LE DENI FRANÇAIS
04 décembre 2012
De Sophie Pedder, chef du bureau de « The Economist » à Paris.
Un observateur étranger, une « observatrice » devrais-je dire, qui connait bien la France nous livre ses réflexions sur la perception qu’elle a de notre pays. Elle nous dit ce qui la frappe le plus : le « déni » !
Les Français sont les « derniers enfants gâtés de l’Europe » et ils n’ont pas encore découvert la crise grâce à un état providence qui les surprotège à crédit. Mais la douloureuse s’annonce inexorablement, et les quelques sacrifices consentis dans la douleur ne sont rien à côté de ce qui nous attend.
En quelques 180 pages, tout est passé en revue : le niveau de dépenses publiques trop élevé, un niveau de vie maintenu artificiellement, une croissance par la consommation financée sur deniers publics qui gonfle la dette… Faire payer les riches ? Cela ne sert à rien : ils ne sont pas assez nombreux et cela ruine l’économie.
Mais d’autres facteurs handicapent lourdement notre pays : une réglementation du travail dissuasive pour l’emploi, une protection sociale forte de 1300 prestations qui conduit à des gaspillages inconsidérés, des politiques qui reculent devant les réalités…
Le moment arrive et elle fait la liste des vrais sacrifices qui vont s’imposer : tailler dans la protection sociale pour ne garder que ce qui est indispensable, tailler dans les dépenses publiques en réduisant le périmètre de la fonction publique trop pléthorique, alléger les impôts et les charges qui pèsent sur l’emploi….
On plaint à l’avance le gouvernement qui devra s’astreindre à cette rude besogne. Pour un peu on aimerait que ce soit les socialistes. Mais pour l’instant, ils ont pris tous les problèmes à l’envers.
A lire absolument !
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