HISTOIRE
LE DENI FRANÇAIS
ARCHIBALD SE MARRE

C'EST UN ETRE ETRANGE A LA FIN QUE CE PRESIDENT ...

 

Hollande officiel

Plus de six mois après l’élection présidentielle, Hollande n’a pas convaincu. Les Français sont déçus, et cela se mesure dans les sondages. L’étranger oscille entre perplexité, stupeur et inquiétude. Et au sein même du gouvernement, les contradictions sont de plus en plus fréquentes entre socialistes et écologistes et même entre socialistes. Les sujets les plus importants tels que le traité européen, le nucléaire et dernièrement la sidérurgie ont donné lieu à des palinodies surréalistes. Au fond, le bât blesse sur la cohérence et l’efficacité qui sont largement l’objet du doute.

Le « hollandisme », avatar du réel ?

Le « hollandisme » est-il soluble dans la réalité ? se demandait récemment un éditorialiste. Encore faut-il savoir de quoi on parle. Après la conférence de presse, les uns ont qualifié son discours de « social-libéral », les autres ont salué le « pragmatisme », manière contournée d’évoquer un virage à « droite ». Y a-t-il un point commun entre le psychodrame politique de Florange et la surprise du pacte de compétitivité ? Il y a la « méthode Hollande », capable d’engendrer le pire comme le meilleur.

Sur la compétitivité, le président a hésité, les ministres se sont contredits, mais le brouillard décisionnel a eu un effet bénéfique : il a permis la surprise ; il a donné par contraste de la clarté à une politique économique qui en manquait. Décrété mort-né avant même d’être rendu public, puis pris en compte partiellement et sans doute trop tardivement, le rapport Gallois marque, de toute évidence, un coup de barre à droite que la majorité parlementaire socialiste est en train de s’attacher à gommer à coups de demandes de « contre-parties ».

Pour Florange, c’est l’inverse. l’emploi est sauvé, mais les postures ont fait écran au contenu de l’accord : la mine défaite d’un Montebourg humilié, le communiqué embarrassé d’un Ayrault réprimandé et un chef de l’Etat obligé d’éteindre l’incendie qu’il a lui-même attisé !

En même temps le président est revenu sur son engagement de ne pas augmenter la TVA.  Il a revendiqué la machinerie complexe de son crédit d’impôt, sous prétexte qu’il devait se préoccuper du sort des prochaines générations. On n’est encore loin d’un Blair ou d’un Schröder.

Un socialiste étatiste pur jus.

Car notre président demeure un socialiste étatiste dans l’âme, qui continue de croire dur comme « fer » (sic) à la nécessaire intervention de l’état dans le fonctionnement de l’économie, au point de créer une banque publique de bric et de broc pour ne pas dire en toc, ou de faire du chantage à la « nationalisation » dans la pure tradition marxiste. Il continue de décourager les investisseurs en pensant que la détention d’actions est une rente qu’il faut pénaliser, et n’a toujours pas compris que si l’on fait disparaître les capitalistes on ruine le capitalisme. Et il a annoncé la couleur dès les premiers jours de son quinquennat par des mesures fiscales brutales dont l’effet se fait sentir sur l’investissement et donc l’emploi.

Bien malin est celui qui peut savoir ce que pense le « sphinx ». L’homme manie l’art de l’esquive avec virtuosité, est capable de dire tout et son contraire, de pratiquer un cynisme consommé en faisant croire à un ministre qu’il adhère à sa proposition pour le carboniser le lendemain publiquement.

Une méthode « alambiquée » et déroutante.

Sa méthode ressemble à celle qu’il a éprouvée au Parti socialiste, mais les détours qu’il emprunte restent toujours une énigme. Mélange d’écoute, de fausse action collective en s’éternisant en consultations et en concertations, accumulant notes et contributions. En fait-il la synthèse ? Mystère. Il ne se livre pas, fait croire à son interlocuteur qu’il a été entendu. Il laisse la parole libre pour mieux piéger ses rivaux. Avec Hollande, le fait de ne pas dire « non », ne veut pas dire forcément « oui ». Lorsqu’il décide, il n’y a plus d’amitié, d’écoute ou de fidélité qui compte. Il tranche. Ses interlocuteurs sont, durant tout ce temps, restés dans le flou ? C’est exprès, il l’a entretenu à dessein. Une manière de garder la haute main sur ses interlocuteurs en les plaçant en état d’insécurité permanente, et finalement de n’écouter que lui-même en se fiant à son instinct politique. Sous ses dehors débonnaires, Machiavel n’est pas loin.

Mais la France n’est pas le parti socialiste. Les effets de cette méthode sont désastreux. Les chefs d’entreprises, insultés à plusieurs reprises, « napalmisés » d’impôts, éprouvent un sentiment puissant de défiance. Les investisseurs internationaux constatent que s’aventurer en France est un coup de dés où l’on peut gagner ou perdre selon les humeurs fiscales de la gauche, les états d’âme de Monsieur Montebourg et les calculs de Monsieur Hollande. Les Français commencent à prendre la mesure des réformes sociétales qu’on leur propose, là aussi avec les revirements de positions au gré des auditoires.

Depuis six mois au pouvoir, l’homme traîne déjà derrière lui un solide lot d’insatisfactions. Avec ses usines à gaz industrielles et ses alchimies politiques subtiles et illisibles, à force de vouloir plaire à tout le monde, il risque de ne plus plaire à personne.

 

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