HISTOIRE

FLEXIRIGIDITE

 

Pour passer de la rigidité à la flexibilité du marché du travail, les Français viennent d’inventer la « flexirigidité ». L’accord pour « un-nouveau-modèle-économique-et-social-au-service-de-la-compétitivité-et-de-l’emploi » (désolé, c’est de la phraséologie socialiste), signé en fin de semaine dernière par le Medef et les syndicats, grâce à des concessions de dernière minute du patronat, est considéré comme « historique » par tous les laudateurs officiels et habituels.

Cet accord comporte des avancées non négligeables pour les entreprises, au moment où elles vont affronter une année très difficile. A commencer par les accords compétitivité-emploi dont l’idée revient à Xavier Bertrand et vivement souhaitée par Nicolas Sarkozy il y a un an. C’est une avancée considérable dans le droit social français, alors qu’en Allemagne on les pratique depuis longtemps. Avec la nouvelle réglementation des licenciements économiques les employeurs gagnent aussi en visibilité et en sécurité juridique et la gestion des ressources humaines est facilitée tout en accroissant la mobilité des salariés. L’exonération des cotisations d’assurance-chômage pendant trois mois (et quatre pour les petites entreprises de moins de 50 salariés) devrait faciliter l’embauche de jeunes en CDI.

De leur côté les salariés obtiennent la généralisation de la complémentaire santé, ce qui n’est pas rien, des droits « rechargeables » à l’assurance-chômage, la mobilité externe avec droit de retour, l’encadrement du temps partiel et la présence des salariés dans les conseils d’administration.

De belles avancées du dialogue social que la loi devra valider, et cela devrait être malgré la réticence de quelques dinosaures du PS restés figés à l’époque de Germinal. Espérons que cette expérience timide de flexisécurité  présente suffisamment de vertus pour qu’on ait envie d’aller plus loin.  Car ce qui est important, c’est la flexibilité interne des entreprises. Reste que surtaxer les contrats courts, qui peut paraître une bonne intention, reste un lourd contresens dans le contexte actuel parce que cela peut déboucher sur plus de chômage de ceux qui sont concernés, c’est-à-dire les jeunes. Quand 180 000 personnes sont allés s’inscrire à Pôle emploi depuis le printemps, il est clair que l’économie a en priorité besoin de libérer la création d’emplois souples et bon marché.

Reste qu’avec un code du travail de 3000 p ages et la culture de l’acquis social dont FO et la CGT font leur fonds de commerce, les entreprises françaises courent le marathon de la concurrence mondiale avec des semelles de plomb. La France reste pour longtemps le pays qui cultive le paradoxe d’être celui qui offre le plus grand nombre de droits aux salariés et celui dont ces derniers ont le plus grand sentiment d’insécurité !

On aurait pu permettre les contrats de mission sur des durées de deux ou trois ans, réclamés par quelques branches professionnelles ; on aurait pu abroger toute référence à une durée légale du travail, ou au moins revenir aux 39 heures par semaine ; on aurait pu faire quelque chose pour atténuer les effets négatifs pour l’emploi de ces « 34 seuils » auxquels les entreprises sont soumises et qui sont autant de freins à l’embauche.

Un accord historique. Admettons-en l’augure. Mais n’oublions pas que cet accord intervient après la mise en place d’un crédit d’impôt pour la compétitivité dont les entreprises pourront bénéficier dans la mesure où elles auront présenté au préalable  aux représentants des salariés leurs perspectives d’investissement, où elles auront fait entrer dans leur conseil d’administration des représentants des salariés ( pour les plus importantes d’entre elles), où l’utilisation du crédit d’impôt aura été validée par le personnel…. Avec une telle usine à gaz, on peut encore espérer que ça marche.  On est loin de la vraie flexibilité ! Il faudra, pour l’instant, se contenter d’un assouplissement de la rigidité. C’est mieux que rien. Cela ne sera pas suffisant.

Et puis, l’Etat serait bien venu de montrer l’exemple. Avec ses 880 000 contractuels, il abuse lui aussi des CDD. La première machine à fabriquer des précaires c’est la fonction publique, souvent au prix de « petits arrangements » avec les textes. Le fait que les socialistes soient aux commandes n’y a pas changé grand-chose pour l’instant. Il faut dire que les syndicats de fonctionnaires sont loin de faire de la lutte contre la précarité des agents une priorité de leur cahier de revendications. Curieusement, aucune donnée publique sur la durée moyenne de ces contrats n’est disponible : « Cachez ce sein que je ne saurais voir ». Et la taxation des contrats courts, prévue pour les entreprises, épargnera le public ! Ben voyons.

 


RETOUR SUR L’ECONOMIE

Compétitivité

Les événements extérieurs et les problèmes sociétaux ne doivent pas nous distraire de l’essentiel. La Cour des Comptes s’est rappelée cette semaine au bon souvenir du gouvernement en lui signifiant qu’il fallait diminuer les dépenses –ce qu’il n’a pas commencé à faire-, et Bruxelles aussi en réaffirmant que l’objectif de 3% n’était pas négociable.

En 2012, la zone euro n’a pas explosé, le système financier mondial semble sorti du chaos, l’économie américaine semble redémarrer tandis que les exportations de la Chine repartent à la hausse. Donc tout va bien ? Pas vraiment. L’économie française s’enlise dans les sables mouvants de 2013 et les économistes craignent les effets sur les économies européennes des plans d’austérité qui se prolongent. C’est la France qui donne les signes de faiblesse les plus inquiétants.

Le déclin de la France s’accentue.

On a vu que dans un contexte particulièrement difficile, notre salut ne viendra ni de l’Etat –qui est nu- ni de l’extérieur. La révision à la baisse de la croissance allemande en est le signal le plus éloquent. Pour nous l’essentiel se jouera sur deux moteurs : la consommation et l’investissement. Les prélèvements massifs sont un puissant frein du premier, les difficultés de financement et les trésoreries ne sont pas au mieux pour le second.

Pour Christian Saint-Etienne, nous vivons un mai 40 économique. Qualifiant Hollande de « Gorbatchev français, inconscient des terribles leviers de l’histoire qu’il actionne », il constate que la France est au bord du dépôt de bilan économique et moral car elle a renoncé à se battre puisqu’elle n’est responsable de rien. Tout est la faute des autres : la globalisation, l’Allemagne, l’euro, l’immigration… Il décrit un paysage peu réjouissant et pourtant réel, chiffres à l’appui : industrie en déclin, université en perte de prestige, commerce extérieur en chute libre, dépense publique sacralisée. Du coup la France perd son statut de grande puissance mondiale et rate la troisième révolution économique et industrielle.

Il faut inventer un nouveau pacte productif et social.

Pour se relever, Il faut réduire de 60 milliards d’euros les dépenses publiques en France. Cela ne peut évidemment pas se faire avec un saupoudrage. On ne peut espérer résoudre le problème de la dette par l’inflation dans le contexte actuel, indique Nicolas Baverez. Ses déséquilibres structurels la rangent parmi les pays du sud, renchérit Daniel Cohen et de ce fait, elle est le plus gros risque pour la zone euro : « Elle s’est refusée à toute réforme de son modèle économique et social, que chacun sait insoutenable. Mais elle emprunte sur les marchés comme les pays du nord de l’Europe. Ce paradoxe ne durera pas éternellement ».

La France décroche face à ses concurrents depuis le début du siècle : ses coût de production ont augmenté, ses entreprises ont gagné moins d’argent, le marché des produits haut de gamme s’est rétrécit, les dépenses de recherche ont stagné depuis 15 ans. Du coup, la balance commerciale a plongé, les exportateurs ont perdu des parts de marché et leurs effectifs ont diminué. A cela s’ajoutent des dépenses publiques élevées, une fiscalité lourde et improductive, une flexibilité du travail jusque là à double face, privilégiant la rigidité du marché du travail.

On ne s’en sortira pas sans un nouveau pacte productif et social, et un nouveau système institutionnel en phase avec la 3ème révolution industrielle nous dit Christian Saint-Etienne. Il faut notamment « changer de vision sociétale et remettre l’homme libre et responsable de ses actes au cœur de notre société politique, de notre économie et de notre protection sociale ». Il faut aussi « désoviétiser la sphère politico-médiatico-éducative au sein de laquelle la fiscalité et la haine attisée contre les riches ont remplacé la police politique comme instrument d’oppression ». Car le pays a tous les atouts pour rebondir et s’imposer comme l’un des moteurs de l’Europe.

La croissance comme seule porte de sortie.

Il faut réaliser un choc en faveur de la compétitivité en sortant des 35 heures pour revenir à 38 ou 39 heures de travail par semaine, y compris dans la fonction publique, recommande pour sa part Nicolas Baverez. De son côté, Daniel Cohen constate que la sortie ne peut se faire ni par la politique budgétaire à cause de l’endettement, ni par la politique monétaire puisque les taux d’intérêt sont proches de zéro. La seule porte de sortie, c’est la croissance, qui passe par la productivité, l’innovation et la gestion coopératives des risques systémiques. Les mesures fiscales prises (65 milliards) depuis 2011 vont provoquer avec une forte probabilité un choc financier sur la dette française à la fin de 2013 au début de 2014. Il y a donc urgence à réduire les dépenses en remettant tout à plat sans attendre.

Le pacte de compétitivité et les accords sur la flexibilité apportent un peu d’oxygène, mais ce n’est pas à la hauteur du défi. Les récentes déclarations de notre ministre des Finances pour qui « tailler à la hache dans les dépenses publiques crée des blocages et des résistances » en disent long sur le chemin qui reste à parcourir à nos responsables politiques pour se mettre à jour avec leur époque.

 


ET POURTANT LA TERRE SE RECHAUFFE !

 

Réchauffement climatique


Quand vous lirez ces lignes demain matin, beaucoup d’entre nous serons dans la neige, et pas mal d’autres toujours dans le froid. Vous allez dire que j’ai l’humour tordu d’un potache tel un fluide glacial glissé sur le siège du prof’. « Il fait un froid polaire et c’est ce moment qu’il choisit pour nous parler du réchauffement climatique ! ». C’est vrai qu’il y aurait des sujets d’actualités beaucoup plus brûlants, mais je ne vais pas faire comme les chaines d’info en continu qui parlent sans avoir rien à dire faute d’éléments avérés à présenter. Non, c’est tout simplement que vient de s’ouvrir en Norvège, à Tromsø exactement, la 7ème conférence internationale sur les frontières de l’Arctique. Et il y a de la matière et de nombreuses questions à soulever pour alimenter les débats.

Les glaces polaires fondent de plus en plus.

C’est que depuis plusieurs mois, les mauvaises nouvelles s’accumulent en effet sur le front polaire : La rétraction estivale record de la banquise a signé en août dernier le premier épisode de nouvelles heures sombres pour la calotte polaire. « La fonte s’est accélérée comme rarement et le phénomène a dépassé toutes les prévisions », résument les experts du Laboratoire de glaciologie et de géophysique de l’environnement. Début septembre, la débâcle avait rongé plus de la moitié de la glace océanique (3,41 millions de km2), découvrant un visage inconnu de l’Arctique. Au Groenland, les satellites ont même constaté des températures positives sur l’immense glacier, une première.

Une étude parue dans le magazine « Nature » après la première rétractation record en 2007, battue cette année de 70.000 km2, affirme que l’humanité n’a sans doute encore jamais observé un tel phénomène et qu’il est d’autant plus inquiétant que notre planète est aujourd’hui plus loin du soleil (pendant l’été de l’hémisphère nord) qu’elle ne l’était il y a huit mille ans.  Ce serait une dépression d’une durée de treize jours, événement rarissime, qui serait responsable de cette dislocation historique. Attisés par une dépression de 966 hectoPascal, les vents auraient facilité l’action du soleil et de la houle en fractionnant la glace, alimentant une « boucle de rétroaction » qui a amplifié la fonte de la glace déjà affaiblie.

Et elles fondent de plus en plus rapidement.

L’hypothèse d’une accélération irréversible du mécanisme de fonte se renforce. Elle s’appuie sur une théorie selon laquelle l’augmentation de la lumière traversant la glace pouvait être responsable de l’amplification du phénomène. Selon ses auteurs, chercheurs à l’Institut Alfred Wegener, pour la recherche polaire et marine, en Allemagne, la fonte crée une dynamique inédite : « Après la débâcle, une couche de glace nouvelle se forme, qui laisse passer 50 % de plus d’énergie solaire que la glace ancienne ». Autrement dit, plus la glace fond, plus l’océan arctique se réchauffe, plus il accélère la fonte, et ainsi de suite.

En 2007, lors de la dernière grande débâcle, les données recueillies par les satellites démontraient déjà que la vitesse de fonte avait été sous-estimée et qu’après s’être réduite de 40 % en trente ans, l’étendue de glace arctique pourrait disparaître au moins trente ans plus tôt que prévu. Récemment, le professeur Peter Wadhams de l’université de Cambridge a affirmé que l’effondrement en chaîne des glaces polaires pourrait se produire dès 2015. Autrement dit demain.

Les conséquences pourraient être dramatiques.

Elles seront d’abord géophysiques. Lorsque la banquise se retire en été, l’océan se réchauffe et fait fondre à son tour les parties continentales entourant l’Arctique. Le permafrost, qui contient des milliards de tonnes de gaz carbonique et de méthane, pourrait libérer 436 milliards de tonnes de carbone d’ici à 2100. Cette évaporation est une bombe climatique à retardement équivalant à environ deux fois les émissions annuelles mondiales de dioxyde de carbone.

L’impact ne sera pas seulement climatique : selon les experts du Giec, il est probable que les eaux de surface de l’océan arctique deviennent corrosives pour les formes de carbonates de calcium les moins stables avant 2100 . De plus, la formation d’une couche superficielle d’eau claire plus légère que l’eau de mer salée pourrait également contrarier le fonctionnement du Gulf Stream et modifier en conséquence la circulation des courants atmosphériques. Même en migrant, la faune marine n’échappera pas à ces bouleversements. L’action conjuguée du réchauffement et de l’acidification des eaux va notamment provoquer la disparition d’espèces clefs du zooplancton, qui jouent un rôle stratégique dans la chaîne alimentaire comme proie abondante de poissons d’intérêt commercial. Sans parler des espèces menacées que sont les phoques et les ours polaires.

Mais il y a ceux qui se frottent les mains.

Le malheur des uns fait le bonheur des autres. Les compagnies pétrolières lorgnent sur les immenses réserves enfouies dans les sédiments marins (13 % des réserves mondiales de pétrole, 30 % de celles de gaz), et les compagnies maritimes ont tracé avec succès l’été dernier les premières routes de navigation commerciales à travers les glaces disloquées et à terme, le passage pourrait concentrer 20 % du trafic maritime international. Voilà des perspectives dont on ne peut pas vraiment se réjouir.

On ne peut certes pas ralentir un phénomène naturel dont les mécanismes échappent à la dimension humaine. Au moins pourrions-nous avoir la sagesse de ne pas contribuer à l’amplifier. La dernière conférence à Doha n’aura pas été, à cet égard, la plus convaincante de la volonté des hommes de faire ce qu’il faudrait.

La fonte de l’Arctique est une bombe à retardement. elle peut exploser avant la fin de la décennie !

 


BOULEVARD VOLTAIRE

  Manif pour tous

Je vous propose un article paru sur "Boulevard Voltaire". Il est un témoignage que j'ai vraiment envie de vous faire partager tellement il recoupe ce que nous avons vécu :

"Tout le monde s’accorde à le dire, et même, du bout des lèvres, certains membres du gouvernement : la manif de ce 13 janvier est un immense, un inespéré succès.

Un succès d’autant plus grand qu’elle a fait descendre dans la rue la France des taiseux, la France qui ne fait pas de bruit, la France bien élevée qui ne veut pas déranger, celle qui bosse et paie sans moufeter ses impôts, celle qui n’a jamais commis plus gros délit que de dépasser le temps imparti par un horodateur, celle qui cède sa place dans les transports en commun et aide les vieilles dames à monter leurs bagages dans le train.

La France dont on ne parle pas au 20 heures, parce que ses enfants ne dealent pas, ne squattent pas, ne brûlent pas les voitures et ne cassent pas la gueule aux profs, la France qu’aucun gouvernement ne cherche à ménager tant on la sait docile, respectueuse des lois et de l’ordre établi. La gentille France familiale, catholique ou pas, qu’on prend quelquefois, il faut bien le dire, pour toutes ces raisons-là, au choix, pour une bonne poire ou pour une vache à lait.

Et c’est cette France-là qui est venue manifester en masse, avec ses poussettes surchargées, ses innombrables jeunes perchés sur les chars, ses enfants ravis pour une fois d’échapper aux devoirs du dimanche, cette France-là qui est venue protester, crier, tempêter : « François, ta loi on n’en veut pas ! »« Taubira, t’es foutue, les familles sont dans la rue !»

Fallait-il, pour que ces gens-là sortent de leurs gonds, que la cause les ait scandalisés, touchés, indignés.

Parmi eux, pas de professionnels de la manif, de vieux routards syndicalistes que l’on voit fondre sur Paris comme les oiseaux migrateurs dès que la saison des conflits sociaux arrive et qui, entre grèves et cortèges, vous bloquent et vous prennent en otage un pays. Si innocents, ces manifestants du dimanche, qu’il a fallu leur expliquer quelques vieilles ficelles : que, pour le comptage de la police, par exemple, il fallait se déployer sur tout le boulevard, et ne pas rester scotchés les uns aux autres, ou que malgré le nombre, il ne fallait pas céder à la tentation d’envahir le trottoir qui, lui, ne serait pas considéré comme « manifestant ».

Les CRS eux-mêmes, d’ailleurs, n’avaient pas leur tête tendue habituelle, conscients sans doute que gaz lacrymogènes et vitrines brisées étaient hautement improbables avec ces manifestants placides dont les longues heures d’attente à faire le pied de grue, non plus les affiches provocatrices sur les balcons ici et là n’arrivaient à entamer la bonne humeur. On vit même l’un d’eux sourire lorsqu’un appel au micro signala à quelques minutes d’intervalle la perte d’un iPhone, puis sa restitution. Dans une foule si compacte, un objet si prisé sagement rapporté aux objets trouvés, cela ne s’était jamais vu.

Pour être honnêtes, ces manifestants-là ne sont cependant pas complètement abrutis. Et quand ils entendent parler du chiffre officiel de 340 000 manifestants quand certains d’entre eux, pour avoir organisé les JMJ par exemple, savent pertinemment que le Champ de Mars, très vite saturé ce dimanche et dans lequel nombre de manifestants n’ont pu entrer, peut contenir plus de 800 000 personnes, ils sentent bien « comme une embrouille ».

Il faut se méfier de la France bien élevée et de son côté « diesel » : un peu longue à chauffer, mais lorsqu’elle est lancée, son moteur est increvable.

Et là, c’est le gouvernement qui risque bien d’en baver un peu."

Gabrielle Cluzel, le 14 janvier 2013

 


ARCHIBALD SE MARRE

Haddock se marre bis

Ternero : sur la carte d’un restaurant espagnol, mot qui désigne le veau. En Français, et en deux mots, il s’agit d’un premier ministre passé à la trappe de la présidence normale.

Concours d’arrogances : le face-à-face Mélenchon – Cahuzac a tenu ses promesses. Les envolées démago-populistes d’avant Jaurès du premier se sont heurtées au discours hautain mais plein de certitudes chiffrées du second. Pour une fois, le soupçonné-détenteur-d’un compte-en-Suisse nous serait apparu presque sympathique.

Patriotisme : avant cela consistait à « faire-de-son-corps-un-rempart-pour-protéger-le-sol-sacré-de-la-patrie ». Avec les socialos, c’est devenu « accepter-de-se-faire-racketter-pour-financer-les-dépenses-ineptes-de-l’Etat ». On peut dire à la place : « mort aux riches ». J’ai envie de répondre : « mort aux cons ».

Allégro vivace : on connait la musique. Le Claude Allègre, il n’y va pas de main morte : « Hollande n’est pas à la hauteur ! ». On le suit.

Liberté ? : Gonflée la donneuse de leçons d’égalité. Le cabinet de Vallaud-Belkacem a tenté de faire retirer de BFMTV le reportage gênant sur le mariage homo. Cela s’appelle de la censure, en bon français. Quelle belle conception de la liberté d’expression !!! Et menteuse en plus !

Pas plus de 2H de Paris : avait dit le président pour les vacances de Noël de ses ministres. Message reçu par aurélie Filippetti photographiée à l’ile Maurice et Fabius à Zanzibar. Quelle belle discipline ! A moins qu’ils n’aient eu à leur disposition des fusées pour les transporter…

Trop fort pour lui : Flanby n’ira pas à Davos. Les mauvaises langues disent que de toute façon il n’aurait rien compris. C’est que de l’économie !

CSA : le remplacement de Michel Boyon à la tête de la haute autorité donne lieu à la nomination d’un bon copain : Mr Schrameck a été effet un proche de Lionel Jospin. « Moi, président, … » On connait le refrain. La république irréprochable ressemble de plus en plus à celle des « copains ». Bientôt celle des coquins ?

« Remarquable » : qualificatif utilisé pour faire « valser » le million de manifestant qui a disparu des 1,3 million qui ont défilé. Il a fallu en effet un travail « remarquable » des « services » pour falsifier le résultat. C’est ridicule et risible. On attend le 27 (manif des pro-homos) avec impatience. On saura alors si on a vraiment affaire à des coquins.

Manif’ de droite : tragique erreur. Dans mon car parti d’Angers, il y avait des gens connus pour avoir voté Hollande. Et pas qu’un ! Le cortège était donc beaucoup plus mélangé qu’on ne souhaite le dire en haut lieu.

Dialogue : à Nantes quelques milliers de manifestants accompagnés de brutes de l’agit’-prop’ ont obtenu une commission du dialogue pour ND des Landes. On la refuse aux millions de Français qui dénoncent une loi irresponsable.

Foi (mauvaise) : le record est atteint par le PS dans l’effort pour minimiser le rassemblement de dimanche dernier avec la palme à M. Désir dont les propos auraient pu être relatés dans la « Pravda » de Staline : désinformation et caricature. Bof ! Il joue son rôle de laquais.

Discutable : la position de Taubira-la-sectaire sur le referendum n’est pas tenable. De nombreux juristes affirment qu’il est possible de poser la question sur le mariage. Une loi sociétale d’une telle importance devrait obéir à deux exigences : vote secret en conscience pour tous les parlementaires et réunion du congrès (les 2 assemblées) avec majorité des 3/5èmes. Ou alors ratification par referendum. Vous verrez que les députés de gauche seront sommés de voter « comme-il-faut ».

UMcoP : fin de crise avec l’accord Copé-Fillon pour la gouvernance partagée du parti. L’organigramme est crédible. On va pouvoir passer aux choses sérieuses. La crise sera vite oubliée. Prochain rendez-vous : une convention sur la famille !

Censure ? : mais où sont donc passées les images du 20H de F 2 ? impossible de revoir le journal du soir du 13 janvier. La vidéo n'est pas disponible. Dès fois qu'on compterait les participants ....

                                                                                                                    Mille sabords !


LA MAREE HUMAINE

 

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(cliquez sur les photos pour les agrandir)

Nous étions combien ?  Nombreux, très nombreux. Du jamais vu de mémoire de manifestant. Et des manifestations, j’en ai connues. Le rassemblement d’hier faisait inévitablement penser à ces foules compactes de 1984 contre la loi Savary. 300 000 nous dit la préfecture : ridicule. Rien que le cortège de la porte Maillot rassemblait plus de monde : nous avons attendu 14h pour pouvoir avancer. A 15H nous avions fait 400m. L’avenue Foch était pleine jusqu’à l’arc de triomphe. Les derniers n’ont pas pu défiler, il était 18H. Il y avait certainement plus d’un million de Français dans les rues de Paris. 1 350 000 lâche « off » un haut gradé de la gendarmerie peut-être contrarié par la mauvaise foi du gouvernement. Le rassemblement a été une réussite par le nombre.

Et l’ambiance ? Festive, conviviale, apaisée mais déterminée. Pas de dérapages, pas d’animosité même contre le président. De la dérision, parfois, mais n’est-elle pas inévitable ? Aucune homophobie. Une organisation impeccable. Aucune impatience dans cette marée débonnaire : nous n'arriverons au Champ de Mars qu'à 18H ! L’important était de participer et de montrer qu’on était là. Nous étions nombreux à accepter le mariage des homosexuels, mais le point de blocage unanime c’est la légalisation de la filiation artificielle.

Nous savons aujourd’hui que le gouvernement fera voter sa loi. Le dos au mur de sa gauche, il n’a pas les moyens de « reculer ». Il n’écoutera pas la rue. Il n’aura probablement pas, sauf coup de théâtre, la sagesse d’un Mitterrand. Mais la rue hier, c’était le peuple de France, dans sa diversité, gens ayant voté Sarko comme Hollande, de tous âges, de toutes confessions, de toutes conditions. Pas un lobby ! Pas une faction ! Un peuple dont la partie visible rassemblée venait dire non à la modification de son code civil.

A la tranquille assurance de Mme Belkacem, enferrée dans ses certitudes et son discours tout fait sur les valeurs, à l’assommoir quotidien des médias qui nous bassine depuis plusieurs semaines de documentaires et de débats sur le sujet aussi objectif que la Pravda sous Staline, le peuple répond par la sienne de certitude, et la diversité qui a répondu hier vaut plus que celle de son petit clan bobo et de ces médias du même tonneau.

Le président a juridiquement raison, puisqu’il a une majorité qui peut voter son texte. Mais nous savons depuis hier qu’il a politiquement tort. Et sa surdité ne contribuera qu’à faire monter un peu plus l’exaspération qui était perceptible hier au milieu de la foule.

Ce n’est qu’un début. Nous reviendrons encore plus nombreux. 

 

 


LE « VIEUX » CONTINENT.

 

Europe324

L’Europe n’a jamais aussi bien portée son nom. Mais on devrait dire le continent des « vieux ».

L’évolution démographique est un enjeu majeur de transformation des sociétés européennes.

A première vue, les différences entre la France et l’Allemagne sont frappantes à cet égard. La population française croît, celle de l’Allemagne décline. Mais le vieillissement de la société ne peut pas être enrayé, ni en Allemagne ni  en France. Nous vivons tous plus longtemps et en meilleure santé. C’est la plus grande réussite de la civilisation de l’histoire contemporaine. Ce qui nous oblige à faire face aux répercussions sociales et économiques de cette évolution démographique et trouver des solutions pour l’atténuer à l’aide de mesures économiques. La réduction drastique de la dette qui nécessite le démantèlement d’un Etat providence exorbitant fait partie des nécessités et est inéluctable.

La tâche est cependant rendue difficile parce que l’économie européenne est plus que jamais divisée en deux mondes qui ne partagent ni les mêmes résultats ni les mêmes perspectives, comme le montrent les derniers chiffres du chômage et l’indice de confiance économique publiés au début de la semaine. Si le chômage a atteint un record historique, à 11,8 % en novembre c’est à cause de l’explosion des destructions d’emplois dans la partie sud de l’Union européenne : en Espagne, qui subit, après la Grèce, la plus forte dégradation sur un an et où le taux de chômage atteint 26,6 %, mais aussi au Portugal (16,3 %) et à Chypre (14 %). La violente cure d’austérité à laquelle ces pays ont été soumis se paie aujourd’hui très cher sur le plan social.

Néanmoins, il s’agit avant tout d’engager une dynamique de croissance à l’échelle européenne.

D’ailleurs l’OCDE indique sa préférence pour moins de coupes dans les dépenses publiques à court terme et plus de réformes structurelles, visant à libéraliser l’économie et notamment le marché du travail. Nous avons besoin de croissance pour que les générations futures aient autant de marge de manœuvre que possible et pour atténuer les luttes à venir quant à la répartition des richesses. La pénurie de main-d’œuvre pourrait poser de grandes difficultés à cet égard : en Allemagne, à cause du recul de la population active ; en France, à cause de l’exploitation déficiente des réservoirs de main-d’œuvre existants. Les mots-clefs de cette problématique sont « préretraite » et « intégration insuffisante des immigrants dans la vie active ». L’espoir que les problèmes liés au marché de l’emploi seront résolus grâce à une immigration supplémentaire ne peut que partiellement apaiser la situation.

Grâce à un système de garde d’enfants, les Françaises parviennent visiblement à mieux concilier travail et vie familiale que les femmes vivant dans d’autres pays, comme en Allemagne. Ainsi, la population française devrait dépasser celle de l’Allemagne d’ici la moitié du siècle. Cependant, même si l’on considère que les familles et les enfants jouent un rôle déterminant dans la société, même si des aides financières supplémentaires sont débloquées et même si le nombre d’infrastructures de prise en charge des enfants s’accroît, la croissance démographique allemande peinera à augmenter de façon significative. Les obstacles démographiques y sont trop importants, tout simplement parce que de nombreuses mères, qui auraient pu mettre au monde de nombreux enfants, ne sont pas nées.

Les plus optimistes veulent voir dans le redressement progressif de l’économie américaine et la légère reprise de l’activité chinoise une planche de salut pour la zone euro. Le moral des chefs d’entreprise et des consommateurs s’améliore d’ailleurs, tranchant avec les résultats du chômage. D’autres prévisionnistes se montrent plus prudents en rappelant que les commandes industrielles allemandes ont chuté en novembre à cause de la faiblesse de la demande dans la zone euro. Les ventes au détail, en hausse de 0,1 % en novembre, laissent les ventes en deçà de leur niveau de l’année dernière.

Le vieillissement des sociétés n’a rien de menaçant si nous changeons de cap à temps.

De nombreuses ressources pour la croissance et l’emploi sont encore inexploitées. Nous devons seulement comprendre qu’une époque touche à sa fin.

L’Europe peut assumer ce choc démographique.

Mais la France et l’Allemagne doivent, pour des raisons différentes, aider davantage les individus qui se retrouvent toujours jusqu’à maintenant plutôt en marge du marché du travail : les femmes, les jeunes, les jeunes seniors et les immigrés.  

Les femmes : en plus de la question de la conciliation de la vie de famille et du travail, l’une des premières priorités est la question d’une égalité accrue des chances. Aujourd’hui encore, trop de femmes tournent le dos à leur carrière professionnelle en dépit d’excellentes qualifications. Nous ne pouvons plus nous permettre ce gaspillage de potentiel.

Les jeunes : Dans le chômage qui traverse l’Europe et touche maintenant près de 26 millions de personnes (18,7 pour la zone euro), la jeunesse est en première ligne, et particulièrement en France où plus de 500 000 jeunes sont sans emplois. La libéralisation du marché du travail est une clé importante pour leur intégration, mais il faut aussi faire un gros effort de rééquilibrage des formations vers celles qui valorisent l’apprentissage professionnel. Autrement dit une révolution intellectuelle que les allemands n’ont pas à faire, ayant opté pour cette solution il y a très longtemps. L’accord à minima qui vient d’être signé entre les partenaires sociaux va dans le bon sens. Il n’est pas suffisant.

Les jeunes seniors : l’espérance de vie augmente, entraînant un accroissement rapide de la durée de la troisième période de vie. Plus de personnes âgées perçoivent leur retraite sur une période de temps plus longue. Dans le contexte de la crise persistante sur les marchés financiers et de la difficile consolidation des budgets nationaux, il est de plus en plus difficile de protéger financièrement les générations plus âgées. La solution est évidente : les salariés plus âgés doivent travailler plus longtemps. L’âge de la retraite à 67 ans devra encore être probablement repoussé. Cela n’a rien de menaçant si l’on sait qu’il est important d’avoir un esprit vif et un corps alerte pour vivre longtemps. La France ne tirerait pas profit de son avantage démographique si un retour à la retraite à 60 ans était décidé. Et l’Allemagne doit maintenir sa décision de fixer l’âge de départ à la retraite à 67 ans.

Les immigrés : la part de personnes issues de l’immigration dans nos sociétés est importante ; en France, elle est même de 20 %. Les difficultés, pour l’évolution économique à venir, seraient moindres si dans les deux pays les offres d’intégration étaient plus courageuses et si le niveau de qualification des enfants issus de l’immigration était sensiblement amélioré. Le potentiel pour la croissance est immense à ce niveau également.

Les nouvelles frontières du projet européen : un moyen de relever le défi du vieillissement.

Maintenant que le péril de l’explosion est conjuré, avec les avancées d’intégration significatives que sont le traité de stabilité et le fonds monétaire commun (MES), l’Europe peut chercher à atteindre une nouvelle frontière, effort indispensable pour surmonter la faiblesse du vieillissement de sa population : Europe sociale, Europe des citoyens, Europe de la connaissance, Europe de la défense et de la diplomatie, Europe de la recherche et de la technologie, … sont encore embryonnaires et à concrétiser. Pour développer son économie et influer sur les affaires du monde, il est évident qu’une souveraineté partagée, comme nous avons su le faire pour la monnaie, est une souveraineté retrouvée.

Face au monde globalisé d’où émergent les nouvelles puissances économiques et politiques, nos souverainetés nationales isolées ne peuvent rien. C’est ainsi que nos valeurs auront une chance de se maintenir et nos pays de retrouver la prospérité.

 


CHOMAGE / RETRAITES : LA MACHINE INFERNALE

 

Retraites 2

Les bonnes campagnes mettent à l’abri des retraites vous dira n’importe quel général de division. Ce n’est pas le cas des campagnes politiques, ou plutôt politiciennes. Une « bonne campagne » – celle qu’il faut faire pour être élu – peut bien ignorer le problème des retraites, mais n’en protège pas au moment de gouverner. C’est la dure leçon que doit affronter maintenant François Hollande.

On se souvient encore des critiques exacerbées dont la gauche et les syndicats ont accablé les réformes Fillon-Woerth. Marquées selon eux par « l’injustice sociale », elles remettaient en question les droits acquis, menaçaient le pouvoir d’achat et ne constituaient en tout cas qu’une solution provisoire, ne soulageant les régimes sociaux que jusqu’en… 2017. Sur ce dernier point, ils avaient raison, ce que reconnaissaient d’ailleurs leurs auteurs eux-mêmes, en regrettant que l’opposition leur ait interdit d’aller plus loin dans l’allongement de la durée du travail. On voit bien ce que nous crée comme complication le fait d’avoir décidé un jour de la retraite à 60 ans.

L’élection est passée mais les faits sont têtus, rappelés récemment par le Conseil d’orientation des retraites. On sait que face à l’allongement de la vie, il n’y a que trois manières de gérer le problème posé : allonger la durée des cotisations, augmenter celles-ci, diminuer les pensions. Le gouvernement a décidé d’appuyer sur la dernière mesure, par le biais fiscal. Il impose un peu plus les retraités « aisés », et se prépare à relever leur taux de CSG, actuellement inférieur de 0,9 point à celui des actifs. Ce faisant, il ne résout encore qu’une partie du problème, mais satisfait au moins un calcul électoral. En ne touchant pas aux actifs, il ménage les troupes syndicales ; et, en frappant les retraités, il rend la monnaie de leur pièce à des gens qui, en majorité, ne votent pas pour lui. Des stratèges ont sûrement calculé comment compenser, les voix perdues de cette clientèle, qu’il se sera un peu plus aliénée.

Le champ politicien ayant ainsi été ainsi traité tant bien que mal, le problème demeure du déséquilibre fondamental du régime.

Mais un paramètre est venu compliquer les choses. C’est le chômage. Plus le nombre des chômeurs augmente, plus le montant des retraites est voué à baisser. C’est cette mécanique infernale que viennent mettre en lumière les perspectives financières à moyen et long terme publiées par le Conseil d’orientation des retraites.

Illustrée par un déficit global désormais estimé à 20 milliards d’euros par an à la fin de ce quinquennat, la forte dégradation des comptes du système de retraite ne porte pas seulement la marque de réformes incomplètes quoique très ambitieuses au regard des freins déployés par la gauche et les corps intermédiaires. Elle traduit surtout la détérioration rapide, profonde, durable, de la situation de l’emploi dans une économie à l’arrêt.

C’est aussi une question prospective qui nous interpelle : dans une société où l’on travaille de moins en moins, dans la semaine et dans la vie, la population productive, alors même qu’elle se rétrécit, ne parvient plus à faire vivre trois, voire quatre générations à la fois. Et le recul de l'âge de départ en cours depuis 2010 ne parvient qu’à atténuer cet épineux problème que la gauche, cette fois, ne pourra plus glisser sous le tapis. Augmenter les prélèvements pour la retraite, lesquels transfèrent presque 15 points de richesse nationale annuelle, ne ferait qu’accélérer le cercle vicieux à l’œuvre depuis des décennies : plus de charges, moins de compétitivité, moins d’emplois, moins de recettes.

Par ailleurs, retarder encore l’âge du départ apporterait bien un début de solution, mais pour dans huit ans – encore huit ans de déficits qu’il faudra bien payer. Il est à craindre qu’il n’y ait d’autre choix rationnel mais douloureux que celui de bloquer toute évolution des pensions de retraite, comme les régimes complémentaires du privé commencent à le faire. Du moins aussi longtemps que l’exécutif paraîtra démuni face à l’arrivée de 40.000 nouveaux chômeurs chaque mois. Plus de chômage, c’est moins de retraite. Ce ne sont pas les faux-emplois d’avenir et les contrats de génération qui relèvent du traitement social du chômage qui pourront améliorer la donne. C’est le retour à une économie de production apte à faire front à la concurrence mondiale qui apportera la solution. La diminution du nombre des chômeurs est un paramètre incontournable si l’on veut éviter la faillite de notre système de retraites par répartition.

Comme quoi, le problème du changement de modèle de croissance nous concerne tous. Mais peut-être faudrait-il commencer par mettre ce gouvernement à la retraite !

Demain, la suite : le choc démographique européen.

 


POURQUOI NOUS IRONS A LA MANIF A PARIS

 

Bandeau manif

On pourrait croire que l’histoire du mariage accordé aux couples homosexuels est un bon prétexte que l’on peut instrumentaliser pour créer des difficultés supplémentaires à un gouvernement de gauche dont la popularité est en chute libre. Ce sera la motivation de certains, à n’en pas douter.

On peut penser, et à juste titre, que le sujet a été mis sur la table par le président, son gouvernement et le PS pour rassembler une majorité plus en bisbilles qu’unanime sur la politique suivie. C’est aussi contre ce rideau de fumée qu’on peut avoir envie de protester. Et les maladresses anticléricales de certains ministres ont pu apporter des raisons supplémentaires.

Si ce n’était que pour des raisons aussi superficielles, j’ai peine à penser qu’une telle manifestation puisse rassembler des centaines de milliers de personnes comme cela semble vouloir être le cas.

Je suis persuadé qu’il n’en est rien. La plupart des participants seront animés de motifs beaucoup plus profonds sur un projet dont les répercussions sont envisagées comme un véritable changement de société. Que ce soit un réflexe conservateur d’une partie de la population, c’est certain. Il n’en est pas pour autant méprisable. C’est donc pour affirmer quelques convictions profondes que nous irons manifester dimanche prochain.

L’absence d’un vrai grand débat sur la famille, sur ce qu’est le mariage, sur les problèmes de filiation, de l’adoption, de la procréation médicalement assistée fait que beaucoup de personnes mélangent tout. Il est d’ailleurs curieux que notre société se focalise sur le mariage dans une société ou le divorce pose bien plus de problèmes économiques et sociaux et pèse d’un coût énorme sur la collectivité. D’autant plus curieux que cette année, le nombre de naissances hors mariage ont été pour la première fois les plus nombreuses. De ce point de vue, l’extension du mariage civil aux couples homos est une complication supplémentaire et on s’apercevra bientôt que cette revendication au nom de l’égalité est un faux nez pour des lobbies qui n’ont pas d’autres soucis que de démolir un peu plus la société dans ses fondements les plus profonds.

Loin de moi l’idée de vouloir ramener le sujet à sa dimension religieuse. Ce n’est pas le mariage chrétien qui est en cause. C’est sa dimension anthropologique. Au-delà de l’image de la crèche mise à l’honneur ces dernières semaines avec la fête de la nativité, c’est celle de la famille qui est symboliquement rassemblée et proposée à l’adoration pour les uns, à l’attendrissement pour les autres. Tableau ordinaire qui concerne toutes les familles quelles que soient les vicissitudes par lesquelles elles peuvent être passées : amputées de l’un de ses membres, recomposées de bien des façons, mariées ou pas… C’est bien le modèle d’un homme, d’une femme et d’un enfant qui a été transmis à travers les âges pour le bonheur et la perpétuation du genre humain. Noël, c’est la fête de la famille réunie pour tout le monde, y compris les non-croyants.

C’est la négation de cette dimension anthropologique qui me choque le plus. Quoi qu’on fasse, un enfant est toujours le résultat de l’accouplement d’un père et d’une mère, qu’il soit ou non détourné par la science. Le mariage pour les homosexuels, soit. Mais ce n’est pas une histoire d’amour, c’est d’abord la volonté de signer devant la société un engagement qui implique des droits et des devoirs. Force est de constater que l’on consacrera ainsi une union par nature stérile. Il faut savoir l’assumer devant la société en ne réclamant pas des droits supplémentaires à commencer par le « droit à l’enfant » qui est aujourd’hui refusé aux autres couples. C’est pourquoi, la filiation artificielle, je ne suis pas d’accord pour qu’elle soit un droit. L’accorder est d’autant plus inutile que la plupart des problèmes de parentalité qui se posent aujourd’hui aux couples homosexuels peuvent être réglés soit chez le notaire, soit par le juge. Ce n’est pas être homophobe que de faire ces constats.

C’est contre cette modification profonde de notre droit matrimonial que j’irai manifester. Parce que demain, au nom du même principe d’égalité, on voudra nous imposer la procréation médicalement assistée, et après-demain la gestation pour autrui. Sans qu’on sache vraiment quelles dérives mercantiles ni quelles souffrances pour des enfants « sans racines » elles peuvent induire. Sans compter que la majorité des Français (55%) sont attachés à la famille classique.

 


2013 : POURQUOI LE PIRE EST A CRAINDRE

Nuages noirs

Le label « 13 » portera-t-il chance à la France ?

Il le faudrait bien parce que tous les éléments sont réunis pour en faire une année noire. Le déclin redouté est devenu réalité. Les chiffres sont là et suffisamment explicites : 5% de croissance dans les années 60, 4% dans les années 70, 3% dans les années 80, 2% dans les années 90, 1% dans les années 2000 et maintenant 0% pour la décennie 2010 dans laquelle nous sommes entrés. Le keynésianisme étatico-libéral hérité des années d’après-guerre est devenu le venin de notre système économique. Nous nous retrouvons avec un passif énorme : 1800 milliards de dette et des dépenses sociales (600 milliards) qui représentent plus de la moitié des dépenses publiques pour l’alimenter sans cesse. Et la consommation de masse que nous avons voulue, moteur fictif de la croissance puisque plus de la moitié des biens est importée, aggrave les déficits, détruit les emplois et pousse à la déqualification. Face à cette situation, nous avons un gouvernement incapable idéologiquement de changer de modèle, le dos au mur, prisonnier des syndicats et des dogmes de gauche et dont les décisions ne peuvent qu’aggraver la situation.

Résultat : la production ­ne s’effondre pas mais elle est fragile. L’Etat serre la vis avec l’assommoir fiscal, les exportateurs patinent sur place, les consommateurs manquent d’argent et les entreprises de fonds pour investir. Et le pacte social se fissure.

Les salariés ne savent pas trop à quelle sauce ils vont être mangés. Beaucoup d’entre eux devront payer plus d’impôts avec des salaires qui ne vont guère bouger alors que les prix du gaz, de l’électricité, du gazole et d’autres produits encore vont augmenter.

Les entrepreneurs ont les yeux rivés sur des carnets de commandes qui se garnissent inégalement et de plus en plus tard et une trésorerie qui menace de plonger dans le rouge avec des banquiers qui ont visiblement du mal à répondre au téléphone.

Les gouvernants s’accrochent à leur idée d’une « prévision volontariste », anticipant une croissance de 0,8 % en 2013, tout en admettant aussitôt que ce sera très difficile. C’est le grand retour de la méthode Coué. Si en 2009 la production industrielle était en chute libre (pente annuelle de – 25 % d’octobre 2008 à avril 2009), cette fois-ci, ça résiste en pente douce (– 5% en rythme annuel sur les six derniers mois), mais avec l’impression tenace que l’effondrement menace à chaque pas.

L’Etat impuissant pour redresser a le pouvoir d’aggraver.

A la différence de 2009, l’Etat ne pourra rien faire pour éviter la descente aux enfers : les caisses sont plus vides que jamais. Le gouvernement a surtout donné au contraire le plus gros coup de frein budgétaire jamais vu en France : près de 2 % de PIB, dont les deux tiers sous forme de hausses d’impôts, alors qu’il aurait fallu faire porter l’effort sur les économies. Enserré dans des engagements européens, il n’avait guère de marge de manœuvre et son action pèsera fatalement sur la croissance. Inutile aussi d’espérer le salut de l’extérieur. La croissance mondiale ne devrait pas accélérer cette année. Enfin, les traditionnels points forts du commerce extérieur français sont les points faibles de la conjoncture mondiale. Au milieu des années 2000, la Grèce, l’Espagne, le Portugal et l’Italie achetaient près du quart de nos produits vendus à l’étranger. Cette année, ces quatre pays seront encore en franche récession ; ils achèteront moins du sixième de nos exportations.

L’essentiel de la croissance en 2013 repose donc sur les deux autres moteurs que sont la consommation et l’investissement.

Avec les hausses d’impôts, le pouvoir d’achat sera nécessairement érodé. Pour maintenir leur consommation, les Français devront souvent puiser dans leur épargne. Les plus favorisés, qui seront aussi les plus touchés par le tour de vis fiscal, en ont heureusement encore les moyens. Mais globalement « les ménages » s’inquiètent. Les chiffres de l’emploi sont alarmants. Le chômage monte encore plus vite depuis le printemps. Il touche un actif sur dix, un jeune sur quatre. Peut-être pire encore, Pôle emploi compte près de 1,8 million d’inscrits depuis plus d’un an. Aucun indicateur ne permet d’espérer un renversement de tendance dans un proche avenir car beaucoup d’entreprises n’ont pas encore adapté leurs effectifs à une production amputée, d’autant plus qu’elles n’ont pas encore retrouvé leur compétitivité. Dans ces ­conditions, les augmentations de salaires seront très limitées.

C’est sans doute l’investissement qui fera face aux périls les plus dangereux pour la conjoncture en 2013, entre financement difficile, trésorerie tendue, demande incertaine. Avec en plus un gouvernement qui, face aux entreprises, danse d’un pied sur l’autre, tendant la main un jour, décochant un violent coup de pied le lendemain. Pour les entreprises, dont le taux de marge est le plus bas d’Europe, les hausses d’impôts en 2012 et 2013 n’arrangent rien, même si le crédit d’impôt compétitivité décidé en novembre changera un petit peu la donne. En attendant, la trésorerie devient tendue. Nombre d’entreprises moyennes, qui ont résisté jusqu’à présent, pourraient craquer dans les mois qui viennent. Les Urssaf, qui collectent les cotisations sociales, enregistrent une poussée des demandes de délais presque aussi forte qu’en 2009. Ce n’est pas mieux du côté des très petites entreprises (TPE) dont un tiers à peine ont une trésorerie excédentaire. Certes, les banquiers continuent de prêter à faible taux d’intérêt. Leur encours de crédit augmente encore un peu, alors qu’il diminue dans la zone euro. Mais ils vont avoir une année éprouvante, pour cause de nouvelles règles de prudence à respecter.

Les épargnants aussi sont dans la tourmente.

Enfin, l’année ne sera pas rose pour les épargnants non plus. Traditionnellement, la fiscalité française de l’épargne privilégie les placements les plus liquides et exempts de prise de risques, à l’image des livrets. Elle s’oppose à un financement sain de notre développement économique en pesant particulièrement sur les fonds propres des entreprises (avec la suppression de l’avoir fiscal, l’imposition des plusvalues de cession d’actions…). A cet égard, les dernières lois de Finances traduisent une nouvelle escalade. La suppression du prélèvement forfaitaire libératoire (PFL) sur les revenus du capital, et surtout sur les plus-values, aboutit à une imposition supérieure au rendement réel du capital. Son assujettissement à l’ISF est, dès lors, constitutif d’une expropriation rampante, en l’absence de toute « juste et préalable indemnité ».

Les fissures d’un pacte social fondé sur la croissance vont encore s’élargir. Les Français ont historiquement le goût de la guerre civile. Et on voit bien que certains, à gauche, poussent en ce sens. La fragmentation religieuse, ethnique et culturelle de la société actuelle offre un terreau fertile à l’expression des fureurs populaires. Les diversions tentées par le pouvoir sur le terrain des réformes sociétales ne font qu’aggraver les clivages.

2013 : la pente fatale du scénario noir ?

 


ARCHIBALD SE DECHAINE !

Archibald en colère

Le Roux pète… les plombs : fureur du président du groupe PS à l’assemblée après la censure des 75% par le conseil constitutionnel. Il veut que les riches rendent « les chèques qu’ils ont eus avec le bouclier fiscal ». Il oublie que c’était le trop perçu  et que ces 1,6% de riches contribuaient déjà à eux seuls à 44% de tout l’impôt sur le revenu ! En 2009, les 10% des foyers disposant des plus hauts revenus ont supporté 74% de l’impôt net !  Il faut arrêter de faire croire n’importe quoi au brave peuple. Sans les riches, ce sont les pauvres qui paient. C’est la mort sure !

Mise en scène : le gouvernement fait feu de tout bois pour montrer sa mobilisation contre le chômage. Si la mise en scène est plutôt lourdingue, le scénario reste indigent, les dialogues pauvres et répétitifs et les acteurs médiocres. Un film tout droit sorti de « boboland ». Sérieux ? Non, Sérillon (ouaf) !

Itératif : notre Flanby n’arrête pas de scander « emploi, emploi, emploi » en sautant comme un « cabri » (je suis sûr que vous connaissez la référence). Mais ça ne suffit pas pour en créer, malheureusement.

Professoral : le sombre Ayrault est bien l’ancien prof qui en est resté à la pédagogie du « péremptoire » : il croit qu’il suffit d’affirmer les choses pour qu’elles soient résolues ou crues. Or, on sait bien depuis les travaux de la Garanderie, qu’il faut des stratégies un peu plus élaborées. Mais qu’est-ce qu’il passe comme temps à bavarder avec ses collègues !

Impayable Peillon : voilà notre ministre de l’Education transformé en grand inquisiteur et en redresseur de conscience. Il veut dicter à l’enseignement catholique sa conception de la loi laïque. Une vision univoque : on ne l’a jamais entendu protester contre les prof’ du public qui envoyaient les lycéens dans les manif’ contre la réforme des retraites, avec dans la tête des slogans directement sortis de la FSU. Il voudrait renforcer la mobilisation pour le rassemblement du 13 janvier qu’il ne s’y prendrait pas mieux !

Pain-au-chocolat : depuis l’affaire Copé, c’est devenu ma viennoiserie préférée au p’tit dej’. Eh bien,  on va en reparler. A la suite d’une plainte pour racisme, une enquête a été ouverte. Je sens qu’on va rigoler ! On ne pouvait espérer mieux comme publicité. On peut même espérer des tartines sur le sujet (à lire au p'tit dej', of course).

Accueil russe : Depardieu est donc devenu « francorusse ». On ne va pas en faire tout un flan ! Au moins là-bas, il pourra faire le moujik sans défrayer la chronique.

Pétromoins : l’hypoprésident s’est rendu devant les salariés de Petroplus pour leur dire qu’il fera tout ce qu’il peut pour trouver un repreneur, mais que l’Etat ne peut rien pour eux. Ils ont donc tout à craindre. Qui peut le plus, peut le moins. Ne lui demandez rien, vous êtes sûrs d’être servis !

Expert : le PS accuse Jean-François Copé de faire jouer à l’UMP le rôle d’une « opposition caricaturale et stérile » en appelant à manifester dans la rue. Et c’est un parti expert en la matière qui nous le dit !

Flagrant délit : si la manipulation des consciences doit être interdite dans l’enseignement privé, elle est autorisée dans les collèges publiques où Mme Vallaud Belkacem est allée défendre la loi sur le mariage homo en ces termes : « ça veut dire que finalement pourront se marier des gens qui s'aiment, même s'ils sont de même sexe, ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent…Ca va permettre plus d'épanouissement, plus de liberté, plus d'égalité dans la société. Il faut comprendre ça comme une avancée ». Comme on voit, le propos n’est pas orienté du tout ! Tant va Najat à l’eau qu’elle se noie. Et de mauvaise foi en plus. Mais ça, ce n’est pas nouveau.

Citoyen : adj. qual. Utilisé généralement pour qualifié un acte illégal afin d’en faire une action respectable. Exemple : occupation illégitime d’un logement par le DAL, occupation de terres pour empêcher un projet comme à ND des Landes, etc… Mais les manifestations légales qui ne sont pas de gauche, ne peuvent pas être citoyennes parce qu’elles divisent les citoyens. Forcément.

Mordovie : comme quoi on apprend à tout âge. Je ne connaissais pas cet état. Grâce à Gégé, me voilà plus instruit. Mort de rire ! (surtout le costume).

 

 


CREDIT OU CAVALERIE ?

 

Contribuable détroussé
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Vous me direz, c’est typiquement français. La prise de conscience du gouvernement de la nécessité de redonner de la compétitivité à nos entreprises s’est traduite par la mise en place d’un « crédit d’impôt », à défaut d’avoir fait le choix d’un allégement franc et massif des cotisations patronales, comme le préconisait le rapport Gallois. Il reconnait aussi la responsabilité de l’excès de dépense publique puisqu’il compte financer les 20 milliards d’euros à hauteur de 10 milliards par des économies de l’Etat.

Ainsi, pour les entreprises, ce début de quinquennat se solde par environ 10 milliards de prélèvements supplémentaires « en régime de croisière » (près du double en 2012 et 2013, compte tenu des taxes exceptionnelles et mesures de trésorerie) et un crédit d’impôt compétitivité (Cice) évalué à 20 milliards d’euros. Concrètement, le ballon d’oxygène qui leur est promis, se traduira par un crédit équivalent à 4% de la masse salariale de l’entreprise jusqu’à 2,5 SMIC, au titre de l’année 2013, puis de 6% à partir de 2014. Sur le modèle du crédit impôt recherche, le remboursement sera différé jusqu’à trois ans.

Mais est-ce bien 20 milliards ? N’est-ce pas plutôt trente ? ou dix ? ou zéro ? Autant de chiffres exacts selon les moments et points de vue.

Première interrogation : vingt ou trente, au regard de l’effet bénéfique du Cice comparé à une baisse de charges sociales.

En effet, une diminution de charges augmente le bénéfice imposable et donc l’impôt sur les sociétés. Or, le Cice intervient après impôt. Vingt milliards de Cice correspondent, abstraction faite des entreprises déficitaires, à 30 milliards de baisses de charges.

Autre question : vingt, ou dix, ou zéro ; elle se pose si l’on considère l’avantage que procure le Cice aux entreprises et le coût qu’il engendre pour l’Etat.

En effet, les entreprises comptabilisent leurs créances, même non payées. Elles vont donc faire de même avec le Cice dans les bilans clos à partir du 31 décembre 2013. L’Etat, pour sa part, garde une comptabilité de caisse. Or, le Cice d’une année est payable en espèces dès l’année suivante pour les PME, mais, pour les grandes entreprises, il ne peut que s’imputer sur l’impôt sur les bénéfices et n’est remboursable qu’au bout de trois ans. Les entreprises qui ne clôturent pas au 31 décembre n’auront pas une année pleine de Cice en 2013. Les crédits constatés devraient, selon le rapporteur du Sénat, s’élever à 13 milliards en 2013 et vingt en 2014.

L’Etat, lui, ne décaissera rien en 2013 et devrait débourser 10 milliards en 2014, le coût se stabilisant à un peu plus de 20 milliards à partir de 2017. Comme la hausse de TVA s’appliquera dès 2014, l’essentiel du financement par baisse des dépenses est repoussé en fin de période.

Notons au passage qu’une majorité des dirigeants de PME n’envisagent pas d’utiliser le crédit d’impôt en raison des nombreuses incertitudes qui planent sur le dispositif, notamment les contreparties qui ne seront pas connues avant le courant de l’année 2013. De plus, les entreprises industrielles confrontées à la concurrence internationale et qui auraient le plus besoin de cet effort de compétitivité en jouiront peu, puisque le salaire moyen brut à temps complet de l’industrie est de deux fois le SMIC, donc souvent au-dessus du plafond des 2,5. Le dispositif bénéficiera pour l’essentiel aux secteurs protégés de l’économie, distribution, restauration, bâtiments, qui sont les secteurs qui bénéficient déjà des allégements de charges sur les bas salaires… Allez comprendre ?

Un paiement différé pour l’Etat qui fait de la cavalerie.

C’est ce qui a permis à Michel Sapin de déclarer, ce qui a surpris voire inquiété, qu’il finançait ses contrats de génération sur les 20 milliards du pacte de compétitivité. Effectivement, c’est possible… au moins jusqu’en 2017 ! Autrement dit, c’est du jonglage. Il utilise les recettes de TVA avant qu’elles ne servent au Cice. Mais il faudra bien rembourser les banques qui auront avancé l’argent en 2013 et 2014. Autrement dit, on lance les billets en l’air et on fait tourner la machine. En comptabilité, on appelle ça de la cavalerie !

Le coût exact estimé de ce dispositif sera de 22 milliards d’euros d’exonérations annuelles, un coût exorbitant pour les finances de l’Etat, pour un résultat limité. Sans parler de la complexité du mécanisme sur les plans administratif et juridique. Le choc de compétitivité se fera en grande partie sans les PME et perpétue le non-sens économique du transfert financier des secteurs en concurrence vers les secteurs protégés.

Un allégement biaisé trop insuffisant pour être significatif.

La technique du crédit d’impôt se révèle  triplement habile : politiquement, elle évite de parler de financement de la protection sociale ; techniquement, elle évite d’inventer des cotisations sociales négatives (pour les bas salaires, il n’y a pas assez de cotisations employeur pour absorber 30 milliards) ; et au plan budgétaire, elle donne une bouffée d’oxygène dans l’attente de la reprise économique, qui rendrait plus facile une diminution des dépenses. Une habileté qui voulait éviter la colère de la gauche de la gauche et celle des syndicats qui détestent les « cadeaux aux patrons » et qui auraient vu rouge avec une baisse des charges patronales. Une habileté qui ne dispense pas non plus du caractère inéluctable de la baisse des dépenses publiques dont on ne sait toujours rien et pour lesquelles on lance des « audits » pour faire sérieux.

Enfin il est naïf de croire que cet allégement soit de nature à ressusciter miraculeusement la « croissance » car le gain en terme de coût du travail sera très faible : 20 milliards sur les 1200 milliards de la masse salariale française ! C’est donc une opération poudre aux yeux.

Il est à craindre que le dispositif ne soigne pas non plus le vrai problème de notre pays qui est la destruction à l’intérieur par la fiscalité des incitations productives.

 


SI J’ETAIS PRESIDENT (2)

 

Elysée

La puissance publique doit être au service de ceux qui créent, de ceux qui investissent, et par conséquent produisent de la richesse et des emplois. L’économie n’est ni de droite, ni de gauche. Elle ne relève pas de l’idéologie mais de la réalité des sociétés humaines dont chacune tente de tirer le meilleur parti de ses activités productrices. Les entreprises sont la clé du redressement de la France. Ce sont elles qui permettront de retrouver la croissance, de faire baisser le chômage et bien évidemment de financer la solidarité nationale. Défendre les entreprises, c’est défendre l’intérêt général.

2ème volet : "ce que je ferais"

Si j’étais président…

Je ferai du désendettement de la France la priorité des priorités. Rien ne sera possible sur le long terme, dans le monde tel qu’il est, si la France ne se désendette pas. Je mettrai tout sur la table et je proposerai un « pacte économie-social » sur dix ans. Cette volonté implique des sacrifices. Et je ne connais qu’un seul moyen de se désendetter : réduire les dépenses de telles façons qu’on n’ait plus besoin d’emprunter d’abord, qu’on soit capable d’anticiper le remboursement de la dette ensuite. Pour réduire la dette à 80% du PIB en 2020, il faudra qu’elle obtienne un surplus budgétaire de près de 3% chaque année à partir de 2016, ce qui n’est plus arrivé depuis plus de 30 ans. Voilà qui donne une idée du défi à relever. Cela suppose de tailler sans sourciller dans toutes les dépenses, à commencer par les « inutiles », et il y en a, de réduire les quelques 1300 prestations versées à celles qui sont « essentielles », de supprimer les niches fiscales et de revoir le système d’imposition sur le revenu en l’asseyant sur le socle le plus large dès le premier euro, avec une progressivité raisonnable. On a bien vu que faire payer aux riches le maximum produit à l’Etat des revenus dérisoires avec des dommages collatéraux bien plus coûteux au Trésor public et à notre santé économique.

Si j’étais président…

Je ferai en sorte de créer l’environnement le plus favorable à la créativité, à l’investissement et la prise de risque. Il faut revenir d’urgence à une croissance par la production. Créer cet environnement favorable à la prise de responsabilité est la première vertu économique. Il faut s’interroger sur le fait que la taille moyenne d’une société française est de 14 personnes quand elle est de 41en Allemagne et pourquoi les entrepreneurs français préfèrent rester petits alors que les Allemands continuent de grandir. Ce n’est pas un hasard non plus si le nombre d’entreprises de 50 personnes est beaucoup plus petit que celles qui en emploient 49 : le passage de 49 à 50 salariés entraîne l’application de 34 législations et réglementations supplémentaires ! Autre exemple : pour un même chiffre d’affaires net, une entreprise française dégage une marge de 7% contre 17% pour la société allemande… Et la principale explication tient à la fiscalité plus lourde en France et aux charges patronales ! Les investisseurs sont les bienvenus, les chefs d’entreprise sont notre chance et tant mieux s’ils font du profit !

Si j’étais président…

Je ferai exécuter un transfert massif des charges qui pèsent indûment sur le travail vers la TVA dont le taux passerait à 25%, de façon à rendre les emplois moins coûteux à créer ou à maintenir. Ce mouvement s’accompagnera au gré des progrès accomplis par une baisse progressive des autres impôts qui pèsent sur les entreprises et sur les particuliers. Evidemment, il sera mis fin à cette mesure stupide qui témoigne d’une méconnaissance totale du fonctionnement de l’économie et qui consistait à taxer jusqu’à 60% l’entrepreneur qui souhaitait vendre les actions de sa propre société. Augmentation des salaires et baisses des impôts directs seront les compensations accordées en échange de l’effort. En sachant bien que les premières années seront les plus dures et qu’elles s’accompagneront d’une baisse du niveau de vie. Il a fallu cinq ans à la Suède avant de sentir l’effet de son immense effort de redressement.

Si j’étais président…

Je conduirais les partenaires sociaux à adapter notre marché du travail aux exigences de la compétition mondiale par une réforme profonde du code du travail, pléthorique et paralysant, en introduisant flexibilité et parcours professionnel, en limitant les 35 heures aux grandes entreprises mais en les rendant facultatives pour les entreprises en-dessous de 5000 salariés, et en en supprimant l’application pour les PME de moins de 2500 salariés. Malgré un niveau de taxation très élevé, les Français ne travaillent pas assez et ne créent pas assez de richesse pour financer tous les avantages de leur protection sociale. La désindustrialisation de notre pays vient de la lourdeur de sa législation du travail et de sa suradministration, pas d’une fatalité liée au processus de la mondialisation et à la concurrence internationale. Sinon, comment expliquer qu’un petit patron dont l’activité n’est pas délocalisable préfère renoncer à un contrat plutôt que d’embaucher pour l’honorer.  Pour recruter vite il faut pouvoir aussi licencier facilement ! Bref, il faut travailler à un nouveau pacte social qui prend en compte les réalités budgétaires et le défi de compétitivité : ceux qui sont au travail devront accepter plus de souplesse, moins de protection et se contenter d’un filet de sécurité qui préserve le principe de solidarité nationale. La logique principale doit être de favoriser tout ce qui encourage le travail, le retour au travail et le maintien au travail. Car la première et la plus grave des injustices, c’est … le chômage.

Ces choix des pays comme la Suède ou le Canada les ont fait. Ils sont aujourd’hui en bonne santé et ont retrouvé la prospérité que la facilité de la dette et l’intoxication par la dépense publique leur avaient fait perdre. Voilà qui devrait inspirer nos prétendants pour les futures campagnes électorales. Un programme d'autant plus facile à faire comprendre à nos concitoyens que l'échec de la gauche nous envoie dans le mur.


 


SI J’ETAIS PRESIDENT … (1)

 

Palais_de_l'Élysée

Comme dans la chanson de Gérard Lenormand, je ferai plein de choses. Devant l’avalanche de mauvaises nouvelles qui viennent assombrir notre début d’année, je me suis demandé ce qu’on pourrait bien faire pour retrouver espoir de redresser la situation. Car nous sommes tous concernés.

Vous allez peut-être me trouver bien prétentieux. Mais après tout, je dois bien valoir le sombre Ayrault qui n’était rien d’autre qu’un prof de collège comme moi, et comme lui j’ai été amené à gérer une collectivité avec un gros budget, comme l’Orchestre National des Pays de la Loire.

Quant à mes compétences en économie, je ne doute pas que ma culture équivaut à la sienne avec un avantage certain, celui de ne pas avoir l’esprit embué par une idéologie qui démontre tous les jours sa nocivité. Car, justement, l’économie ne relève pas de l’idéologie !

Voici le 1er volet : ce qu’il ne fallait pas faire… et qui malheureusement l’a été.

Si j’étais Président…

Je commencerai par constater que les décisions prises depuis le mois de mai, au lieu de créer le fameux « choc de confiance » annoncé, ont conduit à aggraver l’atonie de notre économie, en stand bye depuis la période préélectorale. Pire même, les statistiques revues à la baisse de l’Insee nous indiquent même une année 2012 sans croissance, avec la hausse inéluctable du chômage qui correspond. Inutile d’invoquer l’héritage. Il suffit de constater que la situation s’est aggravée, au point qu’un scénario noir n’est pas exclu pour les mois qui viennent.

Si j’étais Président…

Je tournerai le dos résolument à la politique de croissance par la consommation, dont nous n’avons plus les moyens. Elle reposait essentiellement sur la croissance des dépenses publiques et la redistribution par le biais d’une fiscalité qui pesait déjà lourdement et que le gouvernement actuel aggrave. Avec le coup d’assommoir asséné depuis le mois de juillet dernier, l’overdose d’imposition a transformé notre pays en enfer fiscal. Au point de surtaxer des bénéfices non distribués ou des plus-values virtuelles. Du jamais vu que le Conseil constitutionnel a eu bien raison de censurer ! Cette politique de croissance par la consommation, pratiquée à des degrés divers par tous les gouvernements depuis trente ans, nous vaut d’avoir aujourd’hui  une dette pharamineuse et a produit une désindustrialisation catastrophique. La France est atteinte d’une maladie mortelle et le médicament qui lui est actuellement administré accélère l’agonie. On en arrive à une politique absurde dans laquelle coexistent des mesures d’austérité susceptibles de réduire les déficits et d’autres qui favorisent l’emploi. En même temps, des dépenses keynésiennes à crédit tentent de maintenir le pouvoir d’achat, tout en étant trop faibles faute de moyens, pour y parvenir. Mais elles contribuent à augmenter les dépenses, alors qu’on annonce qu’on va faire des économies dont on ne perçoit jamais l’effectivité. Ce qui conduit à des constructions très compliquées comme le crédit d’impôt pour la compétitivité, une manière d’occuper le présent sans qu’il en coûte immédiatement. Cette tentative pour créer un « choc de productivité » a été improvisée, on verra rapidement qu’elle ne produit en rien les effets escomptés. Je prends d’une main, je fais semblant de redonner de l’autre. Il en résulte une illisibilité de la politique menée et un cap indiscernable. D’ailleurs, le Président sait-il lui-même ce qu’il veut et où il va ?

Si j’étais président…

Je déciderai d’abandonner cette politique que notre Premier Ministre se dit fier de mener parce qu’elle est la plus à gauche d’Europe. Du coup, entretenue dans un climat détestable de chasse aux élites, de stigmatisation des riches que l’on n’hésite pas à insulter, la France n’est plus perçue comme une terre d’accueil des investissements étrangers. La réalité est que la gauche française vit dans une bulle, campée sur ses certitudes vieilles de 150 ans et dont le monde, ouvert aux quatre vents, où les capitaux circulent sans difficulté, se moque bien. « Cuba sous le soleil » : cette jolie formule est prêtée au secrétaire général de l’Elysée, Emmanuel Macron. Une référence qui n’offre aucune raison de s’enorgueillir. Cette politique n’a même pas atteint les objectifs qu’elle visait. Souder la gauche ? C’est raté, il suffit d’entendre le Front de gauche. Relancer la croissance ? C’est raté aussi, et c’est la récession qui se produit en toute logique. Bénéficier aux classes populaires ? Encore raté, elles ne profitent même pas de l’accroissement de l’impôt sur les riches et subit l’accablement de l’augmentation vertigineuse du chômage.

              (A suivre, demain, le 2ème volet : « ce que je ferai »)

 


ARCHIBALD EST DE RETOUR !

 

Haddock se marre bis

 

Saperlotte, il ne faut pas tourner le dos quelques jours. D’habitude, l’actualité lève le pied pour respecter la « trêve des confiseurs ». Mais notre présiflan en a décidé autrement. Le pouvoir aux abois en chute verticale de popularité a utilisé toutes les vieilles ficelles pour tenter d’accaparer l’attention des Français occupés à remplir leur chariot de foie gras, de champagne et de cadeaux et essayé ainsi de redorer son blason. Tout y est passé : politique extérieure avec le voyage en Algérie, Noël « normal », occupation tragi-comique du terrain, … Une abondance qui m’oblige à donner dans le commentaire laconique.

Mécomptes : la commission de contrôle des comptes de campagne a rejeté ceux de Sarkozy. Arguments bizarres qui consistent à réintégrer des dépenses de déplacement alors qu’in n’avait pas déclaré sa candidature. Faut-il que le sortant se mette à la diète un an avant ?  Par contre on n’embête pas l’élu avec la « primaire » qui a pourtant eu un coût…

Horreur : Ce n’est un secret pour personne, il avait soutenu Sarko. Il n’était donc pas possible que Tapie mette la main sur les journaux du groupe Hersant dans le sud ! On sent comme une volonté de tout museler, ou je rêve ?

Je vous ai compris : version hollandaise, c’est une contrition hémiplégique et une hypocrisie compatissante. Si avec ça on rétablit des « rapports normaux » avec l’Algérie on aura de la chance !

Oh dette ! il faut faire des économies sur les dépenses. C’est dit, redit ! Mais où ? On va y réfléchir : voilà ce qui est ressorti du séminaire gouvernemental sur le sujet. Difficile d’annoncer à son propre électorat qui vit de la dépense publique qu’on va lui serrer la ceinture en faisant du Sarko multiplié par cinq en économisant 15 milliards par an. On y croit ?

Noël normal : L’hypoprésident est venu en catimini passer le réveillon chez la mère de sa concubine, en compagnie de ses frères et sœurs, dans un petit pavillon d’un quartier populaire d’Angers. Minable ! (le mot est à la mode). Il aurait mieux fait d’inviter tout ce petit monde à l’Elysée et personne n’aurait rien trouvé à redire. Mais c’eût été trop « normal » !

Rungis : Rencontrer la France qui se lève tôt à Rungis à 6H du mat’, quand c’est l’heure de la fermeture, il faut le faire. Visite surprise, qu’ils nous ont dit, avec une blouse brodée à son nom qui l’attendait … Ne fait pas du Sarko qui veut. Je préfère l’original à la pâle copie.

Patatras : je vous l’avais bien dit, les décisions du début de l’été et le matraquage fiscal ont planté l’économie. L’Insee le constate en ramenant la croissance du 3ème trimestre de 0,2 à 0,1. Et ce n’est malheureusement pas fini !

LOLF : acronyme qui désigne la loi de finance, c’est-à-dire le vote du budget. La frénésie taxatrice qui s’y exprime a castré l’économie française. S’y est ajoutée la vindicte névrotique contre les riches.  Bonjour 2013 !

Trémulations : tout le monde sur le pont du pédalo a proclamé le capitaine ! et l’on a vu les ministres se déployer partout sur le terrain. Une agitation vaine relayée avec complaisance par nos médias. Le summum a été atteint dans la nuit de la St-Sylvestre, avec le capitaine à l’hôpital et le sombre Ayrault à la charité. Des mots, des mots, mais compassion ne vaut pas solution. Cinéma et publicité : c’est « Jean minable » mais le numéro n’est pas Balzac 00 01 !

Croissance : le scénario noir se renforce pour 2013, mais Moscovici reste confiant. Il est bien le seul ! N’ayant aucune solution de rechange à proposer, il lui reste la méthode Coué.

Ah, Ah ! : voilà que les Français se réveillent. Dans un sondage, ils jugent que Sarkozy était deux fois plus efficace qu’Hollande. Vox populi, …  « ça c’est ben vrai », aurait dit Germaine !

Pan, dans les dents : Le Conseil constitutionnel a invalidé de nombreuses mesures de la frénésie taxatrice de la lolf : l’imposition à 75%, les dividendes non distribués et autres folies ineptes. Coût : bof, un petit milliard ! Pas de quoi s’affoler. N’empêche qu’il va bien falloir le trouver. Qui c’est qui va trinquer sinon la classe moyenne et les retraités.

Il y a lard et l’art : l’ineffable ministre de la culture au doux prénom d’Aurélie a eu comme idée d’inviter les plus démunis au musée : « musée populaire, musée solidaire ». L’art ça nourrit, c’est bien connu. Enfin pour l’esprit. Pour l’estomac, il y a toujours les restos du cœur !

Vœux : 8 mn de méthode Coué. En résumé : « Je vais tout faire, mais je ne sais pas quoi ! ». J’ai vu, en creux, un président désemparé, sans projet, sans solution !  pas de quoi gâcher mon réveillon.


                                            Tonnerre de Brest !



ARCHIBALD SE MARRE !

  Haddock se marre bis

Une dernière série avant la coupure des fêtes.

Unanimité : Fillon et Copé en aurait rêvé, Angela l’a réalisé. La Chancelière a été réélue avec 98% des voix à la tête de la CDU. Difficile de faire mieux. On n’a pas entendu parler de plainte pour bourrage d’urnes. Voilà une cheffe incontestée.

Manipulation : Il n’y a pas d’explosion de la délinquance en novembre. Selon Manuel Valls, les chiffres étaient manipulés.  Un socialiste n’est jamais responsable de rien, on le sait bien, c’est toujours les autres. Et tant pis s’il contredit les faits observés par le très sérieux observatoire de la délinquance. Mauvaise foi, quand tu nous tiens !

Europe : Giscard a un plan pour relancer le vieux continent et réaliser une communauté monétaire, budgétaire et fiscale d’ici 2030. Pas de traité, mais une charte de réalisation sur 20 ans rassemblant dans un premier temps les six pays fondateurs. « Pas con, le vieux » dirait mon cafetier.  L’ancien président plaide aussi pour la création d’une agence de gestion de la dette qui deviendrait plus tard une Direction du Trésor européen.

Nationalisation : Il a beau avoir déjeuné avec le sombre Ayrault, le ministre du (pseudo) redressement en tient toujours pour la « nationalisation » comme remède possible. Montebourg tient à garder son logiciel marxiste : le monde change, pas lui.

Mittal : le patron d’Arcelor met les pendules à l’heure et se lâche. Les engagements seront d’autant plus tenus que finalement ce n’est pas 600 emplois que le gouvernement a « sauvé » avec ses petits bras musclés, mais 159 qui est le reliquat des procédures en cours. Sauvé est un grand mot. Moins bien que Sarko avec Gandrange, mais qui le dira ?

Dérives : il s’en passe de belles à la caisse des intermittents du spectacle. La Cour des Comptes dénonce une envolée des salaires, des retards de versement de la caisse des congés spectacles qui lui permet d’accumuler un pactole indu de 102 millions d’euros non versés, ce qui ne l’empêche pas d’être déficitaire. Si elle ne verse pas dans les temps les indemnités dues, par contre, les frais de personnels y ont augmenté de plus de 11% alors que les effectifs baissaient de 13%, soit une augmentation moyenne par agent de près de 30% entre 2007 et 2011. Sans parler d’autres dérapages… La Cour recommande de supprimer le régime de congés payés des intermittents et donc la caisse.

Fichés : ainsi les SDF étaient fichés à N… Neuilly ? non, Nantes et le Maire ne le savait pas ! Fichtre ! Qu’est-ce que ça doit être à Matignon. Toujours le même principe : c’est pas moi !

Cause toujours : Toujours concernant le sombre Ayrault. Il avait dit : pas de ministres à la manif’ des homos. Et qui c’est qu’on y a vu : la bécasse verte Duflot. Celle-là, c’est bien une petite gauchiste qui ne respecte rien. On voit bien que le Premier Ministre a peu d’autorité. Même pas une réprimande.

Tripatouillage : on va modifier la loi pour conserver la majorité au Sénat. Qui sort une telle énormité ? Le prolixe Jean-Vincent Placé qui ne doute de rien. Personne ne relève l’incongruité !

Amendement : il y aura bien un amendement sur la PMA déposé lors de la discussion du projet de loi sur le mariage homo. Les gauchos veulent à tout prix sacraliser la famille « artificielle ».  Une surenchère bienvenue pour mobiliser les adversaires du projet.

Totalitaire : Et en plus, les députés PS n’auront pas la liberté de vote. C’est pourtant un sujet sur lequel devrait pouvoir s’appliquer la clause de conscience, non ? Plus sectaire  tu meurs.

S’adapter : selon Mme Bertinotti (notre ministre de la famille pour ceux qui ne savent pas) la loi ne fait que prendre en compte l’évolution de la société. Avec l’application de ce principe, on devrait permettre aussi la polygamie, compte tenu du nombre de cocus qui composent la société actuelle. Et en même temps on ferait plaisir aux musulmans. Comment n’y ont-ils pas pensé ?

Impôts : Harlem Désir ne connait même pas les effets des lois que son parti vote. Il a affirmé sur une radio qu’il était impossible de payer plus de 75% d’impôts en France. Tu parles ! Il oublie qu’avec le déplafonnement de l’ISF sur le patrimoine, on peut franchir allégrement le plafond des 75%. Depardieu a bien payé 85% d’impôts en 2012. Certains ont même dépassé les 100%. C’est-à-dire qu’ils ont entamé leur capital pour payer leur dû au fisc. Et l’on s’étonne des départs ! On les cache surtout.

UMP : le calme revenu, on fait les comptes. Fillon s’en sort mieux que Copé sur le plan médiatique. Mais l’accord valide la présidence. Ce qui pourrait  s’avérer finalement payant pour le titulaire qui reste le patron au moins jusqu’en juin. Cela lui donne  le temps pour revenir au premier plan, surtout quand on s’apercevra que les mots employés contre lui étaient largement exagérés.

Autisme : sortie de Moscovici répondant à une question sur l’impopularité record du gouvernement « … nous avons dû prendre des mesures courageuses qui demandent des efforts… Mais cette politique est comprise, parce que les Français savent que ces efforts sont nécessaires pour le redressement … ». Il lui faut quoi pour qu’il comprenne que mettre le mot « juste » à toutes les sauces ne suffit pas à faire une bonne politique. Un coup de pied au cul : on en a eu un bon exemple dimanche dernier lors des élections partielles.

                                                 Mille Sabords !

 


PEUT-ON ENCORE REUSSIR A L’ECOLE « REPUBLICAINE » ?

 

Panneau école

Aujourd’hui environ 10% des professeurs d’école de la ville de Paris était en grève « contre la réforme des rythmes scolaires ». Motif : il ne s’agit pas de lâcher le mercredi matin sans compensation, vu que la journée raccourcie d’une demi-heure, ça compte pas ! Incurables, ils sont incurables ! Même quand c’est la gauche qui propose, ça ne va pas.  C’est à ne plus rien comprendre. Ou plutôt si : notre corps enseignant est malade. Et si la maladie n’a pas de nom, elle présente de multiples symptômes.

Et d’abord, une pédagogite aigue qui conduit à des méthodes ineptes dont on voit bien les conséquences : le nombre élevé d’élèves qui n’apprennent pas et qui arrivent en 6ème sans savoir ni lire, ni compter, encore moins écrire. Sans parler des lacunes des enseignants eux-mêmes quand on voit le nombre de fautes qu’ils font.  Ce n’est pas en recrutant 40 000 prof de plus par Pôle emploi qu’on va améliorer le rendement.

Mais surtout, ce grand corps est malade d’une « parentite » foudroyante. Les pressions religieuses venues des parents et souvent relayées par les élèves les empêchent de plus en plus d’enseigner correctement. On ne peut plus aborder les Croisades, la Shoah, la colonisation en histoire, la sexualité, la théorie de l’évolution, en sciences…  alors ne parlons pas de la guerre d’Algérie, de l’histoire des religions, voire de l’histoire du Proche-Orient.  Ces sujets provoquent même des bagarres entre élèves dans certains établissements.  Telle élève annonce qu’elle n’a pas le droit d’écrire « Yahvé » et demande une solution pour répondre à la question de son contrôle.  Un prof d’un établissement de Montargis explique  qu’une élève noire a utilisé spontanément « nous » pour désigner les « esclaves » et « vous » pour les « esclavagistes » lors d’un cours sur l’esclavage. Certains parents refusent que leur enfant apprenne  sa leçon sur l’Islam. C’est tout juste si on ne doit pas remplacer l’appellation « Mahomet » que nous utilisons historiquement depuis le Moyen-Age par Mohammed, nom arabe du prophète.  Tout est prétexte pour créer des tensions. En svt, les questions de sexualité, de procréation, d’avortement,  de contraception sont souvent difficiles à aborder, d’autant plus que certains garçons ont une vision de la femme qui n’est pas celle de la République.

La théorie de Darwin fait l’objet des contestations des fondamentalistes et des créationnistes. Au point que certains élèves rendent des copies blanches… C’est la science dans son ensemble qui est contestée. Pour certains mêmes, la théorie de l’évolution n’est ni plus ni moins que de la propagande antireligieuse. Il devient alors difficile d’enseigner que la Terre à 4,6 milliards d’années, d’expliquer qu’une roche a plus de 100 millions d’années. Alors que dire quand Hubble vient de découvrir des galaxies très proches du « big-bang ». De quoi faire faire trois tours dans ses godasses à Yves Coppens.

Comment  enseigner dans ces conditions ? Car ces questions embarrassent  les prof au quotidien et surtout perturbent le bon déroulement des cours et des programmes.  De quelle autorité peut disposer un enseignant si son savoir n’est pas reconnu, qui plus est contesté ? Drapé de sa foi laïque, notre Ministre a dit qu’il ne tolérerait aucune entorse à la laïcité. Il parle, mais que fait-il concrètement ? les programmes des cours de morale laïque ne seront pas définis avant la rentrée 2015…. En attendant, faut-il pratiquer, comme le font certains une « autocensure » ou ne plus aborder certaines questions, baissant les bras devant l’obscurantisme, ce qui est un comble. Il existe des « héroïques » qui refusent de tomber dans la complaisance ou de céder à des opinions liberticides, d’autant plus qu’aucune discipline n’est à l’abri.  Voltaire et madame Bovary sont en première ligne.

Aujourd’hui, l’école, quel que soit le degré d’enseignement, n’est plus ce temple du savoir unanimement respecté. L’institution perd en légitimité, est moins protégée, est soumise à l’intrusion des parents. Quand il n’est plus possible de transmettre le savoir, la simple connaissance, d’organiser un voyage pour cause de Shabbat, ou autre motif lié à la condition des filles musulmanes, alors l’école est gravement entravée dans ses missions. Si on ajoute à toutes ces difficultés, les incivilités auxquels les jeunes s’adonnent facilement, le manque de repères et d’éducation basique, il ne faut pas s’étonner que le métier n’attire plus les foules. Travailler dans ces conditions pour un salaire pas vraiment à la hauteur demande plus que de l’abnégation. Mais ne nous étonnons pas de voir notre pays reculer dans les classements internationaux. Et ce n’est pas demain la veille qu’on va redresser la situation.

 Vous allez dire que je noircis le tableau. Malheureusement, non. Tous ces exemples ressortent d'un rapport de l'Inspection générale de l'éducation nationale de ... 2004. Depuis, ça s'est aggravé.


 


DES VICTOIRES RICHES D’ENSEIGNEMENT

 

Urne

Les résultats des élections partielles de dimanche dernier étaient attendus au vu des scores du 1er tour. Ne boudons pas notre plaisir, elles nous vont bien. Même s’il faut relativiser les votes par rapport à la faible participation, toujours le cas de ce type de consultation, et même s’il est trop tôt pour généraliser les indications qu’elles fournissent sur des bases aussi fragiles. Encore faut-il tenir compte du contexte local et de la personnalité des candidats qui est toujours susceptible d’orienter le scrutin.

Pourtant, celles-ci sont suffisamment signifiantes pour qu’on les relève.

D’abord, l’effondrement du vote socialiste : -8% par rapport à Juin, souligne Jérôme Jaffré, alors que la moyenne habituelle du recul du parti au pouvoir est de -4% dans les partielles. Il est vrai que François Hollande n’a pas vraiment eu d’état de grâce et il a écorné rapidement par ses erreurs et celles de son entourage, son état « d’indulgence ». On remarquera que les voix obtenues par les candidats socialistes oscillent autour de 38%, ce qui correspond à la cote actuelle du Président : cohérent, donc.

Les exégètes habituels annonçaient aussi une percée du Front national, à la faveur de la crise et surtout de la guerre fratricide au sein de l’UMP. Il n’en a rien été bien qu’il se maintienne à un niveau élevé. Le parti de Marine Le Pen reste une organisation extrême et les électeurs ont préféré encore voter pour l’UMP. C’est surtout à Bézier où le résultat est significatif. Malgré un résultat correct au soir du 1er tour, la candidate du FN n’a pu se maintenir en vertu de la règle des 12,5% des inscrits nécessaires pour aller au 2nd tour. En cas de faible participation, c’est évidemment rédhibitoire. En son absence, on note tout de même un bon report sur le candidat UMP. Comme quoi la « ligne Copé » n’a pas que du mauvais.

Enfin la défaite d’Henri Plagnol, ex-UMP passé à l’UDI, mais investi par l’UMP (pas rancunière) battu par un UMP dissident (vous suivez), copéiste de surcroît, sonne comme une mauvaise nouvelle pour le rassemblement centriste. On peut toujours minorer la défaite du « transfuge », ancien ministre de Jacques Chirac, par des éléments locaux qui ont pu peser, et notamment la guéguerre de l’adjoint contre son maire à Saint-Maur ; il n’empêche, personne n’obligeait les électeurs à choisir le « dissident UMP ».  Voilà qui va rafraîchir l’attrait que le rassemblement centriste exerçait sur certaines âmes sensibles de l’UMP. Député sortant, Henri Plagnol ne peut que constater que l’étiquette UDI ne fait pas gagner ; c’est ennuyeux pour une formation qui ambitionne de jouer les premiers rôles de l’opposition.

Et maintenant que l’UMP est remise sur les rails, la répartition des rôles va à nouveau se faire sur des bases claires. On peut remercier une fois de plus Jean-Pierre Raffarin pour sa médiation efficace. Grâce à son habileté et à un positionnement de bon sens, il a trouvé le moyen de faire sortir par le haut François Fillon et Jean-François Copé de leur conflit. Le reste va de soi. Le parti aura un gouvernement pluraliste : c’est ce que tout le monde voulait. Le président proclamé reste en place et c’est très bien. Il y aura de nouvelles élections en septembre 2013 et cela donne satisfaction à l’ancien premier ministre. Maintenant au travail : il faut rendre concret le « rassemblement » de la droite et du centre par un fonctionnement qui rende visible le pluralisme des sensibilités.

On nous dit qu’il faudra trancher entre deux lignes politiques : entre le discours national-patriotique de Buisson et la ligne libérale-européenne. La réponse est simple : il faut les deux, mon capitaine. C’est ce qui permettra d’occuper le maximum d’espace entre le FN et l’UDI. Et la synthèse est possible comme l’a fort bien démontré Nicolas Sarkozy au cours de sa dernière campagne présidentielle, en frôlant la victoire. On aura l’occasion d’y revenir.

Trois magnifiques victoires, deux sièges de plus pour l’UMP, et un parti en ordre de marche. Voilà de quoi passer des fêtes joyeuses ! 

 


OVERDOSE !

Contribuable détroussé

C’est à vomir : les réactions de la gauche contre Depardieu me donnent la nausée. Voilà des gens qui ne veulent rien voir, qui ont forcément raison et qui, non contents de stigmatiser les riches, de les insulter et de les dépouiller comme des brigands l’auraient fait d’un voyageur au coin d’un bois, il faut en plus qu’ils fassent preuve de patriotisme et disent même merci. Le surréalisme le dispute au mauvais guignol, la mauvaise foi à l’entêtement irresponsable.

C’est que derrière l’imposante stature de Depardieu se cache la forêt des taxes et impôts qui nous est tombée dessus depuis le mois de mai. « La folie fiscale pour financer la folie des dépenses » comme dit  Laurence Parisot, avec mesure.

Impôts des entreprises : (-1) + (+1) = 0, la tête à toto.

Le crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice), voté par les députés dans le cadre du collectif budgétaire, passe mal à la gauche du PS, où l’on s’inquiète ouvertement d’un « cadeau » exorbitant fait sans concession aux entreprises, alors que cet effort représente le dixième de ce qu’il faudrait faire pour rattraper la compétitivité allemande. Selon les calculs des « Echos », le bilan fiscal des mesures annoncées par le gouvernement depuis six mois, pour ce qui concerne les entreprises, est globalement neutre. D’un côté, il y a les hausses d’impôts importantes de l’été dernier et des projets de lois de Finances pour 2013. Mais de l’autre, il y a ce désormais fameux crédit d’impôt compétitivité, qui pèse 20 milliards d’euros dans la balance. C’est déjà beaucoup, dira-t-on, compte tenu de la situation des finances publiques. Mais cela reste, hélas, insuffisant quand le danger numéro un pour l’économie est la poursuite de la dégradation historique du taux de marge, quelle que soit la taille de l’entreprise. A l’heure actuelle, les cotisations sociales employeurs et impôts sur la production représentent en France 16 % du PIB. Ils sont à moins de 8 % en Allemagne. Aujourd’hui comme demain, les taux de cotisations patronales sont identiques des deux côtés du Rhin au niveau du SMIC. Mais le fossé est énorme à 1,6 SMIC : presque 40 % à Paris, le double de Berlin. Autant dire que les exportateurs ne s’aventurent pas hors de nos frontières le cœur et les semelles légères. La solution ? Il n’y en a qu’une : la baisse des dépenses publiques, seule propre à alléger la pression générale. Allez dire ça à Gribouille !

Hausse de 20 milliards pour les particuliers.

Pour les particuliers, le surcroît de taxes décidées depuis mai ne sera pas compensé par des baisses futures, à la différence des entreprises. En effet, les particuliers, eux, vont subir de lourdes hausses de prélèvements. La synthèse des effets des textes budgétaires adoptés depuis l’arrivée au pouvoir de François Hollande nous propose une addition déjà salée : les ménages vont subir une hausse de taxes globale d’environ 15 milliards d’euros en 2013, selon la nomenclature de Bercy (qui englobe, il faut le dire, les hausses de prélèvements sociaux des travailleurs indépendants dans la partie ménages). Et il faut y ajouter les hausses de TVA (7 milliards en 2014) et de fiscalité « verte » (3 milliards en 2016) pour financer le Cice. En considérant que les hausses de TVA sont entièrement répercutées sur les prix à moyen terme et que la fiscalité verte pèserait davantage sur les entreprises, cela aboutit à une hausse de prélèvements d’un peu plus de 20 milliards pour les ménages.

Il n’y a pas que les riches qui sont touchés.

Le gouvernement met en avant le fait que ce sont les plus aisés qui sont les plus visés, via la hausse de l’ISF, des droits de succession (deux dernières tranches), et surtout la progressivité renforcée de l’impôt sur le revenu (tranche marginale à 45 %, plafonnement des niches fiscales à 10.000 euros, alignement partiel de la fiscalité du capital sur le travail, etc.). Sans oublier la taxation à 75 % pendant deux ans des revenus dépassant 1 million d’euros. Un paravent facile qui permet d'occulter les autres.

De nombreuses mesures affectent un nombre beaucoup plus large de ménages, à l’instar de la fin des exonérations de charges sur les heures supplémentaires (2,7 milliards de pertes pour les salariés) ou encore de la hausse de la CSG sur les revenus du capital, votée sous Nicolas Sarkozy dans le cadre de la TVA sociale mais maintenue par François Hollande. Les hausses de taxes sur le tabac et la bière vont également affecter une proportion importante de consommateurs. Sans parler de la TVA qui les touchera tous. Autrement dit, pour les ménages, il en va tout autrement puisque l’effort de redressement des comptes publics est principalement à leur charge.

Et ce n’est pas fini !

Le pouvoir est face au mur des 60 milliards qu’il doit trouver d’ici 2017 pour équilibrer les comptes en restant dans les clous de la réduction du déficit. Il va falloir tailler dans les dépenses, ce qu’il ne sait ou ne veut pas faire, et il va falloir financer les cadeaux aux pauvres, ce qu’il ne peut s’empêcher de faire, avec le relèvement du RSA et autres mesures annoncées pour lutter contre la précarité et la pauvreté. Et déjà s’annoncent l’insolvabilité des caisses de retraites, la baisse des recettes de la TVA liée, au ralentissement économique qu’il faudra compenser, … On n’a pas fini de payer !

 


MOTS POUR MAUX DU DIMANCHE

 

Minable : « d’une pauvreté, d’une médiocrité pitoyable » nous dit le Petit Larousse. Voilà bien le mot qui fâche. Gérard Depardieu a raison de se sentir insulté. « Minable, vous avez dit minable ? Comme c’est minable ! » a-t-il rétorqué dans une lettre ouverte où il dit ce qu’il a sur le cœur. Et on a envie de le suivre. Le sombre Ayrault aurait dû se méfier et tourner sa langue sept fois dans sa bouche. Il aurait dû se rappeler qu’Obélix est susceptible, c’est son défaut. Mais peut-être ne lit-il pas de bandes dessinées. Du coup on a envie d’attribuer l’adjectif aux autres maux que nous inflige le gouvernement. A commencer par les réactions de Sapin, qui donne dans l’outrance minable, Filippetti qui non contente de faire de l’interventionnisme sur les chaines publiques comme au bon vieux temps de l’ORTF, y va de la diatribe culturelle minable, jusqu’à Flanby qui s’est cru obligé de commenter. Mais lui, on sait depuis le début que sa présidence est minable. Minable encore, la politique économique, minable, archi-minable la stigmatisation permanente des riches et la sacralisation des pauvres à qui tout est dû, minable le racket fiscal qui  assèche le pouvoir d’achat des classes moyennes sans améliorer celui des plus modestes, minable l’intervention de la concubine face à la contestation de ND des Landes, Minables les lettres envoyées au juge dans le procès de la « Frondeuse », confusion des genres que les médias ne relèvent que très mollement. Minables justement ces médias qui font semblant d’objectivité mais qui s’autocensurent en permanence pour « ne pas nuire à la gauche ».  Toutes choses qui auraient entraînées des torrents de haine si le président eût été Sarkozy. Minable une fois de plus, ce président de la République qui n’assume pas franchement ses promesses et qui s’en remet au Parlement, pour le vote de la PMA, alors qu’on sait très bien que tout amendement pour être déposé par la parti majoritaire a reçu d’abord l’aval du « château » comme on dit.

Egalité : c’est le grand mot du jour qui résonnait dans les rues de Paris, braillé par la horde hétérophobe des lobbies homo & c°. Mais de quelle égalité s’agit-il ? Doit-on accorder le mariage aux personnes de même sexe sous couvert d’égalité ? Il existe déjà dans le cadre d’une loi à caractère général : le PACS, qui peut être amélioré et transféré au maire sans problème. Mais l’égalité à laquelle prétendent les homosexuels est toute autre : c’est en fait une rupture d’égalité devant la loi par l’obtention de droits supplémentaires. Ce qui fait problème, ce n’est pas le mariage, c’est la revendication du droit à l’enfant de couples par nature inféconds. Le « mariage pour tous » est en fait le mariage pour quelques-uns avec droit d’adoption et procréation médicalement assistée automatique si tel est leur désir. On ne fait pas une loi pour régler les conséquences de choix personnels de convenance sexuelle. Dans ce domaine il ne peut y avoir d’égalité des droits, tout simplement parce que pour les couples hétérosexuels le droit à l’enfant n’existe pas sauf cas bien particulier et très encadré. Le droit égalitaire exigé par les couples homos va à l’encontre de celui de l’enfant, qui doit être protégé. Au nom de l’égalité, il est interdit de contester. « On est tous égaux, aurait dit Coluche, mais les homosexuels, plus. Ils sont plus égaux ! ». Circulez, vous n’avez rien compris, esprits… minables. La boucle est bouclée. J’espère bien que les minables seront 300 000 le 13 janvier !

Accord : troisième et dernier mot du jour. Un mot pour clore cinq semaines de maux. L’UMP blessée, l’UMP martyrisée, mais l’UMP libérée… de la querelle. Il y aurait donc enfin un accord entre Copé et Fillon. On y trouve, entre autre, à l’ouvrage, la patte de Jean-Pierre Raffarin homme de coeur et de raison. Et l’UMP, réunifiée, va pouvoir repartir du bon pied, à l’assaut des minables qui nous gouvernent. Enfin ! Et on arrose ça avec trois victoires et un siège repris au PS ! Nickel !

 


ARCHIBALD SE MARRE

 

Haddock se marre bis

Sauvés ! : du moins je le croyais. Hulot nommé par Flanby  « ambassadeur pour la planète ». Avec un tel Hulot de consolation, on allait voir. Finalement la conférence ne lui Doha rien ! Elle s’est terminée sur un fiasco.

Montres et comptes : Cahuzac semble aimer la Suisse. On ne sait pas encore pour le chocolat …

C’est corsé ! : le festival continue. Une nuit bleue avec une valse de détonations et un énième meurtre. On sent comme un vent de découragement du côté « intérieur ». La preuve c’est le sombre Ayrault qui s’y colle !

Full mital trompé : le feuilleton lorrain continue et le premier ministre n’arrive pas à s’extraire du bourbier où il s’est lui-même fourré.  

Invalidation : Marine Le Pen n’aura pas sa revanche. Le Conseil constitutionnel n'a pas voulu la lui donner. Elle a beau hurler à la décision « politique », c’est plié. Cela ne lui a pas empêché de mettre 6-0 à Valls à des « Paroles et des Actes ». Le bouillant catalan s’est retrouvé scotché en deux coups de cuiller à pot.

On n’est plus chez nous : voilà que le Père Noël pose problème. Le personnage n’a rien à voir avec la religion chrétienne, mais certains ne le savent pas.  Il est un fait culturel et appartient à nos traditions. A Montargis une directrice a cru faire preuve de laïcité en annulant sa visite pour faire plaisir à quelques familles musulmanes. Heureusement, tout est rentré dans l’ordre. Mais ras-le-bol de cette pression permanente, déjà qu’on ne peut plus enseigner sereinement toutes les disciplines !

Moi, président… : on connait le refrain. Eh bien contrairement à l’affirmation qu’il avait faite lors du débat, Flanby est intervenu dans le procès de Valérie T. sa concubine notoire. Vous êtes surpris ? On nous dit que c’est François Hollande et pas le président. Comme si les deux ne faisaient pas qu’un !

Fume ! : Gégé Depardieu s’est mis au Belge. Il est la partie visible (vue sa corpulence) de l’iceberg des exils fiscaux. « Minable » a dit le sombre Ayrault. En pense-t-il autant de la longue liste des artistes de gauche qui habitent hors de l’hexagone, pour les mêmes raisons. A gauche, mais pas cons les mecs. Ah, faut-il rappeler que Depardieu a soutenu Sarkozy ?

Défaites : la gauche a enregistré ses premières défaites électorales dès dimanche dernier avec des scores du PS sous la ligne de flottaison. C’est le lot normal quand on est au gouvernement. Il va falloir qu’ils s’habituent aux soirs « chagrins », les partisans de la rose. Ce n’est que le début.

Sans abri… :  mais avec un portable. Un gamin arrive avec une famille de SDF dans un foyer d’accueil. Aussitôt il demande où il y a une prise pour brancher son téléphone. Pas d’adresse mais un numéro : on est au 21ème siècle !

C’est un choix : près de 10 millions de téléspectateurs ont suivi l’élection de Miss France soit presque 40% de l’audience et seulement 8% ont regardé le Téléthon, soit un peu plus d’un million. Même  M6 était devant avec 3 millions de personnes. La courbe des audiences épouse malheureusement celle de la baisse des dons. Peut-être faudrait-il changer la formule qui a pris des rides. Et puis avec le racket fiscal qu’ils subissent, les Français sont peut-être moins enclins à donner.

Gascon : Vous savez ce que c’est qu’une promesse de Gascon. Eh bien le gouvernement vient d’en donner un bon exemple avec les mesures qu’il annonce pour aider les pauvres : hausse du RSA, etc … 2,5 milliards de dépenses supplémentaires non financées et gagées sur des économies sur les dépenses qui ne sont pas encore engagées. On ne sait pas lesquelles d’ailleurs. Comment dépenser l’argent avant de l’avoir : c’est la recette socialiste !

« Revote » : voilà un néologisme bien laid inventé par les partisans de Fillon et martelé par Valérie Pécresse. Pourquoi ne pas dire « voter à nouveau ». Restons dans le bon français. Mais les mêmes qui contestent les votes affirment que 80% des adhérents veulent « revoter » : comment peuvent-ils le savoir ? Si c’est sur la base des sondages, on consulte plein de gens qui donnent leur avis mais qui ne sont pas concernés. Douteux !

 


LES GHETTOS DU 21ème SIECLE

 

Casernes 3

La ghettoïsation urbaine est en route. Il suffit pour le constater de parcourir la « France des grues ». partout le même mal sévit : architecture pour laquelle le laid le dispute au disgracieux, aux formes sévères, aux petites fenêtres, où les taches de couleur tentent vainement d’apporter un peu de gaieté dans un décor triste à mourir ; densification catastrophique qui entasse les immeuble les uns sur les autres, comme si les errements des années 60 n’avaient permis de rien apprendre ; et pire, les politiques publiques de l’habitat conduisent à de fortes concentration de logements sociaux, ce qui débouche directement sur la constitution de « poches homogènes » d’habitants, qui ne tarderont pas à être des « poches à problèmes ».

Le mieux est souvent l’ennemi du bien. La réforme sur les quotas minimum de logements sociaux relevés à 25% et la multiplication par cinq des sanctions a été présentée comme une mesure à la fois sociale et de relance de la construction. C’est l’inverse des résultats escomptés qui se produit : une moindre construction de logements et plus grave, des tensions sur le logement social. La loi SRU avait prévu que les villes qui faisaient à leur initiative un effort en faveur du logement social supérieur au montant de leurs pénalités, s’en trouvaient dispensées. La forte hausse des pénalités portant sur la prise en compte de la totalité des logements existants et non sur la proportion accordée dans les programmes en construction devient du coup budgétairement insupportable et inique pour de nombreuses communes.

S’il faut du logement social, il convient également de favoriser l’investissement locatif privé et l’accession sociale à la propriété, qui sont les premiers moteurs de la création de logements. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que le nouveau dispositif qui remplacera le « Scellier » n’est pas à la hauteur des enjeux. Doit-on s’attendre à un « sauve-qui-peut » des villes qui, pour échapper à un montant de sanctions financières paralysant, densifieraient les quartiers sociaux déjà existants et consacreraient l’intégralité des quelques terrains disponibles à du logement social. Un second effet de concentration venant s’ajouter à celui du « mythe » de la densification à outrance. On n’a pas fini de payer durement le prix de la fracture sociale qu’on doit assumer aujourd’hui pour les erreurs d’hier que déjà, celle de demain s’annonce, en bien pire.

Car la ghettoïsation urbaine  est aussi sociale et économique. La mixité sociale n’est donc pas pour demain. Elle ne se décrète pas par des contraintes financières. Qui plus est, la politique menée par le gouvernement nous conduit depuis six mois à un marasme économique qui assèche le marché immobilier, ne laissant que la puissance publique en première ligne, avec la tentation de reprendre à son compte les programmes « privés » plantés par la conjoncture. La plupart des grandes villes étant tenues par des socialistes accrocs au logement social comme la barbe au bûcheron canadien, on peut craindre un « troisième effet ghetto » supplémentaire.

Ma bonne ville de Saint-Barthélemy n’échappe pas à la règle. Le maire se targue d’être la première commune de l’agglo d’Angers pour sa proportion en logement social (38%) et il veille à en coller une bonne proportion dans tous les programmes qui lui sont proposés.  Pour quelle mixité ? Et si on en laissait un peu aux autres ?  Sans parler de l’esthétique : on ne peut pas dire que la commune se soit embellie avec ses boites à chaussures au couvercle mal reposé ou ses cubes dignes des démocraties populaires (j’ai vu les mêmes à Bratislava, avec les mêmes couleurs). Un peu dommage au pays de l’ardoise.  Il est vrai que ce n’est rien à côté du récital de laideur et d’anonymat des constructions du plateau de Mayenne. On me disait récemment que les gens n’y restaient pas à cause de la promiscuité, et que le « turn over » dans les logements était assez rapide… une fois l’attrait du neuf passé.

Heureusement, la crise est arrivée. En Anjou, on a 43% de mises en chantier en moins. Le secteur du bâtiment est au bord de l’asphyxie. Ce n’est pas qu’on se réjouisse d’une telle situation. Mais si les programmes ne se vendent pas, c’est qu’on a voulu construire trop et trop vite. Ce n’est pas un hasard si c’est en Maine-et-Loire que les mises en chantier ont le plus baissé. Les ventes à investisseurs locatifs ont reculé de 61% et les achats de logements neufs de 48%. Le passage de la TVA de 5 à 7% y est peut-être pour quelque chose. Alors que dire si elle passe à 10% ! Combien de fois faudra-t-il répéter que la situation du logement sur Angers n’est pas tendue, que le volontarisme de « peuplement » se heurte à la liberté de choix des acheteurs qui préfèrent probablement habiter dans des lieux moins… confinés. Car on ignore souvent que, grâce aux nombreuses taxes, l’immobilier rapporte davantage à l’Etat et aux collectivités locales que les milliards d’aides consacrés chaque année au logement. Mettons au moins ce répit à profit pour une réflexion en faveur d’un urbanisme plus humain et vivable.

Méditons sur ce constat : « des enfants confinés dans un milieu urbain où ils n’auront jamais l’occasion de croquer une pomme cueillie au bord d’un chemin, qui sont devenus des cibles du marketing et réclament les marques qu’ils ont vues à la télé, développent une carence sensorielle qui ne se comblera jamais... »

 


« ILS » NE MERITENT PAS CELA !

 

« Ils », ce sont les électeurs de droite qui se sont rendus aux urnes dimanche dernier dans trois circonscriptions et qui ont voté, contre toute attente, massivement pour les candidats UMP. On me dira que chez Devedjian, ce n’est pas une grosse surprise. Que dans le Val de Marne, le sortant était bien implanté… Il n’empêche ! A Béziers le Front national espérait bien tirer les marrons du feu en surfant sur la désespérance d’un  électorat déçu à gauche comme à droite. Si la constante des trois élections, c’est la défection de l’électorat de la gauche et plus particulièrement du PS, découragé par la montée du chômage et les palinodies du pouvoir actuel, la surprise c’est la bonne mobilisation de l’électorat de l’UMP. Dans les Hauts-de-Seine, Devedjian frôle l’élection au 1er tour, dans le Val-de-Marne, ce sont deux candidats se réclamant de l’UMP qui s’affronteront et celui de gauche est éliminé, Béziers, le candidat de l’UMP est bien parti pour l’emporter dimanche prochain.

Cet électorat de droite a bien raison d’être mobilisé. On peut penser que sa motivation vient de la brutalité du pouvoir socialiste qui n’en finit pas, avec son discours moralisateur à deux balles, de stigmatiser les « riches », d’inventer taxe sur impôts, de défaire tout ce qui avait du sens en matière de répression et de justice, de nous fabriquer 1500 chômeurs de plus par jour et de tenter de faire diversion en proposant le mariage « homo ». Voilà de bonnes raisons en effet d’aller manifester son désaccord. Mais pas jusqu’à aller voter pour les extrêmes. Nous avons un électorat qui est d’autant plus mobilisé que son champion a frôlé la victoire en mai dernier et que les gouvernants actuels, après avoir usé d’un antisarkozysme jusqu’à l’indécence, tente de lui attribuer encore et toujours ce qui est le fruit de leurs propres erreurs. Ces Français-là ne sont pas dupes. Ils savent bien que les socialistes ont planté l’économie dès le mois de juin et que depuis, rien n’a redémarré.

Les candidats UMP ont cependant de la chance d’avoir affaire à un tel électorat qui aurait pourtant eu mille raisons de leur faire payer le spectacle peu reluisant auquel on a assisté depuis le 18 novembre, en allant voir ailleurs. Au moins aurait-on pu espérer que cette heureuse surprise apporte un peu de clairvoyance dans le face-à-face suicidaire de Copé et Fillon, afin qu’il trouve un épilogue heureux. Apparemment ce n’est pas le cas. 

Combien de temps va-t-on rester avec un président dont l’élection est contestée, ce qui ne veut pas dire contestable, et un « rassemblement-croupion » qui ridiculise notre groupe parlementaire ? François Fillon a subi un échec : son score. Il a été victime du « syndrome Balladur ». Les sondages le portaient tellement haut qu’il était impossible que son résultat ne soit pas en concordance : il fallait donc qu’il y ait eu une fraude « industrielle » pour expliquer l’écart entre le virtuel et la réalité. On peut toujours tout contester, mais les statuts ont été appliqués et défaire la présidence Copé suppose de s’appuyer sur un minimum de bases juridiques, sauf à vouloir à tout prix l’humiliation de celui qui a été régulièrement proclamé.  Ce qui n’est certainement pas la solution.

Espérons que dimanche prochain, nos électeurs qui viennent de sanctionner la gauche ne soit pas tentés de sanctionner la guerre des chefs. Jean-François Copé a fait des propositions. Elles ne sont pas suffisantes aux yeux de François Fillon qui veut à tout prix de nouvelles élections avant l’été 2013. Elles ne sont pourtant pas rien : il écourte son mandat de plus d’un an et propose un groupe de travail paritaire, dès maintenant pour approfondir une modification des statuts. Le compromis semble raisonnable. Notre ancien premier ministre qui jouissait de l’admiration de nombre de militants ne devrait pas sous-estimer l’attachement réel d’une bonne partie de la base de l’UMP à celui qui a été élu. Et les députés auraient grand tort de s’arroger le droit de réclamer un nouveau vote sans que les adhérents n’aient été associés à la consultation.

La meilleure façon de remercier nos électeurs de dimanche dernier et de les motiver pour dimanche prochain, c’est encore de faire la paix !

Il est encore temps !

 


DU COTE DE LA CHINE ET DES NIPPONS (2)

Chine_japon

La France et ses partenaires de l’UE ont entamé des négociations avec le Japon en vue d’un accord de libre-échange. Cela va sans dire, le cadre en est très délimité notamment pour sauvegarder l’industrie automobile. Une démarche qui se justifie dans l’espoir d’y trouver un gisement de croissance dont l’Europe a besoin pour se sortir de la crise. C’est que les deux zones économiques concernées pèsent rien moins que 40% du PIB mondial. Le vieux continent espère en sortir gagnant avec une hausse de plus de 30% des exportations vers le Japon, tandis que celui-ci verrait les siennes vers l’Europe progresser de 20%. Un accord avec Tokyo permettrait de créer 400 000 emplois et de gagner un petit point de PIB. Rappelons que l’UE et le Japon réalisent ensemble 20% du commerce mondial. L’archipel est le 13ème client de la France et son 11ème fournisseur.

Une économie nipponne qui a encore de beaux restes.

Malgré une crise endémique qui le poursuit depuis plus de vingt ans, le Japon reste la troisième économie mondiale. Le pays du soleil levant a été à l’avant-garde du miracle asiatique avant de sombrer dans la stagnation, l’endettement et le chômage. Il dispose d’un système politique qui le place clairement dans le camp des démocraties. Mais la fragilité des gouvernements n’est pas sans rappelée la France de la IVème république. Pourtant, en dépit de la déflation, d’une dette publique astronomique de près de 200% du PIB, le pays ne donne pas l’impression d’être en crise. Et ceux qui le visitent en reviennent frappés : on ne s’attendrait pas à trouver autant de sérénité de la part d’une population malmenée par un tsunami monstrueux, et qui devrait être inquiète de son avenir politique et économique, à découvrir autant d’énergie positive de la part d’une population vieillissante.

Le Japon sait qu’il a une carte à jouer face à l’opacité du régime chinois et à la faiblesse de l’Inde pour retrouver sa place de premier partenaire de l’Amérique. Le fait qu’il soit un pays asiatique, partie du monde aujourd’hui dans un environnement économique porteur, lui permet de présenter de beaux restes du passé comme des atouts pour l’avenir. On voit alors qu’un accord de libre-échange avec l’Union européenne présente toutes les facettes d’un accord gagnant-gagnant.

Malgré son endettement excessif, le gouvernement japonais vient de lancer un nouveau plan de soutien à l’économie de 8,5 milliards d’euros destiné à aider en priorité les travaux publics, l’agriculture, la pêche et les soins à la personne qui sont les secteurs en difficulté. Il devrait permettre la création de 120 000 emplois. Il devrait aussi conforter la légère amélioration de l’économie de l’archipel, toujours confronté, on le sait, à une déflation qui le mine. Mais le niveau trop élevé du Yen continue de gêner les exportations entraînant un déficit de la balance commerciale. Avec 4,2% de taux de chômage et une balance commerciale déficitaire de 5,3 milliards d’euros en octobre, on reste loin des « standards » français. Mais on comprend que le japon se réjouisse des perspectives d’un accord avec l’Europe.

L'avenir de nos entreprises se fera aussi en Asie.

Avec l’ouverture du marché nippon et la Chine terre d’élection des ambitieux, l’Asie est pour la décennie qui vient le continent où il faut être présent. Legrand, Air Liquide, SEB l’ont bien compris : c’est leur implantation chinoise qui leur a permis de prendre une nouvelle dimension. « La France a l’un des plus beaux portefeuilles de grands groupes au monde, avec potentiellement un leader mondial pour chaque secteur d’activité. Et c’est en Chine que l’économie française peut faire la démonstration de cette force » explique Serge Blanchard, spécialiste en stratégie. Voilà qui permet de voir l’avenir en jaune, à défaut de le voir en rose.

D’autant plus que l’Asie s’organise avec le plus grand marché commun du monde qui vient d’être lancé par 16 pays : plus de 3 milliards d’habitants et un PIB supérieur à 20 000 milliards de dollars. Il instaurera le libre-échange entre la chine, le Japon, la Corée du sud, l’Inde, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Même si cet élargissement économique ne sera pas facile à réaliser, il n’en constitue pas moins un facteur non négligeable de soutien à la croissance de cette partie du monde, où elle est déjà assez soutenue.

 


DU COTE DE LA CHINE ET DES NIPPONS (1)

 

  Chine_japon

Oui, je sais, il y a une contrepèterie, mais ce n’est pas le sujet. Pendant que notre gouvernement n’en finit pas d’enfiler des perles et c’est peu dire, que notre opposition se balkanise bêtement, au-delà de notre nombril, la marche du monde continue.

Dans le panorama mondial, l’Europe apparait bien comme le continent malade, dont la récession, alimentée par les nécessaires plans de réajustement des finances publiques, se confirme pour l’année prochaine, au point de plomber même l’économie allemande.

Les Etats-Unis ne vont guère mieux, l’épée de Damoclès d’un accord financier qui ne vient pas étant suspendue au-dessus de l’état fédéral, malgré un léger rebond de l’activité.

Les nouveaux dirigeants de la Chine.

C’est la Chine qui doit nous intéresser. A plus d’un titre. D’abord, elle vient de procéder, dans le silence et l’indifférence générale au renouvellement de son équipe dirigeante. Ah, la démocratie populaire ! Point de fureur ni de cris ! Avec le PC, les batailles de chiffonniers ne sont pas possibles. Voilà sept nouveaux  membres du bureau politique au pouvoir pour dix ans. Ils ont le temps de voir venir. Ils tiennent les rênes de la 2ème puissance mondiale, bientôt la 1ère.

Une intronisation discrète. Passage de témoin sans aucun message du nouveau président Xi Jinping qui laisse entrevoir une orientation plutôt qu’une autre. Sept hommes, pas une femme, du même âge, habillés du même costume noir, de la même chemise blanche, de la même cravate rouge, sauf un qui en arborait une bleue, sans doute un dangereux provocateur. Au pays du communisme, l’égalité doit se voir, se palper. Mais on ne saura rien des modalités ni des débats, s’il y en a eu, qui ont conduit à leur désignation.

On sait seulement que le groupe est constitué de deux durs, un libéral, deux technocrates pour accompagner le président Xi et son premier ministre Li Keqiang, qui sont, à examiner leur parcours, sûrement des opportunistes. A partir de là, on peut se persuader que le pilotage du paquebot chinois ne va guère varier dans l’avenir, malgré l’image débonnaire du nouveau patron qui remplace l’impénétrable Hu Jintao. Bref, un subtil dosage pour poursuivre la voie chinoise du développement.

Le rebond de l’économie tiré par les émergents.

Au même moment, l’activité manufacturière chinoise reprend des couleurs : c’est une première depuis le ralentissement observé à partir de l’été 2011. Les principaux signes en sont l’augmentation de la consommation d’électricité, de ciment et de pétrole. Ce sont surtout les logements sociaux qui alimentent le mouvement, ainsi que la consommation des ménages. Les exportations vers les marchés extérieurs restent un moteur puissant, mais qui a besoin d’être confirmé dans la durée, d’autant plus que les ventes de produits chinois vers les zones en développement progressent de 20% quand celles vers les marchés développés plafonnent à 1%. Les pays émergents absorbent désormais 55% du made in China. Les économistes du secteur affirment que le rebond ne fait que commencer. Mais il faudrait que Pékin mette en œuvre des conditions monétaires plus favorables. L’internationalisation de la monnaie chinoise devrait être menée à son terme par la nouvelle équipe au pouvoir. Ne serait-ce que pour réduire la dépendance de l’économie chinoise au dollar tout en imposant le Yuan comme monnaie de réserve. D’ici trois ans, les échanges en Yuan devraient représenter 30% du volume total.

La nouveauté existe : les hauts dirigeants sont priés de se mettre un cran de plus à la ceinture : finis les banquets fastueux. La chasse au gaspillage est lancée et la vie sobre recommandée. Il s’agit de lutter contre les soupçons de corruption alimentés par les accusations d’enrichissement illégal de la famille de Wen Jiabao, et les autorités du Sichuan, notamment. Le comité central veille donc sur toutes les manifestations officielles. Il s’agit de redorer l’image des dirigeants et de revenir à des pratiques moins mafieuses. Le message du bureau politique est clair.

Un nouveau contexte avec les Etats-Unis et l’Europe.

Enfin, une autre tâche attend la nouvelle équipe. Le 1er octobre l’Union européenne s’est jointe à l’administration américaine pour lancer une action légale contre la chine devant l’OMC, pour pratiques commerciales déloyales. Elle vise les subventions aux exportations accordées à des fabricants dont l’activité est quasi tournée vers l’extérieur. Or 90% des firmes exportatrices chinoises sont des filiales étrangères ou des usines dédiées à la sous-traitance. En agissant ainsi, la Chine protège son marché intérieur, mais cette pratique est responsable d’une partie de la délocalisation industrielle européenne. Le commerce mondial en apparait d’autant plus faussé que nombre de ces entreprises acceptent de ne pas vendre leur production sur le marché chinois pour toucher les fameuses subventions. Si les consommateurs occidentaux bénéficient de produits à bas prix, leurs homologues chinois sont les grands perdants en subissant des prix non concurrentiels et en étant taxés pour financer les exportations de biens qu’ils fabriquent mais qu’ils ne consomment pas. Le taux de croissance de la chine ne pourra pas continuer à croître sans rediriger son économie vers son marché intérieur. L’action des occidentaux devant l’OMC pourrait l’aider à cette reconversion en l’obligeant à abandonner ce type de subventions.

 


ARCHIBALD SE MARRE

 

   Haddock se marre bis

Na-tio-na-li-sa-tion : ce devait être l’arme fatale. Voilà une idée complètement baroque pour ne pas dire une connerie majuscule : nationaliser un site dont on sait très bien qu’il n’a aucun avenir, vu sa localisation. Il est devenu aussi compliqué et coûteux de fondre de l’acier à Florange que d’installer une usine d’embouteillage d’eau minérale dans le Ténéré. Ce que Montebourg, notre sinistre de l’effondrement productif, proposait c’était de confisquer un morceau d’usine rentable pour en faire un lot avec un morceau non rentable au profit d’un entrepreneur privé, le tout payé par le contribuable. Ouf ! Le sombre Ayrault n’a pas marché ! Le plus grave c’est que le projet a été soutenu par des élus de droite et par une majorité de Français. Il est urgent de donner des cours d’économie.

Justicier : le « zéro sans masque » a été désavoué. En brandissant la menace de la nationalisation du site de Florange et en insultant Mittal, notre faux justicier s’est fait mousser, mais que de dégâts dans un pays déjà champion de la pression fiscale et qui bataille pour attirer de nouvelles activités sur son sol. Voilà qui nous rend attractif, non ? Ce n’est pas Zorro, c’est Matamore.

Sectarisme combiste : on sait depuis toujours que la gauche est sectaire. Ces temps-ci, nous découvrons que nous avons hérité depuis les élections d’une gauche radicale comme du temps du petit père Combe. Recul d’un bon siècle ! Entre l’audition à l’assemblée des représentants des religions, sur le dossier mariage homo, décoiffante de laïcisme exacerbé et l’émission Complément d’enquête de Benoit Duquesne au cours de laquelle l’élu (sénateur de surcroit) coupe la lumière pendant l’interview qui ne lui convient pas, on ne sait plus que penser de ce genre d’agissement qui confine à la dictature intellectuelle. La dernière foucade de la Duflot qui menace l’église d’expropriation est la cerise sur le gâteau. Merci : nous voilà mobilisés pour le 13 janvier !

Misères : au Sénat, le PC repousse les projets de loi et fait des misères au PS. La majorité y devient minorité. Cela oblige le gouvernement à revenir devant l’Assemblée en seconde lecture. Voilà une majorité de plus en plus mal en point. L’épisode peu glorieux de Florange ne va pas beaucoup aider à sa cohésion.

Chômage : Il explose. Mais je vous rassure : c’est toujours la faute à Sarko. Toutes les mesures prises depuis six mois, qui freinent l’économie n’y sont pour rien. Il serait temps que Bruno Lemaire se réveille aussi au lieu de battre sa coulpe sur tous les plateaux.

Voyou(s) : « l’autre voyou » de la république, ce serait Jean-François Copé, en référence au titre qui visait naguère Sarko. C’est en une de Marianne, l’hebdo des voyous du journalisme. 

Crimes : notre ministre des condoléances ne sait plus où donner de la tête. Chaque jour apporte son assassinat quand ce n’est pas plusieurs. Va-t-il nous écrire une nouvelle version de la valse à mille temps ?

Acier : L’accord avec Mittal est bien mité. Laschmi n’a en fait rien lâché, sinon qu’on apprend aujourd’hui que le projet Ulcos est retiré. Par contre, il est certain que les syndicalistes à qui on avait promis monts et merveilles, eux, ont été lâchés, par Montebourg en tête. Pas certain qu’il revienne les voir avec des croissants.

Ministrable : Bayrou cire les pompes de Flanby. Il est bien capable d’accepter un maroquin si on lui en propose un. Dans la même barque que Montebourg, quel équipage !

Dudule : Tout le monde connait la chanson. Sa bite lui coûte cher : « one million dollar la minute ». Et encore, ce n’est que la transaction civile. Il faudrait rajouter tous les frais occasionnés par l’épisode new-yorkais. Voilà notre niqueur national obligé d’emprunter pour payer la « pax coïta ». Ben oui, la mère Anne s’est fait la malle.

Landes : y aurait-il des consignes pour que les caméras se détournent des Landes de Notre-Dame. Le conflit a disparu subitement des écrans radars. Du coup, on ne sait pas si force est restée à la loi comme le proclamait notre ministre des désordres et condoléances associés.

En attendant Godot : on se parle à l’UMP, mais comme dans la pièce de Anouilh, Godot n’arrive toujours pas. Et la pièce traine en longueur : on s’ennuie.

PMA en prime : le gouvernement débordé sur sa gauche. Cent députés socialistes purs et durs, à la solde du lobby homo, veulent faire voter l’accès à la procréation médicalement assistée, dans la loi sur « le mariage pour tous ». Modernité oblige. Enfin, c’est leur modernité.

Adhésion à crédit : mais il s’agit de crédit d’impôt qui sera versé à ceux qui adhéreront à un syndicat s’ils ne sont pas imposables. Cétipabo ? adhère à un syndicat et on te refile de l’argent en sus. Quicéquipaie ?

Taxes à gogo : Au moment de voter la loi de finances, « lolf » pour les initiés, les gauchos ont rajouté une couche de taxes : surtaxes sur les plus values de vente des biens, surtaxe sur les appartements non loués. Le racket fiscal continue.

Mal classé : notre Mosco n’arrive que 16ème dans le classement  des grands argentiers des 19 plus grands pays européens. Baroin, lui, était 15ème. Palmarès établi sur la base de la « capacité politique », des « performances économiques » et de la « crédibilité sur les marchés ». Voilà un classement lucide ! Qui est 1er, depuis trois ans ? Wolfgang Schaüble, ça ne s’invente pas !  Qui est derrière : la Grèce, la Hongrie et l’Espagne. Evidemment. Et on nous dit que notre petit « grand argentier » serait en piste pour prendre la tête de l’Euro groupe … ça, c’est un manque de lucidité de ceux qui le proposent ou je ne m’y connais pas.

 


C'EST UN ETRE ETRANGE A LA FIN QUE CE PRESIDENT ...

 

Hollande officiel

Plus de six mois après l’élection présidentielle, Hollande n’a pas convaincu. Les Français sont déçus, et cela se mesure dans les sondages. L’étranger oscille entre perplexité, stupeur et inquiétude. Et au sein même du gouvernement, les contradictions sont de plus en plus fréquentes entre socialistes et écologistes et même entre socialistes. Les sujets les plus importants tels que le traité européen, le nucléaire et dernièrement la sidérurgie ont donné lieu à des palinodies surréalistes. Au fond, le bât blesse sur la cohérence et l’efficacité qui sont largement l’objet du doute.

Le « hollandisme », avatar du réel ?

Le « hollandisme » est-il soluble dans la réalité ? se demandait récemment un éditorialiste. Encore faut-il savoir de quoi on parle. Après la conférence de presse, les uns ont qualifié son discours de « social-libéral », les autres ont salué le « pragmatisme », manière contournée d’évoquer un virage à « droite ». Y a-t-il un point commun entre le psychodrame politique de Florange et la surprise du pacte de compétitivité ? Il y a la « méthode Hollande », capable d’engendrer le pire comme le meilleur.

Sur la compétitivité, le président a hésité, les ministres se sont contredits, mais le brouillard décisionnel a eu un effet bénéfique : il a permis la surprise ; il a donné par contraste de la clarté à une politique économique qui en manquait. Décrété mort-né avant même d’être rendu public, puis pris en compte partiellement et sans doute trop tardivement, le rapport Gallois marque, de toute évidence, un coup de barre à droite que la majorité parlementaire socialiste est en train de s’attacher à gommer à coups de demandes de « contre-parties ».

Pour Florange, c’est l’inverse. l’emploi est sauvé, mais les postures ont fait écran au contenu de l’accord : la mine défaite d’un Montebourg humilié, le communiqué embarrassé d’un Ayrault réprimandé et un chef de l’Etat obligé d’éteindre l’incendie qu’il a lui-même attisé !

En même temps le président est revenu sur son engagement de ne pas augmenter la TVA.  Il a revendiqué la machinerie complexe de son crédit d’impôt, sous prétexte qu’il devait se préoccuper du sort des prochaines générations. On n’est encore loin d’un Blair ou d’un Schröder.

Un socialiste étatiste pur jus.

Car notre président demeure un socialiste étatiste dans l’âme, qui continue de croire dur comme « fer » (sic) à la nécessaire intervention de l’état dans le fonctionnement de l’économie, au point de créer une banque publique de bric et de broc pour ne pas dire en toc, ou de faire du chantage à la « nationalisation » dans la pure tradition marxiste. Il continue de décourager les investisseurs en pensant que la détention d’actions est une rente qu’il faut pénaliser, et n’a toujours pas compris que si l’on fait disparaître les capitalistes on ruine le capitalisme. Et il a annoncé la couleur dès les premiers jours de son quinquennat par des mesures fiscales brutales dont l’effet se fait sentir sur l’investissement et donc l’emploi.

Bien malin est celui qui peut savoir ce que pense le « sphinx ». L’homme manie l’art de l’esquive avec virtuosité, est capable de dire tout et son contraire, de pratiquer un cynisme consommé en faisant croire à un ministre qu’il adhère à sa proposition pour le carboniser le lendemain publiquement.

Une méthode « alambiquée » et déroutante.

Sa méthode ressemble à celle qu’il a éprouvée au Parti socialiste, mais les détours qu’il emprunte restent toujours une énigme. Mélange d’écoute, de fausse action collective en s’éternisant en consultations et en concertations, accumulant notes et contributions. En fait-il la synthèse ? Mystère. Il ne se livre pas, fait croire à son interlocuteur qu’il a été entendu. Il laisse la parole libre pour mieux piéger ses rivaux. Avec Hollande, le fait de ne pas dire « non », ne veut pas dire forcément « oui ». Lorsqu’il décide, il n’y a plus d’amitié, d’écoute ou de fidélité qui compte. Il tranche. Ses interlocuteurs sont, durant tout ce temps, restés dans le flou ? C’est exprès, il l’a entretenu à dessein. Une manière de garder la haute main sur ses interlocuteurs en les plaçant en état d’insécurité permanente, et finalement de n’écouter que lui-même en se fiant à son instinct politique. Sous ses dehors débonnaires, Machiavel n’est pas loin.

Mais la France n’est pas le parti socialiste. Les effets de cette méthode sont désastreux. Les chefs d’entreprises, insultés à plusieurs reprises, « napalmisés » d’impôts, éprouvent un sentiment puissant de défiance. Les investisseurs internationaux constatent que s’aventurer en France est un coup de dés où l’on peut gagner ou perdre selon les humeurs fiscales de la gauche, les états d’âme de Monsieur Montebourg et les calculs de Monsieur Hollande. Les Français commencent à prendre la mesure des réformes sociétales qu’on leur propose, là aussi avec les revirements de positions au gré des auditoires.

Depuis six mois au pouvoir, l’homme traîne déjà derrière lui un solide lot d’insatisfactions. Avec ses usines à gaz industrielles et ses alchimies politiques subtiles et illisibles, à force de vouloir plaire à tout le monde, il risque de ne plus plaire à personne.

 


LE DENI FRANÇAIS

 

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De Sophie Pedder, chef du bureau de « The Economist » à Paris.

Un observateur étranger, une « observatrice » devrais-je dire, qui connait bien la France nous livre ses réflexions sur la perception qu’elle a de notre pays. Elle nous dit ce qui la frappe le plus : le « déni » !

Les Français sont les « derniers enfants gâtés de l’Europe » et ils n’ont pas encore découvert la crise grâce à un état providence qui les surprotège à crédit. Mais la douloureuse s’annonce inexorablement, et les quelques sacrifices consentis dans la douleur ne sont rien à côté de ce qui nous attend.

En quelques 180 pages, tout est passé en revue : le niveau de dépenses publiques trop élevé, un niveau de vie maintenu artificiellement, une croissance par la consommation financée sur deniers publics qui gonfle la dette… Faire payer les riches ? Cela ne sert à rien : ils ne sont pas assez nombreux et cela ruine l’économie.

Mais d’autres facteurs handicapent lourdement notre pays : une réglementation du travail dissuasive pour l’emploi,  une protection sociale forte de 1300 prestations qui conduit à des gaspillages inconsidérés, des politiques qui reculent devant les réalités…

Le moment arrive et elle fait la liste des vrais sacrifices qui vont s’imposer : tailler dans la protection sociale pour ne garder que ce qui est indispensable, tailler dans les dépenses publiques en réduisant le périmètre de la fonction publique trop pléthorique, alléger les impôts et les charges qui pèsent sur l’emploi….

On plaint à l’avance le gouvernement qui devra s’astreindre à cette rude besogne. Pour un peu on aimerait que ce soit les socialistes. Mais pour l’instant, ils ont pris tous les problèmes à l’envers.

A lire absolument !