POUR EN FINIR AVEC LE REVENU UNIVERSEL
03 février 2017
Cela s’appelle faire du neuf avec du vieux.
Du très vieux même ! C’est que l’idée de « revenu universel » est loin d’être nouvelle, elle remonte aux tout débuts du capitalisme et de la démocratie, l’époque de Thomas More et de Thomas Paine. Elle fut développée par les socialistes utopiques (il y en avait déjà) comme Fourier au temps de la Révolution française et par les philosophes comme John Rawls et plus récemment par des économistes libéraux comme Milton Friedman.
Mais d’abord, il faut en donner une définition : le « revenu universel » est une allocation unique versé à tous les citoyens de manière identique sans aucune condition pour en bénéficier ou pour l’utiliser. Il a en théorie pour but de garantir une vie décente à tous les membres d’une communauté, par exemple les citoyens français, en leur assurant à la fois autonomie et liberté de choix de leur vie, sans contrôle social ni surveillance de l’Etat. Généreux dans son principe, mais comment le financer ? On n’imagine pas un Français vivre avec 780 euros par mois et cela coûterait déjà autour de 480 milliards d’euros !!! Pour un pays surendetté c’est impossible à envisager.
Comment l’idée a-t-elle pu germer dans la tête de Benoit Hamon.
Son raisonnement repose sur la fin du travail et la généralisation des robots qui produiraient la richesse et qu’il suffirait alors de taxer. Simpliste mais efficace. Cela peut tenir debout, sauf qu’on n’y est pas du tout. C’est là qu’on découvre chez nos intellectuels, si tant est qu’il en soit un, l’ignorance de l’état et du fonctionnement de l’économie.
La transformation digitale des activités et des entreprises détruit déjà des emplois et certainement encore beaucoup à l’avenir. C’est avéré : on estime que la moitié des emplois existants seraient remplacés par des robots d’ici 2030, créant un chômage structurel de masse et ce seraient les pays développés les plus menacés. Cela justifierait la création d’un revenu qui permettrait d’éviter la paupérisation des classes moyennes. Le but : empêcher le déchaînement populiste. Sauf que le raisonnement repose sur des projections discutables et un postulat erroné, celui de la fin de la croissance et du travail. La mécanique qui à commencer de se dérouler sous nos yeux avec la mondialisation et la révolution fait émerger des activités et des postes de travail nouveaux. Déjà, beaucoup des métiers exercés aujourd’hui n’existaient pas il y a dix ans, et il faut se préparer à accompagner cette évolution par des investissements dans l’éducation et les infrastructures, dans une économie ouverte qu’il est quasiment impossible de refermer sur elle-même, les outils modernes se jouant des frontières. Certaines études montrent que plus de la moitié des postes de travail dans les vingt années à venir ne sont pas connus aujourd’hui. Il suffit de voir la vitesse d’évolution du travail ne serait-ce qu’en prenant l’exemple de « l’ubérisation » qui le fait muter en s’affranchissant du salariat.
Non, les robots ne vont pas tuer l’emploi.
Ils vont tuer « des » emplois et en générer d’autres. Notre pays est déjà à la traine en ce domaine, Nous en avons proportionnellement deux fois moins que les Allemands, et moins que les Italiens. Les taxer pour financer une rente serait dévastateur et un frein puissant à leur développement. C’est revenir aux effets pervers de la « taxe professionnelle ». C’est le plus sûr moyen d’atteindre la compétitivité de notre économie et d’assurer le décrochage définitif de notre pays.
Au lieu de planifier le chômage pour tous, il est plus urgent d’investir dans les activités digitales et les emplois post-salariés de demain, en pariant sur le progrès. Le « revenu universel » n’est qu’une illusion. Sa fausse simplicité n’apportera pas de solution au phénomène d’exclusion par le versement d’une allocation pour se dispenser de l’effort de réinsertion qui est la manifestation d’une solidarité et au-delà, l’expression d’un véritable respect de la personne. De plus, il a un caractère immoral, car, conçu comme un revenu de complément à un revenu de travail, il y aura toujours des petits malins pour s’en contenter quitte à vivre chichement et d’expédients. Je ne vois pas au nom de quel principe, je serais obligé de payer des impôts pour entretenir ces gens qui ne feraient aucun effort pendant que d’autres s’évertueraient à participer à la création de la richesse.
Nous voyons bien que lorsqu’une innovation technologique détruit un pan d’activité, elle en recrée très rapidement un autre. Le défi c’est d’assurer le passage de l’un à l’autre en limitant la casse sociale qui oblige à abandonner des métiers au profit de nouveaux. La question est davantage celle de l’adaptation de la formation initiale et continue, que celle de la distribution d’un revenu. A l’avenir, nous aurons besoin de mathématiciens et de spécialistes du « data », de l’Intelligence artificielle, de l’internet des objets, des bio et nanotechnologies… La prise en compte de ces besoins par l’Education nationale, toujours en retard, est le véritable enjeu des prochaines années. Cela nécessitera là encore bien des reconversions et la mobilisation de moyens autres que le nombre des fonctionnaires.
Il n’est pas interdit de parier sur les espoirs bien réels du progrès !
betise sans limite cet article par secheresse "imaginaire" et ignorance ahah !
Rédigé par : moiahah! | 29 mars 2017 à 13:18
les ignares ne sont pas ceux qu'on croit. Il faut en effet avoir quelques notions d'économie pour lire cet article.
Rédigé par : Daniel | 29 mars 2017 à 13:35