HISTOIRE

UN REDECOUPAGE INIQUE DES CANTONS

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On s’est étonné de la forme bizarre des cantons. Certains ont essayé de trouver des explications logiques qui justifient des assemblages surprenants en faisant référence à la réforme des collectivités territoriales qui pousse au regroupement des communes… mais tout cela n’est pas très satisfaisant. Depuis les résultats de dimanche dernier, on a une réponse bien plus convaincante, chiffres à l’appui.

Le redécoupage a eu pour fonction de disperser les voix de la droite et de regrouper les voix de la gauche, ce qui explique les coups de ciseaux qui ajoutent une commune ici, en rejette une autre là. Ainsi on s’aperçoit que malgré la moins bonne mobilisation de son électorat, la gauche a pu maintenir sa position, par exemple, dans la couronne angevine, ou éviter le basculement du département comme par exemple en Loire-Atlantique. Ce qui a permis au Manolito d’affirmer après le 1er tour que la gauche avait « résisté ». Un trompe l’œil évidemment.

Ainsi en Loire-Atlantique, avec 1245 voix de plus que le PS, les électeurs ont placé l’union de la droite et du centre en tête du scrutin ce qui n'a pas suffi à lui faire gagner le département. Elle échoue d’un canton ! Le tripatouillage socialiste des cantons comme celui de Nantes 4, traditionnellement à droite ou celui d'Orvault privé de Sautron, a permis à la Gauche ce hold-up démocratique ! Dans le canton de Guémené-Penfao, le maire, candidat sortant, est élu d’un cheveu avec 50,05% des voix (11 voix), mais on a ajouté à son ancien périmètre la commune de Nozay, entre autre, qui vote à gauche, ce qui n’a rien d’innocent…

En Maine-et-Loire, on a pu s’étonner qu’après une belle élection il y a un an, quatre des adjoints de Christophe Béchu soient battus, contrairement à la logique et au « vent national ». De peu, évidemment, quelques dizaines de voix.

S’agit-il de « limites » à ce que certains appellent le « système Béchu » ? Il n’est pas anormal de demander à des adjoints d’aller conquérir des mandats départementaux quand ceux-ci concernent le territoire de la ville et de l’agglo. C’est même banal et c’est le contraire qui serait surprenant, voire inquiétant.

Ont-ils démérité ? Chacun reconnait qu’ils ont fait des campagnes actives avec une présence assidue sur le terrain. Les binômes constitués remplissaient toutes les conditions requises pour mobiliser l’ensemble des électeurs de la droite et du centre comme un an plus tôt.

Leur défaite est-elle due au nombre des abstentionnistes ou aux scores du Front National ? Pour les premiers, il a plutôt joué en défaveur des candidats de gauche, pour les seconds, l’examen des résultats du second tour ne montre pas d’anomalies flagrantes dans les reports de voix.

Alors il faut bien convenir que la seule explication valable, c’est le découpage du canton. 

A Angers, les ciseaux du législateur ont renforcé le canton Angers centre en voix de droite, alors qu’il n’en avait pas besoin, sinon comment expliquer que l’avenue Jeanne d’Arc et le quartier Louis Gain qui appartenaient  à Angers-Est /St-Barthélemy aient été transféré sur Angers-centre, arrêtant les contours du nouveau canton Angers 6 aux quartiers populaires du boulevard des Deux Croix. De ce fait, sans le secours d’un score impérial dans sa commune et ses 700 voix d’avance, le Maire de Saint-Sylvain, François Gernigon, aurait connu un destin plus périlleux que sa victoire à 51,73%, dans un canton où Hollande avait fait en 2012… près de 57% des voix.

Pour les autres cantons, quelques chiffres éclaireront d’un jour particulier les résultats. Pour le canton Angers 3, le total des voix de gauche à la présidentielle flirtait aussi avec les 57%, soit un handicap quasi insurmontable de 7 points pour les candidats de la droite et du centre. Pour le canton Angers 4, il est de près de 4 points, pour le canton Angers 5, de 6 points et le canton Angers 7 de 4,5 points. Même avec une participation électorale de 50% et une moindre mobilisation des électeurs de gauche, cela a constitué sur la ligne de départ un « gap » difficile à rattraper. Ce qui explique les faibles écarts à l’arrivée, évidemment en défaveur le plus souvent, des candidats de la droite et du centre. Autrement dit, les cantons où ils ont perdu dimanche dernier n’étaient pas gagnables même dans un contexte favorable.

Dans le canton des Ponts-de-Cé, là encore, le tandem Colin-Arriberouge pouvait-il remonter le handicap du découpage du nouveau canton où la gauche a rassemblé 53,41% des suffrages à la présidentielle de 2012 ?  La réponse est contenue dans leur score : 49,50% des voix !

Comment Christophe Béchu a-t-il pu tomber dans ce piège sans le voir venir ? Car évidemment la défaite de ses adjoints, parmi lesquels la première d’entre eux, fait désordre et l’affaiblit. D’un autre côté, la gauche peut se glorifier d’une victoire passablement pipée, ce qui n’est pas si reluisant. Alors relativisons la défaite et voyons le côté positif : l’union avec le centre était stratégiquement indispensable et les binômes se sont bien entendus. C’est une leçon utile pour la préparation de l’élection au Conseil Régional à la fin de l’année. Ces résultats doivent nous encourager à rassembler le plus largement pour la reconquête de la Région.

Une autre conclusion s’impose : les mêmes ciseaux socialistes ont sévi dans tous les départements, renvoyant Charles Pasqua au statut d’enfant de choeur. Il faudra revenir sur ce découpage ou mieux annuler ce mode d’élection ubuesque et illisible et remettre en place la loi sur le « conseiller territorial » bien plus logique et plus économe, quitte à reprendre l’ancien maillage cantonal.




LA GAUCHE PRISE AU PIEGE DE SES CONTRADICTIONS

Flanby découragé

 

Manœuvres et procrastination.

Sévèrement battu pour la troisième fois de suite et pris en tenaille entre les exigences de réformes libérales de Bruxelles et les jérémiades d’une partie de sa majorité pour plus de « gauche », François Hollande va encore se livrer à son exercice favori : attendre. Attendre pour ne rien faire qui puisse déplaire aux uns et heurter les autres. Attendre que les indicateurs économiques qui frémissent, commencent à faire décroître le chômage, attendre que les conditions d’un rafistolage à gauche soient réunies, comme si son optimisme pouvait transformer la réalité. Les « éléments de langage » distillés par ses proches pour commenter le désastre des départementales sont clairs : la politique du président de la République porte ses premiers fruits, il faut être patient et ne surtout pas en changer. Donc ne pas bouger !

Une crise politique est inévitable.

La crise politique ne peut que prospérer sur les tensions internes du Parti Socialiste et la préparation du congrès. La preuve de cette crise est toute simple : si des élections présidentielles avaient lieu aujourd’hui, Hollande serait battu. Fidèle à lui-même et certain de sa bonne étoile, il est convaincu qu’une reprise tardive mais plus soutenue qu’on ne le croit, va le sauver. Le gouvernement peut croire que les premiers résultats de sa politique vont commencer à apparaître, pour autant qu’il puisse s’en attribuer le mérite, n’étant pour rien dans la baisse de l’euro, du prix de l’énergie et des taux d’intérêt, mais on ne peut jurer de rien. La gauche de la gauche partage avec l’exécutif la responsabilité de cette crise qu’elle n’a cessé d’alimenter avec ses vieilles lunes, créant entre le PS, le Front de gauche et les écologistes, mais aussi au sein même du Parti Socialiste, des divisions qui, aujourd’hui, se révèlent délétères. La pression exercée sur la gauche par une impopularité présidentielle croissante crée une tension que seuls des effets d’annonce pourraient apaiser, ce à quoi Manolito s’emploie, toutes affaires cessantes. Il n’est pas certain que ce soit celles qui sont attendues par les contestataires. Il laisse entendre une petite musique différente : s’il affirme que même s’il n’a pas encore donné de résultat, le cap est compris par les Français c’est pour en déduire que leur vote n’appelle pas de coup de barre à gauche d’autant plus que dimanche dernier celui-ci a renvoyé chez eux quelques figures frondeuses. Il faut donc accélérer les réformes, aller vers plus de libéralisation, repousser les sirènes redistributrices des Frondeurs et autres Verts. Changer de cap maintenant reviendrait à ruiner les faibles efforts qui ont été déployés. Ce en quoi il n’a pas tort.

La gauche toute entière est désavouée, voilà la réalité.

Qui réclament des changements en profondeur ? S’il s’agit des abstentionnistes, ils n’avaient qu’à se déplacer pour le dire en votant. Ce serait toutefois surinterpréter leur absence aux urnes. Le scrutin ne montre absolument pas que la politique préconisée par l’extrême gauche ou celle que réclame Martine Aubry, toujours en embuscade,  ou celle qu’exigeraient les « frondeurs », recueille l’adhésion d’une majorité, loin de là. Jérôme Guedj, président du département de l’Essonne, le bastion de Manuel Valls, et frondeur patenté, est battu. En Saône-et-Loire, fief d’Arnaud Montebourg, la droite l’emporte. Dans le Nord qui passe à droite aussi, Martine Aubry n’est pas plus adoubée. Et la liste des défaites se poursuit avec la Seine-Maritime de Laurent Fabius, les Deux-Sèvres de Ségolène Royal, la Corrèze de François Hollande ou les Bouches-du-Rhône : basculements historiques. C’est la gauche tout entière qui en prend pour son grade. Aucun élément n’oblige notre matamore à« gauchir » sa politique ou à faire entrer dans son gouvernement des frondeurs ou des écolos. Ce en quoi, sa position diffère avec celle de son chef qui a besoin « d’unité » pour rêver d’un second mandat.

15 mois sous tension.

Entre les deux têtes de l’exécutif, ce ne sont encore que des nuances, à peine des dissonances. Mais leurs intérêts politiques ne sont plus tout à fait les mêmes. L’un  monte au front devant les députés pendant que l’autre se rend à Berlin. François Hollande ne pense plus qu’à sa réélection en vue de laquelle il doit rassembler à gauche. Manuel Valls, doit prouver que son socialisme plus moderne et ouvert représente l’avenir, même s’il doit perdre en route une charrette d’archaïques. L’ampleur de la défaite pose la question de la légitimité de l’exécutif, question qui va encore s’aggraver avec la nouvelle dérouillée aux Régionales en décembre, et à la clé, peut-être, la prise de trois ou quatre régions par le Front National à la faveur de la proportionnelle. On a tout lieu de craindre que ceux qui s’opposent au pouvoir de l’intérieur voudront récupérer pour eux-mêmes la grogne populaire. Les quinze mois qui viennent promettent de belles pages : comme on sait, plus la situation s’aggrave, plus les trahisons se multiplient, plus les ambitions augmentent. Le grand classique de la Vème  République dont l’intrigue va inévitablement se nouer nous sera joué avec le bon peuple en spectateur impuissant. De quoi nourrir le scepticisme de l’électeur qui s’est abstenu, la conviction de celui qui a voté en faveur du Front, la rancœur de celui qui ne croit plus à la gauche et qui est dans une colère noire, mauvaise conseillère comme on sait.

Et si l’opposition de la droite et du centre en profitait pour se faire aimer en apparaissant comme l’alternative crédible ?

 


UNE BELLE VICTOIRE !

  Départementales 2ème tour 

Ne boudons pas notre plaisir : le tandem UMP et UDI a remporté une belle victoire qui se traduit dans le nombre des cantons conquis sur la gauche. Le second tour des élections départementales a donc confirmé la victoire au premier tour de la droite, qui s’adjuge deux départements sur trois et inverse ainsi le rapport de forces avec la gauche, tandis que le Front national n’en obtient aucun. La déroute de la gauche pose à la tête de l’état un problème insoluble : le Président de la République et le Premier Ministre ont affirmé qu’ils ne changeraient pas de politique économique et sociale, mais l’ampleur de la défaite va nécessairement les obliger à modifier leur programme et à remanier le gouvernement, même si c’est de bonne guerre d’en retarder le moment.  Alors que la droite a recueilli 45,03 % des suffrages, la gauche, elle, n’en a obtenu que 32,12 %, soit un écart de 13 points. Quant au FN, il  a rassemblé 22,23 % des voix. Chiffres à relativiser dans un second tour.

Ce matin je me suis réveillé sur un canton à droite. Voilà près de 40 ans que j’attendais ça. Même soigneusement redécoupé avec un net avantage donné aux voix de gauche (Sarkozy , 43% en 2012), notre binôme a réussi l’exploit de l’emporter avec 400 voix d’avance et, cerise sur le gâteau, 4 voix de plus que le candidat socialiste à Saint-Barthélemy. Champagne !

Victoire par 3 à 0

Comme le dit si bien Nicolas Beytout dans l’Opinion, la droite a gagné ces départementales par 3 à 0. En un, le département de la Corrèze, le fief de François Hollande, celui sur lequel il avait construit une partie de sa carrière politique, lieu emblématique de sa déclaration de candidature, bascule à droite ; un camouflet personnel qu’il se prend en pleine face. En deux, le département du Nord de la fédération socialiste qui se veut la plus puissante et la plus nombreuse de France, cette terre considérée comme une place forte du socialisme, passe à droite. Une gifle pour l’amère de Lille, Martine Aubry qui rejoint dans cette défaite plusieurs figures du socialisme, comme Laurent Fabius, Ségolène Royal et évidemment Manuel Valls, dont les bastions sont devenus bleus. En trois, les Bouches-du-Rhône, ce territoire qui a été si longtemps à gauche est enfin pris par la droite. C’est un moment historique qui symbolise le recul général de la gauche et son enlisement ici et là dans un clientélisme-affairiste aux relents putrides. Le zéro, comme zéro département, c’est celui du Front National, qui ne parvient pas à concrétiser au deuxième tour ses gains du premier. C’est un enseignement pour Marine Le Pen qui ne franchit pas l’obstacle que lui oppose le mode de scrutin.

Le paysage politique est modifié en profondeur.

«Battu mais content» titre sur sa Une « Libération ». On peut toujours se consoler d’un « pire » qu’on aurait évité. L’Histoire en est pleine d’exemples. La gauche a échappé à une bérézina du même type que celle de 1992, grâce notamment à un redécoupage-charcutage des cantons qui aurait fait pâlir Charles Pasqua. Elle n’a pourtant pas échappé au vote sanction. Il n’en reste pas moins que des trois grands blocs politiques français, seule l’alliance de la droite et du centre peut légitimement revendiquer la victoire. Le chef de l’Etat, le Premier ministre, les leaders, les zones d’influence du PS : toute l’architecture du pouvoir a été frappée par cette défaite électorale. Le Front National, lui, a calé au milieu du gué, obligé de constater que la stratégie sarkozienne d’affrontement lui a été néfaste. Nul doute que le délitement à gauche sera difficile à enrayer et il faut s’attendre à une multiplication des manœuvres d’enfumage de l’Elysée pour tenter de concilier l’inconciliable. Ce ne sont pas les annonces de Manuel Valls hier soir qui vont calmer le jeu avec les contestataires de la gauche. Nul doute que la dénonciation de la dangerosité du FN va s’accentuer et est susceptible de déstabiliser un parti qui traverse une crise interne savamment  camouflée. Nul doute que ce succès dont l’UMP peut profiter va se traduire par la continuité d’une ligne gagnante : union, union, union.

Une large victoire de la droite

67 départements vont être dirigés par la droite et le centre et 34 par la gauche, à l’issue des élections qui ont vu 28 départements basculer de gauche à droite et un seul, la Lozère, dans l’autre sens, enfin, peut-être. Jusqu’à présent, la gauche était à la tête de 61 départements et la droite 40. Nicolas Sarkozy s’en est pris au chef de l’Etat, sa cible favorite et à son niveau. Il a jugé que le désaveu était sans appel pour François Hollande et le gouvernement. « Ce soir la droite républicaine et le centre ont nettement remporté les élections départementales. Jamais sous la Vème République, notre famille politique n'avait remporté autant de départements (...) Ce résultat dépasse de très loin les considérations locales. Les Français ont massivement rejeté la politique de François Hollande et son gouvernement. Jamais une majorité n'avait perdu autant de départements. L'alternance est en marche, rien ne l'arrêtera », s’est-il réjoui, (et nous donc) alors que de son côté, Alain Juppé a salué la victoire de l'alliance « UMP-UDI-Modem » bien qu’elle n’ait pas obtenu les résultats escomptés en Aquitaine.

Un vote sanction pour la gauche.

La gauche n’échappe pas à la malédiction des scrutins intermédiaires : elle perd près de la moitié de ses départements et n’en gèrera que 34. Le seul département à basculer à gauche serait la Lozère, un des plus pauvres et le moins peuplé de France, avec sept cantons sur treize, un événement presqu’anecdotique dont on ne sera vraiment certain qu’avec la désignation du président. Le PS qui sauve le Pas-de-Calais, la Meurthe-et-Moselle ou encore la Seine-Saint-Denis, se concentre désormais dans ses terres historiques du Sud-Ouest. Manolito, un peu pâlot, a reconnu la défaite de son camp. Il en a profité pour imprimer sa marque en annonçant : « dans les prochains jours, seront décidées de nouvelles mesures en faveur de l'investissement privé et public. Nous proposerons des dispositifs qui favoriseront la création d'emplois, notamment dans les PME », comme pour s’assurer que son sillon social-réformateur sera poursuivi. C’est l’amère de Lille, Martine Aubry qui lui a indirectement répondu en pointant « un vote de protestation envers la politique nationale », comme quoi elle n’est pas vraiment sur la même longueur d’onde. L’ère des règlements de compte et des marchandages ne fait que commencer. Après les municipales, les européennes et les sénatoriales, ce scrutin marque la quatrième défaite consécutive de la gauche au pouvoir, avant le dernier test pré-présidentielle de 2017, celui des régionales en décembre.

Le FN rate le second tour.

Le FN, qui avait réalisé un score national de 25,2 % au premier tour, ne remporte finalement aucun département. L'Aisne a basculé à droite et le pari sur le  Vaucluse a raté en raison des bons reports de voix sur les adversaires du Front.  De même les binômes PS, divers gauche et EELV l'ont emporté avec un score serré sur les trois cantons d'Avignon. Pourtant le FN a atteint un niveau électoral « exceptionnel », « socle des victoires de demain », selon Marine Le Pen. Elle peut gloser en affirmant gratuitement : « Je suis à la tête du seul mouvement d'opposition véritable au pouvoir en place » et s’adjuger « une multitude de relais locaux » qui ne sont qu’une soixantaine sur les milliers de conseillers départementaux, le masque de l’amertume pointe sous le sourire de façade et le rictus souligne la hargne rentrée des  propos. Elle peut clamer : « Les départementales sont une étape vers l'arrivée du Front National au pouvoir », personne n’y croit, pas plus qu’au refrain usé et un tantinet ridicule de Philipot sur « l’UMPS ». Le FN a peut-être connu son apogée dimanche 22 mars.

Il reste qu’un électeur sur deux a boudé les urnes. Mais vous savez ce qu’on dit : les absents ont toujours tort. En voilà qui ne pourront pas venir se plaindre de ce qui va se passer maintenant.

 


MIEUX PARCE QUE C’EST PAS PIRE … ???

 

 La croissance en panne


En attendant les résultats du 2ème tour et le moment de commenter la situation politique après les Départementales, attardons-nous un peu sur les indicateurs économiques tombés la semaine dernière.

« La reprise, elle est là … fragile, mais elle est là ! »

Cette petite musique serinée par l’hôte de l’Elysée à chacun de ses interlocuteurs, relayée par Manolito avec son porte-voix, s’appuie sur des éléments très fragiles et l’affirmation est pour le moins prématurée. Un léger mieux se conçoit avec autant de facteurs favorables autour de la France, dont aurait pu rêver tout gouvernement. Mais la triste réalité vient contredire ce discours enchanteur. N’est pas Merlin qui veut !

Enfumage, comme d’habitude.

Ah bon ! Voilà que le déficit sera moins important que prévu et que la France, finalement n’aura fait que 4% au lieu des 4,4% attendus. D’abord c’est encore plus que la prévision budgétaire qui était de 3,8%, et si on a moins dérapé, c’est à cause du freinage des investissements des collectivités territoriales étranglées par la réduction des transferts de l’Etat. Pas de quoi se glorifier comme l’a fait le Sapin de service. Le résultat obtenu est le fruit d’un exercice purement comptable. Le déficit moyen de la zone euro est à 2,6%. Nous restons les mauvais de la classe. La réalité, c’est que pendant le même temps la dette a continué de progresser ! Elle a atteint 95% du PIB fin 2014, en forte hausse par rapport à fin 2013 (92,3%). Elle s’établit à 2037,8 milliards d’euros et aucune baisse n’est visible à l’horizon, en dépit des promesses gouvernementales.

Et pour le chômage ? … Le rebond !

Mais dans le mauvais sens. Le chômage a progressé. Encore. C'est insupportable. Insupportable car nous sommes le seul pays de la zone où il ne baisse pas. Insupportable car le  gouvernement est plus focalisé sur les élections et ses jeux d'alliances avec les écolos et la gauche de la gauche que sur ce drame humain et économique au point que le 1er Ministre n’est plus à s’occuper des affaires du pays : « il fait campagne ! ». Insupportable car la France bénéficie de facteurs exceptionnels de relance mais le gouvernement n'a pas le courage de faire les vraies réformes nécessaires. Loin de s’inverser, la courbe continue de monter. Avec près de 30 000 chômeurs de plus (1 000 par jour) en février, la situation continue de s’aggraver. Comment pourrait-il en être autrement, avec une croissance qui reste atone. On sait que le marché du travail accueille 100 000 personnes de plus chaque année du fait de notre démographie, et comme dans le même temps, notre économie continue de détruire des emplois, il faut au moins 1,5% de croissance pour commencer à équilibrer la situation. Le pacte de responsabilité et son usine à gaz de CICE n’est pas à la hauteur de l’enjeu, ni dans la forme ni dans l’emploi que les entreprises peuvent en faire. Il y en a un qui propose bien une solution détonante : c’est le Mr Martinez de la CGT, que l’organisation syndicale est allée chercher dans le congélateur de l’ère stalinienne, et qui nous propose de passer aux 32 heures ! Les 35 heures nous ont ruinés, les 32 heures achèveront le travail (au sens propre) ! Avec ça, on va avancer !

Pendant ce temps-là…

La Grèce et l'Irlande étaient en faillite en 2009. Dépression, récession, chômage, aide européenne : à peu près le même scénario dans les deux cas. L'Irlande a suivi à la lettre le programme d'austérité imposé par l'Europe et a adopté des réformes structurelles spectaculaires. La Troïka était très présente à Dublin, comme elle l’a été à Athènes, mais sans être contestée. L'objectif de revenir à un déficit inférieur à 3% cette année va être atteint et la verte Erin est devenue le pays qui connaît la plus forte croissance économique de la zone euro : 4.8% de croissance en 2014, 4.4% prévus en 2015 et 3.7% en 2016. A Paris, j’en connais qui en rêve ! Or l'Irlande a connu la récession, la dépression même et l'explosion du chômage assortis de l'aide d'urgence de l'Europe. Aujourd'hui elle a la plus forte croissance de la zone euro et un chômage inférieur à celui de la France. La Grèce de son côté a suivi un chemin tumultueux qui a abouti à l’élection de l’extrême gauche qui gouverne avec l’extrême-droite, sur des promesses démagogiques intenables. La Grèce est en déroute ! À l'heure où celle-ci tente vainement de racler les fonds de tiroir pour maquiller une faillite totale, l'Irlande apporte une réponse éclatante à ceux qui pensent que l'austérité ne peut pas mener à la croissance. Dites-le à « Sapin-la vantardise » et à Philipot dont le modèle est la calamiteuse Argentine, parce qu’ils refusent de voir cette réalité qui dérange leurs arguments.

 


LA GUERRE EST DECLAREE

                                                             Nicolas_sarkozy ump 

 

Les résultats d’élections, c’est comme le bon vin, il faut laisser décanter pour bien les apprécier. Ainsi, la défaite de la gauche est bien plus sérieuse qu’elle n’est apparue dimanche soir dans les volutes du cigare de Manolito. On peut toujours faire des commentaires favorables à son camp, une fois les brumes de la soirée électorale retombées, la réalité réapparait toute crue. Et on constate que le second tour des élections départementales oppose surtout  le FN à l’UMP-UDI. Si le PS est en grande partie responsable de la montée du FN, aussi bien à cause de son laxisme sur l’immigration et du communautarisme larvé ou non qu’il entretient, que de ses résultats économiques, c’est à la droite républicaine que revient la responsabilité non seulement de le contenir mais de le combattre sur tous les fronts. C’est la stratégie adoptée par Nicolas Sarkozy et il faut espérer qu’elle portera ses fruits.

Une trentaine de départements de plus pour la droite.

La gauche semble avoir réalisé un score plus honorable que prévu, mais c’est un trompe l’œil. Faire le total de toutes ses composantes, en matière électorale, c’est additionner des carpes et des lapins. Et il faut compter avec un redécoupage des cantons très avantageux pour elle, ce qui contribue à amplifier l’effet de résilience. Aussi, le patron de l’UMP a-t-il raison de concentrer ses efforts sur le FN qui est l’adversaire principal et le plus dangereux pour l’avenir de notre pays. Il importe de l’affaiblir d’ici la Présidentielle, car nos institutions ne sont pas faites pour le tripartisme. Pour le moment, la gauche va perdre un nombre important de départements et l’UMP va en gagner une trentaine, ce qui confortera son implantation locale. Au « troisième » tour, c’est-à-dire lors de l’élection des présidents de département, on connaîtra le poids réel du FN dans les régions ce qui donnera une idée de ce qu’il adviendra aux élections régionales de la fin de l’année.

Le corps à corps est inévitable.

Nicolas Sarkozy fait du Front National le principal adversaire et ne se soucie guère du sort de la gauche. Les perspectives  pour la France sont encore trop timides pour permettre à cette dernière de se redresser vraiment. D’autant plus qu’un coup de barre à gauche après les élections de dimanche prochain n’est pas impossible, une manœuvre élyséenne possible pour tenter de rassembler son camp. Aussi est-il important pour la droite traditionnelle, alliée au centre, de déciller les électeurs sur les réalités du parti de Marine Le Pen, que l’on place improprement à l’extrême-droite. Le combat ne peut être que frontal et il faut le mener sans ménagement sur tous les domaines de prédilection de la dialectique frontiste : immigration/intégration, laïcité qui n’est pas exclusive de l’Islam, lutte contre l’assistanat, rôle de l’Europe, mesures économiques.  Il sera facile de démontrer l’inanité de propositions irréalisables. Ne laissons pas de côté le vieux compte que la famille Le Pen a à régler avec les gaullistes, depuis l’affaire de l’Algérie française, et veut à tout prix leur peau.

Le projet économique du FN est le plus facile à démolir.

Marine Le Pen fait de la sortie de l’euro le cœur de son programme économique. Or la sortie de l’euro mettra à coup sûr notre pays en faillite et l’expérience grecque nous montre qu’une sortie de la monnaie commune ne peut être négociée à froid. Pour la France, le retour au Franc serait indissociable d’une dévaluation de 20 à 30% qui augmenterait le poids de la dette qui passerait à 130% du PIB. La hausse des taux d’intérêt et les représailles aux mesures protectionnistes mettraient l’économie en récession et la fuite des capitaux provoquerait la faillite des banques. La chute de 20% du PIB entrainerait 1 million de chômeurs supplémentaires et un effondrement du pouvoir d’achat de 25%. Avec  au bout du chemin, le « défaut de paiement » et le chaos politique. Des prévisions fantaisistes ? Si seulement …  Il suffit de voir ce qui se passe en Grèce. La France est une grosse Grèce dont la faillite déstabiliserait l’Europe entière.  Mais il y a pire dans le programme du FN, qui préconise les nationalisations de secteurs entiers de l’économie et des banques, la planification étatique, le retour à la retraite à 60 ans, le doublement du SMIC : on a l’impression de redécouvrir le programme de feu Georges Marchais dans la France des années 60, « plus de beurre que de pain » comme on disait à l’époque. Sauf que nous vivons dans un monde très différent, sur une autre planète devrait-on dire.

Vote d’adhésion et vote de protestation.

Le parti populiste agrège différents types d’électorats entre vote d’adhésion d’un électorat déstabilisé par les tourments de notre époque, qui s’est senti abandonné par ses défenseurs traditionnels de gauche, et vote de précaution de Français effarés de voir l’évolution de notre pays par médias interposés et qui ne veulent ni du voile ni de la burka. Son intention affichée est de conquérir tous les postes de la République, y compris la présidence, mais rien ne permet de croire, pour le moment, qu’il peut franchir la barre que lui oppose le scrutin majoritaire à deux tours. Le tout est de savoir si la progression du Front est une affaire durable qui va changer profondément la carte politique ou si elle n’est qu’un feu de paille qui peut s’éteindre si la droite classique gagne en crédibilité et si une amélioration de la conjoncture peut remettre la gauche en selle. Rien n’est écrit. C’est une incertitude pour l’UMP qu’elle doit lever au plus vite et donc qui l’obligera à adapter sa stratégie aux résultats des scrutins successifs qui auront lieu jusqu’en 2017, en se présentant en opposition crédible unie et déterminée.

Un combat pour l’avenir de la France.

François Hollande peut toujours renaître de ses cendres, surtout si l’économie s’améliore et recommence à créer des emplois. Les idéologues de la gauche peuvent finir par comprendre que c’est dans l’union qu’ils remonteront la pente et que la perspective de perdre face au FN est bien plus grave que les choix de gestion faits par le président. On en est encore loin. On ne peut pas laisser l’avenir du pays avoir cette épée de Damoclès pendue au-dessus de lui : le choix entre Marine Le Pen ou un second mandat de gauche en 2017. L’un et l’autre seraient catastrophiques pour la France. C’est donc un devoir impératif pour L’UMP, la droite et le centre, de s’imposer face au parti extrémiste. Le plus tôt sera le mieux.




DEPARTEMENTALES : 50 NUANCES DE BLEU …

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Le premier tour de ces élections départementales présente trois particularités : les résultats ont démenti les sondages qui annonçaient un raz-de-marée du Front national ; quel que soit le mode de calcul, l’UMP-UDI arrive en tête ; le PS subit une défaite mais résiste ; le taux d’abstention de 49 % est inférieur à ce que l’on craignait, notamment par rapport aux élections européennes et aux cantonales de 2011 (55,7 %).

Des élections départementales, une dimension nationale.

L’enseignement principal qu’on doit en tirer, c’est que la politisation nationale, entreprise par Manolito à gauche et Sarko à droite, a payé. Elle a permis de réveiller une partie de l’électorat, à l’union de la droite et du centre d’arriver en tête et au PS de limiter les dégâts. En résumé, on a l'UMP en tête, le FN en embuscade et le PS qui tente de sauver les apparences.

L’abstention, qui avoisine les 49%, est nettement inférieure aux européennes de mai 2014 (57,5%) et des cantonales de 2011 (55,7%). La droite est sortie largement en tête du premier tour, alors que la gauche divisée est en passe de perdre dimanche prochain une trentaine de conseils généraux et que le FN, à 26,8% est qualifié dans plus d’un canton sur deux.

L’analyse des résultats.

Le bilan du premier tour est bon pour l'UMP. L’UMP-UDI-UC-MoDem recueille 29,51% des voix, et 36,41% des suffrages en incluant les voix obtenues par les binômes Debout la France et divers droite et un total de 218 sièges déjà pourvus.

L’ensemble de la gauche, qui pointait à 34% au soir des européennes, alors que les observateurs lui prédisaient une déroute sans précédent dans la droite ligne des municipales et des européennes de 2014, réalise un score cumulé de 36,2%, contre 36,5% pour le bloc de droite. Mais ce coude-à-coude est en réalité purement théorique et ne devrait pas empêcher un revers électoral. Sa désunion avec le Front de gauche et les écologistes risque de priver la gauche d’un grand nombre de sièges et de présidences départementales, alors que celle-ci détenait 61 départements.

Les Verts, qui ne s’étaient alliés au PS que dans 20% des cantons et s’étaient rapprochés de l’extrême gauche, s’effondrent, à 2,05% et n’obtiennent pas d’élus pour l’instant.

Le FN arrive en tête dans 43 départements (sur 98 où le scrutin avait lieu). Outre ses bastions du sud-est ou du nord/nord-est, il termine premier jusque dans les Côtes d’Armor (19%), où gauche et droite étaient divisées. Surtout, après 8 élus dès le premier tour, il sera présent au second dans près de 1.100 cantons sur environ 1.900 encore à pourvoir. Marine Le Pen était tout sourire au moment de son discours un peu après 20H. Pourtant, elle a raté son pari : son parti est arrivé loin derrière celui de Nicolas Sarkozy et n'est pas donc pas le « premier parti de France », titre dont elle s'était prévalue après les élections européennes.

Un décryptage compliqué, mais des lignes de force évidentes.

Ces chiffres peuvent donner le tournis et la confusion est volontairement entretenue par le Ministère de l’Intérieur. Il faut dire qu’il y a une multiplicité de combinaisons et d’étiquettes qu’il faut agréger pour donner du sens aux résultats. Ainsi dans le Maine-et-Loire, les plupart des binômes étaient des tandems UMP-UDI et parfois MODEM. La même chose se produit traditionnellement à gauche pour ces élections locales. Les résultats donnent donc lieu à des calculs différents : si on totalise les voix de la gauche, on s’aperçoit qu’elle fait score égal avec la droite. Pourtant, elle a déjà perdu quelque 500 cantons sur près de 2 000 et en perdra encore beaucoup au second tour. Malgré un score moins élevé que prévu, le Front national arrive en tâte dans 43 départements, dont le Var, l’Aisne, le Vaucluse, la Haute-Marne, l’Oise. Enfin, la droite est assurée de reprendre entre vingt et quarante départements supplémentaires et de renverser le rapport avec la gauche. L’union fait la force et les cantons où la division a entraîné l’élimination sont définitivement perdus pour la gauche. L’institut Opinionway a publié des projections tablant sur 71 départements « probablement à droite », 19 « probablement à gauche » et 3 « sans majorité » (Pas-de-Calais, Vaucluse, Seine-Maritime) à l’issue du second tour dimanche prochain. Elles sont évidemment à prendre avec précaution.

Les enseignements politiques sont nombreux.

C’est d’abord un succès pour Nicolas Sarkozy, qui a fait une campagne brillante et a réussi à rassembler les forces de la droite républicaine. Il maintient à la fois le « ni-ni », c’est-à-dire qu’il refuse tout appel à voter pour le FN ou pour le PS avant le second tour, et son serment de ne passer aucun accord avec le FN. La droite et le centre ont réussi à faire vivre une union pour la circonstance, comme en témoignent leur score impressionnant et le nombre de cantons où cet attelage est en passe de l’emporter. L’UMP et les centres devront s’en souvenir au moment des régionales et des primaires et comprendre que c’est la capacité à s’unir derrière le vainqueur qui donnera toute sa légitimité et sa force au processus de sélection du champion de ces familles politiques.

Car il faudra garder une dynamique puissante pour résister à la pression du Front National. Même avec un score en deçà de ses espérances, le parti de Marine Le Pen réalise une performance. Il a déjoué tout ce qui a été essayé contre lui, la diabolisation comme l’imitation, et comptera désormais des centaines d’élus locaux. D'autre part, on verra vite, dans les tout prochains jours comment la droite élargie au centre fera prospérer ce premier succès, et comment elle gérera alliances et reports pour le deuxième tour. C’est à cette réalité-là que l’on pourra évaluer la solidité de ce qui a commencé à se dessiner ce dimanche dans les urnes.

Pour contenir, au moins momentanément, l’ascension du Front, la gauche a dû surmonter ses divisions et se mobiliser au moins verbalement. De ce point de vue, elle a répondu à l’appel de Manuel Valls dont la campagne a été très critiquée, mais dont la dénonciation du péril FN a incité les électeurs de gauche à se rendre un peu plus nombreux aux urnes. Le PS va néanmoins perdre cette partie et il ne pouvait en être autrement, si l’on tient compte de l’insuffisance de ses résultats sur les plans économique et social et de l’incapacité de l’exécutif à empêcher au sein de sa propre majorité d’arrêter le chacun pour soi : Front de gauche, Verts, Parti socialiste, les familles de la gauche se sont un peu plus décomposées, avec effet immédiat sur le résultat électoral. C’est la grande leçon de ce scrutin : la division se paye cash.

La France est à droite, c’est ça la réalité.

Bien entendu, le FN est devenu une force politique considérable avec laquelle il faut compter et qui nécessite que l’on se batte contre avec toute la vigueur requise par une mobilisation encore plus grande avant le second tour. Mais, c’est aussi l’occasion, pour les frondeurs, pour Martine Aubry, pour le Front de Gauche, pour EELV (moins de 2 %) de méditer sur les stratégies fantaisistes et périlleuses qu’ils ont élucubrées sur un coin de table. Il y a une addition que personne n’ose faire mais qui traduit une vérité : UMP, UDI et FN représentent 60 % des suffrages. Les instituts d’opinion estiment à 40 % la proportion d’électeurs FN qui pourraient voter UMP au second tour, et qui ne croient pas au programme marxo-communiste de Marine Le Pen.  Dans ces conditions, y a-t-il un avenir pour des idées qui s’inspirent encore aujourd’hui du marxisme ? 

En attendant, le second tour sera décisif. Pour la droite et le centre, il faut amplifier la mobilisation pour transformer l'essai.

 


DEPARTEMENTALES : ECLIPSE ET GRANDES MAREES !

  éclipseMarée basse                      

Ce gouvernement ne pense vraiment à rien. En décidant de mettre le premier tour des « Départementales » au moment des « grandes marées », il aurait bien dû penser qu’il y aurait une conjonction avec les « éléments ». En effet, avec l’éclipse partielle aujourd’hui et les grandes marées pendant tout le week-end, ce dimanche électoral ressemblera, à n’en pas douter, aux événements climatiques et météorologiques exceptionnels que nous observons.

Des conjonctions politiques de grande ampleur.

L’éclipse partielle, ce sera celle des électeurs avec le nombre élevé des abstentionnistes qui est annoncé et qui dépassera probablement les 50%-55%. L’ampleur de la grande marée est celle qui attend le Parti socialiste dont la défaite certaine se traduira par les basses eaux. Venant après la déroute du socialisme municipal l’an dernier, la perte de plusieurs dizaines de départements marquera une nouvelle étape dans l’érosion de l’assise nationale de ce parti le dimanche suivant. La marée haute atteindra un coefficient comme on en atteint rarement et concernera le vote à droite et l’UMP-UDI devraient être les grands vainqueurs en nombre de départements conquis. Elles entraîneront dans leur sillage un score exceptionnel pour le Front National. Il y a gros à craindre que la lumière qui éclairera les lendemains de ces élections, révélera que la France de l’ombre, victime de la politique mortifère menée depuis presque trois ans, celle des trop nombreux chômeurs et assistés, celle qui ne croit plus aux promesses de la gauche ni de la droite, sera plus nombreuse que jamais. Si on rapproche ce constat de la part importante des voix qui se seront portées sur la démagogie des Le Pen, cela fait beaucoup de monde. Entre ceux qui ne croient plus à rien et ceux qui croient au Père Noël, il y a du boulot pour l’opposition responsable qu’incarnent la droite et le centre.

Une campagne électorale surréaliste.

L’occasion des élections départementales est trop belle pour dénoncer les supercheries électorales. Qui s’est préoccupé des « départements », en dehors des candidats de l’UMP et de l’UDI ?  Le PS s’est lancé dans une campagne hystérique de dénonciation du FN qu’il classe volontairement et en toute mauvaise foi à droite. Ce faisant, il s’expose à une sanction encore plus sévère de ceux qu’il a déçus et dont un grand nombre ont déjà porté leurs suffrages sur le parti de Marine Le Pen. Le FN fait une campagne hors-sol avec des slogans souvent peu en rapport avec la réalité locale et des candidats sortis du chapeau peu présents sur le terrain. Et le mirage populiste grec s’estompe : moins de cinquante jours auront suffi pour que Syriza, obligée de respecter les conditions prévues par ses accords de prêts, se « fracasse » sur le mur de la réalité européenne. Combien de jours faudra-t-il au FN pour tirer les leçons du renoncement grec ? Elles sont au moins de deux ordres : d’abord, la légitimité électorale pèse peu face aux promesses démagogiques. Pour un pays aux abois, lié par des traités, les engagements irréalistes finissent par se payer cash. Les envolées anticapitalistes, les replis souverainistes et les délires budgétivores aussi. Et puis, dans un système monétaire solidaire, il est vain de vouloir s’exonérer des efforts communs. La rupture unilatérale ne peut être qu’une posture, la menace de « renverser la table » une imposture.

Une loi électorale bâclée et brouillonne.

Il faut dire aussi que tout aura été fait pour dissuader le corps électoral de se déplacer. La loi imaginée par la gauche pour remplacer une « pépite » qui était celle qui instituait à juste raison le « conseiller territorial » en fusionnant les deux mandats départemental et régional, est bâclée. Cette nouvelle loi est une usine à gaz : redécoupage en cantons illisibles et énormes, vote uninominal sur un binôme avec binôme remplaçant, Pour introduire la sacro-sainte parité, et pour couronner le tout, des compétences encore indéfinies puisque la loi est encore en discussion au parlement. Difficile de faire plus pour se moquer du monde. On ne diminue pas le nombre des élus, on l’augmente. On sait déjà qu’on maintient les compétences coûteuses tout en réduisant les transferts de l’Etat. Débrouillez-vous = augmentez les impôts ! L’irresponsabilité socialiste dans toute sa splendeur.

Il faut privilégier le vote utile pour la France.

UrneIl faut pourtant aller voter. Ces élections peuvent avoir leur utilité. Si, comme on peut l’espérer, l’UMP et l’UDI raflent les 2/3 des départements, il est possible d’agir sans attendre. Tous les candidats se sont engagés à diminuer les dépenses dans les départements et à baisser le nombre des fonctionnaires locaux, à conditionner les aides sociales à un engagement de travail au service de la collectivité afin de lutter contre l’assistanat, à soutenir le tissu de TPE-PME. Il s’agit de mettre fin au matraquage fiscal des classes moyennes et en même temps de défendre l’économie locale et la ruralité. C’est aussi l’occasion d’envoyer un signal clair au gouvernement pour sanctionner le gaspillage et la gestion désastreuse des socialistes, aussi bien au niveau local qu’au niveau national.

Le 22 mars, il faut voter UMP-UDI, pour les candidats de la droite et du centre, pour les mettre en situation de l’emporter au deuxième tour si nécessaire. Le redressement de la France passe par la reconquête des territoires en les confiant à des gestionnaires responsables.

 


LE PETIT PLUS QUI MANQUE A NICOLAS.

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D’aucuns se sont gaussés du slogan lancé par Nicolas Sarkozy, Le « FNPS », comme si sa pensée se résumait à ce seul acronyme. Mais ne leur déplaise, il marche. Les slogans sont toujours utiles et même indispensables dans notre monde médiatique faits de raccourcis et de propos réducteurs. En l’occurrence, on peut brocarder la trouvaille de NKM lancée dès 2012, mais le « FNPS » correspond à une réalité objective et sert de déclencheur de prise de conscience. Cela dit, il faut évidemment aller plus loin.

L’UMP est la seule à pouvoir vaincre le FN.

Le parti de la droite et du centre, qui plus est, allié avec l’UDI, est capable d’être devant le parti de Marine Le Pen. Ce que les médias passent sous silence, c’est qu’aux Européennes, l’addition des deux les plaçait déjà devant. De fait, le Front National n’a jamais été la première force politique en France. Si les médias ont présenté la chose ainsi, c’est par facilité… ou parce qu’on le leur a demandé. Le dernier sondage de l’IFOP montre que la consultation de dimanche prochain aura toutes les chances de reproduire le même scénario si l’opposition se mobilise correctement, ce qui est prévisible. On pourra alors dire merci à toutes les personnalités qui se sont investies dans la campagne pour porter la bonne parole, d’Alain Juppé à Laurent Wauquiez en passant par NKM et évidemment Nicolas Sarkozy. Mais pour l’instant le résultat est encore indécis. On sent bien que le travail du président du premier parti de l’opposition républicaine commence à faire son effet auprès des électeurs de droite, mais l’argumentation qu’il développe reste trop convenue, et pour tout dire, insuffisamment renouvelée.  Son discours est trop resté sur le registre de 2012 : on sait à l’avance ce qu’il va raconter. Ses propositions restent souvent les mêmes, sur la sécurité, sur le travail, sur l’immigration. On a beau savoir que leur effet, si elles étaient appliquées, serait bénéfique, on se souvient aussi qu’elles ne lui ont pas permis de gagner. Si elles sont nécessaires, elles ne sont pas suffisantes pour faire complètement de l’UMP la force conquérante dont la France a besoin.

Ce qui manque et qu’on attend.

Depuis 2012, la France a changé. L’industrie a continué de s’effondrer. Le vaste monde continue de détruire les emplois de nos secteurs traditionnels, faute de compétitivité et d’investissements innovants. Même ceux que Nicolas Sarkozy avait contribué à sauver, comme Lejaby, ont dû jeter l’éponge. Rien ne sert de pleurer sur une économie industrielle perdue : nous ne la retrouverons jamais. Le moment est venu de préparer la France à entrer dans le cycle du 21ème siècle qui est déjà commencé aux Etats-Unis et qui sera le vecteur de la croissance économique dans les cinquante prochaines années : la grande et nouvelle révolution de l’économie des « NBIC » (Nanotechnologie, Biotechnologies, Informatique et sciences Cognitives). Dans ces domaines, notre pays a déjà des atouts et des secteurs de pointe. De ce fait, la recherche et l’innovation vont être d’importance primordiale dans les cinq prochaines années : c’est là qu’il faut lever les freins et qu’il faut investir toutes nos forces en aidant toutes les "jeunes pousses" qui fleurissent encore.  Nicolas Sarkozy a raison, il faut une révolution des mentalités centrée sur l’entreprise, mais pas dans n’importe quel secteur. Cependant, si les efforts doivent se porter sur l’éducation et l’enseignement supérieur pour nourrir l’économie de demain, il ne faut pas oublier les autres gisements d’emplois, souvent non délocalisables, que constituent les artisans et les PME. C’est le deuxième axe d’une action d’envergure à mener en levant les freins à l’embauche et débloquer les millions d’emplois (au moins deux) qui dorment.

Le retour au « plein emploi » doit être le but visé et affirmé.

Le retour au plein emploi est possible. On y était pratiquement à la fin de 2007, juste avant la crise de 2008. C’est la marche vers cet objectif qui permettra de faire accepter les évolutions nécessaires du statut social, aujourd’hui facteur d’immobilisme et de régression. Resterait alors à redistribuer un peu de pouvoir d’achat au fur et à mesure que le chômage diminuerait, en baissant les impôts, pour que le tour soit joué. Voilà sur quoi devraient travailler en priorité les « laboratoires d'idées » de l’opposition.  Voilà du grain à moudre pour les élus de nos départements et de nos régions en attendant de reprendre le pouvoir en 2017. Voilà ce grain d’audace que nous attendons de nos prétendants, à côté des inévitables mesures d’assainissement de nos dépenses publiques. Voilà ce que nous aimerions entendre de Nicolas Sarkozy.

 


LA FRANCE SOUS TUTELLE

"Désolé, j'ai pris un peu de retard cette semaine dans mes publications. Une intense activité de "boitage" en est la cause et vous me pardonnerez certainement."

                                                                                                                                   Daniel

 

Hollande Merkel

 

« Delayed »

Comme sur les tableaux des arrivées dans les grands aéroports internationaux, la France bénéficierait de la mention : « delayed » (retardé). En échange d’une étroite surveillance des comptes publics français, les ministres des finances européens ont confirmé la semaine dernière l’octroi à Paris d’un délai supplémentaire de deux ans pour se mettre en conformité avec le traité de stabilité de l’euro, soit un déficit maximum de 3% du PIB. Si pour certains c’est une victoire, elle n’est guère reluisante, car elle concrétise l’incapacité de notre pays à assainir ses comptes publics, ce dont s’inquiètent et s’irritent de plus en plus de nos partenaires qui comprennent de plus en plus mal l’indulgence dont il bénéficie.

Comme Pyrrhus…

ViseurUne faveur qui a un prix : la France devra suivre à la lettre une feuille de route très stricte, qui prévoit  une réduction supplémentaire de son déficit structurel. Un effort de trente milliards, risqué pour une croissance hexagonale déjà balbutiante, auquel le « Sapinos de Bercy » espère échapper… on se demande bien comment. Si on n’a pas à subir l’humiliation des pénalités financières, pour l’instant, on a tout de même celle du contrôle « renforcé ».  La décision des 28 ministres n’allait pas de soi. Notre amnésique de Mosco a dû batailler ferme pour empêcher les sanctions dont les partisans étaient nombreux après deux sursis déjà accordés et peu probants. C’est l’arbitrage de Jean-Claude Juncker qui a fait la décision contre les avis du vice-président Valdis Dombrovskis, mentor de notre commissaire, et de plusieurs représentants d’Europe du nord.

Un traitement de faveur au goût amer.

Alors que l’Eurogroupe s’affiche intransigeant face à la Grèce, beaucoup s’inquiètent de ce « traitement de faveur » accordé à la France autant que du déficit de crédibilité qui sape la discipline budgétaire commune. Bien entendu notre « pseudo-grand-argentier-marchand-d’illusions » s’est engagé à respecter scrupuleusement la décrue du déficit exigée par Bruxelles : 4% cette année, 3,4% en 2016 et 2,8% en 2017 ! La pente est plutôt raide, mais pour Bercy elle correspond aux 50 milliards d’euros d’économie déjà programmées sur les trois années qui conduisent à l’élection présidentielle. Enfin, si elles sont réalisées !  Et encore faudrait-il qu’elles ne soient pas décompensées par des dépenses inconsidérées à l’approche de l’échéance fatale.

Le bouffon de Bruxelles.

MoscoPierre Moscovici, toujours aussi inénarrable, s’est fendu d’une interview dans le Figaro  pour déclarer : « L'effort de la France n'est pas suffisant ». Il a juste oublié qu'il n'en avait fait aucun pour réduire le déficit quand il était à Bercy... Et même il s’autorise quelques conseils précis, tel le prof sur le carnet de notes du mauvais élève, où l’on retrouve les mots « sanction », « agenda » comme pour indiquer le parcours à suivre pour faire des « progrès ».  Discours pitoyable de la part de celui qui siégea pendant deux ans à Bercy et qui s’en prend aujourd’hui à ceux qu’il accompagnait. Comme c’est facile quand on est à l’abri à Bruxelles, loin des contraintes électorales et des promesses insensées. Avec lui, on mesure le gouffre socialiste qui existe entre les mots et les réalités. Mais, pas plus que ses anciens acolytes au gouvernement, on ne peut le prendre au sérieux. Au contraire, son propos contribue à dévaloriser la parole publique.

Merci Angela.

C’est la bénédiction silencieuse d’Angela Merkel qui a contribué  de façon décisive à la décision de la commission de Bruxelles. Elle ne veut pas déstabiliser la France, encore deuxième économie de l’euro, alors que le contexte politique est pour le moins délicat. Car la mise sous tutelle renforcée est pain béni pour le vote extrême à quelques jours des « départementales », mais dans une bien moindre mesure que si Bruxelles avait asséné des sanctions à la France.  Il n’en reste pas moins que pour Mario Draghi, à qui on doit la mise en œuvre d’une politique financière enfin audacieuse par ailleurs, « la mise en œuvre intégrale et systématique du pacte de stabilité et de croissance est essentielle à la confiance ». Ce qui veut dire, en clair, que notre pays n’a plus la moindre marge de manoeuvre pour entrer dans les clous communautaires. Bon gré mal gré, il faudra bien faire ce qui est demandé. Mi-avril, La France aura à décliner les économies supplémentaires nécessaires pour ramener son déficit sous le plafond européen. Et convaincre nos partenaires ! Du boulot pour Sapin alors que les nouvelles dépenses s’accumulent : lutte contre le terrorisme dans l’hexagone et à l’extérieur, éducation, contrats aidés, plan banlieues, remboursement d’aides indûment perçues…  Autant de mesures qui appelleront des recettes complémentaires pour près de 20 milliards et vous devinez où on va les prendre … Car notre ministraillon des finances est tout sauf un magicien !

 


LE FNPS POUR LES NULS !

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L'ancien président de la République avait affirmé dans une interview que : "Voter pour le FN au premier tour, c'est faire gagner la gauche au second. C'est le FNPS ! Voter pour l'UMP n'a jamais en revanche fait gagner la gauche. Voter FN, si. La seule réalité électorale, c'est le "FNPS". Des propos qui  indignent à gauche.

Le terme de FNPS, écho à l'"UMPS" dénoncé par Marine Le Pen, est "surtout l'aveu d'une panique", selon Jean-Christophe Cambadélis. "La direction de l'UMP constate qu'après avoir abaissé les frontières avec le FN, son électorat file vers le Front national".  Toujours dans le déni, le stratège de la rue de Solférino, qui ne voit pas que les vases communicants fonctionnent entre son électorat et celui du FN. Stratégie pourtant bien huilée : plus on tape sur le parti extrémiste, plus il monte dans les sondages… mais pas au détriment de l’UMP comme espéré.

Et c’est bien compréhensible.

Manolito et Marinette se tiennent par la barbichette. Le premier entonne ses grands airs de matamores avec coups de mentons bien catalans, la seconde engrange les voix de tous les abstentionnistes déçus que les propos Vallsiens réveillent : « puisque tu as peur du FN, eh bien tu vas voir ! ». C’est que la peur n’évite pas le danger. Qui ne voit que ceux qui s’apprêtent à voter pour le parti mariniste sont essentiellement des jeunes que la politique menée a conduit dans le vide, et les ouvriers abandonnés par la gauche, qui ont fui Mélenchon depuis son discours de Marseille, et beaucoup de déçus de 2012 qui attendaient d’être « réenchantés »… Cela finit par faire beaucoup de monde.

Demain on rasera gratis.

Le FN, dont on constate qu’il penche de plus en plus à gauche mixe habilement identité, sécurité et social, de quoi attraper large ceux qui se laissent prendre aux mots. Mais une fois au pied du mur, que resterait-il de tout ce gallimatia ? Le département, clé de voûte de la France des oubliés ? Il faut un sacré culot pour en faire le point d’appui de la défense de la Nation, du département et des communes. Des références qui fleurent bon 1789. De quoi flatter le Français cocardier. Mais c’est une aimable plaisanterie : vouloir faire vivre la France du 21ème siècle, à l’heure d’internet et de la cybernétique, au rythme de celle de la fin du 18ème, c’est vouloir la confire dans la naphtaline. Si ça c’est le progrès, je veux bien me faire évêque (quoi qu’il soit un peu tard). Opposer cette France-là aux « hyper-régions et à l’Union européenne » c’est tourner définitivement le dos à l’avenir. « Eh Marine, ouvre tes fenêtres et regarde un peu dehors, le vaste monde tel qu’il est et non pas tel que tu voudrais qu’il soit ! ». Elle rêve de « pouvoir défier la finance et les multinaitonales, de rejeter les européistes qui appauvrissent la France et les mondialistes qui nous coupent de notre identité nationale », un discours qui devrait en effaroucher plus d’un tant la Marine se substitue à l’extrême gauche. De quoi ratisser large. Machiavélisme pur.

Le gouvernement joue avec le feu.

Agiter la peur de ce parti-là peut se justifier devant un tel déluge de contre-vérités et d’absurdités. Sauf que ce discours est celui que beaucoup de Français déboussolés, notamment par l’échec de la gauche dans tous les domaines, ont envie d’entendre. On sait bien qu’agiter la peur comme un épouvantail est contre-productif, car le procédé culpabilise ou ulcère ceux qui y voient un recours et qui hésitent encore. Le discours du 1er Ministre est dramatique parce qu’il est la résultante d’un formidable contresens. Il croit pouvoir s’appuyer sur un hypothétique « esprit du 11 janvier » qui animerait les Français, sans se rendre compte que c’est du sable. Il est grand temps d’abandonner  cette voie-là pour se confronter au FN, projet contre projet.  Et brandir la défense de la République n’est pas du tout suffisant ni satisfaisant. Il est grand temps que les dirigeants du PS s’aperçoivent que leur petit jeu est dangereux. En ne cherchant qu’à mettre l’UMP dans l’embarras, ils cultivent leur propre défaite. Mais surtout, ils appauvrissent la démocratie.  Qu’adviendra-t-il si le PS se prend une déroute monumentale au point de ne pas s’en relever ? Est-il bien raisonnable de faire du FN l’adversaire principal qui n’en demande pas tant. Derrière ce jeu, il y a bien une collusion objective : au premier tour, on vote FN en espérant le « front républicain » sur le candidat de gauche au 2ème tour.

Voilà pourquoi, pour un électeur de droite qui serait tenté malgré tout de voter FN, c’est voter PS assurément au second tour. Quand Nicolas Sarkozy brandit le slogan « FNPS », ce n’est pas seulement pour répondre au « UMPS » de Marine Le Pen, il s’adresse en premier lieu aux électeurs de la droite pour les mettre en garde. Et il a parfaitement raison.

 

 


IMPÔT-AUX-ROSES !

 

Impôts massifs

 

Descente en enfer.

Jerome_chartier_Le racket fiscal a bien eu lieu et il est de grande ampleur. On peut remercier le député Jérôme Chartier d’avoir fait ce travail de fourmi pour retrouver la multitude de lignes budgétaires dans les lois de finances votées depuis 2012. Après on s’étonne que l’économie soit tétanisée. Qu’on en juge ! En impact réel sur l'économie, il ne s'agit pas de 30 milliards de hausses, comme on nous l’affirme communément, mais de plus de 80 milliards d'euros qui ont été prélevés dans le porte-monnaie des Français, auxquels il faut ajouter un peu plus de 9 milliards ponctionnés sur la capacité de financement des entreprises, dont on s’étonne qu’elles n’investissent pas. Soit un prélèvement de 90 milliards, en tenant compte des baisses décidées sur la même période (En fait 126,7 milliards de hausses pour 36,4 milliards de baisses).

Sarkozy avait fait pire.

Le refrain que les socialistes nous serine ne tient pas : Sarkozy avait produit  600 milliards d’euros de déficit pendant son quinquennat, en oubliant que les hausses des impôts et ces déficits après 2008 étaient une conséquence de la dépression mondiale qui a suivi la crise des « subprimes », et qu’il faut les mettre en parallèle avec une courte récession et un redémarrage de la croissance (2% en 2011) qui auraient permis le redressement si l’effort avait été maintenu. Or, malgré un climat économique international bien meilleur, les socialistes ont continué d'augmenter les impôts sans baisser les déficits ! À ce rythme, on pourrait se retrouver avec 450 milliards de déficit et de hausses de taxes et d'impôts cumulés à la fin du quinquennat actuel et cela sans crise financière et dans un contexte de reprise économique mondiale !  Aucune excuse. La France dans ces conditions ne peut pas faire mieux que stagner à moins de 0,5% de croissance. Cherchez l’erreur !

Mais à quoi ces milliards ont-ils servi ?

Le plus grave est le peu d'efforts accompli par le gouvernement pour réduire la charge des dépenses publiques et faire baisser la dette qui continue d’enfler, alors que les Français se sont fait massacrer fiscalement pendant ce temps. A se demander où passe l’argent ! Avec 55 hausses décidées en trente mois, Jérôme Chartier a constaté qu'on arrivait à deux nouvelles taxes ou augmentations d'impôts par mois en moyenne. 92,3 milliards d’euros prélevés sur les ménages, c'est exorbitant ! Et ces décisions ont de plus considérablement accru l'iniquité fiscale. Le sentiment que certains payent tout et les autres rien, remet en cause la relation entre les Français et l'impôt. D'ailleurs, pour la première fois on constate que l'impôt rentre difficilement cette année dans les caisses de l'État, et il ne faut pas aller bien loin pour chercher la cause.

Les chiffres avancés ne sont pas contestables.

Le travail réalisé ne peut pas être mis en doute. La liste des hausses est un Jerome_chartier_invraisemblable bric-à-brac de taxes en tout genre qu’il a fallu aller chercher une par une dans les documents budgétaires. Ce fut l'une des difficultés de la tâche, nous précise Jérôme Chartier, car le Ministère des Finances ne présente pas, lors de chaque discussion de la loi de finances, l'ensemble des taxes et impôts au fil de l'année, lissés en fonction de ce qu'ils ont effectivement rapporté. Une lacune à laquelle il faudra remédier. Aujourd'hui, explique le député, il est de plus en plus illusoire de chercher à maquiller un budget et donc inutile de ne pas donner les vrais chiffres, le plus rapidement possible. La compilation réalisée sur l'ensemble des lois de finances  a été un vrai travail de bénédictin. Mais désormais, le gouvernement ne peut plus cacher l'ampleur de ce qu'il a prélevé dans la poche des Français.

Le constat est accablant.

En cumulé depuis 2012, la majorité socialiste a ordonné la ponction en net de plus de 9 milliards d’euros sur la capacité de financement des entreprises. Plus grave encore, elle aura ponctionné à ce jour plus de 80 milliards d’euros de pouvoir d’achat directement auprès des Français. A écouter le gouvernement,  celui-ci prétend surcompenser par ses projets les contributions supplémentaires des entreprises. Mais à ce jour, le compte n’y est pas. Quant aux Français, c’est carrément le massacre fiscal. En moins de trois ans, la majorité leur aura pris l’équivalent d’une année et demi d’impôt sur le revenu ! Et si on ne s’est aperçu de rien, c’est parce que les socialistes ont multiplié les augmentations et la création de microtaxes. Ils expliquent qu’ils redoublent d’efforts pour parvenir à respecter le plafond de 3% du déficit du PIB. Mais en 32 mois, qu’ont-ils fait ? Ils ont d’abord prélevé des impôts en plus pour dépenser plus. Résultat : le déficit reste au-dessus de 4% sans fléchir. Bruxelles réclame même 30 milliards d’économies supplémentaires que Bercy conteste. Non seulement cette méthode est douloureuse pour les Français, mais en plus elle est contre-productive : les économistes l’ont montré, seule la baisse de la fiscalité induit une hausse équivalente du PIB, par l’augmentation de l’investissement et de la consommation, une augmentation de la croissance et donc à terme une baisse du chômage. Alourdir les impôts à ce point dans un contexte de concurrence fiscale internationale, c’est s’aveugler totalement. La France est devenue l’un des pays européens où les prélèvements obligatoires sont les plus élevés, ce qui met en péril son attractivité pour les entreprises étrangères, sources d’emplois sur notre territoire.

La sanction doit tomber !

Une partie des Français a le sentiment que l’effort n’est plus équitable. Le sentiment de ras-le-bol fiscal est justifié contre des impôts mal répartis, trop lourds et à l’utilisation contestable. Malgré les alertes nombreuses et successives, la France continue à vivre sous perfusion de hausses d’impôts, bien qu’elle s’en défende. La situation est tout simplement suicidaire. Alors qu’on s’apprête à voter pour les élections départementales, nos compatriotes doivent plus que jamais savoir que plutôt que de faire des économies, plutôt que de serrer la ceinture de la dépense publique, c’est d’abord dans la poche des familles que les socialistes continueront de prendre l’argent pour tenter de réduire le déficit de l’Etat, réduction face à laquelle ils sont aujourd’hui en situation d’échec. Carton rouge !

 

Vous trouverez sur le blog http://jeromechartier.fr/ les deux listes exhaustives.
La première liste (Hausses) récapitule l’ensemble des hausses des taxes et impôts ainsi que l’ensemble des taxes et impositions nouvelles constatées depuis les modifications décidées par les gouvernements successifs de François Hollande, soit 103 événements fiscaux.
La seconde liste fait l’inventaire de toutes les suppressions ou baisses de taxes et d’impôts (Baisses) sur la même période, soit 48 événements fiscaux.



Carton rouge UMP



 


VERBATIM

 

"Les idées c'est comme les clous, plus on tape dessus, plus elles s'enfoncent dans la tête."

                                                   Alexandre Dumas

 

Une maxime que devraient méditer Manolito et son chef avant de prononcer leurs diatribes contre le Front National...    

Petit recueil de citations récentes:

" Il faut arracher les électeurs au FN"  François Hollande

"Le danger est là devant nous, il est immense. Tout le monde le sait, tout le monde est au courant et pourtant, il y a comme une étrange accoutumance, presque une forme d'endormissement généralisé face au FN", Manuel Valls

Résultat : le FN monte dans les sondages.

"Si le FN n'existait pas, le PS l'aurait inventé" , Philippe Bilger

Le constat est clair. CQFD 

 

(A suivre : la semaine prochaine, un article sur le "FNPS")

 


APRES L’INTERVIEW …

Nicolas_sarkozy ump

                                   … LES COMMENTAIRES.

 

Les cibles ont été atteintes.

Il suffit d’entendre les commentaires hérissés des socialistes et venimeux des frontistes. Pépère s’est même fendu d’un entretien-rencontre avec les lecteurs du Parisien pour tenter de faire pièce et la fureur du Manolito fait plaisir à voir.

Par cette interview, Nicolas Sarkozy s'est enfin résolu à se tourner vers l'avenir et à développer des éléments de programme économique. Il dresse un constat sans concession mais plutôt objectif de la situation actuelle et conclut que la France est en situation «de décrochage». Il a voulu répondre aux préoccupations principales des Français, qui ne se limitent pas à la crainte du terrorisme djihadiste, à savoir encore et toujours le chômage.

L’entretien qu’il a accordé au Figaro le pose en patron de l’opposition.

Voter FN c’est voter PS, l’exemple du Doubs sert d’exemple irréfutable. J’aurais l’occasion de revenir sur la pertinence de la collusion entre FN et le PS. D’ailleurs la formule FNPS a fait mouche des deux côtés. Elle n’est pourtant pas nouvelle. Il ressort que le seul vote d’opposition responsable, c’est le vote UMP. Il s’impose aussi en patron de l’opposition parle constat sans concession qu’il fait du pouvoir en place. Ce ne sont certes pas les propositions de Marine Le Pen qui pourraient remédier à la situation. Il est significatif qu'il mentionne qu'il y a près de 6 millions de chômeurs en France. Il utilise la version la plus élevée de l'estimation statistique du chômage, estimation haute et sans doute la seule réaliste d'ailleurs. C'est bien sûr une façon de ne pas laisser à la gauche le bénéfice politique du semblant d’amélioration des chiffres du chômage du mois dernier. Ce bilan accablant mérite un « carton rouge » qui aura d’autant plus de valeur qu’il viendra de l’opposition républicaine de la droite et du centre.

Le second volet qu’il a développé c’est la défense du bilan de son quinquennat.

Enfin sera-t-on tenté de dire. D’abord il a raison de ne pas laisser dire qu’il s’est tourné les pouces pendant cinq ans, y compris dans son propre camp, et de rappeler quelques grandes réformes accomplies dans des conditions incomparablement plus sévères avec la crise de 2008 que celles d’aujourd’hui, où la crise n’est que franco-française. Si crise il y a, c’est celle de notre incapacité à nous adapter au monde réel par manque de volonté de ceux qui nous gouvernent et qui campent sur les acquis d’une autre époque. Et ce qui fut accompli entre 2007 et 2012 ne fut pas rien : plus de réformes en 5 ans que sous Giscard en 7. Qu’on se le dise, Nicolas Sarkozy ne laissera pas dire n’importe quoi sur la politique qu’il a menée et qui a bien des égards fut un succès comme les heures supplémentaires défiscalisées. Il suffit de rappeler qu’en 2011, le taux de croissance de la France était de … 2% ! C’est le préalable nécessaire pour amener les propositions d’une politique alternative.

Les grandes lignes d’une politique alternative.

Il ne s’agit pas de faire dès maintenant l’énoncé d’un programme complet qui viendra en son temps. Mais avant les élections départementales, il est bon de décrire le cadre et la philosophie qui vont l’animer. Nicolas Sarkozy sait et dit posément sans le porte-voix de l'exagération partisane que la croissance, le chômage et l’investissement sont trois variables-clefs dont le niveau et l'évolution sont préoccupants. La France est en-deçà de la croissance de bien des pays européens ( Grande-Bretagne, Espagne, Allemagne ) avec 1% prévu pour l'année 2015 et après trois années en-dessous de 0,5%. Il sait aussi que, concernant le chômage et l'investissement, la France est face à un double défi historique.

Et il a raison d’affirmer : « Sans confiance, il n'y a pas d'investissement possible ».

Une fois le diagnostic posé et incontestable, dès lors que l'investissement est effectivement un pivot de notre devenir économique commun, Nicolas Sarkozy a raison de plaider pour une politique qui placerait l'entreprise au cœur de la décision publique. S'agissant de l'endettement public, il se contente d’une formule lapidaire : «La priorité sera de baisser fortement et simultanément les dépenses et les impôts». Une prudence nécessaire compte-tenu que nous ne sommes pas au bout du quinquennat et que la situation peut encore se déteriorer. Il est bien placé pour savoir qu’il s’agit d’un sujet épineux qui méritera des mesures d’autant plus draconiennes que la situation sera dégradée. Réduire de 7 points de PIB (pour nous ramener légitimement à 50% du PIB pour la dépense publique) représente un effort de près de 150 milliards. Comme il n’y aura pas de baguette magique, il y faudra du temps probablement. On comprend que son affirmation reste non documentée pour le moment.

Un point sur lequel il n’aura pas de mal à convaincre après les travaux de Jérôme Chartier, c’est le niveau des impôts. On sait que c’est désormais un handicap économique en France. Il souhaite aussi s'attaquer au statut de la Fonction publique et au nombre de fonctionnaires, principal moyen de baisser la dépense publique. A titre d’exemple, il mentionne -à juste titre- le rétablissement du jour de carence maladie qui avait effectivement eu des répercussions sur l'absentéisme et qui n'est que justice au regard de la situation des salariés du secteur privé.

Les recettes néo-libérales qu'il propose (augmentation du temps de travail, retour des heures supplémentaires défiscalisées, baisse des cotisations sociales, limitation des droits des salariés au strict minimum auquel la France ne peut pas déroger selon le droit constitutionnel, européen, et international) sont classiques, mais elles sont censées résoudre le problème du chômage. C'est une manière de rappeler que l'UMP dispose d'une ligne économique, qui, si on la suivait, mènerait au redressement de l'économie. C’est une façon de  renvoyer le FN à son côté «protectionniste» et «anti-libéral», à son statut de parti extrémiste sans expérience gouvernementale. C’est une réaffirmation dont l’électorat de la droite et du centre avait besoin et sur laquelle il peut se retrouver.

Les socialistes auront beau jeu de brocarder ces propositions en les accablant du « déjà vu ». Mais il ferait bien de faire preuve de retenue et d’humilité en comparaison des résultats qu’ils ont obtenus sur leur politique : 900 000 chômeurs de plus et une croissance complètement anesthésiée par un prélèvement d’impôts hors normes.

Par contre, Nicolas Sarkozy est resté silencieux sur la politique monétaire accommodante de la BCE (baisse des taux et rachats d'actifs) et ne cite que les baisses de l'Euro et du pétrole comme atouts conjoncturels. Des silences forcément volontaires qui doivent interroger. Il est suffisamment stratège pour ne pas tout dévoiler au point de tout diluer dans une interview-fleuve. Il avait abordé déjà beaucoup de sujets lors de sa campagne pour la présidence du parti. La suite viendra et les innovations avec.

 


OUTRANCE !

 

Taubira 2La Garde des Sceaux a vivement réagi à la déclaration du député UMP Gérald Darmanin, qui l'avait qualifiée de "tract ambulant pour le Front national". La Ministre de la Justice qui fait la quasi unanimité des Français contre elle, Christiane Taubira, a déclaré qu'elle n'attendait rien d'une personne absolument incapable de comprendre la société française (parce que elle, elle la comprend !). Elle a ajouté avec son venin habituel que l'élu était "inculte", ainsi que "pauvre moralement, politiquement et culturellement", pour conclure : "Ses paroles sont des déchets de la pensée humaine".

Il n'y a que la vérité qui blesse.

De telles outrances sont indignes d'un ministre de la République parce qu'elles sont des insultes à la personne, ce qui n'était pas le cas de l'accusation de "tract ambulant pour le FN", qui restait sur le plan politique. Ces propos puent le racisme anti-blanc. Il faut saisir la LICRA !!!

Il faut demander sa démission ! 

 


« IL Y A UNE POLITIQUE ALTERNATIVE »

     Nicolas_sarkozy ump 

Voici, pour ceux qui n’ont pas lu le Figaro, l’interview intégrale de Nicolas Sarkozy. A en croire les commentateurs, c’est bien un événement. Elle intervient au bon moment pour lancer la campagne des élections départementales dans la bonne direction : celle d’une sanction nationale des nombreux échecs du pouvoir en place. Pour cela, le Président de l’UMP se pose d’abord en patron de l’opposition, défend à grands traits le bilan de son quinquennat pour ensuite jeter les lignes directrices d’une politique alternative. Un exposé serein, implacable dans ses constats et démonstrations. Les premiers pas nécessaires pour rendre sa crédibilité à l’UMP : exercice réussi de mon point de vue.

(suivront demain mes commentaires plus approfondis)

LE FIGARO. - Croissance, chômage... le gouvernement se félicite de l'amélioration des conditions économiques actuelles. C'est aussi votre analyse ?

Nicolas SARKOZY. - Hélas, non. Je veux d'abord rappeler des chiffres incontestables qui illustreront le bilan de François Hollande. Depuis que les statistiques existent, c'est la première fois que la France enchaîne trois années de croissance quasi nulle: 0,3 % en 2012, 0,3 % en 2013 et 0,4 % en 2014. On n'avait jamais assisté à un tel décrochage avec nos principaux partenaires européens. C'est aussi la première fois que le nombre de défaillances d'entreprises est supérieur à 60.000 par an deux années de suite. C'est encore la première fois que les dépenses publiques représentent 57 % du PIB et les prélèvements obligatoires 45 %. L'écart par rapport aux autres pays européens est devenu énorme: 7 points de PIB ou 140 milliards d'euros par an d'écart en matière de dépenses publiques par rapport à la moyenne européenne et près de 8 points de PIB en matière de prélèvements obligatoires, soit plus de 150 milliards par rapport à l'Allemagne. Voici où nous ont conduits les trois années du mandat de François Hollande.

Cependant, le chômage a baissé en janvier...

Comment pouvez-vous vous laisser abuser ? La France compte près de 6 millions de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi dans toutes les catégories. Ici encore, du jamais vu. La baisse de 19.100 chômeurs à la fin du mois de janvier - dont je me réjouis naturellement - dans la seule catégorie A n'est rien comparée à la hausse de 193.400 chômeurs enregistrée au cours de la seule année 2014 et à celle des quelque 590.000 chômeurs supplémentaires depuis l'élection de François Hollande en mai 2012. Je précise en outre que le régime d'assurance-chômage prévoit 104.000 chômeurs de plus en 2015! Enfin, notre déficit public s'est dégradé entre 2013 et 2014. Et il n'y a que deux pays à avoir réalisé une telle «performance» en Europe : la France et la Croatie ! Au vu de ces chiffres incontestables, parler d'amélioration est au mieux une galéjade, au pire un mensonge de plus. Notre situation économique est particulièrement angoissante. Ne pas le voir est une faute majeure. Voilà le bilan de M. Hollande !

Vous ne voyez vraiment aucun indicateur macroéconomique qui permette de redonner un peu d'espoir aux Français ?

Dans ce contexte très dégradé, il y a deux bonnes nouvelles qui ne doivent rien à M. Hollande: les baisses simultanées des cours de l'euro et du pétrole. Je m'en réjouis, mais les Français doivent savoir que cela ne changera rien pour eux dans la durée. C'est bien sûr mieux d'avoir un euro moins fort mais malheureusement l'Espagne, l'Italie ou encore l'Allemagne en bénéficieront bien davantage que nous, car les réformes qu'ils ont menées vont leur permettre de capter l'essentiel des bénéfices, en termes d'exportation, de cette amélioration de la conjoncture. L'espoir pour les Français ne pourra venir que d'une politique économique radicalement différente de celle que nous subissons depuis trois années.

Vous êtes donc convaincu que les Français ne profiteront pas de cette embellie économique ?

Les exportations françaises ne repartiront pas parce que les autres pays ont fait des efforts qui ont permis à leurs entreprises d'être plus compétitives sur les marchés extérieurs. Il n'y a également aucune raison que la demande intérieure reparte. Depuis que François Hollande a été élu, les Français ont été assommés par 40 milliards d'euros d'impôts et de charges supplémentaires. Ce fut un mouvement d'une brutalité sans précédent. Et que nous promettent MM. Valls et Sapin aujourd'hui? Une baisse? Non, simplement que les impôts n'augmenteront pas cette année. Voici un mensonge de plus. La preuve en est apportée par la décision du gouvernement de reporter l'annonce du financement des 4 milliards d'euros demandés par Bruxelles après les élections départementales. Ce ne seront pas des économies mais des nouvelles hausses d'impôts qui seront annoncées après ce scrutin! Quant à l'investissement, la troisième composante de la croissance, il ne redémarre pas. À force de servir de punching-ball au Parti socialiste, les chefs d'entreprise ont perdu confiance. Or sans confiance, il n'y a pas d'investissement possible.

La loi Macron a été imposée en première lecture à l'Assemblée grâce à l'article 49-3 de la Constitution. Elle est censée relancer la croissance et l'activité en France...

La loi Macron n'a pas été votée, c'est la motion de censure qui n'a pas été adoptée. C'est d'ailleurs une preuve supplémentaire de la faiblesse du gouvernement. L'article 49-3 ne pouvant être utilisé qu'une seule fois par session parlementaire, cela veut dire que d'ici au 1er juillet, le gouvernement ne pourra plus faire passer de réformes. Pour répondre à votre question, sur les quelque 300 articles de la loi Macron, en voyez-vous un seul qui prévoit la baisse des impôts ou qui permettra d'augmenter la croissance? 73 % des chefs d'entreprise, d'après un récent sondage, estiment que cette loi n'aura pas d'impact sur la croissance et 85 % qu'elle n'aura aucun impact dans leur entreprise: tout est dit ! Les chefs d'entreprise ont besoin de baisses massives de charges et le gouvernement leur parle de la libéralisation du transport en autocar. Cherchez l'erreur.

Ne libéralise-t-elle pas les professions réglementées ou le travail dominical, comme le proposait le rapport Attali que vous aviez commandé en 2008 ?

Même l'extension du travail le dimanche dans les zones touristiques internationales est une supercherie car elle est conditionnée à un accord majoritaire d'entreprise et il suffit que les syndicats soient contre pour que rien ne bouge. Or, ils sont tous contre. Joli progrès, belle avancée! Plutôt que de s'attaquer à de vrais corporatismes qui entravent la croissance dans notre pays et ruinent la France, comme les dockers de la CGT dans les ports ou la CGT du livre dans la presse, le gouvernement a voulu régler le sort des notaires, sans doute coupables de trop travailler, dont il a voulu nous faire croire qu'ils bloquaient à eux tout seuls la croissance en France ! De qui se moque-t-on ?

Quelles réformes faudrait-il alors mettre en œuvre pour relancer réellement la croissance en France ?

D'abord, permettez-moi de rappeler les réformes structurelles que nous avions faites: où en serait la France aujourd'hui si nous n'avions pas eu le courage de les faire ? C'est le cas du service garanti dans les transports publics les jours de grève, de l'autonomie des universités, du report de l'âge de départ à la retraite de 60 à 62 ans, avec la pente de progression la plus rapide en Europe: quatre mois par an. Rien que cette mesure permet de récupérer 22 milliards par an. J'ajoute la question des régimes spéciaux de retraite qui ont pour la première fois été réformés. En outre, nous avons supprimé 150.000 postes de fonctionnaires en cinq ans. Nous avons refusé la démagogie sur le smic en n'accordant aucun coup de pouce sur l'ensemble du quinquennat. Nous avons fait la réforme de la carte judiciaire dont la Cour des comptes vient de reconnaître qu'elle était l'exemple à suivre d'une réforme réussie d'un grand service public... En cinq années, nous n'avons pas retiré un seul texte sous la pression de la rue ou utilisé une seule fois l'article 49-3 au Parlement. On voit la différence avec aujourd'hui, où, de reculades en 49-3, la France se trouve reléguée en queue de peloton de la croissance européenne.

Oui, mais si vous reveniez au pouvoir demain, quelle serait l'urgence ?

L'urgence sera de s'attaquer aux vrais problèmes des entreprises et non pas à des sujets à l'extrême périphérie de leurs préoccupations. Il nous faudra engager ni plus ni moins une révolution des esprits, débarrassée de tous les dogmes, afin de mettre l'entreprise, quelle que soit sa taille et dans toutes ses dimensions, au centre de toutes les décisions économiques du gouvernement. Ce point est fondamental car c'est l'entreprise qui crée des emplois et produit des richesses. Les socialistes ne l'ont hélas toujours pas compris. En cela, M. Hollande est un homme prisonnier des idéologies du siècle passé. Derrière les mots, il y a la réalité de toutes les décisions prises depuis 2012 au détriment des entreprises, des PME, des artisans-commerçants, des travailleurs indépendants, des professions libérales, bref de tous ceux qui créent des emplois. Cette révolution des esprits à laquelle j'appelle, tournée vers toutes les entreprises, sera le cœur de la politique alternative que nous allons proposer au service de tous les Français.

Au point de défendre la rémunération et les bonus de ses dirigeants, comme cela a été le cas pour le nouveau patron de Sanofi ?

Le bonus avant les résultats est un non-sens. Le bonus en contrepartie de bons résultats est acceptable. L'essentiel, c'est la performance. Un mauvais patron peu payé fait davantage de dégâts qu'un bon patron bien rémunéré.

Que feriez-vous sur la question des déficits ?

Il faut baisser le montant des dépenses publiques, qui auront augmenté de 100 milliards d'euros sur cinq ans à la fin du mandat de François Hollande. Nous devons revenir à un niveau de dépenses publiques équivalent à 50 % du PIB et inscrire ce chiffre dans la Constitution, pour qu'il ne puisse plus être dépassé.

Comment faire concrètement pour réussir une baisse de sept points des dépenses publiques ?

Il faut d'abord s'attaquer résolument à ce qui pèse le plus lourd dans le budget de l'État et des collectivités locales: le nombre de nos fonctionnaires, car ce seul poste de dépenses représente 45 % du budget national et 60 % de celui des collectivités locales. Il faudra revenir à la règle du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite et surtout l'imposer à la fonction publique territoriale, notamment en changeant la Constitution pour rendre cette règle compatible avec l'autonomie de gestion des collectivités territoriales. En contrepartie, les collectivités doivent avoir la possibilité de négocier directement les rémunérations et le temps de travail avec leurs agents, sans être totalement soumises à des règles imposées par l'État. Il faut recruter prioritairement dans la fonction publique avec des contrats de cinq ans quand le poste le justifie. Il faut cesser de penser que pour un besoin qui peut être ponctuel, par exemple un informaticien sur un projet, on doit continuer à recruter pour trente ans. En matière de fonction publique, là encore, la France doit regarder la réalité de ce qui se fait en Europe.

Faut-il aussi augmenter le temps de travail des fonctionnaires ?

L'écart entre le secteur public et le secteur privé est devenu injustifiable: 48 jours de congés par an en moyenne dans la fonction publique d'État contre 36 dans le secteur privé et 29 dans une petite PME. C'est une question d'équité, mais aussi d'impact sur les charges des entreprises et les impôts des Français. Il est impératif d'augmenter leur temps de travail si on veut que la France s'en sorte. Sur ce point, je souhaite que l'on renégocie les accords sur le temps de travail dans la fonction publique, il y aurait moins de jours de RTT mais en contrepartie je propose de rétablir les heures supplémentaires défiscalisées, pour inciter les fonctionnaires à travailler plus. Il faut aussi bien évidemment rétablir le jour de carence en cas de maladie dans la fonction publique que François Hollande a supprimé dès son arrivée, ce qui explique que l'absentéisme soit reparti à la hausse dans nos administrations. J'accuse la gauche de paupériser la fonction publique en faisant le choix des sureffectifs, alors qu'il faut faire le choix de la qualité et d'une meilleure rémunération pour redonner une perspective à nos fonctionnaires.

Que faut-il faire des 35 heures ? Les abroger ?

Mon principe est simple: les entreprises qui souhaitent sortir des 35 heures doivent pouvoir le faire par la négociation. Comprendre les besoins de l'économie française, c'est oser dire qu'il faut faire confiance aux entreprises, aux entrepreneurs et aux salariés pour négocier à leur niveau le temps de travail. C'est pour cela que je parle de révolution des esprits dans le rapport des pouvoirs publics à tous ceux qui créent des emplois. Et, bien entendu, je propose de rétablir dans les entreprises le principe des heures supplémentaires défiscalisées.

Toucher au poste de dépenses des fonctionnaires ne suffira pas à faire baisser de 7 points en cinq ans le taux de dépense publique. Quelle politique publique doit selon vous faire l'objet d'une remise à plat ?

S'il y a des économies à faire, on ne peut pas les faire sur des politiques publiques qui marchent ou ont prouvé leur efficacité, comme François Hollande l'a fait en s'attaquant par exemple à la politique familiale. Les deux priorités sont clairement de régler dans un premier temps la question de la gabegie invraisemblable qui règne en matière de formation professionnelle (32 milliards d'euros par an) ou de politique de logement (46 milliards).

Et en matière de prélèvements obligatoires, prônez-vous également une baisse des impôts ?

La France est écrasée d'impôts et il est fondamental que la France et l'Allemagne convergent en matière fiscale car on ne peut plus se permettre d'avoir des impôts qui n'existent nulle part ailleurs. Il n'y a ainsi pas d'ISF en Allemagne et il ne doit donc plus y avoir d'ISF en France. On ne peut pas vouloir l'Europe, c'est-à-dire la liberté de circulation des hommes et des capitaux, et avoir la fiscalité la plus lourde du continent. Cette inconséquence nous coûte cher. Il faut désidéologiser le débat fiscal. La seule vraie question, c'est celle de la meilleure fiscalité pour sauver nos entreprises et nos emplois.

Que pensez-vous de la « flat tax », qui consiste à fixer un taux unique en matière d'impôt sur le revenu ?

La priorité n'est pas d'afficher des grands concepts mais de prendre des décisions fortes. La première attente des Français et des patrons de PME, c'est la baisse des charges qui pèsent sur le travail. Rien n'a été réglé par le CICE : plus d'un chef d'entreprise sur deux l'ayant utilisé estime que cette mesure n'aura aucun impact sur la compétitivité de son entreprise.

Les impôts doivent-ils baisser avant, après ou en même temps que les dépenses ?

François Hollande aura mis la France si bas au bout de cinq ans que nous serons obligés de réagir fortement. Ce qui se passe est grave: les Français doivent réaliser que celle qui est devenue la sixième puissance économique du monde est en décrochage. La priorité sera de baisser fortement et simultanément les dépenses et les impôts.

Les comptes sociaux sont aussi très déficitaires. Que proposez-vous ?

En matière de retraite, il faudra à nouveau augmenter l'âge de départ et de manière très rapide. C'est en effet la rapidité avec laquelle on atteint le nouvel âge qui produit un maximum d'économies très vite, beaucoup plus que la borne d'âge elle-même. Concrètement, je préfère passer l'âge légal de départ à 63 ans pour bénéficier d'une retraite à taux plein, mais le faire à raison d'une augmentation de quatre mois par an. C'est-à-dire repousser l'âge de départ à 63 ans (et à 68 ans, sans décote), en trois ans. Il faut également s'occuper en urgence de la rigidité de nos règles sociales. Nous devons repenser tout notre Code du travail. Je propose en la matière une règle simple: ne garder que les droits fondamentaux des salariés dans le Code du travail et renvoyer le reste à la négociation d'entreprise. Là encore, appliquons un principe de confiance plutôt qu'une logique de méfiance. Je crois également nécessaire de refuser toute sur-transposition par rapport aux normes européennes. L'inflation de normes spécifiques à la France est un frein structurel à la croissance.

Les négociations entre Bruxelles et Athènes ont finalement ramené à la raison les Grecs. Auriez-vous préféré une sortie de la Grèce de l'euro ?

Non, certainement pas. Je constate que M. Tsipras a mangé son chapeau. Qu'il a renoncé à remettre en cause les privatisations, y compris celle du port du Pirée, renoncé à l'augmentation du smic et à l'embauche des fonctionnaires. M. Tsipras est arrivé au pouvoir en Grèce sous les applaudissements conjoints et extravagants de M. Mélenchon et de Mme Le Pen. Et je dis à tous ceux qui ont salué l'élection grecque: voilà où vous conduirait le vote en faveur du Front national. À peine élu, M. Tsipras a ravalé ses promesses électorales, il s'est mis à genoux. Voilà ce qu'est devenu un pays frère, au cœur de la civilisation européenne.

Des élections départementales vont se dérouler à la fin du mois qui annoncent encore une fois une percée du FN. Cela vous inquiète-t-il ?

Pour les départementales, je ne ferai aucun pronostic, car je ne suis pas commentateur de la vie politique. Je dis simplement à ceux qui ont voté pour le Front national dans le Doubs: voter Front national a conduit à l'élection d'un député socialiste de plus. Voter pour le FN au premier tour, c'est faire gagner la gauche au second. C'est le FNPS ! Voter pour l'UMP n'a jamais en revanche fait gagner la gauche. Voter FN, si. La seule réalité électorale, c'est le FNPS.

On a dit que l'élimination directe de l'UMP dans l'élection partielle du Doubs démontrait l'indifférence des électeurs à votre retour...

Peut-on espérer un peu d'honnêteté dans les commentaires? Quand un candidat UMP est élu dans le département de l'Aube, personne n'y voit un plébiscite pour moi et quand il est battu huit semaines plus tard dans le Doubs, les commentateurs y voient un plébiscite contre Sarkozy... Je vous rappelle en outre que, le même dimanche, à Ajaccio, un candidat UMP a été élu dans une ville de 68.000 habitants.

Allez-vous faire campagne auprès des candidats ?

Je suis déjà allé dans le Nord et en Bourgogne. Je vais continuer de soutenir nos candidats sur le terrain. Mon devoir est d'être à leurs côtés et ce sera le cas de tous les dirigeants de notre famille politique pleinement mobilisée dans ce combat.

Les électeurs sont profondément détachés de la politique. Plus de départements dirigés par l'UMP, cela changera quoi pour eux ?

Je le dis à tous ceux qui sont ulcérés par le comportement et la politique de M. Hollande, par ses impôts et ses mensonges : vous avez le pouvoir d'adresser un carton rouge en votant contre le pouvoir socialiste. C'est le moment de le faire! Mais cela changera autre chose: si vous voulez arrêter l'explosion des impôts locaux, tous les candidats de l'UMP se sont engagés à diminuer les dépenses des départements, à réduire le nombre des fonctionnaires locaux. Ils ont aussi promis de conditionner les aides sociales à un engagement de travail au bénéfice de la collectivité pour lutter contre un assistanat que les Français ne supportent plus. Enfin, ils s'engagent aussi, à leur niveau, à soutenir le tissu des TPE et des PME dans leur département.

Après les départementales viendra l'heure de la refondation de votre parti.

Il y aura un nouveau parti, au printemps. On lui donnera un nouveau nom, qui ne sera pas un sigle. Ce sera une formation beaucoup plus large, plus rassembleuse, plus dynamique, ouverte à tous ceux qui voudraient préparer l'alternance, et notamment au centre. Quand je dis le centre, je parle du vrai centre droit, donc ceux qui sont clairement dans l'opposition.

Beaucoup sont surpris de vous découvrir dans un rôle de rassembleur, moins offensif qu'à votre habitude. Que répondez-vous à ceux qui affirment que « Sarko » n'est plus « Sarko » ?

J'ai été président de la République, ce qui me crée plus de devoirs que de droits. Et ce qui me crée aussi des devoirs vis-à-vis de ma famille politique. J'ai une stratégie, un calendrier précis, et je n'en changerai pas. Ma priorité est de rassembler, de remettre au travail ma famille politique et de cautériser un parti blessé par les divisions et de le remettre au travail. Mon rôle est d'être le ciment de la famille et de construire une alternative crédible. Depuis mon retour en septembre, j'ai repris la route, et la route est longue. Que personne ne doute de ma détermination. Ce travail portera ses fruits pour ma famille politique, au service de et pour la France.

 


CES BONNES NOUVELLES … QUI N’EN SONT PAS !

Récession

 

C’était évidemment trop tentant.

A quelques encablures d’une échéance électorale, pouvoir annoncer quelques bonnes nouvelles ne fait pas de mal à la cote électorale. Encore faut-il que les nouvelles soient réellement bonnes. Je ne suis pas certain que les Français auront ressenti ce « mieux » que le gouvernement annonce avec un peu trop d’empressement sur divers fronts, profitant, comme il est devenu coutumier de le dire, de « l’alignement des planètes »,  alors que sa majorité bat de l’aile et que la mauvaise humeur gronde dans les campagnes. C’est qu’avec la gauche, la manipulation n’est jamais loin et il y a toujours un banc de brouillard entre ce qui est annoncé et ce qui est vraiment. Il faut dire que le défi est de taille quand on sait, avec le dernier sondage du JDD, que plus d’un électeur sur deux de gauche n’ira pas voter.

Alors tout est bon ! Voilà que contre toute attente, le chômage a baissé en janvier. Voilà que la France a deux ans de plus pour atteindre les 3% de déficit promis en 2013, puis 2014, puis 2015… un moyen d’échapper encore un peu à « l’austérité » que les autres se sont imposée, c’est-à-dire autant de temps perdu que notre économie ne pourra peut-être pas rattraper. Voilà même que les prévisions de croissance s’améliorent pour 2015 et 2016, comme un coin de ciel bleu dans la grisaille des éléments. A voir.

Le chômage a baissé ! Mon œil !

Les chiffres du chômage sont tombés pour janvier : le gouvernement annonce 19.100 chômeurs en moins sur le mois de Janvier 2015. Mais cela ne concerne que la catégorie A et grâce à des transferts sur les catégories B et C… ! Les demandeurs d’emploi sortis de Pôle Emploi en janvier ne représentent que 2.300 reprises d’emploi déclaré à mettre en face de 4.400 cessations d’inscription pour défaut d’actualisation. 35.000 chômeurs qui ont travaillé plus de 78 heures ont été transférés de la catégorie A vers la catégorie C. En fait, le chômage a plutôt augmenté de 16.100 nouveaux inscrits.  Et c’est bien ce que l’on constate dans le total des catégories A, B et C qui est passé de 5.216.000 en décembre 2014 à 5.232.100 inscrits en janvier 2015. Ce qui fait que la barre des 900.000 nouveaux inscrits en catégories A, B et C vient d’être franchie en seulement 33 mois de mandat de Hollande. (905.100 nouveaux inscrits exactement depuis Avril 2012 ! Un triste record !). Manolito montre sa capacité de bon socialiste à exceller dans le subterfuge, et son indécente autosatisfaction (c’est grâce au CICE qui entre à peine en application) est trop proclamée pour être honnête.

La Commission recule à 2017 la baisse du déficit de la France à 3% du PIB. Du poison ou de la morphine !

La France qui accumule depuis 2009 les retards à réduire son déficit public à la norme européenne obtient un nouveau sursis pour se serrer la ceinture, pour la troisième fois. Dormez en paix braves gens, l’austérité n’est pas encore pour demain. Les 3% de déficit seront pour 2017, juré ! Une victoire ? Que nenni ! Une décision qui est un cadeau empoisonné en ce qu’il consacre surtout l’incapacité de la France à faire les réformes de fond indispensables. La France est la lanterne rouge de la zone euro et ses comptes continuent de se détériorer ce que la « Commission » constate : pour elle, notre pays connaît à la fois un déficit budgétaire « excessif » et des déséquilibres économiques « excessifs » eux aussi (dette publique, rentabilité des entreprises, comptes extérieurs). Seule la Bulgarie fait aussi mal que nous ! D’ailleurs la Commission s’inquiète car elle prend désormais en compte les risques que l’économie française fait peser sur l’union économique et monétaire en termes de retombées négatives. C’est pourquoi le nouveau répit est assorti d’un calendrier et d’exigences : il va falloir trouver 4 milliards d’économies supplémentaires cette année (ou d’impôts ?)! De fait avec le vote de la loi Macron, qui se révélera inopérante, et l’utilisation du 49-3, la majorité n’est pas en mesure de voter les mesures indispensables au redémarrage de l’économie française. Pire, les blocages sont apparus au grand jour, réduisant d’autant la marge de manœuvre du Premier Ministre. Pour pallier à cette situation, le Président s’évertue à tendre un rideau de fumée en courant à travers le monde pour proclamer sa nouvelle foi écologique dans la lutte contre le réchauffement climatique. Une manière de chercher des résultats sur un autre front, sachant toutes les autres batailles perdues.

La croissance repart ? Même pas en rêve !

La perspective de faire 1% de croissance est plutôt une bonne nouvelle. C’est toujours mieux que le piteux 0,4% de 2014.  Ce qui ne va pas, c’est que notre pays devrait faire beaucoup mieux. L’exécutif bénéficie d’une chance inouïe avec « l’alignement des planètes » dont il nous rebat les oreilles. C’est vrai que les conditions sont exceptionnellement favorables avec le pétrole en baisse (mais que l’on paie en dollars), l’euro qui en fait autant (ce qui atténue la baisse du pétrole) et favorise notre commerce extérieur à la zone euro, les taux d’intérêts très bas qui ne surenchérissent pas les intérêts… d’une dette devenue abyssale. Sauf que la France ne s’est pas délestée de ses boulets qu’elle  traine,  sans volonté de s’en débarrasser : temps de travail, code kafkaïen, dépenses publiques (57,7% du Pib), fiscalité décourageante.  Hypocritement elle peut même compter sur le rebond exceptionnel de ses voisins qui se sont astreints aux réformes douloureuses pour  profiter doucettement de l’embellie économique internationale.  Il n’y a donc pas lieu de crier victoire. On pourrait viser les 2,5% de croissance si nous avions été courageux, au lieu de se comporter en passager clandestin de l’Europe. Et quand on sait qu’en-dessous de 1,5% la situation de l’emploi ne s’améliore pas, les Français n’ont rien à attendre de ce gouvernement.  D’autant plus qu’il y a gros à parier que le répit va être mis à profit pour remettre dans les tiroirs les réformes indispensables en laissant le soin aux suivants de les faire. Voilà ce qui arrive quand on n’a plus de majorité fiable, et qu’on manque de volonté soi-même. Il ne reste plus qu’à faire des moulinets pour donner le change.

Après avoir gâché deux ans et demi, voilà deux ans et demi d’un nouveau gâchis qui s’annoncent.

 Carton rouge UMP 

 


LES MEDIAS PRENNENT LES FRANÇAIS POUR DES C…OURGES !

Comédie grecque



Les sympathisants de l’UMP ont le dos large.

C’est une réflexion d’Yves Calvi dans « C dans l’Air » qui m’a fait bondir. Au cours du débat avec ses invités habituels, il est amené à s’exclamer : «  Mais enfin, le FN, n’est pas à gauche ! » Et que voulez-vous que lui répondent ses interlocuteurs, tous de gauche : « Evidemment, non ! ». On ne va pas attendre d’une journaliste du Monde ou du Rédacteur en chef du Nouvel Obs autre chose que le déni. Accueillir le FN sur leur bord est une telle monstruosité qu’ils ne peuvent pas l’admettre.  On continue de laisser croire à l’opinion publique que le FN est bien à l’extrême « droite » pour accréditer l’idée que ce sont les électeurs de l’UMP qui  renfoncent Marine Le Pen, déçus qu’ils sont du parti de la droite et du centre. Sauf que c’est nier la réalité. Les derniers sondages donnent 30% d’intention de vote au FN, 28% à l’UMP et loin derrière, 20% au PS. Ne parlons pas des autres qui rament dans des étiages rarement enregistrés. Autrement dit le FN et l’UMP font jeu égal, mais ce serait cette dernière qui permettrait au FN de faire son score, alors que c’est la gauche globalement qui recule de 15 points. Cherchez l’erreur. Même un gamin de CE2 saurait faire le constat. Et pourtant de BFMTV à France 2 en passant par tous les émissions « politiques » on nous gave avec la « porosité » de l’électorat de l’UMP qui serait inexorablement attiré par le tropisme bleu-Marine. Forcément, cette mauvaise inclination ne peut pas venir des « vertueux » électeurs de gauche, elle ne peut concerner que la droite réactionnaire, rétrograde, attachée à l’ordre et, on ne le dit pas, mais on le pense fort, encline au racisme … Ben voyons !

On formate les esprits d’abord, on mesure ensuite.

Après on s’étonne que dans les sondages on mesure l’impact et triomphalement (CQFD) on nous présente, selon BVA : « 35% des sympathisants de l’UMP se déclarent prêts à voter FN aux départementales » et d’après Harris Interactive « 55% jugent souhaitable que le FN et l’UMP passent des accords électoraux pour les régionales et fusionnent leurs listes au second tour». Ce qui ne risque pas d’arriver, et ces instituts de sondage le savent pertinemment : entre  les deux formations politiques, il n’y a aucun point commun, et encore moins depuis que Marine Le Pen est aux commandes. C’est comme si on demandait à l’UMP de s’associer avec Besancenot !  Il faut en finir avec cette idée que le FN est à l’extrême droite, sous-entendu prolongement de la droite. C’est une escroquerie intellectuelle. Le devoir des médias serait de présenter la réalité telle qu’elle est et vérifiée sur le terrain : ce sont les gens de gauche et de l’ultra-gauche, trahis et exaspérés par les promesses non tenues qui font le succès actuel du parti de Marine Le Pen. Ce sont eux qui lui permettent de faire des scores dès le 1er tour des élections. Et quant aux reports, il arrive que des électeurs UMP préfèrent le Fn plutôt que la gauche qui a traîné Sarkozy dans la boue, mais ils sont largement minoritaires comme l’a montré l’étude de l’IFOP sur la législative du Doubs.

Le populisme raconte n’importe quoi, pourvu que ça mousse.

Le parti de Marine Le Pen est un parti populiste, prêt à tous les amalgames pour grappiller des voix. Peu importe que les promesses soient irréalisables du moment que c’est ce qu’une frange d’électeurs a envie d’entendre. Le discours qu’elle entretient sur l’immigration et la sécurité est un mirage. C’est une honte de faire croire que les solutions sont simples en la matière. Quant à l’économie, c’est un catalogue d’inepties qui conduiraient la France au fond du gouffre, et ce que font les socialistes en ce moment, qui n’est pas reluisant, apparaîtrait comme le nirvana en comparaison. Le cas Tsipras est une référence qui va servir de révélateur. Déjà, les Grecs découvrent les reculades par rapport aux déclarations tonitruantes de la campagne. On allait voir ce qu’on allait voir. On voit : les banques grecques ont déjà perdu 10% de leurs avoirs par évasion des capitaux et il faut bien en passer par les exigences des créanciers. Qui sème le vent récolte la tempête. Attendons la suite.

L’UMP seule contre tous.

Mais sans attendre, il importe que l’UMP brûle les étapes pour se mettre en ordre de bataille. La droite et le centre sont seuls face à la gauche, du FN à Cambadelis en passant par Mélenchon. C’est vrai, que l’UMP est encore convalescente, que la thérapie Sarko a besoin d’un peu de temps pour apaiser et fédérer. Elle n’est pas pour l’instant dans le paysage politique et aux yeux des Français, une alternative crédible. Convenons-en. Cependant on aurait grand tort de brûler les étapes pour présenter dès maintenant un projet qui serait bâclé et inabouti. Car ce qui nous attend mérite de prendre le temps de la réflexion pour être certain d’emprunter le chemin du redressement et de la renaissance. Néanmoins, il ne serait pas incongru à quelques encablures de la consultation nationale que représentent les élections départementales, de mettre en avant quelques grands principes, sans entrer dans le détails : sur la place de l’Etat et les pouvoirs régaliens, sur l’Europe, sur la liberté en économie, sur les innovations et la révolution des NTIC… De quoi donner quelques repères à des citoyens qui en ont tant besoin, de quoi redonner des raisons d’espérer à tant de gens qui se sentent abandonnés. Etre de plain-pied dans le XXIème siècle, que l’on puisse dire : « L’UMP n’est pas à droite, ni à gauche, elle est devant ! »

Et si les médias continuent à nous prendre pour des c…ourges, ils en seront pour leurs frais.

 


TOUT UN CINEMA POUR PAS GRAND-CHOSE !

Macron
  

Loi Macron, effet micron !

Rarement on nous aura fait ce coup-là au parlement : un projet de loi macrodosé en plus de 200 articles pour des effets soi-disant macroéconmique. Et pour fêter ça, la gauche avait mis les moyens : discours lyrique du 1er Ministre avec envolée oratoire et trémolo dans la voix, discussion parlementaire avec plus de 110 heures de débat ! Et 3 000 amendements en discussion, s’il vous plait ! C’est dire la bonne volonté de co-production législative du gouvernement qui espérait même s’attirer les faveurs de représentants de l’opposition.  Après tout, la situation de la France est telle que peut-être le gouvernement et sa majorité avait enfin compris qu’il fallait réformer dans le consensus. Au résultat, niqueduoille : un détricotage systématique d’un texte déjà pas très ambitieux, avec un seul et unique but, celui de s’attirer les bonnes grâces de la gauche  protestataire, combat perdu d’avance. Et qui a fini par décourager quelques bonnes volontés qui s’étaient signalées à droite et au centre. Résultat, l’exécutif a été obligé de dégainer son 49-3 pour faire passer la loi. Pas très reluisant !

Un catalogue incohérent dont il ne sortira rien.

Ce devait être la loi emblématique du virage économique vers la politique de l’offre qui doit relancer la croissance. On allait voir ce qu’on allait voir : avec sa loi, le Manolito de Bercy allait enfin libérer l’activité, doper la croissance, réaliser des réformes que même la droite n’aurait pas osé faire… C’est dire. D’ailleurs les médias ne se sont pas privés pour nous faire croire que c’était une loi que la droite aurait pu proposer. Trompe l’œil et rideau de fumée ! C’est Eric Woerth, réputé pour ses réparties modérées, qui résume ce qu’elle est : « Votre loi n’est ni héroïque, ni historique, elle est juste à côté de la plaque ! ». Tout est dit. Mais que contient-elle donc ? Ce serait trop long d’en donner le détail ici, on se contentera de quelques exemples. On a insisté  sur l’extension du travail dominical qui après la moulinette de la gauche parlementaire reste bien loin des déclarations initiales : on passe de 5 à 12 dimanches si autorisation du maire, les contreparties pour les employés sont durcies et elle ne concerne au final que quelques quartiers touristiques. Laloi collectionne ensuite les mesurettes éparses : libéralisation des trajets en autocar, assouplissement du régime d’imposition des actions gratuites, des mesures techniques sur les plans sociaux, la possibilité de médiation et d’arbitrages pour accélérer la justice prudhommale, de recours à des fonctionnaires pour faire passer le permis de conduire avec suppression du nombre minimal d’heures avant de se présenter à l’examen, quelques articles concernent les grandes surfaces et visent à empêcher les positions dominantes ce qui a le mérite de mettre en émoi les Leclerc et Système U… ; parmi les professions réglementées les notaires, coupables de gagner de l’argent, ont préservé leur monopole mais leurs tarifs sont encadrés par la loi (mais c’était déjà l’Etat qui les définissait) ! De tout ce fatras qui va être complètement démonté au Sénat, on ne voit pas quel intérêt économique il peut en ressortir !

On passe de professions réglementées à des professions surréglementées.

Sous couvert de libéralisation, la loi Macron instaure un interventionnisme plus pointilleux que jamais. Est-ce en renforçant les pouvoirs de l’inspection du travail qu’on va inciter les patrons à embaucher ? Au lieu d’un tarif, les notaires en auront trois avec des régimes différents, et une cartographie impérative des professions réglementées sera mise en place. Avec la redistribution forcée des rémunérations de certaines professions au travers d’un fond de péréquation, on touche le fond de la lourdeur administrative. Notre pays n’avait vraiment pas besoin d’une nouvelle couche. Le summum de l’inadaptation économique est atteint avec l’autorité de la concurrence qui bénéficie d’un pouvoir d’injonction de cessions d’actifs à l’encontre des entreprises sans qu’elle soit tenue d’établir un abus de position dominante de celle-ci. Autrement dit cette « injonction structurelle » sanctionnera les entreprise pour avoir réussi, ruine la sécurité juridique et crée une incertitude sur les marchés : voilà qui va certainement encourager la croissance quand on sait que le mal dont souffre actuellement la France c’est la pénurie des investissements !

L’opposition ne pouvait que voter contre.

A l’exception de quelques personnalités dont on peut se demander si leur position n’était pas commandée par la volonté de se singulariser, l’ensemble des députés de l’opposition se devait de s’opposer à ce qui ressemblait à un inventaire à la Prévert. En s’attaquant à quelques catégories spécifiques de Français, le texte cherchait à désigner des boucs émissaires à défaut de traiter les vrais sujets. Et comme par hasard, les gens visés sont plutôt portés à voter à droite. Inacceptable.  La fonction publique aurait mérité aussi quelques dérèglementations, mais on se garde bien d’y toucher. Et pourtant, il y a là un gisement de vraies économies. Si le projet avait été équilibré, peut-être que l’opposition aurait pu voter la loi : pour qu’une réforme fasse consensus, les dégâts « électoraux » doivent être partagés, sinon, c’est un piège à c… Pourtant, comme le souligne François Fillon, cette loi était l’occasion de tenter autre chose. De nombreux députés UMP et centristes ont participé aux débats dans un esprit constructif pour tenter d’améliorer le texte. Mais hélas, la consigne était claire : il ne s’agissait pas de réunir une majorité d’idées à travers le travail parlementaire, mais de s’en servir pour amadouer l’aile gauche de la majorité par des concessions qui au contraire ont vidé le texte de son sens un peu plus chaque jour.

Avec le 49-3 en conclusion, la vérité éclate.

Il n’y a jamais eu depuis l’élection de François Hollande de majorité pour mettre en oeuvre un programme politique destiné à redresser la France. Ce sont des alliances de circonstance entre partis et des arrangements internes au PS entre des factions, qui ne partagent ni le diagnostic, ni les analyses, ni les propositions qui seraient susceptible de bâtir une stratégie. On est face à un conglomérat avant tout électoraliste.  La loi Macron n’est finalement qu’un leurre législatif, agité à grand renfort de déclarations tonitruantes dont la clameur est inversement proportionnelle à la dimension économique du texte, destiné à rassurer nos partenaires européens afin de nous faire obtenir une énième dérogation à nos engagements. Les vrais problèmes de la France : endettement, chômage, pouvoir d’achat, ne sont pas traités, et la loi en ajoute de nouveaux aux anciens. Il n’y a pas de quoi rire !




VOTER FNG, C’EST VOULOIR LA REPUBLIQUE DU « CRETIN »

Logo FNG002

J’emprunte à dessein l’expression à Jean-Paul Brighelli qui décrit dans son ouvrage « La fabrique du Crétin », paru en 2005, la mort programmée de l’école et le triomphe de « l’ignorance diplômée ».  Le « crétin », personne stupide, sotte, nous dit le dictionnaire. C’était autrefois l’idiot du village, l’innocent. Celui qui fait des bêtises en croyant bien faire.

FN uber alles …

Et voilà que les instituts de sondage dont on nous abreuve quasi quotidiennement des mesures, créditent le FN de 30% des intentions de vote. Mieux, selon une autre étude, 23% des jeunes votent FN, ce qui en fait le 1er parti auprès de cette classe d’âge et on découvre en même temps que cette inclination va de pair avec l’ignorance : moins on est instruit plus le vote vers le parti extrême est élevé. Comment ne pas mettre en relation cette inclination avec les résultats catastrophiques  de la « Fabrique du Crétin » (l’Education nationale).  Avec un discours simpliste, on peut toujours promettre de résoudre les problèmes les plus compliqués ! Aux innocents les mains pleines !

Un autre sondage montre que 42% des électeurs sarkozystes  (donc de droite) seraient prêts  à voter pour le FN. Si c’est vrai, ils se comportent en vrais « crétins », au sens naïfs, abusés qu’ils sont par l’appellation « extrême-droite », croyant y trouver leur tropisme préféré, alors que plus grand-chose ne permet une telle classification. Nous avons plutôt affaire à un FNG : Front National de Gauche.

Le FNG est né : Front National de Gauche !

En effet, qu’est-ce qui différencie le FN du FG (Front de Gauche) ? Les deux préconisent la même politique économique archaïque, militent pour le même rejet véhément et venimeux de l’Union européenne, pratiquent la même démagogie anti-élites et le même populisme agressif. Résultat au-delà de toute attente, c’est le FN qui ramasse la mise puisqu’il récupère élection après élection les voix du défunt PC et même plus large. La substitution a eu lieu et pour s’en convaincre, il suffit d’observer les scores dérisoires obtenus par les partis d’extrême gauche et du PS en regard de la progression parallèle du parti de Marine Le Pen.

Dans les mots, il existe encore quelques traits spécifiques sur les thèmes de l’immigration, du racisme et de l’antisémitisme. Mais la nuance devient ténue quant à la critique du « sionisme » et si on regarde la politique internationale, on est frappé par l’alignement des « planètes extrêmes ». On y retrouve la même sympathie pour Poutine, qui d’ailleurs ouvre ses banques aux partis europhobes, le même rejet des interventions extérieures de la France, la même exultation devant la victoire de l’extrême gauche en Grèce. La joie de Marine Le Pen à l’arrivée au pouvoir de Mr Tsipras devrait poser question, non ? En un mot, la « confusion des extrêmes » a profité au parti de Marine Le Pen, qui va jusqu’à pomper les voix de la gauche dure du PS.

Une appellation qui correspond à la réalité des faits.

Cette nouvelle dénomination « FNG » convient mieux aux nouveaux habits du parti frontiste. Elle est plus en accord avec la réalité. Et comme on ne tardera pas à la constater avec la Grèce, son programme précipiterait la France dans une profonde tragédie s’il était appliqué. Il n’y a pas besoin d’être grand clerc pour le comprendre. Le FNG est un parti dangereux parce qu’il porte un programme dont les conséquences seraient désastreuses non seulement pour notre pays, mais aussi pour l’Europe.  Je partage l’analyse de Dominique Reynié, exposée récemment dans une tribune du Figaro. A cause de son histoire, des héritages qu’il ne peut pas effacer, des courants idéologiques dont il est issu et qui le traversent encore, on ne peut pas être certain qu’il soit totalement démocratique. Comme toujours, s’il arrivait au pouvoir, ses échecs ne pourraient venir de son programme, il n’avouerait jamais qu’il s’est trompé en expliquant qu’on l’a trompé, il expliquerait que son incapacité ne vient pas de lui mais qu’on l’empêche de l’extérieur… On connait le refrain et comme toujours, cela conduit à un exercice du pouvoir et une utilisation de l’Etat dont la République pourrait faire les frais. Il faut donc, quand on se dit de droite et républicain, être bien naïf pour voter pour ce parti.

Un angle d’attaque idéal pour la droite.

Il y a là pour l’UMP un angle d’attaque qu’il serait facile d’exploiter. Plutôt que de se défendre de la collusion « UMPS », thème privilégié de Marine Le Pen, qui ne repose sur rien, montrons la vraie nature de son parti. Attaquons-la systématiquement sur son organisation démocratique calquée sur le PC des années 50, la présence de gens de gauche aux responsabilités jusqu’à des transfuges du NPA de Besancenot, sur son programme inapplicable avec la promesse de hausses de salaires irréalistes, le retour de la retraite à 60 ans alors qu’on ne sait pas comment on va faire pour sauver les retraites complémentaires au bord de la faillite, la sortie de l’Europe dont la majorité des Français ne veut pas…  Qui peut croire que de telles billevesées pourraient se réaliser ? Là encore, il faut être un peu « crétin » pour le croire. Il est grand temps que l’UMP passe à l’offensive, qu’elle change de nom ou pas. Avec un programme et une nouvelle organisation qui fasse entrer la politique française dans le 21ème siècle face à des partis qui campent encore au 19ème.

L’UMPS n’existe pas sur le terrain politique. Il existe heureusement encore, au-delà des frontières politiciennes, une large majorité de Français décidés à voter contre ce parti extrémiste. Un seuil de près de 65% qui sera difficile à franchir. Ouf !

 


FRANCOIS QUI RIT, MARIANNE QUI PLEURE !

Hollande pit    Marianne pleure

Pour réussir dans la vie, il faut du talent, du travail et de la chance.

Notre pingouin de président est bien placé pour le savoir. Pour devenir président de la République, il est évidemment passé par l’ENA, parcours obligé, et a exercé ses talents d’embrouilleur à la tête du PS durant dix ans. Mais il n’aurait jamais eu le poste suprême qu’avait tenté de lui souffler son ex-compagne en 2007, sans un coup de chance extraordinaire, de celle qui console de toutes les infortunes,  qui se résume en trois lettres : DSK. Alors que celui-ci semblait le mieux placé pour porter les couleurs de la gauche en 2012, sa chute dans un scandale sexuel a brusquement rouvert le jeu et François Hollande, qui était parmi les barons du PS l’un des plus proches de ses positions économiques, a ramassé la mise.

Pourtant depuis deux ans et demi, la chance lui avait tourné le dos : conjoncture médiocre, Europe figée, élections cinglantes, vie de couple étalée dans la presse, casque à l’appui, suivie d’un roman délétère et ravageur… et sur le plan politique ses choix désastreux n’ont rien arrangé : ministre du budget fraudeur, matraquage fiscal meurtrier pour la santé économique du pays, taxation des hauts revenus à 75 % retoquée… Le quinquennat est devenu un catalogue de décisions malheureuses. Sa volonté de rebattre les cartes avec un nouveau Premier ministre tonique et autoritaire, une équipe plus homogène (avec l’arrivée tonitruante de l’ancienne compagne), une ligne cohérente, n’aurait sans doute pas changé grand-chose dans la lise où semblait s’enfoncer la vie politique nationale, avec des députés de gauche doctrinaires à souhait, impatients de faire n’importe quoi.

Mais voilà, l’environnement a changé. Politique d’abord.

Il y a d’abord eu l’horreur du massacre de « Charlie Hebdo», d’une policière assassinée parce qu’elle était un « uniforme », de juifs assassinés parce qu’ils étaient… juifs. Pour une fois, le Président a eu les bons réflexes, les décisions adaptées, les mots justes, ce qui n’est pas rien, même si les institutions de la Vème sont taillées pour ça. Une nouvelle dynamique politique s’est alors enclenchée. La victoire de la gauche dans la législative partielle du Doubs, la première pour le PS depuis 2012, en est peut-être un signe, même si on sait que ce genre d’éclaircie retombe comme un soufflé. La vie politique française semble s’y mettre aussi en lui accordant un répit. A l’UMP, Depuis son arrivée à la tête du parti, Nicolas Sarkozy doit composer. Lors de la première décision importante à prendre par le bureau national du parti, la consigne de vote dans le Doubs, il n’a pas réussi à faire adopter la recommandation qui avait sa préférence. L’hôte de l’Elysée espère donc que l’ancien président pourrait donc comme en 2012, devenir une chance pour lui, soit en constituant face à lui une alternative décrédibilisée, soit en empêchant l’émergence d’une autre figure. Pour la première fois depuis son arrivée à l’Elysée, François Hollande voit donc un coin de ciel bleu, un scénario encore improbable où il pourrait être réélu. Après la chance de 2011, il pourrait tenir là sa seconde chance.

Economique ensuite. L’alignement tant espéré des « planètes » s’est produit.

Là, le chef de l’exécutif n’y est vraiment pour rien.  Quatre vents favorables se sont levés : la chute des cours du pétrole, la dévaluation de l’euro, le plan Juncker de relance de l’investissement, l’injection massive de liquidités décidée par la Banque centrale européenne. A voir tout cet air soufflé dans les poumons de l’économie européenne, on pourrait presque  s’étonner de la mollesse de l’accélération anticipée par les technocrates européens. C’est Riyad qui a provoqué l’effondrement des cours du pétrole en annonçant, fin novembre, sa décision de maintenir la production saoudienne. C’est Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne, qui a fait chuter l’euro actionnant une politique monétaire non conventionnelle. C’est le même Draghi encore qui a fait refluer les taux d’intérêt, à des niveaux jamais vus dans l’histoire financière. Ces baisses majeures de prix, les « trois astres », vont à coup sûr donner de l’air à l’économie, même s’il faut des mois et des mois avant que les acteurs changent de comportement. Un peu d’air qui se traduira par un (faible) redémarrage de la croissance : un acompte en 2015, l’essentiel en 2016, qui permettrait enfin le début réel du recul du chômage et repousserait les offensives bruxelloises sur les finances publiques françaises. Pour François Hollande, c’est le meilleur des scénarios. Avec un peu de culot, il pourra même expliquer que c’est son action qui a redressé l’économie, comme il l’avait prédit. La chance de Hollande est à la fois politique et économique.

C’est aussi une malchance pour le pays.

Car ce que Hollande nous a déjà montré, c’est une formidable capacité à surfer sur les événements et non une aptitude à changer la donne. Depuis son élection, il a bien réalisé quelques réformes, le plus souvent en dépit du bon sens comme le redécoupage administratif du pays, il a assoupli quelque peu le droit social, fait semblant, après l’assommoir, d’alléger l’impôt et les cotisations sociales sur les entreprises, tenté de déverrouiller quelque marché protégé. On a avancé de quelques petits pas là où il aurait fallu faire des enjambées de géant. Comme il ne se refera pas, il est peu probable qu’un Hollande réélu se lancerait dans des réformes audacieuses à la Schröder. Et la France de continuer à sombrer. La chance de l’un fera le malheur de l’autre.

La tentation du relâchement est là.

On le constate quand le gouvernement français montre qu’il n’est pas mécontent de voir le message porté par Syriza – il faut mettre un terme à la rigueur – gagner du terrain en Europe. Dans l’Hexagone, après une année 2014 marquée par le « tout économique » (pacte de responsabilité, plan d’économies de 50 milliards, loi Macron) avec des résultats toujours décevants, la tentation est grande de se concentrer sur d’autres thématiques, telles que la sécurité, la citoyenneté ou l’environnement. Et de lâcher prise sur le plan des économies budgétaires, alors que l’inflation zéro annihile l’effet d’une partie des mesures. La charge de la dette va par ailleurs encore chuter cette année, en dépit d’un stock d’emprunts historique, ce qui va peut-être faciliter le respect des objectifs de dépenses, mais sans améliorer le désendettement, bien au contraire, puisque la dette va gonfler jusqu’à 100% du PIB en 2017. Grâce à ce nouvel environnement, la Commission européenne a validé les prévisions de croissance de la France pour 2015 et 2016. Le ton a changé aussi à Bruxelles, où la nouvelle Commission revendique une interprétation plus « souple » du Pacte budgétaire. Sauf que l’histoire nous a montré que la grande faiblesse des gouvernements français consiste à relâcher les efforts dès que l’horizon s’éclaircit et que les contraintes extérieures sont moins fortes. Cette faiblesse on peut la craindre encore plus d’un président déjà peu enclin au courage des décisions difficiles.

Pourtant, la France est très loin d’être tirée d’affaire.

Avec un déficit public qui est censé s’établir autour de 4,4 % pour 2014, contre 4,1 % en 2013, et va encore dépasser 4% de PIB en 2015, résultat « incertain » selon la Cour des Comptes, alors qu’il a diminué partout ailleurs en Europe, et un chômage toujours prévu en hausse, la France est, en effet, avec la Croatie, le seul pays encore au-delà de la limite des 3% et dont le déficit a augmenté en 2014.  La Cour des Comptes juge d’ailleurs avec sévérité cet exercice 2014, au cours duquel le déficit s’est accru. Bien sûr, il faut consacrer des moyens à la lutte antiterroriste, à la défense, à la politique de la ville. Mais comme les 40 milliards d’euros de baisses de charges pour les entreprises d’ici à 2017 sont gravés dans le marbre, il doit en être de même des 50 milliards d’économies sur trois ans. Ce qui implique une mobilisation continue et sans faille et des réductions de dépenses chaque fois qu’une nouvelle est créée. Il en va de la restauration de la crédibilité de la France. Il en va aussi de sa capacité à mobiliser l’argent public là où il est efficient économiquement et socialement. Et la hausse des prix étant moindre qu’attendu, les économies le seront aussi, ce que Bercy n’a pas anticipé ! La Cour des Comptes estime qu’elles auraient même dû être réduites de 2 milliards d’euros dans les textes budgétaires dès la fin de  l’année dernière. Son rapport invite l’exécutif à dégager de nouvelles sources d’économies et à améliorer l’efficience des politiques publiques dont elle dresse la liste. On jette encore beaucoup trop d’argent par les fenêtres. La lecture des travaux de la haute institution montre assez bien qu’en fait d’austérité, la France est surtout victime d’une gabegie financière catastrophique que les projets socialistes comme la généralisation du tiers payant vont aggraver. On imagine ce que serait l’application d’une politique à la grecque !

Mais le pire reste le plus probable. 

Si la chance continue de sourire au locataire de la rue Saint-Honoré. Sauf un retournement toujours possible, qui redonnerait alors le sourire à Marianne.  

 

 


HARCELEMENT SCOLAIRE : OU EST L’EDUCATION NATIONALE ?

Harcèlement école

Bien triste émission, hier soir sur le harcèlement scolaire. D’abord le documentaire qui met en avant des familles et des enfants concernés, avec pour certains, le suicide en épilogue, où chaque cas est décortiqué pour comprendre ce qui s’est passé. Et puis une constante, quels que soient les établissements scolaires : le mur d’indifférence que doivent affronter les parents criant à l’aide. Un véritable déni. Au point qu’on est surpris que le corps enseignant soit totalement absent du documentaire. Pas un prof principal, pas un chef d’établissement venu expliquer l’inexplicable.

Rien de nouveau sous le soleil.

J’ai eu l’impression de revivre le calvaire qu’un de mes petits-enfants avait subi dans un collège de Saint-Nazaire, persécuté par un groupe d’élèves parce qu’il arrivait d’Allemagne. C’était il y a presque dix ans. Il avait fallu pratiquement un trimestre pour que ses parents s’aperçoivent du problème, grâce à sa sœur qui était dans le même établissement. Le Principal alerté, le professeur principal rencontré, devaient remédier au problème. Puis plus rien, jusqu’au moment où les maux de ventre, les refus d’aller à l’école, les prétextes pour rester à la maison devinrent fréquents. Au point d’amener notre petit-fils chez un psy qui le déclare "sans aucun problème". La persécution avait continué. Aux vacances de février il avait fallu taper du poing sur la table. Mais rien à tirer de l’encadrement de l’établissement, étonné de la situation ???, et il bien fallu se résoudre au changement d’établissement après avoir limité au maximum l’exposition de l’enfant à ses harceleurs.

Cette inertie m’avait outré. Cette carence du personnel d’un collège public, pour moi qui faisait partie de la maison, m’était apparue comme une trahison. Quand on pense que les parents de ces enfants bourreaux n’avaient jamais été convoqués par le Conseiller d’Education et que c’est ma fille, rencontrant l'un d'eux par hasard, qui le mit au courant de ce qui s’était passé, à sa grande stupeur !!! Pour avoir eu quelques cas de ce genre à gérer au cours de ma carrière, racket ou persécution, je sais qu’un prof principal et un chef d’établissement ont suffisamment de moyens pour intervenir efficacement et faire cesser ce genre de comportement. Il suffit de vouloir au lieu de faire semblant de ne pas voir. Je trouve curieux qu’on n’ait pas pris au sérieux, dans chacun des cas du documentaire, les appels récurrents de parents, l'administration ramenant le harcèlement à des « gamineries » ou des « choses normales à cet âge » !!! Je ne voudrais pas être à la place de ces enseignants dont l’un des élèves a fini par se suicider. J’espère même pour eux qu’ils ne dorment pas bien la nuit.

Quant au débat qui a suivi, on comprend tout de suite pourquoi les parents des enfants harcelés se sont regroupés pour signer un manifeste qui interpelle les pouvoirs publics. Il a brillé par la vacuité de la Ministre de l’Education, incapable d’avoir un mot minimal de condamnation du comportement des personnels concernés et se réfugiant dans ses mesures technocratiques. On aura encore noté la quasi absence du corps enseignant à l’exception d’un professeur de philo venu parler de l’expérience mise en place dans son lycée. Mais c’est en collège, que les harcèlements ont surtout lieu.

Une bien triste soirée. On a pu y mesurer pleinement la dégradation de l’implication des enseignants dans la vie de leurs établissements. Manifestement le « service après-vente » n’est plus assuré. On aimerait bien qu’il ne s’agisse là que d’exceptions, la généralisation du problème nous incline malheureusement à penser à l’inverse.  

 


L’APPRENTISSAGE PATINE

Apprentissage

 

Le constat dressé pour le chômage vaut aussi pour l’apprentissage : 2014 a marqué une nouvelle aggravation de la situation par rapport à 2013.

La clé du premier emploi.

S’il est un instrument efficace de lutte contre le chômage et notamment en facilitant l’accès au premier emploi, c’est bien l’apprentissage et sa formation en alternance avec le concours des branches professionnelles. Et pourtant, la France reste à la traîne et n’arrive pas à atteindre le seuil symbolique des 500 000 apprentis. Et cela depuis de nombreuses années. Comme dans les autres domaines touchant à l’économie et à l’emploi, la formation par l’apprentissage subit de nombreux freins, à la fois idéologiques et réglementaires. En arrivant au pouvoir en 2012, la gauche a commencé par réduire les aides à l’apprentissage. Le résultat ne s’est pas fait attendre et il a fallu corriger le tir mais le mal était fait.

Une politique d’allers-retours.

En 2013, la forte réduction des aides à l’embauche d’apprentis, rognées de 500 millions d’euros au nom de la rigueur, avait accéléré une chute alimentée par l’absence de croissance. La vapeur a été inversée depuis, avec près de 300 millions réinjectés l’an passé dans le soutien aux centres de formation (CFA) et l’instauration d’une prime à l’accueil d’un apprenti de 1.000 euros, centrée sur les PME de moins de 50 salariés, où le gisement de contrats potentiels est jugé le plus important. En septembre dernier, dans le cadre du plan de relance de l’apprentissage, cette prime a même été renforcée et élargie aux entreprises comptant jusqu’à 250 salariés. Des branches ont pris des engagements de recrutement dans le cadre des accords de contreparties au pacte de responsabilité, mais les efforts, s’ils se confirment, devraient s’étaler sur plusieurs années.

Les près de 300.000 contrats signés chaque année de 2010 à 2012 sont loin. Seuls 265.000 contrats d’apprentissage ont été signés en 2014. Le repli a atteint 3,2 % par rapport à 2013 année déjà marquée par une forte chute (–8 %). Cependant la tendance est encourageante : une nette reprise à la rentrée de septembre, période où débute traditionnellement beaucoup de contrats, a limité le recul annuel et laisse espérer un rebond cette année, même si les résultats de novembre et décembre ont encore été décevants.

Les obstacles administratifs et réglementaires.

Il faut lever aussi les freins non financiers, via des simplifications administratives et réglementaires. Parmi les freins à l’embauche, un décret absurde d’octobre 2013 qui généralisait l’interdiction absolue du travail en hauteur pour les mineurs lorsqu’il n’existe pas de mesures de « protection collective » : rédhibitoire pour de multiples professions d’agriculteur à artisan. Une autre difficulté concernait l’utilisation des machines dangereuses et la manipulation des produits chimiques qui touchait aussi bien la menuiserie que de nombreux métiers de l’industrie, pour lesquels il fallait obtenir une autorisation de l’inspection du travail : tracasserie qui faisait reculer plus d’un patron. A partir du 1er mai 2015 une simple déclaration suffira pour ce dernier cas et les mineurs seront autorisés à travailler en hauteur avec des protections individuelles. Salutaire prise de conscience ! Et au-delà de l’effort pour attirer des employeurs, le gouvernement tente d’agir sur un aspect moins connu du dossier, mais crucial : limiter les échecs en cours de route. Aujourd’hui, plus d’un jeune sur cinq entrant en apprentissage ne va pas au bout de la démarche. Pour y parer, les CFA se sont vu confier un rôle accru de médiation et de prévention des conflits. L’Education nationale a aussi été appelée – comme toujours – à améliorer l’orientation. Pour cela, il faudrait que le patronat soit mieux associé par les régions à l’élaboration de la carte des formations. Alors peut-être que l’année 2015 permettra d’atteindre l’objectif tant espéré de 500.000 jeunes en alternance (apprentissage et contrats de professionnalisation) en 2017, contre quelque 400.000 actuellement.

Idéologie et réalité !

Une campagne de communication est nécessaire pour restaurer l’image toujours dégradée du dispositif et largement entretenue par le corps enseignant qui répugne encore trop souvent à « orienter » vers l’alternance. En témoigne l’hostilité manifestée par plusieurs syndicats d’enseignants de lycées professionnels qui «condamnent le développement de l’apprentissage» et demandent à la ministre de «changer de politique ». L’apprentissage ferait peser selon eux « de graves menaces sur l'enseignement professionnel public ». Une position plus idéologique que réelle, qui est loin d’être nouvelle. J’ai toujours pensé que c’était une erreur d’introduire ce type de formation en alternance dans les établissements publics type Lycées professionnels. Les personnels ne sont pas formés pour ce type de formation et y sont en général hostiles à cause du lien avec les branches professionnelles, la formation en alternance nécessitant d’optimiser ce lien entre l’apprentissage et les besoins de l’économie. Un « gros mot » pour les enseignants de gauche enfermés dans leur tour d’ivoire. Comment peut-on affirmer en effet que l’apprentissage « n’est ni la solution au chômage des jeunes » ni un moyen d’ « insertion durable dans l’emploi », au mépris d’une réalité qui dit le contraire. Mieux vaudrait répartir les rôles et assigner aux lycées professionnels d’autres objectifs de formation en les appuyant sur une orientation plus adaptée, que de les obliger à « mal » former des jeunes avec un dispositif dans lequel ils ne se reconnaissent pas.

Un système illisible.

Mais pour que l'apprentissage marche en France, comme c'est le cas en Allemagne, il faudrait bien plus et réformer de fond en comble le système, comme le stipule la rapport Cahuc-Ferracci du Conseil d’Analyse Economique. Malgré un fort développement en 25 ans et une hausse de 51% des moyens financiers (à 6 milliards), l'efficacité de l'apprentissage reste en effet à démontrer : un système trop complexe, des financements mal fléchés, un trop grand nombre d'intervenants et des formations qui ne satisfont ni les entreprises ni les apprentis ! Effectivement, le système a connu une évolution préoccupante : il fait de moins en moins de place aux jeunes sans diplômes ou peu diplômés puisque plus du quart des apprentis sont aujourd'hui des étudiants du supérieur. S’il faut se féliciter de l’effet de filière vers le haut, les études montrent pourtant que l’apprentissage a un rendement positif surtout pour les faibles niveaux de qualification, ce qui était sa vocation première. Commençons par simplifier le système en instituant un seul contrat d’alternance, dans un seul dispositif, piloté avec compétence pleine et entière par les Conseils Régionaux pour la répartition des niveaux de formation, car il n’est pas question de cantonner l’apprentissage au niveau V, la carte des formations, car c’est le bon niveau de négociation avec les branches professionnelles avec la prise en compte des besoins des bassins d’emplois, et la collecte de la taxe d’apprentissage qui reste un scandale par son système de perception et de répartition actuels, une part importante de la taxe d'apprentissage évaluée à 38% (à cause du système du «hors quota» qui permet aux entreprises d'affecter librement leur taxe) ne finançant pas l'apprentissage.

Puisque les régions font l’objet d’une réforme de leurs compétences, c’est le moment ou jamais de leur confier celle-là !

 


LES SCELERATS REMETTENT LE COUVERT ET EN RAJOUTENT

  Ump_conseil_national_2015-02-07

 

Marre du « bashing » anti-UMP

Décidément, les médias et moi n’avons pas suivi le même Conseil national de l’UMP samedi dernier. A la lecture des titres relevés ici ou là, qu’il s’agisse de France TV info, actu d’Orange et autres, y compris Le Figaro, ce n’est qu’une litanie de « L’UMP est loin de l’union », « Juppé sifflé » et « camouflet pour Alain Juppé », « Doubs tabou », « fragile unité » ou encore « UMP déboussolée » et je passe les commentaires de « BFMTV »… Comme propagation d’une image négative on ne fait pas mieux. On ne leur demande pas de cirer les pompes, mais juste un peu d’objectivité. En ce qui me concerne, j’ai vu une famille rassemblée sinon consensuelle, sans être frappée d’alignement, ou chacun a pu s’exprimer. Certes Alain Juppé a été sifflé (un peu) mais ajoutons que les sifflets ont été couverts par les applaudissements, encore faut-il le préciser. Mais de grâce, Alain, remets ta cravate, le débraillé bobo ne va pas avec ton personnage, surtout sans la barbe de trois jours.

L’UMP est en plein lifting.

Cette UMP-là me plait bien plus que celle du temps de Chirac, époque où on l’accusait d’être « monolithique » pour ne pas dire « Monod* tout court » comme le précisait Alain Madelin avec malice. De même que le Sarkozy conciliant avec les tendances me plait bien plus que celui d’avant 2007, quand il ne permettait pas aux sensibilités de s’exprimer. Alors, certains nous parlent de « chef en difficulté ». Erreur volontaire de diagnostic de ceux qui ne veulent pas d’évolution pour l’UMP et qui souhaitent qu’elle s’enferme dans ses vieux schémas, parce qu’ils savent qu’ils sont perdants. Péché que j’ai ressenti chez Bruno Lemaire au cours de sa campagne pour la présidence du parti, dont le discours gaulliste affirmé ignorait les autres sensibilités comme si elles n’existaient pas.

Il y a bien un nouveau Sarko.

Une chose est certaine, Sarkozy n’a peut-être pas changé, mais il a compris que les temps ont changé, eux. Il a repris un parti profondément divisé, il est en train de le rassembler dans sa diversité. Qui pourrait croire qu’on accepterait de marcher tous du même pas comme des moines soldats ? Il tient compte des appréciations des uns et des autres, il tente de trouver le juste milieu, et c’est tant mieux. Il faut s’en féliciter. Je comprends que ceux qui attendaient le retour d’un chef bonapartiste soient déçus, il faudra qu’ils fassent avec, parce que c’est comme ça que l’UMP pourra reconquérir ses électorats partis en jachère.

Mais attention de ne pas tendre le bâton !

Il n’y a qu’une chose que, manifestement, il n’a pas intégrée : c’est son rapport à l’argent qui sert de cible privilégiée à des médias prêts à tout pour le « basher ». Je ne lui conteste aucunement le droit de faire des conférences confortablement rémunérées, comme d’ailleurs aucun dans le parti, mais je lui demande de regarder les dégâts. Ces temps-ci, pas une interview où la question ne revienne, posée avec une sorte d’agressivité rentrée ou de haine contrite : « que pensez-vous des conférences de M. Sarkozy, ça ne vous gêne pas ? » pour gêner ou tenter d’enfoncer un coin dans le parti. Provenant de gens grassement payés et jouissant d’avantages fiscaux, je ne comprends même pas qu’ils aient l’audace de poser une telle question. Mais rappelons-nous le Fouquet’s … Il n’y avait pas de quoi s’émouvoir et pourtant, ils en ont fait un boulet que Nicolas Sarkozy a dû traîner. C’est que l’égalitarisme (pas pour soi, mais pour les autres) est un sport médiatique national. « Le boulet » titrent justement les « scélérats » de Marianne. Mais de leur part, rien n’est surprenant.

Le FN surfe sur la désespérance.

Enfin venons-en à l’élection d’hier dans le Doubs. Je vais me mettre à la place de Marine le Pen au soir du 6 mai 2012 : elle devait être bien contente que Sarko soit battu. De même je suis bien content que son candidat ait mordu la poussière. Mais je ne me réjouis pas que le socialiste ait été élu, au vu du bilan désastreux des deux ans et demi de pouvoir de son parti. Peut-être que le candidat UMP n’était pas le meilleur, probablement la tâche dans cette circonscription était-elle insurmontable pour un candidat de la droite et du centre, mais ce qui est inquiétant et attristant c’est que tant d’électrices et d’électeurs de droite et de gauche se fassent avoir par le discours attrape-tout et hautement démagogique du Front National.

Extrême-droite ? Quelle extrême-droite ?

Aux électeurs de droite qui se fourvoient je demande : « comment pouvez-vous voter pour un parti devenu gauchiste ? ». Je peux comprendre la désillusion des électeurs de gauche, mais ce n’est pas en votant pour un parti qui fait des promesses encore bien pires que celles que Hollande leur a faites en 2012, qu’ils trouveront des solutions à leurs problèmes. Qu’ils regardent en Grèce : il n’a pas fallu une semaine pour que ceux qui ont voté Tsipras soient déjà pratiquement « cocus ». La réalité est dure, le retour à la réalité, ravageur. L’UMP n’a plus de concurrent sur sa droite dont elle doit occuper tout l’espace. Elle doit en même temps cultiver son centre pour rassembler large. Avec une bonne distribution des rôles, c’est possible. Ensuite que le meilleur gagne. Que la concurrence soit une saine émulation, on n’en demande pas plus !

*Du nom de Jacques Monod, le conseiller de Chirac qui gîtait dans le salon argent de l’Elysée.

 


C’EST PAS PARCE QU’ON N’A RIEN A DIRE…

Haddock se marre bis

… QU’IL FAUT SE TAIRE !

La conférence de presse vue par Archibald :

« bla, bla, bla, République, bla, bla, bla, bla, laïcité, bla, bla, bla, bla, unité, bla, bla, bla, bla, chômage, non pas chômage, bla, bla, bla, bla, égalité, bla, bla, bla, bla, insécurité, non, pas insécurité, bla, bla, bla, bla, bla, croissance , zut, pas croissance non plus, bla, bla, bla, bla, effort, bla, bla, bla, juste, bla, bla, bla, bla, immigration, pas immigration, bla, bla, bla, bla, …. Poil aux pieds, bla, bla, bla, pipeau ! »

 


PAS A LA HAUTEUR ?!!

 

Bilan Hollande

Les pendules à l’heure !

« L’UMP n’est pas à la hauteur », c’est la porte-parole du PS qui nous sort cette trivialité à propos de la position prise dans la partielle du Doubs. Elle ne manque pas de culot. On sent encore dans un tel propos tout le mépris que le PS croit tenir de sa certitude idéologique, propriétaire unique de la République et de la laïcité, envers ceux qui ne pensent pas comme eux. Et il faudrait que dans un réflexe républicain à sens unique (parce que nous ressortir Chirac à chaque occasion, ça commence à bien faire) les électeurs locaux de l’UMP se précipitent pour sauver la République (elle est en danger selon l’inénarrable Camba) pour suppléer l’espace d’un dimanche à ceux du PS qui sont passés chez Le Pen !

Ceux qui ne sont pas à la hauteur, ce sont ceux qui gouvernent le pays depuis 2012, et les faits sont là : chômage, insécurité, terrorisme, déclin économique, déficits publics, atteintes à la laïcité, paupérisation, pouvoir d’achat, logement, recherche… la liste est longue des échecs et des insuffisances de l’exécutif et de sa majorité. Ils ont fait le lit du Front National qui ne prospère jamais autant que sur la désespérance que leurs promesses irresponsables cultivent tel un fumier de la misère. C’est Jospin qui amène Le Pen au deuxième tour de la présidentielle de 2002. Hollande, par sa médiocrité et son refus des vraies réformes courageuses amènera-t-il Marine Le Pen à l’Elysée ?  Alors vraiment, les leçons il vaudrait mieux que les socialistes se les gardent pour eux.

La partielle du Doubs, une bonne diversion.

Les médias font monter en sauce un événement somme toute marginal, avec cette élection du Doubs, pour nuire évidemment à l’UMP. La cible privilégiée est Nicolas Sarkozy, mais il n’est pas le seul visé. Instrumentalisés ou de leur propre chef, nombreux seront ceux- medias compris- qui, parce qu'il a pris le temps de réunir et de consulter démocratiquement le Conseil Politique, diront qu'il a tergiversé et qu'il a été incapable d'imposer ses vues. On aurait pu éviter le mélodrame qui a accompagné cette réunion, parce qu’il donne prise à tous ceux qui veulent voir une crise identitaire dans un parti qui est composite et où cohabitent en toute logique, et parfois rugueusement les deux sensibilités de la droite et du centre. Ce sont naturellement les mêmes qui se seraient empressés de dénoncer sa fougue et son autoritarisme s'il avait imposé ses vues personnelles dès lundi.  Le Bureau politique a déterminé la ligne à tenir pour cette élection et les éventuelles autres de même type. La discussion a eu lieu. C'est une bonne chose. Et désormais, l'attitude sera claire, désormais. Mais si on pouvait imposer à chacun de ses membres un minimum d’éthique qui consisterait à réserver au BP la primeur de son positionnement avant de le claironner à tous les échos, ce serait bien : ce serait respecter nos statuts, le parti et surtout ses adhérents que toutes ces palinodies agacent. Surtout pour en arriver à un choix entre deux positions dont bien peu d’entre eux auront saisi la nuance subtile. N’oublions pourtant pas, que la première des raisons avant toutes les autres, qui font le succès d’une élection partielle, c’est le degré de mobilisation de son électorat. Et reconnaissons que l’électorat captif du FN est toujours très mobilisé… plus que les autres.

Combattre le FN, c’est combattre une imposture.

Enfin, s’il y a bien une action à mener auprès de nos sympathisants, dont un certain nombre, dit-on, aurait un tropisme vers le FN : avec la prise en main par Marine Le Pen, ce n’est plus un parti de droite extrême, c’est un parti gauchiste tant par sa structure, copiée sur le PC, que par les cadres qui l’animent désormais et le programme qu’il affiche. On se demande comment Mme le Pen peut concilier son discours nationaliste identitaire en cohabitant avec des internationalistes prolétariens venus du NPA. Il y a bien un moment où elle sera obligée de faire le grand écart. Et dire qu’il y a une limpidité du discours, c’est une simplification abusive de journalistes de gauche qui veulent encore et toujours en faire le principal opposant à la politique des socialistes,  alors qu’elle leur a servi de marchepied et est en train de les doubler sur leur gauche. Ce qu’ils ne veulent surtout pas voir. Mais c’est notre devoir d’éclairer nos électeurs à la recherche d’une parade contre le déclin de notre identité. Le Front National doit être combattu avec la plus grande fermeté. Les idées de ce parti, sa volonté de monter les Français les uns contre les autres, l’absence de scrupules de ses dirigeants qui ont permis l’élection de François Hollande et mangent cyniquement à tous les râteliers rendent impossible toute forme de complaisance à son égard pour aujourd’hui comme pour demain.

L’UMP ne peut se soustraire à son devoir de renouveau.

La responsabilité de l’UMP est désormais d’apporter des réponses fortes au profond malaise qu’expriment les Français comme d’autres en Europe en portant tant de suffrages sur les extrêmes. L’UMP doit repenser, de fond en comble, son projet pour l’adapter à la gravité de la situation, sa façon de faire de la politique, ainsi que le processus de sélection de ses candidats. Le combat doit d’abord porter sur des idées, sur une offre politique assumée, en apportant des solutions crédibles sur l’euro, l’immigration, le modèle social, la concurrence ou le capitalisme mondialisé. Il est temps de reclarifier les compétences entre l’Europe et la nation, de choisir entre l’ouverture et le repli, entre la croissance et la dette. Ce travail  passe avant les stratégies personnelles. Si ce travail n’est pas fait, le divorce entre la classe politique et les citoyens ne pourra que s’accentuer, la sape du FN contre le «système UMPS» que s’accroître. Et tous paieront. Espérons que le Congrès fondateur du nouveau parti apportera toutes ces réponses au printemps.

 


COUP DE SEMONCE POUR L’UMP

 

Nicolas-sarkozy-pianiste


Dur-dur, le Doubs.

Trop confiante l’UMP ! Depuis les attentats et le climat qui s’en est suivi, on sentait bien que quelque chose avait changé dans l’état d’esprit des électeurs. On a eu la réponse, peut-être partielle, dimanche dernier, mais elle tombe au plus mauvais moment pour Nicolas Sarkozy et l’UMP. Son candidat, Charles Demouge, est arrivé en troisième position, à moins de 2 points du second, lors du premier tour de l’élection partielle dans la quatrième circonscription du Doubs, où le poste de Pierre Moscovici, nommé commissaire européen, était à pourvoir. Il n’est donc pas qualifié pour le second tour qui opposera la candidate du Front national, Sophie Montel, laquelle fait une percée, avec plus de 33 % des voix, au candidat socialiste, Frédéric Barbier, qui a obtenu 29 % des suffrages. L’analyse des résultats obtenus montre au moins trois enseignements : l’électorat PS retrouve le même score que lors du premier tour de la présidentielle de 2012 mais perd 12 points par rapport aux législatives, et les partis de gauche autres que le PS font de tous petits nombres de voix, la candidate frontiste profite d’un véritable transfert des voix de gauche PS-FG dans les mêmes proportions, enfin les électeurs de l’UMP ne se sont pas suffisamment mobilisés bien que le nombre de voix obtenus par son candidat soit conforme à ce qu’il était en droit d’attendre puisqu’il retrouve le niveau de 2012 avec même 3 points de plus dans une circonscription ancrée à gauche. C’est bien là le problème, son résultat est trop normal !  Un coup dur pour l’UMP surtout psychologique, qu’il faut relativiser puisque le même jour, ses candidats triomphent largement à Ajaccio avec près de 60% des suffrages et à Louveciennes dès le 1er tour avec 52%. Sur ces trois scrutins, on constate toujours un effondrement plus ou moins important du Parti socialiste et la progression de nos candidats.

Le Bleu-Marine vire au noir.

Les électeurs de droite qui croient encore que le FN est un parti de droite qui serait qualifié d’ « extrême » par des positions plus dures font de plus en plus une erreur d’analyse. S’il garde le vocabulaire patriotique, c’est pour mieux leurrer tout le monde. Car il agrège des électorats qui se superposent en jouant avec des registres de langages populistes destinés à différents publics. Dans le Doubs, la candidate FN réalise 33% grâce au report des voix d’extrême gauche. Une fois encore, les Mélenchonistes sont à poil. Ce n’est pas un hasard puisque la nouvel plume du FN, Aurélien Legrand, vient du NPA de Besancenot. Une grande partie de l’entourage de Marine Le Pen vient de la gauche, à commencer par Filippot, et les cadres issus du vieux fonds de commerce Le Peniste ont été évacués. C’est donc une incongruité de parler d’un parti de droite après ce virage gauchiste. On peut ainsi imaginer aussi que l’effet Tsipras anti austérité a pu jouer en sa faveur. Le chœur français des médias a chanté à tue-tête la gloire de l’iconoclaste d’Athènes, sans se rendre compte que la haine de l’Europe peut conduire à une facture bien française.

Un dilemme ? Pas forcément.

Ce qui est plus inquiétant pour Nicolas Sarkozy, c’est le niveau atteint en  général par le Front National : il dépasse les 30 % dans toutes les enquêtes d’opinion. La situation dégradée du pays et la montée constante du chômage y est sûrement pour beaucoup, mais ce n’est pas une consolation. Les adversaires de Nicolas Sarkozy ont beau jeu de constater que l’ancien chef de l’État n’a pas réussi à faire reculer le FN depuis qu’il a été élu à la tête de l’UMP. Et les médias ne ratent pas une occasion pour faire passer l’idée qu’il a raté son retour. De fait, la réorganisation du parti n’a pas pu réellement produire encore ses effets, et le voilà confronté à la pire des situations où l’image de la désunion risque de l’emporter sur celle du rassemblement souhaité. A cause des prises de positions personnelles et en désordre des uns et des autres. Ceux qui se livrent à ce petit jeu n’imaginent certainement pas les dégâts qu’ils font dans l’esprit des militants, trop imbus de leurs certitudes qu’ils sont ! Alors que Nathalie Kosciusko-Morizet souhaite que l’électorat UMP apporte ses suffrages au candidat socialiste dimanche prochain, Bruno Le Maire se déclare hostile au front républicain et s’en tient au « ni, ni », ni PS ni FN. Pour ne citer que ces deux-là. Faire élire un député PS c’est prendre le risque  de donner un avantage psychologique non négligeable à l’exécutif, à la veille des élections cantonales, tout en faisant passer à la trappe tout le reste : impôts, chômage, désastre économique… Contribuer, en restant neutre, à faire élire une députée frontiste c’est pire. Ce serait même une défaite cuisante que de favoriser le parti anti-européen le plus virulent et qui plus est veut la mort de l’UMP. La direction de l’UMP doit prendre une position officielle demain : l’essentiel c’est qu’elle soit commune, sinon la querelle fera le jeu du FN ! Maigre consolation : quelle que soit la décision, il y a gros à parier que les électeurs de l’UMP n’en feront qu’à leur tête, en espérant qu’ils n’iront pas, par rancœur anti-socialiste déposer un bulletin FN.

L’offensive, vite.

Le débat sur la ligne de l’UMP, droite ou centre, est un faux débat. D’ailleurs l’élimination de Demouge, un proche de la ligne Juppé, en est une illustration. Il n’y a pas de solution miracle. On demande à l’UMP d’être elle-même, c’est-à-dire le rassemblement de la droite et du centre, et de jouer pleinement sur les deux créneaux. Ceux qui entretiennent un antagonisme entre soi-disant deux lignes qui seraient contradictoires ménagent en fait leurs petits intérêts avant ceux plus généraux du parti. On se moquera bien que Les socialistes dénoncent l’attitude de l’UMP. Le plus important c’est que Nicolas Sarkozy réussisse à reprendre la main : il peut y arriver s’il accélère la mise en place d’un programme de gouvernement qui serait soutenu par la totalité des candidats potentiels à la présidence et convaincrait les militants (ou les électeurs) et si les candidats à la primaire acceptent de mettre leur campagne au service des échéances électorales de cette année. Tout le monde y gagnerait. Il y a urgence à reprendre le travail d’opposition à la politique gouvernementale et à marteler son bilan désastreux. Pour la gauche, la tentation est grande de laisser croire que l’extrême droite se nourrit des forces de l’UMP. Pour la droite et le centre, le sursaut passe par un rassemblement. Ceux qui s'apprêtaient à faire une campagne cantonale bien dépolitisée à l'ancienne devront y réfléchir à deux fois entre un PS qui n'hésitera pas à entonner ses antiennes doctrinaires et le FN dont on sait qu'il ne fait jamais campagne que sur des thèmes politiques nationaux..