LA DERNIERE LIGNE DROITE
31 octobre 2008
La campagne de l’élection américaine touche à sa fin. Les deux principaux candidats multiplient les dernières tentatives pour convaincre. Barak OBAMA a fait la course en tête, mais en fin de parcours, la fourchette des sondages semble se resserrer avec son principal concurrent MAC CAIN , le Républicain. Et il y a encore la rivière des tribunes, le vote lui-même dans le secret de l’isoloir, à franchir. Comme pour les promesses de dons, les intentions se traduiront elles en acte ? Les quatre autres candidats –on les aurait oubliés ceux-là- n’ont aucune chance et sont là pour la figuration.
L’élection présidentielle américaine n’a pas d’équivalent. Ne serait-ce que par les méthodes utilisées : l’affichage personnel de son choix, les spots télévisés sans retenue, la violence des attaques… Nos candidats de la dernière campagne en France passeraient là-bas pour des premiers communiants. Mais cette fois-ci elle est marquée par une forte mobilisation des américains et par un clivage accru entre les deux camps et cela donne lieu à des débats sans précédents. Le contexte lui-même, avec la crise économique et financière, apporte sa toile de fond dramatique sur le théâtre US.
Cependant, si elle intéresse d’abord les Américains, le choix du nouveau président aura aussi des conséquences pour le reste du monde. Pour tous les grands pays, la relation avec Washington reste la plus importante. Selon le résultat qui en sortira, la société américaine changera plus ou moins, la politique extérieure connaîtra des évolutions dans un sens ou l’autre, la superpuissance qu’elle reste rentrera plus ou moins dans le jeu de la régulation mondiale, économique et commerciale, prendra ou non en compte les enjeux environnementaux. Ainsi, si le candidat républicain gagne, « Cucu la Palin » sera vice-présidente et aura tout loisir de percer des trous partout dans l’Alaska pour augmenter la production de pétrole, y compris en déclassant les zones aujourd’hui protégées. C’est dire que cela ne nous est pas du tout indifférent. Selon les études d’opinion, l’Europe voterait à 75% OBAMA, c’est tout dire !
Les chances du sénateur de l’Illinois sont réelles. Il est brillant et il est avant tout un pur produit de l’université américaine. Il a la jeunesse pour lui et en face un vieux baroudeur assisté d’une égérie ultraconservatrice. Le deuxième mandat de BUSH se termine sur une crise catastrophique sans parler de l’avis que portent désormais les américains sur les mauvais choix de leur président avec l’Irak, notamment. En toute logique le pouvoir républicain devrait être balayé, même si MAC CAIN a constamment cherché à se démarquer du président sortant en se présentant comme un « maverick » (marginal ?). Donc Barak OBAMA devrait récupérer la mise.
On saura le 4 novembre si les blessures de la primaire sanglante avec Hillary ont eu le temps de cicatriser et si les américains sont capables d’élire un président noir (même s’il est métis). Car c’est le principal écueil qu’il doit surmonter. En cas de victoire, la face du monde en sera changée, même si, ne l’oublions pas, un président américain est avant tout …. américain.
America first !