HISTOIRE

LE BRETTEUR DE L’INUTILE

 

Voici le papier que j’avais prévu d’éditer ce jour. Mon premier réflexe a été de différer. Et puis je me suis dit que les journalistes visés par l'attentat n'auraient pas voulu que la vie s'arrête. C'est en pensant à eux que je mets cette prose en ligne.

En avant-propos, je veux vous dire toute l’horreur que m’inspire le massacre de ce matin à « Charlie Hebdo ». Ayons ensemble une pensée pour la famille des victimes, journalistes et policiers, trop nombreuses, et je veux aussi vous dire mon émotion profonde d’apprendre que les dessinateurs dont j’appréciais l’humour ravageur sont tombés sous les balles de leurs bourreaux fous : Cabus, Charb, Wolinski, Tignous… C’est une atteinte intolérable à ce que notre démocratie a de plus sacré : la liberté d’expression. Nous ne devons pas céder un pouce de terrain à ce fascisme noir. Il faut que la réponse du peuple français, de tous les Français quelle que soit leur confession, soit unanime de réprobation forte et de dénonciation de ce crime odieux. Dans les jours qui viennent, nous aurons à manifester l’unité de la nation autour du chef de l’Etat. Le deuil, le respect dû à la mémoire des victimes nous imposent de taire pour quelques temps toutes les polémiques. Le calepin s’en fera un devoir.

 

Hollande est à l’offensive.

Des médias complaisants lui déroulent le tapis rouge. Pourtant rien n’y fait. Il parle pour ne rien dire et il prêche dans le désert. Il fait penser au coureur cycliste qui descend de son vélo pour se regarder pédaler. Qu’ont retenu les Français de ses vœux ? En 2013 il y avait au moins la boite à outil et le CICE, en 2014 le Pacte de Responsabilité, cette année : rien, le vide, sinon un aveu d’impuissance pour le chômage. D’ailleurs, on retiendra que depuis son allocution, le nombre a encore grossi de 6 000 chômeurs supplémentaires (1 000 par jour).  Qu’auront retenu les auditeurs de France Inter après deux heures de palabres : pas grand-chose, un tissu de constats et de banalités, Hollande commentant le hollandisme, mais aucun grand dessein pour la France, aucun cap pour notre économie. Son volontarisme : du pipeau pour la façade. Certains ont résumé en une formule lapidaire : il fait de la com’ ! Pour lui, pour occuper les médias, pour faire croire qu’il est à la manœuvre alors qu’il ne se passe rien. Pire, tout se dégrade autour de lui. Le procès que fait Duflot à la loi Macron, qui ne mérite pas tant de hargne tant elle est creuse, en est l’épisode emblématique. Son tour de piste pourrait bien être le dernier, l’au-revoir du clown avant le désastre.

C’est une campagne de survie.

Cette frénésie médiatique est encouragée par la légère remontée de sa cote de popularité qui a gagné quelques points et il souhaite l’améliorer encore en occupant le terrain. Avec la séquence des vœux, on va beaucoup le voir et beaucoup l’entendre. Mais cela ne changera rien à la réalité : les faits économiques sont têtus et le locataire de l’Elysée n’est toujours pas en mesure de nous réjouir d’une embellie sur le front du chômage ni du pouvoir d’achat. C’est le point faible de cette vaste campagne de communication qui a commencé depuis un mois. S’il passe à l’offensive, plus pour lui-même que pour faire bouger les choses, c’est qu’il est tout à fait conscient des difficultés politiques qui l’attendent, car sa situation est plus qu’alarmante. Il s’attend à des déculottées électorales encore cette année, il continue d’être très vivement combattu par la gauche du PS et par les Verts, et le groupe parlementaire PS va perdre la majorité absolue à l’Assemblée. Rappelons que la gauche a perdu les 12 élections partielles depuis 2012. Enfin, même si elle progresse, sa cote de popularité reste très basse. Donc il ne lui reste plus que la carte du bretteur inutile, celui qui mouline dans le vent, un peu comme Don quichotte contre ses moulins, pour tenter d’inverser un courant qui risque de lui être fatal. Aussi, il veut apparaître comme le plus combattif, il est candidat, sans le dire mais tout le monde a compris, à un second mandat, il est inlassable, il ne laisse pas une minute son Premier Ministre lui faire de l’ombre. Il est Président à plein temps, verbalement : je parle donc j’existe ! C’est l’agitation du désespoir.

Il est le général d’une armée en déroute.

Le congrès du PS prévu pour le printemps va accentuer la scission idéologique entre partisans de la politique gouvernementale et frondeurs. D’autant plus s’il survient après une nouvelle déroute à l’occasion des élections cantonales. Sa majorité n’existe déjà plus vraiment. Aucun de ses amis devenus adversaires n’est prêt à rendre les armes : ni Cécile Duflot, qui a annoncé dimanche que non seulement elle partait en guerre contre la loi Macron mais qu’elle ne la voterait pas, ni Delphine Batho, ex-ministre socialiste, ni Martine Aubry, qui rejette tout projet de travail dominical. Il y aurait pourtant l’opportunité de prendre des initiatives avec un contexte économique redevenu favorable, baisse du coût du pétrole, baisse de la valeur de l’euro, plan de relance Juncker… mais il ne dispose pas d’une majorité franche pour soutenir les efforts qu’il faudrait entreprendre et reste soumis, comme il se doit dans notre pays, à d’incessants débats qui cachent  autant des ambitions personnelles que de profondes divergences. On peut se demander d’ailleurs ce qu’il restera de la loi Macron après son passage à l’Assemblée ? François Hollande n’est pas, en définitive, l’homme de la situation. Il veut rester celui qui incarne la Gauche sans en faire la politique qui nous mène dans le mur. Il voudrait croire que rien n’a changé, cultiver les Verts, qui constituent à ses yeux le parti d’appoint dont il a besoin pour garder la majorité, en feignant d’ignorer que sous la férule de Cécile Duflot il n’y a pas la moindre chance qu’ils passent un accord avec lui. Il rêve de réunir à nouveau toute la gauche alors même que, dans le contexte de la polémique qui coupe le PS en deux, celle-ci continue à se désagréger. Au sein même de ses propres troupes les élus socialistes se demandent aujourd’hui s’il est bon de le soutenir pour un second mandat et s’inquiètent surtout de savoir combien d’entre eux seront victimes des défaites électorales annoncées. La tentation de quitter le navire ou de se démarquer a déjà commencé. Elle ne peut que s’amplifier.

 


LE FANTÔME DE L’ELYSEE

 

Fantôme de l'Elysée

C’est le premier article de l’année. Faisons un petit tour d’horizon de ce qui nous attend dans le monde et en France.

Economie mondiale : facteurs favorables et situation volatile.

L’économie mondiale a beau connaître des changements qui soulignent la grande volatilité de son système par leur ampleur et leur rapidité, il n’en reste pas moins vrai qu’elle bénéfice depuis quelques mois de facteurs favorables : la baisse vertigineuse du prix du pétrole qui favorise les pays consommateurs, la solidité de la reprise aux Etats-Unis où l’activité progresse de 3% par an et enfin, la faible inflation qu’il faut associer à des taux d’intérêts historiquement bas. Voilà qui permet à l’année 2015 de s’ouvrir sur des perspectives qui devraient nous réjouir, même si les risques qui pèsent sur le monde continuent d’être présents, qu’ils soient économiques, financiers, monétaires, sociaux ou politiques quand ils ne sont pas stratégiques. A cet égard, la nouvelle année devrait nous apporter son lot de bonnes et mauvaises surprises dont la restructuration intense du capitalisme face aux révolutions numérique et énergétique n’est que la partie visible de l’iceberg des transformations qui s’opèrent. Avec nous parfois, sans nous le plus souvent. Ceux qui restent immobiles, comme la France ont gros à perdre.

La France en mauvaise posture.

La France aborde 2015 dans une situation sévèrement dégradée : déclin économique avéré marqué par l’entrée en récession de son industrie, des emplois marchands réduits à leur nombre de 2004, un chômage massif et une paupérisation galopante, le recul confirmé du pouvoir d’achat et une régression de la richesse par habitant inférieure de 6% à la moyenne des pays développés. Nos finances publiques ne vont guère mieux : elles sont hors de contrôle du fait de la dérive des dépenses sociales. En ordre de grandeur elles atteignent 15% des transferts mondiaux (670 milliards d’euros) alors que notre pays n’en assure que 3,7% de la production. Et il ne faut pas compter sur la généralisation du tiers payant pour enrayer le mouvement.  Voilà pourquoi la France, en raison du caractère insoutenable de son modèle économique et social et de son allergie à la réforme, bloque la reprise en Europe et non l’inverse. Il n’y a aucune raison pour qu’elle ne continue pas de s’enfoncer en 2015. C’est probablement pourquoi 71% des Français se déclarent pessimistes et ils ne furent qu’un peu plus de 6 millions à écouter les vœux élyséens (moitié moins qu’il y a deux ans).

Un environnement meilleur plombé par l’inertie.

Pourtant l’amélioration de l’environnement extérieur devrait permettre une amélioration  de notre croissance de 0,6 à 0,8%. Jamais les conditions n’ont été aussi favorables avec un horizon à la baisse : énergie pétrolière, valeur de l’euro, taux d’intérêts. Malgré ces facteurs favorables, il n’en sera rien. Et je ne suis pas un oiseau de mauvais augure. Des conditions objectives contredisent le discours optimiste que le pingouin qui nous gouverne et sa clique politico-médiatique essaie de nous faire accroire. L’année qui débute verra son lot de faillites d’entreprises avec l’effritement de leurs marges que l’apport du CICE ne compensera pas en raison des prélèvements supplémentaires (17 milliards contre 35). L’instabilité législative, réglementaire et fiscale au gré des humeurs d’une majorité délabrée mais fiévreuse continuera de sévir, avec ses conséquences désastreuses sur l’investissement et l’emploi. Face à ce climat délétère, l’exil des talents, des cerveaux, des investisseurs et des centres de décisions achèvera de dépecer ce qu’il reste de vivant dans notre économie. Le déficit public ne régressera pas comme annoncé par Sapin-l’insipide, du fait de la surestimation des recettes et du caractère virtuel des économies annoncées. La dette, atteindra ou dépassera les 100% du PIB. Autrement dit, la France creusera l’écart avec les pays européens qui se sont réformés. Voilà la vérité.

Irresponsable et inconséquent !

Mais tout cela, c’est du « French bashing » nous disent nos gouvernants, à commencer par le premier d’entre eux. D’abord, il ferait mieux de parler Français. Si la France est dénigrée, c’est bien sa faute, et pas celle de ses opposants qui ne sont pas là pour cirer les pompes. Est-ce notre faute si nous voyons ce que tous les pays qui nous entourent peuvent voir : une majorité gouvernementale en lambeaux incapable de s’accorder sur rien, des tentatives de réformettes que les déroutes électorales et l’approche du congrès du PS vont achever, avec la dérive gauchisante inéluctable qui l’accompagnera. Mais Pépère n’en a cure. Il est reparti au combat. Pour la France ? Non, pour lui ! Obsédé par sa seule réélection, le voilà décidé à parcourir le pays chéquier en main, comme dans le Nord, à dépenser de l’argent qu’on n’a pas, à faire croire à son volontarisme qui est à la communication ce que l’impuissance est à la politique, à enfourcher le cheval de l’égalité, ce fourre-tout de la gauche qui fabrique de la pauvreté à tour de bras. Irresponsable et inconséquent, il n’a pas changé. Démarrer la campagne électorale c’est dire qu’il ne préside plus, mais a-t-il seulement pris la mesure de sa fonction un seul jour ? Qu’importe, le peuple n’est pour lui qu’un harpon pour pêcher. Mais pourquoi le croirait-on cette fois-ci encore, lui qui nous a menti sur tout, y compris sur toutes ses promesses les plus emblématique affichées un fameux soir de débat télévisé et dont il n’a tenu aucune. Avec lui c’est la hausse partout où il faudrait de la baisse : le chômage, les dépenses, le nombre des fonctionnaires (40 000 de plus). Il nous impose une réforme territoriale dessinée sur le coin d’un bureau, sans aucune concertation, mélange de Kafka et du père Ubu quand on voit le résultat, avec un calendrier électoral où l’on met la charrue avant les bœufs puisque les électeurs seront appelés à élire des assemblées dont ils ne connaîtront pas les compétences, définies plus tard. Et on voudrait qu’on ait le moral ?

Bonne année quand même !

Sait-on jamais, de bonnes surprises sont toujours possibles. Mais pour ça, il faut s'en remettre à la providence.

 

 


BONNE ANNEE 2015 (SI POSSIBLE) !

 

UNE BONNE ET HEUREUSE ANNEE A TOUS LES LECTEURS DU "CALEPINDH" !

                                       Boule de gui

Que leurs plus beaux rêves trouvent un accomplissement, que la providence leur offre la santé et leur donne la force de réussir dans leurs projets !

              Tintin froid

 A bientôt, 

                      Daniel

 


AU RISQUE DE PASSER POUR UN VIEUX CON…

 

Orthographe chat

 

Je romps la trêve des confiseurs pour pousser mon coup de gueule.

Voilà qu’on découvre que « nos chères têtes blondes » (enfin presque) qui sont poursuivies par leurs études à l’université doivent suivre des cours de remise à niveau en orthographe et vocabulaire !!! On aurait pu penser qu’arrivant dans les études supérieures, ce problème eût été réglé en amont. C’est bien la preuve de la faillite de notre système éducatif qui se révèle incapable, après 15 ans de cursus scolaire de la maternelle  à la fin du lycée, de transmettre les bases de notre langue. La dégradation de l’orthographe est un des aspects des diverses détériorations qui affectent l’usage du français par un grand nombre de lycéens ou d’étudiants. Elle est accompagnée par une ponctuation complètement chaotique, par un vocabulaire pauvre ou impropre, par une confusion sur le sens des mots, par une syntaxe à faire pleurer.

Les temps modernes sont ceux de la régression.

Il est vrai que notre époque n’aide pas à la rigueur en la matière. La mode des textos et des messages raccourcis des réseaux sociaux, le tweet en particulier, complique l’apprentissage de notre langue en permettant l’usage d’un français émasculé, réduit à quelques phonèmes. Cela ne serait qu’anecdote si au moins ce phénomène s’appuyait sur des fondamentaux solides. Il n’en est rien. Derrière le simplisme des messages se cache souvent une pensée indigente qui laisse place plus à l’émotion qu’à la réflexion. Comment exprimer des nuances, ce qui fait la richesse de notre langue et sa spécificité, quand les mots manquent parce qu’ils ne sont même pas connus ! Le recul de la pensée, et pour tout dire sa défaite, favorise les progrès de la barbarie et de l’obscurantisme.

« Science sans conscience » n’est que ruine de l’âme.

La faute d’orthographe est devenue un détail sans importance dans notre civilisation décadente où l’on croit que la machine peut remplacer le cerveau, le logiciel de correction la science des accords, au mépris du sens profond que le choix d’un mot à l’orthographe spécifique peut apporter, et dont l’altération conduit au contresens ou à l’incompréhension : il en est ainsi de l’utilisation du déterminant possessif en lieu et place du démonstratif  qui révèle alors une incompréhension profonde de la langue française, de sa grammaire et de son sens. Et allez demander à un logiciel de détecter une faute d’orthographe dans une expression du type « les poules du couvent couvent »… « Science sans conscience » n’est que ruine de l’âme nous a enseigné Rabelais. C’est plus que jamais vrai. Parce que ce phénomène est le symptôme concret de notre décadence intellectuelle et morale. Les raisons en sont assez simples : l’orthographe, faite de règles et de logique est passée au second plan à l’école, victime de l’idéologie (c’est la « science des imbéciles ») et du lâcher-prise généralisé qui ne va pas avec la nécessité de l’effort qu’elle impose. Inévitablement ce recul va de pair avec celui des compétences en lecture. La « fabrique du crétin » nous jette dans la société des illettrés, qui ne savent ni lire ni écrire, ne comprennent pas un énoncé, savent encore moins exprimer ce qu’ils pensent. On s’étonnera ensuite que la « barbarie » progresse !

Le réformisme des « docteurs » aux effets pitoyables.

Les experts ne savent pas de quand date la détérioration de l’apprentissage du français. Sous la conduite des Diafoirus de la rue d’Ulm, l’Education nationale a subi tant de réformes depuis un demi-siècle que l’on ne sait pas vraiment quelle idée prodigieuse a entraîné cette sorte de semi-illettrisme qui permet d’arriver jusqu’à l’université sans avoir une maîtrise suffisante du français. Ce qui est avéré, c’est que même les enseignants sont atteints du même mal. Dès lors, comment faire apprendre ce que l’on ignore soi-même ! La pente sera difficile à remonter. Elle passe par une réorganisation profonde des contenus. Et au lieu « d’alléger » les programmes, comme continue de le faire la ministre actuelle, pour s’adapter par le bas aux (manques) de compétences des élèves, il faut au contraire revenir aux fondamentaux. A quoi sert de passer du temps sur le numérique, le développement durable, la sécurité routière,  qui encombrent les horaires de l’école primaire, si l’outil de communication qu’est la langue n’est pas maîtrisé ? Six heures de moins par semaine entre 1970 et 2010 de temps d’apprentissage qu’il est impératif de rétablir pour l’orthographe, la grammaire, le vocabulaire, faire des dictées et des exercices répétitifs, apprendre des listes de mots grâce à l’échelle Dubois-Buyse (catalogue des mots classés par tranches d’âge mental). Les méthodes pédagogiques sont aussi en cause. A-t-on besoin d’une « observation réfléchie sur la langue » principe bobo introduit par Jack Lang quand on ne sait même pas faire la différence entre une conjonction et un adverbe ?  Cela se fait au détriment du « réel ». Il faut donner aux enfants que l’on instruit des outils concrets de mémorisation et de structuration du langage. Cela passe par les exercices appropriés, aujourd’hui jugés ringards. On en voit les effets : baisse avérée en orthographe, en compétences langagières et en compréhension de textes. « Il y a certaines lettres qui ne se prononcent pas et qui sont inutiles quant au son, lesquelles ne laissent pas de nous servir pour l’intelligence de ce que les mots signifient… » voilà qui fait toute la particularité et la richesse du Français, langue de la diplomatie par excellence car la plus propre à exprimer les mille nuances de la pensée.

La crise de l’orthographe n’est pas un problème mineur.

Si, parvenu à l’âge adulte, on ne sait pas s’exprimer oralement ou par écrit, on est handicapé, quelle que soit la profession qu’on a choisie. Le langage étant le moyen de la communication, on ne peut pas s’exprimer au sujet du métier que l’on exerce si on ne trouve pas les mots pour le faire. Un exposé livré dans une langue primitive fait douter des capacités techniques de celui qui l’écrit. Il jette une suspicion sur l’ensemble de ses connaissances. Or, la discipline grammaticale, lexicale, orthographique est garante de la rigueur de l’exposé. J’ai constaté un nombre de fois incalculable l’influence négative du mauvais usage de la langue dans la communication : quand je ne comprends pas quelqu’un, c’est souvent qu’il s’exprime mal. Il y a déjà plusieurs décennies, on a pensé à tort, qu’un étudiant doué en sciences n’avait pas besoin d’écrire comme Chateaubriand. On ne le lui demande pas, mais il doit écrire suffisamment bien pour que sa démonstration soit convaincante. L’un ne va pas sans l’autre. La naissance des nouveaux idiomes, nés de la dictature obsessionnelle  d’internet, si elle permet de s’exprimer en tout lieu et à toute heure, ne contribue pas aux échanges d’idées. La preuve en est les nombreux « couacs » auxquels sont confrontés nos responsables politiques avec leurs tweets intempestifs.

Le mal s’étend et bat en brèche notre « humanité ».

Il existe une langue, le français, qui nous permet de communiquer et cet instrument ne peut fonctionner que si les règles de son usage sont respectées. C’est l’école qui enseigne les codes, grammaire, vocabulaire, construction des phrases. Si on ne sort pas de l’école en parlant et en écrivant bien, on est affecté d’un handicap. Il ne faut pas s’y tromper : la détérioration du Français envahit déjà la presse, souvent mal corrigée, et même certains auteurs de roman. Des gens d’une culture pourtant reconnue font des fautes de syntaxe ou sont contaminés par le langage ambiant sans même s’en rendre compte. La traduction abusive de « too much » a conduit à la perte de sens entre « très » et « trop », qui affligeait déjà le langage des populations d’origine maghrébine. Certaines expressions font florès qui ne devraient pas avoir cours. Certains mots obsolètes retrouvent une nouvelle vie parce que tous ceux qui ont pour métier d’écrire se jettent dessus, souvent par un effet de mimétisme qui se borne à plagier ce qu’il y a de plus consternant. De nombreux mots d’anglais épicent des textes qui auraient plus de qualité s’ils s’en tenaient aux mots français, capables de dire la même chose souvent en mieux, et sans sacrifier aux modes éphémères.  Il est important que nous nous comprenions les uns les autres. Il est donc important d’adopter, en la matière, le dénominateur commun le plus élevé. Ce dénominateur commun c’est notre langue, le Français !

 


BRRRR !

Froid glace

- 

Le froid est arrivé. Le calepindh a donc mis sa tenue d'hiver. Et, rendez-vous compte, voilà qu'il tombe de la neige en décembre ! Décidément, on aura tout vu avec ce gouvernement !

Une petite pause et hop, ça repart pour le réveillon de la Saint-Sylvestre.

Je vous souhaite une belle soirée avec vos amis, dans la joie et la bonne humeur et une bonne entrée dans la nouvelle année.

Tintin Bonne annee neige

                          A très bientôt.

                                                Daniel

 

 


INCURSION EN TERRES INCONNUES

Haddock se marre bis

Un peu d’humour pour préparer les fêtes.

Je vous propose un voyage en « Educnat » où l’on parle un langage très particulier « l’Educ’langue » et en Boboland où c’est la « novlangue » qui sévit. Dépaysement garanti. Avant de partir, c’est comme pour les pays slaves, il vaut mieux se munir d’un petit précis de traduction.

L’éduc’langue

« L’éduc’langue » se pratique surtout sur un territoire très restreint, à Paris, rue d’ULM à l’Institut Pédagogique national où se concentrent tous nos docteurs es-pédagogie qui nous valent tant de succès pour notre système éducatif. On la pratique aussi dans une annexe, du côté de la rue de Grenelle, mais là elle est concurrencée par « l’énalangue », jargon technique tout aussi obscur.

D’abord, commençons par le commencement. Les « apprenants » sont au centre du système. Entendez, les élèves. Ils ne fréquentent pas comme tout un chacun, un lycée ou un collège, mais une « communauté scolaire ». Dans chaque classe, leur travail est coordonné par « un référentiel unique », le professeur principal, et ses collègues sont des « médiateurs » ou des « intervenants » selon leur qualification ou diplôme probablement. Et si un « apprenant » est en difficulté, on peut lui proposer « une tentative de remédiation », autrement dit chez ma grand’mère, des cours particuliers. Dans ce monde-là, on ne sera pas surpris de découvrir que les « géniteurs d’apprenants », vous l’avez deviné, sont les parents. Sur le terrain de sport, les « apprenants » s’initient au foot avec un « référentiel bondissant », font preuve de « motricité aquatique » dans la piscine… Et les commentaires sur le bulletin trimestriel bientôt dépourvus de cette barbarie de notation, prennent une tournure quasi poétique ; ainsi «Julien, vexé de ne pouvoir exprimer ses potentialités en interne, s’investit dans l’espace extérieur » ; je traduis : « comme tous les cancres, Julien s’ennuie en classe et passe son temps à regarder dehors. » Que la réalité est bien plus douce quand elle est contournée par un langage abscons. En fait, « les apprenants ne peuvent plus se satisfaire d’avoir appris quelque chose au sein de la communauté scolaire ; ils doivent avoir appris à apprendre parce que le savoir est en mouvance ». On comprend pourquoi « l’enseignement  s’est un peu affaissé sur ses fondamentaux ». Ce sont les coups de pieds au fondement, oui, qui manquent ! Heureusement, en ce beau pays d’Educnat, il existe beaucoup de résistants qui persistent à employer un langage rustique hérité du passé et encore compréhensible par tous.

La « novlangue » (jargon savant de gauche)

Et maintenant, petite visite à Boboland, langage pratiqué dans le quartier du Marais et du côté de la rue de Solférino. On y parle la « novlangue ». Cela ressemble au Français, ça utilise les mêmes mots, mais ça n’est pas du Français. Par définition, la « novlangue » incarne une double pensée et en politique, elle est une variante d’une autre langue bien connue la « lignolangue » dite « langue de bois ». La « novlangue » est faite pour transformer les vieilles idées en idées neuves comme ça on n’a pas besoin d’en chercher. Elle est une langue de paix sociale, puisque dans sa formulation, elle doit être rassembleuse, apaisante, et là aussi, contourner la réalité en la camouflant par un rideau de fumée. Boboland est le monde des bisounours où plus rien n’est désagréable : on « flexibilise » pour ne pas dire faciliter les licenciements, ou « ouvre le capital » pour ne pas dire privatiser. En utilisant des formules positives, on rend la vie plus acceptable : un aveugle n’est qu’un « non voyant », et un agent d’entretien "un technicien de gestion de surfaces". Le plus drôle c’est quand la récession devient « croissance négative » ! Et que dire du « redressement productif » cher à Arnaud Montebourg ! Il voulait parler d’industrie, mais elle a continué de s’effondrer, alors tout le monde a compris qu’il s’agissait des impôts.

L’art de parler pour ne rien dire a toujours sévi chez tous ceux qui ont des responsabilités et doivent communiquer sur les situations qu’ils rencontrent, mais la « novlangue » s’ingénie à renouveler le genre  en essayant de faire croire, par la nouveauté des expressions que le monde change dans le bon sens, quand en fait, il recule. C’est l’art, vieux comme le monde de la politique, de faire prendre des vessies pour des lanternes. Ainsi, comme le « vivre-ensemble » cher aux socialistes est  tous les jours bafoués par le vécu quotidien qui exprime le contraire, ils l’ont remplacé par « faire France » ; voilà qui est décisif et qui supprime toute objection : plus de discussion possible, plus d’antagonisme social, ethnique ou religieux puisque tout cela « fait France ». Le rideau de fumée est dans la coloration patriotique de l’expression.

La « novlangue » à ses OS dans les cabinets ministériels, où ils ont en charge d’élaborer les « éléments de langage » qui décriront une situation à laquelle le chef doit faire face et qui seront ensuite répercutés par le tam-tam médiatique. Comme si on était dupe. Elle n’arrive pas toujours à cacher la réalité. C’est ainsi que la fameuse « contribution climat-énergie » n’a trompé personne, car tout le monde a traduit instantanément « taxe carbone » rhabillée pour la circonstance.  Mais les OS ne sont pas payés à ne rien faire. Voici un petit lexique de leurs productions et vous allez trouver quelques perles qui démontrent qu’au moins ils ont de l’imagination s’ils n’ont pas toujours les pieds sur Terre. Dans la rubrique « au lieu de dire, dites plutôt » : école maternelle (trop sexué) devient « première école », bâtir une société harmonieuse devient « faire de l’en-commun », se lancer dans les projets devient « produire des possibles », la France évolue devient « les dynamiques plurielles de la société », couple homosexuel dans l’impossibilité de procréer devient « confronté à l’infertilité sociale » !!, construire la société française devient « le Nous inclusif et solidaire », donner aux élèves la même éducation devient « bâtir du commun » (c’est du Peillon), personnel scolaire chargé de la discipline devient « groupes académiques climat scolaire », détruire l’identité sexuée devient « déconstruire les stéréotypes de genre »… Et cette perle de Dominique Bertinotti : « aujourd’hui la filiation biologique n’est plus la seule filiation possible ; il y a une multiplication des acteurs impliqués dans la conception et l’éducation des enfants » tout ça pour dire les parents et les médecins !

Allez, une dernière pour terminer. Je vous livre cette phrase, comme pur produit des cabinets (on a envie de crier « aux chioottes ! » : « Il faut changer de paradigme, proposer une nouvelle forme d’action publique, pour produire des possibles à l’intersection des valeurs de la République et du respect des gens eux-mêmes et de leurs capacités à coproduire de l’action publique » (Refonder la politique d’intégration. 2013) Vous n’avez rien compris ? C’est normal. Mais qu’on ne s’étonne pas que la politique d’intégration ne fonctionne pas.

Bon, sur ce, Passez de bonnes fêtes de Noël, avec la crèche près du sapin, bien sûr ! C’est à la mode !!!

 

NB. Evidemment,rien n'est inventé, toutes les expressions sont authentiques.

 


LA FAMILLE, CETTE ENNEMIE …

Creche_de_noel
 

Avec Noël, célébrons la famille.

Noël, fête de la nativité, c’est aussi une célébration de la famille. Elle en a bien besoin, en cette fin d’année 2014 après les multiples mesures prises par la gauche et dont elle est une victime ciblée. Avec la modulation des allocations familiales décidées cet automne, c’est la troisième vague en trois ans de mesures qui la frappent. 30 mois de coupes successives depuis décembre 2012 : plafonnement du quotient familial à 2 000 € par demi-part, octobre 2013 nouvelle réduction du quotient familial à 1 500 €, juillet 2014 raccourcissement du congé parental de trois ans à deux ans et demi si le second parent ne prend pas les six mois restants, octobre 2014 division par trois de la prime à la naissance du second enfant, nouveau partage du congé parental, diminution des aides à la garde d’enfants pour les ménages aisés, majoration des prestations familiales reculées à l’âge de 16 ans. Cela fait beaucoup !

La famille menacée par l’égalitarisme.

L’union des associations familiales qui comptabilise aussi le gel des prestations familiales et la majoration de pension pour les familles de trois enfants ou plus, arrive à une douloureuse de 4 milliards. Une somme qui frappe pratiquement les mêmes familles, qui sont aussi celles qui contribuent le plus à l’impôt. Mais pourquoi protester, puisqu’on prend aux familles riches pour redistribuer aux pauvres, quoi de plus juste ? Justement, il y a à redire, dans un pays où les classes moyennes ont déjà l’impression d’être saignées pour apporter plus que leur part.  Une mesure de justice ne peut consister à mettre à contribution les mêmes personnes trois années consécutivement. On s’étonnera après de la rupture du consentement à l’impôt dont plus de 30% des Français pensent déjà que c’est une extorsion de fonds. L’esprit républicain est d’assurer une équité de traitement entre les citoyens face au financement des services collectifs. On en est loin aujourd’hui. Car l’Etat socialiste distingue deux catégories d’êtres, ceux qui cotisent sans recevoir et ceux qui reçoivent sans cotiser.

Défendre la famille, c’est défendre la solidarité.

Pourtant, la politique familiale est une réussite française. Le quotient familial est un outil puissant de solidarité entre les familles avec enfants et les familles sans enfants. A revenus égaux, il tient compte du coût d’éducation d’un enfant. On peut évidemment se moquer de tout ce qui aide les femmes à mener de front travail et maternité. Pourtant, le quotient familial, les allocations, les crèches, les aides à la garde d’enfants sont les éléments d’une politique dont le but premier est de soutenir la natalité. En un temps où le taux de fécondité est le seul indicateur qui ne s’effondre pas, on aurait attendu du pouvoir politique plus de précautions à l’égard de l’édifice. Car la politique familiale ne doit pas être considérée comme une politique sociale : la redistribution entre riches et pauvres se fait par l’impôt et Dieu sait qu’elle est bien réelle. Le quotient familial a pour but de faire en sorte qu’un foyer qui offre des enfants à la nation ne vive pas moins bien qu’un foyer de même revenu mais sans enfants. Ensuite, l’expérience nous a montrés que c’est sur le deuxième enfant que doit porter l’effort et donc la prime de naissance dégressive est une aberration, car c’est à partir du deuxième enfant que les critères économiques deviennent importants. Et c’est évidemment pour les classes moyennes que l’hésitation est la plus forte.

Défendre la famille, c’est assurer l’avenir démographique.

Le gouvernement a pris trois risques dont les conséquences peuvent être graves : celui de baisser le pouvoir d’achat des familles, mais c’est réparable facilement, celui d’affaiblir la solidarité nationale en mettant en danger le régime des retraites par répartition par l’affaiblissement de la natalité, et c’est plus difficilement réparable une fois que le mal est fait, celui d’un effondrement du taux de fécondité dans un pays vieillissant, et c’est pour le coup catastrophique parce que les conséquences se mesurent sur le long terme comme on le vérifie avec le cas de l’Allemagne.

Défendre la famille, c’est défendre notre civilisation.

Au-delà de l’idéologie qui voudrait une société entièrement sous conditions de ressources, les atteintes à la politique familiale sont tout sauf fortuites. La famille est en réalité une vieille ennemie de la gauche et du collectivisme. C’est la concurrente de la formation collective de l’esprit des générations futures. Fonder une famille aujourd’hui, c’est courageux et c’est généreux. C’est une manière de croire en l’avenir, à la vie, et de participer à un destin collectif. On voit bien que sous prétexte d’économies, c’est la mort programmée de la famille qui est l’objectif. Car il faut resituer les atteintes contre la famille dans le contexte plus global de la politique gouvernementale : attaque contre l’institution du mariage, soutien implicite à la marchandisation du corps des femmes, promotion pernicieuse de la théorie du genre.  Or, la famille reste un pilier sans lequel l’équilibre de la société est rompu : elle est le lieu de la transmission des valeurs au même titre que l’Education nationale. C’est pourquoi casser la famille, c’est casser la France, dont elle est le socle premier. C’est pourquoi aussi, ceux qui nous ont précédés, en ont fait une valeur universaliste. On voudrait la disparition de la civilisation européenne par non-transmission de ses valeurs qu’on ne s’y prendrait pas mieux !

Pour les familles, et pas seulement les chrétiennes, Noël, cette année, aura un arrière-goût amer. Raisons de plus pour montrer notre attachement à la « crèche » qui, au-delà de la symbolique chrétienne, est la figure emblématique de la famille.

 

 


LA MARCHE VERS LA PRIMAIRE…

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La remise en route de l’UMP.

L’organigramme est bouclé, l’UMP est rassemblée du moins dans les faits sinon dans les têtes, le chef d’orchestre est en place prêt à rappeler à l’ordre les auteurs de fausses notes. L’objectif est fixé, 500 000 adhérents avant 2017 : doubler le nombre actuel, ce qui parait possible bien qu’on n’y soit jamais parvenu ; mais dans le climat actuel … l’espoir est permis. La partielle de l’Aube est venue comme une hirondelle du printemps perdue à la fin de l’automne apporter le réconfort d’une victoire prévue mais dont les mauvais augures  annonçaient qu’elle serait difficile face au Front national. Mauvais pronostic : elle fut ample et conforme, même si la participation des électeurs est restée faible, comme de coutume dans ce genre de consultation et d’autant plus à l’approche des fêtes. Donc tout va bien ! 

Une ligne politique à définir.

Le premier impératif qui s’impose à l’UMP est de définir d’urgence sa ligne politique. Si l’expression peut en être plurielle, elle doit néanmoins être claire et lisible. On débat, on demande aux militants de trancher, et ensuite le chef met en musique la partition ainsi écrite. Le consensus ne devrait pas être difficile à trouver étant donné que ce qui nous unit est bien plus important que ce qui nous divise. C’est par sa diversité que l’UMP sera la plus représentative. C’est par l’harmonie qu’elle sera capable d’offrir qu’elle sera convaincante. A chacun, responsables comme simples adhérents, d’en faire son devoir. Le peuple de la droite et du centre, les déçus de la gauche ont une grande attente à cet égard. La glissade des mécontents vers le Front national n’est pas une fatalité, bien que le pouvoir actuel fasse tout ce qu’il faut pour la provoquer. Le discours sur l’immigration et le vote des étrangers (aux élections locales est-il bon de préciser) agite le chiffon rouge  au moment choisi pour tenter de contrer le mouvement vers l’opposition républicaine. Personne n’est dupe.

Les prochaines échéances électorales.

La nouvelle ligne de mire, ce sont les élections départementales. Si l’on en croit les projections en l’état actuel de l’opinion publique, et au vu de la dernière élection partielle, c’est l’écriture d’un scénario connu depuis l’élection de 2012 et qui s’est répété à chaque fois. Il se caractérise par un effondrement de la gauche, toutes tendances confondues au premier tour, et la plupart du temps, un affrontement entre les candidats de l’UMP et du FN au second. La réforme de l’élection a été bâclée, on ne connait toujours pas sur quelles compétences les électeurs vont se prononcer en mars,  et les conditions mises en place pour participer au second tour sont telles (atteindre 12,5% des inscrits) que dans beaucoup de cantons, le PS risque bien d’être éliminé surtout si la participation avoisine les 50%. Ce qui pourrait bien être le cas, les nouvelles conditions de vote et le redécoupage pourraient en effet décourager plus d’un électeur déboussolé par ces changements. Dans ces conditions le scrutin sera fortement politisé et les « étiquettes » indispensables. Sur 60 départements où elle détient la majorité, la gauche pourrait n’en retrouver qu’une douzaine : une bérézina.  Elle aura lieu si l’UMP est capable de rassembler ses forces et tisser les alliances avec le centre, notamment l’UDI, pour présenter un front commun. La même pièce sera rejouée à la fin de l’année 2015 avec les élections régionales. Mêmes causes, mêmes effets.

La primaire c’est l’affaiblissement du parti.

Il reste l’épineux problème de l’organisation de la primaire entre les prétendants de l’opposition républicaine. Les conditions ne sont pas encore bien décantées, mais les prétendants sont déjà en campagne. Dont acte puisque le principe en est acquis. Je continue de faire partie de ceux qui pensent que c’est une « connerie », une machine à perdre  au pire, à désigner le maillon faible au moins pire. Si elle a lieu, j’y participerai, mais si on peut s’en passer, ce serait mieux et quel que soit le (ou la) candidat(e) à qui incomberait l’honneur de représenter la droite et le centre. Peu me chaut ! Mes réticences tiennent en trois arguments : ce qu’en ont tiré les socialistes pour leur parti, ce n’est pas la tradition de la droite, la lassitude liée à l’accumulation des consultations.

Si le Parti Socialiste n’a plus que 60 000 adhérents, c’est en grande partie dû à la primaire de 2011. A quoi bon militer dans un parti, si le champion n’est pas le patron, et si au moment du choix, on demande l’avis à tous les sympathisants qui n’ont jamais fait le pas de l’adhésion et de la participation à la vie du parti. Frustrant et décourageant ! En plus le choix définitif ne correspond pas forcément à l’idée que les militants se faisaient de leur candidat. La dictature des sondages qui façonnent l’opinion a plus de chance de jouer son rôle qu’avec des électeurs encartés. Quand on voit le résultat, deux ans et demi après, on peut se dire que ça n’est pas vraiment le moyen de choisir le meilleur. Le nombre des adhésions sont alors à la hauteur de la déception.

A droite, on connait la concurrence des personnalités, mais on n’a pas la tradition de la discipline républicaine. Les primaires de premier tour ont presque toujours été désastreuses en reports des voix au second. Rappelons-nous Giscard-Chirac, Barre-Chirac…  Les mêmes ingrédients risquent d’être réunis dans une primaire ouverte. Les électeurs de droite n’aiment pas être appelés en arbitres : « mettez-vous d’accord, nous on ne veut pas savoir ! ». Attention donc aux contentieux qui pourraient naître de campagnes qui ne sont jamais des parties de bisounours. Pour les électeurs de la droite et du centre le « ressenti » est souvent plus important que l’objectif final.  En plus je doute, pour les raisons que je viens d’évoquer, que la participation soit aussi importante que pour celle du PS en 2011, il suffit pour s’en convaincre, de voir ce qui s’est passé pour désigner NKM aux municipales de Paris. L’enjeu était pourtant important. Et puis comment recruter 500 000 adhérents si c’est pour leur dire qu’au final, leur adhésion n’aura servi à … pas grand’chose.

Enfin, le calendrier électoral d’ici 2017 est bien chargé : en 2015, nous aurons deux consultations à deux tours en mars et en décembre, en 2016 il y aurait la primaire avec peut-être deux tours et enfin en 2017 à nouveaux deux consultations à deux tours avec la présidentielle et les législatives qui la suivent. Cela fait beaucoup de dimanches à consacrer à la politique dans un pays en profonde dépression. Bonjour la participation !

Un seul argument plaide en faveur de la primaire : la nécessité d’avoir un seul candidat de la droite et du centre pour être en capacité d’arriver dans les deux premiers au premier tour de la présidentielle. Encore est-il fragile car on n’est jamais certain de ce qui se passe dans la tête d’un Bayrou ou autre si celui qui est désigné ne lui convient pas. Le principe même de la primaire, c’est l’affaiblissement du rôle naturel du parti politique d’organiser la vie démocratique.

Mais puisqu’on nous dit que primaire il y aura !...

Fin 2015, on n’y verra plus clair. Beaucoup d’eau passera sous les ponts d’ici là. En attendant, au travail ! La reconquête ne se fera pas d’un claquement de doigts !

 


TRANSITION ENERGETIQUE : ENTRE ARNAQUE ET TARTE A LA CREME !

 

Transition-énergétique

Comme pour la loi Macron au sujet de laquelle la gauche se déchire pour des détails alors qu’elle n’est pas du tout à la hauteur du défi qu’elle est censée relever –déverrouiller l’économie-, avant le grand raout international qui devrait avoir lieu à Paris à la fin de l’année prochaine, la transition énergétique qui vient de faire l’objet d’une loi  et d’une conférence environnementale, relève, comme pour le reste, de la politique de « l’affichage » et de la communication, sans retombées concrètes d’envergure comme il conviendrait qu’elle soit.

Schizophrénie entre ambitions énergétiques et exigences économiques.

Avec sa politique environnementale, le gouvernement se complait dans la schizophrénie aigüe. Il s’engage, avec l’Europe, sur des objectifs ambitieux de réduction des Gaz à Effet de Serre (GES) mais en même temps s’apprête à favoriser le développement des lignes d’autocar en libéralisant le secteur, se dit attaché au principe pollueur-payeur et annonce même la suppression de tous les crédits à l’exportation accordés aux pays en développement dès lors qu’il y a utilisation du charbon, ainsi que celles aux énergies fossiles au niveau européen, mais en même temps renonce à l’écotaxe malgré le coût exorbitant de la décision.

Le développement à tout prix des énergies renouvelables est ruineux.

Transition energetique éoliennesUne même schizophrénie l’anime quand, pour amadouer les ayatollahs verts, il s’en prend au parc nucléaire et prétend faire tomber à 50% en 2025 la part de l’électricité tirée de la fission de l’atome, contre 75% actuellement. Cependant, la loi, prudente, ne fixe pas de calendrier et se contente de « plafonner les capacités du parc nucléaire » aux 63,2 gigawatts actuels ; elle n’évoque pas non plus la fermeture de Fessenheim, devenue probablement la centrale la plus sécure de France depuis les travaux qu’elle a subit. Il faut rappeler que c’est grâce au nucléaire que la France tient ses objectifs de rejet de GES, que les EnR (énergies renouvelables) ne sont pas prêtes à prendre la relève en terme de production et que le coût de leur développement nécessite toujours plus de subventions sous forme de crédits d’impôts ou de tarifs garantis dont les montants explosent dans le budget de l’Etat (plus de 20 milliards actuellement). La loi prétend engager 10 milliards d’euros sur trois ans. C’est entre dix et 30 milliards par an qu’il faudrait mobiliser, sans parler du renchérissement de la facture pour les consommateurs industriels ou particuliers. Cherchez l’erreur ! C’est pourquoi aucun n’article de la loi n’est « contraignant ».

Des objectifs inaccessibles sans argent.

Transition-energetique isolationLa rénovation thermique des logements. L’essentiel de l’effort pourrait être porté dessus, à juste titre ; On intervient actuellement sur 2% du parc chaque année. Ce n’est pas à ce rythme que la France aura divisé par deux sa consommation totale d’énergie d’ici 2050. Il faudrait mettre les bouchées doubles, mais l’argent manque pour accompagner le mouvement avec les subventions promises. Et la crise que traverse actuellement le secteur du bâtiment n’aide pas : le nombre des emplois « verts » est en forte baisse au premier semestre de cette année (- 22% dans les travaux d’étanchéité et d’isolation), la construction en bois recule de 25% (structure et charpente) et de 17% (installation et ossature).

Les tarifications progressives. De même les projets de nouvelle tarification progressive de l’eau, de l’électricité et du gaz, pour « garantir l’accès de tous à ces biens essentiels » et « inciter à une consommation responsable » se heurtent aux effets pervers qui, pour l’instant, font reculer le gouvernement, dans un contexte de mécontentement grandissant suscité par l’impôt. Effectivement, il serait difficile d’expliquer à un ménage pauvre qui consomme trop d’énergie parce que son logement est mal isolé, qu’il doit payer plus cher : la double punition ! Sauf à lui donner une allocation de compensation : le système Shadok, quoi ! Dur affrontement de l’idéologie face à la réalité. Et ce sera la même problématique avec le diesel.

Un chemin périlleux pour le gouvernement.

Hollande_vertComment mener toutes ces réformes, coûteuses si on veut en atténuer les effets pervers, dans un pays surendetté, sans aucune marge de manœuvre financière et où toute augmentation de fiscalité ou de taxe se traduit par des levées de boucliers parfois violentes quand ce ne sont pas des révoltes ? Manolito s’est engagé sur un chemin périlleux s’il veut mener ses projets à terme. Il ne suffit pas que le Président se prenne pour le « Géant vert » pour que les problèmes s’aplanissent. Comme d’habitude, il compte sur l’argent des autres et une partie des 300 milliards de Junker pour financer sa mue écologique.

La baisse des cours du pétrole brouille le jeu.

D’autant plus que la nouvelle donne pétrolière vient brouiller les cartes. La chute des cours n’est pas faite pour encourager la baisse de la consommation de l’énergie fossile. Elle rend par contre coup d’autant plus onéreuse la mutation vers les énergies renouvelables. Il faut s’adapter en permanence en ce début de 21ème  siècle, et laisser si possible les postures idéologiques au vestiaire.  Même s’il ne faut surtout pas remettre en cause l’impératif d’une gestion économe de l’énergie et s’il faut continuer de donner la priorité à l’innovation technologique sur l’organisation de la pénurie par la norme ou par l’impôt, il n’en reste pas moins que la chute du prix du pétrole constitue une bouffée d’oxygène pour la France et pour l’Europe. Une opportunité qu’il serait bienvenu d’utiliser comme un levier pour accélérer les réformes fondamentales qui, seules, peuvent générer croissance et emplois durables.

Changer de méthode.

Si on veut préserver les finances publiques et la compétitivité de l’industrie, cela impose pour les énergies renouvelables de ne développer que celles matures technologiquement et aux conditions du marché, de renoncer à celles qui sont dispendieuses et à production aléatoire comme l’éolien offshore, de réduire drastiquement leurs subventions à la production. On pourra ainsi reporter l’effort sur l’isolation des bâtiments et la recherche et développement sur l’énergie, qui devraient être les priorités. 

 


LE CARNET DE L’ECONOMIE

Compétitivité

La croissance française ralentit en fin d’année. Selon la Banque de France, la croissance du PIB au 4ème trimestre ne dépassera pas 0,1%, après 0,3% au 3ème  trimestre. L’économie française a détruit 55 000 emplois entre juillet et septembre. C’est dû à un fort repli, entre autre, du secteur de la construction.  Une telle diminution, ne s’était jamais vue. La glissade continue puisqu’en octobre on constate une baisse de la production industrielle à  – 0,8%.

Forte hausse du taux de chômage. Selon l’Insee, le taux de chômage a grimpé en France au 3ème trimestre pour atteindre 10,4%. Le nombre des chômeurs continue donc d’augmenter. En cause : l’atonie de la croissance  (Pour mémoire : 0% au 1er trimestre, - 0,1% au 2ème , 0,3% au 3ème et 0,1% au 4ème  = 0,3% sur l’année !)

La vraie reprise attendra plusieurs trimestres. Si la baisse de l’euro et du prix du pétrole apportent un peu d’oxygène à nos entreprises, les freins au redémarrage sont encore nombreux : l’investissement reste déprimé, la consommation est atone et le commerce extérieur reste en déficit. La spécificité budgétaire française ne permettra pas de profiter pleinement d’un contexte plus favorable, y compris avec la politique monétaire plutôt accommodante de la BCE et en tenant compte des politiques budgétaires moins restrictives de nos partenaires européens dont certains renouent avec la croissance. La politique fiscale de notre gouvernement n’est toujours pas claire. Le taux de chômage élevé pèse de plus en plus sur la consommation et le compétitivité très dégradée des entreprises ne les incite pas à investir. Rien à attendre avant, au mieux, fin 2015. Ce n’est pas la loi Macron, qui tape en grande partie à côté du clou (voir ce qu’il en restera après son passage à l’Assemblée), qui pourra changer la donne.

Fiscalité des entreprises. 90 taxes créées en 4ans.  Entre 2010 et 2013, les prélèvements sur les entreprises ont augmenté de 36 milliards d’euros atteignant 25,4% de leur valeur ajoutée (Allemagne : 13,9%). L’an prochain, les hausses vont continuer pour 4,5 milliards. Ainsi en 2015 : prorogation de la surtaxe sur l’impôt sur les sociétés, non-déductibilité de certaines taxes, auxquelles il faut ajouter les taxes pour financer les transports en Ile-de-France,  taxe de séjour, taxe sur le diesel,, réintégration du temps de pause dans les allégements de charges…  sans compter avec les aléas de la fiscalité locale. En contrepartie, les entreprises n’ont pas touché encore grand-chose du CICE et le "pacte de responsabilité" n’entrera en ligne de compte que l’an prochain. On en sera à quelques 9 milliards de versés : on est loin des 40 milliards annoncés. Difficile dans ces conditions d’attendre un impact du pacte avant la fin du quinquennat. Trop tard, trop peu !

TVA : Il manque 25 milliards. Les données datent de 2012, mais le principe reste le même. Selon une étude de la commission européenne, le manque à gagner annuel de la France se monterait à plus de 25 milliards d’euros. C’est l’écart entre les recettes réellement constatées et ce qui aurait dû théoriquement rentrer, si la législation avait été parfaitement respectée. Cela représente 18% des 142,5 milliards de TVA versés. Une paille !  Cette somme permettrait à elle seule à la France de réduire d’un coup son déficit de plus d’1 point de PIB et donc d’atteindre les 3% fatidiques exigés par le traité. La France fait moins bien que la Bulgarie ou la Grèce ! 10 milliards proviennent de la fraude à la TVA (par le système du carrousel entre plusieurs entreprises, on peut percevoir le remboursement d’une taxe qui n’a jamais été acquittée dans un autre pays de l’union), mais il y a d’autres procédés comme les sociétés éphémères, par exemple.  En cause aussi, la complexité du système qui multiplie les erreurs de taux.

Japon : la récession est plus profonde qu’annoncée. Le recul s’établit à – 1,9% en rythme annualisé contre 1,6% en estimation.

Portugal : le pays rejoint l’Espagne dans le club du retour à la croissance. Après + 0,9% cette année, la prévision s’établit à 1,5% du PIB pour 2015 grâce à une accélération des exportations. En 2015, le pays aura un déficit de 3,3% du PIB.

Etats-Unis : 2014 sera une année record pour la création d’emplois avec 224 000 de plus chaque mois en moyenne. En novembre, le nombre s’établit à 321 000, un record ! Heureux pays qu’on envierait presque !

Pétrole : l’Arabie Saoudite a décidé de casser la concurrence du pétrole de schiste. Le baril de brent est passé sous les 65 $ (on retrouve les cours de 2009). A ce prix-là, le pétrole extrait aux Etats-Unis n’est plus rentable (seuil à au moins 90 $ le baril). Mais la guerre met sur la paille des pays comme le Vénézuela dont l’économie s’effondre. Les émirs n’en ont cure. Et si l’Europe en profitait pour se refaire une santé ? Le malheur des uns ne fait-il pas le bonheur des autres.

 

 


ENTRE UN ET DEUX SIECLES DE RETARD MENTAL …

Rose brisée

La loi Macron est sur le point de déchirer à nouveau le groupe PS à l’Assemblée et n’est pas votable en l’état, entend-on, et pas seulement de la part des « frondeurs ». Grave problème, elle prévoit, entre autre, de donner la faculté de travailler 12 dimanches par an ; le PS dit 7, pas plus. Débat dérisoire. Car cette loi, dont on voudrait nous faire croire qu’elle est décisive pour la croissance, n’est pourtant qu’un filet d’eau tiède et un lamentable fourre-tout dans la politique de relance par l’offre souhaitée, parait-il, par l’exécutif. Mais voilà, la gauche dont le PS, est et reste farouchement contre toute politique de l’offre. Les Etats-Généraux du PS réunis à Paris à la fin de la semaine dernière ont abouti à ce constat pitoyable : unis, mais archaïques jusqu’au bout. La « Charte pour tous » psalmodie 35 fois le mot « socialiste » comme pour se rassurer, mais résonne comme une cloche, dans le vide. Le fond n’est jamais abordé. De quoi donner le « bourdon ». Et avec 60 000 adhérents actuels, le pari des 500 000 lancés par le chef à la tribune relève des paris hollandais : perdu d’avance.

La lutte contre les inégalités.

C’est le leitmotiv de Cambadelis, ci-devant Premier Secrétaire. C’est sur ce thème que « l’unité » est sauvegardée. En apparence. La guerre interne ne fait que commencer ! Tiens donc, après deux ans et demi d’assommoir fiscal et de « haro » sur les riches, les inégalités n’ont pas reculé ! Le pire, c’est que c’est vrai. Comme quoi, la solution ne passe certainement pas par l’impôt. Car la plus grande des inégalités, c’est celle créée par le chômage, contre laquelle  nos dirigeants ne font rien de ce qu’il faudrait faire, bloqués qu’ils sont dans le piège des « droits acquis ». La faute à un logiciel de pensée qui en est resté aux fariboles de la lutte des classes pour les plus modernes, quand ce ne sont pas les élucubrations babouvistes ou les délires robespierristes pour les plus « archéos ». Karl Marx avait l’excuse de vivre avec devant lui une société autrement plus violente que la nôtre, et son analyse de la lutte des classes s’appuyait au moins sur une réalité difficilement contestable d’exploitation ouvrière. Son œuvre a compliqué la vie du capitalisme mais a eu le mérite de l’obliger à évoluer. Si bien qu’aujourd’hui plus personne ne conteste l’économie de marché. Même les communistes chinois s’y sont mis. Et ils ont même des milliardaires, ce qui ne choque apparemment pas nos gauchos locaux ! Au-delà, qui ne voit que la course à l’égalité mène partout dans le mur en aggravant les inégalités avec un nivellement par le bas : l’école en est un bon exemple.

La croissance en panneLe problème de la gauche, c’est sa vision étriquée.

L’idéologie se heurte au mur de la réalité. Le choc est rude et cette dernière est sans pitié. Sa politique d’ajustement par l’impôt en faisant payer les riches et les classes moyennes supérieures, non seulement n’a pas réduit les déficits ni la dette, mais continue de les creuser. La gauche ne voit la croissance que par le moteur de la consommation populaire, sans voir que les produits  que nous consommons sont importés. En réalité, c’est par l’investissement, l’innovation,  la compétitivité à l’export que nous avons des chances de retrouver une croissance et donc de l’emploi. La gauche vit sur une croyance erronée : celle qui consiste à attribuer le manque de croissance à une politique d’austérité… qui n’a pas été menée dans notre pays. Un comble : démonstration faite en s’appuyant sur l’exemple des pays européens au sein de l’Union qui eux, l’ont menée comme l’Espagne, et renouent avec la croissance aujourd’hui ! Mais parmi les socialistes, combien viennent de l’entreprise ou en ont la culture, la connaissance du fonctionnement et des ressorts économiques ? Bien peu. Leur bassin de recrutement, c’est la fonction publique. Il ne faut donc pas s’étonner s’ils fonctionnent à l’envers !

Leur obsession du « social » tue l’économie.

Les socialistes font du progrès social leur priorité. Mais qu’est-ce que le progrès social sinon ce que l’on peut redistribuer une fois la richesse produite. Ils font l’inverse : ils redistribuent, via l’impôt et les taxes, sans se préoccuper de produire la richesse qui le permet. Et comme elle ne suffit pas, ils empruntent. C’est ce mécanisme qui a fini par ruiner notre économie. Le poids des charges (47% du PIB de prélèvements en tout genre) obligent nos entreprises à courir avec un boulet énorme à chaque pied. C’est ce mécanisme qui a tué  en partie le moteur de nos exportations, principal facteur de richesse, et anémié l’investissement, l’autre principal moteur, créateur des emplois. C’est enfin ce mécanisme qui nous a amenés à avoir une dette énorme dont les intérêts obèrent les marges de manœuvre de l’Etat. Et au bout du compte, on fait fuir les riches, on a toujours plus de pauvres qui coûtent toujours plus. La spirale infernale.

Chômeur proL’Etat peut tout : un mythe.

L’Etat peut de moins en moins, d’autant plus qu’il est obèse. Avec la gauche, on a renforcé l’économie administrée qui pesait déjà trop. Au lieu de baisser les charges des entreprises par un mécanisme simple et direct, immédiatement applicable, on invente une usine à gaz qui oblige à déclarer à l’Etat sur la base d’une prévision d’activité à venir pour obtenir une réduction d’impôts à terme sur laquelle on peut percevoir une avance … Et on s’étonne que ça ne marche pas vraiment ! Voilà un bon exemple de conception erronée des rouages de l’économie. Il en va de même du « pacte de responsabilité » par lequel on veut bien donner de l’aide aux entreprises mais en échange de contreparties en emplois. Comme si un patron pouvait s’engager avant même d’avoir réalisé le chiffre d’affaires qui permet une embauche ! Quelle méconnaissance de la vie des entreprises ! Et le résultat est que ça ne marche pas, donc c’est de la faute des patrons, ces mauvais joueurs.  Commençons donc par supprimer les 35 heures, ça permettra à l’Etat de récupérer 25 milliards par an d’aides pour les maintenir alors qu’il n’y a pas un sou vaillant dans les caisses. Laissons vivre les entreprises, elles n’auront pas besoin d ‘aides si on leur rend la liberté. Le fait que 155 députés demandent la renationalisation des autoroutes en est un autre exemple. D’abord on n’a pas d’argent  pour réaliser cette chimère, ensuite quel signal de défiance on envoie aux investisseurs ! Enfin, est-ce bien à l’Etat de gérer des autoroutes ?

La gauche exemplaire : tu parles !

Si au moins, ces gens-là se comportaient en modèles de vertu. Prompts à donner des leçons, à hurler à la prévarication ou au népotisme quand il s’agit de leurs adversaires, on s’aperçoit qu’ils ne sont pas exempts de reproches comme en témoignent les nombreux cas de « camarades » pris la main dans le pot de confiture. De Cahuzac à Lamdaoui, la liste commence à être longue et même le chef de l’Etat peut être suspecté d’être en-dehors des clous. Clous qu’il a allègrement franchis en matière de mœurs. Ces gens-là disent se préoccuper des pauvres mais ils utilisent leurs fonctions pour vivre comme de grands bourgeois comme en témoigne l’appartement d’Arnaud Montebourg, 200 m2 dans les beaux quartiers et il n’est pas un cas isolé. Au point qu’aujourd’hui, on peut décerner à la gauche un double privilège : celui d’être à la fois ringarde et immorale !

Primaires-psLe monde change, pas elle.

La gauche française n’arrive pas à faire son aggiornamento. Elle avance par petites touches, semble évoluer vers une sociale-démocratie moderne, mais l’approche d’un congrès ou d’une échéance électorale la ramène invariablement vers sa gauche radicale. En France, le PS ne peut pas gagner sans les voix de celle-ci. Du moins c’est ce qu’on y pense généralement. Et pourtant c’est une erreur. Depuis 2012, toutes les élections montrent que l’effondrement des voix du PS ne profite à aucun parti de gauche ni aux verts. Mais au FN ! Encore dimanche dernier dans la partielle de Troyes. Le monde est ouvert au commerce et la France ne peut s’y soustraire. Elle doit donc affronter la concurrence des autres pays. La gauche voudrait l’économie de marché des bisounours, sans la concurrence, c’est ce qu’ils appellent « humaniser la mondialisation ». Mais ce monde-là n’existe que dans leurs chimères. Ils vomissent le capitalisme et l’accumulation de richesse. C’est pourquoi nos grands hôtels ont été vendus à des émirs ou à des Chinois. Et si nous avons encore quelques rares milliardaires comme Bernard Arnault, il va falloir les mettre sous cloche pour être sûr de leur conservation. Pourtant c’est grâce au capitalisme et aux échanges internationaux que la pauvreté  a considérablement reculé dans le monde depuis 25 ans. Cette réalité, ils ne la voient pas ; ils ne voient que nos pauvres de l’hexagone, dont ils prennent grand soin et qu’ils  fabriquent à tour de bras, à grands frais, avec leur politique erronée. Résultat : 84% des Français pensent que l’Etat les rançonne avec les impôts, et la majorité de ceux qui n’en paient pas (56%) les considère même comme une extorsion de fonds, ce qui est dramatique comme sous-produit de l’assistanat. Parmi les plus attardés, on trouve évidemment toute la gauche radicale : les Besancenot, Mélenchon, le PC, rejoints par l’aile gauche du PS avec Hamon et les Verts comme Duflot. Ceux-là en sont encore au XIXème siècle. Les plus ringards du PS n’ont pas franchi le cap du XXIème siècle, ils sont menés au sein du parti par Martine Aubry : esprits formatés incapables de voir la réalité, ils ont pourtant vécu les virages successifs de la gauche au pouvoir depuis 1983, vers une compréhension plus moderne de la société. Mais rien n’y fait, Au pouvoir, ils sont incapables de mettre en accord l’idéologie avec les exigences de l’efficacité gouvernementale. Il suffit de voir les difficultés qu’ils font à Emmanolito Macron ou à Manolito.

La gauche est-elle morte ?

Après avoir tout gagné jusqu’au Sénat, avoir tenu presque toutes les grandes villes, plus de la moitié des Conseils Généraux, toutes les Régions moins deux, la gauche est en train de tout perdre. Partout en Europe, les sociaux-démocrates sont à la peine et obligés de gouverner avec des alliances souvent avec les Chrétiens démocrates, c’est-à-dire la droite.  Comme en France, notre tradition et notre système électoral rend impossible un tel rapprochement, c’est à une dégelée monumentale que la gauche va être confrontée en 2015 et 2017. C’est le paradoxe de notre époque. La crise fragilise les partis dits de « progrès » au profit des « conservateurs ». Pourtant, ce clivage n’est qu’une vision très artificielle. C’est en fait la crise des Etats providence confrontés à la mondialisation qui rend obsolète ce modèle de société mûri au cours du XXème siècle. Celui du XXIème siècle est encore à inventer. Encore faut-il y être entré ! Mais évidemment la gauche n’est pas morte. Elle est moribonde électoralement à cause du désespoir qu’elle a engendré par les promesses intenables de François Hollande. Les électeurs sont toujours là. Ils se réveilleront le jour où on leur présentera un programme de progrès compatible avec la mondialisation. Il reste à inventer. En attendant beaucoup se tournent vers le FN qui leur tend le même piège.

 


ECOLE : LA GAUCHE « M’A TUER » !

 

Panneau école

Dernier avatar d’une longue suite d’erreurs et d’aveuglements : le Conseil supérieur des programmes préconise l’abandon des moyennes, ces « calculs artificiels », donc des notes. Non pas que je sois nostalgique de la notation sur 20, encore qu’ayant à peu près tout expérimenté au cours de ma carrière  j’y sois revenu parce que c’était la plus efficace, mais je vois dans cette étape une volonté d’abandon de toute évaluation. Et c’est là que le bât blesse.  On nous dit qu’il faut abandonner « l’évaluation-sanction » au profit d’une « évaluation bienveillante ». Le discours est dans les tuyaux depuis le début du quinquennat et les trois ministres qui se sont succédé ont suivi la même trajectoire. C’est évidemment une démarche démagogique : dans notre société, il ne faut surtout pas « stigmatiser ». Les mauvaises notes sont traumatisantes, donc pas de notes !

Mais quelle école veut-on ?

Les résultats obtenus par la « fabrique du crétin » pour reprendre l’expression chère à Brighelli ne sont pourtant pas encourageants. On a beau simplifier les programmes au point de les rendre simplistes, on a beau abaisser les exigences, franchir à la baisse les seuils qui permettent d’obtenir les parchemins,  le sentiment est que les élèves, aspirés vers le fond par une spirale sans fin ou le laxisme le dispute à la paresse intellectuelle, les performances du système éducatif ne cessent de se dégrader. Tout étant lu à l’aune des critères sociaux, au nom de la solidarité, on a supprimé en septembre les « bourses au mérite ». Comment comprendre qu’on  justifie la solidarité par la non-reconnaissance des mérites d’étudiants remarquables aux origines modestes Il faut s’appeler Vallaud-Belkacem pour proférer de tels sophismes. A croire que ces derniers avaient eu le grand tort d’obtenir une mention TB au baccalauréat ! L’école d’aujourd’hui est malade d’un aveuglement idéologique où tout est mesuré à l’aune du social et du psychologique. On tourne le dos à l’école du mérite. Trop ringarde !

La construction démocratique des élites.

Il faut revenir aux fondamentaux de la République. Et d’abord commencer par considérer que l’école est un lieu de travail pour les enseignants et les élèves. Contrairement à ce qui est affirmé, les notes ne sont pas des sanctions, les cours sont des passages obligés et ils ne sont pas forcément « magistraux », le redoublement n’est pas une brimade et il existe des arguments objectifs qui conduisent à le proposer à un élève en difficulté. Un professeur n’est pas un animateur, il est là pour transmettre un savoir qu’il a acquis (du moins on l’espère) et qu’il entretient.  Sa tâche est de conduire l’étudiant à l’apprentissage du raisonnement avec des connaissances,  et à partir de là au développement d’une pensée. Il est là pour vérifier l’acquisition de ces capacités qui demandent du temps et des efforts. J’expliquais souvent à mes élèves que ce qui laissait les meilleurs souvenirs dans une vie, c’était de fournir des efforts pour surmonter une difficulté et d’y parvenir. Bien meilleurs que ceux laissés par ce qui est obtenu facilement. C’est la multiplication des mécanismes de raisonnement mis en œuvre dans les différentes disciplines qui forge l’intelligence. Et personne ne prétendra que les talents sont égaux. Le métier d’enseignant, et c’est ce qui en fait la richesse, consiste à s’adapter en permanence aux performances variables d’un individu à l’autre. Cela s’appelle la pédagogie. Notre école est gratuite et ouverte à tous. Chacun peut y réussir. Encore faut-il que ce soit la mission confiée au personnel éducatif.

L’ascenseur social.

Jamais l’école n’a autant échoué dans sa mission de promotion du savoir et des compétences. On confond égalitarisme  et égalité. C’est au nom d’un égalitarisme aveugle et malsain qu’on tire tout le monde vers le bas. L’école n’est pas le substitut d’une politique sociale en se construisant sur les inégalités qui s’y reflètent forcément. C’est le meilleur moyen de la tuer. Si on avait un corps enseignant qui croyait vraiment à sa mission, et si on n’empêchait pas les profs de faire correctement leur métier à coups de circulaires absconses, on n’aurait pas autant de « décrocheurs », d’élèves lâchés dans la vie active sans aucun diplôme, et de mômes sans repères au point de partir faire le djihad. Quelle formidable signature d’échec de la République !  C’est au nom de l’égalité, que l’école républicaine doit donner plus à celui qui a moins : cela s’appelle l’égalité des chances ! Mais en échange, elle a droit d’exiger effort  et assiduité, respect des maîtres et des lieux. Ce n’est que lorsque l’école est l’école, c’est-à-dire qu’elle transmet des connaissances et permet de construire des raisonnements, qu’elle est efficace pour corriger les inégalités sociales. Le temps reviendra des « hussards de la République ». Le plus tôt sera le mieux !

 


CONSTRUCTION : DESCENTE EN ENFER !

 

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En 2011, dernière année du quinquennat Sarkozy, il s’était construit 420 000 logements en France, malgré la crise. Pour faire plus généreux, le candidat de la gauche (rappelez-moi son nom ?), avait promis 500 000 logements par an ! Mais ça, c’était avant. Avant son élection et la funeste loi Duflot.  Grâce à la dame aux épaules carrées, dont on connait le culot mais l’esprit étroit, les investisseurs comme les particuliers ont déserté le marché. Résultat : du jamais vu ! Cette année, on va battre un record : moins de 300 000 logements seront construits, 268 000 exactement si on excepte les travaux sur les bâtiments existants. Proportionnellement à la population actuelle, la production de logements neufs est quasiment tombée au niveau de celle de la fin des années … 1940.

L’activité touche le fond, s’il y en a un !

Les mises en chantier n’ont cessé de reculer depuis 2012, et encore de 5% supplémentaires entre août et octobre. L’activité du bâtiment touche au fond. La crise touche tous les segments du marché, constructeurs de maisons individuelles comme promoteurs immobiliers qui vendent en lotissements. La situation est grave car elle impacte le tissu des entreprises qui ferment les unes après les autres avec ses conséquences sur le chômage. En 2013, 25 000 emplois directs ont été détruits et encore 7500 cette année. Ce sont des emplois à faible qualification non délocalisables, dont la France manque cruellement. La répercussion sur la croissance est de pratiquement ½ point ! La pénurie de biens immobiliers disponibles s’accentue, notamment dans les zones tendues comme l’Ile-de-France, et empêche une baisse des prix, malgré l’atonie du marché.

Le sauvetage tarde.

Le gouvernement vient de décider de débloquer 80 millions d’euros pour soutenir le secteur. Une goutte d’eau dans la mer. Depuis le début de l’été, Manolito est à la manœuvre pour essayer de relancer l’activité. Plus de 50 mesures ont été décidées, notamment pour détricoter les effets néfastes de la loi Duflot, mais pratiquement aucune n’est entrée en application, soit que les décrets ne sont pas parus, soit qu’elles aient été neutralisées à l’Assemblée, bref, plus de la moitié n’entreront pas en vigueur avant juin 2015 … Cherchez l’erreur !

Et pourtant, jamais les conditions de financement n’ont été aussi favorables. Confrontés à une demande de plus en plus faible, les promoteurs ne cessent d’ajuster leur offre à la baisse. Et ce n’est pas la politique menée par la maire de Paris, qui préempte à tout va pour transformer des logements des catégories moyennes en HLM, qui va rassurer les futurs acquéreurs.

Quand le bâtiment ne va pas, rien ne va !

Il est urgent d’intervenir pour sauver ce qui peut encore l’être. Notamment du côté des entreprises. On aura l’air malin quand nous manquerons d’établissements pour faire face à la demande, quand la reprise sera là, ce qui arrivera un jour, inévitablement.  D’abord, il faut abroger la loi Duflot, qui est un tissu d’inepties idéologiques, tissé pendant  deux ans pour étouffer le secteur. Ensuite, il faut continuer de desserrer l’étreinte sur le foncier, notamment dans les grandes agglomérations où le manque de terrains se fait le plus sentir et où la résistance est la plus forte. Enfin, il faut se concentrer sur le bâtiment utile. La France s’est couverte de résidences à moitié vides par l’effet d’aubaine de l’empilement des dispositifs d’aide à l’investissement locatif, avec en corollaire des moindres rentrées fiscales et la ruine de dizaines de milliers d’épargnants.

Une relance par l’efficacité énergétique.

Il existe un filon pour relancer l’activité et qui va dans le sens de la transition énergétique. Il faut privilégier un grand programme d’efficacité énergétique sur les maisons, les logements, les bureaux qui absorbent le tiers de la consommation française d’énergie. Les techniques sont connues, les financements innovants sont sur la table, et le tout peut s’inscrire dans le projet européen de relance de l’investissement du président de la commission européenne, Jean-Claude Junker. Pour le bâtiment, il faut de l’investissement utile, à long terme. Il faut aussi arrêter de tracasser les entreprises avec des normes de pénibilité indéchiffrables et les investisseurs avec des taux d’imposition dissuasifs.

Y’a plus qu’à !

 


LA SEMAINE D’ARCHIBALD

 

Archibald en colère

Tout baigne. A l’UMP, le patron est de retour. L’organigramme de l’équipe est pratiquement bouclé, moins d’une semaine après l’élection. Nicolas Sarkozy a mis les bouchées doubles et n’a pas lésiné sur les rendez-vous pour établir l’unanimité. Au moins de façade pour l’instant. La suite dira si la « paix des braves » tiendra jusqu’à la primaire.

Cinquième colonne ? Le prêt russe au FN ne serait pas si innocent que ça. Non seulement la structure du parti mime celle du PC stalinien avec son « comité central », mais tout comme lui, le voilà financé par Moscou. Le FN ne serait pas le seul parti populiste en Europe a bénéficié des largesses poutiniennes. De là à penser que le Kremlin se sert d’eux pour déstabiliser l’Europe…  Merci les patriotes !

Chinoiseries. Ce n’est pas bien de vendre les autoroutes, mais on vend les aéroports. Il parait que c’est pas pareil. Il n’empêche, l’aéroport de Toulouse passe sous pavillon chinois. Des esprits malins disent que ce n’est pas un choix du hasard. Toulouse et l’aérospatiale, avec des chinois tout près, très intéressés, … Ah ben non, ils vont tout de même pas espionner notre aéronautique !

Antisémitisme. L’agression violente d’un couple juif est emblématique de la montée de l’antisémitisme en France. Aussi Valls et Hollande appellent à juste raison à la mobilisation. Mais en même temps, la majorité de gauche vote à l’Assemblée nationale une motion de reconnaissance symbolique de l’Etat palestinien. Cherchez l’erreur.

Petit cachottier. J’ai cru entendre hurler contre les « retraites chapeaux, il n’y a pas si longtemps. Aujourd’hui on apprend par « Marianne » que « Pépère » se préparerait une retraite confortable de 35 000 € par mois. Tout simplement il continue de cotiser dans son corps d’origine, la Cour des Comptes, ce qui est interdit aux ministres. Ben voyons ! Certainement un « oubli »…

Tant qu’on a la santé. Il ne faudra pas tomber malade pendant les fêtes. Par la grâce d’une loi concoctée par l’incomparable Marisol, les urgentistes seront en grève illimitée dès le 20 décembre, les médecins généralistes du 25 au 31 décembre, ce que d’aucuns appellent la grève « Megève », et les cliniques privées, qui sont privées de convergence tarifaire, en grève illimitée dès le 6 janvier… Tout va très bien Madame la Marquise !

Où qu’tu crèches ? A la belle étoile ! Au nom de la laïcité, le Conseil Général de la très chrétienne Vendée s’est vu intimer l’ordre par le tribunal administratif de démonter la crèche qui décorait traditionnellement le hall de l’institution pendant la période des fêtes de fin d’année. Dura lex, sed lex : 1905 oblige. Sur le fond, la démarche est fondée. Encore que la loi prévoit des exceptions liées notamment aux traditions chrétiennes de notre pays. Alors va-t-on supprimer les sapins avec leurs étoiles, interdire les santons en Provence, les Pères Noël dans les écoles maternelles… Entre communautarisme et neutralité, la laïcité est compliquée à appliquer surtout si on veut en faire une religion !

Serpent de mer. Il faut supprimer les notes pour ne pas stigmatiser ces pauvres petits. Dans ma carrière, j’ai tout essayé comme système : les notes, les couleurs, les lettres, pour finalement… revenir à la notation sur 20. L’important c’est que l’évaluation soit précise, compréhensible par son barême et équilibrée. Mais ce qu’il faut surtout voir derrière cette résurgence soixante-huitarde, c’est le refus du classement et de la sélection au nom de l’égalitarisme. Triste monde où l’élève en difficulté n’a plus l’opportunité d’admirer le brillant. D’ailleurs ce dernier se cache, puisque « intello » est devenu une insulte !

 

 


SAPIN L’APOTHICAIRE

Sapin


Il manque 6 milliards : y'a comme un défaut !

On se croirait dans un dessin animé de Tom et Jerry. Tom court après la souris avec son maillet pour l’assommer, mais à chaque coup, Jerry est hors de portée. Il en est ainsi des rentrées fiscales. Plus j’assomme, moins ça rentre. Voilà donc qu’on constate un trou de six milliards dans les recettes de 2014, malgré la hausse. L’expérience de 2013 n’aura donc pas suffi (5 milliards en moins), et de mauvais augure pour 2015 alors que le produit de l’impôt est censé augmenter de 1,2 milliard.

De plus, l’administration fiscale s’avère incapable d’expliquer cet affaissement du produit de l’IR. Moi, j’ai ma petite idée là-dessus : les comportements qui ne rentrent pas dans les données des ordinateurs de Bercy. C’est une belle illustration de la théorie de Laffer, selon laquelle l’impôt excessif tue l’impôt. En cause : la mobilité des revenus du capital, les stratégies d’évitement, les réductions volontaires d’activité pour ne pas franchir certains seuils d’imposition (mauvais pour l’emploi, évidemment), hausse du travail au noir, contribuables s’installant à l’étranger…  C’est le cercle vicieux de l’enfer fiscal.

L'impôt tue l'impôt.

Et le phénomène a toutes les chances de se reproduire l’an prochain. De quoi mettre par terre la croissance anticipée à 1% et les prévisions de croissance des recettes dans le budget. On peut craindre l’effet récessif sur la consommation de la suppression de la 1ère tranche de l’impôt sur le revenu par l’effet de concentration qui va se produire sur les foyers qui resteront assujettis. En 2013, 10% des foyers fiscaux (3,67 millions) ont payé 67% de l’IR. Mieux, 1% des foyers (367 000) se sont acquittés de 30% du total. Ce qui rend l’édifice de l’impôt sur le revenu très fragile. Un ménage sur 1 000 (36 700) a réglé 10,4% de la facture totale. Il suffit qu’ils partent ailleurs, bonjour les dégâts ! Au total, seuls 17 millions de foyers fiscaux sur 36,5, paieront l’IR en 2015, soit moins d’un foyer sur deux.

La suppression de la première tranche va bénéficier à 9 millions de foyers fiscaux pour un coût de 3,2 milliards d’euros. Pour compenser, il faudra donc une augmentation  de 4,4 milliards sur les quelques 17 millions de cochons de payants qui continueront de s’en acquitter. Pas d’augmentations d’impôts qu’il avait dit le pingouin ! A nouveau, certains chercheront à y échapper. Forcément !

Une comptabilité d'apothicaire.

Alors les nouvelles prévisions que notre apothicaire national nous livrent aujourd’hui, comme par magie, sur la réduction des déficits de la France qui seraient largement en-dessous des 3% en 2017, font franchement rigoler la galerie. Il a vu ça dans une boule de cristal. Je n’entre pas dans le détail qui permet d’étayer la trajectoire, digne d’un inventaire à la Prévert  tellement c’est fantaisiste. Personne ne peut plus croire de telles billevesées, des prophéties que l’homme-aux-socquettes-rose voudrait auto-réalisatrices mais qui n’ont aucune chance de se concrétiser dans le contexte actuel.

Par contre, notre pays prévoit d’emprunter l’an prochain 180 milliards d’euros. Un contrepoint qui n’est pas que du hasard. C’est le seul à augmenter son besoin de financement en Europe et on sait pourquoi. Tous les autres sont sur la pente descendante. Mais, pourquoi s’en priver, nous dit-on, les taux d’intérêts n’ont jamais été aussi bas. Pourquoi faire des efforts ?

Pas de confiance, pas de croissance.

Pendant ce temps, la consommation recule, affaiblissant du même coup les recettes de TVA déjà plombées par la faible augmentation des prix. Mais si la consommation recule, il y a bien une raison : revenez au début de l’article, vous comprendrez. Tout est lié. La croissance, ce n’est pas de la magie, ça se construit méthodiquement en créant la sécurité fiscale, la modération des prélèvements et la capacité à se projeter dans l’avenir. Cela porte un nom : la confiance.

Tiens, en novembre, le chômage a reculé… en Espagne. Presque 300 000 chômeurs de moins en un an. Cherchez l’erreur !

 

 


LA BAUDRUCHE LE PEN

Marine Le Pen

Dopé par un scrutin, faussé par la faible participation, celui des Européennes, le Front National est crédité d’une audience artificielle qui, comme les fois précédentes, sera démentie par les élections suivantes. Cela ne veut pas dire qu’il ne soit pas à un niveau plus élevé qu’autrefois. L’action de Marine Le Pen, grâce à son discours caméléon, à droite : regardez l’immigration, à gauche : voyez mon programme social, a réussi à agréger à quelque 10% de transfuges de droite, 10% de mélenchonistes et 12% de transfuges de chez Hollande. Cela lui a donné un avantage certain qui l’a fait monter dans les études d’opinion, d’autant plus qu’elle était face à un double vide : celui du pouvoir actuel et celui créé par l’absence de leadership à droite. Le retour de Nicolas Sarkozy, c’est la fin de la fête pour la Shinzo Abe en jupons.

La baudruche va se dégonfler.

Pour de multiples raisons. Marine Le Pen aura du mal à rester sur la crête actuelle qui la fait surfer, selon les études d’opinion, entre 25% et 30% à un premier tour de présidentielle. Mais on n’est pas encore en 2017. La désespérance actuelle entretenue par la présidence déprimante de François Hollande et les mauvaises performances économiques qui se traduisent par la montée inexorable du chômage y sont pour quelque chose. Le paysage politique est en train de changer et elle a tout à craindre de la réorganisation de la droite et du centre. 2017, c’est demain, mais en vie politique et à la vitesse où se font et se défont les opinions, c’est dans un siècle.

Un discours qui se présente comme un gigantesque bazar.

Son nationalisme incantatoire, qui fait une utilisation électoraliste de la poussée migratoire et de l’angoisse identitaire, se complait dans le registre contestataire. Le Front National soulève plus de difficultés qu’il ne propose de solutions. On reste sur la ligne traditionnelle d’une droite nationaliste incapable de proposer des remèdes crédibles, par manque d’expérience du pouvoir ou par insuffisance de connaissance concrète des dossiers.  Marine Le Pen y ajoute une phraséologie de gauche, démagogue, vaguement laïcarde par son islamophobie, et dont les accents cégétistes sont très proches des rodomontades de M. Mélenchon.

L’illusion de la potion magique.

Il faut lire l’interview  de Marine Le Pen dans Le Figaro : on y découvre des réponses stupéfiantes de facilité et de naïveté, quelques vérités du genre « seul l’emploi fera baisser les déficits et la dette » au milieu d’un océan d’assertions gratuites et de certitudes toutes faites dont on peut douter  du réalisme. Son raisonnement qui consiste à passer par la monnaie reprend le schéma du premier Ministre japonais, Shinzo Abe, ce faucon de droite en matière de politique étrangère et de gauche en matière économique et sociale. Le parallélisme est tentant. Celui-ci a cru qu’en inondant son pays de Yens, il allait relancer son économie. C’est un formidable flop auquel il doit faire face. Une leçon que la patronne du FN devrait méditer et faire étudier par son Philippot de service. Une leçon surtout qu’il faut enseigner à tous les Français séduits par ses arguments. Dévaluer la monnaie, c’est peut-être la facilité, mais ce n’est surtout pas la potion magique.

Des propositions outrancières sur l’Europe

La nouveauté c’est que désormais, elle ne se contente plus d’une sortie ordonnée de l’euro, elle propose de tourner le dos purement et simplement à l’Union européenne, pour restaurer quatre souverainetés qu’elle juge essentielle : territoriale (illusoire si elle croit endiguer par ce moyen l’immigration clandestine), monétaire (avec un retour au Franc et à la planche à billets de triste mémoire pour notre économie), législative (pourtant l’Europe est à l’origine de nombres d’avancées dans notre législation), et économique ( totalement illusoire tant les économies de l’union sont imbriquées les unes dans les autres). Un discours de souveraineté que plus de 2 000 milliards de dette devrait rendre beaucoup plus humble. Les mots ne sont pas suffisants pour changer les réalités.

Un moralisme incantatoire et antiparlementaire qui oscille entre poujadisme et pétainisme.

Le peuple vertueux et les élites corrompues sont des raccourcis faciles qui surfent sur la confusion des registres, la perte des repères, les peurs  et le désespoir. Il est toujours facile d’ironiser sur les « affaires » ou sur les banques qui se gavent. L’actualité, bonne fille, fournit toujours le « bon exemple » qu’on peut mettre en exergue. Le principe de généralisation fait le reste. Encore faudrait-il être exemplaire avant de donner ce genre de leçons.

Un parti qui montre ses biscotos  mais aux pieds d’argile.

Le FN s’est montré sous son vrai jour : la propagande nous vend le « premier parti de France ». Il a soi-disant 80 000 adhérents (quand l’UMP en compte encore 260 000 malgré ses vicissitudes) mais seulement 20 000 votent pour élire une présidente sans concurrents. Cherchez l’erreur. Et en interne, il y a conflit entre la ligne « traditionnelle » marquée « Le Pen » incarnée par Marion Maréchal, et la ligne moderno-gaucho-néo-gaulliste-fourre-tout de Florian Philippot. Croire que l’extrême-droite est monolithique est une billevesée. Elle a toujours été traversée de courants concurrents dont l’agrégation est toujours conjoncturelle. Un peu comme l’extrême gauche.

Le retour de la droite républicaine en première ligne.

Face à la stratégie « passe-muraille » et attrape tout de Marine Le Pen, la droite à une bonne carte à jouer. D’autant plus que l’électorat frontiste n’est pas encore figé. Nombre d’électeurs reviennent déjà dans le giron républicain, effrayés qu’ils sont par la gauchisation des propositions qu’ils savent irréalistes, tant sur le retour de la retraite à soixante ans que sur l’augmentation alléchante du SMIC. Une UMP réorganisée aura beau jeu de dénoncer le tropisme prorusse, le bilan controversé des maires du FN, les dérapages du père, l’ineptie d’un programme économique fourre-tout. 

Les ides de mars constitueront l’épreuve de vérité

Il ne suffit pas d’affirmations péremptoires qui correspondent à des fantasmes pour en faire des réalités. Avec les Français, la méthode Coué a ses limites. En mars, auront lieu les élections cantonales. Des élections qui exigent un enracinement et des réseaux pour présenter des candidats crédibles que le parti frontiste n’a pas, un corps de militants pour faire campagne plus à la mesure des 260 000 adhérents de l’UMP. Ces élections, en outre, à cause du nouveau découpage seront éminemment politiques, à l’inverse des consultations précédentes. Bref, c’est en mars que la baudruche Le Pen, telle la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf, va commencer à se dégonfler.

 


SUPPLIQUE POUR LE DEPART DE HOLLANDE AVANT L’HEURE

Hollande pit


Chaque jour qui passe apporte son lot de catastrophes, en tout genre : sociale, économique, et maintenant naturelles. A croire que le ciel fâché s’est mis de la partie. Pour un quinquennat placé sous le signe de la douche présidentielle, il faut voir dans l’éclair qui frappa l’avion présidentiel se rendant chez Angela Merkel, un signe prémonitoire des catastrophes qui s’amoncellent depuis.

Je vous en prie, partez monsieur le Président.

Mille chômeurs de plus par jour, cela devrait suffire à vous en convaincre. Pensez à tous ces malheureux que votre politique jette à la rue, sans travail, faute d’avoir le courage de prendre les décisions courageuses qui relanceraient nos entreprises. Pensez à ces séniors qui n’ont jamais été aussi nombreux à rechercher un emploi introuvable. Pensez à ces milliers de jeunes que vous laissez jeter sur le marché du travail sans aucun diplôme, comme si des profs supplémentaires pouvaient changer la donne. Vous préférez leur proposer des emplois fictifs qui débouchent sur le vide et sont autant de cautères coûteux sur une jambe de bois.

Je vous en prie, partez Monsieur le Président.

Les chefs d’entreprises sont dans la rue. Après les notaires et les pharmaciens. Et bientôt les médecins fermeront leur cabinet et en janvier les cliniques privées seront en grève illimitée. Les buralistes sont exsangues, les artisans au bout du rouleau, les TPE mettent la clé sous la porte, tous étouffés par la bureaucratie et écrasés par vos impôts. La France se défait par tous les bouts. Il n’y a que la fonction publique qui reste immobile, que vous protégez bien dans ses statuts privilégiés. Vous dites gouverner au nom de la justice, mais c’est l’injustice partout qui s’établit.

Je vous en prie, partez Monsieur le Président.

Votre gouvernement se révèle incapable d’honorer la signature de la France. Nos partenaires européens sont excédés par votre pusillanimité. La commission est obligée de menacer et vous donne 100 jours pour rectifier un budget 2015 qui ne respecte pas les engagements pris. L’ampleur du déclin de la France est démontrée et ses causes identifiées : perte de compétitivité que votre action a aggravée, chômage provoqué par la rigidité et le coût du travail que vous répugnez à réformer, dérives des finances publiques que vous ne cessez d’aggraver malgré les discours contraires.

Je vous en prie, partez Monsieur le Président.

La confiance sur laquelle vous vouliez bâtir le redressement du pays s’est transformée en profonde défiance. Votre popularité en atteste. Le lien avec la France profonde est rompu. Sans confiance, rien ne se fera. Tant que vous serez là, elle ne reviendra pas. Vous avez trop menti. Menti à la gauche, menti aux patrons, menti à tous les Français avec vos promesses intenables et vos paris stupides. Vous jetez nos concitoyens désespérés dans les bras du Front National avec lequel vous jouez, croyant affaiblir la droite. Vous jouez avec le feu.

Je vous en prie, partez Monsieur le Président.

Le temps presse, nous ne pouvons attendre la fin de votre mandat pour entamer les réformes nécessaires à la survie de notre pays qui est devenu un risque majeur pour lui-même, pour nos partenaires européens et même pour la sortie de crise de l’économie mondiale. Mais non, vous vous cramponnez. Vous passez votre temps à parader à l’étranger, utilisant le moindre prétexte pour fuir l’hexagone qui vous exècre. Cela faisant vous participez, par vos dépenses, au creusement, un peu plus chaque jour, du trou dans lequel la France s’enfonce. Il parait que votre grande préoccupation consiste à submerger de textos vos concubines, comme si vous n’aviez que cela à faire.  Manifestement, la fonction à laquelle vous avez prétendu vous dépasse. Alors laissez-là à d’autres qui n’auront pas de mal à être plus compétents que vous. Redonnez la parole au peuple.

Je vous en prie, partez Monsieur le Président, rendez ce service à la France, si vous l’aimez encore un peu !

A suivre : la baudruche Le Pen

 

 


ET MAINTENANT …

  Sarko tf1

 

Près de 60% d’adhérents qui se sont exprimés, des résultats approuvés par tous les candidats, une campagne digne qui s’est déroulée dans un esprit de respect mutuel et de franche compétition, l’UMP donne aujourd’hui une image qui fait oublier le précédent épisode et ses responsables peuvent se réjouir d’avoir réussi à passer le cap de cette élection interne avec succès. Il faut en remercier la direction collégiale de l’UMP assurée par les trois anciens premiers ministres et surtout Luc Chatel qui en a géré tous les aspects techniques.

Les voix se sont réparties sur les trois candidats. C’est la preuve d’une consultation véritablement démocratique. Les scores recueillis correspondent d’ailleurs assez bien aux aspirations diverses des Français qui militent dans le parti.

Nicolas Sarkozy a réuni  64,5% des suffrages. C’est bien et c’est sain.

C’est bien parce que certains ont pu rêver d’un résultat plébiscitaire comparable à celui de  sa prise de pouvoir en 2004, lorsqu’il avait obtenu 85% des voix. La conséquence en fut un véritable étouffement du débat à l’intérieur du parti pendant les années qui ont suivi jusqu’à la victoire de 2007. Si Nicolas Dupont-Aignan fait aujourd’hui bande à part avec son micro parti, c’en est une scorie qui perdure. Le score que Nicolas Sarkozy vient d’obtenir est un bon score : il est suffisamment ample pour lui donner l’autorité nécessaire afin de reconstruire l’UMP pour en faire un nouveau parti, et il lui donne la légitimité pour prétendre ensuite à d’autres ambitions.

C’est sain parce que ce résultat est le reflet d’une vie démocratique réelle au sein de notre famille politique. Il oblige le vainqueur à prendre en compte la partie importante des adhérents qui ont manifesté un désir de renouvellement en votant à près d’un tiers d’entre eux pour Bruno Lemaire, et ceux qui ont manifesté de l’intérêt aux idées défendues par Hervé Mariton.  Les trois candidats peuvent sortir de l’épreuve la tête haute. D’autant plus que la participation électorale est la meilleure jamais réalisée au sein d’une formation politique.

Il reste maintenant à mettre en œuvre la rénovation du parti.

Nicolas Sarkozy a promis que les adhérents seraient consultés régulièrement et s’est engagé à réaliser la plus large union. On peut être certain que les initiatives vont s’enchainer rapidement afin de mettre la famille très rapidement en ordre de bataille : préparation des élections cantonales et régionales, élaboration du projet alternatif pour le renouveau de la France, fruit du travail collectif de tous les talents que compte l’UMP. Les municipales ont vu émerger une nouvelle génération, il y a gros à parier que la nouvelle famille saura mettre en avant dans ses instances dirigeantes, ses « jeunes pousses ».

A gauche on ironise, au FN on confond fantasme et réalités.

L’ironie qui a accueilli à gauche le succès de Nicolas Sarkozy va de paire avec l’inconséquence qui anime ceux qui en font usage. Quand Monsieur Mandon, ci-devant ministre à la « sous-réforme » de l’Etat évoque un « Zorro cabossé sur un cheval boiteux », il ferait bien de faire attention à ses comparaisons, lui qui sert « un incapable qui passe son temps à cheval sur ses maîtresses ». Et l’inénarrable « Camba » qui se permet de commenter  en affirmant que le nouveau président de l’UMP est une « bonne nouvelle pour la gauche et une mauvaise pour la France », il a oublié de regarder l’état de déliquescence électorale dans lequel se trouve son parti et la situation dramatique du pays dont lui et ses amis sont responsables. En fait, ils rient « jaune » !

Enfin, l’actualité à ses hasards qui font parfois bien les choses. Ainsi, le même jour, Le Front National tenait son congrès et Marine Le Pen t s’est vu renouveler son mandat avec 100% des voix. De quoi rester… sans voix. Elle aurait voulu démontrer qu’elle est à la tête d’un parti totalitaire qu’elle ne s’y serait pas prise autrement. Quant au commentaire poussif de M. Philippot, qui voit dans le score de Nicolas Sarkozy « un échec » pour un ancien président de la République, il donne sans le vouloir une définition de sa conception de la démocratie, tout en en étant lui-même la victime à l’insu de son plein gré.  

Tous autant qu’ils sont, prompts à dénigrer, comme naguère, le chef que le premier parti d’opposition vient de se donner, feraient bien de mesurer leurs propos en évitant l’insulte, la haine et la caricature, qui sont autant d’aveux de faiblesse. Mais ils ont raison de trembler.

Il va leur falloir compter avec un grand rassemblement de la droite et du centre.

 

 


NOTRE DEMOCRATIE EST EN DANGER

Internet

Notre modèle de démocratie est aujourd’hui sérieusement mis en danger.

L’histoire nous enseigne que les périodes de crises économiques et de forte montée du chômage s’accompagnent  toujours d’une crise de confiance dans la capacité des politiques à gérer ou à régler les problèmes. Les reproches faits sont toujours les mêmes : les élus sont trop loin des préoccupations réelles, les affaires qui sont le lot inévitable de tout régime donnent du crédit aux populistes, et pendant ce temps-là les « privilégiés se gavent ». La tentation d’essayer les extrêmes qui paraissent toujours plus propres parce qu’elles dénoncent plus fort pour mieux cacher leurs propres turpitudes, apparait comme « la solution » avec à la clé : « Après tout qu’est-ce qu’on risque ! ». En réalité on risque encore plus gros, mais il sera impossible de faire entendre raison à des gens qui n’écoutent plus parce qu’ils ne croient plus à rien. En l’occurrence, comme l’extrême gauche est en panne et ne fait plus recette, le péril qui nous menace vient de l’autre bord. Dans le cercle politique, les extrêmes se touchent, on ne sera donc pas surpris de constater que les programmes se ressemblent comme des frères siamois. Mais tout ce que je viens de décrire est un schéma connu et classique.

Les réseaux sociaux tuent la démocratie représentative.

L’occident  souffre d’un épuisement de sa démocratie représentative, minée par la défiance généralisée, et constamment contestée au nom de la « démocratie directe ». La France n’échappe pas à ce phénomène, comme on le voit dans les actions violentes menées par les contestataires des grands projets comme à ND des Landes. La rapidité de la transmission de l’information, les progrès réalisés dans les études statistiques conduisent trop souvent les leaders, politiciens ou autres,  à suivre l’opinion qui, tel un caméléon, n’arrête pas de changer. La décision politique a besoin de temps pour se réaliser même quand elle est bonne. Les réseaux sociaux exigent l’instantanéité. La liberté est devenue si excessive qu’elle autorise nombre de dérives qui sont autant de vecteurs de désintégration politique. Les technologies Google, Twitter, Facebook rendent possible une « démocratie instantanée », mais forcément virtuelle. Ce n’est que la dictature de l’opinion du moment qui s’exprime. Avec un clic on peut décider de la mobilisation d’une manifestation, tuer un projet d’utilité publique, faire renoncer à un impôt. Un jour, on décidera de la même façon du rétablissement de la peine de mort, qui sait ? L'endoctrinement des jeunes qui partent faire le "djihad" apporte un autre exemple inquiétant des dérives dangereuses de l'internet sans contrôle déontologique.

La démocratie directe permanente est une utopie dangereuse.

C’est toujours la même tentation anarcho-libertaire qui s’exprime, facilitée aujourd’hui par le miracle d’internet. Il faudrait un « nouvel esprit des lois » de l’ère numérique pour endiguer cette dictature de tous sur chacun, repousser dans son pré carré la démocratie directe chère aux « soviets », redonner de la légitimité à la démocratie représentative.  Car le processus qui consiste à « décider » doit pourvoir continuer à s’exercer. Une des réponses que la démocratie représentative peut apporter, c’est la « participation », mais elle est aléatoire tant les rouages qu’elle demande sont fastidieux à suivre. Le raccourcissement de la durée des mandats politiques, la transparence accrue exigée de ses acteurs s’avèrent être des réponses inappropriées. Au mieux, on a fragilisé l’élu et favorisé le voyeurisme. Car la difficulté c’est que les grandes entreprises du numérique échappent aux institutions étatiques ou internationales. Il importe donc que ces outils nouveaux soient mis au service de la démocratie représentative et il faut absolument sortir de la confrontation entre le peuple et les élites, confrontation qui se substitue au clivage politique traditionnel sur les valeurs de droite ou de gauche par exemple, et sape les fondements de notre système politique. Cela peut passer par un changement d’attitude dans la pratique politique. En cette époque difficile, où le temps manque tout le temps, sachons offrir à la société civile rigueur et honnêteté, sachons éviter cynisme et improvisation, sachons bannir surtout la désinvolture. Les vieilles recettes clientélistes doivent être remisées au placard : flatter l’électorat conduit toujours à la désillusion, mais faire preuve de conviction n’est pas toujours récompensé. C’est un chemin difficile, qui demande de slalomer entre les contre-vérités, les mensonges, l’ignorance, la désinformation qui sont la monnaie courante des réseaux sociaux.

Les médias sont au coeur du problème.

Dans notre fonctionnement politique, les médias ont encore un rôle à jouer. Face à l’information sans filtre que diffuse internet, les médias écrits et audio-visuels doivent rétablir l’information avec un grand « i », pour que le citoyen ait au moins une référence quelque part. Cela implique un journalisme érudit, correctement formé, capable d’esprit critique et de discrimination, ce qui est loin d’être le cas aujourd'hui. Cela n’empêche pas d’exprimer une préférence d’opinion, mais cela exclut l’aveuglement idéologique. Avec le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire, le pouvoir médiatique est devenu un pilier de la démocratie. Encore faut-il qu’il soit à la hauteur de ses responsabilités.  Ce n’est pas le moindre paradoxe que de voir les médias numérique lui contester ce rôle.  

Les sociétés européennes sont tout de même les meilleures de l’histoire de l’humanité, et tous les européens sont d’accord là-dessus. Ce n’est pas le paradis, évidemment. Pourtant l’Occident attire et fascine toujours. Regardons un peu les réalités. Nous avons à reconstruire un consensus. Un peu de bon sens devrait permettre de comprendre que nos valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité ne peuvent être préservées sans un minimum de régulation et de contraintes. Il faudra bien y venir !

 


CHAUD DEVANT !

Archibald en colère
 

 

HONTEUX ! Le tweet de Taubira commentant le jugement de Ferguson aux US est une ingérence et qui plus est, un texte raciste tant il transpire la « haine du blanc ». Que dit la Licra ?

HALTE ! Lemaire et Mariton dérapent en cette fin de campagne qui déçoit par leur manque de sérénité. Ils jouent sur les peurs (disparition ou implosion de l’UMP) ce qui pourrait démobiliser les militants qui s’apprêtent à voter. Chez Bruno Lemaire, le discours de rassemblement a disparu et est remplacé par la fermeture des portes en cas d’échec. Ne serait-ce pas la crainte du verdict des urnes qui les tétanise ?

INSULTANT ! L’exploitation politicienne qui est faite des sifflets qui ont ponctué l’intervention d’Alain Juppé prend des proportions insupportables pour un incident banal. Non les militants qui soutiennent Sarkozy ne sont pas une secte au service d’un gourou. La diabolisation est inacceptable. Je ne peux pas croire qu’Alain Juppé se prête à ce jeu.

TRAVAUX d’HERCULE. Après l’appart, le bureau. Décidément Le Paon a besoin d’un cadre luxueux pour faire la roue. Le prolo n’est plus ce qu’il était. Au 21ème siècle, il s’est mis en tête de vivre comme un riche à défaut de le remplacer. Mais la CGT n’est pas le Club Med. Apparemment ce n’est pas « luxe, calme et volupté » au sein de la centrale.

JE NE VOIS PAS LE RAPPORT ! C’est celui qui doit être remis à Emmanuel et Sigmar par deux économistes à qui ils l’ont commandé. Il préconiserait flexibilité du marché du travail, assouplissement des 35 H, modération salariale… Il y a des conseils difficiles à suivre, et pourtant …

MAGIE ! Comment 21 milliards deviennent 315 milliards d’euros… C’est le montage proposé par Jean-Claude Junker pour son plan d’investissements qui doit relancer l’Europe. Après le passage du Pape à Strasbourg, le Saint-Esprit doit participer à la manœuvre.

ICI LONDRES ! La française parle au François. L’ex-concubine continue de poursuivre sa vengeance en accablant notre Casanova national au moment où un tabloïd publie la photo le montrant en train de courtiser la suivante dans le jardin de l’Elysée (Un mensonge de plus). En attendant, le plat froid rapporte gros.

DEFAITISTE. Même le 1er secrétaire du PS n’y croit guère. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on n’a pas le moral rue de Solférino. Camba passe son temps à commenter les mauvaises nouvelles à défaut d’avoir prise sur la réalité. Trierweiler, Mandon, Macron… sont quelques-uns de ses tourments. « Si nous sommes désunis, et ça en prend le chemin, le PS peut perdre énormément… ». Si c’est lui qui le dit. C’est pas les Français qui s’en plaindront, avec 1 000 chômeurs de plus par jour en novembre.

DENI. La réforme territoriale va abuser le peuple une fois de plus. L’intercommunalité qui a été déjà très coûteuse pour l’Etat et la fiscalité locale, avec la nouvelle loi va générer plusieurs milliards d’impôts locaux supplémentaires et met en péril la notion même de « commune ». De même, le nouveau découpage des régions n’a aucune raison de produire des économies et prétend même faire vivre ensemble des gens qui ne le souhaitent pas. Logiquement, ce devrait être au peuple de se prononcer. Par referendum ! A défaut, ce sera un déni de démocratie.

 


UMP : POURQUOI SARKOZY ?

  Sarko Angers

Notre choix est fait.

Nous avons parrainé Bruno Lemaire et nous l’assumons. Nous étions tentés de lui apporter notre voix. Mais voilà, au fil de la campagne, il a précisé son projet et au fur et à mesure nous nous sentions devenir orphelins : venus de l’UDF en 2002 quand l’UMP a été fondée, nous faisons partie de ces nombreux militants qui y sont restés et qui constituent le 1/3 des adhérents du parti encore aujourd’hui. Dans le projet de Bruno Lemaire les gens du centre, leur sensibilité, n’ont pas de place. Il veut un parti de droite, clairement affirmé à droite. Dont acte. Il répudie donc le modèle qu’avait voulu imprimer à notre formation Alain Juppé. Il n’est pas venu à Angers, et c’est dommage parce que nous aurions pu dialoguer sur ce sujet. Le différend porte aussi sur la conception qu’il a de l’Europe et de la décentralisation. Comme nous voulons rester dans ce parti qui est devenu le nôtre, car nous n’avons aucune envie de nous réfugier à l’UDI où Christophe Lagarde veut ressusciter le MRP, nous ne voterons pas pour Bruno Lemaire. Dommage pour le renouveau. Espérons qu’il acceptera de faire partie de la nouvelle équipe dirigeante.

Hervé Mariton a fait le déplacement à Angers. Son projet est limpide dans la droite ligne de son enracinement libéral. Mais je ne suis pas certain que son regard sur les sujets sociétaux soit celui qui convienne à notre formation politique si on veut qu’elle domine la vie politique de notre pays. On aime sa force de conviction, elle est utile. Pourtant, à l’écouter, le sentiment que le costume qu’il prétend enfiler est trop grand pour lui, saute aux yeux de l’auditoire. Quelle autorité aura-t-il szur un parti dont il n’occuperait pas l’axe central ?

Il nous reste Nicolas Sarkozy. Finalement nous voterons pour lui. Ce n’est pas un choix par défaut. A Angers, il a fini de nous convaincre : sur l’organisation du parti et le respect des sensibilités qui le composent, sur l’Europe qu’il dessine et qui ressemble à celle de Giscard, sur les réformes à mener, sur l’autorité et la volonté de rassemblement… nous sommes en accord avec son projet. Ceux qui glosent sur les huées à Bordeaux dont Alain a fait les frais n’ont rien compris à la vie militante. Ce n’est pas bien, on ne devrait pas siffler le fondateur de l’UMP, mais il faut faire la part des choses, et on sait ce que sont les psychologies de foules. Sur ce sujet j’ai un point de désaccord avec beaucoup de nos amis et Nicolas Sarkozy : le cas Bayrou. Je pense comme Alain Juppé, qu’il faut se réconcilier avec lui. Bien que son centre soit étriqué, si on veut rassembler largement, il faudra faire avec.  Même si, et c’est un argument de plus qui me convainc de voter Sarkozy, je suis persuadé que la prochaine présidentielle se gagnera à droite, face à Marine Le Pen (enfin, « à droite » est une façon de parler, parce que son programme regarde plus du côté de Mélenchon).

Nous voterons Sarkozy et j’invite tous mes amis venus comme moi du centre droit à en faire autant.

 

 


SHINZO ABE : LES ABENOMICS DANS L’IMPASSE

Abe

 

Vous le savez, je suis depuis le début le déroulement de l’expérience tentée par le 1er Ministre du Japon Shinzo ABE, nommée « Abenomics », pour sortir son pays de la déflation et de l’impasse économique dans laquelle il est plongé depuis plus de 20 ans. Une expérience d’autant plus intéressante qu’à bien des égards, elle ressemble à ce que préconise Marine Le Pen pour redresser la France.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que le remède n’a pas fonctionné.

Le PIB nippon a reculé pour le 2ème trimestre consécutif, ce qui en terme vulgaire signifie « entrer en récession ». même les plus pessimistes n’avainet pas prévu une telle chute dramatique : une contraction de l’économie de 1,6% (0,4% par rapport au trimestre précédent). La cause : TVA ! C’était la 3ème flèche des Abénomics. Pour reconstituer les finances publiques mises à mal , notamment par la hausse des dépenses pour relancer la consommation et par la dévaluation de 25% du Yen, Shinzo Abe a augmenté cette taxe de 5 à 8% le 1er avril dernier. Un tour de vis qui, selon les experts locaux, ne devait avoir qu’un impact marginal sur l’activité. Patrick Artus de Natixis, avait, lui, pronostiqué « un bain de sang ».  C’est ce qui s’est passé avec le recul du PIB. Avec un endettement porté à 250%, cela n’a rien de joyeux pour une économie qui reste sous perfusion publique depuis deux décennies.

C’est un colossal désaveu pour le chef du gouvernement nippon.

Ses » Abénomics » reposaient sur une prophétie auto-réalisatrice selon laquelle les Japonais qui devaient croire dans la croissance comme on croit en religion, retrouveraient le chemin de la consommation. La « bulle de confiance » a fini par éclater. Déclencher chez le consommateur des « anticipations d’inflation » pour avancer les achats, puis la production, puis les investissements, relève plus du pari que de la science économique. Le pari est évidemment perdu ! Ce qu’on retient c’est un pays dont l’économie est à l’arrêt, inondé de liquidités et une irresponsabilité budgétaire maintenue jusqu’à l’absurde. L’inflation a bien atteint les étiquettes, car venue de l’extérieur, elle a touché les cours de la bourse, mais, malheureusement pas les salaires. Le pouvoir d’achat a chuté de 8% en deux ans ! Inutile de dire que les réformes structurelles qui auraient dû être menées, sont restées lettres mortes.

Un coup de poker pour garder le pouvoir.

Le gouvernement nippon se voit donc obligé de renoncer à la nouvelle hausse de 2% de la TVA qui était prévue pour 2015 et pour couronner le tout, le 1er Ministre prépare un coup de poker pour se tirer de l’impasse politique où son échec économique le mène, en provoquant des élections anticipées qu’il est à peu près certains de gagner face à une opposition prise de court. C’est pourquoi il a dissous l’assemblée. Il va ainsi s’assurer un peu plus de longévité au pouvoir.  C’est une manœuvre politicienne qui s’appuie sur le renoncement de la hausse de 8% à 10% de la TVA, ce qui ne fera pas les affaires de la Banque du Japon, mais sera suffisant pour lui assurer les faveurs des électeurs. Ce demi-tour fiscal est aussi un renoncement à mettre de l’ordre dans les finances d’un état confronté à une dette de 7 000 milliards d’euros. Une politique qui ne sera pas non plus du goût des investisseurs dans les obligations nipponnes, faisant remonter les taux d’intérêts des bons du trésor du pays que les financiers s’évertuaient à affaiblir. ..

Quelles leçons en tirer ?

D’abord que le projet « Abenomics » ne s’est pas accompagné des efforts indispensables en réformes structurelles et qu’après les effets toujours bénéfiques d’une relance par l’inflation budgétaire, vient toujours le coup de gourdin des réalités. Ensuite, que dans une économie « ouverte », dont les grands groupes industriels produisent souvent à l’extérieur du Japon lui-même, l’argent ne va pas forcément aux investissements mais à la thésaurisation. Or, ce sont les investissements sur place qui font redémarrer l’économie, pas la consommation de produits venus d’ailleurs. Enfin, quand tout augmente sauf les salaires, le résultat est connu d’avance. Dans un tel contexte, l’épargne de précaution d’un pays vieillissant est logique. Au détriment du développement économique.

Avis aux amateurs !

Voilà un scénario qui devrait faire réfléchir les Français qui croient trouver dans les solutions « audacieuses » de Marine Le Pen, l’alpha et l’omega de la politique qui ferait sortir la France du marasme où le pouvoir socialiste l’a plongé. Sortie de l’euro, Hausse massive du SMIC, milliards de Francs avec la planche à billets, retour à la retraite à 60 ans, etc… dans un pays dont l’économie est imbriquée au quotidien dans celle de nos partenaires, c’est courir à la vitesse supersonique à la déroute, une catastrophe certainement bien plus cataclysmique que celle dans laquelle le Japon est plongé.

 


RELANCE DE LA CROISSANCE : LA GAUCHE A TOUT FAUX

 

  La croissance en panne

 

Le cercle vicieux de l’économie administrée.

Le raisonnement est simple : il ne faut pas faire trop d’économies parce que la baisse de la dépense publique empêcherait la croissance de redémarrer. Qui plus est, c’est par la dépense et la relance de la consommation qu’elle reviendrait. Comme l’Etat est fauché de chez fauché, on attend que l’Europe fasse l’effort pour nous. Voilà pourquoi notre Sapin-les-socquettes-roses-comme-ses-neurones s’accroche à sa demande de délai supplémentaire pour revenir à l’orthodoxie financière et fait la sourde oreille aux exigences des institutions européennes sur les réformes et les contreparties concrètes qui pourraient permettre de l’accorder. Il préfère parler de « l’urgence d’une relance économique de la zone euro » sans voir que si celle-ci avait lieu, notre pays, en l’état actuel des choses, aurait toutes les chances de ne pas en profiter.

Car ce qui attend la France, c’est toujours et encore des impôts qui augmentent pour boucher le trou de déficits toujours plus importants que prévus. La communication du gouvernement annonce des projections de croissance optimistes (1% en 2015, 1,7% en 2016, 2% en 2017 et 2018) alors que les enseignements des dix dernières années et le diagnostic des économistes qui fait consensus indiquent clairement que la croissance sera moins bonne que prévu et ne devrait pas dépasser au mieux 1,5% à la fin de cette période. Voilà pourquoi, si l’on ne veut pas voir les impôts augmenter et les baisses de charges annulées pour compenser l’accumulation des déficits, il faut impérativement un programme d’économies beaucoup plus ambitieux que la fiction des « 50 milliards ».

En la matière, les socialistes continuent de raisonner à l’envers, en marchant sur la tête. La fondation IFRAP vient de réaliser une étude, grâce à un modèle économétrique (Némésis), qui démontre que la dégradation du PIB est beaucoup plus forte et plus durable quand l’Etat agit par des hausses des prélèvements. Sur le moyen et long terme, la baisse des dépenses publiques est moins récessive et permet de renouer plus vite avec la croissance. Une trajectoire budgétaire plus volontariste que celle programmée pour 2014-2019, est largement possible. Pour cela, il faudrait réaliser une baisse d’au moins ½ point de PIB du déficit structurel par an et adopter une logique d’économies croissantes qui s’ajouteraient aux 50 milliards annoncés.

L’exemple espagnol.

C’est le chemin qu’a suivi l’Espagne. Elle apporte la preuve que la politique d’austérité fonctionne. Après la cure sévère, l’austérité commence à être adoucie par des baisses d’impôts sur le revenu et les sociétés, tout en maintenant un budget sévèrement contraint. La croissance est repartie  vers les 2% en 2015 et le chômage commence à reculer. Le pays profite pleinement de la compétitivité retrouvée de ses entreprises, de la politique monétaire de la BCE qui facilite ses exportations, de la baisse du prix du pétrole, de la faible inflation qui appuie la reprise de la consommation et la modération des coûts de l’économie. A notre spirale de naufrage, l’Espagne oppose le cercle vertueux de la remontée vers la prospérité.

L’IFRAP indique le chemin que nous pourrions suivre.

D’abord faire coller la parole avec les actes. Sur les 21 milliards d’économies annoncés pour l’an prochain, 4,6 milliards sont très peu précisés voire pas du tout quand il s’agit du fonctionnement de l’Etat ou des prestations sociales. De plus, 3,7 milliards d’économies sont très incertains car ils s’appuient sur la baisse des dotations aux collectivités locales dont on ne peut pas être certain qu’elles diminueront leurs dépenses en conséquence. La réalité est que les dépenses publiques vont continuer à croître en valeur de 59 milliards d’ici à 2017 pour atteindre cette année-là 1280 milliards. Les 50 milliards d’économies restent une fiction.

L’organisme de recherche préconise un effort de 8 milliards d’économies supplémentaires à ajouter au 21 milliards prévus en 2015, puis 6 milliards supplémentaires en 2016, puis 3 milliards en 2017 et 2018 et enfin 1 milliards en 2019. Ces économies porteraient pour 50% sur les prestations sociales, pour 30% sur le fonctionnement des collectivités publiques et pour 20% sur l’investissement. Parallèlement il faut se donner des objectifs de baisse des coûts de production des services publics assurés par l’Etat, les collectivités locales et les organismes sociaux. Les études montrent que les marges de manœuvre importantes existent.

La situation économique pourrait s’améliorer grâce à une nouvelle baisse des charges sur les entreprises –le Cice ne fonctionne pas- pour aller jusqu’au doublement de l’effort actuel. Avec un tel scénario, le déficit par rapport au PIB pourrait être ramené à 3,2% dès 2016.

Quelles sont les réformes demandées à la France par l’Union européenne ?

Sans entrer dans le détail, d’abord de baisser le coût du travail en réduisant les cotisations sociales patronales, réformer le système d’assurance-chômage afin qu’il encourage le retour à l’emploi, contrer l’augmentation des dépenses de santé, prendre des mesures pour ramener durablement le système des retraites à l’équilibre en 2020, éliminer les doublons administratifs et simplifier le mille-feuille des collectivités, faciliter l’accès aux professions réglementées, réduire les contraintes réglementaires qui régissent le commerce de détail, assurer la concurrence réelle des prix de l’énergie… autant de mesures qui nécessitent un peu de volonté politique mais ne sont pas insurmontables.

Les réponses que le gouvernement Valls tente d’esquisser vont dans le bon sens, mais restent encore trop timides pour produire l’effet escompté. Elles relèvent de la micron-chirurgie alors qu’il faudrait passer au stade… « Macron ». Nos partenaires voient bien qu’on est dans la posture pour faire illusion, plus que dans l’action.

 

 


PARENTHESE PARISIENNE

Soy de Cuba001

Un peu d’évasion dans ce monde où les mauvaises nouvelles tombent plus vite que les missiles sur les djihadistes, ça fait du bien. Tourner le dos à l’actualité a aussi son revers : elle a vite fait de vous rattraper. Bon, en attendant, pas de regrets.

Jeudi soir nous étions en famille à la Cigale pour une soirée détente et divertissante. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’elle fut réussie. A l’affiche : « SOY DE CUBA ! », une comédie musicale de belle facture, au rythme endiablé avec des protagonistes de qualité exceptionnelle. Certes le fond de l’histoire est un roman à l’eau de rose, la paysanne éternelle qui veut vivre son rêve de danseuse et s’exile à la grande ville pour y tenter sa chance. Suit un parcours sans surprise : serveuse, puis remplaçante, jalousies, … puis la gloire ! Mais quel spectacle ! Une mise en scène précise, un orchestre sur scène aux musiciens talentueux, des danseurs et danseuses multipliant les figures époustouflantes d’agilité et de précision, avec une sensualité de bon aloi.

Amateurs de rumbas, de mambos, de sambas, de tangos, de salsas, pas de temps à perdre ! « Soy de Cuba » se joue jusqu’au 7 décembre à La Cigale, à Paris. Et vous aurez encore une chance avec la tournée qui suivra dans toute la France. Publicité non payée.

Et pour finir une dinette à la « Cantine » voisine. Des plats simples dans le style « bistrot » servis avec le sourire et des mets de belle qualité, signés Christian Etchebest. Autrement dit, la « totale ».

 

 


UN FORMIDABLE EXEMPLE

Loick-Peyron-a-bord-de-Banque-Populaire
 

C’est celui que Loïc Peyron vient de nous donner en remportant la « route du rhum », et qui plus est, au pied levé, et en se payant le luxe supplémentaire de battre le record de la traversée. Le skipper de « Banque Populaire », un trimaran de près de 32 m, ne s’est pourtant pas fait prié quand on lui a demandé de remplacer Armel Le Cléach’ blessé à une main, lui qui avait prévu de se faire la course à la barre d’un petit bateau, façon débonnaire.

L’exploit mérite d’être cité en exemple parce que le marin, qui a mené la course de bout en bout, n’est pas le premier venu, mais ce n’est pas non plus un perdreau de l’année, comme le flamboyant Gabard qui s’est adjugé la première place en « Imoca ». Il a 54 ans !  Tout ça pour dire qu’en France on ne fait pas assez confiance à nos quinqua, surtout dans les entreprises. Loïc Peyron est là pour nous rappeler qu’après 50 ans, on est loin d’être fini !

Dans notre pays, le chômage des séniors est une plaie et pourtant ils représentent une vraie richesse inexploitée. Pourquoi Peyron a-t-il gagné ? Il avait certainement un excellent bateau. C’est un marin en bonne forme physique aussi. Mais enfin, les années comptent tout de même. Le petit plus n’est-il pas venu de son expérience ? C’était en effet sa septième route du rhum. Une coure où il aura tout connu, y compris l’humiliation comme en 2002 quand son bateau Fujifilm fut dispersé en miettes et lui récupéré par un cargo russe. 

Et bien cette victoire, personne en lui en retirera le mérite, celui d’avoir relevé le défi, mais aussi c’est un signal envoyé à la face de tous nos compatriotes employeurs, investisseurs, responsables, pour qu’ils regardent un peu plus vers la « silver génération ».

Les plus de 60 ans sont déjà 15 millions. Ils seront 20 millions en 2030, soit près d’un Français sur trois. Il nait en France plus de séniors que de bébés. Malgré leur nombre, leur situation est pour le moins étrange : les entreprises ne misent plus sur les salariés qui atteignent 45 ans et les poussent vers la préretraite. C’est pourquoi notre pays est en Europe, l’un des pays où leur taux d’emploi est le plus faible avec 39% contre 70% en Suède et une moyenne de 48% dans l’Union.

Un véritable gâchis pour des hommes et des femmes qui entament une deuxième vie quand ce n’est pas une troisième. A 50 ans, on a encore devant soi plus de vingt ans en bonne santé, un temps largement suffisant pour mettre à profit et développer tout ce qu’on a appris. Car, en plus, l’un des secrets qui permette de garder la forme c’est de continuer à travailler, de rester dans le monde des actifs.

La France aurait-elle besoin d’une révolution culturelle ?  Certainement, car nos mentalités sont trop façonnées par des concepts dépassés et encombrées de tabous. Celui de la retraite le plus tôt possible en est un, depuis qu’au début des années 80 on avait inventé un « ministère du temps libre ». Temps libre que les jeunes retraités occupent passionnément au service des autres, et souvent bénévolement. Mais cette richesse trop mal exploitée est pourtant un filon pour l’avenir.  L’économie va avoir de’ plus en plus besoin des quinquas et des sexas. Il faudra bien reculer l’âge de départ à la retraite pour équilibrer les régimes ; surtout, l’économie du Papy-boom nécessite l’investissement des intéressés : la meilleure manière d’inventer les services et les produits adaptés aux besoins d’une population vieillissante est de les faire inventer et vendre par les séniors. Le Japon nous montre l’exemple. Là-bas, on a mis en place un système d’emploi continu qui permet de réemployer le collaborateur à l’âge de soixante ans jusqu’à soixante-cinq ans en mettant en place de nouveaux contrats modifiés raisonnablement par rapport aux conditions antérieures.

La vieillesse peut être une chance pour un pays. Merci, Loïc Peyron de nous avoir fait réfléchir à cette donnée si peu appréciée au pays de Descartes. Cette victoire à la valeur emblématique nous aidera peut-être à sortir du déni dans lequel nous sommes plongés. Mais c'est comme pour le gaz de schistes, on est foutu de dormir à côté du filon sans l'exploiter, en vertu des grands principes, sur lesquels campent nos "partenaires sociaux"...

 

 

 


LA SEMAINE D'ARCHIBALD

Haddock se marre bis

Nauséabond. C’est l’adjectif préféré par les socialistes quand ils veulent exprimer leur tolérance pour toutes les idées qui s’opposent aux leurs. Exemple : « le mariage pour tous ». Si on conteste et qu’on se dit favorable à une réécriture de la loi Taubira, c’est forcément « nauséabond » et … « réactionnaire », autre mot choisi, familier de leurs excommunications. Outrances de cerveaux lobotomisés.

Epaules. Duflot pense à 2017. Elle pense avoir les « épaules », c’est-à-dire la « carrure » pour se présenter devant les Français. Avec un bilan qui fait l’unanimité : « sa loi ALUR » aura été un désastre pour le logement en France. Elle ne doute de rien. Son objectif sera probablement de faire mieux que les 2,3% d’Eva Joly. A défaut des épaules, on a tous constaté qu’elle a surtout un gros culot.

UMP. Si j’étais le nouveau président, j’interdirais la double appartenance avec les associations érigées en micro partis, qui sont autant d’écuries confidentielles de promotion des égos : Force républicaine, Droite Forte, Droite sociale, Droite populaire, droite droite, Génération France… et qui brouillent la communication politique. Les « amis de Nicolas Sarkozy » n’échapperaient pas à la règle. La vie politique aussi a besoin de simplification !

Jouyetgate. Il n’est pas d’art politique sans coup fourré, c’est bien connu. Mais à vouloir jouer trop fin, on peut se prendre les pieds dans le tapis. Surtout quand les protagonistes se comportent comme des « pieds nickelés ». Les Filochard, Croquignol, Ribouldingue & C° nous ont offert cette semaine une page d’anthologie de la manipulation ratée. Un président obsédé par son ancien adversaire et prêt à tout pour l’abattre, deux journalistes complaisants et sans éthique, habitués des sources occultes ou interdites, un secrétaire général de l’Elysée brillant technocrate à la colonne vertébrale un peu molle et un ancien premier ministre qui a la naïveté de croire à une invitation amicale… Résultat : voilà Sarkozy conforté au lieu d’être affaibli. A moins que la thèse défendue par Fillon soit la bonne : le salir pour l’éliminer et être certain d’avoir Sarkozy en face. Machiavel est à l’Elysée, on le sait. Sauf que pour l’instant, ce sera Marine, l’adversaire de la droite au 2ème tour.

Crampon. Hollande à la télé : « Je me cramponne ». Voilà un vieux mot qu’il a bien fait d’utiliser. Il voulait dire : « je m’accroche », on a compris que celui qui se « cramponne » est un « crampon » : quelqu’un dont on voudrait bien se débarrasser ! Tout est dit. Merci Mr Crampon !

Dans la rue. Le peuple silencieux commence à se rebiffer. Plusieurs milliers de manifestants ont défilé à Nantes pour le lancement des travaux de l’aéroport de ND des Landes. Même chose dans le Tarn contre l’occupation du site du barrage par les « paumés » de la Terre. Rien à voir avec les manipulations de la gauche radicale qui active ses réseaux via leurs relais du corps enseignant pour jeter dans la rue les lycéens aux cris de « police fascistes ». Connaissent-ils seulement le sens de ce mot qu’on leur met dans la bouche, ces bénêts ?

Dans la rue (bis). Le Medef et la CGPME ont décidé d’appeler leurs troupes à se mobiliser contre la politique du gouvernement socialistes. Ce sera à compter du 1er décembre. Le bon peuple qui voit les artisans débaucher, les entreprises licencier quand elles ne mettent pas la clé sous la porte, pourrait bien venir renforcer les rangs des manifestants professionnels. Le message est simple : « arrêtez de nous emmerder avec vos lois qui étouffent l’économie ». Compte pénibilité, temps partiel, obligation d’informer les salariés de la cession de l’entreprise, fiscalité sur les dividendes… les sujets ne manquent pas. L’exaspération de la base est réelle.

Poker. Bernard Tapie nous étonnera toujours. Il affirme : « C’est mon métier de bien me débrouiller ». On veut bien le croire. Son rachat de la Provence au nez et à la barbe des commensaux de l’Elysée était déjà une référence. Avec Nice-Matin, il vient de réaliser un coup de maitre : sans prendre de rique financier, il a soutenu le rachat du titre par la coopérative des salariés et récupéré au passage 100% de « Corse-Matin ». Très fort !

Incorrigible. Comment peut-on, quand on préside aux plus hautes fonctions de l’Etat, mentir à ce point aux Français en proférant devant plus de 8 millions d’entre eux, une promesse intenable, « pas d’impôt supplémentaire pour qui que ce soit en 2015 », alors que la croissance est atone, que le déficit se creuse, que la dette s’alourdit. Déjà, il avait raté le pari de l’inversion de la courbe du chômage. Cette promesse incroyable (au sens propre du terme) a été d’ailleurs démentie aussitôt après par Christian Eckert, Secrétaire d’Etat au budget qui connait très bien tous les nouveaux prélèvements qui vont accabler tous nos concitoyens, avant d’être rappelé à l’ordre et être obligé de corriger son propos. Avec ce dernier pari qui relève du mirage ou de la méconnaissance de ses dossiers, Mr Crampon est toujours moins crédible. Les Français, lucides, ne l’ont pas cru.

 

 


LES DOSSIERS DE TRYPHON

Tryphon étoile

ROSETTA

 

ROSETTAEloignons-nous un peu des miasmes de la vie politique pour célébrer ce grand événement à sa juste mesure : Philae s’est posé sur « Tchouri » comme prévu. Anodin ? Pas vraiment, quand on sait que l’astéroïde est à quelque 500 millions de km et quelques bricoles de notre vieille Terre et que le satellite « Rosetta » qui l’a véhiculé est parti il y a dix ans pour un vaste périple qui l’a fait rebondir de planète en planète pour arriver à bon port dans la proche banlieue de l’objet galactique visé !

 

L'exploit !

Et cet exploit, ce ne sont pas les Américains ni les Russes qui l’ont réalisé, mais l’Union Européenne avec son Agence Spatiale. Comme quoi, l’Europe peut être une grande puissance quand elle en décide. Nos savants, nos technologies n’ont rien à envier à leurs homologues des autres grandes puissances.  Ce sont 450 ingénieurs, dont 150 Français qui sont à l’origine du programme et de sa réalisation. Près d’un milliard et demi d’euros dépensés dont 450 millions pour la France, soit 40 centimes de chaque Français par an pendant dix ans.

Et ce n’est pas tout. L’engin nous envoie des photos, fait des analyses et va nous apprendre, pendant la courte vie de sa pile, plein de choses sur l’histoire de l’univers, donc sur la Terre. Un grand pas pour l’humanité, aussi important que l’Homme qui a marché sur la Lune.

Elle est pas belle la science ?

Voilà un bon gros pied de nez à tous ces déclinologues et prophètes en tout genre sur l’Homme apprenti sorcier avec sa science néfaste pour notre planète.

Voilà de quoi redonner confiance dans l’importance du savoir, le progrès dont il est porteur, l’espoir qu’il devrait toujours susciter.

Voilà un pavé dans le jardin des eurosceptiques de tout poil, à commencer par celui de Marine Le Pen qui n’a jamais de mot assez méprisant à l’égard de l’Union européenne. Que ferait la France toute seule, je vous le demande. Comme pour l’Airbus, quand les européens conjuguent leurs forces, ils arrivent premiers !  Un bel exemple à rajouter au plaidoyer de Giscard.

Car ce qui vient d’être réalisé est un authentique exploit qui a mobilisé de nombreuses connaissances déjà acquises sur l’univers qui nous entoure. « L’acométissage » de Philae n’aurait pas été possible si les calculs qu’il a nécessité s’étaient révélés inexacts, à la fois sur le temps pour parcourir les distances et la mécanique qui réagit les mouvements célestes. Il n’aurait pas été possible sans l’extraordinaire apport de l’informatique et de la puissance de calcul des ordinateurs modernes.

Une prouesse technique.

Tintin étoileQu’on en juge. Philae est le premier engin spatial à se poser sur une comète. Les ingénieurs, au-delà du pilotage entièrement automatique dont les missions spatiales sont coutumières,  ont relevé un véritable défi balistique pour établir la trajectoire de l’engin, guidé par le seul champ gravitationnel et très très faible de la comète. Pour donner une idée, le robot ne pèsera qu’un gramme une fois posé (100 kg sur Terre). En plus « Tchouri »  a une forme très irrégulière et n’est pas homogène, elle tourne sur elle-même en 12H20 mn et file vers le soleil à 40 000 km/h. voilà qui donne une idée de la difficulté des calculs réalisés par les experts en mécanique spatiale. Les calculs au CNES de Toulouse ont commencé en 1995 et des milliards de trajectoires différentes ont été simulées sur ordinateur rien que pour évaluer le choc que devra absorber le train d’atterrissage. Déjà, parvenir dans la « banlieue » de l’astéroïde, c’était comme envoyer un microbe depuis Paris sur un grain de poussière à New-York. Et on y est parvenu… avec du matériel vieux de 10 ans à l’arrivée !

Mieux connaître la Terre.

L’intérêt que les astronomes portent aux comètes et aux astéroïdes vient de ce qu’ils constituent les ultimes vestiges de la formation du système solaire. D’autant plus précieux que les scientifiques tiennent ces astres errants pour les grands pourvoyeurs de la vie sur Terre en y apportant l’eau et le carbone. Aussi tous les prélèvements effectués par Philae apporteront-ils leur lot  de confirmations très attendues.

Cette dimension archéologique lui a d’ailleurs valu son nom : un hommage à Champollion qui utilisa la pierre de Rosette (d’où Rosetta pour le véhicule)  et l’obélisque Philae (pour le module) pour déchiffrer les hiéroglyphes égyptiens. De même la zone d’atterrissage a été nommée « Agilkia » en référence à l’ile égyptienne du Nil sur laquelle a été transporté le temple égyptien de Philae menacé par la submersion des eaux du barrage d’Assouan.

Nous attendons maintenant avec impatience le décryptage de toutes les données transmises par le petit Robot dont pratiquement tous les outils fonctionnent après 10 ans de sommeil !

VIVE LA SCIENCE !

                                                                       Tryphon.

 


LA FRACTURE DE LA FACTURE

Contribuable détrousséPinocchio

 

« A partir de l’année prochaine, il n’y aura pas d’impôts supplémentaires sur qui que ce soit ! » qu’il a dit solennellement l’ectoplasme qui nous gouverne. S’était-il renseigné au moins ? Parce que pour 2015 les nouvelles taxes et augmentations d’impôts vont nous tomber dessus comme les obus à Gravelotte (ça c’était en 70, -1870 je précise-). En voici l’inventaire : augmentation du taux de la nouvelle première tranche de 9 à 12%, puisque la loi de finance a supprimé celle des bas revenus. Report donc sur les classes moyennes, plein pot. La taxe sur l’audiovisuel sera augmentée de 3€, la taxe sur le gazole sera appliquée au 1er janvier sans compter que s’y ajoutera la taxe carbone (soit 4 centimes/ litre en tout). Viendront s’y ajouter probablement une surtaxe de la taxe d’habitation pour certaines résidences secondaires, et comme les dotations aux collectivités locales sont votées en baisse, certaines d’entre elles ne pourront pas faire autrement que de répercuter sur le contribuable. Augmentation aussi parce que l’assemblée a prévu d’augmenter les valeurs locatives de 0,9% servant de bases au calcul des impôts locaux (alors que l’inflation est de 0,5%)… Sans parler des quelque 500 millions espérés sur la fin de la déductibilité de l’impôt sur les sociétés de taxes payées par les banques et les assurances, ce qui fait hurler !

Et puis, on apprend, à l’approche de la fin de l’année, que le déficit budgétaire sera plus important que prévu (ce que j’avais annoncé, si vous vous en souvenez) : autant d’argent qu’il faudra trouver pour compenser le trou supplémentaire. On n’en a donc pas fini avec les mensonges de Sapin-les-socquettes-roses, ni avec son inventivité fiscale.

De pause fiscale en 2015, il n’y aura point. Et l’annonce présidentielle serait à verser au catalogue des vœux pieux, s’il était de bonne foi, mais comme on ne peut pas croire qu’il ignore qu’avant même d’avoir parlé, ses mots seront contredits par les décisions de son gouvernement, c’est à mettre au dépotoir des fausses promesses. Quand dans les mois qui viennent, nous lui rappellerons son engagement devant 8 millions de téléspectateurs, il ne pourra pas s‘étonner des conséquences de son inconséquence. Sa parole ne valait déjà pas cher depuis la promesse de l’inversion du chômage. Cette fois-ci elle est complètement déconsidérée. Comme c’est une insulte à notre intelligence, et à la sienne, on ne peut comprendre qu’il l’ait prononcée que comme une supplique tragique destinée à sa majorité.

La question fiscale est bien au coeur de l’impasse dans laquelle le pays s’est fourvoyé. Les prélèvements ont dépassé le supportable dans tous les secteurs : charges sociales, CSG, impôts sur les sociétés, et catalogue de taxes en tout genre qui défie le bon sens. Deux causes à cette hypertrophie fiscale : un modèle social  devenu inadapté à notre richesse et une fonction publique pléthorique. Dans ce contexte, même une pause fiscale n’est plus possible. Alors qu’il faudrait de toute urgence enclenchée la baisse des prélèvements.

La monarchie est morte en 1789 du même mal. Le roi, incapable de réformer le système de collecte des impôts par les fermiers généraux qui était un vrai scandale, et de mettre fin à des dépenses exorbitantes, en était réduit aux expédients pour vivre. Et bien on en est là. L’Etat fait les poches de tout ce qui peut être siphonné : comme par exemple les 300 millions d’euros sur le fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (autrement dit sur la formation des chômeurs).

La colère gronde, encore en sourdine, mais elle gronde. L’inquiétude est partout. Chacun commence à avoir peur pour ses économies. Et d’autant plus que des informations alarmantes circulent.

Ainsi, le rapport de Genève sur l'économie mondiale. Ce document du Centre international pour les études monétaires bancaires, publié le 29 septembre et réalisé par des experts indépendants, alerte sur la constitution d'une nouvelle bulle financière. Selon ce collège d'auteurs de la sphère économique, le monde se dirige tout droit vers une nouvelle crise majeure, du même acabit que celle de 2008. Si les experts tirent la sonnette d'alarme, c'est d'abord à cause de la dette. L'endettement global - qui comprend à la fois celui du public et du privé - est passé à 213% du PIB en 2013. Il s'élevait à 180% en 2008, année de la faillite de la banque Lehman Brothers. Pire, celui de la zone euro atteint 257%. Et les pays seront de moins en moins à même de résorber leurs dettes abyssales, prédit le rapport. Les experts alertent sur une contraction de la demande, une pérennité de l'inflation... voire une déflation, induisant une augmentation de la dette. Et dans la zone euro, les prédictions sont peu reluisantes. Alors que dire de la France !

On voit que dans ce contexte, la France pourrait être entraînée dans une spirale à la grecque Il est peut-être encore temps de prendre à bras-le-corps l’immense défi qui permettrait de remettre la France sur les rails, en combinant prélèvement minimal sur toutes les forces créatrices de richesse, et effort drastique de réduction du déficit public, tous secteurs confondus. D’ailleurs un rapport de l’IGF (Inspection Générale des Finances), remis en mai 2012 et jamais publié, précisait toutes les décisions à prendre pour faire 20 milliards d'économie par an. Rien n’est impossible. Il suffit de vouloir !

A défaut la fracture de la facture s’aggravera, et les conséquences sont imprévisibles.