HISTOIRE
QUAND ON MANGE AVEC LE DIABLE…
LES DOSSIERS DE TRYPHON

LA FRACTURE DE LA FACTURE

Contribuable détrousséPinocchio

 

« A partir de l’année prochaine, il n’y aura pas d’impôts supplémentaires sur qui que ce soit ! » qu’il a dit solennellement l’ectoplasme qui nous gouverne. S’était-il renseigné au moins ? Parce que pour 2015 les nouvelles taxes et augmentations d’impôts vont nous tomber dessus comme les obus à Gravelotte (ça c’était en 70, -1870 je précise-). En voici l’inventaire : augmentation du taux de la nouvelle première tranche de 9 à 12%, puisque la loi de finance a supprimé celle des bas revenus. Report donc sur les classes moyennes, plein pot. La taxe sur l’audiovisuel sera augmentée de 3€, la taxe sur le gazole sera appliquée au 1er janvier sans compter que s’y ajoutera la taxe carbone (soit 4 centimes/ litre en tout). Viendront s’y ajouter probablement une surtaxe de la taxe d’habitation pour certaines résidences secondaires, et comme les dotations aux collectivités locales sont votées en baisse, certaines d’entre elles ne pourront pas faire autrement que de répercuter sur le contribuable. Augmentation aussi parce que l’assemblée a prévu d’augmenter les valeurs locatives de 0,9% servant de bases au calcul des impôts locaux (alors que l’inflation est de 0,5%)… Sans parler des quelque 500 millions espérés sur la fin de la déductibilité de l’impôt sur les sociétés de taxes payées par les banques et les assurances, ce qui fait hurler !

Et puis, on apprend, à l’approche de la fin de l’année, que le déficit budgétaire sera plus important que prévu (ce que j’avais annoncé, si vous vous en souvenez) : autant d’argent qu’il faudra trouver pour compenser le trou supplémentaire. On n’en a donc pas fini avec les mensonges de Sapin-les-socquettes-roses, ni avec son inventivité fiscale.

De pause fiscale en 2015, il n’y aura point. Et l’annonce présidentielle serait à verser au catalogue des vœux pieux, s’il était de bonne foi, mais comme on ne peut pas croire qu’il ignore qu’avant même d’avoir parlé, ses mots seront contredits par les décisions de son gouvernement, c’est à mettre au dépotoir des fausses promesses. Quand dans les mois qui viennent, nous lui rappellerons son engagement devant 8 millions de téléspectateurs, il ne pourra pas s‘étonner des conséquences de son inconséquence. Sa parole ne valait déjà pas cher depuis la promesse de l’inversion du chômage. Cette fois-ci elle est complètement déconsidérée. Comme c’est une insulte à notre intelligence, et à la sienne, on ne peut comprendre qu’il l’ait prononcée que comme une supplique tragique destinée à sa majorité.

La question fiscale est bien au coeur de l’impasse dans laquelle le pays s’est fourvoyé. Les prélèvements ont dépassé le supportable dans tous les secteurs : charges sociales, CSG, impôts sur les sociétés, et catalogue de taxes en tout genre qui défie le bon sens. Deux causes à cette hypertrophie fiscale : un modèle social  devenu inadapté à notre richesse et une fonction publique pléthorique. Dans ce contexte, même une pause fiscale n’est plus possible. Alors qu’il faudrait de toute urgence enclenchée la baisse des prélèvements.

La monarchie est morte en 1789 du même mal. Le roi, incapable de réformer le système de collecte des impôts par les fermiers généraux qui était un vrai scandale, et de mettre fin à des dépenses exorbitantes, en était réduit aux expédients pour vivre. Et bien on en est là. L’Etat fait les poches de tout ce qui peut être siphonné : comme par exemple les 300 millions d’euros sur le fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (autrement dit sur la formation des chômeurs).

La colère gronde, encore en sourdine, mais elle gronde. L’inquiétude est partout. Chacun commence à avoir peur pour ses économies. Et d’autant plus que des informations alarmantes circulent.

Ainsi, le rapport de Genève sur l'économie mondiale. Ce document du Centre international pour les études monétaires bancaires, publié le 29 septembre et réalisé par des experts indépendants, alerte sur la constitution d'une nouvelle bulle financière. Selon ce collège d'auteurs de la sphère économique, le monde se dirige tout droit vers une nouvelle crise majeure, du même acabit que celle de 2008. Si les experts tirent la sonnette d'alarme, c'est d'abord à cause de la dette. L'endettement global - qui comprend à la fois celui du public et du privé - est passé à 213% du PIB en 2013. Il s'élevait à 180% en 2008, année de la faillite de la banque Lehman Brothers. Pire, celui de la zone euro atteint 257%. Et les pays seront de moins en moins à même de résorber leurs dettes abyssales, prédit le rapport. Les experts alertent sur une contraction de la demande, une pérennité de l'inflation... voire une déflation, induisant une augmentation de la dette. Et dans la zone euro, les prédictions sont peu reluisantes. Alors que dire de la France !

On voit que dans ce contexte, la France pourrait être entraînée dans une spirale à la grecque Il est peut-être encore temps de prendre à bras-le-corps l’immense défi qui permettrait de remettre la France sur les rails, en combinant prélèvement minimal sur toutes les forces créatrices de richesse, et effort drastique de réduction du déficit public, tous secteurs confondus. D’ailleurs un rapport de l’IGF (Inspection Générale des Finances), remis en mai 2012 et jamais publié, précisait toutes les décisions à prendre pour faire 20 milliards d'économie par an. Rien n’est impossible. Il suffit de vouloir !

A défaut la fracture de la facture s’aggravera, et les conséquences sont imprévisibles. 

 

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