LES MEDIAS PRENNENT LES FRANÇAIS POUR DES C…OURGES !
25 février 2015
Les sympathisants de l’UMP ont le dos large.
C’est une réflexion d’Yves Calvi dans « C dans l’Air » qui m’a fait bondir. Au cours du débat avec ses invités habituels, il est amené à s’exclamer : « Mais enfin, le FN, n’est pas à gauche ! » Et que voulez-vous que lui répondent ses interlocuteurs, tous de gauche : « Evidemment, non ! ». On ne va pas attendre d’une journaliste du Monde ou du Rédacteur en chef du Nouvel Obs autre chose que le déni. Accueillir le FN sur leur bord est une telle monstruosité qu’ils ne peuvent pas l’admettre. On continue de laisser croire à l’opinion publique que le FN est bien à l’extrême « droite » pour accréditer l’idée que ce sont les électeurs de l’UMP qui renfoncent Marine Le Pen, déçus qu’ils sont du parti de la droite et du centre. Sauf que c’est nier la réalité. Les derniers sondages donnent 30% d’intention de vote au FN, 28% à l’UMP et loin derrière, 20% au PS. Ne parlons pas des autres qui rament dans des étiages rarement enregistrés. Autrement dit le FN et l’UMP font jeu égal, mais ce serait cette dernière qui permettrait au FN de faire son score, alors que c’est la gauche globalement qui recule de 15 points. Cherchez l’erreur. Même un gamin de CE2 saurait faire le constat. Et pourtant de BFMTV à France 2 en passant par tous les émissions « politiques » on nous gave avec la « porosité » de l’électorat de l’UMP qui serait inexorablement attiré par le tropisme bleu-Marine. Forcément, cette mauvaise inclination ne peut pas venir des « vertueux » électeurs de gauche, elle ne peut concerner que la droite réactionnaire, rétrograde, attachée à l’ordre et, on ne le dit pas, mais on le pense fort, encline au racisme … Ben voyons !
On formate les esprits d’abord, on mesure ensuite.
Après on s’étonne que dans les sondages on mesure l’impact et triomphalement (CQFD) on nous présente, selon BVA : « 35% des sympathisants de l’UMP se déclarent prêts à voter FN aux départementales » et d’après Harris Interactive « 55% jugent souhaitable que le FN et l’UMP passent des accords électoraux pour les régionales et fusionnent leurs listes au second tour». Ce qui ne risque pas d’arriver, et ces instituts de sondage le savent pertinemment : entre les deux formations politiques, il n’y a aucun point commun, et encore moins depuis que Marine Le Pen est aux commandes. C’est comme si on demandait à l’UMP de s’associer avec Besancenot ! Il faut en finir avec cette idée que le FN est à l’extrême droite, sous-entendu prolongement de la droite. C’est une escroquerie intellectuelle. Le devoir des médias serait de présenter la réalité telle qu’elle est et vérifiée sur le terrain : ce sont les gens de gauche et de l’ultra-gauche, trahis et exaspérés par les promesses non tenues qui font le succès actuel du parti de Marine Le Pen. Ce sont eux qui lui permettent de faire des scores dès le 1er tour des élections. Et quant aux reports, il arrive que des électeurs UMP préfèrent le Fn plutôt que la gauche qui a traîné Sarkozy dans la boue, mais ils sont largement minoritaires comme l’a montré l’étude de l’IFOP sur la législative du Doubs.
Le populisme raconte n’importe quoi, pourvu que ça mousse.
Le parti de Marine Le Pen est un parti populiste, prêt à tous les amalgames pour grappiller des voix. Peu importe que les promesses soient irréalisables du moment que c’est ce qu’une frange d’électeurs a envie d’entendre. Le discours qu’elle entretient sur l’immigration et la sécurité est un mirage. C’est une honte de faire croire que les solutions sont simples en la matière. Quant à l’économie, c’est un catalogue d’inepties qui conduiraient la France au fond du gouffre, et ce que font les socialistes en ce moment, qui n’est pas reluisant, apparaîtrait comme le nirvana en comparaison. Le cas Tsipras est une référence qui va servir de révélateur. Déjà, les Grecs découvrent les reculades par rapport aux déclarations tonitruantes de la campagne. On allait voir ce qu’on allait voir. On voit : les banques grecques ont déjà perdu 10% de leurs avoirs par évasion des capitaux et il faut bien en passer par les exigences des créanciers. Qui sème le vent récolte la tempête. Attendons la suite.
L’UMP seule contre tous.
Mais sans attendre, il importe que l’UMP brûle les étapes pour se mettre en ordre de bataille. La droite et le centre sont seuls face à la gauche, du FN à Cambadelis en passant par Mélenchon. C’est vrai, que l’UMP est encore convalescente, que la thérapie Sarko a besoin d’un peu de temps pour apaiser et fédérer. Elle n’est pas pour l’instant dans le paysage politique et aux yeux des Français, une alternative crédible. Convenons-en. Cependant on aurait grand tort de brûler les étapes pour présenter dès maintenant un projet qui serait bâclé et inabouti. Car ce qui nous attend mérite de prendre le temps de la réflexion pour être certain d’emprunter le chemin du redressement et de la renaissance. Néanmoins, il ne serait pas incongru à quelques encablures de la consultation nationale que représentent les élections départementales, de mettre en avant quelques grands principes, sans entrer dans le détails : sur la place de l’Etat et les pouvoirs régaliens, sur l’Europe, sur la liberté en économie, sur les innovations et la révolution des NTIC… De quoi donner quelques repères à des citoyens qui en ont tant besoin, de quoi redonner des raisons d’espérer à tant de gens qui se sentent abandonnés. Etre de plain-pied dans le XXIème siècle, que l’on puisse dire : « L’UMP n’est pas à droite, ni à gauche, elle est devant ! »
Et si les médias continuent à nous prendre pour des c…ourges, ils en seront pour leurs frais.
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