PETITE CHRONIQUE D’UNE VICTOIRE INEVITABLE
03 janvier 2017
Après une cure d’abstinence médiatique et une pause dans la campagne bien méritée, pour François Fillon tout commence. Les quatre mois qui le séparent de la ligne d’arrivée ne seront pas un chemin de roses. Il devra avancer sous les tirs virulents et croisés de toutes les tendances de la gauche et de l’extrême-droite et sera accusé, avec son programme qui sera caricaturé à outrance, de tous les maux et de toutes les tares politiques : homophobes, antisocial, réactionnaire, ultra-libéral … Que n’a-t-on déjà entendu ? Et le pire est certainement à venir. Il suffit d’entendre les glapissements de Monsieur Philipot... Ils voudront démolir le favori à tout prix, mais plus ils taperont dessus, plus il se renforcera. Ce qui est excessif est insignifiant, dit-on. Ce sera plus vrai que jamais, ça l’est déjà. Car la victoire ne peut pas lui échapper.
L’effet de souffle de la primaire.
Près de 3 millions d’électeurs se sont déplacés pour le désigner. Cette masse est suffisamment significative pour être porteuse d’un élan et d’un message du corps électoral. La primaire, loin d’affaiblir le parti « Les Républicains », a redoré son blason par la qualité de son organisation et la clarté du résultat. Le gain politique pour François Fillon est considérable : il distance Marine Le Pen, fait tomber Dupont-Aignan dans les limbes sondagières, et il a vu le ralliement de toutes les tendances de la famille et le gros des troupes centristes de l’UDI. C’est clair, le programme qu’il a développé au cours de sa campagne et des débats a plu à la « droite hors les murs » qui est rentrée à la maison. Cela s’est notamment vérifié dans les communes rurales où le FN avait récemment fait une percée. Ce résultat est conforme à l’évolution de l’électorat qui se « droitise » un peu plus échéance après échéance.
Le candidat de l’équilibre des droites et du centre
On a tout entendu sur François Fillon présenté généralement comme un conservateur pour le moins quand ce n’est pas réactionnaire. Dans la bouche de la plupart des commentateurs ces termes se veulent péjoratifs. On a même vu la une d’un hebdo le présentant avec un faciès de Thatcher. On le présente presque comme un catholique intégriste, ce qu’il n’est pas, prêt à remettre en cause la loi sur l’avortement, ce qui est un mensonge éhonté. Son programme est qualifié d’ultra libéral par des gens qui ne savent même pas ce qu’est le « libéralisme » en économie. Au risque de décevoir tout ce monde, François Fillon n’est rien de tout cela. Je le connais suffisamment pour pouvoir l’affirmer. C’est un gaulliste social, plutôt colbertiste et jacobin, mais à l’esprit très pragmatique. Il a compris qu’il fallait adapter notre pays au contexte international créé par la mondialisation avec laquelle on est loin d’en avoir fini. Notre pays suradministré a bien besoin que l’on desserre le carcan, d’où la nécessaire cure de « libéralisme », que lui-même nomme d’ailleurs « rendre de la liberté » aux Français et aux entreprises. Sur le plan sociétal, il a été le premier à dire, au moment du vote de la loi Taubira, qu’on ne reviendrait pas sur le mariage homosexuel. Par contre, il a toujours affirmé qu’il faudra réécrire la partie de la loi sur la « filiation ». Ce qui est une position équilibrée dans laquelle se retrouvait d’ailleurs Alain Juppé. Européen réaliste, il avait voté contre Maastricht mais approuvé le traité de Lisbonne, sa position est très proche de celle défendue par Giscard dans son projet « Europa ». La force de François Fillon c’est d’avoir réuni sous sa bannière, grâce à la primaire, la droite libérale, beaucoup d’électeurs catholiques et une grande partie des gaullistes qui sont les principales composantes de la droite française. On s’apercevra rapidement du réalisme qui l’anime : c’est un homme modéré, ce qui ne veut pas dire qu’il manquera de fermeté. Le centre n’aura pas de raisons de le bouder. Son socle est solide pour peu qu’il tienne sa ligne jusqu’au bout.
L’arithmétique électorale
On pouvait craindre que son programme dont on dit qu’il serait une purge amère (encore une outrance) ne soit un obstacle à sa désignation. Il n’en a rien été. Les Français, surtout à droite (ce sont ceux qui paient et n’ont droit à rien), connaissent l’état catastrophique dans lequel le pays est plongé. Les déficits et la dette ont atteint des niveaux depuis longtemps alarmants. Ils savent qu’il n’y aura pas de salut sans le redressement du pays, qui passe inévitablement par des efforts et quelques sacrifices. Le désarroi est tel qu’il est à l’origine de la constitution d’un vaste marais d’un électeur sur cinq, voire sur quatre, complètement désabusé ; marais qui fera l’objet de toutes les convoitises de la campagne électorale. Si les errements du quinquennat ont provoqué une droitisation générale du débat public, il n’en reste pas moins que l’électorat socialiste peut jouer un rôle, soit en se remobilisant –ce qui est peu probable-, soit en se laissant séduire par des candidatures opportunistes, ou encore en s’abstenant. Pourtant, l’avenir n’est pas aussi ouvert que certains voudraient le croire. La France qui vote est divisée en trois tiers à peu près égaux : un petit tiers FN, un tiers de droite républicaine et ses alliés, un tiers de gauche. Dans ce conditions, on voit mal comment cette dernière pourrait figurer au second tour, d’autant plus que le retrait de Hollande a un effet dépressif et que Macron et Mélenchon refusent de jouer le jeu du rassemblement. Le candidat issu de la primaire de la gauche dite « belle alliance populaire », habillage on ne peut plus poétique pour désigner une bien triste réalité, ne concourra que pour un petit tiers au mieux du tiers de l’électorat. Macron va mordre un peu sur le centre droit, mais sans doute pas assez pour gagner une place en finale, et encore une candidature Bayrou pourrait le contrebattre. Et puis le vainqueur de la BAP, Mélenchon et les Verts vont se charger de l’en empêcher.
Une ligne droite
Il est donc plus que probable que François Fillon se retrouvera au second tour face à Marine Le Pen et on voit mal aujourd’hui, toutes choses étant égales par ailleurs, qui pourrait sérieusement jouer les trouble-fête. On peut aussi parier que dans ce cas de figure, le bon sens de la part d’une majorité de Français dont on peut espérer qu’ils comprendront qu’une petite cure de liberté est vitale pour nous tous, à commencer par les jeunes et les chômeurs, les portera à choisir un père de famille courageux et raisonnable plutôt que la représentante d’un parti d’extrême-droite qui tournerait notre pays en ridicule dans le monde entier en accédant au pouvoir. Le dernier sondage donne François Fillon à 32% au premier tour, et Marine Le Pen à 22%. Ce n’est qu’une photographie à prendre avec précaution. Elle est néanmoins révélatrice d’un rapport de force. Pour Fillon la ligne est toute droite. Mais le moindre signe de faiblesse, de complaisance ou de connivence sera aussitôt vécu comme une trahison. En effet, il ne faut pas sous-estimer l’exaspération qu’il a fort justement diagnostiquée, qui crée une exigence à laquelle il ne peut se soustraire. On connait l’homme. Il n’est pas du genre à céder aux pressions, on a eu l’occasion de s’en apercevoir pendant la primaire. La victoire ne devrait donc pas lui échapper. A défaut d’être inévitable, elle lui est, du moins promise !
En tout cas la propagande contre Fillon est bien partie dans l" émission sur la 5 " C' est à Vous " animée par Anne Sophie Lapix , émission de grande écoute qui est politiquement l' annexe de France Inter . C' est simple ils ne manquent jamais l' occasion de taper sur la Droite, d ' ailleurs tous les animateurs de cette émission sont .....de Gauche.
Rédigé par : Chris | 03 janvier 2017 à 19:49