HISTOIRE
PETITE CHRONIQUE D'UNE VICTOIRE INEVITABLE
MACRON LE « PROGRESSISTE » DECADENT

LA BATAILLE POUR UN STRAPONTIN

Primaire gauche

 

Si je vous dis que je n’ai pas regardé le débat,  vous me répondrez : « Alors pourquoi en parler ? » ; Je me le demande moi-même. Pourtant il n’est pas inutile d’en tirer quelques réflexions à la lecture des compte-rendu qui en ont été fait par les médias. Le  moins qu’on puisse dire,  c’est que les commentaires sont rarement positifs, même si tout le monde s’accorde pour constater qu’il fut correct sur le plan comportemental.

Que dire du contenu ?  Rien de neuf.

C’est le reflet de la gauche telle que nous la  connaissons : dans le déni de réalité, dans le rêve utopique, loin de toutes les contingences financières… On voit bien que la primaire de la pompeuse  « belle  alliance populaire » aggrave le malaise profond des divisions de la gauche et surtout au sein du parti socialiste, si bien que celui qui en ressortira risque fort de concourir pour… un strapontin, si l’on en croit les sondages. Les anciens « frondeurs » se retrouvent dans les candidatures d’Arnaud Montebourg et Benoit Hamon et Manuel Valls les combat tous les deux au sein de la compétition après avoir résisté à la « fronde » quand il gouvernait. Tout le monde réduit les autres au rôle de figurants. Cela, d’autant plus qu’il faut compter avec Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon, qui appartiennent à deux camps résolument hostiles l’un à l’autre, et qui ont décidé d’aller directement à la campagne présidentielle sans passer par la case primaire. Cela fait beaucoup de conflits de tendances pour une seule élection. Du coup, le public ne s’y retrouve pas : les nuances programmatiques affichées par les candidats ne suffisent pas à les départager et n’empêchent pas les querelles d’ego, même si, hier soir, les candidats se sont prudemment ménagés.

L’ombre de  Hollande.

Ce qui semble avoir dominé dans ce débat, surtout, c’est l’ombre de  Hollande. L’électorat de  la gauche souhaiterait certainement une clarification des idées sous la forme d’un regroupement des candidats, mais ils ne seront pas exaucés parce que le principe de la primaire repose sur la possibilité de se porter candidat, pourvu qu’on ait obtenu ses parrainages. La modération des propos tenus hier  n’empêche pas le conflit interne qui a empoisonné les deux Hollande, celui des promesses électorales et celui qui s’est rallié au pragmatisme économique, de se poursuivre. Ce président qui n’a pas su imposer son point de vue, qui n’a pas vraiment permis à Manuel Valls d’exercer toute l’autorité d’un chef de gouvernement et qui n’a pas donné au pays une direction claire, a laissé à la droite un vaste espace pour s’affirmer. En attendant, la bataille idéologique se poursuit dans et en dehors de la primaire. Les Français eux-mêmes, qui préféraient naguère l’alternance, semblent se laisser de nouveau séduire par les sirènes du socialisme angélique incarné par Emmanuel Macron  ou sa version romantique à la Jean-Luc Mélenchon, suffisamment pour modifier les pronostics relatifs au second tour de la présidentielle. Le « bellâtre » ne s’y est pas trompé qui s’est fendu aujourd’hui d’un appel aux socialistes  pour le rejoindre. Au moins cela devient plus clair. Le penchant à gauche masqué jusqu’à maintenant réapparaît.

On ne fait pas du neuf avec du vieux.

Les sept spectres du débat d’hier soir avaient un point commun : aucun n’a renié l’héritage marxiste, même Valls. Chacun a sa manière, ils ont été les dignes représentants d’une gauche dépensière, immigrationniste, attachée à l’assistanat, cultivant le clientélisme, minimisant les difficultés, obsédée de « faire plier les réalités »…  Sur quelle planète vivent-ils ? Le déni continue de fédérer leurs propositions. 

Ce déni qu’on retrouve aussi chez Emmanuel Macron qui a choisi d’abandonner le socialisme pour le « progressisme », un habillage moins voyant mais qui cache les mêmes démarches. Son langage sophistiqué peut  plaire au « people », mais a du mal à toucher le peuple.  Le centrisme angélique qu’il professe est un faux nez de la gauche pseudo-libérale,  qui fait de Merkel un modèle sans voir que la France n’est pas l’Allemagne, qui s’apitoie sur le sort des migrants au nom des bons sentiments, mais au défi de notre réalité démographique, qui caresse l’Union européenne pour attirer les centristes comme la flamme attire les papillons … et les tue.  Tout cela n’est pas neuf, c’est du recyclage de vieilles ficelles.  « En marche » va ringardiser définitivement la gauche modérée.  "Régressisme" conviendrait mieux à son projet : légalisation du cannabis qu’une étude scientifique stigmatise car son usage ralentit le fonctionnement du cerveau, positions libertaires sur la GPA alors que Sylviane Agacinski vient d’en démontrer le caractère néfaste, tolérance généralisée sur le port du voile, rien sur l’identité française, maintien des 35 heures … On cherche vainement le progrès !

La vraie révolution, c’est François Fillon qui la prône. Mais c’est une autre histoire.

 

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