HISTOIRE

LE DERAISONNEMENT CLIMATIQUE

Déraisonnement climatique

 

Je dois d’abord vous expliquer pourquoi je m’intéresse aux ouvrages qui traitent du climat.

Professeur de géographie, la géographie physique de la Terre a été au cœur de mes études universitaires et comme normalien, j’ai reçu une solide formation à l’esprit critique. Je fais partie de ceux à qui « on ne la fait pas facilement ». J’aime bien creuser quand un sujet me paraît biaisé. Et, aujourd’hui, s’il y a bien un sujet qui prête à interrogation, c’est celui du changement de climat. Je prends deux indices qui m’interpellent :  d’abord, la notion de « dérèglement climatique ». C’est un pléonasme. S’il y a bien quelque chose qui est chaotique par nature, et donc impossible à régler, ce sont les mécanismes météorologiques déclenchés par les pressions, les vents et leur direction, depuis que la Terre existe. Voilà pourquoi, en ce 21ème siècle, malgré tous nos satellites, nos ordinateurs et leurs « modèles », le recours à l’IA…, on n’arrive toujours pas à prévoir le temps qu’il va faire avec précision au-delà de 48 heures. Deuxième indice : sur le service public, on nous présente désormais un bulletin « météo-climat ».  Une ineptie ! C’est associer deux notions totalement différentes et créer une confusion regrettable. En climatologie, on considère qu’une donnée météo devient une donnée climatique si elle est stable pendant au moins 30 ans. Ainsi la température de la Méditerranée cet été est anormalement élevée.  Ce n’est pas pour autant une preuve du réchauffement climatique. Pour l’instant c’est un aléa météorologique. On en reparlera dans 30 ans, si le phénomène reste constant. De même nous avons eu en 2022 un été caniculaire qui devait devenir la règle et nous conduire à 50° en 2050… On a vu qu’il n’en est rien ! Autrement dit, on nous raconte n’importe quoi. Le tout est de savoir pourquoi.

J’ai donc lu le dernier livre de François Gervais qui a été en tête des ventes « Le déraisonnement climatique », dont le titre m’a interpellé et dans lequel le physicien montre à quel point l'inquiétude climatique et la transition vers l'électrique sont profondément irrationnelles. L’auteur n’est pas le premier venu. Professeur à l’université de Tours, médaillé du CNRS et primé par l’Académie des Sciences, il est spécialiste de thermodynamique. Il a été directeur d’un laboratoire du CNRS et expert reviewer des rapports AR5 et AR6 (2022) du GIEC. J’ai aussi lu en son temps « l’Imposture climatique » de Claude Allègre, et « Climat, la marge d’incertitude » de Jeff O’Koonin. Curieux comme les géophysiciens sont en désaccord avec les « climatologues » et technocrates du GIEC. Il serait ridicule de les taxer de complotisme. Rendons plutôt à la science ce qui revient à la science !

Le réchauffement climatique en question.

Dans son ouvrage, François Gervais cherche à démontrer, chiffres à l’appui, comment les écologistes conduisent à influencer des décisions plus idéologiques que scientifiques en se servant du réchauffement climatique, et amène l’auteur à poser les questions : « selon les propres chiffres du GIEC, l'Europe n'est responsable que d'un dixième des émissions mondiales de CO2, la France d'à peine un centième. D'ici 2050, la « culpabilité » de la France relèvera donc de l'ordre du millième de degré. Y a-t-il vraiment là de quoi mettre en place le sabordage des plus importantes filières industrielles (automobile, chimie, agriculture, énergie...) ? Ce millième de degré hexagonal d'ici 2050 justifie-t-il l'instauration d'un « passe carbone », comme la Commission européenne vient de l'annoncer ? ». En deux parties, l’auteur tente d’y répondre.

1ère  partie : Tribulations en Absurdie.

Sans entrer dans le détail évidemment, François Gervais explique d’abord ce qu’est la vraie nature du dioxyde de carbone (CO2), bien plus bénéfique que démoniaque. Sa concentration dans l’atmosphère  n’excède guère 0,04% et son augmentation annuelle reste de l’ordre de  0,0002%.  La fraction de l’échauffement due à l’Homme, même en reprenant les chiffres du GIEC n’excéderait pas 0,2° C d’ici 2050.  Sait-on par ailleurs, que le CO2 est un composé irremplaçable et indispensable pour la vie des plantes : 1/3 de ses émissions ont contribué à verdir la Terre, apportant 24% de biomasse supplémentaire en 33 ans. Le CO2 loin d’être un poison joue un rôle important pour la biodiversité. Il démontre aussi que les augmentations  de CO2 ne peuvent commander la  météo. Les océans ne risquent ni de déborder, ni de bouillir… Les voitures électriques, la saga de l’hydrogène, l’inefficacité des énergies intermittentes, en « Absurdie », tout est possible ! le soi-disant consensus proclamé  par le GIEC est écorné par les déclarations du Prix Nobel de physique 2022  John Clauser qui déclare : « Il n’y a pas de véritable crise climatique » et par la déclaration de 1632  éminents scientifiques, universitaires, ingénieurs qui ont signé  la déclaration « Il n’y a pas d’urgence climatique » envoyée au Secrétaire général de l’ONU. Mais le « machin » reste sourd. Et les médias ne s’en sont fait guère l’écho. Voudrait-on nous faire croire à  un consensus qui n'en est pas un qu'on ne s'y prendrait pas autrement.

2ème partie : Revenir à la raison.

L’auteur revient sur le   mythe de Gaïa, et expose comment la Terre s’est formée et  comment elle est   devenue une incarnation de la « Terre Mère », débouchant sur un mouvement politique totalitaire prônant la décroissance, l’antiscience, l’antitechnologie. Il montre aussi comment la  controverse, inhérente à la méthode scientifique est devenue impossible. Il montre l’apport de la puissance d’investigation de la spectrométrie infrarouge appliquée au CO2 atmosphérique, au méthane et au protoxyde d’azote, dont les mesures ne sont pas prises en compte par les « climatologues »… Il met enfin en évidence comment l’appel de la Banque mondiale à lever 89 000 milliards de dollars pour la  « finance climatique », relevé  à 150 000  milliards par la COP26,  confirmé par la COP 27, conduit à un creusement insondable de la dette publique et à une crise financière mondiale. 

Les décisions prises par les responsables politiques nationaux et européens vont conduire à de gigantesques catastrophes économiques et sociales. Le marxisme promettait l'abondance, l'écologisme incite les plus démunis à se résigner à la misère, rebaptisée « sobriété ».  « Une poignée de philosophes et de savants ont lentement sorti l'humanité de l'obscurantisme, une poignée d'idéologues la feront-ils brutalement replonger ? »

Ouvrir le débat.

François Gervais est souvent victime de dénigrement dans des articles qui l’accusent d’être « climato-sceptique », écrit par des gens qui voudraient même l’empêcher de s’exprimer. Il est interdit d’expression sur les chaînes publiques !  Sauf à considérer que tous les scientifiques qui tirent, comme  lui, la  sonnette d’alarme, sont des imbéciles, il serait peut-être temps qu’au moins soit  ouvert au grand jour  le débat qu’ils réclament.

 


JOUR DU DEPASSEMENT …

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... LA GRANDE IMPOSTURE !

                                           Par Luc Ferry.

Il s’agit, comme toujours avec le fondamentalisme vert, de stigmatiser les pays riches afin d’accréditer l’idéologie punitive selon laquelle nous ferions mieux de nous serrer la ceinture. Je ne résiste  pas au plaisir de vous  livrer  cette chronique de Luc Ferry dont je ne retrancherais pas un mot.

« Le jour du dépassement va tomber, cette année, pour l’ensemble de la planète (pour la France c’était en mai dernier), début août. Inventé par l’ONG américaine Global Footprint Network, ce jour est celui à partir duquel l’humanité est censée avoir consommé toutes les ressources non renouvelables que la terre est capable de produire en un an pour régénérer nos consommations ou absorber nos déchets. Passé ce jour, l’humanité puiserait donc de manière irréversible dans les réserves non renouvelables tout en accumulant les déchets. Il n’est pas besoin de sortir de Polytechnique pour comprendre que cette échéance n’a aucun sens. S’agissant de la capacité des surfaces terrestres ou maritimes à produire les ressources que nous consommons sur une année, tout dépend évidemment de l’état des sciences et des techniques utilisées. Un hectare de terre ne produit pas la même quantité de biens selon qu’il est cultivé avec des instruments agraires du Moyen Âge ou avec des biotechnologies modernes.

Comme le note la géographe Sylvie Brunel dans son excellent petit livre Le Développement durable (PUF, 2004), le concept d’empreinte écologique, qui repose sur la conversion des activités humaines en « hectares bioproductifs », est totalement fantaisiste: « Son calcul, qui méconnaît tous les acquis du progrès technique, repose sur des bases hautement discutables dont la caractéristique est de pénaliser systématiquement toutes les activités liées à la modernité. Quand une donnée n’entre pas dans son mode de calcul, l’empreinte écologique ne la comptabilise tout simplement pas, comme c’est le cas pour l’énergie nucléaire : impossible de calculer le nombre d’hectares bioproductifs nécessaires pour compenser l’énergie nucléaire. Donc, on n’en tient pas compte! Cela n’empêche pas ce référentiel farfelu de faire autorité. » 

De fait, les calculs de Global Footprint Network font chaque année la une des médias alors qu’ils mélangent tout et n’importe quoi.

Le concept d’empreinte écologique prétend en effet prendre en compte six indices: champs cultivés, zones de pêche, pâturages, forêts pour le bois, zones urbanisées et forêts pour la séquestration du carbone ( l’empreinte carbone ). Ce calcul suscite immédiatement deux objections.

Premier biais méthodologique : ces référents sont tous fondus en un seul au sein d’une nouvelle entité appelée « hectare global de planète » alors qu’il s’agit de sujets totalement différents : la surpêche, par exemple, n’a aucun lien avec la déforestation et les problèmes que posent ces deux sujets peuvent et doivent recevoir des solutions qui n’ont rien à voir entre elles. Les mélanger dans une seule unité n’a en réalité qu’un seul but : fabriquer une machine de guerre simpliste destinée à stigmatiser les pays développés afin de valoriser la décroissance, alors qu’à l’évidence, pardon d’y insister, tout dépend de l’état des techniques utilisées pour tirer parti de ces surfaces.

Mais le second biais est plus malhonnête encore : selon une étude publiée dans la revue Plos Biology, en novembre 2013, par six chercheurs dont l’éco-moderniste Michael Shellenberger, sur les six critères choisis, cinq sont à l’équilibre, voire en excédent, mais qui plus est, s’agissant du sixième ( l’empreinte carbone ), il est insensé de la mesurer à partir du nombre d’hectares d’arbres que la planète devrait compter pour absorber nos émissions de CO puisque tout dépend bien évidemment des modes de production d’énergie utilisés !

Si l’électricité produite par le nucléaire, qui n’émet pas de gaz à effet de serre et ne contribue donc pas au réchauffement climatique, était généralisée, le problème de l’empreinte carbone ne se poserait pas dans les mêmes termes que dans les pays où on utilise des centrales au charbon. Pas de malentendu: personne ne nie qu’il y ait une empreinte sur l’environnement due aux activités humaines, mais prétendre qu’on peut la calculer de manière globalisante à partir de ces six critères relève d’une imposture dont les arrière-pensées sont cousues de fil blanc.

Il s’agit, comme toujours avec le fondamentalisme vert, de stigmatiser les pays riches afin d’accréditer l’idéologie punitive selon laquelle nous ferions mieux de nous serrer la ceinture et de renoncer aux technologies sophistiquées afin d’organiser la décroissance. C’est ainsi que les pays plongés dans la misère, comme Cuba, l’Irak et le Nicaragua, où, comme chacun sait, il fait si bon vivre, sont présentés sans rire comme des modèles au nom d’une haine pathologique et irrationnelle du progrès.

Consternant ! »

 


ON SAIT POURQUOI IL FAIT PLUS CHAUD

Réchauffement climatique 3

 

Anomalie météorologique.

Depuis le printemps de  l’année dernière, c’est vrai, il fait plus chaud.  La  température  à la  surface du globe s’est brusquement élevée  provoquant des dérèglements des  mécanismes météorologiques, avec leur cortège de  sécheresses, d’incendies de forêts, de  pluies diluviennes, d’orages… Si le  réchauffement climatique de la Terre est une réalité, les causes qui en sont à l’origine  se traduisent par une élévation continue et graduelle, même si elle va en s’accélérant.  Mais l’échelle de mesure de cette  accélération c’est a minima la décennie.  Le  brutal   réchauffement que l’on constate depuis un an est   une anomalie qui a donc forcément eu un élément déclencheur. En tout cas, c’était l’idée qui me trottait dans la tête depuis que j’avais appris  que l’éruption du volcan Pinatubo (1991) avait été à l’origine du refroidissement de la Terre de 0,5° à 0,8° (ce qui est beaucoup) pendant 3 ans. Et je n’ai pas eu longtemps à chercher sur internet pour trouver la réponse à mon intuition. La montée subite en température depuis le printemps 2022 n’est en rien liée à une hypothétique augmentation des émanations de gaz à effet de serre produites par l’activité humaine. De nombreux articles scientifiques sont parus depuis le début de cette année, qui ont identifié l’origine  fortement probable de ce phénomène.

Une éruption volcanique quasiment passée sous silence.

Les éruptions volcaniques ont généralement un effet refroidissant sur la Terre, car la grande quantité de soufre qu’elles libèrent bloque la lumière du soleil. Par contre, l’éruption massive du volcan sous-marin de l’archipel des Tonga survenue au début de 2022 pourrait participer temporairement au réchauffement planétaire. Mais qui en a entendu parler ? L'éruption phréato-Plinienne (éruptions volcaniques explosives extrêmement puissantes) du volcan Hunga Tonga-Hunga Hapa'ai en janvier 2022 a eu des conséquences inattendues sur la stratosphère comme le démontrent deux études récemment publiées, menées par une équipe de scientifiques dont certains sont rattachés à des laboratoires CNRS-INSU. Ces études reposent sur l’analyse des données de multiples instruments satellitaires, des radiosondages dans le panache du volcan et des calculs de transfert radiatif. Le caractère atypique de cette éruption est une injection massive de vapeur d'eau qui a dans un premier temps saturé la stratosphère.

Ce sont près de 1500 mégatonnes de vapeur d’eau qui ont été relâchées dans l’atmosphère.  Or, la vapeur d’eau est un puissant gaz à effet de serre, effet de serre qui piège la chaleur sur Terre et augmente sa température. Un phénomène qui s’autoamplifie et que l’on nomme « une boucle de rétroaction positive », comme peuvent l’être les incendies : plus il fait chaud, plus la végétation se dessèche, plus le risque d’incendie est grand, plus de CO2 est émis par les feux de forêt, ce qui aggrave le dérèglement climatique. L'effet radiatif combiné des aérosols et de la vapeur d'eau a conduit à un réchauffement à l'échelle globale de l'ordre de 0,2 W/m2 (énorme). Un tel effet de réchauffement du système climatique n’avait jamais été observé après une éruption volcanique. Cet effet, dû à la vapeur d'eau, est susceptible de persister sur une durée de 2 à 3 ans, voire plus. La majeure partie de cette eau est entrée dans la stratosphère, ce qui signifie qu’il lui faudra des années pour retomber sur Terre ce qui pourrait nous faire dépasser temporairement 1,5°C de réchauffement climatique par rapport à l’ère préindustrielle. D’où  les  propos alarmistes de nos météorologues myopes chaque jour qui passe.

Ces études ont fait l’objet d’articles dans la presse : Courrier International, Libération, Nature,  Sciences et vie, … mais n’ont guère eu d’écho sur nos bulletins météorologiques du service public où l’on nous sert jusqu’à plus soif la thèse de  la responsabilité de l’Homme et de ses coupables activités.

Un réchauffement qui tombe à  point.

Le  phénomène que nous subissons sera  limité dans le  temps, sans que l’on sache avec  certitude quand il  cessera. Cela n’empêche pas les écolos (qui ne veulent pas savoir)  et les savants  du GIEC (eux savent) de faire pression pour augmenter par tous les moyens, y compris les plus improbables, la  lutte  contre les  gaz à effet de serre. Ils veulent  profiter de l’aubaine  pour vendre leurs thèses, c’est  de  bonne guerre,  mais c’est malhonnête. Personne ne devrait  affirmer que la température augmentera de 4° à la fin de ce siècle, car personne ne peut en avoir la certitude.  En climatologie, il est  toujours hasardeux de  prolonger les  courbes  mathématiques  pour  en tirer des conclusions  définitives. Madame Masson-Delmotte, que Christophe Béchu consulte, est peut-être très experte en paléoclimatologie, mais elle devrait consulter de temps en temps des géophysiciens. Comme l’a démontré Steven Koonin, « la part d’incertitude » doit être toujours prise en compte quand il s’agit  de mécanismes  climatiques. Consacrons au contraire tous les moyens dont nous disposons pour nous adapter à des évolutions dont les causes dépassent le genre humain. Et  surtout  arrêtons de culpabiliser les  hommes,  culpabilisation qui alimente  les mouvements  écologistes activistes violents et démoralise inutilement la jeunesse.

Donc, oui, il est très probable que nous ayons un été caniculaire et mouvementé cette année et des dérèglements qui se prolongent peut-être encore l’an prochain.  A  condition qu’une autre éruption  volcanique majeure ne vienne pas contrarier ces  pronostics !

22 juin : Je viens de lire l'article du Figaro d'aujourd'hui "une vague de chaleur océanique sans précédent touche l'Atlantique Nord", et je suis stupéfait : paresse ou conformisme, la journaliste Delphine Chayet n'évoque à aucun moment dans les causes ce qui fait l'objet de mon article, à savoir l'influence avérée de l'éruption l'année dernière du volcan Hunga Tonga, pour se contenter uniquement des thèses du Giec et conclure : "une tendance inexorable, selon Jean-Pierre Gattuso, océanographe et chercheur associé à l'Institut du développement durable et des relations internationales, que seule une baisse des émissions de gaz à effet de serre pourrait limiter". CQFD. La pensée unique fait la loi.

 


PROMENONS-NOUS DANS LES BOIS…

Forêt

… Pendant que le ChatGPT n’y est pas !

En faisant appel à deux neuroscientifiques, Gaspard Koenig pose la question : entre tech et nature, de quel régime notre cerveau a-t-il besoin ? La réponse est implacable. Je vous livre sa réflexion publiée dans Les  Echos.  Un vrai régal ! Des préconisations que je vais mettre en pratique pour la marche en forêt, étant par ailleurs sobre en consommation d'écrans.  Et je vous invite  à  en faire autant. 

 

« Je ne vais pas sermonner le lecteur sur l'importance vitale des forêts, les meilleures fermes photovoltaïques jamais inventées. Je ne vais pas ouvrir le débat, largement abordé lors des dernières Assises de la forêt et du bois, sur la proportion inquiétante des plantations mono-essence, plutôt des usines à bois que des forêts. Je ne vais pas non plus dénoncer, après bien d'autres, la tartufferie écologique omniprésente. J'aimerais simplement, en faisant appel à deux neuroscientifiques, poser la question suivante : entre tech et nature, de quel régime notre cerveau a-t-il besoin ?

La constitution d'un jugement autonome

Les effets du régime tech sont évidents. Dans son essai désormais classique, « La Fabrique du crétin digital », Michel Desmurget, directeur de recherche à l'Inserm, analyse la débilitation que provoque la connexion quasi perpétuelle aux écrans : troubles de l'attention, perte de la capacité de mémorisation, anxiété pathologique, conduites à risque, déficit de sommeil, diminution des interactions sociales, autant de constats bien documentés qui obèrent le développement du cerveau de l'enfant (expliquant la baisse du QI moyen) et polluent celui de l'adulte. Selon le rapport annuel de We Are Social, les internautes français ont passé en moyenne 5 h 30 en ligne par jour, dont 1 h 45 sur les réseaux sociaux… Je ne peux que conseiller, comme je le fais moi-même, de réserver dans sa journée de larges plages de temps déconnectées ou, tout au moins, épargnées par les sollicitations (ni mails, ni infos, ni téléphone). L'esprit en sort frais et rasséréné.

Signe que le sujet commence à inquiéter, le législateur a décidé de protéger les mineurs, conformément au rôle émancipateur de l'Etat. Deux propositions de loi sont aujourd'hui examinées par le Parlement, l'une portée par la députée LREM Caroline Janvier pour prévenir l'exposition excessive des enfants aux écrans, l'autre par le député Horizons Laurent Marcangeli pour introduire une « majorité numérique ». Ayant défendu moi-même l'interdiction des réseaux sociaux au moins de 16 ans, je ne peux qu'approuver (pour une fois) cette tentative de régulation. Laissons une chance à la constitution d'un jugement autonome, fondement d'une société libre.

Les bienfaits de la forêt

Les effets du régime nature sont, quant à eux, moins bien connus. Il faut donc lire Michel Le Van Quyen, directeur de recherche à l'Institut du cerveau et de la moelle épinière, qui consacre son dernier ouvrage, « Cerveau et Nature », à vanter les bénéfices du contact avec la nature pour notre développement neuronal. Silence des montagnes, immersion dans l'eau, contemplation des couleurs naturelles, bruits de la mer : ces émotions universellement partagées sont étudiées au prisme des dernières recherches neuroscientifiques. La marche en forêt est particulièrement recommandée. L'activité parasympathique, qui régule la détente, y connaît une augmentation de 100 %. Les molécules phytoncides émises par les arbres renforcent le système immunitaire (au point de contribuer à prévenir le cancer). La zone du cerveau responsable des pensées obsessionnelles, le gyrus cingulaire antérieur pour être précis, se calme : on rumine d'autant moins qu'on se laisse gagner par les sensations environnantes.

Voilà pourquoi les Asiatiques ont érigé les bienfaits de la forêt en politique de santé publique. Le bain de forêt, le fameux « shinrin-yoku », est pratiqué au Japon depuis les années 1980, le pays s'étant même doté de « forêts thérapeutiques ». La Corée du Sud a adopté en 2015 une « loi sur la promotion du bien-être forestier ». Si les promenades en forêt n'étaient pas gratuites, elles devraient être remboursées par la Sécu ! Nous sommes encore loin de cette approche dans un pays capable d'interdire les promenades en forêt durant le confinement…

C'est en rééquilibrant le régime quotidien auquel notre cerveau est soumis que nous retrouverons, en plus de notre bonne humeur, notre sens critique. »

                                                                                                                                    Gaspard Koenig

 


DESOLE Sandrine ! IL N’Y A QUE DEUX SEXES

Genres

 

Les constats scientifiques.

Déjà on sait par les neurosciences et les avancées dans la connaissance du fonctionnement de notre cerveau et du corps humain que les sexes sont bien différenciés dès la naissance et que toutes les cellules  portent le marqueur génétique du sexe en plus des sécrétions spécifiques à chaque genre. Un nouvel ouvrage : « C’est votre sexe qui fait la différence» de Claudine Junien et  Nicole Priollaud apportent des éléments complémentaires incontournables à cette certitude. Utiliser de rares anomalies chromosomiques pour nier ou diluer la réalité binaire du sexe ne relève pas de la science  mais de la théorie, autrement dit d’élucubrations intellectuelles qui ne peuvent  pas être sans graves conséquences. La réalité biologique du sexe  n’est pas ambiguë et vouloir imposer l’idée contraire en rejetant ceux qui la conteste dans l’intolérance, c’est ni plus ni moins sombrer dans l’obscurantisme.

Les différences entre les sexes.

Ce qui revient à dire que déconstruire les stéréotypes de genre entre les hommes et les femmes  ne doit pas revenir à nier les différences qui existent entre les sexes, comme la tendance du moment qui tend à faire de plus en plus de place à la neutralité sexuelle voudrait l’imposer. La différence entre les sexes va bien au-delà de la perception. Les neuroscientifiques vont de découvertes en découvertes. Ainsi la meilleure connaissance de la différence entre les sexes permet d’amener à une meilleure prise en charge de nombreuses pathologies. Ainsi, on sait que le mécanisme de la douleur n’est pas le même chez les deux sexes.  La  dissymétrie des chromosomes sexuels chez les hommes qui sont doté de chromosomes XY quand les filles ont deux X,  fait que les filles font moins pipi au lit ou se lèvent moins  la nuit pour  aller aux toilettes grâce à leurs deux chromosomes X, de même que ceux-ci les protègent mieux des infections courantes. A contrario, en étant mieux armées contre les infections courantes, les femmes sont  plus sensibles aux maladies inflammatoires… Bref, la différence entre les sexes ne se limite pas à la reproduction. On nait avec un corps sexué formant un ensemble  complet : la science nous dit que le cerveau forme un tout avec le corps.  Faire croire qu’on peut naître  dans un corps qui n’est pas le bon ne peut  être qu’une construction intellectuelle, donc une fable.

L’idéologie se substitue à la réalité pour s’imposer.

On comprend qu’une cohorte de scientifiques et d’intellectuels se soient élevés récemment  dans une lettre envoyée au Ministre de la Santé pour que cesse à la CAF la  diffusion d’un document qui « organisait l’accompagnement des enfants atteints de dysphorie de genre ». Dans le  film « Un homme heureux », Catherine Frot incarne une femme qui veut devenir un homme à plus de cinquante ans et doit pour cela se shooter  à  la  testostérone pour avoir une pilosité mâle et se muscler avec un coach pour devenir virile…  sans compter qu’elle ne peut rien changer à sa morphologie sinon s’aplatir les seins mais bien obligée de faire avec son bassin de femme.  La démonstration de propagande transgenre est tournée en dérision et se fait comédie comique tant on peine à croire à la farce de la dysphorie, sur fond de carnaval (ce n’est pas anodin)  où tout le monde se travestit. Par contre, on découvre avec horreur les dégâts provoqués par la guerre idéologique alimentée par les théories fumeuses et délirantes sur le genre, sur des centaines d’enfants pris en charge par une clinique anglaise, aboutissant à des traitements systématiques aux hormones et à des opérations de changement de sexe irréversibles, par des praticiens sans expérience et négligents. Des traitements administrés à des enfants parfois dès l’âge de dix ans, souvent lourds de conséquences…. Faisant de la dysphorie une généralité alors qu’elle  ne devrait être qu’une infime exception.

Et ne pas oublier l’inné !

La soi-disant assignation arbitraire du sexe à la naissance, par laquelle la société enserre le poupon dans ses catégories et l’inscrit dans une socialisation qui l’enfermera dans un genre est encore contredite par l’observation du comportement des enfants en Suède où les jouets sont dégenrés et où pourtant les garçons continuent de préférer les outils et les filles les  poupées, et le  même  constat  est fait par Frans De Waal, un primatologue de renommée mondiale sur le comportement des chimpanzés et  tous les autres primates dans le  comportement des femelles qui ont tendance à jouer avec des poupées…. Il faut donc faire une place à  l’inné. L’éducation non sexuée des enfants est une erreur : il y a certaines compétences que les  jeunes femmes et les jeunes hommes doivent acquérir pour leur vie future et nous avons le devoir de les leur fournir.  

Le combat pour l’égalité.

Nous vivons une époque bien compliquée. Les idéologies obscurantistes, au sens où elles nient l’histoire et la science, quitte à les déconstruire pour avoir le champ libre, progressent dans les  milieux intellectuels de gauche et gagnent du terrain en se servant sans vergogne des places que ses tenants occupent dans les administrations, l’enseignement, la communication. Les partisans des Lumières et de la science et de  leur universalisme sont aujourd’hui assiégés. L’égalité des sexes n’a rien à voir avec le genre. On ne réglera pas le problème des inégalités homme-femme par une éducation neutre, comme si le genre était le problème, alors que  le problème c’est l’inégalité. Nous ferions mieux de nous concentrer sur la justice, l’équité et l’égalité.

Va-t-on vers une nouvelle  défaite de la pensée ?

 

Lire : « C’est votre sexe qui fait la différence » de Claudine Junien et Nicole Priollaud – Plon

          « Différents, le  genre vu par un primatologue » de Frans de Waal  - Ed. Les liens qui libèrent

 


L’EDUCATION NATIONALE A RATE LE VIRAGE DU NUMERIQUE

Informatique 2

On avait l’habitude de comparer  l’Education nationale à l’armée rouge pour la  coloration de son personnel  mais aussi pour sa lourdeur, le  « mammouth », et sa lenteur à manœuvrer. Je  suis bien placé pour affirmer qu’en son temps elle a raté le virage de l’audiovisuel : il a fallu un temps fou pour  obtenir des salles de classes  équipées d’autres choses que le tableau noir et les bâtons de  craie.  Ce  n’est que dans les dix dernières années de ma carrière que le rétroprojecteur s’est installé au milieu des  élèves et si mes  cours ont fait appel  au magnétophone et à des illustrations audio, c’est   parce  que j’apportais mon  matériel personnel, magnétocassette et lecteur cd.  Je ne doute  pas qu’avec  la décentralisation, les départements aient équipé les  collèges en ordinateurs et  en tableaux interactifs. Mais pour autant, l’Education nationale n’a pas, que je sache, apporté une formation professionnelle à la hauteur sur l’utilisation du numérique et des ressources  nouvelles que cette  technologie est capable d’apporter. Je m’en aperçois à travers le travail scolaire de  mes   petits enfants.

L’intelligence artificielle fait irruption.

Mais voilà que ChatGPT vient tout bousculer. Ce robot conversationnel d’Open AI, accessible à tous avec le moindre smartphone, est capable de rédiger un devoir ou de résumer un livre en quelques minutes avec un niveau de crédibilité qui pourrait paraître époustouflant. Pour les  petits malins, il  offre  un moyen efficace de réaliser le travail demandé sans faire le moindre effort, surtout si c’est en devoir « à la maison ». Gain de temps mais quid de l’effort intellectuel et des connaissances acquises. Face à cette intrusion dans l’univers  des études, nos enseignants sont désarmés. Lesquels seront en mesure de détecter la supercherie ?  La multiplication de devoirs stéréotypés mettra la puce à l’oreille, mais après ? Ce type de logiciel oblige désormais à faire exécuter les travaux en classe sans l’accès aux écrans et sous surveillance.  C’est  forcément une complication qui va diminuer les occasions  de confronter les élèves à des exercices et à des recherches en complément du temps passé  en classe. Le  premier réflexe est donc d’interdire son utilisation ou de limiter son accès.  Il  faut  dire que l’univers  scolaire est plutôt « à la bourre » en matière de numérique. La  possibilité  d’accès aux basses de données telles Google et aux « tutos » de toutes sortes n’a qu’à peine modifié les méthodes pédagogiques. Le rapport d’octobre 2021 sur la pratique informatique du CP à la sixième souligne les insuffisances d’un programme qui existe mais dont les heures ne sont pas précisées. L’inspection générale relève que, à l’école primaire, les équipements sont insuffisants et les enseignants réticents estimant qu’ils ont déjà beaucoup à faire avec les maths et le français ;  au collège, les enseignements sont assurés par les profs de mathématique et de technologie qui ont chacun leurs langages et se parlent peu. Surtout, le rapport souligne un manque de formation aux concepts de l’informatique, notamment à la démarche algorithmique, assorti d’une pensée informatique insuffisamment présente. Après avoir  privilégié  l’aspect bureautique, aujourd’hui on se focalise sur le codage. Mais il est à craindre que cette manière d’aborder le numérique  soit dépassée. D’abord parce que les outils s’utilisent sans codage et que probablement, plus personne ne fera du codage  d’ici peu de temps : écrire du code sans savoir ce qu’est  un algorithme, c’est comme construire un bâtiment sans  plan.

Le renforcement des compétences numériques.

C’est l’objectif que fixe le ministre  comme une des priorités de la transformation des classes de cinquième, quatrième et troisième. L’objectif est de permettre aux élèves de comprendre le fonctionnement des outils et dispositifs numériques, algorithmes, intelligence artificielle,…   et savoir les utiliser de manière responsable et disposer de  premières compétences en codage. Evidemment, les  professeurs seront davantage formés à l’algorithme et à la programmation sans écran   et les équipements seront renforcés. Tout cela est bienvenu et urgent.  Il est  même grand temps de s’en préoccuper.  Mais connaissant l’inertie d’un corps qui aurait l’agilité de  l’actuelle  armée russe  pour  manoeuvrer et atteindre ses objectifs, on peut se préparer à attendre de longues années avant de voir intégrer les robots tels ChatGPT dans les stratégies pédagogiques d’apprentissage. Je crains qu’en matière de maniement des outils, les élèves restent  pour longtemps en avance sur leurs profs.

Le défi est immense.

Pour le relever, il faudrait plus d’heures de temps scolaire.  Quand on constate  les dégâts de la  diminution des heures d’enseignement du français, on se  dit que l’enseignement du numérique nécessaire à sa maîtrise ne peut se faire au détriment des autres savoirs fondamentaux. Mais comment y parvenir dans une période où l’on vante plus la paresse que le travail et où les élèves sont souvent plus habiles que leurs maîtres pour manipuler les nouveaux outils. Et le fait que ceux-ci puissent favoriser la facilité n’arrange rien. Dans les programmes de l’Education nationale le terme « informatique » n’est jamais  utilisé. On lui préfère le mot « numérique » qui permet d’aborder le sujet sans rien en dire. Or « l’informatique » est une façon de penser. Contrairement à la physique qui étudie la matière, l’énergie et les ondes, l’informatique n’étudie qu’une seule chose :  l’information. C’est le cœur du sujet.  L’IA n’est pas infaillible. Le robot peut être source de fake news.  L’enjeu est  donc de former les  jeunes pour appréhender les informations recueillies avec suffisamment de sens critique.  Car  l’algorithme n’a pas de  conscience logique. Chat GPT n’est qu’un système automatisé  adossé à une énorme base de données,  mais ce qu’il  délivre  est une parole de mainate mécanisée. A de nombreux endroits, le système a été modifié par la main de l’homme, et optimisé par des annotateurs humains chargés de classer plusieurs réponses alternatives. Bref, il faut bien comprendre que derrière la machine, il y a des hommes et que ses réponses ne sont pas le fait du hasard,  mais dépendent d’eux et de leurs points de vue.

Le crétin numérique.

Il y a certainement une utilisation pédagogique de cet outil qui pourrait apporter, probablement, une aide décisive  aux enseignants, tant la  parole du robot  paraît magique, les  expériences ayant montré que les enfants suivent davantage les instructions de l’intelligence artificielle que celle de l’humain.  Rien d’étonnant, les adultes eux-mêmes s’y laissent prendre. Pour cela il faut s’atteler à déjouer tous les pièges tendus par l’intelligence artificielle : jusqu’à maintenant, plus on a investi dans les « TICE » plus les résultats des élèves ont chuté. Et notamment empêcher le « cambriolage » de notre cerveau par les écrans qui en exploitent toutes les failles créant addictions et troubles de l’attention, langage amputé, relations humaines mutilées  … A moins de faire comme pour les enfants de Google et de la Silicon Valley : supprimer tous les  écrans pendant l’apprentissage et revenir aux livres et à l’écriture. Et/ou  faire  comme les Chinois qui ont décidé de réduire drastiquement le temps d’accès aux écrans !

 

 


CLIMAT : QUAND LES FAITS DEMENTENT LES PROJECTIONS …

Climat  la  part d'incertitude

 

Je ne pensais pas qu’on nous mentait à ce point-là !

Les écolos nous racontent des balivernes sur le réchauffement climatique, on le sait depuis longtemps. Ils le font par idéologie et ont décidé une fois pour toutes, parce que ça les arrange, que les  activités humaines en sont les principales causes par les rejets de CO2 et autres gaz à effet de serre. Ce qu’ils visent c’est l’économie libérale et sa logique de croissance. La  surprise, c’est qu’ils ne sont pas les seuls. Le livre de Steven KOONIN, « Climat, la part  d’incertitude » est édifiant. Physicien éminent, l’ex-secrétaire d’État chargé du climat de Barack Obama accuse certains de ses pairs, mais aussi les politiques et les médias, de surfer sur les angoisses de l’opinion au mépris de la rigueur scientifique. Il s’est plongé avec des collègues tout aussi capés que lui dans les données les plus récentes sur le réchauffement climatique, et notamment le dernier rapport du GIEC, et y découvre des « faiblesses cruciales » qui l’amènent à affirmer que « nos connaissances scientifiques ne sont pas suffisantes pour faire des projections utiles sur la façon dont le climat changera au cours des prochaines décennies, et encore moins pour savoir l’effet que nos actions auront sur lui ».

« Climat, la part d’incertitude »  est un plaidoyer pour l’ «intégrité ».

Intégrité des scientifiques, d’abord : Steve Koonin ne cache pas son peu d’estime pour ceux de ses pairs qui soutiennent « qu’une information légèrement manipulée n’est pas gênante si cela peut contribuer à “sauver la planète”». Dans une langue très claire, il démontre que « les résultats de la multitude de modèles climatiques ne coïncident pas, voire se contredisent entre eux et avec de nombreux types d’observations ».

Intégrité de certains dirigeants d’organismes internationaux, ensuite, comme ceux de l’Organisation mondiale de la santé, dont il donne un exemple de « désinformation éhontée » l’affirmation selon laquelle la pollution de l’air à l’intérieur des habitations dans les pays pauvres résulterait du changement climatique. « On y fait la cuisine au feu de bois ou en brûlant des déjections animales ou des déchets agricoles », rappelle-t-il. Le problème résulte donc de la pauvreté et pas du réchauffement du climat.

Il n’épargne pas non plus les journalistes - le catastrophisme fait vendre. Bref, selon lui, « les médias, les hommes politiques et souvent les rapports d’évaluation eux-mêmes déforment sans vergogne ce que dit la science concernant le climat et les catastrophes. Ceci met en cause les scientifiques qui rédigent les rapports et les révisent avec trop de désinvolture, les journalistes qui les répètent sans le moindre esprit critique, les rédacteurs en chef qui laissent faire, les militants et leurs organisations qui jettent de l’huile sur le feu et les experts dont le silence public cautionne l’imposture ».

Alors, climatosceptique ?

Ce serait trop facile ! La publication du livre de Steven Koonin a, logiquement, suscité un tollé chez tous ceux qu’il accuse d’imposture. Pas de chance pour ses détracteurs, ils ne peuvent pas lui coller l’étiquette infamante de «  climatosceptique », puisqu’il écrit en toutes lettres : « Il est hors de doute que nos émissions de gaz à effet de serre, en particulier le CO2, contribuent au réchauffement planétaire.» Il reconnaît même qu’« en contribuant au réchauffement climatique, nous avons contribué à la hausse du niveau de la mer ». Mais il ajoute, schémas à l’appui, qu’il n’y a « guère de preuves que cette contribution a été ou sera significative et encore moins désastreuse ». Tout simplement, la mécanique climatique est tellement complexe, qu’aucun de nos « modèles » ne  permet d’établir ni de mesurer la  part humaine. Et il explique pourquoi l’objectif de la suppression totale des émissions de gaz à effet de serre, prôné par les partisans de la décroissance, n’est ni justifiée ni tenable socialement. Pour le coup, il n’y a pas de « part d’incertitude » dans le projet décroissant, il sera néfaste !

Quelques zooms :

Il ne faut  pas confondre événements météorologiques et climat, constat du temps que nous observons au jour le jour et ce qui se mesure sur le temps long. Ainsi :

.  Les  activités humaines n’ont pas eu d’impact détectable sur les ouragans au cours du siècle passé.

. La calotte glaciaire du Groenland ne diminue pas plus vite aujourd’hui qu’il y a quatre-vingts ans.

. De puissantes forces naturelles impactent le climat et la question n’est pas de savoir si le globe s’est réchauffé récemment, mais plutôt de savoir dans quelle mesure ce réchauffement est causé par les hommes.

. Les influences humaines ne représentent aujourd’hui que 1% de l’énergie qui circule dans le système climatique. Elles sont donc  modestes.

. Il est hors de doute que nos émissions de gaz à effet de serre contribuent au réchauffement planétaire. Mais les influences humaines sont difficiles à distinguer des autres aspects du système climatique. Ainsi dans le rapport du GIEC, les résultats présentés sont des modèles « moyens » dont les éléments sont en désaccord complet. Autre point crucial : l’incapacité des modèles à reproduire le passé. Cela érode la confiance que l’on peut accorder à leurs projections du climat de l’avenir. La modélisation climatique laisse donc gravement à désirer.

. Les présentateurs de la  météo se sont mués en experts du climat pour pointer du doigt les influences humaines comme cause des vagues de chaleur, sécheresses, inondations, incendies, tempêtes  … toujours « sans précédents » !  Ce n’est pas ce que nous dit la science. Les observations effectuées sur un siècle entier indiquent que la plupart des événements météorologiques « extrêmes » ne révèlent aucun changement significatif. Aucune tendance à long terme pouvant être attribuée à des influences humaines. C’est le cas, notamment des cyclones et des ouragans. Les citer comme un exemple des ravages du changement climatique provoqué par les activités humaines est, au mieux  peu convaincant, et, au pire, carrément malhonnête !

.  Non, il n’y a pas de changement rapide en matière de précipitations.

. Non, la  mer ne va pas nous submerger. Le niveau des océans continue de monter, comme il  le fait depuis 20 000 ans, avec ses variabilités cycliques.

Il est clair que les médias, les hommes politiques et souvent les rapports d’évaluation eux-mêmes déforment sans vergogne ce que dit la science concernant le climat et les catastrophes. Ceci met en cause les scientifiques qui rédigent les rapports, les  journalistes qui les répètent sans le  moindre esprit critique, les militants et leurs organisations qui jettent de l’huile sur le feu et les experts dont le silence public cautionne l’imposture. La répétition constante de ces mensonges sur le climat les transforme en « vérités » acceptées. Et gare à ceux qui oseraient les contredire !

Ceux qui nous prédisent des températures de 45° et plus en été à l’horizon 2040 auront l’air malin si le petit âge glaciaire prédit par la NASA se déclenche en 2035. Mais je ne serai peut-être plus là pour les narguer, et eux non plus, probablement.

La lecture est parfois ardue, c’est vraiment scientifique, mais le  livre reste très accessible et j’y ai trouvé plein de réponses à mes doutes. Sur le climat, et compte tenu de la part d’incertitude établie, il est urgent d’ouvrir le débat et de n’en pas  laisser le  monopole aux idéologues, aux menteurs et aux demi-habiles qui nous gouvernent.

 Climat, la part d'incertitude, Steven E. Koonin, L'Artilleur.


LA SCIENCE EXISTE ENCORE !

Tryphon étoile

 

Oui, la  science existe encore et c’est notre meilleure antidote contre tous les obscurantismes qui la confondent avec les croyances et les idéologies. L’année 2022 nous a apporté  quelques belles avancées de la connaissance et des progrès qui apportent à l’être humain la dose d’espoir qui permet d’envisager l’avenir autrement que sous l’angle dramatisé et inutilement anxiogène du réchauffement climatique propagé par les écolos et le GIEC.

Les exploits de James Webb.

Le télescope spatial américain envoyé par une fusée Ariane 5 en décembre 2021 nous  a envoyé des images époustouflantes du fond de l’univers. Cet observatoire astronomique, le  plus grand et le plus ambitieux jamais envoyé dans l’espace, a coûté 10 milliards de dollars. En observant les galaxies dans les ondes infrarouges avec une  sensibilité et une précision sans équivalente, le James Webb réalise des clichés qui sont à la  fois un magnifique spectacle pour les  béotiens et le support d’innombrables découvertes pour les astronomes. On a ainsi pu découvrir de spectaculaires nébuleuses dans lesquelles  naissent les étoiles, des galaxies hyperlointaines nées peu après  le « big-bang », des exoplanètes… L’Homme continue d’apprendre.

On a dévié un astéroïde.

Un  peu comme  « on a marché sur la Lune », en septembre  dernier la  sonde américaine Dart (fléchette), a percuté un astéroïde pour le dévier de sa  trajectoire. Dimorphos, 170 m de diamètre, ne présentait aucun risque pour la Terre,  mais  il  s’agissait  d’un exercice pour évaluer notre capacité à réaliser une telle manœuvre. L’impacteur cinétique de plus de 500 kg qui arrivait lancé  à 22 500 km/h a percuté  sa cible à plusieurs milliers de km d’altitude et  l’opération s’est révélée très efficace. Pour une véritable mission de défense planétaire avec un astéroïde qui menacerait de s’écraser sur notre planète, il faudrait réaliser la collision  plusieurs  mois à l’avance afin que  la déviation soit suffisante pour éviter une catastrophe.

2 millions d’années  plus tôt.

Une équipe internationale de chercheurs est parvenue à identifier de l’ADN d’animaux, de plantes et de microbes datant d’environ 2 millions d’années, en prélevant des échantillons de sédiments dans le pergélisol de l’extrême nord du Groenland. Des mastodontes, rennes, lièvres, lemmings et oies, peuplant des forêts de peupliers, de bouleaux et de thuyas… Les scientifiques ont reconstitué tout l’écosystème de cette région du globe qui connaissait alors des températures bien plus douces qu’aujourd’hui… Tiens, tiens, le  climat aurait donc déjà changé ?

Vous pourrez demander la  Lune.

Avec Artémis, la Nasa reprend le chemin de la Lune. 50 ans après, une capsule Orion a été envoyée autour de notre satellite naturel. Cette fois, le  vaisseau Orion a fait le voyage en mode automatique avec de simples mannequins à bord, et tout s’est parfaitement bien passé. Des  astronautes seront du voyage autour de la Lune lors de la prochaine mission  Artémis 2, prévue en mai 2024. Pour l’agence spatiale européenne, qui fournissait le module de service de la capsule, apportant énergie et propulsion, le succès est total et ouvre la porte à  l’envoi dans les prochaines années d’un astronaute européen autour de la Lune. Si  tout va bien le premier alunissage d’une femme astronaute américaine est prévu en 2025.

InSight.

Après 4  années sur Mars, la  mission InSight est  un formidable succès. Le sismomètre français emporté par la Nasa, a révolutionné notre connaissance de l’intérieur de la planète rouge (cocorico). Un des grands succès est d’avoir réussi à enregistrer des secousses dues à des impacts  de météorites sur Mars, provoquant des cratères de plus de 130 m de diamètre à la surface, soit les plus gros cratères d’impact connus qui se sont formés durant les derniers siècles sur l’ensemble des planètes du système solaire. Pour faire court, cela a permis de perfectionner les  modèles de calcul sur la propagation des ondes dans la croûte et le manteau martiens. On a ainsi obtenu plus détail sur les couches inférieures de Mars, l’épaisseur de la croûte, la taille de son noyau… Enormément de progrès sur la connaissance de la planète.

En dehors de la conquête spatiale, il faudrait évoquer aussi la fusion nucléaire par  laser, réalisée par  les scientifiques américains du NIF, la greffe d’un cœur de cochon sur un malade qui a vécu deux mois, les progrès dans le traitement de la mucoviscidose, la puce informatique d’Elon Musk qui pourrait rendre la vue aux aveugles …  Loin du brouhaha et du tam-tam quotidien des réseaux sociaux et des médias continus qui ne s’intéressent qu’à l’écume des jours, l’intelligence est au travail et c’est  plutôt  rassurant, tellement notre époque semble montrer de notre espèce une image de bêtise et d’abrutissement.

Le génie humain n’a pas dit son dernier mot. Il est donc encore possible d’avoir foi dans l’avenir, si, si !

 


SUR L’ESSENCE DIVINE DE JESUS…

Jésus l'enquête 2

 

A quelques jours de Noël, voilà un sujet qui mérite d’être abordé.

Jean STAUNE, philosophe des sciences et prospectiviste, dans un livre étonnant, propose une vision renouvelée  de l’Evangile de Saint-Jean. Analysant les propos du Christ rapportés par  l’apôtre, à la lumière de  la  physique quantique, ceux-ci montreraient qu’il n’est pas seulement un homme mais  l’incarnation de celui qui est à l’origine de notre Univers ! Ainsi,  les derniers progrès de la science donneraient une crédibilité nouvelle à cette conception  du dieu fait homme qui a pu paraître absurde à beaucoup pendant deux mille ans. Guillaume Roquette a interviewé l’auteur, Je vais essayer de vous en faire partager l’essentiel, à défaut de lire le livre.

Une enquête sur Jésus.

D’abord, l’auteur tranche dans le débat sur les évangiles en faveur de celui de Jean qu’il  affirme être le plus fiable  et le seul écrit par un témoin direct de l’enseignement de Jésus, ce que n’étaient pas Marc, Luc et  Matthieu. Pour lui, Jean était le fils spirituel du Christ, bien qu’il  n’ait jamais fait partie des 12 apôtres. Il ressort de l’évangile de Jean une particularité qu’on ne retrouve pas  dans les autres textes : Jésus y tient des propos qui peuvent paraître aberrants à un non-croyant. Ainsi il affirme qu’il existait avant la création du monde, qu’il peut donner la vie à qui il veut, qu’il est la seule voie que l’on peut emprunter pour aller au ciel… Cet Evangile nous donne la vision la plus exacte de ce que Jésus a enseigné et a dit lui-même.

L’apport de la physique quantique et de la technologie des hologrammes.

Jean Staune nous embarque dans son cheminement qui implique, pour comprendre la vraie nature de Jésus, de faire appel  à des concepts de la physique du XXème siècle. Quand Jésus nous dit : « Qui m’a vu a vu le  Père, moi et le Père nous sommes un » et « Le Père est plus grand que  moi », Jean, le fameux « disciple que Jésus aimait » avait tout compris, ce qui pour nous ne peut se comprendre qu’avec un concept comme celui de l’hologramme. Je vous passe les détails techniques de la démonstration, c’est un peu comme  Polnareff au piano qui joue pendant que son hologramme  le représentant quand il avait trente ans, sur la scène, chante en même temps.  De même, l’idée qui peut paraître absurde qu’on pourrait être à la fois « Homme et Dieu », devient réaliste avec la notion de dualité en physique quantique. Celle-ci explique en effet, que les fondements des objets sont en même temps des ondes et des particules, soit deux états complètement contradictoires, et pourtant ce sont réellement les composants de notre corps et du monde qui nous entourent. L’auteur emprunte à Bernard d’Espagnat l’illustration de notre monde d’après la physique quantique avec l’image de la caverne de Platon : ce que nous prenons pour la réalité serait en fait des ombres projetées depuis un autre niveau de réalité plus profond. Ce niveau de réalité au-delà du temps, de l’espace, de l’énergie et de la matière, d’autres  physiciens ont affirmé qu’il y avait justement une structure holographique…

Jésus et l’éternité.

Conséquence logique de ce que le Christ dit lui-même : IL existe avant  la création du monde… Il est  le « tunnel » qui permet de passer de ce monde où nous sommes au monde véritable. C’est la seule voie possible pour sortir de la caverne de Platon. Il y a plus de  4 000 ans, les Egyptiens avaient prévu dans les moindres détails ce qui allait être l’incarnation de Jésus sous le nom d’Osiris. D’autres civilisations ont également eu cette intuition. Un archétype universel en quelque sorte. Jésus serait donc dans notre Univers quelque chose d’aussi fondamental que la gravitation et la vitesse de la lumière.

Les rapports avec les dogmes de l’Eglise catholique.

La seule chose qui peut poser problème ce  sont les textes  mystiques qui ne sont connus que par quelques centaines de  personnes sur terre, ceux qui sont « nés de l’Esprit »,  selon l’enseignement de Jésus et qui forment la véritable « communion des saints » au-delà de tous les dogmes et de toutes les Eglises constituées. Jean Staune cite à l’appui de sa démonstration le cas du Padre Pio, prêtre capucin mort en 1968 et canonisé en 2002,  qui a guéri des aveugles de naissance et fait bien d’autres miracles… Nous sommes tous potentiellement capables de faire ce qu’il a fait. Encore faut-il avoir le « code source ». On peut être totalement fidèle à l’Eglise tout en affirmant qu’elle n’est pas le fin mot de l’Histoire. Une manière de répondre à la quête de sens d’une très grande majorité de nos contemporains.

Matrix et la physique quantique nous aident à comprendre qui est vraiment Jésus, ce nouveau-né au fond d’une crèche de Galilée, que nous célébrerons dans la nuit du 24 au 25 décembre.

« Jésus, l’enquête » de Jean Staune, Plon.

Interview de Guillaume Roquette, Le Figaro magazine du 11 novembre 2022.

 


QUAND LE CLIMAT FAIT DES HISTOIRES…

Sapiens et  le climat001

Le livre d’Olivier  Postel Vinay « SAPIENS ET LE CLIMAT » intéressera les  passionnés d’Histoire avec  un grand « H », mais pas que, car il est très accessible. C’est  un ouvrage  qui repose sur une  somme  de  connaissances  incroyable dont l’auteur fait la synthèse, parfois avec beaucoup d’humour, mettant en relation les  aléas climatiques de la Terre avec ceux des  civilisations.  On serait presque   tenté  de conclure qu’à chaque  effondrement, naissance, révolution, le climat s’en est mêlé. Il permet  aussi de s’apercevoir  que la période que nous vivons, que certains font sombrer dans le catastrophisme, n’a rien d’exceptionnelle par rapport au passé, et même, curieusement, au passé récent, ce qu’on oublie de nous rappeler.

Quelques extraits pour éclairer l’ouvrage.

« Je  vais donc me concentrer sur les acquis de la  littérature scientifique… Ils sont issus de toute une série de moyens de mesure et d’évaluation indépendants. Concernant l’Empire romain, les  spécialistes recensent pas moins de onze ensembles d’indices matériels  indépendants les uns des autres, qu’il est donc possible de comparer. Ces indices s’ajoutent aux données  de base que sont les variations de l’activité du Soleil, celles   de l’inclinaison de la Terre par rapport au Soleil et du chemin qu’elle parcourt en tournant autour ainsi que les variations des grands systèmes océano-atmosphériques que sont, entre autres, l’Oscillation de l’Atlantique nord et la Zone intertropicale de convergence qui détermine les  moussons. Les principaux proxies (témoins) sont les carottes glaciaires, l’avance et le recul des glaciers, les  éruptions volcaniques, les spéléothèmes (stalagmites), les  pollens  fossiles, les  sédiments marins  et lacustres, le  niveau des lacs, les crues des rivières, les squelettes et les dents … et les fameux cernes des arbres dont la double croissance annuelle reflète les variations de la chaleur et de  l’humidité…. ».

Comme on le voit les éléments avérés pour mettre en corrélation les évolutions climatiques documentées avec l’Histoire des Hommes depuis son apparition ne manquent pas.  Voilà une approche qui apporte des éclairages parfois surprenant sur des causes d’événements historiques rarement prises en compte. Ainsi notre Histoire contemporaine qu’on aurait tendance à raconter en ne prenant en compte que l’angle des humains, toutes choses étant égales par ailleurs, s’avère  finalement très  partielle. Car il se trouve, qu’en matière de  climat, les « choses ne sont jamais  égales par ailleurs » à deux moments  donnés !

Concernant l’Empire romain, par exemple, l’auteur peut affirmer :

« De -100 à 200, le climat méditerranéen a été d’une exceptionnelle stabilité. Chaud et bien arrosé. La  période 21-50 a représenté les trente années les plus  chaudes de notre  ère jusqu’aux années 2000. Au IIème siècle,  les  glaciers alpins étaient  aussi courts qu’aujourd’hui.  En Angleterre, la remontée de la punaise de l’ortie vers le nord  témoignait de températures de juillet d’au moins 2° supérieures à celle du milieu du XXème siècle. Il pleuvait plus en Egypte que de nos  jours, les crues du Nil étaient abondantes et le blé égyptien permettait aux empereurs de constituer d’énormes réserves.  La température des eaux de la Méditerranée, au large de la Sicile était de 2° supérieure à la température actuelle. »

Le "présentisme".

En conclusion, Olivier Postel Vinay souhaite attirer notre attention sur un trait de  notre époque : ce que l’historien François Hartog appelle  le « présentisme » : « Nous vivons tellement au présent (nourri de prédictions) que la  plupart d’entre nous oblitérons le  passé,  l’ignorons ou le réduisons à quelques  jalons mal informés,  propagés par des clichés. En matière de clichés, l’un des plus irritants est la formule « sans précédent »,  qui accompagne tant « d’informations » diffusées  par les médias. Les journalistes (et  parfois les climatologues qui les instruisent) feraient bien de regarder à deux fois avant de l’asséner. »

Pour clore son  ouvrage, il nous livre  une réflexion que je partage  largement. « Au regard  des crises climatiques auxquelles Sapiens puis l’homme moderne ont été confrontés, nous vivons aujourd’hui un optimum. Je dis cela de façon tout-à-fait objective,  sans recherche de paradoxe. Nous bénéficions d’une époque particulièrement privilégiées au sein même  des millénaires de stabilité  relative qui ont suivi le chaos du dernier âge glaciaire, du temps des grottes ornées. Dans le cadre de cet optimum bien compris, trois éléments sont cependant nouveaux. Le premier est que les pays riches ont acquis les moyens de lisser les microcrises climatiques qui les affectent ; ils ne sont plus sujets aux terribles  souffrances qui pouvaient encore les perturber au milieu du XIXème siècle et qui peuvent encore perturber les pays pauvres. Le second est qu’en raison de la conjonction entre les progrès de l’industrie et la croissance vertigineuse de la population mondiale, la  concentration dans l’atmosphère des gaz à effet de serre que nous injectons a atteint un niveau supérieur à tout ce que Sapiens a pu connaître depuis son arrivée sur Terre. Ce qui conduit au troisième élément nouveau : nous vivons une crise climatique réellement sans précédent, en ce qu’elle se fonde non  pas sur des bouleversements concrets entraînés par un changement climatique catastrophique, mais sur l’inquiétude générée par des scénarios élaborés par des spécialistes sur une crise à venir. Pour la première fois de sa longue carrière, Sapiens vit une crise climatique par anticipation. A tort ou à raison ? … »

Bonne question !

Après la lecture de ce livre,  et en recoupant avec « l’obscurantisme vert » d’Yves Roucaute et « Climat, la part d’incertitude » de Steven E. Koonin (N°1 des ventes aux USA tout en étant méprisé par les grands médias), dont je vous parlerai bientôt, les  prédictions du Giec largement répercutée  par les médias, et interprétées en les dramatisant comme avec l’émission « Ouvrons les yeux » sur BFMTV, devraient être assorties  des  précautions les plus élémentaires et non présentées  comme certaines, car  s’il y a une chose qui est bien certaine c’est que le contexte du futur à l’horizon 2050  ou 2100 n’est pas connu et ne sera pas « toutes choses égales par ailleurs ». Une éruption volcanique majeure qui a une chance sur six d’avoir lieu, le déclenchement d’un petit âge glaciaire lié à l’activité du Soleil, le dérèglement d’El  Niño, etc … peuvent avoir des conséquences majeures et venir démentir les  scénarios catastrophistes qu’on nous martèle à des fins  peut-être plus idéologiques que climatiques.

SAPIENS ET LE CLIMAT, une histoire bien chahutée, d’Olivier POSTEL VINAY – La  Cité.  

 


VOUS NE SAVEZ PAS POURQUOI IL A FAIT CHAUD EN 2022 ?

EH BIEN JE VAIS VOUS LE DIRE !

Mais d’abord, plantons le décor.

Commençons par les faits scientifiques établis : parmi les émissions de gaz à effet de serre, le CO2 n’est pas la principale. Le fluor, le méthane jouent un rôle mais c’est surtout la vapeur d’eau  qui est la plus importante.  D’autres  événements  peuvent jouer un rôle,  comme  les  éruptions solaires, particulièrement intenses en ce moment,  qui envoient en direction de la Terre des projections de plasma exceptionnelles.

C’est sur les éruptions  volcaniques que nous allons nous focaliser.

Il  a déjà été constaté à plusieurs reprises que les éruptions majeures influaient sur le climat de la planète et parfois plusieurs années de suite. Ainsi, celle du Pinatubo en 1991 a projeté dans la haute atmosphère énormément d’oxyde de soufre (SO2) qui s’était transformé en fines gouttelettes d’acide sulfurique. Or celles-ci ont la propriété de bloquer le rayonnement solaire.  Comme le volcan est  proche de l’équateur, il avait envoyé des aérosols dans les deux hémisphères avec un  impact global : la température moyenne avait baissé de 0,5° ( ce qui est  loin d’être négligeable) pendant deux ans. A noter, qu’il avait aussi envoyé 400  kilotonnes de chlore, responsables de l’agrandissement du trou dans la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique, l’hiver suivant.

Volcan hunga tunga

Venons au fait.

Le  15 janvier 2022,  le volcan Hunga Tunga, au cœur de l’archipel  des Tonga, dans le Pacifique, est entré en éruption explosive, projetant d’énormes quantités de cendres dans l’atmosphère. Un événement qui n’a pas fait parler beaucoup de lui. Pourtant, on sait aujourd’hui que l’éruption a été très puissante : son bruit a été entendu jusqu’à Anchorage, à 9 700 km de là, les rejets sont montés  à 57 km, un niveau jamais observé à ce jour pour une éruption volcanique. Le  panache a donc atteint la mésosphère, au-dessus de la stratosphère, et l’altitude maximale a été atteinte trente minutes après le début de l’éruption. Le panache recouvrait alors 157 000 km2. Sa taille gigantesque et la  violence de l’émission avec l’injection de matière dans la très haute atmosphère a forcément eu un impact climatique. Mais si le Pinatubo a refroidi l’atmosphère, le Hunga  Tunga, qui est un volcan sous-marin à 1 800m de profondeur et 20 km de diamètre, a envoyé peu de SO2 dans l’atmosphère, celui-ci s’étant dissous en passant dans la colonne d’eau. Par contre, de ce fait, il a envoyé des quantités énormes de vapeur d’eau dans la stratosphère et même au-delà, élément qui  doit retenir toute notre attention : la  vapeur d’eau est, en effet, un puissant gaz à effet de serre et le Hunga Tunga pourrait bien  être responsable d’un réchauffement global pendant une ou plusieurs années. Ainsi s’expliqueraient les températures observées depuis le printemps, largement au-dessus des normales saisonnières.  Ne comptez pas sur les savants du GIEC pour l’intégrer dans leurs données, ils considèrent les éruptions volcaniques comme ayant un effet négligeable sur le réchauffement de la planète.

C’est pourtant une hypothèse retenue par les scientifiques qui ont collecté les données de cette éruption. ET elle est tout-à-fait plausible. Ainsi s’expliquerait l’anomalie climatique de cette année 2022, exceptionnellement chaude  jusqu’au seuil de l’hiver. Si elle se vérifie, les  activistes écolos et les  politiciens réunis au  Caire s’agitent pour rien, la Terre n’en fait qu’à sa tête. Il serait temps que nos obscurantistes écoactifs s’informent et arrêtent d’accabler les activités humaines et d’emmerder la société.

En attendant, on a de quoi faire des provisions de chaleur en attendant l’arrivée du « petit âge glaciaire  dans les  années 2030 », dont la Royal Astronomical Society renouvelle le pronostic.

 


LE TROU DE LA COUCHE D’OZONE A ETE REBOUCHE. VRAIMENT ?

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Dans ses chroniques d’été consacrées « aux victoires de l’écologie », le  Figaro Magazine a  consacré un article au fameux trou dans la  couche d’ozone sous le titre : « On a rebouché un trou dans le ciel ». Et de rappeler que dans les années 80, la ratification à Montréal d’un protocole soutenu par des découvertes scientifiques majeures permettait de mettre un terme à la destruction de la couche d’ozone, ce bouclier naturel qui protège la Terre des rayons ultraviolets.

« Nous avons quand même réussi à reboucher un trou dans le  ciel »

Ainsi s’exprime la présidente du Programme des Nations unies pour l’environnement, Inger Andersen, faisant avec ce raccourci le bilan de cette organisation créée en 1972 et qui fête cette année ses 50 ans. En effet, ce fameux trou défrayait la chronique dans les années 80 et 90  et faisait régulièrement l’actualité. On s’inquiétait du trou  qui s’était formé au-dessus de l’Antarctique et observé par les chercheurs de la Nasa, de l’Agence américaine  d’observation océanique et atmosphérique, de la Fondation nationale pour la science et de l’Association des fabricants de produits chimiques, le  gratin de l’époque. Les  données qu’ils rassemblent permettent d’élaborer la théorie selon laquelle la couche d’ozone au-dessus de l’Antarctique se réduisait tous les ans à partir du mois d’octobre et l’Homme en serait le responsable. En cause, l’utilisation des CFC, les chlorofluorocarbures, ces gaz largement utilisés dans nos  bombes aérosols. Exit donc, à partir de 1987, les  CFC : 46  pays signent le protocole de Montréal. On s’apercevra plus tard que la Chine a continué longtemps à les utiliser. Et  voilà que 35 ans plus tard on affirme que la science et l’histoire ont donné raison aux chercheurs, et assurent que le trou  se résorbera d’ici à la seconde moitié du XXIème siècle. Pourtant en 2022, même si on n’en parle plus, le « rebouchage » est pour le moins partiel, ce  qu’admet Didier Hauglustaine, directeur de recherche au CNRS, en admettant que la victoire n’est pas totale, car en 2020 et 2021, le trou détecté fait 40 fois la superficie de la France, c’est-à-dire, à peu près la même chose qu’en 1990 !!! De  quelle  victoire parle-t-on, alors ?

Un « trou » très capricieux !

Yves  Roucaute, dans son livre « l’Obscurantisme vert », nous offre une version plus crédible, dans son chapitre intitulé : « Où l’on s’arrête un instant sur le trou de la couche d’ozone pour s’amuser du puits sans fond des petits  bonshommes verts ».  Il y démontre que la thèse de la culpabilité humaine ne tient pas. En effet, les mêmes qui pestent contre le réchauffement climatique et le « trou » n’ont apparemment toujours pas compris que le réchauffement permet de combler le fameux trou, tandis que le refroidissement le crée. Explication technique à l’appui : le froid provoque la condensation des molécules d’eau et d’acide nitrique qui se combinent alors au chlore qui détruit l’ozone. C’est pourquoi le trou dans la couche d’ozone est surtout au-dessus de l’Antarctique.  Et ce froid est produit essentiellement par les « vortex »  polaires, les rayonnements solaires,  le rayonnement gamma d’une super nova et les éruptions volcaniques.  Ainsi, l’éruption du Pinatubo en 1991 a émis environ 4 mégatonnes de chlore.  En revanche, durant les périodes chaudes, la couche d’ozone est bien sans trou, et même un peu trop épaisse.  Ce phénomène dure depuis au moins 3,6 milliards d’années ! Donc les Hommes n’y sont pour rien, ou pas grand-chose. C’est bien d’éviter les produits nocifs à la santé, chacun  peut s’accorder  là-dessus, mais il  est malhonnête d’en tirer des conclusions visant à accabler les activités humaines, la  croissance, la consommation et l’industrie chimique… La convenance idéologique se cache derrière une science  prise en défaut. Il suffit de faire le catalogue des  variations  de la  surface du célèbre trou depuis  la date du « protocole » pour s’apercevoir que les efforts consentis en supprimant les CFC n’ont rien changé : rétréci à 10 millions de  km2  en 1988, alors que le protocole vient tout juste d’être signé, il passe à 24,2 millions de km2 en 1993 puis 25,9 en 1998 pour se rétracter à 23,3 millions de km2 en 1999.  Mais pourquoi alors en 2002  ne fait-il plus que 12 millions de km2  après 25 millions  en 2001, ce qui contredit les 2 ou 3% de diminution par an prévu par les scientifiques ? Et ainsi de suite, les variations incessantes continuent (je vous épargne la litanie). Plus près de nous, en 2019,  le trou ne fait que 16,4 millions de km2 pour repasser à la mi-août 2020 à 25 millions de km2  à cause d’un vortex polaire immense et il se referme (sans prévenir !) en décembre. Il s’agit en fait d’un phénomène physique contre lequel on ne peut pas grand-chose,  ce qui explique le constat fait par notre directeur du CNRS, cité plus haut, sans en tirer les conséquences.

Restons humble, donc, mais ce serait bien que certains cessent leurs balivernes. Dommage que le Figaro magazine y contribue.

 


A PROPOS DU RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE

Nous n’échappons pas à la mode de l’instantané, de l’émotionnel et  du  péremptoire  au détriment du cercle de la raison nourri des connaissances scientifiques. C’est  pourquoi il est indispensable de lire le dernier ouvrage d’Yves  ROUCAUTE, « L’OBSCURANTISME VERT, La véritable histoire de la condition humaine ». Un livre  que tout responsable politique devrait avoir lu avant de  prendre des décisions définitives qui ne résoudront rien mais vont nous ruiner !

« L’OBSCURANTISME VERT »

Obscurantisme vert

Ce livre rassemble une somme  incroyable de connaissances scientifiques et historiques sur la Terre. L’auteur fait appel à tous les savoirs qui constituent la mémoire des millénaires qui ont fait la Planète et  qui expliquent la  place spécifique de l’Homme, homo sapiens ou homo creator comme il se plait à le nommer. Il y fait deux démonstrations : la présentation que font les écologistes et le GIEC du réchauffement climatique est fausse en cherchant  à culpabiliser l’humanité  d’une part, et l’espèce humaine n’est ni un écosystème ni un  maillon  de  la biosphère. Et  dans le procès qui lui est fait, il appelle à la défense : son histoire, celle de  la Terre, les sciences et l’expérience, et même la  grande spiritualité. Au passage, il démonte les  « prétendues » énergies alternatives qui ne sont alternatives à rien, et sont surtout du vent et des sources de  pollution. Il appelle à la rescousse la croissance et les innovations technologiques avec l’apport incontournable des nanotechnologies.

Il y présente l’écologisme actuel comme un obscurantisme par sa présentation fallacieuse du réchauffement climatique qui fait l’impasse sur  les connaissances scientifiques établies et qui repose  sur  un  postulat faux :  à savoir que ce serait le CO2 d’origine anthropique  la  cause  principale  alors que  le rôle de ce gaz  est  secondaire, et surtout par la  logique de décroissance qui en découle, reprenant l’idéologie anticapitaliste. Le vieux démon rose  ou rouge repeint en vert.

La vérification interviendra rapidement. Elle nous viendra de l’exemple qu’Yves Roucaute donne dans  son  livre : dans les années 2030-2040 devrait  intervenir un nouveau « petit âge glaciaire », de quoi mettre fin à la  furie  actuelle des  glaciologues et autres climatologues qui vont  de plateau en plateau pour nous annoncer l’apocalypse climatique si nous ne réduisons pas drastiquement  nos émissions de gaz à effets de serre rapidement. Ce sont les leurs qu’il faudrait interdire !

Le petit âge glaciaire.

Il est bon de rappeler à nos penseurs verts que nous vivons dans une époque de l’histoire de la Terre appelée « holocène », une période interglaciaire. Depuis 2,8 millions d’années nous sommes dans l’ère des glaciations  et depuis 800 000 ans se succèdent de longues glaciations de plus de 200 000 ans, entrecoupées de courtes périodes plus chaudes, dites « interglaciaires », de moins de quinze mille ans, et de plus en plus courtes. Il se trouve que la dernière période de glaciation dit de « Würm », s’est terminée il y a environ 12 000  ans…  En attendant, selon  les hypothèses de la NASA depuis 2014, et de la Royal Astronomical Society depuis 2017, une nouvelle petite période glaciaire est probable vers 2030-2040,  avec  une baisse d’activité  du Soleil de 60% : Tamise, Seine, Rhin, Hudson seraient alors gelés. On peut facilement imaginer avec les  objectifs de  décroissance et de  désindustrialisation souhaités par les obscurantistes les ravages pour les humains avec famine et autres joyeusetés. Un « écocide » à l’envers, comme notre planète  en a  eu malheureusement l’habitude au cours de sa longue histoire.

Eruption solaire.

Puisqu’il  s’agit du rôle des astres et de la mécanique de l’univers, l'intense activité du Soleil, actuellement dans un cycle de 11 ans, continue. Le 15 juillet dernier, une éruption solaire a été détectée sur notre étoile, puissante et inattendue. Celle-ci est due à une activité solaire instable. Le jour de cette éruption, le Soleil a envoyé des radiations vers la Terre, susceptibles de provoquer des pannes et dysfonctionnements au niveau des radios et des GPS dans plusieurs parties du globe. Selon le site « Space Weather », référence en la matière, « des tempêtes géomagnétiques sont possibles le 20 et 21 juillet ». Ces tempêtes géomagnétiques, également appelées « orages magnétiques », peuvent provoquer des fluctuations de tension, voire même endommager les appareils et le câblage électrique. De telles perturbations peuvent aussi créer des interférences dans le fonctionnement des systèmes de signalisation, comme faire passer des signaux verts à rouges. Curieusement, à ces dates, notre réseau ferroviaire a connu des pannes électriques… Mais il n’y a peut-être pas de lien.

En tout état de  cause, « L’OBSCURANTISME VERT » est à lire absolument, surtout si on a des responsabilités collectives.

« L’OBSCURANTISME VERT, la véritable histoire de la condition humaine », Yves  ROUCAUTE – Editions du CERF.


RECHAUFFEMENT : UN PEU D’HISTOIRE DE LA TERRE…

Réchauffement climatique 2

En cet été brûlant, il faudrait être de mauvaise foi pour nier que la Terre se réchauffe. Mais ce n’est pas  un phénomène nouveau ni une fatalité due aux activités humaines  comme les écolos voudraient nous le faire croire.

Nous sommes entrés il y a 12 000 ans dans « l’Holocène ». 

C'est  une nouvelle période interglaciaire, courte période chaude entre deux glaciations, alternance caractéristique de l’ère quaternaire. Difficile d’affirmer que ce réchauffement était dû alors  à l’humanité, et encore moins au CO2 ! Les  causes, les géophysiciens  et autres astro-physiciens, sans parler des paléontologues, des géologues qui font parler les  roches, les  connaissent bien : rayonnements et éruptions  solaires, variation de l’orbite et rotation de la Terre, Lune, champs magnétiques et  plaques tectoniques responsables des éruptions volcaniques, des séismes et des tsunamis  …

Il y a 12 000 ans, donc, les températures remontent de 10° C dans l’hémisphère nord : fonte des glaces, débâcles, élévation du niveau des mers, la Grande-Bretagne devient une île, …  Puis de –9 000 à -5 000 av. J.-C : + 2° à 3° en Alaska, peu ou pas de glace sur l’Arctique, Sahara vert, etc… Ce  réchauffement est dû à une nouvelle variation de l’oblique de la planète sur son écliptique, une augmentation de 2% de l’irradiation solaire et au passage de la Terre au plus près du soleil (périhélie) alors que l’hémisphère nord entre dans l’été. Point de CO2 en cause ! Mieux, au cours de cette période, notre planète s’offre une gigantesque catastrophe froide de 400 ans,  il y a 8 200 ans. En cause, la calotte glaciaire des Laurentides  cède et des millions de m3 d’eau se déversent dans l’Atlantique et font baisser la  température jusqu’à -3° au Groenland, provoque une hausse de 4 m du niveau de l’Océan Atlantique. Et inattendu, l’événement  déclenche la sécheresse en Afrique de  l’Est et l’Aridité en Afrique du Nord (entre autres).

Les  changements climatiques continuent. 

Vers -2 200 une terrible sécheresse se répand jusqu’à l’Amazonie et rend désertique  le  Sahara.  A cette époque, le CO2 est inférieur à celui que nous connaissons aujourd’hui et pourtant il fait plus chaud. En -535 et -536, Rome connait un refroidissement : le  premier est dû à l’éruption du Krakatoa, en Indonésie, le  second à des météorites. Vers l’an 950  après JC, un réchauffement plus important qu’aujourd’hui commence et  dure jusqu’en 1270, on l’a alors dénommé « optimum climatique médiéval ». Puis, la  Terre continuant de tourner, elle  offre un nouveau « petit âge  glaciaire » dans l’hémisphère nord de 1270 jusqu’en 1500  suivi d’un réchauffement de 1500 à  1560,  puis  d’un nouvel épisode  glaciaire de 1560 à 1830 suivi à nouveau d’un réchauffement… En attendant le  prochain « petit âge glaciaire » qui devrait arriver vers 2030-2040.

Ce que disent les sciences.

De ces variations, la vraie science, celle des gens compétents qui ne gomment pas 4,5 milliards d’années de l’histoire de la Terre, en connait les causes : affaiblissement de l’activité solaire, variations de  l’orbite terrestre et de son  obliquité, éruptions volcaniques… Il fait plus chaud, c’est  la faute aux humains, il fait moins chaud, on efface les données. Les experts du GIEC ne retiennent que les événements qui vont dans le sens de leur hypothèse. Ainsi, Madagascar n’aurait jamais connu des chaleurs aussi intenses qu’en 2021 : c’est faux, celles de 1928 et de 1931 étaient pires.

Entendons nous bien, il y a un réchauffement  climatique et  il y a une élévation des gaz à effet de serre et même du CO2.  Mais l’histoire de notre  planète le prouve, il n’y a pas de corrélations, le réchauffement fut pendant des centaines de millions d’années plus élevé qu’aujourd’hui. Les gaz à effet de serre sont une conséquence  des mouvements terrestres, souterrains et célestes, pas l’inverse. Les hommes n’y étaient pour rien, et pour cause.

Le CO2 est peu en cause.

Enfin, il faut cesser le procès fait au CO2  qui n’est pas vraiment responsable, alors que c’est la vapeur d’eau qui joue un rôle bien plus important  dans le réchauffement climatique au moins à 60%, plus de 80% si l’on ajoute les effets des nuages, et jusqu’à 90%  lors des éruptions volcaniques intenses. Il y aurait beaucoup à dire sur la manière dont les experts du GIEC apprécient par exemple, les rejets des volcans (vapeur d’eau, anhydride sulfureux, monoxyde de carbone, sulfure d’hydrogène, azote, méthane…) qu’ils feignent d’ignorer et par rapport auxquels les rejets humains sont dérisoires. Ce sont des climatologues très forts pour annoncer la météo et  commenter le  temps qu’il fait, mais leurs calculs ne risquent pas d’aboutir même si l’humanité cessait totalement ses émissions de CO2. Leur base est tellement étroite par rapport à  l’histoire de la  planète que cela les rend myopes. Et je n’ai abordé que quelques arguments. Le livre d’Yves Roucaute est très riche et propose des pistes pour  l’avenir de l’humanité.

La transition énergétique pour rien !

Alors quand on voit qu’on va dépenser des milliards d’euros pour tuer notre industrie automobile alors qu’au même moment (2035) pourrait s’établir un « petit âge glaciaire », on a envie de hurler. Mais voilà l’idéologie verte a décidé que les savants comme Yves Roucaute étaient de  doux rêveurs, conteurs de billevesées. Cela s’appelle de l’aveuglement, ou plutôt de l’obscurantisme. Ce qui est grave, c’est que les écologistes, par idéologie, ont en tête de détruire l’économie de croissance seule  capable d’apporter à l’humanité les solutions pour s’adapter en permanence aux caprices de Gaïa. Un exemple : une éruption volcanique monstrueuse  nous pend au nez en Méditerranée dans les « champs phlégréens » : ainsi, au cours du mois de mars de cette année, l'INGV a enregistré 339 secousses, avec une magnitude maximale de 3,6 et une profondeur maximale d'environ 3,7 km ; sans parler du volcan géant immergé au large de la Sicile dont on sait qu’il explosera un jour ou l’autre. Peut-on les empêcher ? Non, mais  grâce au progrès et à la technologie, on peut les anticiper un peu et  sauver des vies humaines. Mais les conséquences modifieraient totalement les perspectives énoncées par le GIEC !

Si seulement Christophe Béchu, à qui on fait déjà le procès de ne pas être écolo de « sang pur », pouvait avoir la  bonne idée de lire « l’obscurantisme vert », la véritable histoire de la condition humaine. Je suis certain qu’il en ferait bon usage.

(A suivre) 

Obscurantisme vert L'Obscurantisme vert, la véritable histoire de la condition humaine, Editions du Cerf.

 

 


OBSCURANTISME VERT…

Terre

 

La Terre connait un dérèglement climatique. C’est avéré, nul ne peut le contester. D’ailleurs la vague de chaleur qui est en train d’envahir l’hexagone, dans sa forme caniculaire pourrait en être un bon exemple. Le problème, c’est que ce dérèglement n’est ni le premier ni le dernier de la longue histoire de notre planète. C’est ce que nous rappelle Yves Roucaute, éminent philosophe épistémologue et universitaire, auteur reconnu, qui vient de publier un ouvrage consacré à l’écologie intitulé : « L’obscurantisme vert. La véritable histoire de la condition humaine ». Il y démonte, science à l’appui, toutes les idées fausses de l’écologie punitive et en profite pour remettre l’humain au centre de l’univers. Bien entendu, comme tous les obscurantismes s’accompagnent d’une dictature de la pensée, nos verts vont tout faire pour empêcher que l’ouvrage ait la moindre résonnance, le moindre écho médiatique, jeté aux orties avant même de pouvoir en débattre. Marie-Laetitia Bonavita en fait une excellente synthèse par le biais d’une interview de l’auteur dans Le Figaro du 4 juin. Raison de plus pour le lire.

Première ineptie : sauver la planète.

Depuis la formation de la Terre, il y a 4,5 milliards d’années, la Terre a éliminé 99,99% du vivant et depuis 7 millions d’années, 21 des 22 espèces d’hominidés. Des causes bien connues : réchauffements, glaciations, séismes, volcans, tsunamis, cyclones, inondations, sans oublier d’éventuelles collisions avec des corps célestes. Sauver la planète relève pour le moins d’une idolâtrie qui cache en réalité le désir totalitaire d’organiser nos vies. On a souvent qualifié les écolos intégristes de mimétisme avec le totalitarisme marxiste, tant leurs objectifs sont similaires. Au nom du sauvetage de l’humanité on va jusqu’à nous priver de foie gras et surtout de voitures. 

Autre galéjade : l’humanité est responsable du réchauffement climatique.

Avant l’apparition de l’homme, les températures étaient beaucoup plus élevées que les 15° d’aujourd’hui. Les dinosaures broutaient au Groenland par 29°. Depuis 2,8 millions d’années, les humains ont subi 17 glaciations entrecoupées de périodes plus chaudes qu’aujourd’hui. Le seul réchauffement d’il y a 4 200 ans détruisit nombre de civilisations, celui de 950 a vu les Vikings s’installer au Groenland. Les variations climatiques sont la règle et le rôle des humains est dérisoire. Le véritable enjeu est de s’adapter pour survivre.

Troisième tartufferie : l’effet de serre.

Les écolos pointent un doigt accusateur sur nos activités qui seraient responsables de l’augmentation du taux de CO2 dans l’atmosphère, ce qui aggraverait l’effet de serre donc le réchauffement. Un angle d’attaque bien commode surtout quand il s’agit de condamner le « productivisme », enfant terrible du capitalisme (sauf en Chine). La ficelle est grosse, mais Les Thunbergistes tombent dans le panneau. Le taux de CO2 est aujourd’hui 8 à 17 fois inférieur à celui des dernières 545 millions d’années. Et il n’est pas la principale source qui, pour plus de 60% est la vapeur d’eau qui arrête les rayons gamma et X du soleil, à l’origine de la couverture chauffante qui permet la vie. Grâce à la science, ignorantus, ignoranta, ignorant homme, le CO2 est devenu source d’énergie et d’oxygène par les feuilles artificielles, les micro-organismes, les puits bleus…

Alors le GIEC a tout faux !

Depuis 1988, le GIEC s’est mis sur le marché de l’Apocalypse. Son directeur, Hoesung Lee a produit une thèse en économie sur le réchauffement où ses prévisions se sont révélées fausses.  Et puis, il suffit de constater les faits : en 1970 il y avait 3,7 milliards d’habitants, il y en a 7,8 milliards aujourd’hui. 36% de la population mondiale était en insécurité alimentaire, 8% aujourd’hui ! La famine n’est pas venue de l’agriculture intensive… Le GIEC est engagé dans une course aux subventions, mais il oublie de combattre la pollution intellectuelle, qui nous  vaut le programme d’un Aymeric Caron à pleurer de rire s’il n’était pas pris au sérieux par les électeurs qui vont en faire un député. Il ne sera pas le seul fada à l’Assemblée, mais ce n’est pas une excuse.

Dernière plaisanterie : la planification écologique.

Le concept est de Mélenchon, jamais en peine d’invention pour épater la galerie. Ce qui est grave c’est que notre démiurge élyséen l’ait repris à son compte. Planifier le climat, même Staline n’y avait pas pensé. Voilà notre Première Ministre face à un vaste programme qu’il sera bien difficile de borner : il va lui falloir contrôler les causes du réchauffement, s’occuper du soleil, de ses radiations, de ses éruptions nucléaires, de l’angle de l’orbite et de l’axe de la Terre, sans oublier la Lune, les météorites, les forces souterraines qui produisent les séismes, les éruptions volcaniques et les tsunamis. Ajouter à cela, que la planète se refroidirait par l’intérieur… La fée Borne aura besoin de pouvoirs magiques. Plus prosaïquement, il lui faudra revenir aux réalités sur le nucléaire. Un réacteur de 1500 mégawatts produit l’énergie de 10 000 éoliennes et dure 60 ans au bas mot. Dans le même temps 30 000 éoliennes rouillent aux Etats-Unis et que dire de leur pollution : elles durent 20 ans, polluent les sols, tuent les oiseaux.

Un dernier mot avant dimanche prochain :

Mélenchon et les Verts, se sont mis d’accord pour culpabiliser l’occident et rejeter le capitalisme avec le PS qui a passé par-dessus bord Jaurès pour un plat de lentilles. Ils oublient que la croissance permet d’améliorer la vie et d’assurer la puissance du pays. Ne perdons pas de temps à les convaincre de leur erreur. Mais on comprend comment un obscurantisme peut en rejoindre un autre, celui de l’intégrisme religieux musulman, et explique les décisions des maires écolos comme celui de Grenoble. Le meilleur moyen de les empêcher de nuire, c’est de ne pas voter pour eux. Car, il n’y a pas que leur conception de l’écologie qui est en cause, il y aurait beaucoup à dire sur leurs propositions économiques. Un cours n’y suffirait pas.

A l’obscurantisme, il faut opposer une vision spirituelle et comme toujours, celle-ci se voudra universaliste. La vraie écologie communie avec la nature humaine, qui n’est pas un sous-système de la planète, mais une énergie créatrice qui l’humanise. Il faut remettre l’homme au centre de l’univers et favoriser sa domination sur la nature, nous dit Yves Roucaute : « L’humanisme de la philosophie de la créativité que je défends libère la créativité de tous les humains… Pourchasser ce qui nuit à se joie de vivre, à sa liberté, à sa puissance, voilà le chemin de la véritable écologie. Si un peu de science nous éloigne de la spiritualité, beaucoup de science nous y ramène ! »

Yves ROUCAUTE. L’obscurantisme vert. La véritable histoire de la condition humaine. Editions du Cerf.

 


APOCALYPSE COGNITIVE

Apocalypse cognitive

Voilà un sujet bien de notre époque.

On a vu que la Chine l’a pris à bras-le-corps en contingentant le temps des  jeunes  à 3H par semaine sur internet (voir article précédent). Dans son essai, le  sociologue Gérald  Bronner examine comment le temps disponible de notre cerveau, toujours plus grand est utilisé. Le terme « apocalypse » suggère  que nous pourrions aller vers une catastrophe. En effet, la situation est inédite : jamais, dans l'histoire de l'humanité, nous n'avons disposé d'autant d'informations et jamais nous n'avons eu autant de temps libre pour y puiser loisir et connaissance du monde. Nos prédécesseurs en avaient rêvé : la science et la technologie libéreraient l'humanité, pensaient-ils. Mais ce rêve risque désormais de tourner au cauchemar. Le sociologue analyse donc la rencontre explosive entre la dérégulation de l’information et les structures de notre cerveau, avec  ses « invariants » hérités de l’homo sapiens que nous sommes.

La disponibilité mentale.

L’auteur constate qu’entre le XIXe siècle et aujourd’hui on peut dire approximativement que notre disponibilité mentale a été multipliée par 8, ce qui est considérable. Cette disponibilité mentale accrue est la conséquence de l’amélioration de la productivité du travail, du droit du travail, de l’augmentation de l’espérance de vie ou encore de l’apparition de la machine à vapeur puis de l’intelligence artificielle qui contribuent à externaliser certaines tâches et à libérer du temps pour l’humanité. Les conséquences pourraient être gigantesques puisque ce « temps de cerveau disponible » est le plus précieux trésor qu’on puisse imaginer. On pourrait y puiser de grandes symphonies, comme des œuvres littéraires majeures ou encore de brillantes découvertes scientifiques. Seulement, ce trésor est littéralement « cambriolé » par ce qui se produit sur le marché de l’information (le marché cognitif) par l’entremise notamment des écrans  avec le déferlement d'informations qui a entraîné une concurrence généralisée de toutes les idées, une véritable dérégulation de ce « marché cognitif », avec une fâcheuse conséquence, celle  de  capter, souvent pour le pire, le précieux trésor de notre attention.

Les invariants mentaux.

La masse d’informations disponibles atteint aujourd’hui un niveau inégalé - et de loin - dans l’histoire de l’humanité. Notre cerveau ne peut donc toutes les traiter. Il va donc picorer dans cette masse non pas en fonction de la recherche du vrai ou du rationnel mais en fonction de certaines obsessions qui caractérisent notre espèce. Homo sapiens, l’être humain tel que nous sommes,  est apparu il y a environ 300 000 ans et sa population commence à croître notablement il y a 40 000 ans. Il a arraché graduellement à la nécessité de survie dans un monde hostile qui absorbait toute son attention un peu de temps disponible pour autre chose. La sociabilité se développe avec les premiers villages, et  l’agriculture apparait avec la  capacité d’expérimentation… Ces éléments ont pour conséquence involontaire de libérer cette sorte de trésor de guerre attentionnelle dans lequel l’humanité a puisé tout au long de son histoire ses ressources, ses innovations, son art, et son exploration des mondes possibles. Mais ce picorage ne se fait pas par hasard. Il  obéit à des structures mentales venues du fond des âges, des invariants toujours profondément ancrés en nous.

D’abord  « l’effet cocktail » qui nous permet d’extraire volontairement une source d’un environnement (bruyant ou visuel) et en traiter préférentiellement les informations qui en proviennent. Les neuroscientifiques nous expliquent que c’est  une capacité inimitable, y compris pour les intelligences artificielles les plus sophistiquées. Sont concernées toutes les informations concernant notre identité, un danger ou un avertissement. Mais aussi le rouge et le mot « sexe ».

Autre invariant qui agit puissamment : la peur. Elle est implémentée dans notre nature même et elle fait que nous sommes  les descendants des  peureux, et cela n’a rien d’irrationnel du point de vue de l’espèce. Ainsi, l’information qui prétend nous alerter d’un danger nous attire irrésistiblement… d’où les alertes sanitaires et/ou environnementales pas toujours fondées. C’est pourquoi toutes les allégations fausses se diffusent plus vite que les démentis que la science peut apporter et qui mettront des mois à s’affirmer.

Nous sommes aussi attirés par la conflictualité, ce que l’auteur appelle  « la  lutte des clashs ». Les situations de conflit  présentent un attrait cognitif auquel nous avons du mal à résister. Parmi nos invariants mentaux, on trouve évidemment le sexe, mais aussi la colère. Ce sont de bons supports émotionnels pour conférer une certaine « viralité » à un produit cognitif.

Enfin, une force nous pousse à être attentif à l’imprévu, la surprise et l’exploration, et cette tension entre le confort de la sécurité et l’appétit pour la découverte semble profondément inscrite dans notre histoire évolutionnaire. Mon prof de philo disait déjà : "l'étonnement, c'est le début de l'intelligence".

Les écrans.

Les limites  de notre cerveau, voilà une expression qu’il faut prendre au sérieux, ne serait-ce que parce que si les écrans nous attirent plus que d’autres sources, c’est parce que notre cerveau a été constitué au cours de l’évolution pour traiter massivement les informations visuelles. La  moitié de notre cortex cérébral est consacré à l’analyse du monde visuel. Or les écrans ne sont que les médiateurs de la rencontre entre l’hypermodernité du marché cognitif et le très ancestral fonctionnement de notre cerveau. L’infiltration des écrans dans tous les  interstices de notre vie quotidienne est patente. Ils dévorent notre temps de cerveau disponible plus que n’importe quel autre objet présent dans notre univers. Et les chiffres sont inquiétants, 6h40 de temps de consommation moyenne journalière chez les adolescents, car ce qui est pris ici n’est pas investi là. On pensait que ces jeunes esprits y trouvaient du matériel intellectuel aussi satisfaisant que dans un livre ou dans un cours. Mais non, ce temps est réparti entre 43% pour la télé, 22% pour les jeux vidéo, 24%  pour les  médias  sociaux et 11% pour parcourir internet. Du coup, le temps consacré à la lecture à diminué d’un tiers. Le smartphone s’avère être de plus en plus le capteur d’attention. Conjugué avec tous les moyens utilisés cités plus haut, pour attirer, susciter la curiosité, les effets délétères sont multiples et la  place manque ici pour en faire le détail. Il faut lire le livre. Un seul exemple : la poursuite jusqu’à l’obsession de ce qui fait  événement est particulièrement sensible pour les médias d’information en continu.

Voilà pour le côté catastrophe.

La « révélation ».

Le terme « apocalypse » qui a pris communément le sens de catastrophe, en fait, à l’origine, signifie « révélation ».  Un terme qui indique l’action de découvrir, de dévoiler une vérité auparavant cachée. C’est le  premier sens qui l’emportera chez ceux qui se contenteront de lire le titre. D’ailleurs on sait que 59% des personnes  qui  partagent  des articles sur les réseaux sociaux n’ont lu que les titres  et rien de  leurs contenus. De la façon dont nous réagirons dépendront les possibilités d'échapper à ce qu'il faut bien appeler une menace civilisationnelle. L’usage de  la pensée analytique, de l’esprit critique et de ce que nous appelons la rationalité, nécessite une voie mentale plus lente, plus énergivore et donc plus douloureuse, qui ne peut pas toujours concurrencer avec succès les  plaisirs cognitifs instantanés. Mais rien dans notre nature ne rend fatale la tyrannie des boucles addictives et  du cambriolage de notre attention. L’extrême complexité de notre cerveau est notre meilleure arme  face à l’adversité. Il n’empêche, Les Chinois préfèrent la manière coercitive forte, et les enfants de la Silicon Valley vont dans des écoles privées d’écrans. Christelle Morançais aurait-elle tout faux en distribuant un ordinateur à chaque lycéen des Pays de la Loire ? Peut-être ! Gérald Bronner nous prévient : « la priorité de  toute civilisation devrait être de faire le meilleur usage possible de ce trésor attentionnel ». Nous voilà prévenus.

Apprendre à lire, à écrire et à compter devrait s’accompagner de la mission d’apprendre aussi à penser sa propre pensée et de donner à chacun l’opportunité de ne pas céder trop systématiquement au vorace cognitif avec lequel nous cohabitons. Notre esprit est au coeur d'un enjeu dont dépend notre avenir. Nous sommes  la  seule espèce à être capable de penser notre destin avec une telle profondeur temporelle, la seule à pouvoir prendre en compte les conséquences primaires et secondaires de nos actions. Il nous reste seulement à réaliser toute notre potentialité.

Alors peut-être crèvera-t-on le « plafond civilisationnel » vers un autre Homme !

Gérald Bronner est professeur de sociologie à l'Université de Paris, membre de l'Académie des technologies et de l'Académie nationale de médecine. Il a publié plusieurs ouvrages couronnés par de nombreux prix. Son dernier ouvrage paru est Cabinet de curiosités sociales (collection « Quadrige », Puf, 2020).

 


L’OPIUM DES JEUNES : PAS  EN CHINE !

Internet

 

« L’apocalypse cognitive » n’aura pas lieu pour les jeunes chinois. La Chine a tout simplement limité l’accès des mineurs aux jeux vidéos en ligne à 3 heures … par semaine ! Les médias gouvernementaux désignent les jeux vidéo en ligne comme « l’opium des jeunes ». Un opium du peuple qui a créé une addiction, toujours selon le gouvernement, qui détourne la jeunesse des études et de leur vie familiale.

La solution est simple.

Xi Jinping continue sa croisade pour la jeunesse. Après l’enseignement privé réduit à néant en quelques jours, voici donc venu le tour des jeux vidéo. Nos parents occidentaux en rêvent, la  Chine le fait. La solution est simple, à la chinoise : interdiction pure et simple de jouer pendant la semaine. Et le  temps est limité à une heure maximum par jour le vendredi et les week-ends et les jours de congés. Et encore, pas n’importe quand, seulement entre 20h et 21h. Et cela dès le 1er septembre. Le journal du Parti Communiste a défini les conditions de négociation de ces mesures : il n’y en a aucune : « Pas de place pour le compromis ou la négociation », ça a le mérite d’être clair. Avec une
petite précision qui a son importance pour les petits malins qui chercheraient à contourner l’interdiction : « Le gouvernement sera sans pitié ». En Chine, on sait ce que cela veut dire. 

Autoritaire, mais salutaire.

En Chine communiste, il n’y a aucun doute, le pouvoir de  surveillance du pouvoir communiste est tel que ce sera appliqué. On n’imagine pas  que cela soit faisable chez nous. Pourtant les méfaits des jeux et de l’internet récréatif sont connus par leur impact  sur le temps de cerveau disponible qui est absorbé en lieu et  place  de celui qui pourrait être consacré au savoir. Les enfants de la Silicon Valley ne sont-ils pas mis dans des écoles « sans écrans »… Ainsi la Chine formera des milliers d’ingénieurs pendant que nous, nous peinerons à recruter ne serait-ce que des enseignants compétents et continuerons de dégringoler dans les classements internationaux. Nos éditeurs de jeux vidéo ne sont pas concernés, car les étrangers n’ont jamais eu le droit de pénétrer directement le marché chinois. Ce sont donc les éditeurs chinois qui vont souffrir, en silence évidemment, mais de cela on n’a cure. Si vous n’arrivez pas à contrôler vos enfants, vous pouvez toujours envisager de leur faire faire un stage en Chine pendant un an…

On ne sait pas si Huawei a été consulté… Désormais, on attend de Xi Jinping les prochaines décisions sur les burgers, les bonbons, la télé-réalité, le rap, les crottes de nez et autres « dérives » de la jeunesse.




ON EN A PEU PARLE, ET POURTANT …

Longue vue 2

 

Le Covid et le  « passe » occultent l’actualité  et font passer des sujets pourtant sérieux au second plan quand ce n’est pas à la trappe. Je vous en propose trois qui méritaient d’être mis sous les projecteurs : la production de vaccins, l’approvisionnement énergétique de l’ouest, et les retraités mis à l’index.

1 milliard de doses.

Bien sûr, on a vu Thierry Breton sur quelques plateaux pour une interview furtive, venir expliquer que les objectifs étaient non seulement tenus mais largement atteints. L’Europe a été et reste au rendez-vous de la vaccination. Mais ses propos se sont perdus dans le brouhaha médiatique de l’été.  Et pourtant, l’information mériterait qu’on en parle.  A la mi-juillet, la  barre du milliard de doses produites en Europe, oui, en Europe, a été franchie. En général on ne rate pas une occasion de dire du mal  de  L’Union et on se souvient du procès intenté en début d’année à notre vieux continent, soi-disant incapable de se procurer suffisamment de vaccins pour avoir voulu négocier les  prix et gnagnagna… Aujourd’hui,  les Chinois sourient jaune et les américains sont dépassés ; quant aux Russes ils sont bien à la peine. Chez nous c’est  l’indifférence générale. On préfère s’étendre sur les hurluberlus du samedi. Pourtant, à la mi-juillet, le cap des 500 millions de doses mises à la disposition des pays européens a été passé et le reste a été exporté vers des dizaines de pays. Seule l’Europe a été en capacité de  mettre sa production à disposition des  pays démunis. Mieux, c’est  le  « vieux continent » qui va être en capacité de  fournir  les vaccins au reste de la  planète dès cet automne. Plus de la moitié des Français ont déjà reçu les deux doses et le pari d’administrer une dose  à 70% des Européens au 14 juillet a pratiquement été tenu. Le laboratoire Pfizer et son partenaire allemand BioNTech ont accompli un absolu sans-faute. Mais on ne remerciera jamais assez l’énergique commissaire européen Thierry Breton qui a secoué la  production vaccinale et qui a réussi à installer cinquante unités de fabrication en un temps record. Quand l’Europe veut, l’Europe peu.

Survie pour Cordemais.

Il y a un an, EDF fermait la centrale nucléaire de Fessenheim, à grand renfort de tam-tam médiatique, vert de préférence. Il y a quelques jours, la même EDF à décidé de maintenir ouverte jusqu’en 2024 ou 2026 la dernière centrale au charbon française, celle de Cordemais, à Nantes. Dans le silence médiatique qui convient. Cherchez l’erreur… On ferme une centrale qui ne pollue pas et on garde en production une pourvoyeuse de gaz à effet de serre. Voilà une illustration parfaite des paradoxes où nous mène une stratégie énergétique conduite sous la pression inconséquente des écologistes radicaux.  Pour l’ouest, c’est une impasse. Convenons que le maintien de Cordemais n’est pas la conséquence de la fermeture de Fessenheim,  beaucoup trop éloignée, mais des flottements politiques et du retard de la mise en réseau de Flamanville au feuilleton sans fin. Le cas de l’ouest est emblématique : les Bretons n’ont pas voulu du nucléaire dans les années 70 (Le Pellerin), ils résistent à l’éolien offshore depuis quinze ans et refusent aujourd’hui l’éolien terrestre, qui sont, de toutes façons des pis-aller, ils ont mis des bâtons dans les roues du projet de Total Direct Energie de construire une centrale à gaz à Landivisiau, indispensable pour alimenter la pointe armoricaine, décidé en 2012 et qui verra finalement le jour à la fin de cette année. Dans notre pays, le débat sur l’énergie est tabou quand il n’est pas accaparé par les ayatollahs verts. Consolation : la France est tout de même sortie du charbon et émet moins de gaz à effet de serre que  l’Allemagne (70% de plus) qui a commis l’erreur d’arrêter son nucléaire avant d’avoir des alternatives. Au moins c’est dit !

Accusation incongrue.

Il y a peu, le  premier président de  la Cour des comptes, l’inénarrable Monsieur Moscovici fustigeait les retraités en s’offusquant que leur niveau de vie fût plus élevé que celui des actifs, au nom d’un égalitarisme stupide, et exprimait à ceux-ci comme le reproche d’être propriétaire de leur logement. Il devrait savoir que ce sont les gouvernements successifs, et il a dû faire partie de certains, qui ont incités les  Français à devenir propriétaire. Les  montrer du doigt aujourd’hui est pour le moins une incongruité. Cela mériterait qu’on en parle, car la plupart d’entre eux n’ont pas connu les 35 heures, les RTT et les taux à 1%, mais plutôt  les semaines de 48 heures, parfois plus, et des taux à 12 ou 13%.  Voilà des efforts qui devraient être loués. Ils ne sont pas la cause d’un déséquilibre intergénérationnel qu’il faut chercher ailleurs. Par exemple dans la montée de l’endettement, l’assistanat généralisé, les politiques de déficits publics qui plombent la croissance et les salaires et favorisent le chômage dont les jeunes sont les premières victimes. La France n’a rien à gagner dans une guerre des générations. On ne peut donc voir dans le raisonnement de notre grand contrôleur des comptes que de l’inconséquence. Notez, il nous y avait habitués.

 


OBSCURANTISTES, NAIFS, CASSEURS GAUCHISTES ET COMPAGNIE …

Manif antivax

 

C’est reparti pour le rituel du samedi.

Le  « passe » a le dos large. Tout est bon pour les contestataires de tout poil pour battre le bitume. A croire qu’ils sont en mal de distraction et qu’ils ne savent pas faire autre chose. Petits cerveaux, imagination réduite. Ils brandissent l’étendard de la « liberté »  outragée, les pauvres. Marianne en a fait deux tours dans ses escarpins.

La minorité bruyante.

Un peu plus de 200 000 protestataires, samedi dernier dont quelques 14 000  à Paris. Après deux premiers essais, les effectifs s’étoffent modestement. Pour relativiser, plus de 500 000 Français se  sont fait vacciner le même jour. Si « gronde » il y a,  elle reste encore faiblarde, même si la caisse de résonnance médiatique lui donne plus d’ampleur qu’elle n’en vaut. Prenant appui sur le fait que le  week-end dernier était  celui de  départs massifs en vacances, et était  donc peu favorable  à une  mobilisation, les habituels porte-étendards de ce mouvement hétéroclite n’hésitent  pas à annoncer une rentrée chaude. Hétéroclite, le mot est faible.

Il y avait parmi eux, évidemment, les antivax, ces hurluberlus obscurantistes qui font passer leurs croyances avant la science. Ceux-là, bien que nous soyons au pays de Pasteur, ne perdons  pas  de temps à essayer de les convaincre. Encore qu’ils se décomposent en plusieurs familles : les  adeptes de religions fondamentalistes, les endoctrinés complotistes aux arguments aussi irrationnels que stupides, les anticapitalistes qui en ont  après les gros profits des labos…

Il y avait parmi eux les covidosceptiques, qui ne croient pas  à la gravité du virus, se croient « naturellement » immunisés et qui ne comprendront que lorsqu’ils seront en réanimation.  Un pari stupide.

Il y avait parmi eux les grandes gueules pour qui tout est bon dès lors qu’il s’agit de s’en  prendre au pouvoir.  Peu importe le sujet. Méluche n’a juste qu’à twittter pour qu’ils sortent  de leur trou, accompagnés souvent de leurs gros bras à tunique noire. Pour eux, le nirvana c’est de se confronter aux forces de l’ordre. Ils crient à la dictature, mais ceux dont ils se réclament nous en imposeraient une vraie et bien pire s'ils étaient au pouvoir  !

Il y avait parmi eux, la cohorte des « antipasse ».  Ceux-là, on ne sait pas  s’ils sont pour ou  contre la vaccination, mais ils voient dans  l’obligation de fournir un sésame pour participer  à certaines  activités, une atteinte odieuse à leur liberté… qui ne s’arrête jamais là où commence celle des autres. Ils dénoncent donc un dispositif  liberticide, rien que ça. S’il est validé par le Conseil constitutionnel, il sera effectivement contraignant, mais parce que la moitié seulement de la population  a reçu deux doses et que, si la vaccination n’empêche pas la  contamination en théorie, elle reste tout de même un gage de non-hospitalisation ; rappelons que 85 % des malades de la Covid admis dans un établissement de santé sont non vaccinés. Manifester est un droit. En revanche, se gargariser avec le mot « liberté », quitte à entraver celle des autres, n’est pas acceptable. Si j’ai fait  le choix, comme l’immense majorité silencieuse de nos compatriotes, de me faire immuniser,  c’est parce  que je souhaite pouvoir vivre le plus librement possible, sachant que le virus, lui, est parti pour durer.

Quelle régression quand même !

J’entendais l’autre soir Henri Guaino expliquer que parmi les  manifestants se trouvait une de ses connaissances polytechnicien, et qu’il fallait donc porter attention à ce qui se passait.  Cela  dit, les diplômes n’ont jamais empêché d’être con. Notre pays a été à l’origine de « l’esprit des lumières », des plus grandes avancées de la science et de la médecine, et aujourd’hui encore. Mais nous sommes désormais à la queue des classements internationaux en matière d’éducation. Le mouvement antivax, la révolte contre le passe sanitaire ne sont pas des accidents de l’Histoire. Ils sont le symptôme d’un spectaculaire basculement de notre pays dans l’ignorance  et la  perte de  l’esprit critique. Comme le souligne Gérald Bronner (Apocalypse cognitive), les craintes collectives reposant sur des allégations fausses se répandent grâce à ce qu’il appelle le « brouhaha cognitif » des réseaux sociaux et par les médias qui reprennent prioritairement et systématiquement ce qui attise les  peurs. Nous tombons dans « la démocratie des crédules ». « Certains pourront arguer qu’en définitive, il vaut mieux prévenir que guérir et qu’il est sage de surestimer tous les risques même imaginaires plutôt que de prendre celui de ne pas être préparé face à un danger. C’est là une logique préhistorique, enracinée en nous, qui a eu son utilité évolutionnaire, mais elle génère aujourd’hui des dommages collatéraux dans les nouvelles conditions du marché cognitif… » Car, il se trouve que notre capacité à juger des probabilités, lorsqu’elles sont faibles, n’est pas toujours rationnelle. C’est pourquoi les allégations fausses se répandent plus vite que les démentis que la science peut  apporter. Les arguments de la peur sont beaucoup plus aisés à produire et rapides à diffuser que ceux qui permettent de renouer les fils d’une confiance si nécessaire à la vie démocratique. 

Plus que jamais, nous devons nous demander : qu’est-ce qui est le plus important ?  

 


PMA : UNE REGRESSION HUMAINE

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Monsieur Véran, à la tribune de l’Assemblée nationale, a présenté la  loi autorisant la PMA pour les femmes seules et les couples lesbien à procréer comme une « loi progressiste pro-active. » On connait les arguments, au nom de l’égalité avec les couples hétérosexuels il fallait réparer cette injustice.

Je ne vais pas ici redévelopper un contre argumentaire détaillé.

Des personnes plus qualifiée que moi, comme Sylviane Agasinski, ont démonté les constructions idéologiques des  progressistes. D’abord il n’y a pas d’inégalité : un couple homosexuel et un couple hétérosexuel ne sont pas égaux parce qu’ils sont différents par nature. Ensuite, dans la procréation il y a un principe majeur que la PMA étendue à toutes les femmes ne respecte pas, c’est le principe fondamental du genre humain qui est fondé sur l’altérité. Enfin, en passant d’une logique de soin à une logique de désir, on change le paradigme de l’utilisation de la technique scientifique de la procréation « médicalement » assistée. La médecine qui est faite pour soigner doit-elle être au service d’une envie ?

Un père caché.

Il y a pourtant une chose principale que l’on oublie joyeusement dans tous les débats, c’est l’enfant qui va naître. Conçu par une femme seule ou une femme d’un couple lesbien, on va donc lui laisser croire qu’il est né d’une seule personne ou qu’il a deux mères. Jusqu’au jour où il découvrira à l’école ou ailleurs, que pour concevoir un bébé, les êtres humains  doivent s’accoupler : un mâle avec une femelle, même si la conception passe par une fécondation in vitro ou une insémination, sinon c’est impossible. Bref, il y a toujours un père que l’on cache. Ce père caché que bon nombre de ces enfants vont se mettre à rechercher.  L’être humain n’est pas une plante en pot que l’on peut bouturer. Il a toujours des racines et celles-ci sont doubles. Le besoin de savoir d’où l’on vient n’a rien à voir avec le fait d’être élevé par une femme seule ou dans un couple univoque où l’on peut recevoir tout l’amour du monde. Ce père caché est un manque, une amputation qui peut rendre très malheureux. On trouvera de multiples témoignages de personnes qui vont jusqu’à se regrouper en associations, pour s’en rendre compte.

Voilà pourquoi la « PMA sans père », comme les opposants la dénoncent, loin d’être un progrès, est une véritable « régression humaine. »  Et je parie, que bientôt, la ligne rouge « infranchissable » si l’on en croit Maître Dupont-Moretti, sera effacée au nom du même principe d’égalité, et les couples gays obtiendront la GPA. Là, il faudra se mettre à trois pour enfanter. Une autre « régression » et combien de misères humaines !

Tout ce qui est techniquement possible n’est pas forcément souhaitable, comme toujours.

 


CONTRE-VERITES ET AUTRES BALIVERNES DES ECOLOGISTES

éoliennes

 

Il y aurait beaucoup de choses à dire sur les causes du réchauffement climatique, et l’attribuer aux hommes est caricatural. Surtout quand on établit systématiquement un lien avec les catastrophes climatiques : par exemple, les incendies en Australie s’expliquent par l’exclusion des Aborigènes qui maîtrisaient la gestion des forêts. Un peu de connaissance de l’histoire climatique de la Terre ne nuirait pas, car le réchauffement a commencé à la fin de la dernière glaciation, ce qui explique que les ports de l’Antiquité sont tous sous l’eau. Quant au domaine alimentaire, si la bio était si bon que ça, comment expliquer que la DGCCRF ait retiré du marché l’an passé uniquement des produits bio au motif de leur dangerosité pour la santé humaine… La pression écologiste nous conduit tout bêtement à pénaliser inutilement notre industrie, notre agriculture et au bout du compte les ménages. Excluons aussi du débat toutes ces mesures prises par les nouveaux maires écolos, sapin de Noël et autres délires « genrés » qui relèvent des idéologies à la mode chez les « progressistes » mais non aucun fondement scientifique.

L’écologie radicale dans la constitution.

La proposition du Président de la République de réviser la Constitution pour y introduire dans l’article 1er « la garantie de la préservation de l’environnement et de la diversité biologique » ouvre la voie à une politique écologique qui fait de cette « garantie » un absolu qui prévaudra sur tout autre droit, tout autre objectif d’intérêt général, toute autre considération politique. Une disposition dans laquelle s’engouffrera  tous les écologistes radicaux pour empêcher tous les projets qu’ils jugeraient, selon leurs critères, nuisibles à l’environnement. Elle nous fait courir le risque d’une régression à la fois politique, sociétale et démocratique en faisant table rase des acquis du développement durable que la Charte de 2005, à valeur constitutionnelle, promeut. Avec le verbe « garantir » il y a une obligation de résultat qui vient en contradiction avec l’article 6 de la Charte qui dispose que « les politiques publique… concilient la protection et la mise en valeur de l’environnement, le développement économique et le progrès social ». Le développement durable n’est pas la « décroissance ». L’écologie radicale à l’oeuvre dans le projet de révision constitutionnelle est une fuite en avant qui nous ferait sortir de l’écologie humaniste dont les principes inspirent la Charte de 2005.

Le  mensonge énergétique.

Les écologistes diabolisent le nucléaire au profit d’énergies qui seraient plus vertes. Déjà, ils oublient de dire que pour financer les éoliennes et le photovoltaïque, les Français et les entrepreneurs paient plus cher l’électricité avec 20% de taxes dédiées. On peut ajouter que l’électricité produite en France à partir du nucléaire et de l’hydraulique est déjà décarbonée. Le nucléaire a fait la preuve de sa maîtrise et exige peu d’espace, sa production est fiable. Quant au traitement des déchets, les plus radioactifs peuvent être recyclés sur les surgénérateurs. Le plutonium produit relève d’un autre débat quant à son utilisation.

L’énergie du vent est diffuse et aléatoire et les éoliennes ont un niveau de production faible, capricieux, auquel il faut être capable de substituer une autre production immédiatement disponible, donc gaz ou charbon. La fermeture de Fessenheim, pour faire plaisir aux écologistes, alors que la centrale offrait toutes les garanties de fiabilité, a failli provoquer, le 8 janvier dernier, un « black-out » en raison d’un pic de consommation électrique. Heureusement, les entreprises, en raison du télétravail tournaient au ralenti… Là est tout le problème : la variabilité de l’éolien et du solaire dont la production ne survient pas forcément quand les consommateurs ont besoin d’électricité. Cela suppose d’investir lourdement pour construire entre 40 et 60 gigawatts de capacité supérieures de production pour conserver des marges et faire face aux pics de consommation. De plus, particuliers et entreprises devront, en outre, adapter leur consommation en fonction de l’électricité disponible. Une autre difficulté reste encore à résoudre : le maintien stable du réseau à 50 hertz, que les grosses centrales nucléaires sont seules capables de maintenir.

Dernier obstacle : passer à un mix énergétique à plus de 50% « d’énergies renouvelables » suppose de densifier les parcs éoliens et solaires, avec le maillage équivalent du réseau des lignes électriques. Et on s’aperçoit alors de la forte résistance locale aux adaptions nécessaires. Les parcs éoliens sont vécus de plus en plus souvent comme des envahisseurs qui défigurent les paysages et ces moulins de plus en plus hauts, lourds, bruyants font l’objet d’un rejet des populations pour des raisons de préservation de leur environnement mais aussi parce que nombre de citoyens ne tombent pas dans la fiction écolo, peu persuadés qu’ils sont que l’énergie qu’ils produisent est propre, et même qu’ils en produisent.

En 2050, la France pourrait se passer du nucléaire, nous dit un rapport de RTE et de l’AIE, mais les auteurs n’ont ni évalué le coût des investissements nécessaires pour y parvenir ni leur impact sur les prix de l’électricité. Il y a une autre voie plus sûre pour remplacer les centrales nucléaires existantes, celle des EPR. Ce serait le bon sens. Mais les écolos en manquent cruellement.

A suivre : L’escroquerie de la voiture électrique, les contre-vérités sur l’eau et la biodiversité, l’hypocrisie sur les OGM, derrière l’écologie, la décroissance.

 


LES REGRESSISTES (3)

Je continue à publier les articles qui argumentent sur le néogauchisme.  Voici une nouvelle tribune publiée par Le Figaro récemment.

Philippe d’Iribarne: «La folie “woke” et décoloniale, fille de l’utopie de l’égalité parfaite propre à l’Occident»

Iribarne

Figure importante du paysage intellectuel français Philippe d’Iribarne est auteur de nombreux ouvrages dont plusieurs sont des classiques dont La Logique de l’honneur. Gestion des entreprises et traditions nationales (Seuil, 1989) et L’Étrangeté française (Seuil, 2006).

TRIBUNE - Le sociologue, X-Mines, directeur de recherche au CNRS analyse avec une exceptionnelle clarté les racines du mouvement «woke» et décolonial, né dans les universités américaines et qui progresse de façon fulgurante en France. Les pays occidentaux sont victimes de leurs intentions élevées et des objectifs écrasants et utopiques qu’ils s’assignent, explique le penseur.

La fracture de l’opinion provoquée par l’émergence du mouvement «woke» aux États-Unis et du mouvement décolonial en France paraît radicale. Les débats provoqués en France, jusqu’au sein de la majorité, par la loi «confortant le respect des principes de la République» en témoignent. L’université offre maintenant un terrain de choix à la manifestation de cette fracture. Entre ceux qui, tels nos ministres de la Recherche et de l’Enseignement supérieur ou de l’Éducation, dénoncent l’islamo-gauchisme qui y sévit et ceux qui, telle la Conférence des présidents d’université, défendent bec et ongles les orientations ainsi mises en cause, tout dialogue paraît impossible. Cette radicalité est intimement liée à la mutation qu’a connue la promesse d’égalité au cours du dernier demi-siècle.

Dans l’élan premier des Lumières, l’égalité des peuples, des cultures, était vue comme un horizon qui ne pourrait être atteint que grâce à une action intense de civilisation, d’éducation, menée par le monde occidental en faveur des peuples les moins «avancés». Le Pacte de la Société des nations de 1919 témoigne de cette vision. Ainsi son article 22 évoque les territoires «habités par des peuples non encore capables de se diriger eux-mêmes dans les conditions particulièrement difficiles du monde moderne». Il affirme que «le bien-être et le développement de ces peuples forment une mission sacrée de civilisation», et que «la meilleure méthode de réaliser pratiquement ce principe est de confier la tutelle de ces peuples aux nations développées qui (…) sont le mieux à même d’assumer cette responsabilité».

Cette vision est encore présente dans la Charte des Nations unies de 1945, bien que celle-ci mette en avant, d’emblée, le «principe de l’égalité de droits des peuples» et affirme de manière réitérée le refus des «distinctions de race, de sexe, de langue ou de religion» (articles 1, 13, 76). Son chapitre «Déclaration relative aux territoires non autonomes» invite encore (art. 73) à aider les populations «dans le développement progressif de leurs libres institutions politiques, dans la mesure appropriée aux conditions particulières de chaque territoire et de ses populations et à leurs degrés variables de développement ».

De nos jours, cette vision inégalitaire fait scandale. Il est hautement affirmé que tous les peuples, toutes les cultures, toutes les religions, toutes les manières de vivre, se valent tels qu’ils sont ; que, certes, il peut exister dans chaque société des individus qui diffèrent, pour reprendre les termes de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, par «leurs vertus et leurs talents», mais que ces qualités se retrouvent également distribuées dans tous les peuples et, au sein d’un peuple, dans toutes ses composantes ethniques ou religieuses. Affirmer le contraire relève de préjugés racistes qui méritent la condamnation la plus vive.

Or, en dépit de cette affirmation solennelle, de grandes disparités demeurent, entre les peuples et au sein de chaque peuple, dans les sorts réservés à ceux qui diffèrent par leur culture, leur religion ou leur couleur de peau. Ainsi, dans les universités américaines, les Noirs réussissent nettement moins bien et les Asiatiques beaucoup mieux que les Blancs. En France, ceux qui ont un prénom musulman ont plus de mal à trouver un emploi que ceux qui ont un prénom chrétien. La promesse d’égalité parfaite et immédiate se révèle mensongère et rien ne laisse présager qu’elle cessera bientôt de l’être.

Il est absurde de regarder comme monstrueuses certaines actions si elles sont le fait de Blancs et comme vertueuses si elles sont le fait de non-Blancs

Comment donner sens à ce hiatus ? Logiquement deux interprétations paraissent possibles. L’une, qui relève du réalisme sociologique, est que l’on n’efface pas en un jour les effets de l’histoire ; qu’à chaque époque il a existé des civilisations plus brillantes que d’autres ; qu’il faut distinguer la reconnaissance de l’égale dignité de tous les êtres humains, qui va de soi, de l’objectif d’égalité immédiate entre tous les peuples, toutes les cultures, tous les groupes humains, qui relève de l’utopie. Mais une telle interprétation ne peut être vue que comme un retour intolérable à des temps définitivement révolus.

L’autre interprétation part du caractère sacré de la promesse, fondement de l’appartenance à une humanité commune de ceux et ceux seuls qui la respectent. Mais reste alors à expliquer pourquoi elle n’a pas plus de prise sur le monde réel.

Le mouvement «woke» et le courant décolonial apportent une réponse radicale. Pour eux, si la promesse n’a pas été tenue, c’est du seul fait de la résistance de dominants attachés à leurs privilèges. Affirmer que certains groupes humains ou certains individus membres de ces groupes sont responsables de leur situation défavorable n’a pour objet que de permettre à ces dominants de jeter un voile sur leurs menées. Les coupables sont clairement identifiés: ce sont les Blancs racistes, esclavagistes, colonisateurs, qui ont mis la planète en coupe réglée. Cette vision a un caractère transcendantal (qui est connu a priori et non pas fondé sur l’expérience, NDLR), au-delà de tout besoin de confirmation ou de possibilité d’infirmation reposant sur des données de fait.

Cette mise en avant de l’infinie culpabilité des Blancs alimente une représentation totale de la vie sociale portée par tout un vocabulaire: privilège blanc, racisme systémique, appropriation culturelle, etc. Ainsi, si certains «racisés» ont du mal à trouver un emploi, il est impensable d’envisager que les employeurs cherchent simplement à embaucher ceux dont le profil laisse augurer qu’ils sont les plus à même de contribuer à la bonne marche de leur entreprise. Il va de soi que la prospérité économique de l’Occident est fondée sur l’exploitation du travail des esclaves noirs et il est indécent de l’attribuer au génie inventif et à la capacité d’organisation dont l’Occident a fait preuve. Si les figures de l’art, de la pensée et de la science célébrées dans le monde occidental, et bien au-delà, tels Kant, Pascal, Rembrandt, Bach, Shakespeare, Dante, Dostoïevski, Cervantès ou Einstein, sont essentiellement blanches, c’est l’effet d’un complot des Blancs conduit à dissimuler les figures non blanches. Etc.

Entre croyants (ceux qui sont engagés dans le mouvement «woke», les tenants d’une approche décoloniale) et incroyants il n’existe pas de terrain commun au sein duquel échanger des arguments.

Pour les incroyants, ce mouvement est sans doute explicable par la souffrance de ceux qui se sentent victimes d’une promesse trahie mais n’est pas intellectuellement respectable. Il est absurde de regarder comme monstrueuses certaines actions si elles sont le fait de Blancs et comme vertueuses si elles sont le fait de non-Blancs ; par exemple de déclarer la colonisation blanche crime contre l’humanité et de porter au pinacle la colonisation arabe, notamment en Espagne ; ou encore de dénoncer une «appropriation culturelle» quand des Blancs se permettent d’interpréter une musique «noire» mais de parler de manque de diversité à fondement raciste quand les Blancs dominent au sein des orchestres symphoniques voués à une musique «blanche». Il échappe à toute logique de considérer comme monstrueux l'esclavage perpétré par les Blancs alors que, perpétré par des Arabes ou des Noirs il ne mérite aucune attention. Et comment accepter que l’histoire de l’Occident soit réécrite à la manière d’une histoire de la Révolution française qui serait centrée sur la Terreur, les massacres de Septembre, et le génocide vendéen, pendant qu’une approche hagiographique prévaut quand il s’agit d’autres civilisations?

De plus, les incroyants ne se privent pas de souligner ce qui leur paraît le plus outré dans l’approche décoloniale. L’affirmation selon laquelle les Blancs devraient toute leur pensée aux Grecs qui eux-mêmes devraient tout aux Égyptiens, lesquels étaient noirs, et qu’ils doivent donc toute leur pensée aux Noirs leur paraît une pure fable. Ils ne peuvent croire que si, dans les expressions «idées noires», «âme noire», «noirs desseins», etc., le terme noir a une connotation négative, la source en est l’association du mot noir à l’esclavage que les Noirs ont subi du fait des Blancs et non une opposition entre la lumière et les ténèbres. Et quand, pour écarter toute objection, la réponse (que l’on trouve par exemple dans une vidéo célèbre concernant l’université américaine d’Evergreen) est que l’appel à l’objectivité, l’attention aux faits, est une invention perverse de Blancs, les incroyants se voient conforter dans la conviction que ce courant de pensée est bien peu sérieux.

Par ailleurs, la place que tient la cancel culture, la création de safe spaces où les croyants sont mis à l’abri de pans entiers de la réalité, apparaît aux incroyants comme liées au besoin de ces derniers d’être protégés de ce qui pourrait faire éclater la bulle de certitudes qu’ils habitent.

On sait que la dérive d’un milieu de recherche sous l’influence d’intérêts ou d’une idéologie n’est pas l’apanage de la « science prolétarienne » de jadis

Mais, pour les croyants, tout cela n’est qu’arguties qui ne tiennent pas face au scandale que représente la radicalité du privilège blanc qui, avec sa dimension raciste, viole les principes les plus sacrés qui doivent inspirer la vie de l’humanité. Ces arguties se trouvent disqualifiées par le fait qu’elles légitiment le maintien d’un tel privilège et il est hors de question de leur accorder quelque valeur que ce soit. Ceux qui en font usage ne méritent pas d’être écoutés et les interdire de parole, comme l’implique la cancel culture, relève de l’objectif vertueux d’empêcher de nuire des représentants du mal. Leur donner la parole, débattre avec eux, reviendrait à accorder au mal un statut égal à celui du bien.

C’est dans ce contexte que prennent sens les affrontements actuels portant sur le monde de la recherche, la place qu’y tient l’islamo-gauchisme, les mérites des courants décoloniaux, la dénonciation par les étudiants d’enseignants déclarés racistes ou islamophobes et l’autocensure de ceux qui craignent d’être regardés comme tels. La vision décoloniale, affirme ses croyants, s’appuie sur des travaux de recherche menés dans des institutions prestigieuses et conduisant à des publications savantes dont seuls les tenants d’une forme de suprématisme blanc peuvent contester la pertinence. Ce n’est pas, affirment-ils, l’idéologie «woke» qui a perverti le monde de la recherche, mais le résultat de recherches de qualité qui alimente les convictions correspondantes. Mais cette affirmation laisse ouverte la question de portée générale de la scientificité des travaux académiques et de la qualité du contrôle de cette scientificité.

On sait que la dérive d’un milieu de recherche sous l’influence d’intérêts ou d’une idéologie n’est pas l’apanage de la «science prolétarienne» de jadis. Les recherches tendant à démontrer l’absence de nocivité du tabac ou des perturbateurs endocriniens ont été marquées par de telles dérives, y compris quand elles étaient réalisées au sein des universités. On peut penser aussi aux travaux d’économistes de renom qui ont légitimé les pratiques, tels les subprimes, au cœur de la crise financière de 2008. De manière générale, il n’est pas difficile de biaiser les résultats d’une recherche tout en sauvant les apparences. Il suffit de sélectionner les données dont il est fait état et de les interpréter en fonction de ce que l’on souhaite démontrer.

Prenons, à titre d’exemple, la manière dont la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) s’y prend pour démontrer que la société française est islamophobe. Le parti adopté est d’écarter tout élément permettant de rattacher des réactions négatives à l’égard de l’islam à la réalité de celui-ci, ce qui permet de mettre ces réactions au passif de la population majoritaire. Ainsi, le rapport mentionne bien «un conflit de valeurs, considérant la religion musulmane et ses pratiques en contradiction avec le principe de laïcité et avec les droits des femmes et des minorités sexuelles». Mais, et c’est là que la pensée glisse, loin de considérer que ce conflit est à la source de réserves légitimes envers l’islam, il affirme que ceux qui le mettent en avant sont coupables d’«inverser la causalité et de rejeter la responsabilité du racisme sur ceux qui en sont les victimes». La manière même dont sont libellées les questions dont le rapport fait usage relève de cette stratégie. Ainsi, il n’est pas demandé si certains comportements associés à l’islam sont incompatibles avec les valeurs républicaines, mais si «certains comportements peuvent parfois justifier des réactions racistes». Du coup, une majorité des personnes interrogées n’a pas d’autre choix que de déclarer que des comportements «racistes» sont justifiés, ce qu’il s’agissait justement de démontrer.

Que nous réserve l’avenir ?

On peut douter que cet affrontement idéologique soit moins pérenne que celui qui s’est noué autour du rêve communiste. Un retour au réel impliquerait que ce qui relève d’une fausse science soit scruté avec la même rigueur que celle qui est déployée quand il s’agit d’impostures scientifiques au service d’intérêts privés. Mais cette rigueur ne paraît pas pour demain. Et qui est prêt à admettre que la folie «woke» est un enfant monstrueux de promesses radicales propres à l’Occident, promesses impossibles à tenir à l’échelle d’une ou deux générations et qui méritent d’être reconsidérées avec plus de réalisme ?

 


LE FIASCO DE LA VACCINATION

Covid vaccination

Après les masques puis les tests, voici un nouveau fiasco : celui de la vaccination. La  campagne, commencée sur la pointe des  pieds devait prendre de l’ampleur avec la cible des personnels  soignants de plus de 50 ans et les plus de 75 ans. Un mois après, force est  de constater le plantage du plan de vaccination mis en œuvre par M. Véran et son indécrottable  administration sanitaire.

Commençons par une petite histoire vécue.

Nous avions réussi à décrocher deux rendez-vous pour le 23 janvier, par Doctolib, à la même heure, au centre de vaccination d’Angers. Cela paraissait normal pour un couple. Au jour dit, nous nous présentons à l’accueil, et là nous découvrons qu’un seul est inscrit sur la liste, moi en l’occurrence. Pourtant nous avions reçu tous les deux une confirmation du site, la veille. Mais rien à faire : pas  d’inscription sur la liste, pas de vaccin. Le cerbère de service est catégorique : les doses sont comptées à l’unité près. Nous faisons part de notre surprise à la médecin qui nous reçoit, qui manifeste son étonnement et se propose d’aller vérifier s’il n’y aurait pas une dose disponible. Elle se lève donc et se dirige vers le fond de la salle vers l’endroit où sont probablement entreposés les vaccins, ce que voyant, le cerbère de l’entrée se précipite aussitôt pour la rattraper… Bref, à son retour, il n’y avait effectivement aucune possibilité de vaccination supplémentaire, comme par hasard. La machine administrative dans toute sa splendeur. Pour l’heure, le bureaucrate qui avait pris le numéro de notre téléphone, n’a jamais rappelé, et nous n’avons pas pu décrocher un nouveau rendez-vous.

Le rendez-vous impossible.

Le fait est que, dans cette fameuse tranche d’âge des plus de 75 ans, à laquelle nous appartenons, qui doivent être vaccinés le plus vite possible, beaucoup ne sont même pas capables, à ce jour, d’obtenir un rendez-vous pour la première injection ce mois-ci, le mois prochain ou plus tard. Le problème n’est pas que le rendez-vous risque d’avoir lieu dans trois ou quatre mois, c’est que, tout simplement, on demande de rappeler plus tard, donc qu’ils ne peuvent même pas se projeter dans un avenir proche. La première des solutions consisterait donc à accorder des rendez-vous même éloignés aux personnes âgées pour qu’elles soient à la fois enregistrées et rassurées. Cette mesure, on n’en parle même pas, on fait des promesses qui seront vite oubliées, sans véritablement envisager l’affreuse hypothèse en vertu de laquelle beaucoup de personnes âgées ne seront jamais vaccinées.

Course de lenteur.

Pour les Français, la lenteur de la campagne vaccinale est un phénomène inquiétant, si bien que le président de la République a annoncé, pour nous soulager, que nous serons tous vaccinés avant la fin de l’été prochain. Aux calendes grecques. Pour parvenir à ce résultat, diverses mesures d’approvisionnement, la mise sur le marché de vaccins parvenus au terme des essais cliniques, la pression exercée par la Commission de Bruxelles sur Pfizer et AstraZeneca, le recours lointain à des laboratoires français pour la mise en condition du vaccin, sont présentés comme l’arsenal extraordinaire tout droit sorti de la tête du génie de nos dirigeants. La  vérité, si nous prenons des mesures secondaires pour augmenter notre puissance vaccinale, c’est qu’en réalité, nos stocks sont très insuffisants, et dans certaines régions, inexistants. Et combien de doses perdues par la gestion tâtillonne et bureaucratique du Ministère et des ARS ?

Notre recherche en déroute.

L’Europe a procédé à temps aux commandes de vaccins auprès des laboratoires qui parvenaient au terme des essais cliniques. Ce sont ces labos qui n’ont pas pu satisfaire une demande énorme, encouragée par la qualité du produit PfizerBiotech, qui a éliminé le scepticisme et l’hostilité au vaccin. Mais ce n’est pas un problème européen, c’est un problème national. Cela fait au moins deux décennies que notre Etat obèse n’investit pas assez dans la recherche et que nous subissons la fuite des cerveaux. Nous n’avons pas un laboratoire capable de prévoir un virus et, le cas échéant, de produire massivement au moins cent millions de doses en une fois un vaccin efficace, indolore et disponible. L’échec de Pasteur est la partie visible de l’iceberg de notre incurie.

C’est aussi l’échec d’une logistique hypercentralisée et bureaucratique. 

L’exemple raconté par le maire de L’Haÿ-les-Roses est  édifiant. Après vaccination dans l’Ehpad de sa commune, il restait 60 doses disponibles, et  logiquement le directeur envisageait de les mettre à la disposition du centre de vaccination de la commune, avec l’accord du maire, heureux de cette aubaine.  Mais voilà, pour l’ARS, consultée, ce changement d’affectation du vaccin n’était même pas concevable : ce qui est destiné aux Ehpads doit rester aux Ehpads, non mais ! L’histoire ne dit pas ce qu’on a fait des vaccins disponibles  … J’espère seulement qu’ils n’ont pas été jetés, ce qui entrerait dans les statistiques prévues par le Ministère.

Christophe Mahé peut rajouter trois couplets à sa chanson « Il est où » … Il est où le masque, il est où le test, il  est où le vaccin !!! Quant au bonheur, il faudra encore attendre jusqu’à la fin de l’été, enfin, si ça n’est pas une promesse de gascon de plus ! En attendant, on fait tout pour détourner l’attention de ce fiasco par  un insupportable teasing sur le « reconfinement », avec en star inénarrable, Monsieur Castex et la valse des « variants ».

 


LA DICTATURE DU « JE »

Haddock insultes maj

 

La toute puissance des algorithmes.

Pour ceux qui, comme moi, ont  lu le livre de Gaspard Koenig, « La  fin de l’individu »,  dont je vous ai déjà entretenu, la numérisation accélérée de la société  pendant le Covid n’est pas une surprise. Elle annonce un tremblement de terre qui met en évidence un risque d’obsolescence  rapide de nombreuses tâches pour lesquelles nous estimions que l’homme était indispensable, mais en plus, et c’est le plus grave, le rétrécissement de la pensée subjective humaine individuelle submergée par une rationalité déterminée par des algorithmes supposés nous représenter dans notre globalité.

Encore une fois, ce n’est pas l’Intelligence Artificielle qui est en cause, mais l’usage que nous en faisons et qui façonne une drôle de société. Comme l’Europe a déjà perdu pied dans la compétition qui s’est engagée pour la maîtrise du modèle, il nous reste le choix entre celui qu’impose le régime  chinois, exquise fusion du communisme et des technologies les plus avancées pour enrégimenter l’individu, et celui des Etats-Unis contrôlé entièrement par le géant Google et ses intérêts matériels, dont on vient de voir qu’il pouvait faire le tri dans le contenu des messages qui circulent dans ses réseaux et  fermer un compte purement et simplement.

Deux périls nous menacent : les choix des algorithmes et les choix politiques ou idéologiques de ceux qui contrôlent les serveurs que nous utilisons. Ils connaissent de mieux en mieux nos vies, nos goûts, nos habitudes et ils dominent des pans entiers de l’activité économique du fait de l’accumulation incroyable de données qu’ils sont parvenus à réaliser. Ils se sont aussi attribué un nouveau rôle : être les censeurs de la vie politique et de l’opinion. Et ce n’est peut-être qu’un début. La suspension des comptes de Donald Trump après l’invasion du Capitole le 6 janvier dernier pose la question essentielle pour la liberté d’expression, de la régulation des réseaux sociaux.

Ultra-connectés et bavards.

A cela s’ajoute un troisième péril.  L’avènement du smartphone a fait de la plupart d’entre nous des êtres ultra-connectés, repliées sur leur subjectivité et leurs intérêts tout en intensifiant l’impression de jouir d’une forme d’allégement de l’existence et d’une indépendance sans cesse accrue, constate Eric Sadin (« L’ère de l’individu tyran »). Et nous sommes devenus dépendants de cet « infini » vertigineux. Avec nos téléphones, nos tablettes, nos ordinateurs, un espace d’expression sans limite et à tous moments permet à chacun de s’offrir une multitude de tribunes virtuelles, pour exprimer un avis sur tout –et surtout un avis, aurait dit Coluche-,  dans une débauche de « je » aussi gratifiante qu’addictive. L’inconvénient c’est que ces réseaux sociaux échappent à tout contrôle. Ils constituent un territoire ni structuré ni  hiérarchisé,  chacun étant maître de son « je ».

Avec Twitter on assiste au triomphe de la parole sur l’action, où l’on cherche à s’affirmer non pour défendre un point de vue mais pour imposer une perception des choses. Avec Instagram, l’affichage de soi se transforme en une continuelle monétisation de sa personne, faisant de « l’instagrameur » un homme-sandwich. Les mécanismes pervers mis en œuvre nous font glisser vers une culture de l’humiliation.  Il suffit de lire les commentaires sur Facebook pour s’en convaincre. Enfin, en étant indulgent, parce que l’indigence y règne entre la syntaxe approximative et l’orthographe déficiente qui va généralement avec la superficialité du discours. La  plupart y recherchent des signes pouvant flatter  leur narcissisme ;  asséner sa vérité est devenu un carburant pour l’ego : « je twitte, donc j’existe ! » Cette galaxie inépuisable d’individus produit une profusion de messages qui concurrence les médias traditionnels qualifiés de « top down ».

Un fait, une phrase, une remarque qui tombe  dans ces réseaux va s’envelopper d’une masse de commentaires dont les chaines d’information en continu font leur miel. Ainsi, l’information disparaît au profit de son commentaire. La parole « des gens » remplace l’argumentation de ceux qui militent ou réfléchissent, elle devient vérité et disqualifie le sachant et l’expert, le journaliste, ces passeurs d’une parole vérifiée, d’une opinion étayée ou d’un projet structuré. Tout se vaut, la  parole d’un professeur d’université et celle d’un youtubeur, celle d’un président et celle d’une madame Michu. Il devient quasiment impossible de faire émerger un point de vue  sur ces forums obéissant à la règle de celui qui braille le plus fort. L’information est partout,  mais elle n’est  pas hiérarchisée  et nous nous égarons.

Le triomphe du relativisme.

Les « gens », bien à l’abri de l’anonymat qui permet le lynchage permanent, peuvent s’indigner, se révolter, dénoncer les  incapables, les pratiques insupportables, les complots imaginaires  … Argumenter dans ces conditions, c’est perdre son temps, quant à la raison, « braves gens » … Les contenus qui ont le plus de succès ne sont pas nécessairement les  plus rationnels. C’est lié à la nature même de nos cerveaux qui mémorisent davantage les informations contre-intuitives, qui sélectionnent celles qui confirment nos vues, qui installent des œillères mentales pour nous permettre de camper sur nos positions et que les algorithmes savent renforcer. Car les  plateformes accélèrent la diffusion des fausses nouvelles,  les  post-vérités des complotistes, parce que c’est ainsi qu’elles fonctionnent : proposer à chaque internaute des lectures « proches » de ses recherches précédentes et « fabriquer » des groupes de gens qui pensent pareil, qui se confortent et se justifient. La parade serait l’esprit critique, mais il a disparu avec la culture qui l’accompagnait.

Menace pour la démocratie.

Sauf que tout ce tintamarre, ce  système d’expression est dangereux pour la démocratie.  Il favorise le populisme et le rejet des élites. D’autant plus que toutes les manipulations sont possibles, une minorité de dictateurs de l’indignation polluent les plates-formes, en dénaturent les valeurs de partage.  S’y ajoutent les algorithmes  de certains réseaux qui choisissent et trient vos « followers ».

L’impact de ces nouvelles technologies sur notre psychologie individuelle et collective  est effarant : l’histoire récente des systèmes numériques révèle une ivresse des réseaux qui encourage l’avènement de particularismes autoritaires et l’émergence d’une forme d’ingouvernabilité permanente, autrement dit la montée des comportements d’incivilité qui caractérisent l’effondrement de notre monde commun. Ceux-ci sont aggravés par les technologies de l’embrasement des esprits mises en œuvre sur les réseaux tels que Facebook, Twitter ou Instagram. On s’étonnera alors de la vacuité de ceux qu’on porte au pouvoir, faisant ainsi les choux gras de la technostructure inamovible et de ce fait, toute puissante.

Il faut se doter d’outils pour contrôler les algorithmes eux-mêmes et limiter la puissance des géants du numérique pour rétablir la concurrence. Les Facebook, Twitter, Youtube, Instagram, Snapchat doivent rentrer très rapidement dans le champ de la loi française. Ce sont tous des éditeurs de médias dont les dirigeants pour la France doivent être pénalement responsables de leurs contenus, à l’instar de leurs homologues de la presse audiovisuelle et écrite. Mieux, la  France devrait détenir ses propres plateforme numériques. Il y va de notre survie démocratique, économique et culturelle. Ces  plateformes sont simples, rapides et  peu coûteuses à démarrer et  l’on sait que notre environnement digital est fécond.

L’Europe est le premier continent à s’être engagé dans une réforme globale de son espace numérique par le biais du Règlement sur les services numériques (DSA),  et du Règlement sur les marchés numériques (DMA). Ils sont en discussion actuellement.  Ils permettront de veiller en temps réel à ce que les  plateformes se conforment aux injonctions qui découleraient de ces règlements qui s’appliqueront à tous les Etats membres. Nous devons en effet, fixer les règles du jeu et organiser l’espace informationnel avec des droits, obligations et garanties clairement définis.  C’est une question essentielle pour nos démocraties au XXIème siècle.

 


LE CULTE DE LA NATURE SUPREME

Terre

Il  y a des relents de Robespierrisme dans la nouvelle doxa des écolo-bobos qui ont pris les rênes de quelques grandes villes. Leurs premières décisions politiques laissent pantois : écriture inclusive  imposée, cour de récréation « genrée », suppression du sapin de Noël,  attaques caricaturales contre le Tour de  France … Mais ce ne sont que broutilles qui cachent l’essentiel, et il fait peur.

EELV a choisi de jouer sur les  peurs. 

A tel  point que tout le  monde  voudrait être plus vert que les Verts. Mais pas au point de se figer comme les Amish, nous assène quand même  Macronibus. Les  insoumis se ravisent et abandonnent leur doctrine productiviste pour rejoindre  les écolos dans leurs désirs d’interdire pour nous forcer à sortir de la société de consommation : Manon Aubry rejoint David Cormand. Donc, enfonçons une porte ouverte : les écolos sont bien de  gauche. Verts dehors, rouges dedans, comme les pastèques. Le courant dominant chez les Verts affirme que l’Homme est un avatar de la vie qui ne dispose,  au mieux,  que d’un droit d’usage limité de  son environnement. Cette nouvelle gauche réduit l’homme à un être biologique parmi les autres espèces vivantes. Encore qu’il faille relativiser quand on s’aperçoit que nombre de ses adeptes adhèrent à la théorie du genre qui nie l’anthropologie et le caractère biologique du sexe à la naissance. Elle porte l’idéologie de la nature jusqu’à l’acmé au point d’en faire  un « être suprême ». Et voilà qui nous rappelle les  belles heures de la Terreur et Robespierre avec son culte de l’être suprême qui devait remplacer la religion chrétienne jusqu’à son calendrier.  Et  les écolos sont sur la même pente à n’en pas douter.

L’écologie politique, ou écologisme.

C’est une idéologie anti-humaniste qui, au prétexte de « restaurer l’équilibre » entre l’homme et son environnement, offre un projet de société authentiquement « humanicide » et nihiliste par défaut de considération pour les valeurs humaines. Si le CO2 est le problème, sachant qu’il n’existe aucun geste de l’homme qui n’en émette, alors c’est l’intégralité des actions humaines qui doivent être soustraites à l’empire de la liberté pour tomber dans la contrainte administrative, sur le mode du rationnement, de l’interdiction et de la sanction : c’est l’écologie punitive. Elle conduit au totalitarisme. D’un strict point de vue idéologique, théorique et analytique, l’écologisme forme le projet le plus parfaitement totalitaire depuis Marx, dont elle recycle la vision en se servant de la protection de la nature. Car le cœur de l’idéologie écologiste est anticapitaliste. Ce  n’est pas un hasard si elle est née après la chute du Mur et l’effondrement des  régimes marxistes. Et comme le marxisme, l’écologisme se fait prophétique : faute de pouvoir annoncer la fin du système capitaliste, la doctrine verte brandit désormais la fin de la Planète. L’écologisme est apocalyptique. Il se comporte comme une religion qui prétend se fonder sur la science.

L’Homme occidental en pénitence.

La doctrine verte désigne le coupable : l’homme occidental. Si la décolonisation s’accompagne de remords envers le reste du monde, l’écologisme traduit une culpabilité envers la nature. Ce qui permet en même temps d’afficher une supériorité morale : soyons plus propres, plus verts, plus doux, plus naturels, plus passifs… On communie dans une bienveillance universelle, visant la planète et les générations futures. On lutte contre les petits plaisirs (alimentation, voyages…) et contre un système productif dit insoutenable. L’homme doit donc se racheter en observant le catéchisme écologique et  en dénonçant les Mauvais, quitte à la convertir de force. Toute discussion des présupposés de l’écologisme entraîne en effet une excommunication immédiate, il suffit de suivre quelques débats pour s’en convaincre.  Pour tout dire, l’écologisme est une supercherie scientifique, un délire collectif et un totalitarisme.

L’autre écologie.

Je ne suis pas climato-sceptique, mais la  part anthropique dans le réchauffement climatique est  probablement bien  moindre que ce que les écolos veulent nous faire croire avec leur fausse science. Oui, la Terre se réchauffe, comme tous les 30 à 40 000 ans de l’ère quaternaire.  Et elle se réchaufferait probablement de la même façon sans l’Homme. Le risque d’un monde périssable existe réellement, mais c’est une farce que de penser qu’il peut être évité par le retour à une économie vivrière. Et c’est vrai les enjeux sont terrifiants. Avec  le réchauffement, les glaces de l’Antarctique fondent six fois plus vite qu’il y a une quarantaine d’années, et en moins de quarante ans, le niveau des mers a augmenté de 1,4 cm. La fonte totale des glaces du pôle sud entraînerait une élévation du niveau des océans de 57 m ! Celle des glaces du Groenland de 7m ! Le déversement de  la fonte des glaces  a des  conséquences sur les courants océaniques,  déséquilibrant la balance climatique, provoquant des événements extrêmes que nous constatons déjà. Il faut espérer dans le progrès.  Néanmoins, nous savons par expérience que la nature n’est  pas obéissante et peut même être très cruelle. D’autre part, un assez large consensus existe dans notre pays sur l’urgence de changer de modèle  productif et les entreprises n’attendent pas après les injonctions politiques pour chercher dans l’innovation des  formes  plus adaptées à notre environnement. Les  banques les premières  soutiennent de nombreux projets dits « écologiques »  et l’idée d’un développement soutenable progresse. Les  sources d’énergie les  plus propres sont maintenant parfois les  moins chères et l’AIE estime que les technologies déjà rentables permettront d’éliminer 60% environ de nos émissions de gaz à effet de serre. Il faut pratiquer une écologie des solutions, sans idéologie mais avec persévérance et pragmatisme,  car il est tout-à-fait possible de concilier écologie et croissance durable.

Le culte de la nature suprême, comme celui de l’être suprême, conduit  à une impasse, à une écologie irréalisable parce que fantasmée, sans solutions réalistes. Elle  conduirait si elle était appliquée, les sociétés humaines au cumul de  la détresse sociale et du recul du progrès. Bref, nos écolos sont les plus mal placés pour défendre une écologie durable.

 


LES DOSSIERS DE L'ETE

Dossiers de l'été

5 / BIOETHIQUE : LA RAGE TRANGRESSIVE

En fausse urgence et au forceps, la loi de bioéthique a été adoptée en seconde lecture à l'Assemblée nationale le samedi 1er août à 03h45 du matin, par 1/10e de la représentation nationale, sans vote solennel et en l'absence remarquée toute la semaine des principaux ministres concernés. Tout a été fait pour détourner l’attention des Français et faire en sorte qu’elle passe inaperçu. Alors que la crise sanitaire a révélé les faiblesses de notre système de santé et que la priorité devrait être à la relance, l’examen en plein été du projet de loi bioéthique ne peut qu’être un choix idéologique. Pourtant, ce texte mériterait un débat plus approfondi, tant il ouvre des possibilités vertigineuses, préparant l’arrivée de certaines formes d’eugénisme et même de gestation pour autrui. Il va revenir devant le Sénat courant octobre, probablement avant adoption définitive ensuite en 3ème lecture si la commission paritaire ne parvient pas à un accord, ce qui est le plus probable. Pour l’heure, le débat n’est donc pas terminé.

Un désastre bioéthique.

Les mesures phares du projet de loi ont été retenues : PMA excluant le père et remboursée par la sécurité sociale, filiation fictive, transgressions transhumanistes, manipulation des embryons, autorisation des embryons chimériques animal-homme. Pire encore des mesures sans rapport mais tout aussi transgressives ont été adoptées, comme l'assouplissement de l'accès à l'interruption médicale de grossesse. Les contributeurs Français sont donc sommés de prendre en charge l’abolition officielle de la paternité comme pilier de la famille et de l’enfance.

Après une bataille homérique d’amendements par une poignée de députés « résistants », tentant de façon presque désespérée de faire passer 2 500 amendements en commission spéciale face à un petit groupe majoritaire, habité d’une rage transgressive, quelques rares limites ont été posées, au moins jusqu'à la prochaine révision, dans 5 ans : interdiction de la ROPA, de la PMA post-mortem, de la commercialisation des gamètes, de la PMA pour les hommes transgenres, du DPI-A ou encore limitation à deux personnes pour accéder à la PMA. Malgré la conviction, le courage et la hauteur de vue des députés opposants, le droit de la filiation est sorti ruiné de ces travaux, le respect de l'embryon, laminé et les repères anthropologiques les plus solides déstructurés, au cours de débats bâclés, difficiles, parfois houleux, où les arguments d'autorité ou affectifs ou encore la victimisation ont été régulièrement utilisés par les promoteurs.

GPA et humanité génétiquement modifiée.

La perspective de légalisation de la gestation pour autrui (GPA) se rapproche. Le nouveau texte prévoit une transcription quasi automatique du statut de l’enfant né de GPA à l’état civil, tandis qu’aujourd’hui, la procédure reste relativement dissuasive. Quant aux chimères et aux embryons transgéniques, le texte de loi autorise désormais leur fabrication et « utilisation ». Ces expérimentations rejetées par le Sénat en première lecture ont été réintroduites dans le texte début juillet. Dans l’article 17, la modification génétique des embryons humains devient possible, ouvrant la voie à d’éventuels essais visant à faire naître des enfants génétiquement modifiés. Il est aussi envisagé d’expérimenter la création d’embryons animaux dans lesquels seraient intégrées des cellules humaines, qu’elles soient embryonnaires ou adultes reprogrammées. Noir sur blanc, la frontière homme-animal est abolie. C’est une rupture anthropologique majeure !

Sylviane Agacinski se révolte : « Je suis très inquiète. Par ce texte, la France assure qu’elle n’est plus hostile à la GPA, qu’elle cautionne et encourage la marchandisation des corps et le système des mères porteuses. » Et la philosophe marquée à gauche rajoute : «  Le lien mère-enfant n’est pas un rapport de propriété. Le lien filial ne peut être vendu. Si la loi m’autorise à louer la vie de quelqu’un et à lui acheter son enfant, alors elle traite les personnes comme des biens, autrement dit des choses ».

Un débat de société.

Le débat de société ?  Quel débat de société ?  L’avez-vous vu passer ?  Pas moi. Un vote lâche, honteux, en catimini.  « Conservateur » l’opposant à cette réforme ?  Non : résistant, résistant à une dérive totalitaire de la même nature que toute forme d’expérimentation touchant à la nature humaine. Deux visions irréconciliables de la personne humaine, de la famille, de la société et de la politique se sont affrontées entre les opposants et les promoteurs, les premiers soutenant des convictions au service de l'intérêt supérieur de l'enfant, les seconds soutenant des intérêts particuliers sur fond de vision libérale libertaire de la famille et de la personne humaine. « Tout le monde a peur de s’opposer », confie le député Patrick Hetzel. Peur d’être traité d’homophobe, peur de passer pour ringard ou antiprogressiste. 

Les mots de traîtres et d’opportunistes ne sont pas excessifs pour qualifier ceux qui ont retourné leur veste pour un maroquin (comme Edouard Philippe) sur ce sujet essentiel. 

La bioéthique ne pourra désormais plus être dénommée que « bioéconomie » ou « biopolitique ».

 


LA FRANCE, L’ISLAM ET LA CULTURE DU DENI

Laicite

 

Depuis quelques temps, notre pays est particulièrement exposé à la violence. Le terrorisme islamique vient en tête du palmarès, si je puis dire, avec plus de 250 morts et près de 1 000 blessés, depuis janvier 2015. Celle des groupes gauchistes ultra vient ensuite et se manifeste surtout par des dégradations et des exactions. Si la sécurité est la première des libertés, la propagation et la répétition des phénomènes violents constituent le principal moteur de l’affaiblissement des démocraties, y compris de la nôtre. La solution tellement facile serait de faire appel à des pouvoirs autoritaires qui ne manqueraient pas de s’appuyer sur la promesse du rétablissement de l’ordre pour mettre à bas ou amputer l’Etat de droit. La violence est une des causes majeures du populisme, particulièrement en France. Et avec l’Islam, la sécurité apparaît comme l’angle mort du quinquennat, ouvrant un boulevard politique au Rassemblement National. Or l’Etat préfère être dur et impitoyable envers nos concitoyens, soumis à une surveillance numérique généralisée au mépris des libertés pour vérifier leur situation fiscale, et faire preuve de mollesse quand ce n’est pas d’impuissance face aux islamistes. Evidemment, la religion en tant que telle, doit être respectée et défendue au nom de la liberté de pensée ; l’islamisme, en tant que projet politique, parce qu’il est liberticide, doit être combattu avec tous les moyens de l’Etat de droit. La manifestation d’hier, au nom de la lutte contre « l’islamophobie », en inversant les paradigmes, apporte plus de confusion que de clarté. La collusion avec la gauche communautariste, naguère aux avant-postes de la défense de la laïcité, permet tous les excès. Que penser d’un orateur qui fait crier « Allah Wakbar » à la foule en guise de conclusion, en écho à ce cri qui retentit sinistrement après les assassinats à Charlie Hebdo, sinon qu’il cherche à souffler sur les braises de la haine et de la violence.

L’incapacité de l’Etat à traiter l’islam.

Dans un livre très documenté, « Déni français, notre histoire secrète des relations franco-arabes »,  Pierre Vermeren, l’historien spécialiste de l’histoire du Maghreb et des relations de la France avec le monde arabe, expose cette incapacité de l’Etat à traiter comme il faudrait les questions que soulève l’Islam en France. Il le fait en s’appuyant sur l’étude de l’immigration sur la longue durée,  l’examen des inhibitions et des a-priori idéologiques qui ont nui à la lutte contre le terrorisme, l’observation de la politique catastrophique de Paris sur le dossier syrien … tant d’éléments qui éclairent les tours et détours d’une politique souvent illisible. Pour l’historien, il est grand temps de sortir des non-dits.

Quelques clés de compréhension.

Bataille d’influences.

Les musulmans de France et leurs divers islams sont pris en étau entre plusieurs hégémonies dont deux dominent. Ce sont les Etats étrangers qui veulent les soumettre aux normes de leur Islam pour mieux les surveiller et qui les considèrent de jure comme leurs ressortissants. L’Algérie tient une comptabilité très précise de ceux-ci, ils sont cinq millions selon ses chiffres internes. Cette allégeance est encore plus nette dans le cas du Maroc, puisque cette « filiation » repose sur la fidélité personnelle au commandeur des croyants et calife qu’est le Roi, dont nul ne peut s’abstraire en droit religieux.  A l‘ingérence de ces deux Etats, s’ajoute un ensemble d’organisations fondamentalistes, salafistes ou fréristes, paraétatiques ou privées qui exercent une influence internationale notable. La France qui s’était d’abord appuyé sur l’Algérie a accordé ensuite plus de responsabilités au Maroc. C’est qu’il faut tenter de contrôler le flux des imams et des fonds de l’Islam en France.

Course à la construction des mosquées.

Devant la confusion de la situation, Nicolas Sarkozy, alors Ministre de l’Intérieur, a voulu y remédier en dotant les pouvoirs publics français d’un interlocuteur collectif pour le culte islamique. Le CFCM n’empêchera en rien les ingérences des Etats ou des organisations islamiques, qui au contraire vont instrumentaliser la nouvelle structure pour influencer l’Islam de France.  Le ministère a aggravé la situation en établissant que les élus du CFCM correspondraient au nombre de m2 de mosquées  contrôlés par tel ou tel groupe. On a alors assisté à une course internationale à la construction de mosquées, et à une lutte de clans pour les sièges au CFCM.

Tâtonnements.

Quelles que soient les solutions ou les arrangements, dès lors que l’Etat français s’en mêle, les musulmans qui paraissent « collaborer » sont aussitôt démonétisés. Les dirigeants français pensent toujours qu’une religion, c’est un clergé et qu’un clergé ça se gouverne. Or l’Islam sunnite n’a ni clergé, ni pape et toute figure qui s’en réclame est aussitôt déligitimée si elle apparaît en relation avec une main étatique chrétienne ou laïque. L’Etat étant lui-même empêtré entre le Bureau des cultes, le médiateur de la République, l’Elysée, Matignon et sa « Dilcra », les commissions parlementaires…

Le projet des Frères musulmans.

Les Frères musulmans voient dans leur présence en terre occidentale une revanche sur la domination européenne du XIXème siècle, qui s’était emparée de terres islamiques. Ils considèrent que Dieu leur a ouvert le temps de l’offensive et de la reconquête des territoires par les berceaux et la prédication qu’elle soit salafiste ou wahhabite. Les noms donnés aux mosquées en disent long. Et ce n’est pas une vue de l’esprit : cette doctrine s’exprime ouvertement.

Lobbying et ingérence.

Il se trouve que depuis Jacques Chirac, le personnel politique et les fonctionnaires qui sont arrivés au pouvoir n’ont ni les relations ni les amitiés anciennes avec des responsables étrangers, surtout en Afrique. L’Elysée est donc en position de faiblesse face à des Etats, à des gouvernements, à des groupes de pression qui l’attendent de pied ferme. C’est ainsi que le nouveau tour des relations avec le monde arabe a versé dans une diplomatie parallèle et une périlleuse confusion des genres. Une politique d’ingérence et d’influence sur la présidentielle française est désormais menée ouvertement et sans scrupule au gré des intérêts patrimoniaux ou nationaux. L’auteur affirme même : la politique d’influence s’est transformée en ingérence directe.

Le chaudron du Maghreb.

Le bouillonnement actuel du Maghreb ne facilite pas les choses. Sentiments et frustrations hantent la relation franco-maghrébine. La France ne pourra pas l’occulter indéfiniment, pas plus qu’elle ne pourra construire dans une bulle l’Islam sur le sol national.

Quelles solutions ?

« L’Islam de France , le temps des solutions. 35 propositions pour agir maintenant », c’est le titre du dernier rapport de l’Institut Thomas More. De quoi relever le défi à travers les questions comme la laïcité, le voile, le burqini, les prêches radicaux, le financement des mosquées, les sorties scolaires, les cantines, les revendications communautaristes... ». Il est temps d’agir. Mais qui le fera ?

 

 


LA FIN DE L’INDIVIDU !

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J’ai enfin terminé le livre de Gaspard Koenig. Passionnant, fouillé, foisonnant ! Voilà une enquête complète et planétaire auprès des acteurs  de la révolution numérique. Difficile de faire plus exhaustif : le philosophe s’est entretenu avec tous ceux qui comptent sur la planète en matière d’Intelligence Artificielle, de la Californie à la Chine en passant par Israël et ailleurs, pour confronter leurs analyses et projets à son expérience personnelle, de Spinoza (entre autres) auquel il se réfère à René Descartes avec qui il nous propose un entretien surréaliste et délicieux, dans un grenier d’Amsterdam.  

Un ouvrage remarquable qui a conduit Luc Ferry à se fendre de deux tribunes dans Le Figaro, une sur la théorie du « nudge », pour démonter l’argumentation de l’auteur, l’autre sur « la fin de l’individu », dans lesquelles il exprime son scepticisme pour ne pas dire sa dérision à l’égard des thèses développées par le philosophe libéral. Je ne voudrais pas être prétentieux, mais il m’a semblé à leur lecture que notre chroniqueur régulier du Figaro n’avait pas complètement lu le livre, ou alors très rapidement et d’un œil distrait. Pour tout dire, le second article de Luc Ferry semble faire totalement l’impasse sur le dernier chapitre du livre de Gaspard Koenig dont les conclusions réduisent à néant les critiques qui lui sont faites. Ce qui a conduit ce dernier à répondre dans les mêmes colonnes : « Face à l’intelligence artificielle, l’optimisme de principe ne suffit pas ». Point de vue que je partage, d’une part, parce que tout le monde n’a pas la culture et la capacité de libre arbitre d’un Luc Ferry, et d’autre part, parce que les constats faits par Gaspard Koenig sont d’une brûlante actualité pour un grand nombre. Explications.

Les algorithmes : des crétins performants.

Du « Turc mécanique », ce joueur d’échec hongrois automatique du Baron Von Kempelen inventé en  1769, aux supercalculateurs de Google,  l’IA, qui se résume en fait à la somme de nos connaissances compilées en informatique, est une illusion seulement capable de reproduire un résultat et non un processus.  Mais c’est une illusion convaincante. Pour faire simple, la dernière génération d’algorithmes est capable de fouiller dans une masse de données, de manière plus ou moins autonome, pour en extraire des régularités et des prédictions. Mais sans données, pas d’IA, qu’elle soit « machine learning », « reinforcement learning » ou « deep learning ». Les technologies d’IA sont maintenant capables d’anticiper et d’orienter les comportements individuels grâce à la puissance de personnalisation et d’optimisation fournie par le traitement des « data ». La collecte de ces « data » est donc essentielle. Ce sont des milliers de personnes qui s’y emploient mais aussi chacun d’entre nous grâce à tous les « cookies » et « conditions d’utilisation »  que nous téléchargeons quotidiennement. Pourtant, la « super intelligence » est un mythe, car le bon sens est la chose du monde la moins partagée par les robots. Aucun algorithme ne peut concevoir une interprétation globale du monde et des hommes qui le peuplent : comme  l’affirmait Spinoza, « le  cerveau et le corps sont dans le  même bain  et  produisent l’esprit de  manière conjointe », ce  que Antonio Damasio, neuroscientifique de renommée mondiale, explique par  « l’homéostasie » : on pense autant avec ses doigts de pieds qu’avec son cerveau ! Et aucune IA n’est capable  d’imiter nos doigts de pied.  Avec en plus nos « sentiments », au coeur du processus homéostatique, qui sont seuls à produire du sens. Sans corps,  pas  de sens commun, mais  pas d’humour non plus. Cela n’empêche pas  l’IA de menacer l’humain.

Le « nudge » : une nounou souterraine.

Commençons par le mot lui-même, qui, en anglais, signifie «coup de pouce». C’est en 2008 que la théorie du Nudge a été popularisée par deux américains : Richard Thaler, un économiste et théoricien de la finance comportementale et Cass Sunstein, professeur à l’Université de droit d’Harvard. Son principe est simple: influencer nos comportements dans notre propre intérêt. Elle part du principe que les individus ne sont pas des êtres rationnels et que leurs prises de décisions sont sous l’influence de l’environnement, des émotions et des instincts, les biais cognitifs. Ainsi, ce « coup de pouce » serait ce qu’il y a de plus efficace pour aider les individus à faire des choix : par exemple, une grande surface avait augmenté de 30% en 3 mois ses ventes de poissons frais en diffusant des bruits de mouettes et des odeurs de marée. Issu de la  psychologie comportementale, le  principe du "nudge" a été intégré dans  les algorithmes. Pour aller à l’essentiel, l’idée qu’avancent l'auteur, c’est que nous vivons dans un monde où nos libertés seraient de toute part menacées notamment par les Gafa, mais aussi par des entreprises, par des gourous et des partis politiques qui tentent de nous faire aller dans telle ou telle direction, non par une méthode autoritaire, mais en nous incitant doucement, par micro-messages publicitaires ou autres, à choisir telle option d’achat, de vote, de spectacle, etc… Influencer sans contraindre, et pour le bien. Autant de formes de soumission aux algorithmes. Avec  le danger évident, celui d’agir pas seulement pour notre bien mais surtout pour la communauté,  variable selon le développeur de l’appli. Derrière le « nudge », il y a toujours une forme d’allégeance à un communautarisme qui se profile,  soit par utilitarisme (cas américain) soit par idéologie collectiviste (cas chinois). L’individu perd  alors sa liberté de jugement.

Le libre arbitre en danger.

Les stratégies  développées par  les créateurs d’applications mettent en effet nos facultés de choix personnel « libre et par soi-même » à rude épreuve par le confort qu’elles nous apportent. Et les  exemples dans notre vie quotidienne ne manquent pas : « Waze » qui nous guide en nous promettant  le meilleur temps de parcours, c’est tellement plus facile  que de déplier une carte routière ; nos messageries nous proposent des réponses toutes faites sans que nous ayons à  faire  l’effort de rédiger ou de chercher un mot  plus précis… Des petits riens qui font de nous, petit à petit des zombies décérébrés : interrogez un chauffeur parisien d’Uber sur la ville qu’il traverse chaque jour, et vous serez surpris du vide ;  et ne cherchez pas pourquoi vos enfants, sinon vous-mêmes, avez  perdu votre vocabulaire  et votre syntaxe !  A force d’économiser nos fonctions cérébrales,  Gaspard Koenig explique que l’humain perd pour de bon l’habitude de prendre ses propres décisions et sa liberté de choisir.  Les algorithmes agissent comme une drogue. Grâce aux délibérations « tellement logiques » servies sur un plateau, chacun acceptera d’être accompagné par une IA dans les choix les plus importants de son existence. C’est déjà ce qui se passe avec les sites de « rencontres ». C’est la fin de l’individu autonome et responsable par le triomphe du « bien-être » !

L’individu n’a pas dit son dernier mot.

On observe déjà  les nombreuses transformations  dans la société, générées  par la fin du libre arbitre. Ce sont les ordinateurs qui échappent au monde financier, c’est  l’art sans artiste, la science sans causalité, la théorie, fruit de la réflexion humaine rendue obsolète par les data, et sans libre arbitre,  fini le marché : la prédiction de nos comportements suffit déjà à ajuster l’offre à la demande dans bien des  cas.  Pour échapper à tous ces dérèglements, c’est à  l’individu de reprendre la main  en commençant par ne plus fournir gratuitement  ses données,  en définissant ses  propres normes  pour les imposer aux algorithmes et tant pis  si elles ne sont pas « optimales » pour  le  groupe.  Chacun doit  imposer  son propre nudge, de manière consciente et volontaire.  C’est le  principe de  la  « Prime Directive », que Gaspard Koenig sort  de la  série Star Trek, pour en faire  une règle supérieure d’ordre moral.  Cela remettrait de l’humain dans l’IA et surtout lui redonnerait du sens.

L’Etat français à la manœuvre.

Notre  pays présente des prédispositions pour exploiter  le  filon du « nudge » et utiliser les algorithmes à son profit. Il est centralisé et hypertechnocratisé, deux caractères facilitateurs. Le système fiscal  mis en place  avec  le  prélèvement à la source en est un bon exemple : le  « nudge » ici consiste à soulager le contribuable  de toutes les démarches déclaratives, il n’a plu qu’à  payer, et encore, le prélèvement  a lieu sans même son consentement. Une autre application est en train de se mettre en place : Bercy a glissé dans le  projet de loi de finances une disposition qui lui donnerait  le droit de collecter et d’exploiter, au moyen de traitements informatisés,  les contenus librement accessibles publiés sur internet.  Un « ciblage de  la fraude et valorisations des requêtes », pour définir un traitement automatisé des données collectées consistant à appliquer des  « méthodes statistiques innovantes ». En clair  il  s’agit de conjecturer qui va frauder dans le futur en fonction de  données personnelles (vraies ou fausses)  publiées par soi-même  ou  par des tiers…  Le  « data mining »  est  en plein dans le sujet puisqu’il est  censé permettre de prédire les  comportements et de prévenir le délit. Et on envisage maintenant d’utiliser la « reconnaissance faciale » pour la sécurité. Espérons qu’on ne suivra pas le modèle chinois. Big Brother est  déjà  là !

Il  ne s’agit  pas pour autant de devenir technophobe. Le particularisme de l’Europe, par rapport au reste du monde, c’est sa culture spécifique à l’origine de l’individu libre et responsable.  L’Europe  a  tout son rôle à  jouer pour proposer des régulations intelligentes conciliant prospérité et libertés. L’important est que, là  aussi, les  algorithmes n’enterrent pas nos "Lumières". Comme le dit Gasparov dans le livre, à  propos de « Deep blue » qui l'a battu aux échecs : «  il n’est  pas plus intelligent qu’un réveil-matin programmable ! »

Je pense n’avoir fait qu’effleurer le sujet, tant le livre  est dense. Plongez dans sa lecture si vous vous en sentez l’envie, vous serez étonné.

La fin de l’individu. Voyage d’un philosophe au pays de l’intelligence  artificielle.  Gaspard KOENIG. Editions : L’Observatoire /  Le Point.

 


J’INSTRUIS PAISIBLEMENT LE PROCES DE LA PMA SANS PERE

Insemination

 

Navrant !

Hervé Morin vient de tomber dans le piège du progressisme au nom de  la « modernité ». Il cède à la dictature de la pensée  libertaire que  les macronistes imposent  aussi bien à l’intérieur par l’exclusion, qu’à l’extérieur via tous les  médias qu’ils contrôlent. Eh bien non, être  « moderne » ce n’est pas forcément sacrifier la « dignité humaine » à toutes les modes. Le gouvernement va rendre possible la PMA pour les couples d’homosexuelles et les femmes seules en profitant de la révision des lois de bioéthique. Cette possibilité va bouleverser notre conception de la filiation et  doit nous amener à réfléchir  justement  au regard de la dignité humaine.

Rupture  avec l’écologie humaine.

On nous rebat suffisamment les  oreilles  avec l’importance du respect de la nature qui a engendré naguère l’inscription du principe de précaution dans la Constitution, au nom  de la protection des générations futures.  Ces préoccupations  ont été balayées d’un revers  de main par la ministre en charge du dossier de la révision des lois de bioéthique. Or, nos normes bioéthiques sont aussi importantes, sinon plus que celles qui touchent à l’environnement. D’ailleurs  c’est bien pour cela que José Bové s’en est ému en dénonçant la manipulation du vivant que représente la PMA. Voilà un sujet que les  médias abordent peu : envisager l’accès  à la procréation médicalement assistée pour les  couples de femmes ou les femmes seules c’est nier complètement l’écologie humaine intégrale. Personne ne prend vraiment en compte le devenir des enfants ainsi conçus bien que  l'on sache combien les "racines"  comptent pour eux. On perd de vue totalement la préservation d’une vie digne pour l’homme. Et les dérives d’une telle décision nous concernent tous. 

La négation de l’altérité.

Vouloir nous faire croire qu’un enfant peut  naître de deux femmes, ou d’une femme seule est grotesque, comme l’est tout autant l’inscription « mère et mère » sur le livret de famille. Sylviane Agacinski nous met en garde à ce sujet : « la procréation n’a  que faire des orientations sexuelles  et a  en revanche tout à voir avec l’asymétrie des deux sexes, qui ne sont en la matière, ni équivalents, ni égaux. » Avec la légalisation de la conception d’orphelins de père, c’est la négation de l’altérité que nous consacrons, sans parler des autres aspects comme l’absence d’un référent masculin dans la construction de la personnalité de l’enfant et l’impossibilité de s’inscrire dans une filiation. Car la disparition du père dans la procréation est un bouleversement de la filiation : le rattachement  d’un enfant à deux lignées parentales non équivalentes lui signifie sa propre  inscription dans le genre humain, universellement mixte. Evidemment la nature dément ici la norme que l’on veut instituer, car il y a forcément un « père » caché quelque part.  Et ce que la loi permet en matière d’accès aux origines se révélera rapidement  comme un leurre… sans parler de toutes les dérives  possibles de « marchandisation ».

La médecine est détournée de son objectif.

« La généralisation d’une pratique jusque-là réservée aux seules personnes souffrant d’infertilité fait  passer la médecine du paradigme thérapeutique au paradigme anthropo-technique avec des conséquences vertigineuse sur le plan éthique, car  parler de l’infertilité d’une personne seule ou d’un couple de même sexe, est un pur non-sens », tranche Sylviane Agacinski. Il est regrettable que le gouvernement considère qu’il n’y a pas de problème éthique car la médecine n’est pas faite pour répondre au désir d’enfant. Dans la PMA sans père, il n’y a pas d’acte thérapeutique, donc il ne devrait pas y avoir de remboursement par la Sécu. Un autre scandale !  Et  qui peut nous empêcher de penser que des couples sans difficultés  de procréation n’utilisent la  loi  pour avoir accès à la PMA afin de pouvoir trier les embryons avec comme but « un bébé comme  je veux » ! Le risque du dévoiement vers des pratiques eugénistes est à prendre en compte, dans un monde  matérialiste où tout se monnaie.

L’argument de l’égalité.

C’est peut-être le plus fallacieux.  Il est régulièrement mis en avant par tous les  partisans de la PMA. Quoi de plus juste que de mettre fin à la discrimination dont sont l’objet les  couples d’homosexuelles  par  rapport aux couples hétéro. Pur sophisme  que l’invocation lapidaire et systématique de l’égalité pour mettre fin à toute possibilité de débat. Dans ce domaine, un couple  de même sexe n’est pas équivalent à un couple sexuellement mixte, et le principe d’égalité devant la loi n’empêche pas le législateur de régler différemment des situations différentes.  D’ailleurs le Conseil d’Etat a tranché : il ne peut être question de discrimination. Cela  conduit aussi à  présenter comme une évidence la prise en charge de la PMA par la Sécurité sociale. Or on est devant un désir et non un soin ! Je vais prendre un exemple caricatural en forçant le trait : « J’ai une envie de Mercédès.  Mon voisin en a une  et pas  moi. Cela provoque en moi une souffrance psychique insupportable. Ce désir,  je demande qu’il  soit pris en compte  au nom de l’égalité et je ne vois pas  pourquoi la  Sécurité sociale ne me rembourserait pas mon achat ! »  Cela ressemble beaucoup aux arguments avancés sur le désir d’enfant, non ? Je vais au garage au lieu de la clinique,  je choisis dans un catalogue avec  des  options… Qui ne voit, avec cet exemple trivial,  le parallélisme des démarches.

Les dérives potentielles.

Une fois la PMA enclenchée, la porte sera  ouverte pour l’étape suivante. La technique aujourd’hui permet à peu près tout en matière de reproduction. Demain, au nom de l’égalité, le lobby LGBT voudra nous imposer la GPA pour les couples d'hommes avec son cortège de « mères porteuses » si bien vulgarisé par Marc-Olivier Fogiel, et la  « location de ventres » sera légalisée dans la même  logique.  On assistera alors, inexorablement à toutes les formes de  marchandisation et d’eugénisme déjà pratiquées en Californie.

Une évolution sociétale.

Elle est imposée  par un lobby minoritaire,  LGBT pour ne pas le nommer.  Affirmant cela, je vais évidemment être catalogué comme homophobe. C’est le côté totalitaire  de ce  groupe  d’influence. Il argue du fait que les mentalités ont évolué et qu’aujourd’hui les Français sont majoritairement pour ce qu’ils présentent comme un  progrès pour toutes les femmes. Certes, le conditionnement auquel la population est soumise à travers  tous les médias et même  les séries télévisées qui ne peuvent plus se passer de leurs couples homosexuels et de leurs soucis de maternité, a pu jouer un rôle, mais si on est si certain de ce fait  majoritaire, alors faisons un referendum, car le sujet en vaut bien la  peine. Cet argument est en fait contestable. Car si la PMA est un progrès pour les  femmes,  ce qui reste  à démontrer, c’est surtout une régression pour le genre humain. Sans la technique, leur infertilité de fait ne leur permettrait pas d’enfanter. Et tout ce qui est techniquement possible, n’est pas forcément souhaitable.

Nous sommes  aux antipodes d’une écologie respectueuse de l’Homme. 

Comme l’affirme François-Xavier Bellamy, avec le  projet de loi d’Agnès Buzyn, nous entrons dans l’ère de « l’Homme augmenté », du « transhumanisme »,  de l’Homme manipulé,  soumis aux lois des désirs individuels et du marché. Et je reprends Sylviane Agacinski pour conclure : « Nous sommes  avant tout des êtres vivants marqués par la naissance, la reproduction et la mort ; renoncer à ces limites signifie notre déshumanisation. » C’est une défaite de la raison, car ce projet de loi qui introduit une double révolution, de la filiation et de la finalité de la médecine, déporte la question de l’égalité des droits du domaine de l’anthropologie vers celui de l’émotion, terrain sur lequel aucune hiérarchie n’est possible. 

Si l’éthique s’effondre, le droit est perdu. Puissent les Français en prendre conscience !

 


L’HOMME VRAI FACE A L’HOMME ARTIFICIEL

Humanoide

 

« Etre de son temps… »

Il faut être  « progressiste », sinon vous êtes définitivement ringards !   Etre progressiste, c’est faire  du progrès, conçu aujourd’hui comme une sorte de fourre-tout qui remplace le concept par le  jugement ex-abrupto, ce progrès qui se contente de ce qui paraît mieux, le principe de toute  évolution. Il s’exprime préférentiellement par le tweet et se contente de  la  pensée approximative, remplaçant par un gloubi-boulga insupportable toute référence un peu philosophique ou approfondie sur la nature même de l’être humain. Si la  science ou la technologie « permet », alors  c’est le  « progrès »,  cela ne se discute même pas. L’autre moteur du progressisme, c’est la  fuite en avant des droits individuels, ce que certains ont appelé la  génération « j’ai le  droit », particulièrement en vogue. Au nom de ce principe on énonce des égalités  qui n’en sont pas, et on revendique ensuite le  « droit de  les satisfaire ». C’est une conception purement matérialiste de  l’Homme, elle débouche sur les projets  progressistes que sont le transhumanisme, la  PMA sans père  et sa cousine la GPA, l’euthanasie-suicide, quand ce n’est pas l’antispécisme… La morale, l’éthique ? Des mots d’un autre temps ! Ainsi, notre ami Geoffroy Didier balaie le questionnement sur la PMA  de  cette  expression aussi vide que creuse : « il faut être de son temps » !  Personnellement,  je juge  cette  attitude et la réflexion qui l’accompagne pitoyables !  Ce mouvement qui fait penser à de la repentance pour s’adapter au monde, et gagner ainsi des voix, témoigne d’une conception bien méprisable de l’engagement politique. Si pour « être de son temps » il faut renoncer à avoir des convictions  profondes, alors c’est triste, mais c’est surtout effroyable,  parce  qu’au bout, on discerne la fin de la nature humaine.

Une conception de  l’Homme.

J’ai la faiblesse de penser que les valeurs d’une société dépendent de la conception que l’on se fait de l’être humain. La question de son essence même n’entre  pas dans le champ des programmes  politiques. Elle n’est pas une option ou un choix. Pour  moi, elle est de nature intemporelle et n’a  pas de rapport avec  les cadres habituels du débat politique. Je ne peux  me résoudre à réduire l’être humain à un simple assemblage de cellules, sans parler de la  dimension intérieure qui l’anime et le  relie à autrui. La solution aux problèmes du genre humain n’est certainement pas d’en changer la nature anthropologique.  Qui ne voit que ce que l’on propose aujourd’hui sur la filiation, la maladie et la  mort n’est rien d’autre qu’une « artificialisation » de  la nature humaine,  traité  en objet et non en sujet. On s’apprête à nous imposer la PMA sans père  qui sera inévitablement suivie de  l’adoption de la GPA au nom du sacro-saint principe d’égalité. D’ailleurs dans quelques années, on n’aura même  plus besoin ni d’homme ni de femme pour procréer : tout se fera par fécondation in vitro dans un utérus artificiel… sans se  poser la question de la nature de l’être ainsi créé. Je trouve bien triste de vouloir effacer des siècles de littératures, de débats philosophiques sur l’Homme et sa  place  dans le monde. Exit Platon et Saint-Augustin, aux orties Sénèque et Aristote, à la poubelle  Descartes et son raisonnement, et comment oublier  les  apports de Diderot, Montesquieu, Hegel, Tocqueville, Blaise Pascal et ses « paris »,  Jean d’Ormesson et son « qu’est-ce que je fais là ? »…   Là, pourtant, se trouve encore la clé de l’humanité. Et  le grand malheur des « pédagogistes » c’est d’avoir  contribué à les faire  oublier. S’adapter au monde, c’est  les relire, sans cesse, toujours et encore. Là est le salut. Car  « le progrès » n’a  jamais résolu  la question du « sens » et s’il peut modifier nos vies matérielles, par la « soif d’avoir » le plus souvent, il  ne peut pas grand-chose pour nos âmes. Faire de la politique, c’est aussi s’astreindre aux questionnements fondamentaux qui sous-tendent depuis toujours les choix idéologiques de nos sociétés, ce que manifestement Marlène Schiappa ne fait pas, et que le « progrès » ne doit pas nous faire oublier. Un peu de transcendance ne ferait pas de mal, que diable !