie de la rentabilité à court terme, parce que tout le monde sera formé, parce que tout le monde pourra accéder à la promotion sociale par l’instruction et par la formation.

Dans ce nouveau modèle français, l’école sera attentive à la fragilité des enfants et plus aucun élève n’entrera au collège sans savoir lire, écrire et compter.

Dans ce nouveau modèle français, chaque jeune qui choisira l’alternance trouvera une place dans une entreprise.

Dans ce nouveau modèle français, les chômeurs auront un droit à la formation. Ils auront aussi un devoir, celui d’accepter l’emploi qu’on leur proposera. Et chacun aura droit à la formation tout au long de sa vie.

Ce nouveau modèle français répondra au besoin de tous de reprendre la maîtrise de leur destin, de se sentir libre de choisir son rythme de vie, de se sentir pleinement responsable de soi-même.

Dans ce nouveau modèle français, tout le monde aura droit à une deuxième chance et toute famille de bonne foi, confrontée à un accident de la vie dont la conséquence est le surendettement, pourra, comme une entreprise, bénéficier de la faillite civile telle qu’elle existe en Alsace afin de pouvoir redémarrer dans la vie. Parce qu’aucun échec ne doit être définitif.

Dans ce nouveau modèle français, on récompensera l’effort, le mérite, le travail. On ne dénoncera pas le talent, la réussite, le succès. La jalousie, l’envie, l’amertume ne sont pas et ne seront jamais des valeurs françaises.

Je ne veux pas d’une France nivelée, égalitariste, qui tournerait le dos aux talents parce qu’elle en aurait peur.

Ce nouveau modèle français rendra l’espoir à ceux qui l’ont perdu, parce que ce sera un modèle de progrès, un modèle de développement où l’avenir sera de nouveau une promesse où les enfants pourront espérer vivre mieux que leurs parents.

Ce que je vous propose, c’est de réunir les conditions pour que la France organise les « Trente Glorieuses » du XXIe siècle.

Ce que je vous propose, c’est de renouveler l’exploit qu’ont accompli les hommes de l’après-guerre qui avaient si bien tiré les leçons des grandes fautes du passé et des tragédies qu’elles avaient engendrées.

Ce que je vous propose, c’est de mobiliser toutes les forces intellectuelles, morales et sociales de la Nation. C’est de rendre la parole au peuple quand les corporatismes et les conservatismes se liguent pour empêcher le pays d’avancer. C’est de déconstruire l’État bureaucratique pour reconstruire un État entrepreneur qui soit une force d’entraînement. Nous ne les laisserons pas nous condamner à l’immobilisme.

Ce que je vous propose, c’est de remplacer le capitalisme financier par un capitalisme d’entrepreneurs. Nous ne voulons plus qu’une infime minorité dévoye les idées qui sont les nôtres par des comportements inacceptables.

Ce que je vous propose, c’est un État qui réduit ses dépenses, qui refuse la drogue de la dépense publique et qui remet de l’ordre dans ses finances pour préparer l’avenir et pour investir.

La condition, c’est l’unité nationale.

Je veux parler au peuple de France, pas à la Gauche, pas à la Droite. Je veux parler aux citoyens libres de mon pays en leur disant de laisser les chaînes de l’habitude de côté et de ne se poser qu’une seule question : quel avenir voulez-vous pour votre pays ? Voilà la seule question qui tienne…. […]

L’Europe.

Nous avons eu tort en Europe de négliger les frontières, tort d’élargir et d’ouvrir nos marchés sans contrepartie, tort de laisser la bureaucratie prendre le pas sur la volonté politique, tort de bâtir une Europe de la consommation sans nous soucier de l’Europe de la production.

Si les frontières extérieures de l’Europe ne sont pas protégées contre une immigration incontrôlée, contre les concurrences déloyales, contre les dumpings, il n’y aura pas de nouveau modèle français et il n’y aura plus de civilisation européenne.

Si nous avons fait l’Europe, c’est pour être protégés, pas pour laisser détruire notre identité et notre civilisation.

J’ai dit ma détermination à faire changer l’Europe sur la question des frontières. J’irai jusqu’au bout. J’irai jusqu’à suspendre s’il le faut, les accords de Schengen et à rétablir des contrôles ciblés à nos frontières.

J’irai jusqu’à appliquer s’il le faut à nos marchés publics les règles que s’appliquent les Américains en n’accordant leurs attributions qu’aux seules entreprises qui produiront sur le continent européen. Si on ne veut pas produire et créer de l’emploi sur le continent européen, on n’a pas besoin d’être candidat aux marchés publics du continent européen. Voilà notre vérité !

Je revendique pour la France le droit de choisir qui elle accepte sur son territoire.

Je revendique pour la France le droit de se protéger contre la concurrence de ceux qui ne respectent aucune règle.

Je revendique pour la France le droit de mettre en œuvre des politiques industrielles et de réserver une partie des marchés publics aux PME.

Je revendique pour la France le droit de défendre ses valeurs, sa culture, sa langue, son modèle républicain, son identité. Parce que défendre son identité, défendre sa civilisation, ce n’est pas honteux c’est légitime. Quand on oublie d’où l’on vient et qui l’on est, comment peut-on savoir où l’on va ?

La défense de ses droits, c’est ce que la France attend de l’Europe, c’est ce que la France demande à l’Europe. Mais la France le dit à ses partenaires, elle ne renoncera pas à les défendre elle-même si l’Europe ne les défend pas.

Je veux aller plus loin encore.

Après ce que nous avons fait pour sauver l’Euro, je veux poser non seulement le problème des frontières mais aussi celui du rôle de la Banque Centrale Européenne dans le soutien à la croissance. C’est une question très importante que nous ne pourrons pas éluder. Car si l’Europe ne veut pas perdre pied dans l’économie mondiale, elle doit absolument renouer avec la croissance.

La croissance, cela ne se décrète pas. Il ne suffit pas d’écrire le mot « croissance » dans un traité pour l’obtenir. Si l’on ne fait rien pour la compétitivité, si l’on alourdit le coût du travail, si l’on décourage l’esprit d’entreprise, si l’on n’investit pas, ce n’est pas la croissance que l’on obtient, c’est la stagnation.

Si l’on ne change pas l’Europe, si l’on ne fait pas l’Europe de la production, l’Europe de l’investissement, nous n’aurons pas la croissance. Si la Banque centrale ne soutient pas la croissance, nous n’aurons pas assez de croissance.

La crise - et l’Européen convaincu que je suis veut le dire - nous a montré les limites des règles qui ont été fixées dans le Traité de Maastricht. Je sais les difficultés d’aborder ce sujet. Je connais les obstacles mais nous avons le devoir d’y réfléchir. Parce que c’est un problème majeur pour l’avenir de l’Europe, c’est un problème stratégique pour l’Europe.

L’Europe doit apurer ses dettes, elle n’a pas le choix. Mais entre la déflation et la croissance, elle n’a pas davantage le choix. Si l’Europe choisit la déflation, elle disparaîtra. Il faut se souvenir des années 30.

Si les Français me renouvellent leur confiance, j’ouvrirai ce débat et je mettrai la même énergie, la même détermination à faire avancer l’Europe de la croissance, l’Europe qui investit dans son avenir, que celles que j’ai mises à combattre la crise financière et à sauver l’Euro. Il ne doit pas y avoir de sujets tabous, il ne doit pas y avoir de débats interdits.

On nous avait dit que la Banque centrale ne pourrait pas intervenir pour sauver l’Euro. Et la Banque centrale s’est donné la liberté nécessaire pour sauver l’Euro en fournissant de la liquidité aux banques. Ce qui était un tabou devant la crise est tombé comme une frontière de papier.

On nous avait dit que le Gouvernement économique, c’était impossible. Et nous avons obtenu le Gouvernement économique.

On nous avait dit que la question des frontières était taboue. Et nous avons posé la question des frontières.

On nous avait dit que le débat sur la réciprocité était interdit. Et nous avons ouvert le débat sur la réciprocité.

Alors sur le rôle de la Banque centrale dans le soutien à la croissance, nous allons aussi ouvrir le débat. Et nous allons faire avancer l’Europe…. […]

Deux voies sont possibles.

L’une imposera les solutions du passé.

Au mieux, elle ne résoudra rien puisqu’elle restera prisonnière de tous les conservatismes, de tous les corporatismes. Elle continuera à laisser les frontières s’effacer et la Nation s’affaiblir.

Au pire, elle découragera la réussite et elle ruinera les classes moyennes, sans enrichir les plus pauvres. Elle détruira la confiance des investisseurs. Elle nous mettra à la merci de la spéculation. Et pour s’en sortir, elle imposera l’austérité la plus dure qui plongera le pays dans la dépression.

L’autre voie, c’est celle qui sera tournée vers l’avenir et qui tirera les leçons des crises.

Je vous propose d’inventer les solutions du XXIe siècle et de construire un nouveau modèle de croissance, une nouvelle économie, une nouvelle ambition sociale. Entre le nationalisme et le laissez-faire, je vous propose pour la Nation la voie raisonnable de l’unité et de l’ouverture au monde.

La vocation de la France n’est pas de s’effacer ou de se taire.

La vocation de la France, c’est d’agir pour ceux qui ne peuvent pas agir. C’est de parler pour ceux qui ne peuvent pas parler.

La vocation de la France, c’est d’être au côté des peuples qui veulent être libres, c’est d’être au côté des Chrétiens d’Orient quand ils sont persécutés.

La vocation de la France, c’est d’organiser autour de la Méditerranée une communauté de destin. La France est intervenue pour protéger le peuple libyen du massacre. La France prendra des initiatives au Moyen-Orient pour que la paix et la justice triomphent enfin.

La vocation de la France, c’est de porter au G20 la régulation de la mondialisation, la moralisation de la finance et la taxation des transactions financières pour dégager les ressources dont les pays pauvres ont besoin pour sortir de la misère.

La vocation de la France, c’est d’être le porte-parole de tous ceux qui dans le monde veulent que l’homme ne soit pas sacrifier au commerce, que le droit du travail, de la santé, de l’environnement soient mis à égalité avec le droit du commerce.

Par-delà les siècles la grande voix de Victor Hugo nous dicte le programme de l’avenir. Ecoutons-le.

« Une liberté sans usurpations et sans violences, une égalité qui admettra la croissance naturelle de chacun, une fraternité d’hommes libres, l’application du principe qui veut que tout homme commence par le travail et finisse par la propriété, le respect de l’héritage qui n’est autre chose que la main du père tendue aux enfants à travers le mur du tombeau, l’ordre comme loi des citoyens, la paix comme loi des nations ».

Il n’y a rien à changer, il n’y a rien à retirer. C’est cette France-là dont nous voulons être les héritiers…

 


FAUSSES PUDEURS DE FAUX-CULS

La concorde xsarko


Il y avait parait-il 100 000 personnes au meeting de Hollande comme à celui de Nicolas Sarkozy . Sous-entendu le Président n'a pas fait mieux que le candidat socialiste. Tous les médias communiquent sur cette égalité. Sauf que la place de la Concorde peut contenir au moins 85 000 personnes et l'esplanade du Château de Vincennes moitié moins, 45 000. La place de la Concorde était pleine et la foule débordait sur les Champs-Elysées. C'est donc encore un mensonge médiatique. Ce serait trop dur d'accepter que Nicolas Sarkozy a réussi son pari ! Oui il a rassemblé deux fois plus de monde et c'est importantde le dire !

L'égalité de traitement va jusqu'à truquer l'information. Lamentable !



INDECENCE ET ELEGANCE

 

Le moment des campagnes électorales est toujours propice aux règlements de comptes. Quand l’incertitude sur le détenteur du pouvoir point à l’horizon, on voit toujours des « courageux » fuir le bateau au cas où il changerait de main… avec en arrière-pensée un possible retour en grâces. Alors il faut faire oublier les éventuelles compromissions avec celui qu’on abandonne. Pour ce faire, il y a deux chemins. Celui de l’élégance et celui de l’indécence.

Sur le premier, on trouve naturellement Martin Hirsch et Jean-Pierre Jouyet. Ils s’apprêtent à voter François Hollande : ils le disent et personne ne songerait à le leur reprocher. Ni l’un ni l’autre, lorsqu’ils ont été au gouvernement sous Nicolas Sarkozy n’ont fait mystère sur leur ancrage à gauche et leur sympathie socialiste. Leur choix se fait sans renier la tâche accomplie. Ils avaient su dire leur désaccord chaque fois qu’il s’était produit sans pour autant offenser ou cracher dans la soupe. Ils ont tenu leur poste loyalement. Ils ont quitté le gouvernement et ont retrouvé leur liberté. Rien à redire. Leur modération aujourd’hui, c’est tout à leur honneur. Après tout, ils n’ont fait que servir la République.

Sur le second chemin, deux personnalités jettent aux orties sans vergogne leur collaboration avec le gouvernement. Anne Lauvergeon publie un ouvrage en forme de réquisitoire où elle dénonce  maintenant un « système de clan, de bandes et prébendes ». L’ancienne dirigeante d’Areva a pourtant été maintenue à son poste jusqu’au terme de son mandat. Elle avait tout loisir de démissionner, elle ne l’a pas fait. Il ne s’agit pas de lui refuser le droit de juger l’action du gouvernement ou de contester des indécisions industrielles ; elle est encore légitime quand elle en veut à Henri Proglio qui a tout tenté pour la déstabiliser. Elle n’a cependant pas non plus été virée, comme elle l’affirme : son mandat n’a pas été renouvelé au bout de dix ans, ce qui n’est pas la même chose. Et son bilan à la tête de l’entreprise concernée est largement discutable et pas seulement sur l’EPR finlandais. Les déclarations assassines qu’elle multiplie ressemblent à un acte de candidature dans l’équipe « Hollande ». Elle se révèle plus politique que gestionnaire, très bien. Mais sa démarche est indécente.

L’autre personnalité qui n’a pas de retenue pour dénoncer les cinq ans de Nicolas Sarkozy, c’est Jacques Attali. Ses gesticulations sont grotesques. « Il ne laisse que du vent » vient clamer maintenant celui qui hier encore se targuait d’avoir vu entrer en vigueur la majeure partie des 300 « décisions » de sa Commission pour la libération de la croissance. Curieusement le site internet de la dite commission a été fermé. Peut-être est-ce pour faire oublier que le Président lui a confié des missions à deux reprises. Une collaboration gênante pour l’ancien conseiller de Mitterrand au moment où la gauche pourrait revenir au pouvoir. Qu’il soit un homme de gauche, tout le monde le sait. Qu’il dénonce les résultats d’une politique de droite est déjà plus contestable quand le même a préconisé des mesures très libérales sur la croissance. Encore une fois, le fond n’est pas en cause, chacun a droit à sa liberté de pensée. Mais la forme, elle, manque singulièrement.

L’indécence ne fait pas mourir, mais qu’ils ne s’étonnent pas demain si on les traite avec la même violence. Et les coups, sectarisme aidant, pourraient bien venir du camp qu’ils tentent de rallier.

 

 


POUVOIR D'ACHAT

 

Alors qu'on n'arrête pas de nous seriner le lamento sur le pouvoir d'achat, voilà un point de repère intéressant.

Dans les années 70, une 204 Peugeot, voiture des classes moyennes s'il en était, coûtait de 8650 à 9100 Francs, soit 27 fois le SMIC.

Aujourd'hui, la nouvelle 208 peugeot, qui sort dans les concessions, coûte entre 11950 et 21500 euros. Chère, direz-vous. Mais pour ce prix vous avez un moteur 3 cylindre essence, filtre à particules, système stop and start, direction assistée, régulateur de vitesse, antipantinage... Et tout cela pour finalement, tenez-vous bien : 8,6 fois le SMIC ! 

Cherchez l'erreur.

 


LE BILLET DU DIMANCHE SOIR

 

LA BALANCOIRE

A une semaine du scrutin du premier tour, les sondages se font plus frénétiques. Un rituel auquel il est difficile d’échapper. Et s’ils ne sont plus publiés, chacun sait bien qu’on pourra en trouver les résultats sur la Tribune de Genève ou la Libre Belgique… Mais là n’est pas le propos.

Les enseignements qu’ils nous apportent ne concernent pas les deux premières places. Elles sont attribuées en ordre variable entre Nicolas Sarkozy et François Hollande. Compte-tenu de la marge d’erreur d’au moins + ou – 2%, bien malin qui peut prédire l’ordre d’arrivée.

Mais quand les deux suivants sont au moins 14 points derrière, on peut réellement penser que le premier tour est joué. D’ailleurs les deux premiers sont déjà dans le second tour, sans le dire, bien que leurs faits et gestes le montrent assez bien.

On peut donc commencer à raisonner sur les reports de voix. On voit bien où sont les réserves de voix du candidat du PS : il y a de fortes chances pour que Mélenchon le tienne par la barbichette, beaucoup plus qu’Eva Joly dont le sort est déjà fixé par le traité signé entre le PS et les verts. De l’autre côté, Nicolas Sarkozy peut compter sur un report assez majoritaire des voix du Front National et de quelques petits candidats comme Dupont Aignan bien qu’il s’en défende. Dans cette hypothèse, et il s’agit bien d’une hypothèse, on arrive à une quasi égalité mathématique.

Il apparaît alors que la marge de manœuvre de l’un comme de l’autre, se trouve dans les voix de François Bayrou et les abstentionnistes. Ces derniers se répartissent généralement à peu près également si l’on en croit les statistiques électorales. Reste à savoir ce que fera le sphinx centriste.

C’est là que la manœuvre devient délicate et comporte une forte dose de pari. On peut faire l’hypothèse qu’en laissant entendre au lendemain du premier tour que Bayrou pourrait devenir son Premier ministre, Sarkozy gagnerait sur les deux tableaux : il attirerait, bien sûr, les voix centristes et rassurerait ceux que son impétuosité a indisposés. Mais on peut aussi émettre l’hypothèse inverse que le réflexe antisarkozyste sur lequel compte encore beaucoup la gauche verserait encore plus dans le rejet s’il s’alliait avec un homme perçu comme issu de la classe politique traditionnelle. Donc, … la boule de cristal !

Il ne faut pas oublier aussi l’intéressé qui vient de décliner toutes les avances qui lui sont faites, probablement pour ne pas accentuer la pente sur laquelle il glisse dans les sondages. Jusqu’au soir du 22 on ne saura rien. Il continuera de se balancer, de plus en plus mollement entre la droite et la gauche. On verra si sa déclaration que « l’élection de Hollande serait mauvaise pour la France » aura encore un sens.

Quant à François Hollande, va-t-il commettre la bévue fatale de donner des gages à Mélenchon ? On peut compter sur le leader du Front de Gauche pour faire monter la pression, surtout que les législatives suivent.

Ce faisant il enverrait définitivement Bayrou dans sa balançoire de l’autre côté. Suspense !

Avec ce nouveau paysage, on verra alors quelle tournure prendront les sondages du second tour. Car ce qui a été une dynamique pour la gauche radicale pourrait devenir un épouvantail pour les modérés déjà effarouchés par le radicalisme de la pastèque Eva Joly.

Rien n'est donc joué !

 


LES PARADOXES DE LA CAMPAGNE

 

Dans un rapport spécifique sur les finances publiques publié hier à Paris, l’OCDE vient nous rappeler à point nommé la nécessité de réduire les dépenses de l’Etat et indique plusieurs instruments économiques qui pourraient être employés pour les assainir. Pour faire court : compression des prestations familiales, réduction des dépenses de santé en rendant le système plus efficient, élargissement de l’assiette de la TVA, réduction des dépenses des collectivités, réduction des émissions de gaz à effet de serre au moyen d’un dispositif par enchères… Des pistes connues des candidats, que tous ne sont pas prêts à suivre.

Voilà bien l’un des paradoxes de cette élection. On sait ce qu’il faut faire pour réduire les dépenses de l’Etat, un impératif si on veut assurer l’avenir de notre pays, économique et social. Mais ce n’est pas le sujet pour la plupart des candidats. C’est que pour être élu ou simplement se faire entendre de ses électeurs, et essayer d’en capter, il faut promettre autre chose que des efforts et l’annonce de moins de confort. Face à cet impératif, on a la palette de tous les comportements.

Le discours qu’ils développent est conditionné soit par l’idéologie, soit par l’intérêt électoral dans un contexte concurrentiel. De ce point de vue on peut distinguer trois familles de candidats : les petits dans le bas des sondages, dont l’élection n’est pas la préoccupation majeure. Ils occupent un créneau politique pour lequel l’élection présidentielle est le moyen d’exister : ce sont les tenants de l’extrême gauche radicale NPA et Lutte ouvrière, rejoints pour la circonstance par l’écologiste Eva Joly qui a raté sa campagne et le souverainiste Nicolas Dupont Aignan ; Jacques Cheminade faisant figure du fantaisiste évaporé et égaré.  Il y a les seconds rôles qui comptent peser par leur score sur le 2ème tour et en tirer les dividendes : on trouve dans le peloton François Bayrou qui n’arrive pas à concrétiser sa popularité en poids électoral, Marine Le Pen qui se débat avec Jean-Luc Mélenchon pour garder la 3ème place après avoir revendiqué longtemps la seconde. L’ordre d’arrivée et le nombre des voix collectées seront déterminants pour le résultat du second tour. Enfin le candidat du PS et Nicolas Sarkozy font la course en tête et ne peuvent plus être rejoints, sauf surprise étonnante, et seront donc qualifiés pour le 2ème tour. C’est là que les reports de voix compteront et ordonneront la configuration de l’élection définitive.

La campagne officielle, avec l’égalité du temps de parole conduit inévitablement, par la convergence des attaques à laminer la position du sortant. C’est au mieux huit, quand ce n’est pas neuf, contre un.

Et voilà un nouveau paradoxe. Il ressort que pour l’instant un bon tiers des Français sont prêts à suivre le discours simpliste des candidats qui veulent nous replonger dans le passé d’une économie fermée : Nicolas Dupont-Aignan, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon exploitent à leur manière « la catastrophe du monde moderne » se drapent dans « le misérabilisme » et tentent de nous chanter l’air de la « France éternelle », l’un sur l’air de la « révolution », l’autre sur le culte gaulliste de la « libération », la troisième en surfant sur la fibre nationaliste et cocardière. Mais ce sont des discours truqués qui ne correspondent en rien au monde réel. Leurs propositions évoquent un monde qui n’existe pas et il y a gros à parier que les frustrations seraient grandes si par hasard elles venaient à être mises en œuvre.

François Bayrou est peut-être celui dont le programme, en tout cas le discours, s’approche le plus des conditions émises ci-dessus pour redresser les comptes publics. On voit bien qu’il n’est pas suivi.

Dernier paradoxe. Des deux prétendants, Nicolas Sarkozy est celui qui promet le moins et dont le projet se rapproche des pistes énoncées par l’OCDE. C’est une difficulté et on voit bien que le programme dépensier de son concurrent socialiste tente davantage les Français, au moins pour l’instant si l’on en croit les sondages de 2ème tour. Pourtant quel Français ne sait pas l’ampleur de la dette et la nécessité de continuer dans la direction que Nicolas Sarkozy a osé imprimer à son mandat, malgré l’impopularité. C’est bien pourquoi, à partir du 7 mai, nos créanciers, excités par quelques médias et « hedge funds » bien organisés à Londres et à Wall Street, pourraient nous faire jouer une drôle de danse. C’est une éventualité que les Français feraient bien de prendre en compte pour éviter les mécomptes.

 


LE CARNET DE CAMPAGNE DE SERAPHIN

Carnet présidentielle

J -10

La TV reste le premier vecteur d’information pour la campagne présidentielle. Devant internet et les radios. Ce n’est pas une surprise, mais vu l’indigence de l’information qui y est délivrée, ce n’est pas non plus très réjouissant. J’ai regardé ce que donnait la campagne officielle, celle des spots façonnés par les candidats : il n’y a pas de quoi se pâmer, entre le conformisme plan-plan du candidat qui parle à la caméra droit dans les yeux (via un prompteur) et les mises en scènes d’extraits de meetings ou le grandiloquent le dispute au creux des déclamations, le chaland aura eu du mal à regarder les dix séquences jusqu’au bout pour faire son marché. Il paraît que la « toile » s’enflamme pour la séquence de Poutou qui parodie « questions pour un champion ». Original à peu de frais, c’est plutôt convenu et virtuel, parce que côté championnat, le programme donnerait plutôt dans l’irréalisable puissance10. Le monde dont ses promesses parlent n’existe pas. Ou  plutôt, si, c’est la Corée du Nord.

La 2 s’est enfin décidée à tenter de faire une confrontation des dix candidats avec son émission politique « phare » « Des paroles et des actes ». Réunir en deux plateaux les dix en personne est déjà un exploit, mais la contrainte du temps de parole oblige à leur consacrer seulement 20 minutes à chacun. Et comme le débat est impossible avec autant de gens autour de la table, on devra se contenter d’une succession d’interviewes. Au moins aurait-on pu retenir la formule de confrontation indirecte utilisée pendant la primaire socialiste. C’eût été plus vivant et plus intéressant. D’ailleurs l’émission n’a eu qu’un taux d’audience très moyen : 14% et moins de 3 millions et demi de téléspectateurs. Ce soir ce sera la 2ème version avec un plateau plus relevé.

Au fil de la semaine Séraphin a retenu quelques faits ou événements qui méritent d’être mis en exergue.

Au chapitre des déclarations inopportunes, on retiendra celle de Bernard Thibault « la tension pourrait être grande dans le pays si Sarkozy est réélu ». Une menace voilée inadmissible contre le suffrage universel. Il est vrai que ça n’a jamais vraiment obnubilé les syndicalistes communistes. C’est le retour à la case « nuisance ».

Il y a celle d’Eva Joly à propos de l’affaire Bettencourt qui parle « de présomptions concordantes contre Sarkozy ». Elle ferait mieux de s’intéresser au financement du PS dans le Pas-de-Calais où il n’y a pas que des présomptions, mais dont les médias évitent de parler (ou si peu), on se demande bien pourquoi. C’est sur des présomptions qu’elle avait mis DSK en examen, et qu’elle le relâchera faute de preuves. Les présomptions ne sont pas des preuves mais peuvent être des calomnies.

Autre déclaration surréaliste : celle de François Hollande quand « il avertit qu’il ne laissera aucune place aux marchés ». Les marchés rigolent ! Sapin n’a pas dû lui dire qu’il y a une dette qu’ils financent.

Le thème dominant aura été celui de l’attaque des marchés évoquée sur le bloc-notes (cf. 3 avril) avec l’article de Marc Fiorentino de la Tribune de Genève et qui semble se préciser si Hollande est élu. La menace est  abondamment reprise par Nicolas Sarkozy et par les principaux leaders de l’UMP, d’Alain Juppé à Valérie Pécresse en passant par Jean-François Copé. Bien qu’elle soit réelle, je ne suis pas sûr que ce soit un bon argument électoral pour faire voter en faveur de notre candidat. C’est une façon de prendre le suffrage universel en otage qui pourrait bien déplaire aux Français. A utiliser avec modération.

Marine Le Pen a utilisé la métaphore du casse-tête chinois, dessin à l’appui pour expliquer et justifier la nécessité de sortir de l’Euro. Habile, mais comparaison n’est pas raison. Surtout quand le remède proposé est pire.

D’après un sondage, « Mélenchon-la-révolution » incarnerait le mieux le changement dans cette campagne. Le mot est faible. Personnellement je trouve qu’il incarne un « bouleversement » qu’on ne peut pas souhaiter à notre pays. Le bolchévisme, c’est bien quand il reste folklorique. Le problème c’est les gogos qui commencent à y croire.

Enfin, ce qui a émergé dans les prises de positions du côté de l’UMP, c’est la danse du charme autour de Bayrou : sera-t-il premier ministre en cas d’élection de Sarkozy ? On peut comprendre la préoccupation. L’hypothèse est plaisante. La vivre dans la réalité… Je doute que le couple tienne aussi longtemps qu’avec François Fillon. Il n’y a que Copé pour montrer sa réticence. Lucidité ou intérêt ? Peu importe. Ce qui compte, c’est le ralliement pour le 2ème tour, et il est important de ne pas fermer la porte. Si c’est une manière de le dire, alors …

Le QUIZZ 2012 d'hier : la réponse est ... Nicolas Sarkozy ? François Bayrou ? Alain Juppé ? - Non, c'est Clémenceau !

 


UN COUPLE D'ENFER !


Permanence BelotLe candidat socialiste aux législatives sur la 1ère cironcscription de Maine-et-loire a ouvert une permanence à Angers, rue des Lices.

Déjà qu'il avait collé quelques affiches à Angers où on le voit dans les bras de Hollande, ce qui lui vaudra le surnom de" bébé-Hollande", voilà maintenant qu'il se met en scène avec ... son suppléant !  Quel couple ! 

Mais " où sont les femmes", chantait déjà Patrick Juvet. Il faut croire que "Bébé-Hollande" n'en a pas trouvé à sa convenance et pourtant la circonscription est grande. La parité prônée par son parti est passée aux abonnés absents. Un peu archaïque le prétendant député...

Inutile d'entrer, tout est en vitrine !!!!