HISTOIRE

GAUCHE UTOPIQUE CONTRE GAUCHE REALISTE

Hamon primaire   Valls primaire

 

Le PS fâché avec les chiffres

La primaire de la gauche n’est pas un succès. Le nombre de votants qu’elle a rassemblés (un million six cent mille officiellement) est largement inférieur de presque trois fois moins que le nombre des électeurs de la primaire de la droite et même inférieur aussi à celui de la primaire de la gauche en 2012. Mais à la différence de  la primaire de la droite dont le déroulé des résultats n’a prêté à aucune critique, ce qui s’est passé dimanche soir rue de Solférino est hautement surréaliste. Entre le  moment où les résultats  ont cessé subitement d’être affichés et le  moment où ils sont réapparus lundi en fin de matinée, 350 000 voix supplémentaires avaient été collationnées sans que le pourcentage des candidats ne bouge d’un iota : une affaire de magiciens, que n’aurait pas désavoué notre Sapin les bas roses expert en manipulation de nos soldes financiers. Car c’est statistiquement impossible, sauf manipulation et répartition ad hominem. Avec le  PS il faut toujours rendre la réalité  plus rose qu’elle n’ait. C’est ce qu’on appelle la « réalité augmentée ». Résultat : la confusion… et un constat : la primaire a été médiocre, ce qui n’est pas bon pour l’image du candidat qui sera adoubé.

Un deuxième tour sans surprise.

L’arrivée en tête de Benoît Hamon au premier tour de la primaire de la gauche avec 35 % des suffrages n’est guère surprenante : les électeurs qui se prononcent choisissent les candidats les plus typés, c’est la mode. Cela n’empêche pas  de rester lucide : disons-le, celui-là représente une aventure et son électorat, fait parait-il de diplômés de la gauche de la gauche, préfère manifestement le rêve à la réalité. Arrivé deuxième avec 31 %, Manuel Valls voit ses chances de l’emporter au second tour très minces puisque, arrivé troisième, Arnaud Montebourg a aussitôt apporté ses 18 % à Benoît Hamon, alors que le Manolito ne dispose pas vraiment de réserves de voix. La tentative de ce dernier d’imposer au PS une ligne sociale-démocrate risque malheureusement d’échouer. Si l’électorat qui se déplacera dimanche prochain reste le même, sa défaite est quasi certaine.  Son score s’explique déjà facilement : il a fait une mauvaise campagne. Pour rassembler il ne pouvait pas être lui-même. A cela on peut rajouter  les griefs qu’il avait accumulés contre lui : son engagement pour la déchéance de nationalité, un piège mortel, et le recours au 49-3 mal vécu par les élus socialistes et avec lequel il s’est ridiculisé en proposant de le supprimer. De plus, la candidature de Vincent Peillon, qui a recueilli 6 % des voix n’a servi qu’à priver l’ancien premier ministre de la pole position, ce qui était le but. L’OPA qu’il a lancée à la fin de l’année dernière en forçant François Hollande à renoncer et en surestimant sa propre popularité, n’a pas résisté aux assauts des « frondeurs ». Le comble de l’humiliation sera évidemment de perdre au second tour, ce qui ouvrira une voie royale au rival qu’il ne porte pas dans son coeur : Emmanuel Macron. A moins que les électeurs de droite dont ce serait  l’intérêt de le qualifier se déplacent massivement pour sauver le soldat Valls. Ils rendraient ainsi la monnaie de  leur pièce à ceux de gauche qui ont voulu peser sur la primaire de la droite.

Marx n’est pas mort.

Il y a des idées qui perdurent dans les cerveaux de notre gauche : le travail est une aliénation, en est une de persistante, il faut donc le supprimer. Car il est évident que si Hamon est en tête des primaires, c'est qu'il a promis le revenu universel et que celui-ci va rester un des thèmes majeurs de la campagne. Ah, le revenu universel ! C'est donner à tout Français, sans aucune condition, une rémunération fixe ? Que vous travailliez ou pas, vous aurez le droit de « toucher ». Aucune obligation, aucune contrainte, Rien ! Si l'idée de remplacer la batterie des minima sociaux par une seule indemnité peut être séduisante, le message envoyé d'une possibilité de vivre, certes modestement mais sans faire aucun effort, est dévastateur. Pourtant ce message plaît. Il est évidemment totalement irréaliste puisqu'il est impossible à financer : où trouver 400 milliards d’euros ? Aucun autre pays ne l'a adopté et les médias ont dû aller chercher au fin fond de la Finlande pour trouver un dispositif qui y ressemble vaguement, et encore, expérimental. Mais qu'importe, les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent. Il ne faut donc pas être surpris de voir notre Bénêt HAMON, avec son air de ravi de la crèche, nous sortir ce lapin de son chapeau, directement issu de l’idéologie dont il est imprégné : le revenu universel, sans être à proprement parler une hallucination, relève tout de même de la chimère. Cette belle idée a attiré sur lui les voix des gauchistes hors PS,  ce qui lui a permis de faire la différence dans un contexte de démobilisation du cœur électoral du PS. Car, logiquement, cette proposition aurait dû rebuter les électeurs rationnels. On peut au moins tirer un enseignement du premier tour : pour gagner il faut continuer à proposer de raser gratis. Déprimant ! La France a trouvé son nouveau fantasme. Pour régler le problème du chômage et des déficits, plus question de travailler plus, même pour gagner plus. Non ! Il faut promettre de gagner plus SANS travailler. Plus fort que les 35 heures, plus fort que les 32 heures, ZERO heure !

L’agonie du PS fera exploser la gauche.

Il ne faut pas se réjouir de l’agonie du PS que traduit ce scrutin  et à travers cette épreuve, celle de toute la gauche qui,  du coup, explose. L’affrontement entre les deux gauches était inévitable et le second tour va montrer le fossé qui les sépare entre gauche réaliste de Valls et gauche utopique d’Hamon qui se prend déjà pour un Dieu (mais pas du Nil). Cette agonie va  favoriser les extrêmes, de droite et de gauche, faire le bonheur de Jean-Luc Mélenchon, de Marine Le Pen et probablement du Messie Macron. Le désordre provoqué par ces convulsions confère au PS une responsabilité énorme. François Hollande n’a jamais réussi à adopter une ligne de gouvernement claire et compréhensible pour tous. Le procès qui lui a été fait par ses amis, assez naïfs pour croire qu’il pouvait tenir ses promesses de campagne, a transformé le pouvoir en une cacophonie assourdissante. Ceux qui nous gouvernent encore n’ont même pas vu venir la montée des populistes et des démagogues en France et dans le monde. Ils s’en exonèrent : c’est pas nous ! Le coup du revenu universel est  dans le droit fil du déni de réalité qui a animé la fronde des élus socialistes. Leur raisonnement est erroné : comme ils estiment qu’il n’est plus possible de créer de nouveaux postes de travail, il faut renoncer au travail, alors que les gisements d’emplois non délocalisables existent et ne sont pas exploités, alors que le fond de l’affaire, c’est l’échec de la formation professionnelle, qui nous coûte quelque 25 milliards par an et n’est pas adaptée aux emplois de demain. Bénêt Hamon voit les robots arriver, il veut les taxer. On en revient toujours là : taxer, dépenser, alimenter la valse des milliards, slogan obsolète du PS. L’impôt paralysant, dénoncé par les économistes, revient en boucle dans ces multiples projets que nous proposent tous les candidats de la gauche, de Macron à Mélenchon en passant bientôt par Hamon. Aucun ne prend en compte la réalité de nos déficits et de la dette, excepté peut-être Manuel Valls. Mais même en sortant vainqueur de la primaire, il aurait peu de chance de sauver son parti. Ce n’est pas sérieux, c’est grave, et la dérive va continuer.

Il vaut mieux regarder ailleurs !

 


PETITE CHRONIQUE D'UNE VICTOIRE INEVITABLE

Fillon candidat

NOTRE DERNIERE CHANCE DE REDRESSEMENT

 

L’espoir du redressement.

Le « redressement » de  la France, c’est ce message d’espoir que François FILLON est  le seul à porter devant les Français. Fidèle à lui-même, il fonce droit devant lui en suivant son cap,  sous les tirs croisés de tous ses adversaires, les caricatures des pseudos experts, les désinformations de tout ce que notre pays compte d’officines plus ou moins de gauche.

Notre pays sort de cinq années qui auraient pu profiter de  l’alignement des planètes pour réaliser les réformes qui auraient permis de diminuer nos déficits et renforcer notre économie, favoriser  le travail et l’épargne. Le seul chiffre qui vaille en ce début d’année 2017 et qui dit tout du drame de notre pays, ce sont les 2 200 milliards d’euros de dette publique, un nouveau record  dont on se passerait bien.

En cette année 2017 qui commence, nous savons déjà que la France va lever 200 milliards d’euros d’emprunts sur les marchés financiers, dont les 2/3  vont servir à rembourser des dettes plus anciennes, et le dernier 1/3 à financer le déficit budgétaire. Ce sont plus de 41 milliards d’euros qu’il faut débourser chaque année en intérêts de cette dette abyssale. Plus grave, la hausse des taux à laquelle il faut s’attendre va alourdir mécaniquement cette somme à raison de deux milliards pour une augmentation de 1%  du loyer de l’argent. Une spirale qu’il convient d’enrayer au plus vite. Or, seul le programme de François FILLON propose d’y remédier. Mais le temps presse. Il ne faut pas perdre cinq ans de plus, car le  pire est devant nous. Sans une vaste politique de réformes structurelles et fiscales, les causes cumulées du vieillissement de la population, de l’allongement de la durée du versement des pensions, et la hausses des dépenses de santé, notre dette publique pourrait avoisiner 170% du PIB à l’horizon 2050.

Pas de redressement sans l’alternance.

Seule l’alternance en mai prochain  permettra de reconstruire le modèle social sur des bases viables, de réduire les dépenses, de consolider le système des retraites par l’allongement indispensable de l’âge de départ et de revenir au plein emploi en levant tous les freins qui pèsent sur notre appareil de production.

En déplacement dans l’Ain, à Oyonnax, devant 3 000 personnes, François FILLON, a revendiqué sa volonté de changer beaucoup de choses avec beaucoup de force. « Nous sommes dans un pays en déclin.  Mon objectif est très simple : je veux que tous les Français aient un boulot et il faut les protéger. Il ne faut pas avoir peur de faire des changements ! Je suis le seul candidat qui vous propose une rupture.  Tous les autres sont en train de s’organiser pour conserver le  système, sans le dire. »

Il n’y a pas d’autre solution pour sortir de la stagnation et du chômage de masse que de libérer les énergies productives en supprimant autant que possible tous les obstacles : cela passe par une diminution des réglementations et une baisse profonde de la fiscalité. L’impôt excessif et la dépense publique sont les deux principaux freins qui pèsent sur l’initiative productrice. La  baisse des dépenses publiques, ce n’est pas « l’austérité », c’est au contraire le moyen de relancer l’activité, donc l’emploi.

François FILLON veut rendre leur liberté au Français.

Il faut croire en la liberté ! La liberté n’est pas punitive. La punition, c’est maintenant : c’est celle que subissent les plus défavorisés, dont le pouvoir d’achat stagne ou recule, dont l’emploi est précaire et dont les enfants ont du mal à s’insérer sur le marché du travail. La transformation du pays qu’il porte leur bénéficiera et leur redonnera confiance et espoir en l’avenir.

 


INTERVIEW EXCLUSIVE

 

Je continue la série « Nos élus ont du talent ». On dit que les Français n’ont jamais montré autant de défiance à l’égard de nos élus.  Je voudrais leur montrer qu’ils ont tort et que derrière chaque maire, conseiller général ou régional, député ou sénateur, homme ou femme, se cachent des trésors de dévouement en temps passé, en sacrifices personnels, en efforts dépensés … Et en plus, je ne les entends pas se plaindre ! 

Aujourd’hui, c’est le tour de Christophe BECHU, Maire d’Angers et Président de la Communauté urbaine, Sénateur de Maine-et-Loire.

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Christophe BECHU

Améliorer le présent, construire l'avenir 

Il est celui qui a réussi à reprendre la mairie d’Angers après 37 ans de règne socialiste. Une victoire incontestable après l’avoir frôlée en 2008. Mais une victoire méritée car son projet avait été soigneusement préparé. Il m’a suffi de le suivre une journée sur le terrain pour m’apercevoir que rien n’avait été laissé au hasard. Pour schématiser je dirais que chaque pas qu’il faisait était « millimétré ». Mais entre le projet, même s’il a essayé de tout prévoir, et la réalité qu’on découvre, il y a parfois bien des différences. Du talent, on sait qu’il n’en manque pas. Son équipe, elle additionne les compétences comme rarement. Il a  donc mis toutes  les chances de son côté pour réussir son mandat. Certes, il doit faire face à l’aigreur de son opposition qui ne digère toujours pas, plus de deux ans après, d’être reléguée au rang des spectateurs, un rôle auquel ses élus n’étaient pas habitués et qu’ils découvrent. Mais il a suffisamment d’autorité et d’humour pour leur tenir la dragée haute.

Il incarne sa fonction pleinement avec le souci de la vie quotidienne de ses concitoyens, complété par une vision de l'avenir. En même temps qu'il gère, il rêve la ville du futur. Il en fait une "ville en mouvement" (voir la video en fin d'interview).

On approche de la mi-mandat. La gestion d’une ville, d’une communauté urbaine de la taille d’Angers, c’est comme diriger un paquebot. Il faut beaucoup anticiper, et les manœuvres sont lentes à produire leurs effets. Surtout quand il s’agit des projets structurants.

Le moment est donc venu de faire le point.

 

Daniel Houlle : Avant toute chose, et en toute franchise, si c’était à refaire ? Vous ne vous dites jamais : « Qu’est-ce que je suis venu faire dans cette galère » ? 

Christophe Béchu : En toute franchise « non » ! La  charge est lourde, c’est vrai, c’est la plus chronophage de toutes les fonctions avec tous les jours : du courrier, des mel, des invitations, des inaugurations … peu de week-ends, mais c’est passionnant, avec en plus, le sentiment d’être utile.

DH : En deux mots : que faudrait-il retenir de ces deux ans et demi ? Le plus agréable, le  plus désagréable ?

P1160615CB : Ce n’est pas le temps du bilan, on est à peine à mi-mandat. Masi déjà que de bons souvenirs : le passage du Tour de France à Angers, avec des milliers d’Angevins dans les rues, la montée du SCO en ligue 1, l’inauguration de la cité connectée … Le mandat réserve aussi, malheureusement des  moments effroyables auxquels un Maire doit faire face. La chute du balcon de la rue Maillet en est un de particulièrement terrible que j’ai vécu pratiquement en temps réel. J’en garde un souvenir atroce.

DH : Quelles ont été les priorités de ces deux premières années ?

CB : La préparation des dossiers avec les études pour les projets et le rétablissement des finances avec la fin des gaspillages.  J’ai à coeur de garder le contact avec les Angevins et je multiplie les occasions de les rencontrer. J’avance en prenant constamment le pouls de la ville et de ses habitants : réunions de quartier, permanences sans rendez-vous, dîner chez l’habitant une fois par mois … La proximité est un des  piliers de  l’action de la municipalité. Etre maire d’une ville comme Angers, diriger une agglomération comme la nôtre, c’est apporter aux habitants les réponses du quotidien et porter une vision pour l’ensemble du territoire sur le moyen et le long terme.

DH : S’il y a un fil rouge, et je pense qu’il y en a un, comment le définiriez-vous ?

P1160613 bisCB : S’il y en a un, c’est la volonté farouche et déterminée que nous avons de tenir tous les engagements pour lesquels nous avons été élus en 2014. C’est comme ça qu’on redonnera du crédit à l’engagement politique. Il y a une autre volonté qui est indissociable : c’est la cohérence de notre projet  municipal qui vise à un développement harmonieux de la ville, profitable à tous les Angevins.  Il ne suffit pas d’avoir une cohérence dans la conception du projet, ce qui a été jugé par les électeurs en choisissant notre équipe, il faut aussi la cohérence dans la réalisation en ne perdant jamais de vue l’aménagement équilibré du territoire. Tout est  lié, et il est important de tout mener de front. Cette cohérence, on la retrouve à chaque pas : quand nous obtenons de l’Etat la rénovation des quartiers Belle-Beille et Monplaisir, quand nous choisissons de faire se croiser les lignes A et B du tramway place Molière à l’endroit où nous créons une esplanade sur les voies sur berges, quand nous nous attelons à la rénovation du quai Saint-Serge qui sera réaménagé d’ici 2019 avec une nouvelle patinoire et un parc paysager, accompagnant un renforcement du pôle universitaire, quand nous oeuvrons à renforcer notre identité de ville verte…

DH : Dans ces conditions, les engagements de la campagne sont-ils tenus ?

CB : Nous sommes dans le bon tempo pour les tenir tous. Nous avons connu deux ans et demi denses et utiles qui ont permis d’entamer le désendettement, de solder le fiasco de Biopole avec une économie de 2M d’euros par an à la clé, de réaliser les premières tranches de notre programme d’amélioration du cadre  de vie avec le réaménagement du « Bout du monde » au château, celui de la place du Lycée. Nous avons commencé le renouvellement de la végétalisation de l’avenue Jeanne d’Arc … Un grand hebdomadaire national a à nouveau distingué Angers comme la ville de France où l'on vit le mieux et nous avons obtenu la « fleur d’or » qui récompense le fleurissement de notre ville. Les  Angevins qui circulent ont pu constater aussi que nous avons avancé dans notre « plan voirie »  avec la remise en état de nombreuses rues. Je n’oublie pas que ce qui fait d’abord la qualité d’une ville, ce ne sont pas que les projets des architectes ou les grands gestes urbains qui peuvent être posés, c’est d’abord la qualité de vie quotidienne de chacune et chacun d’entre nous, à laquelle nous devons travailler en permanence dans la proximité. Nous voulons une ville plus belle, plus sûre, plus propre, plus dynamique !

DH : Vous annoncez pour 2017, une année très particulière, marquante. Pourquoi ?

P1160614 bisCB : Le temps de l’action au service des angevins est enfin venu. 2017 sera une année très importante pour notre ville, une année d’accélération dans la réalisation de nos projets qui vont sortir de terre. Ainsi, conformément à nos promesses, nous allons lancer à la fois l’apaisement des voies sur berges, avec le passage à 50 km/heure au pied du château, et des travaux qui commenceront dès le début de l’année : la couverture des voies sur berges, qui va se déployer à partir de l’été, les travaux du nouveau pont sur la Maine à partir de la fin de l’été, mais aussi la pose de la première pierre de la nouvelle patinoire et de le démarrage de la rénovation et de l’extension du centre de congrès. Nous poursuivrons le programme de réaménagement des places, Saint-Léonard, André Leroy … et nous allons replanter l’avenue Jeanne d’Arc. Le projet de la gare se complète avec une passerelle et la construction d’un hôtel 4**** de standing international. Le Cours Saint-Laud, ce sera 70 000 m2 de bureaux près de la gare, en en faisant un quartier d’affaires dernière génération.

DH : Qu’y a-t-il de prévu pour les quartiers au nord de la ville ?  La densification est-elle toujours à l’ordre du jour ?

CB : La  ville a gagné 2 000 habitants en trois ans, alors que nous en avons perdu au cours des cinq années précédentes. Nous voulons augmenter son attractivité. C’est le  meilleur moyen de développer sa population. Mais nous ne perdons pas de vue  la qualité de la vie qui est l’ADN d’Angers. La ville ne doit pas  être une « usine à habiter » en empilant les logements ! Aussi, pour les quartiers populaires de Belle-Beille et de Monplaisir, cette année verra la concrétisation du début de renouvellements urbains de grande ampleur pour modifier à la fois le visage, l’aménagement mais surtout la qualité de vie des habitants. Elle se déclinera sur une dizaine d’années et mobilisera près d’un demi-milliard d’euros en partenariat avec l’ANRU et tous les financeurs que sont l’Etat, les  collectivités locales et  les  bailleurs. Nous voulons faire des hauts de Saint-Aubin, le laboratoire d’une ville nouvelle mêlant habitats collectifs et individuels, dans un cadre environnemental privilégiant promenades et jardins partagés. Les plateaux des Capucins et de Mayenne seront urbanisés dans le même esprit.

DH : L’attractivité, c’est aussi la  capacité à faire venir des entreprises. Quels sont les ressorts sur lesquels vous vous appuyez pour y parvenir ?


P1160615 bisCB :
Nous agissons selon trois axes : innovation, développement, dynamique. Nous voulons donner d’Angers l’image d’une ville en mouvement, pleinement dans son époque. C’est une stratégie de long terme qui suppose des étapes. Ainsi, nous aurons la chance, grâce à la « cité de l’objet  connecté », qui nous a placés en pointe sur le secteur, d’accueillir cette année le World Electronic Forum, après Singapour et avant l’Australie, excusez du peu ! Cet événement mondial, nous l’organiserons avec la lucidité que la taille de notre ville nous impose, mais avec l’ambition que notre volonté nous donne. Nous en attendons à terme des implantations d’entreprises et donc forcément des retombées en emplois pour les Angevins. Cependant,  je garde à l’esprit le travail que nous avons à mener pour préserver notre filière horticole qui souffre  énormément et nous allons mettre en place une zone horticole protégée. 2017  verra le lancement d’un appel à projet « Imagine Angers » qui aura pour but de faire émerger des projets emblématiques et audacieux sur 7 sites*, associant le végétal et les objets connectés… Protéger notre patrimoine n’exclut pas d’épouser l’architecture de notre époque. Le développement en tous domaines est notre obsession ! La rénovation du Centre de congrès participe de cette ambition : il s’agit de renforcer le rayonnement d’Angers en en faisant un pôle de rencontres d’affaires, de congrès, de manifestations, de salons, de festivals. Notre campus sera renforcé avec l’implantation d’une 8ème grande école (l’Istom) qui accueillera 500 étudiants pour former des ingénieurs en agro-développement international, un équipement utile et complémentaire à notre pôle végétal.

DH : la qualité de la vie c’est aussi le lien qui se tisse entre les habitants, au quotidien. Quels sont les actions et les projets de la municipalité en ce domaine ?

CB:  Notre ville est à taille humaine, elle a le souci de l’environnement, et nous nous préoccupons au quotidien de la manière d’améliorer la vie, mais c’est d’abord le fruit et le résultat du travail de tous les militants associatifs et de l’attitude de chacun de nous vis-à-vis de son voisin, vis-à-vis des gens qui sont à proximité. La solidarité ce n’est pas seulement l’affaire des élus, c’est l’affaire de tous. Il n’y a que comme ça qu’on peut faire en sorte d’améliorer encore la manière dont chacun se sent à Angers et la manière dont il peut au maximum profiter de la ville et pleinement s’épanouir dans sa vie. Notre  projet « d’innovation solidaire » répond à cette préoccupation…

DH : Tout cela a un coût. Vous avez promis de ne pas augmenter les impôts.  Ce sera P1160616possible ?

CB : Je le confirme ici : la ville ne votera pas de hausse des taxes locales et je compte tenir ce cap jusqu’à la fin du mandat. Cela exige de notre part une gestion rigoureuse et une recherche permanente pour limiter les dépenses inutiles. Chaque euro dépensé doit être un euro « utilement » dépensé.

DH : 2017 sera aussi l’année d’échéances électorales importantes. Pour la primaire de la droite et du centre, vous avez soutenu Alain Juppé. Pas trop déçu ?

CB : Je ne regrette pas mon choix. Je pense qu’Alain Juppé portait un projet équilibré et avait le souci du nécessaire rassemblement de notre pays. Mais les élections de la primaire ont tranché.  Au-delà du succès populaire, le résultat est clair, avec un vainqueur : François Fillon !

DH : Un dernier mot : Ce sera aussi l’année du renouvellement au Sénat. Vous avez dit, en 2014 que vous ne vous représenteriez pas.

CB : C’est exact, je tiendrai parole et je ne me représenterai pas. Je vais quitter le Sénat avec regret, bien sûr, mais je pourrai me consacrer pleinement à mon mandat municipal. 2017 va être une année très importante pour notre pays, avec des élections nationales en milieu d’année qui vont permettre de fixer un cap, une direction, des projets pour les cinq années qui viennent. J’appelle chacune et chacun à participer à ces élections. L’abstention, c’est le fléau des démocraties. Il faut que chacun fasse entendre sa voix, participe au grand débat démocratique qui permettra au printemps de déterminer les grandes options et les grandes directions que notre pays va prendre.

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*Imagine Angers, les 7 sites : La cale de la Savatte, à côté du Quai ; la place jean Moulin, près de l’ESEO ; les bords de la Maine, à l’angle du Bd Ayrault ; Le bd Jean Moulin à l’intersection avec la ligne de tramway ; L’avenue Montaigne, côté rue Saint-Exupéry et salle Valentin-Caillaud. 

 


 


LE PS, ENTRE LE MARTEAU ET L’ENCLUME

Primaire gauche

 

Voilà le troisième et dernier débat de la compétition des sept nains de la primaire de la « belle alliance populaire ». L’audience sera-t-elle  en hausse ? Le précédent n’ayant réuni qu’1,7 millions de téléspectateurs, une baisse serait indicatrice d’un désintérêt grandissant. Contrairement à celle de 2012, cette primaire sera un échec quoi qu’il arrive. Tout simplement parce qu’elle ne désignera pas l’unique représentant de la gauche. Les débats entre les sept candidats s’en ressentent. Ils ont certainement compris que, en définitive, ils se sont imposé une épreuve supplémentaire, alors qu’il est beaucoup plus simple pour Jean-Luc Mélenchon, d’aller seul à la bataille de la présidentielle et pour Emmanuel Macron, de se dispenser d’une étiquette dont on ne peut plus vraiment dire qu’elle est porteuse. De toute façon, la primaire socialiste aurait aussi été inutile si le président en exercice avait décidé de se représenter. À l’expérience, les acteurs de cette bizarrerie découvrent en cours de route que, même sans François Hollande, il ne servait pas à grand-chose d’organiser la compétition.

Un exercice sans vraie prise sur l’opinion.

Le forfait du président, la campagne engagée par Manuel Valls pour le remplacer, les multiples appétits ouverts par la crise politique profonde que traverse la gauche rendent le déroulement de cette primaire particulièrement illisible. La multiplicité de l’offre est loin de satisfaire un électorat démobilisé, lequel, de toute évidence, a besoin d’autre chose et s’apprête à le faire savoir. Cette formule de sélection, qui a été une bonne idée en 2011 et qui a si bien réussi à la droite en novembre dernier, s’est transformée en un piège pour ceux qui s’y soumettent. Manolito ne parvient pas à être lui-même, alors qu’il a été un Premier ministre qui a toujours su tenir un langage direct et franc ; l’intellectuel « profond » qu’est Vincent Peillon ne participe que pour bloquer Manuel Valls, ce qui n’est pas une mission reluisante ; Arnaud Montebourg, le présomptueux,  ne peut que se répéter et continuer à dénoncer une politique d’austérité qui n’a jamais été appliquée en France ; Bénêt Hamon fait tout ce qu’il peut pour nous surprendre, et il y réussirait presque avec son revenu universel, mais il rêve tout éveillé d’un monde que l’on ne peut trouver que dans l’espace intersidéral. Les autres candidats font de la figuration avec, en bouffon de service, l’inénarrable Bennahmias qu’on imagine fumant son pétard. Pas de quoi passionner les foules et sortir un candidat crédible.

Macron en embascade.

Le Brexit, Trump, l’ascension de l’extrême droite en Europe, sont autant de signaux qui expliquent la tentation des Français d’un besoin d’autre chose, cette envie puissante de jeter son bonnet par-dessus les moulins. Les désillusions sont tellement fortes, à gauche en particulier, qu’elles se traduisent par une envie d’être méchant pour les faire payer à ceux qui sollicitent des suffrages,  comme une  vengeance, en changeant tout. On retrouve cette motivation  dans une bonne partie de ceux qui se répartissent entre Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. C’est ainsi que la présence d’Emmanuel Macron dans l’arène présidentielle correspond aussi à une alternative animée de cette même volonté de chamboulement. De sorte que François Fillon est forcément affecté par le mouvement bien qu’il soit le seul et unique représentant de la droite et du centre. Simplement, il doit faire face à une armée de candidats qui oublient de dire la rigueur des temps et opposent un monceau de douceurs à une politique économique et sociale qui sera nécessairement sévère avec lui, même s’il en rabote les angles. Là où des candidats socialistes veulent nous faire croire que le retour au plein emploi est impossible parce que le nombre de postes de travail continuera à diminuer implacablement, l’ancien ministre de l’Économie consacre toute son énergie à expliquer qu’il va combattre le chômage sans dire comment, et n’hésite pas à affirmer tout et son contraire pourvu qu’il alimente l’idée qu’il est à la  fois de droite et de gauche. Il espère que sa jeunesse et la  boussole  perdue de trop de citoyens masqueront l’ambigüité de sa démarche. La fraîcheur c’est bien, mais l’expérience, c’est mieux pour occuper la magistrature suprême.  Avec Hollande on a déjà donné.

Mais entre Mélenchon à gauche et  Macron sur le flanc droit, le candidat de la Belle alliance populaire est pris entre le  marteau et l’enclume et risque fortement de se faire aplatir. Tout au plus, son utilité peut servir à grappiller suffisamment de voix pour empêcher l’un ou l’autre d’accéder au second tour. Ce serait déjà pas si mal ! Les électeurs de droite peuvent sauver le soldat Valls en allant voter, car c'est le meilleur concurrent de Macron. 

 


FILLON A FOND !

Fillon conseil nat

 

La famille est en ordre de marche.

Après le Conseil national de samedi dernier, tous les problèmes sont réglés : investiture des candidats aux législatives, investiture DU candidat –une formalité- saluée par une « standing ovation » de la salle entière à la fin de son discours. 

« Mon projet, je vais l’expliquer, je vais le préciser, l’enrichir de vos meilleures idées, mais pas de zigzags, pas de camomille ». Non, c’est non. Samedi, devant le parlement du parti, François Fillon a tordu le cou une fois de plus à cette image selon laquelle il reculerait devant l’obstacle.  Répondant à la grogne de quelques sarkozystes, il a redit haut et fort que s’il était élu, il ne reviendrait pas sur le non-cumul des mandats, s’exclamant à juste titre : « Comment nos concitoyens pourraient-ils comprendre que nous nous occupions de nous-mêmes au lieu de nous occuper d’eux ? ».  Quand c’est pas l’heure, c’est pas l’heure ! De même, pas question de revenir à la défiscalisation des heures supplémentaires qu’il avait mise en place en 2007 sous Nicolas Sarkozy, malgré la demande de Laurent Wauquiez. Il s’en est expliqué, en insistant sur son absurdité quand on veut sortir des 35 heures, et sur son coût, avant d’affirmer : « Les classes populaires, ce sont elles qui profiteront le plus de mon programme, car il leur donnera du travail. » Alors samedi dernier , tout en reconnaissant qu’il demandait des « efforts », François Fillon a assuré que son projet était « raisonnable et totalement tourné vers l’amélioration de la vie des Français », mettant en avant ses mesures sur le pouvoir d’achat. Les salariés seront récompensés, évidemment, via les négociations sur la sortie des 35 heures, car leur réussite reposera sur des « accords gagnant-gagnant ». Il a aussi rappelé qu’il propose « 10 milliards de pouvoir d’achat supplémentaire pour les salariés », grâce à la suppression des cotisations salariales maladie et au relèvement du quotient familial, par le transfert opéré sur la TVA. Bref,  « Je m’appelle François Fillon, pas François Hollande », une manière de dire qu’il n’hésitera pas et que l’important, avant les querelles de famille, c’est l’alternance.

Mais notre candidat n’est pas sourd.

Il sait que les Français sont nombreux à avoir des fins de mois difficiles et après le quinquennat socialiste, qu’ils sont épuisés par la crise et la hausse des impôts, ce qui diminue l’acceptabilité des réformes, mêmes s’ils sont nombreux à savoir qu’elles sont nécessaires. C’est pourquoi il a dit vouloir enrichir son projet sur « les banlieues » et les « déséquilibres territoriaux », tout en prévenant qu’il n’y a pas d’autres choix pour le pays. C’est aussi pour cela qu’il a besoin d’une majorité unie derrière lui.

Le comité stratégique.

Dans la foulée, François Fillon réunit mercredi,pour la première fois, le comité stratégique de sa campagne à son QG. Celui-ci est composé de 46 membres, Républicains et centristes, de François Baroin à Eric Woerth en passant par Brice Hortefeux, Jean-Pierre Raffarin et Jean-Christophe Lagarde. Il faut mettre la campagne en musique et accorder les violons, car dans le contexte actuel, avec Macron en embuscade et Marine Le Pen qui se maintient à un niveau élevé, les fausses notes seraient malvenues. La tâche reste en effet complexe et ardue. Car si François Fillon a su développer un programme qui parle à toutes les droites : la droite catholique, la droite libérale, la droite conservatrice, ce qui lui a donné une dynamique, et se positionner avec fermeté sur les questions régaliennes, notamment grâce à son livre « Vaincre le totalitarisme islamique », il lui reste à conquérir le peuple français à la sociologie très différente de l’électorat de la primaire.

« Ce que doit faire le (prochain) président » le dernier livre d’Agnès Verdier Molinié qui vient de paraître, propose un catalogue de réformes qui font passer le programme de François Fillon pour de la petite bibine. Comme quoi, il n’est pas si brutal que les hurlements des pleurnichards de gauche voudraient faire croire.

Prochain grand rendez-vous : Dimanche 29 janvier à Paris pour le  véritable  « top départ ». Plus de 10 000 personnes sont attendues.  Il faut que le pari soit réussi  car les comparaisons avec Macron seront dans toutes  les têtes médiatiques. Et ce jour-là on connaîtra celui des sept nains qui sera désigné pour occuper le couloir qui reste à gauche.

On y croit !  Tous à Paris !  La victoire est au bout du chemin!

 


MACRON LE « PROGRESSISTE » DECADENT

Macron enjoleur

 

Jean-Luc Mélenchon va faire un meeting dédoublé avec son double en hologramme. Eh bien si Emmanuel Macron faisait la même chose, le personnage dédoublé pourrait ressembler furieusement à François Hollande, tant il lui ressemble, politiquement parlant bien sûr.

Aquilino Morel nous dit que derrière le sourire affable se cache un homme cruel et sans pitié. Méfiez-vous des sourires angéliques : à la manière dont l’ancien ministre des finances a crucifié son ancien patron, on est tenté de retrouver le même trait de caractère. Prétentieux et cruel ! Voilà ce que l’on découvre au fur et à mesure qu’il mène campagne. Ne vous laissez pas séduire par son jeune âge, sa gueule de jeune premier et son story-telling de « réformateur au franc-parler ». Derrière l’image de l’homme politique « innovateur et audacieux » qu’Emmanuel Macron façonne minutieusement, se cache en réalité un homme politique cynique et manipulateur.

Ni de droite, ni de gauche qu’il disait, à l’époque où il « disruptait » avec Jeanne d’Arc à Orléans et Philippe de Villiers qui doit bien regretter aujourd’hui les paroles aimables que le « troublion » lui a soutirées, alors qu’il affirme aujourd’hui sa grande tolérance à l’égard de l’Islam, en bon libéral-libertaire qu’il est !

En restant dans les généralités et les abstractions, au motif d’élever le débat et de parler à l’intelligence des électeurs, il évite surtout d’atterrir sur des propositions concrètes et précises, pour limiter les angles d’attaques de ses concurrents. On voudrait nous en faire un homme providentiel admirable, comme s’il suffisait de se prénommer « Emmanuel » pour avoir un destin messianique. S’il veut être le sauveur, ce ne sera pas de la France que son programme flou et ambigu promet d’enfoncer un peu plus. S’il sauve quelque chose, ce sera peut-être la gauche, mais la tâche s’avère herculéenne avec les candidats multiples qui vont lui faire la guerre. Ceux qui enterrent le PS vont un peu vite en besogne. Je sais pour avoir vécu suffisamment en politique, qu’un parti n’est jamais mort et que la résurrection tient à peu de choses.

Mon propos a pour but de mettre en garde les électrices et les électeurs de la droite et surtout du centre qui se sentent attirés par son chant des sirènes, au prétexte qu’il incarnerait le renouveau de la classe politique.

Premièrement, Emmanuel Macron est tout sauf neuf.

C’est même un pur produit de nos institutions par sa formation et son parcours. Ce qui le différencie des autres, c’est qu’il ne s’est jamais frotté au suffrage universel et ce manque d’expérience de l’exercice démocratique devrait l’incliner à l’humilité et non à cette condescendance qu’il affiche dès qu’on lui parle des partis politiques. Ce vide démocratique est plutôt à mettre à son débit.

Deuxièmement, son action politique passée ne plaide pas en sa faveur.

L’ancien secrétaire général adjoint de l’Elysée puis ministre est comptable du bilan du président et du gouvernement qu’il a quittés. On lui doit le « pacte de responsabilité » et le « CICE », ces usines à gaz de la main-mise de l’Etat sur l’économie, qui, certes, ont pu produire quelques résultats, mais n’en restent pas moins une vision démocrate socialiste de la vie économique. Avec lui, la France reste le pays des impôts records et des cotisations sociales qui asphyxient les entreprises et l’initiative individuelle. Il peut pleurer aujourd’hui sur les 6 millions de chômeurs et les pauvres, il porte la responsabilité de leur augmentation, au même titre que tous ceux qui ont gouverné. Il serait tout de même curieux que des électeurs de droite et du centre fassent confiance à un des responsables de ce désastre. De fait, il n’est pas « socialiste », il est « progressiste », nuance ! Drôle de nom pour qualifier l’action d’un type qui a participé au recul de la France dans les cinq dernières années. « régressiste » conviendrait mieux !

Troisièmement, ce qu’il propose est en droite ligne dans la continuité de la gauche hollandiste.

Il ne faut pas se laisser avoir par son discours sympathique. Ce n’est pas parce qu’il a sorti quelques formules de bon sens sur la vie des entrepreneurs, les 35 heures ou le travail, d’ailleurs aussitôt vilipendées par ses amis, pour croire qu’il est l’ami des petits artisans, des patrons de PME et des travailleurs indépendants. Ce  n’est pas parce qu’il tient des propos méprisants à l’égard de la classe politique, dont il dit ne pas s’occuper des miasmes, qu’il n’en fait pas partie. Ce n’est pas parce qu’il a une forme de jeunesse pour lui que par mimétisme il faut se rouler à ses pieds comme le faisaient le « premier rang des pisseuses » aux concerts de Patrick Bruel, que les « Emmanuel » hurlés hystériquement dans ses meetings rappellent furieusement. Revenons aux réalités : il ne va pas toucher aux trente-cinq heures, et en proposant une durée du travail en fonction de l’âge, ce qui est complètement farfelu, il amuse la galerie.  Il va augmenter la CSG cet impôt pur et dur, il parle de ramener les prélèvement à 50% du PIB, ce qui fait 100 milliards d’euros à trouver, mais il ne dit pas comment. Il ne baissera pas les impôts qui pèsent sur le capital et qui freinent les investissements. Il dit des généralités agréables sur l’éducation qui sont autant de promesses non financées… On voit où ça nous a menés. Le redressement de la France ne passe pas par l’économie administrée et l’Etat « stratège » surtout quand celui-ci achète des TGV hors de prix pour les faire rouler sur des liges normales.

En ce qui concerne le volet sociétal, il adopte des positions nettement libertariennes et multiculturalistes. De quoi plaire aux bobo de la gauche caviar et bienpensante, mais en décalage avec ce que souhaite la France profonde. Il ne reviendra pas sur le mariage pour tous, soit, mais il reste flou sur la filiation et notamment la GPA qu’il se garde bien de condamner. Pourtant Sylviane Agacinski, épouse de Lionel Jospin, vient de démontrer qu’elle ne peut-être que condamnable. Concernant l’Islam il juge qu’il ne pose aucun problème spécifique et s’indigne de l’invitation à un Islam modéré. Sur l’immigration, il a salué la décision d’Angela Merkel d’accueillir un million de réfugiés, ignorant probablement  que la France a une démographie bien plus dynamique, encore qu’il soit solidaire des décisions malencontreuses prises contre la politique familiale. Autre sujet : il s’est dit favorable à la dépénalisation du cannabis, alors que les méfaits de sa consommation sont connus et chaque jour plus néfastes.

En Marche vers une société libertarienne et multiculturelle.

Derrière le sympathique terme de « progressisme », Emmanuel Macron cache en fait une vision de la société qui a de quoi faire frémir et qu’il refuse d’assumer pleinement. Nous sommes bien en présence d’un candidat qui a sa cohérence : il présente, par son comportement et son programme le profil même du « décadent honnête » de ce début de 21ème siècle, pour qui tout est permis dans le domaine des mœurs et qui ne conçoit la liberté économique que sous contrôle du fisc, au nom d’un égalitarisme niveleur.   Enfin le fait qu’il se soit exprimé en Anglais à l’université de Humbolt à Berlin, ce qui est à la fois loufoque et inepte, dénote une soumission à la vision de la mondialisation dans laquelle la France, et donc sa langue, serait ravalée au second rang des puissances.  Il a oublié qu’il est l’héritier d’une culture qui peut prétendre à l’universalité, et en tant que candidat à la magistrature suprême, c’est une faute impardonnable. Effet de jeunisme. A vouloir trop prouver … Le fait qu’il soit bientôt rejoint par la « folle ardoisière » du Poitou n’est pas fait pour nous rassurer.

 


LA BATAILLE POUR UN STRAPONTIN

Primaire gauche

 

Si je vous dis que je n’ai pas regardé le débat,  vous me répondrez : « Alors pourquoi en parler ? » ; Je me le demande moi-même. Pourtant il n’est pas inutile d’en tirer quelques réflexions à la lecture des compte-rendu qui en ont été fait par les médias. Le  moins qu’on puisse dire,  c’est que les commentaires sont rarement positifs, même si tout le monde s’accorde pour constater qu’il fut correct sur le plan comportemental.

Que dire du contenu ?  Rien de neuf.

C’est le reflet de la gauche telle que nous la  connaissons : dans le déni de réalité, dans le rêve utopique, loin de toutes les contingences financières… On voit bien que la primaire de la pompeuse  « belle  alliance populaire » aggrave le malaise profond des divisions de la gauche et surtout au sein du parti socialiste, si bien que celui qui en ressortira risque fort de concourir pour… un strapontin, si l’on en croit les sondages. Les anciens « frondeurs » se retrouvent dans les candidatures d’Arnaud Montebourg et Benoit Hamon et Manuel Valls les combat tous les deux au sein de la compétition après avoir résisté à la « fronde » quand il gouvernait. Tout le monde réduit les autres au rôle de figurants. Cela, d’autant plus qu’il faut compter avec Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon, qui appartiennent à deux camps résolument hostiles l’un à l’autre, et qui ont décidé d’aller directement à la campagne présidentielle sans passer par la case primaire. Cela fait beaucoup de conflits de tendances pour une seule élection. Du coup, le public ne s’y retrouve pas : les nuances programmatiques affichées par les candidats ne suffisent pas à les départager et n’empêchent pas les querelles d’ego, même si, hier soir, les candidats se sont prudemment ménagés.

L’ombre de  Hollande.

Ce qui semble avoir dominé dans ce débat, surtout, c’est l’ombre de  Hollande. L’électorat de  la gauche souhaiterait certainement une clarification des idées sous la forme d’un regroupement des candidats, mais ils ne seront pas exaucés parce que le principe de la primaire repose sur la possibilité de se porter candidat, pourvu qu’on ait obtenu ses parrainages. La modération des propos tenus hier  n’empêche pas le conflit interne qui a empoisonné les deux Hollande, celui des promesses électorales et celui qui s’est rallié au pragmatisme économique, de se poursuivre. Ce président qui n’a pas su imposer son point de vue, qui n’a pas vraiment permis à Manuel Valls d’exercer toute l’autorité d’un chef de gouvernement et qui n’a pas donné au pays une direction claire, a laissé à la droite un vaste espace pour s’affirmer. En attendant, la bataille idéologique se poursuit dans et en dehors de la primaire. Les Français eux-mêmes, qui préféraient naguère l’alternance, semblent se laisser de nouveau séduire par les sirènes du socialisme angélique incarné par Emmanuel Macron  ou sa version romantique à la Jean-Luc Mélenchon, suffisamment pour modifier les pronostics relatifs au second tour de la présidentielle. Le « bellâtre » ne s’y est pas trompé qui s’est fendu aujourd’hui d’un appel aux socialistes  pour le rejoindre. Au moins cela devient plus clair. Le penchant à gauche masqué jusqu’à maintenant réapparaît.

On ne fait pas du neuf avec du vieux.

Les sept spectres du débat d’hier soir avaient un point commun : aucun n’a renié l’héritage marxiste, même Valls. Chacun a sa manière, ils ont été les dignes représentants d’une gauche dépensière, immigrationniste, attachée à l’assistanat, cultivant le clientélisme, minimisant les difficultés, obsédée de « faire plier les réalités »…  Sur quelle planète vivent-ils ? Le déni continue de fédérer leurs propositions. 

Ce déni qu’on retrouve aussi chez Emmanuel Macron qui a choisi d’abandonner le socialisme pour le « progressisme », un habillage moins voyant mais qui cache les mêmes démarches. Son langage sophistiqué peut  plaire au « people », mais a du mal à toucher le peuple.  Le centrisme angélique qu’il professe est un faux nez de la gauche pseudo-libérale,  qui fait de Merkel un modèle sans voir que la France n’est pas l’Allemagne, qui s’apitoie sur le sort des migrants au nom des bons sentiments, mais au défi de notre réalité démographique, qui caresse l’Union européenne pour attirer les centristes comme la flamme attire les papillons … et les tue.  Tout cela n’est pas neuf, c’est du recyclage de vieilles ficelles.  « En marche » va ringardiser définitivement la gauche modérée.  "Régressisme" conviendrait mieux à son projet : légalisation du cannabis qu’une étude scientifique stigmatise car son usage ralentit le fonctionnement du cerveau, positions libertaires sur la GPA alors que Sylviane Agacinski vient d’en démontrer le caractère néfaste, tolérance généralisée sur le port du voile, rien sur l’identité française, maintien des 35 heures … On cherche vainement le progrès !

La vraie révolution, c’est François Fillon qui la prône. Mais c’est une autre histoire.

 


PETITE CHRONIQUE D'UNE VICTOIRE INEVITABLE

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FILLON : L’OBSTINATION SEREINE

 

François Fillon est reparti en campagne.

A Nice il a fait salle comble. Il faut dire que lors des primaires, il a fait des scores dans la région PACA. La journée était consacrée au thème  de l’immigration et de  la sécurité.  Pas un hasard dans un coin de France où le Front de Marion a lui aussi un électorat costaud. Une occasion aussi de montrer l’unité du parti derrière lui…  avec  rappel  à l’ordre de Wauquiez et Estrosi.

Il n’a pas l’intention de changer. 

Pourquoi le ferait-il d’ailleurs ? Il doit sa large victoire à la  primaire  peut-être plus encore qu’on ne l’imagine àla sincérité et la cohérence d’un candidat qui livrait tout bonnement son analyse, sans forcément chercher à plaire. Ce qui a plu ! C’est donc avec sa réserve naturelle, ses sourcils broussailleux et le tempo qu’il a choisi qu’il a  décidé  de  se remettre en route.

Il est seul contre tous.

Cela, on s’en est aperçu.  L’occasion était belle devant trois ou quatre mille personnes de répondre à la  mitraille qui  l’assaille de toutes parts, de la gauche à l’extrême-droite.  Une manière de tendre la  main aux électeurs frontistes de Marion, plus proches de ses idées que ceux de Marine.  Il a répondu sur deux registres : la casse sociale dont on l’accuse elle est là,  c’est le  bilan de la gauche ; et « l’immobilisme est en marche, rien ne l’arrêtera ! » reprenant cette phrase d’Edgar Faure pour stigmatiser tous les  projets des Candidats de la « belle alliance populaire » (on ne rit pas) et autre Macron…

Il a mis en exergue son patriotisme.

Le passage de son discours sur les « valeurs » de la France et la fierté exprimée par « je suis Français » a été un moment de claire affirmation de l’identité de notre nation. Là encore, le développement se veut incisif sur les conditions d’obtention de la nationalité, sur les quotas d’immigration votés  par le parlement, sur les délais de réponse aux demandeurs du droit d’asile et les conditions de leur hébergement… Au-delà des clivages politiques, c’’est au peuple qu’il s’adresse.

Franchise et transparence.

Comme pour la primaire, il est persuadé que la franchise et la transparence finiront par payer, que son discours sur le redressement du pays finira par être compris. Il est le seul à le tenir.  Ses concurrents préfèrent caresser l’électorat dans le sens du poil en évitant les sujets qui fâchent, en évitant de chiffrer,  en restant dans le vague  ou, comme les candidats socialistes, en faisant une surenchère de dépenses, de 8 à 300 milliards, voire 1 000 milliards avec « Payons »…  Pourquoi se priver, les promesses sont gratuites, elles ! Macron se renforce, nous dit-on.  Il a recruté le Commissaire général de « France Stratégie » : c’est l’organisme, proche du Premier Ministre, qui préconise que les  propriétaires paient un loyer pour l’occupation de leur logement qu’ils occupent et qui veut réformer la transmission du patrimoine…  On préfère qu’un fada pareil soit en face plutôt que chez nous !

La campagne va être encore longue.  Elle sera difficile, n’en doutons pas, tant il faut s’attendre  à toutes les chausse-trappes médiatiques.  Mais notre candidat est fort et a des nerfs d’acier. Il est déterminé et il a un cap.

 


UN GROS MENSONGE D’INCULTES OU DE MANIPULATEURS…

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Dans ma série des petites leçons d'économie "pour les nuls" !

 

56 milliards d’euros pour les actionnaires du CAC 40 !

Voilà de quoi faire hurler la Méluche et toute la planète gaucho des ignares en économie. Il est vrai que c’est l’équivalent du budget de  notre pauvre Education Nationale : un montant astronomique, donc. C’est pourtant moins que les intérêts de la dette versés chaque année par la France. Comment peut-on arriver à un tel chiffre avec une croissance molle,  voilà la question !  C’est que nous sommes dans un pays où le mot dividende est une insulte quand il ne déclenche pas une manif’, voire une émeute.  Et nos responsables politiques ne sont pas les derniers  à pleurnicher sur cette triste réalité d’une « insupportable inégalité ».

Remettons  les choses  à leur place.

Si les sommes versées sous forme de dividendes et de rachats d'action ont bien retrouvé leurs niveaux de 2007, c'est d'abord parce que les résultats de nos champions français se sont beaucoup améliorés : on devrait  plutôt s’en réjouir, non ? Prenons l’exemple de nos grandes banques : pourraient-elles  exister sans actionnaires ? Non, évidemment.  Or, elles sont de nouveau en mesure de rémunérer leurs actionnaires, cela devrait rassurer, alors qu’en Italie, elles doivent encore les solliciter pour se renflouer. Ensuite, la proportion des bénéfices distribués aux actionnaires reste raisonnable : de l'ordre de la moitié. En prenant en compte l'ensemble des sociétés françaises cotées, et pas seulement le CAC 40, elle tendrait même vers 30 %. Comme quoi il n’y a pas de scandale. On est bien loin de l’actionnaire qui s’enrichit en dormant,  ce vieux mythe.  Il se trouve qu’aujourd’hui, un actionnaire est quelqu’un qui prend des risques avec son argent.

Il ne faut pas oublier la fiscalité du capital.

La fiscalité du capital n'a cessé de se durcir et de se complexifier ces dernières années. Le taux global des prélèvements sociaux a été multiplié par 14 entre 1991 et 2016. Pour les seuls dividendes, les épargnants ont dû faire face à 7 modifications ou réformes de la fiscalité en dix ans ! Le résultat est même affligeant : quand une entreprise  verse 100 €, les actionnaires français touchent entre 10 et 15 euros de moins que leurs homologues allemands et britanniques, avant même le paiement éventuel de l'impôt sur la fortune. Les dividendes ont beau augmenter, cela n'attire plus les actionnaires individuels. Leur nombre a été divisé par deux depuis les années 2000, et le CAC 40 est contrôlé pour moitié par des mains étrangères... Les actionnaires s'en mettent-ils plus dans les poches que par le passé ? Non, on les  a surtout découragés d'investir.

L’Etat est mal  placé pour faire la morale.

Quand les entreprises n'ont pas de perspectives d'investissement, comme cela semble être le cas dans le contexte actuel de « stagnation », le mieux est qu’elles rendent les capitaux à leurs actionnaires, à charge pour eux d'en faire une meilleure utilisation, en les investissant dans des secteurs en croissance. A cet égard, on ne peut pas dire que l'Etat soit exemplaire car les entreprises dont il est actionnaire sont généralement celles qui distribuent les plus gros coupons… pour remplir le tonneau des Danaïdes de dépenses publiques incontrôlées.

 


LE POPULISME EST UNE IMPASSE

Donald Trump  Marine le Pen 2013  Mélenchon Bastille 2013


Cette fois, je vous propose un cours succinct d’économie pour les nuls. C’est la  matière la moins bien enseignée en France et un domaine où les Français se révèlent vulnérables. Je voudrais vous apporter quelques éléments de réflexion sur les  « politiques populistes », qui se traduisent pratiquement toujours par la mise en place du « protectionnisme ». Elles  débouchent toujours sur des échecs qui pénalisent gravement ceux qu’elles voulaient protéger. Mécanismes et Histoire à l’appui.

Les trois piliers du populisme.

Le populisme est généralement construit sur trois piliers : un discours politique axé sur la mobilisation du peuple pour le peuple ; un Etat fort (ou stratège) qui promet de hausser les salaires et de réindustrialiser ; un rejet des contraintes économiques existantes (inflation, crédit, change…) qui sont volontairement « exagérées » ou parfois « inventées », qu’on accuse de tuer la croissance et la redistribution. Il s’agit donc de « reprendre la main et dépenser ». On commence  par la redistribution avec une hausse de salaires décrétées ou une baisse massive des impôts, c’est selon. On poursuit avec une relance budgétaire pour lancer des travaux publics. De ces deux politiques, on attend un regain de croissance et en général,  cela fonctionne …  au début.

L’économie est têtue.

Quand on observe ce qui s’est passé  dans les pays qui ont appliqué ce type de programme, on s’aperçoit que très vite  l’économie se retourne. La  consommation débouche sur des  produits qu’il faut importer, le déficit commercial se  creuse, l’inflation galope  et les capitaux fuient… Alors  le  gouvernement réagit  par le contrôle des  prix et des flux de capitaux, ce qui en général fait chuter le cours de la monnaie. Le  moment arrive où il faut  limiter  les salaires et c’est  le pouvoir d’achat qui est touché. Théorie ?  non, réalité : c’est ce qui s’est passé  en Argentine, au Chili, au Pérou, et même au Venezuela. Car le populisme peut être d’extrême gauche comme d’extrême droite. En Argentine et au Venezuela, l’expérience s’est terminée par une faillite de l’Etat. Les politiques populistes exacerbent les antagonismes nationaux,  c’est une autre constante . Si on remonte plus loin dans l’histoire, c’est exactement ce qui s’est produit avec Mussolini en Italie et en Allemagne avec Hitler.

L’ignorance des mécanismes de l’économie.

Selon l’étude menée par deux économistes du « National Bureau of Economic Research », c’est l’ignorance des mécanismes de l’économie de  marché, ou  le mépris, ce qui revient au même,  qui est  la cause profonde de ces fiascos. Le retour du bâton est toujours violent. Alors on peut écouter Jean-Luc  et  Marine et leurs beaux discours,  il faut savoir qu’ils  mèneraient tout droit à la case faillite s’ils étaient appliqués. Ils  devraient pourtant tirer la leçon de ce qui se  passe en Grèce, tenue à bout de  bras par  les  pays de la zone euro, mais  même pas !

Les Etats-Unis ne sont pas un modèle.

De même ils auraient tort de se réjouir trop vie de la  politique menée  par Donald Trump. Celui-ci est déjà intervenu à plusieurs reprises dans la marche des affaires de son pays. Notamment en obtenant de Ford qu’il renonce à construire une usine au Mexique. Ford a obtempéré, aussitôt suivi par Chrysler, qui a pris une décision équivalente. Un triomphe pour Trump avant même qu’il entre à la Maison Blanche, et nul ne doute que ses partisans verront dans ce changement de gouvernance la justification de leur choix électoral. Si les mesures protectionnistes américaines se multiplient, les représailles ne tarderont pas, qu’’elles viennent du Mexique ou de la Chine.  Surtout, il y a entre les trois pays d’Amérique du Nord un accord commercial en bonne et due forme, voulu par les Américains, et l’instauration imprévue d’une taxe qui, de facto, violerait cet accord, déclencherait forcément un énorme procès international. Il y a plus grave : le plus important, pour le commerce américain, c’est l’Asie en général et la Chine en particulier. Compte tenu des méthodes du gouvernement chinois, obsédé en ce moment par son désir de dominer le Pacifique, on peut facilement imaginer que la Chine n’acceptera pas que Trump réduise les importations de produits chinois. Rappelons qu’elle dispose, grâce à ses énormes ventes aux États-Unis, d’un trésor de quelques 3 000 milliards de dollars dont une bonne partie est placée en Amérique et il lui suffirait de récupérer tout ou partie de cette somme pour déclencher l’écroulement du système financier américain. On  peut donc parier que le nouveau président qui est un pragmatique en affaires, constatera très vite que le protectionnisme est une machine à perdre et qu’y recourir fera courir de graves dangers à l’économie et même aux finances de son pays.

La mondialisation en cause.

Tous les populistes veulent faire la guerre à la mondialisation. Ce sont des discours qu’on entend aussi en France. Mais aucun de ceux qui dénoncent les effets négatifs de la mondialisation n’en relèvent les aspects positifs et ne dit la vérité aux électeurs, à savoir que c’est grâce à elle que des centaines de millions d’asiatiques et d’africains ont été tirés de la misère et sont passés de la pauvreté absolue à la classe moyenne. Et l’on assiste  maintenant, à mesure que ces pays « émergent », à la re-localisation des moyens de production en Occident parce qu’elle devient de moins en moins problématique. Produire en Chine aujourd’hui n’est pas moins cher que de produire chez nous, si on tient compte de toutes les contraintes. Mais vouloir accélérer cette évolution au mépris des accords internationaux, c’est revenir aux sources de tensions du même type que celles qui ont déclenché la Seconde Guerre mondiale, rien que ça !

Les populistes ont encore besoin d’apprendre l’économie mais ils  devraient prendre aussi  des cours d’Histoire.


PETITE CHRONIQUE D’UNE VICTOIRE INEVITABLE

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LA BATAILLE DU MODELE SOCIAL

Une nouvelle semaine bien remplie pour François Fillon qui repart en campagne après sa désignation incontestable par les électeurs de  la droite et du centre. Le voilà seul contre tous. On savait que ce serait  le cas et que l’exercice serait difficile sous le feu croisé de toutes les sortes de gauche et de l’extrême-droite. Nous ne devons pas nous alarmer outre mesure des sondages alors que la vraie campagne ne fait que commencer. Je suis persuadé que la percée de Macron aura ses  limites dès lors que le paysage électoral sera totalement connu et que le candidat du PS aura été désigné. L’ancien ministre des finances avance en organisant un brouillard tactique autour de ses propositions qu’il dévoile une à une,  ce qui rend leur commentaire difficile, alors qu’il est tellement facile de piocher dans le  programme de François Fillon et de la caricaturer à souhait avec de multiples procès d’intention, ce que la gauche sait faire le mieux. Gardons confiance en notre candidat. Il a une longue expérience et rappelons-nous toujours que c’est à la fin de la foire qu’on compte les bouses. Raison de plus pour rester mobilisés !

Les plus récents sondages indiquent une baisse de quelque huit points de la cote de François Fillon. Divers facteurs, notamment une absence relative, depuis un mois, et les attaques de son programme notamment dans le domaine de l’assurance-maladie et des retraites peuvent l’expliquer.

Des attaques caricaturales et outrancières.

Ces attaques, on a pu le constater, viennent de tous les horizons, car le candidat le mieux placé dans la course à la présidentielle est devenu l’homme à abattre à la fois pour la gauche, l’extrême gauche et l’extrême-droite. On peut comprendre qu’une gauche aux abois qui sait qu’elle ne sera pas présente au second tour de la présidentielle et qu’un Front national accablé par l’idée que le pouvoir, une fois de plus, risque de lui échapper, ne s’embarrassent d’aucun scrupule lorsqu’il s’agit de détruire celui qui mène la course. Or les électeurs de la droite et du centre  savent bien que la principale vertu du candidat républicain doit résider dans sa capacité à devancer, puis à battre, Marine Le Pen au deuxième tour. Ce que François Fillon, depuis son triomphe à la primaire de la droite, semble en mesure d’accomplir.

Franchise, sincérité et transparence.

Bien qu’il reste le candidat pourvu des meilleurs atouts, il souffre de la dure franchise de son projet. Il a prévu une série de dispositions qui menacent le confort d’une population droguée aux prestations sociales, en matière de santé, de retraites et d’emplois publics. Ce n’est pas une logique vraiment électorale, mais ce qu’il expose a le mérite de la sincérité : le « modèle social » français n’est certainement pas le meilleur du monde si, au prix de plus de 600 milliards d’euros, il débouche sur  autant de chômage et de pauvreté. Le préserver à n’importe quel prix, c’est creuser sans cesse les inégalités, désespérer les sans-emploi, bloquer la croissance, augmenter les déficits à l’infini. Il est facile de constater qu’il y a bien deux France, l’une qui a tout parce qu’elle travaille, l’autre qui n’a presque plus rien parce qu’elle est au chômage. C’est à cette réalité niée par tous les autres candidats que François Fillon veut mettre fin.

Le fait d’avoir raison ne fait pas  forcément consensus.

Les Français, c’est bien connu, approuvent toutes les bonnes réformes à condition de ne pas en souffrir individuellement. Ils attribuent la stagnation du pays à la mauvaise gestion des gouvernements, ce qui n’est pas faux, mais, au fond, beaucoup restent séduits par les projets qui les entraînent vers les rivages empoisonnés d’un développement infini de la protection sociale. La notion de revenu universel qui est apparue comme la dernière mode et que Manuel Valls lui-même a reprise à son compte en est un bon exemple. Il y a longtemps que, nourris aux bienfaits des assurances publiques, nous avons perdu de vue quelque simples réalités, comme l’impératif qui consiste à ne pas dépenser ce que nous n’avons pas gagné. On ne peut pas se contenter de critiquer François Fillon pour sa « brutalité » quand il s’attaque à l’obésité de l’Etat.

Seule la sanction démocratique compte.

François Fillon présente le programme le plus élaboré, tout le monde en convient. La  phase d’explicitation s’adressant au plus grand nombre a commencé. Certains ont voulu y voir des modifications pour tenir compte des critiques. Il ne s’agit en fait que d’ajustements nécessaires sur des parties du projet qui étaient appelées à être réalisées dans un deuxième temps, après une concertation préalable. La caricature et  la  violence des outrances a obligé à anticiper sur le calendrier. De même, la campagne permettra de préciser les modalités qui permettront d’économiser cent milliards en cinq ans, de réduire d’un demi-million le nombre des emplois publics dans les fonctions qui le permettent.  Si la paix sociale ne peut être obtenue qu’au prix de la poursuite du déclin, alors autant rester chez soi. C’est la sanction démocratique de l’élection qui permettra la réforme et qui renverra Mr Martinez méditer sur ses vieilles lunes.  

 


ECHOS DE CAMPAGNE

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Fillon convoqué devant le tribunal de la gauche.

Il est sommé de s’expliquer en permanence sur les  « brutalités » qu’il propose. Plutôt maso le candidat de la droite avec ses potions désagréables. Accusé, levez-vous ! Vous avez été désigné par les électeurs de droite sur un programme de droite ! Avez-vous conscience de la gravité des faits ? Bref, le tribunal de  la pensée unique, auquel s’est joint l’extrême-droite philipiste,  exige un reniement ou des gages de bonne conduite… Hollande, Le Pen, même combat ! On n’a donc pas fini de voir ses propositions dramatisées, mis en scène sur grand (ou petit) écran,  le carnage social qu’elles produiraient. Et, horreur, il est soutenu par les catholiques, ceux-là même qui ont manifesté en masse contre le mariage pour tous… Il est difficile d’être insulté en permanence.  Pourtant l’intéressé aurait tout à perdre à fléchir la tête. Ceux qui l’accusent sont dans le déni permanent et ne mesurent même pas le degré d’exaspération qu’ils ont provoqué chez nos compatriotes. Tapez, tapez, vous lui rendez service !

Pendant ce temps-là, à gauche on rase gratis.

N’ayant rien compris au ras-le-bol fiscal, ils proposent tous des augmentations d’impôts pour lutter contre les inégalités qui se sont aggravées : c’est donc une spirale sans fin, puisqu’ils en sont responsables. Mais on ne change pas une politique qui perd… C’est l’idéologie qui commande, pas la réalité. Quand on pose à Benêt Hamon la question du « cadrage budgétaire » il répond qu’il faut penser « hors-cadre » ! Aucun des  principaux candidats de la « BAP » ne propose d’économies, par contre, les dépenses non financées se multiplient sans chiffrage sérieux. Un classique de la gauche en période électorale. Peillon veut la proportionnelle intégrale aux législatives pour flinguer la droite en ouvrant toute grande la porte de l'Assemblée au FN, ça on a déjà vécu avec « Miteux ». L’ancien ministre de l’Education aurait aussi trouvé son slogan : « Vincent payons » ! Une dernière sur lui : il compare la situation des musulmans aujourd'hui en France à celle des Juifs sous Vichy... Pardonnons-lui, il ne sait pas ce qu’il dit, c’est un intellectuel de gauche. Tandis que Valls fait de plus en plus du « rétro sarko » avec ses heures supplémentaires défiscalisées et du « rétro-ségo » avec son slogan « une République forte, une France juste ». Subtil mélange, non ?

La dernière nouveauté, c’est le « revenu universel ».

Une bagatelle dont le coût oscille entre 380 milliards d’euros et 900 milliards selon le niveau du curseur. C’est gratuit puisque c’est l’Etat qui paie… Et comme l’Etat c’est nous, ce sont encore ceux qui travaillent qui devront payer pour ceux qui n’ont pas envie de se lever le matin.  Simpliste ? Peut-être, mais réaliste. L’allocation universelle ouvre la voie à une société d’assistés à vie. La vie sans effort de la naissance à la mort. Les robots paieront, nous disent-ils, mais la France est aussi à la traîne dans ce domaine. Le raisonnement est bâti sur une idée fausse qui a la vie dure : il n’y a pas assez de travail pour tous, la preuve on a trois millions de chômeurs !  

Marine Le Pen refait surface pour nous dire qu’elle est prête.

Son projet de retour à la France du XIXème siècle s’affine : une nouveauté avec la suppression des régions et des intercommunalités à ajouter au retour du Franc et à la fermeture des frontières. Ah, cette bonne vieille France avec ses départements et ses petites villes, où l’on reste bien au chaud (pas certain) entre nous, comme c’est rassurant ! Avec ça, on va aller loin. Mais pourquoi avoir peur puisqu’elle a préparé son quinquennat ? Sur l’air de « Je m’voyais déjà »…

Nous avons une candidate de plus dans la course.

Le net a accouché d’une « Marchandise » de 42 ans. Avec un nom comme ça, on se demande à quel prix on pourra l’obtenir, en espérant que ce ne soit pas de la pacotille. Avec le net, il faut toujours se méfier.

Pendant ce temps-là,  la planète continue de tourner.

La monnaie du marché clandestin, le Bitcoin, bat des records de valeur et se négocie à plus de 1 100 $, et la dette des états européens va atteindre de nouveaux sommets avec près de 900 milliards d’euros d’emprunts pour la zone euro, les remboursements restant conséquents. Dès aujourd’hui la France émet 10 milliards d’euros de titres à 50 ans pour anticiper sur le relèvement des taux. Tout va bien madame la Marquise  …

Mais pourquoi se casser la tête puisque la fin du monde est prévue en 2017. Plus exactement entre le 23 septembre et le 10 octobre, une planète X entrera en collision avec la Terre …

 


MACRON, ENTRE MACHIAVEL ET RASTIGNAC

Macron enjoleur

 

Emmanuel Macron est aujourd’hui la coqueluche des médias. Il a fini l’année en faisant l’actualité, profitant du vide créé par la fin de la primaire de la droite et la trêve des confiseurs qui a rendu inaudible  les  candidats  à celle de la gauche socialiste.  Derrière ce fringant quadragénaire, à la mécanique intellectuelle  brillante, qui se cache vraiment ? Machiavel ? Rastignac ? Les deux à la fois ?  Manipulateur et sans scrupule comme le premier, arriviste comme le second,  il veut brûler les étapes et voudrait déjà se voir à la magistrature suprême.

Candidat antisystème, c’est d’abord un pur produit du système.

Sa carte de visite est éloquente. Lycée Henri IV, Sciences-po, Ena dont il sort inspecteur des finances, il a le parcours classique qui débouche un jour sur la politique.  Il  passe par la case Rothschild où il découvre la banque d’affaires. Il quitte la  banque pour devenir Secrétaire général adjoint à l’Elysée en 2012. Son milieu comme son discours est ambivalent, mélange de  monde enseignant qui le fait adhérer aux idées de gauche, et de  professions libérales (médecine) qui lui permettent d’approcher des milieux plus diversifiés. Il est notamment proche d’Henri Hermand, milliardaire de la gauche rocardienne qui l’a poussé à entrer en politique et lui a  mis dans la tête le  projet  présidentiel. Celui-ci vient de décéder. Il a  pour parrains Jacques Attali, Alain Minc, Jean-Pierre Jouyet.. Surdoué, c’est aussi un virtuose du piano, mais l’histoire ne dit pas encore s’il est le spécialiste de la polka (trois pas en avant, deux en arrière). Il a pratiqué aussi la boxe, ce qui lui confère un certain art de l’esquive  qu’il a pratiquée à merveille  depuis  sa sortie du gouvernement. Premier des techno-ministres de la gauche, son palmarès pourrait faire de lui un extra-terrestre… Pourtant son bilan est plutôt maigre : la  loi Macron n’est pas  considérée comme une réussite, il a inspiré le "choc fiscal" et le CICE, cette usine à gaz technocratique.

Il pratique l’ambiguïté comme son ancien maitre

Tout  prédisposait Emmanuel Macron à l’ambivalence. C’est le principal trait de  caractère  du personnage. S’il ose aborder les sujets tabous, il franchit rarement le Rubicon, ou revient en arrière  quand il a le sentiment d’être allé  trop loin. Il voudrait se faire  passer  pour un néophyte de la politique refusant  tout ce qui est politicien.  C’est là sa faille : sa contradiction permanente entre celui qui veut être fidèle à son camp,  la gauche, et la fidélité à ses idées modernes, plus libérales. Cela  le conduit à utiliser les  bonnes vieilles ficelles que n’aurait pas renié un radical-socialiste.  Il a  pu apparaître comme socialiste au gouvernement, complice des banquiers dont il connait les secrets, libéral avec le patronat, d’un jacobinisme rassurant avec les syndicats et cœur à conquérir pour toutes les femmes. Il a l’empathie facile et tous ceux qu’il rencontre ont droit à son clin d’oeil complice et peut se croire son ami. Mais dans la réalité ça donne : Je ne touche pas aux 35 heures, voyez ma gauche, je laisse les entreprises décider du temps de travail, voyez ma droite… Est-ce compatible et viable ?

Son programme n’est pas clair.

Il est   présenté souvent comme un « social-libéral ». C’est une erreur. Ce  classement vient de gens qui considèrent comme libéral (voire ultra-libéral) tout ce qui échappe à la doxa socialiste. Emmanuel Macron est un social-démocrate. Il appartient clairement à  cette « deuxième gauche » qui a toujours été minoritaire en France, incarnée par Michel Rocard.  Ses parrains politiques tels Gérard Colomb, en témoignent. Le problème c’est que la social-démocratie est en crise dans toute l’Europe et qu’elle n’arrive pas à se renouveler, en panne désespérément d’idées nouvelles et d’intellectuels. Les bribes que l’on connait de son programme en sont le reflet. Premier exemple : il propose de supprimer les cotisations salariales finançant l’Unedic et de relever de 1,7 point le taux de la CSG. C’est une double erreur. D’une part, en fiscalisant le financement du chômage il  en modifie profondément la logique remplaçant le principe de l’assurance par la solidarité par l’impôt avec au final une diminution généralisée des indemnisations, les cadres en première ligne, pour pouvoir financer ses propositions coûteuses. D’autre part, Le choix de l’augmentation de la CSG est un mauvais choix. Plutôt que de fiscaliser l’assurance-chômage, il vaudrait mieux baisser les charges qui pèsent sur le travail en retirant celles qui ne lui sont pas liées comme le financement de la politique familiale, et en faisant le choix du transfert vers la TVA. Je ne reviens pas sur la démonstration faite en son temps par Jean Arthuis qui nommait l’opération « TVA-sociale ou anti-délocalisation ».  Si Macron fait le choix de la CSG, c’est parce qu’il est sous la pression intellectuelle de la gauche qui interdit de toucher à la TVA, cet impôt « injuste »,  ce qui reste à démontrer quand il ne s’agit pas des produits de première nécessité.  N’en déplaise, il  ne fait que renforcer l’Etat-providence avec l’idée que la protection sociale est un droit garanti par l’Etat, payé par l’impôt. On est loin d’une « libéralisation » de l’économie. Second exemple : il  se veut le chantre de la nouvelle économie. Il a d’ailleurs dans son fan club  Xaviel Niel (Free), Marc Simoncini (Meetic) et la galaxie des start-upers, qui l’aident à lever des fonds, aussi bien aux Etats-Unis qu’à Londres et en France. Mais que  propose-t-il  pour la financer ? Si nous avons beaucoup de « starts », les « upers » vont se développer ailleurs, faute de capitaux disponibles en France. Sur le sujet, on trouve peu de choses. Il  est improbable, comme  le  réclame Christian Saint-Etienne, économiste  proche des centristes, qu’il mette toute la fiscalité sur le capital et sur les sociétés à 25% (aujourd'hui à 60%), ce qui permettrait de financer « l’iconomie » qui a déjà modifié 40% de notre économie.

Son positionnement est avant tout une posture de marketing.

Ce grand jeune homme au désir souverain a choisi d’être "le syndic de faillite du PS". Le mouvement En Marche, aux adhésions gratuites, lui a permis de rester à distance de la guérilla qui est en train de broyer le PS, et au-delà, disloquer la gauche. Il n’avait que ses chaînes à perdre… Avec un risque nul, le  pari était gagnant à tous les coups. Il  lui restait à occuper le « centre » : c’est pertinent sur le  plan idéologique, parce que c’est dans l’air du temps, et inconfortable sur le  plan politique. Le problème, c’est que la bipolarisation  imposée par les institutions, présidentielle et parlementaire, si elle est troublée par l’irruption de l’extrême-droite populiste, n’a encore jamais  permis à un tiers  parti de tirer son épingle du jeu. Le centre n’existe que quand il penche à droite. Comme le  disait Pierre Méhaignerie après l’expérience Rocard, avec  la gauche on est toujours cocu, « elle prend et ne rend pas ». D’où les  tiraillements vécus aujourd’hui par l’UDI et le Modem. Or Macron fait le même choix que Lecanuet, Poher, JJSS ou Bayrou : celui de l’équidistance entre la  droite et la gauche.  Depuis  1962, ça n’a jamais marché. Macron a certes une petite carte à jouer, sa capacité d’empathie peut aider, mais les forces traditionnelles  de la politique française ont encore une capacité de résistance comme l’a démontré la primaire de la droite, surtout en présence d’une forte droitisation de la société. Mais voilà, c’est le seul créneau qu’il puisse occuper.  A gauche c’est l’encombrement et la droite s’est reconstruite en opposition à Hollande. Reste un centre un peu éparpillé comme seul espace  en mal de leadership.  Le choix n’est pas de conviction, il est de stratégie. Le marketing est conçu pour dégager la  place.

Emmanuel Macron est donc un « client » qu’il ne faut pas négliger.  Sa  popularité repose pour l’instant sur « une majorité de papier »,  mais elle  pourrait se fortifier dans les urnes si à droite on lui laisse trop d’espace et si à gauche, on se déchire. Il y a entre un quart et un tiers de l’électorat qui est en déshérence, avec les déçus du hollandisme, les idolâtres de Sarkozy, les juppéistes amers et tous les laisser pour compte du quinquennat. De quoi faire basculer un scrutin. Encore faut-il  ne pas se fier aux discours flous et attrape-tout. Pour l’instant, c’est la tactique choisie par Emmanuel Macron.

On aura encore l’occasion de revenir sur le sujet, le  personnage n’ayant pas fini de faire  parler de lui.

 


PETITE CHRONIQUE D’UNE VICTOIRE INEVITABLE

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Après une cure d’abstinence médiatique et une pause dans la campagne bien méritée, pour François Fillon tout commence. Les quatre mois qui le séparent de la ligne d’arrivée ne seront pas un chemin de roses. Il devra avancer sous les tirs virulents et croisés de toutes les tendances de la gauche et de  l’extrême-droite et sera accusé, avec son programme qui sera caricaturé à outrance, de tous les  maux et de toutes les tares politiques : homophobes,  antisocial, réactionnaire, ultra-libéral … Que n’a-t-on déjà entendu ? Et le pire est certainement à venir.  Il suffit d’entendre les glapissements de Monsieur Philipot... Ils voudront démolir le favori à tout prix, mais plus ils taperont dessus, plus il se renforcera. Ce qui est excessif est insignifiant, dit-on. Ce sera  plus vrai que jamais, ça l’est déjà. Car la  victoire ne peut pas  lui échapper.

L’effet de souffle de la primaire.

Près de 3 millions d’électeurs se sont déplacés pour le désigner. Cette masse est suffisamment significative pour être porteuse d’un élan et d’un message du corps électoral. La primaire, loin d’affaiblir le parti « Les Républicains », a redoré son blason par la qualité de son organisation et la clarté du résultat. Le gain politique pour François Fillon est considérable : il distance Marine Le Pen, fait tomber Dupont-Aignan dans les limbes sondagières, et il a vu le ralliement de  toutes les tendances de la famille et le gros des troupes centristes de l’UDI. C’est clair, le  programme qu’il a développé au cours de sa campagne et des débats  a plu à la « droite hors les murs » qui  est rentrée à la maison.  Cela s’est notamment vérifié dans les communes rurales où le FN avait récemment fait une percée. Ce résultat est conforme à l’évolution de l’électorat qui se « droitise » un peu plus échéance après échéance.

Le candidat de l’équilibre des droites et du centre

On a tout entendu sur François Fillon présenté généralement comme un conservateur pour le moins quand ce n’est pas réactionnaire. Dans la bouche de la plupart des commentateurs ces termes se veulent péjoratifs. On a même vu la une d’un hebdo le présentant avec un faciès de Thatcher. On le présente presque comme un catholique intégriste,  ce qu’il n’est pas,  prêt à remettre en cause la loi sur l’avortement, ce qui est un mensonge éhonté. Son programme est qualifié d’ultra libéral par des gens qui ne savent même pas ce qu’est le « libéralisme » en économie. Au risque de décevoir tout ce  monde, François Fillon n’est rien de tout cela. Je le connais suffisamment pour pouvoir l’affirmer.  C’est un gaulliste social, plutôt colbertiste et jacobin, mais à l’esprit très pragmatique. Il a  compris qu’il fallait adapter notre pays  au contexte international créé par la mondialisation avec laquelle on est loin d’en avoir fini. Notre pays suradministré a bien besoin que l’on desserre le carcan, d’où la nécessaire cure de « libéralisme », que lui-même nomme d’ailleurs « rendre de la liberté »  aux Français et aux entreprises. Sur le plan sociétal, il a été le premier  à dire, au moment du vote de la loi Taubira, qu’on ne reviendrait pas sur le mariage homosexuel. Par contre, il a toujours affirmé qu’il faudra réécrire la partie de la loi sur la « filiation ». Ce qui est une position équilibrée dans laquelle se retrouvait d’ailleurs Alain Juppé. Européen réaliste, il avait voté contre Maastricht mais approuvé le traité de  Lisbonne, sa position est très proche de celle défendue par Giscard dans son projet « Europa ».  La force de François Fillon c’est d’avoir réuni sous sa bannière, grâce à la  primaire, la droite libérale, beaucoup d’électeurs catholiques et une grande partie des gaullistes qui sont les principales composantes de la droite française. On s’apercevra rapidement du réalisme qui l’anime : c’est un homme modéré, ce qui ne veut pas dire qu’il manquera de fermeté. Le  centre n’aura pas de raisons de le bouder. Son socle est solide pour peu qu’il tienne sa ligne jusqu’au bout.

L’arithmétique  électorale

On pouvait craindre que son programme dont on dit qu’il serait une purge amère (encore une outrance) ne soit un obstacle à sa désignation. Il n’en a rien été. Les Français, surtout à droite (ce sont ceux qui paient et n’ont droit à rien), connaissent l’état catastrophique dans lequel le pays est plongé. Les déficits et la dette ont atteint des niveaux depuis longtemps alarmants. Ils savent qu’il n’y aura pas de salut sans le redressement du pays, qui passe inévitablement par des efforts et quelques sacrifices. Le désarroi est tel qu’il est à l’origine de la constitution d’un vaste  marais d’un électeur sur cinq, voire sur quatre, complètement désabusé ; marais qui fera l’objet de toutes les convoitises de la campagne électorale. Si les errements du quinquennat ont provoqué une droitisation générale du débat public, il n’en reste pas moins que l’électorat socialiste peut jouer un rôle, soit en se remobilisant –ce qui est peu probable-, soit en se laissant séduire par des candidatures opportunistes, ou encore en s’abstenant. Pourtant, l’avenir n’est pas aussi ouvert que certains voudraient le croire. La France qui vote est divisée en trois tiers à peu près égaux : un petit tiers FN, un tiers de droite républicaine et ses alliés, un tiers de gauche. Dans ce conditions, on voit mal comment cette dernière pourrait figurer au second tour, d’autant plus que le retrait de Hollande a un effet dépressif et que Macron et Mélenchon refusent de jouer le jeu du rassemblement. Le candidat issu de la primaire de la gauche dite « belle alliance populaire », habillage on ne peut plus poétique pour désigner une bien triste réalité, ne concourra que pour un petit tiers au mieux du tiers de l’électorat. Macron va mordre un peu sur le centre droit, mais sans doute  pas assez pour gagner une place en finale, et encore une candidature Bayrou pourrait le contrebattre.  Et puis le vainqueur de la BAP, Mélenchon et les Verts vont se charger de l’en empêcher.

Une ligne droite

Il est  donc plus que probable que François Fillon se retrouvera au second tour face à Marine Le Pen et on voit mal aujourd’hui, toutes choses étant égales par ailleurs, qui pourrait sérieusement jouer les trouble-fête. On peut aussi parier que dans ce cas de figure, le bon sens de  la  part d’une majorité de Français dont on peut espérer qu’ils comprendront qu’une petite cure de liberté est vitale pour nous tous,  à commencer par les jeunes et les chômeurs, les portera à choisir un père de famille courageux et raisonnable plutôt que la représentante d’un parti d’extrême-droite qui tournerait notre pays en ridicule dans le monde entier en accédant au pouvoir. Le dernier sondage donne François Fillon à 32% au premier tour, et Marine Le Pen à 22%. Ce n’est qu’une photographie à prendre avec précaution. Elle est néanmoins révélatrice d’un rapport de force. Pour Fillon la ligne est toute droite. Mais le moindre signe de faiblesse, de complaisance ou de connivence sera aussitôt vécu comme une trahison. En effet, il ne faut pas sous-estimer l’exaspération qu’il a fort justement diagnostiquée, qui crée une exigence à laquelle il ne peut se soustraire. On connait l’homme. Il n’est  pas du genre à céder aux pressions, on a eu l’occasion de s’en apercevoir pendant la primaire. La victoire ne devrait donc pas lui échapper. A défaut d’être inévitable, elle lui est, du moins promise !

 


LES DONNEES INCONTOURNABLES DE LA COURSE PRESIDENTIELLE

France-faillite

 

L’année de tous  les risques.

L’année 2017 est présentée  par de nombreux médias et commentateurs comme l’année de tous les risques.  Il est vrai que les inconnues sont multiples, l’incertitude presque partout. Un bref catalogue sans entrer dans le détail : les Etats-Unis, avec Donald Trump l’imprévisible, le raidissement de la Chine, l’Europe avec  les échéances électorales et le Brexit, les frasques russes d’un Poutine ambitieux et gourmand, le terrorisme qui peut frapper partout à n’importe quel moment, …

La France est affaiblie.

Face à ce contexte, la France n’est pas au mieux de sa forme. Affaiblie par un quinquennat de laisser-aller, ses finances publiques sont exsangues, sa compétitivité toujours insuffisante, son pouvoir  politique pour peser sur les événements est réduit à la  portion congrue. C’est dire l’importance de  la  présidentielle 2017. Notre pauvre pays est divisé en deux blocs : à gauche et à l’extrême-droite, ceux qui prônent de continuer avec le même modèle social et économique, en aggravant ses dérives, à droite, celui  qui propose de relever le défi du redressement en se retroussant les  manches, au prix de quelques efforts, pour  permettre à la  France de reprendre son destin en main. Mais quoi qu’il en soit, les uns et les autres devront faire avec  la réalité qui tient en quelques constats chiffrés.

Un tableau accablant.

  • Déficit de compétitivité

Différentiel de charges  à la production avec l’Allemagne : 60 milliards, 140 milliards avec les taxes et les impôts.

  • Les dépenses : 1200 milliards (57,5% du PIB) >>> 47% du PIB dans la zone euro
    • Collectivités : 250 milliards
    • Budget de l’Etat : 375 milliards
    • Dépenses sociales : 580 milliards = 13% du total mondial (population : 0,94%)
  • Excédent commercial : Allemagne 200 milliards, Italie 40 milliards, …

        Déficit commercial de la France : 40 milliards d'euros soit 2,2% du PIB à comparer avec un excédent de 2,4% de la zone euro.

Entre 2012-2017, le  contre choc pétrolier a transféré 3% du PIB mondial des pays producteur vers les pays consommateurs et la politique monétaire expansionniste de la BCE a permis à la France d’emprunter 187  milliards en 2016 à 0,37%, pendant que l’euro a fortement chuté face au dollar. Notre pays n'en a pas profité pour se redresser. Au contraire.

En parallèle, l’économie française a décroché au sein de la zone euro :

  • 1,2% de croissance contre 1,7 % pour nos partenaires. Elle sera de 1,25% en rythme annuel sur les 5 prochaines années si rien n’est fait, et pourrait tomber à 0,75%.
  • L’industrie ne représente plus que 11% de la valeur ajoutée contre 17% chez nos partenaires.
  • Chômage à 10% .
  • 14,3 % de la population dans la pauvreté (réduction de 12,2%  à 9,8%  autour de nous).
  • Déficit budgétaire : supérieur à 80 milliards, 3,1% pour 1,8% en moyenne dans la zone euro.
  • Dette publique : 2170 milliards, 98,4% du PIB contre 90,6% en moyenne dans la zone euro.
  • Le choc fiscal a représenté 3% du PIB : 70 milliards sur 2011-2014.
  • Fiscalité du capital 60% contre 20 à 30% pour nos concurrents.
  • Hausse des taux à 10 ans : 60 points de base en 6 semaines à la fin 2016.
  • Pétrole de 40 $, il est passé à 55 $.

La  priorité des priorités est donc de soulager notre économie des charges qui la freinent.

La dégradation de l’environnement économique et la volatilité de la situation géopolitique commandent d’agir vite et fort, dès l’été 2017.

  • Reconstitution de l’offre compétitive, clé du retour au plein emploi et à l’équilibre financier,
  • Diminution impérative des dépenses publiques (10 points de plus que nos partenaires et prélèvement obligatoires 8,6 point au-dessus de l’Allemagne) : faire retomber le déficit public à 1,5% représente un effort de 45 milliards sur 2017-2018 !
  • L’économie de l’informatique, de l’intelligence et de l’internet qui a déjà modifié 40% de notre économie a un gros besoin de capital ! Pour le satisfaire, il faut ramener la  fiscalité du capital et l’impôt sur les sociétés à 25%.

Dans ce contexte, il n’y a pas de place pour une relance budgétaire.

Beaucoup de candidats vont nous refaire le coup du : « Encore une minute monsieur le bourreau ! », sans tenir compte de ces constats. Il faudra beaucoup de lucidité aux Français pour ne pas se faire piéger une nouvelle fois par  les  « belles paroles »  de ceux qui brassent des idées générales pour plus d’humanisme, de démocratie et de solidarité, ou qui affichent leur modernité  comme étendard, et qui restent prisonniers de concepts devenus obsolètes dans le monde que nous vivons. Le « vivre ensemble » commence par  rendre possible le plein emploi et donner  une espérance à la jeunesse. Le contexte international va devenir plus exigeant : tant mieux pour nos finances publiques.

En 2017, la France a rendez-vous avec son Histoire.

Elle peut choisir la voie du salut, en faisant le choix de François Fillon.

 


VŒUX 2017

Bonne année haddock001

 

A tous mes amis et lecteurs du bloc-notes, assidus ou non, je présente mes vœux sincères de  bonheur, de prospérité et de santé,  pour une année 2017 pleine de rêves assouvis, de projets réalisés et de joies multiples.

Notre tâche collective a sa feuille de route :

Relever les défis, braver les obstacles et aller de l'avant
pour atteindre les plus hauts sommets...

et construire ensemble
un avenir serein pour notre pays.

Passez de joyeuses fêtes du nouvel an et à très bientôt sur le « calepindh » !

 

Tintin Bonne annee neige

 


POESIE D'HIVER

Hiver

 

IL FAIT FROID

 

L’hiver blanchit le dur chemin

Tes jours aux méchants sont en proie.

La bise mord ta douce main ;

La haine souffle sur ta joie.

La neige emplit le noir sillon.

La lumière est diminuée…

Ferme ta porte à l’aquilon !

Ferme ta vitre à la nuée !

Et puis laisse ton coeur ouvert !

Le coeur, c’est la sainte fenêtre.

Le soleil de brume est couvert ;

Mais Dieu va rayonner peut-être !

Doute du bonheur, fruit mortel ;

Doute de l’homme plein d’envie ;

Doute du prêtre et de l’autel ;

Mais crois à l’amour, ô ma vie !

Crois à l’amour, toujours entier,

Toujours brillant sous tous les voiles !

A l’amour, tison du foyer !

A l’amour, rayon des étoiles !

Aime, et ne désespère pas.

Dans ton âme, où parfois je passe,

Où mes vers chuchotent tout bas,

Laisse chaque chose à sa place.

La fidélité sans ennui,

La paix des vertus élevées,

Et l’indulgence pour autrui,

Eponge des fautes lavées.

Dans ta pensée où tout est beau,

Que rien ne tombe ou ne recule.

Fais de ton amour ton flambeau.

On s’éclaire de ce qui brûle.

A ces démons d’inimitié

Oppose ta douceur sereine,

Et reverse-leur en pitié

Tout ce qu’ils t’ont vomi de haine.

La haine, c’est l’hiver du coeur.

Plains-les ! Mais garde ton courage.

Garde ton sourire vainqueur ;

Bel arc-en-ciel, sors de l’orage !

Garde ton amour éternel.

L’hiver, l’astre éteint-il sa flamme ?

Dieu ne retire rien du ciel ;

Ne retire rien de ton âme !

Victor Hugo


LA DINDE DE NOËL

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Un peu d’histoire.

Le soir du réveillon, dans beaucoup de foyers, on va mettre au four la « dinde ».  Une vieille tradition à laquelle on déroge de plus en plus : le  chapon ou les cannettes farcies viennent au menu, si ce ne sont rôtis exotiques de chevreuil ou de … kangourou. Pourtant, l’Histoire nous rappelle que c’était l’oie qu’on cuisinait pour Noël.  Cette oie, qu’on engraissait toute l’année pour la fête.  Mais voilà, en 1492, Christophe Colomb  découvrit  l’Amérique et … la dinde !

Après la conquête du Mexique par Cortès (1518-1521), les Jésuites introduisirent en Espagne, puis en Europe, l’élevage de cette grosse et savoureuse volaille.  Les Français en raffolent et la dinde figure au menu du banquet nuptial de Charles IX en 1570. Elle finira par remplacer l’oie de Noël. Son nom dérive de « poule d’Inde » qui désignait auparavant la pintade, pourtant venue d’Afrique, apportée par les Grecs et les Romains.  Mais la géographie, dans l’Antiquité, manquait encore de précision.

Depuis on a découvert une espèce mutante, avec la « Dinde du Poitou », une variété qui creuse, partout où elle passe, des trous… budgétaires ! 

Mais c’est une autre histoire !

 


NOEL ARRIVE

Noel tintin

 

Noël  arrive à grands pas.

Déjà la maison commence  à se remplir. Le  sapin est en place et attend l’arrivée  des  petits-enfants pour revêtir sa  parure d’or et de  lumière. L’heure est à l’intendance : préparer les  lits, anticiper  les  menus, remplir les frigos et congélateurs…

Voici venue la « trêve des confiseurs » et la pause qui va avec.

Quelques sujets  légers pour remplacer autant que possible ceux qu’une actualité plus grave nous impose. Nous allons laisser un peu de côté la politique.

Quelques coups de  pattes quand même avant de reprendre en janvier   

Le silence de Fillon excite tout le monde et ça donne un spectacle assez drôle ; la primaire  socialiste  compte sept candidats dont trois extérieurs au PS qui concourent en « invités » et quatre anciens ministres, tout ça pour un strapontin dans la course à gauche ( les 7 nains ?) ; leurs premières déclarations reprennent toutes les vieilles lunes de la  gauche ; Hollande fait déjà partie du passé, mais je ne peux pas m'empêcher de lui en vouloir de nous avoir fait perdre 5 ans, et les chiffres que l'Insee vient de publier sont sans appel (croissance 2016 encore abaissée à 1.2%,  1.5% en 2017 au mieux ). Macron devient la personnalité  préférée des Français, c’est le résultat de sa campagne marketing, avec  une  particularité : son stock de sympathie est nettement plus à droite (48%) qu’à gauche (36%).  Il  est facile de deviner ce qu’il adviendra quand le bon peuple découvrira qu’il est de gauche, purement et simplement. Christine Lagarde est finalement coupable mais « dispensée de peine ». C'est original ! Voilà un curieux concept que le FMI a eu raison de mépriser en la confirmant à son poste. Nous vivons une période vraiment étonnante.

Bon, on termine par une pensée pour nos amis allemands.

 


INTERVIEW EXCLUSIVE

Nos élus ont du talent !  

Dans la série, après Paul JEANNETEAU (Vice-Président de la Région Pays de la Loire) et Catherine DEROCHE (Sénatrice), voici Thierry MEIGNEN, Maire Les Républicains du BLANC-MESNIL, commune de Seine-Saint-Denis (93). 

BM T Meignen Maire 4001

UN MAIRE QUI DEFRISE ET QUI DECOIFFE !

Thierry Meignen est un maire qui défrise … la gauche et surtout le Parti Communiste à qui il a repris la mairie en 2014 après 82 ans de gestion sans partage. Blanc-Mesnil est une commune de 50 000 habitants qui faisait partie de la « ceinture rouge » de Paris. Depuis 2008, beaucoup d’entre elles ont changé de camp comme ses deux voisines, Aulnay-sous-Bois entre les mains de Bruno Beschizza et Drancy avec Jean-Christophe Lagarde… A 60 ans, Thierry Meignen fait partie de cette nouvelle génération de « repreneurs ».

Et sa gestion décoiffe (la stratégie d’entreprise, c’est son métier)  !

Cet enfant du Blanc-Mesnil, qui y est né et y a grandi, a en tête le souvenir d’une commune où il faisait bon vivre. Au bout de sa rue, c’était les champs de blé, et un peu plus loin, les tulipes de Gonesse. Alors, vous pensez, sa ville, il la connait comme sa poche, rue par rue. Il a vu l’agglomération grignoter peu à peu la campagne de "France". Aujourd’hui, Garonor, cet énorme complexe de hangars, l’autoroute du Nord et ses multiples bretelles et les « grands ensembles » de logements (les cités) ont remplacé le paysage agricole. Il a vu petit à petit sa ville se dégrader, son tissu industriel s’étioler, son centre-ville s’anémier, la vie paisible gangrenée par l’insécurité.

DH : Comment en arrive-t-on à se dire : « Il faut que je fasse quelque chose pour ma ville ! »

BM T Meignen Maire 5001Thierry Meignen : C’est venu comme ça. Un jour j’ai poussé la porte de la permanence de l’UMP, le RPR à l’époque, pour proposer mes services.  J’ai participé à quelques échéances électorales et je me suis aperçu qu’on pouvait faire autrement et que je pouvais être devant. Il y avait en moi l’envie de prendre la ville en main. En 2008, j’ai échoué de quelques dizaines de voix peut-être à cause de quelques grognons de notre camp qui vivaient mal leur mise à l’écart. Mais je n’ai pas dételé et en 2014 notre campagne a été couronnée de succès. Ce n’est pas rien d’affronter une machine qui tient le pouvoir et tous les rouages de la commune depuis très longtemps.

DH : Et qu’est-ce que ça fait au gamin de Blanc-Mesnil de se retrouver le premier magistrat de la ville ?

TM : Je vis un rêve éveillé. Je n’ai plus le temps de dormir, les dossiers sont multiples et il faut faire avec une administration qu’il a fallu reprendre en main. On n’arrête jamais. Mais imaginer sa ville, s’occuper de la qualité de vie des gens, c’est passionnant. C’est, de loin, le plus beau mandat. Crevant, mais passionnant !

DH : Qu’est-ce qu’on trouve en arrivant quand on prend une mairie aux communistes ?

BM T Meignen maire 2TM : D’abord, plus d’archives, plus rien ! Il y aurait plein d’anecdotes sur les factures bizarres qu’on a retrouvées de champagne ou de Ricard… Plus sérieusement, après 82 ans de gestion communiste, Blanc-Mesnil est une ville surendettée, délabrée, à la voirie dégradée et au patrimoine à l’abandon.  Ce qui frappe aussi c’est la paupérisation, probablement voulue, de la population. 90% de la voirie est à reprendre, les  écoles manquent de classes faute de gestion prévisionnelle et sont dans un état lamentable…

DH : Quelles sont les priorités du mandat ?

TM : Faire des économies pour réduire la dette est une absolue nécessité. Nous avons remis de BM miss ile de France001l’ordre dans la gestion en rétablissant par exemple la concurrence dans les marchés passés par la commune. Remettre la voirie à niveau, tranche par tranche, assurer la propreté, revitaliser le centre-ville en réintroduisant des commerces… Je veux tirer la ville vers le haut : par exemple avec une belle architecture. Un promoteur m’a dit, en réaction à ce que je lui demandais : « Mais je ne savais pas que je pouvais faire ça à Blanc-Mesnil ! ».  Valoriser la ville  est aussi très important : nous avons une équipe de judo de classe internationale. Mieux, la Miss « Ile de France » qui concourt pour être Miss France est blanc-mesniloise. Je veux redonner aux habitants de la fierté d’être de leur ville. Ainsi, c’est peu de chose, mais j’ai rétabli le blason de la commune dans toute notre communication. C’est encore de l’identité !

DH : Dans une ville aussi cosmopolite, les problématiques doivent être compliquées, non ?

BM T Meignen Maire 6001TM : Nous devons être nous-mêmes, et c’est très bien accepté. L’animation joue un grand rôle et je vais y revenir. Mais l’important est de rééquilibrer la sociologie. Nous avons le plus grand projet de rénovation urbaine avec l’ANRU non seulement de l’Île de France, mais de toute la France : 800 millions d’euros. Nous allons raser la cité des Tilleuls, aujourd’hui obsolète sur le plan habitat, et ses 2600 logements sociaux. Nous allons reconstruire un ensemble où l’on retrouvera non seulement les 2600 logements sociaux mais en plus 2400 en accession à la propriété, pour remettre de la mixité sociale. Le projet prévoit un parc paysager avec un lac au milieu car nous avons la place. En plus ce nouveau quartier est en limite de notre grand parc urbain auquel il sera rattaché. L’architecture sera soignée. Il faut donner envie de venir habiter chez nous. Faire du beau, mettre des fleurs et des arbres, c’est offrir un cadre de vie. Les gens se sentent respectés. Déjà, il commence à se dire tout autour que Blanc-Mesnil est la ville où il faut venir habiter. Ce n’est pas encore Neuilly, mais c’est l’idée…  Je plaisante !

DH : J’ai vu dans le journal municipal que l’animation, en effet, est très active.

TM : A Blanc-Mesnil, c’est comme aux Galeries Lafayette : chaque minute, il se passe quelque chose ! Pour les fêtes, nous avons une animation extraordinaire sur le marché de Noël avec un BM Libération001 véritable ours polaire et des jongleurs de tronçonneuses ! J’ai réinstallé la crèche sur le parvis de la mairie  avec des personnages grandeur nature. C’est très bien accepté par tout le monde. Nous avons institué aussi un concert du nouvel an, gratuit  avec des valses de Vienne. Tout cela c’est de l’identité culturelle. Pas besoin de grand discours. En 2014, pour la fête de la libération de Blanc-Mesnil, fin août,  j’ai fait venir des chars Patton et des GMC qui ont défilé avec des volontaires déguisés en G’is  pour les commémorations et le soir la population a pu danser au son d’un orchestre jazzy « Glen Miller ». Depuis, il est revenu tous les ans et c’est très apprécié, la foule est au rendez-vous. L’été, le parc urbain  devient « Blanc-Mesnil Beach » et offre tous les plaisirs de la plage à tous ceux qui n’ont pas les moyens d’aller à la mer. Nous avons aussi multiplié les services : avec BM proxi navettes001« Proxi-Mairie », sur un simple coup de téléphone, les services interviennent pour nettoyer un tag ou ramasser des immondices.  Nous avons mis en place des navettes gratuites pour les seniors  et rétabli la sécurité avec une centaine de caméras et une police municipale : les gens ressortent le soir alors qu’ils étaient calfeutrés chez eux à partir de vingt heures. Cet été, nous avons organisé un campus américain avec cérémonie du drapeau et des profs venus des Etats-Unis : ainsi les familles qui n’ont pas les moyens d’envoyer leurs enfants là-bas peuvent bénéficier de cours de langue sur place.

DH : Autrement dit, « bien dans sa ville, bien dans sa vie » !  Vous êtes aussi Conseiller régional. C’est un plus ?

TM : Le Conseil régional, c’est une sorte de petit parlement des maires de la région. Il faut y siéger. C’est important pour la coordination des politiques d’aménagement du territoire et pour la formation professionnelle. J’ai la chance de travailler avec Valérie Pécresse qui m’a confié l’important dossier du regroupement des services de la région et son déménagement en banlieue. C’est bouclé ! C’est vrai, c’est encore du temps supplémentaire. Je veux avant tout m’occuper de ma ville et j’aimerais faire un deuxième mandat pour aller jusqu’au bout de mes projets. « Jusqu’au bout de mes rêves ! »

DH : Une dernière question pour terminer : vous avez soutenu François Fillon, vous devez être heureux ?

BM Thierry Meignen maire 3TM : Depuis le début ! Oui, je suis très heureux, surtout pour lui. Parce que si une victoire est méritée, c’est bien celle-là ! Son programme me parle. J’espère maintenant qu’il va gagner la présidentielle. Nous serons tous mobilisés pour l’aider dans ce combat. Nous sommes ici dans la ville de Marie-Georges Buffet. Il va falloir que nous montrions nos muscles ! Ensuite, bah… j’espère bien qu’on pourra se retrouver pour inaugurer mon nouveau quartier.  Je serai heureux d’accueillir le Premier Ministre pour couper le ruban, surtout si c’est Bruno Retailleau que j’apprécie beaucoup.

DH : Et si c’est Valérie Pécresse ?

TM : Même bonheur !

 


« ça fait rire les oiseaux, oh, oh,oh,oh … »

Haddock se marre

Et Archibald !

 

L’impayable  Peillon entre dans primaire de la « belle alliance populaire », à cause de sa « conscience », dit-il… Celle-ci ne lui avait pas rappelé qu’il fallait payer aussi ses cotisations à son parti quand on lui doit son élection… C’est fou comme c’’est variable la bonne conscience !

Jamais en retard d’une facétie, l’étroite-du-bonnet-écolo-bobo,ci-devante Maire de paname, je veux dire Hidalgo, s’est précipitée pour le soutenir ! Le voilà paré !

Macron en ado hystérique à la fin de son meeting : on attend maintenant  la poussée pubère !

Il y aura bien une femme à la primaire socialiste : ouf !  Sylvia Pinel aura au moins les voix de ceux qui ont défiscalisé en investissant de l'immobilier.  

L’inaudible Jean Marc Ayrault, l’étranger aux affaires, a exprimé sa colère contre Poutine au sujet d'Alep. Il paraît que le tsarevitch est terrorisé !

Étrange quand même : l’ex-candidate à la présidentielle du PS, ex-épouse du président, toujours ministre d'un gouvernement PS, envisage éventuellement de soutenir un candidat, Macron, qui ne passe pas par les primaires du PS et qui ne soit même pas Castriste comme Mélenchon ! On s’y perd !

Bernard Cazeneuve s’y croit. Il n'a pas compris qu'il n'était là que pour 5 mois et pour expédier les affaires courantes.

Hollande compte les jours disent ses proches, ben nous aussi !

On va  pleurer ! A presque 80 ans, Elkabbach est viré et ne présentera plus l'interview politique du matin qu'il menait depuis 1987… 

Les RDV du jour : hier c’était la date limite pour le dépôt des candidatures à la primaire de la gauche ; C’était aussi l’ouverture au public de la 4e réplique de la grotte de Lascaux. N’y voyez pas de rapport !

Tsipras est généreux !  En bon gaucho, pour Noël, il a décidé de faire de gros cadeaux à ses retraités et à ses ménages modestes avec l'argent des autres, c’est-à-dire des Européens, c’est-à-dire nous, et sans notre accord. Sympa le Grec !

 


FILLON : LE DEFI DE LA LIBERTE

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Tout commence.

François Fillon a été désigné pour représenter la droite et le centre dans la course à l’Elysée. Son score lui procure un socle qui le rend incontestable. Cela dit, tout commence. On entre dans le dur et subitement tout ce que la France compte d’officines intello-gaucho découvre son programme qu’elles avaient regardé distraitement jusque-là et, horreur, il ose toucher à la Sécurité sociale !  Alors on fait jouer les grandes orgues de la « privatisation » et sur tous les plateaux télé, dans toutes les rubriques, et à toutes les occasions, lui ou ses représentants sont sommés de s’expliquer. La terreur intellectuelle est de retour, sondages à l’appui. Question centrale posée par Léa Salamé, la gourdasse de service sur une radio : « Alors le rhume ne sera plus remboursé ? » !!!  Drôle de question, non ? … L’étonnant c’est que son interlocuteur, Jérôme Chartier, d’habitude incisif, cafouille pour lui répondre, au lieu de la renvoyer dans ses cordes. Personnellement, Je ne suis jamais allé voir mon toubib pour un rhume qui en général passe tout seul. Le moins qu’on puisse dire c’est que cette première passe d’arme n’a pas été bien gérée du côté Fillon et on a l’impression d’assister  à un rétropédalage contre-productif. L’idée du « panier de soins » était bonne et la répartition des remboursements avec les mutuelles n’est pas choquante. Pourquoi noyer le poisson ?

Sous le feu des tirs croisés.

C’est le défi que François Fillon va avoir à relever. Nous sommes dans un pays où la liberté est chérie sur tous les tons, mais où le libéralisme est très mal vu. Soumis depuis des années aux divers tranquillisants « dette », « déficit », « trou de la sécu »…, le bon peuple savamment interrogé répond majoritairement qu’il ne souhaite pas la suppression de 500 000 emplois publics et à 90% refuse qu’on touche aux retraites ou à la santé. On ne change pas les politiques qui échouent ! Peu importe qu’elles soient la cause du chômage de masse, de la paupérisation des jeunes, du blocage des carrières, des salaires gelés, du transfert des charges sur les générations futures…  Une large majorité de Français est d’entrée de jeu hostile à toute espèce de réforme libérale. Même le Front national a renoncé au libéralisme que défendait naguère Jean-Marie Le Pen. Le  candidat de la droite et du centre devra donc faire campagne sous les tirs croisés des gauchos de tout poil, frondeurs ou pas du PS, frontistes de gauche méluchiens, cégétistes doctrinaires (sic), syndicalistes FO et Sudistes, en passant par toutes les nuances des verts et même par les habituels cracheurs dans la soupe de chez nous, centristes ou LR, et forcément des outrances verbales national-communardes de Philipot.

Le pire serait de reculer.

Il faut donc faire face à la calomnie, au mensonge, à la désinformation et à la caricature. François Fillon est persuadé que les Français peuvent entendre la vérité. Il faut qu’il reste sur cette ligne-là qui a fait son succès dans la primaire. Surtout qu’il n’écoute pas les sirènes du compromis et tous les « tristes-sires », du centre ou d’ailleurs, donneurs de conseils, il détruirait ce qui fait la force de son projet : l’homogénéité.  Il a la capacité de le faire partager par la majorité des Français, en lui communiquant de la passion en plus de la raison.  Il a pour le faire, un vecteur puissant qu’il a réveillé : le soutien de l’institution qui fonde notre société, la famille, et l’esprit de fraternité qui est sa marque de fabrique gaulliste. C’est sur cette lame de fond qui s’est levée qu’il lui faut maintenant surfer. La société civile peut entendre son message. Bien sûr, les « politiques » de la « bienpensance » vont se charger de le brouiller. L’enjeu est désormais dans la pédagogie et l’organisation stratégique. A lui de mettre en place une équipe cohérente et homogène, susceptible de porter en chœur les bons « éléments de langages ». Il  est urgent que tous parlent d’une seul voix et avec clarté, sans donner l’impression de tourner autour du pot. A lui de diffuser les bons argumentaires à tous ses relais pour faire passer le message jusque dans la moindre chaumière.

En réalité, il avance sur un champ de ruines.

L’Etat providence est en faillite. Le choix politique n’en est que plus vital. L’Etat-qui-peut-tout est à bout de souffle et sans les réformes difficiles que François Fillon propose, l’avenir des générations futures est compromis, celui de nos enfants. N’ayons pas peur ! Sans elles, il sera impossible à la France de retrouver sa puissance et surtout de créer les richesses nécessaires à l’amélioration du niveau de vie de sa population. Oui, il est possible de ne pas remplacer 500 000 emplois publics en 5 ans (700 000 fonctionnaires de trop selon l’IFRADE !). Oui, il est possible d’économiser 100 milliards sur 1200 milliards…  Sa chance, à François Fillon, est unique : il a en face de lui un gouvernement en capilotade, mené par un Premier Ministre qui, en guise de politique générale, se fait petit boutiquier pour dresser l’inventaire des échecs d’un quinquennat présentés comme d’insurpassables réussites ; il a en face de lui un paysage politique morcelé avec une gauche émiettée et éperdue, des écologistes à la rue, et même un Front National déstabilisé. L’heure est aux convictions, aux choix courageux et à la constance. La débacle inouïe de la fin du quinquennat à laquelle on assiste a au moins une vertu : celle de convaincre les Français d’engager les transformations radicales nécessaires au redressement de notre pays, comme en 1958. Quel meilleur signal peut-on envoyer aux autres démocraties et à l’Europe, que celui du coup d’arrêt donné à la contagion populiste et aux forces obscures socialo-marxisantes du déclin. Avec François Fillon, la France va renouer avec le progrès et la défense de la liberté. En vrai, en actes, pas seulement en mots, pas seulement en hurlements. Mais pour le réaliser, sa main ne doit pas trembler !

Comme il l’a dit devant les parlementaires « Les Républicains » : « ça n’est pas en zigzaguant qu’on convainc et ça n’est pas en négociant des compromis qu’on va redresser la France ! » 

Il va falloir tenir cette ligne jusqu’au mois d’avril !

François, tu n’es pas seul !

 


MACRON : CET HOMME EST DANGEREUX… SURTOUT POUR LE PS !

Macron prophète

 

« Aujourd’hui, on tue le PS ! »

C’était le mot d’ordre de son meeting de samedi dernier. L’équation est simple : après les disruptions sur les territoires des autres, il a compris que se contenter d’être un candidat attrape-tout n’avait guère d’avenir, et qu’il lui fallait donc s’appuyer sur un socle, et justement, ce socle il ne pouvait le trouver qu’à gauche, face à une droite de conviction et un centre qui le fuit pour cause existentielle. Il lui fallait auparavant éliminer Hollande. Avec le concours objectif de Manolito, c’est chose faite. Mais pour être un candidat de substitution au locataire de l’Elysée, il ne pouvait  pas se contenter du discours traditionnel des « sociaux-libéraux »  depuis Stirn et Stoléru, sur le dépassement des clivages. Il se doit donc de séduire l’électorat de la gauche modérée en gommant son image de chouchou des électeurs de droite. Avec une autre préoccupation : tout faire pour éviter un affrontement avec son concurrent direct qu’est l’ancien Premier Ministre qui chasse sur les mêmes terres électorales que lui.

La grande misère intellectuelle de la gauche.

La gauche archaïque, antilibérale et postmarxiste (ou marxiste tout court) ne restera pas inerte.  Elle délègue en renfort d’Hamon et de Montebourg , l’impayable Peillon pour dézinguer le « Brutus ». Ces gens-là ne mesurent toujours pas l’inadéquation de leurs idées et de leurs solutions avec la réalité, qui devrait pourtant se mesurer à l’aune de leurs échecs sur le chômage, la fiscalité et la dette. Le dernier avatar de cette pensée vérolée, de cette idéologie du déni et du mensonge, c’est  la déclaration de Ségolène Royal, à Cuba, aux funérailles de Castro qui défendait, au nom  de la France une dictature, en assurant que les droits de l’homme y sont respectés… Le stade ultime de la  perversion des esprits ! Et le pauvre Manolito, qui ose plonger dans ce marigot qu’est la « primaire de la belle alliance », va être obligé pour mettre en œuvre la  « réconciliation » de reprendre à son compte les ficelles usées de cette gauche n’ayant rien à proposer, hormis la  critique véhémente de la droite réac. On comprend que se battre sur ce registre-là est risible. L’empoignade avec ses concurrents promet de bons moments  de bonheur. C’est une aubaine pour un Macron qui s’est bien gardé de faire la même erreur. Si le concours des égos à la primaire socialiste met en spectacle la vacuité de la gauche, carrefour des ambitions personnelles et image vivante de la décomposition du parti socialiste, en opposition, le « festival Macron » de la porte de Versailles offre un contrepoint dynamique et plus séduisant. Sauf que la communauté socialiste reste attachée à ses utopies ce qui explique les limites de l’exercice de l’ancien ministre de l’économie qui, par exemple, ne touchera pas aux 35 heures… Il est donc condamné à être un « progressiste immobile ».

La « bulle » Macron.

Dans le paysage de cette gauche « sinistrée » (totologie, puisque « senestre » = gauche), la différence Macron a créé une « bulle d’opinion ». Cette bulle est constituée à la fois du regard clément que l’électorat de droite et du centre jette sur ce qui est apparu d’abord comme un « opni » (objet politique…) de gauche, et de l’attente de renouvellement qui travaille une partie de celui de la « gauche moderne ». Mais il apparait dans toutes les études d’opinion que l’alternative qu’il représente repose sur une ambiguïté avec une préférence des électeurs de droite et un soutien beaucoup moins évident dans le peuple de gauche. On retrouve là toutes les caractéristiques d’une « majorité de papier » qui ne se retrouve jamais dans les urnes, un phénomène bien connu. Le candidat de la  « mondialisation heureuse » pourrait bien connaître le même destin que celui de « l’identité heureuse ». Sa candidature peut s’inscrire dans le paysage politique, mais elle ne fera que consacrer  le désarroi de la gauche et sera de toute évidence en concurrence avec le candidat de la gauche dure qu’est Mélenchon et qui capte assez largement les voix jusqu’à la gauche du PS et celui qui sortira de la « primaire de la belle alliance populaire ». Un  marché bien encombré, surtout si on ajoute le candidat des écologistes…Avec à la clé le boulet que constituerait le soutien de ces socialistes sectaires dont l'icône est la bécasse du Poitou.

Une « révolution » en poil de chameau.

Un meeting avec 10 000 personnes, même si on en annonce 15 000 (vieille ficelle) peut galvaniser, mais ça ne remplit pas pour autant les urnes. On trouvera bien ici ou là quelques transfuges centristes ou autre comme Arnaud Dutreil qui viendront se brûler les ailes comme autant de papillons à la recherche de la lumière. La vérité, c’est que Macron est un candidat de la « France d’en haut » qui ne capte pas les ouvriers et les populations démunies au regard de l’emploi et des revenus. Il n’intéresse guère tous ceux qui sont en « mal d’identité » ou qui se sentent oubliés. Des électorats déjà préemptés par la gauche dure ou le FN pour les premiers, par la droite pour les populations de la France périphérique en mal de reconnaissance. Il ne suffit pas de toucher les CSP+, les cadres supérieurs, les comblés de diplômes et de revenus, le microcosme des start-upers, pour remporter une présidentielle. Cette gauche caviar ou bobo qui se croise dans les salons germanopratins entre banquiers et chefs d’entreprises « modernes ». Macron propose un mélange de mesures de gauche à d’autres plus libérales et il faudrait un miracle  pour qu’il parvienne à donner une cohérence à ce programme puzzle qu'il élabore en marchant. Le risque est de promettre tout et son contraire, reprendre d’une  main ce qu’on donne de l’autre. Il ne suffit pas de proposer un nouveau modèle de société qui tienne compte de la mondialisation en s’appuyant sur des évidences comme l’émergence de l’économie de la connaissance et de l’innovation. En cela, il trouvera François Fillon sur sa route avec des arguments et un pedigree beaucoup plus convaincant. Car  ce que les Français réclament avant tout, ça n’est pas seulement un changement politique, c’est la fin de l’impuissance publique. Sur ce dernier point, Macron n’a pas fait la démonstration de sa capacité.

 


ALAIN JUPPE : LE REVE EVANOUI

ALAIN-JUPPE-STRASBOURG

Le retour sur terre a été brutal pour celui que les sondages pendant plus de deux ans mettaient au zénith de la faveur des Français. Comment a-t-il  pu rater à ce point la réalisation de ce qui était pour lui une chance inespérée de parvenir au poste qui lui était promis naguère et auquel il avait dû renoncer face à l’adversité de courants contraires. La fondation de l’UMP n’avait-elle  pas été faite justement  pour lui servir de rampe de lancement ?

Ce retour en grâce était inespéré.

Alain Juppé s’est donc repris à rêver de la magistrature suprême quand un soir à des « Paroles et des  actes » il a fait un véritable carton. Il  avait conquis un auditoire qui lui avait permis de prendre une longueur d’avance dans la course. Avec habileté et un art consommé de la stratégie, il a réussi à tenir la tête très largement dans l’opinion publique. Il a semé son parcours de repères en formes de livres permettant d’affiner son approche des réformes et des projets qu’il souhaitait mettre en oeuvre. Il a choisi certainement après mûre réflexion et probablement aussi par sa perception de la réalité, un positionnement volontairement modéré sur beaucoup de sujets, qu’il s’agisse de l’Islam, de la réduction du nombre des fonctionnaires ou de la diminution de la dépense publique. Son concept de retour à « l’identité heureuse », en reprise inversée  de « l’identité malheureuse » constatée par Finkielkraut, paraissait même un objectif rassurant qui aurait dû plaire à une large majorité de Français.  Jusqu’au début de la  « Primaire » qu’il avait appelé de ses vœux, tout allait bien pour lui.

Une primaire « candidaticide »

C’était sans compter sur la campagne de la primaire de la droite et du centre. Aujourd’hui, on peut le dire, Alain Juppé n’a pas démérité : il a mené honnêtement campagne et a montré qu’il était à la hauteur dans les débats à la télévision. Pourtant le résultat a été sans appel. Alors que s’est-il  passé ? Le premier de la classe doit s’attendre à être la cible de tous les autres. Et cela n’a pas manqué de se produire. Dans la stratégie d’Alain Juppé il y avait deux failles qui pouvaient être exploitées pour le faire chuter : le soutien de Bayrou et l’appel aux électeurs de gauche, pudiquement nommés « déçus du hollandisme ». Il a sous-estimé l’impact qu’elles  pouvaient avoir sur le cœur de l’électorat de la droite. Il faut dire que le pilonnage de Nicolas Sarkozy sur ces deux thèmes a été violent. Le thème de « l’identité heureuse » habilement détourné a aussi servi de cheval de Troie pour faire exploser un axe de campagne majeur, trop intelligent sans doute ! Alain Juppé, c’est dans son caractère, s’est raidi sur ses choix, mais ce faisant, il a oublié de parler suffisamment au cœur de son électorat, pendant que Fillon et Sarkozy s’y employaient chacun à sa façon. De ce fait, ceux qui voulaient le faire passer pour un réformateur mou au positionnement trop conciliant sur les sujets chauds ont réussi, alors que dans son programme on trouve toutes les  mesures souhaitées et fermes aptes à combler un électeur de droite. Il n’a pas cherché suffisamment  à répondre aux attentes de la droite, s’adressant davantage au centre qui, on le sait, est un ventre mou. Et ses « attaques » sur la faisabilité du programme de ses adversaires, et notamment  des propositions de François Fillon, sont tombées à plat. Le débat de l’entre-deux tours a été significatif : techniquement les deux candidats ont fait jeu égal, pourtant les sondages des jours suivants ont désigné un vainqueur assez largement, François Fillon. C’est donc que son discours était plus attendu par l’auditoire (8 millions de personnes) que celui de son concurrent : autrement dit, c’est sur le contenu que ça s’est joué !

Les petits riens qui font perdre

Une défaite, c’est souvent aussi plein de petits riens qui s’accumulent. Si Alain Juppé n’a pas commis « la » faute  majeure, il a, ici et là, laissé passer des mots ou des gestes qui ont pu le desservir : les « 200 000 immigrés que la France peut accueillir chaque année sans que ce soit trop » (l’émission politique), c’est peut-être vrai mais pas à dire, l’écharpe rouge qu’il a arboré un temps de sa campagne alors que d’habitude il en porte une bleue, les expressions qui « datent » comme le « Prisunic » ou « j’ai la pêche ! ». Et c’est vrai, l’image compte, et dans les débats, il ne pouvait pas cacher son âge, et ça aussi a pu jouer, bien qu’aucun de ses concurrents n’ait osé l’attaquer là-dessus, sauf peut-être Bruno Le Maire, mais indirectement.

Une lame de fond

Le résultat, personne ne l’avait prévu. Sarkozy a peut-être tué Juppé, l’entraînant dans sa défaite, comme il a entrainé indirectement et par contre coup le retrait de François Hollande. L’élection était jouée dès le 1er tour en faveur de François Fillon, avec 44% des voix : le cœur de la droite a répondu avec une étonnante homogénéité. Là encore, Alain Juppé n’avait pas mesuré suffisamment ce ras-le-bol profond du pouvoir en place, au point que, pour nombre d’électrices et d’électeurs, tout ce qui peut apparaître comme composition avec les sortants est insupportable. Il a donc payé très cher ses appels au vote à un électorat extérieur à celui de  la droite et du centre. Celui-ci n’a en effet que partiellement répondu. La France s’est « droitisée » sous les excès doctrinaires de la gauche en place. La vague dont a bénéficié François Fillon et qui s’est exprimée par le vote n’est que la partie émergée de l’iceberg : elle aura un prolongement dans la vraie  présidentielle, nul ne doit en douter. On a observé un basculement du vote dans les communes rurales, là-même où le FN avait percé. L’attente d’une droite bien campée sur ses valeurs et les affirmant sereinement  est beaucoup  plus forte que les observateurs « bien intentionnés » ne le pensent. Il suffit de voir le subit tir de barrage et les tentatives pour effrayer les Français sur le programme de François Fillon depuis sa désignation. Les discours les plus violents venant du FN, justement. De fait Marine Le Pen a perdu en moyenne dix points dans les sondages. A gauche comme à l’extrême-droite, on se trompe de cible. La lame de fond est de nature identitaire plus que socio-économique : plus que les catholiques pratiquants, c’est la « culture chrétienne » qui se réveille à quoi s’ajoute l’envie de vérité, de dignité et d’honnêteté, François Fillon cochant toutes les  cases de ces critères.

Je comprends l’amertume que peut ressentir Alain Juppé. Je n’ai pas voté pour lui, mais j’aurais pu. Je n’ai pas non plus aimé les attaques ignominieuses dont il a été l’objet de la part de petits clans pratiquant plus la calomnie et la désinformation que l’argumentation. Je lui pardonne la réaction agressive à l’égard de son concurrent au début de la semaine du 2ème tour, d’ailleurs  il l’a certainement payée dans les urnes. Le destin est ainsi. Il avait de bonnes raisons d’y croire, mais son programme trop raisonnable n’était pas dans l’atmosphère du moment. La chute n’en est que plus dure. Cependant, son devoir c’est de faire contre mauvaise fortune bon cœur, dès lors que l’élection a été loyale. On a besoin de lui pour gagner en 2017. Son devoir est de faire campagne. Je ne doute pas, que la déception digérée, il joue le rôle qui convient à un homme d’Etat de premier plan, ce qu’il est et reste !  

 


HUMEUR DU DIMANCHE

 

Archibald en colère

 

Scories de fin de règne

Touraine débloque 100 millions pour les hôpitaux. Et allez donc… Avec quels sous ?

L’écologie punitive : on l’a vue à l’œuvre avec l’épisode de pollution sur Paris et la mise en place de la circulation alternée qui ne résout rien, mais pour le principe… d’emmerder  tout  le monde.  Mieux, à partir du 1er janvier, une vignette va exclure les véhicules polluants  qui sont ceux, en général, des personnes qui n’ont pas les moyens d’en changer.  Mais depuis la fermeture de la voie sur berges, on sait que Madame  Hidalgo est têtue et bornée. Alors que la passionnaria castriste s’en mêle, le pire n’est pas loin : on débloque subitement des aides. Encore des dépenses non financées !

Primaire de la gauche : ça flingue dur ! Voici l’impayable Peillon en service commandé pour dézinguer Manolito, pendant que Cambadélis se  démène  pour ramener sur le ring Mélenchon et Macron. Aucune chance d’y parvenir. Surtout  que le bellâtre qui a réuni 10 000 fidèles à Paris se sent pousser des ailes à défaut de la voix. Mais où sont les femmes ?

ND des Landes : le summum de la reculade  avec prétexte éculé. On sait  maintenant qu’on a un eunuque à Matignon. La démocratie est bafouée, la République piétinée… Comment voulez-vous que les Français estiment un tel pouvoir !

Du côté du Brexit

Le Brexit fait fuir les avocats : 810 venus d'Angleterre et du Pays de Galles seront ainsi enregistrés d'ici la fin de l'année en Irlande, qui s'ajouteront aux 1.347 déjà enregistrés depuis le début de l'année, a précisé la Société irlandaise. Ces chiffres représentent une augmentation de 275% par rapport à l'année dernière et le nombre d'avocats est supérieur de 500 au précédent record de 2008. Parmi ces nouveaux enregistrements, figurent 117 personnes appartenant au cabinet d'avocats Freshfields Bruckhaus Deringer, l'une des plus grandes sociétés de conseils juridiques dans le monde. Freshfields a en effet manifesté son souhait de pouvoir continuer à gérer les affaires localisées dans l'Union européenne. 

Les banques britanniques veulent rester soumises à la législation européenne dans les cinq années qui suivront le Brexit. Le beurre et l'argent du beurre  ! Un document consulté par Reuters et rédigé par trois cabinets juridiques pour le compte des banques met en lumière le choc potentiel que pourrait subir l'économie britannique et européenne si les banques ne bénéficiaient pas d'une phase de transition au-delà de la période de deux ans qui débutera quand le gouvernement invoquera l'article 50 du traité de Lisbonne. S'il n'y a pas d'accord sur une transition, il y a un risque que certaines banques ne puissent pas déplacer une partie de leurs activités en dehors de la Grande-Bretagne ou mettre en place de nouvelles filiales à temps, peut-on lire dans le document. Ce dernier estime que trois ans au moins seront nécessaires pour que les banques puissent relocaliser leurs activités.

L’Union reste ferme : ce qu'on voit pour l'instant c'est une Europe totalement unie, parlant d'une seule voix, celle de Michel Barnier en charge des négociations. Aucune déclaration dissonante. Et la voix européenne est ferme, très ferme. Pas de concession. Pas de passeport européen sans libre circulation. Et surtout pas de calendrier à rallonge. Barnier a été clair cette semaine : tout doit être bouclé en 18 mois.

Bataille avec le parlement britannique : Thérèsa May devra faire avec.  Une bataille supplémentaire qu’elle n’avait pas prévue. Car la majorité des députés n’est pas favorable au Brexit.

Hausse des taux 

Les médias français évitent d’en parler. Certains fonds spéculatifs s'intéressent à la dette française. Le patron d'un des plus gros fonds spéculatifs, David Tepper, recommande de jouer à la hausse les taux d'emprunt de l'État français. En deux mois, les taux d'emprunts à 10 ans, le taux de référence, de la France est passé de 0,20% à 0,80%. Plus frappant, l'écart entre la dette allemande et la dette française se creuse. Quand nous empruntons à 0,80%, les Allemands empruntent à 0,37%. Et pendant la même période, l'écart entre l'Allemagne et l'Espagne et même l'Italie pourtant en crise politique s'est réduit. A 0,80% nous restons à des taux historiquement bas, mais compte tenu du dérapage permanent de notre dette nationale, chaque point de hausse de taux nous coûte des milliards d'euros qui viennent plomber notre budget et nous éloigne encore un peu plus de l'objectif des 3%.

La défiance des investisseurs vis-à-vis de la dette française  s’explique pour trois raisons : d'abord l'absence de réforme structurelle, nos indicateurs économiques toujours aussi médiocres (taux de chômage, balance commerciale, déficit budgétaire, dette), et la crainte des élections françaises. Les marchés prennent en compte maintenant systématiquement le risque populiste, c'est-à-dire la victoire d'un candidat populiste ou le blocage des parlements faute de majorité absolue. Jusqu'en mai, la France risque donc d'être sous le feu des projecteurs.

Et à droite ?

Deux saboteurs de l'union :

MAM, se lance, c'est toujours le pouvoir de nuisance des chiraquiens.

Guaino se prend pour le sauveur. On lui pardonne , c'est  Noël. Faudrait tout de même pas qu'il se prenne pour Jésus ! Ego toujours  boursouflé...

Dupont Teigneux : il  a le privilège de l'ancienneté dans l'aveuglement gaulliste fossilisé.

 


LE RETOUR DU « POLITIQUE »

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Eloge de  la démocratie représentative.

La démocratie représentative n’est pas morte. Certes, on vous dira que les partis politiques chargé de l’organiser ne vont pas bien. Mais excepté le parti communiste dans les années cinquante, qui peut me dire quand ils allaient bien. Dans notre  pays, à la différence de l’Allemagne notre voisine, ils ont  toujours eu des effectifs  étriqués, à l’image de nos syndicats.  Ils n’en sont pas moins utiles  pour autant. Bien sûr, il y a les périodes de vaches maigres, comme celle que vit le PS avec un trou d’air phénoménal dans les adhésions. Cela peut se comprendre à la vue du spectacle auquel se livrent ses leaders et surtout faute d’avoir fait son aggiornamento. Tant qu’il ne tranchera  pas entre  la vieille garde marxisante et ses vieilles lunes et un projet clairement social-démocrate à l’allemande, il en restera à ses querelles intestines. La crise du PS est d'abord une crise de projet. De l’autre côté, « Les Républicains » se portent plutôt bien et pourtant le parti revient de loin, il  aurait pu même disparaître sous les effets conjugués de la guerre fratricide Copé-Fillon et de l’affaire Bygmalion. Mais voilà que la primaire qu’il a su organiser correctement, avec 80 000 bénévoles dont il a fourni le gros des troupes, lui donne un coup de jouvence et un apport d’argent  pour la campagne qui est le  bienvenu. Le voila muni d'un projet et d'un chef pour le mettre en oeuvre. N’en déplaise aux grincheux, la démocratie fonctionne. Les Français se méfient des partis, c’est vieux comme De  Gaulle. Mais il en faut. Et je ne crois guère aux initiatives qu’on voit fleurir ici et là sur internet, ou mises en scène comme la candidature Macron. Elles ne peuvent être que l’écume de la démocratie, parce que ceux qui portent ces initiatives ne croient à rien. Et ils ne sont pas seuls à se servir des réseaux sociaux. Les  partis traditionnels savent eux aussi y être très présents par différents biais. On découvre ainsi, par exemple, que François Fillon a utilisé des logiciels sophistiqués de ciblage tant pour le porte-à-porte que pour les messageries électroniques.

La démocratie connait des hauts et des bas.

S’il y a bien un peuple  difficile à satisfaire, c’est bien le peuple français.  Sa  mentalité y participe : soif d’absolu, goût pour la rhétorique, attachement à la théorie et pragmatisme atrophié, contestation systématique... Les Français sont attaché aux promesses et de ce fait ils seront toujours déçus, même quand elles sont tenues, parce qu' alors ils ne le croient pas. Qui sait que Nicolas Sarkozy a tenu plus de 80% de ses promesses faites en 2007, malgré la crise de 2008. Il a été jugé sur le chômage que sa politique avisée n’avait pas eu le temps de faire reculer suffisamment. On en déduit alors une incapacité à résoudre les problèmes. Il est facile d’imaginer les dégâts que peut faire un quinquennat comme celui qui se termine : là, on peut dire que les promesses n’ont pas été tenues, ni celles faites pendant la campagne de 2012, ni celles faites depuis. La conséquence, c’est que l’électorat de gauche est désabusé. Je voudrais attirer l’attention sur une précaution qui n’est jamais prise dans les jugements, y compris par les politiques ce qui est inexcusable comme le sont aussi les médias : la part du contexte. On devrait toujours resituer dans le contexte du moment. On préfère jouer sur la faculté d’oubli et l’émotion. C’est ça qui tue la politique ! Et les réseaux sociaux n’ont rien arrangé : le faux y circule bien plus que le vrai et les Dr. Yfaucon et Yaka y pullulent. De quoi déboussoler le citoyen lambda. Rappelons ici que la politique doit faire avec la réalité et que celle-ci est mouvante : la politique n’est donc que l’art du possible.

Plus rien n’étonne.

Les citoyens français s’intéressent médiocrement aux convulsions historiques du pouvoir en place créant d’étranges situations : en quelques jours, le président de la République a renoncé à un second mandat, son Premier ministre a démissionné, et a été aussitôt remplacé. Les événements politiques n’ont peut-être jamais été aussi surprenants depuis la création de la Vème République et jamais, dans le même temps, ils n’ont eu moins d’influence apparente sur notre vie quotidienne. Car, au fond, le sujet d’agacement qui est dans les têtes, c’est plutôt la restriction apportée au trafic automobile, imposée avec entêtement par une maire de Paris incapable de redescendre de sa planète écolo-bobo. L’effondrement de nos gouvernements ne nous inquiète plus, les dirigeants passent  mais notre routine quotidienne n’en est pas affectée. On peut y voir un signe fort du déclin de la politique, alors qu'en réalité nous sommes protégés surtout par la solidité de nos institutions. Nous assistons à une fin de règne et les Français en ont bien conscience, c’est pourquoi ils ne s’inquiètent pas. Ils savent que dans moins de six mois ils auront la parole et que le pays retrouvera un gouvernement stable pour les cinq prochaines années.   

La vérité vaut toujours mieux que la démagogie.

Le déclin de la politique est lié au rejet de la réforme, il est induit par le marasme économique, par le chômage, par l’accroissement des inégalités. Pour changer les choses, pour échapper à la pente qui nous fait glisser vers la régression, il faut qu’une nouvelle direction nous propose des réformes drastiques. Il faut aussi, et surtout, que les gouvernés acceptent les propositions courageuses de leurs gouvernants. Le retour du « politique » va avec la vérité et un corps de pensée. Ce n'est pas pour rien que près de 70% des 4,2 millions de votants à la primaire ont voté pour François Fillon. C’est le chemin qu'il veut emprunter, comme Gerhard Schröder l’a fait en Allemagne. Ce n’est pas le plus facile. Il y faudra beaucoup de pédagogie pendant la campagne et pour cela, lever une armée de porteurs de son projet pour ne pas laisser place au démolissage systématique des Cassandre de tout poil. C’est là que le parti est utile avec sa force de frappe militante. Il faut l’emporter d’abord sur toutes les forces de la conservation qui vivent sur des acquis considérés comme inaliénables. Il faut  l’emporter aussi sur le populisme de l’extrême-droite toujours prête à faire feu de tout bois et à changer de discours. Elle ne cherche pas des solutions sérieuses, elle veut surfer sur les mécontentements. C’est sur la vérité et une pensée qu’un consensus peut s’établir. Car il n’y aura pas de renaissance sans consensus.

 

 


NICOLAS SARKOZY : LE VIDE N’EST PAS LE NEANT …

Sarko troca 2

 

Depuis le soir du premier tour de la primaire, le silence a succédé à la fureur.  Ses dernières  paroles publiques furent d’une très grande dignité. Les comparer à celles de Hollande venu annoncer son renoncement n’est même pas envisageable. Sa voix puissante aux formules frappantes ne résonne  plus dans le débat. Un sentiment de vide a fait place. Qu’on s’en réjouisse ou qu’on le déplore n’y change rien : le peuple a parlé, c’est tout et il s’en est allé, avec élégance, tranquillement, après avoir tout donné. Il s’en est allé… pour l’instant.

Je ne vais pas vous faire croire qu’un retour est possible.

Qui pourrait y croire en cet instant ? Mais dans un monde aussi chaotique, nul ne peut préjuger de rien. Il était de toute évidence extrêmement difficile de redevenir président de la République après l’avoir été une première fois. En France, c’est comme ça. Revenir au plus haut niveau après y avoir été, est quasiment impossible, aucun n’y est arrivé après avoir été battu. Nicolas Sarkozy a tenté l’impossible.  C’est tout lui ! Pourtant, il pouvait être l’homme de la situation, avec ce qui se passe dans le monde, le terrorisme, la poussée populiste, les tentations hégémoniques de la Russie, l’Amérique trumpiste… son expérience et son énergie auraient été bien utiles. Mais il lui fallait relever le défi du retour quand tout effet de surprise est passé, que les rancœurs et les haines subsistent, exacerbées, et que l’usure du pouvoir persiste. Lors de sa venue à Andard, pour les élections régionales, j’ai tout de suite senti, à son discours, que ça ne marcherait pas. L’histoire a ses lois, la roue tourne, le fleuve coule et ne remonte pas à sa source : il en était resté à 2012, comme figé ! Je n’ai pas retrouvé le souffle de 2007 ni la foi qui abat les  montagnes de la campagne de 2012. S’il avait gagné à ce moment-là, nous savons bien qu’il aurait dû continuer sous les huées de la gauche venimeuse, et qu’il aurait malgré tout redressé le pays comme il avait commencé à le faire.  C’est certain, il aurait fait bien mieux que ce piètre quinquennat. Aussi son retour aurait dû s’inscrire dans une tout autre démarche que celle de descendre dans la fosse au lion. Les Français aiment le recours, pas le pugilat. Son retour à la tête du pays a été hypothèquée dès sa reprise en main de l’UMP. Comment être au-dessus des partis en étant le patron de l’un d’eux ? Or c’était sa chance s’il l’était resté. J’ai pourtant voté pour lui à ce moment-là.

Nicolas Sarkozy, on l’aime ou on le déteste.

Je n’ai pas voté pour lui à la primaire. Et pourtant je ne le hais point, comme aurait dit Chimène en parlant de Rodrigue.  Je lui ai préféré François Fillon, comme tant d’autres.  J’ai hésité jusqu’au dernier moment : Fillon, Juppé, Sarko  … Les trois avaient leurs qualités.  Mais pour Nicolas Sarkozy, j’ai craint que s’il l’emportait, la suite soit trop compliquée : la haine seule catalyseur d’une  mobilisation de la gauche en faisait le candidat punching-ball pour Hollande (ça marche avec encore tant de gens), les affaires et le poison lent du doute, et puis cette incapacité à sortir de son discours  pour être au-dessus de la mêlée, ce qu’il n’a réussi qu’à quelques moments des débats. J’ai donc fait le choix de ce qui était pour moi une forme de sérénité. A regrets, peut-être, mais avec certitude. Je sais au fond de moi qu’il est un homme honnête, que toutes ces affaires tomberont un jour. Suis-je naïf ? Que voulez-vous, j’aime croire qu’il est innocent de tout ce qu’on lui colle sur le dos. En attendant le mal est fait, comme pour Eric Woerth. Je sais pour  l’avoir approché quand j’étais secrétaire départemental, que le personnage est humain,  profondément humain jusque dans ses défauts, et gentil. Je sais qu’il est animé par la passion de la France et de l’intérêt national et beaucoup moins par ambition.  Ceux qui voient en lui un carriériste, un obsédé du pouvoir se trompent. S’il est revenu c’est parce qu’il  a cru être indispensable au pays par son énergie et son courage politique. Ces qualités qui lui ont permis de réaliser avec succès des réformes extrêmement difficiles, comme celle sur l’âge de la retraite en 2010, sur la fiscalité, sur la sécurité avec les peines plancher ou la rétention de sûreté pour les criminels sexuels, sur la politique de maîtrise de l’immigration et d’intégration. Le jour où les historiens se pencheront sur son bilan, ils seront sidérés de l’ampleur de l’œuvre accomplie en cinq ans.

« Il est bien trop intelligent pour limiter sa vie à l’ambition politique, ce royaume de l’illusion et de l’éphémère. » comme dit Maxime Tandonnet qui a été l’un de ses conseillers. Alors ne nous apitoyons pas sur son sort, il ne le souhaite certainement pas. N’ayons pas le comportement puéril d’idolâtres en mal d’icône. Gardons en nous le souvenir de cet homme hors du commun, incarnation et modèle du volontarisme politique, de celui qui a réveillé la France et la droite. Ici, ou ailleurs, avec  son talent, ce serait bien étonnant qu’il n’ait pas un rôle à jouer ! L’espoir n’a jamais tué personne.

 


LAISSE ALLER… C’EST UN’ VALLS ! (prononcer « un » à l’espagnole)

Valls candidat

 

Difficile de ne pas parodier le titre de la célèbre comédie de Georges Lautner dans laquelle un certain Serge Aubin sort de trois ans de prison et va rejoindre son épouse qu’il enlève car il la croit responsable de son emprisonnement. Transposons : Valls Premier Ministre depuis trois ans s’évade du gouvernement et va rejoindre la « BAP » (la Belle Alliance Populaire) qu’il veut enlever …   Une belle comédie en perspective,  mais qui prendra le rôle de Jean Yann ou celui de Bernard Blier ? On ne sait,  ce qui est certain c’est qu’on risque de rire autant. A une condition : être de droite.

Donc  Manolito s’est déclaré. 

Un très beau discours bien léché devant un auditoire acquis d’avance, à Evry, avec en décor de fond, un échantillon de Français mélangés et colorés à souhait, et l’épouse en tailleur sobre et sombre comme il convient pour la gravité du moment. Voilà la gauche grandiloquente dans toute sa splendeur ! Celle qui confond toujours le dire et le faire. Il veut sauver la gôôche et la France : vaste programme ! Est-il seulement sincère ce prétendant à la présidence ?  Oui quand il parle avec émotion de ses racines, de sa ville, de ses premiers engagements. Non quand il propose à la gauche la réconciliation qui ne peut se faire qu’en abandonnant sa ligne sociale-démocrate. Non encore quand il fait l’amnésique et oublie de parler du chômage dont sa politique est responsable,  des errements de l’éducation nationale dont il n’assume pas les piètres résultats, de la dette qui a enflé du fait de la préférence de son gouvernement pour l’emprunt et qu’il oublie de cautionner, des déficits publics toujours là parce qu’il s’est refusé à l’effort.

Le Valls nouveau comme le Beaujolais…

Il nous dresse un portrait idyllique de ses relations avec le chef de l’Etat dont chacun sait ce qu’elles furent. Il annonce un programme remarquable où les grands mots : République, démocratie, liberté, égalité, fraternité, … cachent les vrais maux : chômage, recul économique, gauche disloquée, société fracturée. Ah, j’oubliais : les sacro saintes « valeurs ». La gauche a des « valeurs ». Mais ont-ils les mêmes tous autant qu’ils sont ? Surtout quand on sait que même Bordeaux-Chesnel, le marchand de rillettes, en a ! Ne parlons pas de la droite, vous l’imaginez avec des « valeurs » ?  Bref, on va pouvoir lui dire désormais, chaque fois qu’on le rencontrera : « Ce que vous proposez, mais pourquoi ne l’avez-vous pas réalisé ? » à la manière de ces éléments de langage utilisés par tous les responsables de gauche qui commence toutes leurs interventions par « Il a fallu d’abord réparer les dégâts du quinquennat précédent ». « Je l’ai entendu … Vous aussi », aurait dit l’autre ! Quatre ans après, s’ils  en sont encore là c’est qu’ils ne sont vraiment pas efficaces, mais surtout c’est un gros mensonge pour cacher leur incapacité et justifier en partie leur bilan désastreux. On y aura encore droit :  c’est la faute à Sarkozy, puisqu’on vous le dit !

La guerre des gauches.

Pourtant, reconnaissons au Catalan le courage d’y aller. Entrer dans l’arène comme il le fait ne manque pas de panache. Il ne manque que l’orchestre jouant un paso-doble endiablé.  Mais il lui faut venir avec le « label de Cadix » pour faire les yeux doux à la gauche ; un Catalan qui se fait passer pour un Andalou, ça n’est pas gagné d’avance. Car ils vont tous lui tomber dessus. Le bellâtre (Macron, voyons), de New York où il est parti lever des fonds, n’a pas tardé à envoyer ses premières flèches. Celui-là, plus il est nouveau, plus il fait vieux politicard. Il me fait penser à Olivier Stirn… Hamon et Montebourg, ses anciens alliés le temps de virer l’inaudible Jean-Marc, sont dans leur rôle de frondeurs. Suivront les autres. « Tout sauf Valls » sera leur leit-motiv. Incapables de s’entendre entre eux pour faire un front commun derrière un seul, ils vont se venger en tapant sur un seul. Cela s’appelle du harcèlement. La guerre des gauches « irréconciliables » à qui il propose maintenant la réconciliation sous son égide : je me régale d’avance. Mais attention, le torero est malin et a du talent. Il sait enchaîner les passes et planter ses banderilles. Gare à celui qui baissera la garde. Convenons tout de même que sa marge de manœuvre est étroite et que s’il réussit à planter l’épée dans chacun de ses adversaires, il aura eu beaucoup de chance.

Admettons qu’il l’emporte.

Cette épreuve passée, il lui restera deux gros morceaux à combattre : Macron et Mélenchon, pas fous, qui préfèrent rester à l’écart de la mêlée, sans parler du Front National et tout de  même la droite… Ce ne sera pas une raison suffisante pour cette dernière de s’endormir. Mais c’est une autre histoire. Rendez-vous en février 2017 ! Un sondage de ce matin place Manolito en cinquième position au premier tour de la présidentielle avec 10 % des suffrages, après Fillon, Le Pen, Macron et Mélenchon. C’est le score le moins moche des candidats de la "BAP". Prenons ce résultat avec précaution, mais cette enquête nous décrit aussi l’état actuel de la gauche qui est désastreux. Ses candidats sont trop nombreux et doivent se partager un électorat qui a largement fondu depuis 2012, au profit du Front National : c’est là le principal défaut de la gauche qui avec sa gestion catastrophique du pays pendant près de cinq ans a contribué à l’irrésistible montée de l’extrême droite. Alors pour lui faire barrage, peut-on vraiment compter sur les sortants ?

Aujourd’hui, les candidats de la gauche s’efforcent de démolir par tous les moyens l’image de François Fillon. Tant mieux, car cela ne leur profitera pas. Les Français ont déjà compris que le candidat de la droite et du centre reste le seul rempart contre un basculement de la France dans une mésaventure qui serait catastrophique.

 


LA GAUCHE HYPERBOLIQUE, LE NET ET CIE...

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L’hyperbole est une figure de style.

Elle consiste à exagérer l'expression d'une idée ou d'une réalité, le plus souvent négative ou désagréable, afin de la mettre en relief. C'est la principale figure de l'exagération et le support essentiel de l'ironie et de la caricature. L'hyperbole correspond le plus souvent à une exagération qui tend vers l'impossible. La définition contient en elle-même  toute la vacuité du discours des gauches qui en font un abus, surtout depuis la désignation de  François Fillon comme candidat de la droite et  du centre.  Aveuglée par son nombrilisme, la gauche en général insulte plus de 4 millions de Français porte-parole de millions d’autres.  Elle ne tardera pas à s’apercevoir de l’effet délétère sur elle-même d’un tel discours qui, loin de l’affaiblir, renforce l’adversaire.

Les éléments de langage en boucle…

Au supermarché de la gauche-bobo-soixante-huitarde-attardée, le rayon du prêt-à-penser est bien fourni. On y trouve tout l’arsenal anti-Fillon cet « archi-réac, ultra-libéral, pro-poutinien ». En tête de gondole, le produit phare : le Nouvel-Obs ! C’est un discours emprunté à Georges Marchais, donc qui date un peu. Il ne suffit pas de le relooker pour le rendre frais. La date de péremption est depuis longtemps dépassée,  mais que voulez-vous, quand le compartiment des idées neuves est désespérément vide … Pauvre Geoffrin ! Donc on n’a pas fini de voir arriver tous ces « éléments de langage », martelés jusqu’au moindre des responsables politique de la « gauche-bien-pensante » (tous les autres sont des cons qui ne comprennent rien). Un nouvel article vient juste d’arriver en rayon : un  produit « Ségolène », garanti  « pure connitude », importé de Cuba ! Difficile de faire mieux : Castro en chef d’œuvre de régime démocrate garant des libertés ! De quoi dégoûter André Santini du Havane ! Quand on pense qu’elle aurait pu être présidente de la République, on en a des suées dans le dos. Vivement qu’elle rallie Macron, qu’on rigole un peu ! Justement, Macron pense qu'il est déjà Président et Bayrou qu'il est déjà son Premier ministre. On attend la primaire de la gauche avec impatience.

Manolito entre dans l’arène.

Avec l’entrée en lice de Manolito, ça va être du sport de haut niveau : une nouvelle version de « petits meurtres entre camarades ». Et abondance de biens ne nuit pas : combien de candidats déjà ? J’entends encore Camba ironiser sur le nombre des candidats de celle de la droite : de quoi faire une équipe de foot disait-il. Lui il va pouvoir constituer le XV du PS : pour un match de catch, je connaissais le « catch à quatre », mais à quinze, j’attends de voir ça ! Aussi serai-je religieusement devant mon écran (plat) à 18h30 ce soir pour voir le Catalan évryen annoncer son entrée sur le ring. A moins qu’il ne s’affranchisse de l’épreuve comme le présidenticide Macron ou comme le Chavézien Mélenchon. Ce serait comique ! Assistera-t-on à l’affrontement des « fistons flingueurs » Valls-Macron ? Voilà qui donnera du piment à la présidentielle. A gauche,  j’entends bien.

Et la sélection du net.

Et on attend avec impatience Noël, et ce qui va sortir de la sélection du net, le nouveau Graal de la démocratie, comme candidat à la présidence : peut-on éviter l’écume des vagues ? Car, qu’on le veuille ou non, briguer la  magistrature suprême n’est pas à la portée du premier venu. Et puis, ras-le-bol de ce discours : les partis sont dépassés, les  propositions citoyennes transpartisanes, l’assemblée qui mélange élus et citoyens … C’est la culture du « soviet » remaniée  à la sauce internet. Ce  sont peut-être des gens intelligents, mais la politique suppose de connaître un peu l’histoire du pays, le  fonctionnement de ses institutions et surtout l’histoire de ses  modes  de pensée. Ce n’est pas  pour rien que la France a une conception unique de la laïcité en Europe :  c’est le fruit de son histoire. On ne peut pas s’asseoir dessus.  Alors quand  j’entends que les clivages n’existent pas, j’ai envie de crier à  l’ignorance, pire à l’inculture.  On est forcément  de droite  ou de gauche quand on a à  prendre une décision, et beaucoup plus souvent qu’on ne l’imagine, parce que ça sous-tend toujours  un référentiel et un mode de rapport aux autres et à la société. La  politique s’accommode mal de « l’oxymore », c’est-à-dire de tout et son contraire dans le même panier, des  propositions contradictoires. 

Tout peut arriver !

Pour une fois, j’applaudis à la victoire d’un écologiste. En Autriche, l’extrême-droite a été battue. Tant mieux.  En Italie, Renzi a perdu son pari. Les referendums ne sont jamais une réponse à la question posée. Il va sortir, mais  … pour  mieux revenir. Tiens, on prend les paris ?


MOI PRESIDENT, JE M’EN VAIS !

Hollande pas candidat

 

Le culbuto a perdu son équilibre légendaire.

En écrivant ces lignes, je me souviens de celles que j’écrivais en mai de 2012 : « Cinq ans de martèlement antisarkozyste par une gauche sans concession incapable de dépasser son horizon idéologique ne serait-ce que pour voter une loi laïque comme l’interdiction de la burqa, ou sociale comme le RSA, ont fait de moi qui était de tempérament plutôt consensuel, un citoyen « clivé ». Je ne me sens pas pour autant réactionnaire ou conservateur et continue de penser être de mentalité de centre-droit. Cela n’empêche pas d’avoir la dent dure et d’être impitoyable… ». C’est pourquoi devant le résultat pitoyable de presque cinq ans de « Hollande », je ne vais pas me gêner ! Peut-être une dernière fois…

Le chef de l’Etat est finalement sorti par le trou de souris qui devait lui permettre d’entrer, selon lui, dans la course présidentielle. Mais cerné de toutes parts par sa gauche, éclatée en factions, il n’avait plus que la fuite comme solution. Courage, humilité ? Ce ne sont pas des vertus qui s’expriment quand on a le couteau sur la gorge. Il a donc annoncé au bon peuple (14 millions de Français) par le truchement de la lucarne à leds, la seule décision qui lui restait possible, en ânonnant un discours qu’il prononça d’une voix mal  assurée comme s’il avait un pistolet invisible appuyé sur la tempe. Finalement je retire ce que j’ai dit sur Manolito : « il en a bel et bien » puisque c’est lundi à l’Elysée qu’il a certainement eu la peau de son patron.

Un tissu de mensonges.

Ce que les commentateurs ont appelé un exercice de lucidité, est en fait un tissu de mensonges émaillé de quelques vérités : un bilan qui est plutôt un dépôt de bilan !

Passons le discours au crible.

Le chef de l'Etat s'est donc exprimé depuis l'Elysée, pour annoncer qu'il ne serait pas candidat à l'élection présidentielle de 2017. Il l'a affirmé après avoir fait un bilan de son action depuis 2012.
- « Depuis mai 2012, j'ai agi pour redresser la France et la rendre plus juste. Les comptes publics ont été assainis. » : mensonge !  Il n’a pas redressé le pays. La dette a augmenté et le déficit du budget est toujours de 70 milliards d’euros, et encore après « maquillage ». Quant à la justice, parlez-en à ceux qui ont subi le matraquage fiscal.

- « J'ai voulu que notre modèle social soit conforté et élargi» :

Mensonge ! Le nombre des demandeurs d’emplois le fragilise et l’aide médicale d’Etat aux étrangers en situation irrégulière coûte une fortune.
- « J'ai fait avancer les libertés, l'égalité entre les couples a été renforcée. »

Mensonge ! Il a passé son temps à exercer une police de la pensée comme en témoigne le dernier débat sur les sites en rapport avec l’IVG. Quant à l’égalité entre les couples, elle a donné  lieu à une déchirure de  la société qui pouvait être évitée.

- « J'ai modernisé notre démocratie avec la réforme territoriale.»

Mensonge ! Il a annulé la réforme du Conseiller territorial, qui permettait une véritable intégration départements-régions pour un redécoupage inepte des régions avec le maintien des départements, en servant des intérêts politiciens.
- « L'engagement que j'avais pris était de faire baisser le chômage. J'ai fait en sorte d'aider les embauches. Les résultats arrivent. Ils arrivent plus tard que je ne l'avais prévu et restent encore trop élevés »

Mensonge ! Contrairement à ce qui est affirmé, le chômage n’est pas réduit. Il est habilement dissimulé  par les statistiques et les dispositifs de traitement social mis en place. Au contraire, il explose si on observe toute la  sphère « chômage-précarité-halo ».

Les attentats :

- « Dans ces circonstances particulièrement éprouvantes j'ai voulu que soit maintenue la cohésion nationale. Nous avons tenu bon. J'ai pris les mesures qui étaient nécessaires, notre arsenal pénal a été durci. Je n'ai qu'un seul regret et c'est d'avoir proposé la déchéance de la nationalité. Je pensais qu'elle pouvait nous unir, elle nous a divisés »

Mensonge !  La cohésion nationale a volé en éclat par son inconstance et l’exploitation politicienne qu’il voulait en faire. Toutes les mesures n’ont pas été prises, loin s’en faut, comme le souligne le rapport Fenech, balayé d’un revers de main. Et il aurait pu nous éviter la pantalonnade sur la déchéance de nationalité qui a surtout divisé la gauche. C’est symptomatique d’un discours hémiplégique.
- « Je ne suis animé que par l'intérêt supérieur du pays. L'expérience m'a apporté l'humilité nécessaire dans ma tâche. Aujourd'hui je suis conscient des risques que feraient courir une démarche qui ne rassemblerait pas autour de moi. Aussi, j'ai décidé de ne pas être candidat au renouvellement de mon mandat ».

C’est lui qui se décerne un brevet d’humilité.  On n’est jamais si bien servi que par soi-même. Quand il parle de rassemblement autour de lui, là encore il ne s’adresse qu’à la gauche. Et les risques encourus ne concernent que lui, puisqu’il y a peu de chance que son absence de candidature ne change quoi que ce soit à la possibilité de la gauche de se qualifier pour le second tour.
- Accordons-lui deux satisfecits : l’intervention française au Mali et « l'accord historique sur le changement climatique » signé à Paris.

Ultime jouissance narcissique.

Personne n'aurait pu dire avant son intervention quelle serait la décision de François Hollande et il a pris un « malin » plaisir à la faire attendre jusqu’à la dernière phrase. Une ultime jouissance pour Narcisse au moment où il se noie !

Enfin une victoire. 83% des Français l’approuvent !!