« IL Y A UNE POLITIQUE ALTERNATIVE »
03 mars 2015
Voici, pour ceux qui n’ont pas lu le Figaro, l’interview intégrale de Nicolas Sarkozy. A en croire les commentateurs, c’est bien un événement. Elle intervient au bon moment pour lancer la campagne des élections départementales dans la bonne direction : celle d’une sanction nationale des nombreux échecs du pouvoir en place. Pour cela, le Président de l’UMP se pose d’abord en patron de l’opposition, défend à grands traits le bilan de son quinquennat pour ensuite jeter les lignes directrices d’une politique alternative. Un exposé serein, implacable dans ses constats et démonstrations. Les premiers pas nécessaires pour rendre sa crédibilité à l’UMP : exercice réussi de mon point de vue.
(suivront demain mes commentaires plus approfondis)
LE FIGARO. - Croissance, chômage... le gouvernement se félicite de l'amélioration des conditions économiques actuelles. C'est aussi votre analyse ?
Nicolas SARKOZY. - Hélas, non. Je veux d'abord rappeler des chiffres incontestables qui illustreront le bilan de François Hollande. Depuis que les statistiques existent, c'est la première fois que la France enchaîne trois années de croissance quasi nulle: 0,3 % en 2012, 0,3 % en 2013 et 0,4 % en 2014. On n'avait jamais assisté à un tel décrochage avec nos principaux partenaires européens. C'est aussi la première fois que le nombre de défaillances d'entreprises est supérieur à 60.000 par an deux années de suite. C'est encore la première fois que les dépenses publiques représentent 57 % du PIB et les prélèvements obligatoires 45 %. L'écart par rapport aux autres pays européens est devenu énorme: 7 points de PIB ou 140 milliards d'euros par an d'écart en matière de dépenses publiques par rapport à la moyenne européenne et près de 8 points de PIB en matière de prélèvements obligatoires, soit plus de 150 milliards par rapport à l'Allemagne. Voici où nous ont conduits les trois années du mandat de François Hollande.
Cependant, le chômage a baissé en janvier...
Comment pouvez-vous vous laisser abuser ? La France compte près de 6 millions de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi dans toutes les catégories. Ici encore, du jamais vu. La baisse de 19.100 chômeurs à la fin du mois de janvier - dont je me réjouis naturellement - dans la seule catégorie A n'est rien comparée à la hausse de 193.400 chômeurs enregistrée au cours de la seule année 2014 et à celle des quelque 590.000 chômeurs supplémentaires depuis l'élection de François Hollande en mai 2012. Je précise en outre que le régime d'assurance-chômage prévoit 104.000 chômeurs de plus en 2015! Enfin, notre déficit public s'est dégradé entre 2013 et 2014. Et il n'y a que deux pays à avoir réalisé une telle «performance» en Europe : la France et la Croatie ! Au vu de ces chiffres incontestables, parler d'amélioration est au mieux une galéjade, au pire un mensonge de plus. Notre situation économique est particulièrement angoissante. Ne pas le voir est une faute majeure. Voilà le bilan de M. Hollande !
Vous ne voyez vraiment aucun indicateur macroéconomique qui permette de redonner un peu d'espoir aux Français ?
Dans ce contexte très dégradé, il y a deux bonnes nouvelles qui ne doivent rien à M. Hollande: les baisses simultanées des cours de l'euro et du pétrole. Je m'en réjouis, mais les Français doivent savoir que cela ne changera rien pour eux dans la durée. C'est bien sûr mieux d'avoir un euro moins fort mais malheureusement l'Espagne, l'Italie ou encore l'Allemagne en bénéficieront bien davantage que nous, car les réformes qu'ils ont menées vont leur permettre de capter l'essentiel des bénéfices, en termes d'exportation, de cette amélioration de la conjoncture. L'espoir pour les Français ne pourra venir que d'une politique économique radicalement différente de celle que nous subissons depuis trois années.
Vous êtes donc convaincu que les Français ne profiteront pas de cette embellie économique ?
Les exportations françaises ne repartiront pas parce que les autres pays ont fait des efforts qui ont permis à leurs entreprises d'être plus compétitives sur les marchés extérieurs. Il n'y a également aucune raison que la demande intérieure reparte. Depuis que François Hollande a été élu, les Français ont été assommés par 40 milliards d'euros d'impôts et de charges supplémentaires. Ce fut un mouvement d'une brutalité sans précédent. Et que nous promettent MM. Valls et Sapin aujourd'hui? Une baisse? Non, simplement que les impôts n'augmenteront pas cette année. Voici un mensonge de plus. La preuve en est apportée par la décision du gouvernement de reporter l'annonce du financement des 4 milliards d'euros demandés par Bruxelles après les élections départementales. Ce ne seront pas des économies mais des nouvelles hausses d'impôts qui seront annoncées après ce scrutin! Quant à l'investissement, la troisième composante de la croissance, il ne redémarre pas. À force de servir de punching-ball au Parti socialiste, les chefs d'entreprise ont perdu confiance. Or sans confiance, il n'y a pas d'investissement possible.
La loi Macron a été imposée en première lecture à l'Assemblée grâce à l'article 49-3 de la Constitution. Elle est censée relancer la croissance et l'activité en France...
La loi Macron n'a pas été votée, c'est la motion de censure qui n'a pas été adoptée. C'est d'ailleurs une preuve supplémentaire de la faiblesse du gouvernement. L'article 49-3 ne pouvant être utilisé qu'une seule fois par session parlementaire, cela veut dire que d'ici au 1er juillet, le gouvernement ne pourra plus faire passer de réformes. Pour répondre à votre question, sur les quelque 300 articles de la loi Macron, en voyez-vous un seul qui prévoit la baisse des impôts ou qui permettra d'augmenter la croissance? 73 % des chefs d'entreprise, d'après un récent sondage, estiment que cette loi n'aura pas d'impact sur la croissance et 85 % qu'elle n'aura aucun impact dans leur entreprise: tout est dit ! Les chefs d'entreprise ont besoin de baisses massives de charges et le gouvernement leur parle de la libéralisation du transport en autocar. Cherchez l'erreur.
Ne libéralise-t-elle pas les professions réglementées ou le travail dominical, comme le proposait le rapport Attali que vous aviez commandé en 2008 ?
Même l'extension du travail le dimanche dans les zones touristiques internationales est une supercherie car elle est conditionnée à un accord majoritaire d'entreprise et il suffit que les syndicats soient contre pour que rien ne bouge. Or, ils sont tous contre. Joli progrès, belle avancée! Plutôt que de s'attaquer à de vrais corporatismes qui entravent la croissance dans notre pays et ruinent la France, comme les dockers de la CGT dans les ports ou la CGT du livre dans la presse, le gouvernement a voulu régler le sort des notaires, sans doute coupables de trop travailler, dont il a voulu nous faire croire qu'ils bloquaient à eux tout seuls la croissance en France ! De qui se moque-t-on ?
Quelles réformes faudrait-il alors mettre en œuvre pour relancer réellement la croissance en France ?
D'abord, permettez-moi de rappeler les réformes structurelles que nous avions faites: où en serait la France aujourd'hui si nous n'avions pas eu le courage de les faire ? C'est le cas du service garanti dans les transports publics les jours de grève, de l'autonomie des universités, du report de l'âge de départ à la retraite de 60 à 62 ans, avec la pente de progression la plus rapide en Europe: quatre mois par an. Rien que cette mesure permet de récupérer 22 milliards par an. J'ajoute la question des régimes spéciaux de retraite qui ont pour la première fois été réformés. En outre, nous avons supprimé 150.000 postes de fonctionnaires en cinq ans. Nous avons refusé la démagogie sur le smic en n'accordant aucun coup de pouce sur l'ensemble du quinquennat. Nous avons fait la réforme de la carte judiciaire dont la Cour des comptes vient de reconnaître qu'elle était l'exemple à suivre d'une réforme réussie d'un grand service public... En cinq années, nous n'avons pas retiré un seul texte sous la pression de la rue ou utilisé une seule fois l'article 49-3 au Parlement. On voit la différence avec aujourd'hui, où, de reculades en 49-3, la France se trouve reléguée en queue de peloton de la croissance européenne.
Oui, mais si vous reveniez au pouvoir demain, quelle serait l'urgence ?
L'urgence sera de s'attaquer aux vrais problèmes des entreprises et non pas à des sujets à l'extrême périphérie de leurs préoccupations. Il nous faudra engager ni plus ni moins une révolution des esprits, débarrassée de tous les dogmes, afin de mettre l'entreprise, quelle que soit sa taille et dans toutes ses dimensions, au centre de toutes les décisions économiques du gouvernement. Ce point est fondamental car c'est l'entreprise qui crée des emplois et produit des richesses. Les socialistes ne l'ont hélas toujours pas compris. En cela, M. Hollande est un homme prisonnier des idéologies du siècle passé. Derrière les mots, il y a la réalité de toutes les décisions prises depuis 2012 au détriment des entreprises, des PME, des artisans-commerçants, des travailleurs indépendants, des professions libérales, bref de tous ceux qui créent des emplois. Cette révolution des esprits à laquelle j'appelle, tournée vers toutes les entreprises, sera le cœur de la politique alternative que nous allons proposer au service de tous les Français.
Au point de défendre la rémunération et les bonus de ses dirigeants, comme cela a été le cas pour le nouveau patron de Sanofi ?
Le bonus avant les résultats est un non-sens. Le bonus en contrepartie de bons résultats est acceptable. L'essentiel, c'est la performance. Un mauvais patron peu payé fait davantage de dégâts qu'un bon patron bien rémunéré.
Que feriez-vous sur la question des déficits ?
Il faut baisser le montant des dépenses publiques, qui auront augmenté de 100 milliards d'euros sur cinq ans à la fin du mandat de François Hollande. Nous devons revenir à un niveau de dépenses publiques équivalent à 50 % du PIB et inscrire ce chiffre dans la Constitution, pour qu'il ne puisse plus être dépassé.
Comment faire concrètement pour réussir une baisse de sept points des dépenses publiques ?
Il faut d'abord s'attaquer résolument à ce qui pèse le plus lourd dans le budget de l'État et des collectivités locales: le nombre de nos fonctionnaires, car ce seul poste de dépenses représente 45 % du budget national et 60 % de celui des collectivités locales. Il faudra revenir à la règle du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite et surtout l'imposer à la fonction publique territoriale, notamment en changeant la Constitution pour rendre cette règle compatible avec l'autonomie de gestion des collectivités territoriales. En contrepartie, les collectivités doivent avoir la possibilité de négocier directement les rémunérations et le temps de travail avec leurs agents, sans être totalement soumises à des règles imposées par l'État. Il faut recruter prioritairement dans la fonction publique avec des contrats de cinq ans quand le poste le justifie. Il faut cesser de penser que pour un besoin qui peut être ponctuel, par exemple un informaticien sur un projet, on doit continuer à recruter pour trente ans. En matière de fonction publique, là encore, la France doit regarder la réalité de ce qui se fait en Europe.
Faut-il aussi augmenter le temps de travail des fonctionnaires ?
L'écart entre le secteur public et le secteur privé est devenu injustifiable: 48 jours de congés par an en moyenne dans la fonction publique d'État contre 36 dans le secteur privé et 29 dans une petite PME. C'est une question d'équité, mais aussi d'impact sur les charges des entreprises et les impôts des Français. Il est impératif d'augmenter leur temps de travail si on veut que la France s'en sorte. Sur ce point, je souhaite que l'on renégocie les accords sur le temps de travail dans la fonction publique, il y aurait moins de jours de RTT mais en contrepartie je propose de rétablir les heures supplémentaires défiscalisées, pour inciter les fonctionnaires à travailler plus. Il faut aussi bien évidemment rétablir le jour de carence en cas de maladie dans la fonction publique que François Hollande a supprimé dès son arrivée, ce qui explique que l'absentéisme soit reparti à la hausse dans nos administrations. J'accuse la gauche de paupériser la fonction publique en faisant le choix des sureffectifs, alors qu'il faut faire le choix de la qualité et d'une meilleure rémunération pour redonner une perspective à nos fonctionnaires.
Que faut-il faire des 35 heures ? Les abroger ?
Mon principe est simple: les entreprises qui souhaitent sortir des 35 heures doivent pouvoir le faire par la négociation. Comprendre les besoins de l'économie française, c'est oser dire qu'il faut faire confiance aux entreprises, aux entrepreneurs et aux salariés pour négocier à leur niveau le temps de travail. C'est pour cela que je parle de révolution des esprits dans le rapport des pouvoirs publics à tous ceux qui créent des emplois. Et, bien entendu, je propose de rétablir dans les entreprises le principe des heures supplémentaires défiscalisées.
Toucher au poste de dépenses des fonctionnaires ne suffira pas à faire baisser de 7 points en cinq ans le taux de dépense publique. Quelle politique publique doit selon vous faire l'objet d'une remise à plat ?
S'il y a des économies à faire, on ne peut pas les faire sur des politiques publiques qui marchent ou ont prouvé leur efficacité, comme François Hollande l'a fait en s'attaquant par exemple à la politique familiale. Les deux priorités sont clairement de régler dans un premier temps la question de la gabegie invraisemblable qui règne en matière de formation professionnelle (32 milliards d'euros par an) ou de politique de logement (46 milliards).
Et en matière de prélèvements obligatoires, prônez-vous également une baisse des impôts ?
La France est écrasée d'impôts et il est fondamental que la France et l'Allemagne convergent en matière fiscale car on ne peut plus se permettre d'avoir des impôts qui n'existent nulle part ailleurs. Il n'y a ainsi pas d'ISF en Allemagne et il ne doit donc plus y avoir d'ISF en France. On ne peut pas vouloir l'Europe, c'est-à-dire la liberté de circulation des hommes et des capitaux, et avoir la fiscalité la plus lourde du continent. Cette inconséquence nous coûte cher. Il faut désidéologiser le débat fiscal. La seule vraie question, c'est celle de la meilleure fiscalité pour sauver nos entreprises et nos emplois.
Que pensez-vous de la « flat tax », qui consiste à fixer un taux unique en matière d'impôt sur le revenu ?
La priorité n'est pas d'afficher des grands concepts mais de prendre des décisions fortes. La première attente des Français et des patrons de PME, c'est la baisse des charges qui pèsent sur le travail. Rien n'a été réglé par le CICE : plus d'un chef d'entreprise sur deux l'ayant utilisé estime que cette mesure n'aura aucun impact sur la compétitivité de son entreprise.
Les impôts doivent-ils baisser avant, après ou en même temps que les dépenses ?
François Hollande aura mis la France si bas au bout de cinq ans que nous serons obligés de réagir fortement. Ce qui se passe est grave: les Français doivent réaliser que celle qui est devenue la sixième puissance économique du monde est en décrochage. La priorité sera de baisser fortement et simultanément les dépenses et les impôts.
Les comptes sociaux sont aussi très déficitaires. Que proposez-vous ?
En matière de retraite, il faudra à nouveau augmenter l'âge de départ et de manière très rapide. C'est en effet la rapidité avec laquelle on atteint le nouvel âge qui produit un maximum d'économies très vite, beaucoup plus que la borne d'âge elle-même. Concrètement, je préfère passer l'âge légal de départ à 63 ans pour bénéficier d'une retraite à taux plein, mais le faire à raison d'une augmentation de quatre mois par an. C'est-à-dire repousser l'âge de départ à 63 ans (et à 68 ans, sans décote), en trois ans. Il faut également s'occuper en urgence de la rigidité de nos règles sociales. Nous devons repenser tout notre Code du travail. Je propose en la matière une règle simple: ne garder que les droits fondamentaux des salariés dans le Code du travail et renvoyer le reste à la négociation d'entreprise. Là encore, appliquons un principe de confiance plutôt qu'une logique de méfiance. Je crois également nécessaire de refuser toute sur-transposition par rapport aux normes européennes. L'inflation de normes spécifiques à la France est un frein structurel à la croissance.
Les négociations entre Bruxelles et Athènes ont finalement ramené à la raison les Grecs. Auriez-vous préféré une sortie de la Grèce de l'euro ?
Non, certainement pas. Je constate que M. Tsipras a mangé son chapeau. Qu'il a renoncé à remettre en cause les privatisations, y compris celle du port du Pirée, renoncé à l'augmentation du smic et à l'embauche des fonctionnaires. M. Tsipras est arrivé au pouvoir en Grèce sous les applaudissements conjoints et extravagants de M. Mélenchon et de Mme Le Pen. Et je dis à tous ceux qui ont salué l'élection grecque: voilà où vous conduirait le vote en faveur du Front national. À peine élu, M. Tsipras a ravalé ses promesses électorales, il s'est mis à genoux. Voilà ce qu'est devenu un pays frère, au cœur de la civilisation européenne.
Des élections départementales vont se dérouler à la fin du mois qui annoncent encore une fois une percée du FN. Cela vous inquiète-t-il ?
Pour les départementales, je ne ferai aucun pronostic, car je ne suis pas commentateur de la vie politique. Je dis simplement à ceux qui ont voté pour le Front national dans le Doubs: voter Front national a conduit à l'élection d'un député socialiste de plus. Voter pour le FN au premier tour, c'est faire gagner la gauche au second. C'est le FNPS ! Voter pour l'UMP n'a jamais en revanche fait gagner la gauche. Voter FN, si. La seule réalité électorale, c'est le FNPS.
On a dit que l'élimination directe de l'UMP dans l'élection partielle du Doubs démontrait l'indifférence des électeurs à votre retour...
Peut-on espérer un peu d'honnêteté dans les commentaires? Quand un candidat UMP est élu dans le département de l'Aube, personne n'y voit un plébiscite pour moi et quand il est battu huit semaines plus tard dans le Doubs, les commentateurs y voient un plébiscite contre Sarkozy... Je vous rappelle en outre que, le même dimanche, à Ajaccio, un candidat UMP a été élu dans une ville de 68.000 habitants.
Allez-vous faire campagne auprès des candidats ?
Je suis déjà allé dans le Nord et en Bourgogne. Je vais continuer de soutenir nos candidats sur le terrain. Mon devoir est d'être à leurs côtés et ce sera le cas de tous les dirigeants de notre famille politique pleinement mobilisée dans ce combat.
Les électeurs sont profondément détachés de la politique. Plus de départements dirigés par l'UMP, cela changera quoi pour eux ?
Je le dis à tous ceux qui sont ulcérés par le comportement et la politique de M. Hollande, par ses impôts et ses mensonges : vous avez le pouvoir d'adresser un carton rouge en votant contre le pouvoir socialiste. C'est le moment de le faire! Mais cela changera autre chose: si vous voulez arrêter l'explosion des impôts locaux, tous les candidats de l'UMP se sont engagés à diminuer les dépenses des départements, à réduire le nombre des fonctionnaires locaux. Ils ont aussi promis de conditionner les aides sociales à un engagement de travail au bénéfice de la collectivité pour lutter contre un assistanat que les Français ne supportent plus. Enfin, ils s'engagent aussi, à leur niveau, à soutenir le tissu des TPE et des PME dans leur département.
Après les départementales viendra l'heure de la refondation de votre parti.
Il y aura un nouveau parti, au printemps. On lui donnera un nouveau nom, qui ne sera pas un sigle. Ce sera une formation beaucoup plus large, plus rassembleuse, plus dynamique, ouverte à tous ceux qui voudraient préparer l'alternance, et notamment au centre. Quand je dis le centre, je parle du vrai centre droit, donc ceux qui sont clairement dans l'opposition.
Beaucoup sont surpris de vous découvrir dans un rôle de rassembleur, moins offensif qu'à votre habitude. Que répondez-vous à ceux qui affirment que « Sarko » n'est plus « Sarko » ?
J'ai été président de la République, ce qui me crée plus de devoirs que de droits. Et ce qui me crée aussi des devoirs vis-à-vis de ma famille politique. J'ai une stratégie, un calendrier précis, et je n'en changerai pas. Ma priorité est de rassembler, de remettre au travail ma famille politique et de cautériser un parti blessé par les divisions et de le remettre au travail. Mon rôle est d'être le ciment de la famille et de construire une alternative crédible. Depuis mon retour en septembre, j'ai repris la route, et la route est longue. Que personne ne doute de ma détermination. Ce travail portera ses fruits pour ma famille politique, au service de et pour la France.
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