SANTE DURABLE
28 octobre 2008
Notre système de santé, parmi les meilleurs du monde, accumulait les dysfonctionnements : points de thrombose avec un recours souvent exagéré aux urgences des hôpitaux, désertification médicale de nos campagnes, paupérisation des médecins de ville, sans parler des maladies nosocomiales de plus en plus fréquentes.
Roselyne BACHELOT est arrivée sur un terrain hautement miné. Les 35 heures appliquées à l’hospitalisation publique avaient abouti à une réelle désorganisation, une pénurie de soignants et un arriéré colossal d’heures sup’ non payées…. Autant dire que réformer dans ces conditions, c’était « mission casse-pipe » assurée. Demandez à Alain JUPPE ce qu’il en pense. C’est peut-être aussi pour cette raison que Nicolas SARKOZY a confié le bébé à une routière aguerrie de la vie politique… et qui connaît le milieu médical comme le fond de son sac à main. Aussi était-elle attendue au tournant.
Les réformes à 6 millions de pékins dans la rue, c’est pas son truc. Notre Ministre de la Santé a donc pris le temps du diagnostic pour nous concocter une réforme d’une rare habileté. Dans ce qu’elle propose, on retrouve tous les remèdes pour soigner ce qui ne va pas dans notre système, le rendre plus rationnel et plus efficace, c’est-à-dire plus économe, tout en r edistribuant les rôles et rendant plus lisibles les différents étages de l’accès aux soins. Vous n’entendrez donc pas de grincements comme dans la justice. Parce que tout le monde y retrouve son compte : le patient sera mieux soigné, l’hôpital sera enfin dirigé, les médecins garderont leur liberté mais seront l’objet d’incitations pour créer des « maisons médicales ».
La loi que la Ministre propose met en place les outils d’une gestion efficace du secteur de la santé, avec le « patient » au centre de toutes les préoccupations. Nous n’aurons peut-être pas à voir avec les Agences Régionales de Santé, mais grâce à elles nous bénéficieront d’une réorganisation des soins : assignant une mission en rapport avec les compétences disponibles à l’hôpital de proximité, renforçant tel bloc opératoire, fermant une maternité obsolète…Des Agences qui auront compétence sur les hôpitaux publics, les cliniques privées, les professionnels de santé libéraux, le secteur médico-social. Voilà pour l’aspect « centralisation ».
La médecine se régionalise par l’ouverture des postes d’internat, et dans le cadre d’un schéma régional (facultatif mais tellement indispensable) on visera à une bonne répartition des médecins sur le territoire. Autonomie des hôpitaux et renforcement des pouvoirs du directeur, doivent conduire à la création de véritables « communautés hospitalières de territoires », « avec une gradation des soins, depuis l’hôpital de proximité jusqu’à l’hôpital de référence, le CHU » précise la Ministre. Voilà pour l’aspect « déconcentration ».
Et je lui laisse la conclusion : « je ne veux pas construire une nouvelle machine technocratique. Je veux m’occuper des gens ! » . Roselyne BACHELOT vient d’inventer la santé durable.
Ah que la réforme est belle quand elle n’est pas élucubrée par un énarque !
Merci pour ce commentaire élogieux ! Comment bien expliquer simplement une réforme complexe : bravo !
Roselyne BACHELOT
Rédigé par : Roselyne BACHELOT | 05 novembre 2008 à 12:11